Tenerife, la visite du sud de l’île

Le sud de l’ile de Tenerife, c’est un paysage aride, désertique, qui peut paraitre rude voir sans intérêt. Détrompez-vous, c’est au contraire un environnement avec une végétation unique, un dépaysement garanti dans des paysages majestueux et sauvages.

Je vous emmène à la découverte des différents points d’intérêts le long de la côte sud, en remontant jusqu’à Santa Cruz de Tenerife 🙂

Costa del Silencio et la Montana Amarilla

Quasiment à la pointe sud de l’ile de Ténérife, on trouve Costa del Silencio. C’est un lieu de villégiature construit dans les années 1960, en plein boom touristique sur Tenerife. Hors-saison ça mérite bien son nom de côte silencieuse 🙂

Une belle promenade aménagée le long de la côte vous conduira à la Montana Amarilla. Cette curiosité géologique aux couleurs étonnantes s’est formée lors d’une éruption volcanique sous-marine, quand le magma a rencontré l’eau de mer. La montagne jaune est encore plus belle le soir au coucher du soleil 🙂

La petite crique juste en dessous est un lieu de baignade réputé. C’est l’occasion de sortir votre masque et tuba. Sous l’eau, il y a plein de rochers aux formes étonnantes et des tunnels sous-marins à explorer. C’est vraiment un endroit fun, sauvage et beau 🙂

En remontant la côte, on peut aussi trouver des piscines naturelles très sympas. Il y en a par exemple une juste à côté de l’aéroport. À la sortie de Los Abrigos, juste après un pont qui franchit le barranco, vous verrez un petit sentier sur la droite. Après quelques minutes de marche et une descente pas forcément évidente, vous pourrez vous jeter à l’eau dans la Piscinas Naturales Los Abrigos. C’est une chouette occasion de se rafraichir dans cette piscine naturelle au milieu des rochers 🙂

Si vous êtes plutôt plage, ne vous inquiétez pas, un peu plus loin il y la plus grande plage de Ténérife. Cette plage, c’est Playa de la Tejita 🙂 Un kilomètre de sable doré fin (et qui pour une fois n’est pas du sable noir), avec en plus une vue sur Montaña Roja (la montagne rouge). Par contre ce n’est pas vraiment une plage où on s’allonge sur sa serviette. Il y a beaucoup de vent, très souvent même. Il y a d’ailleurs régulièrement des compétitions de windsurf ici. C’est aussi une zone nudiste 😉

Arco de Tajao

Quelques kilomètres plus loin, il y a une curiosité géologique à découvrir, juste au bord de la route principale TF-1, à la sortie n°46. Garez vous sur le parking à côté du vendeur de sandwichs, qui n’est pas du tout un attrape touristes, les sandwichs sont vraiment bons (miam miam le sandwich spécial au porc!). Et donc une fois rassasié, en marchant quelques minutes à travers les rochers, on arrive devant l’Arco de Tajao!

Cette arche spectaculaire de 30m de long est le résultat de l’activité volcanique de l’ile. Il y a des centaines de milliers d’années, lorsque les éruptions faisaient rage, des cendres de nuées ardentes et de la lave se sont mélangées pour former de l’ignimbrite. Au fur et à mesure des millénaires, l’érosion a travaillé cette roche et des blocs se sont détachés. À la fin, il nous reste cette étonnante structure minérale, un véritable pont de pierre!

On peut continuer la balade en explorant les environs déserts et arides. Un véritable paysage de far-west. Le Barranco de Vijigua vous attend juste là 🙂

On peut descendre (en faisant attention) dans cet étroit canyon. Un chemin non balisé au milieu des petites falaises permet de rejoindre l’océan au bout d’une dizaine de minutes.

Encore une fois, la nature nous épate avec ce décor tout à fait étonnant. C’est une chouette petite balade hors des sentiers battus 🙂

Urbex dans les ruines d’Abades

Quelques kilomètres plus loin, un autre site surprenant! Il faut prendre la sortie n°42 vers Abades. Une fois garé dans la Calle Neptuno, à 200m de la Playa De Los Abriguitos, vous apercevrez un étonnant édifice juste au dessus de vous. En grimpant le sentier, on arrive devant les ruines du Sanatorium des lépreux d’Abades.

Dans les années 1950, ce lieu était connu sous le nom de « vallée des lépreux ». Après la guerre civile espagnole, la lèpre était devenu un grave problème de santé publique. Isolé dans un coin désertique et bénéficiant d’un bon climat, on a jugé que c’était un bon endroit pour soigner les lépreux.

C’était un complexe d’une quarantaine de bâtiments, dont une église, un hôpital, un crématorium, des baraquements, etc… Mais le projet n’est jamais arrivé à terme. Le site a ensuite était utilisé par les militaires avant d’être cédé à un obscur promoteur privé puis laissé à l’abandon.

Depuis, tout est en ruines et recouvert de graffitis. Il n’y a aucune explication. Rien n’est sécurisé et il y a même parfois un vigile qui interdit l’entrée!

Mais si vous recherchez une expérience insolite, une petite session urbex à Ténérife, ou si vous êtes en manque de graffitis, alors je vous conseille de venir ici 🙂

Les falaises de Las Eras

Encore à peine quelques kilomètres de plus, on prend la sortie n°35 et on arrive à Las Eras.

Il est possible de faire une petite promenade à travers la rocaille désertique. Elle vous permettra d’avoir une belle vue sur la côte et ses falaises de lave noire.

Las Eras, c’est aussi l’un des sites de plongée les plus célèbres de Ténérife avec des crevasses remplies de poissons le long d’un grand pan de mur de roche volcanique situé entre 9 et 18m de profondeur 🙂

Malpais de Guimar

En continuant le long de la côte, on arrive au parc naturel Malpais de Guimar. Comme son nom l’indique (ou pas) : malpais = mal pays = badlands = mauvaises terres. Et pour cause, cette zone est recouverte de coulées de lave provenant de la Montana Grande (300m) et on ne peut pas y faire d’agriculture. Les coulées sont récentes, enfin par là on veut dire qu’elles ont moins de 5000 ans. Des petits sentiers de découvertes permettent de se promener dans cette zone aride où pousse tout de même un peu de végétation qui donne des superbes contrastes avec le sol brun volcanique.

La Basilique Notre Dame de la Candelaria

Juste après, on arrive dans la petite ville de Candelaria. C’est un endroit bien connu car c’est un peu la capitale spirituelle des îles Canaries. Son histoire remonte à l’an 1390. Des guanches d’une tribu locale découvrent sur la plage une sculpture de la Vierge Marie! Elle sera vénérée sous le nom de Chaxiraxi et sera installée à l’abri dans une grotte. Plus tard, après la conquête des îles Canaries par les espagnols, des églises sont construites pour commémorer ce miracle. Par exemple l’Ermita de San Bas est construit à l’emplacement de la fameuse grotte qui peut toujours se visiter. En 1826 la statue originale disparait lors de terribles inondations et une nouvelle est sculptée puis bénie en 1830. Plus tard, on décide de remplacer l’ancienne église par une belle basilique. La construction dure de 1949 à 1959. Avec sa tour de 45m de haut qui ressemble à un phare, la basilique Notre Dame de la Candelaria est vraiment unique 🙂

Chaque année, des millions de pèlerins viennent du monde entier pour se recueillir ici. Tous les 15 aout, la grande place face à la basilique est noire de monde lors des processions en l’honneur de la Vierge.

Vous pourrez aussi découvrir sur cette place les statues en bronze représentant les 9 rois guanches de Tenerife à l’époque de la conquête espagnole. En longeant la longue plage de sable noir vous pourrez découvrir l’atmosphère de la petite cité balnéaire tranquille de Candelaria 🙂

Les villages de pêcheurs

Tout le long de la côte il y a une multitude de mini villages de pêcheurs pittoresques à découvrir. Certains sont plus cachés que d’autres 🙂

Ici par exemple celui de El varadero, avec son petit sentier le long des falaises pour rejoindre une minuscule chapelle en direction de Tabaiba.

Les ruines de l’Hôtel Anaza

En continuant le long de la côte, voici une autre curiosité à découvrir : les ruines de l’hôtel Anaza, dans la municipalité d’Acoran. Les habitants s’en passeraient bien, mais cette verrue architecturale est devenue un spot touristique. C’est un énorme bâtiment avec une vue sur mer imprenable. Il devait abriter 741 appartements. Mais l’entrepreneur allemand a fait faillite en 1975 durant la construction et depuis la ruine reste là. Pour la détruire, il faut l’accord des 900 propriétaires qui ont acheté les appartements sur plan, l’autorisation du propriétaire du terrain qui a disparu, et une volonté politique qui fait défaut. Maintes fois annoncée, maintes fois repoussée, la destruction de l’Hôtel Anaza n’est toujours pas programmée!

Même si l’accès est grillagé et parfois protégé par des vigiles, il est toujours possible de s’y aventurer. Attention, c’est vraiment à vos risques et périls, car absolument rien n’est sécurisé et il y a déjà eu des accidents mortels dans ces ruines.

En continuant la route on arrive ensuite à la capitale de l’ile, Santa Cruz de Tenerife … et chose improbable, je ne l’ai pas visitée! Donc je ne peux pas vous en parler pour le moment 🙂

Ténérife, au sommet du Teide!

Vous êtes à Tenerife, et vous avez très envie d’aller au sommet de l’ile, tout en haut du volcan Teide ? Comme je vous comprends 🙂

Il y a plusieurs façon d’atteindre le sommet du Teide. La première, la plus « facile », c’est de prendre le téléphérique. Depuis la station de base à 1199m, en 10 petites minutes, vous voici au terminus de la Rambleta, à 3555m d’altitude 🙂 En réalité, vous ne serez pas tout à fait au sommet. Il reste un dernier tronçon de 200m à grimper avec une pente à 60% tout de même. Pour le téléphérique, il est très fortement recommandé de réserver ses billets en ligne à l’avance. Différentes formules existent : juste la montée, l’aller-retour (avec un temps théorique maximal sur place d’une heure), le coucher de soleil, etc… Les tarifs sont relativement chers et changent régulièrement, renseignez-vous sur le site officiel. Il faut aussi savoir que si la météo est très mauvaise (ce qui heureusement est assez rare) ou s’il y a trop de vent (ça par contre ça arrive), le téléphérique ne fonctionnera pas.

L’autre option pour atteindre le sommet du volcan, c’est de grimper à pieds! Et même mieux, c’est faire cette randonnée de nuit pour voir le lever de soleil depuis le sommet! Si vous voulez vivre un moment incroyable, rempli de magie et de liberté! 🙂 … Enfin ça, c’était avant … En effet, depuis fin 2024, il n’est plus possible (théoriquement) de faire cette randonnée en toute liberté et à l’improviste. Il est maintenant nécessaire de s’inscrire en ligne ici, sous peine d’amende lors de contrôles. Et ça ne rigole pas, l’amende peut atteindre 600 euros! Idem si on vous découvre faire cette randonnée en tongs! Enfin, pour le dernier tronçon jusqu’au sommet, il faut là aussi une autre réservation en ligne ici! Je vous conseille de vous y prendre à l’avance car ces places sont limitées! Il ne faut pas non plus oublier qu’il s’agit d’une randonnée de montagne qui vous amène à 3700m d’altitude. Il n’y a rien d’insurmontable, mais ce n’est pas une simple balade. C’est même un peu physique (20km de marche et 1500m de dénivelé).

Il faut donc être en forme, ne pas avoir le mal de l’altitude, et surtout être bien équipé : des bonnes chaussures, une lampe frontale et des vêtements chauds! Pour l’ascension de nuit, prévoyez au moins 5h de grimpe. Pour voir le soleil se lever, il faudra donc commencer la rando vers 1h du mat’, ça pique un peu 😉

Le trajet suit le Sentier Montaña Blanca – La Rambleta (PNT 07) puis le Sentier Telesforo Bravo (PNT 10). Je vous partage donc « mon expérience d’avant », quand c’était simple et qu’on pouvait y aller à l’improviste 🙂

En pratique, il faut tout d’abord rejoindre le petit parking Sendero de Montaña Blanca. S’il est complet (ce qui peut arriver même à 2h du mat), alors il faut se rabattre au parking Mirador El Tabonal Negro (800m plus loin). Je vous déconseille de vous garer sur la route, ce sera l’amende assurée. Ensuite, ce n’est vraiment pas compliqué, à la lueur de sa lampe frontale, il suffit de suivre la large piste qui monte doucement vers la Montaña Blanca. À partir de là, on commence à gravir vraiment la pente bien plus raide du Teide. Il n’y a qu’un sentier à suivre, avec les lumières des autres randonneurs qui dansent au dessus de vous dans l’obscurité. Sur certains passages recouverts de laves solidifiées, on peut perdre temporairement la piste mais on retombe assez vite sur le tracé. En cours de chemin, vous pourrez faire une halte au Refuge d’Altavista construit en 1892 (3260m). Une fois arrivé au niveau du Mirador La Fortaleza, le plus dur est fait : il ne reste plus que le dernier tronçon à gravir pour être au sommet. La nuit de mon ascension (réalisée début septembre), il y avait un vent glacial qui soufflait terriblement fort au sommet. Tout le monde gelait littéralement sur place. Par miracle, une porte d’un local technique du téléphérique était ouverte et je me suis réfugié à l’intérieur, ainsi qu’une bonne dizaine de randonneurs, pour survivre au vent glacial! D’où l’intérêt d’avoir vraiment des vêtements chauds, sinon vous risquez de souffrir.

Puis, quand l’horizon commence à prendre des couleurs, on entame la dernière montée. Il faut froid et c’est raide. Au sommet, il y a un petit cratère, El Pitón. L’espace est assez restreint et on comprend mieux pourquoi le nombre de visiteurs est limité.

On se cale tant bien que mal à 3714m d’altitude dans un espace rocheux pour s’abriter du vent. Des fumerolles tout autour rappellent que le volcan n’est qu’endormi. On profite aussi de la chaleur volcanique bienvenue et de l’odeur de soufre qui se dégage des fissures rocheuses.

Enfin, le soleil commence à apparaitre au dessus d’une mer de nuages. C’est le moment magique qu’on attend tous 🙂 Les difficultés de la montée sont déjà oubliées et les cœurs se réchauffent aux premiers rayons du soleil !

De l’autre côté, il y a un incroyable spectacle de la nature à ne pas rater : l’ombre du volcan qui se projette loin dans l’océan atlantique et sur l’ile de La Gomera! C’est sublime 🙂

Une dernière vue sur Caldeira de las Cañadas puis il est temps de redescendre du sommet avant l’arrivée des premiers visiteurs qui ont pris le téléphérique.

Sur l’étroit sentier, on croise des randonneurs qui ne sont pas arrivés à temps. Ils ont raté le lever de soleil et râlent, dommage! 😉

Une autre mauvaise surprise attend certains randonneurs. Le vent soufflait toujours si fort que le téléphérique n’allait pas ouvrir! Pour celles et ceux qui espéraient redescendre par ce moyen, c’était le drame! Personnellement je trouve que redescendre par le même chemin qu’à la montée ne posait aucun problème, bien au contraire. C’est l’occasion de voir à la lumière du jour le sentier gravi dans l’obscurité et les magnifiques paysages tout autour 🙂

Avant d’entame la descente, j’en profite encore pour suivre le court sentier vers le Point de vue de Pico Viejo (PNT 12) sur le flanc ouest du volcan. C’est juste à côté, pas de dénivelé, ce serait dommage de ne pas y aller. Le Pico Viejo, c’est le volcan qui a poussé sur le Teide. C’est actuellement le « point chaud » de l’ile de Tenerife. Sa dernière éruption date de 1798.

Ce belvédère est aussi le point final du Sentier du Teide – Pico Viejo – Mirador de Las Narices del Teide (PNT 09). C’est l’autre sentier (lui aussi nécessitant une réservation obligatoire) qui permet de grimper sur le Teide.

Un dernier regard sur le cône sommital du Teide puis c’est la descente, avec tout le nord-est de l’ile de Tenerife face à soit.

On se retrouve à nouveau sur les pentes de la Montana Blanca, de jour cette fois 🙂 Elle tire son nom de la couleur claire de sa surface, constitué d’une épaisse couche de pierre ponce.

Le chemin serpente au milieu des « œufs du Teide », des boules de laves solidifiées et projetées lors des anciennes éruptions.

Le paysage est absolument incroyable. On se croirait presque dans un désert du Far-West américain ou dans la pampa perdue au fin fond de l’Argentine 🙂

Le dépaysement est garanti 😉

Après cette sacrée belle randonnée matinale, il est temps de rentrer se coucher! L’excursion au sommet du Teide pour le lever de soleil reste une expérience mémorable que je vous conseille vraiment! 🙂

Douceur de vivre et bons vins autour de Vouvray

À seulement 10 km à l’est de Tours, Vouvray s’étire le long de la Loire et de la Cisse, niché dans des coteaux calcaires où se trouvent des maisons troglodytes et des caves creusées directement dans la pierre. C’est l’endroit idéal pour déguster du bon vin dans la vallée de la Loire classée à l’Unesco. Hop en route !

Vouvray et le vin

Vouvray c’est évidemment du vin! Son histoire remonte remonte au IVe siècle, quand les moines de l’abbaye de Marmoutier située à une dizaine de kilomètres décident de planter des vignes sur la rive droite de la Loire. Le cépage utilisé est le chenin.

Les vignes donnent un vin blanc sec, qui peut parfois être moelleux. Au XIV siècle, les vignes appartiennent aux rois de France qui font servir ces vins à leur table. Une petite révolution arrive en 1939, quand la méthode champenoise arrive dans la région. Vouvray produit alors des vins blancs effervescents et pétillants. Les vins blancs classiques, aussi appelés « vins tranquilles » sont les meilleurs (et mes préférés haha). L’AOC Vouvray existe depuis 1936 et inclut aussi les communes voisines de Rochecorbon, Chançay, Noizay, Reugny, Sainte-Radegonde-en-Touraine ), Vernou-sur-Brenne, et Parçay-Meslay.

Découvrir les vignobles du Vouvray, c’est visiter les nombreuses exploitations familiales. Vous ne manquerez pas de visiter les innombrables caves troglodytes, creusées dans d’interminables galeries. Une autre très bonne idée de balade viticole, c’est s’inscrire aux Echappées en Loire (anciennement VVR, Vignes Vins Randos). Pour avoir testé cette formule à plusieurs reprises et à différents endroits, je vous garanti que votre weekend sera un succès 🙂 Plus d’infos sur le site officiel.

Pour les gourmands, n’oubliez pas d’agrémenter votre dégustation avec des rillons! C’est une des spécialités locales : des cubes de poitrine de porc confits lentement dans leur graisse. Moelleux, fondants et savoureux, ils sont parfaits pour l’apéritif. Ne pas confondre avec les rillauds d’Angers, qui eux incorporent la couenne du cochon. Il y a bataille gustative sur ce sujet 😉

Rochecorbon et sa guinguette

Vos escapades vous mèneront sans doute à Rochecorbon, commune voisine de Vouvray. Le Sentier de la Butte, à flanc de côteau, longera les nombreuses habitations troglodytes typiques de la région. Vous apercevrez la Tour de la Lanterne, le seul vestige de l’ancien château.

Il faut absolument aller à Rochecorbon, car il y a la guinguette! 🙂 Elle est considérée comme une des plus grandes guinguettes de France. Elle rayonne de mai à fin septembre dans une ambiance familiale, conviviale et festive.

Je vous conseille vraiment d’y aller en mode apéro ou apéro-dinatoire en fin de journée, et savourer ce chouette moment en bord de Loire. La guinguette propose aussi une véritable option restaurant et des soirées dansantes. Plus d’infos sur ce site.

Si vous êtes en escapade familiale ou avec des enfants, ça tombe bien, juste à côté, il y a Lulu Parc, un petit parc d’attraction qui fera plaisir à tout le monde. Plus d’infos sur leur site.

Le Château de Valmer

Je vous partage avec plaisir un coup de cœur : le Château de Valmer. Vous trouverez cette pépite près de Chancay, à une dizaine de kilomètres de Vouvray. Ses origines remontent à la Renaissance au XVIe siècle, sous l’impulsion de Jean Binet, conseiller de François Ier. Le château principal a été détruit par un incendie en 1948. Un alignement d’ifs monumental symbolise l’ancien bâtiment. Il reste encore le Petit Valmer et le grand portail du XVIIe siècle.

Ce qui donne un charme unique à ce château, c’est les terrasses à l’italienne et son jardin remarquable. Les jardins de Valmer s’organisent sur huit niveaux de terrasses à l’italienne, le tout est agrémenté par des balustrades, statues, escaliers et fontaines. Ces jardins sont classés Monument Historique dès 1930. On y trouve aussi un potager conservatoire avec près de 900 espèces végétales (légumes anciens, plantes comestibles, variétés fruitières et cépages du Val de Loire). La visite des jardins est payante.

Valmer, c’est aussi un vignoble familial de 28‑35 hectares (dont 6 ha dans le jardin clos), produits dans le respect de la charte du vigneron indépendant. La boutique est en accès libre et vous pourrez déguster les vins du domaine en AOC Vouvray, confortablement installé dans les belles pelouses. Le demi-sec Valmer est sans aucun doute mon préféré 🙂 Goutez, vous ne serez pas déçu!
Plus d’infos sur leur site.

Encore un lieu à découvrir absolument lorsque vous sillonnez le Val de Loire 🙂
D’ailleurs comme vous n’êtes pas loin, n’hésitez pas à découvrir la ville de Tours!

Balades à Tours et ses environs

Nichée au cœur de la vallée de la Loire, Tours est une ville d’art et d’histoire qui séduit par son charme intemporel, son riche passé et son ambiance chaleureuse. Capitale historique de la Touraine, elle est aussi une porte d’entrée idéale pour explorer les célèbres châteaux de la Loire. Mais avant de partir à l’assaut des forteresses royales, prenez le temps de découvrir la douceur de vivre de cette ville aux multiples facettes. C’est parti, hop en route 🙂

Une histoire millénaire à découvrir à pied

Il y a bien longtemps vivait dans la région un peuple d’irréductibles gaulois : les Turones (le nom de Tours viendra d’ailleurs de là). Mais les romains passèrent par là et hop, c’est la création de Caesarodunum, littéralement « la colline de Caesar ». La ville nait donc il y a 2000 ans. Elle devient rapidement un centre administratif et religieux important, doté d’un amphithéâtre, de thermes et d’un réseau de voies romaines. Mais c’est au IVe siècle que Tours entre véritablement dans l’histoire chrétienne avec le célèbre saint Martin, évêque de la ville. Son tombeau devient un lieu de pèlerinage majeur au Moyen Âge, faisant de Tours une étape incontournable sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Au fil des siècles, la ville se développe autour de ses deux pôles historiques : la cité gallo-romaine et le quartier canonial. Elle connaît un essor important à la Renaissance, notamment grâce à la présence de la cour royale dans les châteaux voisins. La dynastie des Capétiens vient aussi de cette ville (Hugues Capet -pour la « cappa » de Saint-Martin- était abbé à Tours). La ville de Tours deviendra même la capitale du royaume de France à 3 reprises!

Les principaux quartiers touristiques de Tours se découvrent facilement à pied.

  • Le Vieux Tours : C’est le cœur historique de la ville. Avec ses maisons à colombages, ses ruelles pavées et ses places animées, le Vieux Tours est un véritable décor de carte postale. La fameuse place Plumereau, surnommée affectueusement « Plume » par les locaux, est l’un des lieux les plus vivants, idéale pour boire un verre en terrasse.
  • La cathédrale et le quartier des Prébendes : Autour de la majestueuse cathédrale Saint-Gatien, ce quartier abrite de nombreux hôtels particuliers, des jardins paisibles et le musée des Beaux-Arts, installé dans l’ancien palais de l’archevêché.
  • Les Halles et le quartier Colbert : Ce secteur est le paradis des gourmets. Entre les Halles de Tours, les restaurants, les épiceries fines et les marchés, c’est un lieu de vie authentique et savoureux.
  • Tours Nord et les bords de Loire : De l’autre côté du pont Wilson, Tours Nord offre une ambiance plus résidentielle, mais aussi des vues magnifiques sur la Loire. Les berges aménagées sont parfaites pour une balade à pied ou à vélo.

La Basilique Saint-Martin de Tours

On ne peut pas parler de Tours sans évoquer sa plus grande figure : Saint Martin de Tours. Il est né en 316 en Hongrie. Il est le fils d’un haut gradé de l’empire Romain. Il irrite son père en voulant devenir chrétien mais fini par obéir à la tradition familiale et part faire son (long) service militaire au sein des légions romaines. Alors que sa garnison est en Gaule, à Amiens, en 334, un miracle va se produire. Un soir d’hiver, alors qu’il a déjà distribué toute sa solde aux nécessiteux, il rencontre un mendiant presque mort de froid. N’ayant plus rien à lui offrir, il partage avec lui son manteau militaire qu’il déchire en deux. La nuit suivante, Jésus lui apparait en rêve, vêtu du même manteau! Plus tard, lors d’une campagne militaire dans les contrées germaniques, il refuse de se battre et verser le sang. Pour montrer qu’il n’a pas peur, il se propose de servir de bouclier humain. Les barbares demandent alors miraculeusement la paix. Apres 25 années de service militaire (c’est long!) il s’installe en Gaule et crée la première communauté de moines. En 371, quand l’évêque de Tours meurt, la population insiste pour que Martin lui succède. Il ne veut pas mais fini par accepter. Malgré tous les privilèges auxquels il a droit, il continue de vivre pauvrement et crée un ermitage à 3km de la ville, c’est l’origine de l’Abbaye de Marmoutier (qu’on verra plus loin dans cette page). Il sillonne les campagnes de Gaule et converti une population toujours plus grande. Si la chrétienté s’installe dans le pays, c’est en grande parti grâce à lui. Il meurt en 397 et sa dépouille est enterrée à Tours.

Un petit édifice en bois est alors construit sur sa tombe et abrite sa cape militaire. C’est d’ailleurs l’origine du mot chapelle. Face à l’afflux de pèlerins, une basilique est construite en 470. Elle devient le principal lieu de pèlerinage chrétien du pays. Au fil des siècle l’ensemble s’agrandit, prend de l’ampleur et devient le centre d’une ville distincte de Tours, avec son propre mur d’enceinte. Elle n’est réunie avec la cité qu’en 1356. En 1562, lors des guerres de religions, les saintes reliques sont brulées par les protestants. De Saint Martin, il ne reste plus qu’un morceau de crâne et un os du bras. À la Révolution, le grand ensemble religieux déjà mal en point est transformé en écuries et fini par s’écrouler. De ces importantes constructions, il ne reste de nos jours que la Tour Charlemagne et la Tour de l’Horloge. Un nouveau quartier s’installe sur les fondations de l’ancien centre religieux. En 1886, on fini par retrouver l’emplacement historique du tombeau de Saint Martin. La ville décide de reconstruire une basilique à cet endroit. L’édifice est achevé en 1928. Au sommet du dôme, on peut voir une grande statue en bronze de 4m représentant Saint Martin.

Dans la basilique, la crypte permet de voir le tombeau reconstitué. Il ne contient plus que les rares reliques qui ont survécus. La visite de la basilique ne vous prendra pas longtemps, mais c’est réellement un lieu à découvrir à Tours.

La Cathédrale Saint-Gatien

Il y avait une ancienne cathédrale à Tours qui datait du IVe mais elle est définitivement détruite lors des affrontements entre les rois Louis VII de France et Henri II d’Angleterre, comte d’Anjou. Une nouvelle cathédrale doit être bâtie. Les travaux commencent en 1170. Sa construction est très lente et ne se finira qu’en 1547. Elle porte le nom de Saint-Gatien. C’est le tout premier évêque de Tours, le fondateur du christianisme en Touraine. C’est un des sept évêques envoyés pour évangéliser la Gaule au IIIe siècle. Donner ce nom à la cathédrale, c’était aussi tenter de se donner un peu de prestige en comparaison avec sa voisine, la célèbre basilique Saint-Martin.

La façade de style gothique flamboyant de cette cathédrale est particulière avec un style très élancé. Elle mesure 100m de long sur 28m de large. Ses tours atteignent 68m de haut. La tour sud abrite les 4 cloches de la cathédrale. La plus grosse « Christus » (1900kg) a été « empruntée de force » en 1807 à l’Abbaye Saint-Paul de Cormery à 20km de Tours.

Ce n’est peut-être pas la plus belle ni la plus grande des cathédrales de France mais c’est pratiquement la seule qui a conservé intacts tous ses vitraux colorés datant du XIIIe au XV siècle. La lumière est très présente et illumine l’intérieur de l’édifice 🙂

Des visites guidées sont possibles avec des membres de l’association Présence Cathédrale, plus d’infos sur leur site web.

Dans le bâtiment on trouve un grand ouvrage en marbre de Carrare. C’est le tombeau des enfants de Charles VII et d’Anne de Bretagne, morts en bas âge.

Malgré des destructions survenues pendant les guerres de religion en 1562, il y a toujours une opulence de décorations sculptées. Les innombrables saints qu’on retrouve autour du portail central en sont un bon exemple. C’est une véritable dentelle de pierre.

Le Musée des Beaux-Arts et son jardin

Juste à côté de la cathédrale, se trouve le riche Musée des Beaux-Arts ouvert en 1795 dans l’ancien palais des évêques de Tours (entrée 8.40€, plus d’infos sur le site officiel). Son grand jardin libre d’accès est très agréable pour se reposer lors d’une promenade dans les ruelles de Tours.

Il possède un immense Cèdre du Liban. Il mesure 31m de haut, c’est un des plus grands d’Europe! Cet arbre bicentenaire est planté sous Napoléon 1er en 1804. Ses branches qui recouvrent une surface de 800m² sont tellement lourdes qu’elles sont soutenues par des poteaux!

On peut s’étonner d’y retrouver un éléphant! Son histoire est triste. Il s’agit de Fritz. Cet éléphant faisait parti du célèbre cirque américain Barnum alors en tournée en Europe en 1902. Lors d’une grande parade avec les animaux du cirque dans les rues de Tours, l’éléphant devient incontrôlable, comme pris de folie. Les employés du cirque arrivent tant bien que mal à l’encercler et à le mettre à terre avec l’aide d’autres éléphants. Le directeur du cirque décide de l’abattre car il est devenu trop dangereux. Devant la foule, il sera étranglé avec des cordes. Son corps sera empaillé et depuis 1903 il est à l’abri dans les anciennes écurie. Cet éléphant est presque devenu une mascotte de la ville.

L’Amphithéâtre Romain de Tours

C’est là une histoire à peine croyable : à l’époque romaine, la cité possédait un amphithéâtre gigantesque, le 4e plus grand de tout l’Empire Romain! Avec une longueur de 156m et une arène de 68m, il pouvait accueillir 34.000 spectateurs. Le mystère, c’est qu’on n’arrive pas à expliquer la présence d’un si grand amphithéâtre pour une cité relativement moyenne et sans immenses richesses. Ce gigantesque bâtiment hors norme sera ensuite intégré aux remparts de la cité. Puis, peu à peu, tout le monde vient se servir dans ses pierres et il fini par tomber en ruines. Au moyen-âge on s’appuie sur ses fondations pour bâtir les maisons du nouveau quartier canonial, réservé aux religieux. L’existence de cet immense amphithéâtre fini par être totalement oubliée!

Aux XIXe siècle, des archéologues locaux s’étonnent que la cité n’a jamais possédé d’arènes. On s’étonne aussi de la forme étonnement circulaire du quartier canonial. C’est seulement en 1853 que des études un sérieuses sont réalisées et que l’accès aux maisons privées du clergé est finalement autorisé. On se rend alors vite compte que les caves de ces maisons utilisent les infrastructures d’un antique amphithéâtre romain, hourra! Même encore de nos jours, en se promenant dans la rue circulaire du General Meusnier qui suit le pourtour de l’ancien amphithéâtre, il est difficile d’imaginer qu’un tel édifice se trouvait là. Incroyable je vous dis!

En revanche un peu plus loin, dans le Jardin des Vikings, on retrouve bien présente une portion des remparts de la cité gallo-romaine. C’est ce qu’il reste des 1245m de murailles, hautes de 8m, qui protégeaient le castrum.

Si cette portion de murailles existe encore c’est en partie grâce aux vikings qui pillent alors le royaume. En 869, le roi Charles le Chauve demande que les murailles des villes du nord de la France soient réparées, dont celles de Tours. Ces réparations leur donneront une nouvelle jeunesse. Elles seront vite mises à l’épreuve. En 903, les vikings reviennent, ils brûlent Amboise et Bléré et attaquent ensuite la ville de Tours le 30 juin. On raconte que les défenseurs de la ville ont apportés la châsse contenant les reliques de Saint-Martin sur les remparts. Selon la légende, les vikings en auraient eu peur et ils sont finalement repoussés. Encore un miracle!

Le Pont Wilson

Le Pont Wilson, aussi appelé le Pont de Pierre, est un point de passage très symbolique de la ville de Tours. C’est actuellement le plus ancien des ponts de la ville. On a parfois du mal à l’imaginer, mais pendant plus de sept siècles (!), dans la région, il n’y avait que l’ ancien pont médiéval d’Eudes, datant du XIIe siècle, pour traverser la Loire. Mal entretenu et devenu dangereux, il était urgent d’avoir un nouveau pont. Comme il y a des grands travaux d’urbanisme au XVIIIe, la ville en profite et lance le grand projet d’un nouveau pont sur la Loire! Il est construit entre 1765 et 1778. Il mesure 434m de long et 21m de large. Il s’appelait le Pont Royal. Il sera renommé Pont Wilson en 1918 en hommage au président américain (une très importante base militaire américaine stationnait à Tours durant la Première Guerre Mondiale).

En avril 1978, à peine deux cents ans après sa construction, plusieurs arches du pont s’écroulent! On se rend compte que la disparition de l’ile Saint-Jacques lors de sa construction et l’autorisation de prélèvement de sable dans le fleuve à renforcé le processus d’érosion. Ajouté à ça, la grande sécheresse de 1976 qui a fragilisé les fondations en bois. Le tout a conduit à cette catastrophe qui heureusement n’a fait aucune victime, mais qui a été vécue comme un véritable traumatisme par les tourangeaux. Le pont est reconstruit à l’identique en 1982, cette fois sur une base en béton bien plus solide. On croise les doigts! 🙂

Le pont se prolonge au nord avec l’Avenue de la Tranchée, taillée dans le coteau en 1764. À l’ouest du pont, on trouve l’ile Simon et son parc paysager.

Sur les deux rives de la Loire, on peut profiter de la douceur de vivre avec la Guinguette de Tours au Sud et la Plage de Tours au Nord 🙂

La pont suspendu Saint-Symphorien

À l’est du Pont Wilson, il y a un autre point de passage : le pont suspendu Saint-Symphorien. Il est construit en 1847 sur l’emplacement de l’ancien Pont d’Eudes démoli en 1784. En 2000, au même endroit, on a retrouvé des traces d’un antique pont en bois encore plus ancien, datant de l’époque romaine!

Le pont suspendu traverse l’ile Aucard qui lui sert de point d’appui. Sur cette ile se trouve la station de pompage qui permet d’alimenter la ville en eau potable pompée à 80m sous les sables de la Loire.

Le pont sera dynamité plusieurs fois pendant la Seconde Guerre Mondiale puis longtemps interdit à la circulation, il est depuis réservé aux piétons et aux vélos 🙂

La Rue Nationale

La rue commerçante la plus importante de Tours, c’est la Rue Nationale. C’est l’ancienne « Rue Royale », tracée en 1777 pour prolonger l’axe du Pont de Pierre. Elle mesure 700m de long et recouvre une ancienne voie romaine dans le Vieux-Tours. Bombardée pendant la Seconde Guerre Mondiale, on y a reconstruit des bâtiments modernes. Depuis l’inauguration du tramway en 2013, c’est une grande voie piétonne 🙂

La Rue Nationale file au sud jusqu’à la Place Jean Jaurès. Ensuite, l’immense perspective Nord-Sud qui traverse la ville se prolonge par l’Avenue de Gramont sur plus de 3km.

L’ancienne Abbaye de Marmoutier

À trois kilomètre à l’est de Tours se trouve un endroit qui fut célèbre durant le moyen-âge, mais dont il ne reste plus grand chose aujourd’hui, il s’agit de l’ancienne Abbaye de Marmoutier. Comme on l’a vu plus haut, Martin, le fameux Saint, l’évêque malgré lui de Tours, ne supportait pas très bien cette vie « citadine » et rêvait d’avantage d’une vie d’ermite plus proche de ses aspirations bibliques. Juste à côté de la cité, la Loire venait frôler la falaise d’un côteau à pic. C’est l’endroit idéal, Saint Martin creuse des grottes et y vivra régulièrement avec ses compagnons.

Peu après sa mort, une abbaye est créée. Elle survit tant bien que mal aux vikings pour finalement prendre un véritable essor au XIIe siècle. Grâce aux riches donations de Guillaume le Conquérant et de différents papes, elle ne cesse de se développer. On y construit une abbatiale encore plus grande que la cathédrale de Tours! Pendant des siècles l’abbaye de Marmoutier sera synonyme de richesses et de puissance.

Hélas tout s’arrête avec la Révolution! Les moines sont chassés, les bâtiments réquisitionnés et tous détruit les uns après les autres. En une trentaine d’années à peine, presque tous a disparu! Des bâtiments de l’époque romane, il ne reste pratiquement que l’imposante Tour des Cloches qu’on voit encore de nos jours.

L’ancienne grotte de Saint Martin, les murs d’enceintes et les fondations existent toujours et sont parfois ouvertes au public pour des visites guidées. Si vous souhaitez découvrir ce morceau de patrimoine, pensez à réserver une prochaine visite sur ce site.

Les bords de Loire 🙂

Et bien sûr, on profite des bords de Loire, classés au patrimoine mondial de l’UNESCO 🙂 Ils offrent un cadre idyllique pour flâner, pique-niquer ou admirer le coucher du soleil

Et pourquoi ne pas continuer votre balade un peu plus loin en découvrant les excellents vins de Vouvray ? Je vous en dit plus sur cette page 😉

Découvrez le Sidobre et ses incroyables rochers de granit!

Voici un coin de France méconnu et pourtant incroyable, le Sidobre! Si ce nom ne vous dit rien, lisez cet article et je suis certain que vous aurez envie d’y aller vous aussi! 😉

Le Sidobre, c’est une petite région (15km sur 6km) située dans le Tarn. Ce qui fait que ce territoire est véritablement unique c’est qu’il s’agit en fait d’un immense plateau géant de granit formé il y a plus de 300 millions d’années! A l’époque, une grande poche de magma s’est solidifiée et a fini par créer cette roche. Evidemment avec le temps l’érosion a fait son œuvre. Le granit géant s’est fracturé à plusieurs endroits, il est en partie recouvert de terres et de forêts. Mais c’est bien un seul et gigantesque bloc de granit qui se cache sur tout ce territoire! C’est hallucinant! C’est donc logiquement dans le massif du Sinobre qu’on trouve le plus grand ensemble de rochers granitiques de France (loin devant la Bretagne). À cause de ce sol où on ne peut pas faire beaucoup d’agriculture et où bâtir des maisons et des villages n’est vraiment pas facile, cette région a été un peu délaissée. En revanche, depuis longtemps on y extrait du granit. 65% de la production française vient d’ici (150.000 tonnes de granit brut par an, par plus de 120 entreprises). Dès que vous voyez un morceau de granit en France, dans un monument aux morts, un cimetières, et même le dallage des Champs-Elysées à Paris, ça vient du Sidobre! Les carrières Plo à Saint-Salvy sont d’ailleurs les plus grandes d’Europe.

Vous allez voir qu’en à peine quelques kilomètres, ce petite territoire vous fera découvrir des endroits vraiment surprenants! 🙂

La Maison du Sidobre

Commençons par la Maison du Sidobre (56 route du Lignon Vialavert 81260 Le Bez). Cette demeure a une architecture qui ne laisse pas indifférent.

Vous y trouverez un intéressant musée sur le thème « Du Granit et des Hommes » retraçant l’évolution du travail du granit dans la région. C’est aussi un centre d’information touristique sur le Sidobre.

C’est le point de départ idéal pour découvrir la région 🙂

Le Lac du Merle

Deux kilomètres plus loin en direction de Lacrouzette, il y a un des plus beaux lacs du Tarn : le Lac du Merle 🙂 Il est vraiment facile d’accès, juste au bord de la route. Dans un environnement boisé et verdoyant on découvre ce magnifique lac artificiel aménagé en 1875 par Jean-Louis Combes pour agrémenter son domaine. C’était un riche industriel local et député du Tarn. Grâce à lui, il y a cet endroit magique.

Le cadre est splendide. Le lac est entouré de verdure. Au milieu des nénuphars et des roseaux, des énormes blocs de rochers effleurent la surface et semblent flotter dans les eaux, à peine troublés par les oiseaux et la faune aquatique. C’est un véritable havre de paix.

La baignade y est interdite, mais c’est un endroit parfait pour un pique-nique à l’ombre des arbres 🙂

La Rivière de Rochers du Chaos de la Resse

À peine un kilomètre plus loin, un discret panneau sur la route indique la Rivière de Rochers. Un minuscule parking permet de s’arrêter, et vraiment je vous le conseille car la surprise est au rendez-vous. Le nom n’est vraiment pas trompeur. En quelques pas, vous arrivez sur ce lieu incroyable, une véritable rivière de rochers, aussi appelé le Chaos de la Resse!

Tous ces blocs de granit sont absolument énormes, c’est vraiment surprenant! Est-ce qu’un géant est venu déverser sa collection de gros cailloux ici ? Est-ce qu’un gigantesque glacier a charrié ces énormes blocs jusqu’ici avant de disparaitre ? En fait, il y a des millions d’années, durant l’ère tertiaire, des infiltrations d’eau se sont produites dans des fractures du sol de granit. L’érosion et des phénomènes chimiques liés à l’humidité ont peu a peu érodé la masse de granit. Sur des millions d’années, des blocs aux arêtes vives ont commencés à avoir des formes de boules. Puis les eaux et le ruissellement ont fini par emporter la terre qui recouvrait ces blocs pour les laisser à la surface et donner l’impression d’une incroyable rivière de rochers.

C’est un super terrain de jeux où on retrouve son âme d’enfant et on a envie d’escalader chaque bloc et gravir chaque rocher 🙂

Il faut tout de même rester prudent et ne rien faire tomber de ces poches. Vous entendrez aussi la petite rivière (une véritable rivière avec de l’eau) du Lignon couler sous les rochers.

Si cet endroit vous a plu, un autre site équivalent et bien mieux aménagé se trouve une dizaine de kilomètres plus au sud, c’est le Chaos de la Rouquette 🙂

La Peyro Clabado

Un kilomètre plus loin, près de Lacrouzette, dirigez vous vers le parking de la Peyro Clabado. C’est sans doute LE rocher emblématique du Sidobre. Il se dresse en haut de la colline du Pic des Fourches. Son nom vient de l’occitan « peira clavada » qui signifie la « pierre clouée ». Et on se demande bien qui a pu la clouer ici, car cette pierre, c’est un énorme bloc de presque 800 tonnes qui tient en équilibre sur un petit socle!

Comme d’habitude, à chaque lieu exceptionnel avec une grosse pierre, il y a une légende. Ici, il y en a plusieurs. On dit par exemple que si on embrasse sa promise sous le rocher, on sera marié avant la fin de l’année. Une autre dit que si on jette un caillou qui reste sur le sommet de la pierre, on pourra réaliser un vœu. À vous de choisir la légende qui vous arrange 😉

Un peu plus loin sur la colline vous trouverez la Pyramide de Granit. Cette fois, elle n’est pas d’origine naturelle, c’est bien l’homme qui a entassé ces pierres ici. Au sommet, une chouette table d’orientation et un beau panorama sur Lacrouzette et la vallée de Castres.

En suivant le sentier qui descend de la colline vous pourrez explorer l’espace Jean Cros avec des expositions de minéraux et de fossiles et boutique / atelier de bijoux. Si vous voulez repartir avec une grande table en granit sous le bras, c’est le moment 😉 Pour une petite pause gourmande et rafraichissante, la vieille bâtisse transformée en restaurant du pays, le Vieux Chantier, vous attend.

Et autour ?

Il y a encore d’autres curiosités et sites naturels d’exception à découvrir dans le Sidobre, ça ne manque pas! Je n’ai malheureusement pas encore eu l’occasion de les visiter, mais les plus connus sont : le sentier des merveilles et le Roc de l’Oie, la cascade du Saut de la Truite (25m de hauteur), les rochers des Trois Fromages, le rocher tremblant des Sept-Faux, le sentier des Légendes à Saint-Salvy-de-la-Balme etc …

Si vous êtes dans la région et que vous cherchez un cadre naturel insolite, loin du tourisme de masse, venez dans le Sidobre, vous ne serez pas déçus 🙂

La grande Passerelle de Mazamet et le village médiéval d’Hautpoul

Je vous propose une chouette sortie à faire dans le Tarn. Au programme : une passerelle himalayenne vertigineuse, un magnifique panorama, et un village historique et pittoresque. Allez, hop en route! 🙂

Direction la petite ville de Mazamet dans le Tarn, au pied de la Montagne Noire (l’extrémité sud du Massif Central), à 1h30 de Toulouse ou de Béziers. Il faut ensuite prendre la route direction Hautpoul ou plus simplement suivre les panneaux indiquant « la passerelle ». Un grand parking (sans ombre) permet de se garer facilement (3Eur la journée). Ensuite, deux chemins balisés sont possibles pour la montée. Le premier, c’est le Chemin de la Jamarié. C’est le tracé historique qui suit l’ancienne route du sel et la voie romaine antique. C’est le plus facile, il faut compter environ 30-40 min de marche. Le second, c’est l’accès par les Jardins de Cormouls Houlès. Ce passage longe des anciens jardins du XIXe siècle. Il est un peu plus raide et rapide (environ 15-20 min de marche). Dans tous les cas, il faudra grimper, vous êtes prévenus 😉

Vous serez récompensé de vos efforts en arrivant devant la fameuse Passerelle de Mazamet! 🙂 Cet ouvrage unique en Occitanie est ouvert au public depuis 2018. Cette passerelle longue de 140m s’élève à 70m au dessus des Gorges de l’Arnette.

Si vous avez le vertige ce sera sans doute une petite épreuve. Rassurez-vous, elle est parfaitement sécurisée, même si ça tangue un peu une fois qu’on est dessus et que le vent se met à souffler. Aucun incident répertorié! Du moins pour le moment haha. Elle est ouverte toute l’année et accessible gratuitement. Sympa à savoir, elle est aussi illuminée la nuit et se pare de belles couleurs jusqu’à 2h du matin.

Si vous voulez encore plus de sensations, un parcours Via Ferrata existe autour de la passerelle. Il propose même des tyroliennes. Se renseigner à l’office du tourisme de Mazamet (0563612707).

De l’autre côté de la passerelle, on arrive au village médiévale d’Hautpoul. Il domine la vallée sur un piton rocheux. Grâce à cet emplacement privilégié, une petite forteresse est construite dès le Ve siècle et sera agrandie au fil du temps. Vous aurez une vue imprenable sur Mazamet la vallée 🙂

Le village sera pratiquement rasé de la carte pendant la Croisade des Albigeois au XIIIe siècle. Une bonne partie des habitants sont cathares et donc des hérétiques aux yeux de l’église qui les massacrera. Plus tard, quand la paix sera revenue, une partie des survivants décidera de s’installer dans la vallée. Ils fonderont alors le village de Mas Aimat (le pays aimé) qui deviendra Mazamet.

La forteresse sera reconstruite au moyen-âge car le village d’Hautpoul garde toujours une importance stratégique de part sa position. Au fil du temps, il finira par se vider de ses habitants petit à petit. Il ne reste maintenant qu’une étroite ruelle pittoresque, les ruines de la forteresse et quelques maisonnettes où on trouve des boutiques d’artisanat local. Une pause gourmande est évidemment possible et je vous conseille sans hésiter La Fringale (27 Rle du Castrum, 81200 Mazamet) avec ses crêpes, planches charcuteries-fromages et sa sympathique terrasse décorée 🙂

Si vous faites une cette balade en famille, je vous conseille de rajouter une étape à votre visite, la Maison du Bois et du Jouet (1620 Rte des Usines, 81200 Mazamet). C’est un très chouette endroit où vous pourrez découvrir la fabrication de jouets en bois qui raviront les petits (et grands) 😉
Plus d’infos sur le site officiel.

Les Orgues d’Ille sur Têt, une curiosité géologique à découvrir

Un paysage unique et insolite se cache dans les Pyrénées Orientales à 30min de route de Perpignan et 20min de Prades. Direction la petite commune d’Ille-sur-Têt pour découvrir ce joyau de la nature! Hop en route!

Ce site unique en France permet de marcher au milieu de cheminées de fées. Une cheminée de fée, c’est ce se produit quand il y l’érosion d’un sol composé de roche tendre et où se trouve des roches plus résistantes. Dans certains cas, la roche résistante devient alors une sorte de coiffe protégeant la roche plus tendre en dessous. Tout autour de cette surface, la matière disparait petit à petit et à la fin il ne reste plus qu’une étonnante colonne surmontée d’un chapeau. On appelle aussi ces formations des « demoiselles coiffées ».

Le site des Orgues est géré par la mairie de la commune d’Ille-sur-Têt. Une fois garé sur le parking (gratuit), et le billet d’entrée acheté (5 Eur), il faut compter environ 2km de balade tranquille pour visiter ce site unique en France. Prévoyez entre 1h et 1h30 sur place (le site n’est pas gigantesque).

On aperçoit nettement les falaises de sables et d’argiles datant d’il y a 4 millions d’années (période du Pliocène) que la pluie a lentement creusé depuis la nuit des temps. C’est très spectaculaire de voir cette dentelle de roche finement ciselé par l’érosion et la végétation qui tente encore de s’y accrocher.

Le site est classé et protégé depuis 1981. De façon étonnante, même si le site existe depuis toujours, jusqu’à une époque pas si lointaine, il n’était quasiment pas connu des touristes en dehors de la région. C’était surtout une zone de la campagne avec un terrain aride et pauvre, la rive écorchée de la partie nord de la vallée de la Têt. Personne ne s’y intéressait …

Jusqu’en 1992, le terrain était même une exploitation agricole avec des plantations de pêchers. La mairie du village décide ensuite d’acheter le terrain pour valoriser ce patrimoine unique. Un parking et un chemin d’accès sont alors aménagés pour l’accueil du public. Depuis c’est devenu depuis un site naturel incontournable dans la région 🙂

Le site des Orgues d’Ille-sur-Têt, c’est vraiment LA balade originale dans un paysage désertique et lunaire 🙂

Profitez en car bientôt, d’ici quelques milliers d’années, il n’y aura peut être plus rien ici!

Plus d’infos sur le site officiel.

Le Pic de Tarbésou et les étangs de Rabassoles, une magnifique randonnée

Je vous propose une superbe randonnée pour découvrir un des plus beaux points de vues sur les Pyrénées 🙂 La fameuse randonnée du Pic du Tarbésou et les étangs de Rabassoles. Hop en route, c’est parti !

Tout d’abord, direction l’Ariège. Il faut prendre la route D25 qui part d’Ax-Les-Thermes pour atteindre le Col des Pailhères (2001m) souvent traversé par le Tour de France. Vous voici dans le Massif du Donezan. Depuis le parking du col, la randonnée est très simple, on ne peut pas se perdre. C’est une boucle d’environ 11km avec un dénivelé de 750m. Il faut prévoir environ 3-4h de marche 🙂

On commence par suivre le sentier GR7B (tracé rouge et blanc) au milieu de la bruyère et des rhododendrons. C’est tout plat, et on peut même croiser des vaches et des chevaux en quasi liberté. Après avoir traversé quelques pins, il faut prendre sur la droite (balisage rouge) vers la Crête de Mounégou.

Après cette petite montée, on commence déjà à voir un très beau panorama sur les Pyrénées. À l’ouest, on aperçoit les étangs de Bauzeille, et tout au fond dans la vallée, la petite ville d’Ax-Les-Thermes. Avec un peu de chance vous pourrez aussi apercevoir des vautours planer dans le ciel 🙂

On continue de grimper jusqu’au sommet du Pic du Tarbésou (2364m). L’approche n’est pas du tout impressionnante, pour un peu on serait presque déçu! Et puis quand on fait quelques pas de plus …

BIM! Nous voici sur un belvédère avec ce point de vue tout simplement sublime! 🙂 La chaine des Pyrénées qui s’étend au loin, et les étangs de Rabassoles en contrebas. C’est vraiment beau, on n’est pas loin de la fracture de la rétine 😉 Et je le répète ce point de vue est vraiment (vraiment) très facile d’accès! Même si le mot « randonnée » vous fait peur, allez-y!

Il y a trois étangs de Rabassolles : le Noir (le plus grand), le Bleu (au fond), et le Bas (en bas à gauche). Etrangement, j’aurais baptisé l’étang noir le bleu, et l’étang bleu le vert. Mais étant légèrement daltonien je crois que je ferais bien de me taire haha

Après vous être rassasié de ce paysage magnifique, il est temps de s’arracher à la contemplation et continuer cette belle randonnée. Le chemin à suivre est simple, c’est celui qu’on distingue au loin sur la droite et qui long la crête.

Après un dernier coup d’œil derrière soi pour observer l’autre versant du Pic du Tarbésou, on s’avance le long de la crête. Devant sur la droite, on aperçoit la Dent d’Orlu (2222m). Cette montagne est célèbre pour la pratique de l’escalade sur sa face sud très raide.

Pour nous c’est plus simple, le sentier est quasiment à plat et suit la Sarrat des Escales et la Sarra de Gabensa.

On quitte cette ligne de crête en arrivant au Roc de Bragues, en prenant le sentier qui descend sur la gauche. Même si à vrai dire, on aurait bien envie de prolonger d’avantage tellement tout est joli 🙂

Avant de prendre le chemin du retour, continuez un tout petit peu vers le sud. Il y a l’étang de Pee à découvrir. Il est minuscule et tellement mignon! En plus, la majorité des randonneurs ne vont pas jusqu’ici. C’est l’endroit idéal pour le meilleur des pique-nique 🙂

En reprenant le chemin vers le Pic du Tarbésou, on récupère le sentier du GR7B qui nous conduit jusqu’à l’étang bleu (1920m). Et je trouve qu’il est tout de même bien vert cet étang bleu 🙂

(on me souffle dans l’oreillette que ce serait à cause de l’apparition de micros algues apparues au fil du temps)

Après l’avoir contourné par la droite, le chemin nous amène sur les berges de l’étang noir (1980m). Vous direz peut-être que je chipote, mais quand même, il est bleu celui là non ?! Il est alimenté par les eaux venant de l’étang vert. Cette circulation de l’eau favorise sans doute la lutte contre la prolifération des micros algues stagnantes.

Quoiqu’il en soit, le cadre est à nouveau à couper le souffle 🙂 Vous pouvez prolonger un petit peu la randonnée en descendant pour aller sur les berges de l’étang bas, mais je trouve que ça n’apporte pas grand chose, à part une montée supplémentaire.

Après avoir longé l’étang noir par la droite, il est temps de se lancer dans la longue montée pour rejoindre le Col de la Coumeille de l’Ours (2180m).

Après un dernier regard en arrière sur ce paysage de toute beauté, on franchit le col et on retrouve les grandes prairies et la piste qui rejoint le parking 🙂

Vous voyez, cette randonnée est simple, spectaculaire et inoubliable! Elle est pas belle la vie ? C’est vraiment LA petite rando à faire dans la région. Succès garanti! 🙂

Le Château de Montségur, symbole des Cathares

Direction l’Ariège pour découvrir un site étonnant qui a marqué l’histoire de France : le Château de Montségur!

Il faut donc rejoindre le tout petit village de Montségur situé à une trentaine de kilomètres de Foix et à 1h30 de Toulouse. « Montségur » en vieil occitan veut dire le « mont sûr ». Un petit parking (gratuit) aménagé sur les hauteurs du village vous permettra de partir à la découverte de ce fameux château. Il est perché à 1207 m d’altitude sur le pog (ancien nom ariégeois de ce sommet). Au pied de la petite montagne, on achète son billet (6€) au guichet et c’est parti pour la marche! Il faut compter ensuite environ 30 minutes de montée en suivant un petit sentier de montagne pour gravir les 180m de dénivelé. Prévoyez des bonnes baskets et de l’eau 🙂

(Suite à un problème technique, j’ai hélas perdu toutes mes photos du château, il ne me reste que celle-ci, et les vues du drone … réalisées avant que je ne découvre que c’était interdit …)

Une fois arrivé au sommet, en plus d’avoir un super panorama sur la région, vous pouvez découvrir les ruines de l’ancienne place forte des cathares 🙂

Pour comprendre Montségur, il faut se replonger rapidement dans l’histoire de l’époque. Préparez-vous pour un rapide retour en arrière pour comprendre les Cathares et la Croisade des Albigeois. Je vais faire vite, rassurez-vous 😉

Au fait le catharisme c’est quoi ?

Bonne question 🙂 Déjà il semblerait que le mot « cathare » et le terme d’hérésie cathare n’est apparut que récemment. À l’époque on les appelait les « albigeois » (Je vous conseille d’ailleurs de lire l’article sur la très jolie ville d’Albi 😉 ). C’est une autre forme de croyance de l’église qui s’est répandu en Europe vers l’an 1000 et qui s’est bien implantée dans le midi de la France. Ils considèrent qu’un Dieu bon régit le monde immatériel des esprits, et que le monde matériel est gouverné par un Dieu mauvais. Tout ce qui est sur terre est donc négatif par nature. Le but est d’élever son âme pour arriver au Salut et rejoindre le Dieu bon. En attendant, les âmes se réincarnent sur Terre. Elles peuvent se réintroduire aussi bien dans un corps humain que dans un animal. C’est pourquoi ils étaient végétariens. Tuer une poule était aussi grave que tuer un homme. Il ne fallait d’ailleurs pas tuer du tout, simplement se comporter en bons chrétiens, des bons hommes ou bonnes femmes comme ils s’appelaient. Ils y avaient les « croyants » (les gens normaux) et les « parfaits » qui prêchaient la bonne parole, baptisaient par imposition des mains (des enfants d’au moins 13 ans, capables de comprendre la signification du geste) et se dédiaient à fond dans leur doctrine. Ils étaient globalement contre la « reproduction » qui augmente le nombre d’âmes prisonnières sur terre et qui retarde le Salut. Il n’y avait rien de mal aux relations sexuelles (pour le plaisir entre personnes consentantes), ça retardait simplement le Salut. Le mariage était pratiqué, mais c’était un simple mariage d’amour. Les cathares partageaient leurs ressources et la richesse personnelle était proscrite. En gros, on dirait des sortes de hippies du moyen âge. Même s’ils étaient non-violents, ils s’autorisaient le droit de se défendre (même violemment) pour se protéger. Evidemment, l’église ne voyait pas ça d’un très bon œil, car ce mouvement était très populaire et même des seigneurs et des hommes d’église le rejoignaient. L’influence de l’église catholique et son pouvoir sur la société féodale était remise en cause.

La Croisade des Albigeois

L’église chrétienne essaiera d’abord d’utiliser la manière douce en essayant de leur faire changer d’avis, mais rien n’y fait. Au XIIe siècle, Raymond VI, le puissant comte de Toulouse dirige une grande province du Languedoc totalement « catharisée ». Le pape Innocent III envoie un représentant mais les négociations se passent mal. Le comte est excommunié. En 1208, la tension monte et un des officiers du comte assassine le représentant du pape. C’est la goutte de trop! En 1209, le pape décide d’utiliser la force et lance la Croisade des Albigeois pour combattre les hérétiques. C’est une aubaine pour de nombreux chevaliers de France qui s’y joignent. Ils y voient l’occasion rêvée de pouvoir piller la riche contrée du sud, accumuler gloire et richesses, sans avoir à faire un long voyage jusqu’en Terre Sainte. Pendant 20 ans, les croisés vont combattre les forces du comte de Toulouse qui fini par négocier la paix en 1229. Le pape charge ensuite l’inquisition de faire le ménage dans les campagnes et d’éradiquer les derniers groupes de cathares.

Montségur, le château cathare

Dès 1204, les cathares savent que des gros ennuis vont arriver et qu’ils leurs faut une base de repli fortifiée. Ils décident alors de réparer les ruines d’un vieux château du Xe siècle situé au sommet d’une montagne à Montségur. Des puissantes fortifications sont construites et Montségur devient une place forte très importante pour les cathares. La forteresse servira de refuge aux populations durant les croisades. En 1232, Montségur est désigné comme le siège et la capitale de l’Eglise Cathare. Le site est évidemment connu des croisés et il subira plusieurs sièges. Mais comme le château est trop bien défendu, les croisés ne s’y attarderont pas trop. Tout dérape en 1242. Une douzaine d’inquisiteurs sont dans la région. Montségur réagit immédiatement et une mission commando est lancée pour les massacrer. Dans la foulée, le comte de Toulouse en profite pour lancer une grande révolte et tente de reprendre du terrain. Mais il est lâché par tous ses alliés. Le roi de France Saint Louis décide de régler tout ça pour de bon. Il écrase les forces restantes et c’est la fin de l’indépendance du Comté de Toulouse. Il reste maintenant la question de Montségur à régler pour en finir une fois pour toute avec le problème cathare.

Le siège de Montségur

Les troupes du roi et les croisés arrivent devant la forteresse en mai 1243. Ils sont presque 6000 alors que la garnison du château compte moins d’une centaine de combattants cathares. Plusieurs centaines de populations cathares sont aussi retranchés derrière les murs fortifiés. Le rapport de force est écrasant. Après plusieurs mois de siège, les croisés arrivent à franchir les fortifications extérieures et s’approchent suffisamment du château. C’est la fin pour Montségur. Les croisés leurs donnent la possibilité de se rendre : les combattants seront « pardonnés » mais devront tout de même passer devant l’Inquisition pour une « éventuelle peine légère », les habitants auront la vie sauve s’ils renoncent à leur hérésie. Tout ceux qui refusent seront brûlés.

Finalement, 220 cathares refuseront de renier leur foie et seront brûlés vifs dans un grand bûcher. C’est la fin du catharisme en France. Les derniers cathares fuient le pays pour se réfugier en Lombardie (Italie).

Montségur III

Après la reddition des cathares de Montségur, le seigneur de Mirepoix prend possession de la forteresse en 1244. Il fait détruite toutes les fortifications extérieures et le village cathare. Il ne garde que le principal donjon qu’il réaménage pour y poster une petite garnison d’une trentaine d’hommes. Il y aura des soldats dans ce petit château jusqu’au XVIIe siècle. Il tombera ensuite en ruines et un peu dans l’oubli. Cette troisième version du château, après la première du Xe siècle et celle des cathares. On l’appelle Montségur III. C’est celle qu’on peut visiter de nos jours. Il est classé monument historique en 1862.

Le petit village actuel de Montségur au pied des ruines du château n’apparait que vers le XVIe siècle. Il accueille un petit musée qu’on peut visiter grâce au ticket acheté pour la visite de la forteresse. Depuis le village, plusieurs chemins de randonnées permettent de faire le tour du pog, grimper au sommet du Pic du Saint-Barthélémy (2348m) et du Pic du Soularac (2368), et sillonner les environs 🙂

Plus d’infos sur le site officiel.

Saint-Cirq-Lapopie, un des plus beaux villages de France

Partons à la découverte de Saint-Cirq-Lapopie, classé Plus Beau Village de France 🙂 Direction le Lot, dans le Quercy, à une trentaine de kilomètres à l’est de Cahors.

Pour avoir la plus belle vue de carte postale de ce beau village médiéval, je vous conseille de vous arrêter le long de la route principale au niveau du restaurant Le Saint Cirq Gourmand. Il n’y a que des avantages : vous profitez d’une chouette pause gourmande dans un bon restaurant, vous pouvez vous garer, et vous avez la terrasse qui donne directement sur cette vue. Elle est pas belle la vie ? 😉

Une autre jolie vue est possible depuis la Porte de Rocamadour, un peu plus bas sur la route. Pour réellement visiter le village, il n’y a pas le choix, il faut utiliser le parking payant (7 euros) qui se trouve au dessus du village. Si vous n’êtes que de rapide passage, le stationnement est gratuit si vous restez moins de 30 minutes (et si vous arrivez à trouver une place). Du parking, il y a aussi la possibilité d’avoir un beau point de vue sur le village. Si vous souhaitez vous attarder un peu plus pour visiter, il faudra marcher une quinzaine de minutes pour rejoindre les ruelles pittoresques et les maisons recouvertes de tuiles brunes de Saint-Cirq-Lapopie.

Ce petit village médiéval est devenu un des grands lieux touristiques du Lot. Il compte pas moins de 13 monuments historiques! Ce village se découvre à pied en se baladant dans ses quelques ruelles pavées. On y découvre des vieilles bâtisses en pierres, des étages à pans de bois et des petites échoppes accueillantes. C’est un véritable village musée!

Il a été construit au moyen-âge à flanc de falaise. Il domine la rivière du Lot qui coule paisiblement 100m plus bas. Son nom vient de « Saint Cyr », déformé en Cirq. Il s’agit de Cyr de Tarse, le plus jeune martyr de la chrétienté. Il est tué à l’âge de 3-4 ans en même temps que sa mère Juliette, en l’an 304. Il se disait chrétien tout comme sa mère. Le grand monument qui domine le village, c’est l’église construite au XIIe siècle et remaniée jusqu’au XVIe siècle. Cette église fortifiée a d’ailleurs fière allure avec son donjon. Elle est plus impressionnante à l’extérieur qu’à l’intérieur où je trouve qu’il n’y a pas grand chose à voir.

Il y avait aussi un petit château du Xe siècle qui dominait le village. C’était le fief des seigneurs issus des familles Cardaillac et de La Popie. Il sera démoli au XVIe siècle sur ordre du roi Henri IV. Il n’en reste plus que des vestiges en ruines. Le village de Saint-Cirq-Lapopie traverse ensuite l’histoire de France incognito pour être redécouvert au XXe siècle.

C’est tout d’abord le peintre impressionniste Henri Martin qui composera deux tableaux en 1920 sur le village où il a acheté une maison. Le véritable essor touristique arrive un peu plus tard. Il sera le résultat d’un coup de foudre. En juin 1950, le célèbre peintre et écrivain André Breton est de passage dans les environs. Il est invité pour l’inauguration du projet utopiste « Route Sans Frontières N°1 » qui devait faire le tour de la planète et réunir les hommes. D’ailleurs, une borne routière au niveau de la Porte de Rocamadour symbolise encore ce beau projet. C’est ainsi qu’il découvre un soir le village, éclairé par des lampions. Il en tombe immédiatement amoureux et le décrit comme « une rose impossible dans la nuit« . Il achète illico l’ancienne maison du peintre Henri Martin. C’est une des plus vieilles maisons du village. Elle a d’abord servit de maisons pour chevaliers, avant de devenir une auberge pour les mariniers qui remontaient le Lot. André Breton y passera tous les étés jusqu’à sa mort en 1966.

Pendant ces périodes estivales, il invitera de nombreux amis artistes avec lesquels ils créeront le surréalisme d’après-guerre. Tous ces artistes apporteront beaucoup de notoriété à ce petit village perdu du Lot 🙂 Après la disparition d’André Breton, la maison est rachetée par la commune. Elle garde toujours sa vocation artistique, sert de résidence d’artistes et accueille le Centre International du Surréalisme et de la Citoyenneté Mondiale (plus d’infos ici). Le café littéraire de la Rose Impossible s’y installe pour vous proposer un moment de poésie dans un charmant lieu associatif 🙂

Le village abrite aussi la Maison Rignault. Ce petit musée présente des expositions temporaires d’art contemporain, léguées par Emile Joseph Rignaut, amateur d’art et collectionneur. Les nombreux jardins fleuris du village vous donneront le sourire 🙂 Il n’y a qu’une centaine d’habitants et la majorité des habitations sont des résidences secondaires. Pour préparer votre visite et découvrir les évènements, plus d’infos sur le site officiel.

Profitez aussi de votre passage pour quitter les ruelles du village qui peuvent vite être envahies par les touristes. Un sentier vous conduira plus bas, au calme, sur les berges du Lot 🙂

Depuis l’écluse de Saint-Cirq-Lapopie, vous pouvez marcher le long de la paisible rivière, et découvrir le fameux Chemin de halage de Ganil. C’est un chemin creusé sur un kilomètre dans une falaise par les haleurs en 1847. Ils en avaient assez de devoir traverser la rivière pour continuer le halage à cause de la falaise! 🙂 Ce passage insolite vous offrira un chouette point d’orgue dans votre ballade (comptez environ 10km aller-retour).

Sinon, vous pouvez aussi tout simplement faire une petite sieste à l’ombre, dans une des prairies qui bordent la rivière. Après tout, la vie appartient à ceux qui s’endorment là où il faut! Ou à peu près ça haha 😉

Randonnée autour du Lac de Bethmale

Pour cette belle excursion, direction les Pyrénées, dans le pays Couserans, qui se situe en gros à l’ouest de l’Ariège, à 1h45 de Toulouse. Depuis le village de Saint-Girons, rejoindre la vallée qui mène à la commune de Bethmale puis continuer la route en direction du Col de la Core. L’accès au lac est bien indiqué 🙂

La Vallée de Bethmale

La Vallée de Bethmale possède une identité propre et un fort caractère. Son nom vient du gascon ‘beth’ (beau) et ‘malh’ (montagne). Les habitants de la vallée possèdent par exemple une tenue traditionnelle avec des étranges sabots uniques en France. Ils sont sculptés dans du bois de hêtre et possèdent une longue pointe recourbée pouvant atteindre jusqu’à 20cm! L’origine de ces sabots est liée à une légende. On raconte qu’il y a longtemps, quand les envahisseurs Maures occupaient la vallée, le fils de leur chef tomba amoureux d’Esclarlys, la plus jolie fille de la vallée. Elle succomba à ses charmes. Mais elle était déjà fiancée à Darnert, un chasseur! Lui et ses compagnons s’étaient retranchés dans les montagnes. Apprenant la nouvelle, le chasseur en colère déracina deux arbres où le tronc faisait un angle avec les racines et y creusa des sabots en formant des pointes effilées. La petite troupe s’engagea ensuite dans un combat contre les envahisseur et sortit victorieuse. Après cette dure bataille, ils défilèrent dans le village et les habitants découvrirent les sabots du chasseur. Le cœur de l’infidèle bethmalaise était empalé sur la pointe de gauche et celui du maure sur la pointe de droite! On ne rigole pas avec l’amour ici! … Depuis, la tradition veut qu’à noël, un fiancé offre à sa promise une paire de sabots pointus (plus c’est pointu, plus l’amour est grand) avec un petit cœur dessiné. En retour, la fiancée lui offre un tricot de laine.

Bethmale, c’est aussi le nom d’un très bon fromage (aussi appelé oustet). Il est fabriqué à partir de lait de vache (gasconne). C’est un fromage à pâte pressée non-cuite (possédant des petits trous). C’est un fromage ancien qui daterait du XIIIe siècle, et personnellement j’adore 🙂

Le Lac de Bethmale

Après ce petit intermède culturel et gastronomique, revenons à notre lac perché à 1074m d’altitude. C’est direct une fracture de la rétine quand on arrive. Il est magnifique! 🙂

Il est ultra facile d’accès. On se gare, on marche quelques minutes et on y est. Autant vous le dire tout de suite, vous ne serez jamais seuls là-bas. Depuis la construction de la route pour le col en 1967, ce lac est devenu très populaire. C’est l’endroit par excellence pour venir faire une journée de pêche en famille. On peut y pêcher la truite arc-en-ciel, la truite fario et le saumon de fontaine. Des alevins (élevés dans des bassins proches) sont régulièrement rajoutés aux eaux du lac pour garder une population de poissons qui fera plaisir aux pécheurs du dimanche et aux autres. Pour pêcher dans une ambiance conviviale et dans ce cadre majestueux, il faut prendre une carte journalière (17€ avec une carte de pêche, 22€ sans carte de pêche, tarifs enfants possibles). Pas plus de 10 poissons par personne, et c’est déjà pas mal me direz-vous 😉
Plus d’infos sur le site officiel.

Si vous ne voulez pas pêcher, c’est pas grave! 🙂 On peut aussi simplement se prélasser, pique-niquer, ou faire réaliser tranquillement une petite balade autour du lac en 30-45min.

Cet écrin de verdure au cœur du Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariègeoises, c’est magique!

En parlant de magie, il y a justement une légende locale liée à ce lac. On raconte qu’il y a bien longtemps, dans ces bois, vivait une sorcière. Elle n’arrêtait pas de causer du tort aux habitants des villages voisins. Alors un jour, ils ont décidé de lui régler son compte. Armés de fourches, ils sont venu la chercher. La sorcière s’est alors jetée dans le lac en jurant qu’elle ne disparaitrait jamais! Et depuis, les eaux du lac ont pris cette fascinante couleur, la même que sa robe bleu vert!

Les eaux du lac proviennent de résurgences souterraines. Il a été un petit peu agrandi artificiellement pour permettre une bonne pratique de la pêche, mais franchement ça ne se voit pas du tout. C’est vraiment vraiment un bel endroit 🙂

Randonnée vers l’étang d’Ayès

Si vous avez envie de vous dégourdir les jambes, il y a un joli étang à découvrir un peu plus haut dans la montagne. Comptez environ 3-4h de marche. Le chemin conseillé suit une longue piste forestière dans les bois jusqu’au cirque de Campuls, où on peut aussi découvrir une jolie cascade. De mon côté, j’ai préféré écourter cette partie avec la piste forestière (franchement pas intéressante) et couper par un petit sentier qui grimpe directement vers le Col d’Ellet.

Après une montée assez raide et un petit dénivelé de 500m, on sort enfin des bois. On peut enfin profiter d’une belle vue dégagée sur l’Ariège 🙂 Bon, malheureusement pour cette fois, le beau temps n’était pas particulièrement au rendez-vous. Mais c’est très beau quand même hein!

Pour rejoindre l’étang, il suffit de suivre le sentier vers l’ouest. Une vache vous indiquera peut-être le chemin 🙂 Si vous avez un chien avec vous, tenez le bien en laisse, car les vaches risquent de ne pas trop l’apprécier. Pour les sympathiques randonneurs, tout se passe bien.

On arrive enfin à l’étang d’Ayès. Ici, on est bien plus tranquille qu’au Lac de Bethmale. Mais il n’empêche, vous croiserez surement d’autres randonneurs, car c’est un des spots du coin pour bivouaquer. Après tout, une belle étendue d’eau, dans un cadre sauvage, à 1694m d’altitude, qui ne voudrait pas y rester? 🙂

L’étang est alimenté par le petit ruisseau du Campuls (qui fini en cascade plus bas). Petit rappel, il est en théorie interdit de se baigner dedans.

Après avoir profité comme il se doit de ce cadre idyllique et privilégié en pleine nature, il est temps de choisir. Soit vous retournez au parking en suivant le même chemin (ou la variante via le cirque), soit vous avez encore envie de marcher et de prendre de la hauteur.

Et ensuite ?

Pour ma part, j’ai tenté d’aller plus loin, en direction des petits étangs de Milouga et d’Arauech. On ne peut pas vraiment se perdre, il suffit de suivre le versant de la montagne 🙂

L’idée était de me rapprocher du Mont Valier (2838m). C’est la montagne emblématique de cette partie des Pyrénées. Hélas avec cette météo j’ai du me faire une raison, perdu dans les nuages, il n’y avait absolument rien à voir, et je n’avais vraiment pas le temps d’essayer de grimper au sommet pour avoir la tête au-dessus de la mer des nuages justement … snif… D’ailleurs, le sommet de cette montagne aurait été escaladé pour la première fois par Saint Valier, le premier évêque du Couserans au Ve siècle. Depuis, il y a une croix plantée tout là-haut.

Sur le chemin du retour, un peu dépité, je suis accompagné par les vaches gasconnes. Ce sont les mêmes vaches qui donneront leur bon lait pour le bon fromage Bethmale que je vous conseille de déguster après cette petite rando 😉

L’incroyable Halle de la Machine à Toulouse

Au sud-est de Toulouse se trouve un endroit incroyable à découvrir absolument si vous êtes dans le coin. Ce lieu unique, c’est la Halle de la Machine, dans le quartier de Montaudran. Depuis 2018, une grande halle de 4000m² installée sur un ancien aéroport (les avions Latécoère et l’histoire de l’Aéropostale, c’était ici!) abrite les inventions totalement folles et poétiques de la compagnie nantaise La Machine. Le directeur artistique de cette compagnie et le principal artisan de ces créations, c’est François Delarozière. Il avait travaillé longtemps pour la compagnie toulousaine Royal de Luxe en construisant aussi des grandes machines. La Halle à Toulouse, c’est presqu’un retour aux sources quoi, mais ici on parle bien de La Machine donc 🙂

Pour découvrir cet endroit qui mélange arts de rue et mécanique, il faut compter 12 euros (plein tarif) et comptez au moins 2 bonnes heures sur place 🙂 Vous pourrez aussi accéder à un grand manège, un café et une belle boutique!

Vous ferez par exemple connaissance avec Ariane l’araignée. Il ne faut pas être arachnophobe face à cette créature de 38 tonnes, 13m de haut et 20m d’envergure! Entièrement composée de bois et d’acier, elle s’anime grâce à un improbable bordel de câbles hydrauliques 🙂

Dans la halle vous découvrirez un lieu sans cesse en changement. Il y a toujours des projets en cours, des constructions entamées, des tests de machines et des maquettes de projets.

Des dizaines de membres de La Machine proposent un spectacle vivant et permanent. On se promène librement, à son rythme, et on est surpris à chaque pas par les réalisations de ces machiniste, comédiens et musiciens!

Vous pourrez assister au Dîner des Petites Mécaniques, à l’Expédition Végétale, La Symphonie Mécanique, Les Mécaniques Savantes, La Kermesse, … Autant d’animations mélangeant le monde du cirque, du théâtre, de la marionnette et de la pyrotechnie 🙂

C’est vraiment un endroit pour les petits et grands. Tout le monde s’amuse à jouer au « brule chandelle » ou s’extasie devant les démonstrations des cracheurs de flammes!

Le clou du spectacle, c’est évidemment l’arrivée d’Astérion le Minotaure! 🙂

La foule s’écarte pour laisser passer ce mastodonte tout droit sortie de la mythologie. Avec 14m de haut et 47 tonnes de bois et d’aciers, il est sacrément imposant. Son corps est aussi recouverts de tatouages en feuilles d’or.

Il est même possible de réserver une place sur son dos pendant sa parade 🙂 Mais personnellement je pense que la vue est bien plus impressionnante quand on se retrouve à ses pieds! ou plutôt à ses sabots !

Le spectacle se prolonge aussi à l’extérieur de la halle, sur le grand parvis donnant sur la Piste des Géants. Cette large voie d’1.8km de long où se déplacent les immenses machines est en fait une ancienne piste de décollage d’aéroport.

Les machines crachant du feu et de la fumée vous surprendrons vraiment. Et ce n’est rien en comparaison avec les incroyables canons à eau. Vous risquez d’être surpris de voir jusqu’à quelle distance on peut être trempé haha 😉

Passer une demi-journée à la Halle de la Machine, c’est l’assurance de bons moments garantis et d’un retour à l’enfance où on s’émerveille de tout! Je vous le recommande à 2000%!

Pour suivre l’actualité et les événements prévus, rendez-vous sur le site officiel ici 🙂