Road trip en Croatie : à la découverte de Zagreb!

Découvrir Zagreb lors d’un voyage en Croatie, ce n’est peut-être pas le premier réflexe qu’on peut avoir. On a tendance à des villes touristiques connues Dubrovnik et Split et ne pas trop s’éloigner de la côte de la mer Adriatique. Zagreb reste isolée, loin la-bas dans les terres. Et j’aurais sans doute fait la même chose. Mais la construction de mon road-trip partant de Zadar (Croatie) pour remonter le long de la côte, puis vadrouiller en Slovénie, m’obligeait à revenir en Croatie pour rendre la voiture de location. Retourner à Zadar était beaucoup trop long, et le prix du billet d’avion retour n’était pas très avantageux. Finalement, rendre la voiture à Zagreb (en payant un supplément) avait l’avantage d’être toujours plus économique grâce au prix du billet d’avion retour. Ça me faisait aussi moins de route et me permettait de découvrir une ville où je ne me serais peut-être pas rendu 🙂 Je ne m’attendais pas à grand chose de Zagreb, et l’arrivée la veille sous la pluie dans la banlieue sud ne m’enchantait pas trop. Et pourtant, et pourtant, j’ai vraiment aimé cette ville 🙂 La ville est verte, la ville est bien pensée. J’espère qu’à la fin de la lecture cet article vous vous direz « ho et si on allait à Zagreb? », alors hop en route! 😉

La capitale de la Croatie est bâtie entre les rives de la Save et le flanc sud d’un petit massif montagneux, le Medvednica. L’histoire de Zagreb commence en 1094, quand le roi Ladislas décide de créer un nouveau diocèse en réunissant deux petites localités (Gradec et Kaptol) et en bâtissant une cathédrale. Les deux localités prospèrent au fil des siècles malgré les différentes invasions (les huns, les turcs). En 1850, elles sont officiellement réunies sous une même ville : Zagreb. En 1868, Zagreb devient la capitale du royaume de Croatie-Slavonie. En 1880, un tremblement de terre ravage la ville. La reconstruction permet de tout remettre à neuf et de raser les quartiers vétustes. La plus grande ville de Croatie continue ensuite son chemin jusqu’à nos jours (à noter un nouveau tremblement de terre en 2020).

Le bon plan (en tout cas pour moi) pour arriver à Zagreb en voiture et se garer facilement, c’est le parking Paromlinska – Glavni Kolodvor, situé juste derrière la gare. Il est grand, on trouve facilement de la place, et il est pas cher. C’est parti pour une petite journée de balade dans le centre 🙂

La centre de Zagreb se divise en plusieurs quartiers : la Ville Basse (moderne), et les deux quartiers historiques sur les hauteurs qui forment la Ville haute (Gradec et Kaptol). Je vous propose une balade à travers la capitale et qui se fait facilement en une journée. C’est parti, hop en route!

La Ville Basse (Donji Grad)

La ville basse, est la première qu’on découvre en sortant de la gare (ou du parking si vous m’avez suivi). C’est une zone moderne, où les quartiers d’immeubles sont bien dessinés et où les grandes rues se coupent à angle droit.

Devant la gare s’étend le grand parc public Trg Kralja Tomislava, avec pour vous souhaiter la bienvenue, la statue de Tomislav. Ce personnage a unifié le pays et il devient le premier roi de Croatie en l’an 925.

Ce parc se prolonge sur le joli Pavillon des arts de Zagreb (Umjetnički paviljon u Zagrebu) et on voit au loin les pentes verdoyantes du Medvednica. Il faut avouer que la perspective est plutôt réussie! Le pavillon avait été construit pour les célébrations du millénaire à Budapest en 1896. Principalement composé d’une armature en fer, il a été démonté, transporté en train puis reconstruit ici en 1898!

Je quitte temporairement le parc pour suivre sur la gauche la grande rue Jurja Žerjavića. J’arrive devant un beau bâtiment jaune, c’est le Théâtre national croate (Hrvatsko narodno kazalište u Zagrebu). Il est inauguré en 1895 par l’empereur d’Autriche-Hongrie, François-Joseph Ier d’Autriche (pour voir la programmation).

Juste à côté se trouve un bâtiment beaucoup moins classique, c’est l’Académie de musique de Zagreb (Muzička akademija) avec son toit coloré qui s’éclaire la nuit 🙂

Je repars sur la droite pour retourner au grand parc qui se prolonge maintenant dans un très beau jardin bien vert, avec des fontaines, des allées fleuries, des sculptures et des bancs. Bref tout ce qu’il faut pour s’y sentir bien. Cette partie a été aménagée en 1872, et avant il y avait ici … un marché à bétail!

L’été le parc devient une plage, en hiver il y a le marché de Noël. Tout le long de l’année cette place accueille des évènements culturels. Et même quand il n’y a rien, le jardin Zrinjevac, est un très bel endroit où se poser 🙂

Une petite curiosité vous attend au bout du parc. Cette colonne est la plus ancienne station météo du pays (un don d’un amateur de météo fortuné). Elle date de 1884 et elle fonctionne toujours!

A l’autre bout du jardin, on trouve l’Académie croate des Arts et des Sciences (Hrvatska akademija znanosti i umjetnosti).

On arrive tout naturellement sur la plus grande place de la ville, la Place Ban-Jelačić (Trg bana Josipa Jelačića). Il fut Ban de Croatie (une sorte de vice-roi pendant la domination de l’empire d’Autriche) au XIXe siècle. Sa statue à cheval était à l’origine tournée dans l’autre sens, vers le nord, face aux envahisseurs hongrois. En 1991, elle a été retournée vers le sud 🙂

C’est la place où tout le monde se retrouve. Les grands magasins modernes sont dans le quartier. C’est jeune, c’est vivant, et il s’y passe toujours quelque chose. J’ai même eu droit à un défilé de majorettes! 🙂

Les majorettes de Zagreb sont un des symboles de la ville (si si). Depuis leur création il y a 22 ans elles défilent régulièrement les rues de la capitale. Elles sont officiellement reconnues par la municipalité comme un « souvenir vivant de Zagreb » et elles détiennent les clés (symboliques) de la ville. Elles participent régulièrement à des compétitions (de majorettes) et raflent des médailles. Tout le monde les adore. Bref, les majorettes de Zagreb, on ne rigole pas avec ! 😉

La ville haute (Gornji Grad) – Kaptol

On continue la promenade et on commence à grimper. Juste au dessus de cette grande place se trouve LE monument de la ville : la Cathédrale de Zagreb. La première cathédrale qui datait de 1093 a été détruite il y a longtemps par les invasions mongoles. Une nouvelle cathédrale a été construite, et cette fois, on y rajoute des fortifications autour (on est jamais trop prudent!). Pas de chance, ce sera le tremblement de terre de 1880 qui la détruira en partie. Elle est alors restaurée, dans un style néo-gothique. Un nouveau séisme en 2020 abîme la tour sud. Depuis, la cathédrale Saint-Stéphane est en travaux. Pas de date de réouverture pour le moment. Croisez les doigts ou priez!

Sur la jolie place devant la cathédrale, il y a la grande colonne de la Vierge et sa statue dorée entourée d’anges à sa base.

Juste à côté on trouve un endroit très vivant, qui fait le lien entre la ville basse et les deux quartiers de la ville haute, il s’agit du marché Dolac. Depuis 1930, tous les jours, un grand marché se tient ici. Les agriculteurs des villages environnants viennent vendre leur production.

Ne vous attendez pas à un marché traditionnel et touristique. Non, il s’agit juste d’un grand marché pour les habitants. Mais si vous voulez des fruits et légumes, de la bonne charcuterie ou du poisson frais, c’est ici qu’il faut venir 🙂

Quittons maintenant le marché pour remonter la rue Pavla Radića jusqu’à la statue de St George. Cette jolie statue installée ici en 1997 était initialement dans le jardin d’un famille de Zagreb qui en a fait don à la ville.

En contournant cette statue, on rentre dans le quartier de Gradec.

La ville haute (Gornji Grad) – Gradec

Le quartier de Gradec est sans doute le plus intéressant de la ville 🙂

Pour rentrer dans ce quartier on passe la Porte de Pierre (Gate Kamenita vrata). Ce passage datant du XIIIe siècle et un des vestiges des fortifications qui protégeaient la vieille ville haute.

On est surpris de découvrir des dizaines d’habitants venir prier ici. En fait, lors du dernier grand incendie dans le quartier en 1731, la porte a brulée (comme une bonne partie de la ville) mais un portrait de la Vierge au dessus de la porte a miraculeusement résisté aux flammes. En retour, les habitants ont décidé d’ériger une chapelle dans la Porte de Pierre, où on peut continuer à prier la Vierge.

La rue amène tout naturellement sur la place Saint Marc, et au centre se trouve la célèbre Église Saint-Marc de Zagreb (Crkva sv. Marko). Elle date du XIIIe siècle. Sur le toit de l’église, les tuiles de toutes les couleurs posées en 1880 représentent le blason de la ville de Zagreb et le blason de l’unification des royaumes (Croatie, Slavonie, Dalmatie).

Si l’église est toute belle de l’extérieur, je ne sais pas du tout à quoi elle ressemble à l’intérieur. Cette église ne se visite pas. Elle n’est ouverte que pour célébrer la messe, pour les croyants donc, et pas dans un but touristique. Juste à côté (là où il y a les drapeaux), c’est le Parlement de Croatie.

Dans la rue qui fait face à l’église, juste après l’Hôtel de ville de Zagreb et un musée d’art, il y a un autre clocher d’église discrètement coincé dans les habitations. Il s’agit d’une église grecque orthodoxe bien cachée.

Elle date de 1886. Même si l’entrée est protégée par une grille, on peut tout de même admirer la riche décoration intérieure 🙂

En continuant la rue, juste après les musiciens, il y a un autre monument à découvrir, la tour Lotrščak (Kula Lotrščak). Cette tour du XIIIe siècle protégeait la porte sud de Gradec. On y faisait sonner une cloche quand la porte fortifiée allait fermer. Au XIXe siècle, un 4e étage a été rajouté et on y a rajouté un canon.

Pas d’inquiétude, ce canon ne sert qu’à donner l’heure à la ville : tous les jours à midi, il tire 🙂 Ne loupez pas cet évènement insolite, il y a la foule au pied de la tour pour y assister! Vous pouvez monter au sommet pour 3€ (fermé le lundi).

Juste à côté il y le petit square des jésuites (Jezuitski Trg). L’endroit est calme, mais il y a tout de même une statue sacrément cheulou et suggestive! … Ah non, en fait, quand on est du bon côté, ça va 😉

Le monument jouxtant le square, c’est l’église jésuite Sainte Catherine (Crkva sv. Katarina). Elle était malheureusement elle aussi fermée et en rénovation, mais il parait que l’intérieur est vraiment joli! De là, on atteint une grande esplanade ouverte sur la ville.

Ne loupez pas juste en dessous de cette esplanade le Sunken Mural Park. C’est un petit parc où les murs sont recouverts de graffitis en hommages aux inventeurs du pays 🙂

On vient surtout ici pour cette incroyable belle vue sur la cathédrale et le vieux Zagreb!

Le joli clocher avec un bulbe qu’on voit (le plus joli clocher de la ville), c’est celui de l’église Ste Marie. Cette petite église est en revanche quasi invisible depuis la rue, avec une minuscule entrée cachée!

Ensuite, et bien on profite de l’ombre des marronniers sur la promenade Strossmayer 🙂 Les anciens remparts ont été aménagé en 1843 pour offrir aux habitants un lieu agréable où flâner. On profite de la vue sur la ville basse, on croise la statue d’un poète assis sur un banc, les amoureux se donnent rendez-vous, il y a des animations artistiques et musicales. Comme un petit air de Montmartre!

C’est beau, c’est vert, c’est Zagreb.

Juste en dessous de la promenade, il y a le funiculaire de Zagreb (Zagrebačka uspinjača). Le trajet ne fait que 66m de long pour un dénivelé de 30m, c’est un des plus petits funiculaires au monde! 🙂

Il est ouvert en 1890 et fonctionnait à la vapeur. Mais le système n’était pas au point et il était souvent en panne. Plus tard on l’a modernisé avec un moteur électrique. Il y a un départ toutes les 10 minutes, si vous voulez grimper dans ce moyen de transport vraiment pittoresque. Le trajet coute 0,66€ et la montée dure environ une minute. Ce funiculaire est classé comme monument historique!

Pour quitter cette jolie promenade Strossmayer et continuer la visite, vous avez le choix. La porte de pierre, le funiculaire, ou un des nombreux passages de traverse que compte la ville. Ici par exemple à l’ouest il y a le très beau passage Kapucinske stube 🙂

J’ai préféré opter pour les escaliers Zakmardi (Zakmardijeve stube) car ils se finissent dans une improbable et minuscule ruelle étroite couverte de graffitis 🙂

On se retrouve à nouveau dans la rue Pavla Radića. Il faut remonter au numéro 19. A cet endroit, il y a l’entrée (vraiment discrète) du tunnel Grič et ce serait vraiment dommage de passer à côté! C’est une des curiosités de Zagreb à découvrir! Ce tunnel de 350m de long a été construit en 1944 sous la ville haute pour protéger la population des bombardements. Le projet devait être beaucoup plus ambitieux, avec des grandes salles supplémentaires, mais le budget a été revu à la baisse. Finalement il n’y a eu que ce tunnel est-ouest. Il peut contenir jusqu’à 5.000 personnes.

Après la guerre, le tunnel tombe un peu dans l’oubli. Il sert d’entrepôt puis devient le lieu de refuge des sans-abris et des toxicomanes. Bref, c’était pas vraiment le lieu où il fallait se balader. Il a fini par être rénové en 2016 et il est depuis ouvert au public. C’est propre, sécurisé, et éclairé (il est fermé la nuit).

On peut l’utiliser pour passer sous la ville haute (et profiter d’un peu de fraicheur en plein été) et c’est gratuit. J’avais visité un autre tunnel de ce type en Croatie à Pula, ça reste toujours une petite expérience insolite. On sort de ce fameux tunnel à l’autre extrémité, sur la rue Mesnička.

Partons maintenant à la découverte d’un des 17 parc-forêt de Zagreb! Quand je vous dis que cette ville est verte! Le Park šuma Tuškanac se trouve sur les pentes de Medvednica. C’est une grande et belle forêt bien entretenue, avec des nombreuses allées pour se promener, faire du sport, rejoindre le théâtre à ciel ouvert, etc … Et c’est vraiment collé au centre-ville !

Je trouve ça vraiment génial d’avoir ces véritables ilots de verdures à portée de main dans une capitale. Bordant ce parc, il y a le quartier des ambassades.

Retour au quartier Kaptol

Je repique à nouveau vers la ville haute pour rejoindre l’escalier Stube Bartola Felbingera qui permet de rejoindre rapidement le quartier Kaptol. Ce passage est très chouette car il passe au milieu d’une vigne urbaine 🙂

En bas des escaliers, je découvre un refuge pour chats errants. C’est coloré, c’est tout mignon!

On arrive sur la rue Tkalčićeva ulica. Dans cette jolie rue touristique, vous trouverez un grand choix de restaurants, bars et boutiques. Au XIXe siècle, c’était un peu moins charmant. Toutes les maisons de la rue appartenaient à des proxénètes. C’était la rue de la prostitution, des bordels, des maisons closes. Il y a d’ailleurs une petite statue commémorative (Spomenik prostitutki, à moitié cachée par un bar), représentant une prostituée à la fenêtre attendant un client. La statue « sage » de face, l’est un peu moins vu de derrière, vous verrez bien!

Une autre statue dans cette rue, elle aussi coincée entre 2 terrasses de restaurant, c’est celle de Zagorka. Elle n’a rien à voir avec la prostitution (quoique un peu indirectement). Marija Jurić Zagorka était écrivain et une des premières femmes journalistes professionnelles dans cette partie de l’Europe. Elle était aussi une pionnière pour l’évolution des droits des femmes en Croatie. Une grande dame quoi 🙂

Il y a un autre endroit caché à découvrir le long de cette rue. Il faut prendre le petit escalier Stube biskupa Duha. On arrive dans un parc moderne (ouvert en 2001), le Park Opatovina.

Il est connu pour ses nombreux graffitis colorés qui recouvrent tous les murs. Un des plus connus et celui de Gulliver 😉 Un chouette endroit où se poser au calme pour échapper à l’agitation de la rue. L’été ce parc accueille du théâtre en plein air.

Je fini ma journée de balade en suivant un peu au hasard la foule qui semble se diriger vers un endroit de la ville où il y a de l’agitation. Je me demande s’il y a encore les majorettes qui font leur show. Je me retrouve devant le HDLU (Hrvatsko Društvo Likovnih Umjetnika) un grand musée de Zagreb à l’architecture circulaire.

Pas de majorettes donc, mais à la place, une grande manifestation politique (je n’ai pas trop compris le sujet) et les rues peu à peu bloquées par les CRS du coin. C’est un peu une constante quand je visite une capitale, je tombe souvent sur une manifestation. Comme je n’ai pas envie de manger du lacrymogène, je traverse la foule pour continuer ma vadrouille et rejoindre ma voiture.

Tout n’est pas rose à Zagreb. Quand on traverse quelques cours d’immeuble et qu’on s’éloigne un petit peu des belles rues, on a de suite l’impression d’être revenu un siècle en arrière.

Il n’empêche, j’ai vraiment apprécié cette ville. J’aurai aimé aussi avoir le temps de visiter aussi le grand cimetière de Mirogoj.

Toutes les bonnes choses ont une fin! C’est ici que se termine ce grand road trip à travers la Croatie et la Slovénie. J’espère sincèrement que ça vous donnera envie d’aller découvrir tous ces beaux endroits, et d’en voir d’autres! 🙂

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Road trip en Croatie : à la découverte de l’Istrie, Porec et Pula

La météo se dégradant dans le sud de la Croatie je décide de partir vers le nord du pays un peu plus vite que prévu. Ce choix me rapproche aussi de la Slovénie qui fera partie des prochaines étapes de ce road-trip 😉 Je reprends donc la très jolie route côtière E65 le long de l’Adriatique. C’est toujours un plaisir de rouler avec comme paysage cette belle mer bleue et ces petites criques.

Ce n’est certes pas le trajet le plus rapide (l’autoroute E71 dans les terres est là pour ça), mais c’est certainement le plus beau!

Je m’arrête d’ailleurs un moment sur un point de vue aménagé le long de la route. Face à moi, la mer trop jolie et des petites iles trop mignonnes 🙂

Bon, et bien en fait la petite ile blanche trop mignonne, c’est Goli Otok. Elle a servi de bagne et de prison pendant 40 ans pour les opposants politiques sous Tito. Des milliers de personnes y ont été emprisonnées, torturées et tuées 😐 et l’autre ile tout mignonne et un peu plus verte juste derrière c’est Sveti Grgur. Idem, une ile qui a servit de camp de concentration pour femmes, toujours sous le régime de Tito. C’est beaucoup moins funky à voir une fois qu’on sait tout ça 😐 … mais bon la vie continue, et la route aussi, alors c’est reparti, hop en route!

L’Istrie

Tout au fond la bas à l’horizon, la bande verte, c’est la côte de la péninsule de l’Istrie, et c’est là où je me rends. Sur la route j’ai hésité à faire une halte par la ville de Rijeka qui parait-il est très sympa. La région de l’Istrie a une place à part en Croatie. Au fil des siècles elle a été rattachée à tous les empires et monarchies qui pouvaient exister en Europe! Jusqu’à récemment elle faisait encore partie de l’Italie, et la Slovénie voisine continue d’en posséder une petite partie. L’Istrie est réputée pour son littoral préservé, ses plages, ses eaux cristallines, et les belles cités romaines et vénitiennes. Les paysages dans les terres ressemblent beaucoup à la Toscane. La gastronomie est un des points forts en Istrie avec les meilleurs vins du pays, la « meilleure huile d’olive du monde » et la truffe blanche.

Les plus beaux endroits à voir sont parait-il les villes côtières de Porec, Rovinj et Pula, et les villages perchés de Motovun et Groznjan (et Hum qui s’est autoproclamé « le plus petit village du monde »). Je n’ai malheureusement pas le temps de tout visiter, alors je me limite à Porec et Pula 🙂

Porec

La ville a été fondée par les romains, puis occupée par les byzantins et les vénitiens. Les choses intéressantes à voir à Porec (Parenzo en italien) se concentrent principalement dans la vieille ville. Cette zone étant piétonne, il faut se garer sur un des nombreux grands parkings à l’entrée de la ville. La vieille ville faisant 300m de long, il ne faut pas longtemps pour en faire le tour 🙂

La pause gastronomique du jour est simple et efficace : Pizzeria Napoli (Trg Marafor 13). Bonne pizza + terrasse ombragée + bon vin + accueil sympathique = bon repas 🙂

Rassasié, je pars au hasard dans les vieilles rues étroites et pavées de pierres blanches. Il y a un certain charme à cette ville. La maison en photo à droite, c’est la « maison romanesque », une des plus vieilles maisons, construite au 13e siècle à l’époque romane.

Au hasard des rues, on tombe sur des ruines de temples romains et des anciennes murailles vénitiennes.

Le principal monument à Porec, c’est la basilique euphrasienne dédiée à la Vierge Marie. Pourtant, elle parait cachée dans les ruelles étroites de la ville, et ce serait dommage de passer à côté sans la visiter. La basilique est construite à partir de 553 à la demande de l’évêque Euphrasius. Elle est classée au patrimoine de l’Unesco depuis 1997. C’est un des exemples les mieux conservés de l’art byzantin en Croatie. (Le billet d’entrée est passé à 10 euros)

On peut voir les vestiges d’une villa romaine et de la première construction du tout début de l’ère chrétienne, datant d’avant la construction de la basilique. Le baptistère où les premiers chrétiens se faisaient baptiser est une pièce chargée d’histoire à elle seule.

Dans la nef il y a un beau baldaquin au dessus de l’autel, mais c’est surtout les belles mosaïques byzantines qui attirent le regard.

N’oubliez pas de monter tout en haut du campanile pour avoir la jolie vue sur Porec 🙂 Pour info, les cloches du campaniles sonnent toujours, alors évitez d’y monter à un passage d’heure 😉

Bonus : si vous avez plein d’argent et que vous ne savez pas quoi en faire, installez vous à Isabella Valamar. C’est une petite ile privée juste en face de Porec, spécialisée dans l’hébergement de luxe. Pour vous donner une idée des prix, leur site.

Pula

La capitale de l’Istrie, c’est Pula (Pola en italien), et c’est là où je passerais la soirée avant de reprendre ce road-trip. La ville a été fondée par les Grecs, puis les Romains sont arrivés, puis Byzance et les vénitiens. Au 19e siècle elle sera la principale base navale de l’empire austro-hongrois. En 1870, on inaugure le premier musée de la marine au monde à Pula. A la fin de la seconde guerre mondiale, toute la population italienne est chassée pour être remplacée par des yougoslaves. Pula n’est surement pas la plus belle ville de Croatie ou d’Istrie. De nombreuses ruelles sont à l’abandon, et on sent que la ville a vécu un âge d’or, mais ça, c’était avant. Il n’empêche, j’y ai trouvé un je ne sais quoi vraiment très agréable. Même s’il y avait des touristes, la ville avait l’air « normale » et c’était chouette. J’en garde un très bon souvenir 🙂

Plus d’infos sur la ville et ses activités sur ce site.

Ni une ni deux en arrivant, direction le point culminant de la ville, la forteresse de Pula, le Kastel. Elle a été construite sur la colline au centre de la ville par la République de Venise en 1630.

L’intérieur du Kastel n’est pas très beau à voir avec ses épais remparts. En revanche il abrite une petite cour où on peut prendre un verre et où il y a régulièrement des spectacles. Le musée de la marine est toujours ouvert, et il y a des expositions photos.

Depuis les hauteurs, on aperçoit le symbole de la ville, l’amphithéâtre romain de Pula 🙂

Une curiosité à Pula, c’est les tunnels souterrains, Zerostrasse. Ils ont été construit pendant la première guerre mondiale pour protéger la population des raids aériens sur la ville. S’il fait très chaud, c’est une bonne idée de balade pour prendre un peu de fraicheur (14 à 18 degrés à l’intérieur).

Le réseau de tunnels juste sous le Kastel fait plusieurs centaines de mètres de long. Les autres collines de la ville de Pula ont aussi leurs tunnels. Au total, ils peuvent abriter jusqu’à 50.000 personnes!

Le Colisée (ou amphithéâtre) de Pula est construit au 1er siècle sous l’empereur Auguste. Il mesure 133m de long et fait 35m de haut. Il pouvait accueillir 24.000 spectateurs. C’est un des plus grands amphithéâtres construits par les romains et un des mieux conservés (avec le Colisée de Rome et celui d’El Djem en Tunisie).

Ce qui est chouette avec l’amphithéâtre de Pula, c’est qu’il est face à la mer 🙂 En plus, comme il est très bien conservé, il est toujours utilisé pour des concerts et des spectacles, et il continue d’accueillir au moins 5.000 spectateurs. Chaque année durant l’été, il y a un show à voir c’est le Spectacvla Antiqva, avec des combats de gladiateurs dans l’arène! Je vous en reparle plus loin 😉

A proximité de l’amphithéâtre, les statues du parc de rappellent le passé pas si lointain où la Yougoslavie était encore dirigée d’une poigne de fer par le Maréchal Tito (jusqu’en 1980).

La ville de Pula s’articule principalement autour des rues piétonnes qui font le tour de la colline du Kastel. Tous les bars, les restaurants et les boutiques sont dans ces rues.

Au passage on admirera la jolie façade de la Cathédrale de l’Assomption de la Sainte Vierge Marie (mais rien à voir à l’intérieur).

Vos pas vous mèneront sur la place de l’ancien forum romain où se dresse encore le Temple d’Auguste. Il a été construit en l’an 2 av JC et comme son nom l’indique il était dédié à l’empereur romain Auguste.

S’il est toujours debout, c’est qu’il a été reconverti en église sous Byzance. Sinon, comme beaucoup d’autres constructions romaines, il aurait été détruit pour réutiliser les pierres taillées dans d’autres batiments. Le temple abrite maintenant un minuscule musée (entrée 2 euros). La place du forum reste toujours aussi animée et c’est amusant de se dire que depuis des millénaires, rien n’a changé, tout le monde se retrouve ici le soir 🙂

Il y a beaucoup de restaurants à Pula et le choix n’est pas facile. J’ai finalement choisi le Bistro Alighieri (Danteov trg 3) situé sur une petite place avec une belle fontaine. J’en ai profité pour tester la spécialité locale : les pastas à la truffe 😉 C’était copieux et bon, tout comme le service et le vin. Un bon choix 🙂 Bon en réalité, je voulais manger au restaurant Veritas Food & Wine (Maksimijanova ul. 14) mais il était hélas archi complet …

Pour finir la soirée, comme beaucoup de gens, j’aurai pu aller voir les gladiateurs mais là aussi c’était complet. Alors comme beaucoup de gens, j’ai regardé une partie du spectacle à travers les arches, depuis les escaliers autour du Colisée 🙂

Spectacvla Antiqva se déroule chaque année, de juin à septembre. Plus d’infos sur le spectacle, date et réservation, sur le site officiel.

En fin de soirée, je rejoins un concert en plein air sur la place Portarata où se trouve un arc de triomphe romain. Soirée musique rock, festive et arrosée de bières, c’était très chouette 🙂

La dernière attraction de Pula, c’est Lighting Giants. Chaque nuit, les grues du port sont illuminées et colorées.

Pour l’hébergement, j’avais réservé le matin même sur Airbnb une chambre dans le petit hôtel City Point Rooms (Dobricheva ul. 6). Chambre simple, propre, pas cher et vraiment à deux pas du centre 🙂 Omar, la personne à l’accueil est vraiment très sympa malgré son air bourru, on a bien discuté (et si vous le voyez dites lui vraiment d’arrêter le coca 😉 )

>> suite du road trip >>

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Road trip en Croatie : le Parc National de Krka

Attention, accrochez vous bien car cette nouvelle journée de road-trip en Croatie va en mettre plein la vue ! Tout commence par un café au bord de la plage à Seline, et le choix suivant à résoudre.

Visiter le parc de Plitvice ou Krka ?

Il faut faire ce choix cornélien. Ces 2 parcs proposent des cascades magnifiques entourées de nature luxuriante. Le parc de Plitvice est le plus connu, le plus grand, le plus impressionnant! Mais c’est aussi le plus cher, et surtout, c’est celui avec le plus de monde. En pleine saison au mois d’aout, je me suis dit que ce n’était pas forcément la meilleure idée pour en profiter dans les meilleures conditions. Je n’ai pas envie d’être dans la foule. Je décide donc de privilégier le parc de Krka. Je garde la visite du parc de Plitvice pour un prochain passage en Croatie 🙂

Maintenant que la décision est prise, hop en route!

Le Parc National de Krka

Le parc de Krka (se prononce « keurrrka » en roulant le R) s’étend sur 109km² et réserve plein de très belles choses à voir! Comme d’habitude, pas de secret, il faut arriver tôt pour bien en profiter avant les bus déversant des touristes par milliers.

Le parc est composé de nombreux sites d’exception. Le plus visité, le plus connu, c’est celui des cascades. On commence justement par celui-ci. Ensuite, il faut décider quelle entrée choisir pour le site des cascades ? La première entrée se trouve à Skradin et la deuxième à Lozovac.

  • Skradin : Taille du parking limitée. Il faudra attendre à un embarcadère, grimper dans un bateau (en jouant des coudes pour avoir la meilleure place) qui va remonter la rivière et qui vous amènera au pieds des chutes d’eau. Depuis l’embarcadère, vous pouvez aussi choisir de marcher le long de la rivière Krka (3km). Dans les deux cas, l’arrivée se fait directement devant la plus grande cascade du parc (ce qui gâche un peu la surprise je trouve). En plus, il faudra grimper un sentier pour rejoindre le début du parcours.
  • Lozovac : Grand parking gratuit. Vous rejoignez le début du parcours en prenant un petit bus (aller-retour 2€ en supplément) ou en descendant à pieds (10 minutes de marche).

Je conseille vraiment de choisir l’entrée de Lozovac. L’entrée est à 40€ (avec l’accès aux autres sites du Parc) avec un supplément aller-retour bus pour 2€. Oui, c’est cher! et ça peut vite représenter un budget conséquent si vous êtes une famille nombreuse. C’est pour ça qu’il faut essayer de rentabiliser le billet en visitant les autres sites. Vérifiez les prix sur le sur le site officiel du Parc de Krka (ça devrait encore augmenter…). Il est conseillé de réserver ses billets en avance sur internet mais en arrivant à 9 heures, je n’ai eu aucun souci. Il y avait déjà du monde, mais c’était largement supportable (et j’ai réussi à trouver immédiatement une place de parking à l’ombre haha la joie!).

La balade dans le parc se fait sur des pontons en bois juste au dessus de l’eau et à proximité des différentes cascades. Il n’y a qu’un seul parcours à suivre. Il fait une boucle, vous ne risquez pas de vous perdre 😉 Il faut compter une heure ou deux pour la visite, sans se presser.

La rivière Krka affiche une jolie couleur bleutée féérique due à sa richesse en calcaire. Elle serpente sur 73km. Au fil des millénaires, elle a poncé les plateaux karstiques et les dépôts de travertin ont formés des barrages naturels, des drapés, des cascades. Tout ça forme une sorte de labyrinthe aquatique où il fait bon se perdre. Avantage non négligeable en été : quasiment toute la balade se fait à l’ombre des arbres d’une jolie forêt verdoyante.

Les eaux limpides et claires accueillent 18 espèces de poissons. Ceux qu’on voit le plus, ce sont les truites par centaines qui viennent se dorer au soleil 🙂

Le site possède aussi des zones marécageuses qui sont des sites importants de migrations pour plus de 220 espèces d’oiseaux. Au printemps et en automne, c’est le paradis des ornithologues.

Le bâtiment qu’on aperçoit sur cette photo, c’est la centrale hydroélectrique de Krka. C’est une des plus anciennes du monde, elle a été inaugurée en 1895, deux jours seulement après la toute première, celle des chutes du Niagara. Les deux s’inspirent du génial Nikola Tesla et de ses travaux sur le courant alternatif. Grâce à cette installation, la petite ville de Sibenik fut la première ville européenne à avoir l’éclairage électrique (avant Paris, Vienne, Londres, …).

La chute d’eau la plus importante du site, c’est Skradinski Buk (le bruit de Skradin). A cet endroit, les rivières Krka et Cikola se rejoignent. La cascade s’écoule sur 17 étages et 800m de longueur, pour un dénivelé de 45m. La cascade est vraiment plus impressionnante et belle en vraie que sur cette photo! (j’en ai presque honte haha).

Attention : Il y a quelques années encore, il était possible de nager dans la grande piscine naturelle qui s’étend devant la grande cascade, mais ça, c’était avant. La baignade n’est plus autorisée

Dans cette zone du parc vous trouverez des endroits pour acheter à manger et à boire, des boutiques de souvenirs et des toilettes. C’est ici aussi où vous pouvez rejoindre l’embarcadère si vous avez choisi l’entrée de Skradin.

Le site propose aussi une visite de « village typique dalmate ». Des maisons en pierre avec un moulin à eau, des démonstration d’artisanat local etc… Ça ne m’intéressait pas beaucoup.

La visite de ce site est terminée, il faut maintenant retourner au parking de l’entrée de Lozovac. Il fait (très) chaud, il y a de plus en plus de monde, et la montée est raide. C’est le moment où vous serez vraiment heureux d’avoir choisi de payer le petit supplément pour le retour en bus climatisé (ce petit confort est bien agréable 😉 ).

Points de vue sur le canyon de Krka

Peu après avoir quitté le site des cascades je décide de faire un petit détour vers un des nombreux points de vues et belvédères aménagés autour du canyon de Krka.

Une petite route de campagne jusqu’à un hameau perdu, une petite marche à travers champs, et me voici à Vidikovac Krnići Gornji.

Il n’y a personne et la vue est superbe 🙂

Un peu plus loin sur la route il y a aussi un joli point de vue (Vidikovac Goriš) sur le lac circulaire Torak. Vous croiserez aussi un char d’assaut garé au bord de la route. Ce tank est un vestige de la guerre de Yougoslavie et du conflit entre la Serbie et la Croatie en 1991… Après le tank, prenez la route sur la gauche et vous arrivez à un nouvel endroit magnifique : le canyon de Cikola.

Il a été creusé par la petite rivière Cikola et il est très impressionnant. Il fait 14 km de long et par endroits les falaises atteignent 170m de haut! Vous trouverez des spots pour pratiquer l’escalade et la via ferrata. Pour les amateurs de sensations fortes, il est possible de traverser le canyon en tyrolienne! (Plus d’infos ici).

L’île et monastère de Visovac

Un peu plus loin sur la route, préparez vous à une fracture de la rétine, encore un nouveau panorama grandiose 🙂 La rivière Krka forme à cet endroit le lac Visovac.

Comme si ça ne suffisait pas pour déjà donner un paysage exceptionnel, au milieu de ce lac, il y a une petite ile circulaire de 150m de long. Et sur cette ile, un monastère. Le cadre est juste sensationnel!

Les premiers moines s’y installent en 1345 car selon la légende, Saint Paul s’y serait rendu. Le monastère s’agrandit jusqu’en 1645 les Ottomans attaquent l’ile et incendient le monastère. Il est finalement restauré au XXe siècle et il abrite maintenant une bibliothèque de manuscrits rares et un petit jardin. Il est possible de le rejoindre en bateau pour une visite depuis les différents sites de Krka, ou tout simplement depuis le ponton situé juste en face quand on descend la route.

Depuis le belvédère avec la vue sur l’ile, on remarque aussi une statue. C’est celle du roi Petar Svačić. Il est célèbre dans le pays car c’est le dernier roi Croate qui a lutté pour préserver l’indépendance du royaume face à la Hongrie. Il meurt au combat en 1097.

Roki Slap

Le site de Roki Slap est la prochaine étape sur la route. Il se compose des cascades de Rogovo qui s’étendent sur 650m de long et 450m de large, et finissent leurs courses dans le lac. Pour vraiment les voir, il grimper au sommet d’une falaise avec un point de vue panoramique sur la rivière. Il faut être motivé, car il y a plus de 500 marches bien raides à gravir jusqu’au point de vue (ainsi que la petite grotte Oziđana pećina qui n’a pas beaucoup d’intérêt).

La chute principale (la dernière) se jette de 15m dans le lac de Visovac. On la voit à peine depuis le ponton et il faut faire une excursion en bateau pour mieux l’apprécier. On peut aussi visiter les anciens moulins à eau transformés en ethno-musée, mais je ne suis toujours pas trop intéressé…

J’avoue que le site m’a un peu déçu. Il y avait beaucoup beaucoup de monde et énoooormément de voitures. C’était quasiment impossible de se garer le long de la petite route (le parking étant archi complet). Et sur place j’avais l’impression d’être juste sur une grande aire de pique nique.

Heureusement les paysages sont toujours aussi beaux!

Le ciel commence à s’assombrir et le tonnerre au loin se rapproche. Je sens que la fin de journée va être un peu compliquée niveau météo 🙂

Le Monastère de Krka

En prenant la route vers le nord, on arrive ensuite au Monastère de Krka. C’est un monastère orthodoxe serbe dédié à l’archange Michel. Il est situé dans une jolie petite vallée calme et tranquille.

Il est fondé en 1422. Il sera détruit en 1530 par les Ottomans. Les batiments actuels datent du 18e et 19e siècle, quand le monastère a été restauré. Le monastère abrite une grande bibliothèque et il est toujours en activité (des moines y vivent). L’entrée sur le site se fait via un petit guichet sur la route (entrée comprise dans le billet commun du parc).

On peut visiter la chapelle richement décorée et il est possible aussi de descendre dans les catacombes utilisées par les premiers chrétiens vivant dans la région.

Le lieux est vraiment paisible et relaxant, c’est presque mystique! Je recommande vraiment cette petite visite 🙂

La Cascade de Manojlovac

Entre deux averses orageuses, le prochain arrêt est celui de la cascade de Manojlovac. Le canyon forme une courbe serrée, et ici, il y a la plus belle cascade de la rivière Krka. C’est aussi la plus haute avec 32m. La vue depuis la falaise est superbe !

Un sentier permet de descendre au fond du canyon pour se rapprocher au plus près de la cascade. La meilleure période pour y aller est plutôt l’automne, lorsque les eaux de pluie alimentent le débit. En été, une partie de l’eau est détournée vers des usines hydroélectrique et la cascade est moins impressionnante. Mais même comme ça, je la trouve très belle 🙂 Je voulais vraiment descendre jusqu’à la rivière, mais avec cette météo, ça ne me branchait plus trop haha

L’Amphithéâtre romain de Burnum

Juste à côté de la cascade de Manojlovac (vraiment juste de l’autre côté de la route!), il y a un vestige datant de l’époque romaine, l’amphithéâtre de Burnum. Le site de Burnum était le camp militaire des légions romaines qui contrôlaient la région au 1er siècle. Le camp et la colonie urbaine sera totalement détruit au VIe siècle quand l’empereur Justinien essaiera de le reprendre aux Ostrogoths.

La visite est rapide car en fait il n’y a pas grand chose à voir. L’acoustique du site est sympa: depuis le haut des tribunes on entend facilement quelqu’un parler à voix basse au centre de l’arène. Mais sincèrement, il ne reste rien d’intéressant dans ces ruines, on n’y reste pas plus de 10 minutes. Ne faites pas un détour uniquement pour voir ce site (et encore moins quand il y a des orages partout).

Il y a encore d’autres endroits que je voulais explorer, mais c’est un véritable déluge qui s’abat sur toute la région 🙁 alors je décide de repartir vers Seline pour essayer de retrouver un peu de soleil. Je quitte la route principale pour partir au hasard à travers la campagne. Je traverse des champs désertiques, des villages en ruines. Sur des kilomètres, je ne croise absolument personne à part quelques vaches égarées sur la route. La région a l’air pauvre et abandonnée, et pourtant je ne sais pas pourquoi, j’ai adoré cette zone 🙂

Le Canyon de Krupa

Ici, ce n’est plus la rivière Krka qui coule mais la rivière Krupa. Elle aussi a creusée son propre canyon dans le plateau rocheux. C’est le long d’une petite route perdue, qu’on peut voir un des plus beaux points de vue de la région (précisément à ces coordonnées : 44°12’12.1″N 15°51’13.0″E). Je suis vraiment resté scotché par le paysage pendant de longues minutes 🙂

Je voulais prolonger la découverte des lieux, en poussant encore un peu plus loin à Kudin most na Krupi. C’est un spot connu par les locaux pour se détendre au bord de la rivière dans un cadre magnifique au fond du canyon 🙂 Mais la pluie m’a rattrapé et j’ai repris la route jusqu’à Seline. Le retour était d’ailleurs assez cataclysmique, j’ai rarement vu des pluies aussi fortes. J’étais tellement content de ne pas être en train de visiter les cascades de Krka à ce moment là et ne pas avoir de tentes au camping. Super timing 🙂

Après un rapide check météo dans la soirée pour les jours à venir, je vois que le mauvais temps, les orages et la pluie s’installent pour plusieurs jours dans le sud de la Croatie. Il y a encore beaucoup d’endroits que je voulais découvrir, mais je décide de partir à la recherche du beau temps. C’est l’avantage de ce road trip, c’est la liberté de choisir et de s’adapter. Je décide donc que demain, ce sera direction le nord du pays, là où il y a encore un peu de soleil 🙂

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Road trip en Croatie : côte adriatique, Tesla et Zadar

Cette deuxième journée en Croatie commence par un réveil paisible dans la petite localité de Séline au bord de l’Adriatique. Comment débuter la journée d’une meilleure façon que par une petite session plage? 🙂 Ça tombe bien, la plage Plaža Pisak est à 5 minutes à pieds de mon logement!

Une eau cristalline, un cadre magnifique avec des montagnes, et loin de la foule des touristes. Elle est pas belle la vie ? 😉

Après avoir très bien commencé cette journée, je prends la voiture et je décide de faire un peu de route pour longer la côte et explorer un peu l’arrière-pays avant de partir découvrir Zadar 🙂

La route du littoral

La route E65 qui longe la côte est un pur régal. On ne roule pas très vite, mais les paysages tout le long du trajet sont tellement beaux! La mer adriatique est bleue et lisse comme un miroir. La côte blanche de la longue ile de Pag sert de décor en arrière-plan. Tout le long de la route, c’est une succession de petites criques mignonnes, de maisons trop charmantes donnant sur la mer, et de petits villages de pécheurs. Sincèrement, il faut parcourir cette route au moins une fois 🙂

En arrivant à la petite ville de Karlobag, on quitte la côte et on grimpe vers les hauteurs. L’idée, c’est d’aller jusqu’au point de vue de Kubus. Le cube (ou Kubus) est à 927m d’altitude sur une ligne de crête. Le cube est une simple œuvre d’art commémorant l’inauguration de cette route vers Karlobag en 1846.

Depuis le parking du point de vue, l’envie me démange d’aller crapahuter un peu plus loin sur les Dabarski kukovi. Ces pics rocheux qui émergent des forêts sont autant d’invitations à des randonnées avec des points de vues sublimes.

Je me content modestement de grimper au sommet le plus proche, et la vue n’est déjà pas si mal vous ne trouvez pas ? 🙂

Bonus de mère nature : durant la descente vers le parking, je suis tombé par surprise face à face avec 2 jeunes cerfs sauvages au détour d’un buisson 🙂

Dès qu’on franchit la ligne de crête, le changement dans le paysage est radical. Fini la vue sur la mer, la côte sèche et désertique. De ce côté, tout est vert, le contraste est saisissant!

Le musée Nikola Tesla

Maintenant, en route vers le petit village de Smiljan. Il y a quoi ici ? le musée Nikola Tesla. Pour les quelques personnes qui ne seraient pas au courant de son existence (vous allez voir la pertinence du jeu de mots), Tesla ce n’est pas juste la marque de voiture électrique. Tesla c’est surtout le nom d’un des plus grands génies et inventeurs de tous les temps. Il a fait des centaines de découvertes et d’inventions liées à l’électricité, le courant alternatif, la radio, les rayons X et j’en passe. Son rêve était de fournir gratuitement l’énergie électrique au monde entier (et sans fil) !

Il est né juste ici en 1856. On peut visiter la maison où il a grandit ainsi que la petite église située juste à côté. Son père était prêtre orthodoxe. Malgré tout son génie et ses prouesses technologiques, il est un peu l’exemple du savant fou. Son plus grand défaut aura été de n’avoir jamais su se vendre (au contraire de Thomas Edison, son grand rival). Les investisseurs passent à côté de ses inventions géniales. Il finira sa vie en 1943 à New-York, ruiné et isolé. Le monde est vraiment passé à côté de quelque chose de grand …

Le musée n’est pas très grand, mais reste agréable 🙂 Plus d’infos sur le site du musée (entrée 7€)

Pour la pause déjeuner, je m’arrête au restaurant Prašina (D25 33, 53000, Kaniža Gospićka). La grande terrasse ombragée au bord de la route m’a de suite attirée. Les portions sont généreuses, les prix sont plus que corrects, et il n’y a pratiquement que des locaux : une adresse que je recommande. Simple et bon 🙂

Maintenant, retour en arrière vers la ville de Zadar. Je décide de prendre l’autoroute (payante) E71, et je suis vraiment chanceux. Car dans sur l’autre voie, dans le sens opposé, je tombe sur un énorme bouchon. L’embouteillage fait presque 20km de long! Les voiture semblent griller au soleil depuis des heures (il y avait même des gens qui faisaient la sieste au bord de la route). Je vous conseille vraiment un petit coup d’œil au trafic avant de rentrer sur cette autoroute! Car les voies de sortie sont peu nombreuses, et ce serait dommage de gâcher une journée de vacances coincé dans un embouteillage 🙂

Zadar

Me voici arrivé dans la ville de Zadar. Je me gare sur le grand parking gratuit Parkolo Zadar à une quinzaine de minutes de marche du centre historique. J’ai lu que les parkings proches du centre étaient tout le temps complets à cette saison. La cité de Zadar existe depuis l’antiquité. Elle a connut l’occupation romaine, l’essor sous l’empire byzantin, les pillages pendant les croisades et les guerres contre les Ottomans. Mais ce sont les bombardements alliés en 1943-1944 qui lui feront le plus de dégâts. Quasiment tous les beaux bâtiments historiques sont détruits, et seuls quelques anciens édifices antiques échappent miraculeusement à la destruction. Maintenant, Zadar est une ville dynamique et touristique 🙂 (et l’aéroport situé à 7km est vraiment pratique). La ville de Zadar a surtout de l’intérêt pour la vieille ville située sur une péninsule. Elle se visite facilement en une après-midi.

Plus d’infos sur Zadar et les activités proposées, sur le site de l’office du tourisme.

L’entrée dans la vieille ville (quasi piétonne) passe par un très joli petit parc créé en 1890. C’est le plus ancien jardin public du pays. On arrive directement sur la place des 5 puits qui permettaient à la ville de s’approvisionner en eau potable et de survivre au siège des Ottomans.

La construction qui domine la place, c’est la Tour du Capitaine (Kapetanova Kula) de forme pentagonale. C’est un des derniers vestiges des fortifications de la ville datant de l’époque des vénitiens. Il est possible de monter au sommet pour avoir une vue sur la ville (20 Kuna). Non loin de là, vous pourrez voir la porte fortifiée de Terraferma qui date de 1537.

Le cœur de la vieille ville, c’est l’antique forum romain (ou du moins ce qu’il en reste). Il a été construit sous le règne de l’empereur Octavius au 1er siècle. De nos jours, il reste quelques colonnes parsemées au milieu d’une grande pelouse, et des petites boutiques à touristes tout autour.

En arrière-plan, c’est l’église Saint-Donat. Elle assez originale car sa forme est circulaire. Elle a été construite au IXe siècle en réutilisant les pierres du forum romain. Elle n’est plus utilisée comme église mais sert de salle de spectacle et de concert. Il n’y a pas grand chose à voir à l’intérieur (entrée 20 kuna).

Le pilier de la honte est une « curiosité » du forum romain.

Au moyen-age, c’est ici qu’on enchainait les voleurs et les bandits, avec un petit panneau autour du cou pour expliquer la nature du crime commis. Les habitants de la ville passaient devant pour se moquer des condamnés, leur jeter des fruits pourris, et assister à leurs châtiments (coups de fouets etc).

Juste à côté se trouve la Cathédrale Sainte-Anastasie. Elle est construite entre le 12e et 13e siècle, sur les ruines d’une ancienne basilique chrétienne.

C’est la plus grande église de la ville, et sans doute la seule qui mérite la visite. (Entrée gratuite et possibilité de monter au clocher pour 15 kuna).

La Place du Peuple (Narodni trg) est un lieu animé, entouré de vieux batiments (corps de Garde, la loggia municipale et un grand bâtiment administratif néo-venitien).

En bas de cette place, on peut rejoindre le joli pont piéton qui rejoint la ville moderne. Il est illuminé la nuit 🙂

Le long de la promenade du bord de mer à Zadar, il y a une installation assez originale : l’orgue marin. L’artiste croate Nikola Basic a installé des tubes sous les dalles. Quand les vagues pénètrent à l’intérieur, l’eau expulse l’air vers des orifices qui produisent des vibrations sonores.

Le son est léger et plaisant 🙂 C’est aussi le spot pour profiter d’une fin d’après-midi en grignotant une glace et en attendant le coucher de soleil. Vous pouvez aussi en profiter pour piquer une petite tête dans l’eau.

Le point de rendez-vous obligatoire pour les touristes en fin de journée, c’est la Salutation au soleil. C’est une autre œuvre de Nikola Basic : 300 plaques de verre au sol, formant un cercle de 22m de diamètre. La journée, des cellules emmagasinent l’énergie du soleil. Après le coucher du soleil, les plaques s’illuminent et changent de couleurs régulièrement.

C’est sympa mais c’est pas non plus le spectacle visuel le plus dingue qui existe 😉

Parlons en justement du coucher de soleil à Zadar. Selon Alfred Hitchcock qui est venu ici en 1964, on y voit « le plus beau coucher de soleil au monde » (rien que ça!).

Il faut sans doute être un peu chanceux, car celui que j’ai vu de coucher de soleil, il était franchement pas incroyable haha

Pour le repas, j’ai tenté le Submarine Burger Zadar qui avait des bons avis. Je confirme que le burger Smoked double avec la sauce spéciale submarine, le tout accompagné d’une bonne bière, quand on est devant le (presque) plus beau coucher de soleil au monde, ça fonctionne bien 😉

Fin de journée, je retourne à mon logement à Seline en attendant la prochaine étape de ce road-trip 🙂

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Road trip en Croatie : Parc national de Paklenica

Ce road trip va traverser la Croatie et la Slovénie. J’atterris au petit aéroport de Zadar. Il est idéalement situé, pas trop excentré, et desservit par des compagnies low-cost. Pour la location de voiture, je vous recommande à 100% Rent a Car Last Minute (leur site web). Attention, ne pas confondre avec d’autres agences portant un nom presque identique. J’avais déjà réalisé une location avec eux à Dubrovnik et tout s’était bien passé : pas de frais cachés, pas d’entourloupes, une simple carte bancaire française (en revanche pour ce road trip, 850 eur pour 2 semaines, c’est cher! Mais c’était vraiment les moins chers à ce moment. En sortie de Covid, tous les prix des loueurs étaient indécents). Une fois dans la voiture, illico direction la première étape de ce grand road trip, c’est parti, hop en route! 🙂

Le Parc National de Paklenica

Le Parc National de Paklenica se trouve à une quarantaine de kilomètres de l’aéroport de Zadar. Il couvre une petite superficie de 95km² et regorge de massifs aux reliefs karstiques. Ce parc national est principalement composé de 2 canyons : Velika (le grand) et Mala (le petit). Là, on part à la découverte du grand 🙂

Le ticket d’entrée pour le canyon de Velika coute environ 10€ (+2€ pour la voiture). Le canyon est vraiment impressionnant avec des falaises de 400m de haut. Peu après l’entrée, sur la falaise de gauche, on découvre des tunnels creusés par l’armée yougoslave dans les années 1950. Ils servent maintenant de centre d’escalade. C’est d’ailleurs un spot mondialement connu pour pratiquer cette activité.

Pour explorer ce canyon il y a plusieurs options. Vous pouvez simplement suivre le sentier principal qui longe le ruisseau (avec des variantes sur des chemins pédagogiques bien indiqués). Ou alors, vous pouvez opter pour une approche un peu plus sportive et aventureuse. Comme j’avais envie de me dégourdir les jambes à 10h du matin, c’est cette option que j’ai choisi. Sur le sentier principal, au niveau de la source d’eau, il faut prendre un petit sentier qui part sur la droite. L’objectif, c’est d’atteindre le mont Anića kuk (712 m), c’est un des sommets emblématiques de la Croatie 🙂

Après avoir traversé le lit d’une rivière complètement à sec (en été), la grimpette commence. C’est très pentu mais ça reste nettement plus facile que ceux qui font l’ascension directement sur la paroi verticale (350m de voie d’escalade qui a l’air bien bien difficile).

Durant la montée, vous rencontrerez certains des habitants du parc 😉

La dernière portion de la rando jusqu’au sommet se fait au milieu d’un dédale de roches karstiques.

Le balisage de points rouges devient assez difficile à suivre et d’ailleurs je l’ai perdu à un moment. J’ai juste fini l’ascencion tout droit dans un style « alpiniste amateur ». Si vous n’êtes pas un minimum sportif je vous déconseille cette montée qui peut se révéler assez dangereuse par endroits.

Une fois le sommet Anića kuk atteint, les efforts sont récompensés, avec une vue magnifique et un super panorama à 360 degrés ! 🙂

D’un côté, il y a la vue sur le canyon qui se prolonge jusqu’à la vallée donnant sur le massif montagneux du Velebit.

De l’autre côté, c’est juste la vue sur la mer Adriatique 🙂

Le soleil tape fort, mais le plaisir est au rendez-vous 🙂

Je décide de continuer la balade en suivant le sentier qui surplombe le canyon. Depuis les hauteurs, les paysages magnifiques se succèdent.

La rando plonge ensuite à l’ombre des forêts de chênes, de hêtres et de pins noirs.

Une fois redescendu jusqu’au niveau du sentier principal, il est possible d’aller jusqu’au bout de la vallée, au refuge de montagne (option restauration et logement possible). Ce refuge est aussi de point de départ pour d’autres randos dans les montagnes du massif du Velebit. J’ai préféré faire marche arrière et aller tranquillement vers la maison forestière Lugarnica pour déjeuner. Pas de chance, j’arrive trop tard et il ne reste plus de grillades … je me contente donc de ce qu’il reste : une petite soupe du jour, des gâteaux et une bonne bière qui fait un bien fou avec cette chaleur 🙂 Je savoure ce petit repas sur un banc, à l’ombre et au bord du ruisseau où on peut se baigner. C’est vraiment très sympa!

Après cette pause, il suffit de suivre le sentier jusqu’au parking de l’entrée du canyon.

Dans le canyon il y a aussi plusieurs grottes. Une seule peut se visiter : c’est la grotte Manita Peć. Attention, les accès sont limités (de 10h à 13h uniquement). Vérifiez bien les jours d’ouverture sur le site pour éviter une grimpe inutile (570m d’altitude et à environ 1h du parking à pied). Le paiement se fait uniquement en espèce à l’entrée de la grotte. Prévoir une petite laine car la température est bien fraiche, aux alentours de 10 degrés. Pour moi, il était déjà trop tard pour cette visite. Je n’avais pas envie de me retaper cette nouvelle montée après mes 16km de marches (et mon réveil à 5h du matin). En tout cas, il parait que c’est un beau lieu à visiter 🙂 Vous pouvez aussi visiter les moulins et la maison ethnologique si vous souhaitez en apprendre d’avantage sur l’histoire de ce canyon.

Plus d’infos sur le site officiel du Parc National.

Je reprends la voiture, et je vous conseille un beau point de vue tout près du canyon. Il faut rouler jusqu’à Starigrad, et prendre la petite route qui monte. Après quelques lacets, un parking vous attend avec des bancs et une table de pique-nique (les coordonnées ici : 44.308189, 15.432369).

C’est l‘endroit idéal pour profiter du coucher de soleil 😉

Il est temps pour moi de rejoindre mon logement (réservé la veille sur Airbnb) dans le petit village de Seline. Comme à beaucoup d’endroits en Croatie, des particuliers louent des chambres dans leurs maisons. Ici, c’est la maison Zagi (50€ la nuit – Ulica doktor Franje Tuđmana 25, Seline), et l’hôte c’est Stefica. Cette très gentille vieille dame croate ne parle absolument aucun mot d’anglais haha mais elle est ravie d’offrir du jus de fruit et des gâteaux qu’elle vient de cuisiner 🙂 Le logement est pratique, juste à côté d’un petit supermarché, des restaurants et de la plage.

Pour le restaurant, j’ai testé celui du Guest House Podgorje. Je me suis rempli de poissons grillés et j’ai gouté un peu tous les alcools locaux avec l’aimable participation du barman qui avait envie de trinquer 😉

Une chouette soirée qui ponctue une très belle première journée en Croatie.

>> la suite du road trip >>

Dubrovnik

Dubrovnik est sans conteste une des villes les plus connues et les plus touristiques de Croatie. Elle est d’ailleurs appelée la perle de l’Adriatique. Alors forcément si l’occasion se présente, hop en route à Dubrovnik ! 🙂

Dans cette belle ville, et bien je n’y ai passé qu’une soirée ! 🙂 C’était le point de départ d’un roadtrip au Monténégro. D’ailleurs si vous devez louer une voiture à l’aéroport de Dubrovnik je vous conseille fortement l’agence Last Minute Rent a Car (à ne pas confondre avec d’autres agences ayant un nom similaire!), via Adriagate.com. J’avais fait pas mal de recherches sur le sujet pour éviter les nombreuses arnaques dont on peut être victime à l’aéroport. Je vous confirme que tout s’est parfaitement bien passé! 🙂
Pour le logement, c’était une chambre chez l’habitant, perchée sur les hauteurs. Pas forcément le meilleur choix pour visiter la ville, mais un choix très pratique pour pouvoir se garer facilement le long de la grande route. Trouver le logement sera d’ailleurs une petite mission, à travers le labyrinthe des minuscules ruelles qui se ressemblent toutes, où les noms des rues ne sont pas clairs, et les numéros des logements encore moins. J’imagine pas la galère quand t’es facteur et que tu fais ton premier jour ici! 🙂

L’histoire de Dubrovnik peut se résumer ainsi : au VIIe siècle, pour se protéger des invasions barbares, les habitants du coin s’installent sur un ilot rocheux qu’ils fortifient. C’est la fondation de Raguse. Les fortifications de l’ilot se mêlent ensuite aux habitations de la colline. C’est la forme actuelle de la ville. Elle sera assez épargnée par les grandes guerres, grâce à beaucoup de diplomatie et la force de sa flotte marchande. En 1358 elle devient même une cité état, la République de Raguse, et rivalise presque avec la puissante Venise. Tout va donc très bien jusqu’en 1667 un terrible séisme anéanti la ville, et une bonne partie de la population meurt dans les décombres. C’est la fin de la puissance de Dubrovnik qui ne s’en remettra jamais vraiment. Les guerres Napoléoniennes puis son rattachement à la Croatie la transforme en petit ville de Province. En 1991, elle sera bombardée par les forces serbes et monténégrines. Après la guerre des Balkans, l’Unesco reconstruira une bonne partie de la ville. C’est donc maintenant un plaisir de se découvrir l’héritage culturel et historique préservé de Dubrovnik.

Ce qui marque quand on arrive devant la vieille ville, ce sont les énormes remparts qui en font complètement le tour sur une longueur de presque 2 kilomètres. Ils atteignent jusqu’à 25m de hauteur et font 6m d’épaisseur. Il n’y a que 4 entrées pour pénétrer dans la cité. On emprunte le passage principal à l’ouest, la Porte de Pile.

On arrive directement sur la place Paskoja Milicevića. Sur la gauche il y a la petite église Saint-Sauveur qui date de 1520 et qui a miraculeusement résisté au grand séisme de 1667. Mais surtout sur cette place, il y a la célèbre Grande Fontaine d’Onofrio. Elle est construite en 1438 par l’ingénieur napolitain Onofrio, pour célébrer la mise en service d’un aqueduc de 12km de long qui alimente la ville en eau douce depuis la rivière Dubrovačka. C’était le point d’accès principal à l’eau pour tous les habitants de la ville pendant des siècles!

Derrière on peut voir le clocher de l’église des Franciscains. L’église (et son couvent) datent de 1337. Elle a été totalement détruite par le grand tremblement de terre. Elle a été bâtie à nouveau avec un clocher de 40m de haut.

Juste après, c’est la Placa (ou Stradun), l’artère principale de la ville médiévale. Elle fait près de 300m de long et elle était bordée de palais luxueux … jusqu’en 1667. Lors de sa rapide reconstruction, il a été imposé d’utiliser des matériaux et un style identique, ce qui explique sa simplicité et sa symétrie.

La Placa est pavée de larges dalles en pierre de Brac. Elles sont polies par les siècles et réfléchissent l’éclairage le soir, c’est très joli. Ces pierres blanches extraites d’une ile croate sont célèbres dans le monde entier. Elles ont servi par exemple pour la place Stanislas à Nancy, le pont des Soupirs à Venise et pour la Maison Blanche à Washington.
Le soir, la Placa est noire de monde. Les touristes, les boutiques et les terrasses des restaurants remplissent tout l’espace.

A l’extrémité de la Placa, on arrive à la Place de la Loge (Luza). Elle est dominée par la Tour de l’Horloge avec ses 31m de haut. Elle date de 1444 et abrite une grande horloge et une cloche de 2 tonnes au sommet qui sonne les heures. Elle a miraculeusement résisté aux tremblements de terre subits par la ville, mais petit à petit elle commençait à se la jouer façon Tour de Pise.

En 1929 comme elle penche trop, elle est entièrement démolie et reconstruite à l’identique. A sa gauche, il y a le Palais Sponza, un survivant lui aussi de 1667. Il date de 1522 et permet d’imaginer à quoi devait ressembler la Placa, avec une succession de palais de ce genre.

Sur la place, on trouve aussi l’église Saint-Blaise. Saint Blaise, c’est le protecteur de la ville de Dubrovnik. C’est un saint martyr en Arménie au IVe siècle. Il serait apparut miraculeusement dans les airs à Durbovnik en 971 pour avertir la ville d’une attaque de la flotte vénitienne. Grâce à cette intervention divine, la défense de la ville était prête à temps et l’attaque surprise de Venise a échouée.

L’église date de 1715 , dans un style baroque exubérant qui tranche avec la sobriété des batiments autour.

Après avoir dépassé le deuxième point d’eau de la ville, la petite Fontaine d’Onofrio, on arrive devant le Palais du Recteur. Ce palais abritait les institutions de la République de Raguse, et servait de logement au Recteur, celui qui dirigeait la République. Le Recteur était élu pour une durée d’un mois seulement (reconductible une seule fois par période de 2 ans). Et pour être certain qu’il se consacre réellement à son travail au service de la ville, il était enfermé dans le Palais avec interdiction d’en sortir !

Il n’avait le droit de quitter le palais que pour assister à la messe de Noël, ou pour la St Blaise. Il devait aussi recevoir chaque soir les clés des portes de la ville, et les remettre le matin pour ouvrir à nouveau la cité au monde.

Un peu plus loin, il y a la Place Gundulic. Elle est dédiée au plus célèbre poète et écrivain de Dubrovnik, Ivan Gundulić (1589-1638).

En plus de sa statue sur la place, c’est ici qu’à lieu le marché de Dubrovnik chaque matin.

A l’extrémité de la place, il y a un escalier baroque monumental construit en 1738. Si vous avez vu la série Game of Thrones, c’est sur cet escalier que se déroule la scène de la Marche de la Honte avec la reine Cersei.

L’escalier mène au parvis de l’église Saint-Ignace. Sa construction commence peu après le tremblement de terre de 1667. Après ce terrible évènement, il faut éduquer une population en détresse. La république de Raguse choisit l’enseignement réputé des Jésuites, et autorise la construction de l’église des jésuites de St Ignace.

L’église ne sera achevée qu’en 1725. Elle possède une façade baroque très réussie. A l’intérieur, on y trouve une grotte (artificielle) datant de 1885 en hommage à la grotte de la Vierge à Lourdes.

Juste en face, on arrive sur le vieux port de Dubrovnik. Il était protégé par une lourde chaine qui empêchait les navires ennemis d’y pénétrer. Une digue artificielle a été construite plus tard pour protéger d’avantage l’entée du port. Durant son âge d’or, la ville de Dubrovnik possédait près de 200 gros bateaux commerciaux qui sillonnaient la Méditerranée.

Le bâtiment principal du port avec ses trois arches, c’est l’arsenal, le chantier naval où les bateaux étaient construits. Les arches étaient murées le temps de la construction d’un navire pour protéger les secrets de sa conception aux espions étrangers. C’est maintenant un restaurant, le Gradska Kavana Arsenal, avec une vue imprenable sur le port.

Ensuite, il ne vous reste plus qu’à flâner aux hasard dans les petites ruelles de la ville médiévale et profiter de la douceur nocturne 🙂

Vous pouvez aussi aller vous éclater au club Revelin (classé dans le top 25 des meilleurs clubs du monde par DJ Mag).

A quelques centaines de mètres du port de Dubrovnik, se trouve la petite ile de Lokrum. Un bac fait régulièrement l’aller retour depuis le port de Dubrovnik, la traversée prend 10 minutes.

Pendant des siècles les moines bénédictins occupaient l’ile, et il reste d’ailleurs leur abbaye, abandonnée en 1798. Plus tard, quand Napoléon envahit la région, il construit un fort au sommet de l’ile. En 1859, l’archiduc Maximilien de Habsbourg découvre l’ile et en tombe amoureux. Il en fait sa propriété, y aménage une résidence d’été et créé un grand jardin botanique. Les Habsbourg rendront l’ile à la Croatie en 1919. Depuis 1962, l’ile est une réserve naturelle. Elle possède une petite curiosité, un petit lac … d’eau salée (il communique avec la mer adriatique).

Et pour finir ce bref passage dans la belle ville de Dubrovnik, une petite vue de la côte depuis le village de Plat.

Et si on continuait la route un peu plus loin pour découvrir le Monténégro ? c’est juste à côté, et c’est très beau ! On y va ? 😉 Ça se passe ici.