Massif des Trois Pignons, entre rochers et désert de sable, dans la forêt de Fontainebleau

La forêt de Fontainebleau est sans doute une des plus belles de France. Je vous propose une randonnée vraiment originale. Vous verrez des rochers aux formes improbables, et même un désert de sable! Le tout dans une forêt magique à une heure de Paris. Allez, c’est parti, hop en route! 🙂

Direction le point de départ sur le Parking de la Canche aux merciers près du village d’Arbonne-la-Forêt. Cette randonnée réalise une boucle de 12km qui vous prendra environ 3-4h de marche. Il y a un peu de dénivelé mais pas trop 🙂

Le large chemin de sable s’enfonce plein ouest dans la forêt. On tombe directement sous le charme de ces bois. Dès qu’on marche dans la forêt de Fontainebleau, c’est comme ça, on en tombe amoureux 🙂

On arrive rapidement au site de la Canche aux Merciers. C’est déjà fun, car il y a des plages de sables et des rochers! Vous croiserez surement des randonneurs avec des matelas sur le dos. En fait, ils viennent s’entrainer à faire de la varappe sur les rochers. Ça monte pas très haut, mais l’escalade sur ces blocs est super technique! Le matelas sert à se protéger lors d’une chute sur le dos. Vous n’aurez qu’à essayer un peu pour vous rendre compte de la difficulté 😉

Le chemin longe une crête où les rochers aux formes étranges sont de plus en plus nombreux. Le sentier suit une portion du circuit des 25 bosses. C’est une randonnée célèbre et sportive, qui sert d’entrainement pour les pratiquant de trails avant de partir à la montagne.

Des belvédères permettent d’avoir des beaux points de vue sur la vaste forêt de Fontainebleau! On remarque d’ailleurs au sud une zone plus claire qui se démarque au milieu des arbres. C’est justement là que nous allons 🙂

Le sentier descend tranquillement au milieu d’une mer de rochers avant de laisser place à nouveau aux arbres et au sol couvert de mousse.

Puis on retrouve du sable fin sur le sentier. On approche! Le chemin débouche sur une grande ouverture, une grande plage de sable au milieu des bois. Bienvenue aux Sables du Cul du Chien!

Il y a 30 millions d’années, il y avait un océan d’eau chaude ici. Il a déposé du quartz qui s’est désagrégé en sable au fil des millénaires. Ça sent bon le pin et la bruyère. On a l’impression d’être dans les Landes alors qu’on est juste à côté de Paris.

C’est juste un immense terrain de jeu pour les petits et les grands. Du sable et des rochers pour s’amuser. L’ombre des pin s’abriter du soleil. Suffisamment de place pour tout le monde. Il manque juste la mer et les vagues en fait haha 🙂

Si vous souhaitez uniquement vous la jouer « plage » sans l’option « randonnée », sachez qu’il y a un parking à 300m à peine. C’est celui du parking de la Roche au Sabot. S’il est complet, vous pouvez tenter votre chance un peu plus loin au Parking Cailleau.

En quittant les sables par l’est on retombe dans une forêt sortie d’un conte de fées. Les rochers et les bois semblent presque magique!

On croise à nouveau des sites d’escalade réputés avec des traces de magnésie partout.

Vous verrez même la célèbre tortue! Oui avec un peu d’imagination on voit une tortue, non ? 😉

Tortue ou pas, cette forêt est vraiment un endroit où il faut vadrouiller en toute saison, car c’est vraiment beau!

Je vous conseille de continuer un peu plus vers l’est pour traverser un immense champ de bruyère. Ce cadre exceptionnel et peu fréquenté s’appelle la Vallée Chaude. Le seul défaut de ce lieu, c’est que l’autoroute A6 passe juste à côté. Pour rejoindre votre voiture au parking vous avez le choix en serpentant sur les différents sentiers vers le nord.

(Vous pouvez retrouver un parcours similaire plus détaillé ici.)

Découvrir Marseille!

Vous souhaitez découvrir la ville de Marseille ? 🙂 La belle capitale de la Provence vous attend! Je vous propose une balade à travers les principaux sites du centre ville de cette riche cité millénaire. Hop en route!

Un peu d’histoire 🙂

Marseille est la plus vieille ville de France! Elle a été fondée par les phocéens (des marins colons grecs originaires de la cité de Phocée en Turquie) en -600 av JC. C’est d’ailleurs pour ça qu’on la surnomme la cité phocéenne. Bon, en réalité, il semblerait que la ville de Béziers serait un tout petit peu plus vieille mais ça ne compte presque pas! À l’époque, la cité s’appelait Massalia. La ville se construit sur les hauteurs de la partie nord d’une calanque qui forme un port naturel (la partie sud sert de carrière de pierres). Cette calanque est devenue le fameux Vieux Port de Marseille. La cité phocéenne va s’étendre et « civiliser » une partie des gaulois de Provence. Elle s’allie ensuite aux romains et devient Massilia. Elle va prospérer pendante toute l’antiquité. Au moyen-âge, c’est un peu plus compliqué, entre les guerres en Provence, les pillages et les épidémies de pestes. Mais Marseille résiste, continue de grandir et reste fièrement indépendante. La ville est même rebelle! Elle ne reconnait pas l’autorité du roi! Cette audace dépasse les bornes et prendra fin avec l’arrivée de Louis XIV. En 1660, il rentre dans la ville avec son armée en brisant les remparts et décide la construction de deux forts (Saint-Jean et Saint-Nicolas) pour affirmer son autorité et imposer l’obéissance à la population. C’est un nouveau départ pour la ville, qui s’étend loin de ses remparts antiques et devient un des ports les plus importants de la Méditerranée. Marseille devient officiellement française lors de la Révolution. Et plutôt deux fois qu’une car l’hymne national va porter le nom de la ville ! Une troupe de révolutionnaires marseillais est envoyée à Paris. Ils entendent la chanson « Chant de guerre de l’Armée du Rhin« , ils sont fans et la chantent tout le temps (alors qu’ils parlent à peine le français! à Marseille on parle le provençal!). Tout Paris va adorer leur enthousiasme et la chanson est rebaptisée « La Marseillaise » 🙂 En 1870, Marseille est le port le plus important d’Europe continentale! La ville se développe de plus en plus, et de façon anarchique. Les infrastructures ne suivent plus. Pendant la seconde guerre mondiale, une partie des quartiers du Vieux Port et du Panier est soit détruite par les nazis (la rafle de Marseille) ou bombardée par les alliés. Après la guerre mondiale, la fin de la guerre d’Algérie, et avec une activité portuaire en baisse, c’est le début d’une période trouble pour la ville : trafics de drogue (la french connection), urbanisation à outrance, … Depuis les années 2000, la ville reprend des couleurs, se modernise, et redevient une des plus belles villes du monde 😉

Pour commencer cette balade, quoi de mieux que l’emblème de Marseille, son monument le plus connu ? Je parle bien entendu de …

Notre dame de la garde

S’il y a bien un monument que tout le monde connait à Marseille, c’est la Basilique Notre Dame de la Garde. Celle qu’on appelle « la Bonne Mère » veille sur les marins, les pêcheurs et tous les Marseillais. Elle se trouve sur la colline de la Garde qui domine le sud de la ville à 142m de hauteur.

Au sommet de cette colline il y a d’abord eu une chapelle construite pour la Vierge du XIIIe au XVe siècle. Plus tard, quand le roi François 1er est de passage à Marseille, il décide la construction d’un fort sur la colline pour défendre la ville. Il est construit en 1531. Le roi autorise toujours l’accès à la chapelle (sauf en temps de guerre, la base). Après la Révolution, la chapelle sanctuaire dans le fort, connait une affluence de plus en plus grande. On décide de l’agrandir, et même mieux, de construire une grande basilique à la place. C’est un jeune architecte de 23 ans, Henri-Jacques Espérandieu, à qui on confie cette tâche. Retenez bien son nom, car tous les grands monuments de Marseille ont été construits par cet architecte!

La construction dure de 1853 à 1897. Au sommet du clocher de 41m de haut, on installe la grande statue de la Vierge portant le petit Jésus. Elle mesure 11m de haut. Elle est en cuivre et recouverte de 500g de feuilles d’or (elle est creuse! il y a un petit escalier central permettant d’accéder à sa tête). La basilique est depuis considérée comme la gardienne et la protectrice de la cité phocéenne.

Lors des combats pour la libération de Marseille en aout 1944, c’est paradoxalement des soldats musulmans (les tirailleurs algériens) qui libèrent la Basilique chrétienne construite par un architecte protestant, après avoir vaincu les troupes Allemandes qui s’étaient retranchées dans le fort.

C’est le lieu le plus visité de Marseille. On y grimpe à pieds, avec un petit train touristique ou en se garant sur le parking gratuit si on est chanceux et qu’il reste de la place. (Entrée gratuite, plus d’infos ici)

Une fois qu’on a passé les portes en bronze, on découvre l’intérieur richement décoré. Du marbre blanc et rouge, des mosaïques dorées partout! Les murs sont remplis d’ex-voto et d’offrandes de la part de marins sauvés miraculeusement et qui remercient la Bonne Mère. Seul petit bémol, les dimensions sont assez modestes. C’est dans tous les cas une étape immanquable lors d’un premier séjour à Marseille 🙂

Le Vieux Port et la Canebière

Le Vieux Port et la Canebière, c’est l’âme de Marseille. La ville tout entière est née et s’est développée ici. Quand on demande à n’importe qui de parler de Marseille, les premiers mots qui viennent en tête sont généralement ceux-ci. Le Vieux Port, on ne le présente plus. C’est grâce à cette calanque abritée que les phocéens ont décidé de fonder la ville. La calanque est devenu le port qui a fait Marseille. De nos jours, il ne sert plus que comme port de plaisance (l’activité commerciale est sur le bassin de la Joliette).

On y vient pour le marché aux poissons tous les matins, ou pour le marché aux fleurs. On y vient pour les fêtes foraines, pour les feux d’artifices, pour prendre le ferry-boat qui fait la traversée depuis 1880 (la plus courte liaison maritime du monde! 283 m, la largeur du Vieux-Port). On y vient pour se balader, s’y retrouver avec des amis, se poser sur une terrasse au soleil, et profiter du beau temps. Bref, ne cherchez pas pourquoi, mais le Vieux Port on y vient forcément 🙂

On y trouve aussi le miroir géant (l’Ombrière de Norman Foster installé en 2013) qui fait maintenant parti du patrimoine de la ville 🙂

Et la Canebière, qu’est-ce que c’est ? C’est la principale avenue commerçante de la ville. Elle fait un kilomètre de long et part dans le prolongement du Vieux Port pour remonter en ville. Son nom vient du mot occitan pour dire « chanvre ». Rien à voir avec la fumette, c’était en rapport avec le chanvre utilisée pour fabriquer les cordages de bateau. Marseille était un des principaux endroits au monde pour le commerce et la fabrication de cordage. Depuis les travaux pour le retour du tramway en 2007, c’est l’avenue par excellence où on va faire du shopping. Elle fait naturellement le lien avec les autres quartiers du centre ville.

Le quartier du Vieux Port c’était le cœur historique de la ville de Marseille. Les vieux immeubles, les habitations, les ruelles, tout a été dynamité et rasé par les Allemands en 1943.

Quand on voit une photo avant / après on se rend compte de l’importance de la destruction!

Parmi les rares batiments qui n’ont pas été détruits, on peut en citer deux. Le premier par exemple, c’est l’énorme façade de l’Hôtel-Dieu de Marseille. Depuis 1753, c’était le grand hôpital de la ville. En 2013, à l’occasion de Marseille Capitale européenne de la culture, il est totalement rénové et transformé en un luxueux hôtel 5 étoiles. C’est maintenant l’InterContinental Marseille Hôtel Dieu. Pour y réserver une chambre, c’est ici.

Le deuxième bâtiment est juste en contrebas, c’est l’hôtel de ville de Marseille. Il est curieusement assez petit, quand on songe que la ville est la deuxième plus grande de France. Sous son arche, vous pourrez voir deux statues insolites : un lion et un taureau sur des échasses. Ils représentent les animaux qui entourent le blason de Marseille depuis le XVIIe siècle. Le lion pour la force et la puissance, le taureau pour la patience et le travail.

Le quartier du Panier

Situé sur une petite colline, le Panier est le plus vieux quartier de Marseille (à la suite de la destruction du quartier du Vieux Port). Pendant très longtemps il a eu très mauvaise réputation. Un labyrinthe de ruelles étroites, un quartier insalubre où règne l’insécurité et la pauvreté, voilà ce qu’on pensait du Panier avant. Mais depuis quelques dizaines d’années, ce quartier populaire se transforme. C’est maintenant un des quartiers les plus touristiques! Il est essentiellement piéton car les voitures n’ont quasiment pas de place pour pouvoir manœuvrer dans les ruelles. Le Panier n’est pas très grand, il ne faut pas hésiter à se perdre dans ses ruelles en pente. Il y a comme un esprit de village provençal ici 🙂

La Place de Lenche est un des accès au Panier. C’est la place de l’ancien Agora, là où les citoyens grecs surveillaient l’activité du port. Sous la place il y a d’ailleurs encore les anciennes citernes de la ville antique. Après 1943, la place est ouverte au sud et offre cette belle vue sur le Vieux Port et Notre Dame de la Garde.

C’est l’endroit idéal pour prendre un verre en terrasse dans le quartier 🙂

En plus des petites boutiques de créateurs et d’artisans, et des chouettes bars et restaurants, le Panier est aussi devenu un véritable musée à ciel ouvert pour le street-art! Les façades sont toutes recouvertes de graffitis colorés. Si vous aimez le street-art, c’est absolument un endroit à explorer (avant d’aller faire un tour au Cours Julien, je vous en parle ensuite).

Il y a un autre véritable musée à visiter dans le Panier, c’est le Centre de la Vieille Charité. C’est un centre culturel en plein cœur de Marseille. Il est composé du Musée d’Archéologie Méditerranéenne et du Musée des Arts Africains, Océaniens, Amérindiens. Bon plan : l’accès aux collections permanentes est gratuit le premier dimanche du mois.

Avant d’être un lieu de culture, la Vieille Charité a eu une autre vie. Au XVIIe siècle, quand on trouve des mendiants dans les rues à Marseille, on les enferme. La ville construit cet hospice d’après les plans de Pierre Puget (un natif du quartier). Puis la Vieille Charité accueillera les vieillards miséreux et les enfants des rues, avant de tomber un peu dans l’oubli et finir en squat géant. Dégradé et à l’abandon, il est sauvé de la ruine et rénové dans les années 1980 pour devenir un centre culturel.

La Major (Cathédrale Sainte-Marie-Majeure)

Collé au quartier du Panier, il y a la cathédrale de Marseille. C’est la Cathédrale Sainte-Marie-Majeure, surnommée la Major. Elle est construite près du port sur une esplanade à l’écart du centre ville. À cet emplacement se trouvait l’ancienne cathédrale romane, qui elle était sur l’ancien temple d’Artémis, protectrice de l’antique Massalia. Si Notre Dame de la Garde est blanche et rouge, la cathédrale (construite à la même période) est blanche et verte, dans un style byzantin.

Henri-Jacques Espérandieu (l’architecte de la Bonne Mère) dirigera aussi sa construction qui dure de 1852 et 1893. On n’avait pas construit de cathédrale en France depuis plus d’un siècle. Elle mesure 142m de long et le clocher atteint 70m de haut. Elle peut accueillir jusqu’à 3000 personnes. C’était le symbole de la puissance de la ville pour tous ceux qui arrivaient à Marseille par le port.

Qu’on soit pratiquant, touriste ou tout simplement curieux, c’est un beau monument à visiter (entrée gratuite). La place qui l’entoure est aussi un très bel endroit pour profiter de la vue sur mer. À noter, tous les 15 aout, une grande procession parcourt les rues du quartier du Panier avec une statue de la Vierge Dorée sortie de la cathédrale.

La cathédrale renferme aussi une relique précieuse (et pourtant assez discrète) : le crâne de Saint Lazare. Selon la Bible, il est ressuscité par Jésus après 4 jours passés dans un tombeau! Après la mort du Christ, il traversera la Méditerranée en bateau pour débarquer en Provence à Saintes-Maries-de-la-Mer, avant d’aller évangéliser Marseille et en devenir le premier évêque.

Les restes de l’antique cathédrale romane, la « vieille Major », paraissent minuscules à côté de l’énorme nouvelle cathédrale. Elle est discrètement là, et n’est pas ouverte au public.

Le Mucem et le Fort Saint Jean

Depuis sont ouverture en 2013, le Mucem est devenu un haut lieu de l’architecture et du patrimoine de Marseille. Le grand bâtiment du J4 est par exemple unique avec sa façade en treille de béton. Il accueille la Galerie de la Méditerranée (sur l’histoire des civilisations méditerranéennes) et des expositions temporaires (plus d’infos ici). Il dispose aussi d’un toit terrasse avec une vue panoramique (accessible gratuitement).

Une fine passerelle perchée à 19m de haut permet de rejoindre le Fort Saint-Jean. Cette ancienne fortification (décidée par Louis XIV pour punir et protéger la ville de Marseille) est maintenant reconvertie en un agréable jardin où il fait bon se promener. En prime, on a la vue sur mer 🙂 On n’oublie pas aussi la Villa Méditerranée avec son architecture audacieuse. À l’intérieur on peut découvrir une reconstitution au millimètre près de la Grotte Cosquer. C’est une grotte découverte par hasard dans les années 1980 par un plongeur dans les calanques de Marseille. Elle est accessible uniquement par un tunnel à 36m de profondeur. Il y a 30.000 ans, le niveau de la mer était beaucoup plus bas. Les humains de l’époque y vivaient et on laissé des centaines de peintures rupestres. On peut maintenant la visiter sans avoir à se mouiller, et ça se passe ici.

Allez, maintenant on s’éloigne du Vieux Port, et on remonte vers le quartier Belsunce et que trouve-t’on à côté du grand centre commerciale de la Bourse ?

Le Jardin des Vestiges (Port Antique)

Durant les travaux de construction du Centre Bourse en 1967, on découvre dans le sol des vestiges archéologiques datant de l’époque de la création de Marseille. À l’époque le port s’étendait un peu plus loin que le Vieux Port actuel. On a retrouvé des quais, des voies pavés, des murs de remparts, des tours de défenses, etc …

Le tout est maintenant mis en valeur dans un jardin et un musée, accessible gratuitement.

La Gare de Marseille-Saint Charles et son escalier monumental

Depuis la construction de la gare sur un plateau en 1848, il fallait faire un long détour pour rejoindre le quartier plus bas. C’est seulement en 1927 qu’un passage est créé, le grand escalier monumental.

Il mesure 15m de haut et compte 104 marches. C’est une des premières choses qu’on découvre en arrivant à Marseille par le train. L’escalier est juste dans le prolongement du Boulevard d’Athènes. Lors de sa construction, il a fallut déplacer la colonne de la Vierge Dorée qui se trouvait à cet endroit depuis 1857. La statue de 3m est maintenant installée 200m plus loin.

Le mélange des styles de Marseille apparait rapidement : héritage du passé et culture urbaine moderne 🙂

Le Palais Longchamp

Un des grands monuments de Marseille c’est le Palais Longchamp. Son histoire commence avec l’épidémie de choléra qui frappe la ville en 1835 et le manque d’eau potable récurrent. On décide alors de concrétiser un vieux projet qui traine dans les cartons depuis des siècles : acheminer l’eau douce de la Durance jusqu’à Marseille. De 1839 à 1854 on construit ainsi le Canal de Marseille. Il capte l’eau de la Durance au Pertuis à 50km à vol d’oiseau. Une succession de 18 aqueducs permet au canal de traverser les collines et vallées sur plus de 80km de trajet, jusqu’au plateau Longchamp, le point le plus haut de Marseille. (depuis les années 1970, un autre grand canal, le Canal de Provence achemine aussi de l’eau depuis le Verdon) Pour marquer dignement l’arrivée de l’eau potable à Marseille, on décide de construire un grand monument. La ville fait appel à l’architecte Henri-Jacques Espérandieu (toujours le même, celui qui s’occupe de Notre Dame de la Garde) et commande : un palais château-d’eau, une cascade, un Musée des Beaux Arts, un Muséum d’histoire naturelle, et un grand parc. Rien que ça! Le tout est inauguré en 1869.

Le Palais de Longchamp se compose d’un grand arc de triomphe et de sculptures de 10m de haut qui surmontent la cascade-fontaine d’où l’eau providentielle venant de la Durance arrive à Marseille.

De chaque côté, des colonnes conduisent au Musée des Beaux Arts (le plus vieux musée de Marseille, plus d’infos ici) et au Muséum d’histoire naturelle (plus d’infos ici). Les entrées sont gratuites pour les collections permanentes 🙂

Il y a un grand parc aménagé derrière le Palais. Sous ce parc, se trouvent deux grandes citernes servant à stocker et traiter l’eau de la Durance. On peut d’ailleurs voir le dernier tronçon de l’aqueduc qui arrivait jusqu’au Palais.

Il y a aussi l’ancien parc zoologique construit en même temps que le Palais. Quand les animaux mourraient, ils allaient enrichir la collection du Muséum d’Histoire Naturelle (charmant). Il est fermé depuis 1987. Maintenant, il n’y a que des statues d’animaux en cage 🙂 Dans le parc (un peu laissé à l’abandon) on trouve aussi un observatoire avec un planétarium (plus d’infos ici). Il abrite le premier télescope à miroir au monde (inventé par Foucaut en 1862). On peut aussi voir le Pavillon de partage des eaux. À noter aussi, le sympathique Musée Grobet-Labadié (140 Bd Longchamp), situé dans un hôtel particulier devant le Palais Longchamp. Il abrite une grande collection d’une riche famille bourgeoise (entrée gratuite les premiers dimanche du mois mais actuellement fermé, plus d’infos ici).

On traverse maintenant la Canebière pour aller sur la partie sud du centre ville.

Le Palais des Arts

La Palais des Arts (construit en 1874), abritait la Bibliothèque de Marseille et servait d’école des Beaux-Arts. C’est encore une fois une réalisation de l’architecte Henri-Jacques Espérandieu. C’est maintenant le conservatoire de musique.

Il est dans une rue en pente qui marque le début du quartier du Cour Julien. On ne manquera pas la statue Cavallo sur le terrain de pétanque Boule Cali. Cette statue en bronze installée en 1983 (œuvre de Ludovico de Luigi) est régulièrement taguée. Elle est loin d’être la seule. Juste à côté, la Fontaine Espérandieu (d’où l’eau ne coule jamais) est un autre bon exemple. Et ce n’est que le début !

Le Cours Julien

En effet, on arrive maintenant au Cours Julien, ou plutôt le « Cours Ju ». C’est LE quartier du street-art à Marseille! Avant, jusque dans les années 1960, c’était LE quartier pour la vente des fruits et légumes de la région. Cette activité a été ensuite relocalisée dans le quartier Arnevaux pour en faire l’équivalent marseillais du marché de Rungis parisien. Après le départ du marché, le quartier se transforme. Les artistes et les musiciens s’y installent et donnent une nouvelle âme bohème, voir bobo, au quartier.

C’est un des quartiers les plus animés de Marseille, de jour comme de nuit. Ce n’est pas le quartier le plus propre. Si vous cherchez des jolies rues bien clean et qui ne sentent pas l’urine, ce n’est clairement pas ici qu’il faut aller! En revanche si vous cherchez de l’animation, des créateurs locaux, des friperies, des brocanteurs, du festif cosmopolite, de la bière renversée, des rires et des cris, c’est ici qu’il faut venir! 🙂

La place du Cours Julien est le cœur du quartier. L’endroit idéal pour un brunch au soleil, pour profiter d’une animation en journée, pour faire ses courses au marché bio et local du mercredi, préparer sa soirée à la terrasse d’un des nombreux bars, ou pour croiser des groupes de fêtards complètement bourrés la nuit.

Pour quitter le Cours Julien, il faut absolument passer par les grands escaliers construits en 1859 pour donner aux habitants un accès plus facile vers le centre ville.

Un peu plus loin, on rejoint le Quartier Noailles. Populaire et multiculturel, on voyage en se promenant dans les rues! 🙂 On trouve de tout ici : fruits et légumes, poissonneries, boucheries, épices, pizzerias, tissus, notamment en provenance de pays d’Afrique. Le quartier est connu aussi pour le Marché des Capucins, le moins cher du centre ville. Le quartier est aussi tristement célèbre pour la rue d’Aubagne… À cause de la vétusté et du manque d’entretien des immeubles du quartier, une partie des habitations de la rue s’est effondrée en 2018 en causant de nombreux morts.

En continuant la balade, on arrive dans le Quartier de l’Opéra. Ici, changement d’ambiance. C’est le quartier branché, propre et carré. Des boutiques de mode, du bon chic bon genre. Pas grand chose à voir d’un point de vue touristique à part l’Opéra et la Bourse. En revanche le quartier est vraiment sympa pour ses resto et ses bars 🙂

Et plus loin ?

Il y a encore tellement à découvrir ! Par exemple : La côte bleue, le Vélodrome, la Cité Radieuse du Corbusier, la Plage du Prado, les Iles du Frioul, Le Parc National des Calanques …

Et pourquoi pas une petite virée de Cassis à la Ciotat par la route des Crêtes ? 🙂

Des Calanques de Cassis au Port de la Ciotat par la route des Crêtes

Il y a une superbe balade à faire à une vingtaine de kilomètres de Marseille. Direction Cassis et ses superbes calanques, et partons jusqu’au joli port de la Ciotat, en passant sur les falaises par la célèbre route des Crêtes. Que des merveilles! C’est parti, hop en route peuchère 😉

Cassis et ses calanques

Commençons cette belle balade par le village de Cassis. Comme l’a dit le célèbre poète provençal Frédéric Mistral « Qui a vu Paris et non Cassis, n’a rien vu ». Cette jolie petite ville existe depuis l’antiquité, tranquillement à l’abri entre le Massif des Calanques et le Cap Canaille. Sachez que lorsqu’on en parle, on ne prononce pas le « s », on ne dit pas « Cassisssse » mais « Cassi ». Sans l’accent, on passe toujours pour un touriste, mais un peu moins 😉 (et si jamais vous vous posez la question, le fruit Cassis n’a absolument aucun rapport avec la ville de Cassis. D’abord on prononce le « s » et puis c’est originaire de l’est de l’Europe et le nom viendrait d’un fruit ressemblant appelé « la casse ». Fin de cette parenthèse).

On prend plaisir à se promener dans les ruelles du village, flâner au bord du port, et profiter de la douceur de vivre (si on n’est pas en pleine saison avec la foule des touristes). Et pour bien profiter, quoi de mieux qu’un petit verre de vin? Ça tombe bien car le vin et Cassis, c’est une histoire d’amour. On fait pousser de la vigne à Cassis depuis la nuit des temps! C’était du cépage muscatel jusqu’aux ravages du phylloxera. En 1892, on replante des vignes (du cépage marsanne) et le vin blanc sec et frais de Cassis prend ses lettres de noblesse. C’est une des toutes premières appellations de vins protégée par AOC en 1936. Avis aux amateurs donc, à déguster avec un bon poisson sur le port 😉

Pour en savoir un peu plus sur les animations en ville, cliquez ici.

Pour se baigner, il y a une plage de sable à côté du port ou la plage de l’Arène, mais je préfère la plage de galets du Bestouan (petit parking payant à côté).

Je trouve que le cadre est plus joli et surtout on a une belle vue sur le Cap Canaille 🙂

La Calanque de Port-Miou

On ne visite pas Cassis sans une promenade à la Calanque de Port-Miou! C’est à environ 30min à pied du village. Sinon vous pouvez tenter de vous garer au plus près, mais les places sont rares et le parking de la Presqu’ile est vite rempli (plus ou moins privé et parfois payant à 10€ la journée!). Le plus simple et d’aller plus loin, au parking des Gorguettes. Il est gratuit et une navette conduit jusqu’à la calanque ou au village (1.60€ l’aller retour). Cette belle calanque sinueuse fait 1.4km de long et abrite maintenant un joli port de plaisance. Depuis l’antiquité, cette anse est naturellement protégée des tempêtes et du mistral. Les deux rives sont constamment remplies de bateaux. La calanque est un lieu touristique réputé pour la beauté de sa nature, mais pendant longtemps, la calanque était aussi un lieu industriel!

En fait ici, depuis l’antiquité, on extrait « la pierre de cassis ». Elle est réputée pour sa dureté et sa résistance. Elle est utilisée dans beaucoup de constructions de la région (notamment dans les rues de Marseille), et mème pour construire les quais du port d’Alexandrie! Jusqu’en 1982 dans cette calanque, la pierre était broyée pour faire de la soude. La maison de la capitainerie du port était d’ailleurs l’ancienne maison des mineurs. On voit encore les marques de cette exploitation minière sur les falaises près du port. En 1910 il y aura même une manifestation pour protester contre cette dégradation du site. C’est sans doute une des premières manifestation écologique en France. Mais heureusement, tout ça est bien fini. Cette zone est maintenant protégée et fait partie du Parc National des Calanques.

Il y a une particularité insolite dans cette calanque. Juste avant le sentier pour la pointe Cancau et la Calanque de Port Pin, suivant le temps, on peut voir des remous curieux au pied de la falaise. C’est l’exsurgence de Port-Miou. Une importante rivière d’eau douce sous-marine se jette ici! On tente toujours d’en comprendre son origine et les plongeurs spéléologues continuent de l’explorer depuis 60 ans.

Il ne faut pas hésiter à arpenter en long et en large tous les jolis sentier qui s’offrent à vous. Tout est beau! Je vous conseille vraiment de rejoindre la pointe du Cacau. Au passage, si le temps le permet, vous entendrez peut être la « narine de Neptune ». C’est un trou souffleur d’une petite grotte immergée. Le vent et les vagues peuvent créer une respiration qu’on entend à des dizaines de mètres 🙂 (coordonnées 43.203040, 5.511712)

L’extrémité de la pointe, près du site de l’ancienne batterie napoléonienne, c’est juste le plus bel endroit au monde 🙂

Allez, le seul bémol, c’est que le coucher de soleil à l’ouest est caché… tout ne peut pas être parfait tout le temps 😉

La Calanque de Port Pin

La petite Calanque de Port Pin est une merveille qu’on rejoint en suivant un sentier pentu. Elle doit son nom aux nombreux pins d’Alep qui s’agrippent aux rochers tout autour. Cette nature lui donne tout son charme 🙂 C’est aussi l’endroit idéal pour se baigner. Le revers de la médaille c’est que c’est une des calanques les plus fréquentées de la région en été. Il faut vraiment y aller hors-saison pour en profiter paisiblement.

S’il ne fait pas trop chaud et si vous avez encore envie de marcher, vous pouvez continuer un peu plus loin jusqu’à la Calanque d’En-vau.

Le Cap Canaille et la Route des Crêtes

Le Cap Canaille bien visible depuis Cassis est l’extrémité des falaises de Soubeyranes. Il se détache nettement dans le paysage, et sa roche qui tire vers l’ocre lui donne son aspect unique. C’est aussi une des plus hautes falaises d’Europe, et la plus haute de France avec 394 m de haut! Louis XIV disait que c’était la plus belle falaise de son royaume 🙂

Il faut bien reconnaitre qu’elle est sacrément belle cette falaise! 🙂 Au coucher de soleil sa couleur s’accentue encore plus. Plus de 2km de belle roche qui se détache sur la méditerranée.

Il faut maintenant aller voir ça de plus près! Il faut prendre la fameuse route D141 ouverte dans les années 1960 et surnommée la Route des Crêtes. Sur 15km de long, c’est la plus belle route panoramique de la région.

Le long de la route sinueuse, plusieurs belvédères sont bien aménagés avec des petits parkings pour profiter du panorama. Et à chaque fois, c’est le craquage de rétine. La vue sur Cassis depuis les hauteurs est plutôt sympathique 😉 Cette falaise est aussi (malheureusement) connu au cinéma grâce au film (navet) « Sur un arbre perché » sorti en 1971, où la voiture de Louis de Funès loupe un virage, chute de la falaise et se retrouve miraculeusement coincée sur un pin parasol.

De tout la haut, on peut voir les massifs des Calanques, de la Sainte-Baume et, au loin quand le temps est bien dégagé, de la Sainte-Victoire.

C’est vraiment facile de se laisser happer par tant de beauté et de vouloir s’approcher le plus du bord. Attention, il peut y avoir beaucoup de vent et des rafales peuvent vous déséquilibrer. C’est juste un tout petit peu dangereux, une petite chute de presque 400m! Mais si on est prudent, c’est du pur plaisir 🙂

Toute la zone a brulé dans un énorme incendie dans les années 1980. Après avoir tout rasé au bulldozer, c’est une forêt de pin pignons qui a été plantée et qu’on peut voir actuellement pour repeupler le maquis. On ne le répètera jamais assez : faites terriblement attention à tout ce qui peut provoquer un début d’incendie. La route des crêtes peut être fermée par jour de grands vents ou quand les risques d’incendies sont trop élevés.

La Ciotat

Au bout de la Route des Crêtes, c’est la baie de La Ciotat 🙂 On tombe tout de suite sur le charme de son petit port dans le centre. C’est l’endroit où on prend plaisir à flâner et s’arrêter en terrasse pour prendre un café, boire un verre, ou déguster la meilleure bouillabaisse. Ici, on est un petit peu chauvin! Par exemple La Ciotat revendique l’invention de la pétanque! En 1910, pendant une partie de jeu provençal (ou « la longue », sur un terrain plus long et avec de l’élan), un des participants avait mal au dos, alors on l’a autorisé à jouer sans bouger, dans un cercle. Hop la légende est née, la pétanque, c’est La Ciotat!

Pour en savoir plus sur les animations proposées, cliquez ici.

L’histoire de La Ciotat (qui veut dire la cité) est assez tranquille. Depuis la nuit des temps, des gens vivent ici. A noter, la ville a été épargnée par la terrible peste de 1720 qui a frappé la Provence … en fermant ses portes à tous les étrangers. Y compris à une garnison de Marseille qui voulait y trouver refuge et qui a été chassée par les habitants. Toutes les marchandises et le blé à destination de la Provence transitaient par le port. Après la Révolution, la ville est en crise. C’est l’activité portuaire pour construire des bateaux à coque métallique en 1835 qui va la sauver. C’est le début du célèbre Chantier Naval de La Ciotat qui devient un des plus grands de France.

Mais en 1989, le chantier ferme. Il a faillit être transformé en Marina pour le tourisme. Finalement depuis 2007, il se spécialise dans la réparation et l’entretien des grands yachts de luxe et l’activité tourne bien 🙂

La Ciotat a aussi une importance particulière pour le cinéma. Le tout premier film de l’histoire a été tourné à La Ciotat! En 1895, un petite séquence de 50 secondes marquera l’histoire. Les frères Lumière filment « L’Arrivée d’un train en gare de La Ciotat ». Et c’est aussi à La Ciotat qu’on trouve le plus vieux cinéma du monde encore existant! Dans la salle de théâtre de la ville, on réalise pour la première fois une projection payante d’un film en 1899.

Depuis le cinéma l’Éden est toujours ouvert. Un record, une histoire 🙂

Si vous avez l’occasion, il faut visiter le très beau Parc botanique du Mugel. Bonus, il y a la Calanque de Figuerolles accessible en prenant l’escalier. Le spot pour se baigner et voir le fameux rocher des Capucins avec sa forme étonnante 🙂

Bienvenue à Bordeaux! :-)

Bienvenue à Bordeaux! La Capitale mondiale du vin sur les bords de la Garonne vous attend. Il y a plein de belles choses à découvrir. Je vous propose les principaux sites à découvrir dans la sixième plus grande ville de France. Allez, c’est parti, hop en route! 🙂

Un peu d’histoire 🙂

La ville de Bordeaux a deux mille ans d’histoire, mais je vais essayer de faire bref 😉 Elle est fondée au Ier siècle par les Bituriges. C’est une peuplade gauloise originaire du Berry. Ils sont chassés de leurs terre par les armées de Jules César. C’est la seule population de cette région qui parle le gaulois. Tous les autres parlent l’occitan. Sous l’Empire Romain, Bordeaux, ou plutôt Burdigala, devient une des villes les plus importantes de Gaule. Les premiers plants de vignes à l’origine du vignoble bordelais sont implantés en l’an 40. Après la chute de l’Empire, c’est les invasions Wisigoths, le règne des Francs, puis la conquête Arabe et les invasions vikings. La ville fait ensuite partie du grand Duché d’Aquitaine mais n’a pas trop d’importance et passe sous influence de l’Angleterre. Après son retour sous l’autorité royale française, la ville ne prendra véritablement son essor que grâce à son port (et la traite négrière). Du XVIIe au XIXe siècle, c’est la grande période de prospérité. La ville traverse ensuite le temps avec le surnom de « la belle endormie » pour illustrer son austérité et son côté bourgeois (voir royaliste). Après Paris, c’est la deuxième ville de France qui compte le plus grand nombre de monuments classés. C’est finalement à partir des années 2000 que Bordeaux prend un nouvel essor et redevient une ville véritablement dynamique et en mouvement 🙂

Les rues de Bordeaux

Un très bon moyen pour découvrir les rues de Bordeaux, c’est de le faire à vélo. La ville est plate, et il est assez facile de se déplacer malgré la circulation. On remarque vite qu’il n’y pratiquement aucun grands immeubles. Les habitations dépassent rarement les trois étages. Le must étant les fameuses « échopes » bordelaises, les anciennes maisons d’artisans qui s’arrachent maintenant à prix d’or. Tout ça fait que la ville donne une impression d’ouverture bien agréable. On voit le ciel ! Et ça tombe bien, car à Bordeaux, il est souvent bleu ciel 🙂

Une autre chose qui m’a marqué dans les ruelles du vieux centre, c’est la verdure. Au pied de chaque mur de chaque maison, entre les pavés, ça pousse ça pousse.

C’est peut être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup 😉 Quand c’est vert, c’est bien!

La Place de la Bourse

La Place de la Bourse est aménagée en 1743 comme symbole de prospérité de la ville. On veut donner une première image accueillante aux visiteurs qui viennent de la rive droite de la Garonne. On veut ouvrir la ville sur le fleuve et lui donner de la modernité. Alors on fait détruire les antiques remparts du moyen-age. A la place, on créé une grande place royale ouverte, ce qui est une première en Europe. Une grande statue en bronze de Louis XV à cheval trônait au centre. Après la révolution, la statue est fondue pour faire des canons. En 1869, on remet quelque chose de plus discret, la Fontaine des Trois Grâces.

L’Hôtel des Douanes et la Bourse du Commerce étaient installées ici. C’était le lieu par lequel toute la richesse bordelaise transitait.

Le Miroir d’eau

Juste en face de la Place de la Bourse, il y a le Miroir d’Eau. Il est sans doute plus célèbre, ou en tout cas, il attire beaucoup plus de monde dès qu’il fait beau 🙂 Depuis 2006, une cuve de 800m3 permet de submerger l’esplanade d’une petite pellicule d’eau de 2cm, et de vaporiser de l’eau jusqu’à 2m de haut.

En période de fortes chaleurs, c’est bien sûr l’endroit où tout le monde vient pour se rafraichir et faire trempette des pieds.

C’est devenu sans aucun doute une des images connues de Bordeaux 🙂

Le Port de la Lune

La Garonne est intimement liée à Bordeaux depuis une éternité. Les premiers habitants se sont installés là où le fleuve fait un virage en forme de croissant, ou forme de lune. C’est d’ailleurs cette forme de lune qui a été utilisée pour le blason de la ville. Tout le long de grand croissant, le Port de la Lune se créée à partir du VIe siècle. La prospérité de la ville lui doit beaucoup.

Sa principale activité sera d’abord le commerce de vin vers l’Angleterre et les pays flamands. A la fin du XVIIIe siècle, le Port de la Lune est le deuxième plus important au monde après celui de Londres. Ensuite le port dirige commerce vers les colonies et les Antilles. Il commence aussi à s’enrichir grâce à l’esclavage. Après le port de La Rochelle, Nantes et Le Havre, le port de Bordeaux se lance dans la traite négrière et le commerce triangulaire. Des africains étaient fait prisonniers dans les terres (par des colons européens, des trafiquants arabes, et par des africains). Sur la côte, les négriers africains échangeaient les esclaves contre de la marchandise avec les négriers européens. Puis les navires traversaient l’Atlantique pour se rendre dans les Amériques. Ils échangeaient les esclaves contre des produits du nouveaux monde. Ils revenaient ensuite en Europe, et la terrible boucle continuait… Jusqu’en 1792, c’est plus de 150.000 esclaves africains qui seront envoyés par les armateurs bordelais de l’autre côté de l’Atlantique.

On retrouve une trace de ce passé peu glorieux de la ville avec la statue de Marthe Adélaïde Modeste Testa. Cette femme, esclave d’un riche bordelais, sera envoyée à Saint Domingue. Elle meurt en 1870, âgée de 105 ans. Son petit fils deviendra président d’Haïti en 1888.

Avec la construction du Pont de Pierre et la fin de l’esclavagisme (en 1848), le Port de la Lune perd peu à peu de sa puissance commerciale. Il retrouvera de l’importance pendant la Première Guerre Mondiale (pour débarquer des troupes américaines) et pendant la Seconde Guerre Mondiale. Les nazis y construisent une grande base de sous-marins. A la fin de la guerre, ils projettent de tout faire exploser mais un jeune soldat allemand refuse l’ordre et fait sauter l’entrepôt à explosif à la place. Les allemands saborderont tout de même plus de 200 navires dans les eaux de la Garonne pour en empêcher son utilisation. Il en reste encore 80 qu’on peut voir à marée basse. De nos jours, la majorité des installations du Port de la Lune ont été transformées en jardins et parcs pour flâner au bord du fleuve 🙂

Le Pont de Pierre

Depuis l’antiquité, la Garonne représente un obstacle infranchissable. Le flux et le reflux des marées est important et il y a des crues violentes. Le seul de traverser le fleuve pour rejoindre la ville était d’utiliser des barques. En 1775 un projet de pont est proposé à Richelieu, mais il est abandonné car on juge sa réalisation impossible. En 1808, Napoléon est de passage à Bordeaux pour rejoindre Bayonne. Il se rend compte de la difficulté pour lui et ses troupes de rejoindre Bordeaux et traverser la Garonne. Il ordonne alors la construction d’un grand pont!

Le pont de Pierre est inauguré en 1822. Tout en pierres et en briques, il compte 17 arches et mesure 487m de long. Grâce à ce pont, la ville de Bordeaux prend officiellement possession en 1865 du quartier de La Bastide situé sur l’autre rive. Une grande percée est créée (l’Avenue Thiers) pour faire une perspective jusqu’aux coteaux de Cenon. Les allemands ont faillit faire exploser le pont en 1944. Jusqu’en 1965, c’était le seul pont où on pouvait circuler.

Les portes médiévales

De l’époque médiévale de Bordeaux, il ne reste pas grand chose. Les maisons ont été reconstruites, les remparts rasés. Pourtant, il reste encore deux grandes portes médiévales qui gardaient l’entrée de la ville. La Porte Cailhau est construite en 1495. Quand on venait du port, c’est par cette grande porte fortifiée de 35m de haut qu’on pouvait pénétrer dans Bordeaux. Elle abrite maintenant un petit musée sur l’histoire de Bordeaux. On peut le visiter et aussi profiter de la vue (5€ l’entrée).

L’autre grande porte, c’est la Porte Saint-Eloi. C’est la plus ancienne et la plus grande avec 40m de haut. C’est l’emblème de la ville, elle figure toujours sur les armoiries de la cité. Tout le monde l’appelle la Grande Cloche. On la faisait sonner pour donner le signal des vendanges ou pour alerter d’un incendie. La cloche actuelle date de 1775 et pèse presque 8 tonnes. On ne la fait presque plus sonner pour éviter vibrations sur le bâtiment. La porte a aussi servi de prison. Elle aussi peut se visiter pour 6 euros.

Sur l’actuelle Place de la Victoire, l’ancienne porte médiévale du sud a été remplacée en 1748 par un arc de triomphe qui porte le nom de Porte d’Aquitaine. colonne de la vigne et du vin et porte d’aquitaine

La place est aussi connue pour son obélisque hélicoïdale installée en 2005. C’est la Colonne de la Vigne et du Vin. C’est le premier monument bordelais en référence au vin. Elle fait 16m de haut. A son pied, il y a deux tortues avec des grappes de raisin et les noms des cépages sur leurs carapaces.

Le quartier est très vivant avec le campus de l’Université juste à côté et le grand marché des Capucins.

Dans le prolongement de la Porte d’Aquitaine, c’est la rue Sainte Catherine. C’est la plus longue rue piétonne d’Europe!

Plus de 250 boutiques sont présentes le long des 1250m de la rue! Autant dire que c’est un véritable centre commercial à ciel ouvert. C’est une des rues les plus fréquentées de la ville.

La Cathédrale Saint André et la place Pey-Berland

Sur la place Pey-Berland se trouve la Cathédrale Saint André. C’est le plus important lieu de culte de Bordeaux. Elle est construite à partir du XIe siècle dans le style roman. En 1305, il y a un nouveau pape : Clément V. C’est un ancien archevêque de Bordeaux qui va installer la papauté à Avignon. Il n’oublie pas ses origines et donne de l’argent pour agrandir la cathédrale dans le style gothique.

Malgré ses grandes dimensions et son classement à l’Unesco, je trouve que l’intérieur de la cathédrale est étroit, froid et sombre. J’avoue qu’elle ne rentre pas dans mon top des cathédrales de France.

Sur la place aménagée autour de la cathédrale se dresse une grande tour isolée. C’est la Tour Pey-Berland. Elle est construite en 1500 à la demande de l’archevêque Pey-Berland. Au sommet il y a une statue dorée de la Vierge, qui est tournée vers le village de naissance de l’archevêque.

Elle atteint 66m de haut! Il y a une raison pour laquelle elle n’est pas collée à la cathédrale. Malgré les fondations, le sol est marécageux. On craint que les vibrations de la grosse cloche puissent se transmettre et abimer la structure de la cathédrale. Ce type d’aménagement est commun en Gironde.

Sur cette même place on trouve le Palais Rohan. C’est l’ancien palais des archevêques de Bordeaux au XVIIIe siècle. Après la Révolution, il devient un tribunal, puis un Palais impérial sous Napoléon avant de finir par être l’hôtel de ville de Bordeaux depuis 1865.

En face de sa porte monumentale, il y a une statue. C’est celle de Jacques Chaban-Delmas. Cet ancien résistant, sera un des barons du gaullisme, premier ministre et maire de Bordeaux de 1947 à 1985.

La Basilique Saint-Michel

La Basilique Saint-Michel est la deuxième plus grande église de Bordeaux après la cathédrale. Elles est construite du XIVe au XVIe siècle dans le style gothique flamboyant. Elle devient une étape importante du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle.

On la repère très facilement dans la ville, car son clocher mesure 114m de haut! Comme souvent en Gironde, le grand clocher est séparé de l’église. En 1768 une terrible tempête fait s’écrouler la flèche du clocher. Elle ne fera son retour qu’un siècle plus tard, en 1869 lors de travaux de restauration. Entre temps, le clocher, presque réduit à l’état de ruines, servait de support pour le télégraphe de Chappe (un système de communication par sémaphore utilisée après la Révolution, et avant l’invention du télégraphe électrique).

En 1791, lors de travaux de terrassement de l’ancien cimetière autour du clocher, on découvre des momies! En fait des cadavres du XVIIe siècle se sont naturellement momifiés dans la terre argileuse. Dans la crypte située sous le clocher, ils seront exposé au public jusqu’en 1979 comme une attraction! On les a ensuite enterré à nouveau, mais cette fois dans le cimetière de la Chartreuse, à l’ouest de la ville.
Attention : Le clocher est actuellement fermé à la visite pour cause de travaux. Réouverture à une date indéterminée …

L’intérieur de la basilique, même s’il est simple, inspire sérénité et recueillement. C’est large et vaste. La nef est éclairée par des larges vitraux dont certains datent du XVIe siècle.

Les grandes orgues de style Louis XV sont particulièrement belles 🙂

La Place des Quinconces

La Place des Quinconces est située sur l’emplacement de l’ancien Château Trompette. Quand, en 1453, la ville de Bordeaux revient sous autorité française après 300 ans d’influence anglaise, le roi de France Charles VII se méfie et décide la construction d’un château. Le but est de protéger la ville, mais aussi de surveiller la population (on ne sait jamais!). Après une première révolte de la population, le château est transformé en forteresse. Des quartiers entiers sont rasés, et les maisons ne doivent pas être trop hautes pour permettre aux canons des remparts de tirer sur la ville si nécessaire! Bien plus tard, en 1818, la forteresse (impopulaire) ne sert vraiment plus à rien et gêne beaucoup le développement de la ville. Elle est entièrement rasée, et à sa place, on créée la Place des Quinconces. Avec une superficie de 12 hectares, c’est la plus grande place de France.

Deux grandes colonnes de 21m de haut marquent l’ouverture de la place sur la Garonne. Son esplanade accueille les grandes foires commerciales et les fêtes foraines (comme la Foire aux Plaisirs). Son nom vient des arbres qui sont plantés en quinconce sur la moitié de sa superficie.

Au centre de la place, en 1902, on érige le grand Monument aux Girondins. Ce monument n’est en fait pas dédié aux habitants de la ville, mais aux « députés Girondins ». Sous le règne de la Terreur lors de la Révolution Française, huit d’entre eux seront exécutés à Bordeaux.

Cette grande colonne qui célèbre la République mesure 43m de haut. Au sommet se trouve une statue en bronze de la Liberté brisant ses chaines.

Dans le bassin on retrouve des statues sensées représenter la république, le travail, l’histoire, la sécurité, etc …

Le Jardin Public

Le Jardin Public de Bordeaux était à l’origine une zone recouverte de mauvaises vignes. En 1756 on en fait un jardin à la française de 10 hectares. Après la Révolution, tout est détruit. En 1856, on décide d’en faire un jardin à l’anglaise. Des grands hôtels particuliers entourent le jardin. La bourgeoisie bordelaise vient s’y détendre.

Le jardin est toujours plein de charme avec ses passerelles, ses allées sinueuses et ses grandes pelouses vertes. Il y a aussi une buvette, un carrousel et des installations pour les enfants. On est au calme, on n’entend pas les voitures alors qu’on est en plein centre ville. C’est un véritable havre de paix 🙂 Au milieu des différentes statues qui ornent le jardin, on peut même découvrir une petite cascade artificielle.

Il y avait un grande serre tropicale dans le jardin. Malheureusement, elle est mal entretenue et dans les années 1920 la serre est détruite.

Il reste maintenant le pavillon de l’ancienne serre et un joli jardin botanique derrière. Le muséum des Sciences et de la Nature de la ville est situé le long du jardin. Le Jardin Public est sans doute le plus bel espace vert de Bordeaux 🙂

Le Grand-Théâtre de Bordeaux est construit à la demande de Richelieu et inauguré en 1780. Cet énorme bâtiment avec sa façade de 88m de long est maintenant l’Opéra National de Bordeaux. Pour le visiter ou voir la programmation, il faut cliquer ici.

Devant l’opéra il y a la Place de la Comédie. Sous l’Empire Romain c’est ici qu’était le Forum, le cœur de la ville. D’ailleurs pendant des siècles et des siècles, il restait les Piliers de Tutelle. Il s’agissait de 24 énormes colonnes romaines. Elles ont été détruites quand le Château Trompette a été agrandi en forteresse.

La Palais Gallien

Ce monument est presque oublié dans la ville. On le découvre par hasard au détour d’une rue. Pourtant, il s’agit des ruines d’un amphithéâtre romain de 132m de long et 25m de haut! On pense qu’il pouvait accueillir jusqu’à 22.000 spectateurs. On sait qu’il a été victime d’un incendie dans l’antiquité puis abandonné.

Pendant le moyen age il sert de carrière de pierres. La légende populaire n’y voit plus un amphithéâtre romain mais un palais. En tout cas à l’époque c’était un des endroit les plus glauques de Bordeaux. Ces ruines étaient le repères des truands et des prostituées. Les ruines sont protégées à partir de 1800.

Le Parc Rivière

Avec une surface de 4 hectares, c’est un des plus petits parcs de Bordeaux et sans doute un des moins connus. Et pourtant, c’est un parc qui mérite le détour. Il s’agissait de la propriété du manoir du baron Alfred de Luze.

Les ruines du manoir sont toujours présentes et sont vraiment curieuses avec le mélange de style. Le parc et ses arbres centenaires abrite de nombreux oiseaux, ainsi que des ruches. C’est vraiment un chouette petit parc insolite à découvrir! 🙂

L’Institut Culturel et la Grande Maison de Bernard Magrez

Bernard Magrez est un riche homme d’affaire bordelais qui a fait fortune dans le commerce du vin. On le surnomme « l’homme aux 40 châteaux » grâce à ses acquisitions de vignobles de grands crus classés. Dans la rue Labotière, on découvre ainsi par hasard, un ancien château converti en Institut Culturel. Pour le visiter et en savoir plus sur sa programmation : en savoir plus.

Juste en face, de l’autre côté de la rue, c’est La Grande Maison de Bernard Magrez crée en 2014. En toute simplicité, c’est un petit hôtel 5 étoiles de 6 chambres de luxe. Et son restaurant dont le chef chef est Pierre Gagnaire possède 2 étoiles au Guide Michelin. Pour réserver une chambre ou une table, ça se passe ici (si vous en avez les moyens!).

L’Église Sainte croix

L’église Sainte Croix date du XIe siècle. Elle était associée à une abbaye qui a disparut il y a des siècles. Sa façade est vraiment curieuse avec sa disposition asymétrique. Elle possède un très beau portail sculpté.

Elle est rarement ouvert aux visites, car depuis des années elle subit des actes de vandalismes et des dégradations …

Dans le quartier de Caudéran, se trouve le plus grand espace vert de Bordeaux. Son nom est super original, c’est le Parc Bordelais. Il est inauguré en 1888 et s’étend sur 28 hectares. Il y a un grand étang artificiel (n’essayez pas d’y nager, il fait 40cm de profondeur).

Le parc est planté de plus de 3000 arbres dont la moitié sont centenaires. Il possède aussi une chouette buvette, une animalerie, tout un tas d’attractions pour les enfants dont un petit train. Des grandes allées sont à disposition des joggers.

Et pour ceux qui souhaitent simplement se reposer, il y a suffisamment de grandes pelouses et d’arbres pour profiter sereinement de la quiétude du lieu 🙂 C’est un véritable morceau de campagne dans la ville!

Talence

Au sud de Bordeaux, je vous conseille de visiter la commune de Talence. Le quartier du forum moderne autour de la station de tramway est moderne, vivant et animé. En plus dans le coin il y a un joli parc à visiter, c’est celui du Château Peixotto (construit pour un riche banquier en 1760).

Le parc est magnifique et se visite gratuitement. Il y a souvent des animations, comme les festival Talence en Lumières par exemple.

Et un peu plus loin ?

Et bien à 1h de route par exemple, on file profiter de la douceur de vivre à Arcachon et grimper sur la Dune du Pilat 😉

Une belle escapade à Reims

Bienvenue à Reims, la « cité des rois », la cité du Champagne! Que faire et que voir à Reims ? Découvrons le ensemble, hop en route! 🙂

Un peu d’histoire

A l’époque des Gaulois, l’emplacement de la ville correspondait à « la dernière cité civilisée » vers le nord. On n’en sait pas plus car Jules César arrive et met la raclée à tout le monde! Un peuple gaulois de la région, les Rèmes, va s’allier aux armées romaines. En récompense, Jules leur confie cette cité. Ils lui donneront son nom : Reims, et les habitants, les reimois. Elle deviendra une des plus grandes villes de l’Empire Romain, et la plus importante cité de la Gaule! Après la chute de l’Empire et les invasions barbares, c’est l’essor de la chrétienté (entre quelques raids vikings). En 1429, Jeanne d’Arc chevauche courageusement avec son armée en territoire ennemi pour faire couronner le roi Charles VII à Reims. La ville traverse ensuite comme elle le peut la Révolution. Napoléon y fera une bataille contre les troupes prusses. En 1840, on démolit les anciens remparts et on agrandit la ville de façon moderne. L’industrie du textile bat son plein, et bientôt les grandes maisons de Champagne apparaissent. Puis, c’est le drame : la Première Guerre Mondiale. La ville est presque totalement détruite. Après sa reconstruction, elle reste relativement préservée pendant la Seconde Guerre Mondiale. Maintenant, c’est une belle ville qui rime avec Cathédrale et Champagne!

On se dirige donc naturellement vers LE monument de la ville.

La cathédrale de Reims

Elle a beau être un chef d’œuvre de l’art gothique, ce n’est ni la plus grande, ni la plus belle des cathédrales de France. Pourtant elle occupe une place à part dans l’histoire du pays. Depuis le XIe siècle, presque tous les rois de France ont été couronnés ici. La toute première cathédrale de Reims est fondée au Ve siècle et progressivement agrandie (sur les fondations des anciens thermes romains). Elle est toute en bois et fini par disparaitre dans un incendie en 1210 qui emporte l’édifice et tout le quartier avec! Un an plus tard, en 1211, on lance la construction de la nouvelle cathédrale. Les travaux dureront jusqu’au XIVe siècle.

Cette cathédrale dédiée à la Vierge, mesure 149m de long et le clocher atteint 87m de haut. La façade est homogène dans son style car elle a été construite rapidement de 1252 à 1275. Elle compte plus de 2300 statues! Beaucoup de statues d’origines sont conservées au musée du Palais du Tau. Il y a tellement à voir qu’on ne sait où donner de la tête! Entre la célèbre statue de l’Ange au sourire sur l’entrée à gauche, la galerie des rois avec Clovis tout en haut, ou les nombreuses gargouilles tout autour de la toiture, il y a du monde au balcon! 🙂

En parlant de Clovis, en rentrant dans la cathédrale, on peut voir cette dalle. Elle nous rappelle que 2m plus bas, il y a les vestiges de l’ancien baptistère où le roi des francs, Clovis, aurait été baptisé le jour de Noël en l’an 500.

C’est d’ailleurs lors de cette évènement qu’une colombe aurait miraculeusement apporté à l’évêque Saint Remi une Sainte Ampoule, avec une sainte chrême pour oindre les saintes futures têtes couronnées! Cette histoire de fiole miraculeuse n’est évoquée que près de 400 ans plus tard. On sent un peu l’arnaque! Et c’est seulement en 1131 pour le sacre du roi Louis VII qu’elle sera officiellement utilisée pour la première fois, avec son précieux baume. Elle servira pour le sacre de 31 rois de France dans la Cathédrale de Reims!

Quand on pénètre à l’intérieur de la cathédrale, on est tout de suite frappé par la hauteur de la nef. En fait, la voûte est à « seulement » 38m au dessus de nos têtes, mais l’étroitesse de la nef accentue l’impression de hauteur.

On peut s’étonner aussi de la sobriété de la décoration intérieure de la cathédrale. Il y a deux raisons principales à ça. La première c’est que sous la Révolution Française, tout a été pillé et brulé! La cathédrale est alors transformée en magasin à fourrage et elle devait même être rasée! Comble du comble, la fameuse Sainte Ampoule est cassée sur la place devant la population! Des habitants arriveront quand même à en récupérer des morceaux, qui servira à en créer une nouvelle version .. qu’on verra plus loin. En 1860, la cathédrale est restaurée sous la direction d’Eugène Viollet-le-Duc.

La deuxième raison qui explique la relative sobriété de la Cathédrale de Reims, c’est la Première Guerre Mondiale. On la surnomme d’ailleurs la « cathédrale martyre ». Au début des hostilités, l’armée Allemande bombarde volontairement l’édifice pour saper le moral des français. La toiture part en fumée dans un incendie, le plomb fondu qui coule des gargouilles détruit la résidence des archevêques, tous les vitraux volent en morceaux, et les statues explosent. La cathédrale recevra 288 obus! Après la guerre, c’est la reconstruction (financée en partie par la famille Rockfeller). On décide d’abandonner la charpente en bois pour une charpente en béton.

Du fait de cette histoire mouvementée, il ne reste pas beaucoup de vitraux originels. On peut donc voir beaucoup de vitraux modernes. Certains sont même l’œuvre du peintre Marc Chagall.

Le revers de la façade ouest est de toute beauté! Une grande rose surmonte le portail, entouré de dizaines de statues fines et élégantes.

Sur la façade vous remarquerez sans doute sous les pieds d’une statue de la Vierge ce boulet de canon dans la pierre. Et bien ce n’est pas ça du tout! Pendant la Première Guerre Mondiale, on utilisait des obus, et aucun canon n’a tiré de boulet sur la façade sous Napoléon. Alors de quoi s’agit-il ? Et bien tout simplement d’une représentation de la lune (en plomb). Au Moyen-Age, toute la façade était peinte. Et la lune était peinte en blanche.

Forcément sans les couleurs, on a un peu de mal à comprendre maintenant 🙂 En tout cas, le mystère est résolu! Ah, et petit détail supplémentaire, ce qu’on voit ici est une copie! L’originale (en plus mauvais état) est visible dans le Palais du Tau.

Le Palais du Tau

Ce bâtiment, qui borde la cathédrale, était la résidence des archevêques à Reims. Sa forme en « T » lui a valu son nom, venant de la lettre grecque « tau ». Quand un couronnement avait lieu, il servait de demeure royale. Le Palais du Tau est pratiquement totalement détruit après la première guerre mondiale. Il est restauré à partir de 1950 et en 1972 il s’ouvre au public pour devenir un musée. Depuis, c’est un des incontournables à visiter à Reims!

Vous découvrirez entre autre la salle basse, et surtout la grande salle du Tau (ou salle du festin). C’est là où les rois faisaient la fiesta après avoir reçu la couronne! La chapelle haute beaucoup plus intimiste.

Le palais renferme aussi de nombreux trésors! Le calice royal tout en or! Bon en fait, il a été fondu à la Révolution, et seul le pied est d’époque. Mais tout de même, les rois trinquaient dedans!

On trouve le Talisman de Charlemagne, des reliquaires d’objets saints, tous plus précieux les uns que les autres. Et même une copie de la Sainte Ampoule!

On peut aussi découvrir à portée de main, les statues d’origines qui ornaient la façade de la cathédrale et qui ont été mise à l’abri ici.

Certaines mesurent plus de 5m de haut!

Dans une salle, on peut voir le Couronnement de la Vierge. C’est cet ensemble de sculptures, large de 8m et haut de 5m, qui se trouvait au dessus du portail de la cathédrale.

On voit bien que le fameux boulet de canon n’en était pas un 😉

Attention, le Palais du Tau est actuellement fermé pour travaux. En 2025, il deviendra le Musée des Sacres. Plus d’informations ici.

Le centre ville

Un axe majeur du centre ville de Reims, c’est celui partant de l’Hôtel de ville à la Place Royale. Le grand hôtel de ville de Reims date du XVIIe siècle mais il sera totalement détruit en 1917. Il est reconstruit en 1928.

Droit devant, c’est la longue perspective de la grande Rue Colbert. J’avoue qu’il y a un côté esthétique assez réussi! (Colbert est né à Reims, voilà c’est dit).

La rue passe par le Forum, qui comme son nom l’indique était l’ancien emplacement du forum romain. Le cœur de la cité à l’époque. Le seul vestige gallo-romain, c’est le cryptoportique. C’est une galerie construite en l’an 100 … et en fait, on ne sait pas trop à quoi elle servait!

Enfin, on arrive à la Place Royale. Elle a été aménagée en 1752, car la reine n’avait pas réussi à rejoindre le roi avec son carrosse royal. Les ruelles de la ville étaient trop étroites! Un problème, une solution : on décide de raser tout le quartier, de construire cette grande place, et de faire des rues plus larges. Au centre de la place, il y a une statue de Louis XV (celle d’avant la Révolution a été fondue pour faire des canons, c’était l’usage à l’époque).

Vous cherchez un peu de fantaisie? Allez dans la rue du Tambour. C’est une des plus anciennes rues de la ville. Elle a maintenant la particularité d’avoir ses pavés colorés 🙂

De la fantaisie, c’est un peu ce qui manque à Reims je trouve. Tout est carré et propre. Dénicher un peu de street-art relève presque de l’exploit!

La Place Drouet d’Erlon c’est le lieu de vie de la ville. Cette grande place piétonne regroupe des boutiques, restaurants, bars et terrasses. Il y a souvent des animations. Avec 400m de long, c’est la plus longue place de France. Au centre, trône majestueusement la Fontaine Subé. Cette fontaine inaugurée en 1906 est surmontée d’une colonne de 17m de haut avec avec un joli ange doré au sommet. Elle est vraiment réussie 🙂

Dans un autre style, mais tout aussi connu, il y a la Fontaine de la Solidarité qui date de 1977. Tout le monde l’appelle la Fontaine Boule 🙂

La visite du centre se fera aussi à travers ses nombreux passages couverts 🙂 Datant du 19e siècle, ils servaient à protéger les clients de la pluie et leur permettre de faire du shopping tranquillement. La ville en compte une dizaine.

On notera aussi la chouette façade art déco de l’ancien cinéma Opéra 🙂

Se promener dans Reims, c’est chouette, c’est agréable. La ville est plate, les rues sont larges, tout est propre et presque neuf.

Le revers de la médaille, c’est qu’il manque justement ce charme de l’ancien qui a hélas disparu lors du bombardement de la ville.

Et le champagne alors ?

Reims rime avec champagne ! Tout le monde se presse pour venir visiter les grandes maisons de champagne. Enfin, pas vraiment tout le monde, car j’aime pas trop le champagne en fait haha Je suis plus porté sur le vin, que voulez-vous 😉 En tout cas, si vous aimez le champagne, c’est une visite incontournable! 16 maisons de champagne sont présentes dans la ville. Parmi lesquelles de grands noms de renommée internationale : Charles de Cazanove, Lanson, Martel, Mumm, Ruinart, Taittinger, Veuve-Clicquot et Vranken-Pommery.

Pour les gourmands, il faut aussi gouter l’autre grande spécialité de Reims, le biscuit rose. Ce biscuit rose (à cause du carmin ajouté à la recette) est craquant fondant. La tradition veut qu’on le trempe dans le champagne pour le ramollir. Mais après tout, chacun fait comme il veut 😉 Le meilleur endroit pour en trouver, c’est dans la boutique de la Maison Fossier (25 Cr Jean-Baptiste Langlet). Fondée en 1756, c’est la plus ancienne biscuiterie de France toujours en activité! Ils étaient les fournisseurs officiels des rois, vous pourrez partager le même privilège 🙂

La Basilique Saint Remi

Ce site est un peu excentré par rapport au centre, mais il mérite absolument qu’on s’y intéresse! En l’an 533, à l’âge de 96 ans, Saint Remi, le fameux évêque de Reims qui a baptisé Clovis demande a être enterré dans une petite chapelle située à 2km de la cathédrale. Au passage, notez qu’il faut écrire « Saint Remi » sans accent (et pas « Saint Rémi »), sinon on ne parle plus de l’évêque de Reims 🙂 Face à l’afflux des pèlerins pour se recueillir sur sa dépouille, la chapelle est transformée en église. Puis, elle est rattachée à une abbaye au XIIe siècle. Elle servait aussi à abriter la fameuse Sainte Ampoule.

Elle aussi subira de gros dommages pendant la Révolution. En 1840, elle devient une basilique. Elle sera bombardée et incendiée en 1918. Sa reconstruction durera jusqu’en 1958. L’édifice mesure 126m de long et 56m de large. Elle est classée au patrimoine de l’Unesco depuis 1991.

Suspendue dans la nef, il y la couronne de Saint Remi. Elle mesure 6m de diamètre et possède 96 bougies, en référence à l’âge de Saint Remi à sa mort. Chaque premier dimanche d’octobre, lors de la célébration du saint, elle est illuminée et devient la « couronne de lumière ».

Le tombeau de Saint Remi est énorme et trône dans le chœur de la Basilique. Il s’agit d’une reconstitution datant de 1847. L’original a été détruit, comme tout le reste, pendant la Révolution.

Il y avait aussi les tombeaux de trois rois des Francs (Carloman Ier, Louis IV de France et Lothaire de France). Eux aussi ont été détruits à la même époque.

Je vous conseille vraiment de faire un petit détour pour visiter cette Basilique. Elle est un peu excentrée par rapport au centre touristique et il n’y a pas grand chose d’autre à voir dans le quartier. Mais sa visite m’a vraiment fait de l’effet. Il y avait comme un côté mystique à l’intérieur. Une atmosphère religieuse particulière. Je l’ai trouvé beaucoup plus marquante que la cathédrale.

Collé à la Basilique, dans l’ancienne abbaye, il y a un petit musée sur l’histoire rémoise, de la Préhistoire à la Renaissance, que nous n’avons pas visité (entrée 5.5€).

Regalia

Évidemment, on ne quitte pas Reims sans avoir profité au moins une fois du spectacle Regalia. C’est gratuit et c’est extra. Une projection colorée et animée sur la façade de la cathédrale. Toutes les 15min vous en prendrez plein les yeux.

De quoi finir une belle journée en apothéose 🙂

Les plus beaux site en Aragon, dans la province de Teruel

L’ancien royaume d’Aragon en Espagne est divisé en trois provinces : Saragosse, Huesca et Teruel. Dans cet article je vais vous partager quelques un des plus beaux sites de la province de Teruel 🙂

Quand on arrive en Aragon depuis Valencia, on tombe tout de suite sous le charme de la région!

La ville de Teruel

La ville de Teruel est l’endroit idéal d’où vadrouiller pour découvrir la province. Cette belle ville possède un des climats les plus rugueux d’Espagne. On passe de -10 en hiver à 39 degrés l’été. Quand on arrive à Teruel en voiture, le plus simple c’est de se garer sur le grand parking public gratuit à côté de la gare. Ce qui vous permettra de découvrir la ville en grimpant le célèbre Escalinata del Óvalo. Cet escalier monumental a été inauguré en 1921, en même temps que la gare, pour permettre aux voyageurs de rejoindre la ville, 26m plus haut.

Le site est habité depuis l’âge de bronze puis sera développé par les musulmans sous le nom de Tirwal, avant d’être baptisée Teruel par les chrétiens. Dans sa partie Est, la ville avait une des plus importantes communautés juives d’Aragon. On retrouve la trace de ce quartier autour de la place Juderia. Un des monuments de Teruel, c’est la cathédrale (Santa Maria de Mediavilla) inscrite au patrimoine de l’Unesco. Elle est connue pour sa grande tour dans le style Mudejar (les musulmans qui sont restés dans les territoires repris par les chrétiens) qui date de 1257.

Au nord de la ville, il y a un grand aqueduc en pierre (Acueducto de los Arcos). Il a permis d’apporter l’eau potable en ville (qui dépendait jusque là de grandes citernes). Sa construction est achevée en 1558 et alimente une fontaine sur la place centrale de la ville. La fontaine historique est remplacée par el Torico en 1858. C’est une colonne de 8m de haut avec un petit taureau en bronze au sommet, l’emblème de la ville.

Le centre ville historique a un aspect « propre et neuf ». En fait pendant la guerre civile espagnole, Teruel a été le théâtre de violents affrontements et une bonne partie du centre ville a été détruit. Sa reconstruction jusque dans les années 1950 lui donne son aspect actuel.

La ville est aussi célèbre pour les amants de Teruel. Dans toutes les boutiques, vous verrez quelque chose en rapport. Ce drame historique a lieu au XIIIe siècle. Isabel, une jeune fille d’une famille riche, est amoureuse de Juan, un jeune homme très bien mais pauvre. Tous les deux savent qu’ils ne pourront jamais se marier car le père d’Isabel n’acceptera jamais. Juan demande à sa promise d’attendre 5 années, le temps qu’il fasse fortune. Elle lui promet de l’attendre. Durant ces 5 ans, Juan participe activement à la guerre de la Reconquista, et il en revient sain et sauf et riche. Mais il arrive juste trop tard au rendez-vous des 5 ans. En 1217, Isabel le croit mort, et sous la pression de son père, elle vient de se marier avec un riche marchand. Juan s’introduit dans leur chambre la nuit et il lui demande de l’embrasser. Elle est désespérée mais refuse, car elle ne veut pas tromper son nouveau mari. Juan en meurt de chagrin. Le lendemain, lors de la cérémonie des funérailles, elle finit par embrasser sa dépouille dans l’église, et elle meurt elle aussi de chagrin. Leurs corps ont été exhumés en 1555, et depuis 1955, ils sont l’un à côté de l’autre dans un mausolée construit pour eux. Une version alternative suggère qu’en fait Juan voulait se suicider et emporter Isabel avec lui. Sachant qu’il ne pouvait plus l’épouser, il se serait empoisonné volontairement et le baiser qu’il lui demandait était celui de la mort pour Isabel… Quelle est la vérité ? on ne saura jamais, faites votre choix. La légende dit que Shakespeare se serait inspiré de cette histoire pour écrite Roméo et Juliette.

Côté touristique mis àpart, je vous recommande en ville l’improbable pub irlandais Flanagan’s Temple U2 (C. Ainsas, 2). Dès qu’on franchit la porte d’entrée, on est en Irlande! La déco est superbe, la musique tout autant, et il y a un large choix de bières et le service est plus que sympathique. Vraiment une très bonne adresse pour une soirée réussie! 🙂 Pour les amateurs de viande grillée, dans un style plus traditionnel, il y a le très bon restaurant Asador Brasería La Vaquilla (C. Judería, 3). On n’oubliera pas non plus de gouter le Jambon de Teruel, qui est un jambon serrano réputé. Pour rappel, un jambon serrano est réalisé à partir de « porcs roses » (comme en France). Un jambon ibérique est réalisé à partir de « porcs noirs » ibériques et le plus connu est le pata negra (reconnaissable à ses ongles noirs).

Le grand canyon Rojo de Teruel

A quelques kilomètres au sud de Teruel, il y a un site impressionnant et pourtant pas très connu. Il s’agit de la Rambla de Barrachina. Ce site est surnommé le canyon Rojo. Son nom vient de la couleur ocre de ces falaises. On se croirait tout droit dans un film de farwest dans le Colorado américain et pourtant on est bien en Espagne.

Ces falaises colorées peuvent atteindre 200m de haut! L’accès n’est vraiment pas évident. Le long de la route N330, il faudra prendre une petite route sans indication et qui s’achève sur une piste en terre donnant sur le lit asséché de la rivière.

Pas de chance pour moi le jour où je suis venu ici en m’attendant à vivre le plus incroyable coucher de soleil : une tempête est arrivée ! Et comme le lit d’une rivière en temps de pluie, c’est franchement pas la meilleure des idées, j’ai du écourter ma visite, snif … En tout cas, je vous recommande la découverte de ce site méconnu! 🙂

Une dernière petite surprise à quelques kilomètres de Teruel. Si vous prenez l’autoroute en direction de Saragosse, vous apercevrez, comme sortis de nul part, des dizaines et des dizaines d’énormes avion. C’est le plus grand parking de stockage et de maintenance d’avions d’Europe. Airbus, Boeing, tout le monde est là. Les avions sont protégés de l’érosion par le climat sec et aride. Curieux à voir!

Estrechos del río Ebron

Entre le village de El Cuervo et Tormón, on peut parcourir une des plus belles randonnées de la province! Cette randonnée, Estrechos del río Ebron, suit le cours de la rivière Ebron. C’est un affluent de la Turia, qui prend sa source dans les montagnes au nord de Tormón. Au fil des siècles, la rivière Ebron a sculpté un paysage unique, avec des grands et étroits murs verticaux, des ponts naturels et des berges vertes. Pour cette randonnée, il faut compter au moins 3 heures de marche pour un itinéraire aller-retour.

Le point de départ se trouve à la sortie du village d’El Cuervo. En suivant la signalisation, la petite route se transforme en piste, et au bout vous arriverez sur un petit parking en pleine nature. Si le parking est plein, en revenant sur la route il y a un mini aire de pique-nique où on peut se garer.

Dès le début, on est saisi par la beauté des lieux. On traverse des vergers (je vois même des renards sauvages), la rivière coule paisiblement au bord du chemin, tout est vert, et les parois rocheuses et colorées encadrent le chemin qui se dirige vers Tormón.

Le sentier ne pose pas de problème particulier, il n’y a pas de dénivelé et on suit tranquillement le cours d’eau. Quand on arrive dans le canyon, c’est beau comme dans un rêve! J’ai vraiment trouvé cet endroit irréel et magique. Cette jolie rivière avec ses berges vertes et les falaises autour, non mais vraiment! 🙂

Sur une petite portion, le sentier n’existe plus. Il faut marcher sur une passerelle métallique juste au dessus de l’eau. C’est beau et c’est fun!

En sortant de cet étroit canyon, ça s’élargit. Le sentier grimpe petit à petit au milieu d’une superbe vallée boisée. Encore une fois, où qu’on regarde, c’est beau!

Il y a même une belle arche naturelle si on fait bien attention, Puente de La Fonseca 🙂

Le sentier va maintenant suivre un méandre dans une partie montagneuse. Cette fois, on marche au bord de la falaise, sur les hauteurs. Certains passages sont vertigineux, mais absolument rien de dangereux.

Après ce passage légèrement périlleux, on retrouve la belle rivière Ebron. Une succession de bassins enchanteurs amènent à la Cascade Calicanto, d’une vingtaine de mètres de haut.

C’est beau, c’est beau, c’est beau! Je me répète peut-être ? 🙂

Il faut maintenant faire demi-tour. Vous pouvez soit reprendre exactement le même chemin, ou vous rapprochez de la route pour bifurquer sur un autre sentier qui repart vers le sud mais sur un autre versant de la vallée.

Le chemin fini par rejoindre celui pris à l’aller et on repasse par les mêmes paysages magnifiques.

Je conseille à 100% cette randonnée qui est vraiment, vraiment, belle! 🙂

Cascada del Molino de San Pedro et Ojos del Cabriel

Encore une belle cascade à découvrir le long du Rio Cabriel. Elle est bien cachée, près de la petite bourgade de El Vallecillo. Quand le long de la route, vous apercevez ce corps de ferme perché sur sa petite colline, c’est ici qu’il faut tourner sur une minuscule route.

Peu après sur votre gauche, vous verrez des espèces de sentiers partir entre les arbres. Il n’y a pas de panneaux, mais c’est bien ici qu’il faut se garer au bord de la petite route. On entend déjà le bruit de la cascade. En quelques pas, on arrive devant cette beauté!

Il est possible de se baigner dans le bassin devant la cascade (si on n’est pas trop frileux). Tout est parfait! ou presque … la seule ombre au tableau, c’est sur la rive opposée, la vieille ruine en béton du moulin, et qui gâche un peu le lieu. Mais ne boudons pas notre plaisir, car la Cascada del Molino de San Pedro, c’est une merveille! 🙂

Il y a un autre bel endroit à découvrir, juste à l’entrée de El Vallecillo. Il faut suivre le panneau Ojos del Cabriel, grimper la minuscule route et se garer au petit parking du mirador. Ensuite vous pouvez prendre le raccourci et descendre directement par un sentier bien raide, ou bien suivre tranquillement la piste.

Dans les deux cas, on rejoint le cours de la rivière Cabriel. Ici, on trouve des petites sources, les yeux (ojos), qui alimentent la rivière.

La rivière s’étale sur un plateau rocheux, c’est assez curieux. Et on entend à nouveau le bruit d’une chute d’eau. D’ailleurs la voici!

La Cascade de la Herreria ponctue cette nouvelle balade. Elle est certes un peu moins belle et impressionnante que celle du moulin, mais elle mérite tout de même la visite 🙂

Le gouffre Sima de Frias

Proche du village de Frías de Albarracín, on trouve une autre merveille naturelle. Elle est bien cachée à 3km du village. Un petit panneau discret vous invite à sortir de la route vers une forêt de pins, pour Sima de Frias. De quoi s’agit-il ? Et bien tout simplement d’un énorme gouffre béant!

Ce gouffre s’est formé par l’écroulement du plafond qui recouvrait une grande cavité rocheuse. Il mesure 80m de diamètre pour 60m de profondeur. On peut en faire le tour en tout sécurité en suivant la clôture en bois.

En étant attentif, vous pourrez voir des fossiles incrustés dans le sol (principalement du côté gauche du gouffre, en venant de la route).

Calomarde

Quelques kilomètres plus loin, on arrive au village de Calomarde. Je vous propose deux activités incontournables! La première c’est la balade Ruta del Barranco de la Hoz. Ce chemin a été aménagé très récemment, il est ouvert depuis 2016. On ne peut pas le louper. Il y a un grand parking au bord de la route et un beau sentier longe des grandes parois rocheuses parsemées de grottes. Dès le début, le grand monolithe rocheux El Moriacho se dresse au bord du chemin.

Plus loin, le chemin s’enfonce dans un canyon. Puis on se promène sur des passerelles métalliques au dessus du cours d’eau. Le parcours complet rejoint le village de Frías de Albarracín et fait 8.5km de long pour environ 3h de marche.

J’ai trouvé cette balade agréable … mais j’ai trouvé le site « trop bien » aménagé. Le charme de la nature sauvage disparaissait un peu à mon gout, et en plus malheureusement je n’avais pas le temps de faire tout le trajet. C’est sans doute bien mieux plus loin, car cette balade fait partie des sorties réputées de la région!

La deuxième activité à Calomarde, c’est la grande cascade à la sortie du village (aussi connue comme la cascade du vieux moulin). Le site est facile à trouver, il y a une grande aire de parking bien aménagée au bord de la route. Ensuite, c’est facile, pas besoin de marcher longtemps, la cascade est vraiment à deux minutes à pieds. Elle ne parait pas très impressionnante sur la photo, mais elle mesure plus de 20m de haut!

Les sentiers autour de ce site sont assez ludiques. Ça grimpe et ça descend dans tous les sens. Il y a une aire de pique-nique. C’est l’endroit parfait pour un petit break 🙂

Pinares de Rodeno

Depuis le village d’Albarracín, à 15min de voiture vers le sud dans la sierra, il y a un lieu de toute beauté. C’est la zone protégée de Pinares de Rodeno. Une vaste pinède repose sur de curieuses formations de grès rouge, appelé rodeno. Des sentiers bien balisés permettent de rejoindre les différents lieux de la forêt sans abimer la nature.

Les roches ont toutes des formes improbables. On se perd avec plaisir dans ce labyrinthe de végétal et de minéral 🙂

Certains blocs de roches sont utilisés pour la pratique de l’escalade. C’est un spot réputé.

Ce qui fait aussi l’importance du lieu, c’est la découverte de peintures rupestres en 1982. Il s’agit précisément de l’art rupestre du levantin, spécifique à cette partie de l’Espagne. Ces représentations seraient datées entre 10.000 et 6.500 av JC.

Les différents endroits avec des représentations rupestres sont protégés par des abris. Il faut parfois avoir l’œil bien exercé pour les repérer. Ne vous attendez pas à la Grotte de Lascaux!

Le clou du spectacle, c’est quand on atteint le mirador! On a cette magnifique vue sur toute la région 🙂

On a clairement la sensation d’être perdu au bout du monde. On se prend à laisser son imagination se représenter les populations qui il y a 10.000 ans, profitaient elles aussi de cette vue!

Et comme je ne me lasse pas de la beauté de cette région, voici encore quelques exemples de paysages que vous aurez la chance de découvrir si vous y allez 😉

Les sites à découvrir autour de Valencia

La région de la Communauté de Valencienne, s’étend de l’Aragon à la Catalogne au nord, jusqu’à la Murcie au sud. Elle possède des sites de toute beauté que je vous propose de découvrir 🙂

Et si vous ne l’avez pas encore visitée, je vous invite à découvrir la très jolie ville de Valencia ici!

Buñol et la Cueva Turche

Commençons par nous rendre à la petite ville de Buñol, située à 40km de Valencia. Il y a un vieux château du 13e siècle où les habitants ont construit des maisons à l’intérieur. Mais vous avez surement déjà entendu parler de Buñol pour la Tomatina! C’est une fête qui se déroule chaque année, le dernier mercredi du mois d’aout. Pour l’occasion, des milliers de personnes se retrouvent ici pour se jeter des tomates! Cette tradition date de 1945 où pendant un défilé, des jeunes du village se seraient affronté en utilisant les tomates du commerce de légume sur la place. L’année suivante, ils ont recommencé, en amenant leurs propres tomates. Et ainsi de suite. La mairie a bien tenté d’annuler ce « débordement tomateux », mais c’était trop tard. Depuis 1959 la fête est officielle, et le village distribue les tomates aux festivaliers! C’est plus de 130 tonnes de tomates bien mures qui volent dans les rues de la ville ce jour là! 🙂

Sinon, le reste de l’année, à la sortir du village, il y a un très beau site : Cueva Turche. Dans un amphithéâtre de roche calcaire, on peut découvrir cette belle grande cascade de 60m de haut! Elle se jette dans un petit lac couleur émeraude où on peut se baigner. Le cadre est vraiment splendide! Il y a des tables de pique-nique tout autour. Il est possible d’accéder à une petite grotte derrière la cascade.

Le petit bémol c’est le parking en terre-battue, privé et payant (5eur). Le jour où je suis venu c’était ouvert et il n’y avait personne 🙂 Néanmoins, il permet de régler les problèmes de parking sauvage sur la petite route d’accès (d’ailleurs vous risquez fort de vous prendre une amende si vous vous garez ailleurs). Il faut aussi noter que l’accès à la cascade depuis le parking est un peu chaotique. Le sentier est en rénovation à cause des dégâts des dernières fortes pluies. Enfin, il semblerait qu’en été, il y a beaucoup de monde et que les gens ne ramassent pas trop leurs déchets…

Le village de Cofrentes

Ce petit village typique à 1h30 en voiture de Valencia est surtout connu pour la très jolie vue de son château situé sur un promontoire rocheux à 100m au dessus de la rivière Cabriel. Des fouilles archéologiques ont montré que le site est occupé depuis l’âge de bronze. La construction du château date de la période arabe au XIe siècle. Il est maintenant en partie en ruine (à cause des armées de Napoléon). Il peut se visiter depuis l’office du tourisme situé à côté (ouvert une heure par jour, 3eur l’entrée, et pas grand chose à voir, mais à noter la plus vieille horloge de la Province! respect!).

De l’autre côté de la rivière, vous pouvez grimper au sommet d’un petit volcan! C’est le Cerro de Agras (500m). C’est le seul volcan récent (en termes géologiques) de la région de Valencia. On ne se rend pas vraiment compte qu’il s’agit d’un volcan au début car une carrière installée dans les années 1980 a beaucoup abimé son aspect visuel. Une fois en haut, j’avoue que ce n’est pas très spectaculaire mais vous pourrez voir des roches volcaniques qui ont été projetées et des lapilli au sol.

Un peu moins pittoresque et touristique, à moins d’un kilomètre de ce paysage de carte postale, il y a le site d’une centrale nucléaire bien visible…

Le Canyon de Jucar

Depuis le village de Cofrentes, la rivière Cabriel se joint à la rivière Jucar, pour s’enfoncer dans le profond et large canyon de Jucar. La construction de trois barrages dans les années 1980 permettra la création de grands bassins de retenues d’eau de 14km de long. En plus de fournir de l’électricité à toute la région, ces barrages permettent une activité touristique nautique. Et quand il fait très chaud, c’est toujours bien agréable de se retrouver au bord de l’eau 😉 Le long du canyon, il n’y a qu’une seule petite localité.

Le petit village de Cortes de Pallas est perdu, enclavé au pied des grandes falaises du Canyon de Jucar. On a vraiment l’impression d’être coupé du monde dans cette bourgade. Et pour cause, jusqu’en 1932, il n’y avait toujours pas de route pour y venir! Depuis ce village, si vous avez le temps, il y a la randonnée des 3 cascades à faire. En remontant le cours d’eau sur 6km le long d’un petit canyon, le Barranco de Cortes, vous aurez une très belle balade les pieds dans l’eau au milieu de la nature. Renseignez-vous dans le village pour savoir s’il y a de l’eau. En période de sécheresse, tout est à sec …

De l’autre côté du canyon, en face, on peut voir les ruines du Château de Chirel. Il a été construit au XIIIe siècle par les arabes pour défendre le canyon. Plus tard, il sera utilisé par les chrétiens pour mater la révolte des Maures, suite au traité d’Expulsion de 1609. Ces populations arabes converties de force au christianisme et qui devaient maintenant être expulsées d’Espagne sont venues se réfugier dans cette région. Pendant un an ils affronteront les armées chrétiennes avant de finalement céder. Après cet épisode, il n’y a presque plus de population dans les environs et le château n’a plus d’utilité.

Il est à présent abandonné et à l’état de ruine. On peut le visiter gratuitement (après une petite marche de 30min depuis un parking).

En allant sur les hauteurs du village Cortes de Pallas, on rejoint le grand plateau de La Muela de Cortes à 900m d’altitude. Les points de vues sont nombreux (mais les places pour se garer le sont un peu moins). Le principal point d’observation, c’est le Mirador del Observatorio. Depuis cet endroit vous aurez ce magnifique panorama sur le grand canyon de Jucar.

On se rend pas bien compte des dimensions sur les photos, mais je vous promets qu’en vrai, c’est gigantesque!

Le plateau de La Muela de Cortes est à la fois désertique et magnifique. Vous ne croiserez quasiment personne. J’ai adoré ses vastes étendues de hautes herbes sèches et dorées. Ce territoire est aussi une réserve nationale de chasse. Avec un peu de chance, vous verrez peut-être des sangliers, des muflons et des chèvres de montagnes.

Le village de Chulilla

Dans la région de Los Serranos, à environ une heure de route au nord ouest de Valencia, il y a le village de Chulilla. Dans ce petit village pittoresque de maisons blanches, il y a les ruines d’un vieux château arabe qu’on peut visiter. Il est évidemment perché sur son éperon rocheux. Un côté donne sur le village, l’autre côté donne sur des falaises à pic. Mais on ne vient pas trop à Chulilla pour visiter ce minuscule village accroché à la colline. Ce qui fait vraiment venir les visiteurs, c’est le cadre naturel!

Regardez moi cette merveille! 🙂 La rivière Turia serpente dans un canyon aux falaises verticales impressionnantes!

Au fond de ce canyon, 160m plus bas, il y a un chemin qui suit la rivière en passant par de nombreux ponts suspendus, jusqu’au magnifique réservoir Charco Azul. C’est la balade tranquille, facile et fun à faire, avec en plus la possibilité de faire trempette depuis le ponton du réservoir ! (attention, l’eau est vraiment fraîche 😉 )

Castielfabib

Techniquement, le village de Castielfabib appartient à la province de Valencia, même s’il est en fait situé dans une enclave entre l’Aragon et la Castille. Cette place forte fondée par les romains a surtout pris de l’importance lors de la domination musulmane sous le nom de « Qastil al’Habi » et était réputée imprenable. Les siècles de conflits qui ont agité la région ont laissé le château en ruines. Encore une fois, c’est le cadre naturel qui fait toute la beauté de cet endroit.

Depuis le Mirador del Ebron, il y a une vue impressionnante sur le village et sur les gorges de Las Marinas. En continuant un peu plus au nord la route, on arrive en Aragon, à El Cuervo, et il y a une magnifique randonnée à faire le long de la rivière Ebron dans un canyon!

Montanejos

Le petit village de Montanejos est à un peu plus d’une heure de route de Valencia. Même si son vieux château arabe en ruine et son pont aqueduc San José ont un côté pittoresque, ce n’est pas ça qui fait la renommée de ce village fondé par les arabes. Montanejos est surtout célèbre pour ses eaux thermales.

Une zone de baignade est aménagée autour de Fuente de Baños. C’est une source d’eau chaude avec un débit de 6000 litres par minute. L’eau sort à une température de 25°C (de l’eau tiède quoi) et se jette directement dans la rivière Mijares. Son eau riche en magnésium est déclarée d’utilité publique depuis 1863. Une plage permet de se relaxer tranquillement et de profiter toute l’année des propriétés miraculeuses de l’eau et rester éternellement jeune!

Depuis bien longtemps, les habitants avaient découvert ses bienfaits. D’ailleurs depuis le parking de la source thermale, en suivant le panneau Cueva Negra, vous atteindrez une grande grotte après 20min de marche. L’entrée mesure 26m sur 10m! On y a retrouvé des traces de présence humaine depuis le néolithique! Et si vous voulez continuer la promenade, il y a un sentier qui continue le long du Barranco Maimona avec ses grandes falaises. C’est un spot réputé pour l’escalade. Et si la grimpette vous laisse de marbre, vous pouvez toujours rejoindre le fond du barranco et vous baigner dans la rivière, et c’est tout aussi bien! 🙂

En amont de la fontaine, il y a le site de Los Estrechos. Ici, la rivière traverse une gorge étroite de 25m de large, surplombée par des falaises verticales de 100m. C’est super impressionnant quand on se penche depuis la route pour essayer d’en voir le fond!

Si vous avez le temps (environ 2h30 de marche), un circuit de randonnée de 8km appelé Sendero de la Los Estrechos est aménagé et permet de faire tout le tour de ce site magnifique.

Il faut absolument s’arrêter le long de la route et descendre un petit chemin jusqu’à El Chorro. C’est une conduite d’eau à travers la roche qui sert de déversoir pour le barrage situé plus haut.

On se sent absolument minuscule devant cette énorme puissance. L’eau est projetée sur une centaine de mètre avec un débit de 41m3/s.

Si on continue de grimper par la route, on atteint le barrage qui mesure 109m de haut. Derrière c’est le grand réservoir Campos de Arenoso.

Puebla de Arenoso

Plus loin le long du réservoir, il y le village de Puebla de Arenoso. Bon en fait, je n’ai pas grand chose à en dire, mais il faut reconnaitre qu’il est assez photogénique au dessus de l’eau 🙂

Juste après ce village, on pénètre dans la province d’Aragon 🙂

Visiter Valence en Espagne :-)

Vous souhaitez découvrir Valence ? très bonne idée! Cette ville a un des centres historiques les plus riches d’Europe. On s’y sent bien, on y est bien. Il y a un mélange d’ancien et de moderne, la plage est à deux pas. Alors qu’est-ce qu’on attend ? Hop en route! 🙂

Arriver à Valence

Pour venir à Valence depuis la France, c’est facile. Il y a un aéroport à 8km de la ville qui est desservit par de nombreuses compagnies lowcost. Après 30min de métro (ou 45min de bus), on arrive directement dans le centre ville. Valence est la 3e ville d’Espagne en population après Madrid et Barcelone.

Bon à savoir : la ville propose la Valencia Touriste Card avec plein de réductions et d’avantages, ainsi que les transports en communs gratuits. Plus d’infos ici.

Un brin d’histoire de Valence

La ville est fondée en -138 par les Romains, et s’appelle alors Valentia Edetanorum. C’est une des plus anciennes villes d’Espagne. A cette époque, elle était située sur une ile du fleuve Turia. Après la chute de l’empire Romain, elle devient une ville chrétienne. Puis c’est les guerres d’invasion de Byzance et des Wisigoths, et la ville n’est plus qu’une ruine oubliée. Bien plus tard, en 711, les musulmans en prennent possession. Alors qu’elle aurait du être totalement rasée, ils décident de la reconstruire. Elle s’appelle maintenant Medina al-Turab ou Ville de la poussière. En 1094, le célèbre chevalier Le Cid, conquiert la ville. Bien plus tard, c’est la Reconquista des chrétiens. En 1238, Jacques Ier d’Aragon reprend la ville aux musulmans. En 1348, la peste noire fait des ravages. Puis la ville connait son siècle d’or avec une période d’apogée économique et culturelle. La cohabitation entre population chrétiennes, musulmanes et juives est difficile, et en 1609 c’est le décret d’expulsion des Morisques (les descendants de musulmans convertis) qui représentaient la plus grande partie de la population de la région. La ville continue malgré tout sa croissance. Pendant la guerre civile espagnole, elle devient temporairement la capitale de l’Espagne républicaine jusqu’en 1939.

La vieille ville de Valence (Ciutat Vella) est divisée en plusieurs quartiers (Barrio) : La Seu (central, le quartier principal avec les grands monuments historiques), El Mercat (au sud ouest), Sant Francesc (au sud), El Carme (au nord ouest, le plus vieux quartier de la ville et sans doute le plus vivant), La Xerea (à l’est) et El Pilar (à l’ouest).

On tombe rapidement sous le charme de la ville avec ses dédales de ruelles colorées, où on cherche aussi de l’ombre pour échapper au soleil écrasant 🙂

La Place de la Vierge

Commençons la découverte de la ville par le point central du centre historique de Valence, la Place de la Vierge. C’est ici que se situait l’ancien forum romain. Cette jolie place piétonne est entourée d’un petit jardin, de terrasses de cafés et de batiments historiques. On y trouve aussi la Fontaine de Turia (le fleuve de la ville) avec le dieu Neptune qui fait trempette, entouré de 8 sculptures de femmes qui représentent les affluents du fleuve. Cette fontaine qui semble antique est en fait très récente, elle date de 1976.

Sur cette place centrale, il se passe toujours quelque chose. Par exemple, en quelques jours j’ai pu y voir des concerts de rues et un tournage de film. Tous les jeudi à midi, vous pouvez voir le tribunal de l’eau qui se réunit devant la porte des Apôtres de la cathédrale. C’est la plus vieille institution juridique d’Europe toujours en activité (classée à l’Unesco). Depuis le 13e siècle, ses juges sont chargés de régler les litiges sur l’utilisation de l’eau dans le complexe réseau d’irrigation de la horta (la grande région agricole alimentée par la Turia). Ce n’est pas un spectacle pour les touristes. Les juges assis sur des chaises font vraiment partie du système judiciaire espagnol. Toutes les décisions sont rendues uniquement à l’oral!

Sur cette place on peut aussi assister à des fréquents spectacles de danse traditionnelle. Pas de flamenco ici! On danse la Séguédille, la Jota valenciana et surement bien d’autres que je ne connais pas. En tout cas, c’est toujours plaisant à voir. Quand on voit la concentration sur le visage des enfants en attendant leur tour, on sent qu’on ne plaisante pas avec la danse 😉

Si vous aimez la musique et la danse traditionnelle, il y chaque année un festival de danse à Valence : Balls al Carrer.

La Palais de la Généralité

Sur un coin de la place de la Vierge se trouve un grand bâtiment, c’est le Palais de la Généralité. Ce palais construit en 1421 est l’endroit où se trouve le siège de la Généralité de Valencienne, l’institution qui dirige la communauté de Valencienne (l’équivalent d’une région en France). Il a été considérablement modifié depuis sa construction, en mélangeant le style gothique et renaissance, au fur et à mesure que la ville grandissait.

Entrée gratuite à certaines périodes de l’année et visites guidées possibles, se renseigner ici.

Commençons maintenant par visiter la Basilique qui donne sur la place de la Vierge. Avec son petit dôme et ses deux portes d’entrées, elle ne parait pas trop incroyable vu de l’extérieur et pourtant à l’intérieur … !

La Basilique Notre dame des désemparés

Dès qu’on pénètre dans la basilique on est frappé par sa richesse intérieure. On est en plein dans le style baroque. Elle a été construite en 1666 et ne repose sur aucun ancien édifice religieux.

Cette basilique est dédiée à Mare de Déu dels Desemparats (Notre Dame des abandonnés), la Sainte Patronne de Valence. Son histoire remonte aux alentours de 1409, quand un prêtre créé un hospice pour les malades mentaux et les enfants défavorisés des rues. La légende raconte qu’en 1414, trois jeune pèlerins se présentent et demandent un hébergement et de la nourriture, et en échange ils promettent de fabriquer une statue de la Vierge. On les installe, et pendant 4 jours plus, de nouvelles, plus de bruit. On rentre, les jeunes ont mystérieusement disparus mais une statue de la Vierge est là. Peu après, des guérisons miraculeuses ont lieu. C’est le début de son culte. Elle est représentée avec un lys dans la main, et dans l’autre le petit Jésus portant une croix. Elle est légèrement penchée en avant, ce qui lui vaut le surnom La Geperudeta (La petite Bossue). Cette statue est toujours conservée précieusement dans la basilique et c’est une réplique qui est utilisée pour les processions dans les rues de la ville.

Le premier étage de la basilique est de forme ovale, ça peut paraitre curieux mais ce n’est pas si original que ça à l’époque. En tout cas moi, j’étais surpris 🙂

En 1701 on y ajoute un grand dôme et l’artiste Palomino est chargé de peindre une magnifique fresque.

C’est vraiment un très bel édifice à visiter et l’entrée est gratuite 🙂
Plus d’infos sur ce site.

La basilique est reliée à la cathédrale par une arche en pierre qui date de 1660. Elle permettait d’accéder à un espace public, Obra Nova. Il permettait d’avoir meilleure vue sur les processions ayant lieu sur la place de la Vierge. Cet espace était aménagé sous un toit qui a été retiré au XXe siècle pour ne laisser que des colonnades.

La Cathédrale Sainte-Marie de Valence

L’entrée pour visiter la cathédrale Sainte-Marie ne se fait pas au niveau de l’ancienne porte des Apôtres, mais au niveau de la porte de Fer (son surnom à cause de sa clôture en fer) juste un peu plus loin, sur la place de la Reine. Cette entrée monumentale mesure 36m de haut. Elle est dans un style baroque italien assez inédit. Son emplacement et son orientation peut paraître un peu étrange. En fait, lors de sa construction en 1703, elle était orientée pour être visible depuis une rue étroite (la rue de Saragosse qui a disparue depuis). La place de la reine n’existait pas encore.

Pour pénétrer dans la cathédrale, il faudra surement s’armer d’un peu de patience, car il est fort probable qu’il y aura la queue devant (et il n’y pas d’ombre pour se mettre à l’abri du soleil implacable). Je vous conseille donc de venir ici dès l’ouverture. L’entrée est à 9eur avec un audioguide, et 2.5eur pour accéder à la tour.
Plus de détails sur le site officiel ici.

On est un peu surpris au tout début en ne la trouvant pas très impressionnante à l’intérieur : nef basse, pas de grands vitraux, etc … Cela s’explique pour la raison suivante : Il fallait faire vite. Après la prise de Valence par les chrétiens, l’Église voulait montrer que la ville était sienne et il fallait donc rapidement construire une cathédrale. En 1262, les travaux commencent et elle est construite (comme à beaucoup d’autres endroits en Espagne) sur l’ancien emplacement de la mosquée (qui était sur un ancien temple romain, on recycle!). Sa construction est financée par la bourgeoisie locale, ce n’est pas l’œuvre somptueuse d’un monarque, ce qui explique qu’elle parait « simple ».

Au fil des siècles, elle sera profondément transformée, c’est pour ça qu’elle mélange de nombreux styles : gothique valencien, néo-classicisme, baroque et renaissance. Pendant la guerre civile espagnole, la cathédrale est incendiée et subit d’importants dégâts mais elle garde toujours des reliques importantes.

La principale relique se trouve juste à droite à l’entrée, dans une chapelle dédiée, c’est tout simplement le Saint Graal ! 🙂 La chapelle du Saint Calice était à l’origine extérieure à la cathédrale mais en 1496 on construit un couloir pour l’intégrer. Depuis 1916, elle est uniquement dédiée à la sainte relique. Un grand retable gothique en albâtre renferme en son cœur la fameuse coupe.

Quelques précisions concernant le Saint Calice et le Graal 🙂 Le Saint Calice, c’est la coupe utilisée par Jésus lors de la Cène où il partage le pain et le vin avec les apôtres, la veille d’être livré aux romains puis crucifié. Ce serait aussi cette même coupe qui aurait été utilisée par Joseph d’Arimathie pour recueillir des gouttes du sang du Christ sur la croix. Le Graal, c’est un objet mythique qui apparait dans la littérature du XIIe siècle autour de la légende du Roi Arthur et des chevaliers de la table ronde. On a fini par assimiler le Saint Graal au Saint Calice. Et ce fameux Saint Calice, il en existe plusieurs! En effet, tout le monde veut revendiquer la possession de la fameuse relique, pour la gloire et attirer les fidèles et les pèlerins!

Maintenant, intéressons nous au Saint Calice de Valence 🙂 Selon la tradition, les papes conservent le Saint Calice à Rome depuis Saint Pierre. En 258, le pape Sixte II, juste avant d’être exécuté, confie la relique à Saint Laurent. Ce dernier sera lui aussi exécuté, mais comme il est d’origine espagnole (de Huesca), il fait expédier le précieux objet en Espagne. Il est alors conservé dans la cathédrale de Huesca. Puis c’est la conquête de l’Espagne par les musulmans. Le Saint Calice va être caché pendant des siècles dans différents lieux du sud des Pyrénées. En 1399, il est transféré à Saragosse, puis à la résidence du roi à d’Aragon à Barcelone en 1410. Enfin, en 1416, il arrive au Palais du roi à Valence, puis dans la cathédrale. Ouf, c’est la fin de son voyage! …

Mais son aventure continue! Pendant la guerre avec Napoléon et après, pendant la guerre d’indépendance espagnole, il est mis à l’abri à Ibiza puis à Majorque avant de revenir à Valence. Enfin, pendant la guerre civile espagnole, il est caché en ville pendant 3 ans par une paroissienne pour éviter qu’il ne soit détruit par les républicains qui saccagent tous les édifices religieux. Et alors, est-ce qu’il s’agit du véritable Saint Calice ? Mystère! Parmi les autres exemplaires les plus connus : le Calice de Jérusalem à la basilique de Léon, le « Sacro Catino » de la cathédrale de Gênes, le Vase de la basilique Sainte-Sophie de Constantinople rapporté ensuite à la cathédrale de Troyes (mais qui disparut pendant la révolution française), Calice d’Antioche conservé dans un musée à New-York. Faites votre choix 😉

L’autre précieuse relique de la Cathédrale de Valence, c’est le bras de Saint Vincent. C’est le fameux saint patron des vignerons. C’est un chrétien mort en martyr à Saragosse en l’an 304. Malgré tous les supplices subis, sont corps aurait survécut : chair déchirée à vif, os rompus, brulé, donné à manger aux bêtes sauvages puis enfin jeté dans la mer avec une meule autour du cou. Le corps revient miraculeusement sur la plage. Il est découpé en morceaux par les chrétiens pour en disperser les reliques à travers l’Europe.

On peut voir son bras gauche miraculeusement préservé. Une analyse scientifique à prouvé qu’il appartenait à un homme vivant à cette époque. La relique est conservée dans la cathédrale depuis 1970.

L’autre trésor de la cathédrale, c’est son architecture quand on approche de l’autel.

Le cimborrio, au centre de l’édifice, est vraiment magnifique. Cette grande tour-lanterne est de forme octogonale et c’est un véritable puits de lumière qui descend du ciel. Elle s’élève à plus de 40m de haut, toute en légèreté et en finesse. C’est vraiment beau!

Au plafond de l’autel, on peut voir des très belles peintures colorées représentant des anges qui jouent des instruments de musique. Ces peintures qui datent de 1474 ont été cachées pendant des siècles par une voûte baroque installée en 1682. C’est seulement en 2004, pendant des travaux de restauration qu’on les a redécouvertes par hasard! 🙂

En bonus dans la cathédrale, il y a un musée! 🙂

Le musée abrite de nombreux objets, dont 90 œuvres de peintures (parmi elles on peut retrouver des toiles de Goya).

Entre les nombreux objets sacrés, les peintures, les sculptures, les restes d’anciennes sépultures, les anciens manuscrits, etc … vous aurez de quoi vous occuper! J’ai personnellement trouvé ce musée très riche et agréable à visiter.

Enfin, il faut visiter le clocher de la tour du Miguelete ou El Micalet. C’est le point culminant de la cathédrale à 70m de hauteur. Sa construction commence en 1381 et se termine en 1425. Son nom lui vient de la grande cloche qui sonne les heures, et qui a été bénie le jour de la Saint Miguel.

On arrive au sommet (à côté de la grande cloche) après avoir gravi 203 marches dans un escalier en colimaçon très étroit. D’ici, on a un panorama sur la ville et la région autour. C’est sympa certes, mais je trouve que Valence, vu d’en haut, c’est pas super joli 🙂

Continuons la découverte de Valence pour voir si la ville est plus jolie vue d’en bas 😉

La Place de la Reine

En face de la porte d’entrée de la Cathédrale, il y a la grande Place de la Reine. Dès 1835, des anciennes maisons du quartiers sont rasées et des rues disparaissent pour permettre l’aménagement d’une place. Les travaux continuent petit à petit sans qu’on sache trop quoi en faire. Par exemple l’église Sainte Catalina et son grand clocher devaient être détruits aussi! Finalement la place (et son parking souterrain) est inaugurée en 1970.

Ces derniers temps elle a été rénovée et elle à nouveau à disposition de la population depuis 2022 (quelques semaines après mon passage, du coup j’avais encore droit à la place en travaux).

Depuis la place, j’ai particulièrement aimé cette jolie rue Sant Vicent Màrtir qui part vers le sud de la ville.

Plein de charme 🙂

La Plaza Redonda

Le long de cette rue sur la droite, il y a un passage à prendre, la « Carrer dels Drets ». Il débouche sur la Plaza Redonda, la célèbre place ronde de Valence. Elle est créée en 1837 avec comme surnom « El Clot » (Le Trou).

Cette place est une cour intérieur de 37m de diamètre entourée d’immeubles d’habitations. Au rez-de-chaussé, on retrouve des boutiques à souvenirs et quelques bars à tapas. Au centre trône une petite fontaine. Cette petite place insolite mérite un petit détour 🙂

La Loge de la Soie

Ce bâtiment historique qui ressemble à un petit château fort, c’est la Loge de la Soie. Il est construit en 1548 pendant l’age d’or de Valence et il représente la puissance économique de la cité à l’époque. Ce monument gothique civil est composé de 4 parties : la cour des orangers, la Salle des colonnes, la Salle du Consulat de la Mer, et la Tour (qui servait de prison pour les mauvais payeurs).

N’hésitez pas à le visiter, 2€ l’entrée ou gratuit le dimanche et les jours fériés.

On pénètre tout d’abord dans la cour des orangers. C’est un peu idiot, mais je suis toujours surpris de voir des orangers dans une ville 🙂 Et des orangers à Valence, il y en a dans toutes les rues! C’est d’ailleurs vraiment tentant d’y gouter mais en fait cette espèce d’orange est très amère et non-comestible.

La salle des colonnes est impressionnante avec ses fines colonnes torsadées de 17m de haut! Les riches marchands se réunissaient dans cette salle autour d’une grande table des changes pour y réaliser les opérations financières de l’époque. Tout le long des mur en hauteur, sur une frise il y a écrit en lettres d’or : « Maison illustre, j’ai été construite en quinze ans. Compatriotes, vérifiez et voyez combien est bon le commerce qui n’utilise pas la fraude en parole, qui promet à son prochain et ne faute pas, qui ne prête pas son argent avec usure. Le marchant qui vit de cette manière débordera de richesses et jouira, enfin, de la vie éternelle. ». En tant que « bons chrétiens » , les marchands ne devaient pas pratiquer l’usure, qui était réservé aux juifs.

Plus haut, on rejoint la Salle du Consulat de la Mer. C’est ici qu’on traitait les affaires maritimes et commerciales. Ce fut le premier tribunal de commerce créé en Espagne.

On notera le superbe plafond en caisson tout en dorures 🙂

Le Marché Central de Valence

Juste en face de la Loge de la Soie, il y a le grand marché central de Valence (Mercat Central). Ce grand édifice métallique dans le style art-nouveau a été inauguré en 1928. Attention, il n’est ouvert que du lundi au samedi, de 7h30 à 15h00. Alors évidemment, en arrivant devant un dimanche matin (ou un jour férié), ça marche moins bien haha. Sinon, quand c’est ouvert, c’est le plus grand marché de produits frais d’Europe. Sur plus de 8.000m² et 1200 stands, vous avez tout ce qui plaira aux fans de gastronomie. Bref, c’est une étape inoubliable et mémorable si vous avez faim! Au passage, sachez que Valence est célèbre pour sa paella, je dis ça je dis rien 😉
Plus de détails ici.

Juste à côté du marché, il y a l’Église Saint-Jean du Marché (Església de Sant Joan del Mercat). Cette église gothique a elle aussi été construite sur l’emplacement d’une ancienne mosquée. En 1936 pendant la guerre civile espagnole, elle a été ravagée par les flammes. A l’intérieur, la voute conserve des fresques de Palomino (celui qui a peint le dôme de la Basilique).

Ah oui, petit détail : tout comme le marché central, cette église est fermée le dimanche …

Le Musée national de la céramique

Un autre bâtiment à l’architecture remarquable à Valence, c’est le Musée National de la Céramique (Museu Nacional de Ceràmica i de les Arts). On le trouve sur la rue del Poeta Querol. Il s’agissait à l’origine du Palais du Marquis de Dos Agua. Cette grande demeure appartenait à une des plus riches familles de la cité et pendant des siècle elle était synonyme d’opulence. Ce palais est célèbre pour sa façade en rococo avec ses sculptures.

Il appartient à l’état depuis 1949 et en 1954 on y installe le musée de la Céramique. Si cette thématique vous intéresse et que vous souhaitez le visiter, plus de détails ici.

La Plaça de l’Ajuntament

On quitte maintenant le Valence historique et traditionnel pour arriver dans le Valence plus moderne. La grande Plaça de l’Ajuntament, c’est la place de l’hôtel de ville, la plus grande place de Valence. Elle occupe l’emplacement d’un ancien couvent détruit en 1881. On y retrouve les édifices construit par la ville de Valence pour en faire le cœur administratif et commercial de la cité au début du XXe siècle. Par exemple, il y a le bâtiment du siège de la Poste construit en 1923 avec son étrange tour métallique. Si c’est ouvert, rentrez à l’intérieur car il y a une magnifique grande verrière à découvrir!

Si en vous promenant sur la place vous voyez cette étrange plaque au sol, c’est que vous êtes à l’endroit où a été créé en 1919 le Valencia CF (le club de foot de la ville), voilà, vous pouvez être fier de vous haha 🙂 Et d’ailleurs si le club remporte une grande victoire, les supporters viendront la célébrer sur cette place.

Si vous êtes à Valence du 15 au 19 mars vous tomberez en plein durant la période des fallas. C’est une grande fête populaire avec des défilés de chars (qu’on brûle à la fin). La grande place devient alors chaque midi l’endroit où se fait la mascletà. Un « spectacle » ou on fait exploser des énormes pétards (et vos tympans avec!). La ville se met à trembler! D’ailleurs les pétards il y en a tellement qu’on en retrouve même dans les rues au quotidien pour célébrer un baptême ou un mariage. Au début, ça surprend un peu quand on ne s’y attend pas 😉

La place en elle même n’est pas particulièrement jolie, mais les batiments tout autour sont agréables à voir.

Gare de Valence

La place débouche sur la Gare de Valence. La gare Valencia Nord a été inauguré en 1917. Avec son style art nouveau elle est vraiment unique. A l’intérieur on peut retrouver des belles décorations en mosaïque et des exemples de chars et décorations utilisés lors des fallas. Dans un avenir proche il se pourrait qu’elle soit définitivement fermée. Les trains s’arrêteraient alors à la gare Joaquín Sorolla (située à environ 500 m au sud) et la gare actuelle deviendrait un lieu culturel.

Sur le parvis de la gare, on en profite pour gouter un orxata (Horchata de chufa). C’est la boisson traditionnelle de Valence. On trouve des vendeuses un peu partout dans les rues de la ville. C’est une sorte de lait végétal sucré (sans lactose et sans gluten), un peu comme du lait d’amande, mais réalisé à base de souchet, une plante importée sous l’époque musulmane.

Les arènes de Valence (Plaza de toros)

Juste à côté de la gare, il y a un bâtiment qu’on ne peut pas louper. Comme toute ville d’Espagne, Valence possède son arène pour la tauromachie. Sa construction est réalisée en 1859. Ce grand bâtiment en brique mesure 18m de haut et 52m diamètre, et il peut accueillir jusqu’à 13.000 spectateurs.

En plus des corridas, les arènes servent aussi pour des concerts et d’autres évènements culturels.

En continuant plus au sud on arrive dans le quartier de Ensanche et Ruzafa, surnommé le « soho » valencien. C’est le quartier branché au sud de la vieille ville avec tous ses resto cools et ses boutiques de mode.

Maintenant repartons au nord ouest de la ville 🙂

Portal de Quart

Ces anciennes tours imposantes du XVe siècle marquent l’entrée de la ville à l’Ouest. Quand on arrivait de Castille, il fallait passer par cette porte pour pénétrer dans la cité de Valence. La rue mène ensuite directement à la Place de la Vierge. Ces tours faisaient partie des 12 grandes portes d’entrées de la muraille qui protégeait la cité. Il ne reste plus que celle-ci et la porte nord. Les murailles de la ville ont été détruites en 1865 pour donner du travail aux ouvrier au chômage et permettre à la ville de s’élargir.

On peut encore voir les impacts des boulets de canons des armées de Napoléon sur ses pierres. Ces trous servent maintenant de nids pour les perroquets et les perruches du quartier. Pendant deux siècles ces tours ont aussi servi de prison pour femmes. Trois rues plus loin, à l’extérieur de la vielle ville, vous pouvez visiter le Jardin botanique de Valence.

El Barrio del Carmen

Nous sommes maintenant dans le quartier du Carmen. C’est le plus vieux quartier de la ville. Il s’est formé à l’abri des murailles musulmanes. Ses rues étroites sont bordées de cafés, de bars à tapas, et de boutiques. C’est le quartier le plus vivant, et il y a comme un esprit de village très agréable. Pourtant ce quartier a connu pendant une bonne période des immeubles vides et laissés à l’abandon.

Ce quartier est aussi un véritable musée à ciel ouvert pour le street-art 🙂

La rue Calle canete en est sans doute le plus bel exemple. Cette petite ruelle en cul-de-sac est couverte de fresques colorées. Elles datent principalement de 2015 et sont les réalisations des artistes Toni Espinar avec DYOX, Disneylexya, Demia Concept & PALS pour dénoncer la corruption du gouvernement à l’époque.

Au bout de la rue, il y a une autre curiosité : la maison natale de Gaspar de Bono. C’est un chrétien mort en 1604 qui a été béatifié par l’Église en 1786. Dans la maison il y a un autel avec sa statue qu’on peut voir à travers la grille d’une porte. En appuyant sur un bouton-sonnette, l’autel s’éclaire. La tradition veut qu’on vient le voir qu’on est enceinte ou si on a des problèmes d’os.

Il faut vraiment se perdre dans le labyrinthe des petites ruelles pour s’imprégner de l’ambiance locale et découvrir les innombrables graffitis 🙂

Ne loupez pas aussi les œuvres de la rue Carrer de Moret.

Une autre curiosité du quartier, c’est la Casa dels Gats 🙂 Cette petite maison pour chat a été sculptée en 2004 par Alfonso Yuste Navarro. Sur la mini fontaine de la mini maison, il y a une inscription qui fait référence aux « quatre chats » de Valence.

Cette inscription fait référence à la conquête de Valence par le Cid en 1094. Pour lui les chats étaient des créatures diaboliques et ils portaient malheur. Il ordonna donc que tous les chats de la ville soient tués. Mais selon la légende, quatre chats ont survécus malgré tout.

Ce chouette quartier bohème se fini sur la jolie petite Place des Carmes.

On y trouve l’église Santissima Creu avec sa très belle façade baroque.

Les Tours Serranos

Les Tours Serranos sont les anciennes portes fortifiées de la ville qui gardaient l’entrée du Nord, directement sur les rives de la Turia. Son nom vient des habitants de la région de Serranos qui étaient la majorité des personnes passant par cette porte. Sa construction est achevée en 1398. Elles serviront de prison pour les nobles jusqu’en 1888. Les tours n’ont jamais eu à subir d’affrontement c’est pourquoi elles sont très bien conservées.

Les tours de 33m de haut peuvent se visiter pour 2€ l’entrée (gratuit le dimanche). Après avoir gravi toutes les grandes marches, vous aurez une très belle vue sur la vieille ville d’un côté, et de l’autre, le fleuve Turia et le Valence plus moderne.

C’est un des monument les plus visités de la ville, même si dans le monument il n’y a absolument rien à voir 🙂 Ces tours servent aussi d’arc de triomphe. C’est depuis cet endroit par exemple qu’est donné chaque année le point de départ des fêtes des Fallas.

Jardins del Real

Je vous conseille de traverser le pont et partir sur la droite pour découvrir les magnifiques Jardins del Real (ou Viveros). Ces grands jardins ont été créés par les arabes au XIe siècle pour la résidence d’été du roi musulman Abd al-Aziz. Le nom de ce petit palais, un Rahal, sera plus tard déformé en Real (sans lien avec le roi). Pourtant, quand la ville revient aux mains des chrétiens, c’est le roi d’Aragon qui décide d’agrandir cette résidence d’été et d’en faire un grand palais d’été avec une façade de plus de 200m de long! Ce palais est surnommé « le palais aux 300 clés » pour en souligner sa grandeur. En 1810, alors que les troupes de Napoleon approchent, la ville décide de détruire ce palais pour éviter que les français l’utilisent comme point stratégique pour bombarder la ville. Pas de bol, les français attaqueront la ville par l’ouest. Les ruines et les gravas du palais forment maintenant une petite colline dans le parc. Les jardins deviennent ensuite une pépinière municipale (viveros) et ils sont ouverts au public à partir de 1912.

C’est un véritable havre de paix et de verdure dans la ville. Ces jardins ont à la fois une valeur historique, culturelle, écologique et paysagère, en plus de la grande variété botanique.

Le poumon vert de Valencia s’étend sur plus de 170.000m² avec 2769 spécimens et 167 espèces botaniques différentes. Vous pourrez profiter de la fraicheur des fontaines, vous allonger sur du beau gazon à l’ombre d’arbres centenaires, visiter une grande roseraie et le musée des sciences naturelles. Bref, un vrai bel endroit où se relaxer!

Chaque été, début juillet, le jardin accueille aussi un festival de musique et de concerts en plein air, les concerts de Viveros 🙂 (la programmation ici).

El Barrio Xerea

En revenant sur la vieille ville, on rentre maintenant dans la quartier de Xerea. Ici se trouve la plus vieille église de Valence dans la rue Calle Trinquete de Caballeros. C’est l’église de San Juan del Hospital. Elle est construite en 1261 suite à la reconquête chrétienne et fut le prieuré des Chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem.

Sur la même place, une autre église se dresse, l’église Saint-Thomas et Saint-Philippe (Neri Sant Tomàs i Sant Felip Neri) qui elle date du XVIIIe siècle.

Jardin de la Glorieta

Non loin de là il y a un petit parc qui mérite la visite, c’est le Jardin de la Glorieta. On y trouve de l’ombre, c’est ça c’est déjà pas mal croyez-moi. Mais l’ombre d’arbres immenses, des énormes ficus centenaires avec leurs racines gargantuesques.

Le quartier s’achève sur une grande place circulaire avec au centre la Porta del Mar. Elle date de 1944 est sert de monument aux mort pour la guerre civile espagnole. C’est aussi une reproduction de l’ancienne Puerta del Real qui a disparut avec les murailles de la ville en 1865.

Hop, on retourne dans le lit du fleuve 🙂

Les Jardins du Turia

La ville de Valence est traversée par le fleuve Túria, qui a été détourné dans les années 1960. En effet, durant la Grande inondation de Valence de 1957, la ville est submergée, il y a d’importants dégâts et 80 victimes. Un nouveau canal est alors construit pour dévier les eaux du fleuve vers le sud de la ville. Il est généralement à sec car surtout utile dans les (rares) périodes d’inondations. La majorité de l’eau du fleuve est utilisée en amont pour irriguer la Horta (des grands champs de cultures au nord de la ville avec un vaste et complexe système d’irrigation débuté à l’époque romaine). L’ancien lit du fleuve Turia est aujourd’hui reconverti en espaces verts, les jardins du Turia. Ils sont inaugurés en 1986.

Cette grande promenade verte s’étend sur plus de 110 hectares et passent sous 18 ponts datant de différentes époques.

Cette grande promenade verte est vraiment agréable. On y trouve de nombreuses installations sportives, des beaux parcs et jardins, des grandes pelouses pour pique-niquer. Le tout loin des voitures et de l’agitation de la ville.

On peut ainsi déambuler au vert jusqu’à la Cité des Arts et des Sciences et plus loin la plage 🙂

La Cité des arts et des sciences

Ce grand espace culturel et futuriste est emblématique de Valence. Il a été inauguré en 1998, et son dernier élément date de 2009. Il s’étend sur 350.000m² à l’emplacement de l’ancienne embouchure de la Turia. On y trouve des grands jardins, des bassins, et des batiments futuristes au look incroyable. Le plus connu est sans doute l’Hemisferic. C’est un grand cinéma numérique 3D en forme d’œil qui mesure 100m de long.

Il est entouré d’un grand bassin où on peut louer des barques transparentes pour naviguer … dans 30 cm d’eau. Ça me paraissait complètement ridicule! 🙂

Derrière lui, on trouve le Musée des sciences Príncipe Felipe. Son architecture est sensée faire penser à un grand squelette de dinosaure de 250m de long. A l’intérieur, c’est un musée interactif de la science. On peut tester tout un tas de phénomènes physiques. La devise du lieu est d’ailleurs « Interdit de ne pas toucher, de ne pas penser, de ne pas sentir « . Le rez-de-chaussé est accessible gratuitement, c’est sympa, mais tout de même plutôt destiné aux enfants.

Un autre bâtiment futuriste et improbable c’est le Palais des Arts Reina-Sofía ou l’Opéra de Valence. Il ressemble à un colossal coquillage blanc de 75m de haut. Il abrite plusieurs grandes salles pour assister à des opéras ou des concerts.

On peut aussi visiter gratuitement l’Umbracle. C’est un jardin sous forme de promenade de palmiers, et représentant la végétation de la région de Valence. Il s’étend sous des arches de 18m de haut.

On en fait vite le tour, mais il est incontestablement agréable et photogénique!

Vous pouvez aussi découvrir l’Oceanogràfic. C’est le plus grand aquarium d’Europe! Plus d’infos pour préparer votre visite ici.

On trouve ensuite l’Agora, qui ressemble à un nénuphar géant de 80m de haut. C’est une salle couverte pouvant accueillir 6.000 spectateurs pour les grands concerts ou les évènements sportifs. Enfin la Cité des Arts et des Sciences se termine par le Pont de l’Assut de l’Or (ou Pont de la Serradora) qui ressemble à une harpe géante. Avec ses 123m de haut, c’est le plus haut monument de Valence.

En continuant plus loin, on arrive sur le port de Valence, le premier port de marchandises en Espagne. Il y a aussi le quartier de la Marina avec ses plages ainsi que le quartier du Cabañal avec ses maisons colorées. Malheureusement je n’ai pas eu l’occasion de les visiter encore. Ce sera j’espère pour très bientôt 😉

Road trip en Croatie : à la découverte de Zagreb!

Découvrir Zagreb lors d’un voyage en Croatie, ce n’est peut-être pas le premier réflexe qu’on peut avoir. On a tendance à des villes touristiques connues Dubrovnik et Split et ne pas trop s’éloigner de la côte de la mer Adriatique. Zagreb reste isolée, loin la-bas dans les terres. Et j’aurais sans doute fait la même chose. Mais la construction de mon road-trip partant de Zadar (Croatie) pour remonter le long de la côte, puis vadrouiller en Slovénie, m’obligeait à revenir en Croatie pour rendre la voiture de location. Retourner à Zadar était beaucoup trop long, et le prix du billet d’avion retour n’était pas très avantageux. Finalement, rendre la voiture à Zagreb (en payant un supplément) avait l’avantage d’être toujours plus économique grâce au prix du billet d’avion retour. Ça me faisait aussi moins de route et me permettait de découvrir une ville où je ne me serais peut-être pas rendu 🙂 Je ne m’attendais pas à grand chose de Zagreb, et l’arrivée la veille sous la pluie dans la banlieue sud ne m’enchantait pas trop. Et pourtant, et pourtant, j’ai vraiment aimé cette ville 🙂 La ville est verte, la ville est bien pensée. J’espère qu’à la fin de la lecture cet article vous vous direz « ho et si on allait à Zagreb? », alors hop en route! 😉

La capitale de la Croatie est bâtie entre les rives de la Save et le flanc sud d’un petit massif montagneux, le Medvednica. L’histoire de Zagreb commence en 1094, quand le roi Ladislas décide de créer un nouveau diocèse en réunissant deux petites localités (Gradec et Kaptol) et en bâtissant une cathédrale. Les deux localités prospèrent au fil des siècles malgré les différentes invasions (les huns, les turcs). En 1850, elles sont officiellement réunies sous une même ville : Zagreb. En 1868, Zagreb devient la capitale du royaume de Croatie-Slavonie. En 1880, un tremblement de terre ravage la ville. La reconstruction permet de tout remettre à neuf et de raser les quartiers vétustes. La plus grande ville de Croatie continue ensuite son chemin jusqu’à nos jours (à noter un nouveau tremblement de terre en 2020).

Le bon plan (en tout cas pour moi) pour arriver à Zagreb en voiture et se garer facilement, c’est le parking Paromlinska – Glavni Kolodvor, situé juste derrière la gare. Il est grand, on trouve facilement de la place, et il est pas cher. C’est parti pour une petite journée de balade dans le centre 🙂

La centre de Zagreb se divise en plusieurs quartiers : la Ville Basse (moderne), et les deux quartiers historiques sur les hauteurs qui forment la Ville haute (Gradec et Kaptol). Je vous propose une balade à travers la capitale et qui se fait facilement en une journée. C’est parti, hop en route!

La Ville Basse (Donji Grad)

La ville basse, est la première qu’on découvre en sortant de la gare (ou du parking si vous m’avez suivi). C’est une zone moderne, où les quartiers d’immeubles sont bien dessinés et où les grandes rues se coupent à angle droit.

Devant la gare s’étend le grand parc public Trg Kralja Tomislava, avec pour vous souhaiter la bienvenue, la statue de Tomislav. Ce personnage a unifié le pays et il devient le premier roi de Croatie en l’an 925.

Ce parc se prolonge sur le joli Pavillon des arts de Zagreb (Umjetnički paviljon u Zagrebu) et on voit au loin les pentes verdoyantes du Medvednica. Il faut avouer que la perspective est plutôt réussie! Le pavillon avait été construit pour les célébrations du millénaire à Budapest en 1896. Principalement composé d’une armature en fer, il a été démonté, transporté en train puis reconstruit ici en 1898!

Je quitte temporairement le parc pour suivre sur la gauche la grande rue Jurja Žerjavića. J’arrive devant un beau bâtiment jaune, c’est le Théâtre national croate (Hrvatsko narodno kazalište u Zagrebu). Il est inauguré en 1895 par l’empereur d’Autriche-Hongrie, François-Joseph Ier d’Autriche (pour voir la programmation).

Juste à côté se trouve un bâtiment beaucoup moins classique, c’est l’Académie de musique de Zagreb (Muzička akademija) avec son toit coloré qui s’éclaire la nuit 🙂

Je repars sur la droite pour retourner au grand parc qui se prolonge maintenant dans un très beau jardin bien vert, avec des fontaines, des allées fleuries, des sculptures et des bancs. Bref tout ce qu’il faut pour s’y sentir bien. Cette partie a été aménagée en 1872, et avant il y avait ici … un marché à bétail!

L’été le parc devient une plage, en hiver il y a le marché de Noël. Tout le long de l’année cette place accueille des évènements culturels. Et même quand il n’y a rien, le jardin Zrinjevac, est un très bel endroit où se poser 🙂

Une petite curiosité vous attend au bout du parc. Cette colonne est la plus ancienne station météo du pays (un don d’un amateur de météo fortuné). Elle date de 1884 et elle fonctionne toujours!

A l’autre bout du jardin, on trouve l’Académie croate des Arts et des Sciences (Hrvatska akademija znanosti i umjetnosti).

On arrive tout naturellement sur la plus grande place de la ville, la Place Ban-Jelačić (Trg bana Josipa Jelačića). Il fut Ban de Croatie (une sorte de vice-roi pendant la domination de l’empire d’Autriche) au XIXe siècle. Sa statue à cheval était à l’origine tournée dans l’autre sens, vers le nord, face aux envahisseurs hongrois. En 1991, elle a été retournée vers le sud 🙂

C’est la place où tout le monde se retrouve. Les grands magasins modernes sont dans le quartier. C’est jeune, c’est vivant, et il s’y passe toujours quelque chose. J’ai même eu droit à un défilé de majorettes! 🙂

Les majorettes de Zagreb sont un des symboles de la ville (si si). Depuis leur création il y a 22 ans elles défilent régulièrement les rues de la capitale. Elles sont officiellement reconnues par la municipalité comme un « souvenir vivant de Zagreb » et elles détiennent les clés (symboliques) de la ville. Elles participent régulièrement à des compétitions (de majorettes) et raflent des médailles. Tout le monde les adore. Bref, les majorettes de Zagreb, on ne rigole pas avec ! 😉

La ville haute (Gornji Grad) – Kaptol

On continue la promenade et on commence à grimper. Juste au dessus de cette grande place se trouve LE monument de la ville : la Cathédrale de Zagreb. La première cathédrale qui datait de 1093 a été détruite il y a longtemps par les invasions mongoles. Une nouvelle cathédrale a été construite, et cette fois, on y rajoute des fortifications autour (on est jamais trop prudent!). Pas de chance, ce sera le tremblement de terre de 1880 qui la détruira en partie. Elle est alors restaurée, dans un style néo-gothique. Un nouveau séisme en 2020 abîme la tour sud. Depuis, la cathédrale Saint-Stéphane est en travaux. Pas de date de réouverture pour le moment. Croisez les doigts ou priez!

Sur la jolie place devant la cathédrale, il y a la grande colonne de la Vierge et sa statue dorée entourée d’anges à sa base.

Juste à côté on trouve un endroit très vivant, qui fait le lien entre la ville basse et les deux quartiers de la ville haute, il s’agit du marché Dolac. Depuis 1930, tous les jours, un grand marché se tient ici. Les agriculteurs des villages environnants viennent vendre leur production.

Ne vous attendez pas à un marché traditionnel et touristique. Non, il s’agit juste d’un grand marché pour les habitants. Mais si vous voulez des fruits et légumes, de la bonne charcuterie ou du poisson frais, c’est ici qu’il faut venir 🙂

Quittons maintenant le marché pour remonter la rue Pavla Radića jusqu’à la statue de St George. Cette jolie statue installée ici en 1997 était initialement dans le jardin d’un famille de Zagreb qui en a fait don à la ville.

En contournant cette statue, on rentre dans le quartier de Gradec.

La ville haute (Gornji Grad) – Gradec

Le quartier de Gradec est sans doute le plus intéressant de la ville 🙂

Pour rentrer dans ce quartier on passe la Porte de Pierre (Gate Kamenita vrata). Ce passage datant du XIIIe siècle et un des vestiges des fortifications qui protégeaient la vieille ville haute.

On est surpris de découvrir des dizaines d’habitants venir prier ici. En fait, lors du dernier grand incendie dans le quartier en 1731, la porte a brulée (comme une bonne partie de la ville) mais un portrait de la Vierge au dessus de la porte a miraculeusement résisté aux flammes. En retour, les habitants ont décidé d’ériger une chapelle dans la Porte de Pierre, où on peut continuer à prier la Vierge.

La rue amène tout naturellement sur la place Saint Marc, et au centre se trouve la célèbre Église Saint-Marc de Zagreb (Crkva sv. Marko). Elle date du XIIIe siècle. Sur le toit de l’église, les tuiles de toutes les couleurs posées en 1880 représentent le blason de la ville de Zagreb et le blason de l’unification des royaumes (Croatie, Slavonie, Dalmatie).

Si l’église est toute belle de l’extérieur, je ne sais pas du tout à quoi elle ressemble à l’intérieur. Cette église ne se visite pas. Elle n’est ouverte que pour célébrer la messe, pour les croyants donc, et pas dans un but touristique. Juste à côté (là où il y a les drapeaux), c’est le Parlement de Croatie.

Dans la rue qui fait face à l’église, juste après l’Hôtel de ville de Zagreb et un musée d’art, il y a un autre clocher d’église discrètement coincé dans les habitations. Il s’agit d’une église grecque orthodoxe bien cachée.

Elle date de 1886. Même si l’entrée est protégée par une grille, on peut tout de même admirer la riche décoration intérieure 🙂

En continuant la rue, juste après les musiciens, il y a un autre monument à découvrir, la tour Lotrščak (Kula Lotrščak). Cette tour du XIIIe siècle protégeait la porte sud de Gradec. On y faisait sonner une cloche quand la porte fortifiée allait fermer. Au XIXe siècle, un 4e étage a été rajouté et on y a rajouté un canon.

Pas d’inquiétude, ce canon ne sert qu’à donner l’heure à la ville : tous les jours à midi, il tire 🙂 Ne loupez pas cet évènement insolite, il y a la foule au pied de la tour pour y assister! Vous pouvez monter au sommet pour 3€ (fermé le lundi).

Juste à côté il y le petit square des jésuites (Jezuitski Trg). L’endroit est calme, mais il y a tout de même une statue sacrément cheulou et suggestive! … Ah non, en fait, quand on est du bon côté, ça va 😉

Le monument jouxtant le square, c’est l’église jésuite Sainte Catherine (Crkva sv. Katarina). Elle était malheureusement elle aussi fermée et en rénovation, mais il parait que l’intérieur est vraiment joli! De là, on atteint une grande esplanade ouverte sur la ville.

Ne loupez pas juste en dessous de cette esplanade le Sunken Mural Park. C’est un petit parc où les murs sont recouverts de graffitis en hommages aux inventeurs du pays 🙂

On vient surtout ici pour cette incroyable belle vue sur la cathédrale et le vieux Zagreb!

Le joli clocher avec un bulbe qu’on voit (le plus joli clocher de la ville), c’est celui de l’église Ste Marie. Cette petite église est en revanche quasi invisible depuis la rue, avec une minuscule entrée cachée!

Ensuite, et bien on profite de l’ombre des marronniers sur la promenade Strossmayer 🙂 Les anciens remparts ont été aménagé en 1843 pour offrir aux habitants un lieu agréable où flâner. On profite de la vue sur la ville basse, on croise la statue d’un poète assis sur un banc, les amoureux se donnent rendez-vous, il y a des animations artistiques et musicales. Comme un petit air de Montmartre!

C’est beau, c’est vert, c’est Zagreb.

Juste en dessous de la promenade, il y a le funiculaire de Zagreb (Zagrebačka uspinjača). Le trajet ne fait que 66m de long pour un dénivelé de 30m, c’est un des plus petits funiculaires au monde! 🙂

Il est ouvert en 1890 et fonctionnait à la vapeur. Mais le système n’était pas au point et il était souvent en panne. Plus tard on l’a modernisé avec un moteur électrique. Il y a un départ toutes les 10 minutes, si vous voulez grimper dans ce moyen de transport vraiment pittoresque. Le trajet coute 0,66€ et la montée dure environ une minute. Ce funiculaire est classé comme monument historique!

Pour quitter cette jolie promenade Strossmayer et continuer la visite, vous avez le choix. La porte de pierre, le funiculaire, ou un des nombreux passages de traverse que compte la ville. Ici par exemple à l’ouest il y a le très beau passage Kapucinske stube 🙂

J’ai préféré opter pour les escaliers Zakmardi (Zakmardijeve stube) car ils se finissent dans une improbable et minuscule ruelle étroite couverte de graffitis 🙂

On se retrouve à nouveau dans la rue Pavla Radića. Il faut remonter au numéro 19. A cet endroit, il y a l’entrée (vraiment discrète) du tunnel Grič et ce serait vraiment dommage de passer à côté! C’est une des curiosités de Zagreb à découvrir! Ce tunnel de 350m de long a été construit en 1944 sous la ville haute pour protéger la population des bombardements. Le projet devait être beaucoup plus ambitieux, avec des grandes salles supplémentaires, mais le budget a été revu à la baisse. Finalement il n’y a eu que ce tunnel est-ouest. Il peut contenir jusqu’à 5.000 personnes.

Après la guerre, le tunnel tombe un peu dans l’oubli. Il sert d’entrepôt puis devient le lieu de refuge des sans-abris et des toxicomanes. Bref, c’était pas vraiment le lieu où il fallait se balader. Il a fini par être rénové en 2016 et il est depuis ouvert au public. C’est propre, sécurisé, et éclairé (il est fermé la nuit).

On peut l’utiliser pour passer sous la ville haute (et profiter d’un peu de fraicheur en plein été) et c’est gratuit. J’avais visité un autre tunnel de ce type en Croatie à Pula, ça reste toujours une petite expérience insolite. On sort de ce fameux tunnel à l’autre extrémité, sur la rue Mesnička.

Partons maintenant à la découverte d’un des 17 parc-forêt de Zagreb! Quand je vous dis que cette ville est verte! Le Park šuma Tuškanac se trouve sur les pentes de Medvednica. C’est une grande et belle forêt bien entretenue, avec des nombreuses allées pour se promener, faire du sport, rejoindre le théâtre à ciel ouvert, etc … Et c’est vraiment collé au centre-ville !

Je trouve ça vraiment génial d’avoir ces véritables ilots de verdures à portée de main dans une capitale. Bordant ce parc, il y a le quartier des ambassades.

Retour au quartier Kaptol

Je repique à nouveau vers la ville haute pour rejoindre l’escalier Stube Bartola Felbingera qui permet de rejoindre rapidement le quartier Kaptol. Ce passage est très chouette car il passe au milieu d’une vigne urbaine 🙂

En bas des escaliers, je découvre un refuge pour chats errants. C’est coloré, c’est tout mignon!

On arrive sur la rue Tkalčićeva ulica. Dans cette jolie rue touristique, vous trouverez un grand choix de restaurants, bars et boutiques. Au XIXe siècle, c’était un peu moins charmant. Toutes les maisons de la rue appartenaient à des proxénètes. C’était la rue de la prostitution, des bordels, des maisons closes. Il y a d’ailleurs une petite statue commémorative (Spomenik prostitutki, à moitié cachée par un bar), représentant une prostituée à la fenêtre attendant un client. La statue « sage » de face, l’est un peu moins vu de derrière, vous verrez bien!

Une autre statue dans cette rue, elle aussi coincée entre 2 terrasses de restaurant, c’est celle de Zagorka. Elle n’a rien à voir avec la prostitution (quoique un peu indirectement). Marija Jurić Zagorka était écrivain et une des premières femmes journalistes professionnelles dans cette partie de l’Europe. Elle était aussi une pionnière pour l’évolution des droits des femmes en Croatie. Une grande dame quoi 🙂

Il y a un autre endroit caché à découvrir le long de cette rue. Il faut prendre le petit escalier Stube biskupa Duha. On arrive dans un parc moderne (ouvert en 2001), le Park Opatovina.

Il est connu pour ses nombreux graffitis colorés qui recouvrent tous les murs. Un des plus connus et celui de Gulliver 😉 Un chouette endroit où se poser au calme pour échapper à l’agitation de la rue. L’été ce parc accueille du théâtre en plein air.

Je fini ma journée de balade en suivant un peu au hasard la foule qui semble se diriger vers un endroit de la ville où il y a de l’agitation. Je me demande s’il y a encore les majorettes qui font leur show. Je me retrouve devant le HDLU (Hrvatsko Društvo Likovnih Umjetnika) un grand musée de Zagreb à l’architecture circulaire.

Pas de majorettes donc, mais à la place, une grande manifestation politique (je n’ai pas trop compris le sujet) et les rues peu à peu bloquées par les CRS du coin. C’est un peu une constante quand je visite une capitale, je tombe souvent sur une manifestation. Comme je n’ai pas envie de manger du lacrymogène, je traverse la foule pour continuer ma vadrouille et rejoindre ma voiture.

Tout n’est pas rose à Zagreb. Quand on traverse quelques cours d’immeuble et qu’on s’éloigne un petit peu des belles rues, on a de suite l’impression d’être revenu un siècle en arrière.

Il n’empêche, j’ai vraiment apprécié cette ville. J’aurai aimé aussi avoir le temps de visiter aussi le grand cimetière de Mirogoj.

Toutes les bonnes choses ont une fin! C’est ici que se termine ce grand road trip à travers la Croatie et la Slovénie. J’espère sincèrement que ça vous donnera envie d’aller découvrir tous ces beaux endroits, et d’en voir d’autres! 🙂

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Road trip en Slovénie (Špičnik, Putj) et Croatie (château de Trakoscan et Zagreb)

Je me lève avec une certaine appréhension ce matin car la météo la veille était vraiment mauvaise. Ô joie, il fait soleil ! C’est ma dernière journée en Slovénie 🙁 Alors ni une ni deux, après un petit déjeuner rapidement avalé à la Guesthouse Beno, je prends la voiture direction les vignobles slovènes 🙂

La vallée de la Drave (Podravje) est une des 3 régions viticole du pays. La Slovénie pratiquait la viticulture bien avant l’arrivée des romains. De nos jours, la région cultive toujours cet amour du vin, et il y a des routes à explorer pour découvrir les vignes et participer à des dégustations autour de Maribor, Podpohorje et Slovenske Gorice.

Un petit tour dans les vignes 🙂

Toute cette région est recouverte de collines charmantes et de joyeuse vignes, c’est vraiment mignon!

J’ai entendu parler d’un endroit insolite à Spičnik qui m’intrigue! Dreisiebner dans le GPS, J’y arrive après 30min de route. Je me gare en haut de la colline, au bord des vignes, j’avance entre les petites maisons et … je tombe sur cette borne ! Il faut payer 5 euros pour faire quelques mètres de plus!

En fait, juste après, il y a un point de vue où la route semble former un cœur au milieu des vignes. Ça a l’air joli tout plein, mais payer 5 euros pour une photo, je trouve que c’est franchement abusé! De la vigne a été arrachée pour créer un belvédère. Je comprends que les habitants du coin sentent venir le filon et en profitent pour vouloir gagner un peu d’argent, mais je n’étais personnellement pas prêt à participer à cette arnaque touristique 🙂

Il fut un temps où c’était un chouette endroit pour boire un verre de vin en profitant du belle vue. Depuis, c’est devenu un attrape touriste à fuir. Si malgré tout, vous voulez y aller (après tout hein), je vous partage quand même le site internet de l’endroit : http://dreisiebner.si

Mais ce n’est pas grave, il suffit de rouler un peu dans la région au hasard de la route pour trouver des endroits plus charmants les uns que les autres!

Par exemple, je suis tombé sur ce superbe spot, le point de vue de Luberkogel 🙂

Chose incroyable, à côté de la table à pique-nique installée au point de vue, il y a un petit réfrigérateur avec des petites bouteilles de vin et de l’eau, en libre service! La caisse est à côté, ça fonctionne à la confiance. C’est juste top.

J’étais tranquillement en train de déguster un verre de vin, tout en contemplant le paysage et en méditant sur le sens de la vie (« un verre de vin à 10h du matin, est-ce trop tôt? »), quand tout à coup, la révélation! C’est à ce moment là que je me suis rendu compte que j’avais franchi la frontière sans le savoir, on est en Autriche ici haha 🙂 et je suis en plein sur la fameuse route des vins, la “Südsteirische Weinstraße”. Chaque colline a son vignoble, et tous les 500m vous trouvez une nouvelle maison de vignerons vous proposant des dégustations!

Un peu plus loin, une œuvre d’art illuminera votre journée, c’est « Grösste Weintraube der Welt », une grosse grappe de raisin 🙂

Je suis vraiment tombé sous le charme de cette jolie région! 🙂

J’y aurais bien passé ma journée, mais hélas, ce soir je dois être à Zagreb en Croatie. Je reprends donc la route en sens inverse, et je me dirige vers une ville dont on m’a recommandé la visite.

La jolie ville de Ptuj

La ville de Ptuj a la réputation d’être l’une des plus anciennes cités de Slovénie. Même si on a retrouvé des traces d’habitations datant de l’age de pierre, elle apparait pour la première fois dans l’histoire écrite en l’an 69 quand une légion romaine (Legio XIII Gemina) qui stationnait ici prêta allégeance à l’empereur Vespasien. C’est à Ptuj aussi que né Oreste en 420, le père de Romulus Augustule, le dernier Empereur Romain d’Occident. Puis Ptuj sera pillée et rasée par les huns. Au XIIe siècle, un château fort est construit sur les hauteurs pour protéger cette frontière sud du Saint Empire Romain Germanique. La ville de Ptuj est aussi connu comme centre culturel du folklore slovène. Au printemps, elle accueille le carnaval Kurentovanje. On y voit des Koranti, des personnages traditionnels masqués, couverts de peaux de moutons et de plumes et qui chassent l’hiver.

Il y a un grand parking pas cher au sud de la ville. C’est d’ailleurs depuis ce côté qu’on a cette jolie vue sur Ptuj se reflétant sur la Drave. Il n’y a plus qu’à traverser le pont réservé aux cyclistes et aux piétons et arpenter les vieilles rues de la ville.

Un plan sur place vous indiquera les principaux points d’intérêts.

On trouve aussi à Putj la plus ancienne cave à vin (qui se visite) de Slovénie. Et comme à Ptuj, il y a des gens biens, ils ont créés un festival de la poésie et du vin au mois d’aout 🙂 (le site officiel).

Le clocher de l’église Saint-Georges est un des points de repère de la ville. Ce clocher baroque est séparé de l’église. On peut remarquer qu’il n’a une horloge visible que sur 3 côtés. Le côté face au château n’en a pas. C’était un signe de protestation des citoyens qui ont financés sa construction contre les seigneurs du château qui eux n’avaient pas payé leur part! L’église était fermée lors de mon passage. Le petit jardin autour est intéressant car on découvre des pierres tombales issues de l’ancienne nécropole romaine et enchâssées dans les murs de l’église. En plus du théâtre de la ville, le quartier concentre de nombreux petits restaurants, bars et boutiques. L’ambiance est vraiment agréable 🙂

Le monolithe en marbre qui se dresse devant l’église est un vestige romain appelée le monument d’Orphée. Il date du 2e siècle et était dressé en l’honneur du romain Marcus Valerius Verus qui dirigeait la cité. Il représente une scène du mythe d’Orphée, d’où son nom. Au moyen-âge il était utilisé comme pilori pour les criminels.

Juste à côté, je suis allé manger chez Alex 🙂 C’est un petit resto burger tout simple mais qui est recommandé. Chez Alex Imbiss (Ulica heroja Lacka 4, 2250 Ptuj), on est super bien accueilli, grand sourire, service rapide, bonne musique, petite terrasse sympathique, et une très bonne curry-wurst qui m’a rappelé Berlin haha

J’emprunte ensuite la minuscule ruelle moyenâgeuse Grajska ulica pour me rendre jusqu’au château de Ptuj sur la colline. Il y a une grande terrasse avec une vue panoramique superbe sur la vieille ville.

L’entrée de la partie privée du château et ses musées coute 10 euros. Il y a beaucoup de choses à voir, peintures, sculptures, mobilier, instruments de musique et une grande collection de costumes traditionnels de carnaval. Je n’ai pas fais la visite, mais il parait que c’est chouette 🙂
Plus d’infos sur le site officiel.

Un des autres grands batiments de la ville, c’est le très bel hôtel de ville. Il est dans un style néo-gothique, et on sent la touche germanique présente ici ainsi que dans d’autres quartiers de la ville.

Au premier plan, on voit le monument de St Florian. C’est la seule statue encore visible sur les 8 qui étaient présentes sur la place. Elle date de 1745. Elle a été commandée pour protéger la ville des flammes après plusieurs incendies qui ont ravagé la cité.

Avant de quitter la ville, je passe devant le monastère St Pierre et Paul qui date du XIVe siècle. Il peut se visiter. Il abrite aussi une collection de 5000 vieux manuscrits.

Je ne pensais pas que cette petite ville me laisserait une aussi belle impression 🙂 J’ai vraiment apprécié ses ruelles et l’ambiance générale qui se dégageait. Je vous conseille vraiment de vous arrêter à Putj 😉

Je reprends la route, direction la Croatie! Heureusement la frontière n’est pas très loin… et la mauvaise météo me rattrape …

Château de Trakoscan

Mon premier arrêt pour mon retour en Croatie se trouve à seulement 30min de Ptuj. Il s’agit du château de Traskoscan (Dvor Trakošćan). Il a été construit au XIIIe siècle et servait principalement de point d’observation et de fortification sur la route menant de Putj à la vallée de Benja. Il changera de propriétaires à de nombreuses reprises au fil du temps jusqu’à tomber en ruines. Au milieu du XIXe siècle il est transformé en manoir résidentiel dans un style néogothique par la famille Drakovic. Un parc romantique à l’anglaise est aménagé. En 1953, il devient officiellement un musée et appartient à l’État.

L’entrée coute 7 euros. Il accueille plus de 65.000 visiteurs chaque année. Ce jour là, il n’y avait pas foule, et c’est tant mieux 🙂 Plus d’informations pratiques sur le site officiel.

Il est en théorie interdit de prendre des photos à l’intérieur, mais je crois que mon appareil photo en a réalisé quelques unes à l’insu de mon plein gré, vraiment je m’excuse!

L’intérieur du château est richement garni. Mobilier, peintures, tout est là. Il y a aussi une impressionnante collection d’armes anciennes. De nombreuses explications sont fournies sur l’histoire de la région et des différents propriétaires de la demeure. La visite est globalement agréable et intéressante 🙂

Il manque juste un petit détail pour que soit vraiment le plus beau château de Croatie! Ici, en théorie, il y a un lac dans le parc. En faire le tour à pied et voir le château se refléter dedans, c’est sensé être magnifique!

Sauf que depuis quelques temps le lac n’est plus là! snif snif … En fait il y a des travaux en cours pour le rendre encore plus beau qu’avant. Peut-être que lors de votre visite, le lac sera de retour 😉

En sortant de ma visite, une pluie battante se met à tomber et c’est sous un véritable déluge que j’arrive à Zagreb à un peu plus d’une heure de route. Mes premières impressions sur la capitale de la Croatie sont humides. Je rejoins rapidement mon logement. C’est un petit studio sans âme, dans la banlieue sud, coincé entre barre hlm et centres commerciaux. Depuis le début de ce road-trip entre Croatie et Slovénie, j’ai pratiquement réservé tous mes logements la veille pour le lendemain, voir le jour même. Et j’ai toujours réussi à trouver des offres disponibles et bon marché (en cherchant bien). Mais pour mon arrivée à Zagreb, il n’y avait presque rien de disponible! Ne faites pas la même erreur que moi, pensez à vous y prendre un peu plus en avance. Au moins, je pouvais me garer gratuitement dans la rue, ce qui n’aurait pas été si évident avec un logement dans le centre.

Après quelques emplettes dans la supérette du coin, je m’endors en croisant les doigts pour que la journée de demain soit belle! 🙂

>> la suite du road trip >>

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Road trip en Slovénie : Logarska Dolina, Solcava et Maribor

Pour cette nouvelle journée de road-trip, je me lève plein de bonne humeur, car aujourd’hui je vais voir le plus bel alpage et la plus belle vallée de Slovénie! 🙂 Enfin ça, c’est la théorie. Car mes espoirs sont vite douchés par la météo. Il pleut, il fait froid, le ciel est gris, les nuages sont bas. Les prévisions de la météo slovène pour la journée n’annoncent pas d’éclaircies. Bref, ça commence mal.

Allez, c’est les vacances, alors hop en route quoi!

Velika Planina

Je voulais tout d’abord découvrir Velika Planina. C’est l’alpage le plus connu du pays, perché à 1500m d’altitude. On y accède en téléphérique ou par la route. Ensuite on se promène tranquillement dans LE paysage de carte postale : 150 huttes slovènes traditionnelles en bois, des vaches avec des cloches, des belles vues sur les sommets montagneux tout autour, des fleurs dans les prairies, de la délicieuse nourriture traditionnelle servie avec le sourire et à déguster sur une table en bois en plein air sous le soleil, etc .. Cette visite fait partie des must en Slovénie. Mais vu la météo du jour, c’est peine perdue. Un petit coup d’œil supplémentaire sur les webcams (webcam1 et webcam2) suffit pour confirmer la situation : c’est totalement noyé dans les nuages et la pluie, aucune visibilité 🙁

Si vous avez la chance d’avoir une belle météo n’hésitez pas à inclure cette destination dans votre séjour en Slovénie 🙂 Pour planifier votre visite, plus d’infos sur le site officiel : http://www.velikaplanina.si/

La vallée de Logar

Malgré cette première déconvenue, je tente tout de même la vallée magique. Après une trentaine de kilomètres sur une route montagneuse au milieu des bois, j’arrive à destination : la vallée de Logar (Logarska Dolina). Cette jolie vallée glaciaire obtient le titre de parc naturel en 1987 et fait partie du réseau Natura 2000.

Magie de la photo, le temps d’une légère accalmie sans pluie 🙂

Cette vallée est assez petite, elle ne fait que 7km de long, avec une unique route. Pour aider à la préservation de la nature dans la vallée, il faut payer un droit d’entrée : 7€ pour une voiture. On peut aussi louer des vélos ou parcourir simplement la vallée à pieds le long d’un sentier bien balisé. Tout au bout de la vallée, on se retrouve face à un amphithéâtre naturel et des sommets aux pentes très raides. Il y a aussi deux belles cascades à découvrir : Palenk et surtout Rinka, une chute d’eau fine mais d’une hauteur de 90m.

Je ne sais pas si c’est la météo qui a eu raison de mon humeur, mais en arrivant devant cette vallée, j’ai trouvé que sa réputation était franchement surcotée. En fait je n’ai pas du tout ressenti le besoin et l’envie de pousser plus loin sa découverte. Assez étrange …

En tout cas si la météo est belle, je suis certain qu’on doit mourir d’envie de s’y promener. Alors dans ce cas, plus de détails sur le site officiel ici 🙂

Autre idée randonnée dans le coin : le sommet Velika Zelenica et ses grandes crêtes rocheuses avec des vues magiques, comme à Križevnik.

La route panoramique de Solcava

Cette route pittoresque Solčavsko a la réputation d’être la plus belle route panoramique du pays. Bon à savoir avant de s’y engager : cette petite route fait 20km de long, elle n’est pas totalement goudronnée, et sur certaines portions, on roule lentement. Elle serpente de hameau en hameau, à travers forêts et pentes herbeuses, en offrant des beaux panoramas sur les vallées Logarska Dolina, Olševa et Raduha.

Le point de vue le plus connu est sans doute celui de la ferme Klemenšek. Même avec une météo bien moisie, il faut reconnaitre que c’est joli 🙂

Une vingtaine de points d’intérêts sont répertoriés : panoramas, fermes touristiques, arbre remarquable, source d’eau, grotte, artisanat. Plus de détails sur le site officiel ici.

Ici, le dragon de bois devant la petite église du Saint-Esprit (Sveti Duh) perchée sur son promontoire. Chaque arrêt est accompagné de panneaux expliquant la région à travers la vie d’un petit berger. Il y a souvent des grandes chaises en bois pour se poser tranquillement et profiter de la vue. Enfin ça, c’est quand il fait beau…

C’est avec une certaine frustration, voir déception, que je quitte cette région …

Direction maintenant le nord-est de la Slovénie. On s’éloigne des montagnes. Cette zone est moins touristique, mais allons voir ce qu’on y trouve 🙂

Maribor

Après 2h de route, j’arrive à Maribor. C’est la deuxième plus grande ville de Slovénie après la capitale Ljubljana. Je dois dire que l’arrivée par la sud à travers la grande zone industrielle et ses bouchons, ce n’est pas forcément le plus plaisant. La ville avait une riche industrie et notamment d’usines d’armements. Elle a été copieusement bombardée pendant la seconde guerre mondiale. Il ne reste plus qu’une petite partie historique. Cette zone, le quartier Lent, est située juste après les ponts de la rivière Drave, au nord de la ville. Maribor est connu historiquement comme étant le « château de la Marche », l’endroit qui marquait la frontière entre les mondes germaniques, slaves et magyars. Il reste encore un petit château du moyen-age qui abrite un musée.

Je me gare donc le long de la rivière Drave sur le parking de Lent. Juste à côté je découvre une vieille tour défensive moyenâgeuse proche des anciennes fortifications. Cette tour Vodni Stolp abrite maintenant un caviste au rez-de-chaussée et une salle de concert à l’étage. J’imagine facilement l’ambiance un soir d’été quand tout le monde vient profiter de la vie au bord de la rivière, un verre à la main, en écoutant de la musique.

Pour ma part, je suis à la recherche d’un restaurant. Je choisis le Fudo (Poštna ulica 1, 2000 Maribor – https://www.fudo.si/ ) idéalement situé sur la place principale. Très bonne cuisine avec un service dynamique et aimable. Bon rapport qualité / prix, je recommande fortement 🙂

Je fais trainer le repas en longueur, il pleut toujours dehors. Enfin, une accalmie, je peux retourner me balader dans la ville. Grâce à l’université de Maribor, on sent que la ville est dynamique et jeune 🙂

La curiosité insolite de Maribor, c’est Stara trta, la plus vieille vigne du monde! Concrètement, cette vigne ressemble à ça :

Elle est menée en treille tout le long de la façade d’une maison de deux étages. On a retrouvé des gravures historiques datant de 1657 où on retrouve cette fameuse vigne qui recouvrait déjà toute la pergola d’une autre maison disparue depuis. A cette époque, la vigne avait déjà au moins cent ans! Des études récentes ont montré que ce pieds de vigne aurait été planté en 1550! Son cépage est le Bleu de Franconie. Depuis il continue de fournir des grappes de raisins. Chaque année la vendange permet de produire environ 100 bouteilles de 0,25 litres. Ce vin nommé črnina zametna (noirceur veloutée) est donc particulièrement rare (mais a priori pas incroyablement bon).

Ce joli monument avec la Vierge Marie qui trône au milieu de la place principale, c’est la Colonne de la peste.

Il a été commandé par les bourgeois de la ville en commémoration de l’épidémie de peste qui a frappé Maribor en 1680. Un tiers de la population est morte! Le monument en marbre blanc date de 1743 et remplace celui d’origine construit en 1681.

Je visite aussi la cathédrale de Maribor mais il n’y a pas grand chose d’intéressant à en dire. L’accalmie était de courte durée, la pluie revient, encore plus forte qu’avant!

Foutu pour foutu, je décide de rejoindre mon logement du soir, la Guesthouse Beno (Starše 90, 2205 Starše) à 15km. C’est un petit hôtel tout simple où je passerais la fin de journée à bouquiner tranquillement bien au chaud 🙂 L’hôtel possède aussi un bar-restaurant où j’ai mangé une bonne pizza, accompagnée de bonnes bières, en trinquant avec les locaux, tout en regardant un match de basketball à la TV entre deux équipes dont je n’ai aucun souvenir haha mais c’était chouette! Il me fallait bien ça après cette journée trop grise et pluvieuse à mon gout 😉

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Road trip en Slovénie : randonnée (Preval et col Hajnževo sedlo) et la belle église Jamnik

Je quitte mes charmants hôtes à Križe et je pars plein nord en direction la frontière entre la Slovénie et l’Autriche.

En 15min de route j’arrive devant le tunnel qui marque la frontière. Ce tunnel a une histoire tragique … Il a été creusé par les nazis de 1943 à 1945 en s’appuyant sur une main d’œuvre de 3000 prisonniers politiques majoritairement français. Ils étaient parqués dans deux camps, un côté autrichien (celui de Mauthausen) et un côté Slovène (celui de Loibl pass). Aujourd’hui tout ça parait bien loin, et seul un mémorial un peu plus bas sur la route nous rappel ce douloureux épisode de l’histoire …

Randonnée de Preval

Juste avant le tunnel, il y a un grand parking (gratuit) le long de la route sur la droite. C’est le point de départ de cette première randonnée de la matinée! Il faut traverser la route, longer le petit supermarché Kompass et prendre le sentier qui longe la montagne en direction de Planina Preval. Il faut compter environ 3h aller-retour pour cette randonnée.

La balade est assez facile, il y a peu de dénivelé. Le chemin se parcourt à flanc de montagne. Dès le début après un petit passage en forêt, on marche le long d’impressionnantes falaises. Pas de panique, le sentier est assez large, et dans les quelques passages un peu plus délicats, il y a un câble auquel se tenir 🙂

Une des particularités de cette randonnée, c’est qu’elle passe à travers des tunnels creusés dans la montagne! 🙂 Pas besoin d’équipement particulier, l’éclairage du téléphone suffit et baisser un peu la tête pour éviter une petite bosse. L’anecdote sur ces tunnels, c’est qu’ils ont été creusés pour que le baron Julius Born (un riche industriel allemand) puisse chasser plus facilement en montagne (en 1880). C’est lui d’ailleurs qui a introduit les premiers bouquetins dans la région.

Vous profiterez de très jolies vues sur la vallée 🙂

Puis peu à peu le chemin va s’élargir et sortir de la forêt. Quand vous rencontrez les vaches, c’est que vous êtes arrivés ! 😉

Cette charmante auberge de montagne, c’est Planina Preval, le but de cette randonnée. Vous pouvez vous reposer en admirant les alpes juliennes. C’est aussi (et surtout 😉 ) l’occasion de s’asseoir sur une des tables dehors et déguster des plats slovène traditionnels de montagne.

Les spécialités ici sont surtout la jota (choux et saucisse), Žganci (une sorte de porridge avec de la graisse de porc et mélangé avec du yaourt bulgare, sisi), et le strukli (une pâte farcie au fromage et gratinée au four). Les portions sont généreuses et pas chères! On aime 🙂

Une fois que vous êtes bien rassasiés, vous pouvez repartir par le même chemin pour essayer de digérer un peu haha 😉

Randonnée du col Hajnževo sedlo

Cette deuxième randonnée se trouve littéralement juste en face de la première, de l’autre côté de la vallée! Le point de départ est un peu plus bas sur la route, au parking du camp de concentration de Ljublj et du mémorial.

Le parcours est simple : il y a un seul chemin à suivre et il faut grimper, grimper, grimper en direction du col!

Cette montée m’a vraiment semblé interminable avec deux bonnes heures de marche et un dénivelé assez raide (ou alors tout ça m’a paru difficile à cause de la digestion? 😉 )

Le sentier est sans doute moins agréable que la randonnée précédente certes, mais quand on arrive en vue du refuge, c’est totalement idyllique! Une véritable image de carte postale 🙂 C’est Dom na Planini Korošica et il n’y a personne! Enfin si, il y a le couple de personnes âgées sympathiques qui tiennent le refuge. Ils me font signe de venir manger un peu. Mon estomac étant déjà plein, je dois avec regrets décliner leur offre, snif snif

Je reprends la marche et j’espère vraiment bientôt arriver! Enfin, j’arrive au niveau du col, victoire! C’est la frontière, de l’autre côté, c’est l’Autriche 🙂

Cette vue magique sur cette vallée perdue valait bien quelques efforts! 🙂

De là, vous pouvez atteindre rapidement deux petits sommets, Košutica (1968m) à gauche, et Veliki vrh (2110m) à droite. Alors que j’étais en train de choisir à pile ou face quel sommet allait avoir l’honneur de recevoir ma visite, le vent se lève et j’entends un bruit de tonnerre au loin. Je me retourne et je découvre un gros orage pluvieux côté Slovénie qui se dirige dans ma direction.

Le chemin du retour se fait au pas de course, sous la pluie battante et avec quelques glissades plus ou moins contrôlées. Il y a un peu de frustration de ne pas avoir pu profiter autant que je le souhaitais de ce paysage! Mais quand la nature décide en montagne, il faut accepter 🙂

L’église de Jamnik

Je quitte cette zone orageuse et je pars vers le sud, à une trentaine de kilomètres. Il y a ici une pépite cachée, qui n’est pas facilement visible de la route si on ne fait pas attention. Il s’agit juste de l’église la plus photogénique de Slovénie, l’église de Jamnik 🙂

Il y a un minuscule parking de quelques places pour se garer. S’il est plein, il vaut mieux tenter un peu plus loin dans la forêt. Dans le village, on ne peut pas se garer. Cette église est dédiée aux saints Primož et Felicijan (deux frères martyrs tués par les romains en l’an 300).

En soit, elle n’a rien d’extraordinaire (d’ailleurs elle est fermée, on ne peut même pas la visiter). Elle est d’aspect tout simple et elle est petite. Ce qui fait son charme si particulier, c’est cette crête herbeuse où est perchée, avec la vallée qui s’étend tout autour. C’est juste trop beau 🙂

N’hésitez pas à vous éloigner un peu du parking et grimper dans les champs pour avoir un meilleur point de vue sur l’église.

Bickova Skala

Quelques kilomètres plus loin, il y a encore une pépite cachée à découvrir. Elle se trouve sur les hauteurs du petit village de Dražgoše. Il faut suivre le petit panneau Bičkova skala. Il y a là un petit un éperon rocheux.

Quand on arrive, on y découvre une très belle vue panoramique et une étoile en métal.

Ce lieu commémore la bataille qui a eu lieu ici en janvier 1942 par le peloton Bičko, qui l’a utilisé comme position défensive contre les soldats allemands.

Ici vous ne croiserez pas d’autres touristes, on est loin des sentiers battus!

Dražgoše Spomenik

En prenant la route pour quitter le village, vous passerez devant cet étrange monument : Dražgoše Spomenik.

C’est le monument officiel qui commémore la bataille de l’éperon rocheux en 1942, où 200 slovènes ont combattus pendant plusieurs jours 2500 soldats allemands. Ce mémorial (spomenik) est construit en 1977.

Je reprends ensuite la route vers l’est du pays. Après une heure de route et sous un ciel gris et pluvieux, j’arrive à mon logement Holiday resort GTC 902 (Tirosek 73, 3342 Gornji grad). C’est un hôtel sans prétention perdu en pleine nature. L’accueil est chaleureux (avec cette météo ça faisait plaisir). Une ambiance bar-resto, simple et bon. C’est visiblement aussi le lieu de rendez-vous des cyclistes et motards de la région 🙂 Je ne m’éternise pas sur cette soirée, je suis épuisé, bonne nuit la Slovénie, et à demain pour de nouvelles aventures! 🙂

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