Sur la Côte d’Azur, il y a un petit paradis perché, un jardin unique en son genre, c’est le Jardin Exotique d’Èze. Village de charme, jardin dépaysant, et point de vue imprenable! Tout est réuni pour une belle découverte, alors hop en route 🙂
Direction la Côte d’Azur. Entre Nice et Monaco, il y a un petit village perché : Èze. En plus d’être déjà franchement canon comme village, isolé sur son piton rocheux escarpé, il y a un bonus! Tout au sommet se trouve le Jardin Exotique. On y accède en grimpant les jolies ruelles du villages.
Depuis le XIIe siècle il y avait un petit château au sommet. Les maisons du village se sont construites sous sa protection. En 1706, Louis XIV ordonne la destruction du château. Après la Seconde Guerre mondiale, en 1949, le maire du village décide de donner de l’essor à la commune en transformant les ruines de l’ancienne forteresse médiévale.
À 430m au dessus de la Méditerranée il décide de planter des cactus dans la rocaille. Le jardin est né 🙂
Le jardin est divisé en deux partie. Le côté sud abrite les cactus, les plantes succulentes venues du monde entier. Le côté nord accueille des plantes méditerranéennes ou de régions humides avec des grottes et une cascade.
Le jardin est aussi aménagé avec des parcours thématiques et artistiques. Le résultat est une véritable réussite. On prend un grand plaisir à passer de l’observation des cactus, à celles des statues, et puis on lève les yeux et c’est encore plus beau.
Depuis le jardin on a un des panoramas les plus exceptionnels de la Riviera 🙂 On peut voir jusqu’aux monts de l’Esterel et au golfe de Saint-Tropez.
Le jardin exotique d’Eze a reçu le prix spécial régional du fleurissement et le label jardin remarquable.
Le site n’est pas très grand, et on fait rapidement le tour. On se sent vraiment privilégié de pouvoir se promener dans cet écrin de verdure perché au dessus de la plus belle côte du monde 🙂
Allez, s’il faut donner un petit défaut : il n’y a pas d’abris à l’ombre, alors prenez vos précautions si le soleil tape fort.
Direction le massif du Luberon pour une très belle randonnée dans le Vallon de l’Aigue Brun, au pied des Falaises de Buoux, bien connues des grimpeurs du monde entier.
Le point de départ se trouve à 1.5km au sud du village de Buoux. Dans le virage de la route D113, suivre le panneau « Les Séguins », se garer au parking, enfiler ses chaussures de marche et c’est parti 🙂
Le large sentier longe d’impressionnantes falaises! À un moment, il faut prendre un chemin qui part sur la droite et grimpe dans la forêt. Vous verrez un panneau indiquant le Fort Bruoux. Il est situé sur un éperon rocheux, le site est occupé depuis la nuit des temps. On y accède par un mystérieux escalier caché, creusé dans la pierre! Un fort militaire est construit au XIIIe siècle. Au XVIIe siècle il est rasé par Louis XIV pour qu’il ne serve pas de forteresse aux protestants de la région. Les ruines du fort peuvent se visiter (entrée 6€), mais il vaut mieux se renseigner avant sur le site ici, pour savoir s’il est ouvert.
Après cette visite du fort, il faut continuer de monter en direction de l’Orillon. La pente devient plus douce et le sentier émerge de la végétation. Un extraordinaire panorama s’offre alors, permettant de voir au loin le Mont Ventoux et les Alpes du Sud 🙂
On débouche sur la zone herbeuse du Pelat de Buoux (892m), au carrefour de l’Ourillon.
On part maintenant sur la gauche en direction du Ravin de l’Enfer, mais à la Combe du Maoupas, on part sur la droite en direction du Domaine du Castellas.
Le hameau du Castellas existe depuis 1720, perdu dans les combes du Grand Luberon. Il a été totalement rénové en 2019 pour offrir un hébergement de luxe dans un cadre exceptionnel. Pour réserver une chambre, plus d’infos ici.
Le sentier nous amène maintenant à Sivergues. Ce village est surnommé le village du bout du monde! Une petite route D114 (en cul de sac) permet d’y venir. Il n’y a que 47 habitants. Pas de commerces, ni de bar ou restaurant. Les plus proches sont à Apt. Selon la légende, ce minuscule village aurait été fondé au Ve siècle par six vierges qui y aurait bâties un couvent. D’où le nom « six vierges » = « Sivergues ».
La petite Chapelle St Pierre St Marie date du XIIIe siècle. Au XVe siècle, des familles protestantes sont amenées ici pour « coloniser » ces terres quasiment vierge de toutes présence humaine. Elles finiront par subir la répression sanglante de François 1er en 1540.
Ce village pittoresque est évoqué part d’Henri Bosco dans son roman « Le Trestoulas ». On remarquera aussi les ruelles caladées du village. Une calade, désigne en Provence, une rue en pente pavée de galets venant des rivières ou des pierres sortis des champs aux alentours.
On quitte maintenant ce paisible village du bout du monde pour redescendre dans les gorges de l’Aigue Brun.
La petite rivière coule tranquillement au fond du vallon ombragé.
Le sentier qui descend passe maintenant sous les falaises de Chantebelle. On peut même tenter de suivre un passage étroit au dessus de la rivière, le long d’une corniche dans la falaise.
En plus d’abriter des habitations troglodytiques, les falaises de Buoux sont aussi un haut lieu de l’escalade depuis les années 1980. Les voies d’escalade sur ces falaises de calcaires sont réputées comme les plus belles du Sud-Est de la France.
Elles attirent des grimpeurs de tous horizons. Quelques infos pour les amateurs : 300 voies, roche calcaire gréseux, hauteur 100 m, exposition sud, niveau de difficulté 4 à 8c. (et plus d’infos sur ce site spécialisé).
Avant de rejoindre le parking, sur le bord du sentier, vous pourrez voir d’antiques sarcophages de pierres.
Entre Avignon et Tarascon, il y a un petit massif calcaire qui s’appelle la Montagnette. Cette grande colline recouvre 6000 hectares et culmine à 168m (Rocher de Raous). C’est la frontière naturelle entre la Vallée du Rhône et de la Durance. Elle est principalement recouverte de pins d’Alep (un terrible incendie en a brulé une partie en 2022) et de thym.
Les routes provençales la contournent, pourtant elle cache un bel endroit, isolé dans un vallon sauvage au milieu des pins, des oliviers et des cyprès. C’est l’Abbaye de Frigolet.
L’Abbaye de Frigolet
Son nom vient de ferigoulou, le thym en provençal. Au XIIe siècle une première communauté religieuse s’installe sur le site pour s’éloigner des marais plus bas. Le Pape Adrien IV confirme cette installation en 1155. Plus tard au XIVe siècle, l’abbaye tombe à l’abandon et provoque le départ des chanoines. Ils font leur retour au XVIIe siècle, jusqu’à la Révolution. Après cette période de trouble, l’abbaye devient un collège, où étudiera d’ailleurs le célèbre poète provençale Frédéric Mistral. En 1858, l’abbaye est rachetée par le diocèse et des moines trappistes la font revivre. Mais en 1880, l’état français vote l’expulsion des congrégations. Cette loi a pour but de disperser sur tout le territoire les congrégations religieuses principalement masculines non autorisées, car ils sont soupçonnés de répandre une instruction contre-révolutionnaire. À Frigolet, les moines sont chassés par l’armée et partent se réfugier à l’Abbaye de Leffe en Belgique. C’est seulement en 1923 qu’ils pourront revenir dans leur abbaye. Depuis 2015, l’abbaye est classée aux monuments historiques.
L’abbaye est désormais habitée par les chanoines blancs. À la différence des moines qui vivent reclus et isolés du monde extérieur, les chanoines sont aussi au service des fidèles. Ils donnent des cours de chants grégoriens, accueillent des scouts et les personnes qui souhaitent réaliser une retraite spirituelle dans l’abbaye.
L’Abbaye de Frigolet peut se visiter. Les églises et les extérieurs sont en accès libre tous les jours. Si vous voulez visiter l’intérieur de l’abbaye, c’est uniquement le dimanche (entrée 7€). Plus d’infos ici
Il faut absolument rentrer dans le magasin monastique. Il propose un choix de livres religieux, d’artisanat monastique et provençal, et surtout, les célèbres sirops et liqueurs de Frigolet 🙂 La liqueur (43° d’alcool) est élaborée à partir d’une trentaine de plantes aromatiques et d’épices et de miel. La recette est religieusement tenue secrète. Elle se boit surtout en digestif, mais aussi en apéritif. Et même quelques gouttes dans une tisane. Quand on aime on ne compte pas 😉 Elle est produite dans la distillerie de Chateaurenard à une quinzaine de kilomètres de l’abbaye. En 1883, Joseph Isoard, un distillateur-liquoriste s’intéresse aux liqueurs et élixirs que les chanoines produisent dans l’Abbaye. Il industrialise le process, et hop 🙂 Vous pouvez aussi visiter cette distillerie et découvrir les autres produits proposés. (La Distillerie, 26 Rue Roland Inisan, 13160 Châteaurenard – Plus d’infos ici)
La basilique de l’Immaculée-Conception est consacrée en 1866. De style néo-gothique, elle est magnifique avec ses peintures murales à l’huile qui recouvrent toute la nef 🙂
La Chapelle Notre-Dame du Bon Remède abrite la Vierge de l’Abbaye de Frigolet.
Depuis l’abbaye on peut se promener dans ce joli paysage, suivre les sentiers et rejoindre les différents points de vue.
Vous pouvez aussi faire une pause gourmande au restaurant La Treille, juste à côté de l’Abbaye, et gouter leur fameux moelleux châtaigne avec une bière artisanale de l’abbaye (l’ambrée, miam) en terrasse 🙂
Barbentane
Le village de Barbentane est situé sur le versant nord de la Montagnette. Le village est dominé par la Tour Anglica. Elle est construite en 1365 à la demande de l’évêque Anglic de Grimoard (le frère du pape Urbain V à Avignon). Cette tour fortifiée de 28m de haut, était le donjon du petit château. Elle permettait de surveiller la vallée et protéger Barbentane si des ennemis approchaient. Ce serait au sommet de cette tour que le célèbre cartographe Cassini aurait commencé à dessiner les cartes de France au XVIIIe siècle.
À Barbentane, vous pourrez aussi visiter la résidence des Marquis de Barbentane, surnommé le « Petit Trianon du Soleil » ainsi que le vieux Moulin de Bretoule.
À proximité, vous pouvez aussi faire un tour à l’ancienne Carrière de Boulbon, qui est parfois utilisée comme scène de spectacle lors du Festival d’Avignon.
Ah Avignon! La fameuse Cité des Papes, la ville d’exception avec son célèbre pont, la ville du plus grand festival de théâtre du monde! Partons à la découverte de cette cité, hop en route 🙂
Avignon est située dans le Vaucluse, là où le Rhône rejoint la Durance. C’est aussi le pays du mistral, ce vent froid et sec qui vient du nord. Il souffle souvent à 100km/h, un bon tiers de l’année. es crues du rhone! On vous dira peut être qu’il ne faut pas dire « à Avignon » mais « en Avignon ». L’explication est la suivante : on va à Avignon (la ville), mais en Avignon si on parle de l’ancien domaine pontifical (comme on dit « en Allemagne »). Donc de nos jours, il faut dire « à Avignon » 😉 Quand on découvre Avignon, on est immédiatement attiré par le Rocher des Doms, le Palais des Papes et le fameux Pont d’Avignon. C’est principalement la ville intra-muros qu’on vient visiter, le quartier Avignon-Centre, à l’abri derrière ses murailles. C’est d’ailleurs une des seules villes françaises avec tous ses remparts. 4300m de murailles du XIV siècle entourent la ville. Au moyen-age, les remparts étaient plus hauts et imposants, car depuis les douves ont été comblées.
Un peu d’histoire
La ville est fondée il y a bien longtemps par la tribu celte des Cavares. Ils s’associent ensuite à la cité phocéenne de Massalia (Marseille, à visiter ici ;-)) puis aux romains lors de la conquête de la Gaulle. C’est à cette époque que sera construit un premier pont en bois permettant de franchir le Rhône. Les siècles passent avec les invasions barbares, le conquête des musulmans, la reconquête des Francs. La cité d’Avignon se retrouve alors à la frontière du Saint-Empire romain germanique et du royaume de France. Elle est l’unique point de passage permettant de franchir le Rhône en Provence. Puis pendant plus d’un siècle, les papes vivent à Avignon et elle devient donc un état pontifical! Après leur retour à Rome, elle traverse les guerres de Provence jusqu’à la Révolution. Elle fait à présent partie intégrante de la France, elle se développe hors de ses murailles. L’économie se développe (elle accueille la plus grande zone commerciale d’Europe), la ville restaure ses monuments, le Festival d’Avignon lui donne une notoriété supplémentaire. C’est maintenant la 6e destination touristique de France avec plus de 4 millions de visiteurs par an.
Le Pont d’Avignon (Pont Saint-Bénézet)
Le Pont d’Avignon est mondialement connu grâce à la chanson. Alors, est-ce qu’on y danse, on y danse? 😉 Le pont d’Avignon, il n’en reste que 4 arches. Son histoire remonte au XIIe siècle. Selon la légende, un jeune berger nommé Bénézet entend un jour une voix divine qui lui ordonne de construire un pont sur le Rhône. Il se rend à Avignon, rencontre l’évêque et lui explique son projet avec tellement de ferveur qu’il finit par accepter. Tout le monde ou presque le prend pour un fou. Nous sommes en 1177, il n’a que 12 ans! Toujours selon la légende, la pose de la première pierre est miraculeuse. Il porte seul une énorme pierre que 30 hommes ne pouvaient pas bouger. Il va parcourir toute la région pour récolter des fonds pour la construction du pont. Il meut à 19 ans en 1184 et ne verra jamais le pont fini. Ses compagnons continuent son œuvre et créent l’ordre religieux des Frères Pontifes. En 1185, le pont est fini!
Le pont fait 447m de long et repose sur 22 arches de pierres. Il s’appuie sur les fondations de l’antique pont romain. Il ne fait que 4m de large et ne permet pas à deux charrettes de se croiser. C’est LE seul point de passage pour traverser le Rhône entre Lyon et la Méditerranée! Il devient très rentable pour la cité grâce à son droit de péage. Malheureusement, le fleuve est son pire ennemi. Le lit du Rhône se modifie, et surtout des terribles crues détruisent régulièrement des arches. En 1669, le pont est tellement endommagé qu’on renonce à le réparer …
Jusqu’en 1819, la traversée du Rhône à Avignon se fera uniquement par le bac! On construit alors un nouveau pont en bois, mais il est fragile et gêne la navigation sur le fleuve. Finalement un grand pont suspendu à haubans est construit en 1843. Il sera détruit et remplacé en 1961 par le Pont Daladier. Enfin en 1975 on construit le Pont de l’Europe.
Le bout de pont d’Avignon (et sa chapelle Saint-Nicolas) peut se visiter (5€ avec un audioguide).
Pour la petite histoire, la fameuse chanson « Sur le pont d’Avignon » remonterait au XVe siècle. Dans les premières versions, les paroles disaient qu’on dansait SOUS le pont (sur les berges quoi) car avec 4m de large, il n’y avait pas vraiment la place de faire une véritable danse provençale 🙂
Le Palais des Papes
Collé au rocher des Doms, le Palais des Papes se voit de loin. C’est un des plus grands ensemble de construction gothique du moyen age au monde! C’est à la fois une forteresse et un palais. Quand on est face à lui, on se sent écrasé par sa puissance et cette impressionnante masse de pierres.
L’histoire commence au XIVe siècle. L’ancien archevêque de Bordeaux est élu pape à Lyon, et s’appelle Clément V. À cette époque Rome et l’Italie est au cœur d’une guerre féroce entre les Guelfes (partisans du pape) et les Gibelins (partisans de l’Empereur du St Empire Romain Germanique). Impossible donc pour le pape de siéger sereinement au Vatican. Il erre en Provence et fini par s’installer à Avignon en 1309. C’est l’endroit le plus stratégique, à la frontière du royaume de France et du St Empire Romain Germanique, sur la principale voie d’échange entre la Provence et l’Italie. Il est surveillé de près par le roi Philippe le Bel qui n’a pas apprécié son manque de collaboration pour mettre fin à l’ordre des Chevaliers Templiers.
Après sa mort, en 1316 le nouveau pape, Jean XXII (accessoirement ancien évêque d’Avignon), décide que dorénavant les papes siègeront dans cette cité. Il en profite pour lancer les travaux d’agrandissement de la résidence de l’évêché et la construction du Palais des Papes. Au fur et a mesure des élections des papes, le palais grandit et se transforme en véritable forteresse pour être à l’abri des troubles qui secouent l’époque. Les grands travaux du Palais des Papes sont finis en 1351. Sur plus de 6400m², la nouvelle administration de la chrétienté s’organise autour du pape. La bibliothèque pontificale d’Avignon est alors la plus grande d’Europe avec 2000 volumes. En 1418, c’est le retour des papes au Vatican à Rome.
Après le départ des papes d’Avignon, les cardinaux se succèdent pour contrôler le palais et les états pontificaux. Quand la Révolution Française arrive, le Palais des Papes est transformé. Il devient une prison puis une caserne militaire. C’est seulement en 1906 que les militaires quittent le palais et que la ville en prend possession. Depuis la ville a restauré l’énorme bâtiment qui est classé depuis 1995 au Patrimoine Mondial de l’Unesco.
De la richesse opulente de l’époque médiévale, il ne reste pas grand chose dans le Palais des Papes. On peut admirer quelques statues ayant survécus aux siècles. L’entrée coute 12€ (avec un supplément pour visiter les Jardins Pontificaux, et combiner avec le Pont d’Avignon). Plus d’infos ici.
Vous pourrez tout de même découvrir la grande Cour d’Honneur (1800m²) et la jolie Cour du Cloître. Vous verrez ce qu’il reste des fresques qui recouvraient tous les murs ainsi que l’immense cheminée. Les proportions de la grande Salle du Tinel et de la Salle des Grandes Audiences sont énormes. Mais c’est surtout la Grande Chapelle, avec 52m de long, 15m large et 20m haut qui impressionne!
Même si le Palais des Papes est un peu vide, il accueille régulièrement des évènements culturels. On peut citer par exemple Alterarosa (avec des milliers de roses), ou bien les luminescences avec d’incroyables projections colorées sur la façade! Et bien évidemment le Festival d’Avignon, qui a pris naissance dans la Cour d’Honneur en 1947.
Quelle que soit votre envie, la visite du Palais des Papes est une étape obligatoire dans un premier séjour à Avignon 🙂
Le Rocher des Doms et la Cathédrale d’Avignon
Juste à côté du Palais des Papes se trouve la Cathédrale d’Avignon, ou plutôt la Cathédrale Notre-Dame-des-Doms d’Avignon. Ce chef d’œuvre de l’art roman provençal domine toute la vallée du Rhône depuis le Rocher des Doms. Sa construction date du XIe siècle, puis elle a été remaniée au XVe et XVIIe siècle. La grande statue dorée de la Vierge a été installée seulement en 1859. Elle est en plomb et recouverte de dorure et pèse plus de 4 tonnes. C’est le point le plus haut de la ville.
Le clocher de la cathédrale possède 35 cloches, ce qui en fait le 3e plus fourni de France (après la cathédrale de Strasbourg et la cathédrale Notre-Dame de Verdun). Toutes les cloches datent d’après la Révolution. Lors des pillages, les anciennes cloches ont été fondues pour fabriquer des canons.
La cathédrale abrite les tombeaux des papes Jean XXII et de Benoît XII, et conserve dans sa sacristie une chasuble taillée dans l’étoffe de la dernière tenue portée par la reine Marie-Antoinette avant son exécution en 1793. Il y a régulièrement des concerts de musiques sacrées joués sur l’orgue qui est classé aux Monuments historiques.
L’entrée est libre et gratuite 🙂
Juste après, on continue la visite en grimpant au sommet du Rocher des Doms. C’est le lieu des premières traces d’occupation humaine qui remonte à la préhistoire. La ville d’Avignon s’est construite à partir de ce promontoire rocheux. D’une hauteur de 35m, il est hors de portée des terribles inondations du Rhône.
Il abrite maintenant un agréable jardin public autour d’un plan d’eau. Le Jardin des Doms, avec sa fontaine, sa buvette et ses points de vue, mérite le détour 🙂
Le Festival d’Avignon
On ne peut pas parler d’Avignon sans évoquer le célèbre Festival d’Avignon. Chaque année, au mois de juillet, c’est la plus importante manifestation de théâtre et de spectacle vivant du monde. Son histoire commence en 1947 dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes, où le comédien et metteur en scène Jean Vilar inaugure une semaine d’art dramatique à Avignon. Il recommence l’année suivante, le succès est au rendez-vous, le Festival d’Avignon est né 🙂
Attention, il n’y a pas un, mais deux festivals : le « IN » et le « OFF ». Le « IN » c’est le festival officiel, avec un directeur artistique, les endroits les plus prestigieux, les artistes sont payés pour venir jouer, les prix des places sont plus chères. Le « OFF » est né en 1968 en contestation de ce théâtre traditionnel. Le Off, n’est pas vraiment organisé. C’est l’auto-financement. Les compagnies et les artistes payent pour louer des créneaux dans différentes salles de la ville. Les places de spectacles sont moins chères, le choix est incroyablement varié, on peut tomber sur des pépites ou de véritables ovnis théâtraux. On peut aussi tomber sur des spectacles toujours en cours de rodage qu’on a envie de fuir après quelques minutes.
Pendant la période du festival, toutes les rues de la ville sont intégralement recouvertes d’affiches pour la promotion des spectacles du Off. Une autorisation spéciale est accordée par la mairie. Les artistes des spectacles du Off doivent faire leur publicité eux-mêmes. Il y a un bordel ambiant accompagné de joie de vivre qui fonctionne très bien. Il faut vivre cette effervescence au moins une fois dans sa vie!
Dans les premiers jours, il y un évènement à ne pas manquer, c’est la parade du festival. Elle traverse la ville depuis le pont Bénézet jusqu’au théâtre des halles à côté de la place Pie. Les festivaliers peuvent découvrir les artistes des spectacles qui se joueront les semaines à venir 🙂
La vie de festivalier à Avignon pourrait être résumée comme ça : se lever dans la chaleur du mois de juillet, prendre un petit déjeuner au soleil en terrasse dans la rue et discuter avec les voisins de tables, échanger les coups de cœur des spectacles, tenter de faire un choix dans la programmation, aller acheter des places, rencontrer les artistes d’une troupe dans la rue, sympathiser et finalement rajouter une pièce de plus dans son programme, aller de représentations en représentations (et profiter de la climatisation quand le soleil tape fort dehors), se balader dans l’ambiance festive des rues, bien manger rire boire et se coucher tard, avant de recommencer le jour suivant 🙂
Plus d’une centaine de théâtres accueillent des spectacles. Les lieux les plus emblématiques sont la Cour d’Honneur du Palais des Papes, l’Opéra Grand Avignon, la Carrière de Boulbon (en plein air, attention à la canicule ou températures fraiches le soir s’il y a du mistral), le Cloitres des Carmes, le Cloitre des Célestins, etc … J’ai personnellement un petit faible pour la Tache d’Encre, dans le quartier des teinturiers, avec son patio à ciel ouvert et le figuier au milieu.
La nuit, l’effervescence ne redescend pas. Jusque très tard, les rues de la villes sont remplies de festivaliers, les terrasses sont archi-remplies. Bref, c’est très chouette! 🙂
Si on ne vient pas pendant la période du Festival d’Avignon, les rues intra-muros sont plus calmes 😉 On peut profiter de la grande place devant le Palais des Papes, et découvrir par exemple la façade sculptée de l’Hôtel des Monnaies.
On arrive ensuite sur la place de l’Horloge où se trouve l’Hôtel de Ville d’Avignon. C’est une place avec des resto à touristes, des terrasses à touristes et un joli vieux manège. C’est sympa mais je vous conseille de ne pas vous attarder plus que ça. Au sol vous pourrez voir une mosaïque des armoiries de la ville. L’hiver, un marché de noël anime cette place.
La vieille Tour de l’Horloge derrière la mairie date de 1354 et continue de sonner les heures.
Dans le prolongement de la place on arrive sur la grande Rue de la République. C’est la principale rue de la ville avec toutes les boutiques les plus connues. Plongez plutôt sur la gauche, dans le dédales de ruelles pavées. Une myriade de restaurants, bars et boutiques vous attendent 🙂 On fini généralement par arriver près des Halles, à la place Pie. Si on arrive tôt on peut profiter du grand marché provençale. Sinon, la place est presque totalement recouverte de terrasses où boire un verre (ou plusieurs). Le soir l’ambiance peut se dégrader sur cette place. Pour passer une belle soirée, je vous conseille vivement de vous poser sur la Place des Corps-Saints. Cette petite place ombragée donne une impression de village, et vous avez les restaurants et bars les plus cools de la ville autour de vous 🙂
Presque au bout de la rue de la République, vous verrez la façade du temple protestant Saint Martial, et derrière le square Agricol Perdiguier, surnommé le petit jardin. Il est aménagé dans l’ancien jardin botanique du cloitre de l’abbaye Saint Martial abandonné après la Révolution. Dans ce bel endroit vous trouverez une pièce d’eau, plein de plantes, un resto-buvettes et une grande aire de jeu pour enfant.
Il faut aussi flâner dans la rue des Teinturiers. Un canal longe la vieille rue. C’est l’eau de la Sorgue qui coule ici. Elle était détournée au moyen age pour remplir les douves des remparts, et pour faire tourner les moulins des artisans dans la rue. Vous pourrez aussi découvrir le clocher de l’église des Cordeliers, détruite après la Révolution.
Une autre jolie place où se poser quand il fait beau, c’est la Place des Carmes 🙂 Sous la halle du marché, vous pourrez profiter d’une belle fin de journée, avec en toile de fond le Clocher des Augustins avec sa cloche sous le campanile en fer forgé.
C’est tout ce qu’il reste de l’ancien Couvent des Augustins après la Révolution.
Si vous aimez le vin, je vous conseille de faire un détour par Inter Rhône – La maison des vins des vignobles de la Vallée du Rhône(6 Rue Des Trois Faucons). Ce lieu abrite une école autour du vin, propose des ateliers de dégustations, et régulièrement sa grande cour intérieur abrite des évènements où vous serez content de lever votre verre 😉 N’oubliez pas que le grand cru AOC de Château-neuf-du-pape, un des plus célèbres, est à seulement 15km au nord d’Avignon. Sachez aussi qu’à 7km à l’est d’Avignon, à Montfavet, c’est la où Pernod père et fils ont commercialisé le Pernod 45 et le Pastis 51. Autant vous dire que vous êtes bien entourés! À la votre 🙂 (avec modération évidemment)
Avignon extra-muros
Est-ce qu’il y a de la vie à Avignon à l’extérieur des remparts? La réponse est oui! Mais les quartiers et les rues n’ont pas le charme typique de l’Avignon intra-muros. Sur les bords du Rhône vous pourrez prendre de la hauteur avec la Grande roue ! 🙂
À l’extrémité du grand parking des Allées de l’Oulle situé entre le Rhône et les remparts, vous trouverez ces sculptures. C’est le Monument du Comtat.
Haut de 16m, il est inauguré en 1891 pour célébrer le centenaire du rattachement d’Avignon à la France. Avant 1790, la région ne faisait pas partie du pays.
L’Île de la Barthelasse
Au milieu du fleuve, entouré par les deux bras du Rhône, face aux remparts de la cité d’Avignon, c’est la grande île de la Barthelasse. C’est une ile plate qui s’est formée au fil des âges par les dépôts de sédiment et d’alluvions du Rhône. Sur cette ile verte, vous trouverez campings, fête foraine et chapiteau de cirque, la belle Auberge de la Treille, la grande piscine de la Palmeraie à ciel ouvert.
Il faut vraiment venir se promener sur le chemin qui longe la berge pour avoir la plus belle vue sur Avignon et son pont 🙂
Villeneuve-les-Avignons
De l’autre côté du Rhone, la ville qui fait face à Avignon sur le mont Andaon, c’est Villeneuve-les-Avignons. Pendant longtemps ce n’est qu’un grand village à l’extrémité du pont d’Avignon. Mais en 1292, le roi Philippe le Bel vient de perdre la rive gauche du Rhône (incluant Avignon) au profit de son cousin le roi de Naples. Il décide de faire construire une tour fortifiée au bout du pont (la tour Philipe le Bel) et s’en accapare les revenus. L’ambition du roi est de construire Villeneuve, une cité rivale face à Avignon. Il donne à cette ville le privilège de cité royale et fait construire le Fort Saint André au sommet de la colline. Il faut montrer la puissance et l’autorité du roi! Quand la papauté s’installe à Avignon, Villeneuve devient l’endroit où les cardinaux se font ériger leurs palais. Plus tard, après la Révolution, Villeneuve-les-Avignons devient le refuge de la bourgeoisie huppée avignonnaise.
Cette petite ville est à visiter pour plusieurs raisons : le fort Saint André et la très belle Abbaye Saint André et ses magnifiques jardins (plus d’infos ici) la Chartreuse Notre-Dame-du-Val-de-Bénédiction et son restaurant. (Plus d’infos ici).
C’est aussi une ville avec d’excellents restaurants (Maison Bronzini – Bistrot du moulin), loin de l’agitation qui peut régner dans les ruelles d’Avignon 😉
On a tout de même une belle vue depuis les hauteurs de Villeneuve-les-Avignons, vous ne trouvez pas ? 🙂
Direction le Vaucluse. Ici se trouve un des plus beaux villages de France : Gordes. C’est un peu l’emblème du village perché provençal. Partons à la découverte de cette petite merveille, hop en route! 🙂
Il faut donc se rendre sur les monts du Vaucluse, à un peu plus d’une trentaine de kilomètres à l’est d’Avignon. Quand on quitte la route D900 en direction de Gordes, on repère le village perché dans les hauteurs.
On suit la petite route D15 de Cavaillon. Dans la montée, des murs de pierres sèches cachent la vue et il n’y a pas de places pour s’arrêter. On découvre presque par surprise le village à la sortie d’un virage. Et pour profiter de la vue, il faut se garer. Le seul endroit, c’est au niveau du mini « parking minute ». En principe on n’y reste pas plus de 5 minutes, et encore, si on a la chance de trouver une place! Ce site étant très touristique, les places de stationnement sont prises d’assaut. Les véritables parkings sont un peu plus loin, juste à l’entrée du village. Le premier dans le grand virage avant d’arriver au village. Le second est dans le village, peu après le carrefour principal. Dans tous les cas, il faudra payer. Il n’y a pas de possibilité pour se garer ailleurs, ou gratuitement. Ce sera 6€ pour 4h maximum de stationnement. Ce qui est largement suffisant pour faire le tour du village. Une fois garé, vous pouvez revenir tranquillement à pied sur la route de Cavaillon pour profiter de la plus belle vue sur le village de Gordes.
Le village de Gordes
Il faut bien avouer que ça a de la gueule, c’est l’image du village provençal perché par excellence, digne d’une carte postale! En 2023 le grand magazine américain de voyage « Travel + Leisure » l’a même classé comme le plus beau village du monde! C’est peut être un tout petit peu exagéré, mais ne boudons pas notre plaisir. En attendant, il est sans doute un des plus beaux villages de France depuis des années. On s’extasie facilement devant ces maisonnettes, les cyprès et les oliviers, le tout organisé en terrasses, avec en prime la vue sur la plaine du Cavalon qui s’étend au loin.
Le promontoire rocheux à 120m au dessus de la plaine est un emplacement de choix. Les celtes puis les romains s’y installent dès l’antiquité. Le village s’organise autour du château construit dès le XIe siècle. Il traverse les siècles en faisant fonctionner son artisanat et tourner ses moulins à vents. Pendant la seconde guerre mondiale, Gordes a été un centre important de la Résistance contre les allemands. Le village a d’ailleurs reçu une récompense pour ça. Après-guerre, des peintres comme André Lhote et Marc Chagall tombent sous le charme du village et le font connaître à leurs amis artistes. Maintenant, Gordes vit principalement du tourisme, et reste une destination chic. Il y a même un hôtel 5 étoiles, Les Airelles – Bastide de Gordes, en plein cœur du village avec sa grande piscine sur la terrasse gazonnée.
La petite place au centre du village est toute mignonne avec sa petite fontaine 🙂 Tellement typique, c’est l’endroit où se poser pour manger quelque chose ou boire un verre à l’ombre. Elle est entourée de petites boutiques de souvenirs et d’artisanat local, ainsi que de restaurants.
Dominant le village, il y a le fameux château de Gordes. Il a été construit entre le XI et XVIe siècle. Depuis 1931 il est classé Monument historique. Pendant un temps la mairie et même un café s’étaient installés à l’intérieur. Maintenant le château abrite l’office du tourisme et des expositions artistiques (Entrée 6€, plus d’infos ici)
L’église Saint Firmin est un autre monument du village. Elle a été rénovée en 2017. À l’intérieur on découvre des belles boiseries du XVIIIe siècle et des peintures murales colorées. À proximité, il y a aussi à visiter les caves du palais Saint Firmin. En fait sous le village se cache un important réseau de caves et d’abri souterrain qui servaient essentiellement pour l’artisanat. On peut maintenant découvrir cette vie troglodytique. (Entrée 6€, plus d’infos ici)
Le tour des monuments à visiter est vite fait. Il faut flâner dans les petites ruelles pavés, découvrir les vieilles maisons en pierre aux murs recouverts de végétation. On peut aussi profiter des jolis points de vue (enfin une fois qu’on a fait la queue derrière les autres touristes haha).
Le mardi matin, il y un marché provençal sur la place du château. En été vous pourrez aussi assister à des concerts et spectacles en plein air en vous rendant aux « Soirées d’été » et aux « Terrasses de Gordes ».
Le village est petit. Vous en ferez le tour rapidement. Une bonne demi-journée suffit largement pour en profiter. En revanche, il faut profiter de votre passage à Gordes pour aller découvrir deux autres sites tout proches 🙂
L’Abbaye de Sénanque
Délicatement posée dans son vallon provençal, c’est une abbaye hyper photogénique avec son champ de lavande en fleur. Depuis 900 ans des moines vivent et prient dans cette abbaye. Elle est parfois ouverte à la visite. Quand elle ne l’est pas, vous pouvez toujours découvrir la boutique avec des produits monastiques artisanaux. Il est possible aussi de faire une retraite de plusieurs jours au sein de l’abbaye pour se ressourcer. (Plus d’infos ici)
Le Village des Bories
Ce petit village, est en fait d’avantage un petit hameau de constructions en pierres, les bories. Au 17e siècle, on cherche des nouvelles terres à cultiver. Des milliers de tonnes de pierres sont extraites des sols de la région pour former des champs. Avec ses pierres, on forme des murs, des enclos, et aussi des bories. Ces habitations en pierre sèches (empilement de pierres, sans mortier, sans ciment) sont destinées aux travailleurs saisonniers ou aux plus pauvres. Ce site a été restauré dans les années 1970. (8€ l’entrée, plus d’infos ici)
Sinon, des bories, vous pouvez en voir gratuitement un peu partout en Provence, il suffit de se promener un peu 🙂
Cette balade dans le Gard va vous faire découvrir un endroit insolite, les Carrières du Bon Temps. Entre nature, pierres et histoire, dépaysement garanti! On en file ses chaussures et c’est parti, hop en route 🙂
Je vous propose une petite balade en détour avant d’arriver au clou du spectacle 😉 Il faut se rendre entre Nîmes et Montpellier, dans le village d’Aujargues. Le point de départ se fera depuis la petite place de l’église. Direction les collines d’Aujargues, en empruntant la rue de la république puis le chemin des oliviers. Il y a une jolie traversée dans les bois à réaliser, où vous longerez des enclos à taureaux. Puis on arrive au Mazet Daniel Lebrun.
Des pierres représentant toutes sortes d’animaux sont dispersées autour de cet abri qui sert pour les chasseurs. Des dizaines et dizaines de ces pierres de garrigues, parfois taillées, parfois non, ont été patiemment mises en valeur par l’ancien propriétaire (décédé en 2003). Il y en a même dans les arbres! C’est un bel endroit insolite à découvrir 🙂
Prenons maintenant le sentier qui descend vers le sud à travers les pinèdes et qui longe le village de Congénies. Une fois qu’on a traversé la route D40, on rejoint la voie verte de la Vaunage. C’est une belle petite route (pour les cyclistes ET les piétons) qui traverse la campagne. Il faut la prendre sur la droite, en direction du petit village de Junas. On se balade au milieu des vignes et des manades (élevages de taureaux). On traverse les ruelles du village, en suivant le panneau indiquant les carrières et on tombe sur ça! 🙂
Si on ne sait pas où met les pieds, on pourrait se croire devant une cité perdue maya ou les restes mystérieux d’une civilisation antique oubliée! Il ne faut pas longtemps pour que l’imagination s’emballe 🙂
Le site est un véritable terrain de jeu pour les petits comme pour les grands. On a envie d’explorer partout librement.
L’explication n’a rien d’extraordinaire, même si le lieu est extraordinaire 😉 Nous sommes aux Carrières du Bon Temps. Depuis des siècles et des siècles, on extrait la « pierre du Gard » (du calcaire coquiller). Au fil des âges, l’exploitation des blocs de pierres, extraits manuellement, a façonné ce paysage. La colline primitive est devenu ce chaos minéral impressionnant. On ne sait pas exactement quand a commencé le travail dans ces carrières. On suppose que le site était connu des romains dès l’antiquité, mais pas plus utilisé que ça. L’exploitation commence réellement au moyen age. Par exemple une bonne partie des remparts de la cité d’Aigues Mortes en Camargue est construite avec des pierres venant de ces carrières.
En 1868, un registre indique que 40 ouvriers pouvaient extraire une tonne de pierres par jour. La technique a toujours été la même, à la main! On utilise d’abord l’escoude (une sorte de pioche) pour percer des encoches profondes sur le bloc de pierre choisi. On enfonce ensuite des coins dans les encoches et on tape dessus à coup de masse. Au bout d’un moment le bloc de pierre se détache. Avec une barre à mine on le déplace et on le pose sur une succession de rouleaux en bois pour le déplacer.
Les carrières ne sont plus trop exploitées à partir des 1914 (on préfère utiliser du ciment que de la pierre). Elles ferment définitivement dans les années 1960. En 1987, le site est réhabilité. On y organise les « Rencontres de la Pierre » pour réunir chaque année le premier week-end de juillet, les curieux, amateurs et passionnés du métier de la pierre 🙂
Le village de Junas est aussi célèbre pour son grand festival de Jazz en plein air. Il anime chaque été les rues depuis 30 ans! (Plus d’infos ici). Chaque rue porte deux noms : un local, et un artiste de jazz. Junas était aussi le lieu où Jean-Paul Sartre venait passer ses vacances vers la fin de sa vie, avec Simone de Beauvoir.
Il est temps de quitter cet endroit extraordinaire, et reprendre la direction du village d’Aujargues pour terminer cette belle balade 🙂
Ah le Mont Ventoux! Où qu’on soit en Provence, on ne peut pas le louper. Isolé et visible de loin, il domine le paysage de toute sa hauteur. Ce véritable Géant de Provence fascine, alors on y va, hop en route! 🙂
Direction le joli département du Vaucluse, au nord de Carpentras, pour faire connaissance avec ce mont mythique. Pas de difficultés pour repérer le Mont Ventoux, il peut être visible à une centaine de kilomètres à la ronde! C’est une énorme géant de calcaire qui mesure 25km de long sur 15km de large et culmine à une altitude de 1911m. Comme il est isolé des autres sommets de la région, il parait plus grand et imposant dans le paysage.
Pour rejoindre le sommet, l’accès par la route de la face nord se fait depuis la petite ville de Malaucène. Il faudra parcourir 21km de montée sur la D974 avec une pente moyenne de 7.5%. Cette route a été inaugurée en 1932. La portion la plus ancienne de la route sillonne le versant sud du Mont Ventoux. Elle part depuis le village de Bédoin. Elle est toute aussi longue mais elle a une pente qui peut atteindre 15%! La montée en voiture devrait vous prendre une trentaine de minutes (sauf si vous avez une petite voiture citadine qui risque de chauffer un peu!).
Le Mont Ventoux est aussi surnommé le Mont Chauve. Bien qu’il ne soit pas très haut, son sommet est quasiment vierge de végétation et laisse la place à un paysage lunaire de cailloux blanc balayé par le vent. Le sommet est en fait recouvert de lauzes. Ce sont des éboulis de pierres calcaires éclatées à force de gel et de dégel. Difficile pour la végétation de s’accrocher ici. Les températures peuvent parfois descendre jusqu’à -30 degrès! D’ailleurs, le Mont Ventoux permettait l’exploitation de la glace. L’hiver, on allait empiler de la neige dans des glacières (des fossés protégés). L’été, on récupérait cette glace pour la redescendre de la montagne et la vendre à Carpentras, Avignon et Orange.
La face nord du mont est pentue et dégradée à cause de l’érosion. Le versant sud est en pente plus douce mais un peu plus exposé aux vents. Quand les eaux de pluie déferlent sur le Mont Ventoux, elles ont tendance à s’infiltrer dans sa roche calcaire. Pour une bonne partie, elles alimentent la puissante source de Fontaine de Vaucluse (que je vous fais découvrir ici). Le sommet est dans le brouillard 200 jours par ans. Mais surtout, il y a du vent, très souvent, et du vent qui souffle très fort. Les deux tiers de l’année, le mistral souffle à 100km/h au sommet. Le record date de 1967, avec une mesure à 313km/h!
Il y a évidemment de nombreux sentiers de randonnées qui sillonnent le Ventoux. Ce sont principalement des drailles, des anciens chemins de transhumance utilisés par les troupeaux de moutons des bergers depuis des siècles. La première ascension connue date de 1336. Elle est réalisée par le poète italien Pétrarque parti en randonnée depuis Malaucène. Pour les sportifs qui aime courir, le record à pieds sur la route depuis Bédoin est de 1h35 de course. Bon courage!
Au moyen âge, les arbres qui poussaient sur les pentes du Mont Ventoux étaient coupés par les habitants des villages pour produire du charbon de bois, créer des pâturages, ou pour servir à la construction de navires dans les chantiers navals de Toulon. La déforestation est si importante qu’en 1838, il ne reste pratiquement plus un seul arbre sur les pentes de la montagne! À partir de 1858 on commence un grand reboisement. Les versants se recouvrent de chênes truffiers, de mélèzes, de hêtres, de sapins et de cèdres de l’Atlas. C’est maintenant la plus grande forêt communale française avec 6300 hectares. Elle forme un véritable poumon vert. Grâce à la grande réussite de ce reboisement, la faune fait aussi son retour. Avec un peu de chance vous pourrez croiser des sangliers, des chamois et des mouflons. Le loup referait aussi timidement sa présence. Le mont Ventoux est aussi le terrain de chasse de nombreux rapaces qui patrouillent dans les airs.
Le sommet est aussi désertique d’habitation. À noter tout de même au XVe siècle, l’évêque de Carpentras fait ériger une petite chapelle dédiée à la Sainte-Croix. Elle a servit de lieu de pèlerinage avant de finir par tomber en ruine. Elle est remplacée par cette chapelle moderne en 1956. Surtout en 1882, un observatoire météorologique est construit au sommet. En 1966, on érige la grande tour de 42m de haut (avec une antenne télé de 20m).
Bon allez je vous rassure, si vous arrivez au sommet, il y a tout de même la Brasserie Le Vendran qui vous attend! On n’y vient pas vraiment pour la gastronomie. Mais un petit verre de réconfort avec le plus beau point de vue de Provence, c’est toujours bon à prendre 🙂
En 1995 on installe aussi ce radôme utilisé pour la sécurité de l’espace aérien.
Sur les routes du Mont Ventoux, vous croiserez énormément de cyclistes. Le vélo et le Mont Ventoux, c’est une grande histoire. Quand le Tour de France a une étape qui grimpe au sommet, on sait que ce sera une étape mythique.
Cet enfer de pierre n’est pas réservé qu’aux cyclistes pro. Vous pouvez tenter votre chance! Mais que vous tentiez par la route depuis Malaucène ou depuis Bédoin, ça va être dur! L’ascension du Mont Ventoux à vélo est réputée très difficile. Et le parcours depuis Bédoin est réputé le plus dur!
Mais alors, quelle fierté de surmonter cette épreuve, de pouvoir poser son vélo devant la tour de l’observatoire, puis se prendre en photo devant le panneau qui marque le sommet pour immortaliser son exploit! Le Mont Ventoux à vélo, c’est à la fois un rêve et un cauchemar pour tout cycliste! 🙂
Avant de vous lancer dans cette aventure sportive, un petit check sur les conditions météo en temps réel au sommet ne fait pas de mal 🙂 https://www.meteo-ventoux.fr
Des grands parkings sont à disposition si vous souhaitez rester jusqu’au coucher de soleil, admirer les étoiles la nuit, ou profiter du lever de soleil au petit matin.
Quelque soit votre envie, ce géant mérite une visite lors de votre séjour en Provence 🙂
Au cœur des Pyrénées se trouve la plus grande chute d’eau de France, dans le Cirque de Gavarnie. C’est un lieu magnifique, grandiose, immense, qu’il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie!Partons à la découverte d’un des plus beaux sites naturels de France, hop en route 🙂
L’arrivée à Gavarnie
Direction le petit hameau d’une centaine d’habitants de Gavarnie-Gèdre à 50km au sud de Lourdes. (je vous conseille d’ailleurs de visiter Lourdes, plus d’infos ici). En arrivant au village à 1400m d’altitude, il y a une épreuve à surmonter : le parking. Vous avez le choix d’aller à droite sur le grand parking public (géré par la mairie). La place de stationnement coute 5 euros la journée. Sinon, vous dites que vous devez aller à gauche car votre hôtel est plus loin et que vous devez rejoindre le parking panoramique (privé). La place est aussi à 5 euros la journée mais vous êtes un peu plus près du départ du sentier. Dans tous les cas, quelque soit le parking choisi, si vous arrivez en pleine saison estivale, il se peut que trouver une place de libre soit compliqué. Donc un conseil : venez tôt! L’autre avantage de ce parking panoramique, c’est que juste à la sortie, il y la roulotte du Club Équestre Vignemale. J’avoue que l’occasion fait le larron. On était venu dans l’idée de marcher, on adore la rando. Mais après tout, pourquoi ne pas faire la balade jusqu’au Cirque de Gavarnie à cheval? J’ai personnellement un niveau quasi nul en équitation et j’appréhendais un peu le trajet. Mais il n’y a rien à craindre. Les chevaux sont calmes et ont l’habitude du parcours. On ne peut pas se perdre, il n’y a qu’une piste à suivre. On peut choisir une promenade accompagnée ou partir tout seuls avec les chevaux. On a choisi cette dernière option 🙂 Pour plus d’infos sur l’option cheval, cliquez ici.
Une fois sur nos fiers destriers on avance droit devant, au pas ou au trot. Vous croiserez beaucoup de marcheurs. J’avoue qu’il y a un certain plaisir à passer tranquillement sans effort à cheval dans certains passages en montée et voir les gueux suer en marchant 🙂 Ahah d’habitude les gueux en sueur, c’est nous! Le trajet à pieds depuis le village dure environ 1h30 jusqu’au cirque..
Le Cirque de Gavarnie
Le Cirque de Gavarnie est sans doute un des plus beaux sites naturels de France au cœur du Parc national des Pyrénées. C’est une véritable merveille de la nature. C’est le lieu de la démesure! Le cirque fait 6.5km circonférence, avec des falaises de 1500m de haut, le tout entouré de sommets dépassant les 3000m! Victor Hugo en a été tellement impressionné qu’il a écrit « C’est une montagne et une muraille tout à la fois ; c’est l’édifice le plus mystérieux du plus mystérieux des architectes ; c’est le Colosseum de la nature ; c’est Gavarnie » 🙂
Nous attachons nos chevaux à la fin du sentier muletier, au niveau de l’Hôtel du Cirque et de la Cascade. Pour avoir plus d’infos sur l’établissement (4 étoiles) et réserver une chambre, cliquez ici. Grâce à leur emplacement privilégié, les prix sont évidemment un peu gonflés… Mais le luxe de boire une bonne bière et déguster une tarte aux myrtilles sur une terrasse ensoleillée face au plus beau décor du monde, ça n’a (presque) pas de prix 😉 J’avoue que les chevaux ont un léger désavantage. En plus de donner mal aux fesses (en tout cas pour moi), on n’ose pas les laisser seuls et partir plus loin à pieds en vadrouille.
La Cascade de Gavarnie
La Cascade de Gavarnie est la plus haute chute d’eau de France! C’est une cascade qui jaillit depuis une source d’une falaise du Pic Marboré (3241m). Quand les glaciers côté espagnols fondent, son débit augmente. Sa hauteur totale est de 422m! En réalité, elle est divisée en deux sauts, et le plus important, celui qu’on voit, mesure tout de même 281m. Le courant d’air froid qui accompagne la chute d’eau provoque parfois la présence d’un névé de neige à son pied.
C’est la source du Gave de Pau, qui coule jusqu’à Lourdes avant de se jeter plus loin dans l’Adour. Depuis l’hôtel il est possible de suivre un sentier qui permet d’atteindre vraiment le pied de la chute et de pouvoir prendre une douche glacée 🙂
Pour bien profiter des lieux, tout comme pour les parkings, il vaut mieux venir tôt. Après 12h le Cirque de Gavarnie se trouve à contre-jour et la cascade est moins bien exposée, comme vous pouvez le voir …
Sur le chemin du retour au niveau des prairies, là où on en a plus de place, on peut se faire plaisir et lancer les chevaux à vive allure! D’ailleurs eux aussi sont pressés de rentrer à la maison 🙂
Et autour ?
Pour les plus courageux, vous pouvez grimper sur la droite du cirque pour rejoindre le refuge des Sarradets et atteindre la célèbre Brèche de Roland, à 2805m d’altitude. Elle marque la frontière avec l’Espagne. Cette brèche est une trouée naturelle de 40m de large dans les falaises qui entourent le Cirque de Gavarnie. Selon la légende, c’est Roland (neveux de Charlemagne) qui tente de fracasser son épée Durandal contre la roche à la suite de la bataille de Ronceveaux, pour éviter qu’elle ne tombe aux mains des Sarrasins. Sauf que l’épée ne casse pas, et bien au contraire, elle fracasse la falaise! Alors il la jette dans la vallée de toutes ses forces. Elle atterrit 300km plus loin dans une falaise de Rocamadour! Bref, on se doute que rien de tout ça n’est vrai. Le col de Ronceveaux est à plus de 100km d’ici et Roland n’a probablement jamais mis les pieds à Gavarnie. Mais en tout cas la légende est jolie 😉
Moins connus mais, tout aussi jolis, il y a deux autres cirques à découvrir dans les vallées voisines : le Cirque de Troumouse et le Cirque d’Estaubé.
Et bien sûr il faut aller s’émerveiller devant l’autre merveille naturelle située à 27km à vol d’oiseau : le magnifique Lac de Gaube! 🙂
Direction Lourdes, dans l’ancien Comté de Bigorre, aux pieds des Pyrénées. La petite ville de Lourdes est située aux pieds des Pyrénées. Elle est mondialement connue pour ses guérisons miraculeuses, les apparitions de la Vierge à Bernadette Soubirous, et les grands pèlerinages. Est-ce que la visite de cette sera miraculeusement réussie? On y va, hop en route! 🙂
La ville est traversée par la Gave de Pau qui prend sa source dans le Cirque de Gavarnie, à 50km de là (à découvrir sur cette page). s’est construite autour d’un sommet rocheux calcaire occupé par un château-fort.
Un peu d’histoire
On a retrouvé quelques vestiges d’une occupation datant de l’époque romaine, mais on sait en fait très peu sur son histoire dans l’antiquité. Le nom de Lourdes apparait officiellement dans des écrits du Xe siècle avec une légende datant de plusieurs siècles. Alors que les sarrasins avaient pris possession du château en 778, les armées de Charlemagne viennent en faire le siège. Un aigle qui vole au dessus du château laisse tomber une énorme truite argentée. Le chef des Sarrasins, Mirat, jette la truite par dessus les remparts pour faire croire qu’il a encore d’énormes réserves de vivres. En voyant ça, Charlemagne pense que ça ne sert à rien de continuer à faire le siège et décide de lever le camp. Turpin, l’évêque du Puy-en-Velay qui l’accompagne, suspecte un piège. Il passe alors un marché avec le chef des sarrasins. S’il ne veut pas se rendre au roi, qu’il se rende alors à la vierge noire du Puy-en-Velay pour en devenir son chevalier. Mirat est touché par la grâce et il accepte (il avait sans doute un peu faim aussi). Il est baptisé et prend le nom chrétien de Lorus (Louerda pour la rose en arabe), en l’honneur de la Vierge aux roses.
Le château continue de protéger la ville de Lourdes. Elle est placée à un endroit stratégique entre le passage des Pyrénées vers l’Espagne et la route vers Tarbes et Toulouse. Au cours des siècles il y aura de nombreux affrontements pour s’en emparer. Puis Lourdes perd son importance stratégique, le fort est démilitarisé et le petit bourg paysan vivote tant bien que mal en pratiquant l’élevage de porcs et en exploitant des carrières de pierres. Tout change en 1858 … La petite Bernadette Soubirous voit la Vierge lui apparaitre dans une grotte. Tout s’emballe ensuite, les miracles, la construction d’un grand sanctuaire. Je vous donne plus de détails plus loin.
La ville de Lourdes devient alors un des plus grands centres de pèlerinage du monde. Chaque année, plusieurs millions de pèlerins venus du monde entier affluent à Lourdes. C’est la deuxième ville de France qui compte le plus d’hôtels après Paris!
C’est assez étrange de se promener dans les rues de lourdes. Il y a des centaines de boutiques pour acheter des médaillons, des cierges, des statuettes de la Vierge et des gourdes. Un véritable supermarché de la foi. Le château-fort peut se visiter. Il abrite un musée sur les traditions des Pyrénées et un joli jardin panoramique. Le tout avec une belle vue sur la région. Hélas, je ne l’ai pas visité, mais les avis sont très positifs (plus d’infos ici).
Le Sanctuaire de Notre-Dame de Lourdes
Qu’on soit croyant ou non, pèlerin ou simple touriste, le Sanctuaire de Notre-Dame de Lourdes est à visiter absolument.
Tout commence donc en 1858, dans la Grotte de Massabielle. La petite Bernadette Soubirous se rend près de la grotte avec des amis pour aller chercher du bois. À l’époque, il n’y a rien ici. C’est boueux et marécageux, au bord de la rivière. On y amène les cochons. Le 11 février, elle voit une dame blanche apparaitre dans la grotte. La dame lui demande de revenir la voir pendant 15 jours. Bernadette obéit et aura encore de nombreuses apparitions miraculeuses. La dame lui fera dégager une source d’eau dans la grotte et lui dit « Venez boire à la fontaine et vous y laver« . Dans le village, les gens en parlent. Curieux et croyants l’accompagnent. La dame finit par lui dire son nom en occitan : « Que soy era Immaculada Councepciou ». Je suis l’Immaculée Conception. Le conseil municipal et le clergé ne savent pas quoi faire, et en attendant on verbalise les pèlerins qui vont à la grotte. Une enquête officielle est lancée par l’évêque de Tarbes. Bernadette explique que de février à juillet, la dame blanche lui est apparu 18 fois. La nouvelle fait le tour du monde. Les pèlerins affluent en masse, parfois même plus pour Bernadette que pour la grotte miraculeuse. Un véritable culte populaire s’installe autour de Bernadette. Tout le monde s’arrache ses témoignages qu’elle répète en boucle, on veut ses mèches de cheveux, des bouts de tissus. C’est le grand n’importe quoi. Pour essayer de calmer ce culte embarrassant, on pousse Bernadette dans un hospice, loin de la foule et des curieux. Elle choisira ensuite (un peu forcée d’après certains) une vie religieuse et sera envoyée à Nevers en 1866. Elle ne reviendra jamais à Lourdes. Entretemps, le clergé s’approprie son histoire. Elle contestera d’ailleurs certains passages de son « histoire officielle » mais c’est déjà trop tard. L’histoire est déjà plus grande qu’elle. Gravement malade de la tuberculose, elle meurt à l’age de 35 ans en 1879. La question de la béatification de Bernadette se pose. Son corps est exhumé plusieurs fois et en 1925 il n’y a toujours pas de trace de décomposition. Il y a même le doux parfum de l’odeur de sainteté qui émane de son corps. On réalise un masque de cire pour recouvrir son visage et on installe sa dépouille dans un sarcophage en verre dans la chapelle de son couvent Saint-Gildard à Nevers. Elle devient Sainte Bernadette en 1933.
Entre temps, en 1861, l’évêque de Tarbes achète la grotte et tous les terrains autour. En 1864, devant 20.000 fidèles, on installe une statue de la vierge en marbre de 2m de haut dans une petite niche de la grotte. En 1866, comme l’avait demandé la Vierge, on construit une grande chapelle au-dessus de la grotte. Elle est inaugurée en 1876 devant 100.000 fidèles et tous les évêques de France. En 1877, le lit de la rivière est comblé pour permettre la construction d’une grande esplanade. Après plus d’un siècle de pèlerinage, la paroi rocheuse de la grotte est devenu lisse à cause des mains des pèlerins, et noire à cause de la fumée des cierges. Des robinets et des fontaines permettent d’accéder et servir librement à l’eau de la source miraculeuse de la grotte. Elle a été analysée, ce n’est pas de l’eau minérale, c’est une eau de source naturelle.
Mais cette eau possède un pouvoir fabuleux. Depuis 1858, on compte 70 guérisons miraculeuses à Lourdes! Ces miracles sont scrupuleusement analysés par le Bureau des constatations médicales depuis 1884 avant d’être validés officiellement.
Devant la basilique s’étend la grande Esplanade du Rosaire. Avec 130 mètres de long sur 85 de large, cette place peut accueillir 80.000 personnes. De chaque côté, des rampes d’accès mènent à la crypte et à la basilique supérieure.
La Basilique de l’Immaculée-Conception de Lourdes (la basilique supérieure de 1876) mesure 55m de long, 21m de large et 19m de haut. Alors qu’elle est toujours en cours de construction, on sait déjà qu’elle sera trop petite avec sa capacité de 700 personnes. Les pèlerins sont toujours de plus en plus nombreux.
On décide de construire une nouvelle basilique sous la première. Sa construction dure de 1883 à 1889. Ce sera la Basilique Notre-Dame-du-Rosaire (la basilique inférieure) avec une capacité de 1100 personnes. Elle est richement décorée de mosaïques dorées sur plus de 2000m².
Comme il n’y a pas de vitraux à cause de sa position, le seul éclairage vient de la grande coupole. Cette même coupole est décoré à l’extérieur d’une grande couronne dorée surmontée d’une croix.
Et comme tout ça ne suffit pas, une nouvelle basilique est construite sous la grande esplanade. C’est la Basilique Saint-Pie-X de Lourdes (la basilique souterraine), inaugurée en 1958. Cette grande construction souterraine toute en béton a un aspect moderne. Avec 201m de long, 81m de large et une hauteur de (seulement) 10 mètres, elle peut accueillir jusqu’à 25.000 personnes!
Si on est croyant, on sera transporté par la Foi et la prière. Si on n’est pas croyant, on sera tout de même touché par cette ferveur. Dans les rues de Lourdes, sur l’esplanade, dans la grotte ou dans les basiliques, on sent réellement qu’il y a quelque chose dans l’air. Ces milliers de personnes qui viennent sans cesse chaque jour pour prier ici. Certains espèrent un miracle physique, d’autres une guérison intérieure. Certains remplissent des bidons et des bidons d’eau miraculeuse par croyance ou par superstition. Le pouvoir de la Vierge pour certains, le pouvoir du « on ne sait jamais » pour d’autres. Dans tous les cas, je vous encourage vraiment à venir visiter Lourdes ! 🙂
Les Pyrénées regorgent de sites naturels magnifiques. Parmi eux, il y a le Lac de Gaube qui a une place à part. Ce lac mythique est sans aucun doute l’un des plus beaux de France! Allons découvrir cette merveille, hop en route!
Comment rejoindre le site ?
Depuis la ville de Lourdes (à découvrir sur cette page), il faut rouler environ 30 minutes vers le sud pour rejoindre la petite ville de Cauterets. Ensuite il faut suivre la route D920 en direction de Pont d’Espagne. Après 8km de montée dans la vallée, le long de la petite route, on arrive dans un immense parking. C’est moche, on se croirait sur un grand parking de centre commercial, mais il faut un parking de cette taille pour accueillir tous les visiteurs en pleine saison. Il est évidemment payant (8 euros) mais il a le mérite d’être propre et dispose de points d’eau et des toilettes. Si le parking est si grand, c’est parce qu’il est possible d’utiliser un téléphérique pour rejoindre le lac (montée de 270m). L’avantage, c’est que les enfants, les personnes âgées ou ceux qui ne veulent (ou ne peuvent) pas trop marcher, pourront voir cette merveille de la nature. L’inconvénient, c’est qu’énoooormément de monde peut y aller, et c’est tout de même dommage de se retrouver dans la foule à la montagne. Depuis le parking vous avez donc le choix de continuer la balade à pieds, ou d’utiliser le téléphérique (s’il est ouvert). Nous avons choisi l’option rando 🙂
Le Pont d’Espagne
Juste à côté du parking, une passerelle permet de découvrir ce fameux Pont d’Espagne dont on suit le panneau sur la route depuis des kilomètres. Sa construction remonte à 1886. Avant cette date, une simple passerelle en bois permettait de franchir le torrent.
Ce pont en pierre était utilisé pour faire passer les troupeaux de vaches vers les pâturages d’herbes bien grasses, et pour les échanges commerciaux avec l’Espagne via la vallée du Marcadau.
À noter, le pont est dans l’ombre le matin (il est 9h sur cette photo).
À côté du Pont d’Espagne, sans avoir à marcher d’avantage, on peut découvrir cette grande cascade majestueuse!
À noter, en face de la cascade, il y a l’Hôtellerie du pont d´Espagne, avec une belle terrasse pour manger et boire avec cette jolie vue. Sauf … que d’après la majorité des gens, il ne faut vraiment pas y manger (« cuisine » micro-onde, mauvais service et trop cher). À la limite juste pour boire un verre après la balade…
Balade jusqu’au Lac de Gaube
La balade jusqu’au Lac de Gaube depuis le Pont d’Espagne est très simple. Pas de difficulté particulière, un seul chemin à suivre, on ne peut pas se perdre.
Il suffit d’une heure de marche pour arriver devant cette merveille, à 1725m d’altitude.
Avec son eau vert émeraude dans laquelle se reflète le Vignemale (3298m), ce lac est un véritable chef d’œuvre de la nature. Dans ce décor de carte postale, tout est beau, partout!
Bon en fait, c’est un tout petit peu moins beau sur la gauche du lac, car il y a l’Hôtellerie du Lac de Gaube. On aurait personnellement préféré que tout le site soit immaculé et sans présence humaine. D’ailleurs ce jour là, fin septembre, nous étions seuls au monde! Et puis, c’est tout de même bien plus agréable d’aller pique niquer tranquillement à l’ombre des pins, juste au bord du lac … plutôt que sur une terrasse remplie de touristes qui se plaignent que la nourriture est mauvaise et que les prix sont trop chers.
Si on met ce point de côté, ce lac est véritablement magnifique! La baignade est déconseillée pour plusieurs raisons. Tout d’abord l’eau est vraiment froide, il y a des risques d’hypothermie. Ensuite il n’y a pas de « plage », et uniquement des rochers d’éboulis sur les rives du lac, c’est moins agréable. Enfin, l’écosystème du lac est fragile. Bref il vaut mieux laisser tout ça tranquille 🙂
Une petite stèle commémore un évènement tragique survenu en 1832, quand un jeune couple d’anglais qui venaient de se marier, sont mort noyés dans le lac à la suite d’une sortie en barque. Ce site était alors prisé des touristes bourgeois et des visiteurs en cure dans les stations thermales des environs. Victor Hugo et Charles Baudelaire, par exemple, sont venus contempler les eaux du lac pour se ressourcer et s’inspirer.
Il n’est pas possible de faire complètement le tour du lac à pieds. Mais pour aller plus loin dans l’exploration du site, vous pouvez suivre le sentier du GR10 qui longe la rive ouest du lac et s’enfonce dans la vallée de la Gaube.
Il permet de rejoindre le Refuge des Oulettes. Vous pourrez ensuite grimper jusqu’au col des glaciers, et pourquoi pas atteindre le sommet du Vignemale pour les plus sportifs 🙂
Ce jour là nous n’avions pas le temps de vadrouiller jusque vers ces hauteurs, alors nous faisons demi-tour.
Un dernier regard vers le lac pour en prendre une nouvelle fois plein la rétine … et se dire que tout de même, c’est peut être le plus beau lac du monde, en toute modestie 😉
Histoire de finir la journée en douceur, je vous conseille de vous arrêter à Cauterets sur la route du retour. Pour se faire plaisir, direction les Bains du Rocher. Depuis des siècles l’eau thermale naturellement chaude et soufrée de Cauterets est réputée pour ses bienfaits. C’est à votre tour maintenant d’en profiter 🙂 (plus d’infos ici).
Je vous propose une jolie balade dans le massif de Coquibus, ou vous allez découvrir un incroyable escalier perdu au milieu de la forêt! Durant cette balade qui serpente entre chênes, pins et rochers, vous verrez aussi un aqueduc. On enfile ses chaussures et c’est parti pour cette découverte insolite, hop en route! 🙂
Le point de se situe près du village de Milly-la-Forêt au sud-est de l’Essonne. Sur la route D837 proche du rond point, il faut prendre le chemin de Milly à Coquibus en direction de la forêt et se garer au niveau des barrières et des tables à pique-nique. Cette balade fait environ 11km et vous prendra 3-4 heures de marche. Pas de grandes difficultés à prévoir.
Une fois garé il faut suivre le large sentier en direction de la Ferme de Coquibus. C’est une ancienne maison forestière où on pratiquait un peu l’élevage et la culture. Depuis 1969, elle est transformée en refuge par l’association les Amis de la Nature Horizon. Pour réserver des chambres ou privatiser le lieu, plus d’infos ici. En suit ensuite le GR11 qui part sur la droite, à travers une agréable forêt remplie de bruyères colorées.
On arrive ensuite devant cette construction étrange en pleine forêt. De quoi s’agit-il ? C’est un des tronçons de l’Aqueduc de la Vanne. Quand Napoléon charge le Baron Hausmann de moderniser Paris, ce dernier décide plusieurs projets pour alimenter la capitale en eau potable de qualité. Un des projets, c’est cet aqueduc. Il sert à capter l’eau de la Vanne, un affluent de l’Yonne, près de Sens. Il fait 156km de long!
Il est construit de 1866 à 1874 et il alimente toujours le réservoir de L’Haÿ-les-Roses. La plus grande partie de cet aqueduc est souterrain. Ici en pleine forêt, vous pouvez découvrir une partie de cet ouvrage pharaonique 🙂
Avant d’être reboisée par des pins sylvestres à partir de 1830, cette zone était presque un désert. Un sol sableux et pauvre. On raconte que pendant les étés caniculaires, les quelques arbres qui poussaient dans le sable pouvaient prendre feu à cause de la chaleur du sol! Depuis le reboisement, c’est maintenant tout vert partout, ne vous inquiétez pas 😉
On part ensuite sur la droite vers l’ouest, en suivant le Chemin de la Roche-qui-tourne sur 2km. Le sentier commence à grimper à travers un chaos de gros blocs rocheux.
Ce mélange typique de la forêt de Fontainebleau est vraiment magique! Des chênes, des hêtres, des bouleaux, des fougères et de la bruyère colorée, et le tout, parsemé d’énormes rochers. Je trouve ça tellement beau 🙂
Le chemin suit une ligne de crête avec quelques belles vues sur la région 🙂
On quitte ensuite le GR11 et on repart vers l’ouest, en suivant le Chemin des Cent Marches. Et tout à coup, le chemin débouche sur ça! Stairway to heaven, ou presque. C’est tout de même assez incroyable et insolite. Un escalier de pierre, là comme ça, au beau milieu des bois. C’est totalement irréel 🙂
C’est le fameux escalier des Cents Marches. Bon en réalité il y en a 113 de marches. On prend son courage à deux mains, et c’est parti pour la grimpette!
Une fois arrivé au sommet, on peut souffler un peu et profiter de la nature autour de soit 🙂
Il n’y a plus qu’à suivre le panneau de la ferme de Coquibus à quelques centaines de mètres de là et rejoindre le parking. Ceci clôt cette chouette balade insolite à moins d’une heure de Paris 🙂
Il y a une très belle balade à faire dans la forêt de Fontainebleau. Ça se passe entre Fontainebleau et le joli village de Barbizon. C’est la ballade idéale pour toute la famille. C’est facile, ludique, plein de rochers aux formes étranges! Allez, c’est parti, hop en route pour les Gorges d’Apremont 🙂
Le point de départ se trouve à la sortie du village de Barbizon, au Parking de l’Allée des Vaches. C’est un grand parking gratuit dans la forêt. Je vous conseille de vous garer plutôt au début de l’allée. La randonnée fait environ 10km et prendra 3-4h de marche. L’avantage, c’est que vous allez pouvoir la moduler comme vous le souhaitez. Il y a de nombreux sentiers qui permettent de la raccourcir ou la prolonger, suivant les envies 🙂
Nous allons principalement suivre le parcours bleu(le sentier Denecourt-Colinet). Juste un petit mot sur Claude-François Denecourt. Cet ancien sergent de l’armée napoléonienne découvre la forêt de Fontainebleau en 1832 et décide d’y consacrer sa vie. Il va explorer tous les recoins, donner des noms aux lieux, et surtout, il va peindre des marques bleues sur les arbres et les rochers pour créer des chemins à suivre. Il vient d’inventer les sentiers balisés! On le prenait pour un fou. En autodidacte, il va créer et faire imprimer les guides de randonnées Denecourt, destinés aux premiers touristes bourgeois parisiens afin de découvrir la forêt à pieds (et sans calèche!). C’est le succès! Vous aurez une petite pensée pour lui dès que vous croiserez une marque bleue 😉
Le départ se situe au niveau du médaillon de la Stèle de Théodore Rousseau et Jean-François Millet. Il s’agit de deux peintres qui se sont installés à Barbizon en 1836. Ils ont passé leur vie à peindre la forêt et ont lancé le mouvement des peintres paysagistes qu’on appellera l’École de Barbizon.
Après seulement quelques minutes de marche, on arrive dans un premier lieu étonnant. Des énormes rochers en grès apparaissent comme par magie. Ils ont des formes improbables. On dirait des créatures toutes droits sorties d’une histoire des temps anciens et pétrifiées par le temps. Il y a même un éléphant! C’est incroyable 🙂
Le chemin longe ensuite des hauteurs ou plusieurs espaces sont ouverts et permettent d’avoir cette belle vue sur la forêt.
Ces coins à panorama sont les endroits parfaits pour prendre un pique-nique 🙂
Si la forêt de Fontainebleau est principalement composé de chênes (et de hêtres), une bonne partie a été reboisée en 1830 avec du pin sylvestre (qui est de plus en plus envahissant). Dès qu’il fait chaud, on marche avec cette bonne odeur des pins, c’est tellement agréable.
Le sentier serpente dans des passages étroits dans les gorges d’Apremont, au milieu de chaos de rochers, à l’ombre des arbres. On grimpe sur des pierres, on évite les racines, la piste devient sableuse. On découvre des petites mares dans les rochers. En fait on a juste l’envie de partir explorer les moindres recoins de la forêt. Toute cette zone est belle et ressemble à un vaste terrain de jeu où on veut s’aventurer au hasard tel un explorateur 🙂
On peut se demander pourquoi le nom d’Apremont? Il aurait pour origine « âpre mont ». Car cette zone de la forêt avait un aspect désertique de roches et de bruyères. C’est dur à imaginer car son aspect a radicalement changé après une vaste campagne de plantation d’arbres en 1830. En revanche le nom est resté, voilà vous savez tout 😉
Sur les platières, les chênes et les pins laissent place au règne des bouleaux.
Ah … ce passage avec l’herbe dorée par le soleil entre les arbres, j’en ai encore limite la larme à l’œil! Je trouve cet endroit réellement beau, mais beau! BEAU! 🙂
Sur le chemin du retour il y a la fameuse Caverne des Brigands. En réalité il n’y a pas grand chose à voir, c’est tout petit. Selon Denecourt, cette cache servait de repère pour des brigands sous le règne de Louis XV, la célèbre bande à Tissier. Personne ne sait dire si cette histoire est vraie! Certains disent même que c’est Denecourt qui a fait creuser cette caverne.
Vous voilà de retour au parking. Vous pouvez maintenant vous balader dans les ruelles du joli village de Barbizon. Entre les galeries d’art, vous pourrez acheter une glace ou une crêpe et siroter un verre en terrasse avant de reprendre la route 😉