À la découverte du Puy-en-Velay

On reconnait immédiatement la ville du Puy-en-Velay : l’ancien volcan du mont Anis surmonté du rocher Corneille avec la grande statue Notre-Dame de France, la Cathédrale et le rocher Aighuile. Autant de marqueurs tellement uniques qui font du Puy-en-Velay une ville à découvrir absolument. Hop en route! 🙂

Le Puy-en-Velay, c’est la capitale historique de l’ancien territoire gaulois des Vellavii, au sud-est du Massif Central. La ville s’est développé autour de l’ancien volcan, le mont Anis, qui lui a donné son ancien nom Anicium, avant de devenir Puy-en-Velay. On appelle les habitants les ponots (c’est idiot je sais mais ça me fait toujours sourire ce nom 😉 ). Découvrons cette ville baignant dans un terroir et une tradition ancestrale, en commençant par ses principaux monuments.

La cathédrale Notre-Dame du Puy-en-Velay

C’est un chef-d’œuvre de l’art roman, classé aux monuments historiques et au patrimoine mondial de l’Unesco. On y accède par la rue des Tables, comme des millions de pèlerins avant nous (ou des simples touristes). C’est le plus ancien point de départ français pour le pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle. Une fois arrivée en haut de la rue en pente, il reste encore un grand escalier à gravir, franchir les antiques portes en cèdres, et on y est! La cathédrale est construite au XIIe siècle sur les vestiges d’une église primitive. On utilise des pierres volcaniques de différentes couleurs. Au fil des siècle son état s’est terriblement dégradé. Alors, on décide de tout reconstruire. Entre 1844 et 1870, la cathédrale est presque totalement détruite et reconstruite à l’identique!

Comme tous les lieux importants, son histoire commence par une légende. En l’an 430, une femme gravement malade et fiévreuse voit en rêve la Vierge lui dire d’aller s’allonger sur grande une pierre plate au sommet du Mont Anis. Elle le fait et guérit miraculeusement! Une nouvelle apparition de la Vierge lui dit de demander à l’évêque de construire une église ici. Quand l’évêque se rend sur les lieux en plein été, il découvre la fameuse pierre, couverte de neige! Un cerf surgit alors de nul part et trace dans sa course les contours du bâtiment à construire. En réalité il y avait ici un temple païen, c’est à dire Celtes. Pour aider à la christianisation du site et le faire accepter plus facilement, cette légende permet de faire le lien : la pierre mégalithique préhistorique purifiée par la neige et le cerf celte païen qui trace l’église. La fameuse « pierre des fièvres » est toujours visible dans la cathédrale. Des pèlerins continuent de s’allonger dessus et prient pour recevoir ses bienfaits.

Si aux origines, le culte était pour la « pierre des fièvres », il a été remplacé par celui pour la Vierge Noire. La statue qu’on voit actuellement a été couronnée dans la cathédrale le 8 juin 1856 et provient d’une ancienne chapelle de la ville.

Il y avait à l’origine une première statuette de la Vierge Noire, remplacée par la plus célèbre, celle offerte par le roi Saint Louis au retour de la septième croisade. On raconte qu’il s’agissait en fait d’une ancienne statue de la déesse égyptienne Isis et qui avait été transformée en Vierge. Cette fameuse statue fera la prospérité de la ville grâce à l’afflux de pèlerins venant la voir. Elle sera malheureusement brulée sous la Révolution le 8 juin 1794. Alors que la statue se consumait, une porte secrète est apparu dans son dos et un parchemin en est sorti. On ne saura jamais ce qui était écrit dessus. Les révolutionnaires ont tout laissé se réduire en cendres… Une grande célébration a lieu tous les 15 aout, avec une grande procession de la statue de la Vierge Noire dans les rues de la ville.

Vous serez surpris par l’architecture de la cathédrale. En haut des marches, on débouche directement par un étroit passage en plein milieu du chœur de l’édifice! En fait la cathédrale a vite était victime de son succès et il a fallut trouver un moyen de l’agrandir. Comme il n’y avait plus d’espace disponible sur la pente du volcan, on a construit dans l’autre sens, en avançant dans le vide et en s’appuyant sur des massifs piliers cachés par la façade.

À l’intérieur de la cathédrale vous pourrez découvrir un très bel orgue à double façade, des peintures, dorures et des œuvres d’arts sacrées absolument partout.

Sur le côté de la façade à l’extérieur, il y a le porche du For avec une belle architecture (et sur l’arcade, une petite sculpture d’une personne semblant porter tout le poids de l’édifice sur ses épaules). Derrière, On trouve le clocher haut de 56m, qui est construit à l’écart. Vous pourrez aussi découvrir un magnifique cloître et la salle du Trésor de la cathédrale.

Le Rocher Saint-Michel d’Aighuile

Le rocher d’Aighuile est une formation d’origine volcanique (c’est précisément un « neck ») de 82m de haut. Selon une légende, le géant Gargantua, de passage dans la région, est pris d’une envie pressante. Il fait tout simplement un énorme caca, qui devient ce rocher, affectueusement surnommé « la fiente de Gargantua », hem!

En l’an 961, l’évêque du Puy ordonne la construction d’une chapelle au sommet, sur l’emplacement d’un lieu de culte « païen » présumé. Cette chapelle est évidemment consacrée à Saint-Michel, terrassant le dragon des anciennes croyances. Elle sera agrandie en une nouvelle chapelle au XIIe siècle. On accède au sommet (en transpirant) après avoir gravi un escalier de 268 marches (entrée 7 euros). Quelques pèlerins célèbres ont aussi grimpés ces marches comme les rois de France Charles VII, Louis XI et Charles VIII.

Dans la petite chapelle, on découvre un beau plafond peint. Au XIXe siècle, ce plafond est d’ailleurs un des premiers essais de conservation et de restauration de peintures médiévales en France. Cette chapelle fait partie de la première liste des monuments historiques classés en 1840.

Le Rocher Corneille et la statue de Notre-Dame de France

L’ancien volcan du Mont Anis qui domine la ville est surmonté par le Rocher Corneille. C’est un promontoire en basalte de 132m de haut. C’est le point culminant du Puy-en-Velay, à 757m d’altitude. C’est une partie de la cheminée de l’ancien volcan. Depuis l’époque romaine, il a été exploité comme carrière. Chaque année, la ville du Puy-en-Velay doit faire des travaux pour le consolider, le débarrasser de sa végétation et éviter les chutes de pierres sur les passants.

En 1850, on se dit que ce serait tout de même pas mal d’en faire quelque chose de ce fameux Rocher Corneille. L’idée émerge d’y installer une grande statue de la Vierge à l’Enfant. C’est tout de suite l’enthousiasme! Les travaux commencent rapidement en 1856, mais très vite sa construction coute beaucoup plus cher que prévu. L’évêque du Puy cherche alors de l’aide auprès de Napoléon III. Il ose même lui demander le bronze des canons capturés si le siège en cours de la ville de Sébastopol réussit et si la paix revient. Trois jours plus tard, la ville est prise. La paix est signée, c’est la fin de la guerre de Crimée. L’empereur tiendra sa promesse et livrera 150.000kg de fonte de fer provenant des 213 canons de la marine de Sébastopol. Les travaux s’achèvent enfin, et la statue est bénie solennellement en 1860.

La fonte de la statue a été réalisée à Givors. Une centaine de pièces de fontes sont fixées entre elles pour construire cette statue monumentale de 16m de haut! (22m si on rajoute le piédestal). L’intérieur de la statue est creux. Un escalier permet même d’accéder à l’intérieur de la tête de la Vierge! (entrée 4 euros)

Balade en ville

La vieille ville du Puy-en-Velay se visite rapidement. En quelques ruelles on passe de siècles en siècles. Ne manquez pas de découvrir l’Hôtel Dieu et sa pharmacie qui est une des plus anciennes de France. La tour Penessac ne passe pas inaperçue. C’est un vestige des anciens remparts de la ville du XIIIe siècle.

Autour de la Place du Plot et sa fontaine, vous pourrez vous réjouir les papilles 🙂 Dans le plus grand marché d’Auvergne, vous ne manquerez pas d’y trouver le « caviar du pauvre » : la célèbre lentille verte du Puy! La lentille est cultivée au Puy-en-Velay depuis l’époque gallo-romaine. Elle bénéficie d’une AOC / AOP. Grâce au climat et au terroir, les lentilles du Puy sont particulières. Elles ont une peau plus fine et contiennent moins d’amidon. La cuisson est plus rapide, elles sont moins farineuses, et se sont tout simplement les meilleures lentilles voilà tout! 🙂 La ville est aussi célèbre pour sa dentelle. On dit même que la dentelle aurait été produite pour la première en France au XVe siècle au Puy grâce aux savoir-faire de colporteurs italiens suivant le flux des pèlerins.

Lorsque la nuit tombe, il faut rester au Puy-en-Velay! Direction les hauteurs de la ville pour assister à un spectacle hauts en couleurs.

Puy de Lumières

En effet, chaque été depuis 2017 la ville se couvre de lumières dès la nuit tombée : c’est Puy de Lumières 🙂 Jusqu’à minuit, les plus beaux sites de la ville sont illuminés avec des jeux de lumières féériques.

La cathédrale, le rocher Saint-Michel, le musée Crozatier, l’Hôtel de Ville, le théâtre, la Place du Plot, la chapelle Saint-Alexis, tous profitent de cet écrin lumineux. Puy de Lumières déborde aussi de la ville puisqu’on peut retrouver des illuminations le long de la Loire sur la médiathèque et le vieux pont de Brives-Charensac. C’est gratuit et c’est beau, alors on ne se prive pas 😉 (plus d’infos sur le site officiel)

Autour du Puy-en-Velay

Juste à la sortie de la ville, il y a la Basilique Saint-Joseph-de-Bon-Espoir dans la commune d’Espaly-Saint-Marcel. On peut dire qu’elle ne passe pas inaperçue non plus! En 1855 une dentelière qui revient de la messe à la cathédrale du Puy-en-Velay, trouve par terre une image de Saint-Joseph, coincée entre deux pavés. Elle ramène l’image dans son village et la dépose dans une petite grotte. Avec une amie, elles prient régulièrement devant l’image. On remplace ensuite l’image par une petite statue de Saint-Joseph. Puis, des familles les rejoignent pour prier et le mouvement prend de l’ampleur. Même l’évêque vient! En 1876, un abbé du Puy vend tous ses biens reçus d’un héritage pour faire construire un sanctuaire pour Saint-Joseph. Il achète le neck et les ruines de l’ancienne forteresse du village autour de la grotte.

Pour faire bonne figure, on y construite là aussi une statue. Et pas n’importe quoi, la statue de Saint-Joseph est monumentale, elle fait 22m de haut! Elle est même plus grande que Notre-Dame de France située juste en face. Cette grande statue en ciment est inaugurée en 1910. La sanctuaire en forme de château-fort date de 1918. En 2021, le pape François érige le sanctuaire au titre de basilique. Il y a deux pèlerinages importants chaque année, le 19 mars et le 1er mai.

N’oubliez surtout pas d’aller découvrir la magnifique Cascade de la Beaume à une quinzaine de kilomètres au sud. Vous pouvez aussi vous balader au mont Gerbier-de-Jonc à la source de la Loire ou sur le mont Mézenc, le sommet de la Haute-Loire.

La région ne manque pas d’autres merveilles. Je vous conseille de jeter un œil sur la carte interactive sur la page d’accueil du site 😉

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