Balades dans la grande vallée de la Maurienne

La vallée de la Maurienne, longue de 125km, est une des plus grandes vallées des alpes! C’est la rivière de l’Arc qui l’a façonnée depuis le Cold de l’Iseran jusqu’à ce qu’elle rejoigne l’Isère au pont royal de Chamousset. Cette grande vallée longe le grand massif de la Vanoise, le massif du Mont-Cenis, et tant d’autres encore.
Hop en route pour y découvrir de beaux endroits!
🙂

La Vallée de la Maurienne se divise en trois parties : la Basse (de Aiguebelle à La Chambre), la Moyenne (de la Chambre à Modane) et la Haute Maurienne (jusqu’à la frontière italienne). C’est depuis l’antiquité un axe important de communication et de commerce entre la France et l’Italie. C’est aussi notamment dans la vallée de la Maurienne qu’au XIe siècle remonte le premier représentant de la puissante Maison de Savoie qui dirigera pendant des siècles tout cette région et donnera naissances aux futurs rois d’Italie.

Je vous invite à remonter cette vallée pour découvrir quelques endroits qui méritent le détour!

La maison penchée 🙂

Il y a un lieu insolite à découvrir à la sortie de Modane, au bord de la route de Bardonnèche en direction de Val Fréjus. Ici, vous pourrez vous amuser à défier les lois de l’équilibre! 🙂

C’est la maison penchée 🙂 C’est en réalité un ancien blockhaus. Construit en 1939 par les nazis, il servait de poste d’observation et de défense à l’entrée du tunnel ferroviaire de Fréjus. En 1944, c’est la débâcle et les troupes allemandes se replient. Ils décident de faire sauter l’entrée du tunnel avec deux wagons bourrés d’explosifs. L’explosion est tellement énorme que le bunker a littéralement volé dans les airs avant de venir se planter dans le sol des dizaines de mètres plus loin, quasi intact… mais pas tout à fait à l’horizontal non plus 😉

Ce bâtiment militaire en béton armé est maintenant devenu une attraction touristique à Modane. C’est un peu la Tour de Pise locale 😉 La visite est libre et gratuite. On peut se balader dans les pièces recouvertes de graffitis, perdre ses repères et jouer avec son équilibre. Sensations garanties pour cette petite visite insolite 🙂

Les Gorges de l’Arc, les forts et le pont du diable

L’Arc, c’est la rivière qui a façonnée la vallée de la Maurienne depuis des milliers d’années. Après Modane, la rivière s’engouffre dans les Gorges de l’Arc, profondes de plus de 100m!

Cet endroit de la vallée est étroit et possède donc une importance stratégique. Au XIXe siècle, après les guerres et la défaite de Napoléon 1er, l’Autriche fait pression sur le Royaume de Sardaigne (qui gouverne alors la Savoie) pour sécuriser et verrouiller l’accès vers la péninsule italienne. Entre 1819 et 1834, plusieurs fortifications sont construites de chaque côté de ces gorges. Cette Barrière de l’Esseillon (ou forts de l’Esseillon) se compose surtout de l’imposant Fort Victor-Emmanuel (côté nord) et de la Redoute Marie-Thérèse (côté sud). Le Fort Victor-Emmanuel est le plus grand et pouvait accueillir une garnison de 1500 soldats. Ces fortifications ne verront jamais le moindre combat et finiront par retomber aux mains des armées françaises qui, ironie du sort, s’en serviront cette fois pour se protéger des italiens.

Ces deux verrous stratégiques sont reliés entre eux par le Pont du Diable. Comme à chaque endroit où la construction d’un pont parait incroyable, il y a une légende qui attribue sa construction aux pouvoirs surnaturels du diable. Et donc ici, le bâtisseur, un habitant du village de Bessans, était bien embêté car il était incapable de finir la construction dans le délai demandé. Le diable lui aurait proposé son aide en échange de l’âme du premier être vivant à traverser le pont. Le bâtisseur trouve une astuce en faisant traverser en premier un bouc. L’animal, en découvrant le démon cornu qui l’attendait de l’autre côté du pont, pensait qu’il s’agissait d’un rival pour ses chèvres. Il lui a foncé dessus si fort que ses cornes sont restées plantées sur la tête du diable. Depuis cette légende, traditionnellement, le diable à Bessans porte 4 cornes.

Plus sérieusement, le premier pont en pierre a été construit en 1858 et s’est écroulé depuis. La passerelle actuelle (construite au même endroit) date de 1991 et porte toujours le nom de Pont du Diable. Autour de ce pont qui vous donnera le vertige mais aussi une vue imprenable sur les gorges, des activités d’accrobranches et de via-ferrata sont disponibles. Le Fort Victor-Emmanuel (toujours en rénovation) peut se visiter gratuitement 🙂

La Cascade Saint-Benoit

Tout près du Fort Victor-Emmanuel, au nord de la commune d’Avrieux, il y a la magnifique cascade de Saint-Benoit à découvrir 🙂 Elle est très facile d’accès depuis la route touristique D215.

En s’approchant de cette beauté, on ressent le souffle frais de ces eaux. On se croirait devant un brumisateur géant. Des pelouses permettent de profiter du lieu et pique-niquer quasiment au pied de cette immense cascade haute de 90m!

Cette cascade possède un bonus! En revenant sur la route, longez la clôture près de la petite chapelle de Saint-Benoit et vous découvrirez les eaux se jeter dans une autre cascade 😉

Autour de Bessans

Après avoir dépassé Val Cenis, on arrive à Bessans. Ici la vallée est bien plus large avec une immense plaine et l’Arc qui coule paisiblement au milieu.

Une tradition tenace raconte que les habitants de Bessans et de ses hameaux seraient des descendants de sarrasins qui se seraient implantés dans la région au VIIIe siècle. Une autre tradition locale date de 1857. À cette époque, un conflit opposé le curé du village à un sculpteur sur bois. Pour se venger, il sculpte alors une statue d’un diable emportant un curé sous son bras et la dépose le soir devant la maison du curé. Au matin, le curé découvre la statue, et se doutant de l’auteur, il redépose la statue devant la maison du sculpteur. Ces allers-retours vont durer un mois et feront parler du village. Depuis, les sculpteurs sur bois perpétuent la tradition et on peut voir ces sculptures de diables de Bessans (à quatre cornes, ne l’oublions pas) sur la place du village 🙂

La vallée est propice à des belles balades sur les versants, où la fonte des neiges donnent naissance à d’innombrables petites cascades 🙂

La Vallée d’Avérole

La Vallée d’Avérole mérite votre attention! Presque oubliée, elle se découvre sur la droite juste après avoir dépassé Bessans, quand on remonte la Vallée de la Maurienne. Elle abrite les hameaux de La Goulaz et des Vincendières qui vous replongent dans le passé. Ces chalets traditionnels en pierre avec des toits de lauzes (la roche plate locale qui sert d’ardoise) sont typiques de la région. Cette vallée est considérée comme une des plus belles de la Maurienne 🙂 Au fond, on voit l’imposante silhouette du Charbonnel (3752m) avec son glacier accroché à la face nord. C’est le plus haut sommet de la Maurienne.

Il y a encore pas si longtemps, cette vallée était le point de passage de contrebandiers et de colporteurs pour rejoindre l’Italie sans avoir à payer le péage de la route du Mont-Cenis. Maintenant c’est un endroit authentique et beau d’où on peut partir en randonnée jusqu’au refuge d’Avérole, et pourquoi pas pousser plus loin dans le vallon Lombarde et le Pas de la Mule.

Il y a comme une impression de bout du monde quand on explore cette belle vallée 🙂

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