L’ancien royaume d’Aragon en Espagne est divisé en trois provinces : Saragosse, Huesca et Teruel. Dans cet article je vais vous partager quelques un des plus beaux sites de la province de Teruel 🙂
Quand on arrive en Aragon depuis Valencia, on tombe tout de suite sous le charme de la région!
La ville de Teruel
La ville de Teruel est l’endroit idéal d’où vadrouiller pour découvrir la province. Cette belle ville possède un des climats les plus rugueux d’Espagne. On passe de -10 en hiver à 39 degrés l’été. Quand on arrive à Teruel en voiture, le plus simple c’est de se garer sur le grand parking public gratuit à côté de la gare. Ce qui vous permettra de découvrir la ville en grimpant le célèbre Escalinata del Óvalo. Cet escalier monumental a été inauguré en 1921, en même temps que la gare, pour permettre aux voyageurs de rejoindre la ville, 26m plus haut.
Le site est habité depuis l’âge de bronze puis sera développé par les musulmans sous le nom de Tirwal, avant d’être baptisée Teruel par les chrétiens. Dans sa partie Est, la ville avait une des plus importantes communautés juives d’Aragon. On retrouve la trace de ce quartier autour de la place Juderia. Un des monuments de Teruel, c’est la cathédrale (Santa Maria de Mediavilla) inscrite au patrimoine de l’Unesco. Elle est connue pour sa grande tour dans le style Mudejar(les musulmans qui sont restés dans les territoires repris par les chrétiens) qui date de 1257.
Au nord de la ville, il y a un grand aqueduc en pierre(Acueducto de los Arcos). Il a permis d’apporter l’eau potable en ville (qui dépendait jusque là de grandes citernes). Sa construction est achevée en 1558 et alimente une fontaine sur la place centrale de la ville. La fontaine historique est remplacée par el Torico en 1858. C’est une colonne de 8m de haut avec un petit taureau en bronze au sommet, l’emblème de la ville.
Le centre ville historique a un aspect « propre et neuf ». En fait pendant la guerre civile espagnole, Teruel a été le théâtre de violents affrontements et une bonne partie du centre ville a été détruit. Sa reconstruction jusque dans les années 1950 lui donne son aspect actuel.
La ville est aussi célèbre pour les amants de Teruel. Dans toutes les boutiques, vous verrez quelque chose en rapport. Ce drame historique a lieu au XIIIe siècle. Isabel, une jeune fille d’une famille riche, est amoureuse de Juan, un jeune homme très bien mais pauvre. Tous les deux savent qu’ils ne pourront jamais se marier car le père d’Isabel n’acceptera jamais. Juan demande à sa promise d’attendre 5 années, le temps qu’il fasse fortune. Elle lui promet de l’attendre. Durant ces 5 ans, Juan participe activement à la guerre de la Reconquista, et il en revient sain et sauf et riche. Mais il arrive juste trop tard au rendez-vous des 5 ans. En 1217, Isabel le croit mort, et sous la pression de son père, elle vient de se marier avec un riche marchand. Juan s’introduit dans leur chambre la nuit et il lui demande de l’embrasser. Elle est désespérée mais refuse, car elle ne veut pas tromper son nouveau mari. Juan en meurt de chagrin. Le lendemain, lors de la cérémonie des funérailles, elle finit par embrasser sa dépouille dans l’église, et elle meurt elle aussi de chagrin. Leurs corps ont été exhumés en 1555, et depuis 1955, ils sont l’un à côté de l’autre dans un mausolée construit pour eux. Une version alternative suggère qu’en fait Juan voulait se suicider et emporter Isabel avec lui. Sachant qu’il ne pouvait plus l’épouser, il se serait empoisonné volontairement et le baiser qu’il lui demandait était celui de la mort pour Isabel… Quelle est la vérité ? on ne saura jamais, faites votre choix. La légende dit que Shakespeare se serait inspiré de cette histoire pour écrite Roméo et Juliette.
Côté touristique mis àpart, je vous recommande en ville l’improbable pub irlandais Flanagan’s Temple U2(C. Ainsas, 2). Dès qu’on franchit la porte d’entrée, on est en Irlande! La déco est superbe, la musique tout autant, et il y a un large choix de bières et le service est plus que sympathique. Vraiment une très bonne adresse pour une soirée réussie! 🙂 Pour les amateurs de viande grillée, dans un style plus traditionnel, il y a le très bon restaurant Asador Brasería La Vaquilla(C. Judería, 3). On n’oubliera pas non plus de gouter le Jambon de Teruel, qui est un jambon serrano réputé. Pour rappel, un jambon serrano est réalisé à partir de « porcs roses » (comme en France). Un jambon ibérique est réalisé à partir de « porcs noirs » ibériques et le plus connu est le pata negra (reconnaissable à ses ongles noirs).
Le grand canyon Rojo de Teruel
A quelques kilomètres au sud de Teruel, il y a un site impressionnant et pourtant pas très connu. Il s’agit de la Rambla de Barrachina. Ce site est surnommé le canyon Rojo. Son nom vient de la couleur ocre de ces falaises. On se croirait tout droit dans un film de farwest dans le Colorado américain et pourtant on est bien en Espagne.
Ces falaises colorées peuvent atteindre 200m de haut! L’accès n’est vraiment pas évident. Le long de la route N330, il faudra prendre une petite route sans indication et qui s’achève sur une piste en terre donnant sur le lit asséché de la rivière.
Pas de chance pour moi le jour où je suis venu ici en m’attendant à vivre le plus incroyable coucher de soleil : une tempête est arrivée ! Et comme le lit d’une rivière en temps de pluie, c’est franchement pas la meilleure des idées, j’ai du écourter ma visite, snif … En tout cas, je vous recommande la découverte de ce site méconnu! 🙂
Une dernière petite surprise à quelques kilomètres de Teruel. Si vous prenez l’autoroute en direction de Saragosse, vous apercevrez, comme sortis de nul part, des dizaines et des dizaines d’énormes avion. C’est le plus grand parking de stockage et de maintenance d’avions d’Europe. Airbus, Boeing, tout le monde est là. Les avions sont protégés de l’érosion par le climat sec et aride. Curieux à voir!
Estrechos del río Ebron
Entre le village de El Cuervo et Tormón, on peut parcourir une des plus belles randonnées de la province! Cette randonnée, Estrechos del río Ebron, suit le cours de la rivière Ebron. C’est un affluent de la Turia, qui prend sa source dans les montagnes au nord de Tormón. Au fil des siècles, la rivière Ebron a sculpté un paysage unique, avec des grands et étroits murs verticaux, des ponts naturels et des berges vertes. Pour cette randonnée, il faut compter au moins 3 heures de marche pour un itinéraire aller-retour.
Le point de départ se trouve à la sortie du village d’El Cuervo. En suivant la signalisation, la petite route se transforme en piste, et au bout vous arriverez sur un petit parking en pleine nature. Si le parking est plein, en revenant sur la route il y a un mini aire de pique-nique où on peut se garer.
Dès le début, on est saisi par la beauté des lieux. On traverse des vergers (je vois même des renards sauvages), la rivière coule paisiblement au bord du chemin, tout est vert, et les parois rocheuses et colorées encadrent le chemin qui se dirige vers Tormón.
Le sentier ne pose pas de problème particulier, il n’y a pas de dénivelé et on suit tranquillement le cours d’eau. Quand on arrive dans le canyon, c’est beau comme dans un rêve! J’ai vraiment trouvé cet endroit irréel et magique. Cette jolie rivière avec ses berges vertes et les falaises autour, non mais vraiment! 🙂
Sur une petite portion, le sentier n’existe plus. Il faut marcher sur une passerelle métallique juste au dessus de l’eau. C’est beau et c’est fun!
En sortant de cet étroit canyon, ça s’élargit. Le sentier grimpe petit à petit au milieu d’une superbe vallée boisée. Encore une fois, où qu’on regarde, c’est beau!
Il y a même une belle arche naturelle si on fait bien attention, Puente de La Fonseca 🙂
Le sentier va maintenant suivre un méandre dans une partie montagneuse. Cette fois, on marche au bord de la falaise, sur les hauteurs. Certains passages sont vertigineux, mais absolument rien de dangereux.
Après ce passage légèrement périlleux, on retrouve la belle rivière Ebron. Une succession de bassins enchanteurs amènent à la Cascade Calicanto, d’une vingtaine de mètres de haut.
C’est beau, c’est beau, c’est beau! Je me répète peut-être ? 🙂
Il faut maintenant faire demi-tour. Vous pouvez soit reprendre exactement le même chemin, ou vous rapprochez de la route pour bifurquer sur un autre sentier qui repart vers le sud mais sur un autre versant de la vallée.
Le chemin fini par rejoindre celui pris à l’aller et on repasse par les mêmes paysages magnifiques.
Je conseille à 100% cette randonnée qui est vraiment, vraiment, belle! 🙂
Cascada del Molino de San Pedro et Ojos del Cabriel
Encore une belle cascade à découvrir le long du Rio Cabriel. Elle est bien cachée, près de la petite bourgade de El Vallecillo. Quand le long de la route, vous apercevez ce corps de ferme perché sur sa petite colline, c’est ici qu’il faut tourner sur une minuscule route.
Peu après sur votre gauche, vous verrez des espèces de sentiers partir entre les arbres. Il n’y a pas de panneaux, mais c’est bien ici qu’il faut se garer au bord de la petite route. On entend déjà le bruit de la cascade. En quelques pas, on arrive devant cette beauté!
Il est possible de se baigner dans le bassin devant la cascade (si on n’est pas trop frileux). Tout est parfait! ou presque … la seule ombre au tableau, c’est sur la rive opposée, la vieille ruine en béton du moulin, et qui gâche un peu le lieu. Mais ne boudons pas notre plaisir, car la Cascada del Molino de San Pedro, c’est une merveille! 🙂
Il y a un autre bel endroit à découvrir, juste à l’entrée de El Vallecillo. Il faut suivre le panneau Ojos del Cabriel, grimper la minuscule route et se garer au petit parking du mirador. Ensuite vous pouvez prendre le raccourci et descendre directement par un sentier bien raide, ou bien suivre tranquillement la piste.
Dans les deux cas, on rejoint le cours de la rivière Cabriel. Ici, on trouve des petites sources, les yeux (ojos), qui alimentent la rivière.
La rivière s’étale sur un plateau rocheux, c’est assez curieux. Et on entend à nouveau le bruit d’une chute d’eau. D’ailleurs la voici!
La Cascade de la Herreria ponctue cette nouvelle balade. Elle est certes un peu moins belle et impressionnante que celle du moulin, mais elle mérite tout de même la visite 🙂
Le gouffre Sima de Frias
Proche du village de Frías de Albarracín, on trouve une autre merveille naturelle. Elle est bien cachée à 3km du village. Un petit panneau discret vous invite à sortir de la route vers une forêt de pins, pour Sima de Frias. De quoi s’agit-il ? Et bien tout simplement d’un énorme gouffre béant!
Ce gouffre s’est formé par l’écroulement du plafond qui recouvrait une grande cavité rocheuse. Il mesure 80m de diamètre pour 60m de profondeur. On peut en faire le tour en tout sécurité en suivant la clôture en bois.
En étant attentif, vous pourrez voir des fossiles incrustés dans le sol (principalement du côté gauche du gouffre, en venant de la route).
Calomarde
Quelques kilomètres plus loin, on arrive au village de Calomarde. Je vous propose deux activités incontournables! La première c’est la balade Ruta del Barranco de la Hoz. Ce chemin a été aménagé très récemment, il est ouvert depuis 2016. On ne peut pas le louper. Il y a un grand parking au bord de la route et un beau sentier longe des grandes parois rocheuses parsemées de grottes. Dès le début, le grand monolithe rocheux El Moriacho se dresse au bord du chemin.
Plus loin, le chemin s’enfonce dans un canyon. Puis on se promène sur des passerelles métalliques au dessus du cours d’eau. Le parcours complet rejoint le village de Frías de Albarracín et fait 8.5km de long pour environ 3h de marche.
J’ai trouvé cette balade agréable … mais j’ai trouvé le site « trop bien » aménagé. Le charme de la nature sauvage disparaissait un peu à mon gout, et en plus malheureusement je n’avais pas le temps de faire tout le trajet. C’est sans doute bien mieux plus loin, car cette balade fait partie des sorties réputées de la région!
La deuxième activité à Calomarde, c’est la grande cascade à la sortie du village (aussi connue comme la cascade du vieux moulin). Le site est facile à trouver, il y a une grande aire de parking bien aménagée au bord de la route. Ensuite, c’est facile, pas besoin de marcher longtemps, la cascade est vraiment à deux minutes à pieds. Elle ne parait pas très impressionnante sur la photo, mais elle mesure plus de 20m de haut!
Les sentiers autour de ce site sont assez ludiques. Ça grimpe et ça descend dans tous les sens. Il y a une aire de pique-nique. C’est l’endroit parfait pour un petit break 🙂
Pinares de Rodeno
Depuis le village d’Albarracín, à 15min de voiture vers le sud dans la sierra, il y a un lieu de toute beauté. C’est la zone protégée de Pinares de Rodeno. Une vaste pinède repose sur de curieuses formations de grès rouge, appelé rodeno. Des sentiers bien balisés permettent de rejoindre les différents lieux de la forêt sans abimer la nature.
Les roches ont toutes des formes improbables. On se perd avec plaisir dans ce labyrinthe de végétal et de minéral 🙂
Certains blocs de roches sont utilisés pour la pratique de l’escalade. C’est un spot réputé.
Ce qui fait aussi l’importance du lieu, c’est la découverte de peintures rupestres en 1982. Il s’agit précisément de l’art rupestre du levantin, spécifique à cette partie de l’Espagne. Ces représentations seraient datées entre 10.000 et 6.500 av JC.
Les différents endroits avec des représentations rupestres sont protégés par des abris. Il faut parfois avoir l’œil bien exercé pour les repérer. Ne vous attendez pas à la Grotte de Lascaux!
Le clou du spectacle, c’est quand on atteint le mirador! On a cette magnifique vue sur toute la région 🙂
On a clairement la sensation d’être perdu au bout du monde. On se prend à laisser son imagination se représenter les populations qui il y a 10.000 ans, profitaient elles aussi de cette vue!
Et comme je ne me lasse pas de la beauté de cette région, voici encore quelques exemples de paysages que vous aurez la chance de découvrir si vous y allez 😉
La région de la Communauté de Valencienne, s’étend de l’Aragon à la Catalogne au nord, jusqu’à la Murcie au sud. Elle possède des sites de toute beauté que je vous propose de découvrir 🙂
Commençons par nous rendre à la petite ville de Buñol, située à 40km de Valencia. Il y a un vieux château du 13e siècle où les habitants ont construit des maisons à l’intérieur. Mais vous avez surement déjà entendu parler de Buñol pour la Tomatina! C’est une fête qui se déroule chaque année, le dernier mercredi du mois d’aout. Pour l’occasion, des milliers de personnes se retrouvent ici pour se jeter des tomates! Cette tradition date de 1945 où pendant un défilé, des jeunes du village se seraient affronté en utilisant les tomates du commerce de légume sur la place. L’année suivante, ils ont recommencé, en amenant leurs propres tomates. Et ainsi de suite. La mairie a bien tenté d’annuler ce « débordement tomateux », mais c’était trop tard. Depuis 1959 la fête est officielle, et le village distribue les tomates aux festivaliers! C’est plus de 130 tonnes de tomates bien mures qui volent dans les rues de la ville ce jour là! 🙂
Sinon, le reste de l’année, à la sortir du village, il y a un très beau site : Cueva Turche. Dans un amphithéâtre de roche calcaire, on peut découvrir cette belle grande cascade de 60m de haut! Elle se jette dans un petit lac couleur émeraude où on peut se baigner. Le cadre est vraiment splendide! Il y a des tables de pique-nique tout autour. Il est possible d’accéder à une petite grotte derrière la cascade.
Le petit bémol c’est le parking en terre-battue, privé et payant (5eur). Le jour où je suis venu c’était ouvert et il n’y avait personne 🙂 Néanmoins, il permet de régler les problèmes de parking sauvage sur la petite route d’accès (d’ailleurs vous risquez fort de vous prendre une amende si vous vous garez ailleurs). Il faut aussi noter que l’accès à la cascade depuis le parking est un peu chaotique. Le sentier est en rénovation à cause des dégâts des dernières fortes pluies. Enfin, il semblerait qu’en été, il y a beaucoup de monde et que les gens ne ramassent pas trop leurs déchets…
Le village de Cofrentes
Ce petit village typique à 1h30 en voiture de Valencia est surtout connu pour la très jolie vue de son château situé sur un promontoire rocheux à 100m au dessus de la rivière Cabriel. Des fouilles archéologiques ont montré que le site est occupé depuis l’âge de bronze. La construction du château date de la période arabe au XIe siècle. Il est maintenant en partie en ruine (à cause des armées de Napoléon). Il peut se visiter depuis l’office du tourisme situé à côté (ouvert une heure par jour, 3eur l’entrée, et pas grand chose à voir, mais à noter la plus vieille horloge de la Province! respect!).
De l’autre côté de la rivière, vous pouvez grimper au sommet d’un petit volcan! C’est le Cerro de Agras (500m). C’est le seul volcan récent (en termes géologiques) de la région de Valencia. On ne se rend pas vraiment compte qu’il s’agit d’un volcan au début car une carrière installée dans les années 1980 a beaucoup abimé son aspect visuel. Une fois en haut, j’avoue que ce n’est pas très spectaculaire mais vous pourrez voir des roches volcaniques qui ont été projetées et des lapilli au sol.
Un peu moins pittoresque et touristique, à moins d’un kilomètre de ce paysage de carte postale, il y a le site d’une centrale nucléaire bien visible…
Le Canyon de Jucar
Depuis le village de Cofrentes, la rivière Cabriel se joint à la rivière Jucar, pour s’enfoncer dans le profond et large canyon de Jucar. La construction de trois barrages dans les années 1980 permettra la création de grands bassins de retenues d’eau de 14km de long. En plus de fournir de l’électricité à toute la région, ces barrages permettent une activité touristique nautique. Et quand il fait très chaud, c’est toujours bien agréable de se retrouver au bord de l’eau 😉 Le long du canyon, il n’y a qu’une seule petite localité.
Le petit village de Cortes de Pallas est perdu, enclavé au pied des grandes falaises du Canyon de Jucar. On a vraiment l’impression d’être coupé du monde dans cette bourgade. Et pour cause, jusqu’en 1932, il n’y avait toujours pas de route pour y venir! Depuis ce village, si vous avez le temps, il y a la randonnée des 3 cascades à faire. En remontant le cours d’eau sur 6km le long d’un petit canyon, le Barranco de Cortes, vous aurez une très belle balade les pieds dans l’eau au milieu de la nature. Renseignez-vous dans le village pour savoir s’il y a de l’eau. En période de sécheresse, tout est à sec …
De l’autre côté du canyon, en face, on peut voir les ruines du Château de Chirel. Il a été construit au XIIIe siècle par les arabes pour défendre le canyon. Plus tard, il sera utilisé par les chrétiens pour mater la révolte des Maures, suite au traité d’Expulsion de 1609. Ces populations arabes converties de force au christianisme et qui devaient maintenant être expulsées d’Espagne sont venues se réfugier dans cette région. Pendant un an ils affronteront les armées chrétiennes avant de finalement céder. Après cet épisode, il n’y a presque plus de population dans les environs et le château n’a plus d’utilité.
Il est à présent abandonné et à l’état de ruine. On peut le visiter gratuitement (après une petite marche de 30min depuis un parking).
En allant sur les hauteurs du village Cortes de Pallas, on rejoint le grand plateau de La Muela de Cortes à 900m d’altitude. Les points de vues sont nombreux (mais les places pour se garer le sont un peu moins). Le principal point d’observation, c’est le Mirador del Observatorio. Depuis cet endroit vous aurez ce magnifique panorama sur le grand canyon de Jucar.
On se rend pas bien compte des dimensions sur les photos, mais je vous promets qu’en vrai, c’est gigantesque!
Le plateau de La Muela de Cortesest à la fois désertique et magnifique. Vous ne croiserez quasiment personne. J’ai adoré ses vastes étendues de hautes herbes sèches et dorées. Ce territoire est aussi une réserve nationale de chasse. Avec un peu de chance, vous verrez peut-être des sangliers, des muflons et des chèvres de montagnes.
Le village de Chulilla
Dans la région de Los Serranos, à environ une heure de route au nord ouest de Valencia, il y a le village de Chulilla. Dans ce petit village pittoresque de maisons blanches, il y a les ruines d’un vieux château arabe qu’on peut visiter. Il est évidemment perché sur son éperon rocheux. Un côté donne sur le village, l’autre côté donne sur des falaises à pic. Mais on ne vient pas trop à Chulilla pour visiter ce minuscule village accroché à la colline. Ce qui fait vraiment venir les visiteurs, c’est le cadre naturel!
Regardez moi cette merveille! 🙂 La rivière Turia serpente dans un canyon aux falaises verticales impressionnantes!
Au fond de ce canyon, 160m plus bas, il y a un chemin qui suit la rivière en passant par de nombreux ponts suspendus, jusqu’au magnifique réservoir Charco Azul. C’est la balade tranquille, facile et fun à faire, avec en plus la possibilité de faire trempette depuis le ponton du réservoir ! (attention, l’eau est vraiment fraîche 😉 )
Castielfabib
Techniquement, le village de Castielfabib appartient à la province de Valencia, même s’il est en fait situé dans une enclave entre l’Aragon et la Castille. Cette place forte fondée par les romains a surtout pris de l’importance lors de la domination musulmane sous le nom de « Qastil al’Habi » et était réputée imprenable. Les siècles de conflits qui ont agité la région ont laissé le château en ruines. Encore une fois, c’est le cadre naturel qui fait toute la beauté de cet endroit.
Depuis le Mirador del Ebron, il y a une vue impressionnante sur le village et sur les gorges de Las Marinas. En continuant un peu plus au nord la route, on arrive en Aragon, à El Cuervo, et il y a une magnifique randonnée à faire le long de la rivière Ebron dans un canyon!
Montanejos
Le petit village de Montanejos est à un peu plus d’une heure de route de Valencia. Même si son vieux château arabe en ruine et son pont aqueduc San José ont un côté pittoresque, ce n’est pas ça qui fait la renommée de ce village fondé par les arabes. Montanejos est surtout célèbre pour ses eaux thermales.
Une zone de baignade est aménagée autour de Fuente de Baños. C’est une source d’eau chaude avec un débit de 6000 litres par minute. L’eau sort à une température de 25°C (de l’eau tiède quoi) et se jette directement dans la rivière Mijares. Son eau riche en magnésium est déclarée d’utilité publique depuis 1863. Une plage permet de se relaxer tranquillement et de profiter toute l’année des propriétés miraculeuses de l’eau et rester éternellement jeune!
Depuis bien longtemps, les habitants avaient découvert ses bienfaits. D’ailleurs depuis le parking de la source thermale, en suivant le panneau Cueva Negra, vous atteindrez une grande grotte après 20min de marche. L’entrée mesure 26m sur 10m! On y a retrouvé des traces de présence humaine depuis le néolithique! Et si vous voulez continuer la promenade, il y a un sentier qui continue le long du Barranco Maimona avec ses grandes falaises. C’est un spot réputé pour l’escalade. Et si la grimpette vous laisse de marbre, vous pouvez toujours rejoindre le fond du barranco et vous baigner dans la rivière, et c’est tout aussi bien! 🙂
En amont de la fontaine, il y a le site de Los Estrechos. Ici, la rivière traverse une gorge étroite de 25m de large, surplombée par des falaises verticales de 100m. C’est super impressionnant quand on se penche depuis la route pour essayer d’en voir le fond!
Si vous avez le temps (environ 2h30 de marche), un circuit de randonnée de 8km appelé Sendero de la Los Estrechos est aménagé et permet de faire tout le tour de ce site magnifique.
Il faut absolument s’arrêter le long de la route et descendre un petit chemin jusqu’à El Chorro. C’est une conduite d’eau à travers la roche qui sert de déversoir pour le barrage situé plus haut.
On se sent absolument minuscule devant cette énorme puissance. L’eau est projetée sur une centaine de mètre avec un débit de 41m3/s.
Si on continue de grimper par la route, on atteint le barrage qui mesure 109m de haut. Derrière c’est le grand réservoir Campos de Arenoso.
Puebla de Arenoso
Plus loin le long du réservoir, il y le village de Puebla de Arenoso. Bon en fait, je n’ai pas grand chose à en dire, mais il faut reconnaitre qu’il est assez photogénique au dessus de l’eau 🙂
Juste après ce village, on pénètre dans la province d’Aragon 🙂
Vous souhaitez découvrir Valence ? très bonne idée! Cette ville a un des centres historiques les plus riches d’Europe. On s’y sent bien, on y est bien. Il y a un mélange d’ancien et de moderne, la plage est à deux pas. Alors qu’est-ce qu’on attend ? Hop en route! 🙂
Arriver à Valence
Pour venir à Valence depuis la France, c’est facile. Il y a un aéroport à 8km de la ville qui est desservit par de nombreuses compagnies lowcost. Après 30min de métro (ou 45min de bus), on arrive directement dans le centre ville. Valence est la 3e ville d’Espagne en population après Madrid et Barcelone.
Bon à savoir : la ville propose la Valencia Touriste Card avec plein de réductions et d’avantages, ainsi que les transports en communs gratuits. Plus d’infos ici.
Un brin d’histoire de Valence
La ville est fondée en -138 par les Romains, et s’appelle alors Valentia Edetanorum. C’est une des plus anciennes villes d’Espagne. A cette époque, elle était située sur une ile du fleuve Turia. Après la chute de l’empire Romain, elle devient une ville chrétienne. Puis c’est les guerres d’invasion de Byzance et des Wisigoths, et la ville n’est plus qu’une ruine oubliée. Bien plus tard, en 711, les musulmans en prennent possession. Alors qu’elle aurait du être totalement rasée, ils décident de la reconstruire. Elle s’appelle maintenant Medina al-Turab ou Ville de la poussière. En 1094, le célèbre chevalier Le Cid, conquiert la ville. Bien plus tard, c’est la Reconquista des chrétiens. En 1238, Jacques Ier d’Aragon reprend la ville aux musulmans. En 1348, la peste noire fait des ravages. Puis la ville connait son siècle d’or avec une période d’apogée économique et culturelle. La cohabitation entre population chrétiennes, musulmanes et juives est difficile, et en 1609 c’est le décret d’expulsion des Morisques (les descendants de musulmans convertis) qui représentaient la plus grande partie de la population de la région. La ville continue malgré tout sa croissance. Pendant la guerre civile espagnole, elle devient temporairement la capitale de l’Espagne républicaine jusqu’en 1939.
La vieille ville de Valence (Ciutat Vella) est divisée en plusieurs quartiers (Barrio) : La Seu (central, le quartier principal avec les grands monuments historiques), El Mercat (au sud ouest), Sant Francesc (au sud), El Carme (au nord ouest, le plus vieux quartier de la ville et sans doute le plus vivant), La Xerea (à l’est) et El Pilar (à l’ouest).
On tombe rapidement sous le charme de la ville avec ses dédales de ruelles colorées, où on cherche aussi de l’ombre pour échapper au soleil écrasant 🙂
La Place de la Vierge
Commençons la découverte de la ville par le point central du centre historique de Valence, la Place de la Vierge. C’est ici que se situait l’ancien forum romain. Cette jolie place piétonne est entourée d’un petit jardin, de terrasses de cafés et de batiments historiques. On y trouve aussi la Fontaine de Turia (le fleuve de la ville) avec le dieu Neptune qui fait trempette, entouré de 8 sculptures de femmes qui représentent les affluents du fleuve. Cette fontaine qui semble antique est en fait très récente, elle date de 1976.
Sur cette place centrale, il se passe toujours quelque chose. Par exemple, en quelques jours j’ai pu y voir des concerts de rues et un tournage de film. Tous les jeudi à midi, vous pouvez voir le tribunal de l’eau qui se réunit devant la porte des Apôtres de la cathédrale. C’est la plus vieille institution juridique d’Europe toujours en activité (classée à l’Unesco). Depuis le 13e siècle, ses juges sont chargés de régler les litiges sur l’utilisation de l’eau dans le complexe réseau d’irrigation de la horta (la grande région agricole alimentée par la Turia). Ce n’est pas un spectacle pour les touristes. Les juges assis sur des chaises font vraiment partie du système judiciaire espagnol. Toutes les décisions sont rendues uniquement à l’oral!
Sur cette place on peut aussi assister à des fréquents spectacles de danse traditionnelle. Pas de flamenco ici! On danse la Séguédille, la Jota valenciana et surement bien d’autres que je ne connais pas. En tout cas, c’est toujours plaisant à voir. Quand on voit la concentration sur le visage des enfants en attendant leur tour, on sent qu’on ne plaisante pas avec la danse 😉
Si vous aimez la musique et la danse traditionnelle, il y chaque année un festival de danse à Valence : Balls al Carrer.
La Palais de la Généralité
Sur un coin de la place de la Vierge se trouve un grand bâtiment, c’est le Palais de la Généralité. Ce palais construit en 1421 est l’endroit où se trouve le siège de la Généralité de Valencienne, l’institution qui dirige la communauté de Valencienne (l’équivalent d’une région en France). Il a été considérablement modifié depuis sa construction, en mélangeant le style gothique et renaissance, au fur et à mesure que la ville grandissait.
Entrée gratuite à certaines périodes de l’année et visites guidées possibles, se renseigner ici.
Commençons maintenant par visiter la Basilique qui donne sur la place de la Vierge. Avec son petit dôme et ses deux portes d’entrées, elle ne parait pas trop incroyable vu de l’extérieur et pourtant à l’intérieur … !
La Basilique Notre dame des désemparés
Dès qu’on pénètre dans la basilique on est frappé par sa richesse intérieure. On est en plein dans le style baroque. Elle a été construite en 1666 et ne repose sur aucun ancien édifice religieux.
Cette basilique est dédiée à Mare de Déu dels Desemparats (Notre Dame des abandonnés), la Sainte Patronne de Valence. Son histoire remonte aux alentours de 1409, quand un prêtre créé un hospice pour les malades mentaux et les enfants défavorisés des rues. La légende raconte qu’en 1414, trois jeune pèlerins se présentent et demandent un hébergement et de la nourriture, et en échange ils promettent de fabriquer une statue de la Vierge. On les installe, et pendant 4 jours plus, de nouvelles, plus de bruit. On rentre, les jeunes ont mystérieusement disparus mais une statue de la Vierge est là. Peu après, des guérisons miraculeuses ont lieu. C’est le début de son culte. Elle est représentée avec un lys dans la main, et dans l’autre le petit Jésus portant une croix. Elle est légèrement penchée en avant, ce qui lui vaut le surnom La Geperudeta (La petite Bossue). Cette statue est toujours conservée précieusement dans la basilique et c’est une réplique qui est utilisée pour les processions dans les rues de la ville.
Le premier étage de la basilique est de forme ovale, ça peut paraitre curieux mais ce n’est pas si original que ça à l’époque. En tout cas moi, j’étais surpris 🙂
En 1701 on y ajoute un grand dôme et l’artiste Palomino est chargé de peindre une magnifique fresque.
C’est vraiment un très bel édifice à visiter et l’entrée est gratuite 🙂 Plus d’infos sur ce site.
La basilique est reliée à la cathédrale par une arche en pierre qui date de 1660. Elle permettait d’accéder à un espace public, Obra Nova. Il permettait d’avoir meilleure vue sur les processions ayant lieu sur la place de la Vierge. Cet espace était aménagé sous un toit qui a été retiré au XXe siècle pour ne laisser que des colonnades.
La Cathédrale Sainte-Marie de Valence
L’entrée pour visiter la cathédrale Sainte-Marie ne se fait pas au niveau de l’ancienne porte des Apôtres, mais au niveau de la porte de Fer (son surnom à cause de sa clôture en fer) juste un peu plus loin, sur la place de la Reine. Cette entrée monumentale mesure 36m de haut. Elle est dans un style baroque italien assez inédit. Son emplacement et son orientation peut paraître un peu étrange. En fait, lors de sa construction en 1703, elle était orientée pour être visible depuis une rue étroite (la rue de Saragosse qui a disparue depuis). La place de la reine n’existait pas encore.
Pour pénétrer dans la cathédrale, il faudra surement s’armer d’un peu de patience, car il est fort probable qu’il y aura la queue devant (et il n’y pas d’ombre pour se mettre à l’abri du soleil implacable). Je vous conseille donc de venir ici dès l’ouverture. L’entrée est à 9eur avec un audioguide, et 2.5eur pour accéder à la tour. Plus de détails sur le site officiel ici.
On est un peu surpris au tout début en ne la trouvant pas très impressionnante à l’intérieur : nef basse, pas de grands vitraux, etc … Cela s’explique pour la raison suivante : Il fallait faire vite. Après la prise de Valence par les chrétiens, l’Église voulait montrer que la ville était sienne et il fallait donc rapidement construire une cathédrale. En 1262, les travaux commencent et elle est construite (comme à beaucoup d’autres endroits en Espagne) sur l’ancien emplacement de la mosquée (qui était sur un ancien temple romain, on recycle!). Sa construction est financée par la bourgeoisie locale, ce n’est pas l’œuvre somptueuse d’un monarque, ce qui explique qu’elle parait « simple ».
Au fil des siècles, elle sera profondément transformée, c’est pour ça qu’elle mélange de nombreux styles : gothique valencien, néo-classicisme, baroque et renaissance. Pendant la guerre civile espagnole, la cathédrale est incendiée et subit d’importants dégâts mais elle garde toujours des reliques importantes.
La principale relique se trouve juste à droite à l’entrée, dans une chapelle dédiée, c’est tout simplement le Saint Graal ! 🙂 La chapelle du Saint Calice était à l’origine extérieure à la cathédrale mais en 1496 on construit un couloir pour l’intégrer. Depuis 1916, elle est uniquement dédiée à la sainte relique. Un grand retable gothique en albâtre renferme en son cœur la fameuse coupe.
Quelques précisions concernant le Saint Calice et le Graal 🙂 Le Saint Calice, c’est la coupe utilisée par Jésus lors de la Cène où il partage le pain et le vin avec les apôtres, la veille d’être livré aux romains puis crucifié. Ce serait aussi cette même coupe qui aurait été utilisée par Joseph d’Arimathie pour recueillir des gouttes du sang du Christ sur la croix. Le Graal, c’est un objet mythique qui apparait dans la littérature du XIIe siècle autour de la légende du Roi Arthur et des chevaliers de la table ronde. On a fini par assimiler le Saint Graal au Saint Calice. Et ce fameux Saint Calice, il en existe plusieurs! En effet, tout le monde veut revendiquer la possession de la fameuse relique, pour la gloire et attirer les fidèles et les pèlerins!
Maintenant, intéressons nous au Saint Calice de Valence 🙂 Selon la tradition, les papes conservent le Saint Calice à Rome depuis Saint Pierre. En 258, le pape Sixte II, juste avant d’être exécuté, confie la relique à Saint Laurent. Ce dernier sera lui aussi exécuté, mais comme il est d’origine espagnole (de Huesca), il fait expédier le précieux objet en Espagne. Il est alors conservé dans la cathédrale de Huesca. Puis c’est la conquête de l’Espagne par les musulmans. Le Saint Calice va être caché pendant des siècles dans différents lieux du sud des Pyrénées. En 1399, il est transféré à Saragosse, puis à la résidence du roi à d’Aragon à Barcelone en 1410. Enfin, en 1416, il arrive au Palais du roi à Valence, puis dans la cathédrale. Ouf, c’est la fin de son voyage! …
Mais son aventure continue! Pendant la guerre avec Napoléon et après, pendant la guerre d’indépendance espagnole, il est mis à l’abri à Ibiza puis à Majorque avant de revenir à Valence. Enfin, pendant la guerre civile espagnole, il est caché en ville pendant 3 ans par une paroissienne pour éviter qu’il ne soit détruit par les républicains qui saccagent tous les édifices religieux. Et alors, est-ce qu’il s’agit du véritable Saint Calice ? Mystère! Parmi les autres exemplaires les plus connus : le Calice de Jérusalem à la basilique de Léon, le « Sacro Catino » de la cathédrale de Gênes, le Vase de la basilique Sainte-Sophie de Constantinople rapporté ensuite à la cathédrale de Troyes (mais qui disparut pendant la révolution française), Calice d’Antioche conservé dans un musée à New-York. Faites votre choix 😉
L’autre précieuse relique de la Cathédrale de Valence, c’est le bras de Saint Vincent. C’est le fameux saint patron des vignerons. C’est un chrétien mort en martyr à Saragosse en l’an 304. Malgré tous les supplices subis, sont corps aurait survécut : chair déchirée à vif, os rompus, brulé, donné à manger aux bêtes sauvages puis enfin jeté dans la mer avec une meule autour du cou. Le corps revient miraculeusement sur la plage. Il est découpé en morceaux par les chrétiens pour en disperser les reliques à travers l’Europe.
On peut voir son bras gauche miraculeusement préservé. Une analyse scientifique à prouvé qu’il appartenait à un homme vivant à cette époque. La relique est conservée dans la cathédrale depuis 1970.
L’autre trésor de la cathédrale, c’est son architecture quand on approche de l’autel.
Le cimborrio, au centre de l’édifice, est vraiment magnifique. Cette grande tour-lanterne est de forme octogonale et c’est un véritable puits de lumière qui descend du ciel. Elle s’élève à plus de 40m de haut, toute en légèreté et en finesse. C’est vraiment beau!
Au plafond de l’autel, on peut voir des très belles peintures colorées représentant des anges qui jouent des instruments de musique. Ces peintures qui datent de 1474 ont été cachées pendant des siècles par une voûte baroque installée en 1682. C’est seulement en 2004, pendant des travaux de restauration qu’on les a redécouvertes par hasard! 🙂
En bonus dans la cathédrale, il y a un musée! 🙂
Le musée abrite de nombreux objets, dont 90 œuvres de peintures (parmi elles on peut retrouver des toiles de Goya).
Entre les nombreux objets sacrés, les peintures, les sculptures, les restes d’anciennes sépultures, les anciens manuscrits, etc … vous aurez de quoi vous occuper! J’ai personnellement trouvé ce musée très riche et agréable à visiter.
Enfin, il faut visiter le clocher de la tour du Miguelete ou El Micalet. C’est le point culminant de la cathédrale à 70m de hauteur. Sa construction commence en 1381 et se termine en 1425. Son nom lui vient de la grande cloche qui sonne les heures, et qui a été bénie le jour de la Saint Miguel.
On arrive au sommet (à côté de la grande cloche) après avoir gravi 203 marches dans un escalier en colimaçon très étroit. D’ici, on a un panorama sur la ville et la région autour. C’est sympa certes, mais je trouve que Valence, vu d’en haut, c’est pas super joli 🙂
Continuons la découverte de Valence pour voir si la ville est plus jolie vue d’en bas 😉
La Place de la Reine
En face de la porte d’entrée de la Cathédrale, il y a la grande Place de la Reine. Dès 1835, des anciennes maisons du quartiers sont rasées et des rues disparaissent pour permettre l’aménagement d’une place. Les travaux continuent petit à petit sans qu’on sache trop quoi en faire. Par exemple l’église Sainte Catalina et son grand clocher devaient être détruits aussi! Finalement la place (et son parking souterrain) est inaugurée en 1970.
Ces derniers temps elle a été rénovée et elle à nouveau à disposition de la population depuis 2022 (quelques semaines après mon passage, du coup j’avais encore droit à la place en travaux).
Depuis la place, j’ai particulièrement aimé cette jolie rue Sant Vicent Màrtir qui part vers le sud de la ville.
Plein de charme 🙂
La Plaza Redonda
Le long de cette rue sur la droite, il y a un passage à prendre, la « Carrer dels Drets ». Il débouche sur la Plaza Redonda, la célèbre place ronde de Valence. Elle est créée en 1837 avec comme surnom « El Clot » (Le Trou).
Cette place est une cour intérieur de 37m de diamètre entourée d’immeubles d’habitations. Au rez-de-chaussé, on retrouve des boutiques à souvenirs et quelques bars à tapas. Au centre trône une petite fontaine. Cette petite place insolite mérite un petit détour 🙂
La Loge de la Soie
Ce bâtiment historique qui ressemble à un petit château fort, c’est la Loge de la Soie. Il est construit en 1548 pendant l’age d’or de Valence et il représente la puissance économique de la cité à l’époque. Ce monument gothique civil est composé de 4 parties : la cour des orangers, la Salle des colonnes, la Salle du Consulat de la Mer, etla Tour(qui servait de prison pour les mauvais payeurs).
N’hésitez pas à le visiter, 2€ l’entrée ou gratuit le dimanche et les jours fériés.
On pénètre tout d’abord dans la cour des orangers. C’est un peu idiot, mais je suis toujours surpris de voir des orangers dans une ville 🙂 Et des orangers à Valence, il y en a dans toutes les rues! C’est d’ailleurs vraiment tentant d’y gouter mais en fait cette espèce d’orange est très amère et non-comestible.
La salle des colonnes est impressionnante avec ses fines colonnes torsadées de 17m de haut! Les riches marchands se réunissaient dans cette salle autour d’une grande table des changes pour y réaliser les opérations financières de l’époque. Tout le long des mur en hauteur, sur une frise il y a écrit en lettres d’or : « Maison illustre, j’ai été construite en quinze ans. Compatriotes, vérifiez et voyez combien est bon le commerce qui n’utilise pas la fraude en parole, qui promet à son prochain et ne faute pas, qui ne prête pas son argent avec usure. Le marchant qui vit de cette manière débordera de richesses et jouira, enfin, de la vie éternelle. ». En tant que « bons chrétiens » , les marchands ne devaient pas pratiquer l’usure, qui était réservé aux juifs.
Plus haut, on rejoint la Salle du Consulat de la Mer. C’est ici qu’on traitait les affaires maritimes et commerciales. Ce fut le premier tribunal de commerce créé en Espagne.
On notera le superbe plafond en caisson tout en dorures 🙂
Le Marché Central de Valence
Juste en face de la Loge de la Soie, il y a le grand marché central de Valence(Mercat Central). Ce grand édifice métallique dans le style art-nouveau a été inauguré en 1928. Attention, il n’est ouvert que dulundi au samedi, de 7h30 à 15h00. Alors évidemment, en arrivant devant un dimanche matin (ou un jour férié), ça marche moins bien haha. Sinon, quand c’est ouvert, c’est le plus grand marché de produits frais d’Europe. Sur plus de 8.000m² et 1200 stands, vous avez tout ce qui plaira aux fans de gastronomie. Bref, c’est une étape inoubliable et mémorable si vous avez faim! Au passage, sachez que Valence est célèbre pour sa paella, je dis ça je dis rien 😉 Plus de détails ici.
Juste à côté du marché, il y a l’Église Saint-Jean du Marché(Església de Sant Joan del Mercat). Cette église gothique a elle aussi été construite sur l’emplacement d’une ancienne mosquée. En 1936 pendant la guerre civile espagnole, elle a été ravagée par les flammes. A l’intérieur, la voute conserve des fresques de Palomino (celui qui a peint le dôme de la Basilique).
Ah oui, petit détail : tout comme le marché central, cette église est fermée le dimanche …
Le Musée national de la céramique
Un autre bâtiment à l’architecture remarquable à Valence, c’est le Musée National de la Céramique(Museu Nacional de Ceràmica i de les Arts). On le trouve sur la rue del Poeta Querol. Il s’agissait à l’origine du Palais du Marquis de Dos Agua. Cette grande demeure appartenait à une des plus riches familles de la cité et pendant des siècle elle était synonyme d’opulence. Ce palais est célèbre pour sa façade en rococo avec ses sculptures.
Il appartient à l’état depuis 1949 et en 1954 on y installe le musée de la Céramique. Si cette thématique vous intéresse et que vous souhaitez le visiter, plus de détails ici.
La Plaça de l’Ajuntament
On quitte maintenant le Valence historique et traditionnel pour arriver dans le Valence plus moderne. La grande Plaça de l’Ajuntament, c’est la place de l’hôtel de ville, la plus grande place de Valence. Elle occupe l’emplacement d’un ancien couvent détruit en 1881. On y retrouve les édifices construit par la ville de Valence pour en faire le cœur administratif et commercial de la cité au début du XXe siècle. Par exemple, il y a le bâtiment du siège de la Poste construit en 1923 avec son étrange tour métallique. Si c’est ouvert, rentrez à l’intérieur car il y a une magnifique grande verrière à découvrir!
Si en vous promenant sur la place vous voyez cette étrange plaque au sol, c’est que vous êtes à l’endroit où a été créé en 1919 le Valencia CF (le club de foot de la ville), voilà, vous pouvez être fier de vous haha 🙂 Et d’ailleurs si le club remporte une grande victoire, les supporters viendront la célébrer sur cette place.
Si vous êtes à Valence du 15 au 19 mars vous tomberez en plein durant la période des fallas. C’est une grande fête populaire avec des défilés de chars (qu’on brûle à la fin). La grande place devient alors chaque midi l’endroit où se fait la mascletà. Un « spectacle » ou on fait exploser des énormes pétards (et vos tympans avec!). La ville se met à trembler! D’ailleurs les pétards il y en a tellement qu’on en retrouve même dans les rues au quotidien pour célébrer un baptême ou un mariage. Au début, ça surprend un peu quand on ne s’y attend pas 😉
La place en elle même n’est pas particulièrement jolie, mais les batiments tout autour sont agréables à voir.
Gare de Valence
La place débouche sur la Gare de Valence. La gare Valencia Nord a été inauguré en 1917. Avec son style art nouveau elle est vraiment unique. A l’intérieur on peut retrouver des belles décorations en mosaïque et des exemples de chars et décorations utilisés lors des fallas. Dans un avenir proche il se pourrait qu’elle soit définitivement fermée. Les trains s’arrêteraient alors à la gare Joaquín Sorolla (située à environ 500 m au sud) et la gare actuelle deviendrait un lieu culturel.
Sur le parvis de la gare, on en profite pour gouter un orxata (Horchata de chufa). C’est la boisson traditionnelle de Valence. On trouve des vendeuses un peu partout dans les rues de la ville. C’est une sorte de lait végétal sucré (sans lactose et sans gluten), un peu comme du lait d’amande, mais réalisé à base de souchet, une plante importée sous l’époque musulmane.
Les arènes de Valence (Plaza de toros)
Juste à côté de la gare, il y a un bâtiment qu’on ne peut pas louper. Comme toute ville d’Espagne, Valence possède son arène pour la tauromachie. Sa construction est réalisée en 1859. Ce grand bâtiment en brique mesure 18m de haut et 52m diamètre, et il peut accueillir jusqu’à 13.000 spectateurs.
En plus des corridas, les arènes servent aussi pour des concerts et d’autres évènements culturels.
En continuant plus au sud on arrive dans le quartier de Ensanche et Ruzafa, surnommé le « soho » valencien. C’est le quartier branché au sud de la vieille ville avec tous ses resto cools et ses boutiques de mode.
Maintenant repartons au nord ouest de la ville 🙂
Portal de Quart
Ces anciennes tours imposantes du XVe siècle marquent l’entrée de la ville à l’Ouest. Quand on arrivait de Castille, il fallait passer par cette porte pour pénétrer dans la cité de Valence. La rue mène ensuite directement à la Place de la Vierge. Ces tours faisaient partie des 12 grandes portes d’entrées de la muraille qui protégeait la cité. Il ne reste plus que celle-ci et la porte nord. Les murailles de la ville ont été détruites en 1865 pour donner du travail aux ouvrier au chômage et permettre à la ville de s’élargir.
On peut encore voir les impacts des boulets de canons des armées de Napoléon sur ses pierres. Ces trous servent maintenant de nids pour les perroquets et les perruches du quartier. Pendant deux siècles ces tours ont aussi servi de prison pour femmes. Trois rues plus loin, à l’extérieur de la vielle ville, vous pouvez visiter le Jardin botanique de Valence.
El Barrio del Carmen
Nous sommes maintenant dans le quartier du Carmen. C’est le plus vieux quartier de la ville. Il s’est formé à l’abri des murailles musulmanes. Ses rues étroites sont bordées de cafés, de bars à tapas, et de boutiques. C’est le quartier le plus vivant, et il y a comme un esprit de village très agréable. Pourtant ce quartier a connu pendant une bonne période des immeubles vides et laissés à l’abandon.
Ce quartier est aussi un véritable musée à ciel ouvert pour le street-art 🙂
La rue Calle canete en est sans doute le plus bel exemple. Cette petite ruelle en cul-de-sac est couverte de fresques colorées. Elles datent principalement de 2015 et sont les réalisations des artistes Toni Espinar avec DYOX, Disneylexya, Demia Concept & PALS pour dénoncer la corruption du gouvernement à l’époque.
Au bout de la rue, il y a une autre curiosité : la maison natale de Gaspar de Bono. C’est un chrétien mort en 1604 qui a été béatifié par l’Église en 1786. Dans la maison il y a un autel avec sa statue qu’on peut voir à travers la grille d’une porte. En appuyant sur un bouton-sonnette, l’autel s’éclaire. La tradition veut qu’on vient le voir qu’on est enceinte ou si on a des problèmes d’os.
Il faut vraiment se perdre dans le labyrinthe des petites ruelles pour s’imprégner de l’ambiance locale et découvrir les innombrables graffitis 🙂
Ne loupez pas aussi les œuvres de la rue Carrer de Moret.
Une autre curiosité du quartier, c’est la Casa dels Gats 🙂 Cette petite maison pour chat a été sculptée en 2004 par Alfonso Yuste Navarro. Sur la mini fontaine de la mini maison, il y a une inscription qui fait référence aux « quatre chats » de Valence.
Cette inscription fait référence à la conquête de Valence par le Cid en 1094. Pour lui les chats étaient des créatures diaboliques et ils portaient malheur. Il ordonna donc que tous les chats de la ville soient tués. Mais selon la légende, quatre chats ont survécus malgré tout.
Ce chouette quartier bohème se fini sur la jolie petite Place des Carmes.
On y trouve l’église Santissima Creu avec sa très belle façade baroque.
Les Tours Serranos
Les Tours Serranos sont les anciennes portes fortifiées de la ville qui gardaient l’entrée du Nord, directement sur les rives de la Turia. Son nom vient des habitants de la région de Serranos qui étaient la majorité des personnes passant par cette porte. Sa construction est achevée en 1398. Elles serviront de prison pour les nobles jusqu’en 1888. Les tours n’ont jamais eu à subir d’affrontement c’est pourquoi elles sont très bien conservées.
Les tours de 33m de haut peuvent se visiter pour 2€ l’entrée (gratuit le dimanche). Après avoir gravi toutes les grandes marches, vous aurez une très belle vue sur la vieille ville d’un côté, et de l’autre, le fleuve Turia et le Valence plus moderne.
C’est un des monument les plus visités de la ville, même si dans le monument il n’y a absolument rien à voir 🙂 Ces tours servent aussi d’arc de triomphe. C’est depuis cet endroit par exemple qu’est donné chaque année le point de départ des fêtes des Fallas.
Jardins del Real
Je vous conseille de traverser le pont et partir sur la droite pour découvrir les magnifiques Jardins del Real(ou Viveros). Ces grands jardins ont été créés par les arabes au XIe siècle pour la résidence d’été du roi musulman Abd al-Aziz. Le nom de ce petit palais, un Rahal, sera plus tard déformé en Real (sans lien avec le roi). Pourtant, quand la ville revient aux mains des chrétiens, c’est le roi d’Aragon qui décide d’agrandir cette résidence d’été et d’en faire un grand palais d’été avec une façade de plus de 200m de long! Ce palais est surnommé « le palais aux 300 clés » pour en souligner sa grandeur. En 1810, alors que les troupes de Napoleon approchent, la ville décide de détruire ce palais pour éviter que les français l’utilisent comme point stratégique pour bombarder la ville. Pas de bol, les français attaqueront la ville par l’ouest. Les ruines et les gravas du palais forment maintenant une petite colline dans le parc. Les jardins deviennent ensuite une pépinière municipale (viveros) et ils sont ouverts au public à partir de 1912.
C’est un véritable havre de paix et de verdure dans la ville. Ces jardins ont à la fois une valeur historique, culturelle, écologique et paysagère, en plus de la grande variété botanique.
Le poumon vert de Valencia s’étend sur plus de 170.000m² avec 2769 spécimens et 167 espèces botaniques différentes. Vous pourrez profiter de la fraicheur des fontaines, vous allonger sur du beau gazon à l’ombre d’arbres centenaires, visiter une grande roseraie et le musée des sciences naturelles. Bref, un vrai bel endroit où se relaxer!
Chaque été, début juillet, le jardin accueille aussi un festival de musique et de concerts en plein air, les concerts de Viveros 🙂 (la programmation ici).
El Barrio Xerea
En revenant sur la vieille ville, on rentre maintenant dans la quartier de Xerea. Ici se trouve la plus vieille église de Valence dans la rue Calle Trinquete de Caballeros. C’est l’église de San Juan del Hospital. Elle est construite en 1261 suite à la reconquête chrétienne et fut le prieuré des Chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Sur la même place, une autre église se dresse, l’église Saint-Thomas et Saint-Philippe (Neri Sant Tomàs i Sant Felip Neri) qui elle date du XVIIIe siècle.
Jardin de la Glorieta
Non loin de là il y a un petit parc qui mérite la visite, c’est le Jardin de la Glorieta. On y trouve de l’ombre, c’est ça c’est déjà pas mal croyez-moi. Mais l’ombre d’arbres immenses, des énormes ficus centenaires avec leurs racines gargantuesques.
Le quartier s’achève sur une grande place circulaire avec au centre la Porta del Mar. Elle date de 1944 est sert de monument aux mort pour la guerre civile espagnole. C’est aussi une reproduction de l’ancienne Puerta del Real qui a disparut avec les murailles de la ville en 1865.
Hop, on retourne dans le lit du fleuve 🙂
Les Jardins du Turia
La ville de Valence est traversée par le fleuve Túria, qui a été détourné dans les années 1960. En effet, durant la Grande inondation de Valence de 1957, la ville est submergée, il y a d’importants dégâts et 80 victimes. Un nouveau canal est alors construit pour dévier les eaux du fleuve vers le sud de la ville. Il est généralement à sec car surtout utile dans les (rares) périodes d’inondations. La majorité de l’eau du fleuve est utilisée en amont pour irriguer la Horta (des grands champs de cultures au nord de la ville avec un vaste et complexe système d’irrigation débuté à l’époque romaine). L’ancien lit du fleuve Turia est aujourd’hui reconverti en espaces verts, les jardins du Turia. Ils sont inaugurés en 1986.
Cette grande promenade verte s’étend sur plus de 110 hectares et passent sous 18 ponts datant de différentes époques.
Cette grande promenade verte est vraiment agréable. On y trouve de nombreuses installations sportives, des beaux parcs et jardins, des grandes pelouses pour pique-niquer. Le tout loin des voitures et de l’agitation de la ville.
On peut ainsi déambuler au vert jusqu’à la Cité des Arts et des Sciences et plus loin la plage 🙂
La Cité des arts et des sciences
Ce grand espace culturel et futuriste est emblématique de Valence. Il a été inauguré en 1998, et son dernier élément date de 2009. Il s’étend sur 350.000m² à l’emplacement de l’ancienne embouchure de la Turia. On y trouve des grands jardins, des bassins, et des batiments futuristes au look incroyable. Le plus connu est sans doute l’Hemisferic. C’est un grand cinéma numérique 3D en forme d’œil qui mesure 100m de long.
Il est entouré d’un grand bassin où on peut louer des barques transparentes pour naviguer … dans 30 cm d’eau. Ça me paraissait complètement ridicule! 🙂
Derrière lui, on trouve le Musée des sciences Príncipe Felipe. Son architecture est sensée faire penser à un grand squelette de dinosaure de 250m de long. A l’intérieur, c’est un musée interactif de la science. On peut tester tout un tas de phénomènes physiques. La devise du lieu est d’ailleurs « Interdit de ne pas toucher, de ne pas penser, de ne pas sentir « . Le rez-de-chaussé est accessible gratuitement, c’est sympa, mais tout de même plutôt destiné aux enfants.
Un autre bâtiment futuriste et improbable c’est le Palais des Arts Reina-Sofía ou l’Opéra de Valence. Il ressemble à un colossal coquillage blanc de 75m de haut. Il abrite plusieurs grandes salles pour assister à des opéras ou des concerts.
On peut aussi visiter gratuitement l’Umbracle. C’est un jardin sous forme de promenade de palmiers, et représentant la végétation de la région de Valence. Il s’étend sous des arches de 18m de haut.
On en fait vite le tour, mais il est incontestablement agréable et photogénique!
Vous pouvez aussi découvrir l’Oceanogràfic. C’est le plus grand aquarium d’Europe! Plus d’infos pour préparer votre visite ici.
On trouve ensuite l’Agora, qui ressemble à un nénuphar géant de 80m de haut. C’est une salle couverte pouvant accueillir 6.000 spectateurs pour les grands concerts ou les évènements sportifs. Enfin la Cité des Arts et des Sciences se termine par le Pont de l’Assut de l’Or(ou Pont de la Serradora) qui ressemble à une harpe géante. Avec ses 123m de haut, c’est le plus haut monument de Valence.
En continuant plus loin, on arrive sur le port de Valence, le premier port de marchandises en Espagne. Il y a aussi le quartier de la Marina avec ses plages ainsi que le quartier du Cabañal avec ses maisons colorées. Malheureusement je n’ai pas eu l’occasion de les visiter encore. Ce sera j’espère pour très bientôt 😉
Découvrir Zagreb lors d’un voyage en Croatie, ce n’est peut-être pas le premier réflexe qu’on peut avoir. On a tendance à des villes touristiques connues Dubrovnik et Split et ne pas trop s’éloigner de la côte de la mer Adriatique. Zagreb reste isolée, loin la-bas dans les terres. Et j’aurais sans doute fait la même chose. Mais la construction de mon road-trip partant de Zadar (Croatie) pour remonter le long de la côte, puis vadrouiller en Slovénie, m’obligeait à revenir en Croatie pour rendre la voiture de location. Retourner à Zadar était beaucoup trop long, et le prix du billet d’avion retour n’était pas très avantageux. Finalement, rendre la voiture à Zagreb (en payant un supplément) avait l’avantage d’être toujours plus économique grâce au prix du billet d’avion retour. Ça me faisait aussi moins de route et me permettait de découvrir une ville où je ne me serais peut-être pas rendu 🙂 Je ne m’attendais pas à grand chose de Zagreb, et l’arrivée la veille sous la pluie dans la banlieue sud ne m’enchantait pas trop. Et pourtant, et pourtant, j’ai vraiment aimé cette ville 🙂 La ville est verte, la ville est bien pensée. J’espère qu’à la fin de la lecture cet article vous vous direz « ho et si on allait à Zagreb? », alors hop en route! 😉
La capitale de la Croatie est bâtie entre les rives de la Save et le flanc sud d’un petit massif montagneux, le Medvednica. L’histoire de Zagreb commence en 1094, quand le roi Ladislas décide de créer un nouveau diocèse en réunissant deux petites localités (Gradec et Kaptol) et en bâtissant une cathédrale. Les deux localités prospèrent au fil des siècles malgré les différentes invasions (les huns, les turcs). En 1850, elles sont officiellement réunies sous une même ville : Zagreb. En 1868, Zagreb devient la capitale du royaume de Croatie-Slavonie. En 1880, un tremblement de terre ravage la ville. La reconstruction permet de tout remettre à neuf et de raser les quartiers vétustes. La plus grande ville de Croatie continue ensuite son chemin jusqu’à nos jours (à noter un nouveau tremblement de terre en 2020).
Le bon plan (en tout cas pour moi) pour arriver à Zagreb en voiture et se garer facilement, c’est le parking Paromlinska – Glavni Kolodvor, situé juste derrière la gare. Il est grand, on trouve facilement de la place, et il est pas cher. C’est parti pour une petite journée de balade dans le centre 🙂
La centre de Zagreb se divise en plusieurs quartiers : la Ville Basse (moderne), et les deux quartiers historiques sur les hauteurs qui forment la Ville haute (Gradec et Kaptol). Je vous propose une balade à travers la capitale et qui se fait facilement en une journée. C’est parti, hop en route!
La Ville Basse (Donji Grad)
La ville basse, est la première qu’on découvre en sortant de la gare (ou du parking si vous m’avez suivi). C’est une zone moderne, où les quartiers d’immeubles sont bien dessinés et où les grandes rues se coupent à angle droit.
Devant la gare s’étend le grand parc public Trg Kralja Tomislava, avec pour vous souhaiter la bienvenue, la statue de Tomislav. Ce personnage a unifié le pays et il devient le premier roi de Croatie en l’an 925.
Ce parc se prolonge sur le joli Pavillon des arts de Zagreb(Umjetnički paviljon u Zagrebu) et on voit au loin les pentes verdoyantes du Medvednica. Il faut avouer que la perspective est plutôt réussie! Le pavillon avait été construit pour les célébrations du millénaire à Budapest en 1896. Principalement composé d’une armature en fer, il a été démonté, transporté en train puis reconstruit ici en 1898!
Je quitte temporairement le parc pour suivre sur la gauche la grande rue Jurja Žerjavića. J’arrive devant un beau bâtiment jaune, c’est le Théâtre national croate(Hrvatsko narodno kazalište u Zagrebu). Il est inauguré en 1895 par l’empereur d’Autriche-Hongrie, François-Joseph Ier d’Autriche (pour voir la programmation).
Juste à côté se trouve un bâtiment beaucoup moins classique, c’est l’Académie de musique de Zagreb(Muzička akademija) avec son toit coloré qui s’éclaire la nuit 🙂
Je repars sur la droite pour retourner au grand parc qui se prolonge maintenant dans un très beau jardin bien vert, avec des fontaines, des allées fleuries, des sculptures et des bancs. Bref tout ce qu’il faut pour s’y sentir bien. Cette partie a été aménagée en 1872, et avant il y avait ici … un marché à bétail!
L’été le parc devient une plage, en hiver il y a le marché de Noël. Tout le long de l’année cette place accueille des évènements culturels. Et même quand il n’y a rien, le jardin Zrinjevac, est un très bel endroit où se poser 🙂
Une petite curiosité vous attend au bout du parc. Cette colonne est la plus ancienne station météo du pays (un don d’un amateur de météo fortuné). Elle date de 1884 et elle fonctionne toujours!
A l’autre bout du jardin, on trouve l’Académie croate des Arts et des Sciences(Hrvatska akademija znanosti i umjetnosti).
On arrive tout naturellement sur la plus grande place de la ville, la Place Ban-Jelačić(Trg bana Josipa Jelačića). Il fut Ban de Croatie (une sorte de vice-roi pendant la domination de l’empire d’Autriche) au XIXe siècle. Sa statue à cheval était à l’origine tournée dans l’autre sens, vers le nord, face aux envahisseurs hongrois. En 1991, elle a été retournée vers le sud 🙂
C’est la place où tout le monde se retrouve. Les grands magasins modernes sont dans le quartier. C’est jeune, c’est vivant, et il s’y passe toujours quelque chose. J’ai même eu droit à un défilé de majorettes! 🙂
Les majorettes de Zagreb sont un des symboles de la ville (si si). Depuis leur création il y a 22 ans elles défilent régulièrement les rues de la capitale. Elles sont officiellement reconnues par la municipalité comme un « souvenir vivant de Zagreb » et elles détiennent les clés (symboliques) de la ville. Elles participent régulièrement à des compétitions (de majorettes) et raflent des médailles. Tout le monde les adore. Bref, les majorettes de Zagreb, on ne rigole pas avec ! 😉
La ville haute (Gornji Grad) – Kaptol
On continue la promenade et on commence à grimper. Juste au dessus de cette grande place se trouve LE monument de la ville : la Cathédrale de Zagreb. La première cathédrale qui datait de 1093 a été détruite il y a longtemps par les invasions mongoles. Une nouvelle cathédrale a été construite, et cette fois, on y rajoute des fortifications autour (on est jamais trop prudent!). Pas de chance, ce sera le tremblement de terre de 1880 qui la détruira en partie. Elle est alors restaurée, dans un style néo-gothique. Un nouveau séisme en 2020 abîme la tour sud. Depuis, la cathédrale Saint-Stéphane est en travaux. Pas de date de réouverture pour le moment. Croisez les doigts ou priez!
Sur la jolie place devant la cathédrale, il y a la grande colonne de la Vierge et sa statue dorée entourée d’anges à sa base.
Juste à côté on trouve un endroit très vivant, qui fait le lien entre la ville basse et les deux quartiers de la ville haute, il s’agit du marché Dolac. Depuis 1930, tous les jours, un grand marché se tient ici. Les agriculteurs des villages environnants viennent vendre leur production.
Ne vous attendez pas à un marché traditionnel et touristique. Non, il s’agit juste d’un grand marché pour les habitants. Mais si vous voulez des fruits et légumes, de la bonne charcuterie ou du poisson frais, c’est ici qu’il faut venir 🙂
Quittons maintenant le marché pour remonter la rue Pavla Radića jusqu’à la statue de St George. Cette jolie statue installée ici en 1997 était initialement dans le jardin d’un famille de Zagreb qui en a fait don à la ville.
En contournant cette statue, on rentre dans le quartier de Gradec.
La ville haute (Gornji Grad) – Gradec
Le quartier de Gradec est sans doute le plus intéressant de la ville 🙂
Pour rentrer dans ce quartier on passe la Porte de Pierre(Gate Kamenita vrata). Ce passage datant du XIIIe siècle et un des vestiges des fortifications qui protégeaient la vieille ville haute.
On est surpris de découvrir des dizaines d’habitants venir prier ici. En fait, lors du dernier grand incendie dans le quartier en 1731, la porte a brulée (comme une bonne partie de la ville) mais un portrait de la Vierge au dessus de la porte a miraculeusement résisté aux flammes. En retour, les habitants ont décidé d’ériger une chapelle dans la Porte de Pierre, où on peut continuer à prier la Vierge.
La rue amène tout naturellement sur la place Saint Marc, et au centre se trouve la célèbre Église Saint-Marc de Zagreb(Crkva sv. Marko). Elle date du XIIIe siècle. Sur le toit de l’église, les tuiles de toutes les couleurs posées en 1880 représentent le blason de la ville de Zagreb et le blason de l’unification des royaumes (Croatie, Slavonie, Dalmatie).
Si l’église est toute belle de l’extérieur, je ne sais pas du tout à quoi elle ressemble à l’intérieur. Cette église ne se visite pas. Elle n’est ouverte que pour célébrer la messe, pour les croyants donc, et pas dans un but touristique. Juste à côté (là où il y a les drapeaux), c’est le Parlement de Croatie.
Dans la rue qui fait face à l’église, juste après l’Hôtel de ville de Zagreb et un musée d’art, il y a un autre clocher d’église discrètement coincé dans les habitations. Il s’agit d’une église grecque orthodoxe bien cachée.
Elle date de 1886. Même si l’entrée est protégée par une grille, on peut tout de même admirer la riche décoration intérieure 🙂
En continuant la rue, juste après les musiciens, il y a un autre monument à découvrir, la tour Lotrščak(Kula Lotrščak). Cette tour du XIIIe siècle protégeait la porte sud de Gradec. On y faisait sonner une cloche quand la porte fortifiée allait fermer. Au XIXe siècle, un 4e étage a été rajouté et on y a rajouté un canon.
Pas d’inquiétude, ce canon ne sert qu’à donner l’heure à la ville : tous les jours à midi, il tire 🙂 Ne loupez pas cet évènement insolite, il y a la foule au pied de la tour pour y assister! Vous pouvez monter au sommet pour 3€ (fermé le lundi).
Juste à côté il y le petit square des jésuites(Jezuitski Trg). L’endroit est calme, mais il y a tout de même une statue sacrément cheulou et suggestive! … Ah non, en fait, quand on est du bon côté, ça va 😉
Le monument jouxtant le square, c’est l’église jésuite Sainte Catherine(Crkva sv. Katarina). Elle était malheureusement elle aussi fermée et en rénovation, mais il parait que l’intérieur est vraiment joli! De là, on atteint une grande esplanade ouverte sur la ville.
Ne loupez pas juste en dessous de cette esplanade le Sunken Mural Park. C’est un petit parc où les murs sont recouverts de graffitis en hommages aux inventeurs du pays 🙂
On vient surtout ici pour cette incroyable belle vue sur la cathédrale et le vieux Zagreb!
Le joli clocher avec un bulbe qu’on voit (le plus joli clocher de la ville), c’est celui de l’église Ste Marie. Cette petite église est en revanche quasi invisible depuis la rue, avec une minuscule entrée cachée!
Ensuite, et bien on profite de l’ombre des marronniers sur la promenade Strossmayer 🙂 Les anciens remparts ont été aménagé en 1843 pour offrir aux habitants un lieu agréable où flâner. On profite de la vue sur la ville basse, on croise la statue d’un poète assis sur un banc, les amoureux se donnent rendez-vous, il y a des animations artistiques et musicales. Comme un petit air de Montmartre!
C’est beau, c’est vert, c’est Zagreb.
Juste en dessous de la promenade, il y a le funiculaire de Zagreb(Zagrebačka uspinjača). Le trajet ne fait que 66m de long pour un dénivelé de 30m, c’est un des plus petits funiculaires au monde! 🙂
Il est ouvert en 1890 et fonctionnait à la vapeur. Mais le système n’était pas au point et il était souvent en panne. Plus tard on l’a modernisé avec un moteur électrique. Il y a un départ toutes les 10 minutes, si vous voulez grimper dans ce moyen de transport vraiment pittoresque. Le trajet coute 0,66€ et la montée dure environ une minute. Ce funiculaire est classé comme monument historique!
Pour quitter cette jolie promenade Strossmayer et continuer la visite, vous avez le choix. La porte de pierre, le funiculaire, ou un des nombreux passages de traverse que compte la ville. Ici par exemple à l’ouest il y a le très beau passage Kapucinske stube 🙂
J’ai préféré opter pour les escaliers Zakmardi(Zakmardijeve stube) car ils se finissent dans une improbable et minuscule ruelle étroite couverte de graffitis 🙂
On se retrouve à nouveau dans la rue Pavla Radića. Il faut remonter au numéro 19. A cet endroit, il y a l’entrée (vraiment discrète) du tunnel Grič et ce serait vraiment dommage de passer à côté! C’est une des curiosités de Zagreb à découvrir! Ce tunnel de 350m de long a été construit en 1944 sous la ville haute pour protéger la population des bombardements. Le projet devait être beaucoup plus ambitieux, avec des grandes salles supplémentaires, mais le budget a été revu à la baisse. Finalement il n’y a eu que ce tunnel est-ouest. Il peut contenir jusqu’à 5.000 personnes.
Après la guerre, le tunnel tombe un peu dans l’oubli. Il sert d’entrepôt puis devient le lieu de refuge des sans-abris et des toxicomanes. Bref, c’était pas vraiment le lieu où il fallait se balader. Il a fini par être rénové en 2016 et il est depuis ouvert au public. C’est propre, sécurisé, et éclairé (il est fermé la nuit).
On peut l’utiliser pour passer sous la ville haute (et profiter d’un peu de fraicheur en plein été) et c’est gratuit. J’avais visité un autre tunnel de ce type en Croatie à Pula, ça reste toujours une petite expérience insolite. On sort de ce fameux tunnel à l’autre extrémité, sur la rue Mesnička.
Partons maintenant à la découverte d’un des 17 parc-forêt de Zagreb! Quand je vous dis que cette ville est verte! Le Park šuma Tuškanac se trouve sur les pentes de Medvednica. C’est une grande et belle forêt bien entretenue, avec des nombreuses allées pour se promener, faire du sport, rejoindre le théâtre à ciel ouvert, etc … Et c’est vraiment collé au centre-ville !
Je trouve ça vraiment génial d’avoir ces véritables ilots de verdures à portée de main dans une capitale. Bordant ce parc, il y a le quartier des ambassades.
Retour au quartier Kaptol
Je repique à nouveau vers la ville haute pour rejoindre l’escalier Stube Bartola Felbingera qui permet de rejoindre rapidement le quartier Kaptol. Ce passage est très chouette car il passe au milieu d’une vigne urbaine 🙂
En bas des escaliers, je découvre un refuge pour chats errants. C’est coloré, c’est tout mignon!
On arrive sur la rue Tkalčićeva ulica. Dans cette jolie rue touristique, vous trouverez un grand choix de restaurants, bars et boutiques. Au XIXe siècle, c’était un peu moins charmant. Toutes les maisons de la rue appartenaient à des proxénètes. C’était la rue de la prostitution, des bordels, des maisons closes. Il y a d’ailleurs une petite statue commémorative (Spomenik prostitutki, à moitié cachée par un bar), représentant une prostituée à la fenêtre attendant un client. La statue « sage » de face, l’est un peu moins vu de derrière, vous verrez bien!
Une autre statue dans cette rue, elle aussi coincée entre 2 terrasses de restaurant, c’est celle de Zagorka. Elle n’a rien à voir avec la prostitution (quoique un peu indirectement). Marija Jurić Zagorka était écrivain et une des premières femmes journalistes professionnelles dans cette partie de l’Europe. Elle était aussi une pionnière pour l’évolution des droits des femmes en Croatie. Une grande dame quoi 🙂
Il y a un autre endroit caché à découvrir le long de cette rue. Il faut prendre le petit escalier Stube biskupa Duha. On arrive dans un parc moderne (ouvert en 2001), le Park Opatovina.
Il est connu pour ses nombreux graffitis colorés qui recouvrent tous les murs. Un des plus connus et celui de Gulliver 😉 Un chouette endroit où se poser au calme pour échapper à l’agitation de la rue. L’été ce parc accueille du théâtre en plein air.
Je fini ma journée de balade en suivant un peu au hasard la foule qui semble se diriger vers un endroit de la ville où il y a de l’agitation. Je me demande s’il y a encore les majorettes qui font leur show. Je me retrouve devant le HDLU (Hrvatsko Društvo Likovnih Umjetnika) un grand musée de Zagreb à l’architecture circulaire.
Pas de majorettes donc, mais à la place, une grande manifestation politique (je n’ai pas trop compris le sujet) et les rues peu à peu bloquées par les CRS du coin. C’est un peu une constante quand je visite une capitale, je tombe souvent sur une manifestation. Comme je n’ai pas envie de manger du lacrymogène, je traverse la foule pour continuer ma vadrouille et rejoindre ma voiture.
Tout n’est pas rose à Zagreb. Quand on traverse quelques cours d’immeuble et qu’on s’éloigne un petit peu des belles rues, on a de suite l’impression d’être revenu un siècle en arrière.
Il n’empêche, j’ai vraiment apprécié cette ville. J’aurai aimé aussi avoir le temps de visiter aussi le grand cimetière de Mirogoj.
Toutes les bonnes choses ont une fin! C’est ici que se termine ce grand road trip à travers la Croatie et la Slovénie. J’espère sincèrement que ça vous donnera envie d’aller découvrir tous ces beaux endroits, et d’en voir d’autres! 🙂
Je me lève avec une certaine appréhension ce matin car la météo la veille était vraiment mauvaise. Ô joie, il fait soleil ! C’est ma dernière journée en Slovénie 🙁 Alors ni une ni deux, après un petit déjeuner rapidement avalé à la Guesthouse Beno, je prends la voiture direction les vignobles slovènes 🙂
La vallée de la Drave (Podravje) est une des 3 régions viticole du pays. La Slovénie pratiquait la viticulture bien avant l’arrivée des romains. De nos jours, la région cultive toujours cet amour du vin, et il y a des routes à explorer pour découvrir les vignes et participer à des dégustations autour de Maribor, Podpohorje et Slovenske Gorice.
Un petit tour dans les vignes 🙂
Toute cette région est recouverte de collines charmantes et de joyeuse vignes, c’est vraiment mignon!
J’ai entendu parler d’un endroit insolite à Spičnik qui m’intrigue! Dreisiebner dans le GPS, J’y arrive après 30min de route. Je me gare en haut de la colline, au bord des vignes, j’avance entre les petites maisons et … je tombe sur cette borne ! Il faut payer 5 euros pour faire quelques mètres de plus!
En fait, juste après, il y a un point de vue où la route semble former un cœur au milieu des vignes. Ça a l’air joli tout plein, mais payer 5 euros pour une photo, je trouve que c’est franchement abusé! De la vigne a été arrachée pour créer un belvédère. Je comprends que les habitants du coin sentent venir le filon et en profitent pour vouloir gagner un peu d’argent, mais je n’étais personnellement pas prêt à participer à cette arnaque touristique 🙂
Il fut un temps où c’était un chouette endroit pour boire un verre de vin en profitant du belle vue. Depuis, c’est devenu un attrape touriste à fuir. Si malgré tout, vous voulez y aller (après tout hein), je vous partage quand même le site internet de l’endroit : http://dreisiebner.si
Mais ce n’est pas grave, il suffit de rouler un peu dans la région au hasard de la route pour trouver des endroits plus charmants les uns que les autres!
Par exemple, je suis tombé sur ce superbe spot, le point de vue de Luberkogel 🙂
Chose incroyable, à côté de la table à pique-nique installée au point de vue, il y a un petit réfrigérateur avec des petites bouteilles de vin et de l’eau, en libre service! La caisse est à côté, ça fonctionne à la confiance. C’est juste top.
J’étais tranquillement en train de déguster un verre de vin, tout en contemplant le paysage et en méditant sur le sens de la vie (« un verre de vin à 10h du matin, est-ce trop tôt? »), quand tout à coup, la révélation! C’est à ce moment là que je me suis rendu compte que j’avais franchi la frontière sans le savoir, on est en Autriche ici haha 🙂 et je suis en plein sur la fameuse route des vins, la “Südsteirische Weinstraße”. Chaque colline a son vignoble, et tous les 500m vous trouvez une nouvelle maison de vignerons vous proposant des dégustations!
Un peu plus loin, une œuvre d’art illuminera votre journée, c’est « Grösste Weintraube der Welt », une grosse grappe de raisin 🙂
Je suis vraiment tombé sous le charme de cette jolie région! 🙂
J’y aurais bien passé ma journée, mais hélas, ce soir je dois être à Zagreb en Croatie. Je reprends donc la route en sens inverse, et je me dirige vers une ville dont on m’a recommandé la visite.
La jolie ville de Ptuj
La ville de Ptuj a la réputation d’être l’une des plus anciennes cités de Slovénie. Même si on a retrouvé des traces d’habitations datant de l’age de pierre, elle apparait pour la première fois dans l’histoire écrite en l’an 69 quand une légion romaine (Legio XIII Gemina) qui stationnait ici prêta allégeance à l’empereur Vespasien. C’est à Ptuj aussi que né Oreste en 420, le père de Romulus Augustule, le dernier Empereur Romain d’Occident. Puis Ptuj sera pillée et rasée par les huns. Au XIIe siècle, un château fort est construit sur les hauteurs pour protéger cette frontière sud du Saint Empire Romain Germanique. La ville de Ptuj est aussi connu comme centre culturel du folklore slovène. Au printemps, elle accueille le carnaval Kurentovanje. On y voit des Koranti, des personnages traditionnels masqués, couverts de peaux de moutons et de plumes et qui chassent l’hiver.
Il y a un grand parking pas cher au sud de la ville. C’est d’ailleurs depuis ce côté qu’on a cette jolie vue sur Ptuj se reflétant sur la Drave. Il n’y a plus qu’à traverser le pont réservé aux cyclistes et aux piétons et arpenter les vieilles rues de la ville.
Un plan sur place vous indiquera les principaux points d’intérêts.
On trouve aussi à Putj la plus ancienne cave à vin (qui se visite) de Slovénie. Et comme à Ptuj, il y a des gens biens, ils ont créés un festival de la poésie et du vin au mois d’aout 🙂 (le site officiel).
Le clocher de l’église Saint-Georges est un des points de repère de la ville. Ce clocher baroque est séparé de l’église. On peut remarquer qu’il n’a une horloge visible que sur 3 côtés. Le côté face au château n’en a pas. C’était un signe de protestation des citoyens qui ont financés sa construction contre les seigneurs du château qui eux n’avaient pas payé leur part! L’église était fermée lors de mon passage. Le petit jardin autour est intéressant car on découvre des pierres tombales issues de l’ancienne nécropole romaine et enchâssées dans les murs de l’église. En plus du théâtre de la ville, le quartier concentre de nombreux petits restaurants, bars et boutiques. L’ambiance est vraiment agréable 🙂
Le monolithe en marbre qui se dresse devant l’église est un vestige romain appelée le monument d’Orphée. Il date du 2e siècle et était dressé en l’honneur du romain Marcus Valerius Verus qui dirigeait la cité. Il représente une scène du mythe d’Orphée, d’où son nom. Au moyen-âge il était utilisé comme pilori pour les criminels.
Juste à côté, je suis allé manger chez Alex 🙂 C’est un petit resto burger tout simple mais qui est recommandé. Chez Alex Imbiss(Ulica heroja Lacka 4, 2250 Ptuj), on est super bien accueilli, grand sourire, service rapide, bonne musique, petite terrasse sympathique, et une très bonne curry-wurst qui m’a rappelé Berlin haha
J’emprunte ensuite la minuscule ruelle moyenâgeuse Grajska ulica pour me rendre jusqu’au château de Ptuj sur la colline. Il y a une grande terrasse avec une vue panoramique superbe sur la vieille ville.
L’entrée de la partie privée du château et ses musées coute 10 euros. Il y a beaucoup de choses à voir, peintures, sculptures, mobilier, instruments de musique et une grande collection de costumes traditionnels de carnaval. Je n’ai pas fais la visite, mais il parait que c’est chouette 🙂 Plus d’infos sur le site officiel.
Un des autres grands batiments de la ville, c’est le très bel hôtel de ville. Il est dans un style néo-gothique, et on sent la touche germanique présente ici ainsi que dans d’autres quartiers de la ville.
Au premier plan, on voit le monument de St Florian. C’est la seule statue encore visible sur les 8 qui étaient présentes sur la place. Elle date de 1745. Elle a été commandée pour protéger la ville des flammes après plusieurs incendies qui ont ravagé la cité.
Avant de quitter la ville, je passe devant le monastère St Pierre et Paul qui date du XIVe siècle. Il peut se visiter. Il abrite aussi une collection de 5000 vieux manuscrits.
Je ne pensais pas que cette petite ville me laisserait une aussi belle impression 🙂 J’ai vraiment apprécié ses ruelles et l’ambiance générale qui se dégageait. Je vous conseille vraiment de vous arrêter à Putj 😉
Je reprends la route, direction la Croatie! Heureusement la frontière n’est pas très loin… et la mauvaise météo me rattrape …
Château de Trakoscan
Mon premier arrêt pour mon retour en Croatie se trouve à seulement 30min de Ptuj. Il s’agit du château de Traskoscan (Dvor Trakošćan). Il a été construit au XIIIe siècle et servait principalement de point d’observation et de fortification sur la route menant de Putj à la vallée de Benja. Il changera de propriétaires à de nombreuses reprises au fil du temps jusqu’à tomber en ruines. Au milieu du XIXe siècle il est transformé en manoir résidentiel dans un style néogothique par la famille Drakovic. Un parc romantique à l’anglaise est aménagé. En 1953, il devient officiellement un musée et appartient à l’État.
L’entrée coute 7 euros. Il accueille plus de 65.000 visiteurs chaque année. Ce jour là, il n’y avait pas foule, et c’est tant mieux 🙂 Plus d’informations pratiques sur le site officiel.
Il est en théorie interdit de prendre des photos à l’intérieur, mais je crois que mon appareil photo en a réalisé quelques unes à l’insu de mon plein gré, vraiment je m’excuse!
L’intérieur du château est richement garni. Mobilier, peintures, tout est là. Il y a aussi une impressionnante collection d’armes anciennes. De nombreuses explications sont fournies sur l’histoire de la région et des différents propriétaires de la demeure. La visite est globalement agréable et intéressante 🙂
Il manque juste un petit détail pour que soit vraiment le plus beau château de Croatie! Ici, en théorie, il y a un lac dans le parc. En faire le tour à pied et voir le château se refléter dedans, c’est sensé être magnifique!
Sauf que depuis quelques temps le lac n’est plus là! snif snif … En fait il y a des travaux en cours pour le rendre encore plus beau qu’avant. Peut-être que lors de votre visite, le lac sera de retour 😉
En sortant de ma visite, une pluie battante se met à tomber et c’est sous un véritable déluge que j’arrive à Zagreb à un peu plus d’une heure de route. Mes premières impressions sur la capitale de la Croatie sont humides. Je rejoins rapidement mon logement. C’est un petit studio sans âme, dans la banlieue sud, coincé entre barre hlm et centres commerciaux. Depuis le début de ce road-trip entre Croatie et Slovénie, j’ai pratiquement réservé tous mes logements la veille pour le lendemain, voir le jour même. Et j’ai toujours réussi à trouver des offres disponibles et bon marché (en cherchant bien). Mais pour mon arrivée à Zagreb, il n’y avait presque rien de disponible! Ne faites pas la même erreur que moi, pensez à vous y prendre un peu plus en avance. Au moins, je pouvais me garer gratuitement dans la rue, ce qui n’aurait pas été si évident avec un logement dans le centre.
Après quelques emplettes dans la supérette du coin, je m’endors en croisant les doigts pour que la journée de demain soit belle! 🙂
Pour cette nouvelle journée de road-trip, je me lève plein de bonne humeur, car aujourd’hui je vais voir le plus bel alpage et la plus belle vallée de Slovénie! 🙂 Enfin ça, c’est la théorie. Car mes espoirs sont vite douchés par la météo. Il pleut, il fait froid, le ciel est gris, les nuages sont bas. Les prévisions de la météo slovène pour la journée n’annoncent pas d’éclaircies. Bref, ça commence mal.
Allez, c’est les vacances, alors hop en route quoi!
Velika Planina
Je voulais tout d’abord découvrir Velika Planina. C’est l’alpage le plus connu du pays, perché à 1500m d’altitude. On y accède en téléphérique ou par la route. Ensuite on se promène tranquillement dans LE paysage de carte postale : 150 huttes slovènes traditionnelles en bois, des vaches avec des cloches, des belles vues sur les sommets montagneux tout autour, des fleurs dans les prairies, de la délicieuse nourriture traditionnelle servie avec le sourire et à déguster sur une table en bois en plein air sous le soleil, etc .. Cette visite fait partie des must en Slovénie. Mais vu la météo du jour, c’est peine perdue. Un petit coup d’œil supplémentaire sur les webcams (webcam1 et webcam2) suffit pour confirmer la situation : c’est totalement noyé dans les nuages et la pluie, aucune visibilité 🙁
Si vous avez la chance d’avoir une belle météo n’hésitez pas à inclure cette destination dans votre séjour en Slovénie 🙂 Pour planifier votre visite, plus d’infos sur le site officiel : http://www.velikaplanina.si/
La vallée de Logar
Malgré cette première déconvenue, je tente tout de même la vallée magique. Après une trentaine de kilomètres sur une route montagneuse au milieu des bois, j’arrive à destination : la vallée de Logar (Logarska Dolina). Cette jolie vallée glaciaire obtient le titre de parc naturel en 1987 et fait partie du réseau Natura 2000.
Magie de la photo, le temps d’une légère accalmie sans pluie 🙂
Cette vallée est assez petite, elle ne fait que 7km de long, avec une unique route. Pour aider à la préservation de la nature dans la vallée, il faut payer un droit d’entrée : 7€ pour une voiture. On peut aussi louer des vélos ou parcourir simplement la vallée à pieds le long d’un sentier bien balisé. Tout au bout de la vallée, on se retrouve face à un amphithéâtre naturel et des sommets aux pentes très raides. Il y a aussi deux belles cascades à découvrir : Palenk et surtout Rinka, une chute d’eau fine mais d’une hauteur de 90m.
Je ne sais pas si c’est la météo qui a eu raison de mon humeur, mais en arrivant devant cette vallée, j’ai trouvé que sa réputation était franchement surcotée. En fait je n’ai pas du tout ressenti le besoin et l’envie de pousser plus loin sa découverte. Assez étrange …
En tout cas si la météo est belle, je suis certain qu’on doit mourir d’envie de s’y promener. Alors dans ce cas, plus de détails sur le site officiel ici 🙂
Autre idée randonnée dans le coin : le sommet Velika Zelenica et ses grandes crêtes rocheuses avec des vues magiques, comme à Križevnik.
La route panoramique de Solcava
Cette route pittoresque Solčavsko a la réputation d’être la plus belle route panoramique du pays. Bon à savoir avant de s’y engager : cette petite route fait 20km de long, elle n’est pas totalement goudronnée, et sur certaines portions, on roule lentement. Elle serpente de hameau en hameau, à travers forêts et pentes herbeuses, en offrant des beaux panoramas sur les vallées Logarska Dolina, Olševa et Raduha.
Le point de vue le plus connu est sans doute celui de la ferme Klemenšek. Même avec une météo bien moisie, il faut reconnaitre que c’est joli 🙂
Une vingtaine de points d’intérêts sont répertoriés : panoramas, fermes touristiques, arbre remarquable, source d’eau, grotte, artisanat. Plus de détails sur le site officiel ici.
Ici, le dragon de bois devant la petite église du Saint-Esprit (Sveti Duh) perchée sur son promontoire. Chaque arrêt est accompagné de panneaux expliquant la région à travers la vie d’un petit berger. Il y a souvent des grandes chaises en bois pour se poser tranquillement et profiter de la vue. Enfin ça, c’est quand il fait beau…
C’est avec une certaine frustration, voir déception, que je quitte cette région …
Direction maintenant le nord-est de la Slovénie. On s’éloigne des montagnes. Cette zone est moins touristique, mais allons voir ce qu’on y trouve 🙂
Maribor
Après 2h de route, j’arrive à Maribor. C’est la deuxième plus grande ville de Slovénie après la capitale Ljubljana. Je dois dire que l’arrivée par la sud à travers la grande zone industrielle et ses bouchons, ce n’est pas forcément le plus plaisant. La ville avait une riche industrie et notamment d’usines d’armements. Elle a été copieusement bombardée pendant la seconde guerre mondiale. Il ne reste plus qu’une petite partie historique. Cette zone, le quartier Lent, est située juste après les ponts de la rivière Drave, au nord de la ville. Maribor est connu historiquement comme étant le « château de la Marche », l’endroit qui marquait la frontière entre les mondes germaniques, slaves et magyars. Il reste encore un petit château du moyen-age qui abrite un musée.
Je me gare donc le long de la rivière Drave sur le parking de Lent. Juste à côté je découvre une vieille tour défensive moyenâgeuse proche des anciennes fortifications. Cette tour Vodni Stolp abrite maintenant un caviste au rez-de-chaussée et une salle de concert à l’étage. J’imagine facilement l’ambiance un soir d’été quand tout le monde vient profiter de la vie au bord de la rivière, un verre à la main, en écoutant de la musique.
Pour ma part, je suis à la recherche d’un restaurant. Je choisis le Fudo (Poštna ulica 1, 2000 Maribor – https://www.fudo.si/ ) idéalement situé sur la place principale. Très bonne cuisine avec un service dynamique et aimable. Bon rapport qualité / prix, je recommande fortement 🙂
Je fais trainer le repas en longueur, il pleut toujours dehors. Enfin, une accalmie, je peux retourner me balader dans la ville. Grâce à l’université de Maribor, on sent que la ville est dynamique et jeune 🙂
La curiosité insolite de Maribor, c’est Stara trta, la plus vieille vigne du monde! Concrètement, cette vigne ressemble à ça :
Elle est menée en treille tout le long de la façade d’une maison de deux étages. On a retrouvé des gravures historiques datant de 1657 où on retrouve cette fameuse vigne qui recouvrait déjà toute la pergola d’une autre maison disparue depuis. A cette époque, la vigne avait déjà au moins cent ans! Des études récentes ont montré que ce pieds de vigne aurait été planté en 1550! Son cépage est le Bleu de Franconie. Depuis il continue de fournir des grappes de raisins. Chaque année la vendange permet de produire environ 100 bouteilles de 0,25 litres. Ce vin nommé črnina zametna (noirceur veloutée) est donc particulièrement rare (mais a priori pas incroyablement bon).
Ce joli monument avec la Vierge Marie qui trône au milieu de la place principale, c’est la Colonne de la peste.
Il a été commandé par les bourgeois de la ville en commémoration de l’épidémie de peste qui a frappé Maribor en 1680. Un tiers de la population est morte! Le monument en marbre blanc date de 1743 et remplace celui d’origine construit en 1681.
Je visite aussi la cathédrale de Maribor mais il n’y a pas grand chose d’intéressant à en dire. L’accalmie était de courte durée, la pluie revient, encore plus forte qu’avant!
Foutu pour foutu, je décide de rejoindre mon logement du soir, la Guesthouse Beno(Starše 90, 2205 Starše) à 15km. C’est un petit hôtel tout simple où je passerais la fin de journée à bouquiner tranquillement bien au chaud 🙂 L’hôtel possède aussi un bar-restaurant où j’ai mangé une bonne pizza, accompagnée de bonnes bières, en trinquant avec les locaux, tout en regardant un match de basketball à la TV entre deux équipes dont je n’ai aucun souvenir haha mais c’était chouette! Il me fallait bien ça après cette journée trop grise et pluvieuse à mon gout 😉
Je quitte mes charmants hôtes à Križe et je pars plein nord en direction la frontière entre la Slovénie et l’Autriche.
En 15min de route j’arrive devant le tunnel qui marque la frontière. Ce tunnel a une histoire tragique … Il a été creusé par les nazis de 1943 à 1945 en s’appuyant sur une main d’œuvre de 3000 prisonniers politiques majoritairement français. Ils étaient parqués dans deux camps, un côté autrichien (celui de Mauthausen) et un côté Slovène (celui de Loibl pass). Aujourd’hui tout ça parait bien loin, et seul un mémorial un peu plus bas sur la route nous rappel ce douloureux épisode de l’histoire …
Randonnée de Preval
Juste avant le tunnel, il y a un grand parking (gratuit) le long de la route sur la droite. C’est le point de départ de cette première randonnée de la matinée! Il faut traverser la route, longer le petit supermarché Kompass et prendre le sentier qui longe la montagne en direction de Planina Preval. Il faut compter environ 3h aller-retour pour cette randonnée.
La balade est assez facile, il y a peu de dénivelé. Le chemin se parcourt à flanc de montagne. Dès le début après un petit passage en forêt, on marche le long d’impressionnantes falaises. Pas de panique, le sentier est assez large, et dans les quelques passages un peu plus délicats, il y a un câble auquel se tenir 🙂
Une des particularités de cette randonnée, c’est qu’elle passe à travers des tunnels creusés dans la montagne! 🙂 Pas besoin d’équipement particulier, l’éclairage du téléphone suffit et baisser un peu la tête pour éviter une petite bosse. L’anecdote sur ces tunnels, c’est qu’ils ont été creusés pour que le baron Julius Born (un riche industriel allemand) puisse chasser plus facilement en montagne (en 1880). C’est lui d’ailleurs qui a introduit les premiers bouquetins dans la région.
Vous profiterez de très jolies vues sur la vallée 🙂
Puis peu à peu le chemin va s’élargir et sortir de la forêt. Quand vous rencontrez les vaches, c’est que vous êtes arrivés ! 😉
Cette charmante auberge de montagne, c’est Planina Preval, le but de cette randonnée. Vous pouvez vous reposer en admirant les alpes juliennes. C’est aussi (et surtout 😉 ) l’occasion de s’asseoir sur une des tables dehors et déguster des plats slovène traditionnels de montagne.
Les spécialités ici sont surtout la jota (choux et saucisse), Žganci (une sorte de porridge avec de la graisse de porc et mélangé avec du yaourt bulgare, sisi), et le strukli (une pâte farcie au fromage et gratinée au four). Les portions sont généreuses et pas chères! On aime 🙂
Une fois que vous êtes bien rassasiés, vous pouvez repartir par le même chemin pour essayer de digérer un peu haha 😉
Randonnée du col Hajnževo sedlo
Cette deuxième randonnée se trouve littéralement juste en face de la première, de l’autre côté de la vallée! Le point de départ est un peu plus bas sur la route, au parking du camp de concentration de Ljublj et du mémorial.
Le parcours est simple : il y a un seul chemin à suivre et il faut grimper, grimper, grimper en direction du col!
Cette montée m’a vraiment semblé interminable avec deux bonnes heures de marche et un dénivelé assez raide (ou alors tout ça m’a paru difficile à cause de la digestion? 😉 )
Le sentier est sans doute moins agréable que la randonnée précédente certes, mais quand on arrive en vue du refuge, c’est totalement idyllique! Une véritable image de carte postale 🙂 C’est Dom na Planini Korošica et il n’y a personne! Enfin si, il y a le couple de personnes âgées sympathiques qui tiennent le refuge. Ils me font signe de venir manger un peu. Mon estomac étant déjà plein, je dois avec regrets décliner leur offre, snif snif
Je reprends la marche et j’espère vraiment bientôt arriver! Enfin, j’arrive au niveau du col, victoire! C’est la frontière, de l’autre côté, c’est l’Autriche 🙂
Cette vue magique sur cette vallée perdue valait bien quelques efforts! 🙂
De là, vous pouvez atteindre rapidement deux petits sommets, Košutica (1968m) à gauche, et Veliki vrh (2110m) à droite. Alors que j’étais en train de choisir à pile ou face quel sommet allait avoir l’honneur de recevoir ma visite, le vent se lève et j’entends un bruit de tonnerre au loin. Je me retourne et je découvre un gros orage pluvieux côté Slovénie qui se dirige dans ma direction.
Le chemin du retour se fait au pas de course, sous la pluie battante et avec quelques glissades plus ou moins contrôlées. Il y a un peu de frustration de ne pas avoir pu profiter autant que je le souhaitais de ce paysage! Mais quand la nature décide en montagne, il faut accepter 🙂
L’église de Jamnik
Je quitte cette zone orageuse et je pars vers le sud, à une trentaine de kilomètres. Il y a ici une pépite cachée, qui n’est pas facilement visible de la route si on ne fait pas attention. Il s’agit juste de l’église la plus photogénique de Slovénie, l’église de Jamnik 🙂
Il y a un minuscule parking de quelques places pour se garer. S’il est plein, il vaut mieux tenter un peu plus loin dans la forêt. Dans le village, on ne peut pas se garer. Cette église est dédiée aux saints Primož et Felicijan (deux frères martyrs tués par les romains en l’an 300).
En soit, elle n’a rien d’extraordinaire (d’ailleurs elle est fermée, on ne peut même pas la visiter). Elle est d’aspect tout simple et elle est petite. Ce qui fait son charme si particulier, c’est cette crête herbeuse où est perchée, avec la vallée qui s’étend tout autour. C’est juste trop beau 🙂
N’hésitez pas à vous éloigner un peu du parking et grimper dans les champs pour avoir un meilleur point de vue sur l’église.
Bickova Skala
Quelques kilomètres plus loin, il y a encore une pépite cachée à découvrir. Elle se trouve sur les hauteurs du petit village de Dražgoše. Il faut suivre le petit panneau Bičkova skala. Il y a là un petit un éperon rocheux.
Quand on arrive, on y découvre une très belle vue panoramique et une étoile en métal.
Ce lieu commémore la bataille qui a eu lieu ici en janvier 1942 par le peloton Bičko, qui l’a utilisé comme position défensive contre les soldats allemands.
Ici vous ne croiserez pas d’autres touristes, on est loin des sentiers battus!
Dražgoše Spomenik
En prenant la route pour quitter le village, vous passerez devant cet étrange monument : Dražgoše Spomenik.
C’est le monument officiel qui commémore la bataille de l’éperon rocheux en 1942, où 200 slovènes ont combattus pendant plusieurs jours 2500 soldats allemands. Ce mémorial (spomenik) est construit en 1977.
Je reprends ensuite la route vers l’est du pays. Après une heure de route et sous un ciel gris et pluvieux, j’arrive à mon logement Holiday resort GTC 902(Tirosek 73, 3342 Gornji grad). C’est un hôtel sans prétention perdu en pleine nature. L’accueil est chaleureux (avec cette météo ça faisait plaisir). Une ambiance bar-resto, simple et bon. C’est visiblement aussi le lieu de rendez-vous des cyclistes et motards de la région 🙂 Je ne m’éternise pas sur cette soirée, je suis épuisé, bonne nuit la Slovénie, et à demain pour de nouvelles aventures! 🙂
Pour cette nouvelle journée en Slovénie, je décide d’aller voir le lac de Bohinj, qui est un peu plus loin que le célèbre lac de Bled que j’ai visité la veille. Je prends la route en direction du Triglav.
Je fais un premier arrêt dans le petit hameau de Bohinjska Bistrica. Je me gare devant la jolie petite église. Pourquoi cet arrêt ici ? car il y a quelque chose de fameux à découvrir 😉
La petite merveille cachée
Il faut marcher 10-15 min en direction de la forêt, en passant au milieu des prairies et des petites fermes, et suivre le petit panneau indiquant Vodnikov razglednik. Le sentier débouche de la forêt sur une petite crête rocheuse et dégagée, avec un banc, et devant vous, il y a ça :
Le point de vue porte le nom d’un célèbre poète slovène Valentin Vodnik qui fut aussi prêtre pendant 3 ans à la petite église (au XVIIIe siècle) du village. Il venait fréquemment se recueillir ici et méditer, alors les habitants lui ont donné son nom. Le point de vue est situé à 1017m d’altitude, ce qui signifie qu’il est souvent au-dessus du brouillard qui a tendance à persister dans la vallée le matin. La basse et la haute vallée de Bohinj sont magnifiquement visibles, entourées par la couronne des Alpes juliennes. Si vous regardez vers le lac Bohinj, vous pouvez également voir clairement la vallée glaciaire en forme de U et imaginer le chemin que le glacier de Bohinj a ouvert pendant la dernière période glaciaire.
Comment rejoindre le lac Bohinj ?
Le Lac de Bohinj est enclavé tout au fond d’une vallée glaciaire. Le plus simple est de venir en voiture, mais les places de parking sont vraiment limitées sur place et elles sont chères. Une très bonne alternative, c’est de s’arrêter au grand parking de Bohinjska Bistrica (5 euros la journée de juin à septembre, gratuit le reste de l’année). De là, un service de navette gratuite vous emmène directement jusqu’au lac 🙂 Plus d’information sur le site officiel ici(personnellement, le jour où je suis arrivé, le service de navette ne marchait pas …).
L’autre bonne alternative, toujours depuis Bohinjska Bistrica, c’est de louer un vélo. Ensuite il suffit de suivre une piste cyclable récente de 7km pour arriver tranquillement au lac. La piste cyclable est loin de la route et serpente à travers des prairies et des petites fermes charmantes.
Ou sinon, comme moi, vous arrivez au lac et vous sautez sur la première place de parking disponible. En général le tarif est de 3 euros de l’heure (+30 min gratuite), et pas plus de 2h30. Si vous essayez de vous garer n’importe où ailleurs, vous avez de grandes chances de vous retrouver avec une belle amende de 40 euros sur le parebrise.
A noter, il y a fréquemment des bouchons en week-end l’été, car le lac de Bohinj est une des destinations préférées des habitants de Lubjana.
Le Lac de Bohinj
Le lac de Bohinj est le plus grand lac de Slovénie. Il mesure 4.2km de long sur 1km de large et a une profondeur maximale de 45m. Si le petit lac de Bled est vraiment marqué par le tourisme, le grand lac de Bohinj conserve encore un aspect plus sauvage et préservé.
Une statue du fameux Zlatorog, le chamois blanc sacré aux cornes d’or se dresse fièrement sur un rocher devant le lac.
Une fois sur place au lac, on se baigne! En marchant quelques minutes sur la droite, après les arbres, il y a des grandes pelouses et plages de sables pour installer sa serviette et faire trempette 🙂 L’eau est un peu fraîche mais une fois qu’on est dedans « ça va » haha
Juste après le vieux pont qui enjambe la Sava Bohinjka, vous voyez un clocher blanc. Il s’agit de l’église Sv. Janeza Krstnika. Cette vieille église de 700 ans peut se visiter. Il faut néanmoins payer 3 euros.
Après l’église, en continuant un peu plus loin sur la petite route, on peut rejoindre un chouette endroit 🙂 Il faut prendre à droite en suivant le panneau de la pension Cerkovnik. Une fois que vous avez franchi le petit pont, vous prenez le sentier qui grimpe dans la forêt sur la colline. Un peu plus haut, au carrefour, prenez à droite, et vous arrivez sur le magnifique point de vue de Pec.
Vous pouvez contempler le spectacle tranquillement posé sur un banc. Comptez environ 30 min de marche aller-retour pour ce petit coin caché 😉
Pour le déjeuner, je ne me suis pas posé de questions, j’ai profité de la grande terrasse ensoleillée de l’Hôtel Jezero, situé juste au bord du lac. Simple et correct : un risotto, un verre de vin, et une nouvelle part de kremsnita car il ne faut pas se laisser aller haha
Si vous voulez prolonger la découverte du lac et des ses environs, une route goudronnée longe la berge, côté sud. Tout au bout, dans la vallée en cul de sac vous pouvez faire les activités suivantes :
Prendre un téléphérique qui vous emmène vers les sommets et les les pistes du Vogel Ski Center (28 euros aller-retour).
Continuer en voiture en direction de la cascade Savica. C’est la « belle cascade » du coin, mais elle cumule pas mal de défauts : elle est excentrée tout au bout du lac, le mini parking coûte 5 euros, il faut encore payer 3 euros pour accéder à la cascade, grimper 456 marches, en été le débit peut être très faible et ce n’est clairement pas la plus belle cascade de Slovénie.
C’est aussi le point de départ d’une très belle randonnée vers la vallée des 7 lacs(Dolina Sedmerih jezer).
Vous pouvez aussi rejoindre l’autre extrémité du lac en faisant la traversée sur un bateau panoramique et électrique. Le trajet coûte 13 euros aller-retour, ou simplement choisir l’aller à 9 euros et revenir à pieds en longeant la berge nord du lac, sur un sentier à l’ombre.
Je quitte le lac pour prendre de la hauteur et grimper une montagne. Oui, cet après-midi là, j’avais envie de marcher un peu 🙂
La randonnée du Visevnik
Je roule environ 40 minutes sur une jolie route de montagne jusqu’au point de départ de la randonnée. C’est le grand parking situé au centre de biathlon, proche de l’hôtel Center Pokljuka. Le tarif est de 6 euros la journée. Pour cette randonnée il faut prévoir au moins 4 bonnes heures de marche avec pas mal de dénivelé. L’ascension du mont Visevnik est très populaire en Slovénie 🙂
Le parcours est assez simple. On s’enfonce dans la forêt, avec en face de soi la montagne qu’on va grimper. On prend ensuite le sentier qui longe les télésièges. Cette zone est aussi utilisée comme terrain d’entrainement militaire. Lorsque je suis passé, il y avait des exercices de tir avec une dizaine de soldats. Pas de balles perdues heureusement! Le chemin grimpe et grimpe encore.
Une fois arrivé au carrefour de plusieurs sentiers, soufflez un peu et profitez du paysage, le plus dur est fait 🙂
Ne prenez pas la direction du panneau Visvnik mais suivez plutôt celui en direction de Blejska Koca na lipanci, le sentier qui part sur la droite.
Après une chouette balade dans des pins qui se raréfient, vous arrivez dans cette jolie petite vallée pleine de charme.
Au fond de la vallée, il faut prendre le chemin qui zigzague et grimpe vers la crête. Vous avez cette vue en arrivant 🙂
Sur votre droite à ce moment là, se dresse le mont Mali Draski (2132m). J’ai tenté de grimper à son sommet, mais j’ai perdu le sentier de vue et je me suis retrouvé à faire de l’escalade. C’était un peu périlleux, et je n’étais pas vraiment équipé pour ça alors j’ai préféré faire demi tour.
Cela m’a en revanche permis d’avoir cette très jolie vue sur le mont Visevnik (2050m), à l’opposé sur la crête 🙂
Je redescend donc un peu, je traverse la crête, j’escalade quelques rochers, rien de bien difficile et j’arrive au sommet du Visevnik. C’est le moment de prendre un gouter bien mérité (ou une petite bière au choix haha). Vous avez une vue panoramique de toute beauté. Et là-bas, tout au fond, le majestueux mont Triglav 🙂
Une fois qu’on est bien rassasié par les paysages, il est temps de redescendre.
Le chemin du retour suit c’est droit devant! On marche dans du gazon couleur or tout en profitant toujours du paysage, c’est vraiment beau!
Après avoir traversé à nouveau une zone avec des petits pins, on rejoint le carrefour rencontré un peu plus tôt. Il n’y a plus qu’à redescendre par le même chemin en suivant les télésièges et retrouver le parking.
Je pars maintenant en direction de mon logement du soir, situé à environ une heure de route. C’est une petite chambre d’hôte, chez Draga(Sebenje 50b, 4294 Križe) dans un minuscule hameau campagnard (mais disposant d’un tremplin de saut à ski 🙂 ). Je me trompe évidemment de chemin, le GPS est un peu perdu, et après m’être difficilement fait comprendre par les paysans du coin, j’arrive à destination. Très bonne surprise j’ai en fait un énorme étage entier pour moi, un vrai palace. Je fais connaissance de Draga et de son mari d’origine allemande. On commence à discuter et je les trouve vraiment très sympathiques, un peu comme si je débarquais chez ma tante et mon oncle. Je repars chercher de quoi me faire à manger dans le supermarché de Tržič et j’en profite pour ramener une bonne bouteille de vin et de quoi faire l’apéro avec mes hôtes. Et nous passons la soirée à discuter et à trinquer ensemble. Un chouette moment de partage 🙂
Pour cette nouvelle journée de roadtrip en Slovénie, je quitte la capitale Ljubljana de bon matin. Direction le nord ouest, vers le petit village de Podhom à moins d’une heure de route. Il y a ici un très beau site naturel à découvrir 🙂
Les Gorges de Vintgar
Je vous conseille d’arriver dès l’ouverture pour plusieurs raisons. Tout d’abord vous pourrez vous garer juste à côté de l’entrée sur le parking principal P1 sans avoir à rajouter de la marche. Le parking se remplit très (très) vite. Bon courage pour essayer de trouver des places de stationnement gratuites plus haut dans le village, c’est presque mission impossible. Le prix du parking, c’est 10 euros. C’est assez cher, d’autant plus qu’il faut aussi payer le ticket d’entrée dans les gorges, 10 euros par personne. L’addition monte rapidement si on est plusieurs! (achetez votre billet sur internet ici, réservez votre créneau horaire, c’est bien fait et très pratique). L’autre bonne raison d’arriver dès l’ouverture, c’est que vous pourrez visiter les gorges au calme (ou presque). Ce site est vraiment très populaire, et à partir de 10h, c’est la foule! Enfin, si vous y allez le matin, la brume donnera un petit côté mystique supplémentaire. Prévoyez au moins 2h sur place pour cette balade aller-retour jusqu’à votre véhicule.
Les gorges de Vintgar sont explorées officiellement en 1891 par Jakob Žumer, le maire du village de Gorje. Il fait aménager le site pour l’ouvrir à la visite en 1893. La balade de 1.6km se fait sur des passerelles en bois au dessus de la rivière Radovna. Quand il fait beau, la rivière prend des teintes d’émeraude magnifique! (ça ne se voit pas tant que ça sur les photos, mais c’était vraiment très beau!)
La première partie des gorges est la plus impressionnante. Les gorges sont étroites, la rivière est tumultueuse. Prenez votre temps pour bien en profiter et laissez passer les gens. Plus loin, le spectacle reste très joli, mais un petit peu moins 😉
Le point final des gorges, c’est la belle cascade de Šum.
Pour le retour au parking vous avez le choix entre deux itinéraires, le rouge et le vert. Le chemin rouge est le plus rapide et vous ramène directement au parking P1 à travers la forêt qui surplombe les gorges.
Le chemin vert est réputé le plus joli, mais aussi le plus long. Il fait une grand boucle sur une colline, ce qui aura l’avantage de vous montrer une jolie église et un chouette point de vue sur la campagne. Personnellement, j’ai préféré faire au plus rapide, car j’avais une autre gorge à visiter juste après 😉
Les Gorges de Pokljuka
Le site suivant est beaucoup moins connu que les gorges de Vintgar. Il se trouve à peine 5km plus loin à la sortie du petit village de Krnica. C’est les Gorges de Pokljuka , c’est indiqué par quelques panneaux discrets 🙂 L’accès est un peu moins facile. Il faudra rouler sur un étroit chemin de terre qui longe les champs (en espérant ne pas croiser un autre véhicule) avant de rejoindre un minuscule parking (gratuit) de quelques places à l’entrée de la forêt. Le chemin est simple à suivre : on s’enfonce dans la forêt, on fait une boucle et on revient.
Ici, il n’y a pas de rivière, c’est du minéral, de la roche, mais qu’est-ce que c’est beau! Le sentier longe des énormes formations rocheuses de 50m de haut, et s’enfonce toujours plus profond dans ce dédale de pierre au milieu de la forêt. On se sent vraiment tout petit!
Le plus impressionnant, c’est sans doute quand on se retrouve face à ça ! Les parois de la gorge se rejoignent presque, et il est possible de s’enfoncer encore plus dans les profondeurs obscures et mystérieuses, en empruntant une petite passerelle en bois qui peut donner le vertige. Le « pire » c’est qu’un peu plus loin il y a une autre passerelle en bois, vermoulue et humide et qui date de 1930 haha. Rassurez-vous, elle est solide, enfin il parait 😉
Une fois sorti de ce trou de souris, on débarque dans une minuscule vallée luxuriante. Le contraste est vraiment fort, et j’ai trouvé cet endroit presque magique!
Un peu plus loin, il faut prendre le sentier qui grimpe sur la droite et qui continue le long de la crête. Vous rejoindrez un sentier qui descend sur la droite et qui vous plonge dans un nouvel endroit vraiment curieux, Pokljuška luknja.
C’est une grotte insolite percée de plusieurs grandes ouvertures
J’ai personnellement adoré cette balade. Il n’y a quasiment personne, c’est calme et incroyable à la fois. Prévoir environ 1h30 pour cette très jolie découverte 🙂
Le Lac de Bled
Il est temps maintenant de visiter un des plus beaux sites de Slovénie. Vous l’avez forcément déjà vu en photo au moins une fois, c’est le Lac de Bled 🙂 Le paysage de carte postale par excellence! C’est l’endroit le plus touristique de Slovénie.
Conseil : Il est pratiquement impossible de se garer gratuitement et facilement près du lac et les quelques parkings disponibles sont tous pris d’assaut. La bonne astuce consiste à se garer sur un parking extérieur, par exemple celui près du supermarché. Il y a de la place, il n’est pas cher du tout et vous êtes à 10 petites minutes à pieds du lac. Bonus : Vous pouvez faire des courses pour ensuite piqueniquer sur les berges du lac 😉
Je vous conseille vraiment de ne pas rester dans la zone des boutiques à touristes et des grands hôtels, et partez directement faire le tour du lac et profiter de la beauté de ses berges naturelles 🙂
Ce lac est d’origine glaciaire et il mesure 2km de long sur 1.3km de large. On en fait facilement le tour à pied en suivant un chemin piéton. La balade fait 6km et vous prendra environ 1h30 (sans compter les pauses photos, piquenique, baignade ;-)). La profondeur du lac ne dépasse pas 30m et l’eau n’y est pas froide. Pour se baigner d’ailleurs le meilleur spot c’est à l’ouest, vers la plage gazonnée près du camping ou sur les pontons du club d’aviron.
Pendant votre balade le long des berges, vous verrez un grand escalier de pierre. Il vous amène sur le perron de la Villa Bled. Sans aucun doute le plus bel hôtel à choisir si vous voulez un séjour en amoureux 😉 Depuis la villa, en allant un peu plus loin à droite, un panneau discret indique le Café Belvédère. Ce lieu caché dans la forêt est un ancien pavillon de Tito. Il l’utilisait pour recevoir les plus grandes personnalités avec le plus beau panorama 🙂
Si vous cherchez un endroit insolite, chargé d’histoire, avec un super point de vue pour déguster votre meilleur café ou kremsnita, c’est ici qu’il faut aller !
Au centre du lac se trouve la fameuse ile de Bled, la seule ile de Slovénie ! Elle abrite l’église Sainte-Marie du XVIIe siècle, construite sur un ancien lieu de culte païen, et quelques tombes anciennes.
Pour rejoindre l’ile, vous pouvez embarquer à bord d’un pletna, la barque typique locale qui ressemble à une gondole. 18€ la traversée (une fortune) et entassé avec des touristes.
Si vous êtes bon nageur, sortez le maillot de bain et à l’eau! Sinon, vous pouvez trouver facilement des paddle des barque en bois à louer (25€ pour une heure). Sachez quand même qu’une fois sur l’ile, il faudra encore payer 12€ pour visiter l’église.
Les plus beaux points de vue sont à l’ouest du lac, près de la plage du camping. Il faut prendre de la hauteur sur la colline et suivre le panneau numéro 6. Commencez par marcher jusqu’à Ojstrica. Il y a 130m de dénivelé, ça grimpe un peu. Mais vous serez récompensé de vos efforts avec ce magnifique spot 🙂
Si vous avez encore de l’énergie dans les jambes, je vous conseille vraiment de continuer la grimpette encore un peu jusqu’à Mala Osojnica.
Le point de vue est tout aussi joli, question de goût. Si vous êtes matinal, c’est le spot idéal pour une photo avec un lever de soleil sur le lac de Bled.
Une portion du chemin piéton autour du lac est aménagée sur une passerelle en bois posée sur l’eau. C’est vraiment plein de charme 🙂
A l’est, le château médiéval (du XIe siècle, le plus ancien du pays) surplombe le lac depuis sa falaise à 130m de haut. De l’avis quasi général, la visite ne vaut pas le coup. C’est cher, c’est petit, il n’y a pas grand chose à voir et vous perdrez du temps.
En revanche la petite église de Bled vaut vraiment la visite (et en plus c’est gratuit). Il y a peu de monde et vous verrez des magnifiques peintures et dorures.
Enfin, on n’oublie surtout pas de déguster la spécialité locale : la kremšnita. C’est un très bon dessert sucré et crémeux, composé d’une crème mousseuse et vanillée, recouverte de crème chantilly, et le tout est recouvert d’une pâte façon mille-feuille et de sucre glace.
Il a été inventé à Bled en 1953 par le chef pâtissier de l’hôtel Park. C’est une véritable institution locale. Plus de 18 millions de parts ont déjà été consommées, à vous de vous régaler maintenant 😉
Pour finir cette belle journée, je rejoins mon logement à 5km d’ici, la pension Török(Hraše 17, 4248 Lesce). C’est un bel établissement que je vous recommande 🙂
Et pour manger et s’éloigner un peu de l’agitation de Bled et des traditionnelles gostilna slovènes, j’ai testé et approuvé un improbable mais très chouette restaurant mexicain : Krčma Mexico Lesce(Begunjska cesta 6b, 4248 Lesce) dans le petit village d’à côté.
Ljubljana est la plus grande ville de Slovénie avec 280.000 habitants. C’est une capitale à taille humaine. Elle est considérablement marquée par le travail de l’architecte slovène Jože Plečnik qui a transformé le centre ville à partir de 1920, pour en faire une ville moderne, durable et verte. C’est véritablement une ville agréable où il fait bon se promener 🙂 Tout le centre se visite très facilement à pieds.
Commençons la visite par le plus charmant des endroits, et presque toutes les rues de Ljubljana mènent ici : à la très jolie place Prešeren 🙂
Elle est dédiée au plus grand poète Slovène France Prešeren (1800-1849). Cette place ronde toute mignonne a la particularité d’avoir 3 ponts ! En 1932, l’architecte Plečnik décide de rajouter au pont principal deux autres ponts supplémentaires destinés aux piétons. Le résultat est vraiment unique et très réussi. Tromostovje (Trois Ponts en slovène) rajoute encore un peu plus de charme à cette place qui n’en manque pas 😉
N’oubliez pas de visiter la très belle Église franciscaine de l’Annonciation qui date de 1660. Même si sa façade colorée est assez discrète, l’intérieur mérite vraiment le détour.
Tout près d’ici, un autre pont célèbre vous attend : le Pont des Dragons(Zmajski most). C’est l’image la plus connue de Ljubljana. Au moment de sa construction en 1901, c’est un des plus grands ponts d’Europe en béton armé. Il porte ce nom car il est décoré de quatre statues de dragons en cuivre. Cette belle réalisation d’Art Nouveau est inscrite comme un monument classé.
Pourquoi un dragon ? Car c’est l’emblème de la ville. Selon la légende, quand Jason et les argonautes (les célèbres héros grecs de l’antiquité), font le chemin du retour vers leur patrie après avoir capturé la fameuse Toison d’Or, ils remontent le Danube puis ses affluents. Ce voyage les conduit aux rivières Ljubljanica et Save qui traversent l’actuelle capitale. Dans cette zone se trouve alors un grand marais où vit un terrible dragon. Jason étant un héros, il se doit de le combattre et le tue. Ce dragon est maintenant présent sur le blason et le drapeau de la ville.
En traversant la rivière on arrive à un lieu à découvrir absolument en fin de semaine, c’est la place du marché central.
Chaque vendredi, de la mi-mars à la fin octobre, si le temps le permet, la place Pogačarjev accueille Odprta kuhna (cuisine ouverte). Et c’est tout simplement génial comme concept. Des chefs slovènes cuisinent des plats du monde entier. Esprit street-food simple, cool et convivial. Et comme par hasaaaard le jour où je suis là, il y a un festival du burger et de la bière! 😉 Moi qui voulais manger diététique et régime, c’est loupé haha quel dommaaaaage. Du coup en goutant des burgers par ci par là, je me rends compte que la Slovénie est un pays hippophage : on mange du cheval. Pensez à bien demander si votre viande, c’est du bœuf ou du cheval.
Pour digérer et me cultiver un peu, je visite la Cathédrale Saint-Nicolas de Ljubljana qui est juste à côté de la place. Elle date de 1706, on la trouve facilement avec son grand dôme vert et ses deux tours.
Un intérieur dans un style baroque, richement décoré. Les fresques au plafond sont très impressionnantes.
Les portes sculptées sont des œuvres du sculpteur Tone Demšar et représentent l’histoire de la Slovénie. (entrée pour 2 euros)
Pour continuer la balade, on suit la jolie rue pavée qui fait le tour de la colline. La fontaine Robba qui représente les 3 grands fleuves de Slovénie, surmontée d’une obélisque de 10m.
Juste derrière se trouve l’hôtel de ville. On peut y visiter gratuitement un petit musée.
Plus loin sur votre droite, bien cachée dans une minuscule ruelle médiévale Ključavničarska ulica, il y a une œuvre d’art insolite. Il s’agit de l’œuvre ‘Obrazi’ de l’artiste sculpteur slovène Jakov Brdar.
Plus de 700 visages en bronze dans une sorte de caniveau. C’est pour montrer en gros qu’on porte tous un masque au quotidien, beau ou laid. La fontaine en forme de main permettra d’y faire couler de l’eau (si vous arrivez à la déclencher ;-)).
Maintenant, hop en route vers le château de Ljubljana (Ljubljanski grad). On le voit de partout, il est situé au sommet de la colline, au centre de la capitale. Même si la colline est occupée depuis l’antiquité, le château actuel date seulement de 1495.
Il deviendra ensuite un arsenal militaire puis une prison jusqu’à la fin de la 2ne Guerre Mondiale. Plus tard, la ville le rachète et le rénove à partir de 1960. Maintenant il se visite, il est propre, il est beau, il est presque neuf! Il abrite un musée, des expos, des évènements culturels ainsi qu’une grande cafétéria. On peut même prendre un funiculaire (depuis 2007) pour y aller 🙂 Je vous conseille plutôt d’y grimper en passant par les petites ruelles qui partent du centre ville historique.
On ne peut pas se perdre pour y aller, c’est tout en haut! L’entrée dans la cour du château est gratuite mais l’intérieur du château est payant (12€). Je ne l’ai pas visité, car il y avait vraiment trop de monde et j’avoue que je trouvais que ça manquait un peu de charme, c’était trop « neuf » à mon gout 🙂
En descendant du château, et en traversant la rivière, on arrive dans le quartier de Krakovo.
Ce joli quartier plein de charme est situé au sud-ouest de la ville. On a le sentiment de se promener dans un petit village slovène avec des vieilles maisons et des grands jardins potagers. Le temps de cette balade, on est à la campagne 🙂
Le long d’un petit cour d’eau, il y a les jolies terrasses d’Eipprova Ulica, loin de l’agitation du centre ville. J’ai personnellement passé une très bonne soirée au Sax Pub, un chouette bar animé et très bien mangé au Dežela Okusov.
Pas très loin, il y a le site de Križanke qui abrite l’ancien monastère de l’ordre des Chevaliers teutoniques (XIIe siècle).
Dans les années 1960, le site est rénové, on y ajoute un théâtre en plein air et c’est maintenant l’endroit où se déroule chaque été le festival de Ljubljana et ses concerts 🙂 ( la programmation ici : https://ljubljanafestival.si/ )
Au nord ouest de la ville, c’est une zone plus moderne. Et LE monument de cette zone, c’est Nebotičnik, LE gratte-ciel de la capitale Slovène. Il est construit en 1933 et atteint 73m de haut. A l’époque c’était le plus haut bâtiment de Yougoslavie. Sa construction s’est déroulée au même moment que celle de l’Empire State Building à New-York, c’est sans doute pour ça qu’ils se ressemblent un peu. Sauf qu’il y en a un qui mesure 300m de plus que l’autre 😉
Dans le hall d’entrée, n’oubliez pas de faire quelques pas de plus pour voir le grand escalier en spirale art-déco 🙂
Les derniers étages abritent un restaurant et un bar panoramique, en un mot, le plus beau rooftop de la ville. Pendant longtemps, c’était l’endroit où il fallait être vu. Maintenant, c’est très touristique et pas vraiment le meilleur endroit où manger, mais sans aucun doute, celui avec la plus belle vue.
En allant en direction du grand parc de Tivoli, on découvre l’église Saint-Cyrille-et-Méthode de Ljubljana. C’est la seule église orthodoxe Serbe de la ville (et la plus grande du pays).
Elle est construite en 1936 et porte le nom des deux saints frères Cyrille et Méthode, connus comme les « apôtres des Slaves ». Ce sont eux qui ont évangélisé les peuples slaves au IXe siècle.
Juste en face se trouve le Musée d’Art Moderne de Ljubljana (plus d’infos sur le site officiel).
La très belle maison située juste derrière, c’est l’Ambassade des USA.
Toujours dans ces beaux quartiers, on peut aussi visiter la Galerie Nationale (Narodna galerija https://www.pms-lj.si/ ) et découvrir l’opéra de Ljubljana ( https://www.opera.si/ ).
Plus loin on arrive sur la grande place Trg republike(place de la République).
Elle est aménagée en 1960 pour être le cœur de la capitale moderne, un pur exemple d’architecture modernisme socialiste : moche 🙂
On ne manquera pas de regarder avec curiosité le grand portail du Parlement Slovène avec toutes les sculptures sensées représenter le peuple travailleur (ça parait pas évident au premier coup d’œil haha).
Enfin pour sortir un peu des images de cartes postales un peu trop propres de Ljubljana, vous pouvez aller à la découverte de Metelkova. Ce site se trouve à côté de la gare. En 1993, un collectif investit ce quartier menacé de démolition. Ces anciennes écuries devenues des casernes à l’abandon sont maintenant transformées en squat artistiques. C’est un lieu de vie alternatif et culturel où il se passe toujours quelque chose (la programmation ici).
Si vous aimez les graffitis et l’underground, allez faire un tour la-bas 😉
Je garde réellement un excellent souvenir de cette ville. N’hésitez pas à y rester au moins deux jours.
Pour cette nouvelle journée en Slovénie, je quitte sans regrets le petit village de Log pod Mangartom, car la nuitée dans mon logement chez Joe a été beaucoup trop fraiche et humide à mon gout. Il fait vraiment froid la nuit dans ces montagnes! En revanche c’est avec des gros regrets que je vais m’éloigner du Parc National du Triglav. Ces montagnes du nord du pays sont tellement belles et il y a encore tellement de lieux que j’aurais aimé découvrir 🙂
Mais c’est la vie, il faut avancer alors hop en route !
Ce matin je décide d’aller à la source de la plus belle rivière du pays, la Soča (se prononce sot-cha). Elle est quand même sacrément jolie non cette rivière avec sa couleur bleu-vert qui fait sa réputation ? Tout le long de la vallée de la Soča il y a régulièrement des endroits pour s’arrêter et profiter du spectacle 🙂
La source de la Soča
Je prends donc la route 206 en direction de Kranjska Gora via le col de Vršič. Juste avant le début de l’ascencion une petite route part sur la gauche en direction de Izvir Soče, et ici, on comprend bien que ça veut dire « source de la plus belle rivière d’Europe » (oui, il parait 😉 ). Un petit parking gratuit vous attend. Ensuite la « randonnée » n’est pas bien longue.
Comptez 20-30 minutes de marche en y allant tranquillement. La toute dernière section pour rejoindre la source n’est vraiment pas adaptée à tout le monde. Il faudra marcher en équilibre sur une paroi rocheuse en s’accrochant à une ligne de vie.
Si le débit de la source est faible comme c’était mon cas, vous pouvez éviter ce passage périlleux. Il faut tout simplement remonter jusqu’à la source en grimpant de rochers en rochers dans le lit de la rivière 🙂
Depuis cette source qui jaillit directement du cœur de la montagne, la rivière va couler sur 138 km jusqu’à la mer Adriatique et changer de nom au passage de la frontière pour devenir la rivière Isonzo en Italie. Au fil de son voyage, elle grossit, s’embellit, creuse des méandres et franchit des cascades dans un décor toujours aussi magnifique. Elle abrite la truite marbrée, une des plus grosses du monde parait-il! Ce poisson peut atteindre 120cm et 50kg. Des pêcheurs du monde entier viennent tenter d’attraper la reine des alpes Juliennes 😉
La rivière Soča est aussi sur certaines portions un paradis pour les sports d’eau vive comme le kayak ou le rafting. Cette rivière a vraiment tout pour elle 🙂
Le Col du Vršič
Après cette petite balade, je prends la route du col du Vršič pour changer de vallée. C’est le plus haut col du pays (1611m). Il est souvent fermé en hiver. La route est surnommée la « route russe » (Ruska cesta) en référence aux 10.000 prisonniers de guerre russes utilisés comme ouvriers pour sa construction en 1915. Sur le versant nord, il y a d’ailleurs une petite chapelle orthodoxe russe en bois le long de la route, la Ruska kapelica. Elle a été construite en 1917 hommage aux cents ouvriers russes morts lors d’une avalanche pendant les travaux.
Une fois arrivé au col, un problème inattendu surgit : une course cycliste ! Pour au moins 2 heures encore, impossible de continuer la route. Je me gare donc n’importe comment comme des centaines d’autres automobilistes qui comme moi n’étaient pas du tout au courant de l’évènement.
Finalement ce contre temps est une bonne chose car ça me laisse le temps de profiter un peu plus du paysage 🙂
C’est aussi l’occasion aussi de faire une petite pause déjeuner au Tičarjev dom, la petite auberge du col. Terrasse ensoleillée, soupe, raviolis traditionnels, bière et belle vue 🙂
Le col est le lieu de départ de nombreuses très belle randonnées. Hélas je n’ai pas vraiment le temps de partir en vadrouille en montagne, alors je fais juste un petit tour sur les hauteurs.
J’en profite pour dénicher une curiosité locale : le visage de la vierge païenne, Ajdovska Deklica, sur la face nord du mont Prisojnik. La légende raconte qu’elle vivait avec ses sœurs sur le col et qu’elle aidait les voyageurs à traverser les terribles tempêtes de neige en échange de nourriture. Elle faisait aussi des prophéties aux nouveau-nés de la région. Un jour dans la vallée de Trenta, elle prédit à un enfant qu’il deviendrait un chasseur et qu’il tuerait le Zlatorog pour devenir riche. Ses sœurs, en apprenant la prophétie qu’elle a annoncé, décident de la maudire. Elle se retrouve alors pétrifiée sur le flanc de la montagne pour l’éternité.
Vous le voyez bien le visage ?
Triste histoire, et là on se demande « mais au fait c’est quoi le Zlatorog? ». Il s’agit de la créature mythologiquedes montagnes slovènes. Un grand chamois blanc aux corne d’or qui vit dans un jardin paradisiaque et qui garde un fabuleux trésor. La prophétie de la vierge finira par se réaliser. Selon la légende, le bébé qui a grandi depuis, est devenu chasseur. Il tombe amoureux d’une femme de son village. Mais celle-ci est d’avantage impressionnée par un riche marchand italien de passage. Jaloux, le chasseur décide de partir à la recherche du chamois mythique pour le tuer, prendre ses cornes d’or ainsi que son trésor et en mettre plein les yeux à sa dulcinée. Il finit par trouver la créature. Il la pourchasse à travers les sommets et réussi à l’abattre! … mais le Zlatorog n’est pas tout à fait mort! Son sang qui coule de ses blessures fait pousser des fleurs magiques. Le chamois en mange et retrouve toute sa santé. Pour punir les hommes, il s’enfuit à tout jamais des montagnes slovènes et détruit le jardin paradisiaque ainsi que le trésor. Dans sa fuite, ses cornes d’or brillantes au soleil éblouissent le chasseur qui chute dans un ravin et meurt. Sacrée histoire hein ?
Perdu dans mes pensées sur ces légendes et en pleine contemplation métaphysique devant le paysage, j’en oublie le temps qui passe! La course de vélos est finie, la circulation reprend, ça klaxonne dans tous les sens et je cours vers ma voiture qui est garée n’importe comment en plein milieu de la route! 🙂
La descente vers Kranjska Gora est funky! La route russe compte 50 virages en lacets, accrochez vous! Il y a aussi des portions couvertes de pavés, ça surprend 🙂
Ah au fait, j’allais oublier, le Zlatorog, il est visible en bas de la route ! Enfin, il s’agit plutôt de sa statue, sur la rive du joli lac Jezero Jasna. C’est un petit lac artificiel aménagé pour les touristes et offrant une beau point de vue sur les montagnes se reflétant dans ses eaux. C’est très mignon, mais quand je suis passé il y avait un mariage et tellement de gens que je ne me suis pas arrêté (d’ailleurs je ne sais même pas où j’aurais pu me garer haha). On peut s’y baigner, mais il ne faut pas être frileux 😉
(Un dernier mot au sujet du fameux chamois mythique, vous pouvez aussi le retrouver sur les étiquettes des bières de la brasserie Laško, qu’on trouve partout en Slovénie)
Un dernier regard sur le mont Prisojnik et maintenant direction un petit site naturel à quelques kilomètres.
La réserve naturelle de Zelenci
Cette jolie petite réserve naturelle créée en 1992 est située juste à côté de la route principale 202. Il y a un parking gratuit et une Gostilna pour se restaurer. Le site fait 1.2km de long sur 200m de large, on en fait vite le tour. « Zelenci » signifie « vert » en slovène. On lui donne ce nom à cause du lac couleur émeraude qui s’y trouve (évidemment sur mes photos, ça ne se voit pas trop). La réserve se compose aussi d’une tourbière et d’un marais où on trouve de nombreux animaux sauvages. Vous pourrez d’ailleurs jouer à deviner les propriétaires des empreintes d’animaux sur les rives boueuses du lac 🙂
Une passerelle en bois permet d’en faire le tour. Le lac de 2m de profondeur est alimenté par des sources naturelles qui font bouillonner l’eau à sa surface. Curieusement, ce lac ne gèle jamais en hiver. Ses eaux restent à une température quasi constante de 6 degrés toute l’année.
Un grand scientifique et naturaliste anglais du XIXe siècle a déclaré un jour : « Il n’y a rien de plus beau en Europe ». C’est peut être un tout petit peu exagéré mais ça reste très beau tout de même 😉
D’ailleurs, comme si je n’avais pas encore eu mon quota de belles choses pour la journée, je file vers une des pépites de la Slovénie 🙂
Hop en route vers cette nouvelle vallée ! (tout au fond à droite, c’est le mont Triglav la tête dans les nuages)
La Cascade de Pericnik
Après avoir traversé le village de Mojstrana, la route s’enfonce dans une vallée étroite noyée dans une profonde forêt. Pour découvrir la plus belle cascade de Slovénie (mais oui, n’ayons pas peur des mots) en voiture, vous avez deux options : – la première, c’est se garer peu après la sortie du village et marcher 30-40 minutes le long de la route ou sur un sentier de l’autre côté de la rivière – la deuxième, c’est d’y aller franchement, et avec de la chance, il y aura une place pour se garer au petit parking de la cascade 🙂
Et la chance, j’en ai eu ! De la place il y en avait, et le parking payant était gratuit pour je ne sais quelle raison ce jour là, ô joie! 🙂
Le parking est vraiment juste à côté de la cascade. En revanche le court chemin pour y aller, c’est une montée bien raide. Mais quelle récompense une fois sur place! Une belle cascade de 52 mètres de haut 🙂 Et pour ne rien gâcher, il est possible de passer derrière la cascade! Et ça il faut bien avouer que ça n’arrive pas souvent (ma seule fois était en Islande).
C’est beau et c’est vivifiant car on en ressort bien trempé 🙂
Et super bonus ! il n’y a pas une cascade … mais bien DEUX cascades !
Il suffit de grimper encore quelques marches et juste au dessus, BIM ! Une nouvelle cascade! Et encore une fois, on peut passer derrière. Elle est pas belle la vie ? 😉
Certes, elle est un peu plus modeste, elle ne fait « que » 16 mètres de haut, mais elle est belle aussi 🙂
En poussant la curiosité un peu plus loin sur le chemin derrière cette deuxième cascade vous arriverez sur un étonnant chemin à flanc de falaise!
Si vous avez un peu de temps devant vous, continuez votre route (10 minutes) tout au fond de la vallée de Vrata jusqu’au refuge Aljazev Dom. C’est l’endroit idéal pour manger des bons petits plats slovènes juste au pied de l’impressionnante silhouette de la face nord du mont Triglav 🙂
Pour ma part, je dois repartir dans l’autre sens et quitter les montagnes …
Direction la capitale de la Slovénie, hop en route pour Lubjana 🙂
Arrivée à Lubjana
Heureusement le pays est petit, il me faut à peine plus d’une heure depuis la cascade pour rejoindre la grande ville. Pour le logement j’ai trouvé via Airbnb une chambre chez un habitant dans la banlieue nord. L’environnement n’était pas des plus glamours, mais mon hôte était très sympathique et j’étais à 20 minutes à pieds du centre ville 🙂 Je vous conseille de passer par Booking pour trouver facilement un chouette logement.
Pour la découverte de la très jolie capitale de la Slovénie, ça se passe dans l’article suivant 🙂
Cette journée commence par une mini grasse-matinée à Kobarid dans le chouette hôtel Apartments Masera(Manfredova ulica 14, 5222 Kobarid). La journée précédente ayant été un peu plus épuisante que prévue (dixit la rando de 27 km sur le mont Krn), aujourd’hui je décide d’y aller plus en douceur. Mais ce sera toujours aussi intense visuellement 🙂
Je prends la route vers le sud est, en direction du village Most na Soči.
Le joli village de Most na Soči
Le petit village de Most na Soči est tout mignon avec son église qui se reflète sur les eaux couleurs émeraude de la rivière Soca. Je prends un bon café à emporter et je me pose paisiblement sur la rive pour profiter du moment 🙂
Ce bel endroit existe seulement depuis 1938, suite à la construction du barrage un peu plus loin à Dolbar. Il n’empêche, c’est paisible et c’est beau et c’est ce qui compte 🙂 Le village est aussi réputé pour les nombreuses trouvailles archéologiques datant de l’age du bronze.
Hop je reprends la route pour 5 minutes jusqu’au village de Tolmin situé juste à côté.
Les Gorges de Tolmin
Le village de Tolmin est réputé en Slovénie pour les gorges qu’on peut y visiter. Pour y aller, c’est facile. Il faut aller à la sortie du village et se garer au parking « Tolmin Gorges P2 ». C’est gratuit 😉 Ensuite, vous avez le choix. Soit vous attendez 10-15 min le temps que suffisamment de personnes soient présentes et une petite navette vous dépose 2km plus loin à l’entrée des gorges, soit vous y allez tranquillement à pieds par un joli sentier à travers champs (et c’est franchement pas compliqué ;-)).
L’achat du ticket (entre 6 et 10 euros suivant la période de l’année) peut se faire directement à l’entrée du site. Il semble que maintenant une jauge de visiteurs par jour a été mise en place. Il faut réserver sa visite et son créneau horaire en avance sur internet. Plus d’informations sur le site officiel ici.
La balade dans les gorges de Tolmin ne pose pas vraiment de difficultés, juste quelques marches par-ci par-là. Les gorges ne sont pas très grandes, le chemin est bien expliqué, il est impossible de se perdre 😉 La visite prend environ 1h-1h30 sans se presser.
Dans cette vallée, les deux rivières Tolminska et Zadlascica se rejoignent, et c’est très beau!
La passerelle qui serpente dans les gorges est elle aussi très agréable. En plus il fait frais 🙂 Au fond des gorges on peut découvrir une source thermale d’où l’eau sort toujours à 20 degrés.
Encore une fois, la rivière est belle (j’ai l’impression de me répéter souvent haha), l’eau a une couleur incroyable, il y a de la belle nature partout. La Slovénie, c’est très joli ! 🙂 (je l’ai déjà dit?)
Le chemin vers la sortie vous fera passer sur le « pont du diable » qui culmine 60 mètres au dessus du sentier qu’on vient d’emprunter. On peut prolonger la balade par un détour vers la minuscule grotte de Dante (je l’ai trouvé sans intérêt) et même grimper un peu par un sentier jusqu’à Letni Vrt Pr Jakču Franci Rutar s.p.. C’est un petit restaurant d’été dans une ferme. Il a bonne réputation et on y grignote bien, avec un panorama de dingue sous les yeux 🙂
Je reprends maintenant la route vers le nord, je repasse par Kobarid (comme une impression de déjà vu!) et direction Bovec. Je décide de m’arrêter pour déjeuner à une petite Gostilna sans prétention au bord de la route, la Gostilna » pri Mostu » Ivanka Tahiri s.p.(Žaga 138, 5224 Srpenica). Accueil sympathique et beaucoup de locaux (des ouvriers qui bossent sur un chantier dans le village voisin et des motards slovènes) : je suis tombé au bon endroit! Une terrasse ensoleillée, une bière fraiche, une bonne truite de la rivière : simple + bon + pas cher = bien 🙂 Je voulais aussi m’arrêter ici, car à 2km d’ici, il y a une chouette grande cascade à voir!
La Cascade de Boka
Pour voir cette cascade, il faut se garer juste après le pont qui enjambe la rivière Boka (quasi à sec) sur un petit parking. En revenant vers le pont, on peut déjà apercevoir (et entendre!) au fond de la vallée la très belle cascade de Boka!
En longeant la rive, une courte marche dans la forêt permet de se rapprocher d’avantage.
Le point de vue est saisissant! Elle est considérée comme la plus puissante cascade de Slovénie. Avec 106m de haut et 18m de large, elle en impose! Au printemps et en automne, le débit peut atteindre jusque 100m3/s alors qu’en été, c’est un tout petit petit 3m3/s … Si possible, essayez de venir ici après des fortes pluies pour en prendre plein la vue. Il n’empêche, même avec tout un petit débit, je l’ai trouvé réellement très impressionnante. L’eau provient d’une source karstique qui jaillit depuis une grotte souterraine immergée.
Bonus pour les plus motivés : un sentier continue de grimper (et c’est bien raide) pour avoir une meilleure vue plus dégagée. Sur la rive opposée, un autre chemin permet lui de grimper directement au sommet de la cascade, à l’endroit même où elle jaillit de la roche! Les deux chemins sont un peu physiques (et je n’avais pas du tout envie de ça aujourd’hui).
Encore une autre petite merveille à voir, et à peine 5km plus loin ? ok! 😉
La Cascade de Virje
En arrivant en voiture à Bovec il y a plusieurs options pour rejoindre la cascade de Virje. Option n°1 : suivre le panneau Slap Virje qui passe par le hameau de Pluzna, continuer sur une route minuscule et arriver enfin dans un parking étroit et payant (5 euros pour 2 heures, s’il y a de la place) et marcher quelques minutes. Option n°2 : se garer au parking du golf de Bovec et suivre le chemin indiqué vers Slap Virje à travers la forêt (mais je crois qu’ils n’aiment pas trop ça, qu’on se gare sur leur parking si on ne joue pas au golf ensuite). Option n°3 : se garer sur le grand parking devant le téléphérique « Kanin-Sella Nevea Ski Resort », suivre un chemin qui longe des champs, un petit passage dans la forêt et ça rejoint ensuite le chemin qu’on peut avoir depuis le golf.
J’ai choisi la dernière option même si la marche était un peu plus longue. Au moins j’étais certain de pouvoir me garer facilement … et je croyais aussi que le parking était gratuit, mais il me semble avoir vu un panneau indiquant qu’il fallait payer au moment où je suis parti! haha le doute subsiste!
L’avantage de choisir l’option n°2 ou 3, c’est que le chemin passera le long de ce réservoir d’eau. Et c’est quand même bien joli vous ne trouvez pas ? 😉
Le clou du spectacle c’est bien évidemment la cascade de Svije. Elle ne fait que 12m de haut et n’a pas un débit incroyable … mais la piscine naturelle et son eau transparente couleur émeraude, la végétation tout autour, la paroi rocheuse couverte de mousses … tout ça donne à cette cascade un charme indéniable qui fait son succès 🙂 Oui, il y a de fortes chances que vous ne soyez pas seuls ici!
Des petits aménagements en bois sont installés et c’est un endroit idéal pour un pique nique estival au frais. Pour la baignade, bon courage, l’eau est à 7 degrés pratiquement toute l’année ! 🙂
Je reprends la voiture quelques minutes seulement puisque je m’arrête à nouveau 6 km plus loin! C’est fou ça quand même, à peine le temps de démarrer que je retombe sur un bel endroit à découvrir 😉
Le Fort Kluze
C’est dans ce cadre magnifique que se trouve ce nouveau site, le fort Kluze. Il s’agit à l’origine d’une forteresse construite en 1472 pour se protéger des invasions turques. En 1797, les troupes de Napoléon la détruiront en la bombardant depuis un emplacement plus en hauteur. Plus tard, la zone passe sous le contrôle de l’Autriche qui reconstruit le fort (et qui construit une autre site, le fort Hermann, sur la hauteur utilisée par les troupes napoléoniennes). En 1917, pendant la Première Guerre Mondiale, les italiens détruisent le fort Hermann avec leur artillerie. Le fort Kluze est maintenant rénové et ouvert aux visites (3 euros l’entrée). Plus d’informations sur le site officiel ici.
Pour prolonger la visite, on peut emprunter un sentier le long de la falaise en direction du fort Hermann qui se trouve 100 mètres plus haut.
J’avoue qu’après le tunnel, j’ai eu la flemme de continuer, j’avais vraiment pas envie de trop marcher ce jour là. C’est dommage, car les ruines du fort étaient vraiment toutes proches!
Les Gorges de Možnice
Je m’arrête à nouveau, à peine 4km plus loin! Je me gare au début d’un chemin forestier (petit parking sur la gauche de la route). Je marche ensuite 15-20 min sur une piste forestière avec une belle vue sur la vallée et le soleil qui commence à se coucher. Il n’y a personne dans les environs. C’est vraiment trop beau 🙂
Il faut quitter la piste au niveau d’un petit panneau indiquant Korita Možnice, vers un sentier qui descend sur la gauche. Après une petite marche bien sympathique dans une forêt sauvage humide sombre et belle, j’entends un grondement au loin. Je suis sur la bonne voie 🙂 Tout au bout, c’est les gorges de Možnice.
Bon ok, comme ça en photo, ça ne rend pas terrible. En plus je commençais à avoir froid, il faisait de plus en plus sombre et j’étais fatigué, alors je ne me suis pas trop attardé à essayer de faire des belles photos. En tout cas, je vous promets que ce petit site naturel, sauvage et puissant mérite un petit détour 🙂
Log pod Mangartom
Je m’arrête à nouveau 2km plus loin, mais promis, c’est le dernier stop de la journée, dans le minuscule village de Log Pod Mangartom. J’aurais aimé pousser plus loin la découverte de la région en grimpant jusqu’au Mangartsko sedlo et son point de vue incroyable, mais il est vraiment trop tard. Tant pis, on ne peut pas tout faire. « Choisir c’est aussi savoir renoncer » à dit un jour un vieux sage je crois.
Me voici donc dans cette bourgade où j’ai trouvé un logement à la dernière minute chez Joe’s place(Log pod Mangartom 35, 5231 Log pod Mangartom). Joe, c’est un petit vieux sympathique qui a transformé une vieille maison du village en un logement avec plusieurs chambres. C’est rustique et pas cher. Et Joe il aime bien les motards (si jamais vous êtes en moto, c’est bingo). Bon en fait c’est tellement rustique que je vais vraiment me les geler dans la chambre que j’occupe (et en plus c’est humide). Joe il est bien sympa, mais sa chambre, je la kiffe pas vraiment 😐
En revanche le super bon plan pour manger dans ce petit bled, c’est sans hésiter Brunarica Restaurant(31, 5231 Log pod Mangartom). Un petit resto cool tenu par un jeune chef anglais. C’est vraiment un cadre agréable avec une belle ambiance, de la bonne musique et la possibilité de manger dehors autour d’un braséro (mais il faisait tellement froid, même avec le feu, je me suis réfugié à l’intérieur). Pour me réchauffer, des délicieuses viandes grillées et ribs, miam miam! 🙂