Road trip en Slovénie : randonnée sur le mont Krn

J’apprécie grandement mon premier réveil en Slovénie dans le petit village de Kobarid, au nord ouest du pays. Il fait un grand soleil, et je sirote un café en terrasse. Quelques courses à la supérette locale pour préparer le pique nique et hop en voiture! Direction les belles montagnes slovènes dans le Parc National du Triglav 🙂 Le nom du parc provient du mont Triglav (« Trois Têtes») qui est le point culminant des Alpes juliennes et le plus haut sommet de Slovénie à à 2 864 mètres d’altitude.

Pfioulala, sur la route j’ai envie de m’arrêter partout, c’est tellement beau!

Bon alors, pif paf pouf, où est-ce que je vais bien pouvoir grimper ? et bien ce sera complètement sur la droite de cette photo. J’ai envie de voir un beau lac de montagne. Direction le mont Krn! (se prononce Kurane). Avant de partir en randonnée, pensez à jeter un coup d’œil à ce site qui répertorie les dernières news, l’état des sentiers et de la météo : https://en.pzs.si/

C’est parti pour une (longue) journée. La « petite » randonnée au lac va finalement se prolonger un peu plus que prévu. Mais quand on aime, on ne compte pas, hein ? 😉

Hop la rando!

La première étape de cette journée consiste à rejoindre en voiture le refuge Klementa Juga v Lepeni (Lepena 17a, 5232 Soča). Il faut remonter le cours de la rivière Soča puis prendre à droite dans une nouvelle vallée, au panneau Velika Korika et Lepena (c’est le nom de la rivière qui coule dans cette vallée). Une fois qu’on a dépassé le camping, on continue de grimper la route jusqu’au parking du refuge qui est le point de départ de cette randonnée.

Ensuite, c’est pas compliqué, il n’y a qu’un chemin à suivre, celui qui grimpe dans la forêt. La montée est assez longue et le sentier est en fait assez pénible. Il y a beaucoup de pierres.

Heureusement, de temps en temps des trouées dans la végétation laissent voir un beau paysage 🙂

Après une montée interminable, on arrive à un col où chaque avril, la hauteur de neige est notée (record en avril 2009 avec 3.40m de neige à cet endroit).

Un autre refuge à proximité peut vous accueillir (selon les disponibilités), c’est le Planinski dom pri Krnskih jezerih. On continue le chemin direction Krnsko Jezero, le lac 🙂 C’est l’objectif principal de la randonnée, enfin pour le moment …

Le lac Krnsko Jezero

Me voici arrivé au lac Krn Jezero. Il est d’origine glacière et se situe à 1400m d’altitude. Il mesure 390m de long, 150m de large et 17m de profondeur. Il est encaissé entre le mont Lemež (2042 m) et le mont Mali Šmohor. L’écosystème du lac est à la fois riche et fragile. Ce paysage est magnifique et c’est l’endroit parfait pour déguster un bon pique nique bien mérité 🙂

Bon c’est bien gentil tout ça, mais une fois que j’ai fini de manger, j’ai encore de l’énergie à revendre… L’eau du lac est bien trop froide à mon gout pour une baignade et je ne voudrais pas perturber l’écosystème fragile. Le paysage est vraiment beau, ça me donne envie d’aller plus loin et d’en voir plus. Voyons-voir, c’est quoi le sommet juste en face? Hmmm … Le mont Krn, « le plus haut sommet de la région »? ah ok, et bien en route alors 🙂

Le mont Krn

En direction du mont Krn la randonnée prend une toute autre dimension. Tout est plus grand et plus beau 🙂 En laissant le lac derrière moi, je tombe sur ce décor, et j’ai forcément le sourire aux lèvres!

Plus on grimpe et plus c’est beau!

On arrive enfin à un premier sommet, le mont Batognica (2164m). Petit panorama de dingue en récompense! 🙂

Tout au fond la bas, c’est la mer et la côte italienne du Golfe de Trieste 🙂

Sur le Batognica on découvre rapidement de nombreux tunnels! Est-ce qu’il s’agit de la maison des ours slovènes de montagnes ??

Si une partie du sommet ressemble à un véritable chaos de pierre, ce n’est pas tout à fait naturel. Cette montagne (comme toute la région autour) a été le lieu d’une intense bataille pendant la Première Guerre Mondiale entre les troupes italiennes et les troupes austro-hongroises. En 1915, les deux camps sont installés au sommet de la montagne, construisent des tranchées et des tunnels, et s’affrontent. Ils sont séparés d’à peine 100m! Les soldats vont combattre dans ce face à face au somment pendant près de deux ans! En 1917, chaque camp tente de creuser des tunnels pour passer sous les positions ennemies. Un tunnel autrichien tombe par hasard sur un tunnel italien. Des tonnes d’explosifs y sont installés et tout explose! On trouve encore les restes de ces combats : le cratère de l’explosion, des fils barbelés encore accrochés à des blocs de béton, des anciens obus, etc … C’est un drôle de contraste de découvrir cette histoire et essayer de s’imaginer la situation, alors qu’on est tranquillement en vacances et qu’on est juste là pour profiter du paysage 😐

Pensons à des choses plus agréables. En suivant le chemin de crête, il n’y a plus qu’à traverser un col pour rejoindre le Krn juste en face et faire une petite pause bien méritée au refuge Gomiščkovo zavetišče na Krnu tout près du sommet. Avec un peu de chance il vous restera peut être de la bonne soupe chaude, ou à défaut, une bière fraiche fera toujours l’affaire 😉 (paiement uniquement en cash cela va de soit)

Bon, les amis, en fait je me suis fait avoir. Il existe une autre alternative à cette randonnée pour atteindre le mont Krn bien plus facilement … Il suffit de partir du village de Krn situé un peu en contrebas, et de ce côté, la randonnée est beaucoup plus rapide 🙂 Mais en prenant ce parcours vous ne verrez pas le lac … finalement tout est une question de choix 😉

Le retour jusqu’au parking du refuge se fait par le même chemin. Et quand on arrive devant cette vue avec le lac tout au loin, on ne s’en lasse vraiment pas ! 🙂

En revanche, la descente à travers la forêt a été un véritable calvaire … pénible, interminable et pas agréable du tout (ces maudites pierres grrr).

Les couleurs sont très belles en cette fin de journée, mais je suis bien fatigué 🙂 27 km et 2360m de dénivelé, c’est pas mal!

Je retourne tranquillement jusqu’à Kobarid. Je décide de changer de logement pour avoir un peu plus de confort cette nuit. Je choisis Apartments Masera (Manfredova ulica 14, 5222 Kobarid). Accueil très sympathique et plein de gentillesse, chambre confortable et bon prix, que demander de plus! Une excellente adresse que je recommande 🙂

Après un bonne douche revigorante, direction la terrasse du bar Cinca Marinca pour déguster une bonne bière slovène. J’ai hésité à tester le restaurant Kotlar (spécialités de poissons) juste à côté mais les plats ne m’ont pas donné envie et je n’ai pas pu résister longtemps à l’envie de retourner au restaurant de la veille, la chouette pizzeria Soča. Quand on aime on ne compte pas qu’on a dit! 😉

>> la suite du road trip >>

<< étape précédente <<

Road trip en Croatie, entrée en Slovénie et visite des grottes de Škocjan

Pour cette nouvelle étape de ce road trip, le point de départ est la chouette ville de Pula en Croatie (Istrie). L’arrivée se fera plus au nord, en Slovénie 🙂

Fjord du Lim

Sur la route E751, je décide de m’arrêter pour voir le Fjord du Lim. En fait il ne s’agit pas vraiment d’un véritable fjord puisque ce décor n’a pas été créé par un glacier mais par l’érosion des roches au passage de l’eau.

Il n’empêche, les dimensions sont impressionnantes : une avancée dans les terres de 11km sur 600m de large. Les eaux sont réputées pour leur couleur bleu turquoise et c’est l’endroit idéal pour les élevages de moules et les promenades en bateau pour les touristes (depuis Pula, Rovinj ou Poreč par exemple). Quand on est en voiture, sur place, c’est n’importe quoi! Les gens se garent n’importe comment n’importe où, il y a des petits stands partout (principalement pour vendre du piment) et les quelques « plateformes aménagées » pour essayer d’avoir une petite vue sur le fjord sont prises d’assaut. Bref, je ne conseille pas particulièrement cet arrêt, mais vu depuis un bateau, ça doit être bien plus beau 😉

Motovun

Je décide ensuite de faire un détour vers un des plus villages de la région. Il s’agit de Motovun, perché sur une colline à 277m de haut. Il est réputé pour ses jolis remparts de l’époque vénitienne, ses supers restaurants, et ses ruelles pittoresques. Il parait que depuis la haut, on a une très jolie vue sur la région, avec ses vignobles, ses vallées et que c’est magnifique.

Malheureusement pour moi, le mauvais temps qui règne en Croatie depuis quelques jours continue de me poursuivre. Ça ne se voit pas trop sur la photo, mais il pleuvait vraiment beaucoup ce jour là. J’ai donc décidé à regret de ne pas trop m’attarder ici et d’aller voir un peu plus loin si j’y suis…

Comme conduire sous la pluie, c’est pas toujours très amusant non plus, je décide de m’arrêter pour déjeuner dans l’auberge Konoba Dolina (52427, Gradinje), située un peu à l’écart de la grande route. Il ne reste plus qu’une petite table à l’intérieur. A croire que tout le monde est venu se cacher de la pluie ou alors c’est la meilleure adresse de la région. Et c’est finalement peut-être un peu les deux. Je commande une grande bière et un bon rumsteack aux truffes (entre autres ;-)). C’est très bon, les gens sont souriants et aimables, le soleil revient, et je prends un café en terrasse avant de reprendre la route. Une belle adresse que je recommande 🙂

Quelques centaines de mètres plus loin je passe devant cette étonnante formation rocheuse et son entrée qui date d’un autre âge. J’ai d’abord cru qu’il s’agissait d’une ancienne colonie de vacances de l’ère communiste, mais en fait non…

C’est un hôtel-spa, le Istarske Toplice (Sv. Stjepan 60, 52427, Livade). Il a surement eu son heure de gloire à un moment, mais c’était visiblement il y a longtemps! Une adresse pas particulièrement à recommander 😉

Arrivée en Slovénie ! 🙂

L’entrée en Slovénie se fait par une petite route de campagne en quelques secondes, no soucy. Alors que je roule tranquillement, je m’aperçois que j’arrive tout droit sur une autoroute … mais … mais au fait ! En Slovénie, il faut enregistrer la plaque d’immatriculation de sa voiture pour rouler sur l’autoroute! La formalité peut se faire sur internet (le site officiel) ou directement dans une station service (mais je n’en ai pas encore croisé). Les autoroutes en Slovénie n’ont pas de portiques, pas de tickets à prendre, on y entre comme ça, hop. En revanche, elles sont payantes et il y a des caméras partout. Si la plaque d’immatriculation de la voiture n’est pas enregistrée, c’est l’amende assurée! Du coup je circule sur une petite route qui longe l’autoroute sur quelques kilomètres jusqu’au village de Kozina et son Graal, la station service! L’employé de la station réalise l’enregistrement pour moi, je choisis une durée d’une semaine (15eur), un ticket confirmant l’inscription est imprimé et voilà c’est fait en 5 minutes 🙂 Je peux maintenant rouler sans crainte et à volonté sur les autoroutes du pays. C’est pas cher comparé aux tarifs en France et ça permet vraiment de gagner beaucoup de temps dans les trajets. Ne vous posez pas la question : oui il faut le faire en Slovénie 🙂

L’esprit tranquille, je file vers la prochaine étape …

Les Grottes de Škocjan

Les grottes de Skocjan sont inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco, et c’est vraiment un endroit à voir en Slovénie. Sur près de 3km, les grottes longent un incroyable canyon souterrain, le plus grand d’Europe! et ça a l’air fou, alors hop en route 🙂

Je me gare en vitesse sur le parking du site (Matavun 12, 6215 Divača ) et je file vers les guichets, car l’après-midi est déjà bien avancé! Il est fortement recommandé de réserver ses billets à l’avance sur internet => https://www.park-skocjanske-jame.si/ . En arrivant seulement 15 minutes avant l’heure de la dernière visite à 16h, je stresse un peu à l’idée que la visite ne soit plus possible … mais finalement pas de souci :-). Mon billet en poche (24 eur, oui ça pique un peu), je retourne à la voiture chercher un petit vêtement chaud (il fait 12 degrés dans les grottes) et j’attends sagement avec les autres visiteurs que le guide arrive. La visite va durer 1h30 et elle peut être prolongée par une chouette petite rando. Avec notre petit groupe, on traverse des champs jusqu’à la véritable entrée de la grotte. La première partie, c’est la « grotte silencieuse » car on n’y entend pas le bruit du torrent dans le canyon. Elle est grande, belle et il y a des stalactites partout, c’est vraiment chouette 🙂 Ah oui au fait, les photos sont interdites. Bon il semblerait que mon appareil a tout de même réussi à en prendre quelques unes à l’insu de mon plein gré, je m’en excuse d’avance.

On débouche ensuite sur une ouverture, et là, BIM ! C’est immense ! On entend la rivière Reka qui rugit et gronde quelque part dans le fond, loin en bas, dans les ténèbres. La rivière disparait dans les profondeurs pour réapparaitre 34km plus loin, près de la mer, aux sources de Tivama. Un moment fort de la visite, c’est le passage de la passerelle! Même en n’ayant pas trop le vertige, cette traversée ne vous laissera pas indifférent 😉

Cette passerelle située à 50m au dessus de la rivière Reka a pourtant réussi à être submergée par les eaux en 1965 lors d’inondations dans les grottes. C’est hallucinant!

Cet endroit est juste tellllllement énooooorme que les photos sont très très loin de l’immensité et du vertige qu’on peut ressentir sur place! 🙂

On a du mal à s’imaginer ce qu’on dû ressentir les premières personnes qui ont découvert cet endroit. Les premières grottes sont habitées depuis la préhistoire, et cet immense complexe souterrain est mentionné dans des écrits datant de l’antiquité. La véritable exploitation « touristique » ne commence qu’en 1819 quand un escalier est creusé, et l’électricité est installée en 1959 pour réellement admirer les lieux.

Quand on arrive à la sortie de la grotte (immense elle aussi), ce n’est pas fini! 🙂

Vous avez le choix entre un parcours rapide pour retourner au parking, ou par un parcours plus long (environ 50min de marche). Évidemment je choisis le plus long, et je ne vais pas le regretter 😉

Le chemin longe le canyon, parfois en extérieur au milieu de la jungle (ou presque haha), parfois en intérieur dans des nouvelles grandes cavités. C’est vraiment beau et ce serait vraiment dommage de ne pas en profiter! On finit la petite randonnée heureux, à longer une belle prairie avant de retrouver la voiture au parking 🙂

Ensuite, je trace la route! La mauvaise météo de la Croatie me poursuit et j’ai donc choisi de partir explorer les montagnes du nord de le Slovénie.

C’est pratique, le pays est petit. On peut rejoindre à peu près n’importe quel endroit en Slovénie en quelques heures de route. Mon choix se porte sur le village de Kobarid, idéalement situé dans la vallée de la Soca. Hop, un logement réservé à la dernière minute sur booking et c’est parti !

La route est belle. Je tombe déjà sous le charme de la Slovénie 🙂

Le village de Kobarid

J’arrive à la tombée de la nuit dans le petit village de Kobarid. En plus d’être assez mignon, le village est surtout connu pour la célèbre « bataille de Kobarid » (ou bataille de Caporetto en italien). En 1917 les troupes austro-hongroises foncent vers les troupes italiennes. C’est le désastre pour l’Italie, plus de 300.000 soldats sont blessés ou tués. Cette défaite provoquera un tel électrochoc dans la population de la péninsule qu’elle permettra un soulèvement en masse des italiens pour continuer la guerre et résister. Il y a d’ailleurs un grand mémorial à l’entrée du village. Bon, tout ça est loin derrière nous, alors pensons à des choses plus gaies, comme les jolies montagnes qui nous attendent demain 🙂

Je logerais ce soir dans l’hôtel-pizzeria Modrina (Trg svobode 4b, 5222 Kobarid). C’est cheap et sommaire, mais ça fera bien l’affaire pour une nuit! En revanche les pizzas me paraissaient vraiment trop cheap, alors je suis allé me poser juste un peu plus loin à la terrasse de la Pizzeria Soča (Markova ulica 10, 5222 Kobarid). La pizza était vraiment bonne, le vin a coulé à flots, et j’ai bien tapé la discussion avec des voisins de table italiens et un serveur polonais très sympa. Une bonne adresse pour une belle soirée 🙂

>> la suite du road trip >>

<< étape précédente <<

Road trip en Croatie : à la découverte de l’Istrie, Porec et Pula

La météo se dégradant dans le sud de la Croatie je décide de partir vers le nord du pays un peu plus vite que prévu. Ce choix me rapproche aussi de la Slovénie qui fera partie des prochaines étapes de ce road-trip 😉 Je reprends donc la très jolie route côtière E65 le long de l’Adriatique. C’est toujours un plaisir de rouler avec comme paysage cette belle mer bleue et ces petites criques.

Ce n’est certes pas le trajet le plus rapide (l’autoroute E71 dans les terres est là pour ça), mais c’est certainement le plus beau!

Je m’arrête d’ailleurs un moment sur un point de vue aménagé le long de la route. Face à moi, la mer trop jolie et des petites iles trop mignonnes 🙂

Bon, et bien en fait la petite ile blanche trop mignonne, c’est Goli Otok. Elle a servi de bagne et de prison pendant 40 ans pour les opposants politiques sous Tito. Des milliers de personnes y ont été emprisonnées, torturées et tuées 😐 et l’autre ile tout mignonne et un peu plus verte juste derrière c’est Sveti Grgur. Idem, une ile qui a servit de camp de concentration pour femmes, toujours sous le régime de Tito. C’est beaucoup moins funky à voir une fois qu’on sait tout ça 😐 … mais bon la vie continue, et la route aussi, alors c’est reparti, hop en route!

L’Istrie

Tout au fond la bas à l’horizon, la bande verte, c’est la côte de la péninsule de l’Istrie, et c’est là où je me rends. Sur la route j’ai hésité à faire une halte par la ville de Rijeka qui parait-il est très sympa. La région de l’Istrie a une place à part en Croatie. Au fil des siècles elle a été rattachée à tous les empires et monarchies qui pouvaient exister en Europe! Jusqu’à récemment elle faisait encore partie de l’Italie, et la Slovénie voisine continue d’en posséder une petite partie. L’Istrie est réputée pour son littoral préservé, ses plages, ses eaux cristallines, et les belles cités romaines et vénitiennes. Les paysages dans les terres ressemblent beaucoup à la Toscane. La gastronomie est un des points forts en Istrie avec les meilleurs vins du pays, la « meilleure huile d’olive du monde » et la truffe blanche.

Les plus beaux endroits à voir sont parait-il les villes côtières de Porec, Rovinj et Pula, et les villages perchés de Motovun et Groznjan (et Hum qui s’est autoproclamé « le plus petit village du monde »). Je n’ai malheureusement pas le temps de tout visiter, alors je me limite à Porec et Pula 🙂

Porec

La ville a été fondée par les romains, puis occupée par les byzantins et les vénitiens. Les choses intéressantes à voir à Porec (Parenzo en italien) se concentrent principalement dans la vieille ville. Cette zone étant piétonne, il faut se garer sur un des nombreux grands parkings à l’entrée de la ville. La vieille ville faisant 300m de long, il ne faut pas longtemps pour en faire le tour 🙂

La pause gastronomique du jour est simple et efficace : Pizzeria Napoli (Trg Marafor 13). Bonne pizza + terrasse ombragée + bon vin + accueil sympathique = bon repas 🙂

Rassasié, je pars au hasard dans les vieilles rues étroites et pavées de pierres blanches. Il y a un certain charme à cette ville. La maison en photo à droite, c’est la « maison romanesque », une des plus vieilles maisons, construite au 13e siècle à l’époque romane.

Au hasard des rues, on tombe sur des ruines de temples romains et des anciennes murailles vénitiennes.

Le principal monument à Porec, c’est la basilique euphrasienne dédiée à la Vierge Marie. Pourtant, elle parait cachée dans les ruelles étroites de la ville, et ce serait dommage de passer à côté sans la visiter. La basilique est construite à partir de 553 à la demande de l’évêque Euphrasius. Elle est classée au patrimoine de l’Unesco depuis 1997. C’est un des exemples les mieux conservés de l’art byzantin en Croatie. (Le billet d’entrée est passé à 10 euros)

On peut voir les vestiges d’une villa romaine et de la première construction du tout début de l’ère chrétienne, datant d’avant la construction de la basilique. Le baptistère où les premiers chrétiens se faisaient baptiser est une pièce chargée d’histoire à elle seule.

Dans la nef il y a un beau baldaquin au dessus de l’autel, mais c’est surtout les belles mosaïques byzantines qui attirent le regard.

N’oubliez pas de monter tout en haut du campanile pour avoir la jolie vue sur Porec 🙂 Pour info, les cloches du campaniles sonnent toujours, alors évitez d’y monter à un passage d’heure 😉

Bonus : si vous avez plein d’argent et que vous ne savez pas quoi en faire, installez vous à Isabella Valamar. C’est une petite ile privée juste en face de Porec, spécialisée dans l’hébergement de luxe. Pour vous donner une idée des prix, leur site.

Pula

La capitale de l’Istrie, c’est Pula (Pola en italien), et c’est là où je passerais la soirée avant de reprendre ce road-trip. La ville a été fondée par les Grecs, puis les Romains sont arrivés, puis Byzance et les vénitiens. Au 19e siècle elle sera la principale base navale de l’empire austro-hongrois. En 1870, on inaugure le premier musée de la marine au monde à Pula. A la fin de la seconde guerre mondiale, toute la population italienne est chassée pour être remplacée par des yougoslaves. Pula n’est surement pas la plus belle ville de Croatie ou d’Istrie. De nombreuses ruelles sont à l’abandon, et on sent que la ville a vécu un âge d’or, mais ça, c’était avant. Il n’empêche, j’y ai trouvé un je ne sais quoi vraiment très agréable. Même s’il y avait des touristes, la ville avait l’air « normale » et c’était chouette. J’en garde un très bon souvenir 🙂

Plus d’infos sur la ville et ses activités sur ce site.

Ni une ni deux en arrivant, direction le point culminant de la ville, la forteresse de Pula, le Kastel. Elle a été construite sur la colline au centre de la ville par la République de Venise en 1630.

L’intérieur du Kastel n’est pas très beau à voir avec ses épais remparts. En revanche il abrite une petite cour où on peut prendre un verre et où il y a régulièrement des spectacles. Le musée de la marine est toujours ouvert, et il y a des expositions photos.

Depuis les hauteurs, on aperçoit le symbole de la ville, l’amphithéâtre romain de Pula 🙂

Une curiosité à Pula, c’est les tunnels souterrains, Zerostrasse. Ils ont été construit pendant la première guerre mondiale pour protéger la population des raids aériens sur la ville. S’il fait très chaud, c’est une bonne idée de balade pour prendre un peu de fraicheur (14 à 18 degrés à l’intérieur).

Le réseau de tunnels juste sous le Kastel fait plusieurs centaines de mètres de long. Les autres collines de la ville de Pula ont aussi leurs tunnels. Au total, ils peuvent abriter jusqu’à 50.000 personnes!

Le Colisée (ou amphithéâtre) de Pula est construit au 1er siècle sous l’empereur Auguste. Il mesure 133m de long et fait 35m de haut. Il pouvait accueillir 24.000 spectateurs. C’est un des plus grands amphithéâtres construits par les romains et un des mieux conservés (avec le Colisée de Rome et celui d’El Djem en Tunisie).

Ce qui est chouette avec l’amphithéâtre de Pula, c’est qu’il est face à la mer 🙂 En plus, comme il est très bien conservé, il est toujours utilisé pour des concerts et des spectacles, et il continue d’accueillir au moins 5.000 spectateurs. Chaque année durant l’été, il y a un show à voir c’est le Spectacvla Antiqva, avec des combats de gladiateurs dans l’arène! Je vous en reparle plus loin 😉

A proximité de l’amphithéâtre, les statues du parc de rappellent le passé pas si lointain où la Yougoslavie était encore dirigée d’une poigne de fer par le Maréchal Tito (jusqu’en 1980).

La ville de Pula s’articule principalement autour des rues piétonnes qui font le tour de la colline du Kastel. Tous les bars, les restaurants et les boutiques sont dans ces rues.

Au passage on admirera la jolie façade de la Cathédrale de l’Assomption de la Sainte Vierge Marie (mais rien à voir à l’intérieur).

Vos pas vous mèneront sur la place de l’ancien forum romain où se dresse encore le Temple d’Auguste. Il a été construit en l’an 2 av JC et comme son nom l’indique il était dédié à l’empereur romain Auguste.

S’il est toujours debout, c’est qu’il a été reconverti en église sous Byzance. Sinon, comme beaucoup d’autres constructions romaines, il aurait été détruit pour réutiliser les pierres taillées dans d’autres batiments. Le temple abrite maintenant un minuscule musée (entrée 2 euros). La place du forum reste toujours aussi animée et c’est amusant de se dire que depuis des millénaires, rien n’a changé, tout le monde se retrouve ici le soir 🙂

Il y a beaucoup de restaurants à Pula et le choix n’est pas facile. J’ai finalement choisi le Bistro Alighieri (Danteov trg 3) situé sur une petite place avec une belle fontaine. J’en ai profité pour tester la spécialité locale : les pastas à la truffe 😉 C’était copieux et bon, tout comme le service et le vin. Un bon choix 🙂 Bon en réalité, je voulais manger au restaurant Veritas Food & Wine (Maksimijanova ul. 14) mais il était hélas archi complet …

Pour finir la soirée, comme beaucoup de gens, j’aurai pu aller voir les gladiateurs mais là aussi c’était complet. Alors comme beaucoup de gens, j’ai regardé une partie du spectacle à travers les arches, depuis les escaliers autour du Colisée 🙂

Spectacvla Antiqva se déroule chaque année, de juin à septembre. Plus d’infos sur le spectacle, date et réservation, sur le site officiel.

En fin de soirée, je rejoins un concert en plein air sur la place Portarata où se trouve un arc de triomphe romain. Soirée musique rock, festive et arrosée de bières, c’était très chouette 🙂

La dernière attraction de Pula, c’est Lighting Giants. Chaque nuit, les grues du port sont illuminées et colorées.

Pour l’hébergement, j’avais réservé le matin même sur Airbnb une chambre dans le petit hôtel City Point Rooms (Dobricheva ul. 6). Chambre simple, propre, pas cher et vraiment à deux pas du centre 🙂 Omar, la personne à l’accueil est vraiment très sympa malgré son air bourru, on a bien discuté (et si vous le voyez dites lui vraiment d’arrêter le coca 😉 )

>> suite du road trip >>

<< étape précédente <<

Road trip en Croatie : le Parc National de Krka

Attention, accrochez vous bien car cette nouvelle journée de road-trip en Croatie va en mettre plein la vue ! Tout commence par un café au bord de la plage à Seline, et le choix suivant à résoudre.

Visiter le parc de Plitvice ou Krka ?

Il faut faire ce choix cornélien. Ces 2 parcs proposent des cascades magnifiques entourées de nature luxuriante. Le parc de Plitvice est le plus connu, le plus grand, le plus impressionnant! Mais c’est aussi le plus cher, et surtout, c’est celui avec le plus de monde. En pleine saison au mois d’aout, je me suis dit que ce n’était pas forcément la meilleure idée pour en profiter dans les meilleures conditions. Je n’ai pas envie d’être dans la foule. Je décide donc de privilégier le parc de Krka. Je garde la visite du parc de Plitvice pour un prochain passage en Croatie 🙂

Maintenant que la décision est prise, hop en route!

Le Parc National de Krka

Le parc de Krka (se prononce « keurrrka » en roulant le R) s’étend sur 109km² et réserve plein de très belles choses à voir! Comme d’habitude, pas de secret, il faut arriver tôt pour bien en profiter avant les bus déversant des touristes par milliers.

Le parc est composé de nombreux sites d’exception. Le plus visité, le plus connu, c’est celui des cascades. On commence justement par celui-ci. Ensuite, il faut décider quelle entrée choisir pour le site des cascades ? La première entrée se trouve à Skradin et la deuxième à Lozovac.

  • Skradin : Taille du parking limitée. Il faudra attendre à un embarcadère, grimper dans un bateau (en jouant des coudes pour avoir la meilleure place) qui va remonter la rivière et qui vous amènera au pieds des chutes d’eau. Depuis l’embarcadère, vous pouvez aussi choisir de marcher le long de la rivière Krka (3km). Dans les deux cas, l’arrivée se fait directement devant la plus grande cascade du parc (ce qui gâche un peu la surprise je trouve). En plus, il faudra grimper un sentier pour rejoindre le début du parcours.
  • Lozovac : Grand parking gratuit. Vous rejoignez le début du parcours en prenant un petit bus (aller-retour 2€ en supplément) ou en descendant à pieds (10 minutes de marche).

Je conseille vraiment de choisir l’entrée de Lozovac. L’entrée est à 40€ (avec l’accès aux autres sites du Parc) avec un supplément aller-retour bus pour 2€. Oui, c’est cher! et ça peut vite représenter un budget conséquent si vous êtes une famille nombreuse. C’est pour ça qu’il faut essayer de rentabiliser le billet en visitant les autres sites. Vérifiez les prix sur le sur le site officiel du Parc de Krka (ça devrait encore augmenter…). Il est conseillé de réserver ses billets en avance sur internet mais en arrivant à 9 heures, je n’ai eu aucun souci. Il y avait déjà du monde, mais c’était largement supportable (et j’ai réussi à trouver immédiatement une place de parking à l’ombre haha la joie!).

La balade dans le parc se fait sur des pontons en bois juste au dessus de l’eau et à proximité des différentes cascades. Il n’y a qu’un seul parcours à suivre. Il fait une boucle, vous ne risquez pas de vous perdre 😉 Il faut compter une heure ou deux pour la visite, sans se presser.

La rivière Krka affiche une jolie couleur bleutée féérique due à sa richesse en calcaire. Elle serpente sur 73km. Au fil des millénaires, elle a poncé les plateaux karstiques et les dépôts de travertin ont formés des barrages naturels, des drapés, des cascades. Tout ça forme une sorte de labyrinthe aquatique où il fait bon se perdre. Avantage non négligeable en été : quasiment toute la balade se fait à l’ombre des arbres d’une jolie forêt verdoyante.

Les eaux limpides et claires accueillent 18 espèces de poissons. Ceux qu’on voit le plus, ce sont les truites par centaines qui viennent se dorer au soleil 🙂

Le site possède aussi des zones marécageuses qui sont des sites importants de migrations pour plus de 220 espèces d’oiseaux. Au printemps et en automne, c’est le paradis des ornithologues.

Le bâtiment qu’on aperçoit sur cette photo, c’est la centrale hydroélectrique de Krka. C’est une des plus anciennes du monde, elle a été inaugurée en 1895, deux jours seulement après la toute première, celle des chutes du Niagara. Les deux s’inspirent du génial Nikola Tesla et de ses travaux sur le courant alternatif. Grâce à cette installation, la petite ville de Sibenik fut la première ville européenne à avoir l’éclairage électrique (avant Paris, Vienne, Londres, …).

La chute d’eau la plus importante du site, c’est Skradinski Buk (le bruit de Skradin). A cet endroit, les rivières Krka et Cikola se rejoignent. La cascade s’écoule sur 17 étages et 800m de longueur, pour un dénivelé de 45m. La cascade est vraiment plus impressionnante et belle en vraie que sur cette photo! (j’en ai presque honte haha).

Attention : Il y a quelques années encore, il était possible de nager dans la grande piscine naturelle qui s’étend devant la grande cascade, mais ça, c’était avant. La baignade n’est plus autorisée

Dans cette zone du parc vous trouverez des endroits pour acheter à manger et à boire, des boutiques de souvenirs et des toilettes. C’est ici aussi où vous pouvez rejoindre l’embarcadère si vous avez choisi l’entrée de Skradin.

Le site propose aussi une visite de « village typique dalmate ». Des maisons en pierre avec un moulin à eau, des démonstration d’artisanat local etc… Ça ne m’intéressait pas beaucoup.

La visite de ce site est terminée, il faut maintenant retourner au parking de l’entrée de Lozovac. Il fait (très) chaud, il y a de plus en plus de monde, et la montée est raide. C’est le moment où vous serez vraiment heureux d’avoir choisi de payer le petit supplément pour le retour en bus climatisé (ce petit confort est bien agréable 😉 ).

Points de vue sur le canyon de Krka

Peu après avoir quitté le site des cascades je décide de faire un petit détour vers un des nombreux points de vues et belvédères aménagés autour du canyon de Krka.

Une petite route de campagne jusqu’à un hameau perdu, une petite marche à travers champs, et me voici à Vidikovac Krnići Gornji.

Il n’y a personne et la vue est superbe 🙂

Un peu plus loin sur la route il y a aussi un joli point de vue (Vidikovac Goriš) sur le lac circulaire Torak. Vous croiserez aussi un char d’assaut garé au bord de la route. Ce tank est un vestige de la guerre de Yougoslavie et du conflit entre la Serbie et la Croatie en 1991… Après le tank, prenez la route sur la gauche et vous arrivez à un nouvel endroit magnifique : le canyon de Cikola.

Il a été creusé par la petite rivière Cikola et il est très impressionnant. Il fait 14 km de long et par endroits les falaises atteignent 170m de haut! Vous trouverez des spots pour pratiquer l’escalade et la via ferrata. Pour les amateurs de sensations fortes, il est possible de traverser le canyon en tyrolienne! (Plus d’infos ici).

L’île et monastère de Visovac

Un peu plus loin sur la route, préparez vous à une fracture de la rétine, encore un nouveau panorama grandiose 🙂 La rivière Krka forme à cet endroit le lac Visovac.

Comme si ça ne suffisait pas pour déjà donner un paysage exceptionnel, au milieu de ce lac, il y a une petite ile circulaire de 150m de long. Et sur cette ile, un monastère. Le cadre est juste sensationnel!

Les premiers moines s’y installent en 1345 car selon la légende, Saint Paul s’y serait rendu. Le monastère s’agrandit jusqu’en 1645 les Ottomans attaquent l’ile et incendient le monastère. Il est finalement restauré au XXe siècle et il abrite maintenant une bibliothèque de manuscrits rares et un petit jardin. Il est possible de le rejoindre en bateau pour une visite depuis les différents sites de Krka, ou tout simplement depuis le ponton situé juste en face quand on descend la route.

Depuis le belvédère avec la vue sur l’ile, on remarque aussi une statue. C’est celle du roi Petar Svačić. Il est célèbre dans le pays car c’est le dernier roi Croate qui a lutté pour préserver l’indépendance du royaume face à la Hongrie. Il meurt au combat en 1097.

Roki Slap

Le site de Roki Slap est la prochaine étape sur la route. Il se compose des cascades de Rogovo qui s’étendent sur 650m de long et 450m de large, et finissent leurs courses dans le lac. Pour vraiment les voir, il grimper au sommet d’une falaise avec un point de vue panoramique sur la rivière. Il faut être motivé, car il y a plus de 500 marches bien raides à gravir jusqu’au point de vue (ainsi que la petite grotte Oziđana pećina qui n’a pas beaucoup d’intérêt).

La chute principale (la dernière) se jette de 15m dans le lac de Visovac. On la voit à peine depuis le ponton et il faut faire une excursion en bateau pour mieux l’apprécier. On peut aussi visiter les anciens moulins à eau transformés en ethno-musée, mais je ne suis toujours pas trop intéressé…

J’avoue que le site m’a un peu déçu. Il y avait beaucoup beaucoup de monde et énoooormément de voitures. C’était quasiment impossible de se garer le long de la petite route (le parking étant archi complet). Et sur place j’avais l’impression d’être juste sur une grande aire de pique nique.

Heureusement les paysages sont toujours aussi beaux!

Le ciel commence à s’assombrir et le tonnerre au loin se rapproche. Je sens que la fin de journée va être un peu compliquée niveau météo 🙂

Le Monastère de Krka

En prenant la route vers le nord, on arrive ensuite au Monastère de Krka. C’est un monastère orthodoxe serbe dédié à l’archange Michel. Il est situé dans une jolie petite vallée calme et tranquille.

Il est fondé en 1422. Il sera détruit en 1530 par les Ottomans. Les batiments actuels datent du 18e et 19e siècle, quand le monastère a été restauré. Le monastère abrite une grande bibliothèque et il est toujours en activité (des moines y vivent). L’entrée sur le site se fait via un petit guichet sur la route (entrée comprise dans le billet commun du parc).

On peut visiter la chapelle richement décorée et il est possible aussi de descendre dans les catacombes utilisées par les premiers chrétiens vivant dans la région.

Le lieux est vraiment paisible et relaxant, c’est presque mystique! Je recommande vraiment cette petite visite 🙂

La Cascade de Manojlovac

Entre deux averses orageuses, le prochain arrêt est celui de la cascade de Manojlovac. Le canyon forme une courbe serrée, et ici, il y a la plus belle cascade de la rivière Krka. C’est aussi la plus haute avec 32m. La vue depuis la falaise est superbe !

Un sentier permet de descendre au fond du canyon pour se rapprocher au plus près de la cascade. La meilleure période pour y aller est plutôt l’automne, lorsque les eaux de pluie alimentent le débit. En été, une partie de l’eau est détournée vers des usines hydroélectrique et la cascade est moins impressionnante. Mais même comme ça, je la trouve très belle 🙂 Je voulais vraiment descendre jusqu’à la rivière, mais avec cette météo, ça ne me branchait plus trop haha

L’Amphithéâtre romain de Burnum

Juste à côté de la cascade de Manojlovac (vraiment juste de l’autre côté de la route!), il y a un vestige datant de l’époque romaine, l’amphithéâtre de Burnum. Le site de Burnum était le camp militaire des légions romaines qui contrôlaient la région au 1er siècle. Le camp et la colonie urbaine sera totalement détruit au VIe siècle quand l’empereur Justinien essaiera de le reprendre aux Ostrogoths.

La visite est rapide car en fait il n’y a pas grand chose à voir. L’acoustique du site est sympa: depuis le haut des tribunes on entend facilement quelqu’un parler à voix basse au centre de l’arène. Mais sincèrement, il ne reste rien d’intéressant dans ces ruines, on n’y reste pas plus de 10 minutes. Ne faites pas un détour uniquement pour voir ce site (et encore moins quand il y a des orages partout).

Il y a encore d’autres endroits que je voulais explorer, mais c’est un véritable déluge qui s’abat sur toute la région 🙁 alors je décide de repartir vers Seline pour essayer de retrouver un peu de soleil. Je quitte la route principale pour partir au hasard à travers la campagne. Je traverse des champs désertiques, des villages en ruines. Sur des kilomètres, je ne croise absolument personne à part quelques vaches égarées sur la route. La région a l’air pauvre et abandonnée, et pourtant je ne sais pas pourquoi, j’ai adoré cette zone 🙂

Le Canyon de Krupa

Ici, ce n’est plus la rivière Krka qui coule mais la rivière Krupa. Elle aussi a creusée son propre canyon dans le plateau rocheux. C’est le long d’une petite route perdue, qu’on peut voir un des plus beaux points de vue de la région (précisément à ces coordonnées : 44°12’12.1″N 15°51’13.0″E). Je suis vraiment resté scotché par le paysage pendant de longues minutes 🙂

Je voulais prolonger la découverte des lieux, en poussant encore un peu plus loin à Kudin most na Krupi. C’est un spot connu par les locaux pour se détendre au bord de la rivière dans un cadre magnifique au fond du canyon 🙂 Mais la pluie m’a rattrapé et j’ai repris la route jusqu’à Seline. Le retour était d’ailleurs assez cataclysmique, j’ai rarement vu des pluies aussi fortes. J’étais tellement content de ne pas être en train de visiter les cascades de Krka à ce moment là et ne pas avoir de tentes au camping. Super timing 🙂

Après un rapide check météo dans la soirée pour les jours à venir, je vois que le mauvais temps, les orages et la pluie s’installent pour plusieurs jours dans le sud de la Croatie. Il y a encore beaucoup d’endroits que je voulais découvrir, mais je décide de partir à la recherche du beau temps. C’est l’avantage de ce road trip, c’est la liberté de choisir et de s’adapter. Je décide donc que demain, ce sera direction le nord du pays, là où il y a encore un peu de soleil 🙂

>> la suite du road trip >>

<< étape précédente <<

Road trip en Croatie : côte adriatique, Tesla et Zadar

Cette deuxième journée en Croatie commence par un réveil paisible dans la petite localité de Séline au bord de l’Adriatique. Comment débuter la journée d’une meilleure façon que par une petite session plage? 🙂 Ça tombe bien, la plage Plaža Pisak est à 5 minutes à pieds de mon logement!

Une eau cristalline, un cadre magnifique avec des montagnes, et loin de la foule des touristes. Elle est pas belle la vie ? 😉

Après avoir très bien commencé cette journée, je prends la voiture et je décide de faire un peu de route pour longer la côte et explorer un peu l’arrière-pays avant de partir découvrir Zadar 🙂

La route du littoral

La route E65 qui longe la côte est un pur régal. On ne roule pas très vite, mais les paysages tout le long du trajet sont tellement beaux! La mer adriatique est bleue et lisse comme un miroir. La côte blanche de la longue ile de Pag sert de décor en arrière-plan. Tout le long de la route, c’est une succession de petites criques mignonnes, de maisons trop charmantes donnant sur la mer, et de petits villages de pécheurs. Sincèrement, il faut parcourir cette route au moins une fois 🙂

En arrivant à la petite ville de Karlobag, on quitte la côte et on grimpe vers les hauteurs. L’idée, c’est d’aller jusqu’au point de vue de Kubus. Le cube (ou Kubus) est à 927m d’altitude sur une ligne de crête. Le cube est une simple œuvre d’art commémorant l’inauguration de cette route vers Karlobag en 1846.

Depuis le parking du point de vue, l’envie me démange d’aller crapahuter un peu plus loin sur les Dabarski kukovi. Ces pics rocheux qui émergent des forêts sont autant d’invitations à des randonnées avec des points de vues sublimes.

Je me content modestement de grimper au sommet le plus proche, et la vue n’est déjà pas si mal vous ne trouvez pas ? 🙂

Bonus de mère nature : durant la descente vers le parking, je suis tombé par surprise face à face avec 2 jeunes cerfs sauvages au détour d’un buisson 🙂

Dès qu’on franchit la ligne de crête, le changement dans le paysage est radical. Fini la vue sur la mer, la côte sèche et désertique. De ce côté, tout est vert, le contraste est saisissant!

Le musée Nikola Tesla

Maintenant, en route vers le petit village de Smiljan. Il y a quoi ici ? le musée Nikola Tesla. Pour les quelques personnes qui ne seraient pas au courant de son existence (vous allez voir la pertinence du jeu de mots), Tesla ce n’est pas juste la marque de voiture électrique. Tesla c’est surtout le nom d’un des plus grands génies et inventeurs de tous les temps. Il a fait des centaines de découvertes et d’inventions liées à l’électricité, le courant alternatif, la radio, les rayons X et j’en passe. Son rêve était de fournir gratuitement l’énergie électrique au monde entier (et sans fil) !

Il est né juste ici en 1856. On peut visiter la maison où il a grandit ainsi que la petite église située juste à côté. Son père était prêtre orthodoxe. Malgré tout son génie et ses prouesses technologiques, il est un peu l’exemple du savant fou. Son plus grand défaut aura été de n’avoir jamais su se vendre (au contraire de Thomas Edison, son grand rival). Les investisseurs passent à côté de ses inventions géniales. Il finira sa vie en 1943 à New-York, ruiné et isolé. Le monde est vraiment passé à côté de quelque chose de grand …

Le musée n’est pas très grand, mais reste agréable 🙂 Plus d’infos sur le site du musée (entrée 7€)

Pour la pause déjeuner, je m’arrête au restaurant Prašina (D25 33, 53000, Kaniža Gospićka). La grande terrasse ombragée au bord de la route m’a de suite attirée. Les portions sont généreuses, les prix sont plus que corrects, et il n’y a pratiquement que des locaux : une adresse que je recommande. Simple et bon 🙂

Maintenant, retour en arrière vers la ville de Zadar. Je décide de prendre l’autoroute (payante) E71, et je suis vraiment chanceux. Car dans sur l’autre voie, dans le sens opposé, je tombe sur un énorme bouchon. L’embouteillage fait presque 20km de long! Les voiture semblent griller au soleil depuis des heures (il y avait même des gens qui faisaient la sieste au bord de la route). Je vous conseille vraiment un petit coup d’œil au trafic avant de rentrer sur cette autoroute! Car les voies de sortie sont peu nombreuses, et ce serait dommage de gâcher une journée de vacances coincé dans un embouteillage 🙂

Zadar

Me voici arrivé dans la ville de Zadar. Je me gare sur le grand parking gratuit Parkolo Zadar à une quinzaine de minutes de marche du centre historique. J’ai lu que les parkings proches du centre étaient tout le temps complets à cette saison. La cité de Zadar existe depuis l’antiquité. Elle a connut l’occupation romaine, l’essor sous l’empire byzantin, les pillages pendant les croisades et les guerres contre les Ottomans. Mais ce sont les bombardements alliés en 1943-1944 qui lui feront le plus de dégâts. Quasiment tous les beaux bâtiments historiques sont détruits, et seuls quelques anciens édifices antiques échappent miraculeusement à la destruction. Maintenant, Zadar est une ville dynamique et touristique 🙂 (et l’aéroport situé à 7km est vraiment pratique). La ville de Zadar a surtout de l’intérêt pour la vieille ville située sur une péninsule. Elle se visite facilement en une après-midi.

Plus d’infos sur Zadar et les activités proposées, sur le site de l’office du tourisme.

L’entrée dans la vieille ville (quasi piétonne) passe par un très joli petit parc créé en 1890. C’est le plus ancien jardin public du pays. On arrive directement sur la place des 5 puits qui permettaient à la ville de s’approvisionner en eau potable et de survivre au siège des Ottomans.

La construction qui domine la place, c’est la Tour du Capitaine (Kapetanova Kula) de forme pentagonale. C’est un des derniers vestiges des fortifications de la ville datant de l’époque des vénitiens. Il est possible de monter au sommet pour avoir une vue sur la ville (20 Kuna). Non loin de là, vous pourrez voir la porte fortifiée de Terraferma qui date de 1537.

Le cœur de la vieille ville, c’est l’antique forum romain (ou du moins ce qu’il en reste). Il a été construit sous le règne de l’empereur Octavius au 1er siècle. De nos jours, il reste quelques colonnes parsemées au milieu d’une grande pelouse, et des petites boutiques à touristes tout autour.

En arrière-plan, c’est l’église Saint-Donat. Elle assez originale car sa forme est circulaire. Elle a été construite au IXe siècle en réutilisant les pierres du forum romain. Elle n’est plus utilisée comme église mais sert de salle de spectacle et de concert. Il n’y a pas grand chose à voir à l’intérieur (entrée 20 kuna).

Le pilier de la honte est une « curiosité » du forum romain.

Au moyen-age, c’est ici qu’on enchainait les voleurs et les bandits, avec un petit panneau autour du cou pour expliquer la nature du crime commis. Les habitants de la ville passaient devant pour se moquer des condamnés, leur jeter des fruits pourris, et assister à leurs châtiments (coups de fouets etc).

Juste à côté se trouve la Cathédrale Sainte-Anastasie. Elle est construite entre le 12e et 13e siècle, sur les ruines d’une ancienne basilique chrétienne.

C’est la plus grande église de la ville, et sans doute la seule qui mérite la visite. (Entrée gratuite et possibilité de monter au clocher pour 15 kuna).

La Place du Peuple (Narodni trg) est un lieu animé, entouré de vieux batiments (corps de Garde, la loggia municipale et un grand bâtiment administratif néo-venitien).

En bas de cette place, on peut rejoindre le joli pont piéton qui rejoint la ville moderne. Il est illuminé la nuit 🙂

Le long de la promenade du bord de mer à Zadar, il y a une installation assez originale : l’orgue marin. L’artiste croate Nikola Basic a installé des tubes sous les dalles. Quand les vagues pénètrent à l’intérieur, l’eau expulse l’air vers des orifices qui produisent des vibrations sonores.

Le son est léger et plaisant 🙂 C’est aussi le spot pour profiter d’une fin d’après-midi en grignotant une glace et en attendant le coucher de soleil. Vous pouvez aussi en profiter pour piquer une petite tête dans l’eau.

Le point de rendez-vous obligatoire pour les touristes en fin de journée, c’est la Salutation au soleil. C’est une autre œuvre de Nikola Basic : 300 plaques de verre au sol, formant un cercle de 22m de diamètre. La journée, des cellules emmagasinent l’énergie du soleil. Après le coucher du soleil, les plaques s’illuminent et changent de couleurs régulièrement.

C’est sympa mais c’est pas non plus le spectacle visuel le plus dingue qui existe 😉

Parlons en justement du coucher de soleil à Zadar. Selon Alfred Hitchcock qui est venu ici en 1964, on y voit « le plus beau coucher de soleil au monde » (rien que ça!).

Il faut sans doute être un peu chanceux, car celui que j’ai vu de coucher de soleil, il était franchement pas incroyable haha

Pour le repas, j’ai tenté le Submarine Burger Zadar qui avait des bons avis. Je confirme que le burger Smoked double avec la sauce spéciale submarine, le tout accompagné d’une bonne bière, quand on est devant le (presque) plus beau coucher de soleil au monde, ça fonctionne bien 😉

Fin de journée, je retourne à mon logement à Seline en attendant la prochaine étape de ce road-trip 🙂

>> la suite du road trip >>

<< étape précédente <<

Road trip en Croatie : Parc national de Paklenica

Ce road trip va traverser la Croatie et la Slovénie. J’atterris au petit aéroport de Zadar. Il est idéalement situé, pas trop excentré, et desservit par des compagnies low-cost. Pour la location de voiture, je vous recommande à 100% Rent a Car Last Minute (leur site web). Attention, ne pas confondre avec d’autres agences portant un nom presque identique. J’avais déjà réalisé une location avec eux à Dubrovnik et tout s’était bien passé : pas de frais cachés, pas d’entourloupes, une simple carte bancaire française (en revanche pour ce road trip, 850 eur pour 2 semaines, c’est cher! Mais c’était vraiment les moins chers à ce moment. En sortie de Covid, tous les prix des loueurs étaient indécents). Une fois dans la voiture, illico direction la première étape de ce grand road trip, c’est parti, hop en route! 🙂

Le Parc National de Paklenica

Le Parc National de Paklenica se trouve à une quarantaine de kilomètres de l’aéroport de Zadar. Il couvre une petite superficie de 95km² et regorge de massifs aux reliefs karstiques. Ce parc national est principalement composé de 2 canyons : Velika (le grand) et Mala (le petit). Là, on part à la découverte du grand 🙂

Le ticket d’entrée pour le canyon de Velika coute environ 10€ (+2€ pour la voiture). Le canyon est vraiment impressionnant avec des falaises de 400m de haut. Peu après l’entrée, sur la falaise de gauche, on découvre des tunnels creusés par l’armée yougoslave dans les années 1950. Ils servent maintenant de centre d’escalade. C’est d’ailleurs un spot mondialement connu pour pratiquer cette activité.

Pour explorer ce canyon il y a plusieurs options. Vous pouvez simplement suivre le sentier principal qui longe le ruisseau (avec des variantes sur des chemins pédagogiques bien indiqués). Ou alors, vous pouvez opter pour une approche un peu plus sportive et aventureuse. Comme j’avais envie de me dégourdir les jambes à 10h du matin, c’est cette option que j’ai choisi. Sur le sentier principal, au niveau de la source d’eau, il faut prendre un petit sentier qui part sur la droite. L’objectif, c’est d’atteindre le mont Anića kuk (712 m), c’est un des sommets emblématiques de la Croatie 🙂

Après avoir traversé le lit d’une rivière complètement à sec (en été), la grimpette commence. C’est très pentu mais ça reste nettement plus facile que ceux qui font l’ascension directement sur la paroi verticale (350m de voie d’escalade qui a l’air bien bien difficile).

Durant la montée, vous rencontrerez certains des habitants du parc 😉

La dernière portion de la rando jusqu’au sommet se fait au milieu d’un dédale de roches karstiques.

Le balisage de points rouges devient assez difficile à suivre et d’ailleurs je l’ai perdu à un moment. J’ai juste fini l’ascencion tout droit dans un style « alpiniste amateur ». Si vous n’êtes pas un minimum sportif je vous déconseille cette montée qui peut se révéler assez dangereuse par endroits.

Une fois le sommet Anića kuk atteint, les efforts sont récompensés, avec une vue magnifique et un super panorama à 360 degrés ! 🙂

D’un côté, il y a la vue sur le canyon qui se prolonge jusqu’à la vallée donnant sur le massif montagneux du Velebit.

De l’autre côté, c’est juste la vue sur la mer Adriatique 🙂

Le soleil tape fort, mais le plaisir est au rendez-vous 🙂

Je décide de continuer la balade en suivant le sentier qui surplombe le canyon. Depuis les hauteurs, les paysages magnifiques se succèdent.

La rando plonge ensuite à l’ombre des forêts de chênes, de hêtres et de pins noirs.

Une fois redescendu jusqu’au niveau du sentier principal, il est possible d’aller jusqu’au bout de la vallée, au refuge de montagne (option restauration et logement possible). Ce refuge est aussi de point de départ pour d’autres randos dans les montagnes du massif du Velebit. J’ai préféré faire marche arrière et aller tranquillement vers la maison forestière Lugarnica pour déjeuner. Pas de chance, j’arrive trop tard et il ne reste plus de grillades … je me contente donc de ce qu’il reste : une petite soupe du jour, des gâteaux et une bonne bière qui fait un bien fou avec cette chaleur 🙂 Je savoure ce petit repas sur un banc, à l’ombre et au bord du ruisseau où on peut se baigner. C’est vraiment très sympa!

Après cette pause, il suffit de suivre le sentier jusqu’au parking de l’entrée du canyon.

Dans le canyon il y a aussi plusieurs grottes. Une seule peut se visiter : c’est la grotte Manita Peć. Attention, les accès sont limités (de 10h à 13h uniquement). Vérifiez bien les jours d’ouverture sur le site pour éviter une grimpe inutile (570m d’altitude et à environ 1h du parking à pied). Le paiement se fait uniquement en espèce à l’entrée de la grotte. Prévoir une petite laine car la température est bien fraiche, aux alentours de 10 degrés. Pour moi, il était déjà trop tard pour cette visite. Je n’avais pas envie de me retaper cette nouvelle montée après mes 16km de marches (et mon réveil à 5h du matin). En tout cas, il parait que c’est un beau lieu à visiter 🙂 Vous pouvez aussi visiter les moulins et la maison ethnologique si vous souhaitez en apprendre d’avantage sur l’histoire de ce canyon.

Plus d’infos sur le site officiel du Parc National.

Je reprends la voiture, et je vous conseille un beau point de vue tout près du canyon. Il faut rouler jusqu’à Starigrad, et prendre la petite route qui monte. Après quelques lacets, un parking vous attend avec des bancs et une table de pique-nique (les coordonnées ici : 44.308189, 15.432369).

C’est l‘endroit idéal pour profiter du coucher de soleil 😉

Il est temps pour moi de rejoindre mon logement (réservé la veille sur Airbnb) dans le petit village de Seline. Comme à beaucoup d’endroits en Croatie, des particuliers louent des chambres dans leurs maisons. Ici, c’est la maison Zagi (50€ la nuit – Ulica doktor Franje Tuđmana 25, Seline), et l’hôte c’est Stefica. Cette très gentille vieille dame croate ne parle absolument aucun mot d’anglais haha mais elle est ravie d’offrir du jus de fruit et des gâteaux qu’elle vient de cuisiner 🙂 Le logement est pratique, juste à côté d’un petit supermarché, des restaurants et de la plage.

Pour le restaurant, j’ai testé celui du Guest House Podgorje. Je me suis rempli de poissons grillés et j’ai gouté un peu tous les alcools locaux avec l’aimable participation du barman qui avait envie de trinquer 😉

Une chouette soirée qui ponctue une très belle première journée en Croatie.

>> la suite du road trip >>

Découvrir la cité médiévale de Provins, classée Unesco

Se balader dans une cité médiévale à 1h de Paris? c’est possible! Hop en route pour Provins et devenir un preux chevalier 😉

En route pour la petite ville de Provins dans la Seine-et-Marne. Depuis Paris, en une heure de voiture, on va faire un voyage dans le temps et remonter à l’époque médiévale. Une fois garé sur le parking au nord ouest de la ville, on dépasse l’office de tourisme, et on arrive devant la porte Saint-Jean qui garde la route de Paris. Il est temps d’en apprendre d’avantage sur ce site classé au Patrimoine mondiale de l’Unesco en 2001.

Provins est habitée depuis l’antiquité. Les romains puis les francs occupent ce promontoire, situé au carrefour des routes commerciales de l’époque. Aux temps du royaume des Francs, Provins était la 3e ville la plus importante après Paris et Rouen. Elle avait même le droit d’avoir sa propre monnaie. La ville atteint son apogée au XIIe siècle à l’époque où les Comtes de Champagne étaient plus riches et plus puissants que le roi. En devenant la résidence officielle des comtes, on lui construit de grands remparts ce qui en fera l’une des plus imposantes cités fortifiées de l’époque. C’est le temps des grandes foires médiévales de Provins, de la richesse grâce au marché du tissu, des premières croisades lancées depuis la Champagne et de l’essor des chevaliers templiers. Cet âge d’or prend fin avec les guerres de successions en Champagne, et par le roi Philippe le Bel qui taxera fortement la ville et exterminera les templiers pour essayer de s’accaparer leurs richesses. Ensuite, ce sera la Guerre de Cents Ans et les différents conflits qui arrêteront l’essor de la ville de Provins.

Ce qui marque tout de suite quand on arrive à Provins, ce sont les imposants remparts. Il reste encore 1200m de remparts de l’époque médiévale, avec pas moins de 22 tours. Au total, la ville comptait plus de 5km de remparts au XIIIe siècle. Deux portes fortifiées sont encore présentes. Elles datent du XIVe siècle, la porte Saint-Jean et la porte de Jouy. Il y avait une ville haute et une ville basse. Aujourd’hui seule la ville haute a conservé son aspect médiéval et ses remparts. Les petites ruelles de la vieille ville se visitent facilement en une après-midi.

Le point culminant de la ville haute, c’est la Tour César. Cette tour date du XIIe siècle et s’appelait la Grosse Tour ou Tour du Roi. Mais comme on attribut aux romains les premières fortifications sur cette colline, et car ça donnait un signe de puissance, elle a pris le nom de Tour César. Hop on prend le billet d’entrée à 4.30€ et on grimpe les marches 🙂

C’est le seul exemple connu de donjon octogonal à base carrée. Elle a servi de donjon et de tour de guet avec son chemin de ronde, et plus tard de prison. Le toit et la charpente ont été rajoutés au XVIe siècle.

Il y avait 5 cloches dans le beffroi. Elles ont toutes étaient fondues pour faire des canons en 1793 et 1798. Il ne reste plus qu’une grosse cloche de 3 tonnes et datant de 1511. La charpente actuellement visible date du XVIIe siècle.

Depuis le sommet de la tour on a une très belle vue panoramique sur Provins et la région 🙂 Le clocher juste en face, c’est celui de la Collégiale Saint-Quiriace, qu’on va découvrir maintenant.

La particularité de ce monument du XIIe siècle, c’est qu’il n’a jamais été fini. Il devait permettre de recevoir une centaine de chanoines lors des offices, mais les difficultés financières du royaume sous Philippe le Bel stoppent les travaux, et seul le chœur est finalisé. Au XVIe siècle, on arrête les frais et on clôt la nef avec une façade et une entrée.

La véritable entrée aurait du se trouver au niveau de la croix en fer forgé sur l’esplanade. La collégiale aurait été 2 fois plus grande! L’édifice est dédié à Saint-Quiriace. Selon la tradition, c’était un rabbin vivant à Jérusalem et qui indiquera à l’impératrice Hélène où était enterré la vraie Croix de Jésus Christ. En assistant aux miracles qui suivent la découverte de la relique, il se convertit au christianisme et devient évêque de Jérusalem en 327. En 363, il est torturé par l’empereur Julien. Son crâne est rapporté à Provins lors des croisades en 1209.

Sous la vieille ville, il y a un autre trésor : les souterrains de Provins. (entrée 4.50€) Ils ont été creusés au moyen-age pour extraire une terre glaise, la terre à foulon, qui servait à dégraisser la laine pour fabriquer du tissu. On ne peut visiter qu’une petite partie, mais c’est un véritable dédale de tunnels.

Si vous voulez pleinement vivre l’expérience médiévale à Provins, il faut venir lors des Médiévales de Provins au mois de juin. Durant cette période, les rues et les remparts sont plongés dans la vie du moyen-age. Vous marcherez dans les ruelles couvertes de pailles, entre cracheurs de feu, jongleurs, montreurs d’ours. Vous croiserez des chevaliers, des seigneurs et des jouvencelles. Vous mangerez des plats mystérieux tout en buvant de l’hydromel. Et vous pourrez même passer votre diplôme de chevalier en assistant aux joutes près des remparts 😉

Plus d’infos sur le site officiel.

Pour trouver la meilleure chambre d’hôtel ou le meilleur logement pour votre séjour à Provins, cliquez ici 🙂

Pendant votre visite, n’oubliez pas de visiter la Roseraie de Provins. La tradition de la rose est forte dans la ville. Selon la légende, lors des retours de croisades, en 1240, les premiers plants de roses auraient été rapportés. Ils profiteront à la richesse de la ville car on s’en servira en médecine, en parfum, en sachet, en coussins, en conserves et en bonbons 🙂 Des cadeaux à base de Rose de Provins, c’était la classe pour les célébrités de l’époque! (Plus d’infos ici. Entrée 7.50€)

Il faut aussi gouter les spécialités culinaires locales : les bonbons à la rose, les niflettes (un petit feuilleté à la crème) et le fromage de Brie de Provins. Bon appétit et bonne digestion 🙂

Visité en mai 2018

Faire du cerf-volant à Berck :-)

Vous cherchez une belle idée de sortie en avril dans le nord de la France ? Ne cherchez plus ! Partez à Berck découvrir les cerfs-volants ! Cette sortie a de quoi faire plaisir à tout le monde : la plage, la mer, le beau-temps, des cerfs-volants. Qui n’aime pas ça ? Alors sans hésiter, hop en route!

Direction le Pas-de-Calais, dans la petite ville de Berck (qu’on appelle aussi Berck-sur-mer). Cette station balnéaire au sud de la Côte d’Opale possède la plage la plus grande de la région : 7km de long et 1.5km de large à marée basse. Pendant longtemps, Berck était un petit port de pêche sans grande importance, et tout a changé à la fin du XIXe siècle. A l’époque la tuberculose osseuse fait des ravages. On constate des guérisons incroyables sur des enfants confiés en soin à Berck. C’est la découverte des bienfaits des balades sur la plage et des bains de mers. C’est le début de la thalassothérapie. Berck devient rapidement célèbre. L’impératrice Eugénie, puis la baronne de Rothschild, font construire des hôpitaux, des chemins de fer. La ville se développe et devient la station balnéaire à la mode. Les grands peintres de l’époque et même les têtes couronnées (comme la cour de Russie) viennent profiter du front de mer à Berck 🙂 Les beaux batiments de cette époque ont presque tous disparus à cause des bombardements de la seconde guerre mondiale. Depuis la ville est surtout connu pour le tourisme, avec la plage, le char à voile (qui est presque né ici), et le cerf-volant 😉

Plus d’informations sur la ville et l’Office du Tourisme.

L’histoire d’amour entre Berck et les cerfs-volants remonte à 1890 avec les premiers essais de photographie aérienne. On installe une boite noire sur une cerf-volant, et hop le tour est joué! C’est sur la plage de Berck que cette technique va être testée et perfectionnée, faisant de Berck le site le plus photographié par les airs jusqu’en 1914. Depuis cette époque, des passionnés belges se retrouvaient régulièrement pour continuer ce loisir de la photo aérienne depuis un cerf-volant. En 1987 ils proposent à la ville d’officialiser ces rencontres, et c’est la naissance des Rencontres Internationales de Cerfs-volants de Berck 🙂

Les rencontres internationales de cerfs-volants ça dure une semaine en avril. Vous pourrez admirer les meilleurs cerfs-volistes réaliser des ballets aériens en équipe. Des milliers de cerfs-volants de toutes les couleurs et de toutes les tailles remplissent le ciel. C’est vraiment beau et on ne sait plus où donner de la tête 🙂

Le long de la plage vous pourrez faire voler votre petit cerf-volant préféré ou simplement découvrir les formes des cerfs-volants géants qui sont tous assez incroyables 🙂 La ville aussi est à la fête. Dans les rues, il y a des parades et des spectacles. Un bel évènement festif !

Plus d’informations sur le site officiel.

Bon ne va pas se le cacher, fort de son succès, il peut y avoir du monde (Record avec l’édition de 2022 qui a accueillit plus de 800.000 personnes !)

… voir même beaucoup de monde! C’est à prendre en compte pour le parking et l’hébergement qui peut se révéler un peu problématique.

Je vous conseille aussi de prévoir le pique nique. Car avec une telle popularité, les conditions d’accès aux baraques à frites deviennent vite problématiques.

A chaque extrémité du front de mer, la Friterie Berckoise Camion et la Friterie de l’esplanade sont littéralement prises d’assaut! Idem pour les terrasses des bars. Donc si vous voulez vous éviter des galères, soyez prévoyants pour la nourriture, ou alors soyez patients et chanceux 🙂

Le vent ne s’arrête pas la nuit, ça tombe bien, les cerfs-volants non plus ! Toujours fidèles au poste, ils illuminent peu à peu le ciel nocturne et c’est très joli 🙂

Le tout est sublimé par un très beau feu d’artifice tiré sur la plage 🙂

Les cerfs-volants à Berck, ça reste un très beau souvenir et je vous encourage vraiment à découvrir cette belle plage et ce super évènement ! 🙂

Visité en 2018 🙂

Les gorges de l’Ardèche et le Pont d’Arc

Pour les amoureux de la nature, la descente de l’Ardèche en canoé c’est un incontournable des vacances dans le sud de la France. C’est une activité accessible à tout le monde et qui vous permet de découvrir un site magnifique et unique! Avec le clou du spectacle, le Pont d’Arc! Hop en route, on embarque 🙂

Il y a une multitude d’offres pour vous permettre de réaliser cette descente de rêve. C’est à la carte, de la mini descente de 7km pour 1h30 de pagaie aux descentes étalées sur plusieurs jours pour parcourir l’intégralité de la rivière, à vous de choisir! Notre choix s’était porté sur https://www.ardeche-canoe.com/ et le parcours de 13km de Sampzon à Châmes. Une belle après-midi avant de reprendre la route direction vers Avignon. Descente facile, no stress, que du plaisir ! 🙂 Si vous avez plus de temps et que vous voulez un peu plus de sensations, il faut absolument faire la descente sur la journée.

Les Gorges de l’Ardèche, c’est un canyon d’une trentaine de kilomètres creusé pendant des millénaires par l’Ardèche à travers la roche calcaire de la région. Jusque dans les années 1960, il n’y avait aucune route près des gorges, et la région était en fait très mal connue à part des habitants. C’est vraiment la création de la route touristique en 1969 et l’essor du tourisme, notamment avec les descentes en canoës, qui vont faire connaitre cette beauté naturelle au monde entier. Plus de 100.000 personnes descendent chaque année la rivière. En pleine saison, on frôle d’ailleurs les embouteillages sur la rivière …

Depuis les années 1980, le site des Gorges de l’Ardèche est devenu une réserve naturelle. Parmi les espèces rares qui vivent ici, vous aurez peut être la chance d’apercevoir l’aigle de Bonnelli.

Cette descente tranquille est ponctuée de quelques moments forts haha, des digues aménagées avec des glissières pour les canoës.

C’est le moment sensation, il faut être prêt ! En bonus, il y a souvent des photographes postés à ces endroits qui vous prendront en photo lors de ce passage « intense ». Possibilité de récupérer les photos ensuite contre quelques euros.

C’est vraiment une descente où on prend son temps. On profite de la moindre plage pour se poser et des premiers rochers venus pour faire des plongeons dans la rivière 🙂

LE moment le plus impressionnant de cette balade, c’est quand on arrive en vue du Pont d’Arc.

C’est une arche monumentale de 54m de hauteur. C’est d’ailleurs la seule arche de pierre en France au dessus d’une rivière! Raison de plus pour y aller ! 🙂

Pendant des centaines de milliers d’années, la rivière a lentement mais surement creusée la paroi rocheuse pour se frayer un raccourci dans ses méandres. On peut d’ailleurs encore voir l’ancien lit de la rivière, la Combe d’Arc qui contourne le site.

On se sent vraiment tout petit en dessous, le site est superbe, on en prend vraiment plein les yeux 🙂 C’est vraiment un endroit où il faut aller au moins une fois dans sa vie!

Une fois votre super balade en canoë terminée, il ne faut pas oublier de circuler sur la route touristique des Gorges de l’Ardèche, la D290.

Sur 29km de long, vous découvrirez 11 belvédères aménagés pour vous donner les plus beaux points de vue la région 🙂

Vous croiserez aussi des habitants insolites de la région 😉

Coups de pagaies dans les gorges et coups de soleil en juillet 2017

Dépaysement garanti dans le Colorado Provençal

Vous cherchez un endroit qui va vous en mettre plein les yeux ? Vous voulez de la couleur ? Et bien j’ai ce qu’il vous faut, c’est le Colorado Provençal. C’est un très beau site à visiter et vous allez obligatoirement aimer, c’est pas possible autrement 😉 Allez hop en route pour découvrir ça!

Direction le Vaucluse, 60km à l’ouest d’Avignon et 50km au nord d’Aix en Provence. Il faut rejoindre le village de Rustrel, et ensuite c’est bien indiqué, il n’y a plus qu’à suivre les panneau jusqu’à un grand parking. Le prix d’entrée correspond au prix du véhicule (quelque soit le nombre de passagers). La voiture, c’est 8€, ou sinon 2€ pour un vélo / piéton. Bref, c’est pas cher, c’est beau et c’est bien! 🙂
Plus d’infos sur le site officiel ici (le site est privé)
Se renseigner en pleine saison, l’accès au site peut être restreint si les risques d’incendies sont importants.

Plusieurs circuits sont proposés : le bleu « Sahara » (2.1km et 40min de marche), l’orange « le belvédère » (3.9km et 1h45, pas adapté aux poussettes), et vous pouvez bien sur mélanger les circuits et y rester le temps que vous voulez.

Le paysage est incroyable avec ce contraste entre la couleur de l’ocre, le vert de la forêt et la blanc des massifs de calcaire.

L’ocre c’est un reste de sable argileux, de grès vert et des coquillages microscopiques qui datent d’il y a plus de 100 millions d’années. Avec le temps, l’ensemble s’est dégradé et une transformation chimique a eu lieu donnant de l’ocre jaune et de l ocre rouge (plus riche en fer).

Je vais briser un rêve mais le paysage que vous avez sous les yeux n’est pas vraiment d’origine naturelle 😉 L’ocre était bien caché sous terre et ce qu’on voit, c’est ce qu’il reste de la carrière d’exploitation et l’érosion qui a fait son œuvre .

Cette terre colorée est extraite pour son pigment coloré depuis la nuit des temps! On s’en servait dans les grottes de la préhistoire, les fresques romaines, l’art du moyen age, etc .. Plus tard l’ocre est aussi utilisé dans la peinture, le textile et l’industrie du caoutchouc (ça servait épaississant).

Ce site s’appelle aussi les Anciennes Carrières d’Ocres de Rustrel. L’exploitation débute en 1871. L’extraction de l’ocre était d’abord une source de revenu complémentaire pour les paysans provençaux. Puis avec la demande qui grandissait, c’est devenu une activité à temps plein. En 1925, au plus fort de l’activité, plus de cents ouvriers travaillaient sur le site. L’arrivée des colorants artificiels dans les années 1930 sonnera la fin de cet époque. La carrière est officiellement fermée en 1991, date du dernier lavage d’ocre. Il est encore possible de voir des vestiges de ce passé industriel avec des bassins de décantations, des rigoles, des tuyaux.

Avec des lances à hautes pressions, la colline était découpée. Le mélange d’eau, sable et ocre passait dans des pièges à sable. Il ne restait plus que l’eau et l’ocre. Comme l’ocre est plus lourd que l’eau, il se déposait au fond des bassins. On laissait l’eau s’évaporer (un peu comme pour les marais salants) et quand l’ocre était bien séché par le soleil, il était découpé en briques et envoyé vers les usines de transformation.

On retrouve vite son âme d’enfant et tout le site est un peu comme un terrain de jeu. On a envie de jouer avec les sables des différentes couleurs et laisser son esprit créatif se faire plaisir haha 🙂

Un bon conseil : pour visiter le Colorado Provençal ne portez pas de chaussures blanches ou en toiles! La couleur est quasi impossible à faire disparaitre 😉

Même les sentiers sont beaux 😉

Une belle vue depuis le belvédère sur le Colorado et la Provence 🙂

Attention lors de votre visite si vous voyez cette faille dans la roche qui donne trop envie d’être explorée… Au moment de notre visite, c’était devenu la maison des frelons, on a vite fait demi-tour!

Ne confondez pas le Colorado Provençal avec le Sentier des Ocres. Il s’agit de deux sites complètement différents. Le sentier des ocres se trouve à côté du village de Roussillon à une vingtaine de kilomètres. Le site du Colorado Provençal est plus grand et plus sauvage, et c’est pour cette raison que je préfère vous le présenter et que je vous le conseille grandement 🙂

Colorado exploré en juillet 2017

Randonnée dans Les Vaux de Cernay

Vous cherchez une belle idée de randonnée en Ile de France? Facile, je vous propose une petite rando pittoresque dans les Vaux de Cernay! Vous allez voir c’est très chouette, hop en route! 🙂

Direction le sud-ouest de Paris, dans le Parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse. Au programme du jour : de la belle forêt, des fougères géantes, des rochers étranges, une ancienne abbaye, un étang et une cascade ! Moi je dis que ça donne envie ! 😉

On se gare à peu près ici (48°40’53.9″N 1°56’31.6″E), sur le parking de la route de l’Abbaye, près du mur d’enceinte. D’ailleurs on va suivre un itinéraire se rapprochant de celui-ci. Il faut compter environ 3h de marche (et quelques petits dénivelés par ci par là). On traverse le ruisseau du Vaux et on grimpe dans la forêt. C’est beau, c’est vert, c’est riche, c’est la nature qu’on aime 🙂

En grimpant toujours et en prenant la direction du Sentier des Maréchaux on croise des blocs de grès aux formes improbables. Ça rappelle certains endroits de la belle foret de Fontainebleau.

Entre joli point de vue, sentier sableux qui chemine entre les chênes les pins et les bouleaux, vous ne saurez plus où donner de la tête 🙂 A proximité vous pourrez aussi voir ce qu’il reste de la carrière des Maréchaux. C’est ici qu’était extrait le grès qui servait à faire les fameux pavés parisiens!

Dans certaines zone, les fougères aigles (les grandes fougères) sont omniprésentes 🙂 C’est beau mais c’est aussi l’habitat préféré des tiques porteuses de la maladie de Lyme, alors ne gambadez pas trop dedans 😉 En redescendant, vous arrivez dans une zone marécageuse qui s’ouvre ensuite sur l’étang de Cernay.

Vous verrez un monument à Léon Germain Pelouse. Cet illustre inconnu est en fait un peintre paysagiste (de l’école de Barbizon) qui a eu un beau succès. Plusieurs de ses tableaux sont au musée d’Orsay par exemple. En suivant le Vaux, vous arrivez au vieux moulin construit par les moines de l’abbaye.

Et hop comme promis, en suivant le sentier jusqu’au Petit Moulin, vous avez droit à cette magnifique cascade! 🙂 Ensuite, retour à la voiture en remontant le ruisseau.

Vous voulez suivre la même rando ? Et bien ça ressemble un peu à cet itinéraire. Et pour prolonger le plaisir et en savoir plus sur le Parc naturel de la vallée de la Haute-Chevreuse, plus d’infos ici.

L’Abbaye des Vaux de Cernay

Comme on est à côté, on est curieux et on en profite pour rentrer dans l’Abbaye des Vaux de Cernay. Attention : c’est une propriété privée.

Le site est actuellement « fermé pour travaux » car des gros travaux de rénovations sont en cours pour prolonger l’activité hôtelière. Mais si vous voyez la grille ouverte et que « ça à l’air ok », et bien hop allez y et aillez l’air à l’aise!

Au XIIe siècle, le vallon marécageux de Vaux est offert en don aux moines de Savigny. Après de long travaux d’assainissement, une abbaye est construite. C’est la naissance des Vaux de Cernay. En 1147 l’abbaye est rattachée la prestigieuse abbaye de Cîteaux. Elle devient un centre de culture important dans la région. La noblesse et mêmes les rois s’y rendent. Après la Guerre de Cent ans, l’abbaye a du mal à s’en remettre et c’est le début de la fin. La Révolution française sera le coup de grâce. Des batiments sont brulés, des reliques détruites et il ne reste plus que des ruines.

En 1873, l’ensemble est acheté par la baronne de Rothschild qui lancera les premières restaurations. En 1988 un groupe hôtelier devient propriétaire du domaine de l’abbaye et ré-ouvre enfin le parc au public.

Le parc a un charme indéniable avec ces ruines. Si vous voulez épatez votre ami(e), c’est un bon plan! 😉

Plus d’infos sur l’Abbaye des Vaux de Cernay ici.

Rando réalisée en juin 2017

Une journée à la découverte de Chartres

Et si on allait visiter la ville de Chartres le temps d’un petit weekend ? Ni une ni deux, c’est parti, hop en route! En voiture pour cette destination sans trop savoir à quoi s’attendre. Une belle journée pleine de surprises 🙂

Un petit peu d’histoire (car j’aime bien ça!)

Chartres c’est en région Centre, dans l’Eure-et-Loir. La ville existe depuis le temps des gaulois. César en parlait car c’est ici que chaque année se réunissaient les druides de toute la Gaule. C’était alors la capitale des Carnutes, d’où elle tire son nom. Sous l’époque gallo-romaine, la ville a une certaine importance et possède 2 aqueducs, un amphithéâtre et des temples. La ville sera pillée et détruite par les invasions vikings. En 876, le roi Charles II offre une relique précieuse à la ville : le Voile de la Vierge Marie! C’est à l’époque l’une des reliques les plus précieuses d’Occident. L’aura de la relique sacrée sera encore plus grand quand en 911, selon la légende, l’évêque de Chartres brandit le Voile depuis les remparts et fait fuir le chef normand Rollon qui assiège la ville. La ville connait une belle prospérité et l’évêché de Chartres et un des plus grands de France. Elle traverse à peu près sans encombres l’histoire et pendant la Seconde Guerre Mondiale, le préfet qui y habite n’est autre que le célèbre Jean Moulin (futur héros de la résistance). Maintenant Chartres vit principalement de l’agriculture, du tourisme, et du parfum (je ne le savais pas mais les plus grandes marques ont installés leurs productions ici, c’est la Cosmetic Valley).

Chartres et l’Eure

En arrivant à Chartres, on ne s’attendait pas à voir une ville si verte, et où l’eau est aussi présente. J’avais dans mon imaginaire l’idée que Chartres était une ville « plate et sans relief » perdue au milieu des immenses champs céréaliers de la Beauce. Alors qu’en fait le centre ville historique est sur un promontoire rocheux que contourne l’Eure.

Si vous voulez profiter de ce cadre très agréable, je vous conseille de vous poser à La Petite Venise, la guinguette de Chartres. Produits frais et locaux et option promenade en pédalo ou kayak incluse 😉 Plus d’infos ici. Vous pouvez prolonger la balade avec le Parc des Bords de l’Eure, juste à côté. Idéal pour les enfants.

La Cathédrale de Chartres

On ne peut pas venir à Chartres sans visiter au moins une fois la Cathédrale! Elle domine la plaine de la Beauce et on la voit à plus de 30km de distance. Elle est considérée comme la cathédrale gothique la mieux conservée. C’est un des premiers monuments inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco en 1979. Comme on l’a vu plus haut, Chartres était un lieu important pour les druides, et le site de la cathédrale est étroitement lié aux druides. La légende dit que la crypte est à l’emplacement d’une ancienne grotte druide dédiée à « la vierge devant enfanter ». Il y a aussi dans la cathédrale le « puits des Saints Forts ». C’est la partie la plus ancienne car on suppose justement que ce puits qui rejoint la nappe phréatique sous la cathédrale a été creusé par les druides ou au moins à l’époque gallo-romaine. Depuis l’an 350, on recense plusieurs édifices catholiques qui au fil des siècles seront détruit par des invasions ou des incendies. C’est justement après le grand incendie de 1134 que la ville décide de construire une nouvelle cathédrale, car les maisons qui ont brulés ont libérées de la place! Les travaux commencent en 1194 pour finir en 1230. Ce délai assez court fait que la cathédrale a une belle homogénéité de style. Pourtant on voit bien que les 2 tours sur la façade ne sont pas identiques. Et oui, celle de gauche disparait dans un incendie provoqué par la foudre et une nouvelle tour dans le style gothique flamboyant est érigée en 1520. Elle culmine à 115m de hauteur.

Sous la Révolution française ça va mal : des statues détruites, tout le mobilier disparait, l’argenterie est fondue, des vitraux cassés et la statue de Notre-Dame-de-Sous-Terre est brulée (on retrouvera plus tard dans une vieille maison une miniature de cette statue qui permettra d’en faire une nouvelle version remise dans la crypte en 1976). En 1836 toute la toiture est détruite dans un incendie (c’est maintenant une charpente métallique). En 1944 la cathédrale faillit être bombardée par les alliés car on croyait que les Allemands y avait un poste d’observation. Heureusement le colonel américain Welborn Griffith refuse l’ordre, part en mission pour vérifier qu’il n’y a pas d’ennemis à l’intérieur et fait sonner les cloches pour éviter la destruction! un miracle ! La cathédrale Notre-Dame de Chartres est toujours un important lieu de pèlerinage.

Sur la façade, des centaines de statues forment un véritable livre à ciel ouvert … enfin pour ceux qui savent encore le lire ! 🙂

Un pavillon extérieur supplémentaire a été rajouté en 1520 pour y installer une grande horloge. Mais ce qui frappe surtout à l’extérieur de la cathédrale, c’est la grande rosace qui fait 13,36m de diamètre. C’est une des plus grandes du monde.

L’intérieur de la cathédrale est immense, c’est une des plus grandes cathédrales de France (seulement dépassée par celle d’Amiens). A l’intérieur on trouve aussi une horloge astronomique et une « clôture » qui entoure le chœur de la cathédrale. Ce mur est entièrement sculpté. Avec plus de 200 statues c’est une véritable dentelle de pierre!

Il y a aussi le labyrinthe au sol mais qu’on ne peut pas voir quand les bancs sont installés .. Le vendredi, les chaises sont mises de côté et on peut le parcourir. Il est circulaire et fait presque 13m de diamètre. On n’a jamais vraiment su pourquoi il a été créé et on suppose que c’est pour permettre une sorte de pèlerinage intérieur. Il y a beaucoup de théories sur le sujet, je vous laisse chercher 😉

Avec plus de 2600m2 de vitraux, c’est la plus grande surface aux monde de vitraux du XIIe et XIIIe siècle.

Plus d’infos sur le site officiel.

Musée des Beaux-Arts

Juste à côté de la cathédrale se trouve le Musée des beaux-arts de Chartres, situé dans l’ancien palais épiscopal.

C’est le principal musée de la ville. Il est créé en 1833.

On y retrouve une collection de peintures, dessins et sculptures. C’est franchement une belle visite culturelle à faire et qui ne vous prendra pas trop longtemps non plus 🙂

Visite gratuite (hors période d’exposition temporaire). Plus d’infos sur le site officiel.

Le Chemin des Arts et la Collégiale Saint-André

Vous voulez encore un peu de culture? Soyez curieux et rentrez dans la collégiale Saint-André. Chaque printemps la ville propose un parcours d’art contemporain appelé le Chemin des arts, et ce lieu en fait parti.

Au moyen age, c’était l’église principale de la ville basse construite à l’emplacement de l’ancien amphithéâtre romain. Après la Révolution elle sera transformée en atelier de menuiserie et de stockage de récoltes avant de finir en ruines. C’est grâce à des rénovation récentes qu’elle a pu renaitre pour animer la vie culturelle à Chartres 🙂

Visite gratuite. Plus d’infos sur le Chemin des Arts.

Chartres en lumières !

Depuis 2003, chaque année, vous pouvez profiter de Chartres en Lumières. D’avril à octobre, les plus beaux monuments de la ville sont illuminés de projections pleines de couleurs 🙂

Cette fête populaire attire 1 million de visiteurs par an! Évidemment la cathédrale est illuminée elle aussi. La foule s’amasse sur le parvis pour admirer le spectacle.

Plus d’infos (horaires, programmation, parcours) sur le site officiel ici.

♪♫ Chartr’Estivales ♪♫

En bonus, si vous visitez Chartres l’été, vous tomberez pile pendant Chartr’Estivales : 2 mois de fête et de musique pour tous et dans tous les styles 🙂 Et c’est réellement ça! Pour nous, c’était vraiment incroyable. Alors qu’on prenait tranquillement l’apéro dans la ville basse, on entend de la grosse guitare saturée venant de la cathédrale. La curiosité nous guide, on y va et là on tombe sur .. un concert d’AC/DCu ! Un groupe complètement frappadingue qui fait des supers reprises d’AC/DC (leur site). Et croyez moi, pogoter avec le sourire sur Higway to Hell en hurlant et en jetant sa bière en l’air devant la cathédrale de Chartres un soir d’été, ça n’a pas de prix haha le décalage était total ! 🙂 Sinon le festival propose aussi des soirées plus « classiques » 😉
Le détail sur le site officiel ici.

J’espère que cet article sur Chartres vous aura donné à vous aussi l’envie de découvrir cette ville. Pour nous ce fut une véritable belle surprise 🙂

Séjour réalisé en juillet 2017