Se balader dans une cité médiévale à 1h de Paris? c’est possible! Hop en route pour Provins et devenir un preux chevalier 😉
En route pour la petite ville de Provins dans la Seine-et-Marne. Depuis Paris, en une heure de voiture, on va faire un voyage dans le temps et remonter à l’époque médiévale. Une fois garé sur le parking au nord ouest de la ville, on dépasse l’office de tourisme, et on arrive devant la porte Saint-Jean qui garde la route de Paris. Il est temps d’en apprendre d’avantage sur ce site classé au Patrimoine mondiale de l’Unesco en 2001.
Provins est habitée depuis l’antiquité. Les romains puis les francs occupent ce promontoire, situé au carrefour des routes commerciales de l’époque. Aux temps du royaume des Francs, Provins était la 3e ville la plus importante après Paris et Rouen. Elle avait même le droit d’avoir sa propre monnaie. La ville atteint son apogée au XIIe siècle à l’époque où les Comtes de Champagne étaient plus riches et plus puissants que le roi. En devenant la résidence officielle des comtes, on lui construit de grands remparts ce qui en fera l’une des plus imposantes cités fortifiées de l’époque. C’est le temps des grandes foires médiévales de Provins, de la richesse grâce au marché du tissu, des premières croisades lancées depuis la Champagne et de l’essor des chevaliers templiers. Cet âge d’or prend fin avec les guerres de successions en Champagne, et par le roi Philippe le Bel qui taxera fortement la ville et exterminera les templiers pour essayer de s’accaparer leurs richesses. Ensuite, ce sera la Guerre de Cents Ans et les différents conflits qui arrêteront l’essor de la ville de Provins.
Ce qui marque tout de suite quand on arrive à Provins, ce sont les imposants remparts. Il reste encore 1200m de remparts de l’époque médiévale, avec pas moins de 22 tours. Au total, la ville comptait plus de 5km de remparts au XIIIe siècle. Deux portes fortifiées sont encore présentes. Elles datent du XIVe siècle, la porte Saint-Jean et la porte de Jouy. Il y avait une ville haute et une ville basse. Aujourd’hui seule la ville haute a conservé son aspect médiéval et ses remparts. Les petites ruelles de la vieille ville se visitent facilement en une après-midi.
Le point culminant de la ville haute, c’est la Tour César. Cette tour date du XIIe siècle et s’appelait la Grosse Tour ou Tour du Roi. Mais comme on attribut aux romains les premières fortifications sur cette colline, et car ça donnait un signe de puissance, elle a pris le nom de Tour César. Hop on prend le billet d’entrée à 4.30€ et on grimpe les marches 🙂
C’est le seul exemple connu de donjon octogonal à base carrée. Elle a servi de donjon et de tour de guet avec son chemin de ronde, et plus tard de prison. Le toit et la charpente ont été rajoutés au XVIe siècle.
Il y avait 5 cloches dans le beffroi. Elles ont toutes étaient fondues pour faire des canons en 1793 et 1798. Il ne reste plus qu’une grosse cloche de 3 tonnes et datant de 1511. La charpente actuellement visible date du XVIIe siècle.
Depuis le sommet de la tour on a une très belle vue panoramique sur Provins et la région 🙂 Le clocher juste en face, c’est celui de la Collégiale Saint-Quiriace, qu’on va découvrir maintenant.
La particularité de ce monument du XIIe siècle, c’est qu’il n’a jamais été fini. Il devait permettre de recevoir une centaine de chanoines lors des offices, mais les difficultés financières du royaume sous Philippe le Bel stoppent les travaux, et seul le chœur est finalisé. Au XVIe siècle, on arrête les frais et on clôt la nef avec une façade et une entrée.
La véritable entrée aurait du se trouver au niveau de la croix en fer forgé sur l’esplanade. La collégiale aurait été 2 fois plus grande! L’édifice est dédié à Saint-Quiriace. Selon la tradition, c’était un rabbin vivant à Jérusalem et qui indiquera à l’impératrice Hélène où était enterré la vraie Croix de Jésus Christ. En assistant aux miracles qui suivent la découverte de la relique, il se convertit au christianisme et devient évêque de Jérusalem en 327. En 363, il est torturé par l’empereur Julien. Son crâne est rapporté à Provins lors des croisades en 1209.
Sous la vieille ville, il y a un autre trésor : les souterrains de Provins. (entrée 4.50€) Ils ont été creusés au moyen-age pour extraire une terre glaise, la terre à foulon, qui servait à dégraisser la laine pour fabriquer du tissu. On ne peut visiter qu’une petite partie, mais c’est un véritable dédale de tunnels.
Si vous voulez pleinement vivre l’expérience médiévale à Provins, il faut venir lors des Médiévales de Provins au mois de juin. Durant cette période, les rues et les remparts sont plongés dans la vie du moyen-age. Vous marcherez dans les ruelles couvertes de pailles, entre cracheurs de feu, jongleurs, montreurs d’ours. Vous croiserez des chevaliers, des seigneurs et des jouvencelles. Vous mangerez des plats mystérieux tout en buvant de l’hydromel. Et vous pourrez même passer votre diplôme de chevalier en assistant aux joutes près des remparts 😉
Plus d’infos sur le site officiel.
Pendant votre visite, n’oubliez pas de visiter la Roseraie de Provins. La tradition de la rose est forte dans la ville. Selon la légende, lors des retours de croisades, en 1240, les premiers plants de roses auraient été rapportés. Ils profiteront à la richesse de la ville car on s’en servira en médecine, en parfum, en sachet, en coussins, en conserves et en bonbons 🙂 Des cadeaux à base de Rose de Provins, c’était la classe pour les célébrités de l’époque! (Plus d’infos ici. Entrée 7.50€)
Il faut aussi gouter les spécialités culinaires locales : les bonbons à la rose, les niflettes (un petit feuilleté à la crème) et le fromage de Brie de Provins. Bon appétit et bonne digestion 🙂
Visité en mai 2018
2 réflexions au sujet de « Découvrir la cité médiévale de Provins, classée Unesco »
Bonjour
J’y été le weekend dernier avec mon père un ancien cheminot en allant au festival de la vapeur à Longueville, en plus je connais très bien car j’ai fait mes études au lycée du travaux public et bâtiment pendant 3 ans dans les années 1975 / 1976 Provins a bien changé
REGIS DEVILLERS
J’espère que ça a changé en bien et que ce retour à Provins vous a fait plaisir ! 🙂
Eric, Hop en route!