Bienvenue à Reims, la « cité des rois », la cité du Champagne! Que faire et que voir à Reims ? Découvrons le ensemble, hop en route! 🙂
Un peu d’histoire
A l’époque des Gaulois, l’emplacement de la ville correspondait à « la dernière cité civilisée » vers le nord. On n’en sait pas plus car Jules César arrive et met la raclée à tout le monde! Un peuple gaulois de la région, les Rèmes, va s’allier aux armées romaines. En récompense, Jules leur confie cette cité. Ils lui donneront son nom : Reims, et les habitants, les reimois. Elle deviendra une des plus grandes villes de l’Empire Romain, et la plus importante cité de la Gaule! Après la chute de l’Empire et les invasions barbares, c’est l’essor de la chrétienté (entre quelques raids vikings). En 1429, Jeanne d’Arc chevauche courageusement avec son armée en territoire ennemi pour faire couronner le roi Charles VII à Reims. La ville traverse ensuite comme elle le peut la Révolution. Napoléon y fera une bataille contre les troupes prusses. En 1840, on démolit les anciens remparts et on agrandit la ville de façon moderne. L’industrie du textile bat son plein, et bientôt les grandes maisons de Champagne apparaissent. Puis, c’est le drame : la Première Guerre Mondiale. La ville est presque totalement détruite. Après sa reconstruction, elle reste relativement préservée pendant la Seconde Guerre Mondiale. Maintenant, c’est une belle ville qui rime avec Cathédrale et Champagne!
On se dirige donc naturellement vers LE monument de la ville.
La cathédrale de Reims
Elle a beau être un chef d’œuvre de l’art gothique, ce n’est ni la plus grande, ni la plus belle des cathédrales de France. Pourtant elle occupe une place à part dans l’histoire du pays. Depuis le XIe siècle, presque tous les rois de France ont été couronnés ici. La toute première cathédrale de Reims est fondée au Ve siècle et progressivement agrandie (sur les fondations des anciens thermes romains). Elle est toute en bois et fini par disparaitre dans un incendie en 1210 qui emporte l’édifice et tout le quartier avec! Un an plus tard, en 1211, on lance la construction de la nouvelle cathédrale. Les travaux dureront jusqu’au XIVe siècle.
Cette cathédrale dédiée à la Vierge, mesure 149m de long et le clocher atteint 87m de haut. La façade est homogène dans son style car elle a été construite rapidement de 1252 à 1275. Elle compte plus de 2300 statues! Beaucoup de statues d’origines sont conservées au musée du Palais du Tau. Il y a tellement à voir qu’on ne sait où donner de la tête! Entre la célèbre statue de l’Ange au sourire sur l’entrée à gauche, la galerie des rois avec Clovis tout en haut, ou les nombreuses gargouilles tout autour de la toiture, il y a du monde au balcon! 🙂
En parlant de Clovis, en rentrant dans la cathédrale, on peut voir cette dalle. Elle nous rappelle que 2m plus bas, il y a les vestiges de l’ancien baptistère où le roi des francs, Clovis, aurait été baptisé le jour de Noël en l’an 500.
C’est d’ailleurs lors de cette évènement qu’une colombe aurait miraculeusement apporté à l’évêque Saint Remi une Sainte Ampoule, avec une sainte chrême pour oindre les saintes futures têtes couronnées! Cette histoire de fiole miraculeuse n’est évoquée que près de 400 ans plus tard. On sent un peu l’arnaque! Et c’est seulement en 1131 pour le sacre du roi Louis VII qu’elle sera officiellement utilisée pour la première fois, avec son précieux baume. Elle servira pour le sacre de 31 rois de France dans la Cathédrale de Reims!
Quand on pénètre à l’intérieur de la cathédrale, on est tout de suite frappé par la hauteur de la nef. En fait, la voûte est à « seulement » 38m au dessus de nos têtes, mais l’étroitesse de la nef accentue l’impression de hauteur.
On peut s’étonner aussi de la sobriété de la décoration intérieure de la cathédrale. Il y a deux raisons principales à ça. La première c’est que sous la Révolution Française, tout a été pillé et brulé! La cathédrale est alors transformée en magasin à fourrage et elle devait même être rasée! Comble du comble, la fameuse Sainte Ampoule est cassée sur la place devant la population! Des habitants arriveront quand même à en récupérer des morceaux, qui servira à en créer une nouvelle version .. qu’on verra plus loin. En 1860, la cathédrale est restaurée sous la direction d’Eugène Viollet-le-Duc.
La deuxième raison qui explique la relative sobriété de la Cathédrale de Reims, c’est la Première Guerre Mondiale. On la surnomme d’ailleurs la « cathédrale martyre ». Au début des hostilités, l’armée Allemande bombarde volontairement l’édifice pour saper le moral des français. La toiture part en fumée dans un incendie, le plomb fondu qui coule des gargouilles détruit la résidence des archevêques, tous les vitraux volent en morceaux, et les statues explosent. La cathédrale recevra 288 obus! Après la guerre, c’est la reconstruction (financée en partie par la famille Rockfeller). On décide d’abandonner la charpente en bois pour une charpente en béton.
Du fait de cette histoire mouvementée, il ne reste pas beaucoup de vitraux originels. On peut donc voir beaucoup de vitraux modernes. Certains sont même l’œuvre du peintre Marc Chagall.
Le revers de la façade ouest est de toute beauté! Une grande rose surmonte le portail, entouré de dizaines de statues fines et élégantes.
Sur la façade vous remarquerez sans doute sous les pieds d’une statue de la Vierge ce boulet de canon dans la pierre. Et bien ce n’est pas ça du tout! Pendant la Première Guerre Mondiale, on utilisait des obus, et aucun canon n’a tiré de boulet sur la façade sous Napoléon. Alors de quoi s’agit-il ? Et bien tout simplement d’une représentation de la lune (en plomb). Au Moyen-Age, toute la façade était peinte. Et la lune était peinte en blanche.
Forcément sans les couleurs, on a un peu de mal à comprendre maintenant 🙂 En tout cas, le mystère est résolu! Ah, et petit détail supplémentaire, ce qu’on voit ici est une copie! L’originale (en plus mauvais état) est visible dans le Palais du Tau.
Le Palais du Tau
Ce bâtiment, qui borde la cathédrale, était la résidence des archevêques à Reims. Sa forme en « T » lui a valu son nom, venant de la lettre grecque « tau ». Quand un couronnement avait lieu, il servait de demeure royale. Le Palais du Tau est pratiquement totalement détruit après la première guerre mondiale. Il est restauré à partir de 1950 et en 1972 il s’ouvre au public pour devenir un musée. Depuis, c’est un des incontournables à visiter à Reims!
Vous découvrirez entre autre la salle basse, et surtout la grande salle du Tau (ou salle du festin). C’est là où les rois faisaient la fiesta après avoir reçu la couronne! La chapelle haute beaucoup plus intimiste.
Le palais renferme aussi de nombreux trésors! Le calice royal tout en or! Bon en fait, il a été fondu à la Révolution, et seul le pied est d’époque. Mais tout de même, les rois trinquaient dedans!
On trouve le Talisman de Charlemagne, des reliquaires d’objets saints, tous plus précieux les uns que les autres. Et même une copie de la Sainte Ampoule!
On peut aussi découvrir à portée de main, les statues d’origines qui ornaient la façade de la cathédrale et qui ont été mise à l’abri ici.
Certaines mesurent plus de 5m de haut!
Dans une salle, on peut voir le Couronnement de la Vierge. C’est cet ensemble de sculptures, large de 8m et haut de 5m, qui se trouvait au dessus du portail de la cathédrale.
On voit bien que le fameux boulet de canon n’en était pas un 😉
Attention, le Palais du Tau est actuellement fermé pour travaux. En 2025, il deviendra le Musée des Sacres. Plus d’informations ici.
Le centre ville
Un axe majeur du centre ville de Reims, c’est celui partant de l’Hôtel de ville à la Place Royale. Le grand hôtel de ville de Reims date du XVIIe siècle mais il sera totalement détruit en 1917. Il est reconstruit en 1928.
Droit devant, c’est la longue perspective de la grande Rue Colbert. J’avoue qu’il y a un côté esthétique assez réussi! (Colbert est né à Reims, voilà c’est dit).
La rue passe par le Forum, qui comme son nom l’indique était l’ancien emplacement du forum romain. Le cœur de la cité à l’époque. Le seul vestige gallo-romain, c’est le cryptoportique. C’est une galerie construite en l’an 100 … et en fait, on ne sait pas trop à quoi elle servait!
Enfin, on arrive à la Place Royale. Elle a été aménagée en 1752, car la reine n’avait pas réussi à rejoindre le roi avec son carrosse royal. Les ruelles de la ville étaient trop étroites! Un problème, une solution : on décide de raser tout le quartier, de construire cette grande place, et de faire des rues plus larges. Au centre de la place, il y a une statue de Louis XV (celle d’avant la Révolution a été fondue pour faire des canons, c’était l’usage à l’époque).
Vous cherchez un peu de fantaisie? Allez dans la rue du Tambour. C’est une des plus anciennes rues de la ville. Elle a maintenant la particularité d’avoir ses pavés colorés 🙂
De la fantaisie, c’est un peu ce qui manque à Reims je trouve. Tout est carré et propre. Dénicher un peu de street-art relève presque de l’exploit!
La Place Drouet d’Erlon c’est le lieu de vie de la ville. Cette grande place piétonne regroupe des boutiques, restaurants, bars et terrasses. Il y a souvent des animations. Avec 400m de long, c’est la plus longue place de France. Au centre, trône majestueusement la Fontaine Subé. Cette fontaine inaugurée en 1906 est surmontée d’une colonne de 17m de haut avec avec un joli ange doré au sommet. Elle est vraiment réussie 🙂
Dans un autre style, mais tout aussi connu, il y a la Fontaine de la Solidarité qui date de 1977. Tout le monde l’appelle la Fontaine Boule 🙂
La visite du centre se fera aussi à travers ses nombreux passages couverts 🙂 Datant du 19e siècle, ils servaient à protéger les clients de la pluie et leur permettre de faire du shopping tranquillement. La ville en compte une dizaine.
On notera aussi la chouette façade art déco de l’ancien cinéma Opéra 🙂
Se promener dans Reims, c’est chouette, c’est agréable. La ville est plate, les rues sont larges, tout est propre et presque neuf.
Le revers de la médaille, c’est qu’il manque justement ce charme de l’ancien qui a hélas disparu lors du bombardement de la ville.
Et le champagne alors ?
Reims rime avec champagne ! Tout le monde se presse pour venir visiter les grandes maisons de champagne. Enfin, pas vraiment tout le monde, car j’aime pas trop le champagne en fait haha Je suis plus porté sur le vin, que voulez-vous 😉 En tout cas, si vous aimez le champagne, c’est une visite incontournable! 16 maisons de champagne sont présentes dans la ville. Parmi lesquelles de grands noms de renommée internationale : Charles de Cazanove, Lanson, Martel, Mumm, Ruinart, Taittinger, Veuve-Clicquot et Vranken-Pommery.
Pour les gourmands, il faut aussi gouter l’autre grande spécialité de Reims, le biscuit rose. Ce biscuit rose (à cause du carmin ajouté à la recette) est craquant fondant. La tradition veut qu’on le trempe dans le champagne pour le ramollir. Mais après tout, chacun fait comme il veut 😉 Le meilleur endroit pour en trouver, c’est dans la boutique de la Maison Fossier (25 Cr Jean-Baptiste Langlet). Fondée en 1756, c’est la plus ancienne biscuiterie de France toujours en activité! Ils étaient les fournisseurs officiels des rois, vous pourrez partager le même privilège 🙂
La Basilique Saint Remi
Ce site est un peu excentré par rapport au centre, mais il mérite absolument qu’on s’y intéresse! En l’an 533, à l’âge de 96 ans, Saint Remi, le fameux évêque de Reims qui a baptisé Clovis demande a être enterré dans une petite chapelle située à 2km de la cathédrale. Au passage, notez qu’il faut écrire « Saint Remi » sans accent (et pas « Saint Rémi »), sinon on ne parle plus de l’évêque de Reims 🙂 Face à l’afflux des pèlerins pour se recueillir sur sa dépouille, la chapelle est transformée en église. Puis, elle est rattachée à une abbaye au XIIe siècle. Elle servait aussi à abriter la fameuse Sainte Ampoule.
Elle aussi subira de gros dommages pendant la Révolution. En 1840, elle devient une basilique. Elle sera bombardée et incendiée en 1918. Sa reconstruction durera jusqu’en 1958. L’édifice mesure 126m de long et 56m de large. Elle est classée au patrimoine de l’Unesco depuis 1991.
Suspendue dans la nef, il y la couronne de Saint Remi. Elle mesure 6m de diamètre et possède 96 bougies, en référence à l’âge de Saint Remi à sa mort. Chaque premier dimanche d’octobre, lors de la célébration du saint, elle est illuminée et devient la « couronne de lumière ».
Le tombeau de Saint Remi est énorme et trône dans le chœur de la Basilique. Il s’agit d’une reconstitution datant de 1847. L’original a été détruit, comme tout le reste, pendant la Révolution.
Il y avait aussi les tombeaux de trois rois des Francs (Carloman Ier, Louis IV de France et Lothaire de France). Eux aussi ont été détruits à la même époque.
Je vous conseille vraiment de faire un petit détour pour visiter cette Basilique. Elle est un peu excentrée par rapport au centre touristique et il n’y a pas grand chose d’autre à voir dans le quartier. Mais sa visite m’a vraiment fait de l’effet. Il y avait comme un côté mystique à l’intérieur. Une atmosphère religieuse particulière. Je l’ai trouvé beaucoup plus marquante que la cathédrale.
Collé à la Basilique, dans l’ancienne abbaye, il y a un petit musée sur l’histoire rémoise, de la Préhistoire à la Renaissance, que nous n’avons pas visité (entrée 5.5€).
Regalia
Évidemment, on ne quitte pas Reims sans avoir profité au moins une fois du spectacle Regalia. C’est gratuit et c’est extra. Une projection colorée et animée sur la façade de la cathédrale. Toutes les 15min vous en prendrez plein les yeux.
De quoi finir une belle journée en apothéose 🙂
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