Ce voyage au Mexique s’est déroulé d’une façon un peu particulière : je l’ai gagné en 2007 avec à un citron vert! 😀 Je ne plaisante pas 🙂 Il s’agissait d’un jeu concours organisé par Air France. Hop, 2 billets aller-retour Paris – Mexico pour la date de mon choix! Génial !! Le seul bémol, c’est que pour diverses raisons, il n’y avait plus beaucoup de congés disponibles et ce voyage s’est un peu improvisé à toute vitesse. Nous sommes partis juste après la fête des morts. Au programme : Mexico, Taxco, Acapulco. C’est parti on va voir ça, hop en route 😉
Comme on a parfois tendance à confondre les civilisations « précolombiennes » (avant l’arrivée de Christophe Colomb donc), voici un rapide résumé pour essayer de s’y retrouver un peu 😉 – Les Olmèques : civilisation la plus ancienne, 1200 à 500 avant JC, au Sud-Est du Mexique. Célèbres pour les grosses têtes sculptées en pierre. – Le site de Teotihuacan: de -200 à l’an 600. On ne sait pas exactement qui a réellement construit et vécu dans cette cité incroyable qui était à l’époque la plus grande du monde! – Les Toltèques : vers l’an 900 à 1200, autour de leur capitale Tula (près de Teotihuacan) – Les Aztèques : civilisation qui a migré pendant plusieurs générations depuis une région indéterminée au nord du Mexique, pour finalement s’implanter dans la région de Mexico au XIVe siècle. Les Aztèques se sont proclamés descendants des Toltèques pour affirmer leur supériorité dans la région. Leur capitale était Tenochtitlan (à ne pas confondre avec Teotihuacan). – Les Mayas : grande civilisation mais sans réel empire. Située plus au sud et en Amérique Centrale, de -1000 à l’arrivée des conquistadors et la chute du Yucatan. – Les Incas : Bien plus au sud, rien à voir avec le Mexique. Ils occupent un grand empire sur toute la cordillère des Andes à partir du XIIIe siècle.
Donc si tout le monde a bien suivi, à Mexico et au Mexique en général, on aura principalement des traces de la civilisation Aztèques, voilà 🙂
Pour se déplacer au Mexique, la solution la plus pratique reste le bus. C’est le moyen de transport privilégié. Il y a des grandes stations de bus dans chaque villes et de nombreuses compagnies se partagent les lignes. On aura principalement voyagé à bord des bus Estrella Blanca et Estrella de Oro. Les taxis méritent une petite explication. Il y a les mythiques taxis coccinelles : les vochos. La coccinelle a connu un succès populaire incroyable au Mexique et cette voiture rustique est rapidement devenu le véhicule des taxis dans le pays. Dans les années 90, elle devient l’outil des kidnappeurs dans les rues de Mexico. Les deux portes uniques permettaient de bloquer facilement les victimes à l’arrière. Elles ont été peu à peu remplacées par des véhicules plus modernes. Il y a même des primes versées aux chauffeurs de taxis pour s’en débarrasser. Le but étant aussi de passer à des véhicules moins polluants. Maintenant les taxis sont en grande majorité sûrs et sans risques (pensez tout de même à vérifier que la licence et la photo du taxi est bien affichée en entrant dans le véhicule). A Mexico en particulier, le métro est un moyen de transport très pratique.
Pourquoi avoir choisi de partir à Acapulco ? Bonne question! Peut-être qu’on avait vu un vieux film des années 70 avant de se décider, ou qu’on avait trop bu de Pulco citron, ou on se rappelait un reportage sur les fameux plongeurs d’Acapulco ? A vrai dire, je n’en sais rien! Et pourquoi pas après tout?! 🙂
Sur le papier en tout cas ça fait rêver. La baie d’Acapulco est magnifique. Il fait beau TOUT le temps, la température moyenne est de 28°C. Par la route, c’est la plage la plus proche de Mexico, à plus de 4h de route. C’est la station balnéaire la plus fréquentée du Mexique.
A l’époque des conquistadors, Acapulco était connue pour sa grande baie protégée et fut le point de départ de nombreuses expéditions maritimes en direction des richesses de l’Orient. Les galions chargés de trésors revenant de Manille et de Chine attisaient la soif des pirates. Déjà à l’époque l’ambiance pouvait être sanglante à Acapulco. Après avoir durement souffert des tremblements de terre au début du XXe siècle, Acapulco devient dans les années 30 le premier centre touristique du Mexique. La jetset du monde entier s’y donne rendez-vous dans les années 50. Dans les années 80 le tourisme de masse s’implante fermement. Dans les années 2000, la ville s’enfonce dans la violence mais survit en partie grâce à cet héritage touristique.
En 2013, Acapulco a été classée la 2e ville la plus dangereuse au monde. Des guerres de clans y font rage sur font de trafics de drogue. Des milliers de morts chaque année, et parfois des règlements de compte à l’arme automatique au milieu des rues. Acapulco n’est pas une zone de guerre, loin de là. Mais il faut être conscient de ce « danger ». La police et l’armée sont très présentes.
L’activité touristique survit. Les américains et les canadiens en ont fait une des destinations privilégiées pour des vacances mexicaines « cheap ». Près de la moitié des touristes à Acapulco sont des québecois venus fuir l’hiver.
Notre logement faisait partie de la catégorie « économique » : l’Hôtel Villas La Lupita(Antón de Alaminos 232, Fracc Magallanes) . Il avait l’avantage d’être très bien situé près de la plage et d’avoir sa petite piscine à taille humaine, sans être dans une usine à touristes. D’ailleurs les chambres étaient principalement occupées par des mexicains.
Il y a très probablement plus agréable comme hôtels à Acapulco en cherchant un peu, je suis d’accord avec vous 🙂
Il y a plusieurs grandes plages de sables fins dans la baie. La température de l’eau est juste parfaite. Nous avons trainés nos tongs sur la Playa el Morro. La Playa Tamarindos un peu plus loin est surement plus agréable car bordée par des palmiers.
Tout autour de nous, il y avait des mexicains en vacances, et c’était chouette. Je n’ai pas vu d’autres touristes ‘blanc-becs’ sur la plage. On n’a pas été harcelés pour louer le parasol. La petite bière à l’ombre était fraiche. L’atmosphère était très zen, un chouette souvenir 🙂
De quoi profiter du coucher de soleil en tout sérénité 🙂
Juste après le coucher du soleil, l’atmosphère change. La plage se vide. Des mexicains nous font comprendre qu’il ne faut pas rester ici. On verra d’ailleurs des quads de la police patrouiller dans la zone. Tant pis pour le fantasme des étoiles du Pacifique sur la plage à Acapulco 😉 La nuit, on ne traîne pas sur les plages.
Grosso modo Acapulco peut se résumer ainsi : il y a les plages, les grands hôtels qui donnent sur la grande Avenue, les petits hôtels, l’autre grande avenue, et ensuite vers les collines il ne faut pas y aller.
Et les fameux plongeurs d’Acapulco au fait ?
Et bien on ne les a pas vu !!! On se dirige tout d’abord à l’ouest de la ville, vers le coucher de soleil sur l’Océan Pacifique. Les plongeurs en fin de journée c’est mieux, avec le coucher de soleil, formidable nous dit-on! En passant par le centre ville historique et la Zocalo centrale, l’ambiance était vraiment glauque. On s’est fait aborder plusieurs fois par des mecs louches pour nous vendre de la drogue (et d’autres trucs mais on ne comprenait pas trop). On suit la petite rue de la Quebrada qui grimpe sur la colline. Bêtement, on pensait que les plongeurs, on pouvait les voir facilement. En fait il faut payer pour accéder aux plateformes aménagées qui permettent de les voir (50$MSN je crois). On avait les poches vides à ce moment là, bim, la loose! On a au moins eu droit au beau coucher de soleil, qui était gratuit lui 😀
La Quebrada, c’est une falaise de 45m de haut, donnant sur un canal de 7m de large et 4m de profondeur. Cette faille est apparu après des explosions à la dynamite dans les collines. Il y avait un but à ce dynamitage : ouvrir une brèche dans les collines à l’ouest de la ville, pour permettre à l’air marin de s’engouffrer dans la baie et rafraichir la population et réduire les maladies. C’est le projet « Abra de San Nicolas », commencé dès 1799, abandonné puis repris en 1879, et abandonné à nouveau. Dans les années 1930, les jeunes du coin s’approprient le site et ça devient le spot des plongeurs de falaises. Ils doivent se synchroniser avec le rythme des vagues pour plonger au bon moment et éviter de s’écraser contre les rochers. Ce saut de la mort fascine les spectateurs. Les suicidaires plongeurs escaladent la falaise depuis la mer jusqu’à un petit sanctuaire. Ils s’élancent ensuite depuis leur promontoire sous les applaudissements du public. Si vous passez à Acapulco, ne loupez pas ce spectacle! (pas comme nous haha)
La petite ville de Taxco se trouve à environ 160km au sud de Mexico. Elle est construite à flanc de montagne, à une altitude de 1600m. Cette ville est célèbre au Mexique grâce à ces mines d’argent. Les conquistadors d’Hernan Cortes y on découvert de nombreuses mines d’argent en 1528. Elle acquiert sa prospérité et sa renommée à cette époque.
Les gisements sont aujourd’hui épuisés mais la ville de Taxco a réussi à conserver une architecture coloniale typique. La ville est classée monument historique national.
Dès la sortie du bus Estrella Blanca, on sent que la découverte de la ville va faire du mal aux mollets! Tout est en pente, et c’est un véritable labyrinthe de ruelles pavées.
Un peu perdus à cause de la fatigue du trajet en bus de plus de 3h qui se tortillait dans la montagne, on décide de prendre un taxi coccinelle. D’ailleurs il n’y a que ça des taxis coccinelles ici. Ils sont assez petits pour se faufiler dans les ruelles. Le taxi nous dépose fièrement à peine 300m plus loin (haha la honte, on était vraiment des feignasses). Au passage on aura bien senti les pavés des rues! On logeait à l’Hôtel Emilia(Juan Ruiz de Alarcón 7). C’est un petit hôtel au style colonial espagnol, avec son patio intérieur. Pas de toute première fraicheur, mais économique et avec du charme. Si vous voulez réserver, c’est ici.
Il est situé en plein centre dans les vieux quartiers. La vue depuis le balcon est plutôt sympathique 🙂
Les balades en ville n’ont pas été trop aventureuses. En tout cas, je vous conseille de vous arrêter siroter un mezcal au Mezcalería Xoco. Et pour le restaurant, le Sotavento Restaurante Bar était très bien. Et bonus, le tout est dans la même rue que l’hôtel. Pratique quand on a l’estomac plein, un peu trop de téquila dans le sang, et qu’on n’a pas envie de marcher une heure jusqu’à sa chambre 😉
La rue Juan Ruiz de Alarcón est un peu l’axe principal du chemin touristique. Cependant, des touristes lors de notre passage, on n’en a pas vu un seul.
Taxco donne plus l’impression d’être une ville de campagne où les mexicains viennent jouer les touristes le weekend pour s’échapper un peu de la pollution de Mexico. Les gens viennent aussi (et surtout?) pour son célèbre marché artisanal de bijoux en argent. Il y a des boutiques de joailleries partout, et les bijoutiers sont réputés dans tout le pays.
Prendre des photos dans les marchés et dans les boutiques, c’est vraiment, mais alors vraiment pas mon truc. Mais croyez moi, des beaux bijoux en argent, il y en a! 😉
L’Église Santa Prisca de Taxco
C’est le monument principal de la ville. L’église date de 1758. Sa construction a été financée principalement par José de la Borda, qui avait fait fortune avec les mines d’argent. Le premier prêtre de l’église sera d’ailleurs son fils. Jusqu’en 1806, c’était le bâtiment le plus haut du Mexique. Cette église est surtout reconnaissable à cause des pierres roses utilisées pour sa construction.
Si vous vous sentez en jambes et que vous avez envie de gambader, il y une statue du Christ Roi qui vous tend les bras. Elle est tout en haut de la ville! Après plusieurs orages de suite, on a préféré ne pas y aller 🙂
Une autre jolie petite église à voir, c’est Templo de la Santa Veracruz.
Taxco était une ville étape dans notre trajet. Même s’il n’y a pas énormément de choses à voir, elle a laissé un beau souvenir, et c’est plutôt bon signe 🙂
On reprend un bus Estrella Blanca, direction Acapulco, yeepaa!
Le trajet sera une nouvelle fois bien long. A certains moments, le long de la route, on devait longer des champs de cannabis de trafiquants, car l’odeur était vraiment là! En traversant les différents villages sur la route, on en profite pour voler quelques instants de vie quotidienne en photo.
Teotihuacán, le temple du Soleil, on a tous vu au moins une fois la photo de ces pyramides. Sans doute la plus impressionnante des cités précolombiennes des Amériques. Ça mérite bien qu’on aille y faire un tour non ? 🙂
Le site de Teotihuacán est à environ 50km au nord-est de Mexico. Pour s’y rendre : voiture, taxi ou bus. On avait opté pour le bus, le moins cher et le plus authentique. Le plus long aussi (1h de trajet au moins) et pas forcément le plus sécuritaire. En tout cas ça s’est passé sans problème, en partant de Mexico depuis la station Terminal Central de Autobuses del Norte et en prenant un Autobuses Teotihuacán à la porte 8. L’entrée coûte environ 3€(gratuit le dimanche). Le site est très grand alors prévoyez de l’eau et aussi de quoi vous couvrir du soleil car il n’y a aucune zone d’ombre.
Rappel historique
Pour commencer, le site ne s’appelle pas vraiment Teotihuacán. On ignore son véritable nom. Le nom actuel est celui donné par les aztèques plusieurs siècles après l’abandon de la ville. Ce qui est encore plus dingue, c’est qu’on ne sait pas QUI a construit cette ville!
On sait simplement que la construction a commencé vers l’an -300. La grande pyramide du soleil a été achevée vers l’an 150. A son apogée, on estime que la cité abritait plus de 150.000 habitants. Il n’y avait aucune structure militaire ou de fortification. La ville était le principal centre économique de cette partie de l’Amérique centrale et contrôlait presque toute la production d’obsidienne (via les riches gisements des mines de Cerro Las Navajas à 60km). La cité exerçait son influence jusque sur la civilisation Maya!
Brusquement, la ville s’est effondré. On a retrouvé des traces de destructions et d’incendies datant ce déclin vers l’an 650. Attaque extérieure, révolte de la population à cause de la sécheresse et de la famine? Une nouvelle fois, on ne sait pas. Des siècles plus tard, quand les Aztèques s’installent dans la région, ils nomment les ruines Teotihuacán.
Beaucoup de questions sans réponses. Le site est tellement énorme que seulement 2% on été fouillés.
L’Allée des Morts(Miccaotli)
La cité s’organise autour de la grande avenue centrale, l’Allée des morts. Elle fait presque 4km de long sur 50m de large, dans un axe nord-sud. Elle permettait de faire le lien entre la ville au sud et tout au nord la Pyramide de la Lune. En arrière-plan, on voit le Cerro Gordo(2433m), un ancien volcan. La Pyramide du Soleil (la plus grande) est à mi-chemin sur la droite. Les aztèques lui aurait donné ce nom car ils auraient pensé que les petites pyramides qui bordent l’avenue étaient des tombes. On sait maintenant qu’il s’agissait de temples. Néanmoins, l’Allée des Morts peut garder son nom car on a retrouvé beaucoup de preuves de sacrifices humains qui étaient réalisés par les maîtres de la cité.
Maintenant l’Allée des morts ne résonnent plus des cris des suppliciés, mais de ceux des marchands ambulants « 10 pesos, 10 pesos » 🙂
La Pyramide du Soleil
Elle est construite au dessus d’une grotte volcanique. Plus on s’en rapproche, plus on se sent écrasé par la masse qu’elle représente. Elle mesure 63m de haut et avec une base carrée de 225m de côté. Il y avait à l’origine un temple au sommet qui a disparu.
C’est la 2e plus grande pyramide d’Amérique(la première est celle de Cholula, cachée sous l’apparence d’une colline naturelle coiffée d’une église). Les fouilles ont permis de démontrer que la pyramide du soleil a été construit en une seule lancée, et achevée vers l’an 150. Elle a été construite en premier. Sa façade est orientée dans l’axe du soleil au lever.
Après une belle volée de 248 marches (en plusieurs paliers), on arrive au sommet et on profite de la vue 🙂
Petite anecdote : alors qu’on était au sommet de la Pyramide du Soleil, à méditer sur le sens de la vie, plongés dans des pensées profondes et philosophiques à la limite du mystique, voilà qu’un grand papillon. Il virevolte longtemps autour de nous et il se pose à côté de moi hop comme ça. Il me regarde profondément pendant un instant, cherchant probablement à me révéler un secret de l’univers, puis repart. Cette anecdote peut paraitre sans intérêt, mais c’est assez curieux car 1) le temple à côté est celui de Quetzalpapálotl (un dieu moitié plumes et papillon) et 2) le papillon ici serait un Machaon noir (qui serait assez rare). Deux bonnes raisons de se dire que ce n’est pas une anecdote sans intéret 😉
La Pyramide de la Lune
Elle est plus petite est mesure « seulement »42m de haut. Depuis son sommet on a la plus belle vue sur le site.
La pyramide est plus petite, mais les sensations sont plus fortes. Les marches sont très étroites, hautes et la pente sacrément raide 🙂
La « citadelle«
C’est le sud du site, les restes des batiments administratifs de la ville. Les conquistadors ont crus à tort qu’il s’agissait d’anciennes fortifications et lui ont donné ce nom.
Il y a énormément de choses à voir, et comme le site est assez étendu, à un moment avec la chaleur, on fatigue. On est forcément passé à côté de plein de choses, mais comme j’ai eu ma rencontre mystique avec le Dieu-Papillon, tout va bien 😉
Sur certaines ruines on peut voir que la plupart des batiments étaient peints en rouge. D’ailleurs il y aura toujours quelqu’un pour s’empresser de vous faire une petite démonstration. Confection de colorant rouge à partir de la cochenille du cactus 🙂
Il y a aussi deux musées à visiter : le Musée de la Cultura teotihuacana (près de la Pyramide du Soleil), et le Musée de Murales teotihuacanos (derrière la Pyramide de la Lune).
Il existe aussi un spectacle nocturne avec des projections lumineuses sur les pyramides. C’est Experiencia nocturna de Teotihuacan, et il faut réserver les billets à l’avance. Plus d’infos ici
Bienvenido a Mexico! 🙂 La capitale du Mexique est perchée sur un plateau à 2240m d’altitude, entourée de sommets volcaniques. C’est une des zones urbaines les plus étendues au monde. Quand l’avion atterrit de nuit, c’est véritablement impressionnant de voir la mer des lumières des habitations s’étendant jusqu’à l’horizon! Mexico est régulièrement dans le top des villes les plus polluées au monde.
Mexico a été fondée par les aztèques sur une ilot du lac Texcoco. Après une longue migration, le peuple aztèque a vu à cet endroit le signe prédit : « un aigle sur un cactus dévorant un serpent ».
C’est la fondation de la capitale de leur futur empire : Tenochtitlan. Après l’arrivée des conquistadors espagnols, tous les bâtiments aztèques sont détruits et les pierres réutilisées. Le lac Texcoco est asséché (ce qui provoque d’ailleurs maintenant un affaissement de la ville à de nombreux endroits). La Mexico moderne est née sur les ruines de la capitale aztèque.
Pour l’hébergement, je vous conseille un petit bijou : Casa Comtesse(Av. Benjamín Franklin 197, Hipódromo, Cuauhtémoc). Ce chouette logement est à quelques minutes à pieds de la station de métro Patriotismo, dans un quartier calme et très agréable. La déco est superbe et design. Plus d’infos sur le site officiel.
La Place de la Constitution
C’est la place centrale de Mexico. Elle est aussi surnommée Zócalo (le socle) car un socle a trôné longtemps au milieu de la place en attendant une grande statue, mais par manque d’argent, le projet n’a jamais abouti et la place a gagné son surnom de place du socle 😉 Par rebond, Zócalo est devenu le surnom mexicain pour nommer la place d’un village. La Place de la Constitution mesure 230m sur 190m et un drapeau géant du Mexique y flotte toujours.
Autour de la place on trouve les grands monuments historiques de la capitale, comme la grande Cathédrale de Mexico et le Palais National. Pendant longtemps il y avait des espaces verts et un grand marché sur la place. Elle reçoit sont nom actuel en 1813, quand la Nouvelle Espagne adopta la Constitution Espagnole de 1812. L’année 1813 marque aussi la signature de l’Acte solennel de la Déclaration d’indépendance de l’Amérique septentrionale, c’est le premier document déclarant officiellement l’indépendance du Mexique face à l’Espagne (alors occupée alors par les troupes napoléoniennes).
La place est bâtie sur le centre historique de la capitale aztèque Tenochtitlan. Le temple principal, le Templo Mayor, a été rasé par les troupes de Cortès et il n’en restait plus aucune trace. Ce n’est que pendant des travaux pour installer un câble électrique souterrain en 1978 qu’on a retrouvé des pierres marquants sont emplacement.
Templo Mayor de Tenochtitlan
On nord-est de la place se trouve le site de fouilles à l’emplacement de l’ancien Templo Mayor de la capitale aztèque Tenochtitlan. L’enceinte du temple formait un carré de 500m de côté. Le temple était en fait une pyramide tronquée avec un double escalier et deux temples au sommet, à 60m de haut. Les chroniqueurs espagnols étaient émerveillés par ses dimensions. Il représentait le centre du monde pour les Aztèques. Un temple était dédié à Huitzilopochtli, le dieu tribal Aztèque qui a conduit le peuple pendant sa migration. L’autre temple était dédié à Tlaloc, le dieu de la pluie.
Des sacrifices humains y étaient régulièrement réalisés. En 2015, lors de travaux, on a retrouvé les restes du tzompantli. C’était une grande structure en bois où étaient suspendus les dizaines de milliers de crânes des suppliciés… Plus d’infos sur le site officiel.
Cathédrale métropolitaine de Mexico
La cathédrale de Mexico (Catedral Metropolitana de la Ciudad de México) est la plus grande cathédrale d’Amérique Latine (110m de long sur 46m de large). Les conquistadors avaient très vite construit une église à cet emplacement, mais rapidement elle devient trop petite. La décision est prise de bâtir une grande cathédrale à sa place, pour imposer la chrétienté dans ses terres impies. En 1571, les travaux débutent. Elle ne sera officiellement achevée qu’en 1813. Elle domine la ville avec deux tours qui font 64m de haut. Son imposante façade baroque est le symbole du centre ville de Mexico.
Au fond de la cathédrale se trouve l’imposant Altar de los Reyes (autel des Rois). Il était destiné pour l’usage des souverains espagnols, mais aucun n’est jamais venu …
La cathédrale a été en partie détruite par un incendie en 1967. En raison du sol argileux (pour rappel, le centre de Mexico était à l’origine un lac), elle s’affaisse lentement mais surement. Pour éviter qu’elle ne finisse comme la Tour de Pise ou qu’elle ne s’écroule complètement, il y a des travaux en permanence.
Collée à la cathédrale, il y a l’église Sagrario Metropolitano, destinée à recueillir les archives, les objets de culte et les trésors de l’archevêché.
Le Palais National
Comme beaucoup de bâtiments de Mexico, les pierres utilisées pour la construction de Palais National (Palacio Nacional) ont été arrachées aux temples aztèques de la capitale vaincue. Ici se trouvait à l’origine le palais du roi Moctezuma II. Hernan Cortés s’approprie le palais et le transforme en palais-forteresse. Plus tard en 1692, le palais est en partie détruit et construit dans sa forme actuelle avec son immense façade de 200m de long.
Il devient le siège officiel des dirigeants du pays, puis le siège du pouvoir exécutif fédéral (la résidence présidentielle, « Los Pinos », est située dans le parc de Chapultepec). Au dessus de la porte centrale, est pendue la Cloche de la Liberté. En 1810, elle a servit a rassembler les premiers combattants pour l’indépendance du Mexique. On peut visiter librement son patio, son jardin et une partie du palais. Pensez à prendre votre passeport avec vous, il peut être demandé à l’entrée.
On en profite aussi pour découvrir les grandes fresques de Diego Riveira peintes de 1929 à 1935.
Même si la grande majorité de la population mexicaine est chrétienne, les traditions aztèques persistent et on peut voir de temps en temps ce genre de cérémonies dans les rues.
Très honnêtement les abords de la place ne sont pas spécialement glamours 🙂
Il faut prendre la rue Calle Francisco Madero vers l’Ouest pour voir des jolis batiments de style coloniaux (comme la Casa de los Azulejos).
Palacio de Correos (Palacio Postal)
Un très beau bâtiment à visiter justement, c’est le Palacio de Correos. Il a été construit en 1907. Il est aussi appelé Palais Postal car c’est maintenant le siège de la Poste Centrale de Mexico. Envoyer une carte postale à votre mamie sera le bon prétexte pour le découvrir 😉 L’intérieur est superbe : marbre au sol, escalier monumental, bronze doré et grande verrière.
Fortement endommagé par le grand tremblement de terre de Mexico en 1985, il a été rénové en 1990.
Torre Latinoamericana
La Torre Latinoamericana, on la voit de loin dans Mexico. Ce grand building a été construit en 1956. Il mesure 183m de haut. Jusqu’en 1986, c’était le bâtiment le plus haut du Mexique.
C’est un grand parc urbain à l’ouest de Mexico. Il est situé sur une petite colline, qui aurait été le premier lieu de halte lors de la migration légendaire des Aztèques depuis Aztlan.
En plus de 500 hectares de verdure, on y trouve de nombreux sites à découvrir : le château de Chapultepec, le Musée National d’Anthropologie, le Musée d’arts modernes, le Musée Tamayo et le monument Los Niños Héroes. On accède au parc depuis la station de métro Chapultepec.
Altar A la Patria
Ce monument date de 1952. Entourée de 6 colonne, il y la patrie. Elle tient la dépouille d’un cadet tandis qu’un autre se dresse fièrement. Il est dédié « Aux défenseurs de la patrie 1846-1847 ». Ce monument commémore la bataille de Chaputelpec en 1847. Tout commence par l’annexion du Texas par les USA en 1845. Dans la foulée une guerre américano-mexicaine est lancée et en 1847, les troupes américaines sont aux portes de Mexico, à Chaputelpec. Les troupes mexicaines sonnent la retraite, mais le général Felipe Santiago Xicoténcatl et six jeunes cadets de l’académie miliaire refusent de se rendre. Ils défendront seuls et jusqu’à la morte cette position stratégique. Un des cadets s’enroulera même dans le drapeau mexicain pour éviter qu’il ne tombe aux mains de l’ennemi.
Ce sont les Niños Héroes et ils sont une figure importante du nationalisme mexicain. Le 13 septembre au Mexique est un jour férié en leur honneur.
Le Château de Chaputelpec
Au sommet de la colline qui domine le parc, se trouve le Château de Chaputelpec. En 1785 les travaux commencent pour construire le palais du vice-roi du Mexique. Après l’indépendance mexicaine, le château est transformé et abrite l’Académie Militaire. Il deviendra plus tard un observatoire astronomique, puis la résidence des présidents mexicains. Depuis 1939 il abrite le Musée d’Histoire Nationale.
Plus d’infos pour préparer la visite sur le site officiel.
Le Musée National d’Anthropologie de Mexico
Ouvert en 1964, c’est le plus grand musée mexicain avec plus de 2 millions de visiteurs chaque année. Il y a 22 salles d’exposition permanente, réparties sur plus de 44.000m². Le tout est organisé autour d’un grand patio, dans lequel se trouve une énorme colonne-fontaine supportant une sorte de parasol en béton.
Dans ce musée très riche, on trouve les pièces les plus importantes des civilisation civilisations précolombiennes : Olmèque, Maya, Nahua, Toltèque et bien sûr Aztèque.
La Pierre du Soleil reste la pièce la plus emblématique du musée. Elle a été découverte par hasard en 1790 lors des opération de pavage de la place centrale de Mexico. C’est un gros monolithe de 3.6m de diamètre sur 1.2m d’épaisseur, et il pèse 24 tonnes. On sait qu’elle a été sculptée pour commémorer la fête du feu nouveau de 1479, sous le règne d’Axayacatl. Cette fête avait lieu à chaque début de cycle calendaire aztèque, tous les 52 ans. Ce cycle correspond à l’apparition au zénith de la constellation des Pléiades.
Sur 8 cercles concentriques organisés autour de la figure du dieu Tonatiuh (le dieu du soleil) , il y a les symboles permettant de diviser cette période de 52 ans. C’est pourquoi on surnomme aussi cette pierre célèbre, le calendrier Aztèque.
Quelques photos supplémentaires prises au gré des rues à Mexico.
Le Musée Frida Kahlo
Le Musée Frida Kahlo se trouve au sud de Mexico, à Coyoacán (Londres 247, Del Carmen). On y accède par la station de métro Coyoacán. Ce musée est aussi nommé la Casa Azul(la maison bleue). C’est la maison natale de Frida Kahlo.
Pour ceux qui ne la connaissent pas, voici un résumé de sa vie (et oui elle a des gros sourcils)
Elle est né en 1907. A 6 ans elle est atteinte de poliomyélite, sa jambe droite s’atrophie et elle ne grandira plus. C’est une excellente élève dans l’école la plus cotée de Mexico. A 18 ans, son bus percute un tramway. Il y a de nombreux morts. Elle en réchappe miraculeusement mais elle a l’abdomen transpercé par une barre en métal, des fractures partout, et la colonne vertébrale fissurée. Elle devra subir de nombreuses opérations chirurgicales. Pendant de longs mois elle reste allongée sur son lit. C’est à ce moment que ses parents lui installent un support pour peindre et tromper l’ennui. Sa carrière artistique commence à ce moment là. Elle réalise alors de nombreux autoportraits. Elle devra ensuite porter un corset en métal pour soulager sa colonne vertébrale. Elle décide de s’émanciper, elle veut une vie de liberté et de plaisir, loin de la situation de la femme mexicaine coincée dans une société machiste. Elle rencontre à 21 ans le célèbre peintre Diego Rivera (célèbre pour ses fresques murales) qui a 42 ans. Il est impressionné par le talent de Frida.
Ils se marient un an plus tard, en 1929. Ils se trompent mutuellement à de nombreuses reprises durant leur vie conjugale (Diego couchera même avec sa sœur). Pendant quelques années, elle suit son mari aux USA où il doit peindre. Elle y subira plusieurs fausses couches et sera dégoutée par la société américaine. Elle est une fervente nationaliste mexicaine et militante communiste. En 1937, le couple héberge le révolutionnaire russe Trostky alors poussé à l’exil par Staline. Frida et Trostky ont alors une relation passionnée. (Trostky meurt assassiné à Mexico en 1940, Rivera sera d’ailleurs un temps soupçonné). En 1938 elle se lie d’amitié avec le grand poète français André Breton de passage à Mexico et qui dira d’elle « son art est un ruban autour d’une bombe ». Elle déchante lors d’une invitation pour une exposition à Paris en 1939 où elle est écœuré par le côté prétentieux des artistes parisiens et « cette bande de fils de putes lunatiques que sont les surréalistes ». Elle divorce puis se remarie avec Diego Rivera. Sa santé se met à se détériorer sérieusement : nouvelles opérations de la colonne vertébrale, jambe amputée, dépression et pour finir, une pneumonie qui lui sera fatale.
Elle meurt en 1950 au terme d’une vie intense et qui a marqué le paysage artistique et politique mexicain. Elle a refusé d’être enterré couchée car c’est dans cette position qu’elle a le plus souffert dans la vie. Elle est incinérée et ses cendres sont dans une urne en forme de visage, dans la Casa Azul, près de son lit.