Après une bonne journée de marche et de découvertes à travers la ville, évidemment qu’on a envie de remettre ça! Alors hop en route pour Bruxelles, la suite!
Il est dimanche matin, on passe rapidement par la Foire du Midi, il n’y a pas beaucoup de monde encore, on flâne un peu au milieu des manèges et des attractions, mais on préfère trouver un lieu un peu plus calme.
On prend les rues un peu au hasard vers le quartier des Marolles, le but est de s’éloigner des touristes, de simplement être dans la ville, et d’atterrir à la Place du jeu de balle. Car le matin, ici, c’est le Marché aux Puces!
C’est la bonne ambiance, on y trouve de tout et n’importe quoi, et à vrai dire, surtout du n’importe quoi 😉 mais l’ambiance est cool, c’est convivial, c’est cosmopolite, c’est l’esprit vide grenier et fripes, tout étalé par terre sur des tapis, et il y a plein de petits troquets autour de la place où vous pouvez vous poser pour siroter votre café au soleil
Et c’est comme ça depuis 1873, d’ailleurs certains articles sont surement de cette époque et doivent être achetés chaque matin pour être vendus les jours suivants et ainsi de suite! Si vous avez de la chance vous tomberez peut être sur la maquette du bateau de la Licorne, car c’est ici que Tintin l’a acheté 😉 et le 20 juillet ici il y a le Bal National, et le lendemain, jour de fête national, c’est le Resto National.
Les Amis du vieux marché ont même fait un site 🙂 C’est ici
Ensuite on prend le temps de déambuler au hasard des rues, découvrir toutes les petites boutiques farfelues qu’on peut croiser et continuer la chasse aux fresques de Parcours BD.
Une petite pause en terrasse s’impose, mais loin des touristes et de la foule, ça tombe bien, et comme il fait beau, on tente Le Soleil (Rue du Marché au Charbon 86), un bar à l’ancienne, avec les habitués du quartier, et les personnes de passage comme nous .. mais pas trop vite de passage, on prend le temps de savourer nos bières et un peu de fromage.
Je pense que c’est plutôt un bar pour se poser, boire et grignoter que pour réellement manger. En tout cas la déco tout en boiserie est sympa, les prix pas cher, le fromage Chimay bon, et le service était cool. On recommande.
C’est reparti! Nos pas nous mènent de l’autre côté du Boulevard Anspasch et nous passons à côté de l’église Notre-Dame aux Riches-Claires (1665)
Un peu plus loin, un autre bâtiment nous appelle, c’est les Halles de Saint-Géry. Elles datent de 1881, et cet ancien marché couvert est maintenant un lieu de vie connecté à son époque. On regrette un peu de ne pas être venu plus tôt, ce jour là c’était un marché de créateurs et d’expo photos. Vérifiez ce qu’il y a à la programmation quand vous passez car ce lieu abrite des manifestations vraiment variées : rencontres, expositions, concerts, performances, débats, marchés, conférences, … C’est ouvert tous les jours, de 10h à minuit, et c’est gratuit. Un endroit à découvrir!
Plus d’infos sur le site officiel.
On continue vers le nord et on arrive à la Place Sainte Catherine, dominée par la grande Église Sainte Catherine. Elle est assez récente, construite entre 1854 et 1874, c’est d’ailleurs le seul édifice religieux construit dans le pentagone (le vieux centre historique) de Bruxelles depuis le XIXe siècle. Elle tombe peu à peu en ruine et en 1950 elle a faillit être rasée pour mettre un parking à la place! Mais depuis elle s’est refait une beauté, même s’il reste toujours des rénovations à faire. L’intérieur est vaste et très sobre.
Et cette église cache une surprise, elle a sa propre bière! la Ste Kat’ qui est je cite « Une bière d’église rafraichissante au cœur de la ville ». Produite en collaboration avec Brussels Beer Project qui est une brasserie cool jeune et dynamique pas très loin de là, le but étant de créer un lien avec les alcooliques bonnes gens du quartier et le profit des ventes sert à la rénovation de l’église! A la votre, amen! 🙂
Plus d’infos sur l’église et la Ste Kat’ sur le site officiel 🙂
Plus d’infos sur Brussels Beer Project
Et d’ailleurs vous avez de bonnes chances de pouvoir y gouter si vous vous installez à un des nombreux restaurants et terrasses de la place du Marché aux poissons, perpendiculaire à l’église. Cette place était en fait un ancien port au centre de Bruxelles où les péniches venaient débarquer leurs cargaisons de poissons, mais il a été comblé en 1882. Même s’il n’y a plus de marché aux poissons, ça reste l’endroit à Bruxelles avec le plus de restaurants de poissons et de fruits de mer. Cette place a vraiment quelque chose d’atypique. (désolé pas de photos, j’étais fatigué sur ce coup là)
Faites une halte par la Rue du Marais si vous aimez l’architecture et que vous voulez voir ce qu’on peut réaliser de pire, enfin selon mes goûts, l’architecture brute, aaaaah. Le siège de BNP … ça fait rêver!
Heureusement pour s’en remettre, on prend la première à droite, rue de sables, et on va faire une petite pause détente au Centre belge de la Bande dessinée. Comme on le devine, c’est un musée sur la BD. Le lieu n’est pas trop bondé, le bâtiment est un chef d’œuvre d’art nouveau, il y a plein de choses à voir partout, plein de choses à lire, on y est bien. Ça fait une belle pause et c’est ouvert tous les jours de 10h à 18h et possibilité de combiner le ticket d’entrée (10 Eur) avec un autre musée de Bruxelles. Alors viendez les gens! 🙂
Plus d’infos ici.
En sortant du musée, pensez à grimper les marches au bout de la rue, en haut Gaston Lagaffe vous attend, ainsi qu’un container sur le rond point, je ne vous en dit pas plus, surprise! mais vous y ferez surement une photo!
On finit par arriver au boulevard du jardin botanique. Ça tombe bien, on va justement y aller un peu plus tard, mais avant, jetez un œil et admirez l’impressionnante perspective qui mène jusqu’à la Basilique Nationale du Sacré-Cœur à 4km d’ici, en haut de la colline de Koekelberg!
A l’origine cette colline était convoitée pour y construire un Panthéon, mais la bourgeoise catholique qui détenait le pouvoir à l’époque fait pression et obtient le terrain du roi Léopold II en 1902 et projette d’y construire un Sacré-Coeur comme celui de Paris qui venait tout juste d’être construit … mais évidemment, en Belgique il sera bien plus grand! Le projet initial prévoyé une grande cathédrale gothique avec 7 tours et la plus grande qui aurait atteint 146 mètres! Mais alors que les travaux de fondation sont à peine finis, la Première Guerre mondiale commence. Dans les années 20, on a beaucoup moins d’argent à dépenser pour l’édifice et on revoit les ambitions à la baisse. On choisit un nouvel architecte, Albert van Huffel et on part sur une construction en béton armé et en brique, plus rapide et moins cher. Et les travaux vont durer, durer .. et ne s’achèvent officiellement qu’en 1965! Avec 164m de longueur, 107m de largeur et 93m de haut, la Basilique du Sacré-cœur peut accueillir 20.000 personnes. C’est la 5e plus grande église du monde!
Il y a même un ascendeur panoramique pour profiter de la vue au sommet!
Plus d’infos ici.
Mais trop grand, trop loin, pas le temps … et en parlant de perspective impressionnante, si on tourne la tête de l’autre côté, au bout de la Rue Royale, on a l’Église Royale Sainte-Marie. C’est pas mal aussi!
Allez c’est plus proche, hop en route! 🙂
Construite de 1845 à 1888, de forme octogonale et de style romano-byzantin, l’intérieur est plutôt sobre mais la coupole reste impressionnante malgré des dimensions plus mesurées que sa grande sœur sur la colline. Elle mesure 38m de haut et la coupole est en bronze sur un squelette de métal, ce qui était une première à l’époque.
Allez on revient en arrière et on fait un tour au Jardin Botanique de Bruxelles. Gratuit et ouvert tous les jours de 10h à 18h. En fait c’était un véritable jardin botanique à ses début quand il fut créé en 1826. Mais en 1958 quand la gare du Nord de Bruxelles fut construite pour l’Exposition Universelle de Bruxelles, la moitié du jardin a été absorbée par les travaux et le reste a été aménagé en parc.
Il y a surement beaucoup moins de statues qu’avant, beaucoup moins d’espèces végétales à observer, mais ça reste un parc très agréable et petite bouffée de verdure au milieu de cette ville. Et c’est aussi un lieu vivant, il y a régulèrement des spectacles de théâtre, de la chanson, de la danse, du cinéma et des expositions temporaires, ainsi que le festival « Les Nuits du Botanique » en septembre (plus d’infos ici).
Après ce petit repos « champêtre » on repart le long de la Rue Royale, c’est royal! On s’arrête un petit moment devant la Colonne du Congrès (47m de haut!).
Cette colonne a été construite entre 1850 et 1859 pour célébrer le premier congrès du parlement Belge en aout 1830 lorsque la constitution fut écrite et au sommet on trouve la statue de Léopold Ier, premier roi des belges. Au pied de la colonne en 1920, la flamme du soldat inconnu a été installée en hommage aux soldats morts à la Première Guerre Mondiale. (Il y a un petit escalier à l’intérieur qui permet d’atteindre le sommet, mais la colonne ne se visite plus).
Allez, on continue le long de la Rue Royale, et on arrive en vue du grand Parc de Bruxelles. Ça tombe bien, on a mal aux pieds, ça va être l’occasion de se reposer tranquillement à l’ombre sous un arbre.
Alors ce parc, c’est 11 hectares aménagés en 1775 et comme souvent à Bruxelles, malgré les apparences, il a une lourde histoire. Pendant des centaines d’années, juste à côté, il y avait le Palais de Coudenberg, un immense palais où vivaient tous ceux qui ont régné sur le Duché de Brabant, c’est à dire la Belgique, les Pays-Bas et les régions autour. Bref, c’était énorme et en 1731, il y a eu un accident, et tout a brulé! Le palais tombé en ruine, il restait encore le grand parc du palais, qui reste à l’abandon. Puis on décide de tout reconstruire, on façonne le parc, on aplanit le terrain, on abat 1218 arbres pour tracer des grandes allées, et on installe des fontaines et des superbes statues un peu partout. C’est magnifique. Et la Révolution Française arrive … et toutes les statues sont détruites! Pendant la guerre d’indépendance, l’armée hollandaise l’utilisera comme camp. Maintenant tout est calme, et il a été à nouveau réaménagé en 2001.
Bon en fait c’était pas aussi calme que ça car tout le monde a eu la même bonne idée que nous, et il y avait un festival électro au kiosque royal, l’Electronic Garden 🙂 D’ailleurs plus d’infos ici : http://www.electronicgarden.be/
Bon on est bien reposé, hop on bouge! Comme je parlais justement de la destruction du Palais du Coudenberg, en 1731 si vous avez bien suivi, et bien sur une partie de ces ruines, à la place, il y a la Place Royale. Et au centre de cette place, une imposante statue.
Mais au début ce n’était pas cette statue, il y en avait une autre, la statue du gouverneur des Pays-Bas, Charles-Alexandre de Lorraine. Mais à la Révolution Française, bim, par terre! Plus tard, elle est restaurée et remise à sa place. Mais les français passent encore avec Napoléon, bim, par terre! et cette fois pour être certain de ne plus la voir, la statue en bronze est fondue pour faire des petites pièces de monnaie! A la place, les français plantent un Arbre de la liberté, qui sera lui aussi abattu dès la chute de Napoléon. Et pendant plusieurs dizaines d’années, on se demande ce qu’on pourrait mettre au milieu de cette grande place, et ce qui pourrait être un symbole de patriotisme, de courage et de liberté pour les belges ? Et en 1843, bingo! ce sera Godefroy de Bouillon!
Je vous résume son histoire juste après, car cette statue aussi a eu des problèmes! Avec 5 mètres de haut (sans l’étendard et sans le socle) et 12 tonnes de bronze, il n’y avait pas de possibilité pour le sculpteur Eugène Simonis pour réaliser ce projet en Belgique. Ce sera réalisé par un fondeur parisien. Mais il fait faillite! Un autre fondeur parisien prend le relais … mais la révolution française de 1848 arrive et la statue à peine réalisée a faillit être détruite par les révolutionnaires car trop « royale » à leurs yeux! Et finalement après bien des péripéties, le 15 aout 1848, il y a enfin une statue au milieu de la Place Royale, et c’est Godefroy de Bouillon qui s’y colle. On lui souhaite d’y rester encore longtemps ! 🙂
Bon et Godefroy de Bouillon, au fait, c’est qui ? Alors le petit Godefroy il est né en 1058, c’est le fils de la Sainte Ide de Boulogne, une descendante de Charlemagne et son père fait partie d’une dynastie de Ducs. Il grandit chevalier, et se range du côté d’Henri IV contre le pape Grégoire VII et il rentre dans Rome les armes à la main. Suite à ces évènements Henri IV règne sur le Saint Empire Germanique et en 1087 il récompense Godefroy en le faisant duc d’une grande région qui englobe une partie des Pays-Bas de la Belgique et du nord de la France. Les affaires vont bien. Sauf que Godefroy est tombé malade, et comme il est quand même croyant, il fait le voeu d’aller aider les chrétiens d’orient s’il se rétablit. C’est le cas, et dans le même temps le nouveau pape Urbain II lance la Première Croisade et ni une ni deux, Godefroy lève la main, hypothèque une grande partie de ses biens et se lance dans l’aventure. On est en 1096, il a 38 ans, on ne l’arrête pas! Il traverse toute l’Europe, réunit d’autres armées avec lui, arrive à Constantinople où l’empereur byzantin Alexis Ier lui demande de combattre les Turcs avant d’aller plus loin sinon, il ne passe pas le détroit, un point c’est tout. Pas le choix, il le fait, et capture ce qui doit être capturé, combat ce qui doit être combattu. Il poursuit sa marche vers Jérusalem et après bien des combats, la Ville Sainte est prise par les croisés en 1099. Comme c’est le plus fort et qu’il dirige tout le monde, on lui propose la couronne de roi de Jérusalem, mais il ne veut pas, c’est Jésus-Christ le roi de la ville après tout. Godefroy meurt en 1100, de maladie ou d’empoisonnement et c’est finalement son frère Baudoin qui sera le premier roi de Jérusalem. Voilà, Godefroy de Bouillon c’était lui, il mérite bien une statue hein.
Ouf, fin de cette longue parenthèse historique et revenons à Bruxelles, et partons de la Place Royale et prenons la rue qui descend, c’est plus facile 🙂
On admire en premier le MIM, le Musée des Instruments de Musique, c’est le plus grand musée de ce genre au monde. Il est fondé en 1877 et il contient plus de 8.000 instruments. Entrée 10 Eur. Et en plus il est installé dans le superbe immeuble Old England symbole de l’art nouveau à Bruxelles. « vous allez voir ce que vous allez entendre« .
Plus d’infos ici.
Quelques mètres plus bas c’est l’ancienne Pharmacie Delacre. Une belle histoire, Charles Delacre, pharmacien de profession, installé dans la boutique devant laquelle vous êtes, décide en 1870 à 50 ans de prescrire du chocolat comme fortifiant et remède. Et très rapidement c’est le succès. Il ouvre une chocolaterie à une autre adresse et là aussi le succès dépasse toutes ses espérances! En 1879 il est officiellement « fournisseur de la cour », titre royal! Il continue son expansion, et en 1891 il lance les fameux biscuits, s’agrandit, et en 1898 Paul Saintenoy réalise cette superbe façade en néo-gothique néo-renaissance. Maintenant la marque Delacre est présente partout dans le monde (et aux dernières nouvelles, elle fait partie du groupe Ferrero).
Plus d’infos sur Delacre ici.
Maintenant vous y trouverez la Pharmacie Anglaise, un bar à cocktails thématique qui visiblement vaut le coup, mais pas testé.
Plus d’infos ici.
Et après être passé à côté de la sculpture moderne de l’oreille qui tourne, vous arrivez au Mont des Arts. Un beau panorama et une transition verte entre le haut et le bas de la ville. Cette place est aménagée une première fois en jardin pour l’Exposition Universelle de 1910 pour masquer un terrain laissé à l’abandon. Dans les années 50 ils remodelé pour ressembler à ce que nous voyons aujourd’hui et en 2001 il y a eu de grandes travaux de rénovation.
Tout autour vous trouverez la Bibliothèque royale de Belgique, le Palais des Congrès, la Chapelle de Nassau et le Carillon du Mont des Arts avec ses figurines qui sortent sur la façade pour indiquer l’heure, et surveillez sur le toit, la statue en bronze du Jacquemart qui sonne les heures 🙂
Et justement il est l’heure de rentrer en France,
et c’est sûr on reviendra pour une autre visite 🙂