La Vallée de la Loue : trésor naturel du Jura

La vallée de la Loue, nichée au cœur de la Franche-Comté, est un véritable joyau naturel et culturel comme le Jura sait nous en offrir. Entre ses falaises impressionnantes, sa rivière aux eaux cristallines et ses villages pleins de charme, cette vallée est une destination incontournable pour les amateurs de paysages préservés et d’histoire riche. Hop en route! 🙂

Remontons le cours de cette belle rivière de la Loue en prenant comme point de départ le pont qui l’enjambe, près des anciennes Forges de Chatillon (en activité du 1676 à 1876) à une trentaine de minutes de route depuis Besançon.

À cet endroit, une petite retenue d’eau pour la centrale hydroélectrique de Chatillon donne à la rivière un aspect lisse comme un miroir. En pleine nature, c’est un point de départ idéal pour remonter jusqu’à sa source 🙂

Le Belvédère Moulin Sapin

Quelques minutes plus tard, quand la départementale D135 prend un peu de hauteur dans la forêt, sur la droite, vous verrez un petit espace pour vous garez. Arrêtez-vous et profitez du spectacle 🙂 C’est le belvédère Moulin Sapin. D’ici on domine une très jolie partie de la vallée du Lison, une autre belle rivière du Jura.

Pour retrouver la Loue, il suffit de traverser la route, et marcher quelques minutes dans le bois avant d’arriver au belvédère de la Piquette. D’ici, vous avez cette très belle vue sur un méandre de la Loue entre falaises et forêts de feuillus et résineux 🙂

Le site de la Piquette est réputée comme étant un des plus beaux parcours de pêche à la mouche d’Europe! Avec un si beau décor, on imagine que les truites doivent être particulièrement délicieuses 😉

Après avoir dépassé le village de Lizine, on suit la route en direction de Cléron. Ce village marque symboliquement l’entrée dans la Haute-Loue. Vous y trouverez un beau château médiéval au bord de la rivière. Toujours habité, il est parfois ouvert à la visite lors des journées du patrimoine par exemple. Il y a aussi un petit musée du tacot retraçant l’histoire des premières locomotives (les tacots) qui ont permis de désenclaver la Franche-Comté à partir de 1900. Plus d’infos ici. Vous pourrez aussi gouter et acheter la spécialité locale, le fromage Edel de Cléron (qui se rapproche du Mont-d’Or).

Le village de Scey-Maisières

La village suivant, c’est Scey-Maisières, dominé par la tour en ruine du château Saint-Denis (détruit par Louis XIV). Si la lumière est belle et s’il n’y a pas de vent, vous trouverez un très beau spot photo juste à la sortie du village, c’est le miroir de Scey. Il offre une magnifique réflexion d’un vieux moulin et du château sur le plan d’eau créé par le barrage des anciennes forges. Le célèbre peintre Gustave Courbet (natif de la région) en a d’ailleurs fait un tableau.

Trois kilomètres plus loin, sur la gauche de la route, vous pouvez visiter la jolie chapelle Notre-Dame-du-Chêne. Elle a été inaugurée en 1869 pour célébrer une apparition miraculeuse. 63 ans plus tôt, Cécile Mille, une jeune fille de 13 ans a vu une dame blanche près d’un chêne monter au ciel. Quelques semaines plus tard des rayons, en allant à la messe, la famille passe à côté du vieux chêne et tout le monde voit de la lumière sortir de l’arbre. En creusant son tronc on a découvre une statuette de la Vierge.

Pour abriter la statuette on décidera de construire cette jolie chapelle. C’est toujours un important lieu de pèlerinage dans la région. En contrebas de la chapelle, une statue en bronze maque l’emplacement de l’ancien vieux chêne sacré.

Le Puits de la Brême

Quelques centaines de mètres plus loin, on quitte momentanément la Loue. Au croisement, prenez sur la gauche la route D67 direction Besançon et garez vous sur le parking à votre droite dans le long virage. Un petit sentier descend près du pont pour vous amener dans le lit de la Brême, une jolie petite rivière 🙂

En traversant la rivière, à quelques dizaines de mètres, vous allez découvrir l’étonnant Puits de la Brême ! 🙂

Il ne s’agit pas de la source de la Brême, mais d’un gouffre avec une étrange particularité. Il peut fonctionner en perte, c’est à dire « aspirer » la rivière, ou en résurgence, et alimenter la rivière. C’est ce qu’on appelle un inversac. Suivant le niveau de l’eau et la météo, vous pourrez voir une eau couleur émeraude ou turquoise, en partie à cause de l’argile fossilisé qui compose le gouffre.

Ce coin est un véritable petit havre de paix dans un site naturel magnifique. C’est aussi un lieu chargé de légendes. Une légende parle d’un lieu habité par les mauvais esprits qu’une petite statue de la vierge est sensé calmer. Enfin ça, c’est si on pense à s’agenouiller devant elle, sinon, gare à vous! Une autre légende parle d’un chevalier prisonnier la bouche ouverte au fond du gouffre dans un palais de cristal. Il aurait osé bailler lors de sa nuit de noce avec sa femme qui n’était autre qu’une fée. Pour le punir, elle le retient depuis. Vous préférez quelle version? 🙂

Ornans, la « Petite Venise Comtoise »

Juste après, on arrive à Ornans. Ce charmant village bordant la Loue est célèbre pour ses maisons sur pilotis et son ambiance bucolique qui lui valent le surnom de la petite Venise comtoise. Le musée Courbet y présente une collection exceptionnelle de peintures et d’évocations de l’artiste. Malheureusement par manque de temps je n’ai pas pu m’y arrêter pour admirer ses œuvres, snif … Plus d’infos sur le site officiel.

Le village de Lods

Une quinzaine de kilomètres plus loin en remontant la Loue, on arrive au petit village pittoresque de Lods (se prononce « lo »). Il est classé parmi les plus beaux villages de France.

L’histoire du village est principalement liée aux vignes et aux forges. Le village abrite d’ailleurs un petit musée de la Vigne et du Vin.

À partir de Lods la vallée de la Loue devient de plus en plus encaissée.

La Cascade de Syratus

Juste à la sortie du village de Lods, dans un virage, se trouve la grande cascade de Syratus. L’eau se jette dans le vide depuis la falaise de la Beaume avant de rejoindre la Loue. Avec un dénivelé total de 230m c’est la plus grande cascade du département, même si en réalité, elle se divise en trois parties. La partie haute, c’est une chute de 50m!

Ensuite l’eau suit une dérivation qui a été installée lors de la construction de la route (inaugurée en 1845), pour éviter que l’eau ne tombe directement dessus. La partie médiane, c’est celle qu’on peut atteindre depuis la route. C’est tout de même un nouveau saut vertical de 32m!

Ensuite l’eau passe sous la route et dévale la pente sur une centaine de mètres avant de rejoindre la Loue. Au passage, des belles cascades de tuf sont visibles sur la partie basse. Prenez le temps de vous arrêter pour découvrir cette cascade à peine visible en voiture 🙂

Les Gorges de Nouailles

On pénètre à présent dans les impressionnantes Gorges de Nouailles. C’est un canyon qui atteint 350m de profondeur. Le long de la route, le Belvédère de la Loue vous permettra d’avoir ce magnifique point de vue.

On a presque l’impression d’être dans un autre pays devant ce paysage 🙂

Si vous avez envie de vous dégourdir les jambes, le sentier de grande randonnée GR 595 sillonne les gorges.

Pour avoir une belle vue d’ensemble, il faut prendre de la hauteur. Dans ce cas, le meilleur endroit, c’est le petit village isolé de Renédale. Ce petit détour vous donnera accès à des belvédères incroyables après une petite marche en forêt. Perché à 738m d’altitude, vous découvrirez toute l’étendue des gorges creusées par la Loue au fil des millénaires.

La Source de la Loue

À force de remonter une rivière, on finit par arriver à sa source. Et croyez moi, la Source de la Loue, c’est vraiment quelque chose à voir! 🙂 Pour ça, il faut sortir des Gorges de Nouailles, rejoindre le village de Ouhans, puis suivre la route qui descend jusqu’au Chalet de la Loue et son grand parking. Si vous avez une petite faim, n’hésitez pas! Accueil et service sympathique, une chouette petite adresse 🙂

Ensuite pour rejoindre la source, ce n’est pas compliqué, il suffit de suivre un chemin parfaitement indiqué et aménagé en pente douce. Après moins d’un kilomètre de marche vous y êtes et paf ! On se retrouve devant ce site gran-di-ose dominé par une falaise de plus de 100m de haut en forme d’hémicycle! En bas, une large caverne large de 60m et haute de 30m. Encore une fois la nature a bien fait son travail et c’est un lieu absolument incroyable 🙂 Avec 150.000 visiteurs chaque année, c’est un des sites les plus visités de Franche-Comté.

On a découvert en 1901 que la Loue ne jaillissait pas comme ça par miracle. Cette source est en partie reliée au Doubs, depuis une faille en aval de Pontarlier. Cette année là un incendie ravage les usines Pernod qui fabriquent la célèbre absinthe. Pour éviter le drame avec les matières hautement inflammables, les pompiers déversent des milliers de litres d’absinthe et de colorant dans la rivière. Le surlendemain, on retrouve ces mêmes traces d’absinthe et de colorant ici, à la source de la Loue. Mystère résolu!

Pour finir cette échappée belle jusqu’à la source de la Loue, ne manquez pas la petite Chapelle Notre-Dame-des-Anges qui date de 1875. Elle est vraiment curieuse, toute seule, isolée sur une petite colline face au bourg de Ouhans. Avec sa forme hexagonale et ses murs recouverts de bardages et son toit métallique, elle ne passe pas inaperçue.

Et ensuite ? Et bien on part à la découverte des autres endroits magnifiques du Jura 😉

Un week-end au Tréport

Le Tréport est une destination weekend par excellence en Normandie! De retour d’une jolie escapade, je vous propose de découvrir les belles choses à voir 🙂

À la découverte du Tréport 🙂

Pourquoi venir au Tréport ? pour s’ébahir devant les plus hautes falaises de craie d’Europe et se balader sur les longues plages de galets! Le Tréport c’est aussi les maisons colorées et bien sûr le plaisir sans cesse renouvelé d’être à la mer 🙂

Cette charmante station balnéaire aux portes de la Normandie se trouve dans l’estuaire du petit fleuve de la Bresle. L’histoire commence aux alentours du XIe siècle quand les normands fondent l’abbaye Saint-Michel du Tréport. Le nom Le Tréport voulait dire « le port avancé » ou « port au-delà » car c’est le dernier port de Normandie. La petite cité est détruite par les anglais en 1545 et la reconstruction se fera sous la houlette de François 1er. Attention, ce n’est pas le Roi de France hein, mais François 1er de Clèves. Les deux vivent pourtant à la même époque alors on s’y perd 😉 Le port s’agrandit, on allonge le quai, on creuse un grand bassin et on érige des fortifications. Le quartier des Cordiers prend naissance avec la construction de maisons de pêcheurs. Son nom viendrait des pêcheurs à ligne de cordes, car il n’avaient pas le droit de pêcher au filet. Le port accueillera la Reine Victoria d’Angleterre en 1843 avant son séjour au château d’Eu. Le XIXe siècle, c’est aussi l’époque où se lance la mode des bains de mer en partie grâce au roi Louis Philippe et sa famille qui résident justement à Eu. La bourgeoisie parisienne vient construire des beaux pavillons sur la côte.

Hélas, tout le front de mer du Tréport est détruit pendant la Seconde Guerre mondiale. La ville se voit d’ailleurs décerner une Croix de Guerre pour les dégâts subis et sa résistance face à l’ennemi. Maintenant Le Tréport vit principalement au rythme de la pêche et du tourisme et ça tombe bien, nous y voila aussi 🙂

Quand on arrive au Tréport, on a immédiatement envie de longer le port, en passant par la halle aux poissons jusqu’au petit phare au bout de la jetée. Pour le logement, je vous conseille le sympathique hôtel La Villa Marine. Il est à côté de la gare, avec un grand parking gratuit, et idéalement situé à mi-chemin entre Le Tréport et Mers Les Bains 🙂 Pour se restaurer je vous conseille le classique mais très efficace restaurant Papa Poule en face du parking, vue sur le port 🙂 Et si vous en avez assez des moules frites et des resto de plage, il y a une  belle découverte à faire avec le très bon restaurant italien Treamori (6 Pl. Charles de Gaulle). De la vraie bonne cuisine de Sardaigne, testé, validé et recommandé! 🙂

Le monument qui domine une bonne partie de la ville du Tréport, c’est l’Église Saint-Jacques.

La première église s’était écroulée en 1360, la deuxième a été détruite par les anglais. La troisième est plus chanceuse. Elle est construite plus haut, juste à côté de l’abbaye Saint-Michel. Cette église survivra à la Révolution, ce qui n’est pas le cas de l’abbaye qui a été complètement rasée.

Elle est longue de 44m avec un clocher massif de 15m de haut. Un grand porche en grès cache le portail principal.

La visite ne vous prendra pas longtemps, mais c’est un joli monument à visiter 🙂

Une attraction du Tréport, c’est son célèbre funiculaire 🙂 Il est inauguré en 1908, après le creusement d’un tunnel dans la falaise. C’est le succès immédiat, car il permet aux habitants de rejoindre la ville haute sans avoir à grimper péniblement 365 marches.

Après la Seconde Guerre Mondiale il n’est plus en service, il faudra attendre 2006 pour sa remise en marche. C’est vraiment pratique, en moins de 2 minutes, il parcourt 155m et grimpe 76m de dénivelé. Et hop, vous voilà en haut des falaises avec la plus belle vue sur Le Tréport!

N’hésitez pas à l’utiliser, il est gratuit 🙂

On a ensuite envie de se promener le long de la Côte d’Albâtre. Elle s’étire sur plus de 130km depuis Le Havre. C’est une succession de grandes falaises et de plages de galets. Et les plus hautes falaises sont au Tréport. Elles atteignent 110m de haut!

Malheureusement, il n’y a pas de chemin à suivre au bord des falaises. Après le petit parking à côté de la plaque commémorative de la guerre, il n’y a plus rien. En effet, les falaises sont fragiles et instables. L’érosion fait partout son œuvre et elles s’écroulent inexorablement.

Au niveau de la plage, il est d’ailleurs interdit de marcher à moins de 50m des falaises. Ca peut paraitre excessif mais quand on aperçoit les zones touchées par chaque chute de pan de falaise, on prend vraiment conscience du risque.

Sur les hauteurs du Tréport, si vous le pouvez, il faut visiter le Kahl-Burg. Derrière ce nom étrange (qui signifie « château-chauve » en allemand) se cache une importante construction. Et pourtant elle est invisible. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, l’armée allemande a fait creuser la falaise du Tréport par des centaines de prisonnières ukrainiennes, en utilisant aussi les briques de l’hôtel de luxe Le Trianon qu’ils ont fait sauter. Au prix de lourdes pertes, les prisonnières ont construit un réseau de galeries sur 270m de long et quatre niveaux, avec cinq ouvertures sur l’extérieur. Le but était d’y installer des systèmes de défense pour se protéger d’un débarquement. Le Tréport est en effet un des ports les plus proches des côtes anglaises, à 110km de distance. Après la guerre, le Kahl-Burg est laissé à l’abandon et pillé. Depuis 2001, il est de temps en temps ouvert au public. Plus d’infos sur les visites ici.

Pour égayer (ou pas, selon la chance) votre vie nocturne, il y a un casino au bord de la plage ! 🙂 Comme il ne m’a pas du tout porté chance, je ne m’étendrais pas sur le sujet grrr

Découvrons maintenant un autre des trois villes-soeurs.

La belle Mers-les-Bains

Pour rejoindre Mers-les-Bains (prononcez « mersse ») c’est facile! On traverse le port, on passe à côté de la gare, on marche une centaine de mètres le long de la plage, et hop on y est! 🙂

La plage de galets est longue de plus d’un kilomètre et s’arrête au pied des hautes falaises. Pour manger à Mers, je vous conseille le très sympathique bistrot d’Arya 🙂

Dans l’antiquité, un petit temple romain dédié au dieu Mars existait au sommet de la falaise. Ca a donné le nom à la commune (Mars = Mers) qui fut pendant des siècles un petit village de pécheurs et d’agriculteurs. En 1860, c’est l’essor fulgurant avec la mode des bains de mer et l’arrivée du chemin de fer en 1872. Les familles bourgeoises parisiennes s’empressent de se faire construire des villas balnéaires de style art nouveau aux façades étroites, hautes et colorées.

Ces bow-windows décorées de couleurs vives donnent au front de mer de la commune un visage unique 🙂

Ces maisons étaient hélas régulièrement submergées par les flots lors des grandes tempêtes. Heureusement en 2006, la petite ville a installé sur le rivage un immense tapis de grosses pierres pour amortir la houle et tenter d’enrayer les franchissements d’eau de mer.

Le long de votre promenade face à ces belles maisons colorées, vous verrez une élégante borne frontière en céramique. Elle délimite à la fois la limite entre Le Tréport et Mers-les-Bains, entre la Seine-Maritime et la Somme, entre la Normandie et la Picardie. Cette démarcation exacte entre les villes sœurs est parait-il un éternelle querelle de clochers 🙂

Une chose à voir à Mers, c’est Notre-Dame-de-la-Falaise.

C’est une statue de la Vierge construite en 1877. Elle est située sur le point le plus haut de la falaise à 92 mètres. Durant la guerre elle a été déplacée pour ne pas être détruite par les allemands qui prétendaient qu’elle servait de point de repère. Elle est finalement de nouveau dressée en 1955 au dessus d’un ancien blockhaus enterré.

On y accède en grimpant un sentier depuis Mers (l’option voiture est possible, avec un petit parking de quelques places au bout d’une petite route étroite). Depuis le sommet de la falaise, on a une très belle vue sur Mers, Le Tréport et Eu 🙂

De l’autre côté, les falaises s’étendent jusqu’au Ault. On devine ensuite les plages de galets de Cayeux, la Baie de Somme et les grandes étendues sableuses du Nord, tout là-bas.

Pour les plus motivés, en suivant sur 3.5km le sentier du littoral qui longe les falaises, on peut rejoindre le Bois de Cise.

Le Bois de Cise

Le Bois de Cise est un petit écrin de verdure presque caché le long de la côte, à quelques minutes à peine du Tréport. Il est discrètement indiqué quand on prend la route entre Eu et Saint-Valéry-sur-Somme.

C’est un bois résidentiel avec des villas des années 1900. Il y a même un petit accès à la mer. Après avoir traversé la forêt, au bout de l’unique route en cul-de-sac, on se gare autour du square. En descendant quelques marches, on peut rejoindre la plage de galets et le pied des falaises.

Eu

La troisième des villes sœurs, si vous avez bien retenu, c’est Eu. Elle est située un peu plus loin de la mer. Alors, est-ce qu’il y a des choses à voir à Eu ? La réponse est oui! Il y a principalement deux monuments à voir. Le premier se détache de loin dans le paysage quand on est sur la route en direction du Tréport.

Ce monument c’est l’immense Collégiale Notre-Dame-et-Saint-Laurent. Elle est construite au XIIe siècle et faisait partie de la grande abbaye d’Eu. Elle est remaniée au XVe siècle après l’incendie de la ville et on lui rajoute une belle façade gothique. Lors de la Révolution, l’abbaye est totalement détruite et il ne reste plus que la collégiale qui sert maintenant d’église pour Eu. De loin, c’est un véritable vaisseau de pierre qui se dresse au dessus de la ville et rayonne. C’est vraiment imposant. Même le célèbre Viollet-le-Duc était impressionné, il disait : «J’ai vu plus grand, j’ai vu plus haut, mais je n’ai jamais vu plus beau ».

Le « Saint Laurent » de son nom vient de Saint Laurent O’Toole, un archevêque de Dublin. En 1186 il vient à Rouen pour défendre les intérêts de l’Irlande auprès du roi Henri II mais il tombe gravement malade. Il meurt à Eu et il est inhumé dans la collégiale. Rapidement, des miracles se produisent sur son tombeau et il devient un saint. La collégiale est alors agrandie pour accueillir la foule de pèlerins toujours plus grande. La collégiale atteint ces impressionnantes dimensions : 80m de long, 17m de large et 21m de haut.

Le crâne de Saint Laurent est toujours conservé dans un reliquaire un argent. La collégiale possède aussi une vaste crypte renfermant les tombeaux de la famille d’Artois. Hélas, le jour de notre passage, la crypte n’était pas ouverte à la visite …

La visite ne vous prendra pas longtemps (et c’est gratuit), ce serait dommage de passer à côté de cet immense monument 🙂

Face à la Collégiale, c’est le Château d’Eu. Il est situé sur les anciens terrains rachetés à l’abbaye.

Il date du XVIe siècle mais il a été transformé et agrandi de nombreuses fois. Par la cousine de Louis XIV, par le roi Louis Philippe, puis par Viollet-le-Duc pour le Comte de Paris. Depuis 1973, le château est devenu la marie d’Eu et abrite le musée Louis-Philippe. Plus d’infos sur les visites ici.

Derrière le château, il y a un joli jardin à la française avec une belle vue sur la vallée de la Bresles 🙂

Si vous vous interrogez sur le nom étrange de cette ville, il vient justement de l’ancien nom du fleuve qui traverse la vallée. Avant de s’appeler la Bresle, il s’appelait le Ou. Et donc Eu dans sa forme picarde, voilà, mystère résolu!

La Glass Vallée

On découvre aussi que Le Tréport et les communes voisines font partie de la Glass Vallée. En fait, dès le moyen-âge, une industrie du verre existe dans la vallée de la Bresle. Verre, vitres et vitraux sont produits en quantité. Petit à petit, l’industrie se spécialise dans le soufflage des flacons de luxe pour parfums et alcools. Au XIXe siècle, avec l’essor de la parfumerie pour la bourgeoisie parisienne, les affaires fleurissent. Par exemple Guerlain (le créateur du parfum du même nom) qui est originaire d’Abbeville, confectionnera ses flacons ici. La Glass Vallée regroupe toutes les industries du verre le long de la vallée. C’est le leader mondial. Votre flacon de parfum a forcément été fabriqué dans le coin 😉

Insolite, l’Arbre aux Loques de Sénarpont

Pour finir, je vous propose une curiosité locale étrange! Quand on quitte Le Tréport et qu’on suit la route départementale D1015, il y a un endroit à découvrir en sortant du village de Sénarpont. À la lisière de la forêt, juste au bord de la route, vous découvrirez cette scène bien mystérieuse : des vêtements accrochés aux arbres depuis des années. Mais pourquoi ??

La tradition remonte au XVe siècle. À cette époque, la peste ravage l’Europe. Miraculeusement, la peste s’arrête aux portes de Sénarpont, protégée par une petite chapelle dédiée à Saint Claude. Très rapidement cet endroit devient un lieu dédié à la guérison miraculeuse. Les habitants de la région prennent l’habitude de venir accrocher aux arbres des vêtements ayant touchés des malades pendant au moins 9 jours et récitent une prière à Saint Claude. Le village a aussi miraculeusement échappé à la Grippe Espagnole de 1918, Saint Claude fait vraiment du bon travail! La petite chapelle d’origine a été détruite pendant les guerres. Les ormes centenaires ont été abattus. Mais qu’importe, la tradition et les guérisons continuent 🙂

Et ensuite ? … et bien on part en exploration d’autres destinations en Normandie! N’hésitez pas à utiliser la carte interactive sur la page d’accueil!

À la découverte des Cascades du Hérisson : Un voyage au cœur du Jura

Les Cascades du Hérisson sont un lieu magique pour une randonnée, offrant une variété de paysages splendides et une immersion totale dans la nature. C’est un passage obligé lors d’une visite dans le Jura. Partons découvrir cette beauté, hop en route! 🙂

Les Cascades du Hérisson

La visite commence à Doucier, un petit village de la vallée du Hérisson. Il se situe à environ 1h30 de route depuis Besançon ou Bourg-en-Bresse. On suit la petite route des cascades qui s’enfonce dans cette vallée encaissée (une reculée jurassienne) et 9 km plus loin on arrive sur un grand parking (payant en été). Après avoir dépassé la Maison des Cascades (infos, snack, toilettes), on peut se lancer sur le parcours. C’est un circuit aller/retour de 7.4km. Il faut compter environ 2 à 3h de randonnée. Le sentier est bien balisé, il y a un peu de dénivelé (environ 300m), mais rien d’insurmontable. On enfile ses meilleures baskets et c’est parti! Bon à savoir, il est possible de se garer sur un petit parking le long de la D75 au niveau du plateau, et de découvrir les cascades en partant de cet endroit. Le souci, c’est qu’une fois arrivé tout en bas, il faudra tout grimper à nouveau. Je vous conseille donc la visite, en partant du bas 🙂

La meilleure période pour découvrir les cascades, c’est le printemps ou l’automne. En plein été, l’eau est moins présente et vous risquez d’être un peu déçu. Au fait, ne cherchez pas des familles de hérissons près des cascades, il n’y en a pas. Le nom viendrait en réalité de « yrisson » qui signifierait « eau sacrée ».

L’Eventail

Après quelques centaines de mètres, on découvre la première cascade, et c’est sans doute une des plus belles 🙂 Voici l’Eventail!

C’est l’une des cascades les plus élégantes. L’eau forme un éventail en se déversant sur les rochers, un spectacle visuel à couper le souffle. Cette cascade est entourée de végétation luxuriante, et la lumière crée des jeux d’ombre et de lumière magnifiques, surtout en fin de journée.

Rien que pour cette première cascade, le déplacement vaut le coup! On s’extasie, on admire, mais ce n’est que la première 🙂 On grimpe pour arriver sur un promontoire situé vraiment juste au bord du vide. La cascade fait 65m de haut, alors soyez prudent!

Le décor est vraiment féérique, c’est la partie du site que je préfère 🙂

Le Grand Saut

La cascade suivante, c’est le Grand Saut! Elle est un tout petit moins haute que celle de l’éventail, elle ne mesure « que » 60m de haut. Ici c’est vraiment le décor majestueux du cirque rocheux et des falaises qui lui donne une toute autre dimension!

Sur la gauche de la cascade il y a une cavité rocheuse qu’on peut rejoindre en crapahutant un peu, c’est la grotte de Lacuzon. Lacuzon, c’est un peu une sorte de robin des bois du Jura qui vivait au XVIIe siècle. Il est célèbre pour les combats qu’il a mené contre les armées de Louis XIV qui voulait conquérir la Franche-Comté.

Le sentier grimpe la falaise pour rejoindre un belvédère vertigineux. C’est aussi cette portion de la rando qui a le plus fort dénivelé. Vous aurez peut-être un peu les genoux qui fatiguent, mais c’est pour la bonne cause! 🙂

Le Gour Bleu

La petite cascade suivante, c’est le Gour Bleu. L’eau coule d’une pierre plate dans un joli bassin couleur vert émeraude. Le Gour, c’est une partie creuse d’un cours d’eau, où il y a tout le temps de l’eau, même en période sèche.

C’est un endroit idéal pour faire une petite trempette rafraichissante 🙂

Le Saut du Château Garnier

La suivante, c’est le Saut du Château Garnier. Ce n’est d’ailleurs pas vraiment une cascade, disons une petite cascadounette 😉 Un médecin nommé Garnier a racheté un ancien moulin et y a vécu jusqu’à sa mort en 1834. Il ne reste plus que quelques pierres taillées au bord du petit saut.

Le Saut de la Forge

On arrive ensuite au Saut de la Forge. Ce n’est sans doute pas la plus grande, mais surement une des cascades les plus photogéniques à mon avis 🙂

Comme son nom l’indique, une forge se tenait en amont de la cascade il y a des siècles. Une petite écluse et une roue permettait d’actionner un marteau qui frappait le fer.

Le Moulin Jeunet

La cascade suivante, c’est celle du Moulin Jeunet. Là aussi, il s’agit d’un petit saut. Au moyen-âge un moulin s’y trouvait. Il était encore utilisé jusqu’en 1902. Vous pourrez voir les vieilles pierres près du bassin.

Le Saut Girard

On arrive enfin devant la cascade du Saut Girard! C’est la dernière des cascades du Hérisson (ou la première selon le sens de votre visite). Son nom viendrait d’un moine dénommé Girard qui se serait jeté du haut de la falaise car il ne supportait plus la vie dissolue de ses compagnons moines.

Un belvédère aménagé au niveau de la route départementale permet d’avoir une belle vue plongeante de cette cascade de 35m de haut (et on ne saute pas hein!).

S’il n’y a pas un gros débit, elle peut être un brin décevante car on ne voit qu’un mince filet d’eau. Elle reste tout de même une des cascades les plus emblématiques du site.

Il est temps maintenant de faire demi-tour et de retourner au parking de la Maison des Cascades, en suivant le même chemin. Je vous conseille vraiment de découvrir le magnifique site des Cascades du Hérisson en fin d’après-midi pour profiter des plus belles couleurs 🙂

Les Cascades du Hérisson, c’est l’assurance d’en prendre plein les yeux et découvrir quelques unes des plus belles cascades du Jura, le tout dans jolie vallée encaissée. Alors on n’hésite pas, on y va ! Hop hop hop 😉

Remontez l’histoire sur la Voie Sarde

À l’ouest du Massif de la Chartreuse, il y un lieu particulièrement étonnant et spectaculaire, à 1h40 de Lyon et 45min de Grenoble. Pour y accéder, il faut emprunter la route entre Chambéry et Les Echelles puis se garer sur le parking gratuit du Site touristique des Grottes de Saint Christophe, juste à l’entrée du tunnel. Ce site unique, c’est la Voie Sarde. Aussi appelé « Défilé des échelles », c’est un canyon étroit long d’un kilomètre.

Il est d’origine naturelle. Ce défilé encaissé a été creusé par des torrents lors des dernières périodes glaciaires. On imagine difficilement la puissance qu’il a fallu à l’eau pour se frayer un chemin à travers les montagnes! Cet étroit passage a ensuite été utilisé par les hommes. En effet, si on veut aller de Lyon vers les Alpes, on est bloqué par une barrière infranchissable, la chaîne de l’Épine. Les romains aménageront le canyon, et on l’appellera la « voie romaine ». Pendant des siècles c’est le seul passage possible, à moins de faire un très long détour pour contourner le massif!

Pendant le moyen-âge la voie romaine sera moins utilisée et par manque d’entretien elle est de moins en moins praticable. Au XVIIe siècle, les habitants de la région demandent que la voie soit remise en état. Les ducs de la Maison de Savoie acceptent et envoient un ingénieur pour étudier les travaux à réaliser. On décide de construire une grande rampe en pente douce menant jusqu’à la plaine des Echelles et le village de St-Christophe-la-Grotte. Le passage deviendra une route carrossable royale. À partir de ce moment, l’ancienne voie romaine devient la Voie Sarde, car les Ducs de Savoie sont aussi les rois du Piémont Sardaigne.

Se balader dans la Voie Sarde à l’ombre des grandes falaises de pierres du canyon est à la fois impressionnant et reposant. C’est aussi un bel endroit pour profiter de la fraicheur en été. Après quelques minutes de marche, on passe devant la grande entrée de la Grotte Supérieure. Parfois, quand il y a de fortes pluies, cette grotte devient une source. Les eaux passent alors sous la Voie Sarde et suivent un canal aménagé tout le long de la Voie, jusqu’à la Grotte Inférieure (ou Grand Goulet).

Un peu plus loin sur la gauche, vous verrez un panneau indiquant le sentier préhistorique « Sur les traces d’Azil et Magda ». Il faudra alors grimper les passerelles métalliques jusqu’au sommet du canyon. En suivant les pictogrammes de Silex, un sentier vous conduira jusqu’au site archéologique de La Fru. Des fouilles ont permis de montrer son utilisation par les peuplades du Magdalénien il y a 14 000 ans et plus tard par les peuplades appelées Aziliens. Le site est un peu à l’état brut, et je trouve la balade dans la forêt plus intéressante. On y trouve des blocs de roches qui forment un labyrinthe. C’est un plaisir à explorer 🙂

Si vous êtes motivés vous pouvez faire une belle petite randonnée 🙂 Il faut alors continuer la balade jusqu’au Gorges de l’Echaillon, prendre le Pont Saint-Martin, et remonter la rampe de la Voie Sarde. Cette boucle d’environ 6km se parcourt en 2h30 de marche.

Vous pouvez aussi tout simplement continuer la balade tranquillement le long du défilé pour finalement déboucher sur la grande ouverture donnant sur la plaine en contrebas, et la longue rampe des Ducs de Savoie 🙂

Vous y découvrirez le Monument Charles Emmanuel II. Cette grande stèle en pierre de 12m de haut est érigée en 1674, en l’honneur du Duc de Savoie qui a lancé les grands travaux de la Voie Sarde. Elle témoigne de l’importance de ce qui a été réalisé ici. On peut y lire (enfin si on sait lire le latin hein) : « Charles Emmanuel II, duc de Savoie, prince de Piémont, roi de Chypre, après avoir assuré la félicité publique, s’être occupé de l’avantage de tous, renversant ici les barrières opposées par des rochers escarpés et menaçants, aplanissant les inégalités des montagnes, comblant les précipices sous les pieds des voyageurs, a ouvert cette voie royale, plus courte, plus sure, fermée par la nature, vainement entreprise par les romains, abandonnée après eux et maintenant offrant à jamais un libre accès au commerce des peuples ».

Cette stèle est classée monument historique en 1952.

Si la Voie Sarde n’a pas été beaucoup plus utilisée par la suite, c’est à cause de Napoléon. Il ne la trouvait pas adaptée alors il a ordonnée la construction du tunnel des Echelles en 1804.

Il n’empêche, quand le tunnel est bloqué pour une raison quelconque, les habitants se retrouvent avec le même problème qu’il y a des siècles : soit faire un long détour de plus d’une heure, soit emprunter cette Voie Sarde comme leurs ancêtres pour rejoindre la route.

Sur place, le Site Historique de St Christophe la Grotte vous propose des visites guidées d’environ 1h30 pour découvrir les deux grottes. (Plus d’infos sur le site officiel)
Une légende raconte que ces grottes auraient aussi servi d’abri pour Mandrin. C’était un célèbre contrebandier du Dauphiné et de Savoie. Avec ses hommes, il attaquait les impopulaires collecteurs de taxe et vendait des marchandises peu chères au peuple. Une espèce de robin des bois condamné à mort en 1755.

Pour information, il est déconseillé se promener dans la Voie Sarde en hiver à cause des risques de chute de pierres et de stalactites de glaces depuis les parois. Le reste de l’année, c’est un endroit magnifique à découvrir et que je vous recommande chaudement 🙂

À la découverte du Massif du Pilat

De passage sur Lyon, j’en ai profité pour découvrir un secteur que je ne connaissais pas du tout : le Massif du Pilat. J’ai vraiment eu un petit coup de cœur pour cette région et la beauté de ses paysages 🙂

Le Massif du Pilat, c’est une petite région montagneuse (rien à voir avec la Dune du Pilat hein) au sud-ouest de Lyon. On pourrait la délimiter par les villes de Vienne, Saint-Etienne et Annonay. Côté vallée du Rhône, les paysages font parfois penser au sud de la France, alors que sur le versant nord on se croirait dans les Vosges. L’origine du nom Pilat viendrait de Ponce Pilate! Une légende tenace raconte qu’après la mort de Jésus et son retour à Rome, il aurait été exilé en Gaule, dans la ville de Vienne. Il aurait alors trouvé la mort dans les montagnes, d’où le nom.

Voici les quelques lieux que j’ai eu le plaisir de découvrir, et j’espère que ça vous donnera à vous aussi l’envie d’y aller 🙂

Les Trois Dents du Pilat

Les Trois Dents du Pilat, c’est LA randonnée iconique du Massif du Pilat, le lieu incontournable autour de Lyon. Il s’agit d’une crête de montagne qui culmine à 1213m d’altitude, avec trois pointes rocheuses, les fameuses trois dents! Elles sont visibles à des kilomètres à la ronde et cette crête unique donne lieu à bien des légendes. La plus célèbre raconte qu’un jour, Ponce Pilate (encore lui), marche dans la montagne. Tout à coup un tremblement de terre se produit et fracasse la montagne face à lui, pour ne laisser que ces trois pics, lui rappelant les trois croix du calvaire de Jésus.

Pour découvrir ce lieu, il faut prendre la route pour rejoindre le Col du Gratteau. Un grand parking est aménagé au bord de la route. Vous pouvez simplement rester ici, car depuis cet endroit, vous avez déjà avoir un joli point de vue. Mais je vous conseille vraiment de faire la rando balade jusqu’aux Trois Dents. Il faut compter environ 3km de marche aller-retour sans difficultés. C’est vraiment une balade familiale. Il faut juste faire attention aux pierres et aux racines, normal quoi.

En prenant le petit escalier qui descend à gauche du parking, il suffit de suivre le sentier qui longe la crête. La marche se fait entre sous-bois et landes sèches. On ne peut pas se perdre 🙂 Quand on arrive aux dents, il faut crapahuter un peu et escalader les blocs de granit. C’est ludique et vraiment sans danger si on fait attention. En récompense, on a un magnifique panorama. Si on se retourne, on peut voir à droite la grande antenne de 80m de l’émetteur radio-télé du Crêt de l’Oeillon. C’est un des émetteurs les plus puissants de France. Plus loin au centre c’est le Crêt de la Botte, coiffé de sa tour militaire.

En continuant encore plus loin derrière, on arriverait au point culminant du Massif du Pilat, le Crêt de la Perdrix à 1432m.

De l’autre côté, depuis ce promontoire rocheux, on domine la grande vallée du Rhône et ses méandres. Ici on peut voir depuis Chavanay jusqu’à les Roches-de-Condrieu. Tout au fond à gauche on arrive à Vienne.

On ne se lasse pas de ce panorama 🙂

Pour le retour, c’est le même chemin. Profitez-en pour cueillir quelques myrtilles 😉

Pour vous prouver que c’est beau, hop, un dernier coup d’œil au Trois Dents, et bim! une petite mise en scène de Dame Nature pendant quelques secondes, avec un éclairage délicatement réalisé. Merci le soleil, merci la vie haha 🙂

Le lac et barrage du Ternay

Quand on arrive au lac du Ternay, on a presque l’impression d’avoir complètement changé de région! L’endroit est paradisiaque. Le lac est cerné d’arbres majestueux, des grands cèdres du Liban et même quelques séquoias centenaires. La baignade y est en théorie interdite, mais on peut quand même trouver des endroits où pique-niquer pour profiter des lieux. Si vous voulez vous faire plaisir, vous pouvez manger à l’Auberge du Lac et profiter de leur piscine avec vue sur le lac. Pour une atmosphère plus nature, simple et conviviale, direction le Bar les Cèdres 🙂 Un « Chemin de ronde » (idéal pour les promeneurs et les coureurs) fait le tour du lac sur 4km.

La rivière du Ternay alimente ce lac mais il n’est pas d’origine naturelle, c’est un lac de barrage. Ce barrage a été construit en 1867 pour alimenter la ville d’Annonay en eau douce, ainsi que de l’eau pour ses industries (les papiers Canson, c’est là-bas).

Le barrage mesure 41m de haut et 161m de long. C’est toujours impressionnant et vertigineux de s’y promener et d’imaginer la masse de matériaux qui retient cette énorme quantité d’eau!

La Tourbière de Gimel

Voici un endroit peu connu mais que j’ai particulièrement apprécié! En parcourant une jolie petite route de campagne près de Saint-Régis-du-Coin, un discret parking et un panneau annoncent la Tourbière de Gimel. La curiosité étant un joli défaut, allons voir ça 🙂

On découvre un charmant sentier en caillebotis de 800m qui serpente au milieu de la végétation. Il permet de se balader au cœur de la tourbière, les pieds au sec. La biodiversité est riche et fragile. Le site est protégé Natura 2000. Une des espèces rares dans cette tourbière, c’est la rossolis à feuilles rondes (ou droséra). C’est une petite plante carnivore avec des petites tiges qui se terminent par une bille rouge et gluante. Les insectes sont attirés et finissent englués et lentement digérés par les sucs de la plante.

L’origine de la Tourbière de Gimel remonte à 8000 ans. À l’époque, il y avait un lac. Il s’est peu à peu rempli de mousses et de végétation. Il est devenu ce marais rempli de tourbe (issu de la décomposition de végétaux dans un milieu saturé en eau). L’épaisseur de la tourbe atteint 2m et le site n’a jamais été utilisé pour son extraction (principalement utilisée pour le chauffage).

C’est vraiment une balade agréable et reposante dans un lieu calme. Idéal pour se ressourcer et découvrir un environnement qu’on ne rencontre pas souvent 🙂

Le Barrage du Gouffre d’Enfer

Au sud-est de Saint-Etienne, dans la vallée du Furan, il y a un véritable mastodonte avec un nom qui fait peur, c’est le Barrage du Gouffre d’Enfer! Il est inauguré en 1866 sous Napoléon III. À l’époque, c’est le plus haut barrage du monde avec un mur de 53m. Il a été créé pour protéger la ville des crues de la rivière et pour l’alimenter en eau douce. Rapidement, on s’est rendu compte que la quantité d’eau ne suffisait pas alors un autre barrage a été construit deux kilomètres plus haut (le barrage du Pas du Riot).

On se gare sur le petit parking au pied du barrage, après avoir roulé tout le long de la vallée encaissée. Le barrage est maintenant devenu un véritable site touristique qui propose plein d’activités 🙂

Un sentier sinueux taillé dans la roche permet de grimper jusqu’en haut du barrage et de se balader dessus, et pourquoi pas de partir en rando plus en profondeur dans la vallée. Le site propose aussi des parcours de via-ferrata.

Juste au-dessus du parking, il y la Roche Corbière. Ce pic rocheux aussi appelé « la dent du diable » est un spot réputé pour la pratique de l’escalade.

Que vous soyez amateur de patrimoine historique, de prouesse architecturale, de sensations fortes ou de balade dans la nature, une petite escapade au Barrage du Gouffre d’Enfer devrait vous faire plaisir 🙂

Tout au bout de la vallée au fond après la dernière colline, c’est Saint-Etienne 🙂

Balade dans la ville de Vienne

Je n’ai malheureusement passé que quelques heures dans la ville de Vienne, à l’entrée du Massif du Pilat, à une trentaine de kilomètres au sud de Lyon. Cette ville a une histoire assez incroyable! Pour commencer, son nom n’a jamais changé. Il y a trèèès longtemps, c’était la « capitale » du peuple gaulois des Allobroges, et elle s’appelait déjà Vienna. Plus tard, en -125 les romains battent les gaulois et s’implantent définitivement dans la ville. Lyon, ou plutôt Lugdunum n’existe même pas encore. Vienne est alors à la croisée des chemins vers les cols des Alpes et du Massif Central, et sur la voie fluviale permettant de commercer jusqu’aux ports de la Méditerranée. Cette position stratégique en fera une des cités gauloises les plus importantes de l’Antiquité. C’est richesse et prospérité à l’époque romaine 🙂

La ville avait même le droit d’avoir une muraille de 7km de long, la plus longue de Gaule! Après l’époque romaine, la ville conserve une grande importance avec le pouvoir de ses évêques. Après les guerres de religion et la Révolution, la ville perd nettement du terrain face à Lyon et Grenoble. Elle reste toutefois dynamique dans l’industrie (production d’épées, de livres, de tissus et la métallurgie).

Pour commencer la balade dans la ville, nous allons prendre de la hauteur 🙂 Une fois garé dans le parking du théâtre (bien pratique dans le centre ville), il faut grimper jusqu’au Pipet en passant par les marches de la petite ruelle du « Chemin des Amoureux ». Le Pipet, c’est le mont qui domine la ville à 277m d’altitude. Au sommet, il y avait un sanctuaire avec des temples à l’époque romaine. Ensuite pendant des siècle, c’était l’emplacement d’un donjon avec une forteresse. Tout a été rasé en 1633.

En 1858, on décide de consacrer ce sommet à la Vierge. Une grande tour en brique est construite avec au sommet une grande statue de la Vierge, en pierre de Volvic. Elle domine Vienne de toute sa hauteur. Cinq ans plus tard, une chapelle est rajoutée juste à coté. Sur l’esplanade devant la chapelle, vous avez un belvédère avec la plus belle vue sur la ville 🙂

Juste sous vos pieds, plus bas, c’est le Théâtre Antique de Vienne. C’est un incroyable vestige de l’époque où la ville débordait de richesses. Mais après deux millénaires, il était oublié, totalement enfoui sous des milliers de tonnes de terres. On pensait bien qu’il y avait quelque chose ici, mais on l’a véritablement (re)découvert lors de premières fouilles en 1908. Trente ans de restauration plus tard, il pouvait à nouveau ouvrir pour recevoir du public. (Plus d’infos sur le site officiel )

Avec une capacité de 13.000 spectateurs, c’était un des plus grands théâtres de l’empire romain. Il faut essayer de l’imaginer étincelant, ceinturé de grandes colonnes en marbres, de statues et de dorures. C’était vraiment le grand luxe à l’époque! Maintenant, il revit et accueille plein de spectacles. Le plus célèbre, c’est le grand festival Jazz à Vienne qui a lieu dans le théâtre antique tous les étés depuis 1981. Les infos sur la programmation sur leur site ici.

En redescendant dans le centre ville, on tombe sur le Jardin de Cybèle.

C’est un petit jardin public et archéologique avec des vestiges d’habitations et d’arcades qui bordaient l’antique Forum, le cœur de la cité romaine de Vienne.

Un peu plus bas, on découvre ce grand monument! C’est le Temple romain d’Auguste et de Livie. Il est construit au 1er siècle en l’honneur de l’empereur Auguste et de son épouse. C’est un miracle s’il est encore debout après deux mille ans d’existence! La majorité des antiques édifices romains ont été détruits car « païens » et aussi pour se servir en pierres déjà taillées. S’il a survécut, c’est car il a été très vite reconverti en église. Tous les espaces entre les colonnes ont été murés, et le monument est devenu l’église Sainte-Marie-la-Vieille

Après la Révolution, on lui trouve une nouvelle fonction de Temple de la Raison, de tribunal du commerce, puis de musée-bibliothèque de la ville. C’est seulement en 1880 après d’importants travaux de restauration, qu’il redevient ce qu’il était à l’origine : un grand temple romain. Il mesure 27m de long, 14m de large et 17m de haut. C’est le temple romain le mieux conservé de France avec la Maison Carrée à Nîmes. Plus loin dans la ville il y a un autre vestige romain, une petite pyramide qui sert de rond-point. On a longtemps cru que c’était le tombeau de Ponce Pilate mais en fait non. D’après une autre légende, le corps de Ponce Pilate aurait été jeté dans le puit de la Source du Gier, dans le Pilat (à la Jasserie).

L’autre grand monument de Vienne, c’est la Cathédrale Saint-Maurice. Elle est construite entre le XIIe siècle et 1529 où on pose la dernière pierre sur la façade. C’était le siège du puissant pouvoir des évêques de Vienne. La cathédrale est connue pour avoir hébergé le Concile de Vienne en 1311. Le Roi de France Philippe le Bel, le Pape Clément V, et les plus grands d’Europe se sont réunis ici pour décider la dissolution de l’Ordre du Temple (et tenter de récupérer les richesses des chevaliers templiers).

La cathédrale a beaucoup souffert pendant les Guerres de Religions. En 1562, toutes les statues de la façade sont détruites et les vitraux brisés. À la Révolution, elle est temporairement transformée en grenier puis en caserne! En 1790, l’archevêché de Vienne n’existe plus (la ville est rattachée à Grenoble) et la cathédrale devient une simple église.

De l’extérieur, la façade de la cathédrale semble avoir des dimensions modestes. Pourtant à l’intérieur on est surpris par l’espace 🙂 La nef fait 90m de long et 33m de large.

Au fond à droite de la cathédrale, il y a cette grande sculpture. C’est le Mausolée des archevêques de Vienne (Armand de Montmorin et Henri-Oswald de la Tour d’Auvergne) réalisé en 1747.

En sortant de la cathédrale, au bout du parking, vous verrez un pont suspendu sur le Rhône. Il n’a l’air de rien comme ça, mais des ponts sur le Rhône, pendant trèèèès longtemps, il n’y en avait quasiment pas!
Après la disparition au XVIIe siècle du vieux pont en pierres de Vienne après une énième crue du fleuve, on ne pouvait traverser le Rhône qu’en utilisant un bac! C’est seulement en 1829 que ce pont est construit. C’est d’ailleurs un des premiers ponts suspendu au monde. Il sera lui aussi plusieurs fois détruit par les crues du fleuve, et dynamité par les allemands en 1944. Il est finalement réparé et ouvert aux piétons et aux vélos sous le nom de pont maréchal Jean de Lattre de Tassigny. Un petit pont avec une grande histoire.

Il y a très probablement d’autres chouettes endroits à découvrir à Vienne, je n’ai malheureusement pas eu le temps d’explorer d’avantage. Une prochaine fois ! 🙂

Le Cirque de Saint-Même, la pépite de la Chartreuse

S’il y a UN endroit à découvrir dans le Massif de la Chartreuse, c’est le Cirque de Saint-Même! C’est un site naturel vraiment magnifique qui va vous en mettre plein la vue 🙂

Les infos pratiques

Pour commencer, il faut rejoindre la commune de Saint-Pierre d’Entremont. En suivant les panneaux, 4km plus loin vous êtes arrivés! Il faudra tout d’abord payer un péage avant de rejoindre le parking de 200 places. Il est mis en place tous les jours de l’été, et les beaux week-ends du reste de l’année. Soit vous arrivez avant 9h, soit vous venez en hiver, soit vous payez 5€ par voiture pour aider préserver l’équilibre de ce lieu exceptionnel 😉

Sur place, si vous avez oublié de prendre un pique-nique avec vous, pas de panique, l’auberge du Cirque de Saint-Même (hôtel-restaurant) vous attend, ainsi qu’un snack (et des toilettes publiques).

Vous serez tout de suite conquis par la beauté des lieux 🙂 On arrive immédiatement sur des grandes pelouses. C’est l’endroit idéal pour s’allonger dans l’herbe (avant ou après l’effort), pour pique-niquer et regarder les enfants tremper les pieds dans le lit de la rivière. C’est idyllique je vous dis!

« Et au milieu coule une rivière » 🙂 Ici, la rivière en question c’est le Guiers Vif. Elle sert de frontière historique entre le Dauphiné et la Savoie, et sépare maintenant le département de l’Isère et de la Savoie. Elle prend sa source directement dans les falaises calcaires hautes de 500m qui dominent le paysage.

Juste après sa source, la rivière donne naissance à quatre magnifiques cascades 🙂 De haut en bas : la cascade des Sources, la Grande cascade, la Cascade Isolée, la Pisse du Guiers.

Les cascades

Si on vient au Cirque de Saint-Même, il faut voir les cascades, c’est comme ça! 😉

Il y a deux itinéraires principaux :
le sentier des cascades (balisage rouge) : une boucle de 2.5km qui se fait en environ 1h30 de marche, c’est pentu mais rien d’impossible, il vaut mieux être bien chaussé.
la balade du fond du cirque (balisage vert) : environ 30min, très facile.
(pour info, les forêts du Cirque de Saint-Même sont privées, il faut respecter le balisage)

Prenons le circuit principal. Après avoir remonté le lit de la rivière sur quelques centaines de mètres, il faut maintenant grimper à travers la forêt en suivant le sentier qui monte en lacets.

On transpire un peu car la pente est raide puis on arrive sur un replat. Au croisement, restez bien sur le chemin vers la droite. On commence à entendre un grondement qui devient de plus en plus présent. Et tout à coup, bim ! La Grande Cascade se présente à vous 🙂

Elle mérite son nom de Grande Cascade, c’est tout simplement majestueux! On peut d’ailleurs carrément descendre au pied de la cascade. Mais vous vous rendrez vite compte que ce qui ressemble à un chouette brumisateur géant et en fait une véritable machine à laver. On ne s’en approche pas de trop près 🙂

Un peu plus loin, on peut en avoir une très belle vue depuis la passerelle en bois.

Et d’ailleurs on peut aussi avoir une autre très belle vue de la passerelle en bois et de la Grande Cascade haha En fait partout où on regarde, c’est beau!

Voilà, vous avez fait le plus « difficile ». Maintenant, le chemin descend gentiment dans la forêt. Des rochers et des arbres aux formes étranges sont cachées un peu partout, à vous de les trouver !

À un moment, ne manquez pas sur la droite un panneau qui vous indique un autre sentier (qui se finit en cul de sac). Ce petit détour vous permet de découvrir la très jolie petite Cascade Isolée 🙂

On revient ensuite sur nos pas et on reprend le sentier principal qui descend vers les jolies pelouses à l’entrée du Cirque.

De là, il suffit de suivre le panneau de la Balade du fond du Cirque. Ce chemin sans difficulté vous amène droit sur la cascade de la Pisse du Guiers 🙂

Après avoir vu de telles beautés, vous avez mérité votre petite bière fraîche et/ou votre crêpe au chocolat en repensant à la chance que vous avez. Trois magnifiques cascades, c’est quand même quelque chose, surtout … mais attendez … Trois cascades ?

Le Bonus!

Vous avez bien compté : trois cascades. Il en manque une. Vous vous rappelez la Grande Cascade au début ? et bien si on prend un peu de hauteur, au dessus, il y en a une autre !

Pour rejoindre cette cascade, c’est un peu plus sport. Vous vous rappelez aussi le croisement juste avant d’arriver à la Grande Cascade ? et bien c’est ici qu’il faut prendre l’autre sentier qui grimpe sec.

Au bout de quelques minutes de grimpe, à un croisement il faut prendre le sentier qui part vers la droite. Ensuite, le compte est bon! Vous arrivez directement au pied de la quatrième cascade, la Cascade des Sources 🙂

En remontant le cône d’éboulis, on atteint le Pas du Ruat. C’est un passage exposé, pas vraiment sécurisé, à part un câble un acier à certains endroits. Vous êtes des dizaines de mètres au-dessus du vide. Si vous avez le vertige, n’y allez pas. Si vous avez les genoux qui tremblent non plus. Bon moi ce jour là, je ne l’ai pas senti. J’ai lamentablement fait demi-tour juste avant le dernier passage à escalader, alors qu’il permettait d’arriver sur le replat. Ensuite c’est la Grotte du Guiers, d’où la rivière sort. Suivant le débit et la saison, il est possible de s’aventurer à l’intérieur de la grotte (plus ou moins profondément). Prévoyez une lampe torche au cas où 🙂

Il existe une autre alternative pour atteindre cette grotte. En revenant au croisement précédent et en suivant le sentier qui grimpe, au 5e virage, sur la droite, un petit sentier permet de rejoindre le Pas du Ruat par un passage plus accessible … bon pour tout vous dire, moi je l’ai loupé ce virage 🙂 (dans cette zone du Cirque, les sentiers ne sont pas balisés)

En continuant toujours sur le sentier précédent qui grimpe en lacets, plus haut, il y a le Pas de la Mort. C’est le seul passage praticable pour atteindre le sommet des falaises et se retrouver sur le plateau. Idéalement, je voulais tenter de pousser encore plus loin, pour tenter d’apercevoir la Tour Percée. C’est une grande double arche naturelle rocheuse, difficile d’accès, découverte seulement en 2005!

Bon ça, c’est la théorie. En pratique, c’est un peu plus compliqué. J’étais pourtant bien parti! J’ai escaladé des parois en utilisant les marches creusées dans la roche (sur la photo de gauche, c’est pas très visible, mais il y en a), j’ai suivi des sentiers à flanc de falaise, et à un moment, j’ai perdu le tracé 😐

Absence de balisage, manque d’attention. Toujours est il que je me suis retrouvé perdu dans une pente dangereuse, à suivre une trace que je croyais être le sentier, à travers les broussailles, dans une zone d’éboulis instable, pour à la fin me rendre compte que je suivais le tracé d’un animal sauvage qui menait droit à son gros terrier! Estimant avoir perdu trop de temps dans ma galère, j’ai finalement laissé tomber mon projet du Pas de la Mort, et je me suis dit qu’il y avait encore plein d’autres belles choses à découvrir dans la région par cette belle journée 🙂

Le Pas de la Mort mérite hélas bien son nom. Même s’il est en théorie plus impressionnant que difficile techniquement, c’est un chemin qu’il ne faut suivre que si on n’a pas peur du vide et et si on a le pied sûr! Il y a déjà eu hélas plusieurs randonneurs qui ont fait des chutes mortelles dans ce secteur… Enfin, tout la zone au-dessus des falaises est une zone de chasse. Le propriétaire des lieux, le marquis Bruno de Quinsonas-Oudinot, n’aime pas trop avoir des randonneurs sur ses terres. Vous êtes prévenus!

Le Cirque de Saint-Même est vraiment un petit coin de paradis sur terre que je vous conseille très vivement de parcourir au moins une fois dans votre vie 🙂

Bonus gourmand

En quittant le Cirque pour repartir en vadrouille le très beau Massif de la Chartreuse, pensez à faire une petite pause à Saint-Pierre-d’Entremont. Sur la route, au numéro 72, il y a une fromagerie. C’est tout simplement la meilleure fromagerie de la région! Parole de gourmand, si vous aimez le fromage, vous ne serez pas déçus! 😉

Une journée au Lac du Der

Vous cherchez un endroit pour passer une belle journée dans la nature? Direction le grand Lac du Der entre le département de la Marne et de la Haute-Marne, près de Saint-Dizier.
Je vous présente cette merveille, hop en route!
🙂

Bienvenue dans le Pays du Der 🙂 Cette région était une ancienne grande plaine marécageuse recouverte d’une immense forêt de chênes (dervos en gaulois). À partir du VIIe siècle la forêt est défrichée et les marécages asséchés. Le grand Lac du Der n’est pas naturel, c’est une réalisation humaine. Avec une superficie de 48km², c’est même d’ailleurs le plus grand lac artificiel de France! Après les crues historiques survenues à Paris en 1910 et 1924, l’Etat cherche à réguler le débit de la Seine (et de la Marne). Un des projets consiste à créer un immense lac réservoir dans le Der pour réguler la Marne. Les populations s’y opposent mais le projet finit par aboutir. Une bonne partie de la forêt va disparaitre, ainsi que trois villages. Le lac est inauguré en 1974.

Il est entouré de 20km de digues. Sa profondeur maximale est de 18m. Le lac est alimenté par un canal principal de 12km qui récupère les eaux de la Marne depuis Saint Dizier. Un autre canal plus anecdotique l’alimente avec les eaux de la petite rivière Blaise qui coule à proximité. A l’ouest, un canal de restitution permet de vider l’eau du lac dans la Marne. Il se remplit de novembre à juin, puis son niveau redescend, en fonction du besoin en eau. À son plus bas niveau en novembre, il est presque vide. On lui laisse juste assez d’eau pour permettre aux poissons de survivre. Une vidange complète a lieu tous les 10 ans (la dernière date de 2023).

Pour en savoir plus sur le Lac du Der et les trois villages qui ont disparus (Nuisement-aux-Bois, Chantecoq et Champaubert), je vous conseille vivement de visiter le Village Musée du Lac du Der 🙂 Il se trouve dans le village de Sainte-Marie-du-Lac (entrée 5€90). En plus des explications et des maquettes, on peut voir des bâtiments qui ont été reconstruit pour garder la mémoire de la vie avant le Lac du Der. Par exemple, l’église de Nuisement-aux-Bois a été intégralement démontée et reconstruite exactement à l’identique dans le village musée!

En parlant d’église, ne manquez pas de visiter la jolie petite église de Champaubert construite en 1874. C’est le seul vestige du village de Champaubert englouti sous les eaux un siècle plus tard. Située sur le point culminant du village, elle a échappé à l’inondation. Elle se dresse maintenant isolée, comme perdue, au bord de l’immense lac.

Le village de Champaubert, où plutôt ce qu’il en reste, ressurgi parfois lors des vidanges du lac. Les maisons des 225 habitants avaient été brulées et détruites avant la mise en eau. Il ne reste plus que leurs fondations recouvertes de vase. L’église est désacralisée, il n’y a donc plus de messes. Elle sert maintenant à accueillir des évènements artistiques et culturels. Une nouvelle vie 🙂

Le grand Lac du Der est aussi une réserve nationale de chasse et de la faune sauvage. Pour de nombreuses espèces d’oiseaux, il est devenu un lieu de repos privilégié sur leur route migratoire. En hiver, on peut en particulier y voir une très importante population de grues cendrées. Pour profiter de ce spectacle, des postes d’observation ont été construits sur les sites de Chantecoq et Champaubert 🙂

Le lac attire plus d’un million de touristes par an. On peut s’y baigner l’été sur une des 6 plages. Vous préférez faire du vélo ? pas de problème, une belle piste cyclable de 38km permet d’en faire le tour. C’est aussi un chouette endroit pour faire des sports nautiques depuis un des trois ports de plaisance : le port de Nemours, le port de Nuisement et la station nautique de Giffaumont. Vous pouvez aussi simplement vous balader tranquillement à pieds, pique-niquer en famille ou faire la sieste au bord de l’eau. Douceur de vivre, calme et sérénité dans la nature 🙂

Plus d’infos sur le site officiel du Lac du Der.

À quelques kilomètres du lac, il y a une très belle église à découvrir, c’est l’église Sainte-Croix-en-son-Exaltation dans la commune de Bailly-le-Franc. Le pays du Der a en effet une curiosité architecturale unique en France, des églises à pans de bois.

Comme la région était riche en forêt mais manquait de pierres, construire des églises à pans de bois était la solution la plus rapide et la plus économique. Et puis il faut reconnaitre que ça donne un chouette coté esthétique! Un des plus beaux exemples, c’est cette église construite en 1510 perdue en pleine campagne 🙂 Elle mesure 26m de haut. Sur sa façade ouest, exposée au pluies, une couverture de tuiles est posée pour la protéger des intempéries. Si ce sujet vous intéresse, vous pouvez parcourir la région pour découvrir les dix autres églises à pans de bois 😉

Visiter la ville de Troyes, les incontournables

Troyes dans l’Aube, mesdames et messieurs! La capitale historique des comtes de Champagne, en voilà une ville qu’elle est chouette à découvrir !
Hop en route !
🙂

La ville de Troyes est pleine de charme. C’est vraiment une petite ville à taille humaine qu’on prend plaisir à découvrir le temps d’un weekend. Elle est riche d’un patrimoine architectural médiéval unique! Je vous propose de découvrir les incontournables dans le centre ville historique. Ce centre historique a d’ailleurs la forme d’un bouchon de champagne quand on regarde un plan de la ville. Haha c’est plutôt bon signe! 😉

La petite histoire de Troyes

Le nom même de la ville de Troyes remonte à l’époque gallo-romaine. Il vient de la tribu celte qui peuplait la région, les Tricasses. Après avoir survécu aux pillages vikings, la cité entre dans une relative prospérité à partir du XIIe siècle. C’est l’époque des Comtes de Champagne et des Croisades. L’ordre des Chevaliers Templiers est officiellement créé à Troyes en 1129. En 1420, c’est aussi à Troyes qu’est signé le traité indiquant que la future couronne du roi de France ira au roi d’Angleterre Henri V. Tous les ans, les grandes foires de Troyes attirent des marchands venus de toute l’Europe. La ville se spécialise dans la production de papiers et de tissus. En 1524, un terrible incendie ravage une bonne partie de la cité et freinera sa croissance. Troyes perd peu à peu de son importance et vit principalement grâce à l’industrie textile et la fabrication de bonnets. Si ce sujet vous intéresse, je vous conseille le petit musée Musée de Vauluisant (4 Rue Vauluisant, 5euros l’entrée) sur Troyes et la bonneterie. Des siècles plus tard, malgré une crise du secteur textile dans les années 1960, les magasins d’usine à Troyes sont toujours aussi populaires et sont la promesse de bonnes affaires. Depuis les années 2000, le centre ville se refait une beauté et attire de plus en plus de touristes 🙂

La Cathédrale de Troyes

Le monument emblématique de la ville, c’est la cathédrale, située au centre de la tête du Bouchon de Troyes. Il s’agit d’ailleurs exactement de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Troyes. Elle mesure 114m de long, 45m de large, et atteint 62m de haut. Ce n’est pas la plus grande de France, mais elle est renommée pour son élégance et compte parmi les chefs d’œuvres de l’art gothique. Pourtant, quand on est sur la place Saint-Pierre, devant la façade, on se rend bien compte qu’il manque quelque chose sur la droite 🙂 La construction de cette cathédrale n’a pas été une tâche facile.

Après le début de la christianisation des habitants de Troyes vers le IVe siècle, plusieurs cathédrales ont été construites et détruites (incendies, tempêtes, vikings, tout ça tout ça). Les travaux de la cathédrale gothique qu’on peut voir de nos jours débutent vers l’an 1200. Sa construction va s’étaler sur plus de cinq siècles! Autant dire que pendant ce laps de temps, les architectes et les évêques changent, les plans évoluent. Il faut aussi sans cesse trouver du financement, lutter contre les incendies et réparer ce qui a déjà été construit. Par exemple la grande rose du bras nord qui s’est déjà écroulée, est reconstruite en 1409 et consolidée des décennies plus tard avec une sorte d’aiguille au centre. Sur la façade, la tour St-Pierre est achevée en 1630, mais celle de St-Paul ne sera jamais réalisée par manque d’argent.

Il n’empêche, dès qu’on pénètre à l’intérieur, on tombe sous le charme 🙂 La cathédrale est élancée malgré des piliers massifs, et surtout, il y a de la lumière et des vitraux partout! Les vitraux de la cathédrale de Troyes sont considérés comme le plus bel ensemble de vitraux de France.

Sur plus de 1500m², on peut découvrir l’évolution de la peinture sur verre sur plusieurs siècles. Par chance, les vitraux n’ont pas trop souffert lors des guerres mondiales et ils ont pu être préservés quasi intacts jusqu’à nos jours.

En revanche lors de la Révolution Française, la cathédrale a été saccagée et pillée. Toutes les grandes statues qui ornaient la façade et l’intérieur ont été détruites. Malgré d’importantes rénovations au XIXe siècle, on a du mal à s’imaginer la richesse du bâtiment à l’époque.

En parlant de richesse, la cathédrale de Troyes était particulièrement renommée pour son trésor. On y retrouve entre autres, le crâne et le fémur de Saint Bernard (le fondateur de la célèbre Abbaye de Clairvaux, un des promoteurs des Croisades et des Chevaliers Templiers) ainsi qu’un morceau de la croix du Christ.

Une bonne partie du trésor était liée au butin rapporté lors de la Quatrième Croisade après la prise de Constantinople. Là aussi, les révolutionnaires se sont bien servis en 1789. On estime que l’équivalent de 800 kilos d’or provenant du trésor de la cathédrale de Troyes aurait été fondu!

Deux petites anecdotes peu connues sur la cathédrale de Troyes 🙂 La première concerne ses cloches. C’est la seule cathédrale de France qui possède quatre grosses cloches (pesant de 2 à 4.5 tonnes) avec une tonalité grave. Sa sonnerie est unique, tendez l’oreille! La deuxième anecdote concerne un certain Denis Bolori, horloger dans la ville. Son nom ne vous dit rien et pourtant, d’après la légende, il a réalisé un véritable exploit! En 1536, il se serait envolé du haut de la tour Saint-Pierre avec des ailes qu’il avait fabriqué. Il aurait volé plané sur plus d’un kilomètre! Avant de s’écraser et mourir dans un champ. Le premier homme volant de l’histoire était à Troyes, amazing!

En sortant de la cathédrale, deux musées s’offrent à vous de chaque côté de la place. D’un côté le Musée d’Art Moderne de Troyes dans l’ancien bâtiment de l’évêché et de l’autre côté, le Musée des Beaux-Arts (ou musée Saint Loup). À quelques pas, il y a aussi la Cité du Vitrail (5€, plus d’infos sur le site officiel). Ces musées sont gratuits le premier dimanche du mois 🙂

Pause romantique et artistique près du Canal

À la frontière entre le « corps » et la « tête » du Bouchon, il y a la jolie statue du « Cœur de Troyes ». Cette œuvre d’art de 3.5m de haut s’illumine de rouge le soir. Symbole du romantisme de Troyes, elle est devenue un des emblèmes de la ville 🙂

Ce côté romantique se prolonge tout le long d’un petit canal. On y découvre des sculptures mignonnes.

Par exemple sur la passerelle de l’ancien pont-tournant, un petit chien effraie un groupe d’oiseaux 🙂 C’est l’œuvre « Attendez-moi » de l’artiste belge Tom Frantzen.

Juste après, on rencontre la charmante « Lili, la dame au chapeau » qui attend on ne sait quoi, assise sur un banc 🙂

C’est une œuvre de l’artiste hongrois Andras Lapis.

Faisant face à Lili, on découvre une nouvelle réalisation humoristique et rafraichissante de l’artiste belge Tom Frantzen. Cette fois, c’est un groupe d’enfants qui se jettent dans l’eau avec des canards et le même petit chien. C’est la « Ribambelle Joyeuse » 🙂

On découvre aussi une péniche qui abrite un charmant restaurant (La Barge). On peut s’étonner de sa présence car elle n’ira pas bien loin cette péniche. Pas de croisière au menu, le Bassin de la Préfecture est en effet totalement bloqué.

En fait, ce bassin faisait parti du Canal de Haute-Seine décidé par Napoléon, et permettant la navigation de Paris à Troyes. On a un peu tendance à l’oublier, mais c’est bien la Seine qui coule à Troyes. Ce canal ne rencontrera jamais de succès. Il sera finalement abandonné et totalement bouché dans les années 1960. La ville de Troyes a décidé de conserver cette infime portion en souvenir 🙂

L’hôtel de ville de Troyes reconstruit après le grand incendie de 1524 possède une particularité. Si vous regardez bien la façade, sous la statue, vous verrez la devise « Unité, indivisibilité de la République, Liberté, Egalité, Fraternité ou la mort«  ! On se demande presque s’il y a eu une erreur?!

On croit souvent (à tort), que la devise « Liberté Egalité Fraternité » est née avec la Révolution Française. En 1789, la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen dit juste que « tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits« . C’est seulement en 1793 qu’une devise officielle est validée, et elle est plutôt radicale, puisque c’est la mort si on n’est pas d’accord ! 😐 Ce n’est qu’au retour de la IIe République en 1848 qu’on reprend officiellement la devise, est de façon plus sympathique cette fois, avec « Liberté, Egalité, Fraternité » 🙂

Une attraction qui est presque devenue un incontournable sur la place de l’Hôtel de Ville à Troyes, c’est le manège du Carrousel des Temps Modernes 🙂 Depuis presque trente ans, il fait tourner des générations de petits et grands!

Après avoir visité l’Office du Tourisme sur cette même place, il est temps de vous perdre dans les vieilles ruelles de Troyes 🙂

Les vieilles maisons de Troyes

Ce qui fait l‘identité visuelle de Troyes, ce sont toutes ces vieilles maisons à pans de bois. Quand la ville est détruite par l’incendie de 1524, on reconstruit la ville médiévale quasiment à l’identique. Ces « nouvelles » maisons à pans de bois du XVIe siècle repoussent partout. Elles côtoient aussi des hôtels particuliers en pierre, construit par les bourgeois. Dans les années 1960, toutes ces vieilles maisons avaient très mal vieillies, et on hésitait à tout raser pour refaire du neuf dans le centre-ville. Heureusement, la municipalité a pris conscience de cette richesse architecturale et l’a protégée. Après de couteuses rénovations, on peut maintenant redécouvrir cet héritage du passé 🙂

Il y a de beaux exemples un peu partout, comme dans le Square des Trois Godets derrière la cathédrale, ou à l’angle de la Rue Boucherat et de la Rue de la Cité.

Les murs sont parfois recouverts de de tuiles en bois (châtaigniers) qui sont sensées être imputrescibles.

Dans la Rue Passerat, on trouve un autre bel exemple de maisons à pans de bois. Cette fois, au lieu d’avoir un remplissage d’armature avec du torchis, on a utilisé des briques. Leur restauration date de 1978.

Qui dit construction en bois, dit bois qui travaille. Avec les siècles, on peut dire que le bois a bien travaillé. Il n’est vraiment pas rare de trouver des maisons qui ressemblent d’avantage à la Tour de Pise! Quelques exemples de maisons penchées à coté de la Basilique Saint Aubin.

La rue Champeaux, qui est sans doute la plus belle rue du centre historique de Troyes, abrite aussi une des plus belles maisons. C’est un hôtel particulier construit en 1618 pour un orfèvre de la cité. Cet édifice est donc appelé la Maison de l’Orfèvre.

Pour gagner de l’espace dans cette rue très prisée, le propriétaire avait fait construire un escalier à encorbellement dans une tourelle donnant sur la rue! Classée monument historique en 1961, cette maison avec son look unique est une des premières rénovées.

Au fait, est-ce qu’il faut dire maison à pans de bois ou maisons à colombages ? Dans les deux cas, la technique est la même. C’est une ossature à pans de bois qu’on remplit généralement avec du torchis. Les maisons à colombages sont en théorie réalisées avec des poutres régulières plus grandes. On utilise des pans de bois plus courts dans les constructions en ville. Cette méthode permet plus de souplesse dans les ruelles étroites. Elle permet aussi par exemple l’encorbellement quand les maisons ont plusieurs étages. Comme les taxes étaient payés sur la surface au sol, on en profitait pour agrandir la surface à chaque nouvel étage. L’inconvénient de cette méthode c’est que parfois ces encorbellements sont si proches les uns des autres que la ruelle est plongée dans le noir et n’est plus aérée. C’est aussi malheureusement une façon pour les incendies de se propager de maisons en maisons.

Une des ruelles les plus typiques à Troyes avec cet exemple d’encorbellement, c’est la célèbre Ruelle des chats 🙂 Son nom vient du fait qu’on disait qu’un chat pouvait facilement passer d’un toit à un autre tellement les étages se rejoignent presque. Emprunter cette ruelle sombre et étroite, pavée à l’ancienne avec une rigole au centre, c’est comme faire un saut dans le temps et se retrouver au moyen-âge! C’est d’ailleurs de là que vient l’expression « tenir le haut du pavé ». Marcher sur le bord, en haut du pavé, permettait de rester propre. Au centre, c’était le caniveau dégueulasse, welcome!

Juste derrière cette ruelle, vous trouverez le Jardin Juvénal des Ursins, récemment aménagé à la place d’un ancien taudis.

C’est un joli jardin au calme qui mélange modernité et constructions neuves se basant sur d’anciennes illustrations d’époque.

La gastronomie à Troyes 🙂

Une très chouette adresse pour manger ici dans la ruelle des chats, c’est le restaurant Chez Félix que je vous recommande ( comme Félix le chat évidemment 😉 ). Un autre excellent restaurant à vous conseiller, c’est Le Rocher 🙂 Troyes, c’est aussi le chocolat avec la Maison Caffet, reconnu comme un des meilleurs chocolatiers au monde! N’hésitez pas à vous faire plaisir dans le grand Marché des Halles. Vous y trouverez forcément quelque chose à votre gout.

De façon plus traditionnelle, vous pouvez gouter les spécialités locales, comme l’alcool de prunelles, du fromage Chaource, ou de l’andouillette de Troyes (heuuurk)!

L’église Sainte-Madeleine, la merveille cachée

En bonus, je vous conseille très vivement de visiter l’église Sainte-Madeleine. C’est la plus ancienne et sans doute une des plus belles églises de Troyes. Elle est située à l’angle de la rue Charles-de-Gaulle et la rue Madeleine. Elle est tellement petite et discrète qu’on peut presque passer à côté sans s’en apercevoir! Construite au XIIe siècle, elle est surmontée d’une grande tour carrée qui daterait de 1525.

On commence d’abord par découvrir le Jardin des Innocents. Il est aménagé à l’emplacement d’un ancien ancien cimetière (de la terre a été rajoutée par dessus un voile géotextile pour préserver l’ossuaire). C’est un très beau petit jardin vert à l’inspiration médiévale.

Quand on pénètre à l’intérieur de cette minuscule église on est stupéfait de découvrir un incroyable jubé! Au XIIIe siècle, il était courant d’avoir un jubé dans une église. Il permettait de faire la séparation entre la nef (avec les croyants) et le chœur (avec les prêtres et le divin). Cette mode disparaitra à partir du XVIe siècle.

L’église de Sainte-Madeleine à Troyes est une des rares églises de France à avoir conservé son jubé de pierre. Et ce jubé réalisé en 1517 dans le style gothique flamboyant est juste magnifique! C’est l’œuvre du maitre-maçon Jean Gailde. Il avait proposé un projet pour le portail de la cathédrale de Troyes alors en travaux, mais on n’a pas voulu de son talent. On raconte donc qu’il a voulu se venger en réalisant un véritable chef d’œuvre dans cette petite église. À l’origine, tout était peint en couleurs vives, mais tout sera blanchi au XVIIIe siècle.

Et si vous pensiez être au bout de vos surprises, détrompez-vous! Après avoir franchi le jubé, on arrive dans le chœur, et là, BIM! Des vitraux sublimes partout 🙂

Ces vitraux datant de l’époque du début de la Renaissance sont incroyablement riches et colorés. On a l’impression d’être devant une bande dessinée géante. Des panneaux explicatifs permettent de comprendre la signification des différentes scènes représentées. C’est vraiment une petite église qui ne paye pas de mine à l’extérieur mais qui est incroyablement riche à l’intérieur 🙂

À la découverte de la belle région du Bugey

Le Bugey, c’est une très belle région montagneuse dans le département de l’Ain. Entre Lyon et Genève, la pointe sud du Jura vient à la rencontre des Alpes. C’est un secteur rempli de lieux sublimes découvrir!
Allons voir ça, hop en route les amis
🙂

Je vous propose ma sélection des plus beaux endroits à découvrir dans le Bugey!

La Cascade de Glandieu

La cascade de Glandieu est doute une des plus belles cascades de France! en toute simplicité 😉 Avec sa végétation luxuriante, on se croirait presque dans un pays exotique. Le plus dingue, c’est que cette incroyable cascade sublime est vraiment très accessible, elle est littéralement au bord de la route. En arrivant dans le petit hameau de Glandieu, on se gare, on marche quelques pas, et hop on à ça! Amazing! Cette merveille attire plus de 80.000 visiteurs par an et on comprend vraiment pourquoi quand on est devant!

Pour préserver le site, baignade et pique-nique (et chiens) sont interdits.

Cette cascade est en réalité composée de deux chutes d’eau successives où la rivière du Gland se jette, pour une hauteur totale de 60m. Près du parking, il reste encore le grand bâtiment de la scierie de marbre qui utilisait l’énergie hydro-électrique de la chute.

À proximité immédiate de cette cascade vous trouverez un sympathique bistrot avec une bonne cuisine et une petite épicerie de produits de la ferme. Le site propose aussi un sentier de l’eau, une balade en boucle de 7km (environ 2h30) pour découvrir l’influence de l’eau sur les paysages et l’homme.

Le Marais du Lavours

Près de la petite ville de Culoz, au pied du massif du Grand Colombier se trouve un des derniers grands marais continentaux d’Europe. Il y a des milliers d’années, à la fin de la période glaciaire, un immense lac recouvrait toute la vallée. Au cours des âges, les sédiments ont fini par combler le lac qui est devenu une immense zone marécageuse (à part le Lac du Bourget qui a survécu), c’est le Marais du Lavours 🙂

Pour découvrir ce beau site naturel, il faut se rendre au village de Ceyzérieu (parking gratuit obligatoire à l’entrée de la localité). Un sentier pédagogique a été aménagé sur une passerelle en pilotis. Cette très chouette balade qui prend environ 1h30 vous conduira au cœur du marais! Des observatoires et des fiches explicatives sur la faune et la flore sont disponibles (chiens interdits). Le site est accessible tous les jours (sauf inondations) et gratuitement.

Le marais du Lavours a été utilisé pendant des siècles pour le pâturage, la récolte du foin, et l’exploitation de la tourbe et de l’argile. Au centre du marais il y a environ 10m d’épaisseur de tourbe! À cause de l’exode rural puis d’un assèchement lié à l’agriculture intensive, le marais a faillit disparaitre. En 1984, les 500 hectares du marais sont protégés avec la création de la Réserve naturelle nationale du Marais de Lavours. Une faune et une flore unique s’y épanouit désormais. Vous croiserez aussi peut être des invités surprises introduits dans les années 1980 : des vaches écossaises des highlands et des chevaux de Camargue!

C’est vraiment une chouette balade tranquille et dépaysante que je vous recommande 🙂 Dans le village, vous trouverez aussi la Maison du Marais, avec un espace expo, boutique et buvette.
Plus d’infos sur le site officiel.

Le Fort-Cellier de Virignin

Voici un lieu insolite et peu connu! Alors que la route départementale D1504 entre Yenne et Belley s’engage dans l’étroit défilé de Pierre-Chatel et traverse un pont, on aperçoit une paroi rocheuse avec une grande cavité naturelle au-dessus du Rhône. Dans cette cavité, il y a cette construction improbable. Une façade de château avec deux tour qui ressemble d’avantage à un décor de théâtre! On le surnomme le « château en carton », le « fort-cellier », le « château dans la roche », le « château-caverne ». Il porte mille noms, mais aussi étrange que ça puisse paraitre, on ne sait pas grand chose sur son origine et sa fonction. Il semble toutefois que son existence remonterait au moins au XVIe siècle et devait avoir une fonction défensive. En revanche, on sait qu’en 1744 sa façade est remaniée. Elle est peinte en trompe-l’œil par le seigneur de l’époque, à l’occasion des célébrations en l’honneur du rétablissement du roi Louis XV.

Derrière cette façade se cache un réseau de grottes. Le site est privé et ne se visite pas. Ces grottes font parti d’une zone protégée car elles abritent de nombreuses chauves-souris. Tout en haut de cette falaise, il y a un promontoire rocheux qui domine le défilé. Il y avait une ancienne forteresse qui est devenue la Chartreuse de Pierre-Chatel. Ce fut d’ailleurs pendant des siècles une des filiales de la Grande Chartreuse. (Le site appartient maintenant à une famille privée, il est parfois ouvert à la visite)

La Cascade de Clairefontaine

Une autre très belle cascade se cache sur les hauteurs du village de Virieu-le-Grand. Il faut suivre les panneaux et s’engager dans la route étroite qui grimpe. Une fois garé, il faut ensuite marcher une petite dizaine de minute sur un chouette sentier dans la forêt, le long de la rivière de l’Arène (et son eau très fraiche!).

On entend le grondement de la cascade devenir de plus en plus fort, et elle se découvre tout à coup! Ce n’est peut-être pas la plus grande cascade de la région, mais la cascade de Clairefontaine est très belle au milieu des bois 🙂

C’est beau, c’est tranquille, c’est un chouette moment de détente dans la nature!

N’hésitez pas à partir en vadrouille et remonter le cours de cette jolie rivière, vous trouverez de nombreux bassins et d’autres mini-cascades 🙂

La Cascade des Dards

À 5km à peine de la cascade de Clairefontaine, près de la commune de Cheignieu-la-Balme, il y a une autre cascade. Elle est moins connue, mais à mon avis, elle est bien plus belle 🙂 C’est la Cascade des Dards. Pour y accéder et se garer, il faut être attentif car ce n’est pas du tout indiqué. Il y a soit un mini parking dans un virage pour arriver par le bas de la cascade, soit à l’entrée d’un sentier qui conduit vers le haut de la cascade. C’est cette option que j’ai choisi (à ces coordonnées 45°49’21″N 5°37’01″E). Après quelques minutes de marche sur le sentier, on pique vers la forêt (il n’y a pas d’affichage) et on descend en direction de la rivière et du grondement de la cascade.

La rivière du Furans joue sur une sorte de vaste plateforme pierreuse amusante où on peut traverser sans encombre. Il y a même un charmant petit pont de pierre, le pont romain des fées. On se croirait dans une carte postale!

La rivière se jette dans le vide d’une hauteur de 32m dans un magnifique cirque! Le cadre naturel et sauvage est littéralement somptueux! Attention cependant, le site n’est pas aménagé ni sécurisé, soyez prudents.

Pour rejoindre le bas de la cascade, on peut passer par un sentier mal défraichi avec une pente très raide dans les broussailles, en s’aidant d’une corde déjà installée. Bonus : en fonction du débit de la rivière, il est parfois possible de passer derrière les cascades!

Personnellement j’ai adoré remonter la rivière en haut de la cascade. Le cadre est vraiment de toute beauté, et ça donne vraiment envie de tout explorer 🙂

La Cascade de la Brive

Encore une belle cascade à découvrir dans le Bugey à l’occasion d’une jolie randonnée 🙂 Il faut tout d’abord se garer sur le petit parking du cimetière de la commune de Marchamp. Une fois dans le village, juste après l’église, il faut s’engager sur la piste qui descend sur la gauche. On ne peut pas se tromper. Le chemin descend tranquillement dans une jolie campagne avant de s’enfoncer dans la forêt. La majeure partie de cette petite rando se déroule à l’ombre des arbres.

Le chemin s’enfonce dans le vallon, on sent la fraicheur et l’humidité. Attention à ne pas glisser dans la forte pente. Puis on arrive en vue du ruisseau du Gros Perthuis. C’est une succession de petites cascades de tuf et de marmites. C’est vraiment enchanteur, limite féérique! 🙂

Le ruisseau se jette dans la rivière de la Brive un peu plus loin. On découvre une première petite cascade et des ruines d’anciens moulins.

Le chemin n’est pas toujours très bien indiqué mais si on ouvre un peu les yeux, on y arrive sans problème 😉 Après avoir longé un peu la rive du vallon encaissé, on entend un petit grondement qui fait plaisir. Une chute d’eau n’est pas bien loin! En s’appliquant pour ne pas glisser, on arrive devant cette jolie merveille dans son écrin de verdure et de roches : la Cascade de la Brive 🙂

C’est l’endroit idéal pour un pique-nique et une éventuelle baignade. Si vous êtes motivés, vous pouvez continuer de marcher sur le sentier qui longe la Brive. Il y a la possibilité de faire une randonnée plus longue, avec une boucle qui remonte plus loin vers le village de Cérin.

Sinon, il ne vous reste plus qu’à faire le chemin en sens inverse jusqu’au parking. Et mauvaise nouvelle, dans ce sens, ce n’est que de la montée! 😉

Cette jolie petite balade aller-retour fait environ 5km. Il faut compter au moins 1h45 de marche.

Le Belvédère de Parves

Vous trouverez une superbe point de vue en allant au Belvédère de Parves 🙂 Il est situé à 400m d’altitude (au lieu-dit « Les Correttes ») le long de la route D107 qui va de Belley à Parves. Depuis ce poste d’observation, on a une vue imprenable sur le fleuve … ah non, on me dit dans l’oreillette que ce n’est pas ça du tout! En fait il s’agit du canal de dérivation du Rhône de Brégnier-Cordon, creusé par l’homme à partir de 1981. Il mesure 8km de long, permet d’alimenter une petite centrale hydroélectrique et surtout, il permet de réduire les crues du Rhône qui inondaient régulièrement la région. Au fond à droite, on aperçoit le Lac du Lit au Roi, avec sa guinguette et son petit port de plaisance.

En tournant la tête de l’autre côté, on découvre un large bassin avec la ville de Belley au fond à gauche.

De l’autre côté de la route, en face du belvédère, un parcours santé avec 19 ateliers est aménagé dans la forêt. C’est aussi le point de départ d’une chouette rando en boucle de 11km, le Circuit du Sorbier.

En bonus, d’autres sites, tous proches du Bugey mais dans le Nord Isère 🙂

La Cascade de la Roche et l’étang

Au pied du Bugey, il y a encore une pépite cachée dans la nature. Commencez par vous rendre à Saint-Baudille-de-la-Tour puis prenez en direction du hameau de Baix. Suivez le panneau vers Boulieu et arrêtez vous en pleine campagne sur le petit parking dans le virage. Un panneau indique la cascade mais on a du mal à y croire. On a vraiment l’impression d’être en rase campagne au milieu des champs et sans rien de vraiment palpitant dans les environs. Il faut être curieux des fois dans la vie! Hop, après quelques minutes de marche sur un chemin qui longe un champ et une forêt, au détour d’un virage, paf! La Cascade de la Roche ! Sublime 🙂

Elle est vraiment très facile d’accès. Vous ne serez probablement pas seuls dans ce cadre bucolique. On comprend pourquoi, le ruisseau de Lemps qui se jette dans ce petit cirque rocheux, c’est vraiment très beau. Les rayons du soleil jouent à travers les branches d’arbres et la brume de la cascade. J’ai vraiment eu un coup de cœur pour cet endroit 🙂

Il y a un bonus à 200m de la cascade, après les ruines de l’ancien moulin. Le ruisseau rejoint la rivière du Furon et se jette dans le magnifique étang de Boulieu 🙂

Cet étang enchanté de 23 hectares abrite une faune riche et variée. Il a aussi une particularité! Il est bordé de cyprès chauves. Ces arbres qui ont les pieds dans l’eau toute l’année vous font penser aux paysages du bayou ? Bingo! Ces arbres ont été ramenés de Louisiane il y a plus de cents ans par le Comte de Chardonnet (l’inventeur de la soie artificielle).

C’est vraiment un bel endroit paisible et vraiment surprenant au milieu des champs! N’hésitez pas à faire un détour de quelques kilomètres 🙂

(je ne suis finalement pas très certain du véritable nom de cet étang? étang de Boulieu, étang du Furon, étang de la Roche … si quelqu’un à la réponse?)

Le site archéologique de Larina

Une dizaine de kilomètre à l’ouest de la Cascade de la Roche, on arrive sur d’énormes falaises qui surplombent le Rhône d’une hauteur de 200m. Elles forment un véritable rempart de près d’un kilomètre de long et délimitent le plateau de l’Isle Crémieux. C’est un cadre majestueux avec une vue imprenable! … et au milieu de ce panorama, les cheminées de la centrale nucléaire du Bugey qui fait un peu tâche dans le paysage, mais passons…

Sur l’éperon rocheux de Larina on a retrouvé les traces d’une occupation humaine depuis la préhistoire. Il deviendra ensuite un grand village fortifié jusqu’à l’époque gauloise. On pense qu’il avait surtout un rôle sacré ou de sanctuaire. Ce n’était pas un véritable lieu de vie. Plus tard avec la Gaule Romaine, un sanctuaire au dieu Mercure y est construit.

Dans les siècles qui suivent, le site deviendra un lieu de vie avec différentes constructions en pierres, principalement liées à l’exploitation agricole. On retrouve même une petite nécropole de tombes antiques. Au VIIIe siècle le site est définitivement abandonné. Plus bas, dans le village de Hières-sur-Amby, la Maison du Patrimoine abrite un petit musée qui vous en apprendra encore plus sur le sujet.

Dernière précision, l’accès au site est gratuit 😉

Balades dans la grande vallée de la Maurienne

La vallée de la Maurienne, longue de 125km, est une des plus grandes vallées des alpes! C’est la rivière de l’Arc qui l’a façonnée depuis le Cold de l’Iseran jusqu’à ce qu’elle rejoigne l’Isère au pont royal de Chamousset. Cette grande vallée longe le grand massif de la Vanoise, le massif du Mont-Cenis, et tant d’autres encore.
Hop en route pour y découvrir de beaux endroits!
🙂

La Vallée de la Maurienne se divise en trois parties : la Basse (de Aiguebelle à La Chambre), la Moyenne (de la Chambre à Modane) et la Haute Maurienne (jusqu’à la frontière italienne). C’est depuis l’antiquité un axe important de communication et de commerce entre la France et l’Italie. C’est aussi notamment dans la vallée de la Maurienne qu’au XIe siècle remonte le premier représentant de la puissante Maison de Savoie qui dirigera pendant des siècles tout cette région et donnera naissances aux futurs rois d’Italie.

Je vous invite à remonter cette vallée pour découvrir quelques endroits qui méritent le détour!

La maison penchée 🙂

Il y a un lieu insolite à découvrir à la sortie de Modane, au bord de la route de Bardonnèche en direction de Val Fréjus. Ici, vous pourrez vous amuser à défier les lois de l’équilibre! 🙂

C’est la maison penchée 🙂 C’est en réalité un ancien blockhaus. Construit en 1939 par les nazis, il servait de poste d’observation et de défense à l’entrée du tunnel ferroviaire de Fréjus. En 1944, c’est la débâcle et les troupes allemandes se replient. Ils décident de faire sauter l’entrée du tunnel avec deux wagons bourrés d’explosifs. L’explosion est tellement énorme que le bunker a littéralement volé dans les airs avant de venir se planter dans le sol des dizaines de mètres plus loin, quasi intact… mais pas tout à fait à l’horizontal non plus 😉

Ce bâtiment militaire en béton armé est maintenant devenu une attraction touristique à Modane. C’est un peu la Tour de Pise locale 😉 La visite est libre et gratuite. On peut se balader dans les pièces recouvertes de graffitis, perdre ses repères et jouer avec son équilibre. Sensations garanties pour cette petite visite insolite 🙂

Les Gorges de l’Arc, les forts et le pont du diable

L’Arc, c’est la rivière qui a façonnée la vallée de la Maurienne depuis des milliers d’années. Après Modane, la rivière s’engouffre dans les Gorges de l’Arc, profondes de plus de 100m!

Cet endroit de la vallée est étroit et possède donc une importance stratégique. Au XIXe siècle, après les guerres et la défaite de Napoléon 1er, l’Autriche fait pression sur le Royaume de Sardaigne (qui gouverne alors la Savoie) pour sécuriser et verrouiller l’accès vers la péninsule italienne. Entre 1819 et 1834, plusieurs fortifications sont construites de chaque côté de ces gorges. Cette Barrière de l’Esseillon (ou forts de l’Esseillon) se compose surtout de l’imposant Fort Victor-Emmanuel (côté nord) et de la Redoute Marie-Thérèse (côté sud). Le Fort Victor-Emmanuel est le plus grand et pouvait accueillir une garnison de 1500 soldats. Ces fortifications ne verront jamais le moindre combat et finiront par retomber aux mains des armées françaises qui, ironie du sort, s’en serviront cette fois pour se protéger des italiens.

Ces deux verrous stratégiques sont reliés entre eux par le Pont du Diable. Comme à chaque endroit où la construction d’un pont parait incroyable, il y a une légende qui attribue sa construction aux pouvoirs surnaturels du diable. Et donc ici, le bâtisseur, un habitant du village de Bessans, était bien embêté car il était incapable de finir la construction dans le délai demandé. Le diable lui aurait proposé son aide en échange de l’âme du premier être vivant à traverser le pont. Le bâtisseur trouve une astuce en faisant traverser en premier un bouc. L’animal, en découvrant le démon cornu qui l’attendait de l’autre côté du pont, pensait qu’il s’agissait d’un rival pour ses chèvres. Il lui a foncé dessus si fort que ses cornes sont restées plantées sur la tête du diable. Depuis cette légende, traditionnellement, le diable à Bessans porte 4 cornes.

Plus sérieusement, le premier pont en pierre a été construit en 1858 et s’est écroulé depuis. La passerelle actuelle (construite au même endroit) date de 1991 et porte toujours le nom de Pont du Diable. Autour de ce pont qui vous donnera le vertige mais aussi une vue imprenable sur les gorges, des activités d’accrobranches et de via-ferrata sont disponibles. Le Fort Victor-Emmanuel (toujours en rénovation) peut se visiter gratuitement 🙂

La Cascade Saint-Benoit

Tout près du Fort Victor-Emmanuel, au nord de la commune d’Avrieux, il y a la magnifique cascade de Saint-Benoit à découvrir 🙂 Elle est très facile d’accès depuis la route touristique D215.

En s’approchant de cette beauté, on ressent le souffle frais de ces eaux. On se croirait devant un brumisateur géant. Des pelouses permettent de profiter du lieu et pique-niquer quasiment au pied de cette immense cascade haute de 90m!

Cette cascade possède un bonus! En revenant sur la route, longez la clôture près de la petite chapelle de Saint-Benoit et vous découvrirez les eaux se jeter dans une autre cascade 😉

Autour de Bessans

Après avoir dépassé Val Cenis, on arrive à Bessans. Ici la vallée est bien plus large avec une immense plaine et l’Arc qui coule paisiblement au milieu.

Une tradition tenace raconte que les habitants de Bessans et de ses hameaux seraient des descendants de sarrasins qui se seraient implantés dans la région au VIIIe siècle. Une autre tradition locale date de 1857. À cette époque, un conflit opposé le curé du village à un sculpteur sur bois. Pour se venger, il sculpte alors une statue d’un diable emportant un curé sous son bras et la dépose le soir devant la maison du curé. Au matin, le curé découvre la statue, et se doutant de l’auteur, il redépose la statue devant la maison du sculpteur. Ces allers-retours vont durer un mois et feront parler du village. Depuis, les sculpteurs sur bois perpétuent la tradition et on peut voir ces sculptures de diables de Bessans (à quatre cornes, ne l’oublions pas) sur la place du village 🙂

La vallée est propice à des belles balades sur les versants, où la fonte des neiges donnent naissance à d’innombrables petites cascades 🙂

La Vallée d’Avérole

La Vallée d’Avérole mérite votre attention! Presque oubliée, elle se découvre sur la droite juste après avoir dépassé Bessans, quand on remonte la Vallée de la Maurienne. Elle abrite les hameaux de La Goulaz et des Vincendières qui vous replongent dans le passé. Ces chalets traditionnels en pierre avec des toits de lauzes (la roche plate locale qui sert d’ardoise) sont typiques de la région. Cette vallée est considérée comme une des plus belles de la Maurienne 🙂 Au fond, on voit l’imposante silhouette du Charbonnel (3752m) avec son glacier accroché à la face nord. C’est le plus haut sommet de la Maurienne.

Il y a encore pas si longtemps, cette vallée était le point de passage de contrebandiers et de colporteurs pour rejoindre l’Italie sans avoir à payer le péage de la route du Mont-Cenis. Maintenant c’est un endroit authentique et beau d’où on peut partir en randonnée jusqu’au refuge d’Avérole, et pourquoi pas pousser plus loin dans le vallon Lombarde et le Pas de la Mule.

Il y a comme une impression de bout du monde quand on explore cette belle vallée 🙂

Visiter la presqu’île de Guérande

La Presqu’île de Guérande est une région autrefois isolée du continent par les marais et l’océan. Cet ancien golfe maritime qui s’est ensablé il y a des milliers d’années abrite une belle cité médiévale, des salines, des marais immenses, et des stations balnéaires bien connues (La Baule, Le Croisic et La Turballe).
Allons à la découverte cette région, c’est parti, hop en route !
🙂

La cité médiévale de Guérande

À 16km à l’ouest de Saint-Nazaire, se trouve Guérande, au milieu de la presqu’ile qui porte son nom. Cette ville médiévale fortifiée a bénéficié d’une situation privilégiée entre océan et marais de Brière, bocages et marais salants. Son histoire remonterait au VIe siècle quand des bretons se seraient installés autour d’un sanctuaire contenant les reliques de Saint Aubin. Il s’ensuit une longue période de troubles avec les invasions vikings et les affrontements entre Francs, Bretons et Normands. Les premiers marais salants de Guérande apparaissent et favorisent le développement et la croissance de la petite cité. Au XIIIe siècle, les revenus du domaine de Guérande sont d’ailleurs supérieurs à ceux de Nantes! Lors de la Guerre de Succession en Bretagne (une des guerres annexes de la Guerre de Cent Ans), c’est ici que sera signé le traité mettant fin au conflit en 1365. Au XIV-XVe siècle c’est l’âge d’or de Guérande qui est alors une cité prospère 🙂

C’est une des rares cités médiévales de France a avoir conservé l’intégralité de ses remparts! Ils mesurent 1434m de long (plus longs qu’à Carcassonne) et sont encore dans un très bon état de conservation 🙂

Ils ont pourtant faillit disparaitre, et ce n’était pas à cause d’une guerre… Au XIXe siècle, la petite ville doit se moderniser, on veut construire des routes et des boulevards. Les remparts sont comme un frein au développement alors on projette de les détruire. Face à l’opposition générale et à la mobilisation de la population, la municipalité fait le choix en 1853 des les conserver. Ils sont ensuite classés Monuments Historiques en 1877.

On peut donc encore admirer les impressionnantes murailles le long du boulevard qui fait le tour de la cité médiévale. Des douves sont toujours présentes sur une portion de l’enceinte!

Les remparts comptent 6 tours et 4 portes fortifiées. L’entrée principale de la ville, c’est la Porte Saint-Michel à l’est. Erigée au XIVe siècle, avec ses 24m de haut, c’est le symbole de la puissance de Guérande.

Les charmantes petites ruelles à l’intérieur de la cité conduisent immanquablement sur la place où se dresse la Collégiale Saint-Aubin. C’est là où Guérande est née. L’église abrite des reliques de Saint Aubin, un évêque d’Angers ayant vécu au Ve siècle. Il était sévère mais populaire. On lui a attribué quelques miracles et c’est le saint patron des boulangers. En 919, la cité est assiégé par les vikings. Une apparition miraculeuse se produit sous la forme d’un chevalier blanc lumineux. On y reconnait l’ancien évêque et il permettra de mettre les vikings en déroute. Merci Saint Aubin!

Pour vous replonger un peu dans l’ambiance (mais sans le côté guerrier et sanglant), une fête médiévale est organisée à Guérande chaque été 🙂

Au fait Guérande, c’est breton ou pas ? On peut se poser la question! Officiellement, ou plutôt administrativement parlant, Guérande fait partie du département de la Loire Atlantique, faisant partie de la région des Pays de Loire et dépendant donc de Nantes. Malgré tout, la petite cité se revendique bretonne et tient à conserver son patrimoine et ses traditions. Depuis 2002, elle déclare faire partie de Bretagne Plein Sud, pour refuser de s’appeler Pays de la Loire 😉
C’est une charmante petite ville pleine de charme qui mérite une visite!

Les marais salants et le sel de Guérande

Quand on entent le nom Guérande, on pense immédiatement au célèbre sel de Guérande 🙂 On a retrouvé quelques traces antiques de production de sel dans la région. La méthode était différente. On utilisait des récipients (des augets), on y versait de la saumure et on faisait chauffer le tout dans un four. Après évaporation, on produisait des « pains de sel » qui pouvaient être exportés sur de grandes distances. Alors que la technique des salines était connue des romains, elle n’apparait à Guérande que vers le VIe siècle. Les prés salés sont alors aménagés pour devenir des marais salants ou salines.

Lors d’une grande marée, le paludier ouvre une trappe qui permet à l’eau de mer de rentrer loin dans les terres grâce à un système de canaux. L’eau remplir un grand bassin, la vasière. La concentration de sel est alors de 25 g/L. La vasière sert à décanter l’eau de mer et à alimenter différents bassins d’évaporations avant d’arriver finalement dans les œillets de la saline. Sous l’action du vent et du soleil, une évaporation naturelle se produit, l’eau atteint une concentration en sel de 280 g/L et la cristallisation du sel commence. Le paludier peut alors récolter le sel, principalement en été. Avec un las, une sorte de gros râteau, il gratte le fond argileux de l’œillet pour récupérer le gros sel. C’est pour cette raison que ce sel a une couleur grise. Avec une lousse, une sorte de passoire, le paludier récolte la fleur de sel à la surface de l’eau. Sa couleur est blanche. Un paludier gère de 50 à 60 œillets sur sa saline, et produit par an environ 60-90 tonnes de gros sel et 2-3 tonnes de fleur sel. Le reste de l’année, il entretient ses salines, les protège des grandes marées et des gelées hivernales. Il doit aussi retirer la vase et les algues de la vasière et purger les bassins des eaux de pluie au printemps. Voilà, maintenant vous savez tout sur la production du sel 😉

À Guérande, tout le sel marin est récolté manuellement. La production est d’environ 10.000 tonnes de sel par an. C’est bien inférieur à la production qu’on peut retrouver dans les salines industrielles de la côte méditerranéenne. Ce sel de Guérande bénéficie d’un gage de qualité validé par un label rouge et une IGP (indication géographique protégée). Le sel est naturel, non raffiné, non lavé et n’est pas enrichi artificiellement en iode. Bref, c’est du bon! 🙂

Les marais salants de Guérande sont répartis en deux zones principales : les Marais Salants de Guérande et les Marais Salants du Mès, plus petits. Pour rappel, les salines sont la propriété privée des paludiers et il n’est donc pas autorisé de s’y promener sans autorisation. La façon la plus adaptée pour découvrir cet univers fascinant c’est la balade à vélo sur les pistes cyclables aménagées entre les salines. Pour des visites guidées au cœur des marais salants, vous pouvez vous rendre à Terre de Sel ou à la Maison des Paludiers (18 Rue des Prés Garniers, 44350 Guérande). Enfin, il y a un chouette petit Musée des Marais Salants à Batz-sur-Mer 🙂

Aussi incroyable que ça puisse paraitre, tout ce patrimoine et cet environnement unique a bien faillit disparaitre dans les années 1960! À l’époque, il y a un énoooorme projet pour agrandir la station balnéaire de La Baule. On envisage de détruire les marais salants de Guérande pour en faire une grande marina et y construire des d’hôtels et des routes! Heureusement, ce projet n’aboutira jamais et maintenant le sel de Guérande fait la fierté et la renommée de la région 🙂

Les marais de Brière

À l’Est de la presqu’ile de Guérande, il y a un lieu mystérieux et incroyable : les marais de Brière! (aussi appelé la Grande Brière Mottière). Avec une superficie de 70km², c’est le 2e plus grand marais de France après ceux de la Camargue. Il y a des milliers d’années, toute cette zone était un golfe marin parsemé d’îles avant qu’une bande de terre apparaisse et coupe le golfe de la mer. Une grande forêt se met alors à pousser. Des siècles et des siècles plus tard, la rivière Brivet commence à se déverser et remplir le bassin. Les arbres meurent et se couchent. Le sol devient de la tourbe, c’est l’apparition de l’immense marais de Brière.

Malgré cet environnement inamical, l’homme s’y implante et créé des habitations sur les restes d’îles calcaires du golfe primitif. Les briérons deviennent les habitants des marais. Ils ont toujours vécu dans un relatif isolement. Les mariages se faisaient traditionnellement entre iliens (et de préférence sans mélanger les iles). Ils n’ont jamais vraiment parlé le breton mais un patois local. Un peu à l’écart des grands bouleversements de l’histoire de France, ils vivaient presque en autarcie, de la chasse aux canards et aux oies, de la pêche aux anguilles, du pâturage et du commerce de la tourbe le long de la Loire. Ils étaient tellement à l’écart qu’on les traitait avec mépris. Une sorte de racisme même parfois, en les traitant de sauvages et d’arriérés. De leur côté, les briérons rejetaient les ingérences du monde extérieur et jouissaient de la gestion de leur marais en totale autonomie. Cet univers a faillit disparaitre au XIXe siècle quand l’état a souhaité assécher les marais. Face à l’hostilité farouche des habitants et aux émeutes, les marais ont survécus, et les briérons ont pu continuer d’exploiter leur or noir : la tourbe du marais.

Les briérons vivent à Saint-Joachim et ses 7 îles. Le bourg principal est sur la plus grande des iles, Pendille.

Un village typique du marais de Brière, c’est une petite île entourée d’un canal circulaire, appelé la curée. Le long de ce canal sont amarrés les chalands, des barques à fond plat servant à naviguer dans le marais. C’était d’ailleurs la seule façon de se déplacer dans la région avant l’arrivée des premières routes au XIXe siècle! Sur l’île, on retrouve une rue principale (circulaire aussi) et au centre une zone réservée pour la culture. Les habitations traditionnelles sont des chaumières avec une toiture en joncs et roseaux. Il y en a plus de 3000 dans les marais.

Ici, quelques vues avec l’île de Fedrun et la minuscule île de Mazin.

Cette région sortira de son relatif anonymat grâce au livre d’Alphonse de Châteaubriant « La Brière », publié en 1923. C’est un succès en librairie et les français (re)découvrent l’intérêt de cette vaste zone naturelle 🙂

Sans intervention de l’homme le marais continuerait de s’enliser. Les habitants empêchent les roselières de couvrir les plans d’eau, et retirent la tourbe et la vase des canaux. Durant ces travaux d’entretien et d’exploitation, on retrouve parfois des vestiges de la forêt ancestrale qui existait avant l’existence du marais. Les antiques troncs d’arbres sont conservés quasiment intacts dans les profondeurs du marais, à l’abri de la tourbe. Quand on tombe dessus par hasard, c’est comme un petit trésor. Ce bois s’appelle le Morta. Il y en a deux sortes : le Morta rouge issu du bouleau et le Morta noir issu du chêne. Le Morta noir est utilisé pour la charpenterie et la fabrication d’outils. Le Morta rouge est plus souple et plus beau. Il est d’avantage utilisé par des artistes pour des sculptures.

Encore une jolie petite vue de l’île de Brégun 🙂

En 1970, le Parc naturel régional de la Brière est créé. Depuis 2012, il abrite aussi une réserve naturelle protégée.

Pour découvrir ce monde mystérieux au plus près, des balades en chaland sont possibles à l’intérieur des canaux. Des guides vous tendrons la perche (hoho) principalement au petit port de Rozé à Saint-Malo-de-Guersac et à celui de la Chaussée Neuve à Saint-André des Eaux. Ces endroits plein de charmes offrent des activités touristiques pour s’immerger dans cette belle nature!

Personnellement, je trouve que la découverte du marais de la Brière et son histoire a vraiment été étonnante et inattendue, je recommande 🙂

Découvrir les alignements de menhirs à Carnac

Au cœur de la Bretagne, dans le Morbihan, se trouve une terre de mystères : Carnac. On y trouve un des plus grands ensembles mégalithiques au monde. On branche la machine à remonter dans le temps, et c’est parti pour découvrir cet endroit mondialement connu!
Hop en route!
🙂

Les origines des alignements de menhirs de Carnac ?

Le mystère des alignements de menhirs à Carnac a donné lieu à de nombreuses hypothèses. On a longtemps cru à des vestiges de camps romains ou à des pierres dressées par les druides gaulois. Mais tout ça est bien plus vieux, incroyablement plus ancien! On est désormais à peu près certain de la période où ces pierres ont été érigées dans la lande bretonne. C’était vers 5000 avant JC. Il y a plus de 7.000 ans! Plus de deux millénaires avant les pyramides! Des dates qui donnent le tournis! Les fouilles réalisées on permit de retrouvé des pierres polies venant de plusieurs régions d’Europe. Comment expliquer leurs présences dans le Morbihan? On suppose qu’à cette époque Carnac était le siège d’une « civilisation » prospère, peut-être grâce au commerce du sel. Cette relative prospérité lui aurait donné les moyens, le temps et l’énergie nécessaire pour réaliser ces incroyables alignements de pierres et de tumulus qu’on retrouve partout dans la région. Puis, on sait qu’il y a eu une remontée assez rapide des eaux de la mer à cette période de l’histoire. Ce soudain changement aurait donné lieu à la création du Golfe du Morbihan, noyant au passage une partie du « tissu économique » de ce « royaume » et marquant la fin de ces grandes constructions mégalithiques. Quel était le but de ces alignements ? Aucune idée… points de repères, but religieux, sacré, funéraire ou cérémoniel, tout est imaginable.

Ce qui est sûr c’est qu’il y avait bien plus de menhirs et probablement d’autres alignements. Au fil des millénaires, ils sont soit tombés et recouverts par la végétation ou perdus dans les eaux, soit utilisés par les hommes comme carrières de pierres pour diverses constructions. Actuellement on compte 3 grandes zones d’alignements de menhirs : Ménec, Kermario et Kerleskan. On pense que ces alignements étendus sur 4km de long formaient une véritable continuité visuelle lors de leur construction. Depuis, des forêts ont été plantées, des étangs construits, des champs cultivés, des routes tracées, des pierres arrachées, et le paysage parait bien plus morcelé qu’il ne l’était à l’époque. Pour tenter de stopper le carnage à Carnac (hoho), les alignements de menhirs ont été classé Monuments Historiques dès 1889!

Crédit : Office de Tourisme Carnac

Allons explorer ce qu’il reste de ce très lointain vestige humain. Les alignements sont libres et les visites gratuites. Ils s’observent facilement depuis la route. Les accès aux pierres dépendent de l’état des terrains et de la végétation. Le piétinement des sols par les visiteurs autour des menhirs affaiblis leur stabilité. En moyenne, un menhir de 3m est enterré de seulement 30 cm. Pour essayer de laisser le temps au sol de se rétablir, les accès aux alignements sont ouverts ou non.
Se renseigner à la Maison des Mégalithes (parking gratuits et chiens interdits)

Les alignements du Ménec

Le point de départ du grand site de Carnac : les alignements du Ménec. C’est un peu le site principal, le premier des champs de menhirs le plus à l’ouest. En fait, le site commence réellement par un cromlech, c’est à dire une enceinte circulaire de pierres mégalithiques. On les devine à peine car elles ont été utilisées pour délimiter le hameau du Ménec. La crêperie Le Pressoir est d’ailleurs pile au centre.

Ici les alignements sont répartis sur une zone de 950m de long et 100m de larges (coupée en deux par une route). On compte 1050 menhirs répartis sur 11 files.

Les alignements de menhirs ne sont pas tout à fait parallèles entre eux dans une même zone. Et d’une zone à l’autre, ils ne se prolongent pas parfaitement. Il y a tout un tas de reportages intéressants sur ces sujets 🙂 Cherchez un peu et vous trouverez tout un tas d’explications possibles, c’est assez fascinant! C’est aussi trop long à essayer de résumer ici 🙂

Pour accentuer la perspective et le relief, on constate que les menhirs les plus grand sont sur les points les plus hauts du terrain, et les menhirs les plus petits dans les creux.

Tous les menhirs sont en granit local, disponible à profusion dans ces terres.

Ne vous étonnez pas si vous croisez des moutons entre les pierres. Ils sont utilisés depuis les années 1990 pour entretenir les terrains de façon écologique. Pour information, il s’agit d’une race particulière, les Landes de Bretagne (ou « mouton breton »). On pensait cette race disparue, et surprise, dans les années1980, quelques uns sont aperçus dans les marais de Brière près de Saint-Nazaire.

Rustiques, résistants, aimant le milieu humide, ils sont désormais les compagnons des mystérieux menhirs 🙂

Les alignements de Kermario

La zone des alignements de Kermario est sans doute la plus connue. Ici, on compte 982 menhirs sur 1100m de long.

Ces alignements sont plus populaires car les menhirs sont plus grands et ont des formes plus étranges. En revanche, il y a beaucoup de menhirs couchés.

Dans le prolongement direct du Kermario, il y a les alignements du Manio.

En continuant dans la même direction, c’est le moment de faire une petite escapade en forêt 🙂

Le Géant du Manio

Après une petite balade sympathique dans les bois, on découvre le Géant du Manio. C’est le plus grand menhir de Carnac. Retrouvé couché, il a été redressé au début du XXe siècle. Il mesure 6.5m de haut. Il parait perdu et isolé au milieu des bois, mais il faut bien garder en tête que lorsqu’il a été dressé, il était visible de loin dans un paysage plat et sans végétation. Vous verrez peut-être des petits cailloux au sommet du menhir. Une légende locale dit que si on arrive à jeter une pierre au sommet du menhir, son vœux sera exaucé. Si vous voulez tentez votre chance, vérifiez bien qu’il n’y a personne de l’autre coté lors de votre lancer 😉

Tout proche ce grand menhir, il y a le « quadrilatère du Manio ». On pense d’ailleurs que le menhir devait servir de point de repère pour ce site. Il s’agit d’un ancien tumulus délimité par des pierres au sol, formant un grand rectangle 37m de long et environ 10m de large. Le tumulus a été complètement déblayé lors de fouilles réalisées en 1890 qui n’ont donné aucun résultat.

Les alignements de Kerlescan et du Petit Ménec

En continuant toujours dans la même direction, on arrive sur les alignements de Kerlescan avec 300 menhirs sur 13 files et 350m de long. Et si on en veut encore, 200m plus loin, il y a discrètement caché dans la forêt un autre alignement moins connu, celui du Petit Ménec.

J’avoue qu’on peut ressentir une certaine lassitude après la visite de plusieurs alignements. Car si on n’est pas un spécialiste (ce qui est le cas de beaucoup je pense), on n’a pas l’œil assez aiguisé pour tenter de tout comprendre, et finalement tout fini par se ressembler. C’est pour cette raison que je vous conseille de compléter votre visite des alignements de Carnac avec les tumulus! 🙂

Le Tumulus de Kercado

Commençons par le Tumulus de Kercado, situé à quelques centaines de mètres au sud des alignements du Manio. Il est relativement bien conservé car il était sur les terres d’un ancien domaine seigneurial, ce qui a empêché les habitants des environs de le détruire pour récupérer les pierres. Il est d’ailleurs toujours dans une propriété privée mais il est ouvert au public. C’est un des rares dolmens de Bretagne toujours sous son cairn d’origine! Ce monticule de pierres soigneusement empilées et recouvert de terre et de végétation forme un tumulus de 30m de diamètre sur 5m de hauteur. Il est entouré d’un cercle de petits menhirs, ce qui lui rajoute un côté mystérieux supplémentaire.

Au centre du tumulus, se trouve un dolmen auquel on accède par un couloir de 8m de long. Certaines des grosses dalles de pierre formant le couloir ainsi que la grande dalle du plafond sont décorées de gravures. Mais il faut vraiment avoir l’œil exercé et attentif pour les deviner.

Les fouilles ont permis de retrouver des fragments de poteries, des colliers de perles, des haches et des ossements. On pense que le site aurait été utilisé comme lieu de sépulture pendant de nombreux siècles.

Le tumulus Saint-Michel

À la sortie de Carnac, on trouve l’énorme tumulus Saint-Michel. On a toujours du mal à concevoir que cette colline est en réalité une création humaine. Il s’agit de tonnes et de tonnes de pierres entassées pour recouvrir une petite chambre funéraire. On a ensuite consciencieusement recouvert ces pierres de vases et de terres pour l’isoler, et le temps et la nature a repris son œuvre. Avec 125m de long, 65m de large et une hauteur de 12m, c’est le plus grand tumulus préhistorique de France!

Des premières fouilles ont eu lieu en 1864. Un puit a été creusé à la verticale depuis le sommet. Après 8m d’excavation, les archéologues ont trouvé une chambre funéraire avec un trésor de perles, de pierres polies, ainsi qu’un seul et unique squelette humain. De nouvelles fouilles sont réalisées en 1906. Cette fois, on creuse une galerie de mine et on découvre le sol dallé menant au dolmen central. Hélas il n’est pas ouvert au public, on ne peut pas visiter l’intérieur … Au sommet du tumulus on trouve la petite Chapelle Saint-Michel de Carnac. La chapelle actuelle date de 1926, mais il semble que la plus ancienne construite au sommet remonte au VIe siècle.

Vous en voulez encore plus? Alors descendez du tumulus et partez sur la Presqu’île de Quiberon qui est juste à côté, hop en route! 🙂