La vallée de la Loue, nichée au cœur de la Franche-Comté, est un véritable joyau naturel et culturel comme le Jura sait nous en offrir. Entre ses falaises impressionnantes, sa rivière aux eaux cristallines et ses villages pleins de charme, cette vallée est une destination incontournable pour les amateurs de paysages préservés et d’histoire riche. Hop en route! 🙂
Remontons le cours de cette belle rivière de la Loue en prenant comme point de départ le pont qui l’enjambe, près des anciennes Forges de Chatillon (en activité du 1676 à 1876) à une trentaine de minutes de route depuis Besançon.


À cet endroit, une petite retenue d’eau pour la centrale hydroélectrique de Chatillon donne à la rivière un aspect lisse comme un miroir. En pleine nature, c’est un point de départ idéal pour remonter jusqu’à sa source 🙂
Le Belvédère Moulin Sapin
Quelques minutes plus tard, quand la départementale D135 prend un peu de hauteur dans la forêt, sur la droite, vous verrez un petit espace pour vous garez. Arrêtez-vous et profitez du spectacle 🙂 C’est le belvédère Moulin Sapin. D’ici on domine une très jolie partie de la vallée du Lison, une autre belle rivière du Jura.

Pour retrouver la Loue, il suffit de traverser la route, et marcher quelques minutes dans le bois avant d’arriver au belvédère de la Piquette. D’ici, vous avez cette très belle vue sur un méandre de la Loue entre falaises et forêts de feuillus et résineux 🙂


Le site de la Piquette est réputée comme étant un des plus beaux parcours de pêche à la mouche d’Europe! Avec un si beau décor, on imagine que les truites doivent être particulièrement délicieuses 😉
Après avoir dépassé le village de Lizine, on suit la route en direction de Cléron. Ce village marque symboliquement l’entrée dans la Haute-Loue. Vous y trouverez un beau château médiéval au bord de la rivière. Toujours habité, il est parfois ouvert à la visite lors des journées du patrimoine par exemple. Il y a aussi un petit musée du tacot retraçant l’histoire des premières locomotives (les tacots) qui ont permis de désenclaver la Franche-Comté à partir de 1900. Plus d’infos ici. Vous pourrez aussi gouter et acheter la spécialité locale, le fromage Edel de Cléron (qui se rapproche du Mont-d’Or).
Le village de Scey-Maisières
La village suivant, c’est Scey-Maisières, dominé par la tour en ruine du château Saint-Denis (détruit par Louis XIV). Si la lumière est belle et s’il n’y a pas de vent, vous trouverez un très beau spot photo juste à la sortie du village, c’est le miroir de Scey. Il offre une magnifique réflexion d’un vieux moulin et du château sur le plan d’eau créé par le barrage des anciennes forges. Le célèbre peintre Gustave Courbet (natif de la région) en a d’ailleurs fait un tableau.
Trois kilomètres plus loin, sur la gauche de la route, vous pouvez visiter la jolie chapelle Notre-Dame-du-Chêne. Elle a été inaugurée en 1869 pour célébrer une apparition miraculeuse. 63 ans plus tôt, Cécile Mille, une jeune fille de 13 ans a vu une dame blanche près d’un chêne monter au ciel. Quelques semaines plus tard des rayons, en allant à la messe, la famille passe à côté du vieux chêne et tout le monde voit de la lumière sortir de l’arbre. En creusant son tronc on a découvre une statuette de la Vierge.


Pour abriter la statuette on décidera de construire cette jolie chapelle. C’est toujours un important lieu de pèlerinage dans la région. En contrebas de la chapelle, une statue en bronze maque l’emplacement de l’ancien vieux chêne sacré.
Le Puits de la Brême
Quelques centaines de mètres plus loin, on quitte momentanément la Loue. Au croisement, prenez sur la gauche la route D67 direction Besançon et garez vous sur le parking à votre droite dans le long virage. Un petit sentier descend près du pont pour vous amener dans le lit de la Brême, une jolie petite rivière 🙂


En traversant la rivière, à quelques dizaines de mètres, vous allez découvrir l’étonnant Puits de la Brême ! 🙂

Il ne s’agit pas de la source de la Brême, mais d’un gouffre avec une étrange particularité. Il peut fonctionner en perte, c’est à dire « aspirer » la rivière, ou en résurgence, et alimenter la rivière. C’est ce qu’on appelle un inversac. Suivant le niveau de l’eau et la météo, vous pourrez voir une eau couleur émeraude ou turquoise, en partie à cause de l’argile fossilisé qui compose le gouffre.


Ce coin est un véritable petit havre de paix dans un site naturel magnifique. C’est aussi un lieu chargé de légendes. Une légende parle d’un lieu habité par les mauvais esprits qu’une petite statue de la vierge est sensé calmer. Enfin ça, c’est si on pense à s’agenouiller devant elle, sinon, gare à vous! Une autre légende parle d’un chevalier prisonnier la bouche ouverte au fond du gouffre dans un palais de cristal. Il aurait osé bailler lors de sa nuit de noce avec sa femme qui n’était autre qu’une fée. Pour le punir, elle le retient depuis. Vous préférez quelle version? 🙂
Ornans, la « Petite Venise Comtoise »
Juste après, on arrive à Ornans. Ce charmant village bordant la Loue est célèbre pour ses maisons sur pilotis et son ambiance bucolique qui lui valent le surnom de la petite Venise comtoise. Le musée Courbet y présente une collection exceptionnelle de peintures et d’évocations de l’artiste. Malheureusement par manque de temps je n’ai pas pu m’y arrêter pour admirer ses œuvres, snif … Plus d’infos sur le site officiel.
Le village de Lods
Une quinzaine de kilomètres plus loin en remontant la Loue, on arrive au petit village pittoresque de Lods (se prononce « lo »). Il est classé parmi les plus beaux villages de France.


L’histoire du village est principalement liée aux vignes et aux forges. Le village abrite d’ailleurs un petit musée de la Vigne et du Vin.

À partir de Lods la vallée de la Loue devient de plus en plus encaissée.
La Cascade de Syratus
Juste à la sortie du village de Lods, dans un virage, se trouve la grande cascade de Syratus. L’eau se jette dans le vide depuis la falaise de la Beaume avant de rejoindre la Loue. Avec un dénivelé total de 230m c’est la plus grande cascade du département, même si en réalité, elle se divise en trois parties. La partie haute, c’est une chute de 50m!


Ensuite l’eau suit une dérivation qui a été installée lors de la construction de la route (inaugurée en 1845), pour éviter que l’eau ne tombe directement dessus. La partie médiane, c’est celle qu’on peut atteindre depuis la route. C’est tout de même un nouveau saut vertical de 32m!


Ensuite l’eau passe sous la route et dévale la pente sur une centaine de mètres avant de rejoindre la Loue. Au passage, des belles cascades de tuf sont visibles sur la partie basse. Prenez le temps de vous arrêter pour découvrir cette cascade à peine visible en voiture 🙂
Les Gorges de Nouailles
On pénètre à présent dans les impressionnantes Gorges de Nouailles. C’est un canyon qui atteint 350m de profondeur. Le long de la route, le Belvédère de la Loue vous permettra d’avoir ce magnifique point de vue.

On a presque l’impression d’être dans un autre pays devant ce paysage 🙂

Si vous avez envie de vous dégourdir les jambes, le sentier de grande randonnée GR 595 sillonne les gorges.


Pour avoir une belle vue d’ensemble, il faut prendre de la hauteur. Dans ce cas, le meilleur endroit, c’est le petit village isolé de Renédale. Ce petit détour vous donnera accès à des belvédères incroyables après une petite marche en forêt. Perché à 738m d’altitude, vous découvrirez toute l’étendue des gorges creusées par la Loue au fil des millénaires.
La Source de la Loue
À force de remonter une rivière, on finit par arriver à sa source. Et croyez moi, la Source de la Loue, c’est vraiment quelque chose à voir! 🙂 Pour ça, il faut sortir des Gorges de Nouailles, rejoindre le village de Ouhans, puis suivre la route qui descend jusqu’au Chalet de la Loue et son grand parking. Si vous avez une petite faim, n’hésitez pas! Accueil et service sympathique, une chouette petite adresse 🙂


Ensuite pour rejoindre la source, ce n’est pas compliqué, il suffit de suivre un chemin parfaitement indiqué et aménagé en pente douce. Après moins d’un kilomètre de marche vous y êtes et paf ! On se retrouve devant ce site gran-di-ose dominé par une falaise de plus de 100m de haut en forme d’hémicycle! En bas, une large caverne large de 60m et haute de 30m. Encore une fois la nature a bien fait son travail et c’est un lieu absolument incroyable 🙂 Avec 150.000 visiteurs chaque année, c’est un des sites les plus visités de Franche-Comté.

On a découvert en 1901 que la Loue ne jaillissait pas comme ça par miracle. Cette source est en partie reliée au Doubs, depuis une faille en aval de Pontarlier. Cette année là un incendie ravage les usines Pernod qui fabriquent la célèbre absinthe. Pour éviter le drame avec les matières hautement inflammables, les pompiers déversent des milliers de litres d’absinthe et de colorant dans la rivière. Le surlendemain, on retrouve ces mêmes traces d’absinthe et de colorant ici, à la source de la Loue. Mystère résolu!


Pour finir cette échappée belle jusqu’à la source de la Loue, ne manquez pas la petite Chapelle Notre-Dame-des-Anges qui date de 1875. Elle est vraiment curieuse, toute seule, isolée sur une petite colline face au bourg de Ouhans. Avec sa forme hexagonale et ses murs recouverts de bardages et son toit métallique, elle ne passe pas inaperçue.
Et ensuite ? Et bien on part à la découverte des autres endroits magnifiques du Jura 😉