Cette balade dans le Gard va vous faire découvrir un endroit insolite, les Carrières du Bon Temps. Entre nature, pierres et histoire, dépaysement garanti! On en file ses chaussures et c’est parti, hop en route 🙂
Je vous propose une petite balade en détour avant d’arriver au clou du spectacle 😉 Il faut se rendre entre Nîmes et Montpellier, dans le village d’Aujargues. Le point de départ se fera depuis la petite place de l’église. Direction les collines d’Aujargues, en empruntant la rue de la république puis le chemin des oliviers. Il y a une jolie traversée dans les bois à réaliser, où vous longerez des enclos à taureaux. Puis on arrive au Mazet Daniel Lebrun.
Des pierres représentant toutes sortes d’animaux sont dispersées autour de cet abri qui sert pour les chasseurs. Des dizaines et dizaines de ces pierres de garrigues, parfois taillées, parfois non, ont été patiemment mises en valeur par l’ancien propriétaire (décédé en 2003). Il y en a même dans les arbres! C’est un bel endroit insolite à découvrir 🙂
Prenons maintenant le sentier qui descend vers le sud à travers les pinèdes et qui longe le village de Congénies. Une fois qu’on a traversé la route D40, on rejoint la voie verte de la Vaunage. C’est une belle petite route (pour les cyclistes ET les piétons) qui traverse la campagne. Il faut la prendre sur la droite, en direction du petit village de Junas. On se balade au milieu des vignes et des manades (élevages de taureaux). On traverse les ruelles du village, en suivant le panneau indiquant les carrières et on tombe sur ça! 🙂
Si on ne sait pas où met les pieds, on pourrait se croire devant une cité perdue maya ou les restes mystérieux d’une civilisation antique oubliée! Il ne faut pas longtemps pour que l’imagination s’emballe 🙂
Le site est un véritable terrain de jeu pour les petits comme pour les grands. On a envie d’explorer partout librement.
L’explication n’a rien d’extraordinaire, même si le lieu est extraordinaire 😉 Nous sommes aux Carrières du Bon Temps. Depuis des siècles et des siècles, on extrait la « pierre du Gard » (du calcaire coquiller). Au fil des âges, l’exploitation des blocs de pierres, extraits manuellement, a façonné ce paysage. La colline primitive est devenu ce chaos minéral impressionnant. On ne sait pas exactement quand a commencé le travail dans ces carrières. On suppose que le site était connu des romains dès l’antiquité, mais pas plus utilisé que ça. L’exploitation commence réellement au moyen age. Par exemple une bonne partie des remparts de la cité d’Aigues Mortes en Camargue est construite avec des pierres venant de ces carrières.
En 1868, un registre indique que 40 ouvriers pouvaient extraire une tonne de pierres par jour. La technique a toujours été la même, à la main! On utilise d’abord l’escoude (une sorte de pioche) pour percer des encoches profondes sur le bloc de pierre choisi. On enfonce ensuite des coins dans les encoches et on tape dessus à coup de masse. Au bout d’un moment le bloc de pierre se détache. Avec une barre à mine on le déplace et on le pose sur une succession de rouleaux en bois pour le déplacer.
Les carrières ne sont plus trop exploitées à partir des 1914 (on préfère utiliser du ciment que de la pierre). Elles ferment définitivement dans les années 1960. En 1987, le site est réhabilité. On y organise les « Rencontres de la Pierre » pour réunir chaque année le premier week-end de juillet, les curieux, amateurs et passionnés du métier de la pierre 🙂
Le village de Junas est aussi célèbre pour son grand festival de Jazz en plein air. Il anime chaque été les rues depuis 30 ans! (Plus d’infos ici). Chaque rue porte deux noms : un local, et un artiste de jazz. Junas était aussi le lieu où Jean-Paul Sartre venait passer ses vacances vers la fin de sa vie, avec Simone de Beauvoir.
Il est temps de quitter cet endroit extraordinaire, et reprendre la direction du village d’Aujargues pour terminer cette belle balade 🙂
Ah le Mont Ventoux! Où qu’on soit en Provence, on ne peut pas le louper. Isolé et visible de loin, il domine le paysage de toute sa hauteur. Ce véritable Géant de Provence fascine, alors on y va, hop en route! 🙂
Direction le joli département du Vaucluse, au nord de Carpentras, pour faire connaissance avec ce mont mythique. Pas de difficultés pour repérer le Mont Ventoux, il peut être visible à une centaine de kilomètres à la ronde! C’est une énorme géant de calcaire qui mesure 25km de long sur 15km de large et culmine à une altitude de 1911m. Comme il est isolé des autres sommets de la région, il parait plus grand et imposant dans le paysage.
Pour rejoindre le sommet, l’accès par la route de la face nord se fait depuis la petite ville de Malaucène. Il faudra parcourir 21km de montée sur la D974 avec une pente moyenne de 7.5%. Cette route a été inaugurée en 1932. La portion la plus ancienne de la route sillonne le versant sud du Mont Ventoux. Elle part depuis le village de Bédoin. Elle est toute aussi longue mais elle a une pente qui peut atteindre 15%! La montée en voiture devrait vous prendre une trentaine de minutes (sauf si vous avez une petite voiture citadine qui risque de chauffer un peu!).
Le Mont Ventoux est aussi surnommé le Mont Chauve. Bien qu’il ne soit pas très haut, son sommet est quasiment vierge de végétation et laisse la place à un paysage lunaire de cailloux blanc balayé par le vent. Le sommet est en fait recouvert de lauzes. Ce sont des éboulis de pierres calcaires éclatées à force de gel et de dégel. Difficile pour la végétation de s’accrocher ici. Les températures peuvent parfois descendre jusqu’à -30 degrès! D’ailleurs, le Mont Ventoux permettait l’exploitation de la glace. L’hiver, on allait empiler de la neige dans des glacières (des fossés protégés). L’été, on récupérait cette glace pour la redescendre de la montagne et la vendre à Carpentras, Avignon et Orange.
La face nord du mont est pentue et dégradée à cause de l’érosion. Le versant sud est en pente plus douce mais un peu plus exposé aux vents. Quand les eaux de pluie déferlent sur le Mont Ventoux, elles ont tendance à s’infiltrer dans sa roche calcaire. Pour une bonne partie, elles alimentent la puissante source de Fontaine de Vaucluse (que je vous fais découvrir ici). Le sommet est dans le brouillard 200 jours par ans. Mais surtout, il y a du vent, très souvent, et du vent qui souffle très fort. Les deux tiers de l’année, le mistral souffle à 100km/h au sommet. Le record date de 1967, avec une mesure à 313km/h!
Il y a évidemment de nombreux sentiers de randonnées qui sillonnent le Ventoux. Ce sont principalement des drailles, des anciens chemins de transhumance utilisés par les troupeaux de moutons des bergers depuis des siècles. La première ascension connue date de 1336. Elle est réalisée par le poète italien Pétrarque parti en randonnée depuis Malaucène. Pour les sportifs qui aime courir, le record à pieds sur la route depuis Bédoin est de 1h35 de course. Bon courage!
Au moyen âge, les arbres qui poussaient sur les pentes du Mont Ventoux étaient coupés par les habitants des villages pour produire du charbon de bois, créer des pâturages, ou pour servir à la construction de navires dans les chantiers navals de Toulon. La déforestation est si importante qu’en 1838, il ne reste pratiquement plus un seul arbre sur les pentes de la montagne! À partir de 1858 on commence un grand reboisement. Les versants se recouvrent de chênes truffiers, de mélèzes, de hêtres, de sapins et de cèdres de l’Atlas. C’est maintenant la plus grande forêt communale française avec 6300 hectares. Elle forme un véritable poumon vert. Grâce à la grande réussite de ce reboisement, la faune fait aussi son retour. Avec un peu de chance vous pourrez croiser des sangliers, des chamois et des mouflons. Le loup referait aussi timidement sa présence. Le mont Ventoux est aussi le terrain de chasse de nombreux rapaces qui patrouillent dans les airs.
Le sommet est aussi désertique d’habitation. À noter tout de même au XVe siècle, l’évêque de Carpentras fait ériger une petite chapelle dédiée à la Sainte-Croix. Elle a servit de lieu de pèlerinage avant de finir par tomber en ruine. Elle est remplacée par cette chapelle moderne en 1956. Surtout en 1882, un observatoire météorologique est construit au sommet. En 1966, on érige la grande tour de 42m de haut (avec une antenne télé de 20m).
Bon allez je vous rassure, si vous arrivez au sommet, il y a tout de même la Brasserie Le Vendran qui vous attend! On n’y vient pas vraiment pour la gastronomie. Mais un petit verre de réconfort avec le plus beau point de vue de Provence, c’est toujours bon à prendre 🙂
En 1995 on installe aussi ce radôme utilisé pour la sécurité de l’espace aérien.
Sur les routes du Mont Ventoux, vous croiserez énormément de cyclistes. Le vélo et le Mont Ventoux, c’est une grande histoire. Quand le Tour de France a une étape qui grimpe au sommet, on sait que ce sera une étape mythique.
Cet enfer de pierre n’est pas réservé qu’aux cyclistes pro. Vous pouvez tenter votre chance! Mais que vous tentiez par la route depuis Malaucène ou depuis Bédoin, ça va être dur! L’ascension du Mont Ventoux à vélo est réputée très difficile. Et le parcours depuis Bédoin est réputé le plus dur!
Mais alors, quelle fierté de surmonter cette épreuve, de pouvoir poser son vélo devant la tour de l’observatoire, puis se prendre en photo devant le panneau qui marque le sommet pour immortaliser son exploit! Le Mont Ventoux à vélo, c’est à la fois un rêve et un cauchemar pour tout cycliste! 🙂
Avant de vous lancer dans cette aventure sportive, un petit check sur les conditions météo en temps réel au sommet ne fait pas de mal 🙂 https://www.meteo-ventoux.fr
Des grands parkings sont à disposition si vous souhaitez rester jusqu’au coucher de soleil, admirer les étoiles la nuit, ou profiter du lever de soleil au petit matin.
Quelque soit votre envie, ce géant mérite une visite lors de votre séjour en Provence 🙂
Au cœur des Pyrénées se trouve la plus grande chute d’eau de France, dans le Cirque de Gavarnie. C’est un lieu magnifique, grandiose, immense, qu’il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie!Partons à la découverte d’un des plus beaux sites naturels de France, hop en route 🙂
L’arrivée à Gavarnie
Direction le petit hameau d’une centaine d’habitants de Gavarnie-Gèdre à 50km au sud de Lourdes. (je vous conseille d’ailleurs de visiter Lourdes, plus d’infos ici). En arrivant au village à 1400m d’altitude, il y a une épreuve à surmonter : le parking. Vous avez le choix d’aller à droite sur le grand parking public (géré par la mairie). La place de stationnement coute 5 euros la journée. Sinon, vous dites que vous devez aller à gauche car votre hôtel est plus loin et que vous devez rejoindre le parking panoramique (privé). La place est aussi à 5 euros la journée mais vous êtes un peu plus près du départ du sentier. Dans tous les cas, quelque soit le parking choisi, si vous arrivez en pleine saison estivale, il se peut que trouver une place de libre soit compliqué. Donc un conseil : venez tôt! L’autre avantage de ce parking panoramique, c’est que juste à la sortie, il y la roulotte du Club Équestre Vignemale. J’avoue que l’occasion fait le larron. On était venu dans l’idée de marcher, on adore la rando. Mais après tout, pourquoi ne pas faire la balade jusqu’au Cirque de Gavarnie à cheval? J’ai personnellement un niveau quasi nul en équitation et j’appréhendais un peu le trajet. Mais il n’y a rien à craindre. Les chevaux sont calmes et ont l’habitude du parcours. On ne peut pas se perdre, il n’y a qu’une piste à suivre. On peut choisir une promenade accompagnée ou partir tout seuls avec les chevaux. On a choisi cette dernière option 🙂 Pour plus d’infos sur l’option cheval, cliquez ici.
Une fois sur nos fiers destriers on avance droit devant, au pas ou au trot. Vous croiserez beaucoup de marcheurs. J’avoue qu’il y a un certain plaisir à passer tranquillement sans effort à cheval dans certains passages en montée et voir les gueux suer en marchant 🙂 Ahah d’habitude les gueux en sueur, c’est nous! Le trajet à pieds depuis le village dure environ 1h30 jusqu’au cirque..
Le Cirque de Gavarnie
Le Cirque de Gavarnie est sans doute un des plus beaux sites naturels de France au cœur du Parc national des Pyrénées. C’est une véritable merveille de la nature. C’est le lieu de la démesure! Le cirque fait 6.5km circonférence, avec des falaises de 1500m de haut, le tout entouré de sommets dépassant les 3000m! Victor Hugo en a été tellement impressionné qu’il a écrit « C’est une montagne et une muraille tout à la fois ; c’est l’édifice le plus mystérieux du plus mystérieux des architectes ; c’est le Colosseum de la nature ; c’est Gavarnie » 🙂
Nous attachons nos chevaux à la fin du sentier muletier, au niveau de l’Hôtel du Cirque et de la Cascade. Pour avoir plus d’infos sur l’établissement (4 étoiles) et réserver une chambre, cliquez ici. Grâce à leur emplacement privilégié, les prix sont évidemment un peu gonflés… Mais le luxe de boire une bonne bière et déguster une tarte aux myrtilles sur une terrasse ensoleillée face au plus beau décor du monde, ça n’a (presque) pas de prix 😉 J’avoue que les chevaux ont un léger désavantage. En plus de donner mal aux fesses (en tout cas pour moi), on n’ose pas les laisser seuls et partir plus loin à pieds en vadrouille.
La Cascade de Gavarnie
La Cascade de Gavarnie est la plus haute chute d’eau de France! C’est une cascade qui jaillit depuis une source d’une falaise du Pic Marboré (3241m). Quand les glaciers côté espagnols fondent, son débit augmente. Sa hauteur totale est de 422m! En réalité, elle est divisée en deux sauts, et le plus important, celui qu’on voit, mesure tout de même 281m. Le courant d’air froid qui accompagne la chute d’eau provoque parfois la présence d’un névé de neige à son pied.
C’est la source du Gave de Pau, qui coule jusqu’à Lourdes avant de se jeter plus loin dans l’Adour. Depuis l’hôtel il est possible de suivre un sentier qui permet d’atteindre vraiment le pied de la chute et de pouvoir prendre une douche glacée 🙂
Pour bien profiter des lieux, tout comme pour les parkings, il vaut mieux venir tôt. Après 12h le Cirque de Gavarnie se trouve à contre-jour et la cascade est moins bien exposée, comme vous pouvez le voir …
Sur le chemin du retour au niveau des prairies, là où on en a plus de place, on peut se faire plaisir et lancer les chevaux à vive allure! D’ailleurs eux aussi sont pressés de rentrer à la maison 🙂
Et autour ?
Pour les plus courageux, vous pouvez grimper sur la droite du cirque pour rejoindre le refuge des Sarradets et atteindre la célèbre Brèche de Roland, à 2805m d’altitude. Elle marque la frontière avec l’Espagne. Cette brèche est une trouée naturelle de 40m de large dans les falaises qui entourent le Cirque de Gavarnie. Selon la légende, c’est Roland (neveux de Charlemagne) qui tente de fracasser son épée Durandal contre la roche à la suite de la bataille de Ronceveaux, pour éviter qu’elle ne tombe aux mains des Sarrasins. Sauf que l’épée ne casse pas, et bien au contraire, elle fracasse la falaise! Alors il la jette dans la vallée de toutes ses forces. Elle atterrit 300km plus loin dans une falaise de Rocamadour! Bref, on se doute que rien de tout ça n’est vrai. Le col de Ronceveaux est à plus de 100km d’ici et Roland n’a probablement jamais mis les pieds à Gavarnie. Mais en tout cas la légende est jolie 😉
Moins connus mais, tout aussi jolis, il y a deux autres cirques à découvrir dans les vallées voisines : le Cirque de Troumouse et le Cirque d’Estaubé.
Et bien sûr il faut aller s’émerveiller devant l’autre merveille naturelle située à 27km à vol d’oiseau : le magnifique Lac de Gaube! 🙂
Direction Lourdes, dans l’ancien Comté de Bigorre, aux pieds des Pyrénées. La petite ville de Lourdes est située aux pieds des Pyrénées. Elle est mondialement connue pour ses guérisons miraculeuses, les apparitions de la Vierge à Bernadette Soubirous, et les grands pèlerinages. Est-ce que la visite de cette sera miraculeusement réussie? On y va, hop en route! 🙂
La ville est traversée par la Gave de Pau qui prend sa source dans le Cirque de Gavarnie, à 50km de là (à découvrir sur cette page). s’est construite autour d’un sommet rocheux calcaire occupé par un château-fort.
Un peu d’histoire
On a retrouvé quelques vestiges d’une occupation datant de l’époque romaine, mais on sait en fait très peu sur son histoire dans l’antiquité. Le nom de Lourdes apparait officiellement dans des écrits du Xe siècle avec une légende datant de plusieurs siècles. Alors que les sarrasins avaient pris possession du château en 778, les armées de Charlemagne viennent en faire le siège. Un aigle qui vole au dessus du château laisse tomber une énorme truite argentée. Le chef des Sarrasins, Mirat, jette la truite par dessus les remparts pour faire croire qu’il a encore d’énormes réserves de vivres. En voyant ça, Charlemagne pense que ça ne sert à rien de continuer à faire le siège et décide de lever le camp. Turpin, l’évêque du Puy-en-Velay qui l’accompagne, suspecte un piège. Il passe alors un marché avec le chef des sarrasins. S’il ne veut pas se rendre au roi, qu’il se rende alors à la vierge noire du Puy-en-Velay pour en devenir son chevalier. Mirat est touché par la grâce et il accepte (il avait sans doute un peu faim aussi). Il est baptisé et prend le nom chrétien de Lorus (Louerda pour la rose en arabe), en l’honneur de la Vierge aux roses.
Le château continue de protéger la ville de Lourdes. Elle est placée à un endroit stratégique entre le passage des Pyrénées vers l’Espagne et la route vers Tarbes et Toulouse. Au cours des siècles il y aura de nombreux affrontements pour s’en emparer. Puis Lourdes perd son importance stratégique, le fort est démilitarisé et le petit bourg paysan vivote tant bien que mal en pratiquant l’élevage de porcs et en exploitant des carrières de pierres. Tout change en 1858 … La petite Bernadette Soubirous voit la Vierge lui apparaitre dans une grotte. Tout s’emballe ensuite, les miracles, la construction d’un grand sanctuaire. Je vous donne plus de détails plus loin.
La ville de Lourdes devient alors un des plus grands centres de pèlerinage du monde. Chaque année, plusieurs millions de pèlerins venus du monde entier affluent à Lourdes. C’est la deuxième ville de France qui compte le plus d’hôtels après Paris!
C’est assez étrange de se promener dans les rues de lourdes. Il y a des centaines de boutiques pour acheter des médaillons, des cierges, des statuettes de la Vierge et des gourdes. Un véritable supermarché de la foi. Le château-fort peut se visiter. Il abrite un musée sur les traditions des Pyrénées et un joli jardin panoramique. Le tout avec une belle vue sur la région. Hélas, je ne l’ai pas visité, mais les avis sont très positifs (plus d’infos ici).
Le Sanctuaire de Notre-Dame de Lourdes
Qu’on soit croyant ou non, pèlerin ou simple touriste, le Sanctuaire de Notre-Dame de Lourdes est à visiter absolument.
Tout commence donc en 1858, dans la Grotte de Massabielle. La petite Bernadette Soubirous se rend près de la grotte avec des amis pour aller chercher du bois. À l’époque, il n’y a rien ici. C’est boueux et marécageux, au bord de la rivière. On y amène les cochons. Le 11 février, elle voit une dame blanche apparaitre dans la grotte. La dame lui demande de revenir la voir pendant 15 jours. Bernadette obéit et aura encore de nombreuses apparitions miraculeuses. La dame lui fera dégager une source d’eau dans la grotte et lui dit « Venez boire à la fontaine et vous y laver« . Dans le village, les gens en parlent. Curieux et croyants l’accompagnent. La dame finit par lui dire son nom en occitan : « Que soy era Immaculada Councepciou ». Je suis l’Immaculée Conception. Le conseil municipal et le clergé ne savent pas quoi faire, et en attendant on verbalise les pèlerins qui vont à la grotte. Une enquête officielle est lancée par l’évêque de Tarbes. Bernadette explique que de février à juillet, la dame blanche lui est apparu 18 fois. La nouvelle fait le tour du monde. Les pèlerins affluent en masse, parfois même plus pour Bernadette que pour la grotte miraculeuse. Un véritable culte populaire s’installe autour de Bernadette. Tout le monde s’arrache ses témoignages qu’elle répète en boucle, on veut ses mèches de cheveux, des bouts de tissus. C’est le grand n’importe quoi. Pour essayer de calmer ce culte embarrassant, on pousse Bernadette dans un hospice, loin de la foule et des curieux. Elle choisira ensuite (un peu forcée d’après certains) une vie religieuse et sera envoyée à Nevers en 1866. Elle ne reviendra jamais à Lourdes. Entretemps, le clergé s’approprie son histoire. Elle contestera d’ailleurs certains passages de son « histoire officielle » mais c’est déjà trop tard. L’histoire est déjà plus grande qu’elle. Gravement malade de la tuberculose, elle meurt à l’age de 35 ans en 1879. La question de la béatification de Bernadette se pose. Son corps est exhumé plusieurs fois et en 1925 il n’y a toujours pas de trace de décomposition. Il y a même le doux parfum de l’odeur de sainteté qui émane de son corps. On réalise un masque de cire pour recouvrir son visage et on installe sa dépouille dans un sarcophage en verre dans la chapelle de son couvent Saint-Gildard à Nevers. Elle devient Sainte Bernadette en 1933.
Entre temps, en 1861, l’évêque de Tarbes achète la grotte et tous les terrains autour. En 1864, devant 20.000 fidèles, on installe une statue de la vierge en marbre de 2m de haut dans une petite niche de la grotte. En 1866, comme l’avait demandé la Vierge, on construit une grande chapelle au-dessus de la grotte. Elle est inaugurée en 1876 devant 100.000 fidèles et tous les évêques de France. En 1877, le lit de la rivière est comblé pour permettre la construction d’une grande esplanade. Après plus d’un siècle de pèlerinage, la paroi rocheuse de la grotte est devenu lisse à cause des mains des pèlerins, et noire à cause de la fumée des cierges. Des robinets et des fontaines permettent d’accéder et servir librement à l’eau de la source miraculeuse de la grotte. Elle a été analysée, ce n’est pas de l’eau minérale, c’est une eau de source naturelle.
Mais cette eau possède un pouvoir fabuleux. Depuis 1858, on compte 70 guérisons miraculeuses à Lourdes! Ces miracles sont scrupuleusement analysés par le Bureau des constatations médicales depuis 1884 avant d’être validés officiellement.
Devant la basilique s’étend la grande Esplanade du Rosaire. Avec 130 mètres de long sur 85 de large, cette place peut accueillir 80.000 personnes. De chaque côté, des rampes d’accès mènent à la crypte et à la basilique supérieure.
La Basilique de l’Immaculée-Conception de Lourdes (la basilique supérieure de 1876) mesure 55m de long, 21m de large et 19m de haut. Alors qu’elle est toujours en cours de construction, on sait déjà qu’elle sera trop petite avec sa capacité de 700 personnes. Les pèlerins sont toujours de plus en plus nombreux.
On décide de construire une nouvelle basilique sous la première. Sa construction dure de 1883 à 1889. Ce sera la Basilique Notre-Dame-du-Rosaire (la basilique inférieure) avec une capacité de 1100 personnes. Elle est richement décorée de mosaïques dorées sur plus de 2000m².
Comme il n’y a pas de vitraux à cause de sa position, le seul éclairage vient de la grande coupole. Cette même coupole est décoré à l’extérieur d’une grande couronne dorée surmontée d’une croix.
Et comme tout ça ne suffit pas, une nouvelle basilique est construite sous la grande esplanade. C’est la Basilique Saint-Pie-X de Lourdes (la basilique souterraine), inaugurée en 1958. Cette grande construction souterraine toute en béton a un aspect moderne. Avec 201m de long, 81m de large et une hauteur de (seulement) 10 mètres, elle peut accueillir jusqu’à 25.000 personnes!
Si on est croyant, on sera transporté par la Foi et la prière. Si on n’est pas croyant, on sera tout de même touché par cette ferveur. Dans les rues de Lourdes, sur l’esplanade, dans la grotte ou dans les basiliques, on sent réellement qu’il y a quelque chose dans l’air. Ces milliers de personnes qui viennent sans cesse chaque jour pour prier ici. Certains espèrent un miracle physique, d’autres une guérison intérieure. Certains remplissent des bidons et des bidons d’eau miraculeuse par croyance ou par superstition. Le pouvoir de la Vierge pour certains, le pouvoir du « on ne sait jamais » pour d’autres. Dans tous les cas, je vous encourage vraiment à venir visiter Lourdes ! 🙂
Les Pyrénées regorgent de sites naturels magnifiques. Parmi eux, il y a le Lac de Gaube qui a une place à part. Ce lac mythique est sans aucun doute l’un des plus beaux de France! Allons découvrir cette merveille, hop en route!
Comment rejoindre le site ?
Depuis la ville de Lourdes (à découvrir sur cette page), il faut rouler environ 30 minutes vers le sud pour rejoindre la petite ville de Cauterets. Ensuite il faut suivre la route D920 en direction de Pont d’Espagne. Après 8km de montée dans la vallée, le long de la petite route, on arrive dans un immense parking. C’est moche, on se croirait sur un grand parking de centre commercial, mais il faut un parking de cette taille pour accueillir tous les visiteurs en pleine saison. Il est évidemment payant (8 euros) mais il a le mérite d’être propre et dispose de points d’eau et des toilettes. Si le parking est si grand, c’est parce qu’il est possible d’utiliser un téléphérique pour rejoindre le lac (montée de 270m). L’avantage, c’est que les enfants, les personnes âgées ou ceux qui ne veulent (ou ne peuvent) pas trop marcher, pourront voir cette merveille de la nature. L’inconvénient, c’est qu’énoooormément de monde peut y aller, et c’est tout de même dommage de se retrouver dans la foule à la montagne. Depuis le parking vous avez donc le choix de continuer la balade à pieds, ou d’utiliser le téléphérique (s’il est ouvert). Nous avons choisi l’option rando 🙂
Le Pont d’Espagne
Juste à côté du parking, une passerelle permet de découvrir ce fameux Pont d’Espagne dont on suit le panneau sur la route depuis des kilomètres. Sa construction remonte à 1886. Avant cette date, une simple passerelle en bois permettait de franchir le torrent.
Ce pont en pierre était utilisé pour faire passer les troupeaux de vaches vers les pâturages d’herbes bien grasses, et pour les échanges commerciaux avec l’Espagne via la vallée du Marcadau.
À noter, le pont est dans l’ombre le matin (il est 9h sur cette photo).
À côté du Pont d’Espagne, sans avoir à marcher d’avantage, on peut découvrir cette grande cascade majestueuse!
À noter, en face de la cascade, il y a l’Hôtellerie du pont d´Espagne, avec une belle terrasse pour manger et boire avec cette jolie vue. Sauf … que d’après la majorité des gens, il ne faut vraiment pas y manger (« cuisine » micro-onde, mauvais service et trop cher). À la limite juste pour boire un verre après la balade…
Balade jusqu’au Lac de Gaube
La balade jusqu’au Lac de Gaube depuis le Pont d’Espagne est très simple. Pas de difficulté particulière, un seul chemin à suivre, on ne peut pas se perdre.
Il suffit d’une heure de marche pour arriver devant cette merveille, à 1725m d’altitude.
Avec son eau vert émeraude dans laquelle se reflète le Vignemale (3298m), ce lac est un véritable chef d’œuvre de la nature. Dans ce décor de carte postale, tout est beau, partout!
Bon en fait, c’est un tout petit peu moins beau sur la gauche du lac, car il y a l’Hôtellerie du Lac de Gaube. On aurait personnellement préféré que tout le site soit immaculé et sans présence humaine. D’ailleurs ce jour là, fin septembre, nous étions seuls au monde! Et puis, c’est tout de même bien plus agréable d’aller pique niquer tranquillement à l’ombre des pins, juste au bord du lac … plutôt que sur une terrasse remplie de touristes qui se plaignent que la nourriture est mauvaise et que les prix sont trop chers.
Si on met ce point de côté, ce lac est véritablement magnifique! La baignade est déconseillée pour plusieurs raisons. Tout d’abord l’eau est vraiment froide, il y a des risques d’hypothermie. Ensuite il n’y a pas de « plage », et uniquement des rochers d’éboulis sur les rives du lac, c’est moins agréable. Enfin, l’écosystème du lac est fragile. Bref il vaut mieux laisser tout ça tranquille 🙂
Une petite stèle commémore un évènement tragique survenu en 1832, quand un jeune couple d’anglais qui venaient de se marier, sont mort noyés dans le lac à la suite d’une sortie en barque. Ce site était alors prisé des touristes bourgeois et des visiteurs en cure dans les stations thermales des environs. Victor Hugo et Charles Baudelaire, par exemple, sont venus contempler les eaux du lac pour se ressourcer et s’inspirer.
Il n’est pas possible de faire complètement le tour du lac à pieds. Mais pour aller plus loin dans l’exploration du site, vous pouvez suivre le sentier du GR10 qui longe la rive ouest du lac et s’enfonce dans la vallée de la Gaube.
Il permet de rejoindre le Refuge des Oulettes. Vous pourrez ensuite grimper jusqu’au col des glaciers, et pourquoi pas atteindre le sommet du Vignemale pour les plus sportifs 🙂
Ce jour là nous n’avions pas le temps de vadrouiller jusque vers ces hauteurs, alors nous faisons demi-tour.
Un dernier regard vers le lac pour en prendre une nouvelle fois plein la rétine … et se dire que tout de même, c’est peut être le plus beau lac du monde, en toute modestie 😉
Histoire de finir la journée en douceur, je vous conseille de vous arrêter à Cauterets sur la route du retour. Pour se faire plaisir, direction les Bains du Rocher. Depuis des siècles l’eau thermale naturellement chaude et soufrée de Cauterets est réputée pour ses bienfaits. C’est à votre tour maintenant d’en profiter 🙂 (plus d’infos ici).
Je vous propose une jolie balade dans le massif de Coquibus, ou vous allez découvrir un incroyable escalier perdu au milieu de la forêt! Durant cette balade qui serpente entre chênes, pins et rochers, vous verrez aussi un aqueduc. On enfile ses chaussures et c’est parti pour cette découverte insolite, hop en route! 🙂
Le point de se situe près du village de Milly-la-Forêt au sud-est de l’Essonne. Sur la route D837 proche du rond point, il faut prendre le chemin de Milly à Coquibus en direction de la forêt et se garer au niveau des barrières et des tables à pique-nique. Cette balade fait environ 11km et vous prendra 3-4 heures de marche. Pas de grandes difficultés à prévoir.
Une fois garé il faut suivre le large sentier en direction de la Ferme de Coquibus. C’est une ancienne maison forestière où on pratiquait un peu l’élevage et la culture. Depuis 1969, elle est transformée en refuge par l’association les Amis de la Nature Horizon. Pour réserver des chambres ou privatiser le lieu, plus d’infos ici. En suit ensuite le GR11 qui part sur la droite, à travers une agréable forêt remplie de bruyères colorées.
On arrive ensuite devant cette construction étrange en pleine forêt. De quoi s’agit-il ? C’est un des tronçons de l’Aqueduc de la Vanne. Quand Napoléon charge le Baron Hausmann de moderniser Paris, ce dernier décide plusieurs projets pour alimenter la capitale en eau potable de qualité. Un des projets, c’est cet aqueduc. Il sert à capter l’eau de la Vanne, un affluent de l’Yonne, près de Sens. Il fait 156km de long!
Il est construit de 1866 à 1874 et il alimente toujours le réservoir de L’Haÿ-les-Roses. La plus grande partie de cet aqueduc est souterrain. Ici en pleine forêt, vous pouvez découvrir une partie de cet ouvrage pharaonique 🙂
Avant d’être reboisée par des pins sylvestres à partir de 1830, cette zone était presque un désert. Un sol sableux et pauvre. On raconte que pendant les étés caniculaires, les quelques arbres qui poussaient dans le sable pouvaient prendre feu à cause de la chaleur du sol! Depuis le reboisement, c’est maintenant tout vert partout, ne vous inquiétez pas 😉
On part ensuite sur la droite vers l’ouest, en suivant le Chemin de la Roche-qui-tourne sur 2km. Le sentier commence à grimper à travers un chaos de gros blocs rocheux.
Ce mélange typique de la forêt de Fontainebleau est vraiment magique! Des chênes, des hêtres, des bouleaux, des fougères et de la bruyère colorée, et le tout, parsemé d’énormes rochers. Je trouve ça tellement beau 🙂
Le chemin suit une ligne de crête avec quelques belles vues sur la région 🙂
On quitte ensuite le GR11 et on repart vers l’ouest, en suivant le Chemin des Cent Marches. Et tout à coup, le chemin débouche sur ça! Stairway to heaven, ou presque. C’est tout de même assez incroyable et insolite. Un escalier de pierre, là comme ça, au beau milieu des bois. C’est totalement irréel 🙂
C’est le fameux escalier des Cents Marches. Bon en réalité il y en a 113 de marches. On prend son courage à deux mains, et c’est parti pour la grimpette!
Une fois arrivé au sommet, on peut souffler un peu et profiter de la nature autour de soit 🙂
Il n’y a plus qu’à suivre le panneau de la ferme de Coquibus à quelques centaines de mètres de là et rejoindre le parking. Ceci clôt cette chouette balade insolite à moins d’une heure de Paris 🙂
Il y a une très belle balade à faire dans la forêt de Fontainebleau. Ça se passe entre Fontainebleau et le joli village de Barbizon. C’est la ballade idéale pour toute la famille. C’est facile, ludique, plein de rochers aux formes étranges! Allez, c’est parti, hop en route pour les Gorges d’Apremont 🙂
Le point de départ se trouve à la sortie du village de Barbizon, au Parking de l’Allée des Vaches. C’est un grand parking gratuit dans la forêt. Je vous conseille de vous garer plutôt au début de l’allée. La randonnée fait environ 10km et prendra 3-4h de marche. L’avantage, c’est que vous allez pouvoir la moduler comme vous le souhaitez. Il y a de nombreux sentiers qui permettent de la raccourcir ou la prolonger, suivant les envies 🙂
Nous allons principalement suivre le parcours bleu(le sentier Denecourt-Colinet). Juste un petit mot sur Claude-François Denecourt. Cet ancien sergent de l’armée napoléonienne découvre la forêt de Fontainebleau en 1832 et décide d’y consacrer sa vie. Il va explorer tous les recoins, donner des noms aux lieux, et surtout, il va peindre des marques bleues sur les arbres et les rochers pour créer des chemins à suivre. Il vient d’inventer les sentiers balisés! On le prenait pour un fou. En autodidacte, il va créer et faire imprimer les guides de randonnées Denecourt, destinés aux premiers touristes bourgeois parisiens afin de découvrir la forêt à pieds (et sans calèche!). C’est le succès! Vous aurez une petite pensée pour lui dès que vous croiserez une marque bleue 😉
Le départ se situe au niveau du médaillon de la Stèle de Théodore Rousseau et Jean-François Millet. Il s’agit de deux peintres qui se sont installés à Barbizon en 1836. Ils ont passé leur vie à peindre la forêt et ont lancé le mouvement des peintres paysagistes qu’on appellera l’École de Barbizon.
Après seulement quelques minutes de marche, on arrive dans un premier lieu étonnant. Des énormes rochers en grès apparaissent comme par magie. Ils ont des formes improbables. On dirait des créatures toutes droits sorties d’une histoire des temps anciens et pétrifiées par le temps. Il y a même un éléphant! C’est incroyable 🙂
Le chemin longe ensuite des hauteurs ou plusieurs espaces sont ouverts et permettent d’avoir cette belle vue sur la forêt.
Ces coins à panorama sont les endroits parfaits pour prendre un pique-nique 🙂
Si la forêt de Fontainebleau est principalement composé de chênes (et de hêtres), une bonne partie a été reboisée en 1830 avec du pin sylvestre (qui est de plus en plus envahissant). Dès qu’il fait chaud, on marche avec cette bonne odeur des pins, c’est tellement agréable.
Le sentier serpente dans des passages étroits dans les gorges d’Apremont, au milieu de chaos de rochers, à l’ombre des arbres. On grimpe sur des pierres, on évite les racines, la piste devient sableuse. On découvre des petites mares dans les rochers. En fait on a juste l’envie de partir explorer les moindres recoins de la forêt. Toute cette zone est belle et ressemble à un vaste terrain de jeu où on veut s’aventurer au hasard tel un explorateur 🙂
On peut se demander pourquoi le nom d’Apremont? Il aurait pour origine « âpre mont ». Car cette zone de la forêt avait un aspect désertique de roches et de bruyères. C’est dur à imaginer car son aspect a radicalement changé après une vaste campagne de plantation d’arbres en 1830. En revanche le nom est resté, voilà vous savez tout 😉
Sur les platières, les chênes et les pins laissent place au règne des bouleaux.
Ah … ce passage avec l’herbe dorée par le soleil entre les arbres, j’en ai encore limite la larme à l’œil! Je trouve cet endroit réellement beau, mais beau! BEAU! 🙂
Sur le chemin du retour il y a la fameuse Caverne des Brigands. En réalité il n’y a pas grand chose à voir, c’est tout petit. Selon Denecourt, cette cache servait de repère pour des brigands sous le règne de Louis XV, la célèbre bande à Tissier. Personne ne sait dire si cette histoire est vraie! Certains disent même que c’est Denecourt qui a fait creuser cette caverne.
Vous voilà de retour au parking. Vous pouvez maintenant vous balader dans les ruelles du joli village de Barbizon. Entre les galeries d’art, vous pourrez acheter une glace ou une crêpe et siroter un verre en terrasse avant de reprendre la route 😉
La forêt de Fontainebleau est sans doute une des plus belles de France. Je vous propose une randonnée vraiment originale. Vous verrez des rochers aux formes improbables, et même un désert de sable! Le tout dans une forêt magique à une heure de Paris. Allez, c’est parti, hop en route! 🙂
Direction le point de départ sur le Parking de la Canche aux merciers près du village d’Arbonne-la-Forêt. Cette randonnée réalise une boucle de 12km qui vous prendra environ 3-4h de marche. Il y a un peu de dénivelé mais pas trop 🙂
Le large chemin de sable s’enfonce plein ouest dans la forêt. On tombe directement sous le charme de ces bois. Dès qu’on marche dans la forêt de Fontainebleau, c’est comme ça, on en tombe amoureux 🙂
On arrive rapidement au site de la Canche aux Merciers. C’est déjà fun, car il y a des plages de sables et des rochers! Vous croiserez surement des randonneurs avec des matelas sur le dos. En fait, ils viennent s’entrainer à faire de la varappe sur les rochers. Ça monte pas très haut, mais l’escalade sur ces blocs est super technique! Le matelas sert à se protéger lors d’une chute sur le dos. Vous n’aurez qu’à essayer un peu pour vous rendre compte de la difficulté 😉
Le chemin longe une crête où les rochers aux formes étranges sont de plus en plus nombreux. Le sentier suit une portion du circuit des 25 bosses. C’est une randonnée célèbre et sportive, qui sert d’entrainement pour les pratiquant de trails avant de partir à la montagne.
Des belvédères permettent d’avoir des beaux points de vue sur la vaste forêt de Fontainebleau! On remarque d’ailleurs au sud une zone plus claire qui se démarque au milieu des arbres. C’est justement là que nous allons 🙂
Le sentier descend tranquillement au milieu d’une mer de rochers avant de laisser place à nouveau aux arbres et au sol couvert de mousse.
Puis on retrouve du sable fin sur le sentier. On approche! Le chemin débouche sur une grande ouverture, une grande plage de sable au milieu des bois. Bienvenue aux Sables du Cul du Chien!
Il y a 30 millions d’années, il y avait un océan d’eau chaude ici. Il a déposé du quartz qui s’est désagrégé en sable au fil des millénaires. Ça sent bon le pin et la bruyère. On a l’impression d’être dans les Landes alors qu’on est juste à côté de Paris.
C’est juste un immense terrain de jeu pour les petits et les grands. Du sable et des rochers pour s’amuser. L’ombre des pin s’abriter du soleil. Suffisamment de place pour tout le monde. Il manque juste la mer et les vagues en fait haha 🙂
Si vous souhaitez uniquement vous la jouer « plage » sans l’option « randonnée », sachez qu’il y a un parking à 300m à peine. C’est celui du parking de la Roche au Sabot. S’il est complet, vous pouvez tenter votre chance un peu plus loin au Parking Cailleau.
En quittant les sables par l’est on retombe dans une forêt sortie d’un conte de fées. Les rochers et les bois semblent presque magique!
On croise à nouveau des sites d’escalade réputés avec des traces de magnésie partout.
Vous verrez même la célèbre tortue! Oui avec un peu d’imagination on voit une tortue, non ? 😉
Tortue ou pas, cette forêt est vraiment un endroit où il faut vadrouiller en toute saison, car c’est vraiment beau!
Je vous conseille de continuer un peu plus vers l’est pour traverser un immense champ de bruyère. Ce cadre exceptionnel et peu fréquenté s’appelle la Vallée Chaude. Le seul défaut de ce lieu, c’est que l’autoroute A6 passe juste à côté. Pour rejoindre votre voiture au parking vous avez le choix en serpentant sur les différents sentiers vers le nord.
Vous souhaitez découvrir la ville de Marseille ? 🙂 La belle capitale de la Provence vous attend! Je vous propose une balade à travers les principaux sites du centre ville de cette riche cité millénaire. Hop en route!
Un peu d’histoire 🙂
Marseille est la plus vieille ville de France! Elle a été fondée par les phocéens (des marins colons grecs originaires de la cité de Phocée en Turquie) en -600 av JC. C’est d’ailleurs pour ça qu’on la surnomme la cité phocéenne. Bon, en réalité, il semblerait que la ville de Béziers serait un tout petit peu plus vieille mais ça ne compte presque pas! À l’époque, la cité s’appelait Massalia. La ville se construit sur les hauteurs de la partie nord d’une calanque qui forme un port naturel (la partie sud sert de carrière de pierres). Cette calanque est devenue le fameux Vieux Port de Marseille. La cité phocéenne va s’étendre et « civiliser » une partie des gaulois de Provence. Elle s’allie ensuite aux romains et devient Massilia. Elle va prospérer pendante toute l’antiquité. Au moyen-âge, c’est un peu plus compliqué, entre les guerres en Provence, les pillages et les épidémies de pestes. Mais Marseille résiste, continue de grandir et reste fièrement indépendante. La ville est même rebelle! Elle ne reconnait pas l’autorité du roi! Cette audace dépasse les bornes et prendra fin avec l’arrivée de Louis XIV. En 1660, il rentre dans la ville avec son armée en brisant les remparts et décide la construction de deux forts (Saint-Jean et Saint-Nicolas) pour affirmer son autorité et imposer l’obéissance à la population. C’est un nouveau départ pour la ville, qui s’étend loin de ses remparts antiques et devient un des ports les plus importants de la Méditerranée. Marseille devient officiellement française lors de la Révolution. Et plutôt deux fois qu’une car l’hymne national va porter le nom de la ville ! Une troupe de révolutionnaires marseillais est envoyée à Paris. Ils entendent la chanson « Chant de guerre de l’Armée du Rhin« , ils sont fans et la chantent tout le temps (alors qu’ils parlent à peine le français! à Marseille on parle le provençal!). Tout Paris va adorer leur enthousiasme et la chanson est rebaptisée « La Marseillaise » 🙂 En 1870, Marseille est le port le plus important d’Europe continentale! La ville se développe de plus en plus, et de façon anarchique. Les infrastructures ne suivent plus. Pendant la seconde guerre mondiale, une partie des quartiers du Vieux Port et du Panier est soit détruite par les nazis (la rafle de Marseille) ou bombardée par les alliés. Après la guerre mondiale, la fin de la guerre d’Algérie, et avec une activité portuaire en baisse, c’est le début d’une période trouble pour la ville : trafics de drogue (la french connection), urbanisation à outrance, … Depuis les années 2000, la ville reprend des couleurs, se modernise, et redevient une des plus belles villes du monde 😉
Pour commencer cette balade, quoi de mieux que l’emblème de Marseille, son monument le plus connu ? Je parle bien entendu de …
Notre dame de la garde
S’il y a bien un monument que tout le monde connait à Marseille, c’est la Basilique Notre Dame de la Garde. Celle qu’on appelle « la Bonne Mère » veille sur les marins, les pêcheurs et tous les Marseillais. Elle se trouve sur la colline de la Garde qui domine le sud de la ville à 142m de hauteur.
Au sommet de cette colline il y a d’abord eu une chapelle construite pour la Vierge du XIIIe au XVe siècle. Plus tard, quand le roi François 1er est de passage à Marseille, il décide la construction d’un fort sur la colline pour défendre la ville. Il est construit en 1531. Le roi autorise toujours l’accès à la chapelle (sauf en temps de guerre, la base). Après la Révolution, la chapelle sanctuaire dans le fort, connait une affluence de plus en plus grande. On décide de l’agrandir, et même mieux, de construire une grande basilique à la place. C’est un jeune architecte de 23 ans, Henri-Jacques Espérandieu, à qui on confie cette tâche. Retenez bien son nom, car tous les grands monuments de Marseille ont été construits par cet architecte!
La construction dure de 1853 à 1897. Au sommet du clocher de 41m de haut, on installe la grande statue de la Vierge portant le petit Jésus. Elle mesure 11m de haut. Elle est en cuivre et recouverte de 500g de feuilles d’or (elle est creuse! il y a un petit escalier central permettant d’accéder à sa tête). La basilique est depuis considérée comme la gardienne et la protectrice de la cité phocéenne.
Lors des combats pour la libération de Marseille en aout 1944, c’est paradoxalement des soldats musulmans (les tirailleurs algériens) qui libèrent la Basilique chrétienne construite par un architecte protestant, après avoir vaincu les troupes Allemandes qui s’étaient retranchées dans le fort.
C’est le lieu le plus visité de Marseille. On y grimpe à pieds, avec un petit train touristique ou en se garant sur le parking gratuit si on est chanceux et qu’il reste de la place. (Entrée gratuite, plus d’infos ici)
Une fois qu’on a passé les portes en bronze, on découvre l’intérieur richement décoré. Du marbre blanc et rouge, des mosaïques dorées partout! Les murs sont remplis d’ex-voto et d’offrandes de la part de marins sauvés miraculeusement et qui remercient la Bonne Mère. Seul petit bémol, les dimensions sont assez modestes. C’est dans tous les cas une étape immanquable lors d’un premier séjour à Marseille 🙂
Le Vieux Port et la Canebière
Le Vieux Port et la Canebière, c’est l’âme de Marseille. La ville tout entière est née et s’est développée ici. Quand on demande à n’importe qui de parler de Marseille, les premiers mots qui viennent en tête sont généralement ceux-ci. Le Vieux Port, on ne le présente plus. C’est grâce à cette calanque abritée que les phocéens ont décidé de fonder la ville. La calanque est devenu le port qui a fait Marseille. De nos jours, il ne sert plus que comme port de plaisance (l’activité commerciale est sur le bassin de la Joliette).
On y vient pour le marché aux poissons tous les matins, ou pour le marché aux fleurs. On y vient pour les fêtes foraines, pour les feux d’artifices, pour prendre le ferry-boat qui fait la traversée depuis 1880 (la plus courte liaison maritime du monde! 283 m, la largeur du Vieux-Port). On y vient pour se balader, s’y retrouver avec des amis, se poser sur une terrasse au soleil, et profiter du beau temps. Bref, ne cherchez pas pourquoi, mais le Vieux Port on y vient forcément 🙂
On y trouve aussi le miroir géant (l’Ombrière de Norman Foster installé en 2013) qui fait maintenant parti du patrimoine de la ville 🙂
Et la Canebière, qu’est-ce que c’est ? C’est la principale avenue commerçante de la ville. Elle fait un kilomètre de long et part dans le prolongement du Vieux Port pour remonter en ville. Son nom vient du mot occitan pour dire « chanvre ». Rien à voir avec la fumette, c’était en rapport avec le chanvre utilisée pour fabriquer les cordages de bateau. Marseille était un des principaux endroits au monde pour le commerce et la fabrication de cordage. Depuis les travaux pour le retour du tramway en 2007, c’est l’avenue par excellence où on va faire du shopping. Elle fait naturellement le lien avec les autres quartiers du centre ville.
Le quartier du Vieux Port c’était le cœur historique de la ville de Marseille. Les vieux immeubles, les habitations, les ruelles, tout a été dynamité et rasé par les Allemands en 1943.
Quand on voit une photo avant / après on se rend compte de l’importance de la destruction!
Parmi les rares batiments qui n’ont pas été détruits, on peut en citer deux. Le premier par exemple, c’est l’énorme façade de l’Hôtel-Dieu de Marseille. Depuis 1753, c’était le grand hôpital de la ville. En 2013, à l’occasion de Marseille Capitale européenne de la culture, il est totalement rénové et transformé en un luxueux hôtel 5 étoiles. C’est maintenant l’InterContinental Marseille Hôtel Dieu. Pour y réserver une chambre, c’est ici.
Le deuxième bâtiment est juste en contrebas, c’est l’hôtel de ville de Marseille. Il est curieusement assez petit, quand on songe que la ville est la deuxième plus grande de France. Sous son arche, vous pourrez voir deux statues insolites : un lion et un taureau sur des échasses. Ils représentent les animaux qui entourent le blason de Marseille depuis le XVIIe siècle. Le lion pour la force et la puissance, le taureau pour la patience et le travail.
Le quartier du Panier
Situé sur une petite colline, le Panier est le plus vieux quartier de Marseille (à la suite de la destruction du quartier du Vieux Port). Pendant très longtemps il a eu très mauvaise réputation. Un labyrinthe de ruelles étroites, un quartier insalubre où règne l’insécurité et la pauvreté, voilà ce qu’on pensait du Panier avant. Mais depuis quelques dizaines d’années, ce quartier populaire se transforme. C’est maintenant un des quartiers les plus touristiques! Il est essentiellement piéton car les voitures n’ont quasiment pas de place pour pouvoir manœuvrer dans les ruelles. Le Panier n’est pas très grand, il ne faut pas hésiter à se perdre dans ses ruelles en pente. Il y a comme un esprit de village provençal ici 🙂
La Place de Lenche est un des accès au Panier. C’est la place de l’ancien Agora, là où les citoyens grecs surveillaient l’activité du port. Sous la place il y a d’ailleurs encore les anciennes citernes de la ville antique. Après 1943, la place est ouverte au sud et offre cette belle vue sur le Vieux Port et Notre Dame de la Garde.
C’est l’endroit idéal pour prendre un verre en terrasse dans le quartier 🙂
En plus des petites boutiques de créateurs et d’artisans, et des chouettes bars et restaurants, le Panier est aussi devenu un véritable musée à ciel ouvert pour le street-art! Les façades sont toutes recouvertes de graffitis colorés. Si vous aimez le street-art, c’est absolument un endroit à explorer (avant d’aller faire un tour au Cours Julien, je vous en parle ensuite).
Il y a un autre véritable musée à visiter dans le Panier, c’est le Centre de la Vieille Charité. C’est un centre culturel en plein cœur de Marseille. Il est composé du Musée d’Archéologie Méditerranéenne et du Musée des Arts Africains, Océaniens, Amérindiens. Bon plan : l’accès aux collections permanentes est gratuit le premier dimanche du mois.
Avant d’être un lieu de culture, la Vieille Charité a eu une autre vie. Au XVIIe siècle, quand on trouve des mendiants dans les rues à Marseille, on les enferme. La ville construit cet hospice d’après les plans de Pierre Puget (un natif du quartier). Puis la Vieille Charité accueillera les vieillards miséreux et les enfants des rues, avant de tomber un peu dans l’oubli et finir en squat géant. Dégradé et à l’abandon, il est sauvé de la ruine et rénové dans les années 1980 pour devenir un centre culturel.
La Major (Cathédrale Sainte-Marie-Majeure)
Collé au quartier du Panier, il y a la cathédrale de Marseille. C’est la Cathédrale Sainte-Marie-Majeure, surnommée la Major. Elle est construite près du port sur une esplanade à l’écart du centre ville. À cet emplacement se trouvait l’ancienne cathédrale romane, qui elle était sur l’ancien temple d’Artémis, protectrice de l’antique Massalia. Si Notre Dame de la Garde est blanche et rouge, la cathédrale (construite à la même période) est blanche et verte, dans un style byzantin.
Henri-Jacques Espérandieu (l’architecte de la Bonne Mère) dirigera aussi sa construction qui dure de 1852 et 1893. On n’avait pas construit de cathédrale en France depuis plus d’un siècle. Elle mesure 142m de long et le clocher atteint 70m de haut. Elle peut accueillir jusqu’à 3000 personnes. C’était le symbole de la puissance de la ville pour tous ceux qui arrivaient à Marseille par le port.
Qu’on soit pratiquant, touriste ou tout simplement curieux, c’est un beau monument à visiter (entrée gratuite). La place qui l’entoure est aussi un très bel endroit pour profiter de la vue sur mer. À noter, tous les 15 aout, une grande procession parcourt les rues du quartier du Panier avec une statue de la Vierge Dorée sortie de la cathédrale.
La cathédrale renferme aussi une relique précieuse (et pourtant assez discrète) : le crâne de Saint Lazare. Selon la Bible, il est ressuscité par Jésus après 4 jours passés dans un tombeau! Après la mort du Christ, il traversera la Méditerranée en bateau pour débarquer en Provence à Saintes-Maries-de-la-Mer, avant d’aller évangéliser Marseille et en devenir le premier évêque.
Les restes de l’antique cathédrale romane, la « vieille Major », paraissent minuscules à côté de l’énorme nouvelle cathédrale. Elle est discrètement là, et n’est pas ouverte au public.
Le Mucem et le Fort Saint Jean
Depuis sont ouverture en 2013, le Mucem est devenu un haut lieu de l’architecture et du patrimoine de Marseille. Le grand bâtiment du J4 est par exemple unique avec sa façade en treille de béton. Il accueille la Galerie de la Méditerranée (sur l’histoire des civilisations méditerranéennes) et des expositions temporaires (plus d’infos ici). Il dispose aussi d’un toit terrasse avec une vue panoramique (accessible gratuitement).
Une fine passerelle perchée à 19m de haut permet de rejoindre le Fort Saint-Jean. Cette ancienne fortification (décidée par Louis XIV pour punir et protéger la ville de Marseille) est maintenant reconvertie en un agréable jardin où il fait bon se promener. En prime, on a la vue sur mer 🙂 On n’oublie pas aussi la Villa Méditerranée avec son architecture audacieuse. À l’intérieur on peut découvrir une reconstitution au millimètre près de la Grotte Cosquer. C’est une grotte découverte par hasard dans les années 1980 par un plongeur dans les calanques de Marseille. Elle est accessible uniquement par un tunnel à 36m de profondeur. Il y a 30.000 ans, le niveau de la mer était beaucoup plus bas. Les humains de l’époque y vivaient et on laissé des centaines de peintures rupestres. On peut maintenant la visiter sans avoir à se mouiller, et ça se passe ici.
Allez, maintenant on s’éloigne du Vieux Port, et on remonte vers le quartier Belsunce et que trouve-t’on à côté du grand centre commerciale de la Bourse ?
Le Jardin des Vestiges (Port Antique)
Durant les travaux de construction du Centre Bourse en 1967, on découvre dans le sol des vestiges archéologiques datant de l’époque de la création de Marseille. À l’époque le port s’étendait un peu plus loin que le Vieux Port actuel. On a retrouvé des quais, des voies pavés, des murs de remparts, des tours de défenses, etc …
Le tout est maintenant mis en valeur dans un jardin et un musée, accessible gratuitement.
La Gare de Marseille-Saint Charles et son escalier monumental
Depuis la construction de la gare sur un plateau en 1848, il fallait faire un long détour pour rejoindre le quartier plus bas. C’est seulement en 1927 qu’un passage est créé, le grand escalier monumental.
Il mesure 15m de haut et compte 104 marches. C’est une des premières choses qu’on découvre en arrivant à Marseille par le train. L’escalier est juste dans le prolongement du Boulevard d’Athènes. Lors de sa construction, il a fallut déplacer la colonne de la Vierge Dorée qui se trouvait à cet endroit depuis 1857. La statue de 3m est maintenant installée 200m plus loin.
Le mélange des styles de Marseille apparait rapidement : héritage du passé et culture urbaine moderne 🙂
Le Palais Longchamp
Un des grands monuments de Marseille c’est le Palais Longchamp. Son histoire commence avec l’épidémie de choléra qui frappe la ville en 1835 et le manque d’eau potable récurrent. On décide alors de concrétiser un vieux projet qui traine dans les cartons depuis des siècles : acheminer l’eau douce de la Durance jusqu’à Marseille. De 1839 à 1854 on construit ainsi le Canal de Marseille. Il capte l’eau de la Durance au Pertuis à 50km à vol d’oiseau. Une succession de 18 aqueducs permet au canal de traverser les collines et vallées sur plus de 80km de trajet, jusqu’au plateau Longchamp, le point le plus haut de Marseille. (depuis les années 1970, un autre grand canal, le Canal de Provence achemine aussi de l’eau depuis le Verdon) Pour marquer dignement l’arrivée de l’eau potable à Marseille, on décide de construire un grand monument. La ville fait appel à l’architecte Henri-Jacques Espérandieu (toujours le même, celui qui s’occupe de Notre Dame de la Garde) et commande : un palais château-d’eau, une cascade, un Musée des Beaux Arts, un Muséum d’histoire naturelle, et un grand parc. Rien que ça! Le tout est inauguré en 1869.
Le Palais de Longchamp se compose d’un grand arc de triomphe et de sculptures de 10m de haut qui surmontent la cascade-fontaine d’où l’eau providentielle venant de la Durance arrive à Marseille.
De chaque côté, des colonnes conduisent au Musée des Beaux Arts(le plus vieux musée de Marseille, plus d’infos ici) et au Muséum d’histoire naturelle (plus d’infos ici). Les entrées sont gratuites pour les collections permanentes 🙂
Il y a un grand parc aménagé derrière le Palais. Sous ce parc, se trouvent deux grandes citernes servant à stocker et traiter l’eau de la Durance. On peut d’ailleurs voir le dernier tronçon de l’aqueduc qui arrivait jusqu’au Palais.
Il y a aussi l’ancien parc zoologique construit en même temps que le Palais. Quand les animaux mourraient, ils allaient enrichir la collection du Muséum d’Histoire Naturelle (charmant). Il est fermé depuis 1987. Maintenant, il n’y a que des statues d’animaux en cage 🙂 Dans le parc (un peu laissé à l’abandon) on trouve aussi un observatoire avec un planétarium (plus d’infos ici). Il abrite le premier télescope à miroir au monde (inventé par Foucaut en 1862). On peut aussi voir le Pavillon de partage des eaux. À noter aussi, le sympathique Musée Grobet-Labadié(140 Bd Longchamp), situé dans un hôtel particulier devant le Palais Longchamp. Il abrite une grande collection d’une riche famille bourgeoise (entrée gratuite les premiers dimanche du mois mais actuellement fermé, plus d’infos ici).
On traverse maintenant la Canebière pour aller sur la partie sud du centre ville.
Le Palais des Arts
La Palais des Arts (construit en 1874), abritait la Bibliothèque de Marseille et servait d’école des Beaux-Arts. C’est encore une fois une réalisation de l’architecte Henri-Jacques Espérandieu. C’est maintenant le conservatoire de musique.
Il est dans une rue en pente qui marque le début du quartier du Cour Julien. On ne manquera pas la statue Cavallo sur le terrain de pétanque Boule Cali. Cette statue en bronze installée en 1983 (œuvre de Ludovico de Luigi) est régulièrement taguée. Elle est loin d’être la seule. Juste à côté, la Fontaine Espérandieu (d’où l’eau ne coule jamais) est un autre bon exemple. Et ce n’est que le début !
Le Cours Julien
En effet, on arrive maintenant au Cours Julien, ou plutôt le « Cours Ju ». C’est LE quartier du street-art à Marseille! Avant, jusque dans les années 1960, c’était LE quartier pour la vente des fruits et légumes de la région. Cette activité a été ensuite relocalisée dans le quartier Arnevaux pour en faire l’équivalent marseillais du marché de Rungis parisien. Après le départ du marché, le quartier se transforme. Les artistes et les musiciens s’y installent et donnent une nouvelle âme bohème, voir bobo, au quartier.
C’est un des quartiers les plus animés de Marseille, de jour comme de nuit. Ce n’est pas le quartier le plus propre. Si vous cherchez des jolies rues bien clean et qui ne sentent pas l’urine, ce n’est clairement pas ici qu’il faut aller! En revanche si vous cherchez de l’animation, des créateurs locaux, des friperies, des brocanteurs, du festif cosmopolite, de la bière renversée, des rires et des cris, c’est ici qu’il faut venir! 🙂
La place du Cours Julien est le cœur du quartier. L’endroit idéal pour un brunch au soleil, pour profiter d’une animation en journée, pour faire ses courses au marché bio et local du mercredi, préparer sa soirée à la terrasse d’un des nombreux bars, ou pour croiser des groupes de fêtards complètement bourrés la nuit.
Pour quitter le Cours Julien, il faut absolument passer par les grands escaliers construits en 1859 pour donner aux habitants un accès plus facile vers le centre ville.
Un peu plus loin, on rejoint le Quartier Noailles. Populaire et multiculturel, on voyage en se promenant dans les rues! 🙂 On trouve de tout ici : fruits et légumes, poissonneries, boucheries, épices, pizzerias, tissus, notamment en provenance de pays d’Afrique. Le quartier est connu aussi pour le Marché des Capucins, le moins cher du centre ville. Le quartier est aussi tristement célèbre pour la rue d’Aubagne… À cause de la vétusté et du manque d’entretien des immeubles du quartier, une partie des habitations de la rue s’est effondrée en 2018 en causant de nombreux morts.
En continuant la balade, on arrive dans le Quartier de l’Opéra. Ici, changement d’ambiance. C’est le quartier branché, propre et carré. Des boutiques de mode, du bon chic bon genre. Pas grand chose à voir d’un point de vue touristique à part l’Opéra et la Bourse. En revanche le quartier est vraiment sympa pour ses resto et ses bars 🙂
Et plus loin ?
Il y a encore tellement à découvrir ! Par exemple : La côte bleue, le Vélodrome, la Cité Radieuse du Corbusier, la Plage du Prado, les Iles du Frioul, Le Parc National des Calanques …
Il y a une superbe balade à faire à une vingtaine de kilomètres de Marseille. Direction Cassis et ses superbes calanques, et partons jusqu’au joli port de la Ciotat, en passant sur les falaises par la célèbre route des Crêtes. Que des merveilles! C’est parti, hop en route peuchère 😉
Cassis et ses calanques
Commençons cette belle balade par le village de Cassis. Comme l’a dit le célèbre poète provençal Frédéric Mistral « Qui a vu Paris et non Cassis, n’a rien vu ». Cette jolie petite ville existe depuis l’antiquité, tranquillement à l’abri entre le Massif des Calanques et le Cap Canaille. Sachez que lorsqu’on en parle, on ne prononce pas le « s », on ne dit pas « Cassisssse » mais « Cassi ». Sans l’accent, on passe toujours pour un touriste, mais un peu moins 😉 (et si jamais vous vous posez la question, le fruit Cassis n’a absolument aucun rapport avec la ville de Cassis. D’abord on prononce le « s » et puis c’est originaire de l’est de l’Europe et le nom viendrait d’un fruit ressemblant appelé « la casse ». Fin de cette parenthèse).
On prend plaisir à se promener dans les ruelles du village, flâner au bord du port, et profiter de la douceur de vivre (si on n’est pas en pleine saison avec la foule des touristes). Et pour bien profiter, quoi de mieux qu’un petit verre de vin? Ça tombe bien car le vin et Cassis, c’est une histoire d’amour. On fait pousser de la vigne à Cassis depuis la nuit des temps! C’était du cépage muscatel jusqu’aux ravages du phylloxera. En 1892, on replante des vignes (du cépage marsanne) et le vin blanc sec et frais de Cassis prend ses lettres de noblesse. C’est une des toutes premières appellations de vins protégée par AOC en 1936. Avis aux amateurs donc, à déguster avec un bon poisson sur le port 😉
Pour en savoir un peu plus sur les animations en ville, cliquez ici.
Pour se baigner, il y a une plage de sable à côté du port ou la plage de l’Arène, mais je préfère la plage de galets du Bestouan (petit parking payant à côté).
Je trouve que le cadre est plus joli et surtout on a une belle vue sur le Cap Canaille 🙂
La Calanque de Port-Miou
On ne visite pas Cassis sans une promenade à la Calanque de Port-Miou! C’est à environ 30min à pied du village. Sinon vous pouvez tenter de vous garer au plus près, mais les places sont rares et le parking de la Presqu’ile est vite rempli (plus ou moins privé et parfois payant à 10€ la journée!). Le plus simple et d’aller plus loin, au parking des Gorguettes. Il est gratuit et une navette conduit jusqu’à la calanque ou au village (1.60€ l’aller retour). Cette belle calanque sinueuse fait 1.4km de long et abrite maintenant un joli port de plaisance. Depuis l’antiquité, cette anse est naturellement protégée des tempêtes et du mistral. Les deux rives sont constamment remplies de bateaux. La calanque est un lieu touristique réputé pour la beauté de sa nature, mais pendant longtemps, la calanqueétait aussi un lieu industriel!
En fait ici, depuis l’antiquité, on extrait « la pierre de cassis ». Elle est réputée pour sa dureté et sa résistance. Elle est utilisée dans beaucoup de constructions de la région (notamment dans les rues de Marseille), et mème pour construire les quais du port d’Alexandrie! Jusqu’en 1982 dans cette calanque, la pierre était broyée pour faire de la soude. La maison de la capitainerie du port était d’ailleurs l’ancienne maison des mineurs. On voit encore les marques de cette exploitation minière sur les falaises près du port. En 1910 il y aura même une manifestation pour protester contre cette dégradation du site. C’est sans doute une des premières manifestation écologique en France. Mais heureusement, tout ça est bien fini. Cette zone est maintenant protégée et fait partie du Parc National des Calanques.
Il y a une particularité insolite dans cette calanque. Juste avant le sentier pour la pointe Cancau et la Calanque de Port Pin, suivant le temps, on peut voir des remous curieux au pied de la falaise. C’est l’exsurgence de Port-Miou. Une importante rivière d’eau douce sous-marine se jette ici! On tente toujours d’en comprendre son origine et les plongeurs spéléologues continuent de l’explorer depuis 60 ans.
Il ne faut pas hésiter à arpenter en long et en large tous les jolis sentier qui s’offrent à vous. Tout est beau! Je vous conseille vraiment de rejoindre la pointe du Cacau. Au passage, si le temps le permet, vous entendrez peut être la « narine de Neptune ». C’est un trou souffleur d’une petite grotte immergée. Le vent et les vagues peuvent créer une respiration qu’on entend à des dizaines de mètres 🙂 (coordonnées 43.203040, 5.511712)
L’extrémité de la pointe, près du site de l’ancienne batterie napoléonienne, c’est juste le plus bel endroit au monde 🙂
Allez, le seul bémol, c’est que le coucher de soleil à l’ouest est caché… tout ne peut pas être parfait tout le temps 😉
La Calanque de Port Pin
La petite Calanque de Port Pin est une merveille qu’on rejoint en suivant un sentier pentu. Elle doit son nom aux nombreux pins d’Alep qui s’agrippent aux rochers tout autour. Cette nature lui donne tout son charme 🙂 C’est aussi l’endroit idéal pour se baigner. Le revers de la médaille c’est que c’est une des calanques les plus fréquentées de la région en été. Il faut vraiment y aller hors-saison pour en profiter paisiblement.
S’il ne fait pas trop chaud et si vous avez encore envie de marcher, vous pouvez continuer un peu plus loin jusqu’à la Calanque d’En-vau.
Le Cap Canaille et la Route des Crêtes
Le Cap Canaille bien visible depuis Cassis est l’extrémité des falaises de Soubeyranes. Il se détache nettement dans le paysage, et sa roche qui tire vers l’ocre lui donne son aspect unique. C’est aussi une des plus hautes falaises d’Europe, et la plus haute de France avec 394 m de haut! Louis XIV disait que c’était la plus belle falaise de son royaume 🙂
Il faut bien reconnaitre qu’elle est sacrément belle cette falaise! 🙂 Au coucher de soleil sa couleur s’accentue encore plus. Plus de 2km de belle roche qui se détache sur la méditerranée.
Il faut maintenant aller voir ça de plus près! Il faut prendre la fameuse route D141 ouverte dans les années 1960 et surnommée la Route des Crêtes. Sur 15km de long, c’est la plus belle route panoramique de la région.
Le long de la route sinueuse, plusieurs belvédères sont bien aménagés avec des petits parkings pour profiter du panorama. Et à chaque fois, c’est le craquage de rétine. La vue sur Cassis depuis les hauteurs est plutôt sympathique 😉 Cette falaise est aussi (malheureusement) connu au cinéma grâce au film (navet) « Sur un arbre perché » sorti en 1971, où la voiture de Louis de Funès loupe un virage, chute de la falaise et se retrouve miraculeusement coincée sur un pin parasol.
De tout la haut, on peut voir les massifs des Calanques, de la Sainte-Baume et, au loin quand le temps est bien dégagé, de la Sainte-Victoire.
C’est vraiment facile de se laisser happer par tant de beauté et de vouloir s’approcher le plus du bord. Attention, il peut y avoir beaucoup de vent et des rafales peuvent vous déséquilibrer. C’est juste un tout petit peu dangereux, une petite chute de presque 400m! Mais si on est prudent, c’est du pur plaisir 🙂
Toute la zone a brulé dans un énorme incendie dans les années 1980. Après avoir tout rasé au bulldozer, c’est une forêt de pin pignons qui a été plantée et qu’on peut voir actuellement pour repeupler le maquis. On ne le répètera jamais assez : faites terriblement attention à tout ce qui peut provoquer un début d’incendie. La route des crêtes peut être fermée par jour de grands vents ou quand les risques d’incendies sont trop élevés.
La Ciotat
Au bout de la Route des Crêtes, c’est la baie de La Ciotat 🙂 On tombe tout de suite sur le charme de son petit port dans le centre. C’est l’endroit où on prend plaisir à flâner et s’arrêter en terrasse pour prendre un café, boire un verre, ou déguster la meilleure bouillabaisse. Ici, on est un petit peu chauvin! Par exemple La Ciotat revendique l’invention de la pétanque! En 1910, pendant une partie de jeu provençal (ou « la longue », sur un terrain plus long et avec de l’élan), un des participants avait mal au dos, alors on l’a autorisé à jouer sans bouger, dans un cercle. Hop la légende est née, la pétanque, c’est La Ciotat!
Pour en savoir plus sur les animations proposées, cliquez ici.
L’histoire de La Ciotat (qui veut dire la cité) est assez tranquille. Depuis la nuit des temps, des gens vivent ici. A noter, la ville a été épargnée par la terrible peste de 1720 qui a frappé la Provence … en fermant ses portes à tous les étrangers. Y compris à une garnison de Marseille qui voulait y trouver refuge et qui a été chassée par les habitants. Toutes les marchandises et le blé à destination de la Provence transitaient par le port. Après la Révolution, la ville est en crise. C’est l’activité portuaire pour construire des bateaux à coque métallique en 1835 qui va la sauver. C’est le début du célèbre Chantier Naval de La Ciotat qui devient un des plus grands de France.
Mais en 1989, le chantier ferme. Il a faillit être transformé en Marina pour le tourisme. Finalement depuis 2007, il se spécialise dans la réparation et l’entretien des grands yachts de luxe et l’activité tourne bien 🙂
La Ciotat a aussi une importance particulière pour le cinéma. Le tout premier film de l’histoire a été tourné à La Ciotat! En 1895, un petite séquence de 50 secondes marquera l’histoire. Les frères Lumière filment « L’Arrivée d’un train en gare de La Ciotat ». Et c’est aussi à La Ciotat qu’on trouve le plus vieux cinéma du monde encore existant! Dans la salle de théâtre de la ville, on réalise pour la première fois une projection payante d’un film en 1899.
Depuis le cinéma l’Éden est toujours ouvert. Un record, une histoire 🙂
Si vous avez l’occasion, il faut visiter le très beau Parc botanique du Mugel. Bonus, il y a la Calanque de Figuerolles accessible en prenant l’escalier. Le spot pour se baigner et voir le fameux rocher des Capucins avec sa forme étonnante 🙂
Bienvenue à Bordeaux! La Capitale mondiale du vin sur les bords de la Garonne vous attend. Il y a plein de belles choses à découvrir. Je vous propose les principaux sites à découvrir dans la sixième plus grande ville de France. Allez, c’est parti, hop en route! 🙂
Un peu d’histoire 🙂
La ville de Bordeaux a deux mille ans d’histoire, mais je vais essayer de faire bref 😉 Elle est fondée au Ier siècle par les Bituriges. C’est une peuplade gauloise originaire du Berry. Ils sont chassés de leurs terre par les armées de Jules César. C’est la seule population de cette région qui parle le gaulois. Tous les autres parlent l’occitan. Sous l’Empire Romain, Bordeaux, ou plutôt Burdigala, devient une des villes les plus importantes de Gaule. Les premiers plants de vignes à l’origine du vignoble bordelais sont implantés en l’an 40. Après la chute de l’Empire, c’est les invasions Wisigoths, le règne des Francs, puis la conquête Arabe et les invasions vikings. La ville fait ensuite partie du grand Duché d’Aquitaine mais n’a pas trop d’importance et passe sous influence de l’Angleterre. Après son retour sous l’autorité royale française, la ville ne prendra véritablement son essor que grâce à son port (et la traite négrière). Du XVIIe au XIXe siècle, c’est la grande période de prospérité. La ville traverse ensuite le temps avec le surnom de « la belle endormie » pour illustrer son austérité et son côté bourgeois (voir royaliste). Après Paris, c’est la deuxième ville de France qui compte le plus grand nombre de monuments classés. C’est finalement à partir des années 2000 que Bordeaux prend un nouvel essor et redevient une ville véritablement dynamique et en mouvement 🙂
Les rues de Bordeaux
Un très bon moyen pour découvrir les rues de Bordeaux, c’est de le faire à vélo. La ville est plate, et il est assez facile de se déplacer malgré la circulation. On remarque vite qu’il n’y pratiquement aucun grands immeubles. Les habitations dépassent rarement les trois étages. Le must étant les fameuses « échopes » bordelaises, les anciennes maisons d’artisans qui s’arrachent maintenant à prix d’or. Tout ça fait que la ville donne une impression d’ouverture bien agréable. On voit le ciel ! Et ça tombe bien, car à Bordeaux, il est souvent bleu ciel 🙂
Une autre chose qui m’a marqué dans les ruelles du vieux centre, c’est la verdure. Au pied de chaque mur de chaque maison, entre les pavés, ça pousse ça pousse.
C’est peut être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup 😉 Quand c’est vert, c’est bien!
La Place de la Bourse
La Place de la Bourse est aménagée en 1743 comme symbole de prospérité de la ville. On veut donner une première image accueillante aux visiteurs qui viennent de la rive droite de la Garonne. On veut ouvrir la ville sur le fleuve et lui donner de la modernité. Alors on fait détruire les antiques remparts du moyen-age. A la place, on créé une grande place royale ouverte, ce qui est une première en Europe. Une grande statue en bronze de Louis XV à cheval trônait au centre. Après la révolution, la statue est fondue pour faire des canons. En 1869, on remet quelque chose de plus discret, la Fontaine des Trois Grâces.
L’Hôtel des Douanes et la Bourse du Commerce étaient installées ici. C’était le lieu par lequel toute la richesse bordelaise transitait.
Le Miroir d’eau
Juste en face de la Place de la Bourse, il y a le Miroir d’Eau. Il est sans doute plus célèbre, ou en tout cas, il attire beaucoup plus de monde dès qu’il fait beau 🙂 Depuis 2006, une cuve de 800m3 permet de submerger l’esplanade d’une petite pellicule d’eau de 2cm, et de vaporiser de l’eau jusqu’à 2m de haut.
En période de fortes chaleurs, c’est bien sûr l’endroit où tout le monde vient pour se rafraichir et faire trempette des pieds.
C’est devenu sans aucun doute une des images connues de Bordeaux 🙂
Le Port de la Lune
La Garonne est intimement liée à Bordeaux depuis une éternité. Les premiers habitants se sont installés là où le fleuve fait un virage en forme de croissant, ou forme de lune. C’est d’ailleurs cette forme de lune qui a été utilisée pour le blason de la ville. Tout le long de grand croissant, le Port de la Lune se créée à partir du VIe siècle. La prospérité de la ville lui doit beaucoup.
Sa principale activité sera d’abord le commerce de vin vers l’Angleterre et les pays flamands. A la fin du XVIIIe siècle, le Port de la Lune est le deuxième plus important au monde après celui de Londres. Ensuite le port dirige commerce vers les colonies et les Antilles. Il commence aussi à s’enrichir grâce à l’esclavage. Après le port de La Rochelle, Nantes et Le Havre, le port de Bordeaux se lance dans la traite négrière et le commerce triangulaire. Des africains étaient fait prisonniers dans les terres (par des colons européens, des trafiquants arabes, et par des africains). Sur la côte, les négriers africains échangeaient les esclaves contre de la marchandise avec les négriers européens. Puis les navires traversaient l’Atlantique pour se rendre dans les Amériques. Ils échangeaient les esclaves contre des produits du nouveaux monde. Ils revenaient ensuite en Europe, et la terrible boucle continuait… Jusqu’en 1792, c’est plus de 150.000 esclaves africains qui seront envoyés par les armateurs bordelais de l’autre côté de l’Atlantique.
On retrouve une trace de ce passé peu glorieux de la ville avec la statue de Marthe Adélaïde Modeste Testa. Cette femme, esclave d’un riche bordelais, sera envoyée à Saint Domingue. Elle meurt en 1870, âgée de 105 ans. Son petit fils deviendra président d’Haïti en 1888.
Avec la construction du Pont de Pierre et la fin de l’esclavagisme (en 1848), le Port de la Lune perd peu à peu de sa puissance commerciale. Il retrouvera de l’importance pendant la Première Guerre Mondiale (pour débarquer des troupes américaines) et pendant la Seconde Guerre Mondiale. Les nazis y construisent une grande base de sous-marins. A la fin de la guerre, ils projettent de tout faire exploser mais un jeune soldat allemand refuse l’ordre et fait sauter l’entrepôt à explosif à la place. Les allemands saborderont tout de même plus de 200 navires dans les eaux de la Garonne pour en empêcher son utilisation. Il en reste encore 80 qu’on peut voir à marée basse. De nos jours, la majorité des installations du Port de la Lune ont été transformées en jardins et parcs pour flâner au bord du fleuve 🙂
Le Pont de Pierre
Depuis l’antiquité, la Garonne représente un obstacle infranchissable. Le flux et le reflux des marées est important et il y a des crues violentes. Le seul de traverser le fleuve pour rejoindre la ville était d’utiliser des barques. En 1775 un projet de pont est proposé à Richelieu, mais il est abandonné car on juge sa réalisation impossible. En 1808, Napoléon est de passage à Bordeaux pour rejoindre Bayonne. Il se rend compte de la difficulté pour lui et ses troupes de rejoindre Bordeaux et traverser la Garonne. Il ordonne alors la construction d’un grand pont!
Le pont de Pierre est inauguré en 1822. Tout en pierres et en briques, il compte 17 arches et mesure 487m de long. Grâce à ce pont, la ville de Bordeaux prend officiellement possession en 1865 du quartier de La Bastide situé sur l’autre rive. Une grande percée est créée (l’Avenue Thiers) pour faire une perspective jusqu’aux coteaux de Cenon. Les allemands ont faillit faire exploser le pont en 1944. Jusqu’en 1965, c’était le seul pont où on pouvait circuler.
Les portes médiévales
De l’époque médiévale de Bordeaux, il ne reste pas grand chose. Les maisons ont été reconstruites, les remparts rasés. Pourtant, il reste encore deux grandes portes médiévales qui gardaient l’entrée de la ville. La Porte Cailhau est construite en 1495. Quand on venait du port, c’est par cette grande porte fortifiée de 35m de haut qu’on pouvait pénétrer dans Bordeaux. Elle abrite maintenant un petit musée sur l’histoire de Bordeaux. On peut le visiter et aussi profiter de la vue (5€ l’entrée).
L’autre grande porte, c’est la Porte Saint-Eloi. C’est la plus ancienne et la plus grande avec 40m de haut. C’est l’emblème de la ville, elle figure toujours sur les armoiries de la cité. Tout le monde l’appelle la Grande Cloche. On la faisait sonner pour donner le signal des vendanges ou pour alerter d’un incendie. La cloche actuelle date de 1775 et pèse presque 8 tonnes. On ne la fait presque plus sonner pour éviter vibrations sur le bâtiment. La porte a aussi servi de prison. Elle aussi peut se visiter pour 6 euros.
Sur l’actuelle Place de la Victoire, l’ancienne porte médiévale du sud a été remplacée en 1748 par un arc de triomphe qui porte le nom de Porte d’Aquitaine. colonne de la vigne et du vin et porte d’aquitaine
La place est aussi connue pour son obélisque hélicoïdale installée en 2005. C’est la Colonne de la Vigne et du Vin. C’est le premier monument bordelais en référence au vin. Elle fait 16m de haut. A son pied, il y a deux tortues avec des grappes de raisin et les noms des cépages sur leurs carapaces.
Le quartier est très vivant avec le campus de l’Université juste à côté et le grand marché des Capucins.
Dans le prolongement de la Porte d’Aquitaine, c’est la rue Sainte Catherine. C’est la plus longue rue piétonne d’Europe!
Plus de 250 boutiques sont présentes le long des 1250m de la rue! Autant dire que c’est un véritable centre commercial à ciel ouvert. C’est une des rues les plus fréquentées de la ville.
La Cathédrale Saint André et la place Pey-Berland
Sur la place Pey-Berland se trouve la Cathédrale Saint André. C’est le plus important lieu de culte de Bordeaux. Elle est construite à partir du XIe siècle dans le style roman. En 1305, il y a un nouveau pape : Clément V. C’est un ancien archevêque de Bordeaux qui va installer la papauté à Avignon. Il n’oublie pas ses origines et donne de l’argent pour agrandir la cathédrale dans le style gothique.
Malgré ses grandes dimensions et son classement à l’Unesco, je trouve que l’intérieur de la cathédrale est étroit, froid et sombre. J’avoue qu’elle ne rentre pas dans mon top des cathédrales de France.
Sur la place aménagée autour de la cathédrale se dresse une grande tour isolée. C’est la Tour Pey-Berland. Elle est construite en 1500 à la demande de l’archevêque Pey-Berland. Au sommet il y a une statue dorée de la Vierge, qui est tournée vers le village de naissance de l’archevêque.
Elle atteint 66m de haut! Il y a une raison pour laquelle elle n’est pas collée à la cathédrale. Malgré les fondations, le sol est marécageux. On craint que les vibrations de la grosse cloche puissent se transmettre et abimer la structure de la cathédrale. Ce type d’aménagement est commun en Gironde.
Sur cette même place on trouve le Palais Rohan. C’est l’ancien palais des archevêques de Bordeaux au XVIIIe siècle. Après la Révolution, il devient un tribunal, puis un Palais impérial sous Napoléon avant de finir par être l’hôtel de ville de Bordeaux depuis 1865.
En face de sa porte monumentale, il y a une statue. C’est celle de Jacques Chaban-Delmas. Cet ancien résistant, sera un des barons du gaullisme, premier ministre et maire de Bordeaux de 1947 à 1985.
La Basilique Saint-Michel
La Basilique Saint-Michel est la deuxième plus grande église de Bordeaux après la cathédrale. Elles est construite du XIVe au XVIe siècle dans le style gothique flamboyant. Elle devient une étape importante du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle.
On la repère très facilement dans la ville, car son clocher mesure 114m de haut! Comme souvent en Gironde, le grand clocher est séparé de l’église. En 1768 une terrible tempête fait s’écrouler la flèche du clocher. Elle ne fera son retour qu’un siècle plus tard, en 1869 lors de travaux de restauration. Entre temps, le clocher, presque réduit à l’état de ruines, servait de support pour le télégraphe de Chappe (un système de communication par sémaphore utilisée après la Révolution, et avant l’invention du télégraphe électrique).
En 1791, lors de travaux de terrassement de l’ancien cimetière autour du clocher, on découvre des momies! En fait des cadavres du XVIIe siècle se sont naturellement momifiés dans la terre argileuse. Dans la crypte située sous le clocher, ils seront exposé au public jusqu’en 1979 comme une attraction! On les a ensuite enterré à nouveau, mais cette fois dans le cimetière de la Chartreuse, à l’ouest de la ville. Attention : Le clocher est actuellement fermé à la visite pour cause de travaux. Réouverture à une date indéterminée …
L’intérieur de la basilique, même s’il est simple, inspire sérénité et recueillement. C’est large et vaste. La nef est éclairée par des larges vitraux dont certains datent du XVIe siècle.
Les grandes orgues de style Louis XV sont particulièrement belles 🙂
La Place des Quinconces
La Place des Quinconces est située sur l’emplacement de l’ancien Château Trompette. Quand, en 1453, la ville de Bordeaux revient sous autorité française après 300 ans d’influence anglaise, le roi de France Charles VII se méfie et décide la construction d’un château. Le but est de protéger la ville, mais aussi de surveiller la population (on ne sait jamais!). Après une première révolte de la population, le château est transformé en forteresse. Des quartiers entiers sont rasés, et les maisons ne doivent pas être trop hautes pour permettre aux canons des remparts de tirer sur la ville si nécessaire! Bien plus tard, en 1818, la forteresse (impopulaire) ne sert vraiment plus à rien et gêne beaucoup le développement de la ville. Elle est entièrement rasée, et à sa place, on créée la Place des Quinconces. Avec une superficie de 12 hectares, c’est la plus grande place de France.
Deux grandes colonnes de 21m de haut marquent l’ouverture de la place sur la Garonne. Son esplanade accueille les grandes foires commerciales et les fêtes foraines (comme la Foire aux Plaisirs). Son nom vient des arbres qui sont plantés en quinconce sur la moitié de sa superficie.
Au centre de la place, en 1902, on érige le grand Monument aux Girondins. Ce monument n’est en fait pas dédié aux habitants de la ville, mais aux « députés Girondins ». Sous le règne de la Terreur lors de la Révolution Française, huit d’entre eux seront exécutés à Bordeaux.
Cette grande colonne qui célèbre la République mesure 43m de haut. Au sommet se trouve une statue en bronze de la Liberté brisant ses chaines.
Dans le bassin on retrouve des statues sensées représenter la république, le travail, l’histoire, la sécurité, etc …
Le Jardin Public
Le Jardin Public de Bordeaux était à l’origine une zone recouverte de mauvaises vignes. En 1756 on en fait un jardin à la française de 10 hectares. Après la Révolution, tout est détruit. En 1856, on décide d’en faire un jardin à l’anglaise. Des grands hôtels particuliers entourent le jardin. La bourgeoisie bordelaise vient s’y détendre.
Le jardin est toujours plein de charme avec ses passerelles, ses allées sinueuses et ses grandes pelouses vertes. Il y a aussi une buvette, un carrousel et des installations pour les enfants. On est au calme, on n’entend pas les voitures alors qu’on est en plein centre ville. C’est un véritable havre de paix 🙂 Au milieu des différentes statues qui ornent le jardin, on peut même découvrir une petite cascade artificielle.
Il y avait un grande serre tropicale dans le jardin. Malheureusement, elle est mal entretenue et dans les années 1920 la serre est détruite.
Il reste maintenant le pavillon de l’ancienne serre et un joli jardin botanique derrière. Le muséum des Sciences et de la Nature de la ville est situé le long du jardin. Le Jardin Public est sans doute le plus bel espace vert de Bordeaux 🙂
Le Grand-Théâtre de Bordeaux est construit à la demande de Richelieu et inauguré en 1780. Cet énorme bâtiment avec sa façade de 88m de long est maintenant l’Opéra National de Bordeaux. Pour le visiter ou voir la programmation, il faut cliquer ici.
Devant l’opéra il y a la Place de la Comédie. Sous l’Empire Romain c’est ici qu’était le Forum, le cœur de la ville. D’ailleurs pendant des siècles et des siècles, il restait les Piliers de Tutelle. Il s’agissait de 24 énormes colonnes romaines. Elles ont été détruites quand le Château Trompette a été agrandi en forteresse.
La Palais Gallien
Ce monument est presque oublié dans la ville. On le découvre par hasard au détour d’une rue. Pourtant, il s’agit des ruines d’un amphithéâtre romain de 132m de long et 25m de haut! On pense qu’il pouvait accueillir jusqu’à 22.000 spectateurs. On sait qu’il a été victime d’un incendie dans l’antiquité puis abandonné.
Pendant le moyen age il sert de carrière de pierres. La légende populaire n’y voit plus un amphithéâtre romain mais un palais. En tout cas à l’époque c’était un des endroit les plus glauques de Bordeaux. Ces ruines étaient le repères des truands et des prostituées. Les ruines sont protégées à partir de 1800.
Le Parc Rivière
Avec une surface de 4 hectares, c’est un des plus petits parcs de Bordeaux et sans doute un des moins connus. Et pourtant, c’est un parc qui mérite le détour. Il s’agissait de la propriété du manoir du baron Alfred de Luze.
Les ruines du manoir sont toujours présentes et sont vraiment curieuses avec le mélange de style. Le parc et ses arbres centenaires abrite de nombreux oiseaux, ainsi que des ruches. C’est vraiment un chouette petit parc insolite à découvrir! 🙂
L’Institut Culturel et la Grande Maison de Bernard Magrez
Bernard Magrez est un riche homme d’affaire bordelais qui a fait fortune dans le commerce du vin. On le surnomme « l’homme aux 40 châteaux » grâce à ses acquisitions de vignobles de grands crus classés. Dans la rue Labotière, on découvre ainsi par hasard, un ancien château converti en Institut Culturel. Pour le visiter et en savoir plus sur sa programmation : en savoir plus.
Juste en face, de l’autre côté de la rue, c’est La Grande Maison de Bernard Magrez crée en 2014. En toute simplicité, c’est un petit hôtel 5 étoiles de 6 chambres de luxe. Et son restaurant dont le chef chef est Pierre Gagnaire possède 2 étoiles au Guide Michelin. Pour réserver une chambre ou une table, ça se passe ici (si vous en avez les moyens!).
L’Église Sainte croix
L’église Sainte Croix date du XIe siècle. Elle était associée à une abbaye qui a disparut il y a des siècles. Sa façade est vraiment curieuse avec sa disposition asymétrique. Elle possède un très beau portail sculpté.
Elle est rarement ouvert aux visites, car depuis des années elle subit des actes de vandalismes et des dégradations …
Dans le quartier de Caudéran, se trouve le plus grand espace vert de Bordeaux. Son nom est super original, c’est le Parc Bordelais. Il est inauguré en 1888 et s’étend sur 28 hectares. Il y a un grand étang artificiel (n’essayez pas d’y nager, il fait 40cm de profondeur).
Le parc est planté de plus de 3000 arbres dont la moitié sont centenaires. Il possède aussi une chouette buvette, une animalerie, tout un tas d’attractions pour les enfants dont un petit train. Des grandes allées sont à disposition des joggers.
Et pour ceux qui souhaitent simplement se reposer, il y a suffisamment de grandes pelouses et d’arbres pour profiter sereinement de la quiétude du lieu 🙂 C’est un véritable morceau de campagne dans la ville!
Talence
Au sud de Bordeaux, je vous conseille de visiter la commune de Talence. Le quartier du forum moderne autour de la station de tramway est moderne, vivant et animé. En plus dans le coin il y a un joli parc à visiter, c’est celui du Château Peixotto (construit pour un riche banquier en 1760).
Le parc est magnifique et se visite gratuitement. Il y a souvent des animations, comme les festival Talence en Lumières par exemple.
Et un peu plus loin ?
Et bien à 1h de route par exemple, on file profiter de la douceur de vivre à Arcachon et grimper sur la Dune du Pilat 😉
Bienvenue à Reims, la « cité des rois », la cité du Champagne! Que faire et que voir à Reims ? Découvrons le ensemble, hop en route! 🙂
Un peu d’histoire
A l’époque des Gaulois, l’emplacement de la ville correspondait à « la dernière cité civilisée » vers le nord. On n’en sait pas plus car Jules César arrive et met la raclée à tout le monde! Un peuple gaulois de la région, les Rèmes, va s’allier aux armées romaines. En récompense, Jules leur confie cette cité. Ils lui donneront son nom : Reims, et les habitants, les reimois. Elle deviendra une des plus grandes villes de l’Empire Romain, et la plus importante cité de la Gaule! Après la chute de l’Empire et les invasions barbares, c’est l’essor de la chrétienté (entre quelques raids vikings). En 1429, Jeanne d’Arc chevauche courageusement avec son armée en territoire ennemi pour faire couronner le roi Charles VII à Reims. La ville traverse ensuite comme elle le peut la Révolution. Napoléon y fera une bataille contre les troupes prusses. En 1840, on démolit les anciens remparts et on agrandit la ville de façon moderne. L’industrie du textile bat son plein, et bientôt les grandes maisons de Champagne apparaissent. Puis, c’est le drame : la Première Guerre Mondiale. La ville est presque totalement détruite. Après sa reconstruction, elle reste relativement préservée pendant la Seconde Guerre Mondiale. Maintenant, c’est une belle ville qui rime avec Cathédrale et Champagne!
On se dirige donc naturellement vers LE monument de la ville.
La cathédrale de Reims
Elle a beau être un chef d’œuvre de l’art gothique, ce n’est ni la plus grande, ni la plus belle des cathédrales de France. Pourtant elle occupe une place à part dans l’histoire du pays. Depuis le XIe siècle, presque tous les rois de France ont été couronnés ici. La toute première cathédrale de Reims est fondée au Ve siècle et progressivement agrandie (sur les fondations des anciens thermes romains). Elle est toute en bois et fini par disparaitre dans un incendie en 1210 qui emporte l’édifice et tout le quartier avec! Un an plus tard, en 1211, on lance la construction de la nouvelle cathédrale. Les travaux dureront jusqu’au XIVe siècle.
Cette cathédrale dédiée à la Vierge, mesure 149m de long et le clocher atteint 87m de haut. La façade est homogène dans son style car elle a été construite rapidement de 1252 à 1275. Elle compte plus de 2300 statues! Beaucoup de statues d’origines sont conservées au musée du Palais du Tau. Il y a tellement à voir qu’on ne sait où donner de la tête! Entre la célèbre statue de l’Ange au sourire sur l’entrée à gauche, la galerie des rois avec Clovis tout en haut, ou les nombreuses gargouilles tout autour de la toiture, il y a du monde au balcon! 🙂
En parlant de Clovis, en rentrant dans la cathédrale, on peut voir cette dalle. Elle nous rappelle que 2m plus bas, il y a les vestiges de l’ancien baptistère où le roi des francs, Clovis, aurait été baptisé le jour de Noël en l’an 500.
C’est d’ailleurs lors de cette évènement qu’une colombe aurait miraculeusement apporté à l’évêque Saint Remi une Sainte Ampoule, avec une sainte chrême pour oindre les saintes futures têtes couronnées! Cette histoire de fiole miraculeuse n’est évoquée que près de 400 ans plus tard. On sent un peu l’arnaque! Et c’est seulement en 1131 pour le sacre du roi Louis VII qu’elle sera officiellement utilisée pour la première fois, avec son précieux baume. Elle servira pour le sacre de 31 rois de France dans la Cathédrale de Reims!
Quand on pénètre à l’intérieur de la cathédrale, on est tout de suite frappé par la hauteur de la nef. En fait, la voûte est à « seulement » 38m au dessus de nos têtes, mais l’étroitesse de la nef accentue l’impression de hauteur.
On peut s’étonner aussi de la sobriété de la décoration intérieure de la cathédrale. Il y a deux raisons principales à ça. La première c’est que sous la Révolution Française, tout a été pillé et brulé! La cathédrale est alors transformée en magasin à fourrage et elle devait même être rasée! Comble du comble, la fameuse Sainte Ampoule est cassée sur la place devant la population! Des habitants arriveront quand même à en récupérer des morceaux, qui servira à en créer une nouvelle version .. qu’on verra plus loin. En 1860, la cathédrale est restaurée sous la direction d’Eugène Viollet-le-Duc.
La deuxième raison qui explique la relative sobriété de la Cathédrale de Reims, c’est la Première Guerre Mondiale. On la surnomme d’ailleurs la « cathédrale martyre ». Au début des hostilités, l’armée Allemande bombarde volontairement l’édifice pour saper le moral des français. La toiture part en fumée dans un incendie, le plomb fondu qui coule des gargouilles détruit la résidence des archevêques, tous les vitraux volent en morceaux, et les statues explosent. La cathédrale recevra 288 obus! Après la guerre, c’est la reconstruction (financée en partie par la famille Rockfeller). On décide d’abandonner la charpente en bois pour une charpente en béton.
Du fait de cette histoire mouvementée, il ne reste pas beaucoup de vitraux originels. On peut donc voir beaucoup de vitraux modernes. Certains sont même l’œuvre du peintre Marc Chagall.
Le revers de la façade ouest est de toute beauté! Une grande rose surmonte le portail, entouré de dizaines de statues fines et élégantes.
Sur la façade vous remarquerez sans doute sous les pieds d’une statue de la Vierge ce boulet de canon dans la pierre. Et bien ce n’est pas ça du tout! Pendant la Première Guerre Mondiale, on utilisait des obus, et aucun canon n’a tiré de boulet sur la façade sous Napoléon. Alors de quoi s’agit-il ? Et bien tout simplement d’une représentation de la lune (en plomb). Au Moyen-Age, toute la façade était peinte. Et la lune était peinte en blanche.
Forcément sans les couleurs, on a un peu de mal à comprendre maintenant 🙂 En tout cas, le mystère est résolu! Ah, et petit détail supplémentaire, ce qu’on voit ici est une copie! L’originale (en plus mauvais état) est visible dans le Palais du Tau.
Le Palais du Tau
Ce bâtiment, qui borde la cathédrale, était la résidence des archevêques à Reims. Sa forme en « T » lui a valu son nom, venant de la lettre grecque « tau ». Quand un couronnement avait lieu, il servait de demeure royale. Le Palais du Tau est pratiquement totalement détruit après la première guerre mondiale. Il est restauré à partir de 1950 et en 1972 il s’ouvre au public pour devenir un musée. Depuis, c’est un des incontournables à visiter à Reims!
Vous découvrirez entre autre la salle basse, et surtout la grande salle du Tau (ou salle du festin). C’est là où les rois faisaient la fiesta après avoir reçu la couronne! La chapelle haute beaucoup plus intimiste.
Le palais renferme aussi de nombreux trésors! Le calice royal tout en or! Bon en fait, il a été fondu à la Révolution, et seul le pied est d’époque. Mais tout de même, les rois trinquaient dedans!
On trouve le Talisman de Charlemagne, des reliquaires d’objets saints, tous plus précieux les uns que les autres. Et même une copie de la Sainte Ampoule!
On peut aussi découvrir à portée de main, les statues d’origines qui ornaient la façade de la cathédrale et qui ont été mise à l’abri ici.
Certaines mesurent plus de 5m de haut!
Dans une salle, on peut voir le Couronnement de la Vierge. C’est cet ensemble de sculptures, large de 8m et haut de 5m, qui se trouvait au dessus du portail de la cathédrale.
On voit bien que le fameux boulet de canon n’en était pas un 😉
Attention, le Palais du Tau est actuellement fermé pour travaux. En 2025, il deviendra le Musée des Sacres. Plus d’informations ici.
Le centre ville
Un axe majeur du centre ville de Reims, c’est celui partant de l’Hôtel de ville à la Place Royale. Le grand hôtel de ville de Reims date du XVIIe siècle mais il sera totalement détruit en 1917. Il est reconstruit en 1928.
Droit devant, c’est la longue perspective de la grande Rue Colbert. J’avoue qu’il y a un côté esthétique assez réussi! (Colbert est né à Reims, voilà c’est dit).
La rue passe par le Forum, qui comme son nom l’indique était l’ancien emplacement du forum romain. Le cœur de la cité à l’époque. Le seul vestige gallo-romain, c’est le cryptoportique. C’est une galerie construite en l’an 100 … et en fait, on ne sait pas trop à quoi elle servait!
Enfin, on arrive à la Place Royale. Elle a été aménagée en 1752, car la reine n’avait pas réussi à rejoindre le roi avec son carrosse royal. Les ruelles de la ville étaient trop étroites! Un problème, une solution : on décide de raser tout le quartier, de construire cette grande place, et de faire des rues plus larges. Au centre de la place, il y a une statue de Louis XV (celle d’avant la Révolution a été fondue pour faire des canons, c’était l’usage à l’époque).
Vous cherchez un peu de fantaisie? Allez dans la rue du Tambour. C’est une des plus anciennes rues de la ville. Elle a maintenant la particularité d’avoir ses pavés colorés 🙂
De la fantaisie, c’est un peu ce qui manque à Reims je trouve. Tout est carré et propre. Dénicher un peu de street-art relève presque de l’exploit!
La Place Drouet d’Erlon c’est le lieu de vie de la ville. Cette grande place piétonne regroupe des boutiques, restaurants, bars et terrasses. Il y a souvent des animations. Avec 400m de long, c’est la plus longue place de France. Au centre, trône majestueusement la Fontaine Subé. Cette fontaine inaugurée en 1906 est surmontée d’une colonne de 17m de haut avec avec un joli ange doré au sommet. Elle est vraiment réussie 🙂
Dans un autre style, mais tout aussi connu, il y a la Fontaine de la Solidarité qui date de 1977. Tout le monde l’appelle la Fontaine Boule 🙂
La visite du centre se fera aussi à travers ses nombreux passages couverts 🙂 Datant du 19e siècle, ils servaient à protéger les clients de la pluie et leur permettre de faire du shopping tranquillement. La ville en compte une dizaine.
On notera aussi la chouette façade art déco de l’ancien cinéma Opéra 🙂
Se promener dans Reims, c’est chouette, c’est agréable. La ville est plate, les rues sont larges, tout est propre et presque neuf.
Le revers de la médaille, c’est qu’il manque justement ce charme de l’ancien qui a hélas disparu lors du bombardement de la ville.
Et le champagne alors ?
Reims rime avec champagne ! Tout le monde se presse pour venir visiter les grandes maisons de champagne. Enfin, pas vraiment tout le monde, car j’aime pas trop le champagne en fait haha Je suis plus porté sur le vin, que voulez-vous 😉 En tout cas, si vous aimez le champagne, c’est une visite incontournable! 16 maisons de champagne sont présentes dans la ville. Parmi lesquelles de grands noms de renommée internationale : Charles de Cazanove, Lanson, Martel, Mumm, Ruinart, Taittinger, Veuve-Clicquot et Vranken-Pommery.
Pour les gourmands, il faut aussi gouter l’autre grande spécialité de Reims, le biscuit rose. Ce biscuit rose (à cause du carmin ajouté à la recette) est craquant fondant. La tradition veut qu’on le trempe dans le champagne pour le ramollir. Mais après tout, chacun fait comme il veut 😉 Le meilleur endroit pour en trouver, c’est dans la boutique de la Maison Fossier(25 Cr Jean-Baptiste Langlet). Fondée en 1756, c’est la plus ancienne biscuiterie de France toujours en activité! Ils étaient les fournisseurs officiels des rois, vous pourrez partager le même privilège 🙂
La Basilique Saint Remi
Ce site est un peu excentré par rapport au centre, mais il mérite absolument qu’on s’y intéresse! En l’an 533, à l’âge de 96 ans, Saint Remi, le fameux évêque de Reims qui a baptisé Clovis demande a être enterré dans une petite chapelle située à 2km de la cathédrale. Au passage, notez qu’il faut écrire « Saint Remi » sans accent (et pas « Saint Rémi »), sinon on ne parle plus de l’évêque de Reims 🙂 Face à l’afflux des pèlerins pour se recueillir sur sa dépouille, la chapelle est transformée en église. Puis, elle est rattachée à une abbaye au XIIe siècle. Elle servait aussi à abriter la fameuse Sainte Ampoule.
Elle aussi subira de gros dommages pendant la Révolution. En 1840, elle devient une basilique. Elle sera bombardée et incendiée en 1918. Sa reconstruction durera jusqu’en 1958. L’édifice mesure 126m de long et 56m de large. Elle est classée au patrimoine de l’Unesco depuis 1991.
Suspendue dans la nef, il y la couronne de Saint Remi. Elle mesure 6m de diamètre et possède 96 bougies, en référence à l’âge de Saint Remi à sa mort. Chaque premier dimanche d’octobre, lors de la célébration du saint, elle est illuminée et devient la « couronne de lumière ».
Le tombeau de Saint Remi est énorme et trône dans le chœur de la Basilique. Il s’agit d’une reconstitution datant de 1847. L’original a été détruit, comme tout le reste, pendant la Révolution.
Il y avait aussi les tombeaux de trois rois des Francs (Carloman Ier, Louis IV de France et Lothaire de France). Eux aussi ont été détruits à la même époque.
Je vous conseille vraiment de faire un petit détour pour visiter cette Basilique. Elle est un peu excentrée par rapport au centre touristique et il n’y a pas grand chose d’autre à voir dans le quartier. Mais sa visite m’a vraiment fait de l’effet. Il y avait comme un côté mystique à l’intérieur. Une atmosphère religieuse particulière. Je l’ai trouvé beaucoup plus marquante que la cathédrale.
Collé à la Basilique, dans l’ancienne abbaye, il y a un petit musée sur l’histoire rémoise, de la Préhistoire à la Renaissance, que nous n’avons pas visité (entrée 5.5€).
Regalia
Évidemment, on ne quitte pas Reims sans avoir profité au moins une fois du spectacle Regalia. C’est gratuit et c’est extra. Une projection colorée et animée sur la façade de la cathédrale. Toutes les 15min vous en prendrez plein les yeux.