Vous voulez vivre une expérience insolite et totalement dépaysante en plein cœur de Paris ? Vous voulez être perdu dans les couleurs, les senteurs, l’exotisme et la spiritualité de l’Inde sans avoir à prendre l’avion ? Alors ça se passe dans le 18e arrondissement à Paris, début septembre. C’est la fête de Ganesh et ça décoiffe ! On y va, hop en route! 🙂
Ganesh à Paris ?
A Paris, dans le 18e arrondissement, se trouve Sri Manicka Vinayakar Alayam. En descendant à métro La Chapelle et en remontant vers le nord, au 17 rue Pajol, on trouve un temple hindou, principalement dédié au dieu Ganesh. Le temple existe ici depuis 2010. Il est ouvert à tous mais il faut bien reconnaitre que l’intérieur ne vous invite pas particulièrement au voyage, malgré les nombreuses statues. Si la spiritualité hindouiste vous intéresse : plus d’info sur le site officiel.
Chaque année, vers fin aout début septembre, ce temple organise une manifestation incroyable dans le quartier de La Chapelle. C’est Ganesh Chaturthi, autrement dit, la fête à Ganesh! 🙂 Pendant toute une journée, on a l’impression de se retrouver à des milliers de kilomètres de la France, dans le sud de l’Inde! Et croyez-moi, c’est une expérience à vivre au moins une fois! 🙂
Le dieu à tête d’éléphant
Ganesh est le fils du dieu Shiva et Pârvatî. En réalité, la déesse Pârvatî a conçu elle même l’enfant. Elle a utilisée la pâte de santal qui couvre son corps quand elle prend le bain. Son enfant Ganesh était chargé de garder sa porte lors de ses bains. Pendant ce temps, Shiva était parti méditer dans les montagnes. Quand le dieu est de retour dans sa maison, il ne peut pas rentrer car l’enfant Ganesh garde la porte. Ne se connaissant pas tous les deux, ils se battent, et Shiva lui tranche la tête! Pârvatî, sortant de son bain furieuse lui explique qu’il vient de tuer son fils. Elle menace de détruire le monde s’il n’est pas ramené à la vie et s’il n’est pas célébré avant tous les autres dieux! Shiva cède et envoie ses soldats pour ramener la tête du premier « enfant » qu’ils croiseront, et c’était un éléphanteau. Shiva pose la tête de l’éléphant sur le corps de l’enfant et lui donne la vie. Voilà, le dieu à tête d’éléphant est né. C’est sans doute le dieu le plus vénéré en Inde.
Ganesh Chaturthi
La fête de Ganesh Chaturthi célèbre sa naissance. Elle est fêtée dans le monde entier par les hindous. A Paris, la procession commence par des musiciens. Le char du dieu Ganesh est tiré par des dizaines de personnes, uniquement des hommes. Le char fait 5m de haut et on le tire grâce à deux grandes cordes en fibre végétale de 20m de long.
Gare à vous si vous êtes sur le passage, vous serez vivement mis de côté. Priorité au passage du Dieu. De toute façon vous n’aurez pas le choix car rien ne peut arrêter l’avancée du char. Tout le long du trajet, des noix de coco sont brisées dans la rue. Je vous explique pourquoi un peu plus bas 😉
Dans le char, trône la (petite) statue de Ganesh à cinq têtes(Pañchamukha Ganesh) représentant les 5 éléments.
Le char suivant est celui de Muruga, le frère de Ganesh. Il est tiré uniquement par des femmes. Le troisième char est celui de la déesse Durga.
Dans le cortège, des femmes portent sur leurs têtes des pots de terre cuite dans lesquels on y fait brûler du camphre. Régulièrement des femmes rajoutent des cubes de camphre dans les pots, pour que le feu ne s’éteigne jamais.
Bruler le camphre permet de purifier l’air contre les énergies négatives. Je ne sais pas si c’est efficace, mais ça permet de parfumer toutes les rues de l’arrondissement d’un seul coup ! 😉
Une petite star du cortège, c’est cette statue d’éléphanteau en résine. Elle pèse 70kg et vient tout droit d’Inde.
Revenons sur les noix de coco. Devant de nombreuses boutiques le long du parcours, les commerçant installent des autels individuels. Devant, ils disposent un tas de noix de coco recouvert de poudre de curcuma.
Quand le cortège approche, les noix de cocos sont toutes brisées dans la rue. La coque de la noix de coco représente la dureté de l’illusion du monde. Sa chair, c’est le karma de nos actions individuelles. L’eau représente l’égo humain.
Quand on brise la noix de coco, on se libère et on offre son cœur à la bénédiction du dieu Ganesh.
Et des noix de coco, il y en a des milliers qui sont brisées. Ça éclate de tous les côtés et on marche tout le temps dessus! 🙂
Le moment le plus intense je trouve, c’est quand les danseurs portant le kavadi semblent en transe. C’est un hommage à Idumban, qui était le disciple d’un grand sage hindou. Un jour, le sage lui demande de transporter deux collines près de sa maison. Le disciple part chercher les deux collines et les transporte sur ses épaules en utilisant un kavadi, un arceau en bois. Alors qu’il fait une petite pause, le dieu Muruga (le frère de Ganesh) décide de tester sa dévotion. Il prend la forme d’un enfant et se dresse sur une des collines. Idumban n’arrive plus à porter son Kavadi. Il voit l’enfant et veut le faire partir. Malgré sa grande force, il ne peut rien faire et va se battre contre le dieu et finir par mourir. Muruga, satisfait de sa dévotion, lui redonne la vie.
Depuis, porter un Kavadi est un grand honneur. Il est décoré avec des plumes de paon (la monture de Muruga) et il y a deux pochons symbolisant les collines et où les fidèles peuvent déposer des offrandes.
Les danseurs semblent infatigables même s’ils transpirent à grosses gouttes. Une espèce de transe communicative se dégage à ce moment. Régulièrement, on leur verse de l’eau sur les pieds pour les soulager.
Toute la journée, le long du parcours, des offrandes bénies, des friandises et des boissons fraîches sont offertes à la foule de fidèles et de curieux. Parfois, une voiture se gare à un carrefour, ouvre son coffre et distribue gratuitement de la nourriture indienne aux gens présents. Il y a un peu de bousculade, mais tout se fait dans la bonne humeur. C’est l’occasion de découvrir des spécialités culinaires 🙂
L’ambiance est véritablement festive. Malgré la foule et les bousculades incessantes, ça reste un évènement religieux et familial. C’est aussi un évènement « touristique » qui vaut le déplacement. Et parfois on y rencontre de véritables intrus ! haha
J’espère que cette lecture vous aura donné envie de participer à la prochaine fête de Ganesh à Paris!
Je vous propose 5 idées de balades dans les Pyrénées-orientales. On enfile ses lunettes de soleil, et c’est parti, hop en route! 🙂
Le village coloré de Collioure
L’Anse des Paulilles
Les Gorges du Gouleyrous
La Cascade des Anglais
La plage de Canet en Roussillon
Collioure
Entre Argelès-sur-Mer et la frontière espagnole, s’étend la côte Vermeille. Un des joyaux de ce littoral, c’est le village deCollioure. Il se trouve à une trentaine de kilomètres au sud-est de Perpignan. Collioure a une allure de carte postale. La petite ville est construite autour d’une baie aux eaux turquoises. (Plus d’infos sur le site officiel de la ville )
Collioure est dominée par une citadelle fortifiée, c’est le Château Royal. Il est construit par les templiers au XIIIe siècle. Il devient ensuite la demeure d’été des rois de Majorque. En 1690, Vauban décide de l’agrandir et fait raser toute la vieille ville. En 1939, la forteresse devient une prison. Depuis 1950, le monument est ouvert au public et on peut le visiter (4€).
Sur les hauteurs, on voit une autre fortification. Il s’agit du fort de Saint-Elme. Il a été construit à l’emplacement d’une ancienne tour de guet par l’empereur Charles Quint au XVIe siècle. Il a été ensuite consolidé par Vauban. Il gardera une vocation militaire jusqu’en 1903 avant d’être laissé à l’abandon.
Après des rénovations récentes, en 2008, il ouvre au public en tant que musée privé. Vous y trouverez de belles collections d’armes et armures du XVIe siècle et une vue superbe sur le région. Plus d’infos sur le site officiel.
On peut voir aussi un ancien moulin à vent. Il date du XIVe siècle. C’est le plus ancien moulin du Roussillon.
En plein cœur du village, on peut se poser sur trois belles plages : la plage du Port d’Avall (ou plage du Faubourg), la plage Borama, et la plage Saint-Vincent (la plus petite).
La plage de Borama reste ma préférée 🙂
Entre la plage de Borama et la plage de Saint-Vincent, il y a l’église Notre-Dame des Anges de Collioure.
Quand Vauban fait raser la vieille ville en 1690 pour agrandir les fortifications, il décide aussi que Collioure n’a plus besoin de port, et donc de phare. Comme l’ancienne église a été rasée, les habitants obtiennent l’autorisation d’utiliser l’ancien phare du village qui servira de clocher pour la nouvelle église 🙂
Il faut absolument se promener et se perdre dans le dédales des ruelles colorées du quartier Mouré. C’est l’ancien quartier des marins et pêcheurs.
Collioure est aussi connu pour son apport à la peinture, et plus particulièrement au fauvisme. En 1905, Henri Matisse cherche un tournant artistique. Il est invité à passer l’été à Collioure, par son ami peintre Paul Signac. Matisse tombe sous le charme de la ville et de ses couleurs. Il est rejoint par le peintre André Derain. Ensemble, durant l’été ils peignent les couleurs de Collioure, et créent un nouveau style.
« Vue de Collioure » Matisse
Au Salon d’Automne à Paris en 1905, leurs toiles sont exposées. C’est le scandale, le choc artistique. Un critique d’art parlera de « Donatello au milieu des fauves ». Le fauvisme est né! … un peu grâce à Collioure 😉 Si le sujet vous intéresse vous pouvez visiter la Maison du fauvisme(10 Rue de la Prud Homie).
En s’éloignant des ruelles on rejoint la petite Chapelle de Saint Vincent. C’est sans doute la chapelle la plus connue de la région, et sans doute la plus petite aussi. Elle est nichée sur un rocher à l’entrée de la baie. Avant la construction de la digue, ce rocher était une île. La chapelle date de 1642.
Selon la légende c’est à cet endroit que Saint Vincent de Collioure aurait souffert le martyr en l’an 303. Chaque année, le 16 aout, il y a une grande procession dans le village, suivie d’un feu sur la plage, en son honneur.
Depuis la chapelle Saint Vincent, il y a une très belle balade à faire sur un chemin côtier le long des rochers.
C’est aussi un bon endroit pour profiter du coucher de soleil sur la jolie ville de Collioure 🙂
L’Anse de Paulilles
Entre Port-Vendres et Banyuls-sur-Mer, le long de la côte Vermeille, se cache un petit trésor : l’Anse de Paulilles. L’entrée est assez discrète. Après un rond-point sur la D914, une grand grille ouverte et des arbres, on y va … car ici se trouve une des plus belles plages de la région!
Avant tout, il y avait ici la Dynamiterie de Paulilles. La dynamite venait d’être inventée en 1867 par le savant suédois Alfred Nobel. Il s’est installé de nombreuses années en France pour perfectionner son invention. En 1870, l’état français craint une attaque de la Prusse et décide de construite une usine Nobel le plus loin possible des lignes du front de l’est. L’usine sera en activité jusqu’en 1984.
Après l’arrêt de l’usine, tout le site a faillit être transformé en grande marina touristique. Heureusement, le conservatoire du littoral a réussi à préserver et réaménager tout l’environnement. C’est maintenant un petit havre de paix.
On peut se balader dans des jardins magnifiques.
Enfin, on découvre l’anse de Paulilles, un petit bijou caché entre les rochers.
Une belle plage dans un cadre splendide vous accueillera pour passer une belle journée 🙂
Si vous vous demandez qui a eu l’idée bizarre de mettre un énorme mur en béton pour empêcher un accès facile à la plage ? … et bien ce sont les nazis. C’est un reste du Südwall, un ensemble de fortifications construites en 1943 le long des côtes française de la mer Méditerranée afin d’empêcher un débarquement des alliés.
Les Gorges du Gouleyrous
Les Gorges du Gouleyrous ne sont pas très connues. Et pourtant, elles méritent de l’être! C’est un petit trésor caché. On les surnomme aussi parfois les Gorges de Tautavel car elles sont juste à la sortie du village de Tautavel. Un petit panneau discret les indique sur la route D9, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Perpignan. Les vignerons du coin, sentant le bon filon, ont aménagé un grand parking au milieu des vignes, payant (5€).
C’est un petit canyon, à peine 100m de long et des falaises d’environ 50m de haut. Il a été creusé par la rivière du Verdouble.
Il est « interdit de s’y baigner » … Mais bon, hein, tout le monde se baigne 🙂 Depuis un arbre devenu « plongeoir officiel » ou depuis les rochers directement dans l’eau claire, à vous de choisir votre lieu de baignade 🙂
Le site est surtout connu par les locaux et il est un peu laissé « dans son jus ». Il n’y a pas vraiment d’entretien ou de mise en valeur des gorges. Le civisme et la propreté ne sont pas toujours au rendez-vous … C’est un dommage, il y a vraiment possibilité d’en faire quelque chose d’encore plus joli.
Les falaises des Gorges de Gouleyrous sont aussi un spot d’escalade mondialement connu. Il y a près de 400 voies praticables! Des sentiers de randonnées serpentent aussi sur les hauteurs.
Complètement ignorée, dans les rochers sur la droite, en hauteur, il y a la Caune de l’Arago. C’est la grotte où on a retrouvé dans les années 60-70 les restes du premier homme de France : l’homme de Tautavel. Ces ossements datent d’au moins 500.000 ans avant JC.
La Cascade des Anglais
Une chouette balade à faire, c’est partir à la découverte de la Cascade des Anglais. Il faut se rendre en direction du mont Canigou, à Vernet-les-Bains. C’est un petit village à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Perpignan. La direction à suivre est bien indiquée dans le village. Une fois au parking, cette balade vous prendra environ 1h de marche tranquille. Elle est adaptée à toute la famille. A noter : par arrêté municipal, le sentier est en principe interdit du 30 septembre au 1er avril.Il ne faut pas non plus y aller en période d’orage ou de pluies.
Une bonne partie de la rando se passe à l’ombre des arbres, dans les gorges de Saint-Vincent. On longe constamment la rivière de Saint-Vincent qui descend des Conques du Canigou. En été, c’est vraiment agréable de trouver cette fraicheur 🙂
La première cascade qu’on découvre c’est la cascade de Saint-Vincent. Jolie, mais pas tellement impressionnante 😉
Environ 15 minutes après vous arrivez à la Cascade des Anglais. On l’entend de loin, bien cachée dans son décor rocheux. Elle est très jolie et c’est une belle surprise 🙂
Si vous êtes motivés, vous pouvez essayer de vous baigner un peu. Personnellement j’ai faillit y laisser quelques orteils. A mon avis la température de l’eau doit à être de -60°C ! haha 😉
Le retour se fait par le même chemin 🙂
Plage de Canet en Roussillon
Et bien évidemment, la plage ! 🙂 Depuis Perpignan, en une dizaine de minutes on arrive à la plage de Canet en Roussillon.
Elle a tout pour plaire : 9 km de sable fin et en moyenne 320 jours de soleils par an. A l’horizon, on voit les Pyrénées. C’est une plage très familiale. La pente dans l’eau est toute douce.
Si la tramontane souffle fort (ce qui est souvent le cas dans la région), inutile d’aller à la plage 😉
Malgré sa grande fréquentation, la plage est labellisée pavillon bleu d’Europe, et j’y ai vraiment passé des superbes journées 🙂
Si on se promène dans l’Aveyron, il y a un « monument » à voir absolument, c’est le Viaduc de Millau. Comme l’autoroute passe dessus, ça tombe bien, on y va, hop en route! 😉
Pour avoir le privilège de traverser un des plus beaux viaducs du monde, il faudra s’acquitter d’un péage. Le tarif est de 8.60€ (10.80€ en saison estivale), c’est le péage le plus rentable de France. C’est un peu cher pour 2.4km de traversée, mais vous économisez énormément de temps. Surtout, vous roulez sur une merveille d’ingénierie, une fierté française!
La genèse du Viaduc de Millau
Pendant de nombreuses années, la traversée du Tarn était synonyme d’embouteillages. En été, la jolie petite ville de Millau devenait le lieu de galère en voiture. A la fin des années 80, plusieurs options sont étudiées pour améliorer cette situation. Celle qui est retenue en 1989, c’est de construire un grand viaduc franchissant le Tarn. S’en suit de nombreuses études sur le type de viaduc qui sera construit. Ce n’est qu’en 1996 que la solution du viaduc multi-haubané est retenue. L’architecte britannique Norman Foster remporte le concours. L’ingénieur français Michel Virlogeux se charge de la réalisation. L’idée initiale était que l’autoroute passant sur le viaduc serait gratuite. Mais le coût de la construction étant trop élevée, l’état a décidé de s’associer au privé pour le financement. Le groupe Eiffage obtient la concession de l’ouvrage jusqu’en 2079! La première pierre est posée en 2001 et le viaduc est ouvert à la circulation en 2004.
Il n’aura fallu que 3 ans pour construire ce chef d’œuvre.
Le viaduc de tous les records
Le Viaduc de Millau mesure 2460m de long. Le point le plus haut (pile + pylône) atteint 343m de haut. C’est le plus haut du monde. La route franchit le Tarn a une altitude de croisière de 245m 🙂 Les 7 piles supportent un tablier (là où passe la route) de 32m de large.
Les piles du pont, comme le tablier, on été spécialement conçues pour pouvoir résister à des vents de 200km/h.
Et au fait, pourquoi « viaduc » et pas « pont » ? Un pont relie deux rives, un viaduc relier deux points de grande hauteur. Voilà, vous savez tout 😉
L’aire du Viaduc de Millau
Pour profiter de la belle vue sur le Viaduc de Millau, une aire de repos spécifique a été créée sur l’A75. Sur place il y a une expo gratuite « Viaduc Expo » sur l’histoire de la construction du viaduc. Il est aussi possible de réserver des visites (payantes) pour accéder au belvédère privé situé sous le tablier. Il est même possible de pénétrer à l’intérieur de la pile la plus haute du monde (pour 12€ tout de même). Billets en vente à Viaduc Expo. Plus d’infos sur le site officiel : www.leviaducdemillau.com
L’arrêt sur cet aire de repos vous offre aussi ce magnifique panorama sur la ville de Millau et les Causses.
Prochaines étapes de votre visite dans cette belle région ? 😉
Quand on pense à visiter la Normandie, on ne pense pas forcément à visiter Le Havre. Grave erreur ! Même si la ville du Havre a une réputation de port industrielle et de centre ville « laid », c’est véritablement une belle ville agréable. Elle mérite largement qu’on vienne y passer un grand week-end ou plus. On va voir ça ensemble, hop en route au Havre! 🙂
La ville du Havre a été créée en 1517, par décision du roi François 1er. Le port d’Harfleur n’était plus exploitable, il fallait défendre l’embouchure de la Seine et avoir un port pour abriter la flotte française afin de prévenir un débarquement anglais. C’est le site du Havre qui est choisi. Au fil des siècles, la zone portuaire s’agrandit et se fortifie. Les expéditions vers le Nouveau Monde, la Traite des Noirs et le commerce maritime international feront la richesse de la ville, qui devient un des ports européen les plus importants. La ville du Havre s’articule autour des points suivants :
Le centre ville
La plage
Les docks et le port
La ville haute
Le centre ville du Havre
En septembre 1944 l’aviation anglaise bombarde le centre ville du Havre. Cet épisode de la guerre reste polémique, car les troupes nazies étaient principalement sur les hauteurs de la ville et l’état major dans les villas du bord de mer. Ce bombardement massif a surtout fait des milliers de victimes civiles et a totalement rasé le centre ville. Quand les troupes alliées pénètrent dans la ville, ils sont surnommés les « libératueurs » et l’accueil de la population est glacial …
Après la guerre, l’idée du nouveau gouvernement français est de faire de cette «ville martyre l’une des plus belles cités d’Europe». Le projet de reconstruction est confié à Auguste Perret. C’est un architecte spécialise dans l’utilisation du béton armé. De 1945 à 1960, la ville renait. C’est le règne des lignes droites, des rues perpendiculaires, des façades toutes identiques et le gris du béton qu’on retrouve partout. Depuis 2005, le centre ville du Havre est classé au patrimoine mondial de l’Unesco (pour en savoir plus).
L’hôtel de ville du Havre est un exemple typique de l’architecture d’Auguste Perret. Il est inauguré en 1958. La tour de 18 étages fait 90m de haut. Elle est sensée rappeler un beffroi.
Le monument le plus emblématique de la ville du Havre, c’est sans doute l’église Saint-Joseph. C’est l’œuvre d’Auguste Perret et de Raymond Audigier(l’autre architecte chargé du projet). Le premier veut qu’elle soit un monument dédié aux victimes de la guerre, et le second (très croyant) veut qu’elle soit comme un cierge de remerciement à Dieu pour le retour de la paix. Sa construction a nécessité 50.000 tonnes de béton. Elle est achevée en 1956 et sa tour octogonale fait 107m de haut.
L’intérieur de l’église est assez étonnant. Il n’y a aucun pilier et l’espace est totalement ouvert. Le volume de 50.000m3 est totalement ouvert.
Le puits de lumière de la « tour-lanterne » juste au dessus de l’autel central, en plein centre de l’église, lui donne une identité vraiment particulière. Les nombreux vitraux sont l’œuvre de l’artiste Marguerite Huré.
Un autre lieu emblématique du Havre, c’est son volcan! 🙂 L’histoire commence en 1961, quand André Malraux veut offrir l’art et la culture à tous. La première Maison de la Culture de France née au Havre. Elle est hébergée dans un musée puis dans l’hôtel de ville. La ville décide d’aménager la grande place dans le prolongement du Bassin du Commerce et fait appel au célèbre architecte brésilien Oscar Niemeyer (l’architecte de Brasilia!). Il créé le « volcan », inauguré en 1982 et qui devient le siège de la Maison de la Culture. L’ensemble devient l’espace Niemeyer.
Le bâtiment abrite la Scène Nationale, avec une salle d’une capacité de 800 places. En 1990, La Maison de la Culture est officiellement renommée Le Volcan. Plus d’infos sur la Scène Nationale du Havre.
Note gourmande : un très bon restaurant en face du Volcan, c’est le Grignot(53 Rue Racine). Ce grand bistrot est un classique de la cuisine du Havre depuis 1978 (plus d’infos ici). Testé et approuvé! 🙂
L’autre grand bâtiment culturel de la ville, c’est le MUMA (musée d’art moderne André-Malraux). C’est le premier musée reconstruit en France après la Seconde Guerre Mondiale. Il remplace le musée d’art du Havre, totalement détruit par les bombes alliées. Il est inauguré par André Malraux en 1961. Plus d’infos sur le site officiel
On distingue des petits personnages sur le mur du MUMA, ce sont des gouzous! Ce petit bonhomme rondouillard est la création du graffeur Jace. Ce street artiste havrais a peint ses gouzous dans tous les recoins de la ville (et ailleurs dans le monde). La chasse aux gouzous est presque devenu un sport local 😉 En voici quelques uns :
Le Havre, côté plage
Juste à côté du centre ville du Havre, il y a 2 kilomètres de plage (principalement du galet). Un gros effort a été réalisé ces dernières décennies pour améliorer la qualité de l’eau et de la plage. Depuis 1994, une très belle promenade a été aménagée tout le long de la plage et c’est vraiment super agréable de s’y balader.
La tradition havraise, c’est les cabanes de plage. Elles se transmettent de génération en génération. Elles sont partout, elles sont colorées, et tout le monde reste dedans juste au bord du chemin, au lieu d’aller un peu plus loin près de la mer !?! Ce comportement sera toujours un mystère pour moi haha 😉
En 1905, un homme d’affaire parisien décide d’investir une partie de la côte inoccupée à Sainte-Adresse. Il la transforme en une station balnéaire, c’est la naissance « Nice havrais ». En 1914, alors que la Belgique est envahie par les armées allemandes, le gouvernement belge s’enfuit et vient s’installer précisément ici. Ils emménagent dans un grand ancien hôtel de luxe avec vue sur la plage, l’immeuble Dufayel. Il devient le centre de l’administration belge jusqu’en 1918! En souvenir devant l’immeuble, il reste encore une discrète boite aux lettres rouge. Elle rappelle qu’ici se trouvait le centre de réception et d’émission de la Poste et des télégrammes belges.
Le long de la plage il y a l’estacade de Sainte-Adresse. C’est une belle passerelle construite à l’origine en 1885 pour atteindre la mer à marée haute sans avoir à marcher sur les galets.
En regardant vers la côte, on observe un mélange improbable : un éléphant, la Chapelle Notre-Dame des Flots, des villas bourgeoises et un pain de sucre! L’éléphant, c’est la sculpture « à l’origine » de l’artiste Fabien Mérelle, installé sur le toit de la Cité Océane depuis 2018.
Le « pain de sucre » est en réalité un tombeau érigé par son épouse en hommage au général Lefebvre-Desnouettes. C’est un général de la Révolution et de Napoléon, mort lors d’un naufrage sur les côtes irlandaise en 1822.
En continuant la balade le long de la plage, on arrive au bout de la promenade aménagée. C’est « le bout du monde ». Évidemment on peut toujours continuer la promenade sur les galets, aux pieds des falaises.
Continuez de marcher encore un petit peu, genre 30km dans cette direction, et vous arriverez aux falaises d’Etretat ! 🙂
Note gourmande : Après cette balade le long de la plage jusqu’au bout du monde littéralement, il faut bien se reposer et reprendre des forces en mangeant et en buvant. Je vous conseille : le bar Le Bout du Monde(1 Boulevard Foch).
Le Chat Bleu(6 Rue du Roi Albert) est une autre excellente adresse, et je vous conseille de grimper à l’étage afin de profiter de la terrasse avec sa belle vue (plus d’infos ici).
N’oubliez pas non plus de vous arrêter à l’Abri-Côtier(24 Boulevard Albert 1er), un bar cool et sympa comme on les aime !
Le Havre, côté bassins et côté port
Pour marquer l’entrée dans la zone portuaire du Havre sur le quai de Southampton, il y a cet étonnant assemblage de conteneurs, c’est la Catène de Conteneurs. Cette « petite et discrète » réalisation de l’artiste Vincent Ganivet mesure 28m de haut et pèse 248 tonnes. Initialement prévue pour le festival un été au Havre en 2017, elle est maintenant une œuvre permanente de la ville.
Pour en savoir plus sur le festival d’art contemporain Un été au Havre 🙂
Le Bassin du Roi, c’est le bassin historique de la ville. C’est ici que se trouvait la crique originelle autour de laquelle la ville du Havre s’est développée. Il ne prend véritablement forme que sous Richelieu en 1635. Il fait construire des véritables quais en pierre. Plus tard sous Louis XIV, Colbert en fait un bassin dédié uniquement à la réparation des navires de guerre.
Le bassin est rendu à la « vie civile » en 1824. Sur les quais, on peut voir des étranges figures de métal rouillé. C’est l’œuvre « Jardins fantômes » qui reprend les motifs floraux de la chambre de François Ier (le fondateur du Havre) dans son château de Blois.
Le grande étendue d’eau en plein centre ville, à côté du Volcan, c’est le Bassin du Commerce. Il est creusé de 1787 à 1791 et s’appelait bassin d’Ingouville. Les remparts de l’époque ont été détruits et le quartier terrassé. Les négociants du Havre voulaient absolument ce nouveau plan d’eau pour augmenter le commerce. Il est relié à la mer et son niveau augmente et diminue au rythme des marées.
Aujourd’hui, plus aucun bateau ne vient s’amarrer sur les quais du bassin du Commerce.
Pour traverser le bassin du commerce, il y avait un vieux pont qui avait survécu aux bombardements mais il est détruit en 1963 car devenant dangereux. La ville décide la construction d’une nouvelle passerelle en forme d’arche et suffisamment haute pour laisser le passage aux petits bateaux. Une ancienne pile du vieux pont a été conservée et c’est dessus que s’appuie la nouvelle passerelle réalisée par Guillaume Gillet en 1969.
Avec son allure résolument moderne et élancée, on aurait plutôt tendance à imaginer sa conception dans les années 2000 🙂
Note gourmande : Un très bon et bel endroit où manger près d’ici, c’est le Restaurant Les Enfants Sages(20 Rue Gustave Lennier). (plus d’infos ici)
Depuis 1996 seulement il y a officiellement un petit port de pèche au Havre. Il est enclavé entre l’entrée du Bassin du Roi et l’entrée du Port commercial.
Le marché aux poissons est logiquement juste à côté et il y a plein de petites échoppes pour faire de bonnes affaires ou déguster sur place du bon poisson frais. Si vous venez au marché, arrêtez vous pour boire un verre Chez Lili(2 Rue des Etoupières). Ce petit rade historique du Havre propose un bon choix de bières et une très bonne ambiance 🙂
Il y a une relique insolite tout près d’ici, c’est le nez du France! Le paquebot France, en 1960, avec ses 315m de long, était le plus grand paquebot du monde. Il servait à faire des traversées transatlantiques. C’était le prestige de la France! Sauf que très rapidement, on utilise l’avion pour traverser l’atlantique et le paquebot devient un désastre financier. Il continuera sa vie comme paquebot de croisière, sous divers noms, jusqu’à finir en 2007 dans la baie d’Alang en Inde pour être totalement désossé.
C’est là qu’un passionné français arrivera à négocier la pointe du célébrissime paquebot, le Nez du France! Après plusieurs ventes aux enchères et pas mal de déboires, le nez finira au Havre en 2018 🙂
En vous promenant un peu plus loin aux abords du port, vous pourrez découvrir le Jardin japonais du Havre. Propriété du port du Havre, il y a très peu de visites. Se renseigner sur les ouvertures à l’office du tourisme. Juste à côté, vous trouverez une Magic Mirror (la même salle que l’ancien Cabaret Sauvage de Paris). Enfin si vous voulez en savoir plus sur le grand port du Havre, les installations portuaires etc … toutes les infos sur le site officiel.
La ville haute du Havre
La ville haute du Havre se trouve sur le plateau Cauchois, qui atteint 100m d’altitude. C’est le quartier de Sanvic.
Le saviez vous ? Le Havre possède un funiculaire! Les habitants l’appellent le « funi ». Pour la petite somme de 50 centimes vous pourrez grimper à bord de l’engin et parcourir les 343m de rails qui permettent de grimper 77m plus haut.
Le tout premier funiculaire est mis en service en 1890 et il fonctionnait à la vapeur. Après des décennies de bons et loyaux service, il est remplacé par le funiculaire actuel, en 1972.
Le quartier de Sanvic sur les hauteurs du Havre est principalement résidentiel. Il y a de belles maisons typiques avec des beaux jardins. Et surtout, il y a …
Les Jardins Suspendus !
C’est un superbe lieux à découvrir. Ça se trouve dans l’ancien fort de Sainte-Adresse construit en 1858. Il est définitivement abandonné par l’armée en 1979. Après de longues années où le site devient un petit no man’s land, la ville décide de le réhabilité. C’est l’ouverture des Jardins Suspendus en 2008.
L’entrée est gratuite et on peut se promener dans des superbes jardins avec des plantes du monde entier. Le site est vraiment très bien entretenu et il y a toujours un petit sentier avec une belle surprise au bout.
Pour la modique somme de 2 euros, il est possible de visiter les serres, et c’est franchement une escapade intéressante. Vous ne le regretterez pas! 🙂
Le site héberge aussi deux grandes œuvres d’arts : Sisyphus Casemate et le Temps Suspendus. Vous verrez sur place 😉
Enfin, depuis ces hauteurs, vous pourrez vous aussi profiter de ce super panorama sur le Havre et l’estuaire de la Seine ! 😉
Alors, ça y est? vous êtes décidé ? Hop en route au Havre 😉
Bienvenue à Chinon, jolie petite commune de l’Indre-et-Loire, à mi-chemin entre Tours et Saumur. Notre visite de Chinon a été un peu rapide 😉 Nous étions de passage pour participer à Vignes Vins Randos. Si vous ne connaissez pas cet évènement, je vous le conseille vraiment ! Nous avons tout de même visité un peu cette jolie ville. Voyons ça ensemble, hop en route ! 🙂
Pour vous garer, après la traversée du pont, ne vous embêtez pas et profitez du grand parking sur la droite. D’ailleurs au milieu du parking trône cette grande statue, c’est Jeanne d’Arc en pleine action! Cette statue date de 1893, réalisée par Jules Roulleau. Elle a été exposée un moment à Paris avant d’être acheminée par la route (elle ne passait pas dans les tunnels par le train!). Le parking est l’emplacement supposé où Jeanne d’Arc s’entrainait à la quintaine (jeu d’adresse pour chevalier où on doit toucher une cible avec sa lance).
Note historique : C’est à Chinon, en 1429, que la petite Jeanne, tout juste sortie de sa campagne, arrivera (selon la légende) à reconnaitre le roi Charles VII au milieu de ses courtisans. Impressionné par sa ferveur le roi, qu’elle nomme simplement le dauphin (car il n’est pas couronné dans la cathédrale de Reims), lui autorisera de participer au siège d’Orléans. Ce sera le début du changement de rapport de force dans la Guerre de Cents Ans. Et tout ça c’est une longue histoire 😉
Tout proche du parking vous remarquerez les platanes immenses qui bordent la Vienne, le long de la Promenade du Docteur Mattrait. Ces arbres font près de 40m de haut!
Les même énormes platanes longent la longue ligne droite qui mènent au pont, au sud de la ville. Ils ne sont pas si vieux, tout juste centenaires, mais ils sont véritablement impressionnants ! 🙂
L’Église Saint-Étienne de Chinon date de 1490. Elle est coincée entre les rues moyenâgeuses et la façade en tuffeau commence à se dégrader.
L’intérieur est très joli. Si vous êtes attentifs, vous trouverez une statue de Jeanne d’Arc qui va dégainer son épée. Elle date d’avant sa canonisation en 1920 où on ne la représente plus en mode guerrière dans une église 😉
Un petit peu plus loin, il y a la Collégiale Saint-Mexme de Chinon. Elle est bien plus vieille que sa voisine, car elle date de 1050. Elle est bâtie sur l’emplacement de l’ancien monastère fondé par Saint Mexme au Ve siècle. Saint Mexme (ou Saint Mesme), c’était un disciple de Saint Martin. En 463, lors du siège de Chinon par les Wisigoths, ses prières auraient apportée la pluie attendue par les assiégées.
La collégiale est classée Monument Historique depuis 1840. Malheureusement nous n’avons pas pu la visiter ce jour là, car il y avait des répétitions pour un concert de musique classique à l’intérieur.
Je vous conseille ensuite de prendre la rue qui grimpe vers la colline. Si vous êtes attentif, au sommet de la crête vous verrez une statue du christ protecteur, les bras écartés, comme à Rio. Elle date de 1941. Le curé de Chinon et les habitants ont voulu remercier Dieu pour les avoir protégés de l’avancée nazie en 1940 qui n’aurait pas fait de mort dans la ville.
Vous êtes maintenant sur la rue du coteau sainte-Radegonde. C’est en fait un petit sentier où on peut faire une très belle balade sur les hauteurs de Chinon.
Vous aurez une belle vue sur les toits de la ville et le panorama de la région 🙂
En bonus, de nombreuses habitations troglodytiques parsèment le chemin. Certaines ressemblent d’avantage à des grottes abandonnées, et vous pourrez aller les explorer comme bon vous semble.
Le but de cette balade, c’est la Chapelle Sainte-Radegonde. On ne peut la visiter que le samedi et dimanche après-midi (mieux vaut prendre contact au 02.47.93.18.35 car cette fois là, c’était portes closes…). La chapelle est à l’emplacement d’un ancien puits païen avec une eau miraculeuse. Au VIe siècle un ermite d’une grande sagesse s’installe ici. Sainte Radegonde viendra le consulter avant de créer son monastère et hospice à Poitiers. La chapelle a gardé son nom.
Pour la petite histoire : Radegonde était une princesse du VIe siècle. Retenue en captivité, elle est devenue Reine des Francs en 539 par un mariage forcé avec Clotaire Ier, le fils de Clovis. Ayant suivi une éducation stricte et religieuse et rejetant complètement la violence meurtrière de son mari royal, elle s’enfuit. Elle force la main d’un évêque pour devenir simple nonne, et le pape interdit au roi de la reprendre. Elle mène ensuite une vie vouée au service des pauvres et devient adorée par le peuple.
L’endroit le plus connu de Chinon, c’est évidemment la forteresse royale de Chinon. Elle est au sommet de l’éperon rocheux qui domine la Vienne. La forteresse est en fait divisée en trois châteaux. Chacun a son enceinte indépendante : le fort du Coudray, le Château du Milieu avec les logis royaux, et le fort Saint-Georges. Ce site est occupée depuis la préhistoire. Les romains, puis les wisigoths et plus tard les comtes de Blois, tout le monde a profité de cette place forte
A partir du XVIe siècle, la forteresse n’est plus habitée, car on lui préfère des châteaux plus récents. Elle tombe de plus en plus en ruine. En 1854 il est même question de la démolir complètement car les ruines menacent de s’écrouler sur les habitations plus bas! Un véritable projet de restauration ne sera lancé qu’en 2004. Plus d’infos pour la visite sur le site officiel
Comme nous sommes sur les terres de François Rabelais, il faut penser à bien manger et boire ! 😉
Je vous conseille ces deux bonnes adresses 🙂
Restaurant La Maison Rouge Chinon(38 rue Voltaire)
Restaurant At’able!(21 rue Rabelais)
Autour de Chinon …
Les vins de Chinon
Difficile de venir à Chinon et ne pas déguster les vins de Chinon! Les vignobles de Chinon sont plus que millénaire. Ils datent de l’époque de St Martin de Tours au IVe siècle. L’appellation Chinon (AOC), est une appellation communale parmi les plus importantes de France avec 2400 hectares en production. 13 millions de bouteilles sont produites chaque année. Le vin rouge représente plus de 85% de la production. Le cépage utilisé est principalement le cabernet franc et le cabernet sauvignon. Pour les 2% de vins blancs produits, il s’agit du chenin.
Le mieux est sans doute de faire confiance aux plus fervents défenseurs, la Confrérie des Entonneurs Rabelaisiens 🙂 Ici une dégustation en leur agréable compagnie, au domaine de la Sablière de Nicolas Pointeau lors du VVR 2020 🙂
Le petit village de Candes Saint-Martin mérite un arrêt. Il reste encore quelques vestiges du port antique romain et de la longue activité de batellerie sur la Vienne et la Loire. C’est aussi dans ce village que le célèbre Saint-Martin est mort en 397. La grande église de la Collégiale Saint-Martin de Candes commémore cette page d’histoire. Enfin, sur les hauteurs du village, il y a un super point de vue sur la confluence de la Vienne et la Loire. Attention, la rue du panorama pour y accéder et très étroite.
Un peu moins glamour, tout au fond à droite, on distingue la Centrale Nucléaire de Chinon. C’est une des plus vieilles de France. Sa mise en service date de 1963. Elle est discrète dans le paysage car il a été volontairement choisi de limiter la hauteur des cheminées de refroidissement au dessus des réacteurs. Elles ne font que 28m.
Et bien entendu, il faut prolonger la découverte de la région en partant à la découverte des Châteaux de la Loire! 😉
Entre Saumur et Chinon, se trouve un lieu assez incroyable : l’Abbaye Royale de Fontevraud. A la frontière du Poitou et de la Touraine, c’est l’une des plus grandes cités monastiques d’Europe. Hop en route!
Il faut se rendre dans le petit village de Fontevraud-l’Abbaye, tout près de Candes-Saint-Martin à la confluence de la Vienne et de la Loire. Une fois garé dans les parkings à disposition, il suffit de suivre la rue Robert d’Arbrissel et vous arrivez à la porte d’entrée de l’Abbaye. Le village est très joli et mériterait de s’y attarder un peu 🙂 Mais revenons à notre abbaye :
Tout commence avec Robert d’Arbrissel. Son nom nous est totalement inconnu. Il s’en est fallut de peu pour qu’il soit canonisé. Le petit Robert est né vers 1050 et devient prêtre. Après des études en théologie à Paris, il revient mettre un peu de morale dans le diocèse de Rennes. Quand son évêque protecteur décède, il est « exilé » à Angers. Rapidement, il mène une vie d’ermite et d’abstinence, mais les seigneurs de la région reconnaissent déjà ses capacités intellectuelles. Il est tellement apprécié que le pape Urbain II lui donne le titre de prédicateur. Sa parole anime les foules de la région, et suivi par sa troupe de fidèles, il installe sa communauté dans le val de Fons Ebraudi. Sa communauté religieuse est mixte, les hommes dorment avec les femmes. C’est le scandale à l’époque. Robert prône justement cette mixité pour lutter contre le désir charnel. Est-ce que ça fonctionne réellement? mystère 😉 Le monastère prend de l’ampleur. Féministe avant l’heure, les grandes dames de la région font de nombreux dons. Alors que le monastère tourne à bon régime, il décide de reprendre la route pour continuer ses prêches à travers la France. Quand il sent sa fin venir, il revient dans ses terres et convoque tout le monde pour exiger que l’abbaye soit dirigée par une femme, et ce sera l’abbesse Pétronille de Chemillé. Il meurt en 1116.
La suite de l’histoire qui donne à l’Abbaye Royale de Fontevraud toute sa célébrité, vient d’une femme, Aliénor d’Aquitaine. Cette une femme avec une histoire incroyable et qui aura joué un rôle important dans l’Europe médiévale. Elle est née en 1122. Femme lettrée et instruite, elle devient l’héritière du Duché d’Aquitaine. Elle épouse en 1137 le fils et héritier du trône de France, le futur roi Louis VII. Cependant le duché d’Aquitaine reste toujours sous son contrôle. Il ne sera rattaché au Royaume de France qu’à la génération suivante s’ils ont un fils. Belle et rebelle, Aliénor est un esprit libre et sa vie à la cour fait des grabuges. Le jeune couple royal gère un peu certaines affaires politiques à la légère, et durant un conflit, une église est incendiée. Le pape Eugène III sanctionne le royaume. Pour se racheter, Aliénor et Louis VII décident de participer à la seconde croisade. Cette croisade est un échec total pour les armées chrétiennes. Et pour le couple royale aussi. Aliénor est soupçonnée d’infidélité avec son oncle Prince d’Antioche, et Louis VII ne supporte pas le mode de vie plus libre qu’il trouve en Orient. C’est la rupture. L’église annule le mariage en 1152 pour cause de consanguinité (le divorce n’existait pas). Elle devient immédiatement la femme la plus importante qu’on puisse épouser! Huit semaines après son « divorce », et après quelques lettres échangées, elle épouse le jeune Henri Plantagenêt. Deux ans plus tard, son époux devient Henri II, roi d’Angleterre. Aliénor d’Aquitaine fut reine de France puis reine d’Angleterre! 🙂 Le couple royal confie à l’abbaye l’éducation de leurs deux plus jeunes enfants : Jeanne et Jean, le futur roi d’Angleterre. En 1180, le roi Henri II meurt à Chinon. La guerre faisant rage avec son fils Richard Cœur de Lion et le royaume de France, on décide d’enterrer son corps dans l’Abbaye de Fontevraud toute proche. En 1199 Richard Cœur de Lion meurt, et sa mère Aliénor décide d’enterrer le corps dans l’Abbaye (son cœur est dans la cathédrale de Rouen). C’est la création de la nécropole des Plantagenêts. En 1200, Aliénor se retire à l’Abbaye de Fontevraud. Elle y décède en 1204 à l’âge de 82 ans. Son gisant est à côté de son époux Henri II. Elle a choisi d’être représentée un livre à la main pour son amour de la littérature.
Le gisant d’Aliénor d’Aquitaine et du roi d’Angleterre Henri IILe gisant du roi d’Angleterre Richard Cœur de Lion, avec à ses côté Isabelle d’Angoulême, reine d’Angleterre, femme du roi Jean ‘Sans terres’, fils d’Aliénor et de Henri.
De nos jours, la famille royale anglaise vient régulièrement dans l’abbaye pour rendre hommage à ses ancêtres.
Avec la fin de l’empire Plantagenêt et plus tard la Guerre de Cent Ans, les possessions de l’Abbaye de Fontevraud sont pillées ou reprises. La faillite est proche ! Puis arrive la dynastie des Bourbons qui prend la tête des royaumes de France et d’Espagne. Cinq des abbesses de Fontevraud seront issues de cette famille. Avec un soutien familial de ce genre, l’Abbaye de Fontevraud retrouve vite ses richesses perdues et elle s’agrandit toujours plus. Les abbesses se succèdent et tout va pour le mieux ! … puis c’est la Révolution Française en 1789. L’Abbaye est déclarée bien national, c’est la fin de l’ordre religieux. Tout le monde doit évacuer les lieux! Le mobilier est vendu, les richesses dispersées et l’abbaye est vandalisée.
L’Abbaye de Fontevraud n’échappe à la ruine que grâce à Napoléon Ier. En 1804, il décrète que l’abbaye devient une prison! De nombreux aménagements sont créés pour les cellules et les ateliers de travaux forcés. L’abbaye sera surnommée la «prison aux mille et une fenêtres et portes». Elle sera une des prisons les plus dures de France. En plus de 150 ans, la prison de Fontevraud n’aura que très peu de tentatives d’évasions. La prison ferme ses portes en 1963 et retombe dans le domaine public. Aucun ordre religieux n’est en mesure de l’entretenir. La fondation Centre culturel de l’Ouest est créée en 1975 pour sauvegarder son patrimoine. L’Abbaye est restaurée et accueille depuis de nombreux évènements culturels.
Une des salles les plus intéressantes à visiter, c’est la salle du chapitre. Cette salle date de l’époque des Bourbons et il y a des très belles fresques peintes sur tous les murs. Elles datent de 1565.
Si les peintures sont très réussies, certaines sculptures ont un visuel … assez discutable 🙂
Sous les combles de l’abbaye, on peut retrouver une exposition sur la fabrication des vitraux et des œuvres d’art contemporains. Et ça, j’avoue que c’était une très belle surprise. Et celle-ci en particulier était assez marquante.
Les jardins se visitent également. Le domaine est assez énorme. L’extérieur est moins intéressant je trouve. Il y a bien quelques œuvres d’arts disséminées ici et là, mais ça reste très anecdotique. Les jardins auraient pu être un peu plus mis en valeur. En revanche, je pense que c’est un très bon spot pour faire un piquenique ou faire la sieste allongé dans le gazon. Il y a aussi un espace dégustation de vins de Chinon, pour ne pas mourir déshydraté 😉
Si vous êtes de passage dans la région, visitez de l’Abbaye de Fontevraud, vous ne le regretterez pas ! 🙂
Ce matin on quitte Zonza, direction Quenza. En arrivant à la petite place devant l’église il y a un petit panneau discret qui vous indique que sur la droite c’est la direction pour le plateau du Coscione. Et ça tombe bien car c’est justement là où on veut aller, alors hop en route! La petite route étroite serpente en montant à travers la forêt pendant une douzaine de kilomètres, et au bout d’une demi heure elle débouche à 1500 mètres d’altitude sur le plateau. En suivant la piste jusqu’au bout vous arrivez près d’un refuge et vous laissez la voiture au parking.
Ensuite prenez le sentier de votre choix et partez à la découverte de ce plateau au paysage magique.
Le plateau est en grande partie recouvert par des étendues verdoyantes, des pelouses « spongieuses » et humides. On les trouve ici car le plateau était un ancien lac de fonte de l’ère glaciaire et qui s’est retrouvé comblé peu à peu par de la tourbe. Et régulièrement on trouve au milieu des pozzines, des petites mares d’eau au milieu du gazon, et on a parfois même l’impression que des petits îlots herbeux flottent sur l’eau. Et cette bonne herbe grasse fait le bonheur des animaux.
Malgré les apparences ce plateau et loin d’être désertique! Au contraire vous rencontrerez principalement des chevaux, des vaches et des cochons. Le tout en totale liberté et semblant tous vivre paisiblement ensemble et rester assez impassibles face aux visiteurs de passage.
En levant les yeux au ciel, avec un peu de chance, vous pourrez sans doute apercevoir un milan royal corse.
Mais l’attrait du plateau de Coscione, c’est vraiment ces grandes étendues planes recouvertes de gazon tellement propre qu’on jurerait qu’un jardinier anglais vient régulièrement tailler l’herbe et laisser tout le paysage impeccable. On peut se perdre des heures dans les petits sentiers, il n y a quasiment pas de dénivelé et c’est vraiment agréable.
Bon alors je vais en profiter pour partager notre expérience pique-nique qui a faillit virer au drame! Alors que nous étions confortablement allongés à grignoter tranquillement nos sandwich, on entend un petit « grouik » au loin. Quelques minutes plus tard, un gentil mignon petit cochon vient nous saluer, et rapidement il file en direction de nos sandwichs. Gentiment on lui dit d’aller voir ailleurs, les sandwichs c’est pas pour les cochons! Au bout de 5 minutes, un autre petit cochon, son frère sans doute, le rejoint. Bon allez les petits ça suffit, allez vous en. Et ensuite 2 autres cochons nous rejoignent, des ados. Et ils tentent la tentative d’encerclement, et font des manœuvres de diversion! Les cochons sont de redoutables stratèges! Et comme ils sont de plus en plus pressants il faut bien les repousser comme on peu, hop un petit coup de pied par ci ou un petit cailloux lancé par là, allez allez on s’en va. Et ça marche car ils s’en vont! Victoire!! L’homme reste l’espèce dominante mouhahaha!
On entend tout plein de petits « grouik grouiiiik grouiiiiiiiiik », ces petits morveux de cochons appellent à l’aide, et quelques minutes après, un gros « GROUIK! » guttural et sinistre répond … oula … et la grande maman cochon, l’air furax, baveuse et qui montre le groin et les crocs fonce vers nous avec les petits qui la suivent genre « vous allez voir ce que vous allez voir, bien fait pour vous! ». Je m’imaginais déjà devoir sortir le canif et me battre à mort contre maman-cochon! D’autant plus si elle découvrait que la charcuterie dans nos sandwichs … c’était peut être son cousin !!!! Mais après un face-à-face de quelques instants à se jauger, on évite l’affrontement, la maman repart avec sa marmaille et nous on décampe vite fait, car si ça se trouve, elle est partie chercher de l’aide et on risque de devoir faire face à tous les cochons du plateau!! 🙂
Après ce drame évité de justesse on pousse la balade un peu plus loin et on trouve un bon spot pour s’étendre dans l’herbe et contempler le jeu des nuages dans le ciel devant le petit sommet du Castellu d’Urnucciu (1745m). On s’est posé la question d’aller à son sommet mais on a préféré profiter tranquillement du spectacle de la nature et se laisser absorber par le calme de cet endroit (si on fait abstraction de quelques « grouik » menaçants au loin). Zen.
En revenant vers le parking, le ciel se fait de plus en plus menaçant, le vent se lève, un orage approche. On croise des moutons qui semblent sentir la pluie venir et filent à la bergerie.
Au loin, on voit les Aiguilles de Bavella, enfin on les devine, puisqu’elles sont perdues dans les nuages.
Au parking, on se rend compte que c’est devenu une véritable opération de guérilla menée par les cochons! Des bandes de cochons partent à l’assaut des familles qui viennent d’arriver et qui sortent des voitures en croyant qu’il s’agit inoffensifs cochons adorables à qui on va donner un petit bout de pain, erreur fatale! En fait les cochons commencent à arracher le sac avec le goûter des enfants! Plus loin il y a même un énorme cochon en train de mâchouiller consciencieusement le pare-choc d’une voiture, qu’il arrache petit à petit!!
Et même pour rentrer dans sa voiture c’est la lutte, car ils essaient de monter à bord. Ils veulent sans doute prendre le ferry avec nous pour partir ensuite à l’assaut du continent et finir par envahir la le reste de la planète!
Bref vous l’aurez compris le plateau du Coscione, ça rime avec cochonou 🙂 et ça reste un endroit à découvrir absolument!
Il y a aussi quelques cochons égarés sur la route qui redescend à Quenza, soyez vigilants en voiture.
Pour se remettre de ces émotions, et pour se détendre un peu, comme on est sur la départementale D268 vers Propriano, à l’embranchement avec la D148 on décide de faire un petit détour pour faire halte aux Bains de Caldane. Il y a quelques voitures garées sur le parking mais pas trop de monde, tant mieux pour nous, car j’imagine qu’en été ça doit être la foule ici. Les bains de Caldane ce sont trois petits bassins alimentés par une eau chaude sulfureuse à 38 degrés qui jaillit naturellement du sol par la magie de la géothermie. La source a un débit de 5000 L/h. Cette eau est réputée pour ses vertus bienfaisantes en dermatologie et rhumatologie, et les habitants de la région viennent s’y baigner depuis des siècles.
En 1993 le site a été ravagé par la rivière juste à côté suite à de grosses inondations et il a été complètement reconstruit et rénové.
A l’accueil on nous explique gentiment le fonctionnement (vestiaires, douches) et on nous prévient qu’il ne faut pas rester plus de 20 minutes dans l’eau car il n’y a pas plus de bénéfices pour le corps et qu’en principe un seul bain par jour est recommandé ici (je soupçonne que c’est pour faire de la place plus rapidement pour les nouveaux arrivants). L’expérience est vraiment agréable (si on fait abstraction des gros monsieurs en slip qui s’installent à côté de vous) Le fond des bassins est sablonneux et permet de filtrer naturellement l’eau. Une fois qu’on a fini la trempette on peut se prélasser sur des transats, se faire masser ou profiter du petit restaurant et du bar situé juste à côté, le tout pour un tout petit prix. Une expérience à faire 🙂 Plus d’infos ici.
Ensuite nous reprenons la route jusqu’à Propriano, puis Ajaccio, où nous en profitons pour faire quelques achats (hummm les figatellu) avant de reprendre le ferry qui nous ramène à Toulon.
On se réveille dans nos yourtes du Pré aux Biches à Zonza. Après un bon petit déjeuner il est temps de quitter ce havre de paix pour une raison complètement idiote…
En effet, comme il n’y a qu’un seul distributeur de billets dans la région et qu’on n’a plus le moindre billet en poche et qu’à de nombreux endroits la carte bleue n’est pas acceptée, il faut bien aller tirer un peu d’argent. Donc en route pour le village de San-Gavino-Di-Carbini à 5 kilomètres au sud de Zonza. La-bas à côté de la mairie, il y a le Graal (bien caché) : un distributeur de billets 🙂 … qui est en panne 🙁
Et là, c’est le drame. Car à part celui là, le prochain distributeur se trouve soit à Porto-Vecchio soit à Propriano ! Et nous voilà donc partis à Propriano, 33 km à l’aller, 33km au retour, environ 2 heures de route … simplement pour retirer de l’argent ! Notre pire souvenir de Corse. Et allez d’ailleurs c’est à ce moment là qu’on nous fait passer un petit message sympa sur la route, enjoy !
Nous revoici à Zonza … on continue pendant 20 km sur la départementale D268, en direction des Aiguilles de Bavella. C’est un massif montagneux qui culmine à 1855 mètres d’altitude et qui se reconnait principalement à ses 7 pics rocheux et déchiquetés : les fameuses aiguilles (chacune à son nom). En début d’après midi, on arrive enfin au Col de Bavella à 1218 mètres d’altitude. Et c’est parti pour une autre randonnée incontournable, le Trou de la Bombe(« Tafonu di U Cumpuleddu »). Il faut prévoir environ 3h aller retour.
La randonnée commence au milieu des grandes forêts de pins et de fougères.
Et ensuite, c’est « comme d’habitude » en Corse : GRAN-DIOSE 🙂
Pour les tous derniers mètres il faut « escalader » quelques rochers, et sans se plaindre hein 😉 puis on arrive devant le fameux Trou de la Bombe. Il fait un peu plus de 8 mètres de diamètre, et non ce n’est pas un boulet de canon qui l’a créé mais tout simplement l’érosion naturelle. Voilà c’est très beau et on est content d’être là 🙂
En redescendant au parking du Col de Bavella, on en profite pour venir saluer Notre Dame des Neiges. Il n’y a pas eu d’apparitions miraculeuse ici. Simplement, en 1950, le vicaire de Zonza a l’idée de créer une procession religieuse en honneur de la Vierge le 5 aout. Une statue est commandée en Belgique mais le jour de son débarquement à Propriano, suite à une fausse manœuvre, elle tombe et se casse. Rapidement une statue de remplacement arrive de Sartène, elle est bénie, puis une messe est réalisée en son honneur. Enfin elle est installée au Col de Bavella en 1953. Depuis, tous les 5 aout, les fidèles font la marche à pied depuis Zonza jusqu’au Col pour célébrer la Vierge.
Et juste derrière la Vierge, le spectacle de la nature est juste incroyable. Un ciel d’orage, un coucher de soleil, des montagnes à pertes de vue, du ciel bleu. J’aurais pu y rester jusqu’à la tombée de la nuit 🙂
Pendant la descente depuis le col, on croise quelques autochtones.
Arrivé à Zonza, on avait repéré un restaurant qui nous paraissait vraiment prometteur mais qui était malheureusement complet le premier soir, cette fois-ci, c’est bon, on peut s’installer. Et c’est avec un réel plaisir qu’on dine à l’Aiglon. C’est notre meilleur repas de tout le séjour en Corse. En plus le lieux est chaleureux, service impeccable, nourriture maison miam ++ 🙂 Plus d’infos sur le site officiel.
Après cet excellent repas, et comme on avait adoré notre première nuit ici, on retourne au Camping Bavella Vista 🙂
Et dans la soirée, EUUUUURKKKK vision d’horreur !!!!!!!!!!
Bon en réalité, j’ai vu une petite boule blanche avancer par terre, j’ai vu ensuite que c’était une petite araignée trainant derrière elle son cocon rempli d’œufs. Mais de près elle est tellement horrrrrrrrrrrible!!!! J’ai checké tout autour de la tente, rien d’autre, mais je n’étais pas très à l’aise pour cette nuit d’angoisse!! 🙂
Très beau réveil ensoleillé après une bonne nuit passée dans l’excellent Camping Bavella Vista à Zonza. La veille à notre arrivée, la personne à l’accueil nous avait parlé d’une petite balade à faire dans les environs du camping. Hop en route! ou plutôt hop en chemin! Au bout d’une vingtaine de minutes d’une marche agréable à travers les bois on arrive au bord de la rivière.
Le cadre est vraiment chouette! On s’y baignerait bien, mais après avoir trempé un pied dans l’eau, elle était à au moins -15 degrés selon mon appréciation personnelle 🙂 En tout cas on vous recommande cette petite balade!
Ensuite au village on fait le plein de charcuterie quelques courses avant de repartir pour une marche un peu plus longue cette fois: une randonnée en boucle d’environ 15km, Zonza – Quenza – Zonza(comptez au moins 4 heures). Par moment on marchera sur le mare-a-mare, le sentier qui traverse l’ile d’est en ouest. (au passage on découvrira qu’il n’y a pas de distributeur bancaire à Zonza … ça n’a l’air de rien comme ça tout de suite mais vous allez voir que ça va vite devenir cocasse ….)
La randonnée balade est très agréable et quasiment intégralement à l’ombre des forêts de châtaigniers, pins et chênes verts.
Tout au long de la randonnée on rencontre des arbres assez incroyables.
Petite pause pique nique les pieds dans l’eau … what else ? 🙂
En approchant de Quenza on trouve cette vieille épave de voiture qui semble s’être pris un astéroïde dans le capot en pleine foret!
Arrivée au village de Quenza, on fait une petite halte à la terrasse d’un café-bar-crèpes et en discutant avec des chasseurs locaux (on a d’ailleurs entendu quelques coups de feu pendant la balade, et on se demandait si une vendetta ne venait pas de se faire) on apprend que le seul distributeur de billets de la région se trouve à côté de la mairie de San-Gavino-Di-Carbini à 5 kilomètres au sud de Zonza, ok c’est noté! C’est idiot cette histoire, mais si on n’a plus d’argent …
En reprenant notre boucle en direction de Zonza, le ciel se couvre, la météo menace … et quelques minutes plus tard un déluge nous tombe sur la tête. Évidemment on n’avait pas du tout prévu ce temps là, alors aucune protection, on est complètement trempés. C’est à ce moment là qu’à la sortie du village on tombe nez-à-grille avec ce qui semble être « la maison de l’horreur » ! Bon, et bien après avoir récupéré quelques infos, il s’agit en réalité du Château de Colonna-Césari. Construit en 1935 par Sébastien Colonna Cesari qui a été consul de France à Florence en Italie (d’ailleurs au passage, c’est très beau Florence, on vous en parle ici 🙂 ) pendant près de trente ans. Il fera importer des pierres de Toscane pour le bâtir. Il appartient maintenant à la commune.
Ensuite, haha ! c’est le dilemme, l’angoisse! Notre chemin de retour est impraticable! La passerelle a été emportée! Que faire ?? Soit on continue en marchant le long de la route et franchement on n’est pas venu ici pour ça, soit on fait demi-tour par le même chemin mais quel intérêt de faire une boucle alors, soit on tente et on verra bien. C’est la dernière option, alors hop en route!
Au bout de quelques kilomètres on arrive devant la fameuse passerelle emportée et le chemin impraticable. Au péril de notre vie on réussi à traverser la rivière, c’était juste ouhlala-quelle-aventure 🙂 Bon je rigole mais j’imagine que la rivière devait avoir une autre allure le jour où elle a arraché la passerelle. En tout cas moralité : il vaut mieux essayer les chemins impraticables parfois.
Un peu plus loin sur la route, suite à la grosse pluie de l’après-midi, la foret se transforme en zone humide et une faune particulière pointe le « bout de son nez ».
Et mention spéciale pour cette salamandre de Corse. Car oui, il faut savoir que cette salamandre est une espèce à part, endémique à la Corse, et qui se serait éloignée génétiquement des autres salamandres continentales il y a 5 millions d’années. Donc voilà, émotion, ma première salamandre corse.
Plus loin un autre animal monte la garde … on ne verra pas le fauve!
Mais on verra pourquoi il monte la garde! Blanche-neige et les cinq nains + Bambi, ça mérite bien une protection particulière!
Et hop de retour à Zonza. Comme durant cette balade on a vu un petit panneau qui nous intriguait, on décide d’y aller. C’est le Pré aux biches et ses yourtes. Des yourtes mongoliennes, en corse, sous les pins, oui ça peut paraitre bizarre, mais c’est une philosophie de rapprochement à la nature ici. Et puis c’est la première fois qu’on dort dans une yourte, et ça change (un peu) de la tente et du camping. Comptez 50 Eur pour 2 personnes. Le repas le soir se fait en communauté, tous réunis autour d’une grande table, à la belle étoile. Très bon état d’esprit, convivialité, et l’impression d’être loin de tout. A tester 🙂 Plus d’infos sur le site officiel.
C’est notre dernière journée près des plages corses, et au sud de Porto Vecchio, il y a l’embarras du choix! Après la superbe Rondinara qu’on vient de quitter, il y a une des plages les plus connues de Corse du sud : la plage de Santa Giulia. Au fond de sa baie, elle ressemble à un grand lagon polynésien (le corail en moins) et sur 2km de long vous trouvez du sable fin et blanc, et devant vous l’eau turquoise et cristalline et quelques petits ilots granitiques, elle est juste magnifique. En plus on a pieds partout, no stress. Dans le même esprit, façon plage paradisiaque et lagon de rêve bordé de pins parasols, vous avez juste un peu plus loin la plage de Palombaggia. C’est le paradis! 🙂
Ensuite on peut visiter Porto-Vecchio. Avec 12.000 habitants c’est la 3e commune de Corse après Ajaccio et Bastia. C’est le berceau de la civilisation torréenne en Corse, qui bâtissait des constructions mégalithiques ‘torre’ dans le sud de l’ile en 2000 av JC. La ville a ensuite eu son port utilisé par les grecs et les romains puis au moyen âge la zone a été désertée à cause de la malaria. Les génois fondent officiellement la ville de Porto-Vecchio en 1539 et construisent sa citadelle et ses 5 bastions. La colonisation se passe mal à cause des maladies (principalement la malaria) et aussi à cause des nombreux conflits qui embrasent la région et qui ravagent la ville plusieurs fois. Ensuite pendant des siècles, la ville ne se développe plus vraiment. On a aussi appelé Porto-Vecchio « La Cité du Sel » en raison de son exploitation de salines entre 1795 et 1815. Et c’est justement après la disparition de ces marais salants que la malaria disparait définitivement de la région en 1940 et que la ville peut reprendre son essor.
On peut visiter tranquillement les remparts qui ont été transformés en habitations et les petites ruelles sont sympathiques, mais le coup de cœur c’est la place de l’église(Église St Jean Baptiste) qui semble être le lieu de vie incontournable de la ville. Mais pour nous finalement on s’est posé dans un petit bar-pmu, le Botti Maxime. Il ne payait vraiment pas de mine et bizarrement, c’est peut être ici qu’on a mangé la meilleure charcuterie et les meilleurs fromage corses de tout notre séjour 🙂
Ensuite hop en route! On prend la départementale D368, direction les montagnes corses, le massif de l’Ospédale. Dans la montée on passe à côté du Lac articifiel de l’Ospédale qui s’est formé suite à la construction d’un barrage en 1979. Ce lac ne fait que 8 mètres de profondeurs et quand le niveau est un peu bas, on voit toutes les souches des arbres coupés à la construction de cette retenue d’eau.
A quelques centaines de mètres du lac, il y a un parking sur la droite. Bon, là, on n’a rien compris à l’organisation : payant ou gratuit? et même où était réellement l’entrée? c’était un peu l’anarchie, mais on a quand même pu se garer à l’arrache entre 2 troncs d’arbres. Ensuite, et bien c’est le point de départ d’une randonnée célèbre dans la région, pour aller à la Piscia di Gallo(qui signifie « la cascade du sapin »).
Le parcours n’est pas très compliqué, le sentier est bien indiqué et vous croiserez surement beaucoup de monde. Et souvent même des personnes en sandales ou en tongs … bon ça je comprendrais jamais comment on peut se dire « tiens je vais faire une randonnée dans les pierres avec des tongs de plage ». Les gens me surprendront toujours!
Encore une fois on passe à travers des paysages magnifiques. Au bout d’une dizaine de minutes, je m’arrête pour prendre cette photo, et je me dis que c’est presque trop beau pour être vrai. Un véritable décor de carte postale 🙂
Le sentier traverse ensuite une forêt et grimpe tranquillement à travers un massif rocheux.
Cette photo ne rend vraiment pas hommage au panorama car sur place c’est réellement grandiose, j’ai adoré 🙂
On grimpe ensuite pour rejoindre le Rocher Sentinelle. En équilibre et avec son étrange trou, il domine toute la vallée.
Il y a d’autres endroits insolites comme ce petit pin perdu tout seule au sommet d’une pointe rocheuse 🙂
Enfin on atteint la fameuse Piscia di Gallo. Avec 60 mètres de haut, c’est la plus grande cascade de Corse!(Il est possible de descendre encore plus vers le pied de la cascade, mais c’est vraiment raide, pas du tout sécurisé, et très glissant …)
Après cette chouette randonnée qui nous prend 2h (photos comprises), on reprend la route vers notre futur camp de base à 1h30 de route d’ici, le petit village de Zonza. C’est un village vraiment agréable de 2800 habitants, construit en terrasse et perché à 762 mètres d’altitude sur les pentes de la montagne. Il est ouvert sur la vallée verdoyante de l’Alta Rocca.
Et notre route va un tout petit peu plus loin, au Camping Bavella Vista. C’est tout simplement notre meilleur souvenir de camping en Corse 🙂 Déjà, à l’entrée, devant la petite cabane, un vieux corse à la mine patibulaire est en train de lire un livre et se lève vers nous sans se presser. Et puis on voit que c’est un livre de philosophie, il nous accueille avec un grand sourire chaleureux et nous offre même quelques rondelles de saucisson. Bingo, on a tout de suite un bon feeling. Le camping se situe au bas d’une pente, à l’abri sous des grands pins. Il y a des petites terrasses naturelles pour les tentes. Il y a beaucoup de la place et on a vraiment l’impression d’être en pleine forêt dans la nature plutôt que dans un camping. Des prises électriques sont disponibles un peu partout si besoin, et les sanitaires sont impeccables. En plus le tarif est vraiment modique. Réellement si vous êtes dans les parages, c’est le bon plan! Testé & validé! 🙂
Le village est à seulement quelques minutes à pieds et ce soir on mange à l’Auberge du Sanglier. Restaurant avec les classiques « spécialités régionales », et c’était plutôt bon, repas agréable et digestif offert, Bonne nuit Zonza 🙂
Grosse chaleur au réveil au camping de la Rondinara. Résultat : il faut aller à la plage dès le matin, dure la vie! 🙂 Rholala il va falloir se baigner dans l’une des plus belles plages du monde. Du sable blanc et fin, une eau bleue et cristalline. La plage et presque totalement renfermée sur elle-même et sa baie qui lui donne la forme d’un cercle quasi parfait, d’où son nom.
La partie gauche de la plage est un peu moins peuplée car il faut faire un peu plus de chemin dans les rochers. Elle est aussi plus venteuse. La partie droite est par conséquent la plus abritée mais aussi la plus peuplée. A vous de choisir votre coin de paradis 🙂
Allez, il est temps de quitter cette superbe plage, hop en route! Direction le Site Préhistorique de Tappa à une vingtaine de kilomètres.
Le site est plutôt discret le long de la départementale D859. Un petit panneau vous prévient à un moment que le Casteddu de Tappa est à 200m. Il y a une petite zone pour se garer au bord de la route, ensuite on ouvre le portail et on marche à travers les champs en saluant les chèvres corses au passage.
On arrive ensuite au pied d’une petite colline boisée, on suit le sentier et on devine que ça se passe au sommet. Au bout de quelques dizaines de mètres de grimpette, le site se dévoile et on aperçoit les premières pierres.
Il s’agit donc d’une enceinte cyclopéenne entourant un village datant de l’age du bronze et renfermant une torre monumentale. Une « torre » c’est une des marques de fabrique de la civilisation torréenne, qui peuplait le sud de la Corse à cette époque et qui construisait ses grandes tours larges en pierre. La datation au carbone 14 du site indique une construction vers -1500 av JC et ce serait la première « forteresse » construite en Corse. Du haut de la colline de 60m où est perché le site, on a une belle vue sur les alentours, même s’il faut bien le dire, il n’y a pas grand chose à voir aux alentours 🙂
A quelques centaines de mètres de là se trouve un autre site préhistorique du même genre, avec sa construction mégalithique torréenne mais que nous avons oublié de visiter, il s’agit du site de Ceccia. Si vous avez l’occasion, ne le loupez pas 🙂
Mais allez, on se rattrape en allant visiter un autre site : c’est journée archéologie pour nous! A une vingtaine de kilomètres vers le nord, après Porto Vecchio, il faut rejoindre le petit village d’Arraggio. Ensuite un panneau vous indique le parking (gratuit et obligatoire) pour visiter le Casteddu Araghju. Bon à vrai dire, on ne s’est pas garé là car le parking est loin, difficile à trouver et vraiment pas pratique, alors on a choisi un peu plus près du lieu de départ, il y avait de la place, mais chut! Après ça, et bien c’est une bonne grosse montée dans un sentier bien rocailleux et il fait bien chaud!
Au passage je me demande toujours qui a bien pu planter un arbre en plein milieu du sentier 🙂
Une fois la grimpette terminée, on passe sous une porte mégalithique et on accède au site. Il est grand et entouré d’imposantes murailles de granit pouvant atteindre 4m de haut et 2m d’épaisseur en moyenne. Il s’agissait principalement d’un site préhistorique à vocation militaire, avec chemin de ronde, vigie, et enclos fortifié pour abriter la population en cas de danger.
Depuis le sommet à 245 mètres d’altitude, on a superbe panorama sur toute la région de Porto Vecchio, c’est sublime.
En revenant au village (sans vous blesser dans la descente), il faut penser à se réhydrater, c’est important! Alors rien de mieux qu’une bonne boisson fraîche à la Casette d’Arragio. Ce restaurant est idéalement situé à l’arrivée du sentier. Il y a une très belle terrasse verdoyante et ombragée, belle décoration, on s’y sent vraiment bien, accueil super sympa, on s’y attarde 🙂 On valide! Plus d’infos ici.
Ensuite retour à la plage de la Rondinara (et oui encore!) pour se détendre en soirée 🙂
Allez aujourd’hui on va à la pointe sud de la Corse, hop en route pour Bonifacio! J’ai été assez surpris en arrivant à Bonifacio, car pour moi, en Corse j’avais toujours appris : Bastia, Ajaccio, Bonifacio. Et donc je m’attendais un peu à voir une « vraie » ville. Et en fait non, pas du tout! Bonifacio c’est tout petit … et aussi c’est très beau 🙂 3.000 habitants à peine. On visite le petit port et la citadelle construite sur une cap (1600m de long sur 100m de large) et qui domine la mer du haut de ses falaises à plus de 80 mètres.
La ville aurait été fondée au IXe siècle par Boniface II de Toscane qui lui a laissé son nom. Ensuite pendant plusieurs siècles, des guerres de suprématie font rage dans la méditerranée entre Pise et Gènes. Comme le port de Bonifacio est un endroit stratégique, la place est fortifiée par les génois qui y construisent une citadelle. En 1420 le roi Alphonse V d’Aragon fait le siège de la ville pendant 5 mois et abandonne car la citadelle ne se rend pas. En 1528 la peste décime complètement la population en tuant 4300 habitants sur 5000! … et en 1553 alors que la ville se remet à peine de cette épidémie, le corsaire turc Dragut s’empare de la ville et la pille. Et la suite de son histoire est pleine de péripéties et j’avoue que c’est assez long à résumer alors je m’arrête ici 🙂
Nous arrivons au petit matin au port de Bonifacio, on prend un bon café, on regarde les excursions possibles et on prend notre ticket pour un petit tour en bateau (Circuit n° 2 : découverte de la réserve naturelle des iles Lavezzi + les grottes marines et falaises de Bonifacio) avec les vedettes Thalassa. Allez on embarque! En sortant du port sur le bateau, on découvre les impressionnantes falaises de calcaire tout autour de Bonifacio.
On voit ici l’Escalier d’Aragon. Comme les légendes ont la peau dure, cet escalier aurait été creusé en une nuit par les troupes du roi d’Aragon lorsqu’il faisait le siège de la ville en 1420. Wouaw! Bon en réalité, il s’agirait plutôt des moines qui auraient taillés cet escalier de 187 marches pendant des années pour accéder plus facilement à une petite source d’eau qui se situe au pied de la falaise, le puits Saint Barthélemy (qui n’est plus utilisé). Mais bon, un escalier creusé miraculeusement en une nuit, ça en jette!
Et maintenant, on s’éloigne des falaises, Cap sur les îles Lavezzi!
Au bout d’une vingtaine de minutes, on débarque sur ces iles qui sont le point le plus au sud de la France métropolitaine. C’est un petit archipel de 6 ilots granitiques d’une superficie de 55 hectares. Pour la visite il faut savoir : il n’y a pas de commerce, pas de point d’eau, pas de poubelles et pas d’ombre. Alors n’oubliez pas de prendre tout ce qu’il faut avec vous! 🙂 et respectez la nature! C’est une réserve naturelle depuis 1982.
Il n’y aucun habitant sur l’ile et pourtant il y a 2 cimetières. Pourquoi ? Et bien le 14 février 1855 la frégate la Sémillante est prise dans une tempête et fait naufrage sur les nombreux récifs autour des iles Lavezzi. 800 marins et soldats se noient et 500 corps seront repêchés … c’est un des plus terribles naufrages de la marine française. Les corps sont enterrés dans les 2 cimetières. Un petit phare a été construit sur l’ile après cette tragédie.
Mais revenons à des choses plus agréables, et donc une fois sur place, on se promène librement de criques en criques, on bronze sur les plages incroyables entourées de blocs de granits imposants, et on se baigne pour observer les poissons dans l’eau cristalline. Et on passe une très bonne journée 🙂
La Sardaigne est juste en face de l’autre côté, presque à portée de main. Il suffit de parcourir 11 petit kilomètres et on y est! Mais on est bien ici alors on y reste. En plus on la chance de n’avoir pas beaucoup de monde sur place, l’ile est presque à nous tous seuls!
Bon alors il faut quand même faire attention à l’heure qui tourne car si on loupe le dernier bateau, c’est foutu, on ne pourra pas quitter l’ile! Pour nous, le retour ne se fait pas dans de très bonnes conditions. On a fait la traversée probablement le seul jour de l’année où il y a eu de la pluie, et ça secouait assez. Et petite info supplémentaire pour la traversée en bateau : les derniers sièges au fond à la proue, c’est la douche assurée! les gens rigolent au début, mais au bout d’une heure c’est plus du tout les mêmes têtes 🙂
Et oui le retour est plus long, car on fait un détour le long de l’ile de Cavallo. Bien qu’elle fasse partie de l’archipel des iles Lavezzi, cette ile ne fait pas partie de la réserve naturelle. Et pour cause, depuis les années 70, des grosses fortunes sont venues s’installer sur ce petit ilot et ont fait construire des villas splendides. D’ailleurs pendant qu’on passe à côté de l’ile on vous explique avec des bonnes blagues qui habite dans quelle villa 🙂 Il est possible de débarquer sur l’ile (par d’autres moyens que cette excursion en bateau) et d’accéder à la petite marina mais le reste de l’ile est « propriété privée », elle est surnommée l’ile des milliardaires.
Juste avant le retour à Bonifacio, et malgré la houle qui nous secoue beaucoup, le bateau arrive à s’engouffrer dans la grotte du dragon, ou la grotte du Sdragonato. Déjà foncer vers la falaise et arriver à pénétrer dans une grotte en bateau (en frôlant vraiment les parois), c’est plutôt sympa, mais une fois dedans en levant les yeux, c’est la surprise, on voit la Corse dans le ciel! La nature fait vraiment bien les choses 🙂
Vous voyez bien là, le trou dans le plafond, la forme de la Corse quoi, mais si! 🙂
Pour sortir de la grotte c’est le même challenge, attendre le bon moment quand la houle pousse vers la sortie, un coup de turbo et hop on passe (encore une fois de justesse).
De retour à Bonifacio, c’est le bon moment pour emprunter un petit sentier et longer tranquillement les falaises. C’est le bon endroit pour profiter du paysage, de la mer …
Et c’est aussi le bon spot pour avoir la vue du coucher de soleil sur Bonifacio! 🙂
Le soir tombe, on a faim et on ne visitera pas grand chose d’autre de la citadelle. Il est déjà trop tard pour descendre l’escalier du roi d’Aragon qui est fermé. On déambule un peu au hasard dans les rues. On fini par s’arrêter à la terrasse du restaurant la Cantina Doria, je craignais vraiment être tombé dans un resto attrape-touriste avec sa déco « traditionnelle » surchargée et ses plats « locaux ». Finalement le repas s’est plutôt bien passé, on a peut être eu de la chance 🙂
Ps : n’hésitez pas à rester la nuit, les remparts de la citadelle de Bonifacio sont illuminés et c’est très beau!