La plus belle vue au sommet du Mont Mézenc

À la limite de la Haute-Loire et de l’Ardèche, il y a une montagne incontournable dans cette partie du pays, c’est le Mont Mézenc. Il se trouve à une trentaine de kilomètre au sud-est de la ville de la jolie ville du Puy-en-Velay.

Le mont est situé au cœur du massif du Mézenc. Il s’appelait Puei-Vuei (le « vieux mont »). Vers le XVIIIe siècle, on commence à utiliser le nom de Mézenc, qui aurait une origine gauloise. Il viendrait de « mège » qui signifie « frontière ». Le massif séparait en effet les deux peuples celtes des Vellaves et des Helviens. C’est un sommet montagneux d’origine volcanique. Il est principalement composé d’une roche magmatique, la phonolite. Ces pierres sont réputées pour avoir des propriétés acoustiques, elles « chantent » si on les tapent l’une contre l’autre. C’est à la fois le point culminant de la Haute-Loire et de l’Ardèche! Le mont a en effet deux pics séparés de 500m, sur deux départements. Un se trouve en Haute-Loire (1744m) et le plus élevé en Ardèche (1753m). Sur la même ligne de crête du massif, 15km plus loin, vous pouvez aller découvrir le célèbre Mont Gerbier-de-Jonc où se trouve la source de la Loire 🙂

La randonnée depuis le parking de la Croix des Boutières (ou croix de Peccata) à l’ouest du mont n’est pas très difficile. On ne peut pas se perdre, il n’y a qu’un sentier à suivre. Avec un petit dénivelé de 250m, l’aller-retour peut se boucler facilement en deux petites heures.

Près du parking, vous verrez ce panneau un peu mystérieux. Le Mont Mézenc marque la ligne de partage des eaux. Lorsque la pluie tombe, d’un versant de la montagne, les eaux finiront un jour dans la mer Méditerranée et sur l’autre versant, elles finiront dans l’océan Atlantique.

Pour le piquenique je vous propose de découvrir une spécialité locale : le fromage aux acariens! 🙂 Son petit nom, c’est le fromage aux artisons, ou artisous. C’est un fromage fermier au lait cru de vache. L’artison, c’est un acarien qui se développe sur la croute du fromage et participe à son affinage! À vous de voir si vous voulez manger la croute ou pas 😉 Il y a une autre gourmandise purement locale, c’est le « fin gras du Mézenc » (qui a une AOC/AOP). C’est traditionnellement du bœuf, destiné à être vendu et mangé à Pâques, élevé sur les hauts plateaux du Mézenc. Le bœuf est engraissé avec un foin particulier issu de la flore de la montagne (comme le fenouil des alpes ou cistre) ce qui parfume naturellement la viande.

On grimpe la pente douce, entre passages couverts dans la forêts de conifères, ou à découvert au milieu des éboulis de phonolite. Le versant est recouvert de fleurs, et particulièrement d’une espèce endémique de séneçon.

On retrouve aussi beaucoup de genévriers et de gentianes. La zone étant protégée et classée depuis les années 1930, vous pourrez observer une faune et une flore riche. Les oiseaux sont nombreux et il y aussi des marmottes (introduites dans les années 1980).

Le sommet du Mézenc côté nord (1744m) est coiffé d’une grande croix. Elle a été installée en 1945 par des prisonniers français après leur retour des camps en Allemagne.

Vous aurez une très belle vue panoramique sur la Haute-Loire. Tout est beau! 🙂 Puis, vous découvrirez aussi deux pics rocheux étranges semblant émerger de la forêt. Ce sont les dents du diable de Mézenc! Ce sont des restes d’effleurements de lave datant d’il y a 7 millions d’années.

À gauche, il y a la dent du diable (ou Chastelas) et à droite la roche pointue. Cet endroit traîne une mauvaise réputation depuis l’antiquité. C’est un locus terribilis, un lieu terrible! D’après une légende tenace, ici serait caché le trésor des druides! Lors du sac du sanctuaire de Delphes en Grèce en -279 par les armées gauloises de Brennus, une table d’or aux pouvoirs surnaturels aurait été ramenée. Deux siècles plus tard, alors que les armées de Jules César conquièrent la Gaule, les druide auraient caché ce fabuleux trésor dans des tunnels secrets sous la dent du diable!

Cette région est longtemps restée une terre sauvage et isolée. L’hiver y est particulièrement rude. Il souffle une sorte de blizzard local particulièrement violent, appelé la burle. Il existe d’ailleurs « le triangle de la burle » (en référence au fameux Triangle des Bermudes). Dans la zone délimitée par le mont Mézenc, le Puy-en-Velay et le massif du Pilat, il y a un nombre d’accidents d’avions supérieur à la normale. Plus de 50 accidents depuis les années 1940, c’est un véritable cimetières d’avions! De nombreux témoignages parlent de phénomènes lumineux dans le ciel. Est-ce que c’est lié à des perturbations magnétiques dues aux terres volcaniques, à des phénomènes surnaturels, voir même à des activités extraterrestres? Le mystère reste entier, mais il se passe incontestablement des choses étranges et non expliquées dans cette région.

Le sommet du Mézenc côté sud (1753m).

Une table d’orientation vous permettra de vous repérer. Par beau temps, on peut voir jusqu’au massif des Alpes et deviner le Mont Blanc, ou même le sommet du Mont Ventoux. Ici sur cette photo le Rocher Tourte (1535m) au centre, et le Mont Alambre (1691m) à droite.

Une randonnée au sommet du Mont Mézenc, c’est vraiment une belle sortie à faire en famille si vous êtes de passage dans la région. Entre beauté naturelle, histoire et légendes 🙂

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