Cette balade dans le Gard va vous faire découvrir un endroit insolite, les Carrières du Bon Temps. Entre nature, pierres et histoire, dépaysement garanti! On en file ses chaussures et c’est parti, hop en route 🙂
Je vous propose une petite balade en détour avant d’arriver au clou du spectacle 😉 Il faut se rendre entre Nîmes et Montpellier, dans le village d’Aujargues. Le point de départ se fera depuis la petite place de l’église. Direction les collines d’Aujargues, en empruntant la rue de la république puis le chemin des oliviers. Il y a une jolie traversée dans les bois à réaliser, où vous longerez des enclos à taureaux. Puis on arrive au Mazet Daniel Lebrun.
Des pierres représentant toutes sortes d’animaux sont dispersées autour de cet abri qui sert pour les chasseurs. Des dizaines et dizaines de ces pierres de garrigues, parfois taillées, parfois non, ont été patiemment mises en valeur par l’ancien propriétaire (décédé en 2003). Il y en a même dans les arbres! C’est un bel endroit insolite à découvrir 🙂
Prenons maintenant le sentier qui descend vers le sud à travers les pinèdes et qui longe le village de Congénies. Une fois qu’on a traversé la route D40, on rejoint la voie verte de la Vaunage. C’est une belle petite route (pour les cyclistes ET les piétons) qui traverse la campagne. Il faut la prendre sur la droite, en direction du petit village de Junas. On se balade au milieu des vignes et des manades (élevages de taureaux). On traverse les ruelles du village, en suivant le panneau indiquant les carrières et on tombe sur ça! 🙂
Si on ne sait pas où met les pieds, on pourrait se croire devant une cité perdue maya ou les restes mystérieux d’une civilisation antique oubliée! Il ne faut pas longtemps pour que l’imagination s’emballe 🙂
Le site est un véritable terrain de jeu pour les petits comme pour les grands. On a envie d’explorer partout librement.
L’explication n’a rien d’extraordinaire, même si le lieu est extraordinaire 😉 Nous sommes aux Carrières du Bon Temps. Depuis des siècles et des siècles, on extrait la « pierre du Gard » (du calcaire coquiller). Au fil des âges, l’exploitation des blocs de pierres, extraits manuellement, a façonné ce paysage. La colline primitive est devenu ce chaos minéral impressionnant. On ne sait pas exactement quand a commencé le travail dans ces carrières. On suppose que le site était connu des romains dès l’antiquité, mais pas plus utilisé que ça. L’exploitation commence réellement au moyen age. Par exemple une bonne partie des remparts de la cité d’Aigues Mortes en Camargue est construite avec des pierres venant de ces carrières.
En 1868, un registre indique que 40 ouvriers pouvaient extraire une tonne de pierres par jour. La technique a toujours été la même, à la main! On utilise d’abord l’escoude (une sorte de pioche) pour percer des encoches profondes sur le bloc de pierre choisi. On enfonce ensuite des coins dans les encoches et on tape dessus à coup de masse. Au bout d’un moment le bloc de pierre se détache. Avec une barre à mine on le déplace et on le pose sur une succession de rouleaux en bois pour le déplacer.
Les carrières ne sont plus trop exploitées à partir des 1914 (on préfère utiliser du ciment que de la pierre). Elles ferment définitivement dans les années 1960. En 1987, le site est réhabilité. On y organise les « Rencontres de la Pierre » pour réunir chaque année le premier week-end de juillet, les curieux, amateurs et passionnés du métier de la pierre 🙂
Le village de Junas est aussi célèbre pour son grand festival de Jazz en plein air. Il anime chaque été les rues depuis 30 ans! (Plus d’infos ici). Chaque rue porte deux noms : un local, et un artiste de jazz. Junas était aussi le lieu où Jean-Paul Sartre venait passer ses vacances vers la fin de sa vie, avec Simone de Beauvoir.
Il est temps de quitter cet endroit extraordinaire, et reprendre la direction du village d’Aujargues pour terminer cette belle balade 🙂
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