Vous souhaitez découvrir Valence ? très bonne idée! Cette ville a un des centres historiques les plus riches d’Europe. On s’y sent bien, on y est bien. Il y a un mélange d’ancien et de moderne, la plage est à deux pas. Alors qu’est-ce qu’on attend ? Hop en route! 🙂
Arriver à Valence
Pour venir à Valence depuis la France, c’est facile. Il y a un aéroport à 8km de la ville qui est desservit par de nombreuses compagnies lowcost. Après 30min de métro (ou 45min de bus), on arrive directement dans le centre ville. Valence est la 3e ville d’Espagne en population après Madrid et Barcelone.
Bon à savoir : la ville propose la Valencia Touriste Card avec plein de réductions et d’avantages, ainsi que les transports en communs gratuits. Plus d’infos ici.
Un brin d’histoire de Valence
La ville est fondée en -138 par les Romains, et s’appelle alors Valentia Edetanorum. C’est une des plus anciennes villes d’Espagne. A cette époque, elle était située sur une ile du fleuve Turia. Après la chute de l’empire Romain, elle devient une ville chrétienne. Puis c’est les guerres d’invasion de Byzance et des Wisigoths, et la ville n’est plus qu’une ruine oubliée. Bien plus tard, en 711, les musulmans en prennent possession. Alors qu’elle aurait du être totalement rasée, ils décident de la reconstruire. Elle s’appelle maintenant Medina al-Turab ou Ville de la poussière. En 1094, le célèbre chevalier Le Cid, conquiert la ville. Bien plus tard, c’est la Reconquista des chrétiens. En 1238, Jacques Ier d’Aragon reprend la ville aux musulmans. En 1348, la peste noire fait des ravages. Puis la ville connait son siècle d’or avec une période d’apogée économique et culturelle. La cohabitation entre population chrétiennes, musulmanes et juives est difficile, et en 1609 c’est le décret d’expulsion des Morisques (les descendants de musulmans convertis) qui représentaient la plus grande partie de la population de la région. La ville continue malgré tout sa croissance. Pendant la guerre civile espagnole, elle devient temporairement la capitale de l’Espagne républicaine jusqu’en 1939.
La vieille ville de Valence (Ciutat Vella) est divisée en plusieurs quartiers (Barrio) : La Seu (central, le quartier principal avec les grands monuments historiques), El Mercat (au sud ouest), Sant Francesc (au sud), El Carme (au nord ouest, le plus vieux quartier de la ville et sans doute le plus vivant), La Xerea (à l’est) et El Pilar (à l’ouest).
On tombe rapidement sous le charme de la ville avec ses dédales de ruelles colorées, où on cherche aussi de l’ombre pour échapper au soleil écrasant 🙂
La Place de la Vierge
Commençons la découverte de la ville par le point central du centre historique de Valence, la Place de la Vierge. C’est ici que se situait l’ancien forum romain. Cette jolie place piétonne est entourée d’un petit jardin, de terrasses de cafés et de batiments historiques. On y trouve aussi la Fontaine de Turia (le fleuve de la ville) avec le dieu Neptune qui fait trempette, entouré de 8 sculptures de femmes qui représentent les affluents du fleuve. Cette fontaine qui semble antique est en fait très récente, elle date de 1976.
Sur cette place centrale, il se passe toujours quelque chose. Par exemple, en quelques jours j’ai pu y voir des concerts de rues et un tournage de film. Tous les jeudi à midi, vous pouvez voir le tribunal de l’eau qui se réunit devant la porte des Apôtres de la cathédrale. C’est la plus vieille institution juridique d’Europe toujours en activité (classée à l’Unesco). Depuis le 13e siècle, ses juges sont chargés de régler les litiges sur l’utilisation de l’eau dans le complexe réseau d’irrigation de la horta (la grande région agricole alimentée par la Turia). Ce n’est pas un spectacle pour les touristes. Les juges assis sur des chaises font vraiment partie du système judiciaire espagnol. Toutes les décisions sont rendues uniquement à l’oral!
Sur cette place on peut aussi assister à des fréquents spectacles de danse traditionnelle. Pas de flamenco ici! On danse la Séguédille, la Jota valenciana et surement bien d’autres que je ne connais pas. En tout cas, c’est toujours plaisant à voir. Quand on voit la concentration sur le visage des enfants en attendant leur tour, on sent qu’on ne plaisante pas avec la danse 😉
Si vous aimez la musique et la danse traditionnelle, il y chaque année un festival de danse à Valence : Balls al Carrer.
La Palais de la Généralité
Sur un coin de la place de la Vierge se trouve un grand bâtiment, c’est le Palais de la Généralité. Ce palais construit en 1421 est l’endroit où se trouve le siège de la Généralité de Valencienne, l’institution qui dirige la communauté de Valencienne (l’équivalent d’une région en France). Il a été considérablement modifié depuis sa construction, en mélangeant le style gothique et renaissance, au fur et à mesure que la ville grandissait.
Entrée gratuite à certaines périodes de l’année et visites guidées possibles, se renseigner ici.
Commençons maintenant par visiter la Basilique qui donne sur la place de la Vierge. Avec son petit dôme et ses deux portes d’entrées, elle ne parait pas trop incroyable vu de l’extérieur et pourtant à l’intérieur … !
La Basilique Notre dame des désemparés
Dès qu’on pénètre dans la basilique on est frappé par sa richesse intérieure. On est en plein dans le style baroque. Elle a été construite en 1666 et ne repose sur aucun ancien édifice religieux.
Cette basilique est dédiée à Mare de Déu dels Desemparats (Notre Dame des abandonnés), la Sainte Patronne de Valence. Son histoire remonte aux alentours de 1409, quand un prêtre créé un hospice pour les malades mentaux et les enfants défavorisés des rues. La légende raconte qu’en 1414, trois jeune pèlerins se présentent et demandent un hébergement et de la nourriture, et en échange ils promettent de fabriquer une statue de la Vierge. On les installe, et pendant 4 jours plus, de nouvelles, plus de bruit. On rentre, les jeunes ont mystérieusement disparus mais une statue de la Vierge est là. Peu après, des guérisons miraculeuses ont lieu. C’est le début de son culte. Elle est représentée avec un lys dans la main, et dans l’autre le petit Jésus portant une croix. Elle est légèrement penchée en avant, ce qui lui vaut le surnom La Geperudeta (La petite Bossue). Cette statue est toujours conservée précieusement dans la basilique et c’est une réplique qui est utilisée pour les processions dans les rues de la ville.
Le premier étage de la basilique est de forme ovale, ça peut paraitre curieux mais ce n’est pas si original que ça à l’époque. En tout cas moi, j’étais surpris 🙂
En 1701 on y ajoute un grand dôme et l’artiste Palomino est chargé de peindre une magnifique fresque.
C’est vraiment un très bel édifice à visiter et l’entrée est gratuite 🙂
Plus d’infos sur ce site.
La basilique est reliée à la cathédrale par une arche en pierre qui date de 1660. Elle permettait d’accéder à un espace public, Obra Nova. Il permettait d’avoir meilleure vue sur les processions ayant lieu sur la place de la Vierge. Cet espace était aménagé sous un toit qui a été retiré au XXe siècle pour ne laisser que des colonnades.
La Cathédrale Sainte-Marie de Valence
L’entrée pour visiter la cathédrale Sainte-Marie ne se fait pas au niveau de l’ancienne porte des Apôtres, mais au niveau de la porte de Fer (son surnom à cause de sa clôture en fer) juste un peu plus loin, sur la place de la Reine. Cette entrée monumentale mesure 36m de haut. Elle est dans un style baroque italien assez inédit. Son emplacement et son orientation peut paraître un peu étrange. En fait, lors de sa construction en 1703, elle était orientée pour être visible depuis une rue étroite (la rue de Saragosse qui a disparue depuis). La place de la reine n’existait pas encore.
Pour pénétrer dans la cathédrale, il faudra surement s’armer d’un peu de patience, car il est fort probable qu’il y aura la queue devant (et il n’y pas d’ombre pour se mettre à l’abri du soleil implacable). Je vous conseille donc de venir ici dès l’ouverture. L’entrée est à 9eur avec un audioguide, et 2.5eur pour accéder à la tour.
Plus de détails sur le site officiel ici.
On est un peu surpris au tout début en ne la trouvant pas très impressionnante à l’intérieur : nef basse, pas de grands vitraux, etc … Cela s’explique pour la raison suivante : Il fallait faire vite. Après la prise de Valence par les chrétiens, l’Église voulait montrer que la ville était sienne et il fallait donc rapidement construire une cathédrale. En 1262, les travaux commencent et elle est construite (comme à beaucoup d’autres endroits en Espagne) sur l’ancien emplacement de la mosquée (qui était sur un ancien temple romain, on recycle!). Sa construction est financée par la bourgeoisie locale, ce n’est pas l’œuvre somptueuse d’un monarque, ce qui explique qu’elle parait « simple ».
Au fil des siècles, elle sera profondément transformée, c’est pour ça qu’elle mélange de nombreux styles : gothique valencien, néo-classicisme, baroque et renaissance. Pendant la guerre civile espagnole, la cathédrale est incendiée et subit d’importants dégâts mais elle garde toujours des reliques importantes.
La principale relique se trouve juste à droite à l’entrée, dans une chapelle dédiée, c’est tout simplement le Saint Graal ! 🙂 La chapelle du Saint Calice était à l’origine extérieure à la cathédrale mais en 1496 on construit un couloir pour l’intégrer. Depuis 1916, elle est uniquement dédiée à la sainte relique. Un grand retable gothique en albâtre renferme en son cœur la fameuse coupe.
Quelques précisions concernant le Saint Calice et le Graal 🙂 Le Saint Calice, c’est la coupe utilisée par Jésus lors de la Cène où il partage le pain et le vin avec les apôtres, la veille d’être livré aux romains puis crucifié. Ce serait aussi cette même coupe qui aurait été utilisée par Joseph d’Arimathie pour recueillir des gouttes du sang du Christ sur la croix. Le Graal, c’est un objet mythique qui apparait dans la littérature du XIIe siècle autour de la légende du Roi Arthur et des chevaliers de la table ronde. On a fini par assimiler le Saint Graal au Saint Calice. Et ce fameux Saint Calice, il en existe plusieurs! En effet, tout le monde veut revendiquer la possession de la fameuse relique, pour la gloire et attirer les fidèles et les pèlerins!
Maintenant, intéressons nous au Saint Calice de Valence 🙂 Selon la tradition, les papes conservent le Saint Calice à Rome depuis Saint Pierre. En 258, le pape Sixte II, juste avant d’être exécuté, confie la relique à Saint Laurent. Ce dernier sera lui aussi exécuté, mais comme il est d’origine espagnole (de Huesca), il fait expédier le précieux objet en Espagne. Il est alors conservé dans la cathédrale de Huesca. Puis c’est la conquête de l’Espagne par les musulmans. Le Saint Calice va être caché pendant des siècles dans différents lieux du sud des Pyrénées. En 1399, il est transféré à Saragosse, puis à la résidence du roi à d’Aragon à Barcelone en 1410. Enfin, en 1416, il arrive au Palais du roi à Valence, puis dans la cathédrale. Ouf, c’est la fin de son voyage! …
Mais son aventure continue! Pendant la guerre avec Napoléon et après, pendant la guerre d’indépendance espagnole, il est mis à l’abri à Ibiza puis à Majorque avant de revenir à Valence. Enfin, pendant la guerre civile espagnole, il est caché en ville pendant 3 ans par une paroissienne pour éviter qu’il ne soit détruit par les républicains qui saccagent tous les édifices religieux. Et alors, est-ce qu’il s’agit du véritable Saint Calice ? Mystère! Parmi les autres exemplaires les plus connus : le Calice de Jérusalem à la basilique de Léon, le « Sacro Catino » de la cathédrale de Gênes, le Vase de la basilique Sainte-Sophie de Constantinople rapporté ensuite à la cathédrale de Troyes (mais qui disparut pendant la révolution française), Calice d’Antioche conservé dans un musée à New-York. Faites votre choix 😉
L’autre précieuse relique de la Cathédrale de Valence, c’est le bras de Saint Vincent. C’est le fameux saint patron des vignerons. C’est un chrétien mort en martyr à Saragosse en l’an 304. Malgré tous les supplices subis, sont corps aurait survécut : chair déchirée à vif, os rompus, brulé, donné à manger aux bêtes sauvages puis enfin jeté dans la mer avec une meule autour du cou. Le corps revient miraculeusement sur la plage. Il est découpé en morceaux par les chrétiens pour en disperser les reliques à travers l’Europe.
On peut voir son bras gauche miraculeusement préservé. Une analyse scientifique à prouvé qu’il appartenait à un homme vivant à cette époque. La relique est conservée dans la cathédrale depuis 1970.
L’autre trésor de la cathédrale, c’est son architecture quand on approche de l’autel.
Le cimborrio, au centre de l’édifice, est vraiment magnifique. Cette grande tour-lanterne est de forme octogonale et c’est un véritable puits de lumière qui descend du ciel. Elle s’élève à plus de 40m de haut, toute en légèreté et en finesse. C’est vraiment beau!
Au plafond de l’autel, on peut voir des très belles peintures colorées représentant des anges qui jouent des instruments de musique. Ces peintures qui datent de 1474 ont été cachées pendant des siècles par une voûte baroque installée en 1682. C’est seulement en 2004, pendant des travaux de restauration qu’on les a redécouvertes par hasard! 🙂
En bonus dans la cathédrale, il y a un musée! 🙂
Le musée abrite de nombreux objets, dont 90 œuvres de peintures (parmi elles on peut retrouver des toiles de Goya).
Entre les nombreux objets sacrés, les peintures, les sculptures, les restes d’anciennes sépultures, les anciens manuscrits, etc … vous aurez de quoi vous occuper! J’ai personnellement trouvé ce musée très riche et agréable à visiter.
Enfin, il faut visiter le clocher de la tour du Miguelete ou El Micalet. C’est le point culminant de la cathédrale à 70m de hauteur. Sa construction commence en 1381 et se termine en 1425. Son nom lui vient de la grande cloche qui sonne les heures, et qui a été bénie le jour de la Saint Miguel.
On arrive au sommet (à côté de la grande cloche) après avoir gravi 203 marches dans un escalier en colimaçon très étroit. D’ici, on a un panorama sur la ville et la région autour. C’est sympa certes, mais je trouve que Valence, vu d’en haut, c’est pas super joli 🙂
Continuons la découverte de Valence pour voir si la ville est plus jolie vue d’en bas 😉
La Place de la Reine
En face de la porte d’entrée de la Cathédrale, il y a la grande Place de la Reine. Dès 1835, des anciennes maisons du quartiers sont rasées et des rues disparaissent pour permettre l’aménagement d’une place. Les travaux continuent petit à petit sans qu’on sache trop quoi en faire. Par exemple l’église Sainte Catalina et son grand clocher devaient être détruits aussi! Finalement la place (et son parking souterrain) est inaugurée en 1970.
Ces derniers temps elle a été rénovée et elle à nouveau à disposition de la population depuis 2022 (quelques semaines après mon passage, du coup j’avais encore droit à la place en travaux).
Depuis la place, j’ai particulièrement aimé cette jolie rue Sant Vicent Màrtir qui part vers le sud de la ville.
Plein de charme 🙂
La Plaza Redonda
Le long de cette rue sur la droite, il y a un passage à prendre, la « Carrer dels Drets ». Il débouche sur la Plaza Redonda, la célèbre place ronde de Valence. Elle est créée en 1837 avec comme surnom « El Clot » (Le Trou).
Cette place est une cour intérieur de 37m de diamètre entourée d’immeubles d’habitations. Au rez-de-chaussé, on retrouve des boutiques à souvenirs et quelques bars à tapas. Au centre trône une petite fontaine. Cette petite place insolite mérite un petit détour 🙂
La Loge de la Soie
Ce bâtiment historique qui ressemble à un petit château fort, c’est la Loge de la Soie. Il est construit en 1548 pendant l’age d’or de Valence et il représente la puissance économique de la cité à l’époque. Ce monument gothique civil est composé de 4 parties : la cour des orangers, la Salle des colonnes, la Salle du Consulat de la Mer, et la Tour (qui servait de prison pour les mauvais payeurs).
N’hésitez pas à le visiter, 2€ l’entrée ou gratuit le dimanche et les jours fériés.
On pénètre tout d’abord dans la cour des orangers. C’est un peu idiot, mais je suis toujours surpris de voir des orangers dans une ville 🙂 Et des orangers à Valence, il y en a dans toutes les rues! C’est d’ailleurs vraiment tentant d’y gouter mais en fait cette espèce d’orange est très amère et non-comestible.
La salle des colonnes est impressionnante avec ses fines colonnes torsadées de 17m de haut! Les riches marchands se réunissaient dans cette salle autour d’une grande table des changes pour y réaliser les opérations financières de l’époque. Tout le long des mur en hauteur, sur une frise il y a écrit en lettres d’or : « Maison illustre, j’ai été construite en quinze ans. Compatriotes, vérifiez et voyez combien est bon le commerce qui n’utilise pas la fraude en parole, qui promet à son prochain et ne faute pas, qui ne prête pas son argent avec usure. Le marchant qui vit de cette manière débordera de richesses et jouira, enfin, de la vie éternelle. ». En tant que « bons chrétiens » , les marchands ne devaient pas pratiquer l’usure, qui était réservé aux juifs.
Plus haut, on rejoint la Salle du Consulat de la Mer. C’est ici qu’on traitait les affaires maritimes et commerciales. Ce fut le premier tribunal de commerce créé en Espagne.
On notera le superbe plafond en caisson tout en dorures 🙂
Le Marché Central de Valence
Juste en face de la Loge de la Soie, il y a le grand marché central de Valence (Mercat Central). Ce grand édifice métallique dans le style art-nouveau a été inauguré en 1928. Attention, il n’est ouvert que du lundi au samedi, de 7h30 à 15h00. Alors évidemment, en arrivant devant un dimanche matin (ou un jour férié), ça marche moins bien haha. Sinon, quand c’est ouvert, c’est le plus grand marché de produits frais d’Europe. Sur plus de 8.000m² et 1200 stands, vous avez tout ce qui plaira aux fans de gastronomie. Bref, c’est une étape inoubliable et mémorable si vous avez faim! Au passage, sachez que Valence est célèbre pour sa paella, je dis ça je dis rien 😉
Plus de détails ici.
Juste à côté du marché, il y a l’Église Saint-Jean du Marché (Església de Sant Joan del Mercat). Cette église gothique a elle aussi été construite sur l’emplacement d’une ancienne mosquée. En 1936 pendant la guerre civile espagnole, elle a été ravagée par les flammes. A l’intérieur, la voute conserve des fresques de Palomino (celui qui a peint le dôme de la Basilique).
Ah oui, petit détail : tout comme le marché central, cette église est fermée le dimanche …
Le Musée national de la céramique
Un autre bâtiment à l’architecture remarquable à Valence, c’est le Musée National de la Céramique (Museu Nacional de Ceràmica i de les Arts). On le trouve sur la rue del Poeta Querol. Il s’agissait à l’origine du Palais du Marquis de Dos Agua. Cette grande demeure appartenait à une des plus riches familles de la cité et pendant des siècle elle était synonyme d’opulence. Ce palais est célèbre pour sa façade en rococo avec ses sculptures.
Il appartient à l’état depuis 1949 et en 1954 on y installe le musée de la Céramique. Si cette thématique vous intéresse et que vous souhaitez le visiter, plus de détails ici.
La Plaça de l’Ajuntament
On quitte maintenant le Valence historique et traditionnel pour arriver dans le Valence plus moderne. La grande Plaça de l’Ajuntament, c’est la place de l’hôtel de ville, la plus grande place de Valence. Elle occupe l’emplacement d’un ancien couvent détruit en 1881. On y retrouve les édifices construit par la ville de Valence pour en faire le cœur administratif et commercial de la cité au début du XXe siècle. Par exemple, il y a le bâtiment du siège de la Poste construit en 1923 avec son étrange tour métallique. Si c’est ouvert, rentrez à l’intérieur car il y a une magnifique grande verrière à découvrir!
Si en vous promenant sur la place vous voyez cette étrange plaque au sol, c’est que vous êtes à l’endroit où a été créé en 1919 le Valencia CF (le club de foot de la ville), voilà, vous pouvez être fier de vous haha 🙂 Et d’ailleurs si le club remporte une grande victoire, les supporters viendront la célébrer sur cette place.
Si vous êtes à Valence du 15 au 19 mars vous tomberez en plein durant la période des fallas. C’est une grande fête populaire avec des défilés de chars (qu’on brûle à la fin). La grande place devient alors chaque midi l’endroit où se fait la mascletà. Un « spectacle » ou on fait exploser des énormes pétards (et vos tympans avec!). La ville se met à trembler! D’ailleurs les pétards il y en a tellement qu’on en retrouve même dans les rues au quotidien pour célébrer un baptême ou un mariage. Au début, ça surprend un peu quand on ne s’y attend pas 😉
La place en elle même n’est pas particulièrement jolie, mais les batiments tout autour sont agréables à voir.
Gare de Valence
La place débouche sur la Gare de Valence. La gare Valencia Nord a été inauguré en 1917. Avec son style art nouveau elle est vraiment unique. A l’intérieur on peut retrouver des belles décorations en mosaïque et des exemples de chars et décorations utilisés lors des fallas. Dans un avenir proche il se pourrait qu’elle soit définitivement fermée. Les trains s’arrêteraient alors à la gare Joaquín Sorolla (située à environ 500 m au sud) et la gare actuelle deviendrait un lieu culturel.
Sur le parvis de la gare, on en profite pour gouter un orxata (Horchata de chufa). C’est la boisson traditionnelle de Valence. On trouve des vendeuses un peu partout dans les rues de la ville. C’est une sorte de lait végétal sucré (sans lactose et sans gluten), un peu comme du lait d’amande, mais réalisé à base de souchet, une plante importée sous l’époque musulmane.
Les arènes de Valence (Plaza de toros)
Juste à côté de la gare, il y a un bâtiment qu’on ne peut pas louper. Comme toute ville d’Espagne, Valence possède son arène pour la tauromachie. Sa construction est réalisée en 1859. Ce grand bâtiment en brique mesure 18m de haut et 52m diamètre, et il peut accueillir jusqu’à 13.000 spectateurs.
En plus des corridas, les arènes servent aussi pour des concerts et d’autres évènements culturels.
En continuant plus au sud on arrive dans le quartier de Ensanche et Ruzafa, surnommé le « soho » valencien. C’est le quartier branché au sud de la vieille ville avec tous ses resto cools et ses boutiques de mode.
Maintenant repartons au nord ouest de la ville 🙂
Portal de Quart
Ces anciennes tours imposantes du XVe siècle marquent l’entrée de la ville à l’Ouest. Quand on arrivait de Castille, il fallait passer par cette porte pour pénétrer dans la cité de Valence. La rue mène ensuite directement à la Place de la Vierge. Ces tours faisaient partie des 12 grandes portes d’entrées de la muraille qui protégeait la cité. Il ne reste plus que celle-ci et la porte nord. Les murailles de la ville ont été détruites en 1865 pour donner du travail aux ouvrier au chômage et permettre à la ville de s’élargir.
On peut encore voir les impacts des boulets de canons des armées de Napoléon sur ses pierres. Ces trous servent maintenant de nids pour les perroquets et les perruches du quartier. Pendant deux siècles ces tours ont aussi servi de prison pour femmes. Trois rues plus loin, à l’extérieur de la vielle ville, vous pouvez visiter le Jardin botanique de Valence.
El Barrio del Carmen
Nous sommes maintenant dans le quartier du Carmen. C’est le plus vieux quartier de la ville. Il s’est formé à l’abri des murailles musulmanes. Ses rues étroites sont bordées de cafés, de bars à tapas, et de boutiques. C’est le quartier le plus vivant, et il y a comme un esprit de village très agréable. Pourtant ce quartier a connu pendant une bonne période des immeubles vides et laissés à l’abandon.
Ce quartier est aussi un véritable musée à ciel ouvert pour le street-art 🙂
La rue Calle canete en est sans doute le plus bel exemple. Cette petite ruelle en cul-de-sac est couverte de fresques colorées. Elles datent principalement de 2015 et sont les réalisations des artistes Toni Espinar avec DYOX, Disneylexya, Demia Concept & PALS pour dénoncer la corruption du gouvernement à l’époque.
Au bout de la rue, il y a une autre curiosité : la maison natale de Gaspar de Bono. C’est un chrétien mort en 1604 qui a été béatifié par l’Église en 1786. Dans la maison il y a un autel avec sa statue qu’on peut voir à travers la grille d’une porte. En appuyant sur un bouton-sonnette, l’autel s’éclaire. La tradition veut qu’on vient le voir qu’on est enceinte ou si on a des problèmes d’os.
Il faut vraiment se perdre dans le labyrinthe des petites ruelles pour s’imprégner de l’ambiance locale et découvrir les innombrables graffitis 🙂
Ne loupez pas aussi les œuvres de la rue Carrer de Moret.
Une autre curiosité du quartier, c’est la Casa dels Gats 🙂 Cette petite maison pour chat a été sculptée en 2004 par Alfonso Yuste Navarro. Sur la mini fontaine de la mini maison, il y a une inscription qui fait référence aux « quatre chats » de Valence.
Cette inscription fait référence à la conquête de Valence par le Cid en 1094. Pour lui les chats étaient des créatures diaboliques et ils portaient malheur. Il ordonna donc que tous les chats de la ville soient tués. Mais selon la légende, quatre chats ont survécus malgré tout.
Ce chouette quartier bohème se fini sur la jolie petite Place des Carmes.
On y trouve l’église Santissima Creu avec sa très belle façade baroque.
Les Tours Serranos
Les Tours Serranos sont les anciennes portes fortifiées de la ville qui gardaient l’entrée du Nord, directement sur les rives de la Turia. Son nom vient des habitants de la région de Serranos qui étaient la majorité des personnes passant par cette porte. Sa construction est achevée en 1398. Elles serviront de prison pour les nobles jusqu’en 1888. Les tours n’ont jamais eu à subir d’affrontement c’est pourquoi elles sont très bien conservées.
Les tours de 33m de haut peuvent se visiter pour 2€ l’entrée (gratuit le dimanche). Après avoir gravi toutes les grandes marches, vous aurez une très belle vue sur la vieille ville d’un côté, et de l’autre, le fleuve Turia et le Valence plus moderne.
C’est un des monument les plus visités de la ville, même si dans le monument il n’y a absolument rien à voir 🙂 Ces tours servent aussi d’arc de triomphe. C’est depuis cet endroit par exemple qu’est donné chaque année le point de départ des fêtes des Fallas.
Jardins del Real
Je vous conseille de traverser le pont et partir sur la droite pour découvrir les magnifiques Jardins del Real (ou Viveros). Ces grands jardins ont été créés par les arabes au XIe siècle pour la résidence d’été du roi musulman Abd al-Aziz. Le nom de ce petit palais, un Rahal, sera plus tard déformé en Real (sans lien avec le roi). Pourtant, quand la ville revient aux mains des chrétiens, c’est le roi d’Aragon qui décide d’agrandir cette résidence d’été et d’en faire un grand palais d’été avec une façade de plus de 200m de long! Ce palais est surnommé « le palais aux 300 clés » pour en souligner sa grandeur. En 1810, alors que les troupes de Napoleon approchent, la ville décide de détruire ce palais pour éviter que les français l’utilisent comme point stratégique pour bombarder la ville. Pas de bol, les français attaqueront la ville par l’ouest. Les ruines et les gravas du palais forment maintenant une petite colline dans le parc. Les jardins deviennent ensuite une pépinière municipale (viveros) et ils sont ouverts au public à partir de 1912.
C’est un véritable havre de paix et de verdure dans la ville. Ces jardins ont à la fois une valeur historique, culturelle, écologique et paysagère, en plus de la grande variété botanique.
Le poumon vert de Valencia s’étend sur plus de 170.000m² avec 2769 spécimens et 167 espèces botaniques différentes. Vous pourrez profiter de la fraicheur des fontaines, vous allonger sur du beau gazon à l’ombre d’arbres centenaires, visiter une grande roseraie et le musée des sciences naturelles. Bref, un vrai bel endroit où se relaxer!
Chaque été, début juillet, le jardin accueille aussi un festival de musique et de concerts en plein air, les concerts de Viveros 🙂 (la programmation ici).
El Barrio Xerea
En revenant sur la vieille ville, on rentre maintenant dans la quartier de Xerea. Ici se trouve la plus vieille église de Valence dans la rue Calle Trinquete de Caballeros. C’est l’église de San Juan del Hospital. Elle est construite en 1261 suite à la reconquête chrétienne et fut le prieuré des Chevaliers de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Sur la même place, une autre église se dresse, l’église Saint-Thomas et Saint-Philippe (Neri Sant Tomàs i Sant Felip Neri) qui elle date du XVIIIe siècle.
Jardin de la Glorieta
Non loin de là il y a un petit parc qui mérite la visite, c’est le Jardin de la Glorieta. On y trouve de l’ombre, c’est ça c’est déjà pas mal croyez-moi. Mais l’ombre d’arbres immenses, des énormes ficus centenaires avec leurs racines gargantuesques.
Le quartier s’achève sur une grande place circulaire avec au centre la Porta del Mar. Elle date de 1944 est sert de monument aux mort pour la guerre civile espagnole. C’est aussi une reproduction de l’ancienne Puerta del Real qui a disparut avec les murailles de la ville en 1865.
Hop, on retourne dans le lit du fleuve 🙂
Les Jardins du Turia
La ville de Valence est traversée par le fleuve Túria, qui a été détourné dans les années 1960. En effet, durant la Grande inondation de Valence de 1957, la ville est submergée, il y a d’importants dégâts et 80 victimes. Un nouveau canal est alors construit pour dévier les eaux du fleuve vers le sud de la ville. Il est généralement à sec car surtout utile dans les (rares) périodes d’inondations. La majorité de l’eau du fleuve est utilisée en amont pour irriguer la Horta (des grands champs de cultures au nord de la ville avec un vaste et complexe système d’irrigation débuté à l’époque romaine). L’ancien lit du fleuve Turia est aujourd’hui reconverti en espaces verts, les jardins du Turia. Ils sont inaugurés en 1986.
Cette grande promenade verte s’étend sur plus de 110 hectares et passent sous 18 ponts datant de différentes époques.
Cette grande promenade verte est vraiment agréable. On y trouve de nombreuses installations sportives, des beaux parcs et jardins, des grandes pelouses pour pique-niquer. Le tout loin des voitures et de l’agitation de la ville.
On peut ainsi déambuler au vert jusqu’à la Cité des Arts et des Sciences et plus loin la plage 🙂
La Cité des arts et des sciences
Ce grand espace culturel et futuriste est emblématique de Valence. Il a été inauguré en 1998, et son dernier élément date de 2009. Il s’étend sur 350.000m² à l’emplacement de l’ancienne embouchure de la Turia. On y trouve des grands jardins, des bassins, et des batiments futuristes au look incroyable. Le plus connu est sans doute l’Hemisferic. C’est un grand cinéma numérique 3D en forme d’œil qui mesure 100m de long.
Il est entouré d’un grand bassin où on peut louer des barques transparentes pour naviguer … dans 30 cm d’eau. Ça me paraissait complètement ridicule! 🙂
Derrière lui, on trouve le Musée des sciences Príncipe Felipe. Son architecture est sensée faire penser à un grand squelette de dinosaure de 250m de long. A l’intérieur, c’est un musée interactif de la science. On peut tester tout un tas de phénomènes physiques. La devise du lieu est d’ailleurs « Interdit de ne pas toucher, de ne pas penser, de ne pas sentir « . Le rez-de-chaussé est accessible gratuitement, c’est sympa, mais tout de même plutôt destiné aux enfants.
Un autre bâtiment futuriste et improbable c’est le Palais des Arts Reina-Sofía ou l’Opéra de Valence. Il ressemble à un colossal coquillage blanc de 75m de haut. Il abrite plusieurs grandes salles pour assister à des opéras ou des concerts.
On peut aussi visiter gratuitement l’Umbracle. C’est un jardin sous forme de promenade de palmiers, et représentant la végétation de la région de Valence. Il s’étend sous des arches de 18m de haut.
On en fait vite le tour, mais il est incontestablement agréable et photogénique!
Vous pouvez aussi découvrir l’Oceanogràfic. C’est le plus grand aquarium d’Europe! Plus d’infos pour préparer votre visite ici.
On trouve ensuite l’Agora, qui ressemble à un nénuphar géant de 80m de haut. C’est une salle couverte pouvant accueillir 6.000 spectateurs pour les grands concerts ou les évènements sportifs. Enfin la Cité des Arts et des Sciences se termine par le Pont de l’Assut de l’Or (ou Pont de la Serradora) qui ressemble à une harpe géante. Avec ses 123m de haut, c’est le plus haut monument de Valence.
En continuant plus loin, on arrive sur le port de Valence, le premier port de marchandises en Espagne. Il y a aussi le quartier de la Marina avec ses plages ainsi que le quartier du Cabañal avec ses maisons colorées. Malheureusement je n’ai pas eu l’occasion de les visiter encore. Ce sera j’espère pour très bientôt 😉
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