Dubrovnik est sans conteste une des villes les plus connues et les plus touristiques de Croatie. Elle est d’ailleurs appelée la perle de l’Adriatique. Alors forcément si l’occasion se présente, hop en route à Dubrovnik ! 🙂
Dans cette belle ville, et bien je n’y ai passé qu’une soirée ! 🙂 C’était le point de départ d’un roadtrip au Monténégro. D’ailleurs si vous devez louer une voiture à l’aéroport de Dubrovnik je vous conseille fortement l’agence Last Minute Rent a Car (à ne pas confondre avec d’autres agences ayant un nom similaire!), via Adriagate.com. J’avais fait pas mal de recherches sur le sujet pour éviter les nombreuses arnaques dont on peut être victime à l’aéroport. Je vous confirme que tout s’est parfaitement bien passé! 🙂
Pour le logement, c’était une chambre chez l’habitant, perchée sur les hauteurs. Pas forcément le meilleur choix pour visiter la ville, mais un choix très pratique pour pouvoir se garer facilement le long de la grande route. Trouver le logement sera d’ailleurs une petite mission, à travers le labyrinthe des minuscules ruelles qui se ressemblent toutes, où les noms des rues ne sont pas clairs, et les numéros des logements encore moins. J’imagine pas la galère quand t’es facteur et que tu fais ton premier jour ici! 🙂
L’histoire de Dubrovnik peut se résumer ainsi : au VIIe siècle, pour se protéger des invasions barbares, les habitants du coin s’installent sur un ilot rocheux qu’ils fortifient. C’est la fondation de Raguse. Les fortifications de l’ilot se mêlent ensuite aux habitations de la colline. C’est la forme actuelle de la ville. Elle sera assez épargnée par les grandes guerres, grâce à beaucoup de diplomatie et la force de sa flotte marchande. En 1358 elle devient même une cité état, la République de Raguse, et rivalise presque avec la puissante Venise. Tout va donc très bien jusqu’en 1667 où un terrible séisme anéanti la ville, et une bonne partie de la population meurt dans les décombres. C’est la fin de la puissance de Dubrovnik qui ne s’en remettra jamais vraiment. Les guerres Napoléoniennes puis son rattachement à la Croatie la transforme en petit ville de Province. En 1991, elle sera bombardée par les forces serbes et monténégrines. Après la guerre des Balkans, l’Unesco reconstruira une bonne partie de la ville. C’est donc maintenant un plaisir de se découvrir l’héritage culturel et historique préservé de Dubrovnik.
Ce qui marque quand on arrive devant la vieille ville, ce sont les énormes remparts qui en font complètement le tour sur une longueur de presque 2 kilomètres. Ils atteignent jusqu’à 25m de hauteur et font 6m d’épaisseur. Il n’y a que 4 entrées pour pénétrer dans la cité. On emprunte le passage principal à l’ouest, la Porte de Pile.
On arrive directement sur la place Paskoja Milicevića. Sur la gauche il y a la petite église Saint-Sauveur qui date de 1520 et qui a miraculeusement résisté au grand séisme de 1667. Mais surtout sur cette place, il y a la célèbre Grande Fontaine d’Onofrio. Elle est construite en 1438 par l’ingénieur napolitain Onofrio, pour célébrer la mise en service d’un aqueduc de 12km de long qui alimente la ville en eau douce depuis la rivière Dubrovačka. C’était le point d’accès principal à l’eau pour tous les habitants de la ville pendant des siècles!
Derrière on peut voir le clocher de l’église des Franciscains. L’église (et son couvent) datent de 1337. Elle a été totalement détruite par le grand tremblement de terre. Elle a été bâtie à nouveau avec un clocher de 40m de haut.
Juste après, c’est la Placa (ou Stradun), l’artère principale de la ville médiévale. Elle fait près de 300m de long et elle était bordée de palais luxueux … jusqu’en 1667. Lors de sa rapide reconstruction, il a été imposé d’utiliser des matériaux et un style identique, ce qui explique sa simplicité et sa symétrie.
La Placa est pavée de larges dalles en pierre de Brac. Elles sont polies par les siècles et réfléchissent l’éclairage le soir, c’est très joli. Ces pierres blanches extraites d’une ile croate sont célèbres dans le monde entier. Elles ont servi par exemple pour la place Stanislas à Nancy, le pont des Soupirs à Venise et pour la Maison Blanche à Washington.
Le soir, la Placa est noire de monde. Les touristes, les boutiques et les terrasses des restaurants remplissent tout l’espace.
A l’extrémité de la Placa, on arrive à la Place de la Loge (Luza). Elle est dominée par la Tour de l’Horloge avec ses 31m de haut. Elle date de 1444 et abrite une grande horloge et une cloche de 2 tonnes au sommet qui sonne les heures. Elle a miraculeusement résisté aux tremblements de terre subits par la ville, mais petit à petit elle commençait à se la jouer façon Tour de Pise.
En 1929 comme elle penche trop, elle est entièrement démolie et reconstruite à l’identique. A sa gauche, il y a le Palais Sponza, un survivant lui aussi de 1667. Il date de 1522 et permet d’imaginer à quoi devait ressembler la Placa, avec une succession de palais de ce genre.
Sur la place, on trouve aussi l’église Saint-Blaise. Saint Blaise, c’est le protecteur de la ville de Dubrovnik. C’est un saint martyr en Arménie au IVe siècle. Il serait apparut miraculeusement dans les airs à Durbovnik en 971 pour avertir la ville d’une attaque de la flotte vénitienne. Grâce à cette intervention divine, la défense de la ville était prête à temps et l’attaque surprise de Venise a échouée.
L’église date de 1715 , dans un style baroque exubérant qui tranche avec la sobriété des batiments autour.
Après avoir dépassé le deuxième point d’eau de la ville, la petite Fontaine d’Onofrio, on arrive devant le Palais du Recteur. Ce palais abritait les institutions de la République de Raguse, et servait de logement au Recteur, celui qui dirigeait la République. Le Recteur était élu pour une durée d’un mois seulement (reconductible une seule fois par période de 2 ans). Et pour être certain qu’il se consacre réellement à son travail au service de la ville, il était enfermé dans le Palais avec interdiction d’en sortir !
Il n’avait le droit de quitter le palais que pour assister à la messe de Noël, ou pour la St Blaise. Il devait aussi recevoir chaque soir les clés des portes de la ville, et les remettre le matin pour ouvrir à nouveau la cité au monde.
Un peu plus loin, il y a la Place Gundulic. Elle est dédiée au plus célèbre poète et écrivain de Dubrovnik, Ivan Gundulić (1589-1638).
En plus de sa statue sur la place, c’est ici qu’à lieu le marché de Dubrovnik chaque matin.
A l’extrémité de la place, il y a un escalier baroque monumental construit en 1738. Si vous avez vu la série Game of Thrones, c’est sur cet escalier que se déroule la scène de la Marche de la Honte avec la reine Cersei.
L’escalier mène au parvis de l’église Saint-Ignace. Sa construction commence peu après le tremblement de terre de 1667. Après ce terrible évènement, il faut éduquer une population en détresse. La république de Raguse choisit l’enseignement réputé des Jésuites, et autorise la construction de l’église des jésuites de St Ignace.
L’église ne sera achevée qu’en 1725. Elle possède une façade baroque très réussie. A l’intérieur, on y trouve une grotte (artificielle) datant de 1885 en hommage à la grotte de la Vierge à Lourdes.
Juste en face, on arrive sur le vieux port de Dubrovnik. Il était protégé par une lourde chaine qui empêchait les navires ennemis d’y pénétrer. Une digue artificielle a été construite plus tard pour protéger d’avantage l’entée du port. Durant son âge d’or, la ville de Dubrovnik possédait près de 200 gros bateaux commerciaux qui sillonnaient la Méditerranée.
Le bâtiment principal du port avec ses trois arches, c’est l’arsenal, le chantier naval où les bateaux étaient construits. Les arches étaient murées le temps de la construction d’un navire pour protéger les secrets de sa conception aux espions étrangers. C’est maintenant un restaurant, le Gradska Kavana Arsenal, avec une vue imprenable sur le port.
Ensuite, il ne vous reste plus qu’à flâner aux hasard dans les petites ruelles de la ville médiévale et profiter de la douceur nocturne 🙂
Vous pouvez aussi aller vous éclater au club Revelin (classé dans le top 25 des meilleurs clubs du monde par DJ Mag).
A quelques centaines de mètres du port de Dubrovnik, se trouve la petite ile de Lokrum. Un bac fait régulièrement l’aller retour depuis le port de Dubrovnik, la traversée prend 10 minutes.
Pendant des siècles les moines bénédictins occupaient l’ile, et il reste d’ailleurs leur abbaye, abandonnée en 1798. Plus tard, quand Napoléon envahit la région, il construit un fort au sommet de l’ile. En 1859, l’archiduc Maximilien de Habsbourg découvre l’ile et en tombe amoureux. Il en fait sa propriété, y aménage une résidence d’été et créé un grand jardin botanique. Les Habsbourg rendront l’ile à la Croatie en 1919. Depuis 1962, l’ile est une réserve naturelle. Elle possède une petite curiosité, un petit lac … d’eau salée (il communique avec la mer adriatique).
Et pour finir ce bref passage dans la belle ville de Dubrovnik, une petite vue de la côte depuis le village de Plat.
Et si on continuait la route un peu plus loin pour découvrir le Monténégro ? c’est juste à côté, et c’est très beau ! On y va ? 😉 Ça se passe ici.
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