Jour 6 – Baie d’Halong (suite)
Petit réveil en douceur au milieu de la Baie d’Halong sur notre petite jonque privée. On se sent un brin privilégiés 🙂 J’ai connu pire comme décor un matin pour siroter un petit café. En même temps, j’essaie d’expliquer à nos deux membres d’équipage vietnamiens que pendant la nuit on a vu du plancton lumineux autour de la jonque et que c’était magnifique et tout et tout … mais sans traducteur je ne m’en sort pas …
Allez en route, cap vers des petites maisons flottantes. C’est un site d’élevage de poissons. Là encore, je trouve ça incroyable de pouvoir vivre ici, ça parait tellement éloigné de tout et j’essaie de m’imaginer le quotidien. Je me demande si les enfants ici apprennent à faire du vélo, si tout le monde sait nager, si toutes les ordures finissent dans l’eau autour, s’ils déplacent de temps en temps leurs maisons, s’il y a des tempêtes … et là je sens une nouvelle fois la limite de notre formule. Sans guide francophone avec nous, on n’apprend pas grand chose.
On verra quelques poissons dans les différentes nacelles, et on peut même faire une petite séance de pêche improvisée par un trou creusé dans le plancher de la maison. Les gens sont sympas, mais on ne comprend rien. Je rajoute une petite photo de méduse car il y en a partout partout partout. Il parait qu’elles sont régulièrement pêchées en masse et exportées vers la Chine voisine car ils aiment bien en manger. Je me demande bien ce que ça peut donner … en tout cas, depuis qu’on est dans la baie, on en voit tout le temps et ça nous a calmé sur l’envie de baignade.
Notre jonque presque jumelle nous rejoint et on fait ainsi la connaissance d’une famille de canadiens vivant à Hong Kong et en vacances au Vietnam. C’est juste à côté pour eux, c’est presque une destination de week-end. Les chiens continuent de vadrouiller avec agilité sur les petites planches en bois, alors que nous,on se sent tellement maladroit. On avance tout crispés et pas rassurés car c’est franchement pas large! Après, je me suis souvenu du cadavre de chien flottant dans la baie et je me dis qu’eux aussi peuvent tomber parfois. La pollution et la qualité de l’eau dans la baie est semble-t-il un problème de plus en plus préoccupant, en tout cas c’est parfois très visible et ça gâche un peu l’effet carte postale de ce site magnifique.
On quitte nos nouvelles connaissances et on repart en croisière dans la baie.
Au dessus de cette plage, sur la falaise, je vois un énorme singe végétal en train d’escalader la paroi. Limite je me demande si un jardinier alpiniste ne s’amuse pas à le tailler pour avoir cette forme. Et comme j’ai l’impression d’être le seul à le voir, c’est peut être que j’ai un peu trop abusé de l’alcool de riz la veille au soir.
D’ailleurs en parlant de singe, une de nos dernières escales se fera sur Monkey Island. Une petite ile de la baie qui comme son nom l’indique est peuplée de singes. Hop on prend le kayak, on arrive sur la plage, il n’y a personne. Et on a vraiment de la chance car là aussi c’est sensé être un « gros » spot touristique. Visiblement bon timing pour nous, on est là avant l’arrivée des gros bateaux de touristes! Du coup on rencontre nos premiers singes. On récupère quelques morceaux de fruits et on fait comme nous indique un vietnamien sur place : nourrir d’abord le gros singe et ensuite donner à manger à un singe plus petit. Si on ne respecte pas la hiérarchie, ils se foutent sur la tronche.
Faites gaffe à vos affaire, les singes peuvent se montrer très chapardeurs voir même agressifs. Mais si on a l’œil partout ça se passe plutôt bien. Il y a possibilité de partir sur les hauteurs de l’île, il faut faire un peu de grimpette. Attention si vous êtes en tongs, il y a des passages franchement pas évident et le sommet de l’île est très escarpé. En tout cas, vous avez une chouette vue une fois là haut.
Le long de la plage on tombe sur des méduses échouées, et certaines sont assez balaises et doivent bien peser plusieurs kilos, beurk.
De retour aux kayaks, on est toujours tous seuls! le paradis 🙂 on se prélasse tranquillement sur la plage, on n’a plus rien à donner aux singes, ils nous laissent tranquille.
Un peu plus tard on rigole bien en voyant un petit groupe de touristes asiatiques débarquer et commencer à sortir les perches à selfies en s’approchant d’un groupe de singes. Le résultat ne se fait pas trop attendre, les singes s’accrochent à la perche, tirent des cheveux, grimpent sur le dos et fouillent dans les sacs et s’enfuient avec leur butin de choco-pie 🙂
Allez, on retourne à a jonque et notre petite croisière se termine peu après. On arrive en vue du terminal de Bến Bèo de Cat Ba, là où on avait embarqué la veille. On dit au revoir à notre équipage et ils sont en plein nettoyage. Des nouvelles provisions sont chargées et sur le quai on voit les prochains voyageurs qui vont prendre notre place immédiatement après notre départ. Pas de temps perdu!
Ensuite c’est le retour vers Hai Phong toujours avec l’hydroglisseur. Tout se passe bien … jusqu’à ce qu’une odeur de brûlé commence à se faire sentir. Le bateau ralentit et finit par s’arrêter, on est en panne! Les quelques touristes présents à bord plaisantent, les passagers vietnamiens semblent agacés ou impassibles, on se dit que ça ne doit pas être trop grave et que ça doit arriver de temps en temps. On en profite pour regarder par les hublots. Tiens tiens, il y a des bouées alignées au milieu de la mer, ah ça doit être pour les gros cargos et les porte containers, pour leur indiquer le chenal à suivre jusqu’au port de Hai Phong. Justement on en voit un qui approche au loin. Ah mais dis donc, on dirait bien qu’on est en plein dans le passage! L’énorme cargo se rapproche de plus en plus, tout le monde regarde, il va passer à quelques dizaines de mètres de nous, wouaaaaah. Mais moi je commence déjà à m’accrocher, car les gens ont juste oublié les vagues dans son sillage! Et là, on a vraiment faillit chavirer, les valises tombent des portes bagages, des gens tombent de leurs sièges, plus personne ne rigole. Et une fois que les vagues se calment un peu, on aperçoit un autre énorme cargo qui vient vers nous et là on commence à s’inquiéter … un peu. Au bout du troisième passage de cargo, un petit navire de pécheur arrive à notre secours et nous tracte en dehors du chenal. Ouf on ne finira pas au fond de la baie de Halong, c’est déjà ça! Mais on ne repart toujours pas. On finit par comprendre que notre navire est complètement HS et qu’un speedboat est en route. Au bout d’un délai interminable, il arrive et s’amarre à notre épave, on saute d’un bateau à l’autre, on aide à déplacer les bagages. Tout va bien personne n’est tombé à l’eau. Et ensuite direction Hai Phong et à notre arrivée, on a bien perdu 2 bonnes heures dans cette galère.
On pousse un gros ouf de soulagement quand on voit que le chauffeur de l’agence est toujours là à nous attendre. Ensuite c’est le retour vers la capitale, et on espère qu’on arrivera à l’heure pour notre train de nuit entre Hanoï et Hué. On arrive 40 minutes avant le départ. On a le temps de récupérer un petit truc à manger, on trouve notre train (je m’attendais un peu au chaos dans la gare et en fait non, le personnel était souriant et nous a bien indiqué le bon train et le wagon à prendre). On découvre notre compartiment couchettes (au format « petit gabarit) et c’est parti pour 12 heures de train!
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