Roadtrip dans le sud de la Tunisie

Cette page retrace principalement un séjour sous forme de roadtrip dans le sud de la Tunisie. Préparez vous à en prendre plein les yeux ! Préparez vous aussi à manger de la harissa haha (souvenir impérissable d’un beignet aux pommes sauce harissa à la plage !). Allez, on arrive à Tunis, on prend la voiture, on met la musique, on allume la climatisation, et c’est parti, hop en route ! 🙂

(suite à un malheureux problème technique, j’ai perdu toutes mes autres photos de Tunis, Carthage, Sidi Bou Saïd, Bizerte et Tabarka … tristesse tristesse …)

Petit aperçu de la banlieue de Tunis
Le très beau lustre de l’hôtel de ville de Tunis, pendant un très chouette mariage 😉

Hammamet

Située à 60km au sud de Tunis, Hammamet est une des principales stations balnéaires de Tunisie. Le logement se trouvait dans un grand hôtel club (tout ce que j’adore évidemment…) : le Lalla Baya. Il y a surement mieux, il y a probablement pire. De toute façon tout le littoral est envahi par ces grands centres dédiés au tourisme de masse. Il y a un public pour tout, mais fuyons cet endroit au plus vite ! 🙂

Loin des complexes touristiques, il y la Hammamet historique avec sa petite médina et la kasbah.

Monastir

160km au sud de Tunis, la ville de Monastir doit son nom à une communauté de moines qui avait construit un monastère sur cette presqu’ile, juste avant la conquête musulmane. C’est la ville de naissance de Habib Bourguiba, le premier président de la Tunisie (de 1957 à 1987). Il a fait construire (de son vivant) un grand mausolée pour y être enterré. Cet attachement de Bourguiba pour sa ville natale a permis de recevoir beaucoup d’argent pour son entretien et son développement. La ville est desservie par le train, possède un aéroport international et un port de commerce. Monastir m’a laissée le souvenir d’une ville ouverte, dynamique et agréable 🙂

En continuant la route vers le sud, il faut aller dans la petite ville de El Jem. Elle mérite le détour pour son amphithéâtre romain. C’est le plus grand du monde romain après celui du Colisée de Rome ! Cette ville a connue son apogée lors de l’essor de la culture de l’olivier sous les romains et du commerce de la céramique. En l’an 238, après une révolte de la population contre un nouvel impôt, la cité sera détruite par les légions romaines. Dans les siècles qui suivent, elle pansera ses blessures, et on retrouve encore de nos jours des trésors de pièces d’or romaines. Je n’ai pas de photos, car ce jour là, il faisait 48 degrés !! Autant vous dire que la visite de amphithéâtre a été plutôt brève et que malheureusement on a vite repris la voiture pour tenter de trouver du frais un peu plus loin 🙂

Djerba

Qui ne connait pas Djerba ? C’est une destination phare du tourisme en méditerranée depuis des décennies. Djerba est habitée et connue depuis l’antiquité sous divers noms. Dans l’Odyssée d’Homère, le célèbre héros Ulysse en revenant de la Guerre de Troie a faillit y rester coincé après avoir gouté des lotos, des fruits qui font perdre la mémoire. C’est une ile de 25km sur 20km, et qui est relativement plate (le sommet culmine à 53m). L’accès à Djerba se fait via l’aéroport ou par une route de 7km, la Chaussée romaine, la reliant au continent africain. Il n’y a aucun cours d’eau sur l’ile et l’eau de pluie est stockée dans des citernes souterraines depuis l’antiquité. Comme il faut toujours plus d’eau pour la population et les touristes, une grande canalisation le long de la route apporte l’eau du continent. L’eau de mer est aussi dessalée pour alimenter le réseau. On trouve aussi quelques piscines thermales naturelles.

Tout autour de l’ile, c’est des hauts fonds, où la profondeur ne dépasse jamais 10m. Djerba est célèbre pour ses 20km de grandes plages de sable fin 🙂 et tout autant de complexes hôteliers … et il y a une très grande population de touristes allemands buveurs de bières (de nombreux panneaux sont d’ailleurs sous-titrés en allemands).

Le « grand classique » à Djerba, c’est l’excursion en bateau pirate qui vous dépose sur l’ile aux flamants roses (qui est en réalité un banc de sable rattaché à l’ile de Djerba). C’était surement une expérience sympa à vivre à une certaine époque, mais c’est vraiment une usine à touristes. Personnellement des flamants roses, j’en ai pas vu et je pense que ça fait longtemps qu’ils ont déserté les lieux.

Il y a une importante communauté juive à Djerba. D’après la légende, sa présence ici remonterait à l’antiquité, après la chute du Temple de Salomon. Il y a plusieurs synagogues sur l’ile mais la Synagogue de la Ghriba est la plus connue : elle contiendrait des reliques du Temple de Salomon (une porte et quelques pierres).

Cette même synagogue est aussi connu pour le terrible attentat subi en 2002 et qui a fait 21 victimes…

Je n’ai pas un souvenir incroyable de Djerba. J’ai largement préféré les quelques jours passés à Zarzis, à quelques kilomètres de là, uniquement entouré de tunisiens et tunisiennes. C’est là aussi où j’ai gouté le poisson qui rend fou! C’est le Chelba (ou la saupe en France, une sorte de petite dorade rayée). Ce poisson a l’habitude de manger une algue spéciale, et il accumule les toxines dans le corps. Quand on en mange on peut rapidement avoir des hallucinations. Il parait que l’effet est plus concentré dans les joues du poisson. A ce qu’il parait, ce poisson n’est plus consommée qu’en France, en Tunisie et en Israël. C’est à Zarzis aussi où je me suis retrouvé embarqué dans une soirée avec des tunisiens, cachés dans une vieille tour, au clair des étoiles, à boire de la Boukha en cachette. La Boukha (se prononce ‘bou-rha’), c’est de l’eau de vie à base de figues. Cet alcool a été inventé à la fin du XIXe siècle par un juif tunisien et il est donc kasher. Cet alcool à 36°C se trouve « facilement ». Il suffit d’aller à l’arrière des épiceries, là on vend ce qui ne doit pas être vu. Si vous buvez de l’alcool, c’est aussi l’occasion d’acheter de la Celtia, la bière tunisienne.

Quand on reprend la route et qu’on s’éloigne un peu de la côte, on s’aperçoit qu’on est réellement dans une zone terriblement désertique.

Matmata

Quand on arrive près du village de Matmatat-Al-Qadimal, on est accueilli par un petit mot dans la montagne, sympa! Ne pas confondre avec la Nouvelle Matmata, qui comme son nom l’indique, est la nouvelle localité. Les matmata appartiennent à une ancienne tribu berbère. L’ancien village dans les montagnes, c’est celui qui nous intéresse.

Ce petit village minuscule perdu dans les montagnes à 600m d’altitude est renommé pour ses habitations troglodytiques! On creuse un grand puits bien large, un petit escalier pour y descendre et sur tout le tour de l’ouverture, on creuse les pièces de l’habitation : chambre, cuisine, etc … Ce système permet de se protéger des grosses chaleurs qui règnent dans la région.

Et si vous regardez plus en détail, ça vous rappelle peut être quelque chose ? Star Wars! C’est le décor qui a servi pour la maison où grandit Luke Skywalker.

C’est maintenant un petit hôtel, Sidi Driss, mais il est toujours possible de venir visiter, si on y dort pas 😉

Pour les fans de Star Wars encore, en continuant la route vers le sud en direction du Sahara, on arrive à Tataouine. Cette ville a donné son nom à la planète Tatooine de la saga de Georges Lucas, et de nombreuses scènes y ont été tournées. Cette ville est aussi connue pour l’expression « aller à Tataouine ». Cette expression est due au bagne militaire de l’armée française, en exercice jusqu’en 1938. Pour ses conditions de vie très dures et pour son isolement, ce bagne représentait un peu un voyage interminable pour arriver dans une terre infernale. L’expression est restée mais le bagne a fermé. Le bâtiment sert maintenant de caserne pour l’armée tunisienne. La ville est aussi connue pour son souk typique et pour les nombreux ksour aux alentours. Ce sont des sortes de greniers collectifs.

On prend maintenant la direction de l’est, on longe le Sahara. Le sable est partout.

Douz

Justement, nous arrivons à la localité de Douz, surnommée la « Porte du Sahara ». Pendant longtemps, cette petite ville (et son oasis) était une escale importante pour les caravanes de dromadaires qui traversaient le Sahara et arrivaient en Tunisie. La porte du Sahara, justement la voici, et quand il y a une porte, hop en route, on la franchit!

A dromadaire ou à cheval, faites votre choix! 🙂

Vers l’infini et au delà … des dunes à perte de vue! Ça parait toujours incroyable de se dire qu’on peut parcourir des milliers de kilomètres dans cet univers désertique, ne pas se perdre, et trouver une petite oasis perdue comme un grain de sable au milieu du Sahara 😉

Chaque année a lieu à Douz le Festival International du Sahara. C’est une sorte de Jeux Olympiques des tribus nomades (pour en savoir plus).

Il n’y a pas que le désert à Douz, loin de là. La culture de la datte est omniprésente, et c’est un vrai petit paradis vert au milieu des vastes étendues désertiques. Le jeudi il y a le marché aux bestiaux avec ventes d’ânes et surtout de dromadaires (le côté exotique pour nous quoi).

Pour le logement, c’était à l’hôtel Saharien Paradise.

On reprend la route direction le nord-ouest, pour la traversée du Chott El Jérid. C’est le plus grand lac salé du Sahara, il fait plus de 100km de long. La traversée du lac hors de la route n’est pas conseillée, surtout après des pluies, car le sol se transforme en vase et vous pourrez dire adieu à votre véhicule (on peut apercevoir quelques carcasses encore prises au piège).

L’eau qui alimente le chott arrive en partie des rares pluies hivernales, mais surtout des nappes phréatiques situées en profondeur. Le limon salé se mêle à l’eau et remonte à la surface. En s’évaporant il laisse le sel à l’air libre.

Cette étendue désertique et salée jusqu’à l’horizon vous donnera un sacré coup de dépaysement. Avec la chaleur vous y verrez peut être même quelques mirages 🙂

On passe ensuite par la petite ville de Tozeur, qui est le plus grand oasis de la région. Puis, direction le nord vers les montagnes.

Tamerza

50km au nord de Tozeur, on arrive à Tamerza (ou Tameghza). C’est une petite oasis de montagne avec un village collé à la palmeraie. Une fois sur place direction le canyon de Tamerza. La balade est sans aucune difficulté, mis à part le soleil implacable.

Une fois que vous aurez triomphé de l’éternelle épreuve des échoppes pour touristes, à vous le plaisir de la découverte de la cascade de Tamerza 🙂 Un lieu qui parait vraiment irréel quand on se rappelle toutes les étendues désertiques traversées en voiture.

Le débit parait ridiculement faible. En cas de fortes pluies, c’est tout le contraire. En 1969, il y a eu une terrible inondation qui a fait des centaines de morts. Les ruines du village abandonné sont encore visibles au bord de l’oued.

N’hésitez pas à grimper sur les hauteurs vers le marabout. Vous aurez un super panorama sur les montagnes aux alentours.

La frontière avec le désert algérien est juste de l’autre côté de ce massif. La région a été frappée par une attaque terroriste du GIA en 1995 qui a tué 6 gardes nationaux.

Oasis de Chebika

En reprenant la route vers le sud, vous pouvez faire une petite halte à l’oasis de Chebika qui possède elle aussi une (toute) petite cascade.

Soyez vigilants sur la route. En Tunisie, il n’est pas rare de voir des troupeaux de chèvres traverser l’autoroute sans crier gare ! Et dans le sud, c’est les dromadaires ! 🙂

Nefta

La dernière étape de ce roadtrip dans le sud tunisien, c’est la petite ville oasis de Nefta. Elle est à 30km de la frontière algérienne. Située à la frontière du Chott el-Jérid et du désert du Sahara, l’oasis de Nefta a un charme supplémentaire car elle est dans une dépression naturelle, la « corbeille de Nefta ».

Si en prime, vous avez un logement bien situé, c’est le paradis! Et le paradis pour nous pendant quelques jours, c’était la Villa Dar Zargouni (Route Sahara Palace) 😉

Quand on vous dit qu’il faut faire attention aux dromadaires ! 😉

J’espère que ce petit aperçu désertique de la Tunisie vous donnera à vous aussi l’envie d’aller l’explorer !

Séjour réalisé en 2003

Un grand week-end pour découvrir Le Havre

Quand on pense à visiter la Normandie, on ne pense pas forcément à visiter Le Havre. Grave erreur ! Même si la ville du Havre a une réputation de port industrielle et de centre ville « laid », c’est véritablement une belle ville agréable. Elle mérite largement qu’on vienne y passer un grand week-end ou plus. On va voir ça ensemble, hop en route au Havre! 🙂

La ville du Havre a été créée en 1517, par décision du roi François 1er. Le port d’Harfleur n’était plus exploitable, il fallait défendre l’embouchure de la Seine et avoir un port pour abriter la flotte française afin de prévenir un débarquement anglais. C’est le site du Havre qui est choisi. Au fil des siècles, la zone portuaire s’agrandit et se fortifie. Les expéditions vers le Nouveau Monde, la Traite des Noirs et le commerce maritime international feront la richesse de la ville, qui devient un des ports européen les plus importants. La ville du Havre s’articule autour des points suivants :

  • Le centre ville
  • La plage
  • Les docks et le port
  • La ville haute

Le centre ville du Havre

En septembre 1944 l’aviation anglaise bombarde le centre ville du Havre. Cet épisode de la guerre reste polémique, car les troupes nazies étaient principalement sur les hauteurs de la ville et l’état major dans les villas du bord de mer. Ce bombardement massif a surtout fait des milliers de victimes civiles et a totalement rasé le centre ville. Quand les troupes alliées pénètrent dans la ville, ils sont surnommés les « libératueurs » et l’accueil de la population est glacial …

Après la guerre, l’idée du nouveau gouvernement français est de faire de cette «ville martyre l’une des plus belles cités d’Europe». Le projet de reconstruction est confié à Auguste Perret. C’est un architecte spécialise dans l’utilisation du béton armé. De 1945 à 1960, la ville renait. C’est le règne des lignes droites, des rues perpendiculaires, des façades toutes identiques et le gris du béton qu’on retrouve partout. Depuis 2005, le centre ville du Havre est classé au patrimoine mondial de l’Unesco (pour en savoir plus).

L’hôtel de ville du Havre est un exemple typique de l’architecture d’Auguste Perret. Il est inauguré en 1958. La tour de 18 étages fait 90m de haut. Elle est sensée rappeler un beffroi.

Le monument le plus emblématique de la ville du Havre, c’est sans doute l’église Saint-Joseph. C’est l’œuvre d’Auguste Perret et de Raymond Audigier (l’autre architecte chargé du projet). Le premier veut qu’elle soit un monument dédié aux victimes de la guerre, et le second (très croyant) veut qu’elle soit comme un cierge de remerciement à Dieu pour le retour de la paix. Sa construction a nécessité 50.000 tonnes de béton. Elle est achevée en 1956 et sa tour octogonale fait 107m de haut.

L’intérieur de l’église est assez étonnant. Il n’y a aucun pilier et l’espace est totalement ouvert. Le volume de 50.000m3 est totalement ouvert.

Le puits de lumière de la « tour-lanterne » juste au dessus de l’autel central, en plein centre de l’église, lui donne une identité vraiment particulière. Les nombreux vitraux sont l’œuvre de l’artiste Marguerite Huré.

Un autre lieu emblématique du Havre, c’est son volcan! 🙂 L’histoire commence en 1961, quand André Malraux veut offrir l’art et la culture à tous. La première Maison de la Culture de France née au Havre. Elle est hébergée dans un musée puis dans l’hôtel de ville. La ville décide d’aménager la grande place dans le prolongement du Bassin du Commerce et fait appel au célèbre architecte brésilien Oscar Niemeyer (l’architecte de Brasilia!). Il créé le « volcan », inauguré en 1982 et qui devient le siège de la Maison de la Culture. L’ensemble devient l’espace Niemeyer.

Le bâtiment abrite la Scène Nationale, avec une salle d’une capacité de 800 places. En 1990, La Maison de la Culture est officiellement renommée Le Volcan.
Plus d’infos sur la Scène Nationale du Havre.

Note gourmande : un très bon restaurant en face du Volcan, c’est le Grignot (53 Rue Racine). Ce grand bistrot est un classique de la cuisine du Havre depuis 1978 (plus d’infos ici). Testé et approuvé! 🙂

L’autre grand bâtiment culturel de la ville, c’est le MUMA (musée d’art moderne André-Malraux). C’est le premier musée reconstruit en France après la Seconde Guerre Mondiale. Il remplace le musée d’art du Havre, totalement détruit par les bombes alliées. Il est inauguré par André Malraux en 1961.
Plus d’infos sur le site officiel

On distingue des petits personnages sur le mur du MUMA, ce sont des gouzous! Ce petit bonhomme rondouillard est la création du graffeur Jace. Ce street artiste havrais a peint ses gouzous dans tous les recoins de la ville (et ailleurs dans le monde). La chasse aux gouzous est presque devenu un sport local 😉 En voici quelques uns :

Le Havre, côté plage

Juste à côté du centre ville du Havre, il y a 2 kilomètres de plage (principalement du galet). Un gros effort a été réalisé ces dernières décennies pour améliorer la qualité de l’eau et de la plage. Depuis 1994, une très belle promenade a été aménagée tout le long de la plage et c’est vraiment super agréable de s’y balader.

La tradition havraise, c’est les cabanes de plage. Elles se transmettent de génération en génération. Elles sont partout, elles sont colorées, et tout le monde reste dedans juste au bord du chemin, au lieu d’aller un peu plus loin près de la mer !?! Ce comportement sera toujours un mystère pour moi haha 😉

En 1905, un homme d’affaire parisien décide d’investir une partie de la côte inoccupée à Sainte-Adresse. Il la transforme en une station balnéaire, c’est la naissance « Nice havrais ». En 1914, alors que la Belgique est envahie par les armées allemandes, le gouvernement belge s’enfuit et vient s’installer précisément ici. Ils emménagent dans un grand ancien hôtel de luxe avec vue sur la plage, l’immeuble Dufayel. Il devient le centre de l’administration belge jusqu’en 1918! En souvenir devant l’immeuble, il reste encore une discrète boite aux lettres rouge. Elle rappelle qu’ici se trouvait le centre de réception et d’émission de la Poste et des télégrammes belges.

Le long de la plage il y a l’estacade de Sainte-Adresse. C’est une belle passerelle construite à l’origine en 1885 pour atteindre la mer à marée haute sans avoir à marcher sur les galets.

L’estacade a même son propre festival musical : Festivalestacade

En regardant vers la côte, on observe un mélange improbable : un éléphant, la Chapelle Notre-Dame des Flots, des villas bourgeoises et un pain de sucre!
L’éléphant, c’est la sculpture « à l’origine » de l’artiste Fabien Mérelle, installé sur le toit de la Cité Océane depuis 2018.

Le « pain de sucre » est en réalité un tombeau érigé par son épouse en hommage au général Lefebvre-Desnouettes. C’est un général de la Révolution et de Napoléon, mort lors d’un naufrage sur les côtes irlandaise en 1822.

En continuant la balade le long de la plage, on arrive au bout de la promenade aménagée. C’est « le bout du monde ». Évidemment on peut toujours continuer la promenade sur les galets, aux pieds des falaises.

Continuez de marcher encore un petit peu, genre 30km dans cette direction, et vous arriverez aux falaises d’Etretat ! 🙂

Note gourmande : Après cette balade le long de la plage jusqu’au bout du monde littéralement, il faut bien se reposer et reprendre des forces en mangeant et en buvant. Je vous conseille : le bar Le Bout du Monde (1 Boulevard Foch).

Le Chat Bleu (6 Rue du Roi Albert) est une autre excellente adresse, et je vous conseille de grimper à l’étage afin de profiter de la terrasse avec sa belle vue (plus d’infos ici).

N’oubliez pas non plus de vous arrêter à l’Abri-Côtier (24 Boulevard Albert 1er), un bar cool et sympa comme on les aime !

Le Havre, côté bassins et côté port

Pour marquer l’entrée dans la zone portuaire du Havre sur le quai de Southampton, il y a cet étonnant assemblage de conteneurs, c’est la Catène de Conteneurs. Cette « petite et discrète » réalisation de l’artiste Vincent Ganivet mesure 28m de haut et pèse 248 tonnes. Initialement prévue pour le festival un été au Havre en 2017, elle est maintenant une œuvre permanente de la ville.

Pour en savoir plus sur le festival d’art contemporain Un été au Havre 🙂

Le Bassin du Roi, c’est le bassin historique de la ville. C’est ici que se trouvait la crique originelle autour de laquelle la ville du Havre s’est développée. Il ne prend véritablement forme que sous Richelieu en 1635. Il fait construire des véritables quais en pierre. Plus tard sous Louis XIV, Colbert en fait un bassin dédié uniquement à la réparation des navires de guerre.

Le bassin est rendu à la « vie civile » en 1824. Sur les quais, on peut voir des étranges figures de métal rouillé. C’est l’œuvre « Jardins fantômes » qui reprend les motifs floraux de la chambre de François Ier (le fondateur du Havre) dans son château de Blois.

Le grande étendue d’eau en plein centre ville, à côté du Volcan, c’est le Bassin du Commerce. Il est creusé de 1787 à 1791 et s’appelait bassin d’Ingouville. Les remparts de l’époque ont été détruits et le quartier terrassé. Les négociants du Havre voulaient absolument ce nouveau plan d’eau pour augmenter le commerce. Il est relié à la mer et son niveau augmente et diminue au rythme des marées.

Aujourd’hui, plus aucun bateau ne vient s’amarrer sur les quais du bassin du Commerce.

Pour traverser le bassin du commerce, il y avait un vieux pont qui avait survécu aux bombardements mais il est détruit en 1963 car devenant dangereux. La ville décide la construction d’une nouvelle passerelle en forme d’arche et suffisamment haute pour laisser le passage aux petits bateaux. Une ancienne pile du vieux pont a été conservée et c’est dessus que s’appuie la nouvelle passerelle réalisée par Guillaume Gillet en 1969.

Avec son allure résolument moderne et élancée, on aurait plutôt tendance à imaginer sa conception dans les années 2000 🙂

Note gourmande : Un très bon et bel endroit où manger près d’ici, c’est le Restaurant Les Enfants Sages (20 Rue Gustave Lennier). (plus d’infos ici)

Depuis 1996 seulement il y a officiellement un petit port de pèche au Havre. Il est enclavé entre l’entrée du Bassin du Roi et l’entrée du Port commercial.

Le marché aux poissons est logiquement juste à côté et il y a plein de petites échoppes pour faire de bonnes affaires ou déguster sur place du bon poisson frais. Si vous venez au marché, arrêtez vous pour boire un verre Chez Lili (2 Rue des Etoupières). Ce petit rade historique du Havre propose un bon choix de bières et une très bonne ambiance 🙂

Il y a une relique insolite tout près d’ici, c’est le nez du France! Le paquebot France, en 1960, avec ses 315m de long, était le plus grand paquebot du monde. Il servait à faire des traversées transatlantiques. C’était le prestige de la France! Sauf que très rapidement, on utilise l’avion pour traverser l’atlantique et le paquebot devient un désastre financier. Il continuera sa vie comme paquebot de croisière, sous divers noms, jusqu’à finir en 2007 dans la baie d’Alang en Inde pour être totalement désossé.

C’est là qu’un passionné français arrivera à négocier la pointe du célébrissime paquebot, le Nez du France! Après plusieurs ventes aux enchères et pas mal de déboires, le nez finira au Havre en 2018 🙂

En vous promenant un peu plus loin aux abords du port, vous pourrez découvrir le Jardin japonais du Havre. Propriété du port du Havre, il y a très peu de visites. Se renseigner sur les ouvertures à l’office du tourisme. Juste à côté, vous trouverez une Magic Mirror (la même salle que l’ancien Cabaret Sauvage de Paris). Enfin si vous voulez en savoir plus sur le grand port du Havre, les installations portuaires etc … toutes les infos sur le site officiel.

La ville haute du Havre

La ville haute du Havre se trouve sur le plateau Cauchois, qui atteint 100m d’altitude. C’est le quartier de Sanvic.

Le saviez vous ? Le Havre possède un funiculaire! Les habitants l’appellent le « funi ». Pour la petite somme de 50 centimes vous pourrez grimper à bord de l’engin et parcourir les 343m de rails qui permettent de grimper 77m plus haut.

Le tout premier funiculaire est mis en service en 1890 et il fonctionnait à la vapeur. Après des décennies de bons et loyaux service, il est remplacé par le funiculaire actuel, en 1972.

Le quartier de Sanvic sur les hauteurs du Havre est principalement résidentiel. Il y a de belles maisons typiques avec des beaux jardins. Et surtout, il y a …

Les Jardins Suspendus !

C’est un superbe lieux à découvrir. Ça se trouve dans l’ancien fort de Sainte-Adresse construit en 1858. Il est définitivement abandonné par l’armée en 1979. Après de longues années où le site devient un petit no man’s land, la ville décide de le réhabilité. C’est l’ouverture des Jardins Suspendus en 2008.

L’entrée est gratuite et on peut se promener dans des superbes jardins avec des plantes du monde entier. Le site est vraiment très bien entretenu et il y a toujours un petit sentier avec une belle surprise au bout.

Pour la modique somme de 2 euros, il est possible de visiter les serres, et c’est franchement une escapade intéressante. Vous ne le regretterez pas! 🙂

Le site héberge aussi deux grandes œuvres d’arts : Sisyphus Casemate et le Temps Suspendus. Vous verrez sur place 😉

Enfin, depuis ces hauteurs, vous pourrez vous aussi profiter de ce super panorama sur le Havre et l’estuaire de la Seine ! 😉

Alors, ça y est? vous êtes décidé ? Hop en route au Havre 😉

À la découverte de Chinon

Bienvenue à Chinon, jolie petite commune de l’Indre-et-Loire, à mi-chemin entre Tours et Saumur. Notre visite de Chinon a été un peu rapide 😉 Nous étions de passage pour participer à Vignes Vins Randos. Si vous ne connaissez pas cet évènement, je vous le conseille vraiment ! Nous avons tout de même visité un peu cette jolie ville. Voyons ça ensemble, hop en route ! 🙂

Pour vous garer, après la traversée du pont, ne vous embêtez pas et profitez du grand parking sur la droite. D’ailleurs au milieu du parking trône cette grande statue, c’est Jeanne d’Arc en pleine action! Cette statue date de 1893, réalisée par Jules Roulleau. Elle a été exposée un moment à Paris avant d’être acheminée par la route (elle ne passait pas dans les tunnels par le train!). Le parking est l’emplacement supposé où Jeanne d’Arc s’entrainait à la quintaine (jeu d’adresse pour chevalier où on doit toucher une cible avec sa lance).

Note historique : C’est à Chinon, en 1429, que la petite Jeanne, tout juste sortie de sa campagne, arrivera (selon la légende) à reconnaitre le roi Charles VII au milieu de ses courtisans. Impressionné par sa ferveur le roi, qu’elle nomme simplement le dauphin (car il n’est pas couronné dans la cathédrale de Reims), lui autorisera de participer au siège d’Orléans. Ce sera le début du changement de rapport de force dans la Guerre de Cents Ans. Et tout ça c’est une longue histoire 😉

Tout proche du parking vous remarquerez les platanes immenses qui bordent la Vienne, le long de la Promenade du Docteur Mattrait. Ces arbres font près de 40m de haut!

Les même énormes platanes longent la longue ligne droite qui mènent au pont, au sud de la ville. Ils ne sont pas si vieux, tout juste centenaires, mais ils sont véritablement impressionnants ! 🙂

L’Église Saint-Étienne de Chinon date de 1490. Elle est coincée entre les rues moyenâgeuses et la façade en tuffeau commence à se dégrader.

L’intérieur est très joli. Si vous êtes attentifs, vous trouverez une statue de Jeanne d’Arc qui va dégainer son épée. Elle date d’avant sa canonisation en 1920 où on ne la représente plus en mode guerrière dans une église 😉

Un petit peu plus loin, il y a la Collégiale Saint-Mexme de Chinon. Elle est bien plus vieille que sa voisine, car elle date de 1050. Elle est bâtie sur l’emplacement de l’ancien monastère fondé par Saint Mexme au Ve siècle. Saint Mexme (ou Saint Mesme), c’était un disciple de Saint Martin. En 463, lors du siège de Chinon par les Wisigoths, ses prières auraient apportée la pluie attendue par les assiégées.

La collégiale est classée Monument Historique depuis 1840. Malheureusement nous n’avons pas pu la visiter ce jour là, car il y avait des répétitions pour un concert de musique classique à l’intérieur.

Je vous conseille ensuite de prendre la rue qui grimpe vers la colline. Si vous êtes attentif, au sommet de la crête vous verrez une statue du christ protecteur, les bras écartés, comme à Rio. Elle date de 1941. Le curé de Chinon et les habitants ont voulu remercier Dieu pour les avoir protégés de l’avancée nazie en 1940 qui n’aurait pas fait de mort dans la ville.

Vous êtes maintenant sur la rue du coteau sainte-Radegonde. C’est en fait un petit sentier où on peut faire une très belle balade sur les hauteurs de Chinon.

Vous aurez une belle vue sur les toits de la ville et le panorama de la région 🙂

En bonus, de nombreuses habitations troglodytiques parsèment le chemin. Certaines ressemblent d’avantage à des grottes abandonnées, et vous pourrez aller les explorer comme bon vous semble.

Le but de cette balade, c’est la Chapelle Sainte-Radegonde. On ne peut la visiter que le samedi et dimanche après-midi (mieux vaut prendre contact au 02.47.93.18.35 car cette fois là, c’était portes closes…). La chapelle est à l’emplacement d’un ancien puits païen avec une eau miraculeuse. Au VIe siècle un ermite d’une grande sagesse s’installe ici. Sainte Radegonde viendra le consulter avant de créer son monastère et hospice à Poitiers. La chapelle a gardé son nom.

Pour la petite histoire : Radegonde était une princesse du VIe siècle. Retenue en captivité, elle est devenue Reine des Francs en 539 par un mariage forcé avec Clotaire Ier, le fils de Clovis. Ayant suivi une éducation stricte et religieuse et rejetant complètement la violence meurtrière de son mari royal, elle s’enfuit. Elle force la main d’un évêque pour devenir simple nonne, et le pape interdit au roi de la reprendre. Elle mène ensuite une vie vouée au service des pauvres et devient adorée par le peuple.

L’endroit le plus connu de Chinon, c’est évidemment la forteresse royale de Chinon. Elle est au sommet de l’éperon rocheux qui domine la Vienne. La forteresse est en fait divisée en trois châteaux. Chacun a son enceinte indépendante : le fort du Coudray, le Château du Milieu avec les logis royaux, et le fort Saint-Georges. Ce site est occupée depuis la préhistoire. Les romains, puis les wisigoths et plus tard les comtes de Blois, tout le monde a profité de cette place forte

A partir du XVIe siècle, la forteresse n’est plus habitée, car on lui préfère des châteaux plus récents. Elle tombe de plus en plus en ruine. En 1854 il est même question de la démolir complètement car les ruines menacent de s’écrouler sur les habitations plus bas! Un véritable projet de restauration ne sera lancé qu’en 2004.
Plus d’infos pour la visite sur le site officiel

Comme nous sommes sur les terres de François Rabelais, il faut penser à bien manger et boire ! 😉

Je vous conseille ces deux bonnes adresses 🙂

  • Restaurant La Maison Rouge Chinon (38 rue Voltaire)
  • Restaurant At’able! (21 rue Rabelais)

Autour de Chinon …

Les vins de Chinon

Difficile de venir à Chinon et ne pas déguster les vins de Chinon! Les vignobles de Chinon sont plus que millénaire. Ils datent de l’époque de St Martin de Tours au IVe siècle. L’appellation Chinon (AOC), est une appellation communale parmi les plus importantes de France avec 2400 hectares en production. 13 millions de bouteilles sont produites chaque année. Le vin rouge représente plus de 85% de la production. Le cépage utilisé est principalement le cabernet franc et le cabernet sauvignon. Pour les 2% de vins blancs produits, il s’agit du chenin.

Le mieux est sans doute de faire confiance aux plus fervents défenseurs, la Confrérie des Entonneurs Rabelaisiens 🙂 Ici une dégustation en leur agréable compagnie, au domaine de la Sablière de Nicolas Pointeau lors du VVR 2020 🙂

Pour en savoir plus sur les vins de Chinon.

Candes Saint-Martin

Le petit village de Candes Saint-Martin mérite un arrêt. Il reste encore quelques vestiges du port antique romain et de la longue activité de batellerie sur la Vienne et la Loire. C’est aussi dans ce village que le célèbre Saint-Martin est mort en 397. La grande église de la Collégiale Saint-Martin de Candes commémore cette page d’histoire. Enfin, sur les hauteurs du village, il y a un super point de vue sur la confluence de la Vienne et la Loire. Attention, la rue du panorama pour y accéder et très étroite.

Un peu moins glamour, tout au fond à droite, on distingue la Centrale Nucléaire de Chinon. C’est une des plus vieilles de France. Sa mise en service date de 1963. Elle est discrète dans le paysage car il a été volontairement choisi de limiter la hauteur des cheminées de refroidissement au dessus des réacteurs. Elles ne font que 28m.

Et bien entendu, il faut prolonger la découverte de la région en partant à la découverte des Châteaux de la Loire! 😉

Visitez l’Abbaye Royale de Fontevraud

Entre Saumur et Chinon, se trouve un lieu assez incroyable : l’Abbaye Royale de Fontevraud. A la frontière du Poitou et de la Touraine, c’est l’une des plus grandes cités monastiques d’Europe. Hop en route!

Il faut se rendre dans le petit village de Fontevraud-l’Abbaye, tout près de Candes-Saint-Martin à la confluence de la Vienne et de la Loire. Une fois garé dans les parkings à disposition, il suffit de suivre la rue Robert d’Arbrissel et vous arrivez à la porte d’entrée de l’Abbaye. Le village est très joli et mériterait de s’y attarder un peu 🙂 Mais revenons à notre abbaye :

Tout commence avec Robert d’Arbrissel. Son nom nous est totalement inconnu. Il s’en est fallut de peu pour qu’il soit canonisé. Le petit Robert est né vers 1050 et devient prêtre. Après des études en théologie à Paris, il revient mettre un peu de morale dans le diocèse de Rennes. Quand son évêque protecteur décède, il est « exilé » à Angers. Rapidement, il mène une vie d’ermite et d’abstinence, mais les seigneurs de la région reconnaissent déjà ses capacités intellectuelles. Il est tellement apprécié que le pape Urbain II lui donne le titre de prédicateur. Sa parole anime les foules de la région, et suivi par sa troupe de fidèles, il installe sa communauté dans le val de Fons Ebraudi. Sa communauté religieuse est mixte, les hommes dorment avec les femmes. C’est le scandale à l’époque. Robert prône justement cette mixité pour lutter contre le désir charnel. Est-ce que ça fonctionne réellement? mystère 😉 Le monastère prend de l’ampleur. Féministe avant l’heure, les grandes dames de la région font de nombreux dons. Alors que le monastère tourne à bon régime, il décide de reprendre la route pour continuer ses prêches à travers la France. Quand il sent sa fin venir, il revient dans ses terres et convoque tout le monde pour exiger que l’abbaye soit dirigée par une femme, et ce sera l’abbesse Pétronille de Chemillé. Il meurt en 1116.

La suite de l’histoire qui donne à l’Abbaye Royale de Fontevraud toute sa célébrité, vient d’une femme, Aliénor d’Aquitaine. Cette une femme avec une histoire incroyable et qui aura joué un rôle important dans l’Europe médiévale. Elle est née en 1122. Femme lettrée et instruite, elle devient l’héritière du Duché d’Aquitaine. Elle épouse en 1137 le fils et héritier du trône de France, le futur roi Louis VII. Cependant le duché d’Aquitaine reste toujours sous son contrôle. Il ne sera rattaché au Royaume de France qu’à la génération suivante s’ils ont un fils. Belle et rebelle, Aliénor est un esprit libre et sa vie à la cour fait des grabuges. Le jeune couple royal gère un peu certaines affaires politiques à la légère, et durant un conflit, une église est incendiée. Le pape Eugène III sanctionne le royaume. Pour se racheter, Aliénor et Louis VII décident de participer à la seconde croisade. Cette croisade est un échec total pour les armées chrétiennes. Et pour le couple royale aussi. Aliénor est soupçonnée d’infidélité avec son oncle Prince d’Antioche, et Louis VII ne supporte pas le mode de vie plus libre qu’il trouve en Orient. C’est la rupture. L’église annule le mariage en 1152 pour cause de consanguinité (le divorce n’existait pas). Elle devient immédiatement la femme la plus importante qu’on puisse épouser! Huit semaines après son « divorce », et après quelques lettres échangées, elle épouse le jeune Henri Plantagenêt. Deux ans plus tard, son époux devient Henri II, roi d’Angleterre. Aliénor d’Aquitaine fut reine de France puis reine d’Angleterre! 🙂 Le couple royal confie à l’abbaye l’éducation de leurs deux plus jeunes enfants : Jeanne et Jean, le futur roi d’Angleterre. En 1180, le roi Henri II meurt à Chinon. La guerre faisant rage avec son fils Richard Cœur de Lion et le royaume de France, on décide d’enterrer son corps dans l’Abbaye de Fontevraud toute proche. En 1199 Richard Cœur de Lion meurt, et sa mère Aliénor décide d’enterrer le corps dans l’Abbaye (son cœur est dans la cathédrale de Rouen). C’est la création de la nécropole des Plantagenêts. En 1200, Aliénor se retire à l’Abbaye de Fontevraud. Elle y décède en 1204 à l’âge de 82 ans. Son gisant est à côté de son époux Henri II. Elle a choisi d’être représentée un livre à la main pour son amour de la littérature.

Le gisant d’Aliénor d’Aquitaine et du roi d’Angleterre Henri II
Le gisant du roi d’Angleterre Richard Cœur de Lion, avec à ses côté Isabelle d’Angoulême, reine d’Angleterre, femme du roi Jean ‘Sans terres’, fils d’Aliénor et de Henri.

De nos jours, la famille royale anglaise vient régulièrement dans l’abbaye pour rendre hommage à ses ancêtres.

Avec la fin de l’empire Plantagenêt et plus tard la Guerre de Cent Ans, les possessions de l’Abbaye de Fontevraud sont pillées ou reprises. La faillite est proche ! Puis arrive la dynastie des Bourbons qui prend la tête des royaumes de France et d’Espagne. Cinq des abbesses de Fontevraud seront issues de cette famille. Avec un soutien familial de ce genre, l’Abbaye de Fontevraud retrouve vite ses richesses perdues et elle s’agrandit toujours plus. Les abbesses se succèdent et tout va pour le mieux ! … puis c’est la Révolution Française en 1789. L’Abbaye est déclarée bien national, c’est la fin de l’ordre religieux. Tout le monde doit évacuer les lieux! Le mobilier est vendu, les richesses dispersées et l’abbaye est vandalisée.

L’Abbaye de Fontevraud n’échappe à la ruine que grâce à Napoléon Ier. En 1804, il décrète que l’abbaye devient une prison! De nombreux aménagements sont créés pour les cellules et les ateliers de travaux forcés. L’abbaye sera surnommée la «prison aux mille et une fenêtres et portes». Elle sera une des prisons les plus dures de France. En plus de 150 ans, la prison de Fontevraud n’aura que très peu de tentatives d’évasions. La prison ferme ses portes en 1963 et retombe dans le domaine public. Aucun ordre religieux n’est en mesure de l’entretenir. La fondation Centre culturel de l’Ouest est créée en 1975 pour sauvegarder son patrimoine. L’Abbaye est restaurée et accueille depuis de nombreux évènements culturels.

Plus d’infos sur le site officiel.

Une des salles les plus intéressantes à visiter, c’est la salle du chapitre. Cette salle date de l’époque des Bourbons et il y a des très belles fresques peintes sur tous les murs. Elles datent de 1565.

Si les peintures sont très réussies, certaines sculptures ont un visuel … assez discutable 🙂

Sous les combles de l’abbaye, on peut retrouver une exposition sur la fabrication des vitraux et des œuvres d’art contemporains. Et ça, j’avoue que c’était une très belle surprise. Et celle-ci en particulier était assez marquante.

Les jardins se visitent également. Le domaine est assez énorme. L’extérieur est moins intéressant je trouve. Il y a bien quelques œuvres d’arts disséminées ici et là, mais ça reste très anecdotique. Les jardins auraient pu être un peu plus mis en valeur. En revanche, je pense que c’est un très bon spot pour faire un piquenique ou faire la sieste allongé dans le gazon. Il y a aussi un espace dégustation de vins de Chinon, pour ne pas mourir déshydraté 😉

Si vous êtes de passage dans la région, visitez de l’Abbaye de Fontevraud, vous ne le regretterez pas ! 🙂

Voyage au Mexique

Ce voyage au Mexique s’est déroulé d’une façon un peu particulière : je l’ai gagné en 2007 avec à un citron vert! 😀 Je ne plaisante pas 🙂 Il s’agissait d’un jeu concours organisé par Air France. Hop, 2 billets aller-retour Paris – Mexico pour la date de mon choix! Génial !! Le seul bémol, c’est que pour diverses raisons, il n’y avait plus beaucoup de congés disponibles et ce voyage s’est un peu improvisé à toute vitesse. Nous sommes partis juste après la fête des morts. Au programme : Mexico, Taxco, Acapulco. C’est parti on va voir ça, hop en route 😉

Comme on a parfois tendance à confondre les civilisations « précolombiennes » (avant l’arrivée de Christophe Colomb donc), voici un rapide résumé pour essayer de s’y retrouver un peu 😉
– Les Olmèques : civilisation la plus ancienne,  1200 à 500 avant JC, au Sud-Est du Mexique. Célèbres pour les grosses têtes sculptées en pierre.
– Le site de Teotihuacan : de -200 à l’an 600. On ne sait pas exactement qui a réellement construit et vécu dans cette cité incroyable qui était à l’époque la plus grande du monde!
– Les Toltèques : vers l’an 900 à 1200, autour de leur capitale Tula (près de Teotihuacan)
– Les Aztèques : civilisation qui a migré pendant plusieurs générations depuis une région indéterminée au nord du Mexique, pour finalement s’implanter dans la région de Mexico au XIVe siècle. Les Aztèques se sont proclamés descendants des Toltèques pour affirmer leur supériorité dans la région. Leur capitale était Tenochtitlan (à ne pas confondre avec Teotihuacan).
– Les Mayas : grande civilisation mais sans réel empire. Située plus au sud et en Amérique Centrale, de -1000 à l’arrivée des conquistadors et la chute du Yucatan.
– Les Incas : Bien plus au sud, rien à voir avec le Mexique. Ils occupent un grand empire sur toute la cordillère des Andes à partir du XIIIe siècle.

Donc si tout le monde a bien suivi, à Mexico et au Mexique en général, on aura principalement des traces de la civilisation Aztèques, voilà 🙂

Pour se déplacer au Mexique, la solution la plus pratique reste le bus. C’est le moyen de transport privilégié. Il y a des grandes stations de bus dans chaque villes et de nombreuses compagnies se partagent les lignes. On aura principalement voyagé à bord des bus Estrella Blanca et Estrella de Oro. Les taxis méritent une petite explication. Il y a les mythiques taxis coccinelles : les vochos. La coccinelle a connu un succès populaire incroyable au Mexique et cette voiture rustique est rapidement devenu le véhicule des taxis dans le pays. Dans les années 90, elle devient l’outil des kidnappeurs dans les rues de Mexico. Les deux portes uniques permettaient de bloquer facilement les victimes à l’arrière. Elles ont été peu à peu remplacées par des véhicules plus modernes. Il y a même des primes versées aux chauffeurs de taxis pour s’en débarrasser. Le but étant aussi de passer à des véhicules moins polluants. Maintenant les taxis sont en grande majorité sûrs et sans risques (pensez tout de même à vérifier que la licence et la photo du taxi est bien affichée en entrant dans le véhicule). A Mexico en particulier, le métro est un moyen de transport très pratique.

Mexico : découverte de la capitale du Mexique

Teotihuacán : la cité mystérieuse !

Taxco : la ville de l’argent, à flanc de montagne

Acapulco : la baie mythique

(Séjour réalisé en 2007)

Acapulco, une baie de rêve. Entre légende et réalité …

Pourquoi avoir choisi de partir à Acapulco ? Bonne question! Peut-être qu’on avait vu un vieux film des années 70 avant de se décider, ou qu’on avait trop bu de Pulco citron, ou on se rappelait un reportage sur les fameux plongeurs d’Acapulco ? A vrai dire, je n’en sais rien! Et pourquoi pas après tout?! 🙂

Sur le papier en tout cas ça fait rêver. La baie d’Acapulco est magnifique. Il fait beau TOUT le temps, la température moyenne est de 28°C. Par la route, c’est la plage la plus proche de Mexico, à plus de 4h de route. C’est la station balnéaire la plus fréquentée du Mexique.

A l’époque des conquistadors, Acapulco était connue pour sa grande baie protégée et fut le point de départ de nombreuses expéditions maritimes en direction des richesses de l’Orient. Les galions chargés de trésors revenant de Manille et de Chine attisaient la soif des pirates. Déjà à l’époque l’ambiance pouvait être sanglante à Acapulco. Après avoir durement souffert des tremblements de terre au début du XXe siècle, Acapulco devient dans les années 30 le premier centre touristique du Mexique. La jetset du monde entier s’y donne rendez-vous dans les années 50. Dans les années 80 le tourisme de masse s’implante fermement. Dans les années 2000, la ville s’enfonce dans la violence mais survit en partie grâce à cet héritage touristique.

En 2013, Acapulco a été classée la 2e ville la plus dangereuse au monde. Des guerres de clans y font rage sur font de trafics de drogue. Des milliers de morts chaque année, et parfois des règlements de compte à l’arme automatique au milieu des rues. Acapulco n’est pas une zone de guerre, loin de là. Mais il faut être conscient de ce « danger ». La police et l’armée sont très présentes.

L’activité touristique survit. Les américains et les canadiens en ont fait une des destinations privilégiées pour des vacances mexicaines « cheap ». Près de la moitié des touristes à Acapulco sont des québecois venus fuir l’hiver.

Notre logement faisait partie de la catégorie « économique » : l’Hôtel Villas La Lupita (Antón de Alaminos 232, Fracc Magallanes) . Il avait l’avantage d’être très bien situé près de la plage et d’avoir sa petite piscine à taille humaine, sans être dans une usine à touristes. D’ailleurs les chambres étaient principalement occupées par des mexicains.

Il y a très probablement plus agréable comme hôtels à Acapulco en cherchant un peu, je suis d’accord avec vous 🙂

Il y a plusieurs grandes plages de sables fins dans la baie. La température de l’eau est juste parfaite. Nous avons trainés nos tongs sur la Playa el Morro. La Playa Tamarindos un peu plus loin est surement plus agréable car bordée par des palmiers.

Tout autour de nous, il y avait des mexicains en vacances, et c’était chouette. Je n’ai pas vu d’autres touristes ‘blanc-becs’ sur la plage. On n’a pas été harcelés pour louer le parasol. La petite bière à l’ombre était fraiche. L’atmosphère était très zen, un chouette souvenir 🙂

De quoi profiter du coucher de soleil en tout sérénité 🙂

Juste après le coucher du soleil, l’atmosphère change. La plage se vide. Des mexicains nous font comprendre qu’il ne faut pas rester ici. On verra d’ailleurs des quads de la police patrouiller dans la zone. Tant pis pour le fantasme des étoiles du Pacifique sur la plage à Acapulco 😉 La nuit, on ne traîne pas sur les plages.

Grosso modo Acapulco peut se résumer ainsi : il y a les plages, les grands hôtels qui donnent sur la grande Avenue, les petits hôtels, l’autre grande avenue, et ensuite vers les collines il ne faut pas y aller.

Et les fameux plongeurs d’Acapulco au fait ?

Et bien on ne les a pas vu !!! On se dirige tout d’abord à l’ouest de la ville, vers le coucher de soleil sur l’Océan Pacifique. Les plongeurs en fin de journée c’est mieux, avec le coucher de soleil, formidable nous dit-on! En passant par le centre ville historique et la Zocalo centrale, l’ambiance était vraiment glauque. On s’est fait aborder plusieurs fois par des mecs louches pour nous vendre de la drogue (et d’autres trucs mais on ne comprenait pas trop). On suit la petite rue de la Quebrada qui grimpe sur la colline. Bêtement, on pensait que les plongeurs, on pouvait les voir facilement. En fait il faut payer pour accéder aux plateformes aménagées qui permettent de les voir (50$MSN je crois). On avait les poches vides à ce moment là, bim, la loose! On a au moins eu droit au beau coucher de soleil, qui était gratuit lui 😀

La Quebrada, c’est une falaise de 45m de haut, donnant sur un canal de 7m de large et 4m de profondeur. Cette faille est apparu après des explosions à la dynamite dans les collines. Il y avait un but à ce dynamitage : ouvrir une brèche dans les collines à l’ouest de la ville, pour permettre à l’air marin de s’engouffrer dans la baie et rafraichir la population et réduire les maladies. C’est le projet « Abra de San Nicolas », commencé dès 1799, abandonné puis repris en 1879, et abandonné à nouveau. Dans les années 1930, les jeunes du coin s’approprient le site et ça devient le spot des plongeurs de falaises. Ils doivent se synchroniser avec le rythme des vagues pour plonger au bon moment et éviter de s’écraser contre les rochers. Ce saut de la mort fascine les spectateurs. Les suicidaires plongeurs escaladent la falaise depuis la mer jusqu’à un petit sanctuaire. Ils s’élancent ensuite depuis leur promontoire sous les applaudissements du public. Si vous passez à Acapulco, ne loupez pas ce spectacle! (pas comme nous haha)

D’autres lieux à découvrir au Mexique 🙂

Découvrez Taxco, la « ville de l’argent » au Mexique

La petite ville de Taxco se trouve à environ 160km au sud de Mexico. Elle est construite à flanc de montagne, à une altitude de 1600m. Cette ville est célèbre au Mexique grâce à ces mines d’argent. Les conquistadors d’Hernan Cortes y on découvert de nombreuses mines d’argent en 1528. Elle acquiert sa prospérité et sa renommée à cette époque.

Les gisements sont aujourd’hui épuisés mais la ville de Taxco a réussi à conserver une architecture coloniale typique. La ville est classée monument historique national.

Dès la sortie du bus Estrella Blanca, on sent que la découverte de la ville va faire du mal aux mollets! Tout est en pente, et c’est un véritable labyrinthe de ruelles pavées.

Un peu perdus à cause de la fatigue du trajet en bus de plus de 3h qui se tortillait dans la montagne, on décide de prendre un taxi coccinelle. D’ailleurs il n’y a que ça des taxis coccinelles ici. Ils sont assez petits pour se faufiler dans les ruelles. Le taxi nous dépose fièrement à peine 300m plus loin (haha la honte, on était vraiment des feignasses). Au passage on aura bien senti les pavés des rues! On logeait à l’Hôtel Emilia (Juan Ruiz de Alarcón 7). C’est un petit hôtel au style colonial espagnol, avec son patio intérieur. Pas de toute première fraicheur, mais économique et avec du charme.
Si vous voulez réserver, c’est ici.

Il est situé en plein centre dans les vieux quartiers. La vue depuis le balcon est plutôt sympathique 🙂

Les balades en ville n’ont pas été trop aventureuses. En tout cas, je vous conseille de vous arrêter siroter un mezcal au Mezcalería Xoco. Et pour le restaurant, le Sotavento Restaurante Bar était très bien. Et bonus, le tout est dans la même rue que l’hôtel. Pratique quand on a l’estomac plein, un peu trop de téquila dans le sang, et qu’on n’a pas envie de marcher une heure jusqu’à sa chambre 😉

La rue Juan Ruiz de Alarcón est un peu l’axe principal du chemin touristique. Cependant, des touristes lors de notre passage, on n’en a pas vu un seul.

Taxco donne plus l’impression d’être une ville de campagne où les mexicains viennent jouer les touristes le weekend pour s’échapper un peu de la pollution de Mexico. Les gens viennent aussi (et surtout?) pour son célèbre marché artisanal de bijoux en argent. Il y a des boutiques de joailleries partout, et les bijoutiers sont réputés dans tout le pays.

Prendre des photos dans les marchés et dans les boutiques, c’est vraiment, mais alors vraiment pas mon truc. Mais croyez moi, des beaux bijoux en argent, il y en a! 😉

L’Église Santa Prisca de Taxco

C’est le monument principal de la ville. L’église date de 1758. Sa construction a été financée principalement par José de la Borda, qui avait fait fortune avec les mines d’argent. Le premier prêtre de l’église sera d’ailleurs son fils. Jusqu’en 1806, c’était le bâtiment le plus haut du Mexique. Cette église est surtout reconnaissable à cause des pierres roses utilisées pour sa construction.

Si vous vous sentez en jambes et que vous avez envie de gambader, il y une statue du Christ Roi qui vous tend les bras. Elle est tout en haut de la ville! Après plusieurs orages de suite, on a préféré ne pas y aller 🙂

Une autre jolie petite église à voir, c’est Templo de la Santa Veracruz.

Taxco était une ville étape dans notre trajet. Même s’il n’y a pas énormément de choses à voir, elle a laissé un beau souvenir, et c’est plutôt bon signe 🙂

On reprend un bus Estrella Blanca, direction Acapulco, yeepaa!

Le trajet sera une nouvelle fois bien long. A certains moments, le long de la route, on devait longer des champs de cannabis de trafiquants, car l’odeur était vraiment là! En traversant les différents villages sur la route, on en profite pour voler quelques instants de vie quotidienne en photo.

D’autres lieux à découvrir au Mexique 🙂

Le site de Teotihuacán au Mexique, un lieu chargé de mystères

Teotihuacán, le temple du Soleil, on a tous vu au moins une fois la photo de ces pyramides. Sans doute la plus impressionnante des cités précolombiennes des Amériques. Ça mérite bien qu’on aille y faire un tour non ? 🙂

Le site de Teotihuacán est à environ 50km au nord-est de Mexico. Pour s’y rendre : voiture, taxi ou bus. On avait opté pour le bus, le moins cher et le plus authentique. Le plus long aussi (1h de trajet au moins) et pas forcément le plus sécuritaire. En tout cas ça s’est passé sans problème, en partant de Mexico depuis la station Terminal Central de Autobuses del Norte et en prenant un Autobuses Teotihuacán à la porte 8. L’entrée coûte environ 3€ (gratuit le dimanche). Le site est très grand alors prévoyez de l’eau et aussi de quoi vous couvrir du soleil car il n’y a aucune zone d’ombre.

Rappel historique

Pour commencer, le site ne s’appelle pas vraiment Teotihuacán. On ignore son véritable nom. Le nom actuel est celui donné par les aztèques plusieurs siècles après l’abandon de la ville. Ce qui est encore plus dingue, c’est qu’on ne sait pas QUI a construit cette ville!

On sait simplement que la construction a commencé vers l’an -300. La grande pyramide du soleil a été achevée vers l’an 150. A son apogée, on estime que la cité abritait plus de 150.000 habitants. Il n’y avait aucune structure militaire ou de fortification. La ville était le principal centre économique de cette partie de l’Amérique centrale et contrôlait presque toute la production d’obsidienne (via les riches gisements des mines de Cerro Las Navajas à 60km). La cité exerçait son influence jusque sur la civilisation Maya!

Brusquement, la ville s’est effondré. On a retrouvé des traces de destructions et d’incendies datant ce déclin vers l’an 650. Attaque extérieure, révolte de la population à cause de la sécheresse et de la famine? Une nouvelle fois, on ne sait pas. Des siècles plus tard, quand les Aztèques s’installent dans la région, ils nomment les ruines Teotihuacán.

Beaucoup de questions sans réponses. Le site est tellement énorme que seulement 2% on été fouillés.

L’Allée des Morts (Miccaotli)

La cité s’organise autour de la grande avenue centrale, l’Allée des morts. Elle fait presque 4km de long sur 50m de large, dans un axe nord-sud. Elle permettait de faire le lien entre la ville au sud et tout au nord la Pyramide de la Lune. En arrière-plan, on voit le Cerro Gordo (2433m), un ancien volcan. La Pyramide du Soleil (la plus grande) est à mi-chemin sur la droite. Les aztèques lui aurait donné ce nom car ils auraient pensé que les petites pyramides qui bordent l’avenue étaient des tombes. On sait maintenant qu’il s’agissait de temples. Néanmoins, l’Allée des Morts peut garder son nom car on a retrouvé beaucoup de preuves de sacrifices humains qui étaient réalisés par les maîtres de la cité.

Maintenant l’Allée des morts ne résonnent plus des cris des suppliciés, mais de ceux des marchands ambulants « 10 pesos, 10 pesos » 🙂

La Pyramide du Soleil

Elle est construite au dessus d’une grotte volcanique. Plus on s’en rapproche, plus on se sent écrasé par la masse qu’elle représente. Elle mesure 63m de haut et avec une base carrée de 225m de côté. Il y avait à l’origine un temple au sommet qui a disparu.

C’est la 2e plus grande pyramide d’Amérique (la première est celle de Cholula, cachée sous l’apparence d’une colline naturelle coiffée d’une église). Les fouilles ont permis de démontrer que la pyramide du soleil a été construit en une seule lancée, et achevée vers l’an 150. Elle a été construite en premier. Sa façade est orientée dans l’axe du soleil au lever.

Après une belle volée de 248 marches (en plusieurs paliers), on arrive au sommet et on profite de la vue 🙂

Petite anecdote : alors qu’on était au sommet de la Pyramide du Soleil, à méditer sur le sens de la vie, plongés dans des pensées profondes et philosophiques à la limite du mystique, voilà qu’un grand papillon. Il virevolte longtemps autour de nous et il se pose à côté de moi hop comme ça. Il me regarde profondément pendant un instant, cherchant probablement à me révéler un secret de l’univers, puis repart. Cette anecdote peut paraitre sans intérêt, mais c’est assez curieux car 1) le temple à côté est celui de Quetzalpapálotl (un dieu moitié plumes et papillon) et 2) le papillon ici serait un Machaon noir (qui serait assez rare). Deux bonnes raisons de se dire que ce n’est pas une anecdote sans intéret 😉

La Pyramide de la Lune

Elle est plus petite est mesure « seulement » 42m de haut. Depuis son sommet on a la plus belle vue sur le site.

La pyramide est plus petite, mais les sensations sont plus fortes. Les marches sont très étroites, hautes et la pente sacrément raide 🙂

La « citadelle« 

C’est le sud du site, les restes des batiments administratifs de la ville. Les conquistadors ont crus à tort qu’il s’agissait d’anciennes fortifications et lui ont donné ce nom.

Il y a énormément de choses à voir, et comme le site est assez étendu, à un moment avec la chaleur, on fatigue. On est forcément passé à côté de plein de choses, mais comme j’ai eu ma rencontre mystique avec le Dieu-Papillon, tout va bien 😉

Sur certaines ruines on peut voir que la plupart des batiments étaient peints en rouge. D’ailleurs il y aura toujours quelqu’un pour s’empresser de vous faire une petite démonstration. Confection de colorant rouge à partir de la cochenille du cactus 🙂

Il y a aussi deux musées à visiter : le Musée de la Cultura teotihuacana (près de la Pyramide du Soleil), et le Musée de Murales teotihuacanos (derrière la Pyramide de la Lune).

Il existe aussi un spectacle nocturne avec des projections lumineuses sur les pyramides. C’est Experiencia nocturna de Teotihuacan, et il faut réserver les billets à l’avance.
Plus d’infos ici

D’autres lieux à découvrir au Mexique 🙂

À la découverte de Mexico, capitale du Mexique!

Bienvenido a Mexico! 🙂 La capitale du Mexique est perchée sur un plateau à 2240m d’altitude, entourée de sommets volcaniques. C’est une des zones urbaines les plus étendues au monde. Quand l’avion atterrit de nuit, c’est véritablement impressionnant de voir la mer des lumières des habitations s’étendant jusqu’à l’horizon! Mexico est régulièrement dans le top des villes les plus polluées au monde.

Mexico a été fondée par les aztèques sur une ilot du lac Texcoco. Après une longue migration, le peuple aztèque a vu à cet endroit le signe prédit : « un aigle sur un cactus dévorant un serpent ».

C’est la fondation de la capitale de leur futur empire : Tenochtitlan. Après l’arrivée des conquistadors espagnols, tous les bâtiments aztèques sont détruits et les pierres réutilisées. Le lac Texcoco est asséché (ce qui provoque d’ailleurs maintenant un affaissement de la ville à de nombreux endroits). La Mexico moderne est née sur les ruines de la capitale aztèque.

Pour l’hébergement, je vous conseille un petit bijou : Casa Comtesse (Av. Benjamín Franklin 197, Hipódromo, Cuauhtémoc). Ce chouette logement est à quelques minutes à pieds de la station de métro Patriotismo, dans un quartier calme et très agréable. La déco est superbe et design.
Plus d’infos sur le site officiel.

La Place de la Constitution

C’est la place centrale de Mexico. Elle est aussi surnommée Zócalo (le socle) car un socle a trôné longtemps au milieu de la place en attendant une grande statue, mais par manque d’argent, le projet n’a jamais abouti et la place a gagné son surnom de place du socle 😉 Par rebond, Zócalo est devenu le surnom mexicain pour nommer la place d’un village. La Place de la Constitution mesure 230m sur 190m et un drapeau géant du Mexique y flotte toujours.

Autour de la place on trouve les grands monuments historiques de la capitale, comme la grande Cathédrale de Mexico et le Palais National. Pendant longtemps il y avait des espaces verts et un grand marché sur la place. Elle reçoit sont nom actuel en 1813, quand la Nouvelle Espagne adopta la Constitution Espagnole de 1812. L’année 1813 marque aussi la signature de l’Acte solennel de la Déclaration d’indépendance de l’Amérique septentrionale, c’est le premier document déclarant officiellement l’indépendance du Mexique face à l’Espagne (alors occupée alors par les troupes napoléoniennes).

La place est bâtie sur le centre historique de la capitale aztèque Tenochtitlan. Le temple principal, le Templo Mayor, a été rasé par les troupes de Cortès et il n’en restait plus aucune trace. Ce n’est que pendant des travaux pour installer un câble électrique souterrain en 1978 qu’on a retrouvé des pierres marquants sont emplacement.

Templo Mayor de Tenochtitlan

On nord-est de la place se trouve le site de fouilles à l’emplacement de l’ancien Templo Mayor de la capitale aztèque Tenochtitlan. L’enceinte du temple formait un carré de 500m de côté. Le temple était en fait une pyramide tronquée avec un double escalier et deux temples au sommet, à 60m de haut. Les chroniqueurs espagnols étaient émerveillés par ses dimensions. Il représentait le centre du monde pour les Aztèques. Un temple était dédié à Huitzilopochtli , le dieu tribal Aztèque qui a conduit le peuple pendant sa migration. L’autre temple était dédié à Tlaloc, le dieu de la pluie.

Des sacrifices humains y étaient régulièrement réalisés. En 2015, lors de travaux, on a retrouvé les restes du tzompantli. C’était une grande structure en bois où étaient suspendus les dizaines de milliers de crânes des suppliciés…
Plus d’infos sur le site officiel.

Cathédrale métropolitaine de Mexico

La cathédrale de Mexico (Catedral Metropolitana de la Ciudad de México) est la plus grande cathédrale d’Amérique Latine (110m de long sur 46m de large). Les conquistadors avaient très vite construit une église à cet emplacement, mais rapidement elle devient trop petite. La décision est prise de bâtir une grande cathédrale à sa place, pour imposer la chrétienté dans ses terres impies. En 1571, les travaux débutent. Elle ne sera officiellement achevée qu’en 1813. Elle domine la ville avec deux tours qui font 64m de haut. Son imposante façade baroque est le symbole du centre ville de Mexico.

Au fond de la cathédrale se trouve l’imposant Altar de los Reyes (autel des Rois). Il était destiné pour l’usage des souverains espagnols, mais aucun n’est jamais venu …

La cathédrale a été en partie détruite par un incendie en 1967. En raison du sol argileux (pour rappel, le centre de Mexico était à l’origine un lac), elle s’affaisse lentement mais surement. Pour éviter qu’elle ne finisse comme la Tour de Pise ou qu’elle ne s’écroule complètement, il y a des travaux en permanence.

Collée à la cathédrale, il y a l’église Sagrario Metropolitano, destinée à recueillir les archives, les objets de culte et les trésors de l’archevêché.

Le Palais National

Comme beaucoup de bâtiments de Mexico, les pierres utilisées pour la construction de Palais National (Palacio Nacional) ont été arrachées aux temples aztèques de la capitale vaincue. Ici se trouvait à l’origine le palais du roi Moctezuma II. Hernan Cortés s’approprie le palais et le transforme en palais-forteresse. Plus tard en 1692, le palais est en partie détruit et construit dans sa forme actuelle avec son immense façade de 200m de long.

Il devient le siège officiel des dirigeants du pays, puis le siège du pouvoir exécutif fédéral (la résidence présidentielle, « Los Pinos », est située dans le parc de Chapultepec). Au dessus de la porte centrale, est pendue la Cloche de la Liberté. En 1810, elle a servit a rassembler les premiers combattants pour l’indépendance du Mexique. On peut visiter librement son patio, son jardin et une partie du palais. Pensez à prendre votre passeport avec vous, il peut être demandé à l’entrée.

On en profite aussi pour découvrir les grandes fresques de Diego Riveira peintes de 1929 à 1935.

Plus d’infos pour préparer votre visite sur le site officiel.

Même si la grande majorité de la population mexicaine est chrétienne, les traditions aztèques persistent et on peut voir de temps en temps ce genre de cérémonies dans les rues.

Très honnêtement les abords de la place ne sont pas spécialement glamours 🙂

Il faut prendre la rue Calle Francisco Madero vers l’Ouest pour voir des jolis batiments de style coloniaux (comme la Casa de los Azulejos).

Palacio de Correos (Palacio Postal)

Un très beau bâtiment à visiter justement, c’est le Palacio de Correos. Il a été construit en 1907. Il est aussi appelé Palais Postal car c’est maintenant le siège de la Poste Centrale de Mexico. Envoyer une carte postale à votre mamie sera le bon prétexte pour le découvrir 😉 L’intérieur est superbe : marbre au sol, escalier monumental, bronze doré et grande verrière.

Fortement endommagé par le grand tremblement de terre de Mexico en 1985, il a été rénové en 1990.

Torre Latinoamericana

La Torre Latinoamericana, on la voit de loin dans Mexico. Ce grand building a été construit en 1956. Il mesure 183m de haut. Jusqu’en 1986, c’était le bâtiment le plus haut du Mexique.

Il est possible de grimper au 44e étage pour profiter de sa terrasse panoramique sur la ville (130$MSN).
Plus d’infos sur le site officiel du building et ici pour visiter la terrasse.

Le Bosque de Chapultepec

C’est un grand parc urbain à l’ouest de Mexico. Il est situé sur une petite colline, qui aurait été le premier lieu de halte lors de la migration légendaire des Aztèques depuis Aztlan.

En plus de 500 hectares de verdure, on y trouve de nombreux sites à découvrir : le château de Chapultepec, le Musée National d’Anthropologie, le Musée d’arts modernes, le Musée Tamayo et le monument Los Niños Héroes. On accède au parc depuis la station de métro Chapultepec.

Altar A la Patria

Ce monument date de 1952. Entourée de 6 colonne, il y la patrie. Elle tient la dépouille d’un cadet tandis qu’un autre se dresse fièrement. Il est dédié « Aux défenseurs de la patrie 1846-1847 ». Ce monument commémore la bataille de Chaputelpec en 1847. Tout commence par l’annexion du Texas par les USA en 1845. Dans la foulée une guerre américano-mexicaine est lancée et en 1847, les troupes américaines sont aux portes de Mexico, à Chaputelpec. Les troupes mexicaines sonnent la retraite, mais le général Felipe Santiago Xicoténcatl et six jeunes cadets de l’académie miliaire refusent de se rendre. Ils défendront seuls et jusqu’à la morte cette position stratégique. Un des cadets s’enroulera même dans le drapeau mexicain pour éviter qu’il ne tombe aux mains de l’ennemi.

Ce sont les Niños Héroes et ils sont une figure importante du nationalisme mexicain. Le 13 septembre au Mexique est un jour férié en leur honneur.

Le Château de Chaputelpec

Au sommet de la colline qui domine le parc, se trouve le Château de Chaputelpec. En 1785 les travaux commencent pour construire le palais du vice-roi du Mexique. Après l’indépendance mexicaine, le château est transformé et abrite l’Académie Militaire. Il deviendra plus tard un observatoire astronomique, puis la résidence des présidents mexicains. Depuis 1939 il abrite le Musée d’Histoire Nationale.

Plus d’infos pour préparer la visite sur le site officiel.

Le Musée National d’Anthropologie de Mexico

Ouvert en 1964, c’est le plus grand musée mexicain avec plus de 2 millions de visiteurs chaque année. Il y a 22 salles d’exposition permanente, réparties sur plus de 44.000m². Le tout est organisé autour d’un grand patio, dans lequel se trouve une énorme colonne-fontaine supportant une sorte de parasol en béton.

Dans ce musée très riche, on trouve les pièces les plus importantes des civilisation civilisations précolombiennes : Olmèque, Maya, Nahua, Toltèque et bien sûr Aztèque.

Plus d’infos sur le site officiel.

La Pierre du Soleil reste la pièce la plus emblématique du musée. Elle a été découverte par hasard en 1790 lors des opération de pavage de la place centrale de Mexico. C’est un gros monolithe de 3.6m de diamètre sur 1.2m d’épaisseur, et il pèse 24 tonnes. On sait qu’elle a été sculptée pour commémorer la fête du feu nouveau de 1479, sous le règne d’Axayacatl. Cette fête avait lieu à chaque début de cycle calendaire aztèque, tous les 52 ans. Ce cycle correspond à l’apparition au zénith de la constellation des Pléiades.

Sur 8 cercles concentriques organisés autour de la figure du dieu Tonatiuh (le dieu du soleil) , il y a les symboles permettant de diviser cette période de 52 ans. C’est pourquoi on surnomme aussi cette pierre célèbre, le calendrier Aztèque.

Quelques photos supplémentaires prises au gré des rues à Mexico.

Le Musée Frida Kahlo

Le Musée Frida Kahlo se trouve au sud de Mexico, à Coyoacán (Londres 247, Del Carmen). On y accède par la station de métro Coyoacán. Ce musée est aussi nommé la Casa Azul (la maison bleue). C’est la maison natale de Frida Kahlo.

Pour ceux qui ne la connaissent pas, voici un résumé de sa vie (et oui elle a des gros sourcils)

Elle est né en 1907. A 6 ans elle est atteinte de poliomyélite, sa jambe droite s’atrophie et elle ne grandira plus. C’est une excellente élève dans l’école la plus cotée de Mexico. A 18 ans, son bus percute un tramway. Il y a de nombreux morts. Elle en réchappe miraculeusement mais elle a l’abdomen transpercé par une barre en métal, des fractures partout, et la colonne vertébrale fissurée. Elle devra subir de nombreuses opérations chirurgicales. Pendant de longs mois elle reste allongée sur son lit. C’est à ce moment que ses parents lui installent un support pour peindre et tromper l’ennui. Sa carrière artistique commence à ce moment là. Elle réalise alors de nombreux autoportraits. Elle devra ensuite porter un corset en métal pour soulager sa colonne vertébrale. Elle décide de s’émanciper, elle veut une vie de liberté et de plaisir, loin de la situation de la femme mexicaine coincée dans une société machiste. Elle rencontre à 21 ans le célèbre peintre Diego Rivera (célèbre pour ses fresques murales) qui a 42 ans. Il est impressionné par le talent de Frida.

Ils se marient un an plus tard, en 1929. Ils se trompent mutuellement à de nombreuses reprises durant leur vie conjugale (Diego couchera même avec sa sœur). Pendant quelques années, elle suit son mari aux USA où il doit peindre. Elle y subira plusieurs fausses couches et sera dégoutée par la société américaine. Elle est une fervente nationaliste mexicaine et militante communiste. En 1937, le couple héberge le révolutionnaire russe Trostky alors poussé à l’exil par Staline. Frida et Trostky ont alors une relation passionnée. (Trostky meurt assassiné à Mexico en 1940, Rivera sera d’ailleurs un temps soupçonné). En 1938 elle se lie d’amitié avec le grand poète français André Breton de passage à Mexico et qui dira d’elle « son art est un ruban autour d’une bombe ». Elle déchante lors d’une invitation pour une exposition à Paris en 1939 où elle est écœuré par le côté prétentieux des artistes parisiens et « cette bande de fils de putes lunatiques que sont les surréalistes ». Elle divorce puis se remarie avec Diego Rivera. Sa santé se met à se détériorer sérieusement : nouvelles opérations de la colonne vertébrale, jambe amputée, dépression et pour finir, une pneumonie qui lui sera fatale.

Elle meurt en 1950 au terme d’une vie intense et qui a marqué le paysage artistique et politique mexicain. Elle a refusé d’être enterré couchée car c’est dans cette position qu’elle a le plus souffert dans la vie. Elle est incinérée et ses cendres sont dans une urne en forme de visage, dans la Casa Azul, près de son lit.

Plus d’infos sur le site officiel.

Quelques photos prises à Coyoacan en flânant dans les rues, près de la Plaza Hidalgo.

D’autres lieux à découvrir au Mexique 🙂

Découverte de la côte Est de Majorque, Llevant

En remontant la côte Est de Majorque, les rares plages ont été prises d’assaut par les grands complexes touristiques, et sont un peu moins intéressantes que sur le reste de l’île. Je n’ai visité que les sites suivants dans cette région :

La Torre de Canyamel

C’est une ancienne tour de guet et de défense de l’Est de l’île de Majorque. Construite au XIIIe siècle, elle permettait de défendre la région contre les attaques des pirates et de mettre à l’abri la population. C’est une tour épaisse et robuste, elle fait 23m de hauteur.

Plus tard, la tour a servi de ferme et abrite maintenant un petit musée. Malheureusement la tour était fermé le jour de ma visite, je n’ai pas pu aller au sommet.
Plus d’infos sur le site officiel.

L’ancienne bergerie à côté de la tour a été reconvertie et c’est maintenant un excellent restaurant de spécialités majorquaines, le restaurant Porxada de Sa Torre.

Les grottes Coves d’Arta

Elles sont connues par l’homme depuis l’antiquité. Elles ont servis de refuges aux pirates et aux soldats maures, et plus tard leur visite se faisait à la lueur des torches. Ce n’est qu’à partir de 1869 que les grottes ont réellement étaient aménagées pour le tourisme. Pour découvrir cette petite merveille, il faut rejoindre la petite station balnéaire de Canyamel et suivre la route côtière vers les hautes falaises, le Cap Vermell (le cap rouge).

Au bout de la belle route en corniche, il y a un grand parking et on fait les derniers 200m à pieds.

L’entrée de la grotte est une grande arche monumentale (100m de large et 25m de haut) avec son énorme escalier (construit en 1860 à l’occasion de la visite de la reine Elizabeth II), ça en jette! Et … en réalité, c’est la sortie 😉 l’entrée se fait par un petit tunnel creusé en bas à gauche.

La sortie se fait par le grand escalier. La vue est spectaculaire, on a le souffle coupé 🙂

La visite guidée se fait dans une ambiance très sympathique. Il semblerait que la visite des Grottes du Dragon à Porto Cristo ne soit pas aussi cool. A tester…

Plus d’infos sur le site officiel.

Le Phare de Capdepera

Il se trouve à l’extrémité Est de l’ile et il n’est pas forcément dans tous les guides touristiques. Durant cette journée orageuse j’ai trouvé que c’était un endroit idéal à découvrir 🙂 La route d’accès est très étroite (particulièrement dans le dernier kilomètre). Là encore, en plein été, ça doit juste être impossible d’y aller en voiture et de croiser d’autres automobilistes 😐 Le parking sur place est minuscule. A mon avis, mieux vaut laisser sa voiture plus bas et monter à pieds à travers la forêt de pins.

Le phare n’est pas très impressionnant, il ne fait que 18m de haut. Il a été construit en 1861 et sert à marquer le chenal entre Majorque et Minorque (avec le phare d’Artrux la-bas). Depuis les falaises on a un très beau point de vue sur la mer (et la tempête). Par beau temps, on peut apercevoir Minorque.


A découvrir lors d’une prochaine visite 🙂

  • Les plages jumelles de Cala Domingos Gran
  • Les Grottes du Dragon à Porto Cristo
  • La Torre d’Albarca
  • Le village préhistorique Ses Païsses de Artà
  • Le Parc Natural de s’Albufera de Mallorca
  • La Platja des Coll Baix
  • La Talaia d’Alcúdia
  • Le Mirador Penya del Migdia
  • L’Ermita de la Victoria

Découvrir les autres régions de Majorque

Les merveilles du sud de Majorque, Migjorn

Le comté du Midi, Migjorn, couvre la partie sud de l’ile de Majorque. C’est une grande plaine, et on y va principalement pour son littoral, avec des grandes plages et des petites criques superbes. Allons découvrir ça, hop en route 🙂

Personnellement, j’avais choisi de loger à Colònia de Sant Jordi. C’est une petite station balnéaire au sud est de l’ile, qui s’est développée dans les années 1950. Elle est très agréable, car son essor touristique a été maitrisé. Dès l’antiquité au IVe siècle avant JC, cet endroit était habité par les romains qui utilisaient les salines s’Avall toutes proches. Elles seraient les plus vieilles salines du monde en exploitation.

Au nord de Colònia de Sant Jordi se trouve la grande plage Platja des Trenc (en partie naturiste). A l’est de Colònia de Sant Jordi, il n’y a pas de routes, et toute la région est préservée car elle fait partie du domaine de S’Avall. C’est la plus grande propriété privée de Majorque, appartenant à une riche famille de banquiers. L’accès aux belles plages Platja de es Port, Platja des Dolç (bon spot de snorkeling) et Platja d’es Carbó se fait à pieds en suivant la côte. Cette configuration fait que ces plages de sables fin sont à l’abri du tourisme de masse. C’est l’endroit idéal pour se poser tranquillement et se baigner dans une eau limpide 🙂

Probablement une des plus belles plages de Majorque : Caló del Moro.
Pour y aller, direction le village de Es Llombards, puis Cala Llombards, et sur la petite route Camí de Cala Llombards utiliser le parking près du petit rond point. Descendre à pieds la rue Carrer des Castellet, et ensuite il suffit de suivre le petit sentier le long de la côte, entre buissons, pierres et mer 🙂 Ou sinon, si vous êtes chanceux, vous pouvez toujours tenter de vous garer sur Carrer des Caló des Moro (mission quasi impossible mais on ne sait jamais!).

Cette petite plage de sable est nichée dans une crique. Avec des eaux turquoises peu profondes, c’est une petite merveille de la nature! 🙂
Elle est petite et victime de son succès. En été il y a littéralement une file d’attente pour y descendre. Hors saison, c’est le paradis 🙂 A noter qu’en fin d’après-midi, elle se retrouve vite à l’ombre et cachée du soleil.

Juste à côté de Caló del Moro en suivant les petits sentiers, vous arrivez à la crique de Cala s’Almunia. C’est splendide aussi, mais ici point de plage. A la place, vous avez des rochers sauvages, qui sont aussi parfaits pour bronzer ou faire des plongeons 🙂

A quelques minutes en voiture, on trouve une autre plage superbe : Cala Llombards. Elle est beaucoup plus facile d’accès car il y a un large parking gratuit juste à son entrée. Profitez-en pour faire une petite marche sur les escaliers bien raides à gauche de la plage, ils vous donneront un beau point de vue.

Et si vous cherchez un petit coin vraiment à l’abri de la foule à quelques minutes à pieds, il y a la petite crique cachée de Cala des Macs. On y accède par un minuscule sentier anonyme et bien raide (au niveau du virage de la rue Diseminado Poligono 3, une ouverture entre 2 propriétés, c’est là). Pas de plage, mais une jolie crique isolée pour nager tranquillement.

Ensuite, direction Cala Santanyí. En plus d’une jolie plage, il y a un autre endroit à voir absolument. Le plus simple c’est d’utiliser le parking résidentiel en haut de la rue Carrer de sa Cova des Vell Mari. Ensuite on prend le petit sentier littoral au milieu des pins, pour arriver à Mirador des Pontàs. Devant vous se tient sans doute la plus belle arche naturelle de la Méditerranée 🙂

C’est un aussi un spot mondialement connu de psicobloc, discipline qui consiste à escalader des parois sans autre sécurité que la mer en dessous. Cette voie a été ouverte en 1997 et n’est réservée qu’à l’élite de ce sport!
En bonus, toujours en suivant le sentier, vous trouverez une splendide crique circulaire ! C’est très beau, mais faites attention, rien n’est sécurisé et il ne faut pas avoir le vertige 🙂

Au passage vous aurez surement remarqué cette sculpture insolite de l’artiste allemand Rolf Schaffner. C’est la première des 5 œuvres de son projet Equilibre, créé en 1995.

A quelques minutes en voiture, il y a la charmante localité côtière de Cala Figuera. Ce petit village avec son port de pêche au fond d’une crique a une petite allure de fjord. Il a su garder une authenticité et un charme particulier. Comme le village ne dispose pas de plage, il a échappé au tourisme de masse.

Les jolies maisons des pécheurs avec leurs hangars à bateau donnent à cet endroit un véritable air de carte postale 🙂 Vous pourrez y voir des llaüts, les bateaux traditionnels de Majorque. Pour information, le restaurant Es Port, en plus d’avoir une bonne réputation, vous offrira une très belle vue en terrasse 🙂

Les prochaines plages se trouvent dans le parc naturel de Mondrago. Créé en 1992, il permet de protéger la faune et la flore sur 785 hectares. Il a notamment eu pour effet d’empêcher la construction d’un immense complexe hôtelier dans ce petit coin de paradis. A la place, vous avez deux belles plages qui se font presque face à face 🙂

La plage S’Amarador et la plage Cala Mondragó. Depuis le parking (payant) Parc Natural de Mondragó S’Amarador on accède à la première plage en quelques minutes. La plage S’Amarador est une grande plage de sable fin (200m de long sur 40m de large).

Elle a été élue meilleure plage d’Europe en 2008. Protégée en partie des vagues, la baignade n’y est pas surveillée. Il n’y aucune restauration sur place, la plage est dans son état naturel, entourée d’une foret de pins et préservée (mise à part de la foule de vacanciers qui peut venir s’y poser).

Vous pouvez profitez d’une balade à travers les nombreux sentiers du parc naturel, ou simplement rejoindre la plage Cala Mondragó par le petit chemin le long des rochers.

La plage Cala Mondragó est un peu plus petite que sa voisine. Il y a aussi beaucoup plus de monde ici car on y trouve buvette, restauration etc. Un autre parking (Parking Parque Natural de Mondrago) permet de se garer à proximité. Plusieurs sentiers permettent de faire de belles randonnées sur le littoral depuis la plage 🙂

Après une belle journée à la plage, en passant par le centre de Majorque, je vous conseille un petit détour au Sanctuaire de l’Ermitage de Bonany (Santuari de la Marededeu de Bonany). Il est visible de loin, au sommet du Puig de Bonany qui domine le centre de l’ile à 317m d’altitude. On y accède facilement en voiture.

En 1600, en pleine sécheresse, les habitants de la région sont montés au sommet de la colline pour prier une vieille statue en bois de la Vierge qui était là. Des pluies miraculeuses ont suivies et la récolte a été grandiose. En remerciement, les habitants ont fait construire ce grand sanctuaire. On y trouve encore la fameuse statue en bois miraculeuse.

En fin de journée, en s’éloignant un peu du sanctuaire, on peut trouver un promontoire rocheux. Depuis cet endroit, vous êtes aux premières loges pour profiter d’un super coucher de soleil.

Le soleil qui se couche derrière la colline où se trouve le sanctuaire de Cura.

Découverte de la Serra de Tramuntana, au nord de Majorque

Le nord de Majorque est recouvert par la Serra de Tramuntana, un petit massif montagneux. Depuis 2011, les paysages de la Serra de Tramunatana sont inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Le nom du massif est inspiré de la tramontane qui souffle fréquemment et permet d’apporter les pluies et la neige nécessaire pour alimenter l’ile de Majorque en eau pour les irrigations. C’est un paysage qui offre une multitude d’endroits magnifiques à visiter. Il y a tant de choses à voir ! C’est clairement la partie de Majorque que j’ai préféré. Et cerise sur le gâteau, l’industrie du tourisme n’y a pratiquement fait aucun ravage, alors on ne se prive pas! Hop en route ! 🙂

Un très bon moyen de visiter cette région, c’est de suivre la belle route Ma-10. C’est la route des corniches, qui longe les falaises se jetant dans la Méditerranée tout le long de la Serra Tramuntana. Il y a beaucoup de lieux intéressants et je vous fait une petite sélection en partant de l’ouest jusqu’à la pointe nord est.

Une partie de la côte a été préservé grâce à Louis-Salvador de Habsbourg-Lorraine, un prince autrichien (cousin de Sissi). Surnommé le « roi sans couronne des Baléares », il avait fait de Majorque son pays de cœur à la fin du XIXe siècle. Il a aménagé de nombreux terrains pour y faire pousser de la vigne, construire des villas et aménager des miradors pour profiter des paysages magnifiques. Un peu après le village de Valldemossa, il y a d’ailleurs sa villa d’Estaca, qui depuis a aussi été la demeure de Michael Douglas. Il y aussi un endroit secret juste un peu plus bas : une petite crique minuscule avec des cabanes de pécheurs. C’est Caló de s’Estaca, qui ne peut se rejoindre qu’à pieds par des petits sentiers.

Le point de vue sur Sa Foradada fait partie des incontournables. Depuis le mirador on a une très belle vue sur cette formation rocheuse. C’est aussi un spot idéal pour les couchers de soleil. La légende locale raconte que la roche percée serait le résultat d’un boulet de canon tiré lors d’une bataille contre des corsaires en 1582. Le trou faisant environ 18m, ça devait être un sacré boulet ! 😉

Si vous voulez prolonger ce moment par un volet culture, juste à côté se trouve Casa Museo de Son Marroig, la maison musée de l’Archiduc Luis Salvador.

Une très belle excursion à réaliser, c’est grimper au Castell d’Alaró. Il y a grosso modo deux solutions. La première consiste à partir depuis le village de Alaró et grimper la piste à pieds ou en voiture. Il y a bien un parking au sommet près du restaurant Es Verger (célèbre pour son épaule d’agneau, miam!). Honnêtement vu la largeur de la piste vous aurez un peu de stress en croisant d’autres véhicules, et à pieds la piste est longue et sans charme particulier. Je vous conseille donc la deuxième solution : beaucoup plus directe et rapide et par un chemin bien plus joli 🙂

Depuis le petit village de Orient, à 500m, il y a un chemin qui grimpe vers les hauteurs et un minuscule endroit où se garer (ici précisément : 39°44’11.6″N 2°46’31.4″E). Une fois la barrière franchie, vous vous retrouvez au milieu d’oliviers centenaires. Il suffit ensuite de grimper 2.5km et vous êtes arrivés 🙂

Le Castell d’Alaró est perché à 900m au sommet du Puig d’Aló. Il domine toute la région et garde l’entrée de la vallée. Il a été construit par les premiers chrétiens de Majorque, les Rum, pour servir de place forte et résister aux nombreux assauts des pirates. Lors de la conquête de l’ile par les Maures en 903, le château aura résisté courageusement à 8 années de siège! C’était le dernier bastion chrétien de Majorque et il a été surnommé le « château des chrétiens« . En 1349, après la reconquête de Majorque par Alfonso III d’Aragon, ce château sera une nouvelle fois le dernier endroit invaincu. Il sera définitivement détruit à cette époque. Depuis, les ruines continuent de se dresser fièrement sur le Puig d’Alo 🙂

En plus des ruines du château, il y a le sanctuaire de la Mare de Déu Del Refugi (Mère de Dieu du Refuge).

Ce sanctuaire date du XVIIe siècle et les randonneurs peuvent y trouver un dortoir et un restaurant. Ou tout simplement, ils peuvent y profiter du calme, de la vue et de la sérénité … à peine troublée par les braiments de l’âne 😉

Le dimanche de Pâques et le 8 septembre, il y a une grande procession avec tous les habitants de la vallée.
Plus d’infos sur le site de la fondation chargée de l’entretien du site.

Dans tous les cas, rien que pour cette vue, il faut y aller ! 🙂

Fornalutx est considéré comme un des plus beaux villages d’Espagne. Personnellement, je n’ai pas ressenti ça, mais c’est sans doute à cause de la météo très maussade ce jour là. C’est aussi sans doute car les ruelles et les routes autour de ce village sont en véritable cauchemar en voiture! Impossible de se croiser, de se garer, bref ça peut vite devenir très stressant 😐 Comme le village est à mi-parcours du mythique GR221 qui traverse Majorque, vous y croiserez de nombreux randonneurs.

Toujours le long de la route MA-10, il y a un chouette arrêt à faire au niveau du Mirador ses Barques (il est situé au dessus de Fornalutx). D’ici on a une très belle vue sur Port Soller en contrebas.

Une nouvelle très belle vue depuis le Mirador MA-10 (juste avant de rentrer dans le tunnel qui passe sous le Puig Major) avec le ciel qui illumine Soller pour nous, la chance quoi 🙂

La route MA-10 longe les berges du lac Pantà de Gorg Blau. Ce lac est d’origine artificielle. Il est né suite à la construction d’un barrage en 1971. Il a créé une polémique car à cet endroit se trouvait un vieux pont au fond d’une des gorges les plus profondes de Majorque, et c’était un site remarquable qui a disparu. Il y avait aussi un gisement tayalotique (la culture préhistorique des Baléares) qui a lui aussi fini sous les eaux du lac. Malgré tout le lac est très beau, et de nombreux sentiers de randonnées sillonnent les environs.

Par exemple, le point de départ d’une randonnée offrant un des plus beaux points de vues de Majorque se trouve juste à côté, sur l’autre petit lac Cuber. Cette randonnée de 12km permet de grimper au sommet du Puig de l’Ofre (à 1093m d’altitude). Le plus haut sommet de l’ile est tout proche, c’est le Puig Mayor (1445m). On ne peut pas aller au sommet car une station radar y est installée.

Direction Sa Calobra, pour découvrir Torrent de Pareis, un site à voir absolument! La route serpentine qui y descend vous offrira des points de vues assez incroyables.

Elle a été construite en 1932 par l’ingénieur italien Antonio Paretti. Avant cette date, le hameau de Sa Calobra était quasiment isolé du monde. La curiosité locale : Nus de Sa Corbata (le nœud de cravate). A cet endroit, la route fait un virage improbable, c’est assez marrant 🙂

Profitez en pour faire une petite halte ici, et allez découvrir le magnifique paysage depuis le Mirador Coll dels Reis.

Heureusement pour moi, lors de mon passage en octobre, la route qui descend à Sa Calobra était déserte, et je pouvais m’arrêter à loisir pour prendre des photos.

Je n’ose même pas imaginer ce que ça doit être comme expérience ici en pleine saison touristique, car tous les voyagistes de l’ile y vont avec leurs bus 😐 Une fois garé au parking (payant) de Sa Calobra, on découvre le minuscule village et sa petite crique battue par les vagues.

On emprunte ensuite un chemin creusé dans la roche …

… pour déboucher sur cette petite plage incroyable, entouré par deux énormes promontoires rocheux. La plage est balayée par d’impressionnantes vagues.

De l’autre côté, c’est le Torrent de Pareis qui s’écoule ici. En cas de pluie, des grandes mares peuvent en bloquer l’accès.

La meilleure façon de découvrir Torrent de Pareis reste de réaliser la randonnée qui débute au niveau de l’arrêt de bus situé juste à côté du restaurant Escorca, un peu plus haut sur la MA-10. De là, 6h de randonnée assez chaotique vous amènera au cœur du canyon et vous permettra de rejoindre Torrent de Pareis. Le retour depuis Sa Calobra, se fera en stop ou par le bus public jusqu’à l’arrêt de bus du restaurant. Il faut bien se renseigner avant d’y aller. Les bus ne circulent pas toujours en basse saison et surtout, en cas de pluies, une partie du parcours est infranchissable et vous n’aurez pas d’autre choix que faire demi-tour.

A 6km d’ici, on peut rejoindre la petite crique de Cala Tuent. Cette plage isolée est beaucoup moins connue que Sa Calobra, et c’est un très bon spot pour faire du snorkeling. La qualité de l’eau y est excellente.

En traversant la montagne côté sud, il faut se diriger vers le petit village de Campanet. Il y a deux sites à découvrir. Le plus célèbre, c’est celui des grottes de Campanet. Ces grottes n’ont été découvertes qu’en 1945, quand le propriétaire du terrain à la recherche d’une rivière souterraine pour irriguer ses terres décida d’élargir une fissure d’une paroi rocheuse. Elles sont ouvertes au public depuis 1948 et ont été très peu aménagées. Elles sont plus authentiques et moins fréquentées que les grandes grottes à l’Est de Majorque.
Plus d’infos sur le site officiel.

Le deuxième site à visiter, c’est Fonts Ufanes. Il s’agit d’un phénomène hydrologique spectaculaire. Quand la pluie tombe sur le Puig Tomir, les eaux descendent dans la nappe phréatique. Mais si les pluies sont trop fortes, la nappe phréatique déborde. A ce moment là, en plein milieu d’une forêt de chênes, les eaux de Fonts Ufanes jaillissent en bouillonnant.

C’est très impressionnant cette rivière surgissant véritablement de nul part! 🙂 Depuis 2001 la zone est protégée et il y a de jolis balades à faire dans la forêt.

Au nord est de Majorque, on pénètre dans la péninsule de Formentor. Elle fait 12km de long et on y trouve là aussi, des paysages magnifiques. Depuis la belle plage de Pollenca, vous apercevrez la presqu’ile d’Avancada, avec à son extrémité, la propriété la plus chère d’Espagne: la Villa Sa Fortalesa. C’est un ancien fort militaire, racheté et réaménagé par un riche aristocrate anglais.

La route Ma-2210 permet d’aller à l’extrémité de la péninsule. Elle épouse parfaitement le paysage. C’est aussi une réalisation du même ingénieur italien qui a construit la route serpentine de Sa Calobra. Il y a d’ailleurs un mémorial en son honneur au parking du promontoire du Mirador Des Colomer. Un petit sentier chemine sur la crête, avec des falaises hautes de 200m.

Depuis cet endroit, en plus d’avoir un paysage à couper le souffle, on peut voir la crique sauvage de Cala Bóquer. C’est la destination d’une belle petite randonnée (Camí Boquer) de 45 minutes de marche à faire depuis le grand rond point à Port de Pollenca.

De l’autre côté de la route, au sommet de la colline, à 390m d’altitude, se trouve Talaia d’Albercutx. La route étroite qui y monte vous donnera des sueurs froides si jamais vous devez croiser un véhicule. Le jeu en vaut vraiment la chandelle, vous aurez une des plus belles vues de Majorque une fois en haut.

On peut si on le souhaite grimper au sommet de la Tour d’Albercutx. C’est une ancienne tour de guet qui date du XVIe siècle et qui servait à prévenir les attaques des pirates mauresques.

En cours de route, vous pouvez prendre à droite vers la plage de Formentor : une très belle plage de sable fin (parking à 15€ la journée) au pied d’un des hôtels les plus célèbres de Majorque, le cinq étoiles Formentor, a Royal Hideaway Hôtel. Si vous êtes riches, ça se passe ici.

Tout au bout de la péninsule, on arrive au Cap de Formentor. Une fois garé sur le petit parking, on peut admirer le phare qui se dresse sur une falaise à pic de 208m de haut.

Le phare date de 1863 et à l’époque, il n’était accessible que par la mer. Il ne se visite pas. C’est l’endroit le plus venteux de l’ile. En pleine saison la route et le petit parking peuvent vite devenir un véritable calvaire.

Et encore plein d’autres lieux à découvrir lors d’un prochain séjour :

  • Les jardins d’Alfabia
  • La cascade Salt des Freu
  • Le Santuari de Lluc avec la Vierge Noire de Majorque
  • Une randonnée au Puig Tomir

Découvrir les autres régions de Majorque