Cette page retrace principalement un séjour sous forme de roadtrip dans le sud de la Tunisie. Préparez vous à en prendre plein les yeux ! Préparez vous aussi à manger de la harissa haha (souvenir impérissable d’un beignet aux pommes sauce harissa à la plage !). Allez, on arrive à Tunis, on prend la voiture, on met la musique, on allume la climatisation, et c’est parti, hop en route ! 🙂
(suite à un malheureux problème technique, j’ai perdu toutes mes autres photos de Tunis, Carthage, Sidi Bou Saïd, Bizerte et Tabarka … tristesse tristesse …)
Hammamet
Située à 60km au sud de Tunis, Hammamet est une des principales stations balnéaires de Tunisie. Le logement se trouvait dans un grand hôtel club (tout ce que j’adore évidemment…) : le Lalla Baya. Il y a surement mieux, il y a probablement pire. De toute façon tout le littoral est envahi par ces grands centres dédiés au tourisme de masse. Il y a un public pour tout, mais fuyons cet endroit au plus vite ! 🙂
Loin des complexes touristiques, il y la Hammamet historique avec sa petite médina et la kasbah.
Monastir
160km au sud de Tunis, la ville de Monastir doit son nom à une communauté de moines qui avait construit un monastère sur cette presqu’ile, juste avant la conquête musulmane. C’est la ville de naissance de Habib Bourguiba, le premier président de la Tunisie (de 1957 à 1987). Il a fait construire (de son vivant) un grand mausolée pour y être enterré. Cet attachement de Bourguiba pour sa ville natale a permis de recevoir beaucoup d’argent pour son entretien et son développement. La ville est desservie par le train, possède un aéroport international et un port de commerce. Monastir m’a laissée le souvenir d’une ville ouverte, dynamique et agréable 🙂
En continuant la route vers le sud, il faut aller dans la petite ville de El Jem. Elle mérite le détour pour son amphithéâtre romain. C’est le plus grand du monde romain après celui du Colisée de Rome ! Cette ville a connue son apogée lors de l’essor de la culture de l’olivier sous les romains et du commerce de la céramique. En l’an 238, après une révolte de la population contre un nouvel impôt, la cité sera détruite par les légions romaines. Dans les siècles qui suivent, elle pansera ses blessures, et on retrouve encore de nos jours des trésors de pièces d’or romaines. Je n’ai pas de photos, car ce jour là, il faisait 48 degrés !! Autant vous dire que la visite de amphithéâtre a été plutôt brève et que malheureusement on a vite repris la voiture pour tenter de trouver du frais un peu plus loin 🙂
Djerba
Qui ne connait pas Djerba ? C’est une destination phare du tourisme en méditerranée depuis des décennies. Djerba est habitée et connue depuis l’antiquité sous divers noms. Dans l’Odyssée d’Homère, le célèbre héros Ulysse en revenant de la Guerre de Troie a faillit y rester coincé après avoir gouté des lotos, des fruits qui font perdre la mémoire. C’est une ile de 25km sur 20km, et qui est relativement plate (le sommet culmine à 53m). L’accès à Djerba se fait via l’aéroport ou par une route de 7km, la Chaussée romaine, la reliant au continent africain. Il n’y a aucun cours d’eau sur l’ile et l’eau de pluie est stockée dans des citernes souterraines depuis l’antiquité. Comme il faut toujours plus d’eau pour la population et les touristes, une grande canalisation le long de la route apporte l’eau du continent. L’eau de mer est aussi dessalée pour alimenter le réseau. On trouve aussi quelques piscines thermales naturelles.
Tout autour de l’ile, c’est des hauts fonds, où la profondeur ne dépasse jamais 10m. Djerba est célèbre pour ses 20km de grandes plages de sable fin 🙂 et tout autant de complexes hôteliers … et il y a une très grande population de touristes allemands buveurs de bières (de nombreux panneaux sont d’ailleurs sous-titrés en allemands).
Le « grand classique » à Djerba, c’est l’excursion en bateau pirate qui vous dépose sur l’ile aux flamants roses (qui est en réalité un banc de sable rattaché à l’ile de Djerba). C’était surement une expérience sympa à vivre à une certaine époque, mais c’est vraiment une usine à touristes. Personnellement des flamants roses, j’en ai pas vu et je pense que ça fait longtemps qu’ils ont déserté les lieux.
Il y a une importante communauté juive à Djerba. D’après la légende, sa présence ici remonterait à l’antiquité, après la chute du Temple de Salomon. Il y a plusieurs synagogues sur l’ile mais la Synagogue de la Ghriba est la plus connue : elle contiendrait des reliques du Temple de Salomon (une porte et quelques pierres).
Cette même synagogue est aussi connu pour le terrible attentat subi en 2002 et qui a fait 21 victimes…
Je n’ai pas un souvenir incroyable de Djerba. J’ai largement préféré les quelques jours passés à Zarzis, à quelques kilomètres de là, uniquement entouré de tunisiens et tunisiennes. C’est là aussi où j’ai gouté le poisson qui rend fou! C’est le Chelba (ou la saupe en France, une sorte de petite dorade rayée). Ce poisson a l’habitude de manger une algue spéciale, et il accumule les toxines dans le corps. Quand on en mange on peut rapidement avoir des hallucinations. Il parait que l’effet est plus concentré dans les joues du poisson. A ce qu’il parait, ce poisson n’est plus consommée qu’en France, en Tunisie et en Israël. C’est à Zarzis aussi où je me suis retrouvé embarqué dans une soirée avec des tunisiens, cachés dans une vieille tour, au clair des étoiles, à boire de la Boukha en cachette. La Boukha (se prononce ‘bou-rha’), c’est de l’eau de vie à base de figues. Cet alcool a été inventé à la fin du XIXe siècle par un juif tunisien et il est donc kasher. Cet alcool à 36°C se trouve « facilement ». Il suffit d’aller à l’arrière des épiceries, là on vend ce qui ne doit pas être vu. Si vous buvez de l’alcool, c’est aussi l’occasion d’acheter de la Celtia, la bière tunisienne.
Quand on reprend la route et qu’on s’éloigne un peu de la côte, on s’aperçoit qu’on est réellement dans une zone terriblement désertique.
Matmata
Quand on arrive près du village de Matmatat-Al-Qadimal, on est accueilli par un petit mot dans la montagne, sympa! Ne pas confondre avec la Nouvelle Matmata, qui comme son nom l’indique, est la nouvelle localité. Les matmata appartiennent à une ancienne tribu berbère. L’ancien village dans les montagnes, c’est celui qui nous intéresse.
Ce petit village minuscule perdu dans les montagnes à 600m d’altitude est renommé pour ses habitations troglodytiques! On creuse un grand puits bien large, un petit escalier pour y descendre et sur tout le tour de l’ouverture, on creuse les pièces de l’habitation : chambre, cuisine, etc … Ce système permet de se protéger des grosses chaleurs qui règnent dans la région.
Et si vous regardez plus en détail, ça vous rappelle peut être quelque chose ? Star Wars! C’est le décor qui a servi pour la maison où grandit Luke Skywalker.
C’est maintenant un petit hôtel, Sidi Driss, mais il est toujours possible de venir visiter, si on y dort pas 😉
Pour les fans de Star Wars encore, en continuant la route vers le sud en direction du Sahara, on arrive à Tataouine. Cette ville a donné son nom à la planète Tatooine de la saga de Georges Lucas, et de nombreuses scènes y ont été tournées. Cette ville est aussi connue pour l’expression « aller à Tataouine ». Cette expression est due au bagne militaire de l’armée française, en exercice jusqu’en 1938. Pour ses conditions de vie très dures et pour son isolement, ce bagne représentait un peu un voyage interminable pour arriver dans une terre infernale. L’expression est restée mais le bagne a fermé. Le bâtiment sert maintenant de caserne pour l’armée tunisienne. La ville est aussi connue pour son souk typique et pour les nombreux ksour aux alentours. Ce sont des sortes de greniers collectifs.
On prend maintenant la direction de l’est, on longe le Sahara. Le sable est partout.
Douz
Justement, nous arrivons à la localité de Douz, surnommée la « Porte du Sahara ». Pendant longtemps, cette petite ville (et son oasis) était une escale importante pour les caravanes de dromadaires qui traversaient le Sahara et arrivaient en Tunisie. La porte du Sahara, justement la voici, et quand il y a une porte, hop en route, on la franchit!
A dromadaire ou à cheval, faites votre choix! 🙂
Vers l’infini et au delà … des dunes à perte de vue! Ça parait toujours incroyable de se dire qu’on peut parcourir des milliers de kilomètres dans cet univers désertique, ne pas se perdre, et trouver une petite oasis perdue comme un grain de sable au milieu du Sahara 😉
Chaque année a lieu à Douz le Festival International du Sahara. C’est une sorte de Jeux Olympiques des tribus nomades (pour en savoir plus).
Il n’y a pas que le désert à Douz, loin de là. La culture de la datte est omniprésente, et c’est un vrai petit paradis vert au milieu des vastes étendues désertiques. Le jeudi il y a le marché aux bestiaux avec ventes d’ânes et surtout de dromadaires (le côté exotique pour nous quoi).
Pour le logement, c’était à l’hôtel Saharien Paradise.
On reprend la route direction le nord-ouest, pour la traversée du Chott El Jérid. C’est le plus grand lac salé du Sahara, il fait plus de 100km de long. La traversée du lac hors de la route n’est pas conseillée, surtout après des pluies, car le sol se transforme en vase et vous pourrez dire adieu à votre véhicule (on peut apercevoir quelques carcasses encore prises au piège).
L’eau qui alimente le chott arrive en partie des rares pluies hivernales, mais surtout des nappes phréatiques situées en profondeur. Le limon salé se mêle à l’eau et remonte à la surface. En s’évaporant il laisse le sel à l’air libre.
Cette étendue désertique et salée jusqu’à l’horizon vous donnera un sacré coup de dépaysement. Avec la chaleur vous y verrez peut être même quelques mirages 🙂
On passe ensuite par la petite ville de Tozeur, qui est le plus grand oasis de la région. Puis, direction le nord vers les montagnes.
Tamerza
50km au nord de Tozeur, on arrive à Tamerza (ou Tameghza). C’est une petite oasis de montagne avec un village collé à la palmeraie. Une fois sur place direction le canyon de Tamerza. La balade est sans aucune difficulté, mis à part le soleil implacable.
Une fois que vous aurez triomphé de l’éternelle épreuve des échoppes pour touristes, à vous le plaisir de la découverte de la cascade de Tamerza 🙂 Un lieu qui parait vraiment irréel quand on se rappelle toutes les étendues désertiques traversées en voiture.
Le débit parait ridiculement faible. En cas de fortes pluies, c’est tout le contraire. En 1969, il y a eu une terrible inondation qui a fait des centaines de morts. Les ruines du village abandonné sont encore visibles au bord de l’oued.
N’hésitez pas à grimper sur les hauteurs vers le marabout. Vous aurez un super panorama sur les montagnes aux alentours.
La frontière avec le désert algérien est juste de l’autre côté de ce massif. La région a été frappée par une attaque terroriste du GIA en 1995 qui a tué 6 gardes nationaux.
Oasis de Chebika
En reprenant la route vers le sud, vous pouvez faire une petite halte à l’oasis de Chebika qui possède elle aussi une (toute) petite cascade.
Soyez vigilants sur la route. En Tunisie, il n’est pas rare de voir des troupeaux de chèvres traverser l’autoroute sans crier gare ! Et dans le sud, c’est les dromadaires ! 🙂
Nefta
La dernière étape de ce roadtrip dans le sud tunisien, c’est la petite ville oasis de Nefta. Elle est à 30km de la frontière algérienne. Située à la frontière du Chott el-Jérid et du désert du Sahara, l’oasis de Nefta a un charme supplémentaire car elle est dans une dépression naturelle, la « corbeille de Nefta ».
Si en prime, vous avez un logement bien situé, c’est le paradis! Et le paradis pour nous pendant quelques jours, c’était la Villa Dar Zargouni (Route Sahara Palace) 😉
Quand on vous dit qu’il faut faire attention aux dromadaires ! 😉
J’espère que ce petit aperçu désertique de la Tunisie vous donnera à vous aussi l’envie d’aller l’explorer !
Séjour réalisé en 2003