Vous voulez découvrir une des plus belles villes du Yorkshire en Angleterre, alors il faut aller à York. Ce n’est pas très loin de Leeds et c’est vraiment un plaisir de s’y balader. Découvrons ça ensemble, hop en route ! 🙂
La ville de York a été fondée par les romains en l’an 71 sous le nom de Herboracum. Deux empereurs romains y trouvèrent la mort lors de leurs expéditions vers le Mur d’Hadrien. Puis les anglo-saxons envahirent la région et York devint une ville importante du royaume de Northumbrie. Ensuite les vikings arrivent, et pendant près d’un siècle elle sera la capitale du royaume viking de Jórvík avant de faire partie du Royaume d’Angleterre. York bénéficiera d’une prospérité tranquille avec le commerce de la laine. Lors de la révolution industrielle, elle tombe un peu dans l’oubli et contrairement à beaucoup d’autres villes, elle ne change pas trop. Les vieilles maisons ne sont pas détruites pour construire des usines. Ce charme ancien permettra à York de trouver un nouvel essor grâce au tourisme et de nombreuses restaurations sont réalisées. York est maintenant une sorte de ville musée tranquille, et tout y parait paisible et agréable 🙂
La ville est traversée par rivière Ouse. Il y a de belles balades à faire le long des quais, comme sur Wellington Row par exemple.
Note insolite : une loi ancienne serait encore en vigueur à York. Elle dit qu’il est légalement possible de tuer un écossais en ville s’il porte un arc et des flèches! 😐
Un très bel endroit où flaner, c’est dans les jardins du muséum : York Museum Gardens. Ils ont été aménagés et ouverts au public en 1835.
On y trouve les ruines de l’Abbaye Sainte-Marie d’York (St Mary’s Abbey). L’abbaye dédiée à la Vierge Marie a été fondée en 1088. Elle s’étend rapidement et devient l’abbaye la plus riche et la plus puissante du nord de l’Angleterre. Tout s’arrête avec fracas en 1538, quand le roi Henri VIII, suite à son conflit avec le pape pour faire annuler son premier mariage, décide de couper les ponts avec Rome. C’est la Réforme anglaise, et pour marquer le coup, tous les monastères et les abbayes du royaume sont dissous.
C’est ainsi que s’achève brutalement l’histoire de l’Abbaye Sainte-Marie d’York. Les batiments sont détruits et les pierres sont réutilisées pour la construction de nouvelles églises et il ne reste plus que ces ruines.
Le grand monument de la ville, c’est incontestablement la Cathédrale d’York (York Minster). Elle est bâtie sur les restes d’anciennes églises dévastées par les diverses invasions subies par la ville. Sous sa forme actuelle, sa construction a débuté au XIIe siècle et elle est achevée en 1472. Elle mesure 60m de haut sur 160m de long.
C’est la plus grande construction gothique d’Europe du nord. L’intérieur est plutôt sobre car au temps de la Réforme, tous les trésors liés à l’église catholique romaine ont été détruits. L’entrée de la cathédrale est payante (11.50£).
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Près de la cathédrale, il y a cette statue. Ce n’est pas du tout un quelconque roi ou prince anglais. Il s’agit de l’empereur romain Constantin. En l’an 306 à York, à la mort de son père il est acclamé par les légions romaines.
Il deviendra un grand Empereur (après pas mal de rebondissements car à ce moment, l’empire romain compte 7 empereurs) et créera entre autres la grande cité de Constantinople à l’emplacement de l’ancienne Byzance.
Dans le square face à la cathédrale, ce jour là, un pianiste n’avait pas froid aux doigts 🙂
Derrière lui, un monument discret est dédié aux combattants de la Guerre des Boers entre 1899 et 1902 quand l’empire britannique a lutté contre l’indépendance de l’Afrique du Sud.
Tout proche de la cathédrale, il y a la Rue Stonegate qui est sans doute la rue la plus touristique de la ville.
C’est dans cette rue qu’est né le personnage le plus célèbre de York : Guy Fawkes en 1570. Son nom vous est peut être familier (V pour Vendetta?). Il a tenté avec des complices d’assassiner le roi Jacques Ier en 1605, pour mettre un roi catholique à la place. Le projet consistait à faire exploser une cave remplie d’explosifs, qui était juste en dessous de la Chambre des Lords à Londres! Arrêté in-extremis, il évite la pendaison en sautant de l’échafaud et se brise la nuque. Il y a une plaque commémorative au n°32 de la rue. La maison originelle a été détruite depuis longtemps.
Sur une note plus joyeuse et gourmande, au bout de la rue, on arrive sur une véritable institution à York. Sans doute le salon de thé le plus réputé d’Angleterre, rien que ça! 🙂 C’est le Bettys Cafe Tea Rooms (6-8 St. Helen’s Square). C’est raffiné, c’est élégant, c’est super gourmand, c’est bon, et c’est pas si cher que ça! Ne pas y aller serait une grave erreur croyez moi 😉
L’histoire est assez marrante : tout commence par un orphelin Suisse, Fritz Bützer, boulanger de formation. Il débarque en Angleterre pour du travail, mais il ne parle pas un mot d’anglais et a perdu toutes les papiers sur son futur employeur! A force de travail, il surmonte les galères et créé ce concept de salon de thé où toutes les pâtisseries sont préparées maison. Le premier Bettys a ouvert en 1919 à Harrogate à une trentaine de kilomètres de York.
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Un autre endroit à ne pas louper à York, c’est la rue The Shambles. C’est celle qui a servie de modèle pour le Chemin de Traverse dans les films Harry Potter. Et si vous n’êtes pas fans du magicien, c’est juste une belle rue médiévale (envahie par les boutiques Harry Potter…).
Un autre héritage médiéval à York, c’est Clifford’s Tower. Cette petite tour est assez discrète en haut de sa petite colline. C’est tout ce qu’il reste du Château d’York construit par Guillaume le Conquérant au XIe siècle. Le donjon a été détruit et reconstruit à de nombreuses reprises au cours des siècles avant de finir par tomber en ruines. Au 18e siècle, on lui trouve une utilité, ce sera une prison! Elle sera en activité jusqu’en 1929.
Pour en savoir plus et préparer sa visite.
Dans ce donjon a eu lieu un épisode sanglant, un des pires pogroms d’Angleterre. En 1190, suite à un incendie accidentel dans la ville, la population en colère se tourne contre les juifs de York. La communauté juive se réfugie en vitesse dans le donjon pour échapper à la foule en colère. Les autorités donnent le siège du donjon. Pour ne pas se faire lyncher par la foule, le rabbin décide de procéder à un suicide collectif. Près de 150 personnes sont égorgées par sa main et lui seul se suicidera (ce qui est interdit par sa religion).
Un petite vue de York depuis le Lendal Bridge.
Séjour réalisé en janvier 2010