Jour 2 – Loch Lomond – Oban – Glencoe – Fort William
Le réveil au Cashel Campsite sur les rives du Loch Lomond est un peu surréaliste. En jetant un coup d’œil en dehors de la tente, on se retrouve nez à bec avec des canards! 🙂 Il y a limite une mare qui s’est formée pendant la nuit à cause de la pluie! Je dirais presque un mini-loch en formation, mais j’exagère peut être un peu… Pendant le café matinal à la supérette du camping, il faut se faire une raison, la météo ne s’est pas du tout améliorée, les nuages bas couvrent tout, il n’y aura aucune visibilité dans les hauteurs, alors à regret on décide de faire l’impasse sur les randonnées qu’on avait prévue de faire autour du Loch. On replie la tente, on dit au revoir aux canards. C’est évidemment une grosse déception car le Parc national du Loch Lomond et des Trossachs a tant à offrir! et la fameuse vue depuis le sommet du Ben Lomond à 974 m d’altitude qui avait l’air si prometteuse. Tant pis pour ces belles randonnées. Allez hop, en route!
On longe à nouveau le Loch Lomond. Avec 37 km de long sur 8 km de large et une profondeur moyenne de 37m, c’est le plus grand loch de Grande Bretagne, et le 2ème en volume après le Loch Ness (qu’on verra plus tard).
Inveruglas
Le long de l’A82, on s’arrête au petit hameau de Inveruglas pour plusieurs raisons :
C’est le point d’arrivée de la Cowal Way aussi connue sous le nom de « l’Ecosse en 57 miles ». C’est un long chemin de randonnée de 90km qui part de la péninsule de Cowal (à Portavadie) pour finir ici, à Inveruglas.
Plus d’infos sur le site officiel
Et une petite idée de ce que ça peut donner en une journée en VTT
On peut aussi voir l’usine hydro-électrique de Loch Sloy inaugurée en 1950 et qui utilise l’énergie de l’eau retenue par le barrage du Loch Sloy à 3km de là.
Enfin il y a la pyramide de An Ceann Mòr. C’est une des installations d’art moderne qui fait partie du projet Loch Lomond Scenic route viewpoints lancé par le gouvernement écossais et dont le but est de proposer des aménagements le long des routes écossaises pour inciter les gens à s’arrêter et à profiter de la beauté des paysages. Malheureusement pour nous, toujours grosse pluie et visibilité limitée, tant pis pour le super panorama sur le Loch.
Plus d’infos sur les autres installations autour du Loch Lomond
Falls of Falloch
Une fois fini de longer la rive du Loch Lomond, ne loupez pas les Falls of Falloch, qui se trouvent juste après. Elles sont très facilement accessibles au bord de la route A82 après quelques minutes à pieds. D’une modeste hauteur de 10m dans un écrin de verdure, cette cascade est vraiment belle.
C’est franchement une micro-ballade mais qui vaut vraiment le coup.
Un peu plus loin, on quitte l’A82 pour prendre l’A85 et on décide d’aller visiter les ruines d’un château écossais.
Château de Kilchurn
Attention, il n’y a pas vraiment de panneau pour l’indiquer (ce que je trouve assez bizarre d’ailleurs), donc sur l’A85, un peu après le golf de Dalmally et avant de prendre le pont pour traverser la rivière Orchy, il faut prendre une toute petite route sur la gauche, et se garer un peu plus loin au parking. Ensuite il y a un sentier qui emmène au château, à 2km d’ici.
Ce panneau a tendance scatologique sur le bord du chemin nous a bien fait sourire 🙂
A ce moment là, je me suis vraiment senti en Écosse comme dans les films, il ne manquait qu’une cornemuse et quelques lutins dans les fougères et c’était parfait!
Les ruines du château de Kilchurn datent du XVe siècle. A l’origine, le château était sur un îlot à l’extrémité du Loch Awe. Il est maintenant rattaché à la terre ferme et on traverse des pâturages (qui ressemblaient à ce moment là d’avantage à des marécages) pour le rejoindre (attention, midges!).
Il est construit en 1450 et c’est la maison ancestrale des Campbell de Glenorchy. A la suite d’une alliance lors d’un mariage au siècle suivant, c’est le clan Mac Gregor qui occupe le château. Puis il revient aux Campbell un siècle plus tard. Il sert ensuite de garnison pour des soldats et lors d’une grande tempête en 1760 il est gravement endommagé. Il y a d’ailleurs les restes d’une tour d’angle écroulée au milieu du gazon dans la cour intérieure. On peut grimper dans les étages et jusqu’au tourelles pour profiter du point de vue sur le loch Awe (enfin ça, c’est s’il fait beau. Ça ne se voit pas trop sur les photos mais il pleut sacrément).
(visite gratuite)
Une fois cette petite visite terminée, on est toujours bien trempés. Nous reprenons la voiture et nous roulons le long de l’A85. Et il faut bien l’avouer, les paysages sont beaux 🙂
Au bout d’une quarantaine de minutes, nous arrivons à destination, au bout de l’A85. Nous arrivons à Oban.
Oban
Son nom vient du gaélique qui signifie « petite baie ». Cette petite ville de 8.600 habitants et la plus grande localité de toute cette partie de la côte, jusqu’à Fort William. Oban a plusieurs surnoms, comme la Seafood capital ou Gate to the isles. On se promène le long du front de mer, remplis de boutiques colorées, de bars et de restaurants.
En ce qui concerne la capitale des fruits de mer, c’est ce qu’on vérifie rapidement, en allant déjeuner sur le port au restaurant Eeusk. On arrive en fin de service et sans réservation, mais pas de soucis, accueil impeccable. A l’abri derrière les grandes baies vitrées de la salle, on déguste un bon verre de vin blanc et on choisit nos fruits de mers et les plats de poisson. Tout est péché localement et vient du port, d’ailleurs on voit depuis les fenêtre des pécheurs débarquer leurs prises de la matinée. Tout est bon! On se rempli copieusement le ventre. Et comble du bonheur, on aperçoit un peu de ciel bleu. On avait presque oublié que le soleil pouvait exister ici! En tout cas, vous l’avez compris, Eeusk à Oban, c’est un restaurant qu’on recommande vivement 🙂
Plus d’infos sur le site officiel.
Juste en face d’Oban se trouve l’île de Kerrera qui permet de protéger la baie des tempêtes venu de l’Atlantique. Les eaux dans la baie sont réputées très poissonneuses et ont peut assister au ballet des bateaux de pêches. Il y aussi le va et vient des grands ferrys, car Oban c’est aussi un point de départ des lignes qui mènent à l’île de Mull et aux Hébrides. Même la reine Victoria a trouvé que la ville valait le coup. Je cite : « one of the finest spots we have seen ».
Plus d’infos sur le site officiel de la ville.
Une partie de la ville s’est organisée autour de la célèbre distillerie Oban créée en 1794. C’est d’ailleurs l’une des seules distilleries d’Écosse située en plein centre ville. Les distilleries ont la fâcheuse tendance à prendre feu ou à exploser, et d’ailleurs celle-ci a pris feu en 1890, ainsi que quelques maisons autour. Mais comme c’était le principal employeur de la ville, on ne lui en voulut pas trop, et la distillerie resta là. Pour les amateurs, la distillerie se visite, avec dégustation de whisky 🙂
Plus d’infos ici.
Sur la colline, au dessus de la grande cheminée de la distillerie, on distingue une curieuse construction. Il s’agit de la McCaig’s Tower. Son histoire est assez particulière. Au XIXe siècle, John Stuart McCaig, un banquier écossais philanthrope (déjà on croit à de la science fiction!) a une brillante idée : construire un grand édifice en hommage à sa famille et fournir du travail aux tailleurs de pierre de la région pendant les mois d’hiver (la période creuse pour eux) et ça pendant de nombreuses années. Super idée! Et comme ce brave homme est aussi un passionné d’architecture, il donne les plans pour construire une réplique (en modèle réduit) du Colisée de Rome. Les travaux commencent en 1897 et continueront jusqu’à sa mort en 1902. Ensuite, sans financements, les travaux s’arrêtent et il ne reste plus que cette structure en arche. Si la construction était allée jusqu’au bout, il y aurait eu en plus un musée, une galerie d’art, et une grande tour centrale où aurait trôné une grande statue de McCaig. Bon, finalement c’est peut être bien que ça se soit arrêté un peu avant 🙂
En grimpant le long de la colline, on passe à côté de superbes maisons bourgeoises avec des jardins incroyablement fleuris, on sent qu’ici les hivers ne sont jamais rudes grâce aux courants chauds du Gulf stream.
Dans le joli parc au milieu de la construction, c’est ambiance détente, bronzette et pique nique. Vraiment un chouette endroit 🙂
Depuis la colline, on a une superbe vue sur Oban et sa baie.
Pour redescendre de la colline je vous conseille de suivre la rue Ardconnel Terrace et de prendre les petits escaliers sur la droite. On a l’impression d’emprunter un passage secret connu seulement des initiés, et des jeunes qui veulent s’embrasser en cachette haha.
Il fait beau, il fait (presque) chaud, et on ne voit pas le temps passer. Et oui, nous sommes tombés sous le charme d’Oban 🙂 Il est temps de filer! Bye bye Oban!
On reprend la route plein nord, direction Fort William.
Avec ce beau temps, la côte écossaise nous fait d’avantage penser à la méditerranée, il manque juste les cigales 🙂
En arrivant au pont en fer de Connel (1903), jetez un œil sur le loch Etive juste en dessous. Si vous avez de la chance et que vous arrivez au bon moment, vous pourrez voir les Falls of Lora. Il ne s’agit pas vraiment de chutes d’eau mais c’est une curiosité locale. Au niveau du pont, l’embouchure du fleuve est très étroite, 150m, et au moment des marées hautes et basses, il se forme d’impressionnants rapides au dessus d’un fond rocheux. Ils sont suffisamment puissants pour être pratiqués par des kayakistes d’eau vive, et encore, des confirmés, cette zone est potentiellement dangereuse!
Plus loin, le long de la route A828 vers le nord, ne loupez pas un autre arrêt.
Château de Stalker
Il y a le long de la côte, un lieu très connu et à la fois très discret, il s’agit du Château de Stalker. C’est en réalité plus proche d’une maison-tour (à 4 étages) qu’un véritable château. Il est juché sur un minuscule îlot accessible (difficilement) à pieds à marée basse uniquement.
Lui aussi, comme le château de Doune, est présent dans le film Sacré Graal des Monty Python, c’est le fameux « castle of aaaaargh ». On le voit aussi dans le film Highlander, et sur des millions de cartes postales.
Pourquoi il est discret? car il est difficilement visible. Depuis les hauteurs de l’A828, il faut s’arrêter au Castle Stalker View Cafe où on le distingue d’assez loin. L’autre solution consiste à prendre la minuscule route sur la gauche dans le bourg de Portnacroish et qui amène à petit chemin côtier. Attention, il est normalement interdit de se garer en voiture ici. « Normalement » … En tout cas, en marchant quelques minutes à pieds, vous pouvez voir le château de plus près 🙂
Pour la petite histoire, ce château a été construit vers 1320, et il a changé de mains à de nombreuses reprises au cours de son histoire entre le clan MacDougalls et le clan Campbell. Depuis 1908, c’est une propriété privée mais il est toutefois possible de le visiter en réservant sur le site officiel.
Fort William
On continue sur la route vers le nord, on longe le Loch Linnhe, et les couleurs sont vraiment chouettes.
On arrive enfin à Fort William. A vrai dire on ne voit pas grand chose de la ville, car on continue un peu plus loin jusqu’au Glen Nevis Caravan & Camping Park. Et je pense que c’est un des plus beaux camping que nous ayons vu. Si vous êtes dans le coin, ne cherchez pas plus loin, venez ici 🙂 Le cadre est formidable et vous êtes aux pieds du Ben Nevis.
Plus d’infos sur le site officiel.
Une fois la tente installée (sur du gazon sec! incroyable!) on se rend compte qu’il nous reste encore au moins 1h30-2h avant le coucher du soleil, alors vite, hop en route! à 30km d’ici une belle petite balade nous attend ! Vroum!
Glencoe
Glencoe est un petit village de 2800 habitants, et en plus de son calme et de sa beauté, il est aussi tristement célèbre à cause du massacre de Glencoe. En effet le 13 février 1692, le clan MacDonald de Glencoe est massacré par le clan Campbell a qui il avait pourtant offert l’hospitalité. Cette histoire a d’ailleurs inspiré « les noces pourpres » de Games of Thrones (Plus de détails sur cette tragédie ici).
Plus d’infos sur le site officiel de Glencoe.
Notre arrivée à Glencoe a un but bien plus agréable, il s’agit de parcourir le Glencoe Lochan trails. En quelques kilomètres, cette petite randonnée (qui prend environ 1h30) vous proposera un sentier qui gravit la pente au milieu de grands arbres, une forêt riche et traversée par de petites cascades, et un lac aux eaux calmes où se reflète le paysage. Ça fait un peu « too much » comme description, mais très honnêtement, c’est vraiment une balade très agréable, vraiment 🙂
Faire cette balade en fin d’après midi est vraiment une bonne idée car le paysage est magnifiquement coloré.
Cette très belle forêt a été plantée dans les années 1890 par Lord Strathcona. C’est un écossais qui a fait fortune au Canada avec la Canadian Pacific Railways. Une fois de retour et installé en Écosse avec sa petite famille, sa femme Anna (canadienne) a le mal du pays. Alors le lord se dit qu’en recréant un paysage qui rappellerait à sa femme les grandes forêts de la région des grands lacs canadiens, ça lui remonterait surement le moral. Hélas ça ne fonctionne pas et ils retourneront au Canada, en laissant derrière eux ce lieux magique. Ils laissent aussi leur imposante maison, la Glencoe House. Un temps convertie en hôpital, c’est maintenant un hôtel de luxe.
Yep, c’est un cadre idyllique, mais attention zone à midges, pensez à prendre vos précautions et vos protections!
Le retour à Fort William se fait tranquillement et on profite du coucher de soleil.
Pour le diner, ça se passe au Glen Nevis Restaurant and Bar. Il est situé à 10 minutes à pieds du camping. C’est un grand pub un peu désert ce soir là, et la nourriture est plus que correcte, et mention spéciale pour l’énorme planche de fromages! 🙂
Plus d’infos sur le site officiel.
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