Si on se promène dans l’Aveyron, il y a un « monument » à voir absolument, c’est le Viaduc de Millau. Comme l’autoroute passe dessus, ça tombe bien, on y va, hop en route! 😉
Pour avoir le privilège de traverser un des plus beaux viaducs du monde, il faudra s’acquitter d’un péage. Le tarif est de 8.60€ (10.80€ en saison estivale), c’est le péage le plus rentable de France. C’est un peu cher pour 2.4km de traversée, mais vous économisez énormément de temps. Surtout, vous roulez sur une merveille d’ingénierie, une fierté française!
La genèse du Viaduc de Millau
Pendant de nombreuses années, la traversée du Tarn était synonyme d’embouteillages. En été, la jolie petite ville de Millau devenait le lieu de galère en voiture. A la fin des années 80, plusieurs options sont étudiées pour améliorer cette situation. Celle qui est retenue en 1989, c’est de construire un grand viaduc franchissant le Tarn. S’en suit de nombreuses études sur le type de viaduc qui sera construit. Ce n’est qu’en 1996 que la solution du viaduc multi-haubané est retenue. L’architecte britannique Norman Foster remporte le concours. L’ingénieur français Michel Virlogeux se charge de la réalisation. L’idée initiale était que l’autoroute passant sur le viaduc serait gratuite. Mais le coût de la construction étant trop élevée, l’état a décidé de s’associer au privé pour le financement. Le groupe Eiffage obtient la concession de l’ouvrage jusqu’en 2079! La première pierre est posée en 2001 et le viaduc est ouvert à la circulation en 2004.
Il n’aura fallu que 3 ans pour construire ce chef d’œuvre.
Le viaduc de tous les records
Le Viaduc de Millau mesure 2460m de long. Le point le plus haut (pile + pylône) atteint 343m de haut. C’est le plus haut du monde. La route franchit le Tarn a une altitude de croisière de 245m 🙂 Les 7 piles supportent un tablier (là où passe la route) de 32m de large.
Les piles du pont, comme le tablier, on été spécialement conçues pour pouvoir résister à des vents de 200km/h.
Et au fait, pourquoi « viaduc » et pas « pont » ? Un pont relie deux rives, un viaduc relier deux points de grande hauteur. Voilà, vous savez tout 😉
L’aire du Viaduc de Millau
Pour profiter de la belle vue sur le Viaduc de Millau, une aire de repos spécifique a été créée sur l’A75. Sur place il y a une expo gratuite « Viaduc Expo » sur l’histoire de la construction du viaduc. Il est aussi possible de réserver des visites (payantes) pour accéder au belvédère privé situé sous le tablier. Il est même possible de pénétrer à l’intérieur de la pile la plus haute du monde (pour 12€ tout de même). Billets en vente à Viaduc Expo. Plus d’infos sur le site officiel : www.leviaducdemillau.com
L’arrêt sur cet aire de repos vous offre aussi ce magnifique panorama sur la ville de Millau et les Causses.
Prochaines étapes de votre visite dans cette belle région ? 😉
Vous voulez découvrir une des plus belles villes du Yorkshire en Angleterre, alors il faut aller à York. Ce n’est pas très loin de Leeds et c’est vraiment un plaisir de s’y balader. Découvrons ça ensemble, hop en route ! 🙂
La ville de York a été fondée par les romains en l’an 71 sous le nom de Herboracum. Deux empereurs romains y trouvèrent la mort lors de leurs expéditions vers le Mur d’Hadrien. Puis les anglo-saxons envahirent la région et York devint une ville importante du royaume de Northumbrie. Ensuite les vikings arrivent, et pendant près d’un siècle elle sera la capitale du royaume viking de Jórvík avant de faire partie du Royaume d’Angleterre. York bénéficiera d’une prospérité tranquille avec le commerce de la laine. Lors de la révolution industrielle, elle tombe un peu dans l’oubli et contrairement à beaucoup d’autres villes, elle ne change pas trop. Les vieilles maisons ne sont pas détruites pour construire des usines. Ce charme ancien permettra à York de trouver un nouvel essor grâce au tourisme et de nombreuses restaurations sont réalisées. York est maintenant une sorte de ville musée tranquille, et tout y parait paisible et agréable 🙂
La ville est traversée par rivière Ouse. Il y a de belles balades à faire le long des quais, comme sur Wellington Row par exemple.
Note insolite : une loi ancienne serait encore en vigueur à York. Elle dit qu’il est légalement possible de tuer un écossais en ville s’il porte un arc et des flèches! 😐
Un très bel endroit où flaner, c’est dans les jardins du muséum : York Museum Gardens. Ils ont été aménagés et ouverts au public en 1835.
On y trouve les ruines de l’Abbaye Sainte-Marie d’York(St Mary’s Abbey). L’abbaye dédiée à la Vierge Marie a été fondée en 1088. Elle s’étend rapidement et devient l’abbaye la plus riche et la plus puissante du nord de l’Angleterre. Tout s’arrête avec fracas en 1538, quand le roi Henri VIII, suite à son conflit avec le pape pour faire annuler son premier mariage, décide de couper les ponts avec Rome. C’est la Réforme anglaise, et pour marquer le coup, tous les monastères et les abbayes du royaume sont dissous.
C’est ainsi que s’achève brutalement l’histoire de l’Abbaye Sainte-Marie d’York. Les batiments sont détruits et les pierres sont réutilisées pour la construction de nouvelles églises et il ne reste plus que ces ruines.
Le grand monument de la ville, c’est incontestablement la Cathédrale d’York(York Minster). Elle est bâtie sur les restes d’anciennes églises dévastées par les diverses invasions subies par la ville. Sous sa forme actuelle, sa construction a débuté au XIIe siècle et elle est achevée en 1472. Elle mesure 60m de haut sur 160m de long.
C’est la plus grande construction gothique d’Europe du nord. L’intérieur est plutôt sobre car au temps de la Réforme, tous les trésors liés à l’église catholique romaine ont été détruits. L’entrée de la cathédrale est payante (11.50£). Plus d’infos ici
Près de la cathédrale, il y a cette statue. Ce n’est pas du tout un quelconque roi ou prince anglais. Il s’agit de l’empereur romain Constantin. En l’an 306 à York, à la mort de son père il est acclamé par les légions romaines.
Il deviendra un grand Empereur (après pas mal de rebondissements car à ce moment, l’empire romain compte 7 empereurs) et créera entre autres la grande cité de Constantinople à l’emplacement de l’ancienne Byzance.
Dans le square face à la cathédrale, ce jour là, un pianiste n’avait pas froid aux doigts 🙂
Derrière lui, un monument discret est dédié aux combattants de la Guerre des Boers entre 1899 et 1902 quand l’empire britannique a lutté contre l’indépendance de l’Afrique du Sud.
Tout proche de la cathédrale, il y ala Rue Stonegatequi est sans doute la rue la plus touristique de la ville.
C’est dans cette rue qu’est né le personnage le plus célèbre de York : Guy Fawkes en 1570. Son nom vous est peut être familier (V pour Vendetta?). Il a tenté avec des complices d’assassiner le roi Jacques Ier en 1605, pour mettre un roi catholique à la place. Le projet consistait à faire exploser une cave remplie d’explosifs, qui était juste en dessous de la Chambre des Lords à Londres! Arrêté in-extremis, il évite la pendaison en sautant de l’échafaud et se brise la nuque. Il y a une plaque commémorative au n°32 de la rue. La maison originelle a été détruite depuis longtemps.
Sur une note plus joyeuse et gourmande, au bout de la rue, on arrive sur une véritable institution à York. Sans doute le salon de thé le plus réputé d’Angleterre, rien que ça! 🙂 C’est le Bettys Cafe Tea Rooms(6-8 St. Helen’s Square). C’est raffiné, c’est élégant, c’est super gourmand, c’est bon, et c’est pas si cher que ça! Ne pas y aller serait une grave erreur croyez moi 😉
Je vous conseille de monter à l’étage dans les petits salons avec cheminée 😉
L’histoire est assez marrante : tout commence par un orphelin Suisse, Fritz Bützer, boulanger de formation. Il débarque en Angleterre pour du travail, mais il ne parle pas un mot d’anglais et a perdu toutes les papiers sur son futur employeur! A force de travail, il surmonte les galères et créé ce concept de salon de thé où toutes les pâtisseries sont préparées maison. Le premier Bettys a ouvert en 1919 à Harrogate à une trentaine de kilomètres de York. Plus d’infos ici
Un autre endroit à ne pas louper à York, c’est la rue The Shambles. C’est celle qui a servie de modèle pour le Chemin de Traverse dans les films Harry Potter. Et si vous n’êtes pas fans du magicien, c’est juste une belle rue médiévale (envahie par les boutiques Harry Potter…).
Un autre héritage médiéval à York, c’est Clifford’s Tower. Cette petite tour est assez discrète en haut de sa petite colline. C’est tout ce qu’il reste du Château d’York construit par Guillaume le Conquérant au XIe siècle. Le donjon a été détruit et reconstruit à de nombreuses reprises au cours des siècles avant de finir par tomber en ruines. Au 18e siècle, on lui trouve une utilité, ce sera une prison! Elle sera en activité jusqu’en 1929. Pour en savoir plus et préparer sa visite.
Dans ce donjon a eu lieu un épisode sanglant, un des pires pogroms d’Angleterre. En 1190, suite à un incendie accidentel dans la ville, la population en colère se tourne contre les juifs de York. La communauté juive se réfugie en vitesse dans le donjon pour échapper à la foule en colère. Les autorités donnent le siège du donjon. Pour ne pas se faire lyncher par la foule, le rabbin décide de procéder à un suicide collectif. Près de 150 personnes sont égorgées par sa main et lui seul se suicidera (ce qui est interdit par sa religion).
Quand on pense à visiter la Normandie, on ne pense pas forcément à visiter Le Havre. Grave erreur ! Même si la ville du Havre a une réputation de port industrielle et de centre ville « laid », c’est véritablement une belle ville agréable. Elle mérite largement qu’on vienne y passer un grand week-end ou plus. On va voir ça ensemble, hop en route au Havre! 🙂
La ville du Havre a été créée en 1517, par décision du roi François 1er. Le port d’Harfleur n’était plus exploitable, il fallait défendre l’embouchure de la Seine et avoir un port pour abriter la flotte française afin de prévenir un débarquement anglais. C’est le site du Havre qui est choisi. Au fil des siècles, la zone portuaire s’agrandit et se fortifie. Les expéditions vers le Nouveau Monde, la Traite des Noirs et le commerce maritime international feront la richesse de la ville, qui devient un des ports européen les plus importants. La ville du Havre s’articule autour des points suivants :
Le centre ville
La plage
Les docks et le port
La ville haute
Le centre ville du Havre
En septembre 1944 l’aviation anglaise bombarde le centre ville du Havre. Cet épisode de la guerre reste polémique, car les troupes nazies étaient principalement sur les hauteurs de la ville et l’état major dans les villas du bord de mer. Ce bombardement massif a surtout fait des milliers de victimes civiles et a totalement rasé le centre ville. Quand les troupes alliées pénètrent dans la ville, ils sont surnommés les « libératueurs » et l’accueil de la population est glacial …
Après la guerre, l’idée du nouveau gouvernement français est de faire de cette «ville martyre l’une des plus belles cités d’Europe». Le projet de reconstruction est confié à Auguste Perret. C’est un architecte spécialise dans l’utilisation du béton armé. De 1945 à 1960, la ville renait. C’est le règne des lignes droites, des rues perpendiculaires, des façades toutes identiques et le gris du béton qu’on retrouve partout. Depuis 2005, le centre ville du Havre est classé au patrimoine mondial de l’Unesco (pour en savoir plus).
L’hôtel de ville du Havre est un exemple typique de l’architecture d’Auguste Perret. Il est inauguré en 1958. La tour de 18 étages fait 90m de haut. Elle est sensée rappeler un beffroi.
Le monument le plus emblématique de la ville du Havre, c’est sans doute l’église Saint-Joseph. C’est l’œuvre d’Auguste Perret et de Raymond Audigier(l’autre architecte chargé du projet). Le premier veut qu’elle soit un monument dédié aux victimes de la guerre, et le second (très croyant) veut qu’elle soit comme un cierge de remerciement à Dieu pour le retour de la paix. Sa construction a nécessité 50.000 tonnes de béton. Elle est achevée en 1956 et sa tour octogonale fait 107m de haut.
L’intérieur de l’église est assez étonnant. Il n’y a aucun pilier et l’espace est totalement ouvert. Le volume de 50.000m3 est totalement ouvert.
Le puits de lumière de la « tour-lanterne » juste au dessus de l’autel central, en plein centre de l’église, lui donne une identité vraiment particulière. Les nombreux vitraux sont l’œuvre de l’artiste Marguerite Huré.
Un autre lieu emblématique du Havre, c’est son volcan! 🙂 L’histoire commence en 1961, quand André Malraux veut offrir l’art et la culture à tous. La première Maison de la Culture de France née au Havre. Elle est hébergée dans un musée puis dans l’hôtel de ville. La ville décide d’aménager la grande place dans le prolongement du Bassin du Commerce et fait appel au célèbre architecte brésilien Oscar Niemeyer (l’architecte de Brasilia!). Il créé le « volcan », inauguré en 1982 et qui devient le siège de la Maison de la Culture. L’ensemble devient l’espace Niemeyer.
Le bâtiment abrite la Scène Nationale, avec une salle d’une capacité de 800 places. En 1990, La Maison de la Culture est officiellement renommée Le Volcan. Plus d’infos sur la Scène Nationale du Havre.
Note gourmande : un très bon restaurant en face du Volcan, c’est le Grignot(53 Rue Racine). Ce grand bistrot est un classique de la cuisine du Havre depuis 1978 (plus d’infos ici). Testé et approuvé! 🙂
L’autre grand bâtiment culturel de la ville, c’est le MUMA (musée d’art moderne André-Malraux). C’est le premier musée reconstruit en France après la Seconde Guerre Mondiale. Il remplace le musée d’art du Havre, totalement détruit par les bombes alliées. Il est inauguré par André Malraux en 1961. Plus d’infos sur le site officiel
On distingue des petits personnages sur le mur du MUMA, ce sont des gouzous! Ce petit bonhomme rondouillard est la création du graffeur Jace. Ce street artiste havrais a peint ses gouzous dans tous les recoins de la ville (et ailleurs dans le monde). La chasse aux gouzous est presque devenu un sport local 😉 En voici quelques uns :
Le Havre, côté plage
Juste à côté du centre ville du Havre, il y a 2 kilomètres de plage (principalement du galet). Un gros effort a été réalisé ces dernières décennies pour améliorer la qualité de l’eau et de la plage. Depuis 1994, une très belle promenade a été aménagée tout le long de la plage et c’est vraiment super agréable de s’y balader.
La tradition havraise, c’est les cabanes de plage. Elles se transmettent de génération en génération. Elles sont partout, elles sont colorées, et tout le monde reste dedans juste au bord du chemin, au lieu d’aller un peu plus loin près de la mer !?! Ce comportement sera toujours un mystère pour moi haha 😉
En 1905, un homme d’affaire parisien décide d’investir une partie de la côte inoccupée à Sainte-Adresse. Il la transforme en une station balnéaire, c’est la naissance « Nice havrais ». En 1914, alors que la Belgique est envahie par les armées allemandes, le gouvernement belge s’enfuit et vient s’installer précisément ici. Ils emménagent dans un grand ancien hôtel de luxe avec vue sur la plage, l’immeuble Dufayel. Il devient le centre de l’administration belge jusqu’en 1918! En souvenir devant l’immeuble, il reste encore une discrète boite aux lettres rouge. Elle rappelle qu’ici se trouvait le centre de réception et d’émission de la Poste et des télégrammes belges.
Le long de la plage il y a l’estacade de Sainte-Adresse. C’est une belle passerelle construite à l’origine en 1885 pour atteindre la mer à marée haute sans avoir à marcher sur les galets.
En regardant vers la côte, on observe un mélange improbable : un éléphant, la Chapelle Notre-Dame des Flots, des villas bourgeoises et un pain de sucre! L’éléphant, c’est la sculpture « à l’origine » de l’artiste Fabien Mérelle, installé sur le toit de la Cité Océane depuis 2018.
Le « pain de sucre » est en réalité un tombeau érigé par son épouse en hommage au général Lefebvre-Desnouettes. C’est un général de la Révolution et de Napoléon, mort lors d’un naufrage sur les côtes irlandaise en 1822.
En continuant la balade le long de la plage, on arrive au bout de la promenade aménagée. C’est « le bout du monde ». Évidemment on peut toujours continuer la promenade sur les galets, aux pieds des falaises.
Continuez de marcher encore un petit peu, genre 30km dans cette direction, et vous arriverez aux falaises d’Etretat ! 🙂
Note gourmande : Après cette balade le long de la plage jusqu’au bout du monde littéralement, il faut bien se reposer et reprendre des forces en mangeant et en buvant. Je vous conseille : le bar Le Bout du Monde(1 Boulevard Foch).
Le Chat Bleu(6 Rue du Roi Albert) est une autre excellente adresse, et je vous conseille de grimper à l’étage afin de profiter de la terrasse avec sa belle vue (plus d’infos ici).
N’oubliez pas non plus de vous arrêter à l’Abri-Côtier(24 Boulevard Albert 1er), un bar cool et sympa comme on les aime !
Le Havre, côté bassins et côté port
Pour marquer l’entrée dans la zone portuaire du Havre sur le quai de Southampton, il y a cet étonnant assemblage de conteneurs, c’est la Catène de Conteneurs. Cette « petite et discrète » réalisation de l’artiste Vincent Ganivet mesure 28m de haut et pèse 248 tonnes. Initialement prévue pour le festival un été au Havre en 2017, elle est maintenant une œuvre permanente de la ville.
Pour en savoir plus sur le festival d’art contemporain Un été au Havre 🙂
Le Bassin du Roi, c’est le bassin historique de la ville. C’est ici que se trouvait la crique originelle autour de laquelle la ville du Havre s’est développée. Il ne prend véritablement forme que sous Richelieu en 1635. Il fait construire des véritables quais en pierre. Plus tard sous Louis XIV, Colbert en fait un bassin dédié uniquement à la réparation des navires de guerre.
Le bassin est rendu à la « vie civile » en 1824. Sur les quais, on peut voir des étranges figures de métal rouillé. C’est l’œuvre « Jardins fantômes » qui reprend les motifs floraux de la chambre de François Ier (le fondateur du Havre) dans son château de Blois.
Le grande étendue d’eau en plein centre ville, à côté du Volcan, c’est le Bassin du Commerce. Il est creusé de 1787 à 1791 et s’appelait bassin d’Ingouville. Les remparts de l’époque ont été détruits et le quartier terrassé. Les négociants du Havre voulaient absolument ce nouveau plan d’eau pour augmenter le commerce. Il est relié à la mer et son niveau augmente et diminue au rythme des marées.
Aujourd’hui, plus aucun bateau ne vient s’amarrer sur les quais du bassin du Commerce.
Pour traverser le bassin du commerce, il y avait un vieux pont qui avait survécu aux bombardements mais il est détruit en 1963 car devenant dangereux. La ville décide la construction d’une nouvelle passerelle en forme d’arche et suffisamment haute pour laisser le passage aux petits bateaux. Une ancienne pile du vieux pont a été conservée et c’est dessus que s’appuie la nouvelle passerelle réalisée par Guillaume Gillet en 1969.
Avec son allure résolument moderne et élancée, on aurait plutôt tendance à imaginer sa conception dans les années 2000 🙂
Note gourmande : Un très bon et bel endroit où manger près d’ici, c’est le Restaurant Les Enfants Sages(20 Rue Gustave Lennier). (plus d’infos ici)
Depuis 1996 seulement il y a officiellement un petit port de pèche au Havre. Il est enclavé entre l’entrée du Bassin du Roi et l’entrée du Port commercial.
Le marché aux poissons est logiquement juste à côté et il y a plein de petites échoppes pour faire de bonnes affaires ou déguster sur place du bon poisson frais. Si vous venez au marché, arrêtez vous pour boire un verre Chez Lili(2 Rue des Etoupières). Ce petit rade historique du Havre propose un bon choix de bières et une très bonne ambiance 🙂
Il y a une relique insolite tout près d’ici, c’est le nez du France! Le paquebot France, en 1960, avec ses 315m de long, était le plus grand paquebot du monde. Il servait à faire des traversées transatlantiques. C’était le prestige de la France! Sauf que très rapidement, on utilise l’avion pour traverser l’atlantique et le paquebot devient un désastre financier. Il continuera sa vie comme paquebot de croisière, sous divers noms, jusqu’à finir en 2007 dans la baie d’Alang en Inde pour être totalement désossé.
C’est là qu’un passionné français arrivera à négocier la pointe du célébrissime paquebot, le Nez du France! Après plusieurs ventes aux enchères et pas mal de déboires, le nez finira au Havre en 2018 🙂
En vous promenant un peu plus loin aux abords du port, vous pourrez découvrir le Jardin japonais du Havre. Propriété du port du Havre, il y a très peu de visites. Se renseigner sur les ouvertures à l’office du tourisme. Juste à côté, vous trouverez une Magic Mirror (la même salle que l’ancien Cabaret Sauvage de Paris). Enfin si vous voulez en savoir plus sur le grand port du Havre, les installations portuaires etc … toutes les infos sur le site officiel.
La ville haute du Havre
La ville haute du Havre se trouve sur le plateau Cauchois, qui atteint 100m d’altitude. C’est le quartier de Sanvic.
Le saviez vous ? Le Havre possède un funiculaire! Les habitants l’appellent le « funi ». Pour la petite somme de 50 centimes vous pourrez grimper à bord de l’engin et parcourir les 343m de rails qui permettent de grimper 77m plus haut.
Le tout premier funiculaire est mis en service en 1890 et il fonctionnait à la vapeur. Après des décennies de bons et loyaux service, il est remplacé par le funiculaire actuel, en 1972.
Le quartier de Sanvic sur les hauteurs du Havre est principalement résidentiel. Il y a de belles maisons typiques avec des beaux jardins. Et surtout, il y a …
Les Jardins Suspendus !
C’est un superbe lieux à découvrir. Ça se trouve dans l’ancien fort de Sainte-Adresse construit en 1858. Il est définitivement abandonné par l’armée en 1979. Après de longues années où le site devient un petit no man’s land, la ville décide de le réhabilité. C’est l’ouverture des Jardins Suspendus en 2008.
L’entrée est gratuite et on peut se promener dans des superbes jardins avec des plantes du monde entier. Le site est vraiment très bien entretenu et il y a toujours un petit sentier avec une belle surprise au bout.
Pour la modique somme de 2 euros, il est possible de visiter les serres, et c’est franchement une escapade intéressante. Vous ne le regretterez pas! 🙂
Le site héberge aussi deux grandes œuvres d’arts : Sisyphus Casemate et le Temps Suspendus. Vous verrez sur place 😉
Enfin, depuis ces hauteurs, vous pourrez vous aussi profiter de ce super panorama sur le Havre et l’estuaire de la Seine ! 😉
Alors, ça y est? vous êtes décidé ? Hop en route au Havre 😉
Bienvenue à Chinon, jolie petite commune de l’Indre-et-Loire, à mi-chemin entre Tours et Saumur. Notre visite de Chinon a été un peu rapide 😉 Nous étions de passage pour participer à Vignes Vins Randos. Si vous ne connaissez pas cet évènement, je vous le conseille vraiment ! Nous avons tout de même visité un peu cette jolie ville. Voyons ça ensemble, hop en route ! 🙂
Pour vous garer, après la traversée du pont, ne vous embêtez pas et profitez du grand parking sur la droite. D’ailleurs au milieu du parking trône cette grande statue, c’est Jeanne d’Arc en pleine action! Cette statue date de 1893, réalisée par Jules Roulleau. Elle a été exposée un moment à Paris avant d’être acheminée par la route (elle ne passait pas dans les tunnels par le train!). Le parking est l’emplacement supposé où Jeanne d’Arc s’entrainait à la quintaine (jeu d’adresse pour chevalier où on doit toucher une cible avec sa lance).
Note historique : C’est à Chinon, en 1429, que la petite Jeanne, tout juste sortie de sa campagne, arrivera (selon la légende) à reconnaitre le roi Charles VII au milieu de ses courtisans. Impressionné par sa ferveur le roi, qu’elle nomme simplement le dauphin (car il n’est pas couronné dans la cathédrale de Reims), lui autorisera de participer au siège d’Orléans. Ce sera le début du changement de rapport de force dans la Guerre de Cents Ans. Et tout ça c’est une longue histoire 😉
Tout proche du parking vous remarquerez les platanes immenses qui bordent la Vienne, le long de la Promenade du Docteur Mattrait. Ces arbres font près de 40m de haut!
Les même énormes platanes longent la longue ligne droite qui mènent au pont, au sud de la ville. Ils ne sont pas si vieux, tout juste centenaires, mais ils sont véritablement impressionnants ! 🙂
L’Église Saint-Étienne de Chinon date de 1490. Elle est coincée entre les rues moyenâgeuses et la façade en tuffeau commence à se dégrader.
L’intérieur est très joli. Si vous êtes attentifs, vous trouverez une statue de Jeanne d’Arc qui va dégainer son épée. Elle date d’avant sa canonisation en 1920 où on ne la représente plus en mode guerrière dans une église 😉
Un petit peu plus loin, il y a la Collégiale Saint-Mexme de Chinon. Elle est bien plus vieille que sa voisine, car elle date de 1050. Elle est bâtie sur l’emplacement de l’ancien monastère fondé par Saint Mexme au Ve siècle. Saint Mexme (ou Saint Mesme), c’était un disciple de Saint Martin. En 463, lors du siège de Chinon par les Wisigoths, ses prières auraient apportée la pluie attendue par les assiégées.
La collégiale est classée Monument Historique depuis 1840. Malheureusement nous n’avons pas pu la visiter ce jour là, car il y avait des répétitions pour un concert de musique classique à l’intérieur.
Je vous conseille ensuite de prendre la rue qui grimpe vers la colline. Si vous êtes attentif, au sommet de la crête vous verrez une statue du christ protecteur, les bras écartés, comme à Rio. Elle date de 1941. Le curé de Chinon et les habitants ont voulu remercier Dieu pour les avoir protégés de l’avancée nazie en 1940 qui n’aurait pas fait de mort dans la ville.
Vous êtes maintenant sur la rue du coteau sainte-Radegonde. C’est en fait un petit sentier où on peut faire une très belle balade sur les hauteurs de Chinon.
Vous aurez une belle vue sur les toits de la ville et le panorama de la région 🙂
En bonus, de nombreuses habitations troglodytiques parsèment le chemin. Certaines ressemblent d’avantage à des grottes abandonnées, et vous pourrez aller les explorer comme bon vous semble.
Le but de cette balade, c’est la Chapelle Sainte-Radegonde. On ne peut la visiter que le samedi et dimanche après-midi (mieux vaut prendre contact au 02.47.93.18.35 car cette fois là, c’était portes closes…). La chapelle est à l’emplacement d’un ancien puits païen avec une eau miraculeuse. Au VIe siècle un ermite d’une grande sagesse s’installe ici. Sainte Radegonde viendra le consulter avant de créer son monastère et hospice à Poitiers. La chapelle a gardé son nom.
Pour la petite histoire : Radegonde était une princesse du VIe siècle. Retenue en captivité, elle est devenue Reine des Francs en 539 par un mariage forcé avec Clotaire Ier, le fils de Clovis. Ayant suivi une éducation stricte et religieuse et rejetant complètement la violence meurtrière de son mari royal, elle s’enfuit. Elle force la main d’un évêque pour devenir simple nonne, et le pape interdit au roi de la reprendre. Elle mène ensuite une vie vouée au service des pauvres et devient adorée par le peuple.
L’endroit le plus connu de Chinon, c’est évidemment la forteresse royale de Chinon. Elle est au sommet de l’éperon rocheux qui domine la Vienne. La forteresse est en fait divisée en trois châteaux. Chacun a son enceinte indépendante : le fort du Coudray, le Château du Milieu avec les logis royaux, et le fort Saint-Georges. Ce site est occupée depuis la préhistoire. Les romains, puis les wisigoths et plus tard les comtes de Blois, tout le monde a profité de cette place forte
A partir du XVIe siècle, la forteresse n’est plus habitée, car on lui préfère des châteaux plus récents. Elle tombe de plus en plus en ruine. En 1854 il est même question de la démolir complètement car les ruines menacent de s’écrouler sur les habitations plus bas! Un véritable projet de restauration ne sera lancé qu’en 2004. Plus d’infos pour la visite sur le site officiel
Comme nous sommes sur les terres de François Rabelais, il faut penser à bien manger et boire ! 😉
Je vous conseille ces deux bonnes adresses 🙂
Restaurant La Maison Rouge Chinon(38 rue Voltaire)
Restaurant At’able!(21 rue Rabelais)
Autour de Chinon …
Les vins de Chinon
Difficile de venir à Chinon et ne pas déguster les vins de Chinon! Les vignobles de Chinon sont plus que millénaire. Ils datent de l’époque de St Martin de Tours au IVe siècle. L’appellation Chinon (AOC), est une appellation communale parmi les plus importantes de France avec 2400 hectares en production. 13 millions de bouteilles sont produites chaque année. Le vin rouge représente plus de 85% de la production. Le cépage utilisé est principalement le cabernet franc et le cabernet sauvignon. Pour les 2% de vins blancs produits, il s’agit du chenin.
Le mieux est sans doute de faire confiance aux plus fervents défenseurs, la Confrérie des Entonneurs Rabelaisiens 🙂 Ici une dégustation en leur agréable compagnie, au domaine de la Sablière de Nicolas Pointeau lors du VVR 2020 🙂
Le petit village de Candes Saint-Martin mérite un arrêt. Il reste encore quelques vestiges du port antique romain et de la longue activité de batellerie sur la Vienne et la Loire. C’est aussi dans ce village que le célèbre Saint-Martin est mort en 397. La grande église de la Collégiale Saint-Martin de Candes commémore cette page d’histoire. Enfin, sur les hauteurs du village, il y a un super point de vue sur la confluence de la Vienne et la Loire. Attention, la rue du panorama pour y accéder et très étroite.
Un peu moins glamour, tout au fond à droite, on distingue la Centrale Nucléaire de Chinon. C’est une des plus vieilles de France. Sa mise en service date de 1963. Elle est discrète dans le paysage car il a été volontairement choisi de limiter la hauteur des cheminées de refroidissement au dessus des réacteurs. Elles ne font que 28m.
Et bien entendu, il faut prolonger la découverte de la région en partant à la découverte des Châteaux de la Loire! 😉
Entre Saumur et Chinon, se trouve un lieu assez incroyable : l’Abbaye Royale de Fontevraud. A la frontière du Poitou et de la Touraine, c’est l’une des plus grandes cités monastiques d’Europe. Hop en route!
Il faut se rendre dans le petit village de Fontevraud-l’Abbaye, tout près de Candes-Saint-Martin à la confluence de la Vienne et de la Loire. Une fois garé dans les parkings à disposition, il suffit de suivre la rue Robert d’Arbrissel et vous arrivez à la porte d’entrée de l’Abbaye. Le village est très joli et mériterait de s’y attarder un peu 🙂 Mais revenons à notre abbaye :
Tout commence avec Robert d’Arbrissel. Son nom nous est totalement inconnu. Il s’en est fallut de peu pour qu’il soit canonisé. Le petit Robert est né vers 1050 et devient prêtre. Après des études en théologie à Paris, il revient mettre un peu de morale dans le diocèse de Rennes. Quand son évêque protecteur décède, il est « exilé » à Angers. Rapidement, il mène une vie d’ermite et d’abstinence, mais les seigneurs de la région reconnaissent déjà ses capacités intellectuelles. Il est tellement apprécié que le pape Urbain II lui donne le titre de prédicateur. Sa parole anime les foules de la région, et suivi par sa troupe de fidèles, il installe sa communauté dans le val de Fons Ebraudi. Sa communauté religieuse est mixte, les hommes dorment avec les femmes. C’est le scandale à l’époque. Robert prône justement cette mixité pour lutter contre le désir charnel. Est-ce que ça fonctionne réellement? mystère 😉 Le monastère prend de l’ampleur. Féministe avant l’heure, les grandes dames de la région font de nombreux dons. Alors que le monastère tourne à bon régime, il décide de reprendre la route pour continuer ses prêches à travers la France. Quand il sent sa fin venir, il revient dans ses terres et convoque tout le monde pour exiger que l’abbaye soit dirigée par une femme, et ce sera l’abbesse Pétronille de Chemillé. Il meurt en 1116.
La suite de l’histoire qui donne à l’Abbaye Royale de Fontevraud toute sa célébrité, vient d’une femme, Aliénor d’Aquitaine. Cette une femme avec une histoire incroyable et qui aura joué un rôle important dans l’Europe médiévale. Elle est née en 1122. Femme lettrée et instruite, elle devient l’héritière du Duché d’Aquitaine. Elle épouse en 1137 le fils et héritier du trône de France, le futur roi Louis VII. Cependant le duché d’Aquitaine reste toujours sous son contrôle. Il ne sera rattaché au Royaume de France qu’à la génération suivante s’ils ont un fils. Belle et rebelle, Aliénor est un esprit libre et sa vie à la cour fait des grabuges. Le jeune couple royal gère un peu certaines affaires politiques à la légère, et durant un conflit, une église est incendiée. Le pape Eugène III sanctionne le royaume. Pour se racheter, Aliénor et Louis VII décident de participer à la seconde croisade. Cette croisade est un échec total pour les armées chrétiennes. Et pour le couple royale aussi. Aliénor est soupçonnée d’infidélité avec son oncle Prince d’Antioche, et Louis VII ne supporte pas le mode de vie plus libre qu’il trouve en Orient. C’est la rupture. L’église annule le mariage en 1152 pour cause de consanguinité (le divorce n’existait pas). Elle devient immédiatement la femme la plus importante qu’on puisse épouser! Huit semaines après son « divorce », et après quelques lettres échangées, elle épouse le jeune Henri Plantagenêt. Deux ans plus tard, son époux devient Henri II, roi d’Angleterre. Aliénor d’Aquitaine fut reine de France puis reine d’Angleterre! 🙂 Le couple royal confie à l’abbaye l’éducation de leurs deux plus jeunes enfants : Jeanne et Jean, le futur roi d’Angleterre. En 1180, le roi Henri II meurt à Chinon. La guerre faisant rage avec son fils Richard Cœur de Lion et le royaume de France, on décide d’enterrer son corps dans l’Abbaye de Fontevraud toute proche. En 1199 Richard Cœur de Lion meurt, et sa mère Aliénor décide d’enterrer le corps dans l’Abbaye (son cœur est dans la cathédrale de Rouen). C’est la création de la nécropole des Plantagenêts. En 1200, Aliénor se retire à l’Abbaye de Fontevraud. Elle y décède en 1204 à l’âge de 82 ans. Son gisant est à côté de son époux Henri II. Elle a choisi d’être représentée un livre à la main pour son amour de la littérature.
Le gisant d’Aliénor d’Aquitaine et du roi d’Angleterre Henri IILe gisant du roi d’Angleterre Richard Cœur de Lion, avec à ses côté Isabelle d’Angoulême, reine d’Angleterre, femme du roi Jean ‘Sans terres’, fils d’Aliénor et de Henri.
De nos jours, la famille royale anglaise vient régulièrement dans l’abbaye pour rendre hommage à ses ancêtres.
Avec la fin de l’empire Plantagenêt et plus tard la Guerre de Cent Ans, les possessions de l’Abbaye de Fontevraud sont pillées ou reprises. La faillite est proche ! Puis arrive la dynastie des Bourbons qui prend la tête des royaumes de France et d’Espagne. Cinq des abbesses de Fontevraud seront issues de cette famille. Avec un soutien familial de ce genre, l’Abbaye de Fontevraud retrouve vite ses richesses perdues et elle s’agrandit toujours plus. Les abbesses se succèdent et tout va pour le mieux ! … puis c’est la Révolution Française en 1789. L’Abbaye est déclarée bien national, c’est la fin de l’ordre religieux. Tout le monde doit évacuer les lieux! Le mobilier est vendu, les richesses dispersées et l’abbaye est vandalisée.
L’Abbaye de Fontevraud n’échappe à la ruine que grâce à Napoléon Ier. En 1804, il décrète que l’abbaye devient une prison! De nombreux aménagements sont créés pour les cellules et les ateliers de travaux forcés. L’abbaye sera surnommée la «prison aux mille et une fenêtres et portes». Elle sera une des prisons les plus dures de France. En plus de 150 ans, la prison de Fontevraud n’aura que très peu de tentatives d’évasions. La prison ferme ses portes en 1963 et retombe dans le domaine public. Aucun ordre religieux n’est en mesure de l’entretenir. La fondation Centre culturel de l’Ouest est créée en 1975 pour sauvegarder son patrimoine. L’Abbaye est restaurée et accueille depuis de nombreux évènements culturels.
Une des salles les plus intéressantes à visiter, c’est la salle du chapitre. Cette salle date de l’époque des Bourbons et il y a des très belles fresques peintes sur tous les murs. Elles datent de 1565.
Si les peintures sont très réussies, certaines sculptures ont un visuel … assez discutable 🙂
Sous les combles de l’abbaye, on peut retrouver une exposition sur la fabrication des vitraux et des œuvres d’art contemporains. Et ça, j’avoue que c’était une très belle surprise. Et celle-ci en particulier était assez marquante.
Les jardins se visitent également. Le domaine est assez énorme. L’extérieur est moins intéressant je trouve. Il y a bien quelques œuvres d’arts disséminées ici et là, mais ça reste très anecdotique. Les jardins auraient pu être un peu plus mis en valeur. En revanche, je pense que c’est un très bon spot pour faire un piquenique ou faire la sieste allongé dans le gazon. Il y a aussi un espace dégustation de vins de Chinon, pour ne pas mourir déshydraté 😉
Si vous êtes de passage dans la région, visitez de l’Abbaye de Fontevraud, vous ne le regretterez pas ! 🙂
En remontant la côte Est de Majorque, les rares plages ont été prises d’assaut par les grands complexes touristiques, et sont un peu moins intéressantes que sur le reste de l’île. Je n’ai visité que les sites suivants dans cette région :
La Torre de Canyamel
C’est une ancienne tour de guet et de défense de l’Est de l’île de Majorque. Construite au XIIIe siècle, elle permettait de défendre la région contre les attaques des pirates et de mettre à l’abri la population. C’est une tour épaisse et robuste, elle fait 23m de hauteur.
Plus tard, la tour a servi de ferme et abrite maintenant un petit musée. Malheureusement la tour était fermé le jour de ma visite, je n’ai pas pu aller au sommet. Plus d’infos sur le site officiel.
L’ancienne bergerie à côté de la tour a été reconvertie et c’est maintenant un excellent restaurant de spécialités majorquaines, le restaurant Porxada de Sa Torre.
Les grottesCoves d’Arta
Elles sont connues par l’homme depuis l’antiquité. Elles ont servis de refuges aux pirates et aux soldats maures, et plus tard leur visite se faisait à la lueur des torches. Ce n’est qu’à partir de 1869 que les grottes ont réellement étaient aménagées pour le tourisme. Pour découvrir cette petite merveille, il faut rejoindre la petite station balnéaire de Canyamel et suivre la route côtière vers les hautes falaises, le Cap Vermell (le cap rouge).
Au bout de la belle route en corniche, il y a un grand parking et on fait les derniers 200m à pieds.
L’entrée de la grotte est une grande arche monumentale (100m de large et 25m de haut) avec son énorme escalier (construit en 1860 à l’occasion de la visite de la reine Elizabeth II), ça en jette! Et … en réalité, c’est la sortie 😉 l’entrée se fait par un petit tunnel creusé en bas à gauche.
La sortie se fait par le grand escalier. La vue est spectaculaire, on a le souffle coupé 🙂
La visite guidée se fait dans une ambiance très sympathique. Il semblerait que la visite des Grottes du Dragon à Porto Cristo ne soit pas aussi cool. A tester…
Il se trouve à l’extrémité Est de l’ile et il n’est pas forcément dans tous les guides touristiques. Durant cette journée orageuse j’ai trouvé que c’était un endroit idéal à découvrir 🙂 La route d’accès est très étroite (particulièrement dans le dernier kilomètre). Là encore, en plein été, ça doit juste être impossible d’y aller en voiture et de croiser d’autres automobilistes 😐 Le parking sur place est minuscule. A mon avis, mieux vaut laisser sa voiture plus bas et monter à pieds à travers la forêt de pins.
Le phare n’est pas très impressionnant, il ne fait que 18m de haut. Il a été construit en 1861 et sert à marquer le chenal entre Majorque et Minorque (avec le phare d’Artrux la-bas). Depuis les falaises on a un très beau point de vue sur la mer (et la tempête). Par beau temps, on peut apercevoir Minorque.
Le comté du Midi, Migjorn, couvre la partie sud de l’ile de Majorque. C’est une grande plaine, et on y va principalement pour son littoral, avec des grandes plages et des petites criques superbes. Allons découvrir ça, hop en route 🙂
Personnellement, j’avais choisi de loger à Colònia de Sant Jordi. C’est une petite station balnéaire au sud est de l’ile, qui s’est développée dans les années 1950. Elle est très agréable, car son essor touristique a été maitrisé. Dès l’antiquité au IVe siècle avant JC, cet endroit était habité par les romains qui utilisaient les salines s’Avall toutes proches. Elles seraient les plus vieilles salines du monde en exploitation.
Au nord de Colònia de Sant Jordi se trouve la grande plage Platja des Trenc (en partie naturiste). A l’est de Colònia de Sant Jordi, il n’y a pas de routes, et toute la région est préservée car elle fait partie du domaine de S’Avall. C’est la plus grande propriété privée de Majorque, appartenant à une riche famille de banquiers. L’accès aux belles plagesPlatja de es Port, Platja des Dolç (bon spot de snorkeling) et Platja d’es Carbó se fait à pieds en suivant la côte. Cette configuration fait que ces plages de sables fin sont à l’abri du tourisme de masse. C’est l’endroit idéal pour se poser tranquillement et se baigner dans une eau limpide 🙂
Probablement une des plus belles plages de Majorque : Caló del Moro. Pour y aller, direction le village de Es Llombards, puis Cala Llombards, et sur la petite route Camí de Cala Llombards utiliser le parking près du petit rond point. Descendre à pieds la rue Carrer des Castellet, et ensuite il suffit de suivre le petit sentier le long de la côte, entre buissons, pierres et mer 🙂 Ou sinon, si vous êtes chanceux, vous pouvez toujours tenter de vous garer sur Carrer des Caló des Moro (mission quasi impossible mais on ne sait jamais!).
Cette petite plage de sable est nichée dans une crique. Avec des eaux turquoises peu profondes, c’est une petite merveille de la nature! 🙂 Elle est petite et victime de son succès. En été il y a littéralement une file d’attente pour y descendre. Hors saison, c’est le paradis 🙂 A noter qu’en fin d’après-midi, elle se retrouve vite à l’ombre et cachée du soleil.
Juste à côté de Caló del Moro en suivant les petits sentiers, vous arrivez à la crique de Cala s’Almunia. C’est splendide aussi, mais ici point de plage. A la place, vous avez des rochers sauvages, qui sont aussi parfaits pour bronzer ou faire des plongeons 🙂
A quelques minutes en voiture, on trouve une autre plage superbe : Cala Llombards. Elle est beaucoup plus facile d’accès car il y a un large parking gratuit juste à son entrée. Profitez-en pour faire une petite marche sur les escaliers bien raides à gauche de la plage, ils vous donneront un beau point de vue.
Et si vous cherchez un petit coin vraiment à l’abri de la foule à quelques minutes à pieds, il y a la petite crique cachée de Cala des Macs. On y accède par un minuscule sentier anonyme et bien raide (au niveau du virage de la rue Diseminado Poligono 3, une ouverture entre 2 propriétés, c’est là). Pas de plage, mais une jolie crique isolée pour nager tranquillement.
Ensuite, direction Cala Santanyí. En plus d’une jolie plage, il y a un autre endroit à voir absolument. Le plus simple c’est d’utiliser le parking résidentiel en haut de la rue Carrer de sa Cova des Vell Mari. Ensuite on prend le petit sentier littoral au milieu des pins, pour arriver à Mirador des Pontàs. Devant vous se tient sans doute la plus belle arche naturelle de la Méditerranée 🙂
C’est un aussi un spot mondialement connu de psicobloc, discipline qui consiste à escalader des parois sans autre sécurité que la mer en dessous. Cette voie a été ouverte en 1997 et n’est réservée qu’à l’élite de ce sport! En bonus, toujours en suivant le sentier, vous trouverez une splendide crique circulaire ! C’est très beau, mais faites attention, rien n’est sécurisé et il ne faut pas avoir le vertige 🙂
Au passage vous aurez surement remarqué cette sculpture insolite de l’artiste allemand Rolf Schaffner. C’est la première des 5 œuvres de son projet Equilibre, créé en 1995.
A quelques minutes en voiture, il y a la charmante localité côtière de Cala Figuera. Ce petit village avec son port de pêche au fond d’une crique a une petite allure de fjord. Il a su garder une authenticité et un charme particulier. Comme le village ne dispose pas de plage, il a échappé au tourisme de masse.
Les jolies maisons des pécheurs avec leurs hangars à bateau donnent à cet endroit un véritable air de carte postale 🙂 Vous pourrez y voir des llaüts, les bateaux traditionnels de Majorque. Pour information, le restaurant Es Port, en plus d’avoir une bonne réputation, vous offrira une très belle vue en terrasse 🙂
Les prochaines plages se trouvent dans le parc naturel de Mondrago. Créé en 1992, il permet de protéger la faune et la flore sur 785 hectares. Il a notamment eu pour effet d’empêcher la construction d’un immense complexe hôtelier dans ce petit coin de paradis. A la place, vous avez deux belles plages qui se font presque face à face 🙂
La plage S’Amarador et la plage Cala Mondragó. Depuis le parking (payant) Parc Natural de Mondragó S’Amarador on accède à la première plage en quelques minutes. La plage S’Amarador est une grande plage de sable fin (200m de long sur 40m de large).
Elle a été élue meilleure plage d’Europe en 2008. Protégée en partie des vagues, la baignade n’y est pas surveillée. Il n’y aucune restauration sur place, la plage est dans son état naturel, entourée d’une foret de pins et préservée (mise à part de la foule de vacanciers qui peut venir s’y poser).
Vous pouvez profitez d’une balade à travers les nombreux sentiers du parc naturel, ou simplement rejoindre la plage Cala Mondragó par le petit chemin le long des rochers.
La plage Cala Mondragó est un peu plus petite que sa voisine. Il y a aussi beaucoup plus de monde ici car on y trouve buvette, restauration etc. Un autre parking (Parking Parque Natural de Mondrago) permet de se garer à proximité. Plusieurs sentiers permettent de faire de belles randonnées sur le littoral depuis la plage 🙂
Après une belle journée à la plage, en passant par le centre de Majorque, je vous conseille un petit détour au Sanctuaire de l’Ermitage de Bonany(Santuari de la Marededeu de Bonany). Il est visible de loin, au sommet du Puig de Bonany qui domine le centre de l’ile à 317m d’altitude. On y accède facilement en voiture.
En 1600, en pleine sécheresse, les habitants de la région sont montés au sommet de la colline pour prier une vieille statue en bois de la Vierge qui était là. Des pluies miraculeuses ont suivies et la récolte a été grandiose. En remerciement, les habitants ont fait construire ce grand sanctuaire. On y trouve encore la fameuse statue en bois miraculeuse.
En fin de journée, en s’éloignant un peu du sanctuaire, on peut trouver un promontoire rocheux. Depuis cet endroit, vous êtes aux premières loges pour profiter d’un super coucher de soleil.
Le soleil qui se couche derrière la colline où se trouve le sanctuaire de Cura.
Le nord de Majorque est recouvert par la Serra de Tramuntana, un petit massif montagneux. Depuis 2011, les paysages de la Serra de Tramunatana sont inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Le nom du massif est inspiré de la tramontane qui souffle fréquemment et permet d’apporter les pluies et la neige nécessaire pour alimenter l’ile de Majorque en eau pour les irrigations. C’est un paysage qui offre une multitude d’endroits magnifiques à visiter. Il y a tant de choses à voir ! C’est clairement la partie de Majorque que j’ai préféré. Et cerise sur le gâteau, l’industrie du tourisme n’y a pratiquement fait aucun ravage, alors on ne se prive pas! Hop en route ! 🙂
Un très bon moyen de visiter cette région, c’est de suivre la belle route Ma-10. C’est la route des corniches, qui longe les falaises se jetant dans la Méditerranée tout le long de la Serra Tramuntana. Il y a beaucoup de lieux intéressants et je vous fait une petite sélection en partant de l’ouest jusqu’à la pointe nord est.
Une partie de la côte a été préservé grâce à Louis-Salvador de Habsbourg-Lorraine, un prince autrichien (cousin de Sissi). Surnommé le « roi sans couronne des Baléares », il avait fait de Majorque son pays de cœur à la fin du XIXe siècle. Il a aménagé de nombreux terrains pour y faire pousser de la vigne, construire des villas et aménager des miradors pour profiter des paysages magnifiques. Un peu après le village de Valldemossa, il y a d’ailleurs sa villa d’Estaca, qui depuis a aussi été la demeure de Michael Douglas. Il y aussi un endroit secret juste un peu plus bas : une petite crique minuscule avec des cabanes de pécheurs. C’est Caló de s’Estaca, qui ne peut se rejoindre qu’à pieds par des petits sentiers.
Le point de vue sur Sa Foradada fait partie des incontournables. Depuis le mirador on a une très belle vue sur cette formation rocheuse. C’est aussi un spot idéal pour les couchers de soleil. La légende locale raconte que la roche percée serait le résultat d’un boulet de canon tiré lors d’une bataille contre des corsaires en 1582. Le trou faisant environ 18m, ça devait être un sacré boulet ! 😉
Si vous voulez prolonger ce moment par un volet culture, juste à côté se trouve Casa Museo de Son Marroig, la maison musée de l’Archiduc Luis Salvador.
Une très belle excursion à réaliser, c’est grimper au Castell d’Alaró. Il y a grosso modo deux solutions. La première consiste à partir depuis le village de Alaró et grimper la piste à pieds ou en voiture. Il y a bien un parking au sommet près du restaurant Es Verger (célèbre pour son épaule d’agneau, miam!). Honnêtement vu la largeur de la piste vous aurez un peu de stress en croisant d’autres véhicules, et à pieds la piste est longue et sans charme particulier. Je vous conseille donc la deuxième solution : beaucoup plus directe et rapide et par un chemin bien plus joli 🙂
Depuis le petit village de Orient, à 500m, il y a un chemin qui grimpe vers les hauteurs et un minuscule endroit où se garer (ici précisément : 39°44’11.6″N 2°46’31.4″E). Une fois la barrière franchie, vous vous retrouvez au milieu d’oliviers centenaires. Il suffit ensuite de grimper 2.5km et vous êtes arrivés 🙂
Le Castell d’Alaró est perché à 900m au sommet du Puig d’Aló. Il domine toute la région et garde l’entrée de la vallée. Il a été construit par les premiers chrétiens de Majorque, les Rum, pour servir de place forte et résister aux nombreux assauts des pirates. Lors de la conquête de l’ile par les Maures en 903, le château aura résisté courageusement à 8 années de siège! C’était le dernier bastion chrétien de Majorque et il a été surnommé le « château des chrétiens« . En 1349, après la reconquête de Majorque par Alfonso IIId’Aragon, ce château sera une nouvelle fois le dernier endroit invaincu. Il sera définitivement détruit à cette époque. Depuis, les ruines continuent de se dresser fièrement sur le Puig d’Alo 🙂
En plus des ruines du château, il y a le sanctuaire de la Mare de Déu Del Refugi (Mère de Dieu du Refuge).
Ce sanctuaire date du XVIIe siècle et les randonneurs peuvent y trouver un dortoir et un restaurant. Ou tout simplement, ils peuvent y profiter du calme, de la vue et de la sérénité … à peine troublée par les braiments de l’âne 😉
Le dimanche de Pâques et le 8 septembre, il y a une grande procession avec tous les habitants de la vallée. Plus d’infos sur le site de la fondation chargée de l’entretien du site.
Dans tous les cas, rien que pour cette vue, il faut y aller ! 🙂
Fornalutx est considéré comme un des plus beaux villages d’Espagne. Personnellement, je n’ai pas ressenti ça, mais c’est sans doute à cause de la météo très maussade ce jour là. C’est aussi sans doute car les ruelles et les routes autour de ce village sont en véritable cauchemar en voiture! Impossible de se croiser, de se garer, bref ça peut vite devenir très stressant 😐 Comme le village est à mi-parcours du mythique GR221 qui traverse Majorque, vous y croiserez de nombreux randonneurs.
Toujours le long de la route MA-10, il y a un chouette arrêt à faire au niveau du Mirador ses Barques(il est situé au dessus de Fornalutx). D’ici on a une très belle vue sur Port Soller en contrebas.
Une nouvelle très belle vue depuis le Mirador MA-10(juste avant de rentrer dans le tunnel qui passe sous le Puig Major) avec le ciel qui illumine Soller pour nous, la chance quoi 🙂
La route MA-10 longe les berges du lac Pantà de Gorg Blau. Ce lac est d’origine artificielle. Il est né suite à la construction d’un barrage en 1971. Il a créé une polémique car à cet endroit se trouvait un vieux pont au fond d’une des gorges les plus profondes de Majorque, et c’était un site remarquable qui a disparu. Il y avait aussi un gisement tayalotique (la culture préhistorique des Baléares) qui a lui aussi fini sous les eaux du lac. Malgré tout le lac est très beau, et de nombreux sentiers de randonnées sillonnent les environs.
Par exemple, le point de départ d’une randonnée offrant un des plus beaux points de vues de Majorque se trouve juste à côté, sur l’autre petit lac Cuber. Cette randonnée de 12km permet de grimper au sommet du Puig de l’Ofre (à 1093m d’altitude). Le plus haut sommet de l’ile est tout proche, c’est le Puig Mayor (1445m). On ne peut pas aller au sommet car une station radar y est installée.
Direction Sa Calobra, pour découvrir Torrent de Pareis, un site à voir absolument! La route serpentine qui y descend vous offrira des points de vues assez incroyables.
Elle a été construite en 1932 par l’ingénieur italien Antonio Paretti. Avant cette date, le hameau de Sa Calobra était quasiment isolé du monde. La curiosité locale : Nus de Sa Corbata (le nœud de cravate). A cet endroit, la route fait un virage improbable, c’est assez marrant 🙂
Profitez en pour faire une petite halte ici, et allez découvrir le magnifique paysage depuis le Mirador Coll dels Reis.
Heureusement pour moi, lors de mon passage en octobre, la route qui descend à Sa Calobra était déserte, et je pouvais m’arrêter à loisir pour prendre des photos.
Je n’ose même pas imaginer ce que ça doit être comme expérience ici en pleine saison touristique, car tous les voyagistes de l’ile y vont avec leurs bus 😐 Une fois garé au parking (payant) de Sa Calobra, on découvre le minuscule village et sa petite crique battue par les vagues.
On emprunte ensuite un chemin creusé dans la roche …
… pour déboucher sur cette petite plage incroyable, entouré par deux énormes promontoires rocheux. La plage est balayée par d’impressionnantes vagues.
De l’autre côté, c’est le Torrent de Pareis qui s’écoule ici. En cas de pluie, des grandes mares peuvent en bloquer l’accès.
La meilleure façon de découvrir Torrent de Pareis reste de réaliser la randonnée qui débute au niveau de l’arrêt de bus situé juste à côté du restaurant Escorca, un peu plus haut sur la MA-10. De là, 6h de randonnée assez chaotique vous amènera au cœur du canyon et vous permettra de rejoindre Torrent de Pareis. Le retour depuis Sa Calobra, se fera en stop ou par le bus public jusqu’à l’arrêt de bus du restaurant. Il faut bien se renseigner avant d’y aller. Les bus ne circulent pas toujours en basse saison et surtout, en cas de pluies, une partie du parcours est infranchissable et vous n’aurez pas d’autre choix que faire demi-tour.
A 6km d’ici, on peut rejoindre la petite crique de Cala Tuent. Cette plage isolée est beaucoup moins connue que Sa Calobra, et c’est un très bon spot pour faire du snorkeling. La qualité de l’eau y est excellente.
En traversant la montagne côté sud, il faut se diriger vers le petit village de Campanet. Il y a deux sites à découvrir. Le plus célèbre, c’est celui des grottes de Campanet. Ces grottes n’ont été découvertes qu’en 1945, quand le propriétaire du terrain à la recherche d’une rivière souterraine pour irriguer ses terres décida d’élargir une fissure d’une paroi rocheuse. Elles sont ouvertes au public depuis 1948 et ont été très peu aménagées. Elles sont plus authentiques et moins fréquentées que les grandes grottes à l’Est de Majorque. Plus d’infos sur le site officiel.
Le deuxième site à visiter, c’est Fonts Ufanes. Il s’agit d’un phénomène hydrologique spectaculaire. Quand la pluie tombe sur le Puig Tomir, les eaux descendent dans la nappe phréatique. Mais si les pluies sont trop fortes, la nappe phréatique déborde. A ce moment là, en plein milieu d’une forêt de chênes, les eaux de Fonts Ufanes jaillissent en bouillonnant.
C’est très impressionnant cette rivière surgissant véritablement de nul part! 🙂 Depuis 2001 la zone est protégée et il y a de jolis balades à faire dans la forêt.
Au nord est de Majorque, on pénètre dans la péninsule de Formentor. Elle fait 12km de long et on y trouve là aussi, des paysages magnifiques. Depuis la belle plage de Pollenca, vous apercevrez la presqu’ile d’Avancada, avec à son extrémité, la propriété la plus chère d’Espagne: la Villa Sa Fortalesa. C’est un ancien fort militaire, racheté et réaménagé par un riche aristocrate anglais.
La route Ma-2210 permet d’aller à l’extrémité de la péninsule. Elle épouse parfaitement le paysage. C’est aussi une réalisation du même ingénieur italien qui a construit la route serpentine de Sa Calobra. Il y a d’ailleurs un mémorial en son honneur au parking du promontoire du Mirador Des Colomer. Un petit sentier chemine sur la crête, avec des falaises hautes de 200m.
Depuis cet endroit, en plus d’avoir un paysage à couper le souffle, on peut voir la crique sauvage de Cala Bóquer. C’est la destination d’une belle petite randonnée (Camí Boquer) de 45 minutes de marche à faire depuis le grand rond point à Port de Pollenca.
De l’autre côté de la route, au sommet de la colline, à 390m d’altitude, se trouve Talaia d’Albercutx. La route étroite qui y monte vous donnera des sueurs froides si jamais vous devez croiser un véhicule. Le jeu en vaut vraiment la chandelle, vous aurez une des plus belles vues de Majorque une fois en haut.
On peut si on le souhaite grimper au sommet de la Tour d’Albercutx. C’est une ancienne tour de guet qui date du XVIe siècle et qui servait à prévenir les attaques des pirates mauresques.
En cours de route, vous pouvez prendre à droite vers la plage de Formentor : une très belle plage de sable fin (parking à 15€ la journée) au pied d’un des hôtels les plus célèbres de Majorque, le cinq étoiles Formentor, a Royal Hideaway Hôtel. Si vous êtes riches, ça se passe ici.
Tout au bout de la péninsule, on arrive au Cap de Formentor. Une fois garé sur le petit parking, on peut admirer le phare qui se dresse sur une falaise à pic de 208m de haut.
Le phare date de 1863 et à l’époque, il n’était accessible que par la mer. Il ne se visite pas. C’est l’endroit le plus venteux de l’ile. En pleine saison la route et le petit parking peuvent vite devenir un véritable calvaire.
Et encore plein d’autres lieux à découvrir lors d’un prochain séjour :
Les jardins d’Alfabia
La cascade Salt des Freu
Le Santuari de Lluc avec la Vierge Noire de Majorque
Ah Majorque, tout le monde en a entendu parler. Et personnellement, ça résonnait dans ma tête comme une île sans charme et dédiée au tourisme de masse. Je l’imaginais envahie par des hordes d’allemands en shorts et en tongs! Comme les préjugés, c’est fait pour être changé, j’y suis allé 🙂 En mode à l’improviste, quelques jours en octobre. Majorque c’est trop BIEN! Allez venez, vous allez voir comme c’est chouette, hop en route! 🙂
(cela dit pour les Allemands, ce n’est pas si faux que ça. Ils représentent près de 7% des résidents et pratiquement la moitié des touristes qui viennent sur l’ile! C’est pourquoi Majorque est parfois appelée le 17e land allemand)
Le trajet en avion s’est fait via Iberia et une courte escale à Madrid. Pour la location de voiture, comme toujours, j’ai épluché tout internet pour éviter les arnaques biens connues aux aéroports. Le résultat de mes recherches : HIPER RENT A CAR. Location facile via internet, paiement en ligne. Un minibus à l’aéroport de Majorque conduit à leurs bureaux situé à moins de 2 km. Réception agréable, personne francophone, aucun souci avec ma carte de crédit (débit) française standard. Une petite Polo toute neuve. Aucun soucis au retour. Une location sans histoire, comme on les aime. Donc, je recommande 🙂 (attention à ne pas confondre avec d’autres enseignes qui portent des noms similaires!)
La voiture en main, on peut partir à la découverte de l’ile de Majorque, qui est la plus grandes des îles Baléares. Sa géographie est assez simple : Palma, c’est la capitale, la grande ville, à l’ouest. Le nord de l’ile est traversée par une chaîne montagneuse, la Serra de Tramuntana. Au sud de l’ile, on trouve les belles plages, et à l’est les criques et les endroits plus sauvages et isolés. Au centre de l’ile, et bien pas grand chose à vrai dire 😉
J’ai volontairement fait l’impasse sur Palma durant ce court séjour.
Je vous propose de partir à la découverte des paysages de dingues qu’on peut trouver dans laSerra de Tramunatana.
Et si on allait voir toutes les belles plages et les superbes criques au sud de l’ile?
Al’Est de l’ile, les grottes et des paysages plus sauvages.
C’est le quartier résidentiel, tranquille et limite un peu branché, à l’est de la ville, de l’autre côté du fleuve Isar. Cette partie de Munich est un peu délaissée par les touristes, et pourtant, il y a quelques endroits sympas à voir. Je vous montre ça 🙂
Le Friedensengel (l’Ange de la paix). C’est un monument avec une colonne de 38 m de haut, construit en 1899 pour célébrer les 25 années de paix entre la France et l’Allemagne, après la guerre de 1870. Malheureusement, ça n’a pas duré 😐
Pour la petite histoire, l’ange s’est cassé la figure du haut de la colonne en 1981, mais tout va bien, il a été réparé et il brille toujours au sommet 🙂
Plus bas le long de l’Isar, on découvre un imposant bâtiment, c’est le Maximilianeum. C’est une réalisation de Maximilien II (roi de Bavière en 1848), qui voulait une fondation pour pour assister les étudiants. Le parlement a refusé de lui donner des fonds, alors il a tout fait construire sur sa fortune personnelle. Le but de la fondation était d’aider les 26 meilleurs bacheliers de la Bavière pour les mettre ensuite au service de l’état, quelque soit leur rang social.
Depuis 1949, c’est aussi le siège du Parlement de Bavière.
En suivant l’Isar, vous ne pourrez pas manquer non plus ce bâtiment coloré. C’est Müller’sches Volksbad. Derrière ce nom imprononçable pour les non-germanophiles se cache une très belle piscine publique en style art nouveau. Lors de son ouverture en 1901, c’était la piscine la plus grande et la plus chère du monde 🙂 En plus des bassins, il y a sauna (où la nudité est obligatoire et les vestiaires sont mixtes) et café. Plus d’infos ici.
Toujours en suivant l’Isar, il y a deux curiosités à voir juste derrière le Philharmonie am Gasteig. C’est précisément derrière le PIXEL (un grand centre culturel). Vous trouverez une fontaine carrément insolite en forme d’énorme trompette 🙂 C’est une œuvre de l’artiste Erich Schulze.
L’autre chose à voir ici, c’est cette plaque commémorative au sol. Elle passe totalement inaperçue. Elle est en hommage à Georg Elser. Son histoire est assez incroyable vous allez voir!
En 1939, après l’invasion de la Pologne par les nazis, il décide qu’il faut faire quelque chose et projette de faire exploser une bombe dans une brasserie où chaque année, Hitler et les dirigeants nazis viennent commémorer leur putch raté de 1923. Après avoir travaillé des années comme horloger et menuisier, il se fait engager dans une mine pour voler petit à petit un stock d’explosif suffisant. Il se rend pendant des mois dans la brasserie Bürgerbräukeller et se cache dans un placard à balai pour pouvoir la nuit, creuser inlassablement un pilier proche du pupitre où Hitler fera son discours. Il fabrique lui même une bombe artisanale, qu’il place dans sa cache et enclenche la minuterie pour qu’elle explose trois jours plus tard, en pleine cérémonie. Il part ensuite en direction de la Suisse pour essayer de quitter l’Allemagne. Le jour fatidique du 8 novembre 1939, Hitler et tous les principaux dirigeants nazis sont présents dans la brasserie, juste à côté de la bombe prête à exploser. Et par un manque de chance incroyable, ce soir là, Hitler n’a prononcé que la moitié du discours prévu car à cause du brouillard, il ne pouvait pas prendre l’avion pour rentrer à Berlin et devait prendre un train spécial qui partait plus tôt. Hitler quitte donc la brasserie, suivi des dirigeants nazis. Seulement 13 minutes plus tard, la bombe explose! La brasserie vole en éclat et l’explosion fait une dizaine de morts et de nombreux blessés. Georg Elser sera rapidement retrouvé, et étrangement il ne sera pas exécuté, mais placé en détention en tant que prisonnier spécial. Hitler était persuadé qu’il n’avait pas pu agir seul et qu’il était forcément sous l’influence des services secrets britanniques. Juste avant la chute du IIIe Reich, Hitler ordonnera l’exécution du « prisonnier spécial » le 9 avril 1945 dans le camp de Dachau. Cette histoire est folle, Georg Elser a faillit changer l’histoire du monde, et tout s’est joué à quelques minutes près, à cause du brouillard. Une longue histoire pour une petite plaque 🙂
Pas loin de là, il y a une petite rue que j’ai adoré : des belles maisons, de la verdure partout et au bout, un super endroit pour manger et boire un verre Gaststätte Zum Kloster(Preysingstraße 77).
Je vous recommande ce petit coin isolé et tellement agréable 🙂
Toujours en descendant vers le sud le long de l’Isar, comme à Berlin, il y a une grande ile avec des musées. Et ici, LE GROS musée, c’est le Deutsches Museum. C’est le plus grand musée des sciences et de la technique au monde. Il accueille plus de 1.5 millions de visiteurs par an!
Et si les sciences ne vous intéressent pas tant que ça, vous pouvez toujours flâner sur les rives de l’Isar qu’on peut suivre sur des kilomètres à partir d’ici.
Les berges sont couvertes d’arbres et on a toujours du mal à croire qu’on est toujours en plein centre ville d’une des plus grandes villes d’Allemagne 🙂
Au nord de la ville, le Parc Olympique de Munich fait partie des endroits incontournables quand on visite la capitale de la Bavière. Il a été aménagé pour les Jeux Olympiques de 1972, qui devaient permettre à l’Allemagne d’effacer les souvenirs des JO de Munich de 1936 et leur propagande nazie. Pour l’occasion, le complexe sportif le plus moderne de l’époque est construit. Plus d’infos sur le site officiel.
On notera évidemment le célèbre Stade Olympique et son architecture unique avec son fameux toit tendu et pouvant accueillir 69.000 spectateurs. Le stade accueille les plus grands concerts d’Allemagne, et jusqu’en 2005, c’était l’antre du Bayern de Munich. Il est bien sûr possible de le visiter et même grimper sur le toit.
L’autre monument ô combien mondialement connu, c’est l’Olympiaturm qui culmine à 291m de hauteur! La construction de cette tour de télévision est achevée en 1968.
Bien sûr on prend un billet (9€) et on grime dans l’ascenseur pour aller au sommet! 🙂 Il y a un restaurant panoramique rotatif à 181m et … il y a aussi un improbable musée du rock’n roll !
En grimpant les dernières marches on se retrouve sur la passerelle d’observation à 192m au dessus du sol. La tour est assez éloignée du centre ville et on ne profite pas trop de la vue (d’un point de vue touristique j’entend). Quand le ciel est dégagé (ce qui n’était pas le cas ce jour là), on peut voir les Alpes au loin.
Au pied de la tour, difficile d’échapper à l’énorme complexe BMW ! Voyons ça plus en détail. En arrière plan, ce qui occupe le plus de place, ce sont les usines de production et le centre de recherche. En bas à gauche, c’est le BMW Welt. Le petit bâtiment rond, c’est le BMW Museum. Enfin tout à droite, la gratte-ciel cylindrique, c’est la tour du siège social construit en 1972.
La firme BMW (Bayerische Motoren Werke = Manufacture bavaroise de moteurs) est fondée en 1916. Après avoir construit des moteurs d’avion à ses origines, l’entreprise se concentrera sur le marché automobile avec le succès qu’on lui connait. Si vous êtes amateurs de voiture, ou même simplement curieux, vous pouvez visiter le BMW Welt avec son architecture résolument moderne.
L’entrée est gratuite. C’est une sorte d’immense showroom avec des modèles de voitures incroyables. C’est un bon endroit aussi pour manger 🙂 (et pour y trouver des toilettes gratuites)
Si vous souhaitez visiter le BMW Museum ou les usines, vous trouverez plus d’infos sur le site officiel.
Quartier Maxvorstadt (nord ouest)
Le quartier de Maxvorstadt a été construit du XIXe au XXe siècle. Il est nommé en hommage à Maximilien Ier (le premier roi de Bavière). Il se trouve au nord-ouest de la ville, vers le quartier Schwabing, qui lui est un quartier assez moderne et aisé.
Maxvorstadt est traversé par la très longue avenue Ludwigstrasse. Au nord, juste avant la Siegestor(arc de triomphe en l’honneur des armées bavaroises), il y a une grande place avec deux énormes fontaines. Les longs bâtiments tout autour c’est l’université Louis-et-Maximilien de Munich (une des plus réputées d’Europe, avec 34 prix Nobel à son actif). C’est bien gentil me direz vous, mais pourquoi venir ici ?
Et bien si vous êtes un peu attentif, sur un côté de la place, vous verrez des feuilles au sol parmi les pavés.
Ses feuilles commémorent l’arrestation de Hans Scholl et de sa sœur Sophie Scholl par la Gestapo à cet endroit le 18 février 1943. Hans était le fondateur de La Rose blanche. C’était une organisation résistante contre le nazisme, issue du milieu étudiant. La Rose Blanche a réussi à distribuer des milliers de tracts antinazis à travers l’Allemagne et à dénoncer publiquement le massacre de la Shoah. Après leurs arrestations, tous les membres de organisation seront décapités par les nazis …
Un peu plus loin (Ludwigstraße 22) se trouve l‘Église Saint-Louis de Munich, construite en 1844. Elle est assez imposante sans être particulièrement jolie, mais …
… à l’intérieur de cette église se trouve une des plus grandes fresques du monde, représentant le Jugement Dernier, peinte par Peter von Cornelius. Je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de la voir, mais si vous êtes dans le coin, pensez-y! 😉
La grande avenue Ludwigstraße s’achève sur un monument en hommage au roi qui lui a donné son nom, le Roi Ludwig ou Louis 1er de Bavière. Il règne sur le pays de 1825 à 1848. Sa politique n’est pas particulièrement appréciée et il sera obligé d’abdiquer pour son fils. Son principal mérite est d’avoir été un roi amoureux des arts et d’avoir fait de Munich à ce moment là, une capitale culturelle de l’Europe.
A l’ouest du quartier Marxvorstadt, se trouvent côte à côte les 3 grands musées de la ville :
Alte Pinakothek(Barer Str. 27) : Ce musée ouvre en 1836 et c’est à l’époque un des plus grands misées du monde. Il regroupe des œuvres d’art du XIIIe au XVIIIe siècle, avec des grandes toiles de Dürer, Rembrandt, Rubens, etc… . Ce superbe musée est hélas fermé depuis fin 2018 pour des grands travaux de rénovations. Réouverture prévue en 2025, peut-être … Plus d’infos sur le site officiel.
Neue Pinakothek(Barer Str. 29) : Ce musée est juste à côté et se spécialise dans les œuvres du XVIIIe au XIXe siècle. Il est créé en 1853 pour abriter la collection du roi Louis 1er, et à partir de 1911, le musée fait l’acquisition de nombreuses toiles impressionnistes qui font sa renommée. Le bâtiment historique est détruit par les bombardement en 1944. Le musée ouvre dans un nouvel édifice en 1981. Plus d’infos sur le site officiel.
Pinakothek der Moderne (Barer Str. 40): Ce musée est ouvert depuis 2002 avec une architecture épurée et moderne, et il se concentre sur l’art du XXe siècle. Plus d’infos sur le site officiel.
Juste derrière ce dernier musée, on trouve un objet assez insolite : une soucoupe volante à Munich ! Il s’agit en fait d’une Futuro-House. C’est une maison préfabriquée en forme de soucoupe volante, développée dans les années 60 par un architecte finlandais. Il y en a environ un centaine, planquées ici et là dans le monde 🙂
(et si vous cherchez un musée improbable, à Munich, il y a le Das Kartoffel-Museum, un des trois musées allemand sur la patate!)
Pour boire un verre et grignoter entre amis, vous pouvez faire un tour au Park Café(Sophienstraße 7). La salle est immense, il y a toujours de l’ambiance, et en été un biergarten de 1500 places est ouvert dans le jardin. Le site web.
Ne loupez pas non plus la belle et monumentale fontaineWittelsbacherbrunnen. Elle est construite en 1895 pour célébrer le nouveau système d’alimentation en eau potable de la ville. Elle porte le nom de la famille Wittelsbach qui a régné sur la Bavière pendant des siècles.
L’Odeonsplatz marque la limite entre le centre historique du quartier Alstadt-Lehel et le quartier Maxvorstadt. Cette place doit son nom à l’ancienne salle de concert Odéon. Sur cette place se trouve un bâtiment assez emblématique à Munich, le Feldherrnhalle.
C’est une grande loggia construite en 1844 sur le modèle de celle qu’on peut voir à Florence. Elle sert de trait d’union entre la vieille ville, et la grande avenue moderne Ludwigstrasse. Pourquoi le Feldherrnhalle est un lieu historiquement lourd pour la ville ?
Car c’est ici qu’en 1923, Adolf Hitler à la tête du nouveau parti Nazi, tente un putsch pour prendre le pouvoir à Munich. La police empêche facilement cette marche sur Munich et 16 partisans nazis sont tués dans les affrontements. Plus tard, en 1933, quand Hitler accède enfin au pouvoir, cet endroit sera sacralisé par un mémorial nazi, et toute personne passant à côté sera obligée de faire la salut nazi en l’honneur des martyrs du putsch.
De nombreux munichois prendront l’habitude de contourner ce monument et emprunteront une petite rue juste avant, la Drückebergergasse. Ainsi ils n’étaient pas obligé de faire le salut hitlérien. Une façon de protester comme une autre …
Des petits pavés dorés au sol rappellent sobrement cette histoire.
Sur un côté de l’Odeonsplatz, il y a la grande église Theatinerkirche(l’église des Théatins : les théatins, rien à voir avec du théâtre, c’est un ordre religieux fondé en 1524 est principalement dédié à l’éducation du clergé). On ne peut pas la louper avec sa façade couleur jaune assez inhabituelle! Sa construction débute en 1662. En 1690, elle est presque finie, les deux grandes tours sont là, mais pas encore la façade qui ne sera achevée qu’en 1768. Elle subit de gros dégâts pendant les bombardements de 1944 et elle sera rapidement reconstruite pour ré-ouvrir ses portes en 1955.
Dans cette église il y a le tombeau principal de la grande dynastie bavaroise, les Wittelsbach, avec 47 membres enterrés ici.
Il y a une grande sensation d’espace à l’intérieur de l’église. La belle coupole culmine à 71m de hauteur.
L’Odeonsplatz possède aussi une porte d’entrée donnant sur le grand parc Hofgarten, qui appartient au Palais Résidence. Pour accéder au parc, c’est gratuit. Pour visiter plus en détail le Palais Résidence de Munich, ça se passe ici 🙂
Le centre du quartier historique de Munich, c’est Marienplatz. Cette place est fondée en 1158. Elle ressemble assez à la grande place de Bruxelles. Pendant des siècles, des marchés et des tournois se sont tenus sur cette place. Encore aujourd’hui c’est un lieu très vivant, avec l’hôtel de ville, une énorme station de métro, des boutiques et restaurants tout autour et énormément des touristes. Les fans du Bayern viennent fêter les victoires ici, et en décembre il y a un incroyable marché de noël. Bref il y a toujours du monde ici 🙂
L’hôtel de ville, au nord de la place, on ne peut pas le louper! C’est le Neues Rathaus, le « nouvel hôtel de ville ». L’ancien hôtel de ville est juste au bout de la place. Le Neues Rathaus malgré son apparence est assez récent, il est construit dans un style néogothique entre 1867 et 1905. Il fait 100m de long. L’administration de la ville s’y installe en 1874. Il est possible d’aller tout en haut de la tour, sur une plateforme d’observation, à 85m de hauteur (et on y va en ascenseur, 4€ 😉 )
Il est aussi possible de visiter l’intérieur de la mairie en se joignant à des visites guidées. Le rez de chaussé est occupé par la grande brasserie Ratskeller.
Pendant votre séjour à Munich, venez au moins une fois voir LE spectacle. Ça se passe à midi et à 17h sur la place. Il suffit de lever le nez vers un balcon de la tour. Depuis 1908, tous les jours, pendant 12 minutes, des personnages s’animent au son des 43 cloches du carillon de la tour. Le spectacle décrit un mariage royal célébré en 1568 et le tournoi qui a eu lieu en son honneur, ainsi que la danse des taverniers et fabricants de tonneaux pour célébrer la fin de la peste.
Un peu délaissée au milieu de la place, il y a la Mariensäule. C’est pourtant cette colonne qui donne son nom à la place, avec une statue de Marie à son sommet. Elle est érigée en 1638 pour célébrer le départ des troupes suédoises après la Guerre de Trente Ans.
Si vous êtes attentifs, sur le côté gauche du bâtiment, vous apercevrez peut être un dragon qui escalade la façade 😉
A l’est de Marienplatz, il y a Altes Rathaus (l’ancien hôtel de ville). Il date de 1480. Pourtant en le regardant on le croirait plus récent que le Neues Rathaus. Il a été en partie reconstruit après les bombardements de 1944.
Deux belles églises sont juste à côté. Tout d’abord Peterskirche (l’Église St Pierre). C’est la plus ancienne église de Munich. Elle date de 1294, mais est reconstruite après un incendie en 1327. On lui rajoute plus tard un clocher de 92m de haut.
Elle est elle aussi bien endommagée par les bombardements, et refait peau neuve en 2000. Dans l’église, vous pourrez voir un squelette richement décoré de dorures et de bijoux. C’est celui de Ste Munditia, une martyre chrétienne romaine du IVe siècle, dont les reliques ont été ramenées à Munich en 1675. Cette coutume d’exposer des squelettes dans les églises est assez répandue en Bavière.
La seconde église historique, c’est Heiliggeistkirche (l’Église du St Esprit). Elle date de 1392 et sera redécorée en style baroque plus à la mode au XVIIIe siècle.
Un hospice était rattaché à l’église, mais il est démoli pour faire de la place pour le Viktualienmarkt. C’est le grand marché au cœur de la ville (il se tenait sur Marienplatz jusqu’en 1807). En plus du marché traditionnel, il y a plein de petits stands pour grignoter tout et n’importe quoi. Le lieu est assez populaire et touristique. Un endroit sympa pour grignoter de la charcuterie avec une bonne bière 🙂
Un autre lieu emblématique du quartier, c’est la Hofbräuhaus(Platzl 9). Son histoire remonte au XVIe siècle. A l’époque, tout la bière consommée en Bavière est importée et ça coute terriblement cher. En 1589 le duc Guillaume V décide de créer une brasserie à Munich, la Hofbräu. C’est le succès, la bière coule à flot, et les caisses de la Bavière se remplissent !! C’est sans doute la taverne la plus connue au monde. Chaque jour, près de 35.000 personnes viennent y boire un Mass (la chope de 1L) au son d’un orchestre bavarois. Régulièrement, on se lève tous pour chanter et trinquer avec les voisins de tablée 🙂
Les habitués ont mêmes leurs chopes gardées sous clé et peuvent payer en utilisant des jetons, qui seront toujours valables quelque soit les augmentations de prix, pratique! Le bâtiment n’est pas le plus joli de la ville, l’ambiance n’est probablement pas la plus typique non plus car beaucoup de touristes, mais c’est indiscutablement un lieu ancré dans l’histoire de Munich et ça vaut vraiment le coup d’y aller au moins une fois pour trinquer 🙂 Plus d’infos ici.
Un autre endroit à visiter dans le centre historique, c’est la Frauenkirche, la Cathédrale Notre-Dame de Munich. C’est la plus grande église de la ville et un des emblèmes de Munich. On la repère de loin avec ses 2 grandes tours de 99m de hauteur(il est d’ailleurs interdit de construire des bâtiments de plus de 100m de haut à Munich). Sa construction tout en briques, commence en 1468 pour s’achever en 1525. Suite aux bombardements de 1944, le toit s’effondre et une tour est détruite. La restauration est achevée en 1994.
L’intérieur est assez dépouillé. Il y a une curiosité à voir, à l’entrée de la cathédrale : une trace de pas sur carrelage. C’est le célèbre « pas du diable ». Selon la légende, l’architecte manquait de fond pour la construction de l’édifice et le diable conclut un pacte avec lui s’il bâtissait une cathédrale sans fenêtres. Quand les travaux sont finis, le diable rentre et ne voit pas de fenêtres. Il est satisfait de son mauvais tour joué à Dieu. Et en faisant un pas de plus, il se rend compte que la cathédrale a bien des fenêtres, mais d’où il se trouvait, elles étaient toutes masquées par les colonnes. De colère, il tape du pied et disparait dans un courant d’air.
Depuis, il ne reste plus que l’empreinte de son pied et un courant d’air qui souffle sans arrêt dans les rues autour de la cathédrale 🙂
On peut aussi admirer le cénotaphe de l’empereur Louis IV mort en 1347.
Tout proche de la cathédrale, il y a un petit lieu insolite, sur Promenadeplatz, au milieu des lignes de tramway : le mémorial ‘officiel’ à Mickael Jackson, au pied d’une statue qui n’avait rien demandé à personne 🙂
Un autre endroit insolite à découvrir à Munich, c’est sa fameuse vague pour faire du surf ! Oui vous ne rêvez pas, Munich possède un spot de surf au bord de l’avenue Eischbachbrücke, en plein centre-ville. Toute l’année (et légalement depuis 2010), on peut surfer la vague qui se trouve juste derrière le pont de la rivière artificielle Eisbach. Elle est alimentée par le fleuve Isar et elle traverse le grand parc Englischer Garten. Depuis les années 70, les surfers se sont appropriés cette vague devenue mondialement célèbre.
L’Englischer Garten, situé juste derrière, c’est un des plus grands jardins paysagers du monde. Il fait 375 hectares, il est plus grand que Central Park. C’est un véritable poumon vert pour la capitale bavaroise. Il est ouvert au public depuis 1792 et s’inspire des jardins anglais qui sont à la mode en Europe à cette période.
Préférez le vélo pour vous y promener, car le parc est vraiment immense. En plus des immenses pelouses à pertes de vues entourées par de grandes forêts, on y trouve quelques lieux intéressants. Par exemple le Monopteros, un temple circulaire de 16m de haut, construit en 1836.
L’endroit le plus emblématique de l’Englischer Garten à mon avis, c’est la grande Tour Chinoise, Chinesischen Turm. C’est une pagode en bois de 25m de haut construite en 1790. Elle a brulée à plusieurs reprises et la version actuelle reconstruite à l’original date de 1952. Par beau temps, la Tour Chinoise accueille le deuxième plus grand Biergarten de Munich avec une capacité de 7.000 places assises.
En prolongeant votre balade jusqu’au pont St. Emmeram Brücke tout au nord du parc, vous aurez une jolie vue sur l’Isar, et vous aurez vraiment du mal à croire que vous êtes en plein cœur d’une des plus grandes villes d’Allemagne!
Si vous avez encore soif de culture et d’histoire dans le quartier historique, vous pouvez aussi visiter le Musée National de Bavière(Bayerisches Nationalmuseum – Prinzregentenstraße 3) fondé en 1855. Il accueille la collection de la famille régnante de Bavière, les Wittelsbach, donnée par Maximilien II.
Ce musée est très riche et sa collection de sculptures en ivoire est particulièrement réputée. Plus d’infos sur le site officiel.