Le quartier de Hradcany est situé sur une colline de Prague. C’est ici que se trouve aussi le Château de Prague qu’on voit depuis pratiquement n’importe quel endroit dans la ville. Allez hop en route pour ce fameux château! Il y a plusieurs façons pour y aller, moi je vous propose la montée par les escaliers (Staré zámecké schody) accessibles à quelques mètres de la station de tramway Malostranska.
Ces escaliers sont un passage uniquement piéton (230m de long et 121 marches), rénové en 2009. Pendant la montée, vous croiserez très probablement un guitariste de rue à côté d’une statue (c’est la statue de Karel Hašler, un célèbre chansonnier tchèque, mais totalement inconnu hors du pays). Au sommet il y a une petite plate forme d’observation pour profiter d’un superbe point de vue sur Prague.
On rentre ensuite dans le vaste complexe qui fait que le château de Prague est considéré comme un des plus grands châteaux du monde. Il occupe une surface de 570 mètres de long sur 130m de large. Nous sommes devant la porte Orientale avec la tour noire qui monte la garde. Cette tour avait un toit doré à l’origine mais il détruit lors du grand incendie de 1541. Elle est ensuite rebaptisée tour noire et servira de prison.
Tout de suite à gauche se trouve le palais Lobkowicz, seul bâtiment privé dans l’enceinte du château et qui abrite la plus grande collection privée d’art du pays.
( http://www.lobkowicz.com/en/ )
Tout de suite à droite se trouve la résidence du Burgrave Suprême. Ce titre parait un peu ridicule mais à l’époque, c’était la 2e personne la plus importante du pays après le roi. C’est le haut fonctionnaire qui gère les affaires du pays en l’absence du souverain. Dans dans la cour de ce petit palais se trouve la Statue Youth. Et on voit que beaucoup de personnes lui ont touché le zizi 🙂
Le palais du Burgrave quant à lui sert maintenant de musée du jouet.
Plus loin sur la droite, c’est l’entrée de la Ruelle d’Or. Elle longe la muraille nord du château, et c’est une petite rue étroite avec des maisonnettes colorées et minuscules. La légende raconte que dans cette ruelle l’empereur Rodolphe II (qui était passionné par l’occultisme) avait autorisé des alchimistes à s’installer et travailler ensemble. Un des objectifs était de réaliser la pierre philosophale permettant de changer le plomb en or ou bien l’élixir de jeunesse éternelle.
La réalité est un peu moins funky : les petites maisonnettes servaient d’habitations aux archers qui gardaient la muraille, puis plus tard à des domestiques du château, ainsi qu’à quelques artistes en recherches d’inspirations (comme Franz Kafka qui a vécu brièvement au n°22 de la ruelle).
Conseil du jour : venez tôt le matin ! … sinon toutes les visites risquent de ressembler à un parcours du combattant au milieu de la foule …
Depuis cette ruelle on peut aussi accéder à une longue galerie médiévale présentant une collection d’armes (plus ou moins) anciennes et des instruments de torture. Pas indispensable, mais bon comme vous êtes là, autant y faire un tour.
Ensuite vos pas vous mènent tout naturellement à la Basilique St Georges. C’est la plus ancienne église de la ville, fondée en 925. La façade baroque date du XVIIe siècle. L’intérieur est plutôt sobre et austère.
Mais en général sur cette place, on regarde que ce qui est en face, tellement c’est grand! C’est la cathédrale St Guy de Prague. Sa construction aura duré presque 6 siècles! La première pierre est posée en 1344 et la cathédrale ne sera véritablement achevée qu’en 1929 !! A l’origine de sa construction, le roi Jean et son fils, le futur roi Charles IV, souhaitent une cathédrale à l’image de celles qu’on trouve dans le nord de la France. Ils font donc appel à un premier architecte français, Mathieu d’Arras.
Les dimensions de la cathédrale sont comparables à Notre Dame de Paris, avec une longueur de 124 m, une largeur de 60m et la plus haute tour qui culmine à 92m.
Les vitraux sur la façade nord de la cathédrale sont réalisés par Alfons Muncha et ils sont magnifiques 🙂
Ce qui était absolument magnifique aussi, c’était les rayons de soleil colorés par les vitraux dans la cathédrale. C’était la première fois que j’en voyais d’aussi visibles et colorés! Photo réalisée sans trucage 🙂
Il y aussi le magnifique tombeau en argent de saint Jean Népomucène, vous savez, celui qui a été jeté dans le fleuve.
Il y a énormément de détails intéressants et la visite de cette cathédrale est franchement indispensable ! 🙂
La visite du vieux château est « sympa mais pas top » 🙂 En effet, une grande partie du château a été détruit pendant l’incendie de 1541, et du coup, l’intérieur est un peu tristounet. Pas de grands tableaux ni de belles tapisseries, très peu de mobilier, etc … Bon il y a tout de même une pièce hautement historique, c’est une petite salle où en 1618 une délégation protestante venait se plaindre qu’on ne les autorisait pas à pratiquer leur religion comme le roi l’avait promis et ils furent jeté par la fenêtre! hop!
Une autre salle qui vaut le coup, c’est la Salle Vladislav avec ses nervures gothiques (purement décoratives). C’est vraiment joli 🙂 (interdiction de prendre des photos, mais le mien s’est déclenché tout seul sans que je le demande! ahah)
Pour la fin de la visite, on sort par l’entrée principale (logique) à l’ouest du château 🙂
Ensuite je vous conseille de continuer votre balade un plus loin en direction de la rue Nový Svět, qui est vraiment jolie calme et pleine de charme.
N’hésitez pas à vous arrêter au Kavarna Novy Svet (Nový Svět 2). C’est une super adresse discrète où se trouve un petit restaurant salon de thé super cosy et à l’ambiance vraiment super agréable. Une vraie bonne trouvaille 🙂
Ensuite, juste à côté, rendez vous pour la visite quasi obligatoire à l’église Notre Dame de Lorette ( site officiel – Loretánské náměstí 7). Tout d’abord la façade et le clocher sont plutôt sympas à voir et si vous arrivez un dimanche à 15h ou 18h vous aurez la chance d’entendre un carillonneur faire chanter les 27 cloches de l’église. C’est la riche famille princière de bohème Lobkowicz qui est à l’origine de sa construction au XVIIe siècle.
En 1626, Benigna Catherine, baronne de Lobkowicz décide de créer un grand lieux de pèlerinage à Prague. Alors ni une ni deux, une Santa Casa arrive miraculeusement! La Santa Casa, c’est le lieu idéalisé représentant la maison de la Sainte Famille à Nazareth. Ici il s’agit d’une copie et la « véritable Santa Casa » se trouve à Loreto en Italie. Et même si la légende dit que des anges l’ont miraculeusement transporté de Palestine en Italie en une nuit, la réalité ressemble d’avantage à l’achat et au transport par bateau jusqu’en Croatie d’une maison de Nazareth. Toujours est-il qu’une sainte maison à Prague (copie ou pas), ça attire le pèlerin, mission réussie!
Parmi les autres trésors de l’église, on peut trouver un crucifié sacrément charcuté … une sainte barbue crucifiée, il s’agit de Sainte Starosta, princesse portugaise très croyante et qu’on devait marier à un païen. Elle pria Dieu de l’enlaidir et hop une grosse barbe poussa! Le roi furieux la fit crucifier, sympa! … Et enfin dans la galerie des trésors, le sublime ostensoir avec 6.222 diamants, ça ne se voit pas tous les jours!
A quelques centaines de mètres de là, se trouve un autre lieu de culte, le célèbre monastère de Strahov (Strahovské nádvoří 1/132).( https://www.strahovskyklaster.cz/en/ )
Fondé en 1140 c’est un des plus anciens monastères du pays. Il abrite une bibliothèque très réputée et parait-il sublime!
Mais pas de chance pour nous, ça ferme à 17h … on est en retard et on ne verra que le portail fermé 🙂
Pour se remettre de cette déception, on se dirige juste en face, au Musée des miniatures 🙂 ( https://www.muzeumminiatur.cz/ ). Le musée, tout comme ses œuvres, est miniature. On passe la visite le nez collé à des loupes ou des microscopes pour admirer les trésors de patience qu’il a fallut pour sculpter des microscopiques réalisation. Sympa et pas cher, un bon moment à passer 🙂 (Strahovské nádvoří 11)
La soirée n’est pas complètement perdue, car même si le monastère était fermé, en face, la brasserie était ouverte 🙂 ( http://www.klasterni-pivovar.cz/ )(Strahovské nádvoří 10)
Dans la grande et belle tradition monastique, nos chers moines de l’ordre de Saint Norbert brassent toujours de la bière, et on peut donc déguster une très bonne bière Saint Norbert à la brasserie Klasterni Pivovar. La brasserie est restaurée en 2000, le cadre est vraiment agréable et on y a vécut une véritable « soirée piège » ahah 🙂
Car quand on commence à discuter avec nos sympathiques voisins de tables russes … il y a forcément plusieurs tournées qui s’enchainent … et quand un couple d’ukrainiens nous rejoint, c’est parti pour une soirée interminable à gouter toutes les bières et tous les alcools forts et liqueurs qui se trouvent sur la carte de la brasserie !!
Ahahah je ne vous raconte pas comment le retour en pleine nuit hivernale a été compliqué 🙂
Toujours dans le quartier, au sud, sur la colline, il y a le grand Parc de Petrin. La colline était autrefois recouverte de vignes, puis au XIXe siècle il devient un immense parc public avec des petites allées qui serpentent au milieu des vergers. Bon en plein hiver, ça a un peu moins de charme, et ça doit surement être top au printemps.
En plus d’être le grand poumon vert de la capitale, le parc renferme quelques curiosités. Au sommet on peut voir par exemple la Tour de Petrin, qu’on surnomme la Tour Eiffel, car elle a été construite en 1891 (2 ans après la Tour Eiffel donc) pour l’Exposition Universelle de Prague. Elle mesure 60m de haut et on peut grimper au sommet pour profiter du panorama. A ses pieds se trouve une grande roseraie.
On trouve aussi un labyrinthe de miroirs un peu désuet (lui aussi datant de 1891). En descendant le long des sentiers (glissants l’hiver) vous pouvez visiter la Magical Cavern, une « grotte » remplie d’œuvres artistiques.
Ah et si vous voulez rejoindre le sommet de la colline depuis le quartier de Mala Strana, il est possible de prendre le funiculaire 🙂
D’ailleurs, à 300m du funiculaire (en bas de la colline), le long de l’avenue Újezd se trouve quelques statues assez glauques. Il s’agit du mémorial pour les victimes du communisme inauguré en 2002. Au fur et à mesure qu’on grimpe les marches, le citoyen victime du communisme est de plus en plus mutilé jusqu’à disparaitre complètement. Une bande en bronze rappelle les chiffres macabres de la répression communiste en Tchécoslovaquie jusqu’en 1989 : 205 486 condamnés, 248 exécutés, 327 tués à des postes frontaliers illégaux et 170 938 personnes émigrées.
La suite de la visite :
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