Balade à la Résurgence de Cabouy et à l’Arche Saint Sauveur

Voici une idée de petite balade rafraichissante à côté de Rocamadour. Pour le point de départ, garez vous près de la Croix de Couzol au Col de Magès puis suivre le chemin GR6 qui descend doucement dans le vallon. On arrive en quelques minutes à peine au premier point d’intérêt.

La résurgence de Cabouy

Le fil conducteur de cette balade, c’est la rivière de l’Ouysse. Sa source se trouve à une trentaine de kilomètres de là, près d’Espeyroux. Elle a la particularité d’avoir une bonne partie de son cours sous terre! Elle disparait à Thémines et s’enfonce sous le causse du Quercy pendant 20km, puis elle ressort comme par magie à la résurgence de Cabouy! 🙂 C’est une grande vasque de 30m de diamètre tapissée par une végétation épaisse et exubérante. L’Ouysse se déverse avec une belle couleur émeraude (parfois turquoise) à cause des particules de calcaire qu’elle a emportée durant son trajet souterrain.

Près de la résurgence, on trouve les ruines d’un ancien moulin du XIIe siècle. Il fait parti de la dizaine de moulins le long de l’Ouysse, construits à l’époque par les moines bénédictins de Saint-Martin de Tulle.

Le lien entre la perte de Thémines où la rivière disparait et la résurgence de Cabouy et connu depuis longtemps. Une légende raconte d’ailleurs qu’un jeune meunier vivait au moulin de Cabouy. Il avait été séparé de force de sa fiancée, restée à Thémines. Malgré tout, il continuait de recevoir en secret des messages de sa promise, portés par les eaux souterraines.

Si vous le souhaitez, vous pouvez en profiter pour remonter un peu plus en amont. Il y a une autre résurgence plus discrète à découvrir: le Gouffre de Pou-Meyssen au pied d’une falaise.

Pour notre balade, il faut traverser le rivière et suivre le courant. Après une petite marche en lisière de forêt, on arrive au deuxième point d’intérêt.

Le Gouffre Saint Sauveur

L’Ouysse étant une rivière pleine de surprises, il y a nouvelle résurgence à un kilomètre à l’ouest de celle de Cabouy. C’est le Gouffre Saint Sauveur avec ses eaux couleur émeraude. Une belle vasque d’environ 25m de diamètre avec un fond sablonneux, encore un endroit magnifique baigné par la nature et la tranquillité 🙂

Vous aurez peut être la surprise de voir des têtes sortir de l’eau! En effet ce gouffre est exploré par des plongeurs depuis des années. Ils sont descendus jusqu’à une profondeur de 186m (soit 70m sous le niveau de la mer). Une piste forestière permet de rejoindre directement cet endroit mais il ne faut pas y aller en voiture. Elle est réservée aux secouristes pour pouvoir accéder rapidement au site si un accident de plongée arrive.

La vasque de Saint Sauveur a elle aussi sa légende. Ce serait « la fontaine de Verve » où se cacherait la palais noyé de Dame Alis, une sorte d’amazone gauloise (conte inventé de toutes pièces par Guyon de Maleville, un chatelain philosophe du XVIe siècle).

L’Arche et les grottes Saint Sauveur

À moins de 5 minutes de marche depuis la résurgence de Saint Sauveur, on peut trouver deux formations rocheuses insolites!

La première, la plus visible, c’est cette belle et grande arche naturelle 🙂

La seconde, c’est la grotte qui se trouve dans la falaise. Elle est étroite et mesure une dizaine de mètre de longueur. Ensuite il y a une grille qui interdit l’accès au reste du tunnel. C’est un espace protégé qui abrite plusieurs espèces de chauve-souris.

En réalité cette grotte est un ancien tunnel naturel, comme un tuyau d’évacuation quoi, utilisé par la rivière de l’Ouysse à une lointaine époque! Dans son prolongement direct, il y a l’arche, qui a elle aussi été creusée par les eaux de la rivière au fil du temps. Juste après l’arche, c’est le vide et une jolie vue sur la vallée 🙂

Il ne vous reste plus qu’à faire le chemin en sens inverse jusqu’à votre voiture.

Pour vous aider, voici le tracé du parcours (très simple)

Ah et pour information, notre capricieuse mais néanmoins sympathique rivière de l’Ouysse fini sa course dans la Dordogne une dizaine de kilomètres plus loin au village de Lacave, sous le château Belcastel.

Les jardins du château de Marqueyssac

Dans le Périgord noir, au sud-est de la Dordogne se trouve un site unique en France. Sur la commune de Vézac se trouve le château de Marqueyssac. Mais ce n’est par le château qui attire chaque année des milliers de visiteurs. Ce sont les jardins du château qui étonnent. Allons voir ça, hop en route! 🙂

Direction la commune de Vézac dans le Périgord noir, à une dizaine de kilomètres de Sarlat-la-Caneda. À la fin du XVIIIe siècle un petit château résidentiel est construit au sommet du coteau. Des demeures comme ça, il y a en a des milliers dans la région et l’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais en 1840, un nouveau propriétaire, Julien de Cerval, hérite du château. En 1861, il rentre de la guerre menée en Italie par Napoléon III pour défendre les Etats Pontificaux. Il est encore émerveillé par ce qu’il a découvert là-bas : les jardins à l’italienne! Il passera les 30 dernières années de sa vie à transformer complètement les jardins de son château. Il fait aménager des promenades et construire des belvédères. Mais surtout il fait planter 150.000 buis, des cyprès et des cyclamens de Naples. Les jardins de Marqueyssac deviennent célèbres, mais c’est encore un domaine privé de 22 hectares.

Plus tard la société Kleber Rossilon (qui gère de nombreux sites touristiques) reprend la gestion du château et des jardins Après une longue réhabilitation, le site ouvre enfin au public en 1997. C’est le succès! 🙂

Avec plus de 200.000 visiteurs chaque années, c’est un des jardins les plus visités du sud-ouest de la France. Et c’est bien mérité! Il est classé « jardin remarquable ».

Dans le jardin, les buis centenaires sont taillés à la main par seulement quatre jardiniers à temps plein. C’est un bel exemple de l’art topiaire qui consiste à tailler les arbres et arbustes des jardins pour en faire des formes géométriques décoratives.

Le château en lui même n’a pas grand chose de remarquable, c’est une demeure assez modeste. Il est tout de même classé monument historique depuis 1948 pour sa façade et toiture. Si on regarde bien, elle est recouverte de lauzes. Il s’agit de tuiles de pierres très résistantes, mais avec l’inconvénient d’être lourdes et nécessitant une grosse charpente solide. La toiture du château pèserait plus de 500 tonnes!

Pour une belle pause gourmande, le château propose aussi un restaurant et un salon de thé à l’ombre des tonnelles.

Le point de vue est juste splendide avec le Château de Beynac en face 🙂

Au détour des 6 km de promenades aménagées, on peut rejoindre des endroits vraiment sympathiques comme ce joli belvédère surplombant la Dordogne.

En face, on aperçoit un autre bel endroit, le Château de Castelnaud-la-Chapelle 🙂

À travers le labyrinthe de buis aux formes toujours plus extravagantes, on découvre cette jolie petite chapelle isolée. Elle ne se visite pas mais elle reste pleine de charme.

Un chemin depuis le bastion permet de longer les falaises, toujours avec la belle Dordogne qui coule paisiblement une centaine de mètres plus bas.

Au fur et à mesure de la balade entre pierres et verdure, on a parfois l’impression de se retrouver dans un décor plus méditerranéen. L’Italie est presque à portée de main!

Le chemin grimpe et serpente à travers les chênes verts, emblèmes du Périgord noir.

Enfin on arrive tout contre les falaises de Vézac. Depuis le grand belvédère situé à 130m de hauteur sur un éperon rocheux, on a une des plus belles vues de la vallée de la Dordogne! 🙂

Baigné par une boucle du fleuve, La Roque-Gageac, un des plus beaux villages de France se trouve juste là 🙂

Les jardins du châteaux cachent de nombreuses autres surprises!

Des installations artistiques sont dissimulées un peu partout. C’est un véritable plaisir de se promener dans cette jolie forêt et découvrir régulièrement de nouvelles pépites.

Le château cache une autre sacrée surprise, un squelette d’Allosaurus! Ce dinosaure vieux de 150 millions d’années ne foulait pas les terres du Périgord et il n’a pas été découvert par hasard sous le château en plantant du buis. C’est Kleber Rossillon qui acquit en 2016 ce squelette de 7.50m de long et 2.50m de haut lors d’une vente aux enchères aux Etats-Unis. Il a ensuite décidé de l’exposer dans l’ancienne ménagerie du château. Il y a moins de 10 exemplaires aussi complets au monde!

Vous croiserez aussi d’autres animaux, bien vivants cette fois. Des paons vivent en liberté dans les jardins 🙂 Ils sont l’emblème du château depuis Julien de Cerval.

J’espère que vous êtes maintenant convaincu à l’idée d’aller passer une excellente visite aux Jardins de Marqueyssac 😉 L’entrée est à 12.90€ (ça les vaut) et vous trouverez plus d’infos pratiques sur le site officiel.

Pour agrémenter la visite des jardins, si vous avez des enfants, il y a une activité intéressante un peu plus bas. Vous pouvez allez vous perdre et vous amuser dans le Labyrinthe de Maïs des Châteaux. C’est principalement destinés aux enfants, avec des énigmes sur les parcours et la possibilité de faire du kart à pédales. Plus d’infos sur le site officiel.

Si vous voulez loger au plus près dans une demeure d’exception, il y a le très joli Château de la Malartrie juste à côté. Il est construit dans un style néo-renaissance au XIXe siècle entre Vezac et la Roque-Gageac. Il ne se visite pas, mais pour dormir dans un château avec piscine juste au dessus de la Dordogne (ça n’a pas de prix!) et bien vous trouverez les infos sur ce site.

Tenerife, l’incroyable univers autour du volcan

Ca ne vous aura sans doute pas échappé, Tenerife est une ile volcanique. Tout le centre de l’ile est composé d’un immense volcan, le Teide et de sa caldeira. Le Teide, c’est LE volcan de Ténérife! Où qu’on soit sur l’ile, on peut apercevoir sa silhouette dans le paysage. Avec un sommet qui culmine à 3714m d’altitude, il est impossible à louper. C’est le plus haut sommet d’Espagne et le plus haut sommet dans l’océan Atlantique. Son histoire commence il y a 200.000 ans environ, après l’effondrement du super volcan qui recouvrait l’ile. De cette catastrophe est né l’immense Caldeira de las Cañadas. Dans ce gigantesque cratère, un nouveau volcan se met à pousser, c’est le Teide. Il est plutôt sage et dort paisiblement depuis sa dernière éruption qui remonterait à l’an 800.

Dès qu’on s’approche de cette zone, les paysages deviennent incroyable, la faune et la flore sont uniques, on a l’impression d’être sur une autre planète. C’est ce qui fait que l’ile de Tenerife est vraiment unique 🙂 Il y a peu de routes qui grimpent jusque dans cette zone. Il n’y en a que trois en fait, la route TF-21 sur l’axe nord-sud, la route TF-38 venant de l’ouest et la route TF-24 à l’est. Quelque soit votre route, vous allez en prendre plein les yeux!

Les pins canariens

Dès qu’on prend un peu d’altitude sur les pentes qui mènent au volcan, on croise d’immenses forêts de pins canariens. Cette espèce de pin est endémique aux iles Canaries, on en trouve nul part ailleurs, à part des fossiles datant de plusieurs millions d’années. Ces arbres ont disparu d’Europe il y a bien longtemps, mais depuis qu’ils ont colonisés les iles Canaries, ils s’y sentent bien. Ils recouvrent 60% de l’archipel. Les pins canariens poussent entre 1000 et 2000m d’altitude, là où se concentrent les nuages autour du volcan. L’eau des nuages se condense sur leur fines épines avant de retomber au sol.

Ces arbres sont aussi uniques pour leur résistance au feu. Leur tronc est composé d’une épaisse couche de liège protégé par de la sève. Lors des incendies, seule la partie externe brûle, mais l’arbre reste vivant. Cette capacité de survie lui a permit de résister aux éruptions et incendies et de coloniser cette partie de l’ile.

Juste après le village de Viraflor, un parking le long de la route vous permet d’en découvrir deux exemplaires uniques qui sont la fierté de Tenerife 🙂

Le premier, c’est Pino Gordo. Son tronc mesure plus de 3m de large et il atteint une hauteur de 45m! On est estime son âge à 800 ans, c’est sans doute l’arbre le plus vieux de Tenerife.

Le deuxième pin géant se trouve à quelques dizaines de mètres à peine, au niveau du virage. C’est le Pino de las dos Pernadas. Il est encore plus grand et atteint 56m de haut!

L’arrivée dans la Caldeira de las Cañadas

Quand on atteint les 2000m d’altitude, les pins sont moins nombreux et le paysage se découvre. La route serpente dans un décor grandiose. Un des sommets emblématiques, c’est El Sombrero de Chasna (2532m) facilement reconnaissable avec son plateau.

Puis on franchit la porte d’entrée de la Caldeira, et là c’est un instantanément un grand WAOUW! D’un seul coup le paysage se dégage et on peut voir ça! Arrêtez vous donc sans hésiter au Mirador Juan Evora pour savourer ce moment. Cette transition entre une route de montagne au milieu des pins et ce paysage lunaire et désertique et tellement soudaine qu’on s’extasie à chaque fois 🙂

Juan Evora était un berger qui vivait de manière traditionnelle dans cette partie de l’ile. Un centre d’information et petit musée ethnographique se sont installés dans son ancienne maison au bout du parking du mirador. Vous découvrirez le mode de vie des bergers qui sillonnaient ces terres (visite gratuite).

Randonner au milieu des champs de lave

Juste après cet incroyable mirador, vous pouvez bifurquer sur la route TF-38 qui remonte vers le nord-ouest. Cette route traverse d’incroyables champs de lave qui ont coulé depuis les flancs du Pico Viejo. Au milieu de ce paysage lunaire peu à peu colonisé par les vaillants pins canariens, il est possible de faire une super randonnée.

Direction le Mirador de Samara. C’est le point de départ d’une randonnée en boucle dans au milieu des champs de lave et des cendres volcaniques. C’est un des rares endroits au monde où vous pourrez avoir ce décor d’apocalypse, alors ne vous privez pas!

Pour cette très chouette randonnée, je vous donne tous les détails sur cette page 🙂

Les formations rocheuses de Roques de Garcia

En prenant la route en direction du volcan, on passe immanquablement à côté des impressionnantes formations rocheuses de Roques de Garcia dont la plus connue est le célèbre le Roque Cinchado 🙂

C’est l’occasion d’une belle balade vraiment facile dans un décor surréaliste. C’est vraiment quelque chose à faire dans la caldeira!

Je vous donne plus d’infos sur cette page 🙂

Le sommet du volcan Teide

Une fois dans la caldeira, atteindre le sommet du volcan Teide est quasi obligatoire! 😉

La façon la plus simple, c’est d’utiliser le téléphérique. Si vous voulez un challenge un peu plus spectaculaire, vous pouvez tenter l’ascension de nuit. Vous assisterez au spectacle du lever de soleil au dessus des nuages et vous verrez l’immense ombre du volcan se projeter au loin dans l’océan. Un moment unique 🙂

Je vous donne tous les détails sur cette page dédiée au volcan Teide 🙂

Randonnée sur le bord de la caldeira

Si vous souhaitez explorer un peu les abords de la caldeira, je vous conseille une excellente randonnée 🙂

Elle vous conduira sur les contreforts vertigineux d’Alto de Guajara jusqu’aux paysages lunaires de Paisaje Lunar.

Toutes les infos sur cette randonnée totalement dépaysante sur cette page 🙂

La rose de pierre

Enfin, je vous propose une petite curiosité géologique. Pour la découvrir il faut quitter la caldeira par le nord-est à travers des paysages dignes des plus beaux désert du monde. On arrive à El Portillo qui marque la bordure de la caldeira, puis il faut suivre la route TF-21 vers Puerto Cruz.

Après une dizaine de kilomètres, on arrive au mirador Piedra la Rosa. Devant vous, au milieu de la forêt de pins, une immense forme volcanique aux allure de rose de pierre !

Cette formation trouve son origine dans le refroidissement des coulées de lave, qui se fait au contact de l’air ou du sol. Quand ce refroidissement se fait de façon un peu similaire, ça donne des lignes de fractures qui se rejoignent et forment ces espèces de pétales 🙂

Tenerife, à la découverte du parc rural d’Anaga

La pointe nord-est de l’ile de Ténérife est une région à part. Un massif montagneux recouvre toute la zone avec des sommets aiguisés et des falaises profondes. C’est la plus vieille partie de l’ile et c’est une terres de légendes. Grâce à son altitude et sa position particulière par rapport au passage des alizés, le massif capte particulièrement bien l’humidité. Toute la région est recouverte d’un manteau vert, la forêt Laurisilva. C’est un forêt humide, composée de de lauriers, de hêtres, de lichens et de bruyères. C’est un véritable trésor naturel. Explorer cette forêt c’est un peu comme voyager dans le passé. Ce même type de végétation recouvrait une bonne partie de l’Europe il y a des millions d’années. Depuis 1987, toute la zone est protégée et devient un parc naturel, le Parc Rural d’Anaga. Il s’étend sur une superficie de 142km². C’est l’endroit en Europe où on trouve le plus grand nombre d’espèces endémiques. Cela lui donnera l’honneur d’être déclaré réserve de biosphère par l’Unesco en 2015.

Pour s’aventurer dans l’Anaga, il faut suivre la seule route qui le traverse. C’est la route TF-12 qui chemine le long de la crête principale du massif.

Mirador de Jardina

Dès l’entrée dans le parc rural d’Anaga, un premier belvédère vous attend sur la montée du Monteverde, c’est Mirador de Jardina. Il offre une belle vue sur la vallée de La Laguna, ses villages et ses cultures. Dans le fond, le majestueux Teide qui domine le paysage (mais un peu caché par les nuages).

Elle est pas belle la vie ? 🙂

Le sentier de Los Sentidos

Très rapidement on arrive à un endroit où s’entassent des bus et des voitures sur un parking. Il y a tout d’abord le Mirador Cruz del Carmen, où on a sensiblement la même vue que sur le belvédère précédent. Si la majorité des gens viennent ici, c’est principalement pour parcourir le sentier de randonnée Los Sentidos. C’est clairement au programme des tour-operators de l’île vu l’affluence sur le site. Il s’agit d’avantage d’une petite promenade que d’une randonnée. Le sentier fait une boucle d’à peine 1.3km avec peu de dénivelé. On fait le tour en 30 minutes sans trop se presser.

Il est présenté comme une « randonnée sensorielle » car on découvre pour la première fois la flore unique qui recouvre toute la région. On chemine dans la forêt de Laurisilva, on hume les odeurs, on ressent l’humidité, on observe les couleurs, les mousses, on écoute les bruits de la faune .. ah non, en fait c’est celle des touristes en tongs 🙂 Comme vous pouvez vous en douter en lisant ces lignes, je n’ai pas été très emballé par cette balade. Si vous voulez réellement vous promener dans de la belle nature, il y a plus sympa plus loin. Mais si vous recherchez une balade tranquille sans vous prendre la tête avant de retourner à la plage, c’est le bon endroit.

Le Camino viejo al pico del inglès

Juste après, à l’embranchement sur la route, il faut prendre à droite et suivre la TF-114 en direction de Pico del Inglès. Au bout d’une centaine de mètres garez vous sur les petits emplacements au bord de la route (si vous avez de la chance), car ici se trouve un lieu assez incroyable. On découvre cette improbable tranchée dans la nature, le Camino viejo al pico del inglès.

C’est l’ancienne route qui mène vers le Pico del Inglès, on la surnomme aussi Tunel de las Hadas (tunnel des fées). Cet endroit est incroyablement photogénique. On se croirait perdu dans un monde légendaire et on ne serait pas étonné de croiser un chevalier ou des fées venant à notre rencontre. Si en plus la brume s’en mêle, c’est ambiance mystérieuse garantie!

Même si la visite est vraiment rapide, ce lieu vaut vraiment le coup de s’y arrêter! 🙂

Le Mirador Pico del Inglès

Encore quelques centaines de mètres et on arrive au petit parking du Mirador Pico del Inglès. Depuis ce sommet à 990m il y a une magnifique vue panoramique à 360°! Encore une fois, le Teide joue à cache-cache derrière les nuages mais qu’importe, la vue est véritablement splendide 🙂

De tous les côtés, la nature est splendide, les sommets sont recouverts de forêts. Ca tranche vraiment avec le reste de l’île de Ténérife qui ressemble d’avantage à un désert. Ici, on prend la pleine mesure de l’étendue du parc rural d’Anaga. C’est grand, c’est beau, et ça mérite de rester protégé!

C’est sans doute le plus beau belvédère de la région 🙂

Le Mirador Las Catalanes

Revenons un peu sur nos pas jusqu’à l’embranchement précédent et reprenons la route TF-12. Il y a un autre belvédère qui mérite un arrêt. Il est beaucoup moins connu que celui qu’on vient de voir. En arrivant à Las Casas de La Cumbre, vous apercevrez un petit panneau indiquant Las Catalanes. Garez vous alors à droite. Vous pouvez maintenant accéder au petit Mirador Las Catalanes.

Il offre une très belle vue sur la vallée Crispin au sud. Personnellement je trouve cet endroit vraiment beau. La vallée a un aspect sauvage, et son relief escarpé qui se détache sur le bleu de l’océan lui donne vraiment du charme. Si vous avez envie de vous dégourdir les jambes, il y a une chouette randonnée qui part d’ici et qui sillonne cette vallée. Il faut suivre le sentier PR TF 03 Casas de La Cumbre – Valle Brosque – Casa Forestal. C’est une boucle de 6.5km avec 800m de dénivelé, et environ 4h de marche. Hop en route 😉

La randonnée autour d’Afur

Pour ma part j’ai préféré partir en randonnée vers le nord. Il s’agit d’une boucle de 9km et 650m de dénivelé. Ce sentier chemine à travers les magnifiques forêts humides du parc d’Anaga et les crêtes des montagnes. On y a cette belle vue sur le village de Taganana.

Elle part ensuite en direction du hameau perdu de Afur dans un paysage de canyons aux couleurs étonnantes. Dépaysement garanti 🙂

Si cette randonnée vous intéresse, je vous donne le détail sur cette page 🙂

San Andrés, sa plage et sa grotte

J’ai envie de vous parler de San Andrés, un petit village un peu perdu au sud du parc Anaga, enclavé dans un vallon. Au temps des Guanches, le mencey (le roi de la région) vivait ici. À San Andrés on a d’ailleurs retrouvé une momie datant de cette époque. Elle est maintenant entreposée au musée de Santa Cruz de Tenerife. Plus tard, ce village aura la réputation d’être un port de pirates. Si j’évoque San Andrés, ce n’est pas vraiment pour son histoire mais pour deux autres raisons. La première c’est la très belle plage de las Teresitas. Elle est magnifique, elle est grande (1.3km de long et 80m de large) et bordée de palmiers, il y a de la place pour se garer. Tout parait presque trop beau pour être vrai 🙂

Et c’est normal car c’est une plage totalement artificielle. La plage n’était à l’origine qu’une mince couche de sable volcanique noir. En 1973, des tonnes de sables blanc en provenance du désert du Sahara ont été ramené ici pour construire cette plage (ainsi qu’une digue en face pour éviter que les vagues ne l’abiment). Le résultat est une véritable réussite. Le sable est nickel, l’eau est cristalline et il n’y a pas des gros immeubles moches pour gâcher le paysage. Tout est bien! L’expérience sera peut-être un peu gâchée par le passage régulier des paquebots, pétroliers et portes-containers qui rejoignent le port de Santa Cruz de Tenerife.

L’autre raison pour laquelle ça vaut le coup de venir à San Andrés se trouve dans les hauteurs. Une fois garé tant bien que mal le long du trottoir de la rue Pista Militar de San Andrés, vous trouverez une piste qui grimpe. On ne peut pas se tromper il n’y en a qu’une.

Une fois arrivé sur la crête, prenez à droite à l’embranchement pour continuer en direction des poteaux électriques et des rochers qu’on aperçoit sur le prochain sommet. C’est la destination 🙂 La marche ne pose pas de difficultés, à part sur les derniers mètres où il faudra faire un peu de grimpette dans les rochers pour atteindre le sommet.

Vous voici aux grottes de San Andrés 🙂 Plusieurs arches naturelles et petites grottes sont à découvrir. Je n’ai pas réussi à trouver des informations si ce site a été utilisé par les humains dans le passé, mais on a envie d’imaginer des tribus s’abritant dans les grottes pour profiter de la vue.

De nos jours, la vue vers le sud-ouest est un peu gâchée par un site minier et les infrastructures du port de Santa Cruz de Tenerife. Mais il n’empêche, on est content d’être à cet endroit 🙂 Vous pouvez prolonger cette balade par la visite d’un bunker qui se trouve au bout de la crête (prévoir une petite lumière pour s’éclairer dans le tunnel d’accès).

Tenerife, randonnée dans le Parc rural d’Anaga

Je vous propose une sympathique randonnée en boucle dans le Parc rural d’Anaga, à l’est de Ténérife. Ce parcours fait 9km de long pour 650m de dénivelé. Comptez environ 3h de marche 🙂

Il faut tout d’abord rejoindre la Casa Forestal (la petite maison des gardes forestiers) qui se trouve le long de la route TF-12 et se garer sur le petit parking. Dès le début de la rando, il ne faut pas se tromper. Restez sur le chemin qui part sur la gauche. L’autre, celui qui part sur la droite, vous emmène jusqu’au village de Taganana, et vous risquez de regretter le dénivelé et le détour! On reste donc sagement sur le chemin de gauche. Très rapidement on est dans la brume, les nuages et l’humidité, c’est très commun dans cette partie de l’île. Un peu de fraicheur ne fait pas de mal et cette brume donne une ambiance un peu mystique à ce début de parcours, c’est agréable!

Je me rends compte que marcher le long de cette Pista Enchires Casa Forestal me fait énormément penser aux sentiers qui sillonnent l’ile de Madère. Il ne manque plus qu’une levada et on y est presque! 🙂

Ne vous laissez pas distraire pendant votre marche. Il faudra être un tout petit peu attentif pour ne pas passer à côté du petit sentier sur votre droite qui grimpe vers la crête. Après une bonne grimpette au milieu de la végétation et des racines glissantes, la brume se lève et la vue fini par se dégager un peu. On peut enfin admirer les étonnantes formations rocheuses de Roque del Fraile (693m) et Roque del Tablero (672m).

Un peu plus loin sur le sentier, on arrive sur une zone bien dégagée (avec un poteau électrique): c’est le mirador de Las Piletas.

D’ici on a une superbe vue sur le petit village de Taganana tout en bas dans la vallée. Fondé en 1501, c’est un des plus vieux villages de Ténérife. On y a longtemps pratiqué la culture de la canne à sucre puis ensuite de la vigne. Si vous avez envie de vous en approcher, un sentier y descend depuis ce mirador.

Notre rando continue dans la direction opposée. On chemine à flanc de falaise, le long du Barranco El Madrono Las Piletas.

Sous les impressionnantes formations rocheuses aperçues un peu plus tôt, le paysage du parc rural d’Anaga est saisissant. Les reliefs sont escarpés et les roches partent dans tous les sens. La végétation aussi est différente, on se retrouve dans une sorte de pampa et pour un peu on aurait l’impression d’avoir changé d’ile.

Le sentier fini par rejoindre une petite route goudronnée, la TF-136, qui continue jusqu’au pâté de maisons de Afur. D’ailleurs la route s’arrête la, à Afur, le bout du monde. Notre parcours quitte la route au détour d’un virage, dès que vous apercevez un petit pont blanc en contrebas. C’est le signe qu’il faut emprunter le petit sentier qui y descend 🙂

Une fois le petit pont blanc franchi, le sentier repart dans une longue montée qui contourne le Roque Alonso (407m). On constate que le sol est de plus en plus coloré, presque rouge par endroits.

On découvre alors ces quelques habitations perchées dans le vide, accrochées sur les parois de tuf rouge du Roque Alonso. C’est un spectacle vraiment incroyable! En explorant un peu plus, je constate que les maisons (en partie creusées dans la roche) sont en ruines et abandonnées.

Le chemin conduit plus haut jusqu’à la petite route TF-136. Il faut la traverser et récupérer un autre sentier qui continue de grimper. Il file en quasi ligne droite le long d’une crête. On retrouve la belle végétation du début et la brume. Puis c’est l’arrivée sur la route TF-12 qu’on suit jusqu’à retrouver le petit parking de la maison des gardes forestiers.

Tenerife, randonnée autour de Roques de Garcia

Roques de Garcia, c’est un groupe de formations rocheuses spectaculaires qui semble couper l’immense caldeira en deux. Autour de ces étonnants rochers, il est possible de faire une courte randonnée en boucle de 3.5km (200m de dénivelé). Il faut compter environ 1h30 à 2h de marche en suivant le sentier (parfaitement balisé) PNT 03.

Pour cette balade dans un paysage à couper le souffle, direction le grand parking situé juste en face du Centre d’accueil de Cañada Blanca, le long de la route TF-21 qui mène au volcan Teide. Au bout du parking, il y a le mirador de la Ruleta. Très honnêtement, je trouve que la vue depuis cet endroit est sans intérêt, il y a tellement plus beau ailleurs! En parcourant quelques dizaines de mètres à peine, on peut admirer le Roque Cinchado 🙂 Il a plein de petits surnoms, comme « l’arbre de pierre » ou « le doigt de dieu ».

Ce monolithe de basalte haut de 27m est le rocher le plus célèbre de Ténérife. C’est presque l’emblème de l’ile. On le retrouve d’ailleurs sur les anciens billets de 1000 pesetas. Il faut reconnaître qu’il est carrément photogénique avec sa forme étrange et le volcan au loin. Il est constitué de plusieurs couches de sédiments volcaniques. Le tout est recouvert d’une petite couche de lave plus dure qui l’a protégé de l’érosion.

Beaucoup de personnes ne vont pas plus loin que cet endroit. Juste pour prendre la petite photo et repartir, c’est tellement dommage! Au moins, il n’y a pas la foule sur le reste du sentier 🙂

Venir en fin d’après-midi pour faire cette balade est une très bonne option. Il fait moins chaud (il n’y aucune ombre sur le parcours) et le soleil projette de belles ombres et accentue les couleurs des roches. C’est sublime!

Après avoir contourné une grande coulée de lave brune issue du Teide, le sentier longe les Roques Blancos (roches blanches donc) avant de descendre franchement dans la plaine Llano de Ucanca (d’origine sédimentaire).

On distingue nettement le magma qui a coulé, les roches fondues, et les espaces laissés par des poches de gaz lors de l’éruption.

On arrive ensuite devant le rocher le plus spectaculaire : la Catedral!

Cette immense cathédrale rocheuse qui se distingue clairement des autres rochers du site, est une ancienne cheminée volcanique. La lave grimpait à la surface par un conduit avant de se solidifier. L’érosion a fait disparaitre tout ce qu’il y avait autour et il ne reste plus que la colonne de lave figée dans le temps.

Comme on a du mal à se rendre compte de la taille de ce monolithe de 120m de haut, j’ai rajouté un petit rectangle en bas à gauche. Dedans, il y a des gens!

Ensuite le sentier remonte jusqu’au parking. C’est la partie la plus pénible de cette courte balade, mais heureusement ça ne dure pas longtemps.

Le sentier de Roques de Garcia, c’est facile, ça en met plein les yeux, c’est absolument à faire lorsqu’on est à Ténérife 🙂

Tenerife, la belle randonnée Alto de Guajara – Paisaje Lunar

Voici une randonnée que j’ai vraiment adoré! Le programme sera un peu sportif avec un parcours de 20km et 1300m de dénivelé positif. Comptez au moins 6-7h de marche. Au menu, des paysages incroyables et des paysages vraiment incroyables. Et en bonus, peut-être même des paysages incroyables ! C’est parti, hop en route 🙂

Pour commencer, direction l’immense Caldeira de las Canadas et le parking du Centre d’accueil de Cañada Blanca, le long de la route TF-21 qui file droit vers le volcan Teide.

Voici le tracé de la randonnée. Les sentiers sont bien indiqués, on ne peut pas se perdre 🙂

On commence par vite vite abandonner les hordes de touristes sur le parking et on prend le petit sentier qui part vers le sud et le bord de la caldeira. Dans ce décor digne d’un far-west, la grande falaise droit devant, c’est la Montana Guajara, et c’est notre destination 😉

Après un petit kilomètre, on rejoint la large Pista de Siete Canadas qu’on suit en tournant sur la gauche. Au bord de cette piste, c’est un véritable labyrinthe de rochers aux formes incroyables. L’étonnante couleur jaune-orange de la roche est la conséquence du magma acide qui a donné naissance à ces formations minérales. Ce site surprenant s’appelle Canada del Capricho. C’est un endroit réputé pour la pratique de l’escalade. Plus d’infos sur les voies d’escalades disponibles ici.

Un peu plus loin, une autre formation rocheuse se démarque, c’est Los Cachorros. Encore une fois, un spot connu pour l’escalade.

La Pista de Siete Canadas continue encore sur de nombreux kilomètres dans la caldeira. Elle faisait partie de l’ancienne voie de communication du Camino Real de Chasna. Pendant longtemps, c’était le principal chemin permettant de relier le sud et le nord de l’ile.

On quitte cette large piste lorsqu’on trouve le panneau indiquant un sentier qui grimpe sur la droite. Nous voici sur le sentier PR TF 86 / PNT-05 qui marque l’ascension jusqu’au bord de la caldeira, 200m plus haut. Pendant bien longtemps, c’était le seul sentier permettant de traverser la caldeira.

Une fois arrivé au sommet de la caldeira, depuis la Degollada de Guajara on a cette vue splendide sur … une mer de nuages! 🙂 Ce qu’on devrait voir (sans les nuages), c’est le Barranco del Río et l’océan atlantique! Ce jour là, mère nature avait prévu d’être un brin capricieuse. Mais malgré tout, c’est tellement beau !

Sur la gauche, on aperçoit le sommet Morra del Rio (2529m). C’est un des sommets montagneux de l’immense caldeira qui ceinture tout le centre de l’ile de Tenerife. La randonnée du jour ne suivra pas cette crête panoramique. Non, là il faut se résigner à descendre vers la mer de nuages!

On continue donc en prenant sur la droite et on débute la descente en suivant le sentier GR-131. Hélas pour moi ce jour là, je ne vois rien! C’est une véritable purée de pois dans les nuages.

Heureusement que le sentier est clairement indiqué car vraiment la visibilité était plus que limitée. L’avantage, c’est qu’on peut imaginer tout ce qu’on veut comme paysage 🙂 Où mène donc ce mystérieux chemin balisés de pierres claires sur ce sol volcanique noir ? Vers le mystérieux château du dragon de Ténérife ? (mais si, on imagine quoi!)

Est-ce que du haut de cette falaise, on peut apercevoir une profonde et luxuriante vallée perdue avec des chutes d’eau gigantesques ? C’est le mystère total!

Heureusement je ne suis pas totalement perdu. Je sais qu’une fois rentré dans la pinède, il faudra que je tourne à gauche à un moment pour suivre un nouveau sentier (PR-TF 72 / PR-TF 83). Ce sentier descend jusqu’à ce magnifique belvédère où on ne voit rien!! 🙂

S’il y a un belvédère aménagé, c’est qu’il doit y avoir quelque chose à voir, logique! l faut donc persévérer un tout petit peu. En descendant encore un peu plus à travers la brume épaisse, je tombe soudainement face à face avec ces hautes silhouettes surgies de nul part!

Ces formes fantomatiques, c’est exactement ce que j’étais venu chercher ici. Nous voici à Paisaje Lunar, le paysage lunaire de la Corona Festal 🙂 Ces merveilles sont encore le fruit du travail de milliers et milliers d’années d’érosion sur des couches de cendres volcaniques beiges.

Comme ce paysage lunaire n’est pas très étendu, c’est finalement une bonne chose que tout soit noyé dans les nuages et la brume. On ne se rend pas vraiment compte de l’ampleur (ou non) du site, ça rajoute au mystère! Evidemment, un peu de ciel bleu n’aurait pas été de refus. Au moins il ne pleut pas! Pour info, ce site est aussi accessible en faisant une randonnée plus courte depuis le village de Viraflor, sans avoir à passer par la caldeira. Mais il faut reconnaitre que ce serait dommage, car tout le reste du parcours plus haut est incroyablement beau!

Je me perds encore un peu dans les ravins autour de Paisaje Lunar. En réalité je n’arrive pas à retrouver le sentier à cause du brouillard 🙂 Le décor me donne vraiment l’impression d’être dans un film fantastique, j’ai vraiment adoré! Je fini heureusement par retrouver mon sentier et maintenant c’est retour vers la caldeira, que de la montée!

En chemin je repasse devant le Barranco de Las Arenas, toujours noyé dans la brume. Alors que je pose machinalement quelques cailloux les uns sur les autres, d’un seul coup, toute la brume disparait comme par magie! Je me suis vraiment demandé si je ne venais pas de réaliser sans le savoir un rituel ancestral avec mes cailloux haha

Je peux maintenant contempler le barranco dans toute sa splendeur et c’est vraiment magnifique! On dirait qu’un jardinier paysagiste talentueux est venu ici pour réaliser en secret son chef d’œuvre!

Emporté par un enthousiasme quasi mystique je remonte le barranco et décide de prendre un raccourci dans la colline de sable noir. C’est clairement une idée à la con.

La pente est raide, le sable glisse, s’infiltre dans les chaussures, on s’enfonce, on galère, et au final on perd vraiment du temps. Bref, ne faites pas comme moi et rejoignez simplement le sentier balisé de pierre blanche 😉

Après une longue montée un peu pénible, me voici à nouveau sur la crête de la caldeira et la mer de nuage est toujours présente derrière moi.

Cette fois, je prends à gauche au premier croisement pour suivre le sentier PNT-15. Il mène jusqu’à Alto de Guajara (2717m). C’est le point le plus élevé du mur de la caldeira (et le 3e sommet le plus élevé de l’ile). Le plancher de la caldeira se trouve 600m plus bas! On a vraiment une sensation unique, car l’espace est absolument dégagé, on domine le monde!

Franchement, ne serait-ce que pour cette vue époustouflante, ça vaut carrément le coup de grimper jusqu’ici! 🙂 C’est sans aucun doute la plus belle vue qu’on puisse avoir à Ténérife sur les trois volcans. De gauche à droite, le Pico Viejo, le Teide (qu’on ne présente plus) et la Montana Blanca.

Il faut maintenant songer à rejoindre le parking tout là-bas, tout en bas. Le moyen le plus rapide, c’est de continuer le sentier PNT-15 vers l’ouest. Il descend directement la falaise avec de nombreux lacets. Je ne conseillerai pas ce chemin à l’aller dans le sens de la montée, mais pour le retour en descente, c’est carrément nickel!

Il n’y a plus qu’à retrouver la voiture qui attend sagement au parking. Un dernier coup d’œil nostalgique vers la Montagne Guajara et les paysages sublimes qu’on a laissé.

Et tiens, comme c’est vraiment juste à côté, si vous n’y êtes pas encore allé, pourquoi ne pas enchainer directement avec la balade autour des incroyables formations rocheuses de Roque de Garcia ? 🙂 Je vous en parle juste ici.

Tenerife, la randonnée de Samara – Cuevas Negras

Direction l’immense Caldeira de Las Canadas pour la superbe randonnée de Samara – Cuevas Negras. Ce parcours en boucle mesure environ 9km et suit les sentiers 32 et 38. Comptez environ 3-4h de marche, au milieu des coulées de laves dans un paysage lunaire incroyable! Attention, même si la randonnée est facile, on est à 2000 d’altitude et il n’y a aucun endroit à l’ombre. On prévoit donc des bonnes chaussures (c’est abrasif la roche volcanique) et sa plus belle casquette et c’est parti, hop en route!

En prenant la route TF-38 qui traverse l’ouest de la caldeira au milieu des champs de lave, on rejoint le petit parking du mirador de Samara.

On tombe tout de suite sous le charme de ce paysage avec des pins des canaries poussant au milieu des gravats sombres. Dès le début de la randonnée, je vous conseille de grimper sur votre gauche en suivant le sentier 13 vers le petit cratère de Samara (1936m) Vous n’aurez probablement plus envie d’y monter à la fin de la rando 😉 C’est un des volcans les plus récents de l’ile (le point chaud de Ténérife se déporte de plus en plus vers l’ouest).

Le petit cratère n’a rien d’extraordinaire mais il offre un panorama exceptionnel. D’un côté vous avez une jolie vue sur le massif du Teno au nord ouest de l’ile. En se retournant, c’est l’immense cône du volcan Teide qui domine le paysage, avec le Pico Viejo au premier plan.

Enfin on a cette vue sur la route TF-38 qu’on vient d’utiliser et qui traverses ces grandes étendues recouvertes de coulées de lave et la pinède qui colonise peu à peu ce territoire.

On redescend le petit volcan et on continue sur notre lancée en suivant le sentier 32. L’itinéraire est vraiment facile à suivre, le chemin se démarque nettement sur le terrain sombre.

On contourne la petite Montaña de la Botija (2122m) puis la végétation fini par disparaitre et on se retrouve dans ce paysage lunaire, d’apocalypse, de fin du monde. En fait, on ne sait pas trop quoi dire, c’est vraiment juste très beau! (je me demandais si je ne devais pas aller jeter l’anneau unique au plus profond du Mordor haha).

Dans cet univers désertique, on chemine à côté des coulées de laves aux couleurs différentes. On distingue nettement leur origine, depuis le cratère de la Montaña Reventada (2231m).

On raconte qu’en 1492, alors que Christophe Colomb voguait au large des Canaries lors de sa traversée de l’Atlantique, il a été témoin d’une importante éruption volcanique sur l’ile de Ténérife. On estime que ce serait justement l’éruption de cette Montana Reventada.

Plus on avance, plus on découvre des formes étonnantes. Est-ce qu’il s’agirait des ruines d’une ancienne civilisation inconnue ?

Est-ce que ces boules étranges sont des œufs fossilisés de dinosaures ou des crottes de dragons ? Tant de mystères sans réponses !

Que nenni, tous ces objets (pesant plusieurs tonnes) sont en fait des projections de lave des dernières éruptions de l’ile. On a du mal à imaginer la puissance nécessaire au volcan pour projeter ces énormes bombes de laves à des kilomètres du cratère! On peut même découvrir quelques grottes de lave, les fameuses Cuevas Negras.

Puis le chemin bifurque vers le sud. Un dernier regard vers le Teide, ah ba non, on ne le voit plus, il est maintenant masqué par l’imposante silhouette du Pico Viejo. Tant pis, ça reste toujours très joli. Vers le sud, ce n’est que rocailles et cailloux. On se demande si un jour on retrouvera la civilisation et une bouteille d’Orangina bien fraîche …

Puis miracle, c’est enfin le retour de la végétation! Ce contraste de couleurs est toujours incroyablement photogénique!

Au croisement, on bifurque à droite, en longeant la route. Le long du sentier, il y a cette mini chapelle perdue au milieu de nul part. Est-ce que les pommes de pin célèbrent un miracle ayant eu lieu ici ?

Pour moi, le miracle, c’était de retrouver l’ombre des pins! Après quelques heures à bruler en plein soleil au milieu d’étendues désertes et de rocailles chaudes, voir l’ombre d’un arbre, c’était un véritable don du ciel 🙂

Enfin le chemin rejoint le parking du mirador de Samara. Bravo, vous venez de marcher sur un des plus beaux sentiers de Ténérife 🙂

Tenerife, l’ouest et la côte sauvage

Le nord ouest de l’ile de Tenerife est constitué d’une zone volcanique aux reliefs escarpés et parfois difficile d’accès. Il y a pourtant de très beaux endroits à découvrir.

La partie touristique et les plages

Remontons la côte ouest de Ténérife en partant du sud. C’est ici qu’on trouve les principaux hôtels à touristes de l’ile avec des énormes complexes et des piscines immenses où on peut siroter des cocktails à volonté en profitant du coucher de soleil après une journée farniente à la plage et une bonne (in)digestion dans un restaurant avec buffet frites-pizzas-burgers. Bon ok, j’exagère un peu, c’est juste que ça ne me fait pas rêver du tout. Heureusement, tout n’est pas à jeter. Il y a par exemple de très belles plages de sables fins comme Playa de Las Vistas ou Playa de Troya. La plus belle étant sans doute Playa del Duque, une plage de sable blanc bordée de rochers faisant penser aux Seychelles. Sa voisine est une plage de sable noire, Playa El Beril 🙂

On notera aussi la présence du Siam Park, qui a été élu plusieurs fois meilleur parc aquatique du monde! 🙂 Pour passer des bons moments de fun dans des toboggans vertigineux et des piscines à vagues, c’est ici! Plus d’infos sur le site officiel.

Ensuite la route traverse des paysages sans grand intérêt puis on arrive dans des endroits plus intéressants!

Les falaises de Los Gigantes

On arrive à la petite ville côtière de Los Gigantes qui s’est développée avec l’essor du tourisme dans les années 1960. Los Gigantes est célèbre pour ses falaises! Aaah, les fameuses falaises de Los Gigantes! On se sent tout petit quand on les découvre pour la première fois. Elles atteignent une hauteur de 600m et s’enfoncent de 30m dans la mer! Les Guanches (le peuple autochtone des Canaries) appelaient ces falaises de basalte le « mur de l’enfer ». À mon avis, le meilleur endroit pour les admirer se trouve au Mirador Punta del Roque, sur la promenade de bord de mer.

On trouve aussi quelques piscines naturelles à Los Gigantes. La plus grande c’est la Piscina Natural Acantilado de Los Gigantes. Elle est protégée des vagues par une barrière en béton, mais elle a tendance a être rapidement surpeuplée et la propreté des lieux et de l’eau laisse un peu à désirer. À la place, je vous conseille d’aller vous baigner à Charco de Dana 🙂 Ce spot naturel est caché dans les rochers le long de la promenade. C’est un bon endroit pour poser sa serviette sur les rochers, plonger à l’eau et faire du snorkeling (en essayant de ne pas se laisser surprendre par le courant).

Si vous êtes plutôt « team plage », à Los Gigantes il y a une belle plage de sable noir un peu plus loin: Playa de la Arena. Vous pouvez aussi choisir la Playa de los Guios juste au pied des falaises. Mais je ne vous la conseille pas vraiment, car elle est toute petite, et il y a déjà eu des accidents à cause de chutes de rochers tombant des falaises.

Si vous êtes d’humeur aventureuse, vous pouvez vous rapprocher au plus près des falaises en remontant tout en haut de la rue Tabaiba. Vous y trouverez le point de départ d’un sentier qui longe les falaises.

Ce sentier est interdit (une barrière et des panneaux d’interdictions). Cette interdiction est là pour une bonne raison : ce sentier est dangereux! Il n’est pas sécurisé ni entretenu. On marche à des centaines de mètres au dessus de la mer. Le moindre faux pas, c’est la chute et la mort. C’est assez vertigineux, et si vous avez le vertige, n’essayez même pas de vous y aventurer. Mais sinon, « ça va ».

Pour ma part, je n’avais pas vu les panneaux d’interdiction, mea culpa, ce que je peux être distrait parfois! 😉 Le sentier à flanc de falaise (pas toujours évident à suivre) mène jusqu’à une porte métallique (qui était fermée) qui ouvre en théorie sur un tunnel d’1km creusé dans la falaise et qui permet d’explorer encore plus loin. Il faut donc faire demi-tour et revenir par le même chemin. Cette balade le long des gigantesques falaises de basalte c’est des sensations fortes garanties! 🙂 (si vous en revenez vivants…)

Pour profiter de Los Gigantes d’une façon moins stressante, vous trouverez facilement des sorties plongées ou kayak de mer, des croisières sous les falaises, ou des excursions en bateau pour observer les baleines et les dauphins 🙂

Un petit regard sur l’ile de La Gomera en face, et on repart explorer le reste de la côte.

Le massif du Teno

En arrivant au village de Santiago del Teide, direction la petite route TF-436, pour s’enfoncer dans le Massif du Teno qui recouvre le nord-ouest de Ténérife. C’est un massif montagneux provenant d’un ancien volcan qui a participé à la création de l’ile il y a des millions d’années. Les restes des coulées basaltiques se sont terriblement érodés depuis et ont donné naissance à des paysages uniques sur l’ile.

Un magnifique point de vue sur ces paysages se trouve au niveau du Mirador de Masca 🙂 Savourez bien ce panorama, car la suite est un peu moins agréable : 3 kilomètres sur une route très étroite et sinueuse! Vous aurez probablement quelques sueurs froides (surtout si vous roulez avec une grosse voiture!).

Le village de Masca

Ce calvaire s’arrête heureusement rapidement quand on arrive au village de Masca (il y a un petit parking gratuit). Ce minuscule village de 90 habitants est perché à 650m d’altitude dans les montagnes. C’était à l’origine un campement Guanche avant d’être capturé par les espagnols en 1496. Les quelques maisons du village s’accrochent au bord des ravins, un grand canyon s’étend devant, c’est beau!

On vient à Masca pour ce magnifique panorama 🙂 Il n’y a pas grand chose d’autre à visiter dans le village : deux ruelles, deux petit restaurants, une chambre d’hôtes et on a fait le tour! La place de l’église avec son arbre est vraiment charmante.

Si Masca est connue, c’est aussi pour sa célèbre et fameuse randonnée du Barranco de Masca! 🙂 Concrètement, c’est une rando qui vous fera descendre pendant plusieurs heures dans le barranco / canyon jusqu’à la mer. C’est cool ! enfin en théorie car …

Il faut absolument réserver et ce n’est accessible qu’en fin de semaine. L’entrée est payante (40 Eur), la rando ne peut se faire que dans le sens de la descente. Une fois arrivé à la mer, un bateau vous ramène à Los Gigantes (25 Eur). De là, il faudra prendre un taxi ou un bus pour revenir à Masca. C’est de l’organisation, c’est pas pratique, c’est cher. Bref, cette sympathique randonnée est devenue un véritable business. Je comprends l’idée de vouloir éviter le surtourisme et protéger le site, mais payer 100 Eur pour ça, c’est n’importe quoi! Si malgré tout vous souhaitez faire cette randonnée, toutes les infos sont ici.

Le Mirador Altos de Baracán

En continuant le périple sur la petite route TF-436 pendant 5 kilomètres depuis Masca en direction de Las Portelas, on arrive au Mirador Altos de Baracán. C’est un endroit étonnant et sans doute un des plus beaux belvédères du massif du Teno! On voit distinctement la ligne de partage du temps, avec un versant nord humide et boisé, et le versant sud plus sec. D’un côté il y a cette végétation verte et même parfois de la brume et de la pluie. De l’autre côté c’est aride et limite désertique. C’est vraiment surprenant de voir ce phénomène d’une façon aussi nette.

Le belvédère offre aussi une superbe vue panoramique sur le ravin de Los Carrizales, la montagne d’El Palmar et la vallée d’El Palmar. On est surpris de découvrir une improbable muraille sur les flancs de la montagne. Il s’agit de strates naturelles et pas du tout l’œuvre d’une ancienne civilisation 😉

Depuis le mirador, il y a un sentier qui suit la ligne de crête jusqu’au sommet du Baracan (1002m). Je vous conseille cette sympathique balade 🙂

Au nord, on peut apercevoir le village d’El Palma avec une petite colline découpée comme un gâteau!

C’est la Montaña la Saorra. Elle a été utilisée comme carrière pendant des décennies pour en extraire le Zahorra, une matière d’origine volcanique qui est mélangée au béton pour le durcir.

Punta de Teno

La dernière zone à explorer, c’est Punta de Teno, la pointe nord-ouest de Ténérife. C’est une zone naturelle protégée dans un des coins les moins connus de l’île (que je n’ai malheureusement pas eu le plaisir de pouvoir l’explorer). Mais cette zone mérite le détour! C’est une ancienne grande coulée de lave solidifiée. Pour s’y rendre il faut d’abord rejoindre la petite ville de Buenavista del Norte. De là, un bus permet de rejoindre la zone, simple et pratique. Tout la bas on peut découvrir un paysage naturel unique et un phare digne d’une carte postale dans un endroit de ouf! 🙂

Tenerife, la visite du sud de l’île

Le sud de l’ile de Tenerife, c’est un paysage aride, désertique, qui peut paraitre rude voir sans intérêt. Détrompez-vous, c’est au contraire un environnement avec une végétation unique, un dépaysement garanti dans des paysages majestueux et sauvages.

Je vous emmène à la découverte des différents points d’intérêts le long de la côte sud, en remontant jusqu’à Santa Cruz de Tenerife 🙂

Costa del Silencio et la Montana Amarilla

Quasiment à la pointe sud de l’ile de Ténérife, on trouve Costa del Silencio. C’est un lieu de villégiature construit dans les années 1960, en plein boom touristique sur Tenerife. Hors-saison ça mérite bien son nom de côte silencieuse 🙂

Une belle promenade aménagée le long de la côte vous conduira à la Montana Amarilla. Cette curiosité géologique aux couleurs étonnantes s’est formée lors d’une éruption volcanique sous-marine, quand le magma a rencontré l’eau de mer. La montagne jaune est encore plus belle le soir au coucher du soleil 🙂

La petite crique juste en dessous est un lieu de baignade réputé. C’est l’occasion de sortir votre masque et tuba. Sous l’eau, il y a plein de rochers aux formes étonnantes et des tunnels sous-marins à explorer. C’est vraiment un endroit fun, sauvage et beau 🙂

En remontant la côte, on peut aussi trouver des piscines naturelles très sympas. Il y en a par exemple une juste à côté de l’aéroport. À la sortie de Los Abrigos, juste après un pont qui franchit le barranco, vous verrez un petit sentier sur la droite. Après quelques minutes de marche et une descente pas forcément évidente, vous pourrez vous jeter à l’eau dans la Piscinas Naturales Los Abrigos. C’est une chouette occasion de se rafraichir dans cette piscine naturelle au milieu des rochers 🙂

Si vous êtes plutôt plage, ne vous inquiétez pas, un peu plus loin il y la plus grande plage de Ténérife. Cette plage, c’est Playa de la Tejita 🙂 Un kilomètre de sable doré fin (et qui pour une fois n’est pas du sable noir), avec en plus une vue sur Montaña Roja (la montagne rouge). Par contre ce n’est pas vraiment une plage où on s’allonge sur sa serviette. Il y a beaucoup de vent, très souvent même. Il y a d’ailleurs régulièrement des compétitions de windsurf ici. C’est aussi une zone nudiste 😉

Arco de Tajao

Quelques kilomètres plus loin, il y a une curiosité géologique à découvrir, juste au bord de la route principale TF-1, à la sortie n°46. Garez vous sur le parking à côté du vendeur de sandwichs, qui n’est pas du tout un attrape touristes, les sandwichs sont vraiment bons (miam miam le sandwich spécial au porc!). Et donc une fois rassasié, en marchant quelques minutes à travers les rochers, on arrive devant l’Arco de Tajao!

Cette arche spectaculaire de 30m de long est le résultat de l’activité volcanique de l’ile. Il y a des centaines de milliers d’années, lorsque les éruptions faisaient rage, des cendres de nuées ardentes et de la lave se sont mélangées pour former de l’ignimbrite. Au fur et à mesure des millénaires, l’érosion a travaillé cette roche et des blocs se sont détachés. À la fin, il nous reste cette étonnante structure minérale, un véritable pont de pierre!

On peut continuer la balade en explorant les environs déserts et arides. Un véritable paysage de far-west. Le Barranco de Vijigua vous attend juste là 🙂

On peut descendre (en faisant attention) dans cet étroit canyon. Un chemin non balisé au milieu des petites falaises permet de rejoindre l’océan au bout d’une dizaine de minutes.

Encore une fois, la nature nous épate avec ce décor tout à fait étonnant. C’est une chouette petite balade hors des sentiers battus 🙂

Urbex dans les ruines d’Abades

Quelques kilomètres plus loin, un autre site surprenant! Il faut prendre la sortie n°42 vers Abades. Une fois garé dans la Calle Neptuno, à 200m de la Playa De Los Abriguitos, vous apercevrez un étonnant édifice juste au dessus de vous. En grimpant le sentier, on arrive devant les ruines du Sanatorium des lépreux d’Abades.

Dans les années 1950, ce lieu était connu sous le nom de « vallée des lépreux ». Après la guerre civile espagnole, la lèpre était devenu un grave problème de santé publique. Isolé dans un coin désertique et bénéficiant d’un bon climat, on a jugé que c’était un bon endroit pour soigner les lépreux.

C’était un complexe d’une quarantaine de bâtiments, dont une église, un hôpital, un crématorium, des baraquements, etc… Mais le projet n’est jamais arrivé à terme. Le site a ensuite était utilisé par les militaires avant d’être cédé à un obscur promoteur privé puis laissé à l’abandon.

Depuis, tout est en ruines et recouvert de graffitis. Il n’y a aucune explication. Rien n’est sécurisé et il y a même parfois un vigile qui interdit l’entrée!

Mais si vous recherchez une expérience insolite, une petite session urbex à Ténérife, ou si vous êtes en manque de graffitis, alors je vous conseille de venir ici 🙂

Les falaises de Las Eras

Encore à peine quelques kilomètres de plus, on prend la sortie n°35 et on arrive à Las Eras.

Il est possible de faire une petite promenade à travers la rocaille désertique. Elle vous permettra d’avoir une belle vue sur la côte et ses falaises de lave noire.

Las Eras, c’est aussi l’un des sites de plongée les plus célèbres de Ténérife avec des crevasses remplies de poissons le long d’un grand pan de mur de roche volcanique situé entre 9 et 18m de profondeur 🙂

Malpais de Guimar

En continuant le long de la côte, on arrive au parc naturel Malpais de Guimar. Comme son nom l’indique (ou pas) : malpais = mal pays = badlands = mauvaises terres. Et pour cause, cette zone est recouverte de coulées de lave provenant de la Montana Grande (300m) et on ne peut pas y faire d’agriculture. Les coulées sont récentes, enfin par là on veut dire qu’elles ont moins de 5000 ans. Des petits sentiers de découvertes permettent de se promener dans cette zone aride où pousse tout de même un peu de végétation qui donne des superbes contrastes avec le sol brun volcanique.

La Basilique Notre Dame de la Candelaria

Juste après, on arrive dans la petite ville de Candelaria. C’est un endroit bien connu car c’est un peu la capitale spirituelle des îles Canaries. Son histoire remonte à l’an 1390. Des guanches d’une tribu locale découvrent sur la plage une sculpture de la Vierge Marie! Elle sera vénérée sous le nom de Chaxiraxi et sera installée à l’abri dans une grotte. Plus tard, après la conquête des îles Canaries par les espagnols, des églises sont construites pour commémorer ce miracle. Par exemple l’Ermita de San Bas est construit à l’emplacement de la fameuse grotte qui peut toujours se visiter. En 1826 la statue originale disparait lors de terribles inondations et une nouvelle est sculptée puis bénie en 1830. Plus tard, on décide de remplacer l’ancienne église par une belle basilique. La construction dure de 1949 à 1959. Avec sa tour de 45m de haut qui ressemble à un phare, la basilique Notre Dame de la Candelaria est vraiment unique 🙂

Chaque année, des millions de pèlerins viennent du monde entier pour se recueillir ici. Tous les 15 aout, la grande place face à la basilique est noire de monde lors des processions en l’honneur de la Vierge.

Vous pourrez aussi découvrir sur cette place les statues en bronze représentant les 9 rois guanches de Tenerife à l’époque de la conquête espagnole. En longeant la longue plage de sable noir vous pourrez découvrir l’atmosphère de la petite cité balnéaire tranquille de Candelaria 🙂

Les villages de pêcheurs

Tout le long de la côte il y a une multitude de mini villages de pêcheurs pittoresques à découvrir. Certains sont plus cachés que d’autres 🙂

Ici par exemple celui de El varadero, avec son petit sentier le long des falaises pour rejoindre une minuscule chapelle en direction de Tabaiba.

Les ruines de l’Hôtel Anaza

En continuant le long de la côte, voici une autre curiosité à découvrir : les ruines de l’hôtel Anaza, dans la municipalité d’Acoran. Les habitants s’en passeraient bien, mais cette verrue architecturale est devenue un spot touristique. C’est un énorme bâtiment avec une vue sur mer imprenable. Il devait abriter 741 appartements. Mais l’entrepreneur allemand a fait faillite en 1975 durant la construction et depuis la ruine reste là. Pour la détruire, il faut l’accord des 900 propriétaires qui ont acheté les appartements sur plan, l’autorisation du propriétaire du terrain qui a disparu, et une volonté politique qui fait défaut. Maintes fois annoncée, maintes fois repoussée, la destruction de l’Hôtel Anaza n’est toujours pas programmée!

Même si l’accès est grillagé et parfois protégé par des vigiles, il est toujours possible de s’y aventurer. Attention, c’est vraiment à vos risques et périls, car absolument rien n’est sécurisé et il y a déjà eu des accidents mortels dans ces ruines.

En continuant la route on arrive ensuite à la capitale de l’ile, Santa Cruz de Tenerife … et chose improbable, je ne l’ai pas visitée! Donc je ne peux pas vous en parler pour le moment 🙂

Ténérife, au sommet du Teide!

Vous êtes à Tenerife, et vous avez très envie d’aller au sommet de l’ile, tout en haut du volcan Teide ? Comme je vous comprends 🙂

Il y a plusieurs façon d’atteindre le sommet du Teide. La première, la plus « facile », c’est de prendre le téléphérique. Depuis la station de base à 1199m, en 10 petites minutes, vous voici au terminus de la Rambleta, à 3555m d’altitude 🙂 En réalité, vous ne serez pas tout à fait au sommet. Il reste un dernier tronçon de 200m à grimper avec une pente à 60% tout de même. Pour le téléphérique, il est très fortement recommandé de réserver ses billets en ligne à l’avance. Différentes formules existent : juste la montée, l’aller-retour (avec un temps théorique maximal sur place d’une heure), le coucher de soleil, etc… Les tarifs sont relativement chers et changent régulièrement, renseignez-vous sur le site officiel. Il faut aussi savoir que si la météo est très mauvaise (ce qui heureusement est assez rare) ou s’il y a trop de vent (ça par contre ça arrive), le téléphérique ne fonctionnera pas.

L’autre option pour atteindre le sommet du volcan, c’est de grimper à pieds! Et même mieux, c’est faire cette randonnée de nuit pour voir le lever de soleil depuis le sommet! Si vous voulez vivre un moment incroyable, rempli de magie et de liberté! 🙂 … Enfin ça, c’était avant … En effet, depuis fin 2024, il n’est plus possible (théoriquement) de faire cette randonnée en toute liberté et à l’improviste. Il est maintenant nécessaire de s’inscrire en ligne ici, sous peine d’amende lors de contrôles. Et ça ne rigole pas, l’amende peut atteindre 600 euros! Idem si on vous découvre faire cette randonnée en tongs! Enfin, pour le dernier tronçon jusqu’au sommet, il faut là aussi une autre réservation en ligne ici! Je vous conseille de vous y prendre à l’avance car ces places sont limitées! Il ne faut pas non plus oublier qu’il s’agit d’une randonnée de montagne qui vous amène à 3700m d’altitude. Il n’y a rien d’insurmontable, mais ce n’est pas une simple balade. C’est même un peu physique (20km de marche et 1500m de dénivelé).

Il faut donc être en forme, ne pas avoir le mal de l’altitude, et surtout être bien équipé : des bonnes chaussures, une lampe frontale et des vêtements chauds! Pour l’ascension de nuit, prévoyez au moins 5h de grimpe. Pour voir le soleil se lever, il faudra donc commencer la rando vers 1h du mat’, ça pique un peu 😉

Le trajet suit le Sentier Montaña Blanca – La Rambleta (PNT 07) puis le Sentier Telesforo Bravo (PNT 10). Je vous partage donc « mon expérience d’avant », quand c’était simple et qu’on pouvait y aller à l’improviste 🙂

En pratique, il faut tout d’abord rejoindre le petit parking Sendero de Montaña Blanca. S’il est complet (ce qui peut arriver même à 2h du mat), alors il faut se rabattre au parking Mirador El Tabonal Negro (800m plus loin). Je vous déconseille de vous garer sur la route, ce sera l’amende assurée. Ensuite, ce n’est vraiment pas compliqué, à la lueur de sa lampe frontale, il suffit de suivre la large piste qui monte doucement vers la Montaña Blanca. À partir de là, on commence à gravir vraiment la pente bien plus raide du Teide. Il n’y a qu’un sentier à suivre, avec les lumières des autres randonneurs qui dansent au dessus de vous dans l’obscurité. Sur certains passages recouverts de laves solidifiées, on peut perdre temporairement la piste mais on retombe assez vite sur le tracé. En cours de chemin, vous pourrez faire une halte au Refuge d’Altavista construit en 1892 (3260m). Une fois arrivé au niveau du Mirador La Fortaleza, le plus dur est fait : il ne reste plus que le dernier tronçon à gravir pour être au sommet. La nuit de mon ascension (réalisée début septembre), il y avait un vent glacial qui soufflait terriblement fort au sommet. Tout le monde gelait littéralement sur place. Par miracle, une porte d’un local technique du téléphérique était ouverte et je me suis réfugié à l’intérieur, ainsi qu’une bonne dizaine de randonneurs, pour survivre au vent glacial! D’où l’intérêt d’avoir vraiment des vêtements chauds, sinon vous risquez de souffrir.

Puis, quand l’horizon commence à prendre des couleurs, on entame la dernière montée. Il faut froid et c’est raide. Au sommet, il y a un petit cratère, El Pitón. L’espace est assez restreint et on comprend mieux pourquoi le nombre de visiteurs est limité.

On se cale tant bien que mal à 3714m d’altitude dans un espace rocheux pour s’abriter du vent. Des fumerolles tout autour rappellent que le volcan n’est qu’endormi. On profite aussi de la chaleur volcanique bienvenue et de l’odeur de soufre qui se dégage des fissures rocheuses.

Enfin, le soleil commence à apparaitre au dessus d’une mer de nuages. C’est le moment magique qu’on attend tous 🙂 Les difficultés de la montée sont déjà oubliées et les cœurs se réchauffent aux premiers rayons du soleil !

De l’autre côté, il y a un incroyable spectacle de la nature à ne pas rater : l’ombre du volcan qui se projette loin dans l’océan atlantique et sur l’ile de La Gomera! C’est sublime 🙂

Une dernière vue sur Caldeira de las Cañadas puis il est temps de redescendre du sommet avant l’arrivée des premiers visiteurs qui ont pris le téléphérique.

Sur l’étroit sentier, on croise des randonneurs qui ne sont pas arrivés à temps. Ils ont raté le lever de soleil et râlent, dommage! 😉

Une autre mauvaise surprise attend certains randonneurs. Le vent soufflait toujours si fort que le téléphérique n’allait pas ouvrir! Pour celles et ceux qui espéraient redescendre par ce moyen, c’était le drame! Personnellement je trouve que redescendre par le même chemin qu’à la montée ne posait aucun problème, bien au contraire. C’est l’occasion de voir à la lumière du jour le sentier gravi dans l’obscurité et les magnifiques paysages tout autour 🙂

Avant d’entame la descente, j’en profite encore pour suivre le court sentier vers le Point de vue de Pico Viejo (PNT 12) sur le flanc ouest du volcan. C’est juste à côté, pas de dénivelé, ce serait dommage de ne pas y aller. Le Pico Viejo, c’est le volcan qui a poussé sur le Teide. C’est actuellement le « point chaud » de l’ile de Tenerife. Sa dernière éruption date de 1798.

Ce belvédère est aussi le point final du Sentier du Teide – Pico Viejo – Mirador de Las Narices del Teide (PNT 09). C’est l’autre sentier (lui aussi nécessitant une réservation obligatoire) qui permet de grimper sur le Teide.

Un dernier regard sur le cône sommital du Teide puis c’est la descente, avec tout le nord-est de l’ile de Tenerife face à soit.

On se retrouve à nouveau sur les pentes de la Montana Blanca, de jour cette fois 🙂 Elle tire son nom de la couleur claire de sa surface, constitué d’une épaisse couche de pierre ponce.

Le chemin serpente au milieu des « œufs du Teide », des boules de laves solidifiées et projetées lors des anciennes éruptions.

Le paysage est absolument incroyable. On se croirait presque dans un désert du Far-West américain ou dans la pampa perdue au fin fond de l’Argentine 🙂

Le dépaysement est garanti 😉

Après cette sacrée belle randonnée matinale, il est temps de rentrer se coucher! L’excursion au sommet du Teide pour le lever de soleil reste une expérience mémorable que je vous conseille vraiment! 🙂

Douceur de vivre et bons vins autour de Vouvray

À seulement 10 km à l’est de Tours, Vouvray s’étire le long de la Loire et de la Cisse, niché dans des coteaux calcaires où se trouvent des maisons troglodytes et des caves creusées directement dans la pierre. C’est l’endroit idéal pour déguster du bon vin dans la vallée de la Loire classée à l’Unesco. Hop en route !

Vouvray et le vin

Vouvray c’est évidemment du vin! Son histoire remonte remonte au IVe siècle, quand les moines de l’abbaye de Marmoutier située à une dizaine de kilomètres décident de planter des vignes sur la rive droite de la Loire. Le cépage utilisé est le chenin.

Les vignes donnent un vin blanc sec, qui peut parfois être moelleux. Au XIV siècle, les vignes appartiennent aux rois de France qui font servir ces vins à leur table. Une petite révolution arrive en 1939, quand la méthode champenoise arrive dans la région. Vouvray produit alors des vins blancs effervescents et pétillants. Les vins blancs classiques, aussi appelés « vins tranquilles » sont les meilleurs (et mes préférés haha). L’AOC Vouvray existe depuis 1936 et inclut aussi les communes voisines de Rochecorbon, Chançay, Noizay, Reugny, Sainte-Radegonde-en-Touraine ), Vernou-sur-Brenne, et Parçay-Meslay.

Découvrir les vignobles du Vouvray, c’est visiter les nombreuses exploitations familiales. Vous ne manquerez pas de visiter les innombrables caves troglodytes, creusées dans d’interminables galeries. Une autre très bonne idée de balade viticole, c’est s’inscrire aux Echappées en Loire (anciennement VVR, Vignes Vins Randos). Pour avoir testé cette formule à plusieurs reprises et à différents endroits, je vous garanti que votre weekend sera un succès 🙂 Plus d’infos sur le site officiel.

Pour les gourmands, n’oubliez pas d’agrémenter votre dégustation avec des rillons! C’est une des spécialités locales : des cubes de poitrine de porc confits lentement dans leur graisse. Moelleux, fondants et savoureux, ils sont parfaits pour l’apéritif. Ne pas confondre avec les rillauds d’Angers, qui eux incorporent la couenne du cochon. Il y a bataille gustative sur ce sujet 😉

Rochecorbon et sa guinguette

Vos escapades vous mèneront sans doute à Rochecorbon, commune voisine de Vouvray. Le Sentier de la Butte, à flanc de côteau, longera les nombreuses habitations troglodytes typiques de la région. Vous apercevrez la Tour de la Lanterne, le seul vestige de l’ancien château.

Il faut absolument aller à Rochecorbon, car il y a la guinguette! 🙂 Elle est considérée comme une des plus grandes guinguettes de France. Elle rayonne de mai à fin septembre dans une ambiance familiale, conviviale et festive.

Je vous conseille vraiment d’y aller en mode apéro ou apéro-dinatoire en fin de journée, et savourer ce chouette moment en bord de Loire. La guinguette propose aussi une véritable option restaurant et des soirées dansantes. Plus d’infos sur ce site.

Si vous êtes en escapade familiale ou avec des enfants, ça tombe bien, juste à côté, il y a Lulu Parc, un petit parc d’attraction qui fera plaisir à tout le monde. Plus d’infos sur leur site.

Le Château de Valmer

Je vous partage avec plaisir un coup de cœur : le Château de Valmer. Vous trouverez cette pépite près de Chancay, à une dizaine de kilomètres de Vouvray. Ses origines remontent à la Renaissance au XVIe siècle, sous l’impulsion de Jean Binet, conseiller de François Ier. Le château principal a été détruit par un incendie en 1948. Un alignement d’ifs monumental symbolise l’ancien bâtiment. Il reste encore le Petit Valmer et le grand portail du XVIIe siècle.

Ce qui donne un charme unique à ce château, c’est les terrasses à l’italienne et son jardin remarquable. Les jardins de Valmer s’organisent sur huit niveaux de terrasses à l’italienne, le tout est agrémenté par des balustrades, statues, escaliers et fontaines. Ces jardins sont classés Monument Historique dès 1930. On y trouve aussi un potager conservatoire avec près de 900 espèces végétales (légumes anciens, plantes comestibles, variétés fruitières et cépages du Val de Loire). La visite des jardins est payante.

Valmer, c’est aussi un vignoble familial de 28‑35 hectares (dont 6 ha dans le jardin clos), produits dans le respect de la charte du vigneron indépendant. La boutique est en accès libre et vous pourrez déguster les vins du domaine en AOC Vouvray, confortablement installé dans les belles pelouses. Le demi-sec Valmer est sans aucun doute mon préféré 🙂 Goutez, vous ne serez pas déçu!
Plus d’infos sur leur site.

Encore un lieu à découvrir absolument lorsque vous sillonnez le Val de Loire 🙂
D’ailleurs comme vous n’êtes pas loin, n’hésitez pas à découvrir la ville de Tours!