À la découverte de la belle région du Bugey

Le Bugey, c’est une chouette région montagneuse dans le département de l’Ain. Entre Lyon et Genève, la pointe sud du Jura vient à la rencontre des Alpes. C’est une belle région à explorer!
Allons voir ça, hop en route les amis
🙂

Voici quelques un des plus beaux endroits à découvrir dans la région!

La Cascade de Glandieu

La cascade de Glandieu est doute une des plus belles cascades de France! en toute simplicité 😉 Avec sa végétation luxuriante, on se croirait presque dans un pays exotique. Le plus dingue, c’est que cette incroyable cascade sublime est vraiment très accessible, elle est littéralement au bord de la route. En arrivant dans le petit hameau de Glandieu, on se gare, on marche quelques pas, et hop on à ça! Amazing! Cette merveille attire plus de 80.000 visiteurs par an et on comprend vraiment pourquoi quand on est devant!

Pour préserver le site, baignade et pique-nique (et chiens) sont interdits.

Cette cascade est en réalité composée de deux chutes d’eau successives où la rivière du Gland se jette, pour une hauteur totale de 60m. Près du parking, il reste encore le grand bâtiment de la scierie de marbre qui utilisait l’énergie hydro-électrique de la chute.

À proximité immédiate de cette cascade vous trouverez un sympathique bistrot avec une bonne cuisine et une petite épicerie de produits de la ferme. Le site propose aussi un sentier de l’eau, une balade en boucle de 7km (environ 2h30) pour découvrir l’influence de l’eau sur les paysages et l’homme.

Le Fort-Cellier de Virignin

Voici un lieu insolite et peu connu! Alors que la route départementale D1504 entre Yenne et Belley s’engage dans l’étroit défilé de Pierre-Chatel et traverse un pont, on aperçoit une paroi rocheuse avec une grande cavité naturelle au-dessus du Rhône. Dans cette cavité, il y a cette construction improbable. Une façade de château avec deux tour qui ressemble d’avantage à un décor de théâtre! On le surnomme le « château en carton », le « fort-cellier », le « château dans la roche », le « château-caverne ». Il porte mille noms, mais aussi étrange que ça puisse paraitre, on ne sait pas grand chose sur son origine et sa fonction. Il semble toutefois que son existence remonterait au XVIe siècle et devait avoir une fonction défensive. En 1744, on sait que sa façade est remaniée et qu’elle est peinte en trompe-l’œil par le seigneur de l’époque, à l’occasion de célébrations en l’honneur du rétablissement du roi Louis XV.

Derrière cette façade se cache un réseau de grottes. Le site est privé et ne se visite pas. Les grottes font d’ailleurs parti d’une zone protégée car elles hébergent de nombreuses chauves-souris. Tout en haut de cette falaise, il y a un promontoire rocheux qui domine le défilé. Il y avait une ancienne forteresse qui est devenue la Chartreuse de Pierre-Chatel. Ce fut d’ailleurs pendant des siècles une des filiales de la Grande Chartreuse. Il appartient maintenant à une famille privée et il est parfois ouvert à la visite.

Le Marais du Lavours

Près de la petite ville de Culoz, au pied du massif du Grand Colombier se trouve un des derniers grands marais continentaux d’Europe. Il y a des milliers d’années, à la fin de la période glaciaire, un immense lac recouvrait toute la vallée. Au cours des âges, les sédiments ont fini par combler le lac qui est devenu une immense zone marécageuse (à part le Lac du Bourget qui a survécu), c’est le Marais du Lavours 🙂

Pour découvrir ce beau site naturel, il faut se rendre au village de Ceyzérieu (parking gratuit obligatoire à l’entrée de la localité). Un sentier pédagogique a été aménagé sur une passerelle en pilotis. Cette très chouette balade qui prend environ 1h30 vous conduira au cœur du marais! Des observatoires et des fiches explicatives sur la faune et la flore sont disponibles (chiens interdits). Le site est accessible tous les jours (sauf inondations) et gratuitement.

Le marais du Lavours a été utilisé pendant des siècles pour le pâturage, la récolte du foin, et l’exploitation de la tourbe et de l’argile. Au centre du marais il y a environ 10m d’épaisseur de tourbe! À cause de l’exode rural puis d’un assèchement lié à l’agriculture intensive, le marais a faillit disparaitre. En 1984, les 500 hectares du marais sont protégés avec la création de la Réserve naturelle nationale du Marais de Lavours. Une faune et une flore unique s’y épanouit désormais. Vous croiserez aussi peut être des invités surprises introduits dans les années 1980 : des vaches écossaises des highlands et des chevaux de Camargue!

C’est vraiment une chouette balade tranquille et dépaysante que je vous recommande 🙂 Dans le village, vous trouverez aussi la Maison du Marais, avec un espace expo, boutique et buvette.
Plus d’infos sur le site officiel.

La Cascade de Clairefontaine

Une autre très belle cascade se cache sur les hauteurs du village de Virieu-le-Grand. Au bout de la route étroite qui grimpe, il faut ensuite marcher une petite dizaine de minute sur un chouette sentier dans la forêt, le long de la rivière de l’Arène (et son eau très fraiche!).

On entend le grondement de la cascade devenir de plus en plus fort, et elle se découvre tout à coup! Ce n’est peut-être pas la plus grande cascade de la région, mais la cascade de Clairefontaine est très belle au milieu des bois 🙂

C’est beau, c’est tranquille, c’est un chouette moment de détente dans la nature!

N’hésitez pas à partir en vadrouille et remonter le cours de cette jolie rivière, vous trouverez de nombreux bassins et d’autres mini-cascades 🙂

La Cascade des Dards

À 5km à peine de la cascade de Clairefontaine, près de la commune de Cheignieu-la-Balme, il y a une autre cascade. Elle est moins connue, mais à mon avis, elle est bien plus belle 🙂 C’est la Cascade des Dards. Pour y accéder et se garer, il faut être attentif car ce n’est pas du tout indiqué. Il y a soit un mini parking dans un virage pour arriver par le bas de la cascade, soit à l’entrée d’un sentier qui conduit vers le haut de la cascade. C’est cette option que j’ai choisi (à ces coordonnées 45°49’21″N 5°37’01″E). Après quelques minutes de marche sur le sentier, on pique vers la forêt (il n’y a pas d’affichage) et on descend en direction de la rivière et du grondement de la cascade.

La rivière du Furans joue sur une sorte de vaste plateforme pierreuse amusante où on peut traverser sans encombre. Il y a même un charmant petit pont de pierre, le pont romain des fées. On se croirait dans une carte postale!

La rivière se jette dans le vide d’une hauteur de 32m dans un magnifique cirque! Le cadre naturel et sauvage est littéralement somptueux! Attention cependant, le site n’est pas aménagé ni sécurisé, soyez prudents.

Pour rejoindre le bas de la cascade, on peut passer par un sentier mal défraichi avec une pente très raide dans les broussailles, en s’aidant d’une corde déjà installée. Bonus : en fonction du débit de la rivière, il est parfois possible de passer derrière les cascades!

Personnellement j’ai adoré remonter la rivière en haut de la cascade. Le cadre est est vraiment de toute beauté, et ça donne vraiment envie de tout explorer 🙂

Le Belvédère de Parves

Vous trouverez une superbe point de vue en allant au Belvédère de Parves 🙂 Il est situé à 400m d’altitude (au lieu-dit « Les Correttes ») le long de la route D107 qui va de Belley à Parves. Depuis ce poste d’observation, on a une vue imprenable sur le fleuve … ah non, on me dit dans l’oreillette que ce n’est pas ça du tout! En fait il s’agit du canal de dérivation du Rhône de Brégnier-Cordon, creusé par l’homme à partir de 1981. Il mesure 8km de long, permet d’alimenter une petite centrale hydroélectrique et surtout, il permet de réduire les crues du Rhône qui inondaient régulièrement la région. Au fond à droite, on aperçoit le Lac du Lit au Roi, avec sa guinguette et son petit port de plaisance.

En tournant la tête de l’autre côté, on découvre un large bassin avec la ville de Belley au fond à gauche.

De l’autre côté de la route, en face du belvédère, un parcours santé avec 19 ateliers est aménagé dans la forêt. C’est aussi le point de départ d’une chouette rando en boucle de 11km, le Circuit du Sorbier.

Balades dans la grande vallée de la Maurienne

La vallée de la Maurienne, longue de 125km, est une des plus grandes vallées des alpes! C’est la rivière de l’Arc qui l’a façonnée depuis le Cold de l’Iseran jusqu’à ce qu’elle rejoigne l’Isère au pont royal de Chamousset. Cette grande vallée longe le grand massif de la Vanoise, le massif du Mont-Cenis, et tant d’autres encore.
Hop en route pour y découvrir de beaux endroits!
🙂

La Vallée de la Maurienne se divise en trois parties : la Basse (de Aiguebelle à La Chambre), la Moyenne (de la Chambre à Modane) et la Haute Maurienne (jusqu’à la frontière italienne). C’est depuis l’antiquité un axe important de communication et de commerce entre la France et l’Italie. C’est aussi notamment dans la vallée de la Maurienne qu’au XIe siècle remonte le premier représentant de la puissante Maison de Savoie qui dirigera pendant des siècles tout cette région et donnera naissances aux futurs rois d’Italie.

Je vous invite à remonter cette vallée pour découvrir quelques endroits qui méritent le détour!

La maison penchée 🙂

Il y a un lieu insolite à découvrir à la sortie de Modane, au bord de la route de Bardonnèche en direction de Val Fréjus. Ici, vous pourrez vous amuser à défier les lois de l’équilibre! 🙂

C’est la maison penchée 🙂 C’est en réalité un ancien blockhaus. Construit en 1939 par les nazis, il servait de poste d’observation et de défense à l’entrée du tunnel ferroviaire de Fréjus. En 1944, c’est la débâcle et les troupes allemandes se replient. Ils décident de faire sauter l’entrée du tunnel avec deux wagons bourrés d’explosifs. L’explosion est tellement énorme que le bunker a littéralement volé dans les airs avant de venir se planter dans le sol des dizaines de mètres plus loin, quasi intact… mais pas tout à fait à l’horizontal non plus 😉

Ce bâtiment militaire en béton armé est maintenant devenu une attraction touristique à Modane. C’est un peu la Tour de Pise locale 😉 La visite est libre et gratuite. On peut se balader dans les pièces recouvertes de graffitis, perdre ses repères et jouer avec son équilibre. Sensations garanties pour cette petite visite insolite 🙂

Les Gorges de l’Arc, les forts et le pont du diable

L’Arc, c’est la rivière qui a façonnée la vallée de la Maurienne depuis des milliers d’années. Après Modane, la rivière s’engouffre dans les Gorges de l’Arc, profondes de plus de 100m!

Cet endroit de la vallée est étroit et possède donc une importance stratégique. Au XIXe siècle, après les guerres et la défaite de Napoléon 1er, l’Autriche fait pression sur le Royaume de Sardaigne (qui gouverne alors la Savoie) pour sécuriser et verrouiller l’accès vers la péninsule italienne. Entre 1819 et 1834, plusieurs fortifications sont construites de chaque côté de ces gorges. Cette Barrière de l’Esseillon (ou forts de l’Esseillon) se compose surtout de l’imposant Fort Victor-Emmanuel (côté nord) et de la Redoute Marie-Thérèse (côté sud). Le Fort Victor-Emmanuel est le plus grand et pouvait accueillir une garnison de 1500 soldats. Ces fortifications ne verront jamais le moindre combat et finiront par retomber aux mains des armées françaises qui, ironie du sort, s’en serviront cette fois pour se protéger des italiens.

Ces deux verrous stratégiques sont reliés entre eux par le Pont du Diable. Comme à chaque endroit où la construction d’un pont parait incroyable, il y a une légende qui attribue sa construction aux pouvoirs surnaturels du diable. Et donc ici, le bâtisseur, un habitant du village de Bessans, était bien embêté car il était incapable de finir la construction dans le délai demandé. Le diable lui aurait proposé son aide en échange de l’âme du premier être vivant à traverser le pont. Le bâtisseur trouve une astuce en faisant traverser en premier un bouc. L’animal, en découvrant le démon cornu qui l’attendait de l’autre côté du pont, pensait qu’il s’agissait d’un rival pour ses chèvres. Il lui a foncé dessus si fort que ses cornes sont restées plantées sur la tête du diable. Depuis cette légende, traditionnellement, le diable à Bessans porte 4 cornes.

Plus sérieusement, le premier pont en pierre a été construit en 1858 et s’est écroulé depuis. La passerelle actuelle (construite au même endroit) date de 1991 et porte toujours le nom de Pont du Diable. Autour de ce pont qui vous donnera le vertige mais aussi une vue imprenable sur les gorges, des activités d’accrobranches et de via-ferrata sont disponibles. Le Fort Victor-Emmanuel (toujours en rénovation) peut se visiter gratuitement 🙂

La Cascade Saint-Benoit

Tout près du Fort Victor-Emmanuel, au nord de la commune d’Avrieux, il y a la magnifique cascade de Saint-Benoit à découvrir 🙂 Elle est très facile d’accès depuis la route touristique D215.

En s’approchant de cette beauté, on ressent le souffle frais de ces eaux. On se croirait devant un brumisateur géant. Des pelouses permettent de profiter du lieu et pique-niquer quasiment au pied de cette immense cascade haute de 90m!

Cette cascade possède un bonus! En revenant sur la route, longez la clôture près de la petite chapelle de Saint-Benoit et vous découvrirez les eaux se jeter dans une autre cascade 😉

Autour de Bessans

Après avoir dépassé Val Cenis, on arrive à Bessans. Ici la vallée est bien plus large avec une immense plaine et l’Arc qui coule paisiblement au milieu.

Une tradition tenace raconte que les habitants de Bessans et de ses hameaux seraient des descendants de sarrasins qui se seraient implantés dans la région au VIIIe siècle. Une autre tradition locale date de 1857. À cette époque, un conflit opposé le curé du village à un sculpteur sur bois. Pour se venger, il sculpte alors une statue d’un diable emportant un curé sous son bras et la dépose le soir devant la maison du curé. Au matin, le curé découvre la statue, et se doutant de l’auteur, il redépose la statue devant la maison du sculpteur. Ces allers-retours vont durer un mois et feront parler du village. Depuis, les sculpteurs sur bois perpétuent la tradition et on peut voir ces sculptures de diables de Bessans (à quatre cornes, ne l’oublions pas) sur la place du village 🙂

La vallée est propice à des belles balades sur les versants, où la fonte des neiges donnent naissance à d’innombrables petites cascades 🙂

La Vallée d’Avérole

La Vallée d’Avérole mérite votre attention! Presque oubliée, elle se découvre sur la droite juste après avoir dépassé Bessans, quand on remonte la Vallée de la Maurienne. Elle abrite les hameaux de La Goulaz et des Vincendières qui vous replongent dans le passé. Ces chalets traditionnels en pierre avec des toits de lauzes (la roche plate locale qui sert d’ardoise) sont typiques de la région. Cette vallée est considérée comme une des plus belles de la Maurienne 🙂 Au fond, on voit l’imposante silhouette du Charbonnel (3752m) avec son glacier accroché à la face nord. C’est le plus haut sommet de la Maurienne.

Il y a encore pas si longtemps, cette vallée était le point de passage de contrebandiers et de colporteurs pour rejoindre l’Italie sans avoir à payer le péage de la route du Mont-Cenis. Maintenant c’est un endroit authentique et beau d’où on peut partir en randonnée jusqu’au refuge d’Avérole, et pourquoi pas pousser plus loin dans le vallon Lombarde et le Pas de la Mule.

Il y a comme une impression de bout du monde quand on explore cette belle vallée 🙂

Visiter la presqu’île de Guérande

La Presqu’île de Guérande est une région autrefois isolée du continent par les marais et l’océan. Cet ancien golfe maritime qui s’est ensablé il y a des milliers d’années abrite une belle cité médiévale, des salines, des marais immenses, et des stations balnéaires bien connues (La Baule, Le Croisic et La Turballe).
Allons à la découverte cette région, c’est parti, hop en route !
🙂

La cité médiévale de Guérande

À 16km à l’ouest de Saint-Nazaire, se trouve Guérande, au milieu de la presqu’ile qui porte son nom. Cette ville médiévale fortifiée a bénéficié d’une situation privilégiée entre océan et marais de Brière, bocages et marais salants. Son histoire remonterait au VIe siècle quand des bretons se seraient installés autour d’un sanctuaire contenant les reliques de Saint Aubin. Il s’ensuit une longue période de troubles avec les invasions vikings et les affrontements entre Francs, Bretons et Normands. Les premiers marais salants de Guérande apparaissent et favorisent le développement et la croissance de la petite cité. Au XIIIe siècle, les revenus du domaine de Guérande sont d’ailleurs supérieurs à ceux de Nantes! Lors de la Guerre de Succession en Bretagne (une des guerres annexes de la Guerre de Cent Ans), c’est ici que sera signé le traité mettant fin au conflit en 1365. Au XIV-XVe siècle c’est l’âge d’or de Guérande qui est alors une cité prospère 🙂

C’est une des rares cités médiévales de France a avoir conservé l’intégralité de ses remparts! Ils mesurent 1434m de long (plus longs qu’à Carcassonne) et sont encore dans un très bon état de conservation 🙂

Ils ont pourtant faillit disparaitre, et ce n’était pas à cause d’une guerre… Au XIXe siècle, la petite ville doit se moderniser, on veut construire des routes et des boulevards. Les remparts sont comme un frein au développement alors on projette de les détruire. Face à l’opposition générale et à la mobilisation de la population, la municipalité fait le choix en 1853 des les conserver. Ils sont ensuite classés Monuments Historiques en 1877.

On peut donc encore admirer les impressionnantes murailles le long du boulevard qui fait le tour de la cité médiévale. Des douves sont toujours présentes sur une portion de l’enceinte!

Les remparts comptent 6 tours et 4 portes fortifiées. L’entrée principale de la ville, c’est la Porte Saint-Michel à l’est. Erigée au XIVe siècle, avec ses 24m de haut, c’est le symbole de la puissance de Guérande.

Les charmantes petites ruelles à l’intérieur de la cité conduisent immanquablement sur la place où se dresse la Collégiale Saint-Aubin. C’est là où Guérande est née. L’église abrite des reliques de Saint Aubin, un évêque d’Angers ayant vécu au Ve siècle. Il était sévère mais populaire. On lui a attribué quelques miracles et c’est le saint patron des boulangers. En 919, la cité est assiégé par les vikings. Une apparition miraculeuse se produit sous la forme d’un chevalier blanc lumineux. On y reconnait l’ancien évêque et il permettra de mettre les vikings en déroute. Merci Saint Aubin!

Pour vous replonger un peu dans l’ambiance (mais sans le côté guerrier et sanglant), une fête médiévale est organisée à Guérande chaque été 🙂

Au fait Guérande, c’est breton ou pas ? On peut se poser la question! Officiellement, ou plutôt administrativement parlant, Guérande fait partie du département de la Loire Atlantique, faisant partie de la région des Pays de Loire et dépendant donc de Nantes. Malgré tout, la petite cité se revendique bretonne et tient à conserver son patrimoine et ses traditions. Depuis 2002, elle déclare faire partie de Bretagne Plein Sud, pour refuser de s’appeler Pays de la Loire 😉
C’est une charmante petite ville pleine de charme qui mérite une visite!

Les marais salants et le sel de Guérande

Quand on entent le nom Guérande, on pense immédiatement au célèbre sel de Guérande 🙂 On a retrouvé quelques traces antiques de production de sel dans la région. La méthode était différente. On utilisait des récipients (des augets), on y versait de la saumure et on faisait chauffer le tout dans un four. Après évaporation, on produisait des « pains de sel » qui pouvaient être exportés sur de grandes distances. Alors que la technique des salines était connue des romains, elle n’apparait à Guérande que vers le VIe siècle. Les prés salés sont alors aménagés pour devenir des marais salants ou salines.

Lors d’une grande marée, le paludier ouvre une trappe qui permet à l’eau de mer de rentrer loin dans les terres grâce à un système de canaux. L’eau remplir un grand bassin, la vasière. La concentration de sel est alors de 25 g/L. La vasière sert à décanter l’eau de mer et à alimenter différents bassins d’évaporations avant d’arriver finalement dans les œillets de la saline. Sous l’action du vent et du soleil, une évaporation naturelle se produit, l’eau atteint une concentration en sel de 280 g/L et la cristallisation du sel commence. Le paludier peut alors récolter le sel, principalement en été. Avec un las, une sorte de gros râteau, il gratte le fond argileux de l’œillet pour récupérer le gros sel. C’est pour cette raison que ce sel a une couleur grise. Avec une lousse, une sorte de passoire, le paludier récolte la fleur de sel à la surface de l’eau. Sa couleur est blanche. Un paludier gère de 50 à 60 œillets sur sa saline, et produit par an environ 60-90 tonnes de gros sel et 2-3 tonnes de fleur sel. Le reste de l’année, il entretient ses salines, les protège des grandes marées et des gelées hivernales. Il doit aussi retirer la vase et les algues de la vasière et purger les bassins des eaux de pluie au printemps. Voilà, maintenant vous savez tout sur la production du sel 😉

À Guérande, tout le sel marin est récolté manuellement. La production est d’environ 10.000 tonnes de sel par an. C’est bien inférieur à la production qu’on peut retrouver dans les salines industrielles de la côte méditerranéenne. Ce sel de Guérande bénéficie d’un gage de qualité validé par un label rouge et une IGP (indication géographique protégée). Le sel est naturel, non raffiné, non lavé et n’est pas enrichi artificiellement en iode. Bref, c’est du bon! 🙂

Les marais salants de Guérande sont répartis en deux zones principales : les Marais Salants de Guérande et les Marais Salants du Mès, plus petits. Pour rappel, les salines sont la propriété privée des paludiers et il n’est donc pas autorisé de s’y promener sans autorisation. La façon la plus adaptée pour découvrir cet univers fascinant c’est la balade à vélo sur les pistes cyclables aménagées entre les salines. Pour des visites guidées au cœur des marais salants, vous pouvez vous rendre à Terre de Sel ou à la Maison des Paludiers (18 Rue des Prés Garniers, 44350 Guérande). Enfin, il y a un chouette petit Musée des Marais Salants à Batz-sur-Mer 🙂

Aussi incroyable que ça puisse paraitre, tout ce patrimoine et cet environnement unique a bien faillit disparaitre dans les années 1960! À l’époque, il y a un énoooorme projet pour agrandir la station balnéaire de La Baule. On envisage de détruire les marais salants de Guérande pour en faire une grande marina et y construire des d’hôtels et des routes! Heureusement, ce projet n’aboutira jamais et maintenant le sel de Guérande fait la fierté et la renommée de la région 🙂

Les marais de Brière

À l’Est de la presqu’ile de Guérande, il y a un lieu mystérieux et incroyable : les marais de Brière! (aussi appelé la Grande Brière Mottière). Avec une superficie de 70km², c’est le 2e plus grand marais de France après ceux de la Camargue. Il y a des milliers d’années, toute cette zone était un golfe marin parsemé d’îles avant qu’une bande de terre apparaisse et coupe le golfe de la mer. Une grande forêt se met alors à pousser. Des siècles et des siècles plus tard, la rivière Brivet commence à se déverser et remplir le bassin. Les arbres meurent et se couchent. Le sol devient de la tourbe, c’est l’apparition de l’immense marais de Brière.

Malgré cet environnement inamical, l’homme s’y implante et créé des habitations sur les restes d’îles calcaires du golfe primitif. Les briérons deviennent les habitants des marais. Ils ont toujours vécu dans un relatif isolement. Les mariages se faisaient traditionnellement entre iliens (et de préférence sans mélanger les iles). Ils n’ont jamais vraiment parlé le breton mais un patois local. Un peu à l’écart des grands bouleversements de l’histoire de France, ils vivaient presque en autarcie, de la chasse aux canards et aux oies, de la pêche aux anguilles, du pâturage et du commerce de la tourbe le long de la Loire. Ils étaient tellement à l’écart qu’on les traitait avec mépris. Une sorte de racisme même parfois, en les traitant de sauvages et d’arriérés. De leur côté, les briérons rejetaient les ingérences du monde extérieur et jouissaient de la gestion de leur marais en totale autonomie. Cet univers a faillit disparaitre au XIXe siècle quand l’état a souhaité assécher les marais. Face à l’hostilité farouche des habitants et aux émeutes, les marais ont survécus, et les briérons ont pu continuer d’exploiter leur or noir : la tourbe du marais.

Les briérons vivent à Saint-Joachim et ses 7 îles. Le bourg principal est sur la plus grande des iles, Pendille.

Un village typique du marais de Brière, c’est une petite île entourée d’un canal circulaire, appelé la curée. Le long de ce canal sont amarrés les chalands, des barques à fond plat servant à naviguer dans le marais. C’était d’ailleurs la seule façon de se déplacer dans la région avant l’arrivée des premières routes au XIXe siècle! Sur l’île, on retrouve une rue principale (circulaire aussi) et au centre une zone réservée pour la culture. Les habitations traditionnelles sont des chaumières avec une toiture en joncs et roseaux. Il y en a plus de 3000 dans les marais.

Ici, quelques vues avec l’île de Fedrun et la minuscule île de Mazin.

Cette région sortira de son relatif anonymat grâce au livre d’Alphonse de Châteaubriant « La Brière », publié en 1923. C’est un succès en librairie et les français (re)découvrent l’intérêt de cette vaste zone naturelle 🙂

Sans intervention de l’homme le marais continuerait de s’enliser. Les habitants empêchent les roselières de couvrir les plans d’eau, et retirent la tourbe et la vase des canaux. Durant ces travaux d’entretien et d’exploitation, on retrouve parfois des vestiges de la forêt ancestrale qui existait avant l’existence du marais. Les antiques troncs d’arbres sont conservés quasiment intacts dans les profondeurs du marais, à l’abri de la tourbe. Quand on tombe dessus par hasard, c’est comme un petit trésor. Ce bois s’appelle le Morta. Il y en a deux sortes : le Morta rouge issu du bouleau et le Morta noir issu du chêne. Le Morta noir est utilisé pour la charpenterie et la fabrication d’outils. Le Morta rouge est plus souple et plus beau. Il est d’avantage utilisé par des artistes pour des sculptures.

Encore une jolie petite vue de l’île de Brégun 🙂

En 1970, le Parc naturel régional de la Brière est créé. Depuis 2012, il abrite aussi une réserve naturelle protégée.

Pour découvrir ce monde mystérieux au plus près, des balades en chaland sont possibles à l’intérieur des canaux. Des guides vous tendrons la perche (hoho) principalement au petit port de Rozé à Saint-Malo-de-Guersac et à celui de la Chaussée Neuve à Saint-André des Eaux. Ces endroits plein de charmes offrent des activités touristiques pour s’immerger dans cette belle nature!

Personnellement, je trouve que la découverte du marais de la Brière et son histoire a vraiment été étonnante et inattendue, je recommande 🙂

Découvrir les alignements de menhirs à Carnac

Au cœur de la Bretagne, dans le Morbihan, se trouve une terre de mystères : Carnac. On y trouve un des plus grands ensembles mégalithiques au monde. On branche la machine à remonter dans le temps, et c’est parti pour découvrir cet endroit mondialement connu!
Hop en route!
🙂

Les origines des alignements de menhirs de Carnac ?

Le mystère des alignements de menhirs à Carnac a donné lieu à de nombreuses hypothèses. On a longtemps cru à des vestiges de camps romains ou à des pierres dressées par les druides gaulois. Mais tout ça est bien plus vieux, incroyablement plus ancien! On est désormais à peu près certain de la période où ces pierres ont été érigées dans la lande bretonne. C’était vers 5000 avant JC. Il y a plus de 7.000 ans! Plus de deux millénaires avant les pyramides! Des dates qui donnent le tournis! Les fouilles réalisées on permit de retrouvé des pierres polies venant de plusieurs régions d’Europe. Comment expliquer leurs présences dans le Morbihan? On suppose qu’à cette époque Carnac était le siège d’une « civilisation » prospère, peut-être grâce au commerce du sel. Cette relative prospérité lui aurait donné les moyens, le temps et l’énergie nécessaire pour réaliser ces incroyables alignements de pierres et de tumulus qu’on retrouve partout dans la région. Puis, on sait qu’il y a eu une remontée assez rapide des eaux de la mer à cette période de l’histoire. Ce soudain changement aurait donné lieu à la création du Golfe du Morbihan, noyant au passage une partie du « tissu économique » de ce « royaume » et marquant la fin de ces grandes constructions mégalithiques. Quel était le but de ces alignements ? Aucune idée… points de repères, but religieux, sacré, funéraire ou cérémoniel, tout est imaginable.

Ce qui est sûr c’est qu’il y avait bien plus de menhirs et probablement d’autres alignements. Au fil des millénaires, ils sont soit tombés et recouverts par la végétation ou perdus dans les eaux, soit utilisés par les hommes comme carrières de pierres pour diverses constructions. Actuellement on compte 3 grandes zones d’alignements de menhirs : Ménec, Kermario et Kerleskan. On pense que ces alignements étendus sur 4km de long formaient une véritable continuité visuelle lors de leur construction. Depuis, des forêts ont été plantées, des étangs construits, des champs cultivés, des routes tracées, des pierres arrachées, et le paysage parait bien plus morcelé qu’il ne l’était à l’époque. Pour tenter de stopper le carnage à Carnac (hoho), les alignements de menhirs ont été classé Monuments Historiques dès 1889!

Crédit : Office de Tourisme Carnac

Allons explorer ce qu’il reste de ce très lointain vestige humain. Les alignements sont libres et les visites gratuites. Ils s’observent facilement depuis la route. Les accès aux pierres dépendent de l’état des terrains et de la végétation. Le piétinement des sols par les visiteurs autour des menhirs affaiblis leur stabilité. En moyenne, un menhir de 3m est enterré de seulement 30 cm. Pour essayer de laisser le temps au sol de se rétablir, les accès aux alignements sont ouverts ou non.
Se renseigner à la Maison des Mégalithes (parking gratuits et chiens interdits)

Les alignements du Ménec

Le point de départ du grand site de Carnac : les alignements du Ménec. C’est un peu le site principal, le premier des champs de menhirs le plus à l’ouest. En fait, le site commence réellement par un cromlech, c’est à dire une enceinte circulaire de pierres mégalithiques. On les devine à peine car elles ont été utilisées pour délimiter le hameau du Ménec. La crêperie Le Pressoir est d’ailleurs pile au centre.

Ici les alignements sont répartis sur une zone de 950m de long et 100m de larges (coupée en deux par une route). On compte 1050 menhirs répartis sur 11 files.

Les alignements de menhirs ne sont pas tout à fait parallèles entre eux dans une même zone. Et d’une zone à l’autre, ils ne se prolongent pas parfaitement. Il y a tout un tas de reportages intéressants sur ces sujets 🙂 Cherchez un peu et vous trouverez tout un tas d’explications possibles, c’est assez fascinant! C’est aussi trop long à essayer de résumer ici 🙂

Pour accentuer la perspective et le relief, on constate que les menhirs les plus grand sont sur les points les plus hauts du terrain, et les menhirs les plus petits dans les creux.

Tous les menhirs sont en granit local, disponible à profusion dans ces terres.

Ne vous étonnez pas si vous croisez des moutons entre les pierres. Ils sont utilisés depuis les années 1990 pour entretenir les terrains de façon écologique. Pour information, il s’agit d’une race particulière, les Landes de Bretagne (ou « mouton breton »). On pensait cette race disparue, et surprise, dans les années1980, quelques uns sont aperçus dans les marais de Brière près de Saint-Nazaire.

Rustiques, résistants, aimant le milieu humide, ils sont désormais les compagnons des mystérieux menhirs 🙂

Les alignements de Kermario

La zone des alignements de Kermario est sans doute la plus connue. Ici, on compte 982 menhirs sur 1100m de long.

Ces alignements sont plus populaires car les menhirs sont plus grands et ont des formes plus étranges. En revanche, il y a beaucoup de menhirs couchés.

Dans le prolongement direct du Kermario, il y a les alignements du Manio.

En continuant dans la même direction, c’est le moment de faire une petite escapade en forêt 🙂

Le Géant du Manio

Après une petite balade sympathique dans les bois, on découvre le Géant du Manio. C’est le plus grand menhir de Carnac. Retrouvé couché, il a été redressé au début du XXe siècle. Il mesure 6.5m de haut. Il parait perdu et isolé au milieu des bois, mais il faut bien garder en tête que lorsqu’il a été dressé, il était visible de loin dans un paysage plat et sans végétation. Vous verrez peut-être des petits cailloux au sommet du menhir. Une légende locale dit que si on arrive à jeter une pierre au sommet du menhir, son vœux sera exaucé. Si vous voulez tentez votre chance, vérifiez bien qu’il n’y a personne de l’autre coté lors de votre lancer 😉

Tout proche ce grand menhir, il y a le « quadrilatère du Manio ». On pense d’ailleurs que le menhir devait servir de point de repère pour ce site. Il s’agit d’un ancien tumulus délimité par des pierres au sol, formant un grand rectangle 37m de long et environ 10m de large. Le tumulus a été complètement déblayé lors de fouilles réalisées en 1890 qui n’ont donné aucun résultat.

Les alignements de Kerlescan et du Petit Ménec

En continuant toujours dans la même direction, on arrive sur les alignements de Kerlescan avec 300 menhirs sur 13 files et 350m de long. Et si on en veut encore, 200m plus loin, il y a discrètement caché dans la forêt un autre alignement moins connu, celui du Petit Ménec.

J’avoue qu’on peut ressentir une certaine lassitude après la visite de plusieurs alignements. Car si on n’est pas un spécialiste (ce qui est le cas de beaucoup je pense), on n’a pas l’œil assez aiguisé pour tenter de tout comprendre, et finalement tout fini par se ressembler. C’est pour cette raison que je vous conseille de compléter votre visite des alignements de Carnac avec les tumulus! 🙂

Le Tumulus de Kercado

Commençons par le Tumulus de Kercado, situé à quelques centaines de mètres au sud des alignements du Manio. Il est relativement bien conservé car il était sur les terres d’un ancien domaine seigneurial, ce qui a empêché les habitants des environs de le détruire pour récupérer les pierres. Il est d’ailleurs toujours dans une propriété privée mais il est ouvert au public. C’est un des rares dolmens de Bretagne toujours sous son cairn d’origine! Ce monticule de pierres soigneusement empilées et recouvert de terre et de végétation forme un tumulus de 30m de diamètre sur 5m de hauteur. Il est entouré d’un cercle de petits menhirs, ce qui lui rajoute un côté mystérieux supplémentaire.

Au centre du tumulus, se trouve un dolmen auquel on accède par un couloir de 8m de long. Certaines des grosses dalles de pierre formant le couloir ainsi que la grande dalle du plafond sont décorées de gravures. Mais il faut vraiment avoir l’œil exercé et attentif pour les deviner.

Les fouilles ont permis de retrouver des fragments de poteries, des colliers de perles, des haches et des ossements. On pense que le site aurait été utilisé comme lieu de sépulture pendant de nombreux siècles.

Le tumulus Saint-Michel

À la sortie de Carnac, on trouve l’énorme tumulus Saint-Michel. On a toujours du mal à concevoir que cette colline est en réalité une création humaine. Il s’agit de tonnes et de tonnes de pierres entassées pour recouvrir une petite chambre funéraire. On a ensuite consciencieusement recouvert ces pierres de vases et de terres pour l’isoler, et le temps et la nature a repris son œuvre. Avec 125m de long, 65m de large et une hauteur de 12m, c’est le plus grand tumulus préhistorique de France!

Des premières fouilles ont eu lieu en 1864. Un puit a été creusé à la verticale depuis le sommet. Après 8m d’excavation, les archéologues ont trouvé une chambre funéraire avec un trésor de perles, de pierres polies, ainsi qu’un seul et unique squelette humain. De nouvelles fouilles sont réalisées en 1906. Cette fois, on creuse une galerie de mine et on découvre le sol dallé menant au dolmen central. Hélas il n’est pas ouvert au public, on ne peut pas visiter l’intérieur … Au sommet du tumulus on trouve la petite Chapelle Saint-Michel de Carnac. La chapelle actuelle date de 1926, mais il semble que la plus ancienne construite au sommet remonte au VIe siècle.

Vous en voulez encore plus? Alors descendez du tumulus et partez sur la Presqu’île de Quiberon qui est juste à côté, hop en route! 🙂

Sur les traces de Merlin dans la Forêt de Brocéliande

La Bretagne est incontestablement une terre de contes et de légendes. Parmi toutes ces histoires, une des plus fascinantes c’est celle du Roi Arthur et des chevaliers de la table ronde. La fameuse forêt de Brocéliande où aurait vécu Merlin l’Enchanteur peut se visiter dans le Morbihan!
Allons voir ça, hop en route!
🙂

La légende du Roi Arthur

La légende du roi Arthur est un véritable labyrinthe qui fourmille d’histoires. Pour résumer, cette légende retrace l’histoire d’un roi légendaire qui aux alentours du VIe siècle, aurait permit d’unir et pacifier les deux Bretagnes (la Grande Bretagne au Royaume Uni, et la Bretagne en France), avec l’aide d’un magicien et d’une arme enchantée. Il aurait ensuite créé les Chevaliers de la Table Ronde et se serait lancé sur la quête du Graal. Toutes ces histoires et légendes ont ensuite été compilées, raccourcies ou allongées par différents auteurs au fil des siècles. Les premiers textes écrits connus remontent au XIIe siècle avec Wace et Chrétien de Troyes. Ils deviendront incroyablement populaires au moyen âge et serviront de modèle à la chevalerie. Au cœur de la légende arthurienne, il y a le personnage de Merlin l’Enchanteur. C’est lui qui permettra à Arthur de devenir roi. À la fois personnage divin (mère humaine et père démon), druide, magicien, poète, bâtisseur, il servira de guide et de conseiller, et reste profondément lié à la nature. Il tombera amoureux de la féé Viviane, la fameuse Dame du lac. C’est elle qui a élevé le futur chevalier Lancelot (du lac) et qui a donné l’épée magique Excalibur au roi Arthur (et qui la récupèrera après sa mort). C’est elle aussi à qui Merlin va apprendre tous ses secrets. Elle finira par utiliser les connaissances magiques de Merlin contre lui, pour le garder à tout jamais avec elle, dans une prison invisible. Et cette fameuse fée Viviane vivait dans la forêt de Brocéliande.

La forêt de Brocéliande

Tout le monde a essayé de raccrocher ces légendes à des faits historiques et à des lieux géographiques précis. L’emplacement de la forêt de Brocéliande est un bon exemple. Angleterre, Bretagne, Normandie, tout le monde a une histoire ou une légende rattachant cette forêt mythique à son territoire. L’hypothèse probable serait qu’à l’époque des légendes du roi Arthur, la Bretagne était presque entièrement recouverte d’une grande forêt sauvage, dense et profonde, la fameuse forêt de Brocéliande. Cette antique forêt primordiale a commencé à disparaître au XIe siècle avec le défrichement (bois et charbon) pour se retrouver morcelée en différents massifs forestiers. Parmi ces massifs forestiers qui ont survécus aux siècles, il y a la forêt de Paimpont. Elle se nommait forêt de brécélien dans le passé, elle a une réputation de forêts des merveilles, la petite rivière du Ninian (qui viendrait du prénom Niniane, alias Viviane) coule non loin. Bref, il n’en fallait pas plus pour qu’on finisse par l’identifier comme la fameuse forêt de Brocéliande 🙂 Au cœur de cette forêt légendaire existait le Val Sans Retour. Selon la légende, c’est là où vivait la fée Morgane, qui elle aussi a appris la magie auprès de Merlin. Ce fameux vallon était un piège pour les chevaliers infidèles. On identifie ce val légendaire à la vallée de Gurvant (ou vallée de Rauco) près du hameau de Tréhorenteuc. Et voilà, au XIXe siècle, il est à peu près admis que la forêt de Brocéliande, c’est la forêt de Paimpont et le Val sans retour est identifié. Le mythique est ancré dans le présent, et les visiteurs se déplacent pour marcher dans les légendes 🙂

Balade dans le Val Sans Retour

Pour découvrir ce légendaire Val Sans Retour, direction le Morbihan, dans la commune de Tréhorenteuc entre Paimpont et Ploërmel. Après seulement quelques minutes de marche dans la forêt depuis le parking, on tombe sur un premier lieu enchanteur 🙂

C’est le Miroir aux fées! Ce joli petit étang artificiel servait à alimenter un moulin de la vallée, et son nom de miroir aux fées ne lui a été donné qu’en 1913. Mais qu’à cela ne tienne, il y a bien longtemps « au temps des légendes », c’était l’endroit où vivaient des fées, toutes sœurs. Les malheureux voyageurs perdus dans le Val finissaient leurs vies dans les bras des fées, au fond de l’étang. Peut-être verrez vous leurs visages si vous vous penchez sur la surface? Cet étang où le monde réel et imaginaire semblent se mêler, où on aimerait confondre l’envers et l’endroit, est une invitation à découvrir la magie de la forêt 🙂

Hélas, à notre époque, la forêt semble avoir perdu un peu de ses pouvoirs magiques. Elle a du faire face à de nombreux incendies. Il y a eu plusieurs reboisements successifs du Val et des landes alentours. Après un terrible incendie en 1990, l’artiste François Davin créé l’œuvre de l’Arbre d’Or. Il symbolise le renouveau de la forêt de Brocéliande. C’est un tronc de châtaigner recouvert de 5000 feuilles d’or et entouré de troncs calcinés. Il se trouve à proximité immédiate du miroir aux fées.

Un nouveau terrible feu de forêt a eu lieu durant l’été 2022, ravageant plus de 400 hectares à proximité immédiate du Val…

Plusieurs sentiers serpentent dans le Val Sans Retour. Rassurez-vous, malgré son nom, il est difficile de s’y perdre 🙂 Soit vous suivez le val le long du ruisseau du Gué de Mony, soit vous longez le crête. On peut faire une boucle complète autour du val en marchant quelques kilomètres.

Justement, si on prend un peu de hauteur sur le val, on trouve un paysage de landes. On y trouve aussi une crête de schiste rouge avec des veines de quartz.

Cette curieuse formation rocheuse suffit pour frapper l’imaginaire, alors on décide d’en faire le siège de Merlin. L’enchanteur venait donc s’y asseoir, méditer et veiller sur la forêt. Promis-juré!

Le sentier qui longe la crête est vraiment agréable. On y a des superbes points de vue sur le val et la forêt tout autour.

Parmi les rochers aux formes étranges, vous trouverez peut être celui des amants pétrifiés. Il s’agit du premier amour de la fée Morgane, le chevalier Guyamor, qu’elle a découvert se promenant dans le val, aux bras d’une autre femme. Pour se venger, elle les change en pierre et jette un sortilège sur cette vallée. Ici, tous les infidèles en amour (même en pensée) seront prisonniers à jamais! Le sortilège ne pourra être défait que par un chevalier au cœur pur. C’est Lancelot, le fameux chevalier qui lèvera la malédiction de la vallée, et permettra sans doute à de nombreux visiteurs de pouvoir s’y promener sans danger par la suite … Merci Lancelot!

Vous pourrez aussi découvrir l’Hotié de Viviane. Il s’agit d’une structure datant d’au moins 3000 ans avant JC, une petite fosse entourée de rochers mégalithiques. Quand au XIXe siècle on a décidé que cette région était liée aux légende du Roi Arthur, ce site auparavant connu comme un « tombeau des druides » est finalement renommé. Désormais, c’est l’endroit où la fée Viviane aurait enfermé Merlin dans une bulle d’air invisible.

J’y ai personnellement préféré la ligne de crête juste à côté. Cet affleurement rocheux ressemble énormément au dos d’un dragon endormi sous terre.

Cette forêt a le pouvoir de faire marcher votre imagination à chaque pas!

Où qu’on marche, on tombe sur des endroits qui paraissent à la fois mystérieux et remplis de merveilles. On ne s’étonnerait presque pas de voir surgir un elfe, une licorne, une fée ou un chevalier 🙂

En s’éloignant un tout petit peu du Val Sans Retour, il y a un site facilement accessible. C’est le Tombeau du Géant. Pour un accès plus rapide à cette partie de la forêt, vous pouvez aussi chercher le parking La Touche Guérin. Cette tombe mégalithique en pleine forêt datant de plusieurs millénaires étaient sous un tumulus de terre, disparu il y a bien longtemps.

On le surnomme le tombeau du géant car la sépulture mesurait plus de 3m de long. Pour coller avec la légende arthurienne, on raconte qu’ici était enterré un géant vaincu par un des chevaliers de la Table Ronde.

Est-ce que c’est véritablement la forêt de Brocéliande ? Est-ce que c’est le Val sans Retour des légendes du roi Arthur ? Mystère!

Le plus important je pense, c’est simplement ressentir la beauté et la magie de la nature, vous ne trouvez pas ? 🙂

D’autres lieux magiques à découvrir dans la grande forêt de Brocéliande

Au nord de Tréhorenteuc, perdu dans la végétation, on a retrouvé dans les années 1980 une structure en pierres de 27m de long datant de plusieurs millénaires. Ce site est surnommé le Jardin aux Moines.

Sur la commune de Campénéac, tout droit sorti d’un conte de fées, il y a le Château de Trécesson. C’est sans doute un des plus beaux châteaux de Bretagne. Sa construction remonte au XVe siècle, et il a un charme incroyable avec ses larges douves.

Le château est une résidence privée, mais depuis 2022 on peut le visiter. Comme tout bon château qui se respecte, il possède son lots de légendes et d’histoires de fantômes. Entre la Dame Blanche (une jeune fiancée enterrée vivante dans le parc) et les joueurs de cartes fantômes dans une des chambres, à vous les mystères! Plus d’infos sur le site officiel.

Près du village de Pensée Folle (déjà le nom est improbable), on peut découvrir la Fontaine de Barenton. On dit que cette fontaine permettrait de guérir la folie. Elle était gardée par un chevalier noir qui sera vaincu par Yvain, chevalier de la Table Ronde. En plus d’avoir une eau qui parfois bouillonne, cette fontaine possède un pouvoir magique. Si on renverse son eau sur le perron de la fontaine, ça peut déclencher la pluie et la tempête! Certaines mauvaises langues diront que c’est normal, c’est la météo en Bretagne, tsss! 😉

Il y a aussi bien évidemment le village de Paimpont et son abbaye. Celle qui est actuellement au bord du grand étang date du XIIIe siècle. Elle remplace deux précédents prieurés détruits par les vikings. La chapelle et le jardin se visitent librement. Un bel endroit à découvrir 🙂

Paimpont abritait aussi les plus importantes forges à bois de Bretagne, avec une mine de fer à ciel ouvert à proximité du bourg.

Le Tombeau de Merlin près de la commune du Buisson était une ancienne allée couverte, un mégalithe détruit au XIXe siècle dont il ne reste plus que deux grandes pierres.

Le Château de Comper, près de Concoret. À l’heure actuelle il s’agit d’un manoir du XIXe siècle bâtit sur les restes de fortifications ancestrales qui ont été détruites à travers les siècles et les guerres. D’après les légendes, ce serait ici le lieu de naissance de la Fée Viviane. Certains pensent même que son palais de verre serait au fond du lac, tout comme l’épée Excalibur!

Balade à Quiberon sur la côte sauvage

En Bretagne, il y a des noms qui font rêver, et Quiberon en fait partie! La presqu’île de Quiberon rime avec côte sauvage et plages de sable fin.
Allons-voir ça, hop en route!
🙂

Pour aller à Quiberon il faut passer par l’isthme de Penthièvre. Cette bande de terre (22m dans sa partie la plus étroite) n’est apparue qu’au XIe siècle. Avant, Quiberon, c’était une île. Maintenant c’est une presqu’île 🙂 En breton, on dit Kiberen, au cas où 😉

Côté ouest, c’est la fameuse côte sauvage. Cette côte de granit est face aux vents dominants, fouettée par les tempêtes et les vagues incessantes. Côté est, la côte est abritée des vents et propose des belles plages donnant sur la baie de Quiberon. Hélas pour moi (ou tant mieux?), lors de ma visite la météo était à la presque tempête. Avec ce mauvais temps, la meilleure option est la découverte de la côte sauvage. Une découverte vivifiante! 🙂

Cette côte sauvage s’étend sur 8km. À cause du vent et du relief, cette zone est restée dans son état naturel. Par mauvais temps, il y règne une ambiance de bout du monde.

Un sentier de randonnée est bien aménagé sur les pelouses recouvertes d’œillets, bruyères, et genêts, le long des falaises qui peuvent atteindre jusqu’à 20m de hauteur. La tentation est grande de s’approcher tout près du bord, mais c’est une mauvaise idée. Le granit est glissant, le vent peut jouer des mauvais tours. Il y a chaque année des accidents le long de cette côte sauvage, alors restez prudents 🙂

À la Pointe du Percho, dans les ruines de l’ancienne maison des douaniers, on essaye de trouver du soleil, mais décidément ce jour là, c’était peine perdue!

La plage de Port Blanc est un petit coin de paradis, quand il fait beau 🙂 Du sable fin, ça donne envie de se jeter à l’eau!

Mais attention, la plage n’est pas surveillée. Avec de forts courants et face à la houle, il n’est vraiment pas conseillé de s’y baigner. En revanche, c’est un spot réputé pour la pratique du surf 🙂

C’est aussi sur cette plage que vous pourrez découvrir la Roche Percée, à marée basse. En bonus, s’il fait beau, vous pourrez voir le soleil se coucher à travers 🙂

Un peu plus loin vous pourrez découvrir le vivier. Aménagé dans la roche au début du XXe siècle, il servait à stocker des crustacés. Un restaurant du même nom situé juste à côté vous permettra de déguster avec plaisir les crustacés de votre choix 🙂 Juste à côté du parking, ne loupez pas le menhir de Beg Er Goh Lannec!

Les sites mégalithiques qui ont survécus aux millénaires sont plutôt discrets sur la presqu’île de Quiberon. Sur le site mésolithique de Beg-er-Vil, tout au sud, des fouilles ont permis de retrouver des traces de présence humaines datant de 6000 av JC! C’est un des plus vieux vestiges humains retrouvé en bretagne.

Une des constructions les plus notables de Quiberon, c’est le Château Turpault. Cette maison étonnante qui ressemble à une sorte de manoir médiéval anglais a été construite en 1910 par un riche industriel. C’est une propriété privée isolée sur une falaise, le site ne se visite pas.

Au bout de la côte sauvage, on arrive au village de Quiberon. Après avoir survécu aux pillages des vikings, aux invasions anglaises, il y a même eu un débarquement! En 1795, quand des milliers de royalistes venus d’Angleterre ont débarqué ici pour tenter de renverser la jeune République! Comme on s’en doute, ça n’a pas marché. Quiberon, c’est aussi avec Port Maria, le premier port sardinier de France jusque dans les années 1950! Vous connaissez sans doute les célèbres marques de conserves de sardines la Belle Iloise et la Quiberonnaise 🙂

À Quiberon vous pouvez aussi découvrir un centre de thalassothérapie ouvert en 1964 par Louison Bobet (le champion cyclisme). Cette thalasso nommée Thalassa (original) a servi à développer le tourisme à Quiberon, en attirant notamment de nombreuses célébrités. Pour en savoir plus, cliquez ici. Quiberon fait d’ailleurs partie des endroits particulièrement touchés par le sur-tourisme avec une population multipliée par dix en été!

D’ailleurs si vous venez en été ET que vous avez la chance d’avoir du beau temps 😉 vous pourrez jouir des plages de sable fin avec des eaux limpides, flâner dans les villages, faire des sports nautiques, bronzer et pourquoi pas visiter Belle île en Mer juste en face 🙂 Je reviendrais pour faire tout ça aussi, haha croisons les doigts 😉

La Basilique Notre-Dame de Montligeon

Dans le Perche, il y a un lieu réellement étonnant. Alors qu’on roule tranquillement à travers la jolie campagne verte, on croit rêver! À l’horizon, une énorme basilique apparait, comme perdue au milieu de nul part! Allons découvrir ce lieu unique, ce « sanctuaire qui fait du bien aux âmes ». Hop en route! 🙂

Cette improbable et incroyable édifice en pleine campagne, c’est la Basilique Notre-Dame de Montligeon. On la surnomme aussi la « cathédrale dans les champs ». Son histoire est intimement liée à celle de l’abbé Paul Buguet (1843-1918). Il est nommé curé du petit village de La Chapelle-Montligeon en 1878. Il aide ses paroissiens en créant des ateliers, mais au fond de lui, une pensée continue de le travailler. Que deviennent les âmes des défunts après la mort ? Il décide alors de se dédier plus particulièrement aux prières pour les âmes des défunts au Purgatoire. Pour réaliser cette mission, en 1884, il créé l’Œuvre expiatoire, une association pour la délivrance des âmes délaissées du purgatoire. Le curé effectue alors de nombreux voyages pour faire connaitre son projet ce qui lui donnera un certain succès à l’international. Les pèlerins et les dons commencent à affluer dans le petit village. La petite église paroissiale est hélas bien trop petite pour accueillir tout le monde convenablement. Qu’à cela ne tienne, en 1896 il décide d’en faire construire une nouvelle!

Le moins qu’on puisse dire, c’est que la nouvelle église du village est tout sauf modeste! Dans un style néo-gothique, elle mesure 74m de long et 32m de large. Les deux flèches de 60m de haut sont visibles à des kilomètres à la ronde. C’est juste le plus grand monument de la région du Perche. Elle est inaugurée par une messe en 1911. L’église devient une basilique mineure en 1928.

À l’intérieur, ça brille! Le maitre-autel en marbre blanc de Carrare est surmontée d’une statue de Notre-Dame de Montligeon qui mesure 3.7m et pèse 13 tonnes.

Des grands vitraux illuminent et embellissent encore d’avantage la basilique. Ils sont issus de divers ateliers, permettant de suivre l’évolution de l’art du vitrail de 1912 à 1978.

La basilique est le centre spirituel du sanctuaire, qui est considérée comme le centre mondial de prière pour les défunts. Chaque année, la basilique accueille des milliers de simples visiteurs et tout autant de pèlerins qui viennent ici pour prier, chercher réconfort et espérance. Autour de grands jardins à la française plusieurs bâtiments servent de logement pour les pèlerins, de salle de réunion, de boutiques, etc …

Qu’on soit croyant ou non, le lieu inspire clairement à la sérénité et au recueillement 🙂

Si vous voulez en savoir plus sur le sanctuaire et les différents services proposés, plus d’infos sur le site officiel.

Le Château Saint-Jean de Nogent-le-Rotrou

Un des plus vieux donjon en pierre de France vous attend dans la capitale du Perche à Nogent le rotrou! Partons à la découverte de ce monument historique qui domine la région, hop en route 🙂

Quand on arrive à Nogent-le-Rotrou, entre Le Mans et Chartres, on ne peut pas le louper. Le château est construit sur un éperon rocheux haut de 60m qui domine la petite ville. Il occupe un emplacement stratégique au sommet du plateau qui domine la vallée de l’Huisne. Il permettait de verrouiller les « Marches du Perche », à la frontière entre le royaume de France à l’est et le duché de Normandie (rattaché à l’Angleterre) à l’ouest. Il était sur la route naturelle qu’on prenait pour aller de l’Ile de France vers le Maine et la Bretagne.

L’histoire commence autour de l’an mille, quand les vikings sévissent encore. En l’an 980, le seigneur local, un certain Rotoldus, devenu Rotrou, lance les travaux de construction d’un donjon en bois sur un grand talus circulaire de 90m de diamètre. Les seigneurs de Nogent se font désormais appeler Comtes du Perche. Un siècle plus tard, en 1040, le donjon en bois est remplacé par un donjon en pierre, décidé par Rotrou II. C’est un des plus vieux donjons en pierre de ce type encore debout en France. Il mesure 35m de haut. À leurs bases ses murs font 3.5m d’épaisseur! Il est entouré d’un fossé de 8m de profondeur. On lui rajoute plus tard des tours de protections et une enceinte fortifiée. Quand le seigneur Rotrou IV meurt lors de la Troisième Croisade sous les murs de Saint-Jean-d’Acre en 1191, le château est renommé Château Saint-Jean.

Deux grandes tours fortifiées sont rajoutées à l’entrée en 1230. Malheureusement, ça n’empêchera pas le château de subir de terribles assauts pendant la Guerre de Cent-Ans. En 1428, pendant un siège, une bonne partie du donjon est détruite par les boulets de canons anglais. Quand la paix revient, à la Renaissance, le château est en partie reconstruit et embellit, mais l’antique donjon rectangulaire restera dans son jus. Au fil des siècles, l’ensemble commence à tomber en ruine.

En 1836, Victor Hugo le décrit de cette façon :

« Nous avons vu et visité à Nogent-le-Rotrou ce château qu’on voulait me vendre, il y a six à sept ans. Nanteuil en fait pour toi un croquis de souvenir pendant que je t’écris. L’extérieur est encore très beau et domine superbement un immense horizon de plaines ondulantes. L’intérieur n’est que délabrement. »

Plus tard, les futurs propriétaires essaient tant bien que mal de le restaurer, sans grande réussite. Après des nouveaux dégâts pendant le Seconde Guerre Mondiale, le château est finalement classé monument historique en 1948.

La visite coute 5 Eur (gratuit le premier dimanche du mois). Le château abrite aussi un Musée de l’histoire du Perche. Vous apprendrez tout ce qu’il faut savoir sur l’histoire de Nogent-le-Rotrou du moyen-âge à la Révolution. L’ancienne basse-cour du château est reconvertie en jardin médiéval où poussent de nombreuses herbes médicinales. Le château accueille aussi régulièrement des expositions temporaires 🙂

Si vous êtes dans le coin, ne manquez pas cette petite visite historique 🙂

La Citadelle de Blaye

Partons à la découverte de la Citadelle de Blaye! C’est le maillon principal du célèbre « Verrou de l’Estuaire », voulu par Louis XIV et réalisé par Vauban. Hop en route!

La citadelle et son histoire

Le site de la citadelle de Blaye n’est pas choisi par hasard. C’est un éperon rocheux qui domine l’estuaire de la Gironde. Situé à 35m de hauteur, c’est un emplacement privilégié. Une fortification y existe dès l’époque romaine. En 1096, un château fort est construit, c’est le Château des Rudel. Quelques siècles plus tard, le roi soleil Louis XIV décide de verrouiller l’estuaire de la Gironde. Le but est à la fois de protéger Bordeaux, mais aussi d’empêcher Bordeaux « de se vendre à l’ennemi » (comme avec les anglais pendant la guerre de Cent ans ou avec les espagnols pendant la Fronde). C’est le célèbre Vauban qui supervise la réalisation de ce projet d’envergure. Construire une place forte, une imposante citadelle à Blaye, parait un choix évident. Mais hélas, la largeur de l’estuaire est bien trop grande par rapport à la portée des canons de l’époque. Qu’importe, on décide donc de créer un triptyque! La Citadelle de Blaye, le fort Paté (sur une petite île), et le fort Médoc sur l’autre rive en face : ces 3 éléments forment le célèbre et fameux « verrou de l’estuaire ».

La Citadelle de Blaye est construite entre 1685 et 1689. C’est un vaste complexe militaire qui recouvre 38 hectares. Pour des travaux de cette ampleur, on ne fait pas dans la finesse. Une grande partie de la ville médiévale de Blaye est complètement rasée. Les habitants sont relogés dans une « ville neuve » quelques centaines de mètres plus loin à l’est. L’ancien château des Rudel est conservé et intégré dans la citadelle pour servir de logement aux gouverneurs miliaires. On distingue d’ailleurs encore les vieilles tours de pierres moyenâgeuses au dessus des imposants remparts du XVIIe siècle qui s’étendent sur 1.5km de long. La citadelle est protégée par des bastions et des demi-lunes typiques des réalisations de Vauban. Une garnison de 1500 soldats vivait à l’intérieur de ces murs.

Le seul siège de la citadelle aura lieu bien plus tard, en 1814, pendant les guerres napoléoniennes. La citadelle est alors assiégée et bombardée par les anglais mais elle ne tombe pas. Elle se rendra à l’abdication de Napoléon 1er. En revanche, la citadelle a faillit disparaitre dans les années 1930. Le port de Bordeaux veut alors éviter l’ensablement de la Pointe de Grave. Une carrière de pierres est ouverte et on démolit une des demi-lune de Vauban, celle des Cônes. La population s’offusque, la presse s’en mêle, et finalement le projet de destruction n’ira pas plus loin. L’année suivante en 1937, les fortifications sont classés monument historique pour être protégées.

Visiter la citadelle

L’entrée du site de la Citadelle de Blaye est gratuite (tout comme les parkings). L’entrée principale, c’est la Porte royale à l’est. Un premier pont donne sur une petite place ovale bien défendue. Un autre pont-levis donne sur la citadelle. Les 2 ponts ne sont pas alignés pour éviter qu’un tir direct de canon puisse toucher la porte principale. Le même principe est appliqué quelques années plus tard à la création de l’autre accès, la Porte Dauphine. Cet accès pour les piétons donne sur la ville de Blaye.

L’intérieur de la citadelle est comme une ville close, organisée autour de la place d’armes. On y trouve une poudrière, le château des Rudel, le couvent des Minimes, un hôpital, une prison, le champ de tirs, la tour de l’Eguillette, des souterrains et le chemin des remparts. Depuis, l’ancienne prison reconvertie en boulangerie à la fin du XIXe siècle abrite désormais le Musée d’archéologie et d’histoire de Blaye (entrée 5.50 eur).

Le site de la citadelle abrite aussi un camping, un hôtel, un restaurant et quelques maisons d’habitation. Des visites guidées de la citadelle et des souterrains sont possibles (7.50 eur, se renseigner à l’office de tourisme).

Ne vous étonnez pas si apercevez des chèvres sur les remparts, elles ont été introduites en 2016 sur le site pour aider à son débroussaillement 😉

Continuer la visite un peu plus loin…

Pour compléter votre visite, des excursion en bateau croisière sont possibles pour découvrir les autres éléments du verrou de l’estuaire.

À 4km de la citadelle, ne manquez pas le village de Cars et l’étonnant clocher coloré de tuiles vernissées de l’église Saint-Pierre de Cars 🙂

Sur cette église du XIIe siècle, ce clocher coloré est réalisé en 1858 sous l’influence du curé Pallas. Ce clocher est vraiment unique dans la région!

Dans un autre joli village, à Plassac, il est possible de visiter gratuitement les vestiges d’une villa gallo-romaine et se détendre à la chouette guinguette du Peyrat 🙂

La route de la Corniche

Entre le village de Gauriac et Bourg, cette jolie route pittoresque longe sur 10km une petite falaise qui donne sur la Gironde. À Gauriac, au petit port de Roque de Thau, il est possible de louer un carrelet (les célèbres cabanes de pécheurs sur pilotis) et s’avancer sur la Gironde en marchant sur une estacade en bois. Ensuite c’est le début de la Route de la Corniche. La route est parfois au pied de la falaise, parfois au sommet.

Le long du trajet, on découvre avec plaisir des belles villas, des habitations troglodytes, des jardins fleuris magnifiques. Cette route est aussi surnommée « la route de la corniche fleurie » ou « la route des capitaines ». En effet, de nombreuses maisons ont été bâties par des anciens capitaines ayant rapporté des plantes exotiques de leurs lointains voyages. Tout invite à la détente et à la douceur de vivre. Ca donne réellement envie de déménager et s’installer ici! 🙂 Ne loupez pas le village de Bayon-sur-Gironde, avec là aussi un étonnant clocher. L’église du village est surmontée d’une statue de la Vierge. Le village médiéval de Bourg mérite aussi une visite avec sa ville haute et son petit quartier portuaire.

Saint-Emilion, découverte du village médiévale au cœur des vignobles

Situé à 40 min de Bordeaux dans le pays Libournais, le village de Saint-Emilion est mondialement connu. Il doit d’abord sa renommée à son vin qui compte les plus grands crus du monde. Mais c’est aussi un beau village médiéval qui attire chaque année plus d’un million de visiteurs.
On y va, hop en route!
🙂

Un brin d’histoire

Même si le site de l’actuel Saint-Emilion est habité depuis l’époque gallo-romaine, son histoire commence réellement au VIIe siècle. À cette époque, un moine breton nommé Emilion cherche la solitude et l’isolement. Après un long voyage, il s’installe dans la forêt des Combes qui recouvre la région, à l’intérieur d’une grotte naturelle dans une petite falaise. Sa renommée de faiseurs de miracles finira par attirer de nombreux fidèles. Après sa mort, son ermitage devient un site monastique et un lieu de pèlerinage. Le village de Saint-Emilion est né! On commence à y planter des vignes. Plus tard au moyen-âge, la petite cité s’entoure de remparts pour protéger sa prospérité. L’histoire de Saint-Emilion, c’est aussi la Jurade. Cette institution est créée en 1199 par le roi d’Angleterre Jean sans Terre. Il offre aux bourgeois de la cité la possibilité de gérer eux-mêmes leurs affaires. En échange, l’Angleterre recevra les vins fins de Saint-Emilion. La Jurade devient la grande confrérie qui gère la ville et qui valide la qualité des vins. Son activité continue jusqu’à la Révolution. Elle sera refondée en 1948. Cette confrérie est maintenant composée de 140 passionnés qui participent activement à la vie de la ville et à sa renommée viticole dans le monde entier. On ne peut pas les louper avec leur longue robe rouge 🙂

Saint-Emilion, le vin!

Saint-Emilion, c’est évidemment d’abord le vin. Le village situé sur un plateau calcaire est littéralement au centre d’un océan de vignes plantées sur 5400 hectares qui s’étend à perte de vue. Il y a deux appellations, l’AOC Saint-Emilion et Saint-Emilion Grand cru. Les deux appellations partagent la même zone géographique mais les vins classés « grand cru » sont réputés les meilleurs. Les assemblages des vins de Saint-Emilion utilisent principalement les cépages merlot, cabernet franc et cabernet sauvignon. Le village regorgent de caves et d’endroits pour faire des dégustations. Le lieu principal est sans doute la Maison du Vin de Saint-Emilion. Plus d’infos sur les dégustations ici. Et n’oubliez pas, avec modération, tout ça tout ça 😉

En arrivant à l’entrée du village, on découvre dans les vignes les Grandes Murailles. Ce nom est donné depuis le XIXe siècle, mais il s’agit en fait des restes d’un immense couvent dominicain du XIIIe siècle.

L’église collégiale de Saint-Emilion

On arrive ensuite naturellement à l’édifice le plus imposant du village. C’est l’église collégiale de Saint-Emilion. Cette église du XIIe siècle a été construite pour la communauté de chanoines qui géraient la vie religieuse de la cité.

Après plusieurs restaurations, elle est classée Monument historique en 1840 et c’est maintenant l’église paroissiale de Saint-Emilion. C’est une des plus grandes églises de Gironde.

L’église abrite aussi un grand et beau cloître du XIVe siècle. On peut visiter les galeries couvertes de charpente en bois. Sur les murs sud et est, on peut découvrir des tombes de notables et de religieux.

Vous pourrez aussi découvrir une œuvre d’art monumentale dans le cloître de la collégiale, l’Apocalypse de l’artiste François Peltier. C’est une peinture à l’huile, sur différents types de bois qui mesure 38m de long sur 5m de haut. L’Office de Tourisme se trouve dans un ancien réfectoire, collé au cloître.

Juste en face, c’est la place du Clocher et la très belle vue sur le village Saint-Emilion.

C’est à ce moment qu’on comprend bien qu’à Saint-Emilion, il y a une ville-haute et une ville-basse 🙂 Cette distinction se faisait aussi sur la population. La partie « haute » était celle des religieux, et la « basse » celle des laïcs.

On rejoint la ville-basse en empruntant des ruelles tortueuses (des tertres) datant de l’époque médiévale. Ne manquez pas la rue de la cadène. Vous pourrez y voir la dernière maison à pan de de bois du village qui date du XVIe siècle.

L’église monolithe

Une église monolithe, c’est une église creusée dans la pierre. L’église monolithe de Saint-Emilion est une des plus grandes du monde. Elle est creusée dans le flanc de la colline au XIIe siècle. En plus d’abriter les fidèles de la cité, le but est aussi d’attirer une partie des pèlerins en route vers Compostelle vers le tombeau de Saint-Emilion. Le volume creusée dans la roche s’étend sur 38m de long et 12m de haut. Impressionnant! Le clocher de 53m de haut est rajouté seulement au XVIe siècle. Après la Révolution, elle devient une fabrique de salpêtre, et les murs sont raclés pour pouvoir fabriquer de la poudre à canon. Elle est finalement sauvée de la ruine en 1886 quand elle est classée monument historique. Depuis 1999 elle est inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco. Elle ne se visite qu’avec un guide à des horaires réservés en achetant un billet « Saint-Emilion souterrain » (entrée 15€, plus d’infos ici). Le clocher peut se visiter en grimpant 196 marches! Attention, il n’est pas compris dans le billet précédent. Il faut acheter un billet (2€) à l’office du tourisme.

Le cloître des Cordeliers

Un chouette endroit dans la ville-haute pour se détendre un peu à l’écart de la foule des touristes, c’est le Cloître des Cordeliers. Vous serez à l’ombre des vieilles pierres du XIIIe siècle où les moines franciscains (surnommés les cordeliers à cause de la grosse corde à nœuds de leur tenue) ont vécu jusqu’à la Révolution. À partir de 1892, les caves des Cordeliers se spécialisent dans la production de vins effervescents, en suivant la méthode champenoise (pour rappel, la dénomination de « champagne » est strictement réservées aux vins de Champagne près de Reims).

Le bar du cloître permet aussi de se préparer un beau panier pique-nique pour accompagner sa dégustation. Le tout se fait dans un chouette un esprit convivial qui fait plaisir 🙂

Plus d’infos sur l’établissement et les visites privées ici.

Les remparts et la Porte Brunet

Des remparts du XIIe siècle qui entouraient le village, il n’en reste plus grand chose. Ils sont détruits pendant les guerres de religion ou pendant l’aménagement du village et la construction de nouvelles routes. Il y a toujours la marque de fossés profonds d’où a été extrait la pierre pour construire une muraille de 1.5km de long. Il reste cependant la Porte Brunet qui était l’entrée principale de Saint-Emilion.

On peut en avoir une jolie vue depuis un étroit passage dans la rue de la porte Sainte-Marie.

La Tour du Roy

L’autre point culminant de Saint-Emilion, c’est la Tour du Roy, haute de 14m. Elle est isolée du reste de la ville-basse par un fossé creusé dans la roche. C’est le reste d’un donjon du XIIIe siècle qui dominait la petite cité. Est-ce que c’est le roi de France ou d’Angleterre qui a ordonné sa construction durant la période trouble de la Guerre de Cent Ans? En fait il semblerait que cette tour soit une réalisation de la Jurade. Le donjon aurait aussi servi de beffroi municipal, l’hôtel de ville de l’époque.

Pour 2€, vous pouvez grimper les 118 marches pour accéder au toit panorama avec une vue imprenable sur la cité! Si vous ne voulez pas payer et grimper, il y a tout de même une jolie vue sur le village depuis la rue 😉

Derrière la tour, il y a une parcelle de vigne qui a été plantée au XIXe siècle à l’intérieur des remparts. C’est l’emplacement de l’ancien couvent des Ursulines.

Saint-Emilion Underground!

Il y a le « Saint-Emilion souterrain », la version officielle. Je vous propose une version un peu moins officielle, « Saint-Emilion underground »! 🙂 Il faut aller derrière la tour du Roy, où on retrouve le fossé défensif qui entourait le village. Large de 20m et profond de 10m, il devait bien remplir son rôle. On peut le voir très clairement rue des douves (le nom est trompeur puisqu’il n’y a jamais eu d’eau dans ce fossé).

Au XVIIIe siècle, il ne sert plus à défendre, alors on creuse pour en faire des carrières qui s’étendent loin sous la ville. C’est là où ça devient chouette, car il y a plus de 100km de galeries sur 4 étages! Après l’arrêt des carrières au XIXe siècle, les galeries sont reconverties en champignonnières, caves à vin ou simplement abandonnées.

L’accès y est en principe interdit mais il est facile de trouver une ouverture. On arrive ensuite dans un autre monde!

Si vous voulez explorer ce monde souterrain, n’oubliez pas de prendre de la lumière (avec de la batterie), car au bout de quelques mètres, il fait totalement noir. Et on se retrouve souvent par surprise au bord d’une fossé de plusieurs mètres! Soyez prudents!

C’est un véritable labyrinthe et il est vraiment facile de s’y perdre! J’y ai facilement passé une bonne heure à explorer des endroits mystérieux. Le contraste est saisissant avec le Saint-Emilion très touristique qui se trouve quelque mètres plus haut.

Si vous voulez tenter cette expérience de cataphile insolite et totalement dépaysante (je ne vous encourage évidemment pas hein) faites attention et ne vous aventurez pas trop loin 🙂

Les plus beaux endroits du Médoc

Partons à la découverte des plus beaux endroits du Médoc. Direction le nord de Bordeaux, dans la région située entre l’océan Atlantique et l’estuaire de la Gironde. Cette terre a toujours été un peu spéciale. D’une part, elle est historiquement habitée depuis toujours par les Médules, une peuplade aux origines ibériques-basques. Ils n’avaient rien à voir avec les gaulois (même Jules César le disait). D’une autre part, elle a une géographie particulière entre océan et fleuve, battue par les vents, baignée de marais et envahie par les sables. Le médoc rime évidemment avec le vin (principalement le cabernet sauvignon). Entre quelques dégustations, il y a aussi d’autres endroits à découvrir. Hop en route! 🙂

La Pointe de Grave

Commençons par l’extrémité nord de cette région, là où la terre s’arrête, à la Pointe de Grave. C’est un paysage avec un littoral qui se transforme littéralement au gré des vents, des tempêtes, des courants et des marées.

Des villages ont même disparus, envahis par les sables. La commune de Soulac-sur-mer est un exemple. Au moyen-âge la commune n’était pas du côté océan, mais du côté fleuve! Les villageois ont du migrer à cause de l’ensablement. En 1842, la basilique sur la place du village n’était qu’une ruine recouverte de sable dont émergeait à peine le clocher! L’océan grignote inlassablement la côte et les tempêtes déplacent des tonnes de sable. On estime que la plage recule de 4m par an. Il y a bien des tentatives pour tenter de fixer le paysage et briser le courant. Pour les dunes, on plante le pin des landes. Pour le rivage on tente avec des énormes blocs de pierres. C’est le cas dans le port de Verdon-sur-mer, d’où le nom de « port bloc ».

Le paysage de la pointe de Grave est naturel et sauvage. En face, nos yeux se posent de l’autre côté de l’estuaire à 6km, c’est la ville de Royan.

Si vous voulez y aller et éviter un petit détour de 200km, vous pouvez prendre le bac de Verdon-sur-Mer et vous y êtes en 25 minutes (mais c’est tout de même 37€ la voiture et 5€ par passager. Plus d’infos ici).

En regardant vers le large, à quelques kilomètres, on distingue un phare.

Le Phare de Cordouan

Le Phare de Cordouan, c’est LE grand phare qui sécurise l’entrée dans l’estuaire de la Gironde. On le surnomme « le roi des phares ». Il est sur un haut fond rocheux qui a bien changé au cours des siècles. Avant, il y avait des habitations et une tour médiévale, la Tour du Prince Noir où des ermites allumaient des feux. Elle fini par tomber en ruine et on décide la construction d’un nouvel édifice en 1584. Le premier phare de Cordouan mesure 37m et possède un dôme. Il est en partie détruit après une forte tempête. On le consolide et on le réhausse jusqu’à une hauteur de 68m. Le reste de l’îlot disparait peu à peu. Il ne reste plus que ce grand phare qui semble perdu en mer.

Au premier étage du phare, il y a « l’appartement du roi » décoré façon Louis XIV (aucun roi n’y est jamais venu). Au deuxième étage, il y a une chapelle décorée. C’est le seul phare au monde qui en possède une! Si vous avez de la chance, vous pourrez le visiter 🙂 Plus d’infos sur le site officiel.

Il y a un autre phare, plus timide, qui émerge de la forêt, c’est le Phare de Grave. C’est le troisième construit sur la pointe, à cause de l’instabilité du sol. Il date de 1823 et mesure 29m.

Une session Urbex en forêt!

Une petite exploration urbaine insolite ? C’est possible! Ce lieu hors des routes touristiques est caché dans la forêt sur la plus haute dune (34m) des environs. Il faut suivre le chemin forestier qui longe l’ancienne ligne de chemin de fer en direction de la Guinguette de Paupiette.

Garez-vous à ces coordonnées 45°32’46.2″N 1°05’43.6″W. Juste après sur la droite, un sentier grimpe dans la forêt. Après quelques minutes de marche, vous pourrez découvrir des ruines dans la végétation sur votre gauche. Il s’agit des restes de la principale station radar de la côte Atlantique, construite par les allemands pendant la Seconde Guerre Mondiale. Son petit nom c’est « station de radar Ratibor Gi 305 ». Elle était utilisée par la Luftwaffe pour détecter les avions ennemis jusqu’à 700km de distance et guider la chasse allemande ainsi que la défense antiaérienne. On peut pénétrer à l’intérieur des anciens bunkers et jouer à l’explorateur dans ce dédale souterrain en béton 🙂

À quelques dizaine de mètres, vous trouverez une autre ruine, celle de l’ancien sémaphore.

L’église Saint-Vivien-du-Médoc et le moulin de Vensac

Je vous propose la découverte de deux monuments historiques à découvrir à 5km l’un de l’autre dans le haut médoc. Le premier est l’église Saint-Vivien-du-Médoc, dans le village du même nom. Cette église mélange deux styles radicalement opposés. Une partie est de style roman du XIIe siècle. Le clocher lui est totalement moderne. Pendant la guerre, les nazis ont détruits l’ancien clocher pour qu’il ne serve pas de repère. En 1957, on reconstruit un clocher moderne en béton, qui rappelle les constructions d’Auguste Perret au Havre. Le résultat est assez surprenant!

Le second monument c’est le moulin de Vensac. C’est un authentique moulin à vent du XVIIIe siècle. Il a été entièrement démonté et reconstruit 2km plus loin en 1858. Les descendants de la famille du meunier continuent de le faire fonctionner. On peut encore y acheter de la farine fabriquée à l’ancienne 🙂

Le Phare de Richard

Direction la commune de Jau-Dignac-et-Loirac sur le bord de l’estuaire de la Gironde. Ici poussait un arbre exceptionnel, « l’arbre Richard ». On disait que ce peuplier était le plus grand arbre d’Europe. Pendant longtemps, il a servi de repère aux navigateurs sur la Gironde pour éviter le grand banc de sable. Malheureusement l’arbre est finalement abattu par une tempête, alors une pétition est lancée pour la construction d’un phare pour le remplacer. C’est la construction du Phare Richard en 1843. Il ne mesure que 18m. Rapidement, il sera épaulé par un autre phare métallique bien plus grand de 31m, qui a été totalement détruit ensuite. Le petit phare de Richard survit et cesse son activité en 1953. Il est sauvé de la ruine par des passionnés de la commune. Il abrite désormais un musée sur son histoire et les activités maritimes et ostréicoles de la région.

C’est vraiment un bel endroit calme, naturel, avec un beau panorama. C’est le lieu idéal pour un pique-nique et une promenade le long de la Gironde. En été, une guinguette s’installe sur les lieux pour rajouter de l’ambiance 🙂

Juste à côté, vous pourrez aussi découvrir des carrelets, ces fameuses cabanes sur pilotis servant à la pêche dans la Gironde. Photo de carte postale garantie 🙂

La Réserve naturelle de l’étang de Cousseau

Une belle promenade dans la nature vous attend à quelques kilomètres de Lacanau 🙂 Entre dunes boisées et marais, venez découvrir la réserve naturelle de l’étang de Cousseau (créée en 1976). Depuis le grand parking il faut marcher environ 3km pour rejoindre l’étang.

On est surpris de découvrir du relief. C’est le flanc du cordon dunaire du littoral stabilisé par la forêt des landes. Une portion de la forêt est d’ailleurs bien plus ancienne que celle plantée au XIXe siècle. Fini les interminables pins maritimes à l’infini, on traverse avec étonnement une zone peuplée de chênes verts et d’arbousiers.

Le sentier permet de rejoindre des tours d’observation (comme la Tour Lespéron). Vous aurez un magnifique panorama sur l’étang de Cousseau (50 ha). Derrière, c’est le marais de Talaris.

La réserve est un véritable concentré de faune et de flore sauvage dans des grands espaces vierges. On apprécie vraiment le calme sauvage qui se dégage de ce paysage. C’est une véritable belle sortie pour faire le plein de nature 🙂

Profiter de la plage à Lacanau 🙂

Il faut absolument venir profiter de la plage à Lacanau 🙂 Depuis Lacanau-ville, direction Lacanau-Océan, la station balnéaire créée en 1906 pour le plus grand bonheur des touristes. Une bande de sable fin vous attend sur 16km de plage. Entre la plage centrale (directement accessible depuis le centre ville), la plage du nord ou la plage du sud, vous ne saurez que choisir. La plage du sud est réputée plus sauvage.

Tout est paradisiaque, mais il faut faire un tout petit peu attention. La plage est face à la houle. Les vagues sont fortes et régulières. On se bat pour rentrer dans l’eau 🙂 Il faut aussi rester dans les zones de baignades surveillées pour ne pas se faire surprendre par le courant des baïnes.

Une baïne c’est une sorte de piscine naturelle formée par des bancs de sable à marée basse. À marée haute, un phénomène de vidange naturel expulse le trop plein d’eau vers le large avec un fort courant. C’est ce courant de sortie de baïne qui provoque chaque année des noyades. Si vous êtes pris au piège, ce n’est même pas la peine de résister. Il faut se laisser entrainer et appeler à l’aide. Le courant se calme à une centaine de mètre de la plage. Ensuite il faut attendre les secours ou tenter de rejoindre la plage en nageant vers le sud en suivant le courant du large.

Les vagues de Lacanau accueillent chaque année en aout la plus vieille compétition de surf professionnelle en France, le Caraïbos Lacanau Pro. Si vous n’êtes pas très doué en surf, vous pouvez tenter une autre compétition qui se déroule aussi à Lacanau : le championnat du monde de lancer de tong 🙂 Le record est tout de même à plus de 39m. Bon courage 😉

Après toutes ces épreuves, quoi de mieux que de savourer un coucher de soleil sur l’océan en sirotant un verre les pieds dans le sable ? 🙂 Il y a un très chouette endroit pour ça, c’est le Sunset Café Lacanau avec ses 1000m² de terrasse aménagée. Ambiance décontractée et festive garantie 🙂

Le fort Médoc

Près de la commune de Cussac, il y a un monument historique classé à découvrir. C’est le fort Médoc, construit en 1694 pour protéger Bordeaux des risques d’attaques par le fleuve. Pour compléter le dispositif, Vauban fait construire le fort Paté sur un minuscule ilot au milieu de fleuve. Enfin, en face sur l’autre rive à 3km de distance, c’est la grande citadelle de Blaye. C’est 3 éléments forment le « verrou Vauban » voulu par Louis XIV. Le fort pouvait loger 300 soldats. Il n’a pas servi une seule fois dans son histoire.

Le seul accès se fait par la porte Royale orientée vers l’ouest. On distingue sur le fronton le roi soleil, symbole de Louis XIV. Autour d’une large esplanade gazonnée, les bâtiments des salles d’armes, de stockage et les deux casernes peuvent se visiter. On y découvre aussi un musée sur Vauban et des expositions. Quand le fort venait d’être construit, il était au cœur d’un marais et les conditions de vie étaient bien pénible pour la garnison qui avait la malchance d’y être cantonnée.

Depuis le ponton du fort, des balades fluviales sont proposées. Le fort propose une visite en réalité augmentée via une application à télécharger sur son smartphone. Il y a aussi un jeu de piste pour les enfants.

Juste à côté à quelques kilomètres à peine se trouve un autre monument qui mérite une attention particulière, c’est l’église Saint-Seurin de la Lamarque bâtie en 1870. Tel un phare, elle se repère de loin au dessus des vignobles. Son clocher de 35 de haut est surmonté par un dôme panoramique qui fait la fierté du village.

Le dôme et l’escalier pour y accéder ont été entièrement restaurés en 2005. La visite du dôme se fait uniquement sur rendez-vous, il faut contacter la mairie de Lamarque (0556589012 –
mairie-de-lamarque@wanadoo.fr)
.

Et bien sûr, on prolonge la visite en découvrant la jolie ville de Bordeaux 🙂

La belle route du Col des Champs à Colmars

Entre les hautes vallées du Var et du Verdon, il y a une très belle route de montagne à prendre. Pour découvrir le magnifique Col des Champs, et la belle ville de Colmars, hop en route! 🙂

Je vous propose de découvrir cet itinéraire depuis la vallée du Var, pour rejoindre la vallée du Verdon. Par exemple, imaginons que vous êtes dans le coin car vous avez eu la très bonne idée de passer par les belles Gorges de Daluis 😉 Vous continuez de remonter le long du Var et vous arrivez à la petite commune de Saint-Martin-d’Entraunes. Vous pouvez d’ailleurs continuer la route sur une dizaine de kilomètres pour vous arrêter au petit lac d’Estenc, à côté de la source du Var. À la place, prenez à gauche sur la route D78 en direction du Col des Champs! 🙂

C’est parti pour 17km d’ascension! La route a une particularité, après 1.5km elle se sépare en deux. Sur la droite la D278, plus directe mais plus pentue. Ou continuer sur la gauche sur la D78, plus longue. Les deux routes se rejoignent de toute façon un peu plus haut. La montée est rude. La pente peut atteindre 14%. Challenge si vous êtes à vélo! Heureusement le paysage est de toute beauté, alors ne soyez pas trop pressé! 🙂

Par exemple cette portion de route avec dans le fond, les Aiguilles de Pélens (2523m).

Le Col des Champs

Le Col des Champs, à 2045m d’altitude, c’est ce grand et vaste espace d’alpages. L’endroit est tranquille, désert et sauvage. Il y a juste un petit parking et c’est tout. Rien d’autre pour gâcher la belle nature tout autour de vous 🙂 Un véritable paysage de carte postale!

Jusqu’en 1860, ce col marquait une frontière entre la France et le duché de Savoie, puis le royaume de Piémont-Sardaigne. Tout au fond, derrière le sommet de la Grande Tour (2745m) se trouve un des plus beaux lacs de France, le lac d’Allos, que je vous invite à découvrir ici 😉

La route qui descend vers Colmar est plus étroite et serpente à l’ombre d’une grande forêt de mélèzes. La route est plus courte aussi sur ce versant, avec 11km.

Au détour d’un virage donnant sur une prairie, pensez à vous arrêtez sur la petite aire de pique-nique sous les arbres. Vous aurez droit à cette très jolie vue sur la petite ville de Colmars 🙂

Colmars

Bienvenue à la petite cité médiévale fortifiée de Colmars (à ne pas confondre avec Colmar, sans S à la fin, en Alsace). Il y a plusieurs bonnes raisons de s’arrêter ici. La première raison, c’est que vous pourrez vous balader dans des ruelles pavées typiques à l’intérieur des remparts du moyen âge. Vous pourrez même marcher à l’intérieur de l’ancien chemin de ronde! Pour information, tous les ans, au mois d’aout, se tient un grand festival médiéval festif et coloré, qui anime les rues de la ville. Située à la frontière du Royaume de France et du duché de Savoie, Colmars a connu une existence mouvementée. Deux forts ont d’ailleurs été construits au XVIIe siècle pour consolider sa position défensive : le Fort de Savoie au nord et le Fort de France au sud (seul le fort de Savoie se visite).

La deuxième raison, c’est pour profiter du marché local (le vendredi) pour acheter des bons produits locaux. Enfin, la troisième très bonne raison, c’est pour découvrir une cascade magnifique! Il faut d’abord aller en direction de la sculpture du bouquetin près de l’office du tourisme, puis suivre le sentier bien indiqué.

Après 20min de marche on arrive dans un mystérieux cirque rocheux aux formes étranges. On entend un grondement de plus en plus fort. Enfin, après un virage du sentier, on tombe sur cette merveille, la très jolie cascade de la Lance 🙂

Cette cascade de 20m de haut et vraiment facile d’accès, alors ne passez pas à côté de cette petite excursion 🙂