Roadtrip dans le sud de la Tunisie

Cette page retrace principalement un séjour sous forme de roadtrip dans le sud de la Tunisie. Préparez vous à en prendre plein les yeux ! Préparez vous aussi à manger de la harissa haha (souvenir impérissable d’un beignet aux pommes sauce harissa à la plage !). Allez, on arrive à Tunis, on prend la voiture, on met la musique, on allume la climatisation, et c’est parti, hop en route ! 🙂

(suite à un malheureux problème technique, j’ai perdu toutes mes autres photos de Tunis, Carthage, Sidi Bou Saïd, Bizerte et Tabarka … tristesse tristesse …)

Petit aperçu de la banlieue de Tunis
Le très beau lustre de l’hôtel de ville de Tunis, pendant un très chouette mariage 😉

Hammamet

Située à 60km au sud de Tunis, Hammamet est une des principales stations balnéaires de Tunisie. Le logement se trouvait dans un grand hôtel club (tout ce que j’adore évidemment…) : le Lalla Baya. Il y a surement mieux, il y a probablement pire. De toute façon tout le littoral est envahi par ces grands centres dédiés au tourisme de masse. Il y a un public pour tout, mais fuyons cet endroit au plus vite ! 🙂

Loin des complexes touristiques, il y la Hammamet historique avec sa petite médina et la kasbah.

Monastir

160km au sud de Tunis, la ville de Monastir doit son nom à une communauté de moines qui avait construit un monastère sur cette presqu’ile, juste avant la conquête musulmane. C’est la ville de naissance de Habib Bourguiba, le premier président de la Tunisie (de 1957 à 1987). Il a fait construire (de son vivant) un grand mausolée pour y être enterré. Cet attachement de Bourguiba pour sa ville natale a permis de recevoir beaucoup d’argent pour son entretien et son développement. La ville est desservie par le train, possède un aéroport international et un port de commerce. Monastir m’a laissée le souvenir d’une ville ouverte, dynamique et agréable 🙂

En continuant la route vers le sud, il faut aller dans la petite ville de El Jem. Elle mérite le détour pour son amphithéâtre romain. C’est le plus grand du monde romain après celui du Colisée de Rome ! Cette ville a connue son apogée lors de l’essor de la culture de l’olivier sous les romains et du commerce de la céramique. En l’an 238, après une révolte de la population contre un nouvel impôt, la cité sera détruite par les légions romaines. Dans les siècles qui suivent, elle pansera ses blessures, et on retrouve encore de nos jours des trésors de pièces d’or romaines. Je n’ai pas de photos, car ce jour là, il faisait 48 degrés !! Autant vous dire que la visite de amphithéâtre a été plutôt brève et que malheureusement on a vite repris la voiture pour tenter de trouver du frais un peu plus loin 🙂

Djerba

Qui ne connait pas Djerba ? C’est une destination phare du tourisme en méditerranée depuis des décennies. Djerba est habitée et connue depuis l’antiquité sous divers noms. Dans l’Odyssée d’Homère, le célèbre héros Ulysse en revenant de la Guerre de Troie a faillit y rester coincé après avoir gouté des lotos, des fruits qui font perdre la mémoire. C’est une ile de 25km sur 20km, et qui est relativement plate (le sommet culmine à 53m). L’accès à Djerba se fait via l’aéroport ou par une route de 7km, la Chaussée romaine, la reliant au continent africain. Il n’y a aucun cours d’eau sur l’ile et l’eau de pluie est stockée dans des citernes souterraines depuis l’antiquité. Comme il faut toujours plus d’eau pour la population et les touristes, une grande canalisation le long de la route apporte l’eau du continent. L’eau de mer est aussi dessalée pour alimenter le réseau. On trouve aussi quelques piscines thermales naturelles.

Tout autour de l’ile, c’est des hauts fonds, où la profondeur ne dépasse jamais 10m. Djerba est célèbre pour ses 20km de grandes plages de sable fin 🙂 et tout autant de complexes hôteliers … et il y a une très grande population de touristes allemands buveurs de bières (de nombreux panneaux sont d’ailleurs sous-titrés en allemands).

Le « grand classique » à Djerba, c’est l’excursion en bateau pirate qui vous dépose sur l’ile aux flamants roses (qui est en réalité un banc de sable rattaché à l’ile de Djerba). C’était surement une expérience sympa à vivre à une certaine époque, mais c’est vraiment une usine à touristes. Personnellement des flamants roses, j’en ai pas vu et je pense que ça fait longtemps qu’ils ont déserté les lieux.

Il y a une importante communauté juive à Djerba. D’après la légende, sa présence ici remonterait à l’antiquité, après la chute du Temple de Salomon. Il y a plusieurs synagogues sur l’ile mais la Synagogue de la Ghriba est la plus connue : elle contiendrait des reliques du Temple de Salomon (une porte et quelques pierres).

Cette même synagogue est aussi connu pour le terrible attentat subi en 2002 et qui a fait 21 victimes…

Je n’ai pas un souvenir incroyable de Djerba. J’ai largement préféré les quelques jours passés à Zarzis, à quelques kilomètres de là, uniquement entouré de tunisiens et tunisiennes. C’est là aussi où j’ai gouté le poisson qui rend fou! C’est le Chelba (ou la saupe en France, une sorte de petite dorade rayée). Ce poisson a l’habitude de manger une algue spéciale, et il accumule les toxines dans le corps. Quand on en mange on peut rapidement avoir des hallucinations. Il parait que l’effet est plus concentré dans les joues du poisson. A ce qu’il parait, ce poisson n’est plus consommée qu’en France, en Tunisie et en Israël. C’est à Zarzis aussi où je me suis retrouvé embarqué dans une soirée avec des tunisiens, cachés dans une vieille tour, au clair des étoiles, à boire de la Boukha en cachette. La Boukha (se prononce ‘bou-rha’), c’est de l’eau de vie à base de figues. Cet alcool a été inventé à la fin du XIXe siècle par un juif tunisien et il est donc kasher. Cet alcool à 36°C se trouve « facilement ». Il suffit d’aller à l’arrière des épiceries, là on vend ce qui ne doit pas être vu. Si vous buvez de l’alcool, c’est aussi l’occasion d’acheter de la Celtia, la bière tunisienne.

Quand on reprend la route et qu’on s’éloigne un peu de la côte, on s’aperçoit qu’on est réellement dans une zone terriblement désertique.

Matmata

Quand on arrive près du village de Matmatat-Al-Qadimal, on est accueilli par un petit mot dans la montagne, sympa! Ne pas confondre avec la Nouvelle Matmata, qui comme son nom l’indique, est la nouvelle localité. Les matmata appartiennent à une ancienne tribu berbère. L’ancien village dans les montagnes, c’est celui qui nous intéresse.

Ce petit village minuscule perdu dans les montagnes à 600m d’altitude est renommé pour ses habitations troglodytiques! On creuse un grand puits bien large, un petit escalier pour y descendre et sur tout le tour de l’ouverture, on creuse les pièces de l’habitation : chambre, cuisine, etc … Ce système permet de se protéger des grosses chaleurs qui règnent dans la région.

Et si vous regardez plus en détail, ça vous rappelle peut être quelque chose ? Star Wars! C’est le décor qui a servi pour la maison où grandit Luke Skywalker.

C’est maintenant un petit hôtel, Sidi Driss, mais il est toujours possible de venir visiter, si on y dort pas 😉

Pour les fans de Star Wars encore, en continuant la route vers le sud en direction du Sahara, on arrive à Tataouine. Cette ville a donné son nom à la planète Tatooine de la saga de Georges Lucas, et de nombreuses scènes y ont été tournées. Cette ville est aussi connue pour l’expression « aller à Tataouine ». Cette expression est due au bagne militaire de l’armée française, en exercice jusqu’en 1938. Pour ses conditions de vie très dures et pour son isolement, ce bagne représentait un peu un voyage interminable pour arriver dans une terre infernale. L’expression est restée mais le bagne a fermé. Le bâtiment sert maintenant de caserne pour l’armée tunisienne. La ville est aussi connue pour son souk typique et pour les nombreux ksour aux alentours. Ce sont des sortes de greniers collectifs.

On prend maintenant la direction de l’est, on longe le Sahara. Le sable est partout.

Douz

Justement, nous arrivons à la localité de Douz, surnommée la « Porte du Sahara ». Pendant longtemps, cette petite ville (et son oasis) était une escale importante pour les caravanes de dromadaires qui traversaient le Sahara et arrivaient en Tunisie. La porte du Sahara, justement la voici, et quand il y a une porte, hop en route, on la franchit!

A dromadaire ou à cheval, faites votre choix! 🙂

Vers l’infini et au delà … des dunes à perte de vue! Ça parait toujours incroyable de se dire qu’on peut parcourir des milliers de kilomètres dans cet univers désertique, ne pas se perdre, et trouver une petite oasis perdue comme un grain de sable au milieu du Sahara 😉

Chaque année a lieu à Douz le Festival International du Sahara. C’est une sorte de Jeux Olympiques des tribus nomades (pour en savoir plus).

Il n’y a pas que le désert à Douz, loin de là. La culture de la datte est omniprésente, et c’est un vrai petit paradis vert au milieu des vastes étendues désertiques. Le jeudi il y a le marché aux bestiaux avec ventes d’ânes et surtout de dromadaires (le côté exotique pour nous quoi).

Pour le logement, c’était à l’hôtel Saharien Paradise.

On reprend la route direction le nord-ouest, pour la traversée du Chott El Jérid. C’est le plus grand lac salé du Sahara, il fait plus de 100km de long. La traversée du lac hors de la route n’est pas conseillée, surtout après des pluies, car le sol se transforme en vase et vous pourrez dire adieu à votre véhicule (on peut apercevoir quelques carcasses encore prises au piège).

L’eau qui alimente le chott arrive en partie des rares pluies hivernales, mais surtout des nappes phréatiques situées en profondeur. Le limon salé se mêle à l’eau et remonte à la surface. En s’évaporant il laisse le sel à l’air libre.

Cette étendue désertique et salée jusqu’à l’horizon vous donnera un sacré coup de dépaysement. Avec la chaleur vous y verrez peut être même quelques mirages 🙂

On passe ensuite par la petite ville de Tozeur, qui est le plus grand oasis de la région. Puis, direction le nord vers les montagnes.

Tamerza

50km au nord de Tozeur, on arrive à Tamerza (ou Tameghza). C’est une petite oasis de montagne avec un village collé à la palmeraie. Une fois sur place direction le canyon de Tamerza. La balade est sans aucune difficulté, mis à part le soleil implacable.

Une fois que vous aurez triomphé de l’éternelle épreuve des échoppes pour touristes, à vous le plaisir de la découverte de la cascade de Tamerza 🙂 Un lieu qui parait vraiment irréel quand on se rappelle toutes les étendues désertiques traversées en voiture.

Le débit parait ridiculement faible. En cas de fortes pluies, c’est tout le contraire. En 1969, il y a eu une terrible inondation qui a fait des centaines de morts. Les ruines du village abandonné sont encore visibles au bord de l’oued.

N’hésitez pas à grimper sur les hauteurs vers le marabout. Vous aurez un super panorama sur les montagnes aux alentours.

La frontière avec le désert algérien est juste de l’autre côté de ce massif. La région a été frappée par une attaque terroriste du GIA en 1995 qui a tué 6 gardes nationaux.

Oasis de Chebika

En reprenant la route vers le sud, vous pouvez faire une petite halte à l’oasis de Chebika qui possède elle aussi une (toute) petite cascade.

Soyez vigilants sur la route. En Tunisie, il n’est pas rare de voir des troupeaux de chèvres traverser l’autoroute sans crier gare ! Et dans le sud, c’est les dromadaires ! 🙂

Nefta

La dernière étape de ce roadtrip dans le sud tunisien, c’est la petite ville oasis de Nefta. Elle est à 30km de la frontière algérienne. Située à la frontière du Chott el-Jérid et du désert du Sahara, l’oasis de Nefta a un charme supplémentaire car elle est dans une dépression naturelle, la « corbeille de Nefta ».

Si en prime, vous avez un logement bien situé, c’est le paradis! Et le paradis pour nous pendant quelques jours, c’était la Villa Dar Zargouni (Route Sahara Palace) 😉

Quand on vous dit qu’il faut faire attention aux dromadaires ! 😉

J’espère que ce petit aperçu désertique de la Tunisie vous donnera à vous aussi l’envie d’aller l’explorer !

Séjour réalisé en 2003

Autour de Essaouira

Si vous avez envie de vous évader un peu des remparts de la médina de Essaouira, je vous propose quelques bons spots dans la région de Essouira 🙂

Moulay Bouzerktoun

A 25km au nord de Essaouira, sur la côte, se trouve le petit village de Moulay Bouzerktoum. Il est situé sur un petit promontoire rocheux face à l’Atlantique. Depuis quelques années, c’est devenu un spot mondial de compétition de planches à voile, kitesurf et windsurf. C’est ici qu’a eu la première édition de la Windsurf Trilogy en 1997 où plusieurs champions du monde s’affrontent.
Pour louer du matériel de glisse, trouver des instructeurs, vous pouvez avoir plus d’infos ici : http://moulay-bouzerktoun.info/

Le Charki, un vent d’alisé du nord-est, souffle toute l’année. Il est particulièrement puissant de mai à septembre.

Sur place il y a un très chouette endroit où s’arrêter pour manger et boire un verre, c’est le restaurant Dar Lawama. L’accueil est super sympa, et la terrasse ombragée qui donne sur l’océan est juste parfaite. Un superbe endroit peu connu, pour se relaxer, prendre un verre, manger, et regarder le ballet des planches dans les vagues. Testé et recommandé 🙂

Had Draa

Vous voulez vivre une expérience authentique, voir même rustique ? ahah 🙂 alors il faut aller au Souk de Had Draa. Il est à une trentaine de kilomètres au nord est de Essaouira. Direction Marrakech, au village d’Ounagha prendre à gauche, et continuer jusqu’au village d’Had Draa. Ensuite, il suffit de suivre la foule. C’est un marché qui a lieu tous les dimanches, et c’est un véritable souk berbère. Entendez par là, qu’il est avant tout à destination des locaux. Ce n’est pas un souk pour vendre des babioles aux touristes. Non, c’est les locaux qui viennent de toutes les bourgades aux alentours, très tôt, pour vendre et acheter de la nourriture, des ustensiles du quotidien … et des animaux.
Il faut absolument faire un détour par le marché aux bestiaux. C’est le point le plus éloigné du souk. Les ventes de dromadaires, moutons et vaches commencent assez tôt et c’est très animé 🙂 En déambulant dans le marché vous passerez forcément près de la zone boucherie … et il faudra avoir l’estomac bien accroché avec les têtes d’animaux fraichement coupées et les flaques de sang un peu partout. Un peu plus marrant, il y a une zone réservé aux barbiers, et la technique est assez rudimentaire 😉
En sortant du marché vous pouvez acheter quelques morceaux de viande à faire griller dans unes des nombreuses terrasses de café, tout en sirotant votre thé à la menthe. C’est à la roots et c’est très bon 🙂 Vous ne devriez pas apercevoir beaucoup de touristes ici 😉

Je n’ai pas pris de photos, car on n’est pas au zoo hein, c’est une population assez pauvre qui fait son marché. C’est pas une attraction. Alors restez cool 🙂

A voir aussi dans le coin, le Domaine viticole du Val d’Argan (https://www.valdargan.com/fr/)

Sidi Kaouki

En prenant la direction du sud, à 25km de Esssaouira, on arrive à Sidi Kaouki. C’est un tout petit village. Il y a un petit parking maintenant pour se garer, depuis que la route a été construite il y a quelques années. C’est rempli de mini van, ça sent le surf à plein nez! 😉 La plage de Sidi Kaouki est immense et c’est une des plus belles de la région. Attention, on ne vient pas ici pour nager, les courants sont forts. Si vous avez un petit creux, vous pouvez vous poser Chez Momo. C’est sans chichi, bon et pas cher!

La maison isolée au bord de la plage, c’est le sanctuaire du marabout Sidi Kaouki. Rien n’indique que c’est un mausolé, mais les locaux y viennent toujours pour prier et avoir la baraka.

Sidi Kouaki c’est aussi un spot très réputé pour les sports de glisse. Ici c’est surtout le surf qu’on pratique. maison marabout et

Au bord de la plage, la Sidi Kaouki Surf Station… qui ressemble à un oasis pirate perdu au milieu de nul part. La déco est terrible et l’ambiance bien cool 🙂

Si vous voulez faire du surf ici, voyez avec eux ! Ils proposent pleins d’autres activités. Plus d’infos ici : https://www.sidi-kaouki.com/

Sidi M’barek

Il y a une très belle balade à faire, en continuant une dizaine de kilomètres vers le sud. Il faut longer la petite route P2201 au bord de l’océan. Quand la route fera un gros virage à gauche pour aller vers les terres, vous êtes arrivés. Il faut se garer au bord de la route (exactement ici : 31°15’58″N 9°47’44″W), c’est juste à l’entrée du village Aït Idir. Ensuite, il faut prendre le petit sentier rocailleux qui descend …

Ensuite, il n’y a qu’à suivre le sentier et les petites marques peintes sur le sol, pour rejoindre le lit de la petite rivière Aghbalou qui coule en contrebas. Le contraste est assez saisissant avec toute la région sèche désertique et rocailleuse qui nous entoure. Il suffit en fait d’un simple petit filet d’eau, et hop la végétation est là, ainsi que les dromadaires 😉

Un peu plus loin, une grande dune de sable fin frôle le ruisseau et la végétation. C’est très beau!

Au pied de la dune géante, c’est les Cascades de Sidi M’Barek! Bon évidemment, la ce n’est pas très impressionnant. Mais en temps de pluie, c’est presque les chutes du Niagara ici 😉 Dans tous les cas, c’est un endroit magnifique. Ce qui est assez fou aussi, c’est que la source du ruisseau, située à 3 km de là coule toute l’année, et que ce lieu est connu depuis des siècles. Les caravanes de dromadaires qui remontaient de Tombouctou à direction de Essaouira ont fait des haltes ici pendant des générations!

On peut continuer de suivre le cours d’eau …

… qui se perd sur une immense plage déserte. Pas si déserte que ça en fait, car la grotte où on peut s’abriter du soleil était « squattée » à ce moment là. Mais sinon, le site était désert, et c’était grandiose 🙂

Pour rentrer, c’est le même chemin. Vous croiserez peut être un des bivouacs qui campent ici, et vous apercevrez aussi le marabout blanc qui domine le site.

Cette balade est vraiment agréable, je vous la conseille vraiment !

Le Café Jimi Hendrix

Cette petite merveille se trouve juste au sud d’Essaouira, sur la petite route qui mène au golf, au petit village de Diabat. Il est là tout discret au bord de la route, derrière la dame sur la photo. Le célèbre Café Jimi Hendrix! C’est quoi cette blague ?

Alors la « légende » raconte qu’en juillet 1969, le célèbre guitariste est en vacances au Maroc avec des potes. Il séjourne à Essaouira, et vient faire un tour à Diabat. Il y reste plus longtemps que prévu, car il est fasciné par les viennes ruines ensablées d’un palais du sultan Mohammed ben Abdallah. C’est ce qui l’inspirera pour sa célèbre chansons « Castle made of sand ». Tout ça est évidemment complètement bidon, Jimi Hendrix a juste dormi un peu à Essaouira et c’est tout. Petit détail supplémentaire, la chanson « Castle made of sand » est sur l’album Axis : Bold as love, sorti en 1967!

En revanche à Diabat, il y a eu pendant 2 ou 3 ans une importante colonie hippie dans les années 1970. Mais les autorités ont fini par faire déguerpire tout le monde car la jeunesse locale avait tendance à venir faire la fête ici et ce n’était pas trop du gout des familles …

Si vous aimez Jimi Hendrix (qui n’aime pas???), je vous conseille cet excellent site très complet : The Voodoo Child 🙂

L’arganier

L’arganier est un arbre endémique du Maroc, qu’on retrouve partout dans les paysages rocailleux et désertiques de la région d’Essaouira. Son bois est très dur, on le surnomme « bois de fer ». Il est amusant pour les touristes car on voit souvent des chèvres perchées sur les branches. En effet, elles n’hésitent pas à grimper à plusieurs mètres de hauteur. Ce n’est pas juste pour amuser la galerie, c’est surtout que l’arganier produit un fruit qui ressemble à une olive flétrie. Et les chèvres en raffolent! 🙂

Et c’est justement la présence des chèvres qui va permettre de produire l’huile d’argan. Les chèvres gobent les fruits et recrachent les noyaux (mais parfois il faut retrouver les noyaux dans leurs excréments). Ces fameux noyaux d’argan renferment des amendons, des graines, à partir desquels on produit de l’huile. Et cette huile, c’est le trésor de la région. On en extrait l’huile d’argan alimentaire, qui a un délicieux gout de noisette. Cette huile ne se fait pas cuire. On produit aussi de l’huile d’argan cosmétique. Il faut plus de 27 kilos de fruits pour produire un litre d’huile d’argan.

C’est traditionnellement le travail des femmes de récolter ses noix d’argan et de produire de l’huile. Des coopératives de femmes de la région continuent d’exploiter cette ressource.

Panorama sur Essaouira

Arrêtez vous au moins une fois au point de vue Azlef. Il est sur la route R207 qui vous conduit droit dans la vallée où se trouve Essaouira. Dans le virage avant de descendre dans la cuvette de la vallée, il y a un petit parking . Vous aurez un beau panorama sur la cité.

Et il y aura toujours quelqu’un pour vous proposer une photo avec un dromadaire 😉

Séjour agréable à la découverte de Essaouira

Pourquoi venir à Essaouira ? et bien car il y fait soleil 320 jours par an, que la température est presque toujours de 25 degrés. On y trouve une médina à taille humaine classée au patrimoine de l’Unesco. Ses remparts et son port pittoresque sont à découvrir. La grande plage est le paradis des véliplanchistes avec un vent omniprésent. C’est aussi une ville multiculturelle qui reste un peu hors du temps. Il y a un grand festival de musique Gnaoua chaque été. Bref, il faut y aller! On y va ? Ok, alors hop en route ! 🙂

Petit rappel historique 🙂
Essaouira a une très longue existence. La première trace de colonie date de -700 avec la présence des phéniciens. Au fil des siècles, l’endroit passe sous occupation berbère puis romaine. La ville n’existe pas, et c’est le petit ilot dans la baie qui est habité. Aux XVIe siècle les portugais s’y installent un temps et le baptise Mogador. Ils construiront quelques remparts pour protéger l’ile. La ville n’est réellement fondée qu’en 1764 sous le règne du sultan Mohammed Ben Abdellah. Il fait alors de Marrakech la capitale du royaume et décide de bâtir une ville dans la baie pour avoir un port accessible et bien protégé. La Casbah de Essaouira (Al-Suwayra, en arabe, « la Bien-Dessinée ») est née. C’est le plus vieux quartier de la ville actuelle. La ville, malgré la peste et les guerres, va continuer de s’agrandir, avec la construction de la Médina. Le quartier la Mellah est créé pour abriter l’importante population juive alors que la médina est déjà surpeuplée. En 1844, pendant la guerre franco-marocaine, la ville est bombardée et pillée. Il n’y a plus que 10.000 habitants… Avec la mise en place du protectorat français au Maroc en 1912, la ville de Mogador continue de perdre de l’importance. Son port ne peut accueillir que des petits bateaux de pêche. La richesse commerciale se trouve maintenant à Casablanca et Agadir. La ville est officiellement nommée Essaouira en 1956, à l’indépendance du Maroc, mais elle tombe toujours en déclin. Après la guerre des 6 jours en 1967, toute la population juive quitte la ville et provoque un nouveau coup dur démographique et économique. Grace au tourisme (qui commence en partie avec la vague hippie) et à la culture, Essaouira connait un nouvel essor depuis les années 1990. Sa Médina est classée au patrimoine mondial de l’Unesco en 2001.

Plusieurs possibilités s’offrent à vous pour venir à Essaouira. Vous pouvez faire la route depuis Marrakech ou Agadir, ou tout simplement prendre l’avion et atterrir à l’aéroport de Essaouira-Mogador à 16km de la ville (il y a de nombreux vols directs et pas chers). L’accès à la Médina se fait en passant parle square Orson Welles (il a tourné une partie du film Othello dans la ville en 1949).

Partir à la découverte de la Médina

On entre par la porte Bab Sbaa. Construite en 1866, c’est par cette porte que rentraient les caravanes alimentant le souk. C’est devant cette porte que vous trouverez facilement les petits taxis bleus qui vous emmènent partout en ville (mais pas dans la médina, les ruelles sont trop étroites).

Un point de repère pratique pour se donner rendez-vous dans la médina, c’est la tour de l’Horloge. Elle est collée à la porte Bab Magana, qui est la seule ancienne porte d’accès à la Casbah conservée. L’horloge est installée dans la tour en 1920.

Derrière les remparts de la Casbah, il fait bon se perdre dans les ruelles 🙂 C’est un sacré dédale où on peut vite se perdre, mais comme ce n’est pas très grand, on retombe toujours rapidement sur un lieu qu’on connait, ou sur les remparts, ou il suffit de demander son chemin aux gens sympas partout dans les rues 😉

Où se loger dans la Médina à Essaouira ?

La ville ne manque pas d’offres de logements. Je vous propose deux adresses, qui sont excellentes, croyez moi 🙂

La Villa garance (10 r A. Eddakhil) est un bon exemple. C’est un petit hôtel installé dans un magnifique Riad restauré, au calme dans la Médina. Marie et Pierre vous accueilleront avec plaisir 🙂 Le toit terrasse vous donnera une vue à 360 degrés sur l’océan et la ville. Ne manquez pas non plus les massages à l’huile d’argan prodigués par Halima, un vrai moment de bien-être 🙂

Plus d’infos ici : http://www.essaouira-garance.com/

Le Dar moonlight riad, c’est aussi un petit coin de paradis! 🙂 Et qui est juste à côté de la Villa Garance. Ici, c’est en mode airbnb, décoré avec soin, et vous avez les grandes et belles terrasses abritées du vent pour vous tous seuls. Un petit luxe bien agréable 🙂

En vous promenant dans la Médina, vous trouverez un endroit pavé et ouvert. C’est la Place du marché aux grains. A l’abri du vent et au calme, plusieurs terrasses vous attendent. Il y a plusieurs petites boutiques d’artisanats sous les arcades. (Ah au fait, si vous avez vu le film John Wick 3 … la grande scène de fusillade, c’est ici ! 😉 )

Juste en face, c’est le marché aux poissons, pour acheter vos sardines qui viennent du port et que vous pouvez faire griller sur place 🙂

Un lieu que vous visiterez forcément lors de votre passage à Essaouira, c’est la Sqala de la Kasbah. C’est une plateforme d’artillerie de style Vauban, édifiée en 1765. Le but était de protéger le port de commerce, un des seuls sur la côte. Sur plusieurs centaines de mètres de long, les remparts crénelés font face à l’océan et des dizaines de canons espagnols sont encore là, prêts à l’action! 😉 Ces murailles valent à Essaouira le surnom de « Saint-Malo marocaine ».

En suivant les murailles, on atteint la petite forteresse ronde, Borj nord. Des scènes d’Othello d’Orson Welles, de Games of Thrones ou John Wick ont été tournées ici. Toute cette zone a été restaurée récemment.

D’ici on peut voir les iles Purpuraires. C’est un petit archipel d’iles rocailleuses, toutes proches du rivage. Elles protègent Essaouira des grandes vagues de l’océan Atlantique.

En longeant les remparts en direction du nord de la ville, on arrive au quartier de la nouvelle Mellah. C’était le quartier juif de la ville, construit hors de la Kasbah, alors que le premier Mellah était déjà surpeuplée. Pour rappel, il y avait à Essaouira une importante communauté juive. En 1926, lors d’un recensement, près de la moitié de la population de la ville est juive! Ce quartier sera vite isolé du reste de la ville et sera marqué par une pratique religieuse très forte. Une grande partie de la population partira s’installer en Israël à la création de l’état hébreu, et le reste de la population juive fuira la ville après la Guerre des Six jours. Il reste encore trois synagogues de l’époque.

Comme vous pouvez le voir, la majorité du quartier est maintenant en ruine. Laissé à l’abandon et sans entretiens, de nombreuses maisons proches des remparts se sont effondrées. Depuis, tout est rasé, et des taudis sont encore là pour quelques familles …

Je ne vous conseille pas particulièrement la balade en vélo dans les ruelles colorées. Il y a souvent beaucoup trop de monde. Laissez ça aux locaux 😉

Cette photo est assez rare, les devantures des boutiques sont fermées! En temps normal ça grouille de monde, des montagnes d’épices, d’artisanat de bois et de cuir, etc … Je vous avoue que l’artisanat, et bien ça n’a jamais été ma grande passion, alors je ne suis pas trop fan des photos trop jolies des babouches étincelantes devant une montagne de safran 🙂 Mais si vous voulez en voir, il y en a.

Près du Borj Bab Marrakech, au sud est de la Médina, on trouve le Complexe Artisanal d’Essaouira. Dans un espace à ciel ouvert, on y retrouve le concentré de l’artisanat marocains et des ateliers de maitres artisans d’Essaouira. Si vous poussez la visite du lieu un peu plus loin, au fond à droite se cache quelque chose d’insolite dans une cour.

Bien à l’abri dans sa cour, se trouve le plus vieil arbre de la ville. Ce ficus géant a plus de 300 ans et ses racines sont vraiment impressionnantes. Il l’était bien plus avant, mais en 2011, une grande partie a été coupée … accident ou non, mystère…

Cet arbre multi centenaire mérite un détour 🙂

En allant en direction du port, on arrive à tous les coups sur la place Moulay el Hassan. C’est la place principale de la ville et une des plus jolies. Il y a toujours du monde ici et elle est assez animée.

C’est sur cette place que se trouve la scène principale lors du festival international de musique Gnaoua. Plus d’infos sur le Festival Gnaoua .

Sur le coin de la place, il y a un lieu emblématique de la ville, c’est le Taros. C’est un café restaurant qui a pris le nom du vent qui souffle depuis la mer. Il est installé dans une ancienne battisse du 18eme siècle. Il est ouvert tous les jours jusqu’à minuit. La déco et le restaurant sont très chouettes, il y a souvent des concerts, mais on y vient principalement pour accéder à ses terrasses, prendre un verre et profiter du coucher de soleil 🙂

Vous y viendrez au moins une fois, et les places sont rares en fin de journée pour profiter du spectacle 😉

Où manger dans la Médina ?

Il y a énormément de choix, de la petite grillade improvisée jusqu’aux restaurants gastronomiques. Je vous propose une adresse où j’ai passé une très bonne soirée, et très bien mangé aussi bien sûr 😉

Cette perle, c’est le Caravane Café (2 bis, rue du Qadi Ayyad). Cette adresse est assez insolite, une fois qu’on a franchit la petite porte d’entrée, on se retrouve dans un petit oasis coloré. Ce lieu est un savant mélange entre restaurant et galerie d’arts. Il y a des objets chinés aux quatre coins du monde et des petits salons cachés un peu partout. La décoration est réalisée avec soin, c’est beau et c’est réussi! Didier, le patron, est très accueillant tout comme son équipe.

Le service est top, la nourriture excellente, et vous aurez droit à de la musique et du spectacle. Ce n’est pas du tout en mode « on amuse les touristes », croyez moi, c’est bien mieux que ça 🙂 Allez y sans hésiter, et profitez de votre soirée 😉

Il y a une petite adresse qui mérite presque un arrêt obligatoire lors de votre passage, c’est la pâtisserie Chez Driss. Depuis 1928, dans ce petit établissement à la décoration d’époque, on vient y chercher les meilleures pâtisseries de la ville. Elle se situe près de la place Moulay Hassan, à la fin de la rue Hajjali. Laissez vous tenter et goutez à tout ce que vous pouvez haha 🙂

Le port de Essaouira

Ah le port d’Essaouira! Il est célèbre pour ses centaines de barques bleues. C’est un spectacle à lui tout seul. On y arrive en franchissant la Porte de la Marine (Bab el Marsa). Pendant longtemps, c’était le port commercial le plus important du pays. Depuis 1982, il ne sert plus pour le transport de marchandise, et il est exclusivement consacré à la pêche. Et la principale activité de pêche ici, c’est la sardine !

Il faut y aller le matin, quand les poissons fraichement pêchés sont vendus à la criée. C’est un spectacle ! Et plus vous avancez dans le port, plus vos sens seront mis à l’épreuve haha. L’hygiène n’est pas toujours au top, et il y a parfois des poissons qui ont pris des coups de chaleurs, bref, ça sent fort! 😛 Ah, et il y a des mouettes … Énormément de mouettes. Un accident de caca de mouette est vite arrivé, soyez sur vos gardes 😉

En sortant du port, il y a des dizaines de petits kiosques à grillades de poissons. Je ne les recommande pas particulièrement. Les tarifs sont chers, c’est beaucoup de pièges à touristes. Vous mangerez bien mieux et moins cher ailleurs 😉

Derrière les grillades de poissons se trouve le parking du port. Probablement le plus pratique si vous venez à Essaouira en voiture. Il est idéalement situé à l’entrée de la Médina. Il est payant et votre voiture est « gardée » pour la journée 😉

Si vous jetez un œil au grand palmiers qui bordent le parking, vous verrez que derrière cet habile camouflage se cache les antennes pour téléphones!

La plage de Essaouira

Essaouira possède une belle et grande plage. Elle fait plus de 6 km de long. Mais comme vous le voyez, elle semble plutôt déserte. La principale raison, c’est le vent! Le vent, toujours le vent! Il ne s’arrête jamais, et soulève le sable qui peut fouetter les jambes nues. C’est pas super agréable et c’est pour ça qu’on ne vient pas ici pour bronzer 😉

En revanche on vient ici pour faire de la planche à voile ou du kite surf. Il y a des nombreuses écoles de glisse le long de la plage. Si vous aimez le vent, l’océan et le sport, c’est endroit est fait pour vous!

A quelques centaines de mètres de la plage, on peut voir l’ile Mogador. C’est la plus grande ile de l’archipel des Purpuraires. C’est sur cette ile que les phéniciens ont créés leur colonie. Elle abrite une ancienne prison, une mosquée et un phare. L’ile est interdite à la visite. Elle est maintenant une réserve naturelle

Le long de la plage, il y a plusieurs bonnes adresses où vous pouvez vous poser (et aussi beaucoup de mauvaises!). Voici ma sélection :

  • Le Restaurant de la Baie. Idéalement situé face à la mer. Venez ici pour manger simplement et plutôt des plats marocains, pour éviter des mauvaises surprises.
  • Le Roof Bar (62 Boulevard Mohammed V). Au deuxième étage, on débarque au Roof Bar. C’est un restaurant bar, avec une grande terrasse ouverte donnant sur la plage. Il y a une scène avec de la musique live. Ouvert tous les jours jusqu’à 2h du matin.

Un endroit très chouette pour boire quelques verres, manger des tapas et profiter du coucher de soleil à l’abri du vent 🙂

La page Facebook du Roof Bar

  • Beach and friends. Ce lieu est pratiquement au bout de la plage. C’est un super spot où se poser à n’importe quel moment de la journée ou de la nuit. Les cocktails sont bons, le service est super sympa. L’atmosphère y est vraiment agréable.

Je recommande vivement 🙂 Vous ne regretterez pas !

La page Facebook du Beach and Friends.

N’hésitez pas à prendre un taxi pour rejoindre la Médina, c’est pratique et pas cher. Sinon, vous pouvez jouer au touriste de base, et faire votre excursion à dos de dromadaire, tellement pittoresque!

Pour aller plus loin, quelques idées de sorties dans la région de Essaouira.

Séjour réalisé en juin 2019.