Tenerife, la visite du sud de l’île

Le sud de l’ile de Tenerife, c’est un paysage aride, désertique, qui peut paraitre rude voir sans intérêt. Détrompez-vous, c’est au contraire un environnement avec une végétation unique, un dépaysement garanti dans des paysages majestueux et sauvages.

Je vous emmène à la découverte des différents points d’intérêts le long de la côte sud, en remontant jusqu’à Santa Cruz de Tenerife 🙂

Costa del Silencio et la Montana Amarilla

Quasiment à la pointe sud de l’ile de Ténérife, on trouve Costa del Silencio. C’est un lieu de villégiature construit dans les années 1960, en plein boom touristique sur Tenerife. Hors-saison ça mérite bien son nom de côte silencieuse 🙂

Une belle promenade aménagée le long de la côte vous conduira à la Montana Amarilla. Cette curiosité géologique aux couleurs étonnantes s’est formée lors d’une éruption volcanique sous-marine, quand le magma a rencontré l’eau de mer. La montagne jaune est encore plus belle le soir au coucher du soleil 🙂

La petite crique juste en dessous est un lieu de baignade réputé. C’est l’occasion de sortir votre masque et tuba. Sous l’eau, il y a plein de rochers aux formes étonnantes et des tunnels sous-marins à explorer. C’est vraiment un endroit fun, sauvage et beau 🙂

En remontant la côte, on peut aussi trouver des piscines naturelles très sympas. Il y en a par exemple une juste à côté de l’aéroport. À la sortie de Los Abrigos, juste après un pont qui franchit le barranco, vous verrez un petit sentier sur la droite. Après quelques minutes de marche et une descente pas forcément évidente, vous pourrez vous jeter à l’eau dans la Piscinas Naturales Los Abrigos. C’est une chouette occasion de se rafraichir dans cette piscine naturelle au milieu des rochers 🙂

Si vous êtes plutôt plage, ne vous inquiétez pas, un peu plus loin il y la plus grande plage de Ténérife. Cette plage, c’est Playa de la Tejita 🙂 Un kilomètre de sable doré fin (et qui pour une fois n’est pas du sable noir), avec en plus une vue sur Montaña Roja (la montagne rouge). Par contre ce n’est pas vraiment une plage où on s’allonge sur sa serviette. Il y a beaucoup de vent, très souvent même. Il y a d’ailleurs régulièrement des compétitions de windsurf ici. C’est aussi une zone nudiste 😉

Arco de Tajao

Quelques kilomètres plus loin, il y a une curiosité géologique à découvrir, juste au bord de la route principale TF-1, à la sortie n°46. Garez vous sur le parking à côté du vendeur de sandwichs, qui n’est pas du tout un attrape touristes, les sandwichs sont vraiment bons (miam miam le sandwich spécial au porc!). Et donc une fois rassasié, en marchant quelques minutes à travers les rochers, on arrive devant l’Arco de Tajao!

Cette arche spectaculaire de 30m de long est le résultat de l’activité volcanique de l’ile. Il y a des centaines de milliers d’années, lorsque les éruptions faisaient rage, des cendres de nuées ardentes et de la lave se sont mélangées pour former de l’ignimbrite. Au fur et à mesure des millénaires, l’érosion a travaillé cette roche et des blocs se sont détachés. À la fin, il nous reste cette étonnante structure minérale, un véritable pont de pierre!

On peut continuer la balade en explorant les environs déserts et arides. Un véritable paysage de far-west. Le Barranco de Vijigua vous attend juste là 🙂

On peut descendre (en faisant attention) dans cet étroit canyon. Un chemin non balisé au milieu des petites falaises permet de rejoindre l’océan au bout d’une dizaine de minutes.

Encore une fois, la nature nous épate avec ce décor tout à fait étonnant. C’est une chouette petite balade hors des sentiers battus 🙂

Urbex dans les ruines d’Abades

Quelques kilomètres plus loin, un autre site surprenant! Il faut prendre la sortie n°42 vers Abades. Une fois garé dans la Calle Neptuno, à 200m de la Playa De Los Abriguitos, vous apercevrez un étonnant édifice juste au dessus de vous. En grimpant le sentier, on arrive devant les ruines du Sanatorium des lépreux d’Abades.

Dans les années 1950, ce lieu était connu sous le nom de « vallée des lépreux ». Après la guerre civile espagnole, la lèpre était devenu un grave problème de santé publique. Isolé dans un coin désertique et bénéficiant d’un bon climat, on a jugé que c’était un bon endroit pour soigner les lépreux.

C’était un complexe d’une quarantaine de bâtiments, dont une église, un hôpital, un crématorium, des baraquements, etc… Mais le projet n’est jamais arrivé à terme. Le site a ensuite était utilisé par les militaires avant d’être cédé à un obscur promoteur privé puis laissé à l’abandon.

Depuis, tout est en ruines et recouvert de graffitis. Il n’y a aucune explication. Rien n’est sécurisé et il y a même parfois un vigile qui interdit l’entrée!

Mais si vous recherchez une expérience insolite, une petite session urbex à Ténérife, ou si vous êtes en manque de graffitis, alors je vous conseille de venir ici 🙂

Les falaises de Las Eras

Encore à peine quelques kilomètres de plus, on prend la sortie n°35 et on arrive à Las Eras.

Il est possible de faire une petite promenade à travers la rocaille désertique. Elle vous permettra d’avoir une belle vue sur la côte et ses falaises de lave noire.

Las Eras, c’est aussi l’un des sites de plongée les plus célèbres de Ténérife avec des crevasses remplies de poissons le long d’un grand pan de mur de roche volcanique situé entre 9 et 18m de profondeur 🙂

Malpais de Guimar

En continuant le long de la côte, on arrive au parc naturel Malpais de Guimar. Comme son nom l’indique (ou pas) : malpais = mal pays = badlands = mauvaises terres. Et pour cause, cette zone est recouverte de coulées de lave provenant de la Montana Grande (300m) et on ne peut pas y faire d’agriculture. Les coulées sont récentes, enfin par là on veut dire qu’elles ont moins de 5000 ans. Des petits sentiers de découvertes permettent de se promener dans cette zone aride où pousse tout de même un peu de végétation qui donne des superbes contrastes avec le sol brun volcanique.

La Basilique Notre Dame de la Candelaria

Juste après, on arrive dans la petite ville de Candelaria. C’est un endroit bien connu car c’est un peu la capitale spirituelle des îles Canaries. Son histoire remonte à l’an 1390. Des guanches d’une tribu locale découvrent sur la plage une sculpture de la Vierge Marie! Elle sera vénérée sous le nom de Chaxiraxi et sera installée à l’abri dans une grotte. Plus tard, après la conquête des îles Canaries par les espagnols, des églises sont construites pour commémorer ce miracle. Par exemple l’Ermita de San Bas est construit à l’emplacement de la fameuse grotte qui peut toujours se visiter. En 1826 la statue originale disparait lors de terribles inondations et une nouvelle est sculptée puis bénie en 1830. Plus tard, on décide de remplacer l’ancienne église par une belle basilique. La construction dure de 1949 à 1959. Avec sa tour de 45m de haut qui ressemble à un phare, la basilique Notre Dame de la Candelaria est vraiment unique 🙂

Chaque année, des millions de pèlerins viennent du monde entier pour se recueillir ici. Tous les 15 aout, la grande place face à la basilique est noire de monde lors des processions en l’honneur de la Vierge.

Vous pourrez aussi découvrir sur cette place les statues en bronze représentant les 9 rois guanches de Tenerife à l’époque de la conquête espagnole. En longeant la longue plage de sable noir vous pourrez découvrir l’atmosphère de la petite cité balnéaire tranquille de Candelaria 🙂

Les villages de pêcheurs

Tout le long de la côte il y a une multitude de mini villages de pêcheurs pittoresques à découvrir. Certains sont plus cachés que d’autres 🙂

Ici par exemple celui de El varadero, avec son petit sentier le long des falaises pour rejoindre une minuscule chapelle en direction de Tabaiba.

Les ruines de l’Hôtel Anaza

En continuant le long de la côte, voici une autre curiosité à découvrir : les ruines de l’hôtel Anaza, dans la municipalité d’Acoran. Les habitants s’en passeraient bien, mais cette verrue architecturale est devenue un spot touristique. C’est un énorme bâtiment avec une vue sur mer imprenable. Il devait abriter 741 appartements. Mais l’entrepreneur allemand a fait faillite en 1975 durant la construction et depuis la ruine reste là. Pour la détruire, il faut l’accord des 900 propriétaires qui ont acheté les appartements sur plan, l’autorisation du propriétaire du terrain qui a disparu, et une volonté politique qui fait défaut. Maintes fois annoncée, maintes fois repoussée, la destruction de l’Hôtel Anaza n’est toujours pas programmée!

Même si l’accès est grillagé et parfois protégé par des vigiles, il est toujours possible de s’y aventurer. Attention, c’est vraiment à vos risques et périls, car absolument rien n’est sécurisé et il y a déjà eu des accidents mortels dans ces ruines.

En continuant la route on arrive ensuite à la capitale de l’ile, Santa Cruz de Tenerife … et chose improbable, je ne l’ai pas visitée! Donc je ne peux pas vous en parler pour le moment 🙂

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