Le Canal du Midi insolite au Seuil de Naurouze

Tout le monde ou presque connait le Canal du Midi. De passage dans le sud, vous avez probablement déjà longé ses rives. Mais est-ce que vous connaissez le Seuil de Naurouze ? Allez c’est parti, hop en route pour découvrir ce lieu qui a changé la France 🙂

On ne présente plus le célèbre Canal du Midi! Fierté du patrimoine français, chef d’œuvre d’ingénierie du XVIIe siècle, il permet de relier la ville de Sète à Toulouse. Et grâce au Canal de la Garonne qui débouche près de Bordeaux, une embarcation peut traverser tout le sud de la France et passer de l’océan Atlantique à la mer Méditerranée et inversement. Ces deux canaux réunis forment le canal des deux-mers.

Le point clé du Canal du Midi se trouve sur la commune de Montferrand, près de Castelnaudary, à 40 min de route de Toulouse ou de Carcassonne. Cet endroit, c’est le Seuil de Naurouze!

Depuis longtemps, la construction de ce grand canal était envisagée mais paraissait toujours irréalisable!

Un beau jour de l’an 1662, le roi Louis XIV voit un nouveau projet de canal lui être présenté. Si ce projet est faisable ce serait alors un atout économique formidable pour le royaume de France. Les navires chargés des marchandises des ports de la Méditerranée n’auraient plus à faire le tour de la péninsule ibérique, de risquer les attaques des pirates, et de payer le passage du Détroit de Gibraltar contrôlé par les espagnols. Le roi cherche aussi à désenclaver Toulouse et à affermir son autorité royale dans les états du Languedoc. Enfin, cet ouvrage d’une taille sans précédent laisserait l’empreinte du Roi Soleil dans le royaume. Bref, ce projet retient son attention. Mais en quoi est-il différent des précédents ?

Ce projet est présenté par Pierre-Paul Riquet. C’est un prospère collecteur d’impôt royal originaire de Béziers. Son rêve est d’être celui qui construira ce grand canal. Après avoir longuement étudié la région, il pense avoir trouvé la solution au problème le plus épineux : faire franchir au canal le col de Naurouze à 194m d’altitude. En effet, cette hauteur est en plein milieu du trajet. Riquet explique que ce col correspond à la ligne de partage des eaux. C’est à dire que d’un côté du col, toute l’eau part naturellement vers l’océan Atlantique, et de l’autre côté du col, l’eau va vers la Méditerranée. Mais alors comment alimenter ce « point haut » avec de l’eau pour que la Canal soit toujours rempli ?

Son idée de génie est de se servir des eaux de pluie de la Montagne Noire située à 80km de là. Une rigole de la Montagne collectera les eaux qui s’écoulent sur le versant méditerranéen pour les ramener vers l’autre versant, et les déversera dans la rivière Sor. Ensuite, la rigole de la Plaine permettra de détourner les eaux de la rivière jusqu’au col. Et pour s’assurer qu’il y aura toujours assez d’eau à n’importe quelle saison de l’année, il faut un grand réservoir. Pour ça, pas de problème, il suffit de construire un barrage et créer un lac. Le ministre des finances du roi, le célèbre Colbert est intéressé et demande de prouver que c’est réalisable. Riquet fait rapidement creuser la fameuse rigole de la Plaine. En 1665, l’eau de la Sor arrive au Seuil de Narouze! Colbert est rassuré, les experts aussi, alors en 1666, le roi valide le projet, hop en route! 🙂

Malgré tout, les finances de l’état ne sont pas au mieux et les états du Languedoc rechignent un peu à mettre la main à la poche de peur que l’argent ne soit utilisé pour autre chose. En échange du droit de propriété et d’exploitation du Canal, Riquet s’engage à avancer l’argent pour couvrir les frais et lancer les travaux. C’est un pari risqué! Cet immense chantier commence et Riquet va révolutionner le monde du travail. Pour que les travaux avancent vite et bien, il ne veut pas de gens forcés de travailler par ordre du roi. Il embauche jusqu’à 12.000 ouvriers. Pour la première fois, des salaires mensuels sont versés. Il veut fidéliser les travailleurs et ne plus avoir à faire à des journaliers. Les ouvriers bénéficient d’une mini sécurité sociale, ont droit à un logement et sont même relativement bien payés. Entre 1667 et 1680, le plus grand barrage du monde (à l’époque) est construit et donne naissance au réservoir du lac de Saint-Ferréol.

La clé de voute du projet, le « brief de partage » du canal, c’est le fameux Seuil de Naurouze. On y creuse un grand bassin hexagonal de 400m sur 300m. Riquet avait de grands projets pour cet endroit. Il pensait bâtir autour une ville nouvelle, sorte de cité idéale. Dans le bassin, un port commercial, et au centre, une fontaine monumentale de Louis XIV dans un char tiré par des chevaux marins. Hélas, il ne verra rien de tout ça. Le chantier du canal est titanesque et Riquet meurt de maladie en 1681.

Le Canal du Midi est officiellement ouvert au trafic en 1683. Assez vite on remarque qu’il s’ensable fréquemment. Alors on fait appel à un autre génie français, Vauban. Il va peaufiner tout ça. Par exemple il va faire creuser un canal pour relier directement l’écluse de l’Océan et l’écluse de la Méditerranée, ce qui rend le bassin de Naurouze inutile. Il sera rapidement comblé mais on laissera un petit canal sur la périphérie pour en garder la mémoire.

Plus tard, en 1809 on y plante une grande allée de platanes. Ces arbres bicentenaires sont toujours là. C’est d’ailleurs une des plus belle allée de platanes de France avec 61 arbres de 45m de haut!

On y trouve aussi un bout de tête géante 🙂 Rien à voir avec la Statue de la Liberté! Ici, il s’agit d’un clin d’œil à Riquet. C’est un bout de la tête du Roi Soleil, Louis XIV, qui émerge du sol 😉

Tout près, on trouve l’Obélisque de Riquet de 20m de haut. Elle a été construite par ses héritiers en 1827 et porte la mention « À Pierre-Paul Riquet, baron de Bonrepos, auteur du canal des Deux Mers en Languedoc ». Pas rancuniers les héritiers, car ils ont du rembourser la dette de leur aïeul pendant 50 ans. Le pari financier de Riquet était mal calculé, les travaux ont coutés beaucoup plus chers que prévus.

Cette obélisque a été érigée sur les Pierres de Naurouze. Ces pierres étaient connues depuis l’antiquité sous le nom de Pierres d’Alzone. Elles étaient célèbres car une grande fissure traverse le bloc rocheux et se réduirait mystérieusement avec le temps. Une légende tenace annonce d’ailleurs que ce sera la fin du monde le jour où la fissure se refermera et les parois se toucheront!

Juste à côté du bassin du Seuil de Naurouze, il y a la belle Ecluse de l’Océan 🙂 C’est la première écluse de la « descente » vers Toulouse. Il suffit d’attendre un tout petit peu pour assister au spectacle fascinant du passage d’une péniche.

Il y a comme une espèce d’éloge de la lenteur. Tout se fait en douceur. La fermeture et l’ouverture des portes, le niveau de l’eau qui monte et qui descend. C’est presque de la poésie 😉

Ce spectacle fait partie intégrante du Canal du Midi, classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Après un grand succès et une apogée commerciale en 1856, le Canal du Midi est peu à peu tombé dans l’oubli à cause de l’essor du chemin de fer et de la voiture. Il est maintenant surtout utilisé pour le tourisme. Si vous avez envie d’y naviguer, vous trouverez toutes les infos sur le site des Voies Navigables de France. Hop en route, marin d’eau douce! 😉

De l’autre côté, 5km plus loin, à l’Ecluse de la Méditerranée, la maison de l’éclusier a été transformée en la très chouette Guinguette du Canal 🙂 Pour passer un excellent moment convivial et bien manger sur le bord de canal, réserver sur ce site.

Et comme on parle de nourriture, il faut faire étape à Castelnaudary! Impossible de venir dans le coin sans déguster un pilier de la gastronomie française, le célèbre cassoulet! Et c’est bien connu, la capitale du cassoulet c’est Castelnaudary!

Loin des guerres intestines (hoho) entre restaurateurs de la ville, et sans vouloir me mettre à dos la Grande Confrérie du Cassoulet de Castelnaudary, si vous voulez manger un très bon cassoulet, ne cherchez plus 😉 Il faut aller Chez David (49 Rue du Général Dejean). Croyez-moi, vous ne le regretterez pas !

Randonnée autour de Estany de Sant Maurici dans les Encantats

Je vous propose une belle randonnée dans le Parc National d’Aigüestortes et du Lac Sant Maurici avec une ambiance de haute montagne et de nombreux lacs d’altitude. C’est un secteur splendide à découvrir dans les Pyrénées espagnoles. Je vous montre ça, hop en route! 🙂

Direction la vallée d’Espot, une des principales vallées à l’Est du Parc National d’Aigüestortes et du Lac Sant Maurici. Créé en 1955, c’est le seul parc national de Catalogne. Le massif montagneux de la région est aussi appelé les Encantats (les enchantés) vous verrez pourquoi un peu plus bas. En tout cas il y a vraiment de quoi être enchanté ici, car ce parc national regrope la plus grande concentration de lacs des Pyrénées! Le sol est principalement composé de granit imperméable qui retient l’eau. Au printemps, on compte près de 500 lacs de montagnes!

Après avoir dépassé la petite commune d’Espot et le camping Riu Gelat, on remonte la vallée où coule le rio Escrita. On arrive au bout de la route sur un grand parking gratuit (interdit aux camping-cars). Il vaut mieux arriver tôt pour être sur d’avoir de la place car sinon vous risquez de devoir laisser votre voiture à Espot et remonter la route à pied, ce qui n’est pas franchement pas idéal.

Le célèbre et populaire lac Saint Maurici est à seulement 3.5km du parking. Pour le rejoindre, il faut compter environ une petite heure de marche tranquille au milieu d’une belle forêt. Au début, le sentier emprunte la passerelle en bois du Pont de la Gorga. Longue de 500m de long, elle est adaptée aux fauteuils roulants. C’est vraiment une belle initiative. La promenade n’est jamais bien loin de la petite rivière Escrita. C’est bucolique, frais et très plaisant 🙂

En option, il est possible d’utiliser un service de navettes depuis le village d’Espot. Dans ce cas, il faut compter 11 euros par personne pour un aller-retour au lac Saint Maurici. Le trajet se fait en jeep, sur une piste réservée à cette usage et interdite à la circulation. Ne vous étonnez donc pas si vous croisez de nombreux 4×4 durant votre passage dans la vallée. Heureusement, le passage par la passerelle dans les bois permet de garder une impression de nature presque sauvage.

Au bout de la fameuse passerelle, le chemin suit la large piste de la Ruta de l’Isard et traverse une large prairie avant de replonger à l’ombre des pins.

Un peu plus loin en sortant de la forêt, on découvre l’ermitage Saint Maurici d’Espot (1837m) sous une petite falaise. Il a été construit à l’emplacement d’un ancien abri militaire abandonné.

Une toute dernière petite montée vous attend, et on arrive devant le lac Saint Maurici à 1910m d’altitude 🙂 C’est un lac d’origine glaciaire d’un kilomètre de long et 200m de large. Sa capacité de réservoir a été augmentée par la construction d’un petit barrage inauguré en 1959. Un conduit souterrain transporte l’eau jusqu’à une centrale hydroélectrique à Espot. C’est le plus grand lac de la vallée. Entouré de forêts de pins noirs et reflétant les sommets, il est vraiment joli 🙂 C’est le spot pour se détendre et pour prendre son pique-nique. La majorité des visiteurs s’arrêtent ici.

Face au lac se trouve la majestueuse montagne Els Encantats 🙂 Cette célèbre montagne est constituée de deux aiguilles jumelles, le Grand Encantat (2748m) et le Petit Encantat (2738m). Il y a une légende rattachée à cette montagne. On dit qu’il y a bien longtemps, lors d’un traditionnel pèlerinage annuel des habitants d’Espot, deux chasseurs décident de ne pas participer à la messe ni aux processions religieuses. Ils grimpent sur la montagne pour être les premiers à tuer des chamois. La brume envahit alors la vallée, un terrible orage se forme avec un terrible tonnerre. Puis quand l’orage et la brume disparaissent, on découvre la montagne partagée en deux pics. Les deux chasseurs ont été punis et pétrifiés!

Pour continuer la rando, il faut prendre le sentier qui longe la rive droite et grimpe vers la Cascade de Ratera à environ 30 min de marche depuis le lac. Il faudra un peu crapahuter dans les rochers pour s’en approcher. C’est une très belle cascade puissante qui mérite le détour 🙂

En continuant l’ascension, le sentier rejoint la large piste pour les 4×4 puis on arrive à Estany de Ratera (2130m). Ce petit lac de montagne est lui aussi absolument magnifique, avec le Pic de Bassiero (2904m) en arrière plan. Et ce n’est pas fini, un tout petit peu plus loin, le sentier passe à côté de l’Estany de la Bassa (2172m). Sa taille est beaucoup plus modeste, mais il est en partie envahit par la végétation ce qui lui donne un look unique par rapport aux autres lacs de la vallée.

Puis, on arrive au lac Estany Grand d’Amitges à 2363m d’altitude. Il est splendide avec derrière les deux Aiguilles d’Amitges qui se dressent à 2661m. Ce lac aussi a été agrandi avec un petit barrage pour servir de réservoir et participer au réseau qui alimente la centre hydroélectrique.

Sur la rive du lac, on trouve le refuge d’Amitges à 2380m. Dans les années 1950-1960 il servait de baraquement pour les ouvriers qui travaillaient sur le barrage. Après une période de rénovation il est ouvert comme refuge de montagne pour le public en 1984. C’est un grand et beau refuge avec une capacité de 74 places Pour réserver la votre, allez sur ce site.

Le cadre est à nouveau splendide 🙂 L’ambiance de montagne est garantie avec un univers de granit, de lacs d’altitude, et de sentiers qui partent vers les sommets. Ce refuge est d’ailleurs une étape du Carros de Foc, un célèbre circuit de randonnée qui relie tous les refuges du parc national.

En continuant la montée, on peut admirer ce superbe point de vue sur les 3 lacs (Estany de la Munyidera, Estany dels Barbs, et au fond Estany Gran d’Amitges) 🙂

Si on continue le chemin, on randonne dans un paysage de haute montagne jusqu’au col du Port de Ratera. Il permet de rejoindre ensuite le Cirque de Saboredo.

Mais comme je venais de faire la très chouette randonnée du Lac de Gerber le matin (en détail sur cette page) et qu’il me restait un peu de route en fin de journée, j’ai préféré m’arrêter ici et faire demi-tour. J’en ai quand même profité pour faire une petite pause et jeter mon appareil photo très haut en l’air pour prendre ces quelques clichés des alentours 😉

Une vue du sentier et du cirque de Saboredo et tous ses lacs. Le Lac de Gerber se cache dans la partie boisée tout au fond à droite.

À l’ouest, voici une vue du Cirque de Colomers.

On profite des grands espaces et des beaux sommets avant d’entamer la descente. Le retour au parking se fait par le même chemin.

Pour info, voici le tracé de cette belle rando de 18km de long et 895m de dénivelé 🙂


Visorando

Randonnée dans le Val de Gerber

Voici une belle randonnée dans les Pyrénées espagnoles! Vous verrez des belles montagnes, des beaux lacs, et le tout sans trop d’efforts. C’est une randonnée idéale pour une demi-journée de pur bonheur en pleine nature! Allons voir ça, hop en route! 🙂

Pour cette belle randonnée, direction les Pyrénées espagnoles, dans la région catalane du Pallars Sobirá en plein massif des Encantats (les enchantés en catalan). Depuis la petite ville de Vielha (ou depuis Sort), il faut rejoindre la grande vallée glaciaire de Bonaigua. Le point de départ se trouve sur le grand parking du télésiège de La Peülla (1900m). On est à 1h de route de la frontière française et 2h de route d’Andorre-la-Vieille.

Depuis le parking, le chemin est très bien indiqué. On suit le panneau direction Val Geber, on traverse la petite passerelle et c’est parti. Impossible de se perdre, il n’y a qu’un tracé, et c’est le même à l’aller et au retour 🙂

La rando

Pour cette charmante rando, il faut compter environ 7km de marche pour 335m de dénivelé. Ca devrait vous prendre environ 3h aller-retour. C’est idéal pour une petite balade familiale, ou pourquoi pas pour se mettre en jambe avant une autre randonnée dans la journée 😉

Après avoir grimpé la pente entre les genets, on pénètre dans une forêt puis on débouche sur un premier lac.

Les lacs de la Vallée de Gerber

Voici le lac Estanyola de Gerber (2030m). Le un décor est digne d’une carte postale! 🙂

C’est le début de la vallée de Gerber qui est aussi une vallée d’origine glaciaire, surélevée par rapport à la grande vallée glaciaire de Bonaigua. Elle se trouve à la périphérie du Parc National d’Aigüestortes et lac Saint-Maurice créé en 1955. Le sol de la région est principalement composé de granit imperméable. C’est pour ça qu’il y a de nombreux petits lacs disséminés un peu partout. Le Parc National d’Aigüestortes regroupe le plus grand nombre de lacs de toutes les Pyrénées. Les rochers aussi ont des formes arrondies et douces, presque lissés par les frottements des anciens glaciers. Le paysage est vraiment magnifique!

Un peu plus loin, on arrive au deuxième lac à 2120m d’altitude. C’est l’Estanyet de Gerber 🙂

Après l’avoir contourné par la gauche, il reste une dernière petite montée dans un couloir rocheux.

Après ce passage, c’est la récompense! Nous voici devant le grand lac de Gerber, à 2165m d’altitude 🙂 C’est le plus grand lac de la vallée. Il atteint 63m de profondeur.

Si vous êtes motivés, vous pouvez continuer le chemin indiqué vers le Refuge Mataro. C’est un petit refuge métallique gratuit, sans gardien, à 2474m d’altitude, et qui peut accueillir 8 personnes. C’est le point de départ idéal pour aller taquiner les sommets proches, comme le Puis de Gerber (2731m), le Pic de Bassiero (2904m) ou partir en vadrouille dans une autre vallée en franchissant le col!

Sinon, on peut tout simplement profiter de la beauté des lieux, se reposer sur les berges du lac et c’est très bien comme ça aussi 😉

Le retour se fait par le même chemin, et c’est toujours aussi agréable à l’œil!

Et plus loin ?

Une fois de retour au parking de La Peülla, il y a une petite curiosité à voir si vous repartez en direction de Baqueira. Vous connaissez La Garonne? Le grand fleuve Français qui traverse Toulouse et qui coule jusqu’à Bordeaux, ça vous parle? 😉 Et bien la source de la Garonne est justement ici! Il faut rejoindre le lieu-dit Plat de Beret, sur les hauteurs de la commune de Baqueira.

Si vous repartez dans l’autre sens, vous pourrez voir la rivière Bonaigua se jeter depuis le ravin de Gerber. C’est la jolie cascade de Salt de Comials, au milieu des arbres. Elle est facilement visible depuis la route avec ses 125m de hauteur! (et malheureusement j’ai perdu cette photo…)

Dans la vallée voisine, en plein Parc National d’Aigüestortes et lac Saint-Maurice, il y a encore une magnifique randonnée à réaliser. Je vous en parle dans l’article suivant 😉

Le grand sanctuaire de Torreciudad

Si vous visitez l’Aragon et la province de Huesca je vous conseille vraiment de faire un arrêt pour découvrir le sanctuaire de Torreciudad. C’est un endroit de toute beauté!
Je vous montre ça, allez hop en route 🙂

Pour rejoindre le sanctuaire situé à 75km de Huesca, vous devrez forcément atteindre le petit village d’El Grado. La route passe ensuite devant le grand barrage El Grado qui mesure 92m de haut. Il a été construit en 1969 sur le cours de la rivière Cinca qui prend sa source dans la magnifique vallée de la Pineta (que je vous conseille absolument de visiter! plus d’infos sur cette page 😉 ).

Ce barrage sert à produire de l’électricité, mais c’est surtout le point de départ du grand canal de Cinca utilisé pour irriguer les terres agricoles du nord de l’Aragon.

La route longe les eaux du le lac de réservoir El Grado qui s’étend sur 1273 hectares. L’eau est d’un bleu magnifique et contraste de façon splendide avec la végétation des collines avoisinantes. C’est vraiment beau! 🙂

Un peu plus en amont, il y a le barrage El Mediano construit en 1973. Son lac a noyé cinq villages dont celui de Mediano. Le clocher de l’ancienne église qui dépasse les eaux est devenue une curiosité locale et même un spot de plongée.

Quelques minutes après le barrage El Grado, on découvre ce paysage de toute beauté! 🙂

Sur la gauche, perché sur un promontoire rocheux, il y a l’ancien ermitage Notre Dame des Anges. À côté, on voit les ruines de la Torre de señales et enfin à droite le Sanctuaire de Torreciudad.

L’ancienne tour de garde date de l’époque arabe, il y a plus de mille ans. Elle servait à contrôler le passage dans cette vallée (avant que les eaux du barrage ne la remplisse). C’est elle qui a donné son nom au lieu (Turri Civitatis, tour de la ville, torre-ciudad). Depuis l’an 1084, l’ermitage gardait précieusement une statuette romane de la Vierge. Après la Reconquista, l’ermitage devient le principal lieu de pèlerinage de la région. Les habitants vénèrent cette statuette et lui attribuent des miracles. Cette dévotion dure depuis un millénaire! On peut encore visiter l’ermitage qui a été restauré et par exemple découvrir un livre d’or avec plus de 44.000 pages de témoignages de pèlerins!

Bien plus tard, en 1902, le jeune Josémaria Escrivá alors âgé de deux ans et né près d’ici, est amené par ses parents devant la statuette de la Vierge de l’ermitage, car il est gravement malade. Il sera guéri! En 1928, il fondera le célèbre Opus Dei (une organisation religieuse permettant de trouver Dieu dans la vie ordinaire). Il n’a pas oublié cette statue dans le vieil ermitage. Vers la fin de sa vie, il demandera expressément la création d’un nouveau grand sanctuaire pour abriter la Vierge.

C’est le nouveau sanctuaire qu’on peut visiter aujourd’hui. Il est inauguré en 1975. C’est l’œuvre de l’architecte espagnol Heliodoro Dols. Il est ouvert tous les jours de l’année et l’accès est gratuit. La grande esplanade à l’entrée du sanctuaire peut accueillir des milliers de personnes durant les célébrations en l’honneur de la Vierge au mois d’aout.

On est tout de suite surpris par l’architecture résolument moderne de ce sanctuaire. La brique apparente et omniprésente lui donne un aspect unique et chaleureux.

Si l’extérieur peut surprendre, l’intérieur donne une véritable claque visuelle! On a presque du mal à savoir où on est, tellement on se croirait dans un décor de film de science-fiction ou à l’intérieur d’un vaisseau spatial futuriste. C’est vraiment grand et impressionnant!

L’orgue est lui aussi immense avec plus de 4000 tuyaux. Il y a d’ailleurs chaque été un festival international de musique d’orgue à Torreciudad.

Pour se rappeler qu’on est à l’intérieur d’un grand sanctuaire dédié à la Vierge Marie, il y a le monumental retable en albâtre. C’est l’œuvre du sculpteur catalan Joan Mayné qui s’est inspiré des retables traditionnels des cathédrales aragonaises. Il représente des scènes de vie de la Vierge. Au centre, dans une alcôve, il y a la fameuse petite statuette sacrée de Notre Dame des Anges de Terraciudad. Sur la gauche, une statue de Josémaria Escrivá a été rajoutée en 1994.

La statuette est une vierge noire qui date du XIe siècle. La Vierge est en position assise et tient l’enfant Jésus dans ses bras. Les vierges noires sont communes. Une des hypothèses, c’est qu’au vieux moyen-âge, quand les statues étaient en bois, il fallait les protéger des insectes, parasites et moisissures. Une des solutions, c’était d’enduire le bois de résine et de bitume. Les statues étaient parfois peintes par dessus, mais avec le temps, la peinture laisse place au bois noir.

On retrouve une réplique de cette statue dans une des chapelles à l’intérieur du sanctuaire. On peut aussi découvrir un grand Jésus Christ crucifié en bronze doré dans la chapelle du Saint Sacrement (il est représenté encore vivant, avant le coup de lance).

À l’arrière du grand retable, sur un grand mur richement décoré, on peut voir un petit médaillon usé. Auparavant, il était attaché à la statuette. Il a été retiré et placé sur ce mur pour éviter d’endommager la statuette et ainsi laisser la possibilité aux fidèles de continuer de vénérer la Vierge en touchant et baisant ce médaillon sacré.

Dans le sanctuaire on peut assister à une expérience multimédia et immersive intitulée « Vivre l’expérience de la foi » (durée 45min, tarif 9 euros). Il y a aussi une intéressante galerie qui expose des images et statues de la Vierge provenant de différentes régions du monde.

Enfin, il y a régulièrement un spectacle son et lumière, avec un très beau mapping vidéo sur le retable. C’est le spectacle « Le retable se raconte » qui dure une petite dizaine de minute. C’est gratuit et ça vaut le coup 🙂

Qu’on soit croyant ou non, la visite du sanctuaire est vraiment intéressante. Les paysages, l’architecture, le calme et la beauté des lieux. Il y aura forcément quelque chose qui raisonnera en vous 🙂

Si cette visite du sanctuaire vous intéresse, vous trouverez plus d’infos sur le site officiel.

Le Sanctuaire de Torreciudad fait parti du chemin de la Route Mariale. C’est un itinéraire en boucle qui relie les principaux lieux dédiés à la Vierge autour des Pyrénées. Le parcours part de Saragosse et la Basilique El Pilar, puis le sanctuaire de Torreciudad, puis le sanctuaire de Lourdes, puis Merixtell et enfin Montserrat.
Si jamais vous ne savez pas quoi faire ensuite … sinon je vous invite à lire mes autres articles sur les chouettes endroits à découvrir dans le nord de l’Espagne 😉

Visiter Saragosse, la capitale de l’Aragon

Bienvenue à Saragosse, capitale de l’Aragon et cinquième plus grande ville d’Espagne. Elle est située à mi-chemin entre Madrid et Barcelone, sur les bords de l’Ebre. Les principaux points d’intérêts se trouvent dans le centre historique qui se visite facilement et rapidement à pied. Allons découvrir ça, hop en route! 🙂

Saragosse était une étape lors d’un road-trip dans le nord de l’Espagne et je n’ai pas pu y rester aussi longtemps que je l’aurais souhaité. Mais même avec une petite demi-journée sur place, j’ai particulièrement apprécié cette ville. Si vous arrivez à Saragosse en voiture, ne cherchez pas, garez vous au nord sur le grand parking Macanaz. Vous êtes à deux pas du centre et en plus le stationnement est gratuit! Et pour commencer, tout d’abord un peu d’histoire 😉

Un peu d’histoire

Au tout début, il y avait ici la petite cité-état de Salduie, du peuple ibère des Sedetani. Ils deviennent alliés des romains dans la région. Sous le règne d’Octave Auguste, la cité se transforme en Caesaraugusta, avec l’honneur de porter le nom complet de l’empereur romain. Elle abrite alors de nombreux vétérans des légions romaines. Plus tard, viennent les envahisseurs Wisigoths, puis les Maures. La ville devient alors Saraqusta. Elle gagne en puissance et en prestige, c’est la plus grande ville du nord de l’Espagne contrôlée par les musulmans. Quatre siècles plus tard, c’est la reconquista, elle est reprise par les chrétiens. Elle souffrira durement pendant la Guerre d’Indépendance Espagnole en 1809. Les armées françaises finissent par capturer Saragosse après un long siège et une intense guérilla urbaine. Le siège de Saragosse est considéré comme une des batailles les plus brutales des guerres napoléoniennes. Le résultat est terrible: la moitié des habitants sont morts et la ville est en partie détruite. Durant ces affrontements, une légende née, celle d’Augustina d’Aragon, célébrée comme la Jeanne d’Arc espagnole. C’est une jeune femme qui apportait des pommes en ravitaillement aux défenseurs des remparts. Mais à son arrivée, ils sont déjà tous morts et les troupes de Napoléon sont aux portes de la ville. N’écoutant que son courage, elle se précipite, charge un canon à elle toute seule, et fauche une colonne entière de soldats français quasiment à bout portant! En voyant son geste héroïque, d’autres défenseurs espagnols la rejoignent et ensemble, ils arrivent à repousser les français pour un temps. Durant le XIXe siècle, la ville soignera ses plaies et se reconstruira peu à peu.

La ville de Saragosse a la particularité unique au monde d’avoir deux cathédrales (ou plutôt deux co-cathédrales)! Commençons donc la visite par la plus ancienne.

La Cathédrale Saint-Sauveur

La cathédrale Saint-Sauveur de Saragosse est surnommée la Seo (en référence au siège épiscopal). À cet emplacement, il y avait d’abord l’antique forum romain, puis plus tard la grande mosquée de Saragosse (la plus ancienne d’Espagne). Juste devant, on trouve aussi un monument en l’honneur de Francisco de Goya, le célèbre peintre qui a grandi et étudié à Saragosse, ainsi que le Musée Forum Caesaraugusta.

Mais revenons à cet édifice. Il y a bien longtemps, quand la ville est reprise par les chrétiens en 1118, l’ancienne mosquée est transformée et agrandie pour devenir une cathédrale. L’entrée correspond d’ailleurs toujours à celle de la mosquée. La cathédrale mélange de nombreux styles. Elle est passée du style Roman, au style Mudéjar puis Renaissance. Elle a aussi une façade de style baroque italien du XVIIIe siècle. La tour actuelle qui se trouve au même endroit que l’ancien minaret a été reconstruite en 1704.

L’entrée de la cathédrale est payante (10 Eur) et les photos sont interdites à l’intérieur (hem…). Mystérieusement, j’en ai retrouvé sur mon appareil photo, peut-être une forme de miracle, allez savoir… Et bien cette cathédrale, dès qu’on rentre à l’intérieur, on est bluffé! C’est grand, c’est beau, et c’est très lumineux. On comprend pourquoi tous les rois d’Aragon se faisaient couronner ici.

Il y a de très nombreuses chapelles, toutes magnifiquement décorées!

Dans la chapelle principale surmontée d’une grande coupole qui illumine le maitre-autel, on peut découvrir le grand retable avec pour thème l’Epiphanie. Magnifiquement sculpté dans de l’albâtre, c’est une des plus grandes œuvres sculpturales gothiques d’Europe!

Entre le maitre-autel et le chœur, il y a un impressionnant espace avec pas moins de 117 sièges en chênes (oui je les ai tous comptés haha).

Tout n’est pas idyllique dans cette cathédrale. Par exemple en 1485, Pedro de Arbues, le chef de l’Inquisition en Aragon est assassiné alors qu’il était en prière. Les habitants de Saragosse voyaient vraiment d’un très mauvais œil la possibilité de perdre certains de leurs privilèges à cause de cet inquisiteur.

On retiendra aussi la Chapelle de Santiago qui est sans doute la plus belle de toutes 🙂 Avec son grand portail imposant et spectaculaire on ne peut pas la louper! De style baroque et recouverte de peintures, on repère surtout le grand baldaquin avec des colonnes salomoniques comme dans la basilique Saint Pierre de Rome.

On pourrait croire que toutes les innombrables sculptures et décorations de cette cathédrale sont faites avec du marbre immaculé. En réalité, il a fallut faire vite pour les décorations baroques et elles sont principalement en plâtre.

La cathédrale abrite aussi un Musée de la Tapisserie. Il parait que c’est une des plus grandes collections au monde, mais personnellement je ne suis pas très fan.

En sortant de la cathédrale, ne loupez pas le célèbre Mur de Parrioqueta sur une des façades. C’est un véritable trésor de l’art mudéjar composé d’innombrables céramiques colorées et de motifs géométriques.

La Cathédrale Basilique Notre Dame du Pilar

Si on doit résumer une ville par son monument le plus célèbre, alors pour Saragosse, c’est la Cathédrale Basilique Notre Dame du Pilar. Selon la légende, il faut remonter à l’époque romaine, en l’an 40. En ces temps là, Jacques le Majeur (un des douze disciples de Jésus) serait en Espagne pour tenter de convertir les habitants à la nouvelle religion. Mais hélas, ça ne marche pas bien du tout et il est découragé. C’est à ce moment qu’un miracle se produit, alors qu’il se trouve à Caesaraugusta, sur les rives de l’Ebre. Il aperçoit la Vierge Marie debout sur un pilier, entourée d’anges (pourtant à ce moment là, elle n’est pas morte et vit toujours à Jérusalem). Elle le réconforte, lui redonne du courage et lui demande de bâtir un temple à l’endroit où se tient la colonne, pour que jamais la foi ne disparaisse d’Espagne. Il construit donc une petite chapelle pour protéger le fameux pilier. C’est la création du premier sanctuaire dédié à la Vierge de la chrétienté. Et donc selon cette légende, ce fameux pilier saint est à la même place depuis deux mille ans.

Au fil des siècle, des édifices de plus en plus grands se sont succédés pour protéger la chapelle et le pilier. Suite à un nouvel incendie et pour faire face à l’afflux de pèlerins, on décide de tout reconstruire, et en beaucoup plus grand! L’idée sera aussi de rivaliser avec le plus grand monument religieux de Saragosse, la cathédrale Saint Sauveur. Les travaux commencent en 1681 et elle est inaugurée en 1754. À ce moment là, elle ne possède qu’une seule tour au lieu de quatre, le toit n’est pas décoré et la coupole centrale n’est pas encore terminée. Les dernières tours (92m de haut) seront achevées seulement en 1961! La visite est gratuite, alors on ne se prive pas 🙂

Dès qu’on pénètre à l’intérieur, on est surpris par les dimensions. C’est vraiment immense! Elle mesure 130m de long pour 76m de large.

De par son aspect intérieur, elle fait beaucoup penser à la magnifique Basilique Saint Pierre à Rome. On attrape rapidement un torticolis à force d’avoir le nez en l’air 😉

Une des premières merveilles qu’on aperçoit, c’est le retable principal. Cette grande sculpture en albâtre est un véritable joyau artistique de la Renaissance. C’est un héritage de l’ancien édifice, conservé dans le nouveau.

Bien évidemment, on arrive à la fameuse Sainte Chapelle de la Vierge 🙂 C’est un véritable temple à l’intérieur d’un temple! C’est l’architecte Ventura Rordiguez qui s’en charge, de 1725 à 1765 (il décorera aussi la chapelle du Palais Royal à Madrid). C’est un superbe exemple de style baroque espagnol!

Au centre, on voit une grande sculpture qui semble jaillir d’entre les colonnes. C’est la Vierge, portée par des anges. Elle a sa tête dirigée vers une alcôve où se trouve un petit groupe sculpté (c’est celui de l’apôtre Jacques et de sept convertis). Le bras de la Vierge indique l’autre alcôve, celle où se trouve le fameux pilier, symbole de la foi chrétienne en Espagne.

Ce sacro saint pilar est en fait assez petit et passerait presque inaperçu au milieu de toute cette opulence! Derrière lui se trouve une grande plaque de marbre vert constellé de 72 joyaux étoilés. Il est surmonté d’une petite statuette de la Vierge (datant de 1443) entourée d’une couronne d’or et de diamants. Le tout est souvent habillé d’une grande robe blanche qui cache en partie le pilier. On se demande comment quelqu’un pourrait vraiment tenir debout sur ce pilier en jaspe de 24cm de diamètre, mais que voulez-vous, les voies de Dieu sont impénétrables! En tout cas, l’architecte a réalisé un véritable exploit car il a réussi à construire cette magnifique chapelle sans déplacer la colonne!

À l’extérieur de la Sainte Chapelle, une petite ouverture a été creusée dans un mur pour permettre aux fidèles de pouvoir toucher du doigt la sainte colonne! 🙂 Et si par hasard vous êtes dans le coin le 12 octobre, sachez que c’est la grande fête du Pilar dans les rues de Saragosse avec des dizaines de milliers de personnes! D’ailleurs à ce sujet, il y a un musée intéressant à visiter : le Museo de los Faroles y Rosario de Cristal (Pl. de San Pedro Nolasco, s/n, Casco Antiguo) où on peut admirer les incroyables réalisations en verres colorés qui défilent dans les rues lors de ces processions.

Dans cette superbe basilique, il y a aussi un ascenseur qui permet de grimper à 62m de hauteur dans l’une des quatre tours. Depuis ce sommet, on a une magnifique vue panoramique sur le centre historique de Saragosse 🙂 Pas de chance pour moi, le jour de ma visite, l’ascenseur était en maintenance, snif …

Vous pourrez aussi admirer des fresques peintes par Goya et visiter le musée Pilarista avec les différents trésors de la basilique! Bref c’est tout simplement un monument incroyable.

La basilique est encore plus belle depuis le vieux pont 🙂

Le voici ce Puente de Piedra. Après l’époque romaine, il n’y avait plus aucun moyen de traverser le fleuve autrement qu’avec une embarcation. Ce n’est que vers 1440 que le Pont de Pierre de 225m de long a été bâti (à l’emplacement supposé de l’antique pont romain).

Partiellement détruit par des inondations en 1643, il sera reconstruit et consolidé pour survivre jusqu’à nos jours 🙂

À voir en ville

Sur la grande Plaza del Pilar on ne peut pas manquer la Fuente de la Hispanidad. C’est une grande fontaine installée en 1991 qui représente l’hispanité. Sur un plan incliné la fissure représente l’Amérique Centrale qui se prolonge sur la place pour l’Amérique du Sud. Trois blocs de marbres à côté représentent les caravelles des Christophe Colomb. Car hasard du calendrier, Christophe Colomb a découvert les Amériques en 1492, un 12 octobre, le même jour que la fête de la Vierge du Pilier de Saragosse.

Sur un mur dans la rue vous pourrez voir une représentation d’un des monuments les plus célèbres de Saragosse, mais aujourd’hui disparu. C’est la célèbre Tour Penchée de Saragosse construite en 1504. C’était une grande tour de style mudéjar haute de 80m qui servait d’horloge. Mais construite bien trop vite, elle se met rapidement à pencher sérieusement. C’était un peu la Tour de Pise espagnole! Finalement en 1892 la municipalité décida de la démolir et ses briques furent vendues pour la construction de nouvelles maisons en ville.

Sur la charmante petite Plaza del Justicia, on peut admirer des superbes sculptures en albâtre. Elles sont sur la façade baroque de la jolie église San Cayetano (dédiée à Sainte Isabelle de Portugal, née à Saragosse) construite en 1704. Cette ancienne église est très rarement ouverte, et seulement à l’occasion de concerts de musique classique.

Avant de quitter le centre historique de la ville, on pourra aussi découvrir les vestiges des impressionnantes murailles romaines hautes d’une dizaine de mètres qui entouraient Caesaraugusta il y a bien longtemps.

Un peu plus éloigné du vieux centre historique et touristique, il y a d’autres endroits à découvrir.

Parmi eux le principal est sans doute le très beau Palais de l’Aljaferia. Il est construit au XIe siècle comme palais fortifié pour l’émir de Saragosse. Il sera plus tard transformé en forteresse, tout en gardant son architecture islamique unique, pour devenir la résidence des rois d’Aragon. On peut aussi citer le parc Grande José Antonio Labordeta. C’est un grand parc vert, décoré de statues et de fontaines. Plus loin encore, il y a le site de l’Expo 2008 de Saragosse. Il en reste un héritage d’architecture moderne et intéressant à visiter. On y trouve aussi le plus grand aquarium fluvial d’Europe, avec des espèces provenant des plus grands fleuves du monde.

Et un peu plus loin autour ?

Vous savez qu’à moins d’1h30 de route de Saragosse, il y a un endroit incroyable à découvrir, le désert des Bardenas Reales ?

Si ça vous intéresse, je vous explique tout ça sur cette page, hop en route! 😉

Découvrez le désert des Bardenas Reales

Est-ce que vous savez qu’un grand désert avec des paysages dignes des plus grands westerns se trouve au pied des Pyrénées? C’est le désert des Bardenas Reales en Navarre! Si vous cherchez un dépaysement radical, vous serez servi. Allez, hop en route vers ce lieu unique en Europe 🙂

Le désert des Bardenas Reales

Vous ne rêvez pas, il y a bien un grand désert près des Pyrénées, à moins de deux heures de la frontière avec la France. Le désert des Bardenas Reales, c’est une des plus vastes zones désertiques d’Espagne qui s’étend sur 392km². Pas de dunes de sables géantes comme dans le Sahara, ici le désert c’est une grande étendue aride et plane. Des anciens fleuves et lacs se sont asséchés il y a bien longtemps en laissant d’importants dépôts de sédiments. Le sol est pauvre, plat, balayé par les vents et cuit par le soleil. Bref, c’est le désert! 🙂

Il n’y a jamais eu d’habitations dans ce lieu inhospitalier. Cependant, depuis des siècles et des siècles, ce désert accueille des milliers de brebis en hiver. La transhumance de ces troupeaux venant des contreforts des Pyrénées est marquée chaque année par la fête de la Samiguelada. Ce rituel a lieu le jour de la San Miguel le 18 septembre et marque l’entrée des bêtes dans le nord du désert au lieu dit « El Paso ». Les Bardenas étaient aussi connues comme un lieu de refuge pour les bandits. Le plus célèbre d’entre eux était Sanchicorrota (ou Sancho de Rota), un bandit légendaire du XVe siècle, qui s’était auto proclamé roi des Bardenas! Avec sa bande, il terrorisait les voyageurs et les villages aux alentours. Excédé, le roi de Navarre Jean II d’Aragon enverra une armée de plus de 200 chevaliers pour en finir avec lui. Il se suicidera plutôt que de se laisser prendre. Sa dépouille sera ensuite exposée dans toute la région. Bien plus tard, en 1951, l’armée de l’air espagnole décide d’installer en plein milieu du désert une base militaire avec un polygone de tir. Ne soyez donc pas surpris si vous entendez quelques coups de canons ou si un avion de chasse vient larguer une petite bombe haha Dans les années 1980, ce désert relativement anonyme commence enfin à attirer l’attention des touristes et des voyageurs. Pour protéger cet environnement unique et fragile, un parc naturel est créé en 1999. Puis l’année suivante, le désert des Bardenas Reales est inscrit comme Réserve Biosphère à l’Unesco.

Le désert des Bardenas Reales est divisé en trois zones :

  • El Plano : La partie la plus au nord, un large plateau principalement utilisé pour l’agriculture, avec un grand plan d’eau artificiel, El Ferial.
  • La Bardena Blanca : La zone centrale, la partie la plus basse du désert. C’est cette partie du désert qui est la plus connue, la plus spectaculaire et donc la plus visitée 🙂
  • La Bardena Negra : Au sud, avec des collines et des plateaux élevés, des ravins, et des parties boisées de pins et de chênes.

Pour découvrir ces paysage uniques, je vous conseille de faire une halte au petit village d’Arguedas, aux portes du désert (à 80km de Pampelune et 15km de Tudela). Pour le logement vous pouvez choisir la maison rurale Casa Rural La Bardena Blanca (C. San Francisco Javier, 11) et manger au petit bar-resto du village, au Bar Navarro-Callejas (Plaza de los Fueros, 7). Sur cette même place de Los Fueros, il y a une petite boutique pour touristes avec des produits locaux, au Dezerto Bardenas. Un petit village typique et sans chichi 🙂

Les accès au désert et les règles à suivre

Avant de pénétrer dans le désert des Bardenas Reales il y a plusieurs points à connaître et des règles à suivre. L’accès au désert est gratuit et libre. L’entrée est autorisée de 8h à une heure avant le coucher du soleil. Il est interdit d’y rester la nuit. Dans le désert, une piste permet de faire une grande boucle de 25km. La vitesse est limitée à 40km/h. Il est interdit de rouler hors de cette piste (pas de 4×4 sauvage). La piste est non goudronnée mais pas de soucis pour y rouler. En revanche, s’il y a des gros orages et des pluies juste avant votre visite, laissez tomber car l’environnement change complètement. Il y a régulièrement des voitures prises au piège dans la boue. Ca parait évident mais c’est toujours bon à rappeler : il n’y a pas de stations services dans le désert, l’accès aux zones militaires est strictement interdit, et il est aussi interdit de faire voler des drones (risques de collisions avec des avions militaires qui peuvent voler à très basse altitude). Pour faire respecter ces règles qui peuvent paraitre un peu strictes, il y a des patrouilles de police qui sillonnent régulièrement le désert.

Une fois ces règles bien en tête, c’est parti pour la découverte! 🙂

L’accès dans le désert se fait traditionnellement depuis le village Arguedas. En quelques kilomètres à peine on rentre dans La Blanca.


L’autre accès pour cette zone, se fait depuis le nord, en partant du village de Carcastillo, en direction d’El Paso.

Vadrouiller le long de la piste principale en voiture vous prendra environ 2h. Si les pistes autorisées aux voitures sont très limitées, il y en a d’autres autorisées aux vélos. Enfin, si vous êtes à pied, quasiment l’intégralité des sentiers du déserts sont accessibles 🙂 De quoi agrémenter votre parcours de quelques balades supplémentaires!

Hop en route pour la découverte de la Bardena Blanca! Quelques kilomètres après l’entrée depuis Arguedas, il y a un centre d’information pour les touristes et un premier mirador qui vous dévoile une partie de la région 🙂

On est très rapidement frappé par la beauté des lieux, on se croirait dans un véritable décor de western! Le désert c’est avant tout une atmosphère globale, le vide, une impression d’immensité. Il y a tout de même plusieurs points d’intérêts que je vais vous présenter.

Castildetierra

Peu après le mirador, à un carrefour, il est temps de quitter la route goudronnée qui mène jusqu’à la base militaire. Prenez sur la gauche pour suivre la piste en terre. On arrive ensuite à l’emblème du désert des Bardenas Reales : Castildetierra! C’est une étonnante formation rocheuse, une cheminée de fée au milieu de nul part. Il s’agit en fait d’une ancienne colline d’argile dont il ne reste plus qu’un bloc de grès au sommet. Tout le reste a disparu après des millénaires et des millénaires d’érosion!

C’est la star incontestable du désert, ce site attire des milliers de visiteurs et vous ne serez probablement pas seuls au moment de prendre la photo. Ce véritable château de terre de 30m de haut est très fragile. Même si c’est tentant, il ne faut pas monter dessus. Si vous voulez vous dégourdir les jambes, alors c’est plutôt l’occasion de descendre dans le Barranco de Cortinas. C’est un petit canyon qu’on peut explorer sur quelques centaines de mètres et qui se trouve juste derrière ce monument.

À partir de maintenant, on va faire la boucle autour de la zone militaire. En suivant la piste un peu plus loin sur la droite, on découvre l’Embalse de Cortinas.

C’est un des quelques rares endroits qui conserve un peu d’eau de pluie. Ce contraste de verdure avec le sol grillé juste à côté est vraiment saisissant! Comme une mini oasis dans le désert 🙂

Cabezo de las Cortinillas

Un peu plus loin, sur la gauche de la piste, c’est Cabezo de las Cortinillas qui se détache du paysage. Les cabezo, c’est le nom donné aux petites collines au sommet totalement plat qu’on retrouve dans toute la région.

Le sommet de cette colline culmine à 369m d’altitude. Les marches pour y grimper ne sont pas forcément bien indiquées ou parfois simplement détruites par les intempéries. Mais en cherchant un peu, on trouve toujours un moyen d’arriver au plateau et de profiter de la belle vue depuis le sommet 🙂

Embalse de Zapata

Quelques kilomètres plus loin, après avoir dépassé la base militaire, on arrive à proximité du réservoir de Zapata. Avec une superficie de seulement 4 hectares, il abrite un nombre inattendu d’espèces animales.

Si vous aimez les oiseaux et si vous avez des jumelles avec vous, ce sera un très bon spot d’observation 🙂

Sanchicorrota

La piste longe ensuite le polygone de tir en remontant vers le nord. À un moment sur votre droite vous apercevrez les ruines du Corral de Mendigacha. D’ici on aperçoit la colline de Sanchicorrota.

D’après la légende c’est dans cette cette colline que le célèbre bandit Sancho de Rota avait sa cachette dans une grotte. Il l’aurait creusé avec l’aide d’habitants des villages avant de les tuer pour qu’ils ne dévoilent pas son repère!

Mirador de Juan Obispo

Un tout petit peu plus loin, une bifurcation sur la droite grimpe vers le mirador de Juan Obispo. D’ici, on aperçoit bien les falaises sculptées par la nature qui forment comme un mur au nord du désert. C’est le secteur qui correspond à Pisquerra, Rallon et Ralla. On a très envie d’y aller, de se faufiler dans les canyons et grimper sur chaque sommets. Mais …

Ce secteur est très souvent interdit d’accès. En effet, c’est dans ces falaises que les grands rapaces de la région ont choisi de construire leurs nids. En général de mars à septembre, il est interdit de s’en approcher. Une fois qu’on constate le départ des jeunes vautours et que les nids sont abandonnés, alors ces zones sont réouvertes. Durant les périodes autorisées, on ne peut y aller qu’à pied uniquement, et en suivant bien les petits sentiers (en théorie). Dans la pratique, pas mal de randonneurs marchent un peu où ils veulent. À vos risques et périls si une patrouille passe dans le coin. En tout cas lors de mon passage en juillet, cette zone était hélas interdite. Avec un peu de chance, vous apercevrez peut-être des vautours fauves, des vautours gypaètes barbus, et des percnoptères (des vautours blancs, mes préférés).

Puis la piste revient vers le sud. C’est le chemin du retour, passant par Casteldetierra et direction la sortie vers Arguedas. Mon passage dans le désert des Bardenas était une étape (en fait un bon détour haha) d’un chouette road-trip dans les Pyrénées espagnoles. Je n’ai donc pas pu explorer tous les coins qui m’intéressaient.

Il y a de nombreux autres endroits à découvrir, mais le temps est un véritable luxe, et hélas toutes les bonnes choses ont une fin. En tout cas, j’ai très envie d’y retourner, ce qui est bon signe 😉

Pena del Fraile

En bonus, je vous présente un autre endroit très beau à découvrir. Cette fois, il faut se rendre dans la Bardena Negra, à une quarantaine de kilomètres d’Arguedas. Ici, le site qu’il faut voir, c’est Pena del Fraile. C’est un joli sommet qui culmine à 557m, au dessus de la Bardena Negra. Une chouette petite randonnée permet d’y grimper.

Le point de départ se fait depuis un petit parking qu’on rejoint en voiture après une piste un peu chaotique. La rando n’est pas bien compliquée, il faut juste suivre les cairns qui indiquent le sentier à suivre. On serpente dans les ravines puis on grimpe un petit dénivelé de 200m pour atteindre le sommet. Il faut compter environ 2h de marche aller/retour.

Au passage on découvre quelques vieilles ruines de l’ancien château de Sancho Abarca, détruit en 1512 par le cardinal Cisneros. Mais ce qui intéresse vraiment ici, c’est la vue qu’on a depuis le sommet. Et on n’est pas déçu! La Bardena Negra s’étend tout autour avec ses étonnantes cabezo à perte de vue 🙂

Au cas où, voici le tracé de la rando :

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Après cette chouette rando matinale, ma prochaine étape c’est Saragosse. Si comme moi vous prenez la route dans cette direction, vous aurez une petite surprise! La route c’est la NA-126, toute lisse toute belle. Mais dès qu’on passe le panneau de la frontière, qu’on quitte la province de Navarre pour rentrer en Aragon, cette route devient absolument toute pourrie! Quand on est lancé et qu’on n’est pas prêt (et pas forcément bien réveillé haha), ça peut surprendre 😉

Enfin, si vous voulez d’avantages d’infos sur le désert des Bardenas Reales et être informé des dernières news, je vous conseille fortement cet excellent site web tenu par un passionné!

Foz de Lumbier, les belles gorges à découvrir en Navarre

La Foz de Lumbier est un canyon spectaculaire situé en Navarre, au nord de l’Espagne, à une trentaine de kilomètres à l’est de Pampelune. Creusée par la rivière Irati, cette gorge étroite est un paradis pour les randonneurs, les amateurs de nature brute et les passionnés d’oiseaux. Allons-y, hop en route! 🙂

Direction le village de Lumbier, proche de Pampelune. En suivant les panneaux Foz de Lumbier, on arrive sur une petite route de campagne. Il faut s’arrêter au parking obligatoire (payant en haute saison, 3 Eur). Il dispose d’une aire de pique-nique et de toilettes publiques. En marchant quelques centaines de mètres sur la petite route on arrive à l’entrée du canyon. L’accès au canyon est gratuit, il fait même partie d’une voie verte qui suit en partie le tracé d’une ancienne voie de chemin de fer.

Le Canyon Foz de Lumbier

Le canyon Foz de Lumbier est une grande faille rocheuse de 1300m de long. Si on ne visite que le canyon, c’est une courte balade facile qu’on peut même faire en poussette. Un aller-retour par le même chemin et hop! 🙂

Sinon, il est aussi possible de faire un parcours en boucle, un peu plus long, qui passera dans la garrigue et les hauteurs. Voici le tracé :

Dès le début, il faudra traverser un premier tunnel (167m de long). Il y a un autre tunnel (206m) un peu plus loin. Ils ne sont pas éclairés, alors pensez à la lampe de votre téléphone. Ces tunnels ont été creusés pour permettre le passage du train « El Irati ».

Ce train était une véritable petite révolution lors de sa mise en service en 1911. C’était le premier train électrique d’Espagne. Il était alimenté par caténaire. Silencieux et propre, c’était vraiment la classe par rapports aux locomotives à vapeur de l’époque. Il reliait Pampelune, Aioz et Sanguesa sur un trajet de 66km. Son exploitation durera jusqu’en 1955.

Par chance, la voie est restée non utilisée, et le canyon a pu retrouver sa quiétude. Son isolement et sa beauté lui ont valu d’être classé comme réserve naturelle en 1987. On ne peut que tomber sous le charme de ces falaises aux roches colorées tombant à pic dans les eaux limpides du torrent Irati. C’est vraiment beau! 🙂

Ces parois rocheuses escarpées et creusées de trous sont un refuge idéal pour la nidification des oiseaux. Le canyon est donc devenu logiquement le plus grand sanctuaire de rapaces de Navarre. Des centaines de majestueux volatiles vivent dans le canyon et survolent constamment les environs.

Les plus nombreux et les plus remarqués sont les vautours fauves. Des gypaètes barbus et des vautours percnoptères (tout blancs) vivent aussi dans les parages. Il y a aussi plein d’autres espèces emplumées que j’aurai bien du mal à identifier. En tout cas, si vous aimez les oiseaux, vous serez comblés 🙂

L’extrémité du canyon est marquée par les vestiges du Pont du Diable, datant du XVe siècle. Une partie de son arche est toujours en équilibre à 15m au dessus de la rivière (faites bien attention à ne pas chuter).

Ce pont a été détruit par les Français en 1812 durant la Guerre d’Indépendance. Comme d’habitude, dès qu’un pont parait bien compliqué à construire, on se dit que ça n’a pu être réalisé que grâce a l’aide du diable, c’est fou ça!

Intervention maléfique ou pas, le canyon débouche sur la large rivière qui continue son périple à travers la campagne avant de rejoindre la rivière Aragon quelques kilomètres plus loin. Si vous ne visitez que le canyon, il est maintenant temps de faire demi-tour pour retourner au parking.

Si vous avez choisi de faire la boucle, il faut continuer sur le sentier. Après une petite montée à travers la végétation grillée par le soleil ibérique, on longe la crête du massif de Trinidad.

Ce massif est connu des randonneurs car il abrite deux grandes arches naturelles. Rejoindre l’arche de Liroz et l’arche de Lumbier n’est pas vraiment une partie de plaisir. Si vous souhaitez les voir, ce sera une autre randonnée! 🙂 Depuis le parking de la piscine municipale de Lumbier (ou alors depuis le parking du canyon), il faudra gravir le massif jusqu’à l’ermitage de la Trinidad. Ensuite, il faudra suivre un sentier balisé de points rouges au sol, et pas forcément facile à suivre dans la végétation. En longeant de très près le précipice, il faudra descendre par quelques passages à la limite de l’escalade en s’aidant de chaines fixées dans la roche.

Sans forcément s’aventurer jusqu’aux arches, la montée jusqu’au balcon de l’Ermita de la Trinidad à 740m d’altitude peut valoir le coup. Il offre une vue splendide sur Foz de Lumbier.

La montée vers cette chapelle du XVIe siècle emprunte d’ailleurs un chemin de croix de 1.7km. Depuis le XIXe siècle, il est traversé par une procession annuelle des pénitents de la confrérie « Los Cruceros ». Partant du village, vêtus de noir et portant une croix sur l’épaule, ils gravissent la pente (parfois pieds nus) jusqu’au sommet. Cette célébration a lieu le dimanche qui suit la Pentecôte.

Le Canyon Arbaiun

Si vous en avez l’occasion, à une vingtaine de minutes en voiture à peine depuis Foz de Lumbier, il y a un autre canyon à découvrir. Et ce n’est pas n’importe quoi, c’est le canyon Arbaiun. Cette fois, c’est l’œuvre de l’érosion réalisée par le fleuve Salazar. Le résultat c’est un canyon de 6km de long avec des falaises qui atteignent une hauteur de 400m! C’est juste le plus grand canyon de Navarre. Il y a même un magnifique point de vue très facilement accessible en voiture. C’est le Mirador de Iso. Malheureusement, ce n’était pas sur ma route cette fois là, mais je vous promets, ça vaut le coup! 🙂

Le village fantôme d’Esco

À une trentaine de kilomètres vers l’est, on quitte brièvement la province de Navarre pour rentrer en Aragon. Là, se trouve le grand lac de barrage de Yesa. Avec une longueur de 10km et une largeur de 2km, ce lac artificiel est parfois surnommé la mer des Pyrénées. Même si ce vaste projet devant permettre l’irrigation de nombreuses terres de la région a vu le jour en 1926, ce n’est qu’en 1959 seulement que le barrage a été inauguré. Sa mise a l’eau a forcé l’abandon de trois villages : Ruesta, Tiermas et Esco.

C’est justement un de ces villages que je vous propose de découvrir : le village fantôme d’Esco!

Il est perché à 568m d’altitude sur une petite colline. Il n’a jamais été submergé par les eaux du lac, mais pourtant tous les habitants ont été exproprié. Pour forcer la ruine du village et éviter que d’autres personnes tentent de s’y installer, les autorités ont volontairement défoncées toutes les toitures des maisons.

Aujourd’hui c’est endroit est complètement abandonné. On peut y accéder facilement depuis une petite route en terre battue. C’est une expérience vraiment étrange de se promener dans ces ruelles désertes.

Tenter d’imaginer la vie d’avant, et comment les habitants ont du abandonner le village de leurs ancêtres…

Toujours sur les berges du lac Yesa, il y a un autre endroit insolite. Si le niveau du lac est assez bas, roulez jusqu’aux ruines de Tiermas. Vous y découvrirez les ruines d’une ancienne station thermale. Il y a en effet ici une source d’eau chaude sulfureuse. Déjà connue à l’époque romaine, cette eau qui jaillit à 42 degrés était réputée pour ses propriétés thérapeutiques. Il est toujours possible de se baigner dans ses eaux et prendre un bain de boue! Enfin si le niveau du lac est bas, bref, vous verrez bien si vous la voyez ou pas 😉

Et un peu plus loin ?

Si vous êtes dans les parages, ne manquez surtout pas la découverte du désert des Bardenas Reales, à environ 1h30 de route vers le sud, près de Tuleda 🙂

C’est un endroit vraiment unique avec des paysages qu’on ne croise vraiment pas souvent! À voir absolument! Je vous explique tout ça sur cette page!

Les superbes cascades de Cinca, randonnée dans la vallée de Pineta

La Vallée de Pineta est une des merveilles espagnoles du Parc National d’Ordesa et du Mont-Perdu. Elle est même considérée comme une des plus belles vallées des Pyrénées. Paysages incroyables, hauts sommets et cascades au programme, ça vous tente ? Hop en route! 🙂

Depuis la France, on peut facilement accéder à la vallée de Pineta en empruntant le tunnel de Bielsa-Aragnouet en direction de la petite ville de Bielsa. Ensuite, il suffit de suivre la route qui s’enfonce dans la vallée de Pineta. C’est à seulement deux petites heures de route de Tarbes.

La vallée de Pineta

La vallée de Pinata est une large et belle vallée glaciaire longue de 12km, bordée de hautes crêtes montagneuses abruptes entre 2500-3000m d’altitude. Le fond de la vallée donne sur un grand cirque rocheux avec de magnifiques cascades, le tout dominé par la face nord du Mont Perdu (3355m).

La route qui traverse la vallée donne envie de s’arrêter toutes les 5 minutes tellement le paysage est beau! Finalement la route s’arrête pratiquement au bout de la vallée, sur un grand parking payant (3 euros, pas de limite de durée). Sur place vous découvrirez l’Ermita de Nuestra Señora de Pineta, une petite chapelle du XIXe siècle qui renferme la Vierge de Pineta. La légende dit que des anges auraient transporté la statue de la vierge depuis la vallée de Barèges en France. Apres plusieurs miracles dans la vallée de Pineta, les bergers refusent de la rendre, mais sympas, ils l’installent dans une chapelle et la placent avec le regard dirigé vers la vallée française 😉 Juste après la chapelle, il y a un bel hôtel, le Parador de Bielsa. Si vous voulez réserver la plus belle chambre dans la plus belle vallée des Pyrénées, voici leur site. Enfin, non loin d’un petit centre d’info touristique, il y a le très sympathique petit bar Borda de Pineta. Le bon endroit pour boire une bonne bière, avec du bon fromage et de la bonne musique.

Il est temps maintenant de partir vadrouiller un peu dans la nature pour découvrir les beautés de la région!

La rando des cascades

La rando que je vous propose est une boucle d’environ 10km, pour 3-4h de marche et 500m de dénivelé. Idéale pour se dégourdir les jambes l’après-midi 🙂 Une escapade jusqu’aux cascades de Cinca, puis un retour par la plaine de Larri avant de redescendre. Si vous en voulez plus, il est possible de monter plus et d’avoir bien plus spectaculaire après les cascades. Si en voulez moins, alors juste l’aller-retour à la plaine de Larri devrait vous suffire.

Dans tous les cas, c’est dans au milieu de ce splendide paysage naturel que vous marcherez 🙂


Visorando

Les itinéraires sont tous parfaitement indiqués et balisés, il est impossible de se perdre. C’est un endroit assez populaire, vous ne serez pas seuls sur les pistes.

Malgré l’affluence du site, j’ai tout de même rencontré quelque spécimens de la faune locale en chemin : plusieurs marmottes curieuses et une belle grande vipère péliade.

Les cascades de Cinca

Plutôt que suivre la grande et large piste forestière qui monte vers les cascades de Cinca, je vous conseille de prendre le sentier qui suit le rio Cinca jusqu’au pont traversant la rivière. Le sentier sera plus tranquille et naturel. En cheminant à travers l’épaisse forêt verdoyante de pins, sapins et hêtres, vous aurez toujours le bruit de la rivière à proximité. Puis enfin, on émerge de la végétation, et la c’est la claque visuelle! Les photos ont du mal à rendre la majesté du site. C’est vraiment un des plus beaux sites naturels que j’ai eu la chance de voir, sans hésiter! 🙂

En se retournant, on peut aussi contempler la verte vallée de Pineta qui s’étend entre les sommets. Sa réputation n’est vraiment pas usurpée. Ce paysage majestueux respire la pureté et la fraîcheur, c’est vraiment une belle vallée 🙂

Mais revenons à ces magnifiques cascades! C’est la rivière Cinca qui saute joyeusement de cascade en cascade. Elle prend sa source plus haut, dans le glacier du Marboré.

On peut s’en approcher au plus près et se prendre une bonne douche fraîche! 😉

On a envie de graver ces images dans la rétine à chaque pas. C’est vraiment un coup de cœur, et cette petite rando suffit déjà largement à s’en mettre plein la vue!

Si vous voulez un peu plus de challenge, alors il faut prendre le sentier qui grimpe vers le Balcon de Pineta (2600m). Ce ne sera plus du tout la même randonnée! Le sentier grimpe dans une succession d’interminables lacets pour gravir la pente très raide.

Il faut vraiment être en bonne condition physique. Pour atteindre le Balcon de Pineta depuis le parking de Parador, c’est au moins 3-4h de montée non-stop et plus de 1400m de dénivelé. Mais une fois arrivé au sommet, depuis la corniche rocheuse, vous aurez cette vue, en mieux! 🙂

Dans les hauteurs, vous marcherez au milieu des neiges du glacier de Marboré et vous pourrez faire le tour du lac de fonte. Il existe aussi le minuscule Refuge de Tucarroya, niché entre deux parois rocheuses, et situé pile à la frontière. Il sert souvent d’étape à ceux qui grimpent depuis la France par le Cirque d’Estaubé.

Les prairies de Larri

Pour la suite du parcours, en redescendant des magnifiques cascades de Cinca, on prend direction Llianos de Larri. Il suffit de suivre cette fois la large piste qui grimpe en suivant une pente douce. Vous croiserez quelques fontaines pour remplir les gourdes et des petites cascades pour le plaisir des yeux.

En arrivant au refuge de Larri, cette nouvelle et belle vallée s’offre au regard 🙂

Des prairies à perte de vue, et tout au fond la bas, on devine une cascade. Ces grandes étendues herbeuses sont le spot idéal pour un pique nique. La marche jusqu’ici ne présente pas de difficulté. C’est idéal pour les familles. En une petite heure depuis le parking, on est arrivé.

Un sentier mène jusqu’au pied de la belle cascade de Larri 🙂 Pour les plus courageux et les moins frileux, il y a des bassins naturel où on peut tenter de se baigner!

Il faut bien avouer qu’en comparaison des cascades de Cinca, elle ne joue pas dans la même catégorie. En revanche, cette grande plaine où paissent tranquillement des chevaux et des vaches, ça donne tout de suite un cachet champêtre très agréable. Le retour se fait tranquillement en suivant la grande piste jusqu’au parking.

Alors vous voila convaincu, hop en route direction la Vallée de Pineta ? 😉

À la découverte du Canyon de Añisclo (canyon de Niscle)

Le Canyon de Añisclo est une merveille de la nature nichée dans le Parc National d’Ordesa et du Mont-Perdu. Contrairement à la Vallée d’Ordesa qui est ultra touristique (mais qui le mérite amplement), ce canyon est beaucoup moins fréquenté. Partons découvrir cette beauté des Pyrénées espagnoles, hop en route!

Rejoindre le canyon

Si vous étiez au préalable en vadrouille dans la vallée d’Ordesa, il faudra partir en direction du village de Nirin. Une fois au village, je voulais voir s’il était possible de s’aventurer un peu plus loin en voiture, sur les pistes forestières menant vers la fameuse « route des belvédères ». Hélas, j’ai bien vu que c’était réservé à la compagnie de bus locale (MontePerdidoBus). Il n’empêche, venir ici vous fera profiter de cette magnifique vue sur la vallée où coule la petite rivière de l’Aso.

Pas mal non ? 😉

[Si vous voulez en savoir plus sur la fabuleuse Vallée d’Ordesa, je vous en parle dans cet article]

Peu après Nirin, la route sinueuse arrive à un premier mirador. Depuis le parking de Tella on peut avoir ce premier aperçu sur le canyon de Anisclo.

Ici, la rivière Bellos a profondément creusé la roche calcaire du massif montagneux pendant des millions d’années d’érosion.
La route à sens unique arrive ensuite au petit parking de San Urbez (gratuit).

Le circuit de découverte

C’est le point de départ d’une petite balade en boucle qui permet de découvrir une partie du canyon. Ce n’est vraiment pas long, vous en aurez pour une petite heure de marche.

Le chemin vous mène tout d’abord sur un vieux pont en pierre, le Puente de San Urbez, à 30m au dessus de la rivière Bellos. Vous pouvez en profiter pour une petite baignade rafraichissante dans les eaux calmes et cristallines du rio 😉

Puis, le sentier longe les hautes falaises rocheuses de ce grand canyon et vous mène à l’Ermitage de San Urbez. C’est un saint très connu en Aragon.

Il faudrait d’ailleurs l’appeler Saint Urbice, car ce personnage est français. Il serait né à Bordeaux vers l’an 702. Dieu l’appelle à vivre dans les montagnes d’Aragon et après avoir été berger et moine, il vit en ermite dans cette petite grotte isolée. Il serait mort à l’âge de 100 ans, dans la posture de prière et en odeur de sainteté comme on dit. Son corps qui avait la réputation d’être imputrescible. Pendant des siècles, cette grotte était un centre de dévotion pour les habitants. Le corps du saint a finalement été profané et brulé pendant la guerre civile espagnole en 1936.

Le sentier descend ensuite à travers la végétation, mélange de chênes verts, hêtres et pins. Nous voici au fond du canyon, où coule le Rio Bellos. Il est d’ailleurs déconseillé d’y venir en cas de pluies orageuses ou lors de la fonte des neiges, car il y a des vrais risques de crues soudaines. Heureusement avec ce magnifique ciel bleu, rien à craindre 🙂

Le chemin continue maintenant sur la rive droite en se faufilant dans le sous-bois, et se dirige vers la vallée de la rivière Aso. Le bois qui pousse ici était utilisé par des familles de la vallée pour produire des ustensiles de cuisine. Plus loin, on entend le bruit d’une cascade. Il y avait ici un vieux moulin à farine dont il ne reste plus grand chose. Heureusement, la Cascade d’Aso est toujours là 🙂

Une passerelle métallique permet de traverser l’Aso et reprendre le chemin en direction du parking. Cette petite boucle n’est vraiment qu’un minuscule apéritif. Le canyon est bien plus vaste! Il est possible de suivre le sentier qui remonte le rio Bellos sur plus de 15km, avec plein de beaux paysages à la clé!

Mais si vous êtes en manque de temps ou d’énergie (ça arrive), alors sans hésiter, dirigez vous vers la plus belle vue sur le canyon. Elle se trouve un peu plus haut sur la route du col, au mirador de Cruces.

C’est pas tout simplement incroyable ? 😉

Randonnée dans la Vallée d’Ordesa, le grand canyon des Pyrénées espagnoles

Nichée dans le Parc National d’Ordesa et du Mont-Perdu classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, la Vallée d’Ordesa est une merveille naturelle qui mérite amplement le détour. C’est une randonnée emblématique des Pyrénées espagnoles, accessible à tous, qui offre un condensé de paysages spectaculaires : falaises vertigineuses, forêts profondes, rivières cristallines et cascades! C’est parti, hop en route! 🙂

Rejoindre le départ

Direction la petite commune espagnole de Torla-Ordesa dans la province de Huesca, à 1h de route de la frontière française et du Col du Pourtalet. On ne s’éternise pas trop pour faire du tourisme dans les quelques ruelles étroites pavées et les maisons en pierre aux toits d’ardoises.

On file directement au grand parking (gratuit) à l’entrée du village. C’est ici qu’on doit prendre un bus pour rejoindre le parc national. En haute saison, l’accès au parc est interdit aux voitures (si vous venez hors saison, vous pourrez directement rejoindre le parking Pradera de Ordesa à l’intérieur du parc). Le service de navette est bien rodé. Le billet aller-retour s’achète 6 Eur au guichet. Il y a peu d’attente, un départ toutes les 20 minutes environ et le trajet dure une quinzaine de minutes à peine sur une petite route sinueuse (on se demande même à certains moment si le bus arrivera à prendre les virages).

Voici le plan, du parking de Torla, du point départ de la rando et de l’arrivée. Comme vous le voyez, c’est vraiment pas compliqué 🙂

Toute la vallée fait partie intégrante du Parc National d’Ordesa créé en 1918. Elle a une particularité rare dans les Pyrénées. Elle est orientée d’est en ouest, et elle est donc plus exposée au climat océanique. Cette configuration unique lui donne un aspect plus vert que les autres vallées de la région. La vallée abriterait aussi la plus grande population d’isards d’Europe (un cousin du chamois).

La randonnée

Le point de départ de la randonnée se trouve au niveau du parking Pradera d’Ordesa. C’est une belle prairie entourée de pins, d’où on peut apercevoir la pointe et les parois verticales du Tozal del Mallo (2254m). L’aller-retour classique jusqu’au bout de la vallée, c’est un parcours d’environ 18km et 5h de marche. Le tracé suit principalement le sympathique GR11.

Cette randonnée ne pose absolument aucun problème. Elle est parfaitement balisée et il y a peu de dénivelé. Et bonne nouvelle, le retour (légèrement en descente) sera plus rapide 😉

Les cascades

La randonnée suit le rio Arazas qui coule au milieu de la vallée. Cette petite rivière qui prend sa source sur les pentes du massif du Mont Perdu traverse la vallée à travers une succession de belles cascades. Hélas, suite à un pépin technique indépendant de ma volonté, j’ai perdu une partie de mes photos, dont celles des fameuses cascades (haaaa). Mais soyez certains que vous pourrez admirer la Cascada de Arripas, la Cascada de la Cueva. Et enfin la Cascada del Estrecho, sans doute la plus belle et la plus puissante, encastrée dans une gorge.

Après avoir traversé une belle forêt de hêtres, le sentier longe une petite falaise avant d’arriver aux Gradas de Soaso.

Dans ce cirque naturel, la rivière descend sur des véritables marches de pierre. C’est de toute beauté 🙂

La Vallée d’Ordesa

Puis, la vallée s’élargit, on sort de la végétation, et on découvre cet incroyable paysage. On distingue nettement la forme en U de cette spectaculaire vallée glaciaire. Tout au fond, il y a trois sommets : le Cylindre de Marboré (3325 m), le Mont-Perdu (3355 m, le troisième plus haut sommet des Pyrénées) et le Pico d’Añisclo (3257 m). Ces trois montagnes sont surnommés les Tres Serols (les trois sœurs).

Une légende raconte qu’il y a bien longtemps dans un village de la vallée, trois sœurs orphelines devaient se marier à trois jeunes hommes. Mais le jour du mariage, le village est attaqué par des barbares venus du nord. Les hommes du villages s’échappent mais les femmes sont prisonnières. Trois barbares tombent amoureux des sœurs et les veulent pour femmes. Ils leur font croire que leurs fiancés se sont finalement mariés avec des femmes de leur tribu. Désespérés de chagrin, elles acceptent d’épouser les barbares. Puis, il y a une contre attaque victorieuse des hommes du village. Ils découvrent alors la trahison des sœurs et les bannissent. Perdues, elles fuient dans les montagnes et un mauvais esprit déchaine une tempête de neige sur elles. Elles meurent projetées sur ces trois sommets. Bref, on aurait aimé un peu plus de compassion et que ces montagnes portent un autre nom! …

Au fond de la vallée, on arrive enfin à la fameuse cascade Cola de Caballo! Avec ses 54m de hauteur, c’est la grande cascade de la Queue de Cheval! Comme vous pouvez le voir, ce jour là, elle ressemblait d’avantage à la cascade d’un petit poney à cause de la sécheresse estivale 🙂

C’est le moment de faire une petite pause, grignoter votre meilleur pique-nique avec le plus beau des paysages et vous détendre les pieds dans l’eau fraiche 🙂

Si on grimpe plus haut, on peut rejoindre le refuge de Goriz (si vous voulez tenter d’y réserver un hébergement c’est sur ce site). Et encore plus haut, c’est le passage de la célèbre Brèche de Roland à 2800m d’altitude. Et ensuite, c’est la France et le Cirque de Gavarnie juste de l’autre coté! C’est d’ailleurs incroyable de se dire que ces deux sites naturels exceptionnels sont chacun d’un côté de la frontière! D’ailleurs si vous n’avez jamais visité le Cirque de Gavarnie, je vous en parle sur cet article 🙂

Si vous n’avez pas prévu d’escalader les plus hautes montagnes des Pyrénées, alors il est temps de repartir par le même chemin.

Et quand on a ce paysage devant soi, on ne peut pas faire le difficile. C’est vraiment magnifique 🙂

Les options de la randonnée

Si vous avez envie d’un peu plus de challenge, il existe plusieurs options de randonnées intéressantes. Je n’ai malheureusement pas eu le plaisir de les tester, mais je vous donne les infos! 🙂

(les photos suivantes n’ont rien à voir avec ces options de randonnée mais c’est toujours joli à voir)

Depuis la grande cascade, il existe une alternative pour le retour (et même pour l’aller en fait), c’est de passer par la fameuse piste Faja de Pelay – Senda de Los Cazadores (le Chemin des Chasseurs). C’est un sentier qui longe à mi-hauteur les hautes falaises du sud de la vallée. Pour les sportifs qui choisissent cette option, vous accèderez au magnifique Mirador de Calciarruego (1955m) avec sa spectaculaire vue plongeante sur la vallée 600m plus bas! La principale difficulté de cette option, c’est le gros dénivelé entre le parking jusqu’au point de vue.

Sur le flanc nord de la vallée cette fois, il y a deux parcours incroyables et un peu plus exigeants! Depuis le parking de la Pradera, il faut tout d’abord revenir un peu sur la route jusqu’au niveau d’un bâtiment, et prendre le sentier qui grimpe sur la droite dans la forêt. Après une bonne montée vous arriverez à un croisement. Le sentier sur la droite c’est Faja de Racon et le sentier sur la gauche c’est Faja de la Flores.

En suivant le Faja Racon, le chemin longe d’impressionnantes falaises en direction du Cirque de Cotatuero et sa grande cascade. Le sentier est à la limite des arbres et des falaises. Il offre une incroyable vue dégagée et il parait superbement photogénique! Au cirque, un chemin permet de redescendre vers Pradera.

En suivant Faja de Flores, là il faudra faire de la vraie grimpette dans les rochers, réservée aux montagnards. Vous arriverez sur un plateau à 900m au dessus de la vallée. Depuis le balcon (2180m), c’est le vide sous vos pieds! Amazing ! On peut aussi rejoindre le sommet du Tozal del Mallo (2254m). Mais le clou du spectacle c’est vraiment le sentier Faja de Flores qui suit une vire (un étroit passage à flanc de falaise) à 2400m d’altitude. Il ne faut absolument pas avoir le vertige, un faux pas et c’est une chute de mille mètres! Si on est toujours vivant, on pourra finir la randonnée au refuge de Goriz (s’il reste de la place) ou sinon ce sera le bivouac.

Enfin, il est très tentant de vouloir prendre sa voiture pour grimper par les larges pistes forestières et rejoindre la crête sud et la route des belvédères d’Ordesa. C’est à la fois une bonne et une mauvaise idée. Une mauvaise idée car si vous y allez avec votre voiture, vous aurez une amende de 100€. Ces pistes sont réservées à des sociétés de locations de 4×4 et à des compagnies de bus locales. On peut comprendre le besoin de profiter un peu du tourisme… La bonne idée, c’est que depuis ces miradors accessibles en bus, vous aurez les plus belles vues panoramiques sur la plus incroyables vallée des Pyrénées 🙂 Si ça vous tente, dans ce cas, direction le petit village de Nerin pour grimper à bord du MonteperdidoBus : départ à 10h du matin, passage par les quatre principaux belvédères d’Ordesa (Belvédère Cierracils, Belvédère de las Hayas, Belvédère de la Brèche et Belvédère de la Herradura) et retour à 14h. Tarif 40€, plus d’infos sur ce site.

Alors, vous voilà convaincu pour aller explorer cet incroyable terrain de jeu qu’est la Vallée d’Ordesa ? 😉

Balade dans la Vallée d’Aspe jusqu’en Espagne

Lors d’un très chouette périple dans les Pyrénées espagnoles, j’ai eu le plaisir de découvrir cette partie du Haut Béarn à 1h au sud de Pau. Hop en route vers la frontière à travers cette belle région!

La belle Vallée d’Aspe vers l’Espagne

La Vallée d’Aspe est une des trois vallées du Haut Béarn. Elle suit la gave de l’Aspe sur une quarantaine de kilomètres. Pour rappel, une « gave » c’est le nom donnée aux rivières par les habitants du Béarn. La vallée d’Aspe est sauvage et peu peuplée. Si vous aimez les animaux, profitez de votre passage pour faire un arrêt dans la commune de Borce pour vous balader dans le Parc’Ours. C’est un beau refuge animalier à taille humaine. Les animaux (tous rescapés) vivent en semi-liberté dans un bel environnement naturel qui se découvre le long d’un parcours immersif. Je vous conseille d’y aller le matin pour voir plus d’animaux (l’après-midi ils préfèrent se cacher à l’ombre) et découvrir les deux stars du parc, deux ours bruns, nourris le midi (entrée 14 Eur, plus d’infos ici).

La Vallée d’Aspe est un point de passage connu depuis bien longtemps pour traverser les Pyrénées. Dans cette même vallée, les Wisigoths sont passés pour envahir la péninsule espagnole. Quelques siècles plus tard, les armées musulmanes ont fait le chemin inverse pour envahir la France. C’était aussi le chemin suivi par les pèlerins en direction de Saint-Jacques de Compostelle en suivant la Via Tolosane.

Le Fort du Portalet

En suivant la vallée vers l’Espagne, on est obligé de passer à proximité du Fort du Portalet perché sur sa falaise. Il est construit sur ordre du roi Louis-Philippe pour sécuriser la route du Col du Somport en cas de guerre avec le voisin espagnol. Les travaux de construction durent de 1842 à 1870. Il pouvait accueillir une garnison de 400 soldats. Après 1925, n’ayant jamais eu à s’en servir, l’armée quitte les lieux. Le fort devient une colonie de vacances.

En 1939, sous le régime de Vichy, il sert de prison politique. Dans ses cellules on enfermera Daladier, Reynaud, Mandel et Léon Blum entre autres. Apres la guerre, c’est au tour de Pétain d’y être emprisonné pendant 3mois. L’armée réinvestit les lieux jusqu’en 1962 puis il tombe peu à peu en ruines. Dans les années 2000, il est classé monument historique et des rénovations sont lancées.

Le fort est ouvert au public (en visite libre 7 Eur). Je vous conseille la visite guidée qui permet d’en apprendre et d’en voir plus (13 Eur). L’accès se fait par une passerelle et préparez vous à grimper beaucoup de marches! Plus d’infos sur le site.

Le vertigineux Chemin de la Mâture d’Etsaut

Juste en face du fort du Portalet, il y a un endroit incroyable à découvrir. C’est le chemin de la Mâture d’Etsaut. Comme son nom « mâture » l’indique (ou pas) c’était un chemin utilisé pour transporter les mâts de bateaux!

Son histoire commence sous Louis XV. Le royaume de France se construit une grande marine de guerre. Il faut des grands mâts pour les navires. Les ressources en bois commencent à s’épuiser, alors on exploite les forêts des Pyrénées de plus en plus loin. C’est ainsi que l’ingénieur de la Marine Paul-Marie Leroy décide d’exploiter les arbres de la forêt du Pacq sur les hauteurs d’Estaut. Il y a juste un léger problème, il faut leur faire traverser le grand ravin étroit des Gorges de l’Enfer!

Pas de problèmes, Leroy ordonne de faire creuser un passage par des bagnards à coup de pioches. Directement à flanc de falaise, il devra être suffisamment large pour des bœufs tirant des troncs. En 1772, les premiers arbres de la forêt passent par ce chemin vertigineux! Les sapins servent pour les mâts, les hêtres pour les poutres, et les buis pour les poulies. Ensuite, les grands mâts étaient assemblés en radeau et ils flottaient sur la rivière jusqu’au port de Bayonne, avant d’être finalement acheminés vers les arsenaux de Brest. Cet incroyable chemin sera utilisé pour le transport du bois jusqu’à l’épuisement des ressources en 1778.

Aujourd’hui, ce chemin chargé d’histoire qui remonte la vallée du Sescoué dans les gorges de l’enfer fait partie du sentier de randonnée GR10.

Il fait 3m de large, et à certains endroit le passage n’est pas plus haut que 1m80. Il faut vraiment être prudent, ne pas avoir le vertige et y aller par temps sec uniquement. Le moindre faux pas et c’est une chute de 200m! Il y a déjà eu plusieurs accidents mortels sur ce passage. Mais si on ne regarde pas trop en bas, tout devrait bien se passer 🙂

Depuis le minuscule parking du lieu-dit la Passette, vous pouvez simplement longer la partie la plus exposée du chemin sur la falaise sur environ 2km et faire demi-tour. Si vous avez plus de temps, alors il y a une jolie boucle à faire d’environ 8km (en 3-4h). Elle se prolonge après le passage des gorges, grimpe au Col d’Arras et revient vers la vallée d’Aspe et le parking du départ. Si vous cherchez une petite randonnée qui donne des sensations dans la région, alors le chemin de la mâture est pour vous! 🙂

Les Lacs d’Ayous

Bon, ce n’est pas exactement dans la vallée d’Aspe, mais dans la vallée d’Ossau, juste de l’autre côté de la montagne mais je vous en parle quand même ici haha. Si vous voulez voir des chouettes lacs de montagnes dans un superbe paysage, avec un peu de courage, vous pouvez rejoindre le Col d’Ayous (2288m). Soit en suivant le GR10, soit depuis le vallon de Larry au sud d’Urdos.

Dans tous les cas la montée sera longue et pénible. Mais vous aurez ces beaux paysages à l’arrivée 🙂 Si les lacs d’Ayous ça vous intéresse, je vous donne toutes les infos sur cette page.

Canfranc et sa gare internationale

Au bout de la vallée d’Aspe, on continue tout droit pour aller en Espagne 🙂 Le passage traditionnel utilisé depuis des millénaires, c’est de grimper par la route jusqu’au Col du Somport (1632m). Depuis 2003, il y a une alternative plus directe et rapide avec le Tunnel du Somport (8.6km de long). De l’autre côté, c’est l’Espagne. On arrive directement sur la petite commune de Canfranc qui a la particularité d’avoir une grande gare internationale qui ne sert à rien! Avec une longueur de 241m et 365 fenêtres, c’était une des plus grandes gares d’Europe!

Cette une histoire rocambolesque! Cette grande gare est inaugurée avec fierté en 1928 par le roi d’Espagne Alphonse XIII et le président français Gaston Doumergue. L’idée, c’était que cette gare soit le terminus parallèle des trains français et espagnols. Les voyageurs n’avaient qu’à sortir de leur wagon, recevoir un coup de tampon de la douane et passer dans le train sur l’autre voie et continuer leur voyage. C’était la solution trouvée car la largeur des rails n’est pas la même en France et en Espagne.

Côté France, le trafic ferroviaire est arrêté depuis 1970. N’ayant plus aucun voyageur français à récupérer, le trafic côté Espagne ne sert plus à rien. Cette grande gare devient alors un immense monument vide et à l’abandon…

Mais heureusement, en 2023, elle est entièrement rénovée et abrite maintenant un hôtel de luxe 5 étoiles, le Royal Hideway Hotel Canfranc Estacion! Si vous voulez vous faire plaisir, vous pouvez réserver une chambre sur leur site ici. Il est toujours possible de visiter gratuitement une partie de l’ancienne gare et se remémorer l’époque glorieuse où les trains circulaient encore 🙂

Pour ma part, Canfranc sera un village étape. La soirée à manger des tapas accompagnés d’une bonne bière à Mentidero (C. Albareda, 11), le seul resto du coin! Ambiance villageoise authentique et sans chichis 😉 Avec en fond sonore le rire des enfants qui jouent au foot sur la place de l’église, et les cris des ados qui jouent sur le terrain de pelote basque juste en face. Et pour la nuit, ce sera dans le petit hôtel tout simple Albergue-Refugio Sargantana.

La Vallée de Tena

En faisant une petite boucle par le sud, on peut rejoindre la vallée suivante, la Vallée de Tena, qui rejoint la France par le Col de Pourtalet (1794m). Ce col fait le lien avec la vallée d’Ossau. Si je vous parle de la Vallée de Tena, c’est car là aussi il y a quelques belles choses à voir 🙂 Tout d’abord le sommet emblématique de la région, le massif de la Pena Foratata (2321m) qui se détache nettement du paysage.

Il y a aussi une belle cascade à découvrir. Elle est juste à côté de la petite bourgade de Oros Baixo. Une fois garé sur le parking du village, c’est très simple, il suffit de marcher quelques centaines de mètres dans un petit canyon en suivant un sentier bien indiqué le long de la petite rivière.

On arrive rapidement à la très belle cascade d’Oros Bajo 🙂 La rivière a creusé la roche avec ce véritable mille-feuille stratifié, mélange de grès, d’argile et de marne.

C’est vraiment un bel endroit! Et comme vous pouvez le voir, pendant une chaude journée d’été, c’est le spot pour se baigner dans le plus beau des décors 😉

Lisez les articles suivants pour la suite de ce périple dans la jolie province de Huesca 🙂

Superbe randonnée autour des lacs d’Ayous

Dans les Pyrénées, il y a des lieux mythiques. Les Lacs d’Ayous en sont un bel exemple. C’est l’endroit parfait pour une belle randonnée dans des paysages magnifiques! Hop en route! 🙂

Direction la vallée d’Ossau à 1h de route au sud de Pau. Une fois arrivé au petit hameau de Gabas, une petite route étroite et sinueuse part sur la droite en direction de Bious Artigues. Au fond de la vallée, la route s’arrête au pied d’un barrage. Vous pouvez vous garer sur le parking du haut (100 places, 8€). S’il est plein, il reste le parking du bas (5€). Si lui aussi est plein, pas de chance, et de toute façon la route d’accès à la vallée sera bloquée (il est interdit de se garer le long de la route). Croisez les doigts pour avoir de la place 😉

Le grand Lac de Bious Artigues

Vous voici donc arrivé au lac de Bious Artigues à 1416m d’altitude. C’est un magnifique lac de barrage de 32ha et 40m de profondeur. On tombe tout de suite sous le charme de cette vue, avec le Pic du Midi d’Ossau dominant le paysage 🙂

Ce lac a été mis en service en 1957 pour alimenter le barrage hydroélectrique. Il recouvre une ancienne zone défrichée. Il est interdit de se baigner dedans mais la pêche à la truite y est autorisée. C’est généralement un lieu de pique nique et de balade familiale. On peut faire le tour du lac tranquillement et sans difficulté en une petite heure.

La randonnée des Lacs d’Ayous

Les lacs d’Ayous se trouvent un peu plus loin dans la vallée. Il y a en tout 6 lacs : le lac Castérau, le lac du Miey, le lac Gentau, le lac Bersau, le lac Paradis et le lac Roumassot. Le circuit classique pour découvrir ces lacs suit principalement le GR10. C’est une boucle d’environ 15km. Cette randonnée a un seul défaut : elle est très populaire. Ne vous attendez pas à être seuls au monde. C’est le 4e site le plus visité du Parc National des Pyrénées! L’été, c’est vraiment la foule, et on a un peu l’impression d’être sur une autoroute de promeneurs, ce qui peut gâcher un peu l’expérience.

Heureusement, il existe une alternative plus tranquille et loin de la foule 🙂 Voici le topo de cet itinéraire.

Même si tout n’est pas toujours bien balisé, il est impossible de se perdre.

Un rappel important, nous sommes dans le Parc National des Pyrénées, il faut donc respecter quelques règles (habituelles) : ne rien laisser traîner, ramasser ses déchets, ne pas faire voler de drones et ne pas se promener avec un chien (même tenu en laisse).

Le vallon sauvage d’Aas de Bielle

Pour commencer cette randonnée, on traverse directement le barrage, puis on suit la piste du bord du lac sur quelques centaines de mètres. Après un gué bétonné, vous verrez un petit sentier quitter la piste principale et grimper sur la droite dans la forêt. C’est celui là qu’il faut prendre. Apres une bonne montée assez raide à l’ombre des sapins, on débouche à 1661m dans le Vallon d’Aas de Bielle. C’est un petit vallon magnifique et sauvage, où coule le petit ruisseau de l’Aas. Ici on est loin de la foule. On ne croisera que vaches, chevaux et marmottes, ou quelques randonneurs égarés 😉

Apres avoir dépassé la cabane d’Aas, il suffit de suivre le fond du vallon en marchant sur le sentier à peine visible qui longe le ruisseau. À mi-chemin, il faudra traverser le ruisseau et grimper la pente herbeuse bien raide sur la gauche de la vallée. L’objectif c’est de rejoindre le col. Le sentier est quasiment invisible au milieu des herbes. En fait on suit principalement la piste laissée par les vaches. Si des bovins y arrivent, nous aussi 😉

Il existe une option un peu plus longue et sportive. Hélas je n’avais pas le temps ce jour là, mais si vous le pouvez n’hésitez pas! Dans ce cas, il faut suivre le sentier jusqu’au fond du vallon, grimper au col d’Aas de Bielle droit devant vous. Puis partir sur la gauche jusqu’au sommet du Pic d’Ayous (2288m) et profiter de la vue sur les montagnes de la Vallée d’Aspe. Puis redescendre au Col d’Ayous et enfin revenir en direction des lacs. Hop facile!

Pour ma part, après avoir suivi le sentier des vaches, j’arrive au Col d’Estibères dit de Peyrot (2008m). La vue depuis le col est splendide sur le Pic du Midi d’Ossau (2884m) 🙂

C’est le sommet emblématique du haut Béarn et de la vallée d’Ossau. Ce serait en fait le vestige d’un ancien volcan effondré il y a des millions d’années. Ce sommet qui se détache et qui est visible de loin et la fierté des béarnais. Ils le surnomment Jean-Pierre (le pic de gauche c’est Jean l’aîné, et celui de droite c’est Pierre le cadet). D’autres légendes disent aussi que ce serait la tête géante d’un ourse. D’ailleurs la légende de Jean de l’Ours est très vivante dans cette région (une sorte de yéti, mi-homme mi-ours). Ce sommet a été escaladé pour la première fois par des bergers en 1790.

Les Lacs d’Ayous

Après avoir franchi le col, le sentier descend gentiment vers la droite en direction des lacs. Depuis les hauteurs on domine la vallée. On distingue tout en bas la piste principale qu’il va falloir rejoindre, ainsi que la foule des randonneurs.

Après avoir rejoint le large sentier du GR10, on arrive à côté du joli et mignon petit Lac du Miey (1914m).

Deux cent mètres plus loin, le sentier mène sur les berges du Lac Gentau (1947m). Ce petit lac de 20m de profondeur est traditionnellement le point d’arrêt de nombreux randonneurs. On peut s’y baigner (si on n’est pas trop frileux) et sécher tranquillement allongé dans le gazon.

Si on a une petite soif, il y le Refuge d’Ayous juste là 🙂 Une petite bière de mi-parcours est toujours la bienvenue! Le refuge propose aussi de la restauration (mieux vaut appeler pour réserver) et des lits en dortoirs (il faut absolument réserver). Si vous comptez y passer la nuit, vous trouverez plus d’infos sur leur site. Si vous comptez faire du bivouac, c’est autorisé sur la zone située sur l’autre berge du lac.

J’ai vraiment hésité à prolonger la rando et suivre la grande boucle en continuant sur le GR108 pour découvrir le lac Bersau, Casterau et Paradis. Hélas, je n’avais pas assez de temps devant moi, car mon périple me conduisait plus loin dans les Pyrénées espagnoles. Je rebrousse donc chemin depuis le refuge et je suis le GR10 vers le fond de la vallée. Après avoir passé le Lac Roumassot (1845m), le sentier descend gentiment à travers une belle forêt de feuillus.

En chemin, je croise un traditionnel patou accompagnant son troupeau de brebis. Attention, il faut bien se souvenir qu’il s’agit d’un chien de protection. Son rôle c’est de protéger le troupeau des loups et des ours. Il peut rapidement montrer des signes d’agressivité si on s’en approche.

Les bonnes pratiques sont de parler suffisamment fort et normalement pour que le chien ne soit pas pris par surprise, ne pas faire de gestes brusques ou courir, et rester à distance du troupeau. Et tout devrait bien se passer 😉

Je profite encore une fois de la vue sur les pâturages et la superbe vallée d’Ossau. Aaah que c’est beau!

Puis le chemin retourne dans la forêt et on fini par retrouver les jolies berges du grand lac de Bious Artigues.

C’est la fin de cette très belle randonnée! Ca donne vraiment envie de faire un peu de bivouac pour profiter d’un coucher et d’un lever de soleil dans ce paysage, d’explorer d’avantage les crêtes. Et voir même d’accéder au sommet du Pic du Midi d’Ossau! Dans ce cas, il vaut mieux suivre un guide. Bref, comme vous le voyez, cette belle région est une immense aire de jeux pour les amoureux de la nature. Alors, bientôt votre tour aussi dans ces paysages ? 😉