Pour cette belle excursion, direction les Pyrénées, dans le pays Couserans, qui se situe en gros à l’ouest de l’Ariège, à 1h45 de Toulouse. Depuis le village de Saint-Girons, rejoindre la vallée qui mène à la commune de Bethmale puis continuer la route en direction du Col de la Core. L’accès au lac est bien indiqué 🙂
La Vallée de Bethmale
La Vallée de Bethmale possède une identité propre et un fort caractère. Son nom vient du gascon ‘beth’ (beau) et ‘malh’ (montagne). Les habitants de la vallée possèdent par exemple une tenue traditionnelle avec des étranges sabots uniques en France. Ils sont sculptés dans du bois de hêtre et possèdent une longue pointe recourbée pouvant atteindre jusqu’à 20cm! L’origine de ces sabots est liée à une légende. On raconte qu’il y a longtemps, quand les envahisseurs Maures occupaient la vallée, le fils de leur chef tomba amoureux d’Esclarlys, la plus jolie fille de la vallée. Elle succomba à ses charmes. Mais elle était déjà fiancée à Darnert, un chasseur! Lui et ses compagnons s’étaient retranchés dans les montagnes. Apprenant la nouvelle, le chasseur en colère déracina deux arbres où le tronc faisait un angle avec les racines et y creusa des sabots en formant des pointes effilées. La petite troupe s’engagea ensuite dans un combat contre les envahisseur et sortit victorieuse. Après cette dure bataille, ils défilèrent dans le village et les habitants découvrirent les sabots du chasseur. Le cœur de l’infidèle bethmalaise était empalé sur la pointe de gauche et celui du maure sur la pointe de droite! On ne rigole pas avec l’amour ici! … Depuis, la tradition veut qu’à noël, un fiancé offre à sa promise une paire de sabots pointus (plus c’est pointu, plus l’amour est grand) avec un petit cœur dessiné. En retour, la fiancée lui offre un tricot de laine.
Bethmale, c’est aussi le nom d’un très bon fromage (aussi appelé oustet). Il est fabriqué à partir de lait de vache (gasconne). C’est un fromage à pâte pressée non-cuite (possédant des petits trous). C’est un fromage ancien qui daterait du XIIIe siècle, et personnellement j’adore 🙂
Le Lac de Bethmale
Après ce petit intermède culturel et gastronomique, revenons à notre lac perché à 1074m d’altitude. C’est direct une fracture de la rétine quand on arrive. Il est magnifique! 🙂

Il est ultra facile d’accès. On se gare, on marche quelques minutes et on y est. Autant vous le dire tout de suite, vous ne serez jamais seuls là-bas. Depuis la construction de la route pour le col en 1967, ce lac est devenu très populaire. C’est l’endroit par excellence pour venir faire une journée de pêche en famille. On peut y pêcher la truite arc-en-ciel, la truite fario et le saumon de fontaine. Des alevins (élevés dans des bassins proches) sont régulièrement rajoutés aux eaux du lac pour garder une population de poissons qui fera plaisir aux pécheurs du dimanche et aux autres. Pour pêcher dans une ambiance conviviale et dans ce cadre majestueux, il faut prendre une carte journalière (17€ avec une carte de pêche, 22€ sans carte de pêche, tarifs enfants possibles). Pas plus de 10 poissons par personne, et c’est déjà pas mal me direz-vous 😉
Plus d’infos sur le site officiel.


Si vous ne voulez pas pêcher, c’est pas grave! 🙂 On peut aussi simplement se prélasser, pique-niquer, ou faire réaliser tranquillement une petite balade autour du lac en 30-45min.
Cet écrin de verdure au cœur du Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariègeoises, c’est magique!


En parlant de magie, il y a justement une légende locale liée à ce lac. On raconte qu’il y a bien longtemps, dans ces bois, vivait une sorcière. Elle n’arrêtait pas de causer du tort aux habitants des villages voisins. Alors un jour, ils ont décidé de lui régler son compte. Armés de fourches, ils sont venu la chercher. La sorcière s’est alors jetée dans le lac en jurant qu’elle ne disparaitrait jamais! Et depuis, les eaux du lac ont pris cette fascinante couleur, la même que sa robe bleu vert!

Les eaux du lac proviennent de résurgences souterraines. Il a été un petit peu agrandi artificiellement pour permettre une bonne pratique de la pêche, mais franchement ça ne se voit pas du tout. C’est vraiment vraiment un bel endroit 🙂
Randonnée vers l’étang d’Ayès
Si vous avez envie de vous dégourdir les jambes, il y a un joli étang à découvrir un peu plus haut dans la montagne. Comptez environ 3-4h de marche. Le chemin conseillé suit une longue piste forestière dans les bois jusqu’au cirque de Campuls, où on peut aussi découvrir une jolie cascade. De mon côté, j’ai préféré écourter cette partie avec la piste forestière (franchement pas intéressante) et couper par un petit sentier qui grimpe directement vers le Col d’Ellet.

Après une montée assez raide et un petit dénivelé de 500m, on sort enfin des bois. On peut enfin profiter d’une belle vue dégagée sur l’Ariège 🙂 Bon, malheureusement pour cette fois, le beau temps n’était pas particulièrement au rendez-vous. Mais c’est très beau quand même hein!


Pour rejoindre l’étang, il suffit de suivre le sentier vers l’ouest. Une vache vous indiquera peut-être le chemin 🙂 Si vous avez un chien avec vous, tenez le bien en laisse, car les vaches risquent de ne pas trop l’apprécier. Pour les sympathiques randonneurs, tout se passe bien.

On arrive enfin à l’étang d’Ayès. Ici, on est bien plus tranquille qu’au Lac de Bethmale. Mais il n’empêche, vous croiserez surement d’autres randonneurs, car c’est un des spots du coin pour bivouaquer. Après tout, une belle étendue d’eau, dans un cadre sauvage, à 1694m d’altitude, qui ne voudrait pas y rester? 🙂

L’étang est alimenté par le petit ruisseau du Campuls (qui fini en cascade plus bas). Petit rappel, il est en théorie interdit de se baigner dedans.

Après avoir profité comme il se doit de ce cadre idyllique et privilégié en pleine nature, il est temps de choisir. Soit vous retournez au parking en suivant le même chemin (ou la variante via le cirque), soit vous avez encore envie de marcher et de prendre de la hauteur.
Et ensuite ?
Pour ma part, j’ai tenté d’aller plus loin, en direction des petits étangs de Milouga et d’Arauech. On ne peut pas vraiment se perdre, il suffit de suivre le versant de la montagne 🙂


L’idée était de me rapprocher du Mont Valier (2838m). C’est la montagne emblématique de cette partie des Pyrénées. Hélas avec cette météo j’ai du me faire une raison, perdu dans les nuages, il n’y avait absolument rien à voir, et je n’avais vraiment pas le temps d’essayer de grimper au sommet pour avoir la tête au-dessus de la mer des nuages justement … snif… D’ailleurs, le sommet de cette montagne aurait été escaladé pour la première fois par Saint Valier, le premier évêque du Couserans au Ve siècle. Depuis, il y a une croix plantée tout là-haut.


Sur le chemin du retour, un peu dépité, je suis accompagné par les vaches gasconnes. Ce sont les mêmes vaches qui donneront leur bon lait pour le bon fromage Bethmale que je vous conseille de déguster après cette petite rando 😉