Découvrez le désert des Bardenas Reales

Est-ce que vous savez qu’un grand désert avec des paysages dignes des plus grands westerns se trouve au pied des Pyrénées? C’est le désert des Bardenas Reales en Navarre! Si vous cherchez un dépaysement radical, vous serez servi. Allez, hop en route vers ce lieu unique en Europe 🙂

Le désert des Bardenas Reales

Vous ne rêvez pas, il y a bien un grand désert près des Pyrénées, à moins de deux heures de la frontière avec la France. Le désert des Bardenas Reales, c’est une des plus vastes zones désertiques d’Espagne qui s’étend sur 392km². Pas de dunes de sables géantes comme dans le Sahara, ici le désert c’est une grande étendue aride et plane. Des anciens fleuves et lacs se sont asséchés il y a bien longtemps en laissant d’importants dépôts de sédiments. Le sol est pauvre, plat, balayé par les vents et cuit par le soleil. Bref, c’est le désert! 🙂

Il n’y a jamais eu d’habitations dans ce lieu inhospitalier. Cependant, depuis des siècles et des siècles, ce désert accueille des milliers de brebis en hiver. La transhumance de ces troupeaux venant des contreforts des Pyrénées est marquée chaque année par la fête de la Samiguelada. Ce rituel a lieu le jour de la San Miguel le 18 septembre et marque l’entrée des bêtes dans le nord du désert au lieu dit « El Paso ». Les Bardenas étaient aussi connues comme un lieu de refuge pour les bandits. Le plus célèbre d’entre eux était Sanchicorrota (ou Sancho de Rota), un bandit légendaire du XVe siècle, qui s’était auto proclamé roi des Bardenas! Avec sa bande, il terrorisait les voyageurs et les villages aux alentours. Excédé, le roi de Navarre Jean II d’Aragon enverra une armée de plus de 200 chevaliers pour en finir avec lui. Il se suicidera plutôt que de se laisser prendre. Sa dépouille sera ensuite exposée dans toute la région. Bien plus tard, en 1951, l’armée de l’air espagnole décide d’installer en plein milieu du désert une base militaire avec un polygone de tir. Ne soyez donc pas surpris si vous entendez quelques coups de canons ou si un avion de chasse vient larguer une petite bombe haha Dans les années 1980, ce désert relativement anonyme commence enfin à attirer l’attention des touristes et des voyageurs. Pour protéger cet environnement unique et fragile, un parc naturel est créé en 1999. Puis l’année suivante, le désert des Bardenas Reales est inscrit comme Réserve Biosphère à l’Unesco.

Le désert des Bardenas Reales est divisé en trois zones :

  • El Plano : La partie la plus au nord, un large plateau principalement utilisé pour l’agriculture, avec un grand plan d’eau artificiel, El Ferial.
  • La Bardena Blanca : La zone centrale, la partie la plus basse du désert. C’est cette partie du désert qui est la plus connue, la plus spectaculaire et donc la plus visitée 🙂
  • La Bardena Negra : Au sud, avec des collines et des plateaux élevés, des ravins, et des parties boisées de pins et de chênes.

Pour découvrir ces paysage uniques, je vous conseille de faire une halte au petit village d’Arguedas, aux portes du désert (à 80km de Pampelune et 15km de Tudela). Pour le logement vous pouvez choisir la maison rurale Casa Rural La Bardena Blanca (C. San Francisco Javier, 11) et manger au petit bar-resto du village, au Bar Navarro-Callejas (Plaza de los Fueros, 7). Sur cette même place de Los Fueros, il y a une petite boutique pour touristes avec des produits locaux, au Dezerto Bardenas. Un petit village typique et sans chichi 🙂

Les accès au désert et les règles à suivre

Avant de pénétrer dans le désert des Bardenas Reales il y a plusieurs points à connaître et des règles à suivre. L’accès au désert est gratuit et libre. L’entrée est autorisée de 8h à une heure avant le coucher du soleil. Il est interdit d’y rester la nuit. Dans le désert, une piste permet de faire une grande boucle de 25km. La vitesse est limitée à 40km/h. Il est interdit de rouler hors de cette piste (pas de 4×4 sauvage). La piste est non goudronnée mais pas de soucis pour y rouler. En revanche, s’il y a des gros orages et des pluies juste avant votre visite, laissez tomber car l’environnement change complètement. Il y a régulièrement des voitures prises au piège dans la boue. Ca parait évident mais c’est toujours bon à rappeler : il n’y a pas de stations services dans le désert, l’accès aux zones militaires est strictement interdit, et il est aussi interdit de faire voler des drones (risques de collisions avec des avions militaires qui peuvent voler à très basse altitude). Pour faire respecter ces règles qui peuvent paraitre un peu strictes, il y a des patrouilles de police qui sillonnent régulièrement le désert.

Une fois ces règles bien en tête, c’est parti pour la découverte! 🙂

L’accès dans le désert se fait traditionnellement depuis le village Arguedas. En quelques kilomètres à peine on rentre dans La Blanca.


L’autre accès pour cette zone, se fait depuis le nord, en partant du village de Carcastillo, en direction d’El Paso.

Vadrouiller le long de la piste principale en voiture vous prendra environ 2h. Si les pistes autorisées aux voitures sont très limitées, il y en a d’autres autorisées aux vélos. Enfin, si vous êtes à pied, quasiment l’intégralité des sentiers du déserts sont accessibles 🙂 De quoi agrémenter votre parcours de quelques balades supplémentaires!

Hop en route pour la découverte de la Bardena Blanca! Quelques kilomètres après l’entrée depuis Arguedas, il y a un centre d’information pour les touristes et un premier mirador qui vous dévoile une partie de la région 🙂

On est très rapidement frappé par la beauté des lieux, on se croirait dans un véritable décor de western! Le désert c’est avant tout une atmosphère globale, le vide, une impression d’immensité. Il y a tout de même plusieurs points d’intérêts que je vais vous présenter.

Castildetierra

Peu après le mirador, à un carrefour, il est temps de quitter la route goudronnée qui mène jusqu’à la base militaire. Prenez sur la gauche pour suivre la piste en terre. On arrive ensuite à l’emblème du désert des Bardenas Reales : Castildetierra! C’est une étonnante formation rocheuse, une cheminée de fée au milieu de nul part. Il s’agit en fait d’une ancienne colline d’argile dont il ne reste plus qu’un bloc de grès au sommet. Tout le reste a disparu après des millénaires et des millénaires d’érosion!

C’est la star incontestable du désert, ce site attire des milliers de visiteurs et vous ne serez probablement pas seuls au moment de prendre la photo. Ce véritable château de terre de 30m de haut est très fragile. Même si c’est tentant, il ne faut pas monter dessus. Si vous voulez vous dégourdir les jambes, alors c’est plutôt l’occasion de descendre dans le Barranco de Cortinas. C’est un petit canyon qu’on peut explorer sur quelques centaines de mètres et qui se trouve juste derrière ce monument.

À partir de maintenant, on va faire la boucle autour de la zone militaire. En suivant la piste un peu plus loin sur la droite, on découvre l’Embalse de Cortinas.

C’est un des quelques rares endroits qui conserve un peu d’eau de pluie. Ce contraste de verdure avec le sol grillé juste à côté est vraiment saisissant! Comme une mini oasis dans le désert 🙂

Cabezo de las Cortinillas

Un peu plus loin, sur la gauche de la piste, c’est Cabezo de las Cortinillas qui se détache du paysage. Les cabezo, c’est le nom donné aux petites collines au sommet totalement plat qu’on retrouve dans toute la région.

Le sommet de cette colline culmine à 369m d’altitude. Les marches pour y grimper ne sont pas forcément bien indiquées ou parfois simplement détruites par les intempéries. Mais en cherchant un peu, on trouve toujours un moyen d’arriver au plateau et de profiter de la belle vue depuis le sommet 🙂

Embalse de Zapata

Quelques kilomètres plus loin, après avoir dépassé la base militaire, on arrive à proximité du réservoir de Zapata. Avec une superficie de seulement 4 hectares, il abrite un nombre inattendu d’espèces animales.

Si vous aimez les oiseaux et si vous avez des jumelles avec vous, ce sera un très bon spot d’observation 🙂

Sanchicorrota

La piste longe ensuite le polygone de tir en remontant vers le nord. À un moment sur votre droite vous apercevrez les ruines du Corral de Mendigacha. D’ici on aperçoit la colline de Sanchicorrota.

D’après la légende c’est dans cette cette colline que le célèbre bandit Sancho de Rota avait sa cachette dans une grotte. Il l’aurait creusé avec l’aide d’habitants des villages avant de les tuer pour qu’ils ne dévoilent pas son repère!

Mirador de Juan Obispo

Un tout petit peu plus loin, une bifurcation sur la droite grimpe vers le mirador de Juan Obispo. D’ici, on aperçoit bien les falaises sculptées par la nature qui forment comme un mur au nord du désert. C’est le secteur qui correspond à Pisquerra, Rallon et Ralla. On a très envie d’y aller, de se faufiler dans les canyons et grimper sur chaque sommets. Mais …

Ce secteur est très souvent interdit d’accès. En effet, c’est dans ces falaises que les grands rapaces de la région ont choisi de construire leurs nids. En général de mars à septembre, il est interdit de s’en approcher. Une fois qu’on constate le départ des jeunes vautours et que les nids sont abandonnés, alors ces zones sont réouvertes. Durant les périodes autorisées, on ne peut y aller qu’à pied uniquement, et en suivant bien les petits sentiers (en théorie). Dans la pratique, pas mal de randonneurs marchent un peu où ils veulent. À vos risques et périls si une patrouille passe dans le coin. En tout cas lors de mon passage en juillet, cette zone était hélas interdite. Avec un peu de chance, vous apercevrez peut-être des vautours fauves, des vautours gypaètes barbus, et des percnoptères (des vautours blancs, mes préférés).

Puis la piste revient vers le sud. C’est le chemin du retour, passant par Casteldetierra et direction la sortie vers Arguedas. Mon passage dans le désert des Bardenas était une étape (en fait un bon détour haha) d’un chouette road-trip dans les Pyrénées espagnoles. Je n’ai donc pas pu explorer tous les coins qui m’intéressaient.

Il y a de nombreux autres endroits à découvrir, mais le temps est un véritable luxe, et hélas toutes les bonnes choses ont une fin. En tout cas, j’ai très envie d’y retourner, ce qui est bon signe 😉

Pena del Fraile

En bonus, je vous présente un autre endroit très beau à découvrir. Cette fois, il faut se rendre dans la Bardena Negra, à une quarantaine de kilomètres d’Arguedas. Ici, le site qu’il faut voir, c’est Pena del Fraile. C’est un joli sommet qui culmine à 557m, au dessus de la Bardena Negra. Une chouette petite randonnée permet d’y grimper.

Le point de départ se fait depuis un petit parking qu’on rejoint en voiture après une piste un peu chaotique. La rando n’est pas bien compliquée, il faut juste suivre les cairns qui indiquent le sentier à suivre. On serpente dans les ravines puis on grimpe un petit dénivelé de 200m pour atteindre le sommet. Il faut compter environ 2h de marche aller/retour.

Au passage on découvre quelques vieilles ruines de l’ancien château de Sancho Abarca, détruit en 1512 par le cardinal Cisneros. Mais ce qui intéresse vraiment ici, c’est la vue qu’on a depuis le sommet. Et on n’est pas déçu! La Bardena Negra s’étend tout autour avec ses étonnantes cabezo à perte de vue 🙂

Au cas où, voici le tracé de la rando :

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Après cette chouette rando matinale, ma prochaine étape c’est Saragosse. Si comme moi vous prenez la route dans cette direction, vous aurez une petite surprise! La route c’est la NA-126, toute lisse toute belle. Mais dès qu’on passe le panneau de la frontière, qu’on quitte la province de Navarre pour rentrer en Aragon, cette route devient absolument toute pourrie! Quand on est lancé et qu’on n’est pas prêt (et pas forcément bien réveillé haha), ça peut surprendre 😉

Enfin, si vous voulez d’avantages d’infos sur le désert des Bardenas Reales et être informé des dernières news, je vous conseille fortement cet excellent site web tenu par un passionné!

Foz de Lumbier, les belles gorges à découvrir en Navarre

La Foz de Lumbier est un canyon spectaculaire situé en Navarre, au nord de l’Espagne, à une trentaine de kilomètres à l’est de Pampelune. Creusée par la rivière Irati, cette gorge étroite est un paradis pour les randonneurs, les amateurs de nature brute et les passionnés d’oiseaux. Allons-y, hop en route! 🙂

Direction le village de Lumbier, proche de Pampelune. En suivant les panneaux Foz de Lumbier, on arrive sur une petite route de campagne. Il faut s’arrêter au parking obligatoire (payant en haute saison, 3 Eur). Il dispose d’une aire de pique-nique et de toilettes publiques. En marchant quelques centaines de mètres sur la petite route on arrive à l’entrée du canyon. L’accès au canyon est gratuit, il fait même partie d’une voie verte qui suit en partie le tracé d’une ancienne voie de chemin de fer.

Le Canyon Foz de Lumbier

Le canyon Foz de Lumbier est une grande faille rocheuse de 1300m de long. Si on ne visite que le canyon, c’est une courte balade facile qu’on peut même faire en poussette. Un aller-retour par le même chemin et hop! 🙂

Sinon, il est aussi possible de faire un parcours en boucle, un peu plus long, qui passera dans la garrigue et les hauteurs. Voici le tracé :

Dès le début, il faudra traverser un premier tunnel (167m de long). Il y a un autre tunnel (206m) un peu plus loin. Ils ne sont pas éclairés, alors pensez à la lampe de votre téléphone. Ces tunnels ont été creusés pour permettre le passage du train « El Irati ».

Ce train était une véritable petite révolution lors de sa mise en service en 1911. C’était le premier train électrique d’Espagne. Il était alimenté par caténaire. Silencieux et propre, c’était vraiment la classe par rapports aux locomotives à vapeur de l’époque. Il reliait Pampelune, Aioz et Sanguesa sur un trajet de 66km. Son exploitation durera jusqu’en 1955.

Par chance, la voie est restée non utilisée, et le canyon a pu retrouver sa quiétude. Son isolement et sa beauté lui ont valu d’être classé comme réserve naturelle en 1987. On ne peut que tomber sous le charme de ces falaises aux roches colorées tombant à pic dans les eaux limpides du torrent Irati. C’est vraiment beau! 🙂

Ces parois rocheuses escarpées et creusées de trous sont un refuge idéal pour la nidification des oiseaux. Le canyon est donc devenu logiquement le plus grand sanctuaire de rapaces de Navarre. Des centaines de majestueux volatiles vivent dans le canyon et survolent constamment les environs.

Les plus nombreux et les plus remarqués sont les vautours fauves. Des gypaètes barbus et des vautours percnoptères (tout blancs) vivent aussi dans les parages. Il y a aussi plein d’autres espèces emplumées que j’aurai bien du mal à identifier. En tout cas, si vous aimez les oiseaux, vous serez comblés 🙂

L’extrémité du canyon est marquée par les vestiges du Pont du Diable, datant du XVe siècle. Une partie de son arche est toujours en équilibre à 15m au dessus de la rivière (faites bien attention à ne pas chuter).

Ce pont a été détruit par les Français en 1812 durant la Guerre d’Indépendance. Comme d’habitude, dès qu’un pont parait bien compliqué à construire, on se dit que ça n’a pu être réalisé que grâce a l’aide du diable, c’est fou ça!

Intervention maléfique ou pas, le canyon débouche sur la large rivière qui continue son périple à travers la campagne avant de rejoindre la rivière Aragon quelques kilomètres plus loin. Si vous ne visitez que le canyon, il est maintenant temps de faire demi-tour pour retourner au parking.

Si vous avez choisi de faire la boucle, il faut continuer sur le sentier. Après une petite montée à travers la végétation grillée par le soleil ibérique, on longe la crête du massif de Trinidad.

Ce massif est connu des randonneurs car il abrite deux grandes arches naturelles. Rejoindre l’arche de Liroz et l’arche de Lumbier n’est pas vraiment une partie de plaisir. Si vous souhaitez les voir, ce sera une autre randonnée! 🙂 Depuis le parking de la piscine municipale de Lumbier (ou alors depuis le parking du canyon), il faudra gravir le massif jusqu’à l’ermitage de la Trinidad. Ensuite, il faudra suivre un sentier balisé de points rouges au sol, et pas forcément facile à suivre dans la végétation. En longeant de très près le précipice, il faudra descendre par quelques passages à la limite de l’escalade en s’aidant de chaines fixées dans la roche.

Sans forcément s’aventurer jusqu’aux arches, la montée jusqu’au balcon de l’Ermita de la Trinidad à 740m d’altitude peut valoir le coup. Il offre une vue splendide sur Foz de Lumbier.

La montée vers cette chapelle du XVIe siècle emprunte d’ailleurs un chemin de croix de 1.7km. Depuis le XIXe siècle, il est traversé par une procession annuelle des pénitents de la confrérie « Los Cruceros ». Partant du village, vêtus de noir et portant une croix sur l’épaule, ils gravissent la pente (parfois pieds nus) jusqu’au sommet. Cette célébration a lieu le dimanche qui suit la Pentecôte.

Le Canyon Arbaiun

Si vous en avez l’occasion, à une vingtaine de minutes en voiture à peine depuis Foz de Lumbier, il y a un autre canyon à découvrir. Et ce n’est pas n’importe quoi, c’est le canyon Arbaiun. Cette fois, c’est l’œuvre de l’érosion réalisée par le fleuve Salazar. Le résultat c’est un canyon de 6km de long avec des falaises qui atteignent une hauteur de 400m! C’est juste le plus grand canyon de Navarre. Il y a même un magnifique point de vue très facilement accessible en voiture. C’est le Mirador de Iso. Malheureusement, ce n’était pas sur ma route cette fois là, mais je vous promets, ça vaut le coup! 🙂

Le village fantôme d’Esco

À une trentaine de kilomètres vers l’est, on quitte brièvement la province de Navarre pour rentrer en Aragon. Là, se trouve le grand lac de barrage de Yesa. Avec une longueur de 10km et une largeur de 2km, ce lac artificiel est parfois surnommé la mer des Pyrénées. Même si ce vaste projet devant permettre l’irrigation de nombreuses terres de la région a vu le jour en 1926, ce n’est qu’en 1959 seulement que le barrage a été inauguré. Sa mise a l’eau a forcé l’abandon de trois villages : Ruesta, Tiermas et Esco.

C’est justement un de ces villages que je vous propose de découvrir : le village fantôme d’Esco!

Il est perché à 568m d’altitude sur une petite colline. Il n’a jamais été submergé par les eaux du lac, mais pourtant tous les habitants ont été exproprié. Pour forcer la ruine du village et éviter que d’autres personnes tentent de s’y installer, les autorités ont volontairement défoncées toutes les toitures des maisons.

Aujourd’hui c’est endroit est complètement abandonné. On peut y accéder facilement depuis une petite route en terre battue. C’est une expérience vraiment étrange de se promener dans ces ruelles désertes.

Tenter d’imaginer la vie d’avant, et comment les habitants ont du abandonner le village de leurs ancêtres…

Toujours sur les berges du lac Yesa, il y a un autre endroit insolite. Si le niveau du lac est assez bas, roulez jusqu’aux ruines de Tiermas. Vous y découvrirez les ruines d’une ancienne station thermale. Il y a en effet ici une source d’eau chaude sulfureuse. Déjà connue à l’époque romaine, cette eau qui jaillit à 42 degrés était réputée pour ses propriétés thérapeutiques. Il est toujours possible de se baigner dans ses eaux et prendre un bain de boue! Enfin si le niveau du lac est bas, bref, vous verrez bien si vous la voyez ou pas 😉

Et un peu plus loin ?

Si vous êtes dans les parages, ne manquez surtout pas la découverte du désert des Bardenas Reales, à environ 1h30 de route vers le sud, près de Tuleda 🙂

C’est un endroit vraiment unique avec des paysages qu’on ne croise vraiment pas souvent! À voir absolument! Je vous explique tout ça sur cette page!

Les superbes cascades de Cinca, randonnée dans la vallée de Pineta

La Vallée de Pineta est une des merveilles espagnoles du Parc National d’Ordesa et du Mont-Perdu. Elle est même considérée comme une des plus belles vallées des Pyrénées. Paysages incroyables, hauts sommets et cascades au programme, ça vous tente ? Hop en route! 🙂

Depuis la France, on peut facilement accéder à la vallée de Pineta en empruntant le tunnel de Bielsa-Aragnouet en direction de la petite ville de Bielsa. Ensuite, il suffit de suivre la route qui s’enfonce dans la vallée de Pineta. C’est à seulement deux petites heures de route de Tarbes.

La vallée de Pineta

La vallée de Pinata est une large et belle vallée glaciaire longue de 12km, bordée de hautes crêtes montagneuses abruptes entre 2500-3000m d’altitude. Le fond de la vallée donne sur un grand cirque rocheux avec de magnifiques cascades, le tout dominé par la face nord du Mont Perdu (3355m).

La route qui traverse la vallée donne envie de s’arrêter toutes les 5 minutes tellement le paysage est beau! Finalement la route s’arrête pratiquement au bout de la vallée, sur un grand parking payant (3 euros, pas de limite de durée). Sur place vous découvrirez l’Ermita de Nuestra Señora de Pineta, une petite chapelle du XIXe siècle qui renferme la Vierge de Pineta. La légende dit que des anges auraient transporté la statue de la vierge depuis la vallée de Barèges en France. Apres plusieurs miracles dans la vallée de Pineta, les bergers refusent de la rendre, mais sympas, ils l’installent dans une chapelle et la placent avec le regard dirigé vers la vallée française 😉 Juste après la chapelle, il y a un bel hôtel, le Parador de Bielsa. Si vous voulez réserver la plus belle chambre dans la plus belle vallée des Pyrénées, voici leur site. Enfin, non loin d’un petit centre d’info touristique, il y a le très sympathique petit bar Borda de Pineta. Le bon endroit pour boire une bonne bière, avec du bon fromage et de la bonne musique.

Il est temps maintenant de partir vadrouiller un peu dans la nature pour découvrir les beautés de la région!

La rando des cascades

La rando que je vous propose est une boucle d’environ 10km, pour 3-4h de marche et 500m de dénivelé. Idéale pour se dégourdir les jambes l’après-midi 🙂 Une escapade jusqu’aux cascades de Cinca, puis un retour par la plaine de Larri avant de redescendre. Si vous en voulez plus, il est possible de monter plus et d’avoir bien plus spectaculaire après les cascades. Si en voulez moins, alors juste l’aller-retour à la plaine de Larri devrait vous suffire.

Dans tous les cas, c’est dans au milieu de ce splendide paysage naturel que vous marcherez 🙂


Visorando

Les itinéraires sont tous parfaitement indiqués et balisés, il est impossible de se perdre. C’est un endroit assez populaire, vous ne serez pas seuls sur les pistes.

Malgré l’affluence du site, j’ai tout de même rencontré quelque spécimens de la faune locale en chemin : plusieurs marmottes curieuses et une belle grande vipère péliade.

Les cascades de Cinca

Plutôt que suivre la grande et large piste forestière qui monte vers les cascades de Cinca, je vous conseille de prendre le sentier qui suit le rio Cinca jusqu’au pont traversant la rivière. Le sentier sera plus tranquille et naturel. En cheminant à travers l’épaisse forêt verdoyante de pins, sapins et hêtres, vous aurez toujours le bruit de la rivière à proximité. Puis enfin, on émerge de la végétation, et la c’est la claque visuelle! Les photos ont du mal à rendre la majesté du site. C’est vraiment un des plus beaux sites naturels que j’ai eu la chance de voir, sans hésiter! 🙂

En se retournant, on peut aussi contempler la verte vallée de Pineta qui s’étend entre les sommets. Sa réputation n’est vraiment pas usurpée. Ce paysage majestueux respire la pureté et la fraîcheur, c’est vraiment une belle vallée 🙂

Mais revenons à ces magnifiques cascades! C’est la rivière Cinca qui saute joyeusement de cascade en cascade. Elle prend sa source plus haut, dans le glacier du Marboré.

On peut s’en approcher au plus près et se prendre une bonne douche fraîche! 😉

On a envie de graver ces images dans la rétine à chaque pas. C’est vraiment un coup de cœur, et cette petite rando suffit déjà largement à s’en mettre plein la vue!

Si vous voulez un peu plus de challenge, alors il faut prendre le sentier qui grimpe vers le Balcon de Pineta (2600m). Ce ne sera plus du tout la même randonnée! Le sentier grimpe dans une succession d’interminables lacets pour gravir la pente très raide.

Il faut vraiment être en bonne condition physique. Pour atteindre le Balcon de Pineta depuis le parking de Parador, c’est au moins 3-4h de montée non-stop et plus de 1400m de dénivelé. Mais une fois arrivé au sommet, depuis la corniche rocheuse, vous aurez cette vue, en mieux! 🙂

Dans les hauteurs, vous marcherez au milieu des neiges du glacier de Marboré et vous pourrez faire le tour du lac de fonte. Il existe aussi le minuscule Refuge de Tucarroya, niché entre deux parois rocheuses, et situé pile à la frontière. Il sert souvent d’étape à ceux qui grimpent depuis la France par le Cirque d’Estaubé.

Les prairies de Larri

Pour la suite du parcours, en redescendant des magnifiques cascades de Cinca, on prend direction Llianos de Larri. Il suffit de suivre cette fois la large piste qui grimpe en suivant une pente douce. Vous croiserez quelques fontaines pour remplir les gourdes et des petites cascades pour le plaisir des yeux.

En arrivant au refuge de Larri, cette nouvelle et belle vallée s’offre au regard 🙂

Des prairies à perte de vue, et tout au fond la bas, on devine une cascade. Ces grandes étendues herbeuses sont le spot idéal pour un pique nique. La marche jusqu’ici ne présente pas de difficulté. C’est idéal pour les familles. En une petite heure depuis le parking, on est arrivé.

Un sentier mène jusqu’au pied de la belle cascade de Larri 🙂 Pour les plus courageux et les moins frileux, il y a des bassins naturel où on peut tenter de se baigner!

Il faut bien avouer qu’en comparaison des cascades de Cinca, elle ne joue pas dans la même catégorie. En revanche, cette grande plaine où paissent tranquillement des chevaux et des vaches, ça donne tout de suite un cachet champêtre très agréable. Le retour se fait tranquillement en suivant la grande piste jusqu’au parking.

Alors vous voila convaincu, hop en route direction la Vallée de Pineta ? 😉

À la découverte du Canyon de Añisclo (canyon de Niscle)

Le Canyon de Añisclo est une merveille de la nature nichée dans le Parc National d’Ordesa et du Mont-Perdu. Contrairement à la Vallée d’Ordesa qui est ultra touristique (mais qui le mérite amplement), ce canyon est beaucoup moins fréquenté. Partons découvrir cette beauté des Pyrénées espagnoles, hop en route!

Rejoindre le canyon

Si vous étiez au préalable en vadrouille dans la vallée d’Ordesa, il faudra partir en direction du village de Nirin. Une fois au village, je voulais voir s’il était possible de s’aventurer un peu plus loin en voiture, sur les pistes forestières menant vers la fameuse « route des belvédères ». Hélas, j’ai bien vu que c’était réservé à la compagnie de bus locale (MontePerdidoBus). Il n’empêche, venir ici vous fera profiter de cette magnifique vue sur la vallée où coule la petite rivière de l’Aso.

Pas mal non ? 😉

[Si vous voulez en savoir plus sur la fabuleuse Vallée d’Ordesa, je vous en parle dans cet article]

Peu après Nirin, la route sinueuse arrive à un premier mirador. Depuis le parking de Tella on peut avoir ce premier aperçu sur le canyon de Anisclo.

Ici, la rivière Bellos a profondément creusé la roche calcaire du massif montagneux pendant des millions d’années d’érosion.
La route à sens unique arrive ensuite au petit parking de San Urbez (gratuit).

Le circuit de découverte

C’est le point de départ d’une petite balade en boucle qui permet de découvrir une partie du canyon. Ce n’est vraiment pas long, vous en aurez pour une petite heure de marche.

Le chemin vous mène tout d’abord sur un vieux pont en pierre, le Puente de San Urbez, à 30m au dessus de la rivière Bellos. Vous pouvez en profiter pour une petite baignade rafraichissante dans les eaux calmes et cristallines du rio 😉

Puis, le sentier longe les hautes falaises rocheuses de ce grand canyon et vous mène à l’Ermitage de San Urbez. C’est un saint très connu en Aragon.

Il faudrait d’ailleurs l’appeler Saint Urbice, car ce personnage est français. Il serait né à Bordeaux vers l’an 702. Dieu l’appelle à vivre dans les montagnes d’Aragon et après avoir été berger et moine, il vit en ermite dans cette petite grotte isolée. Il serait mort à l’âge de 100 ans, dans la posture de prière et en odeur de sainteté comme on dit. Son corps qui avait la réputation d’être imputrescible. Pendant des siècles, cette grotte était un centre de dévotion pour les habitants. Le corps du saint a finalement été profané et brulé pendant la guerre civile espagnole en 1936.

Le sentier descend ensuite à travers la végétation, mélange de chênes verts, hêtres et pins. Nous voici au fond du canyon, où coule le Rio Bellos. Il est d’ailleurs déconseillé d’y venir en cas de pluies orageuses ou lors de la fonte des neiges, car il y a des vrais risques de crues soudaines. Heureusement avec ce magnifique ciel bleu, rien à craindre 🙂

Le chemin continue maintenant sur la rive droite en se faufilant dans le sous-bois, et se dirige vers la vallée de la rivière Aso. Le bois qui pousse ici était utilisé par des familles de la vallée pour produire des ustensiles de cuisine. Plus loin, on entend le bruit d’une cascade. Il y avait ici un vieux moulin à farine dont il ne reste plus grand chose. Heureusement, la Cascade d’Aso est toujours là 🙂

Une passerelle métallique permet de traverser l’Aso et reprendre le chemin en direction du parking. Cette petite boucle n’est vraiment qu’un minuscule apéritif. Le canyon est bien plus vaste! Il est possible de suivre le sentier qui remonte le rio Bellos sur plus de 15km, avec plein de beaux paysages à la clé!

Mais si vous êtes en manque de temps ou d’énergie (ça arrive), alors sans hésiter, dirigez vous vers la plus belle vue sur le canyon. Elle se trouve un peu plus haut sur la route du col, au mirador de Cruces.

C’est pas tout simplement incroyable ? 😉

Randonnée dans la Vallée d’Ordesa, le grand canyon des Pyrénées espagnoles

Nichée dans le Parc National d’Ordesa et du Mont-Perdu classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, la Vallée d’Ordesa est une merveille naturelle qui mérite amplement le détour. C’est une randonnée emblématique des Pyrénées espagnoles, accessible à tous, qui offre un condensé de paysages spectaculaires : falaises vertigineuses, forêts profondes, rivières cristallines et cascades! C’est parti, hop en route! 🙂

Rejoindre le départ

Direction la petite commune espagnole de Torla-Ordesa dans la province de Huesca, à 1h de route de la frontière française et du Col du Pourtalet. On ne s’éternise pas trop pour faire du tourisme dans les quelques ruelles étroites pavées et les maisons en pierre aux toits d’ardoises.

On file directement au grand parking (gratuit) à l’entrée du village. C’est ici qu’on doit prendre un bus pour rejoindre le parc national. En haute saison, l’accès au parc est interdit aux voitures (si vous venez hors saison, vous pourrez directement rejoindre le parking Pradera de Ordesa à l’intérieur du parc). Le service de navette est bien rodé. Le billet aller-retour s’achète 6 Eur au guichet. Il y a peu d’attente, un départ toutes les 20 minutes environ et le trajet dure une quinzaine de minutes à peine sur une petite route sinueuse (on se demande même à certains moment si le bus arrivera à prendre les virages).

Voici le plan, du parking de Torla, du point départ de la rando et de l’arrivée. Comme vous le voyez, c’est vraiment pas compliqué 🙂

Toute la vallée fait partie intégrante du Parc National d’Ordesa créé en 1918. Elle a une particularité rare dans les Pyrénées. Elle est orientée d’est en ouest, et elle est donc plus exposée au climat océanique. Cette configuration unique lui donne un aspect plus vert que les autres vallées de la région. La vallée abriterait aussi la plus grande population d’isards d’Europe (un cousin du chamois).

La randonnée

Le point de départ de la randonnée se trouve au niveau du parking Pradera d’Ordesa. C’est une belle prairie entourée de pins, d’où on peut apercevoir la pointe et les parois verticales du Tozal del Mallo (2254m). L’aller-retour classique jusqu’au bout de la vallée, c’est un parcours d’environ 18km et 5h de marche. Le tracé suit principalement le sympathique GR11.

Cette randonnée ne pose absolument aucun problème. Elle est parfaitement balisée et il y a peu de dénivelé. Et bonne nouvelle, le retour (légèrement en descente) sera plus rapide 😉

Les cascades

La randonnée suit le rio Arazas qui coule au milieu de la vallée. Cette petite rivière qui prend sa source sur les pentes du massif du Mont Perdu traverse la vallée à travers une succession de belles cascades. Hélas, suite à un pépin technique indépendant de ma volonté, j’ai perdu une partie de mes photos, dont celles des fameuses cascades (haaaa). Mais soyez certains que vous pourrez admirer la Cascada de Arripas, la Cascada de la Cueva. Et enfin la Cascada del Estrecho, sans doute la plus belle et la plus puissante, encastrée dans une gorge.

Après avoir traversé une belle forêt de hêtres, le sentier longe une petite falaise avant d’arriver aux Gradas de Soaso.

Dans ce cirque naturel, la rivière descend sur des véritables marches de pierre. C’est de toute beauté 🙂

La Vallée d’Ordesa

Puis, la vallée s’élargit, on sort de la végétation, et on découvre cet incroyable paysage. On distingue nettement la forme en U de cette spectaculaire vallée glaciaire. Tout au fond, il y a trois sommets : le Cylindre de Marboré (3325 m), le Mont-Perdu (3355 m, le troisième plus haut sommet des Pyrénées) et le Pico d’Añisclo (3257 m). Ces trois montagnes sont surnommés les Tres Serols (les trois sœurs).

Une légende raconte qu’il y a bien longtemps dans un village de la vallée, trois sœurs orphelines devaient se marier à trois jeunes hommes. Mais le jour du mariage, le village est attaqué par des barbares venus du nord. Les hommes du villages s’échappent mais les femmes sont prisonnières. Trois barbares tombent amoureux des sœurs et les veulent pour femmes. Ils leur font croire que leurs fiancés se sont finalement mariés avec des femmes de leur tribu. Désespérés de chagrin, elles acceptent d’épouser les barbares. Puis, il y a une contre attaque victorieuse des hommes du village. Ils découvrent alors la trahison des sœurs et les bannissent. Perdues, elles fuient dans les montagnes et un mauvais esprit déchaine une tempête de neige sur elles. Elles meurent projetées sur ces trois sommets. Bref, on aurait aimé un peu plus de compassion et que ces montagnes portent un autre nom! …

Au fond de la vallée, on arrive enfin à la fameuse cascade Cola de Caballo! Avec ses 54m de hauteur, c’est la grande cascade de la Queue de Cheval! Comme vous pouvez le voir, ce jour là, elle ressemblait d’avantage à la cascade d’un petit poney à cause de la sécheresse estivale 🙂

C’est le moment de faire une petite pause, grignoter votre meilleur pique-nique avec le plus beau des paysages et vous détendre les pieds dans l’eau fraiche 🙂

Si on grimpe plus haut, on peut rejoindre le refuge de Goriz (si vous voulez tenter d’y réserver un hébergement c’est sur ce site). Et encore plus haut, c’est le passage de la célèbre Brèche de Roland à 2800m d’altitude. Et ensuite, c’est la France et le Cirque de Gavarnie juste de l’autre coté! C’est d’ailleurs incroyable de se dire que ces deux sites naturels exceptionnels sont chacun d’un côté de la frontière! D’ailleurs si vous n’avez jamais visité le Cirque de Gavarnie, je vous en parle sur cet article 🙂

Si vous n’avez pas prévu d’escalader les plus hautes montagnes des Pyrénées, alors il est temps de repartir par le même chemin.

Et quand on a ce paysage devant soi, on ne peut pas faire le difficile. C’est vraiment magnifique 🙂

Les options de la randonnée

Si vous avez envie d’un peu plus de challenge, il existe plusieurs options de randonnées intéressantes. Je n’ai malheureusement pas eu le plaisir de les tester, mais je vous donne les infos! 🙂

(les photos suivantes n’ont rien à voir avec ces options de randonnée mais c’est toujours joli à voir)

Depuis la grande cascade, il existe une alternative pour le retour (et même pour l’aller en fait), c’est de passer par la fameuse piste Faja de Pelay – Senda de Los Cazadores (le Chemin des Chasseurs). C’est un sentier qui longe à mi-hauteur les hautes falaises du sud de la vallée. Pour les sportifs qui choisissent cette option, vous accèderez au magnifique Mirador de Calciarruego (1955m) avec sa spectaculaire vue plongeante sur la vallée 600m plus bas! La principale difficulté de cette option, c’est le gros dénivelé entre le parking jusqu’au point de vue.

Sur le flanc nord de la vallée cette fois, il y a deux parcours incroyables et un peu plus exigeants! Depuis le parking de la Pradera, il faut tout d’abord revenir un peu sur la route jusqu’au niveau d’un bâtiment, et prendre le sentier qui grimpe sur la droite dans la forêt. Après une bonne montée vous arriverez à un croisement. Le sentier sur la droite c’est Faja de Racon et le sentier sur la gauche c’est Faja de la Flores.

En suivant le Faja Racon, le chemin longe d’impressionnantes falaises en direction du Cirque de Cotatuero et sa grande cascade. Le sentier est à la limite des arbres et des falaises. Il offre une incroyable vue dégagée et il parait superbement photogénique! Au cirque, un chemin permet de redescendre vers Pradera.

En suivant Faja de Flores, là il faudra faire de la vraie grimpette dans les rochers, réservée aux montagnards. Vous arriverez sur un plateau à 900m au dessus de la vallée. Depuis le balcon (2180m), c’est le vide sous vos pieds! Amazing ! On peut aussi rejoindre le sommet du Tozal del Mallo (2254m). Mais le clou du spectacle c’est vraiment le sentier Faja de Flores qui suit une vire (un étroit passage à flanc de falaise) à 2400m d’altitude. Il ne faut absolument pas avoir le vertige, un faux pas et c’est une chute de mille mètres! Si on est toujours vivant, on pourra finir la randonnée au refuge de Goriz (s’il reste de la place) ou sinon ce sera le bivouac.

Enfin, il est très tentant de vouloir prendre sa voiture pour grimper par les larges pistes forestières et rejoindre la crête sud et la route des belvédères d’Ordesa. C’est à la fois une bonne et une mauvaise idée. Une mauvaise idée car si vous y allez avec votre voiture, vous aurez une amende de 100€. Ces pistes sont réservées à des sociétés de locations de 4×4 et à des compagnies de bus locales. On peut comprendre le besoin de profiter un peu du tourisme… La bonne idée, c’est que depuis ces miradors accessibles en bus, vous aurez les plus belles vues panoramiques sur la plus incroyables vallée des Pyrénées 🙂 Si ça vous tente, dans ce cas, direction le petit village de Nerin pour grimper à bord du MonteperdidoBus : départ à 10h du matin, passage par les quatre principaux belvédères d’Ordesa (Belvédère Cierracils, Belvédère de las Hayas, Belvédère de la Brèche et Belvédère de la Herradura) et retour à 14h. Tarif 40€, plus d’infos sur ce site.

Alors, vous voilà convaincu pour aller explorer cet incroyable terrain de jeu qu’est la Vallée d’Ordesa ? 😉

Balade dans la Vallée d’Aspe jusqu’en Espagne

Lors d’un très chouette périple dans les Pyrénées espagnoles, j’ai eu le plaisir de découvrir cette partie du Haut Béarn à 1h au sud de Pau. Hop en route vers la frontière à travers cette belle région!

La belle Vallée d’Aspe vers l’Espagne

La Vallée d’Aspe est une des trois vallées du Haut Béarn. Elle suit la gave de l’Aspe sur une quarantaine de kilomètres. Pour rappel, une « gave » c’est le nom donnée aux rivières par les habitants du Béarn. La vallée d’Aspe est sauvage et peu peuplée. Si vous aimez les animaux, profitez de votre passage pour faire un arrêt dans la commune de Borce pour vous balader dans le Parc’Ours. C’est un beau refuge animalier à taille humaine. Les animaux (tous rescapés) vivent en semi-liberté dans un bel environnement naturel qui se découvre le long d’un parcours immersif. Je vous conseille d’y aller le matin pour voir plus d’animaux (l’après-midi ils préfèrent se cacher à l’ombre) et découvrir les deux stars du parc, deux ours bruns, nourris le midi (entrée 14 Eur, plus d’infos ici).

La Vallée d’Aspe est un point de passage connu depuis bien longtemps pour traverser les Pyrénées. Dans cette même vallée, les Wisigoths sont passés pour envahir la péninsule espagnole. Quelques siècles plus tard, les armées musulmanes ont fait le chemin inverse pour envahir la France. C’était aussi le chemin suivi par les pèlerins en direction de Saint-Jacques de Compostelle en suivant la Via Tolosane.

Le Fort du Portalet

En suivant la vallée vers l’Espagne, on est obligé de passer à proximité du Fort du Portalet perché sur sa falaise. Il est construit sur ordre du roi Louis-Philippe pour sécuriser la route du Col du Somport en cas de guerre avec le voisin espagnol. Les travaux de construction durent de 1842 à 1870. Il pouvait accueillir une garnison de 400 soldats. Après 1925, n’ayant jamais eu à s’en servir, l’armée quitte les lieux. Le fort devient une colonie de vacances.

En 1939, sous le régime de Vichy, il sert de prison politique. Dans ses cellules on enfermera Daladier, Reynaud, Mandel et Léon Blum entre autres. Apres la guerre, c’est au tour de Pétain d’y être emprisonné pendant 3mois. L’armée réinvestit les lieux jusqu’en 1962 puis il tombe peu à peu en ruines. Dans les années 2000, il est classé monument historique et des rénovations sont lancées.

Le fort est ouvert au public (en visite libre 7 Eur). Je vous conseille la visite guidée qui permet d’en apprendre et d’en voir plus (13 Eur). L’accès se fait par une passerelle et préparez vous à grimper beaucoup de marches! Plus d’infos sur le site.

Le vertigineux Chemin de la Mâture d’Etsaut

Juste en face du fort du Portalet, il y a un endroit incroyable à découvrir. C’est le chemin de la Mâture d’Etsaut. Comme son nom « mâture » l’indique (ou pas) c’était un chemin utilisé pour transporter les mâts de bateaux!

Son histoire commence sous Louis XV. Le royaume de France se construit une grande marine de guerre. Il faut des grands mâts pour les navires. Les ressources en bois commencent à s’épuiser, alors on exploite les forêts des Pyrénées de plus en plus loin. C’est ainsi que l’ingénieur de la Marine Paul-Marie Leroy décide d’exploiter les arbres de la forêt du Pacq sur les hauteurs d’Estaut. Il y a juste un léger problème, il faut leur faire traverser le grand ravin étroit des Gorges de l’Enfer!

Pas de problèmes, Leroy ordonne de faire creuser un passage par des bagnards à coup de pioches. Directement à flanc de falaise, il devra être suffisamment large pour des bœufs tirant des troncs. En 1772, les premiers arbres de la forêt passent par ce chemin vertigineux! Les sapins servent pour les mâts, les hêtres pour les poutres, et les buis pour les poulies. Ensuite, les grands mâts étaient assemblés en radeau et ils flottaient sur la rivière jusqu’au port de Bayonne, avant d’être finalement acheminés vers les arsenaux de Brest. Cet incroyable chemin sera utilisé pour le transport du bois jusqu’à l’épuisement des ressources en 1778.

Aujourd’hui, ce chemin chargé d’histoire qui remonte la vallée du Sescoué dans les gorges de l’enfer fait partie du sentier de randonnée GR10.

Il fait 3m de large, et à certains endroit le passage n’est pas plus haut que 1m80. Il faut vraiment être prudent, ne pas avoir le vertige et y aller par temps sec uniquement. Le moindre faux pas et c’est une chute de 200m! Il y a déjà eu plusieurs accidents mortels sur ce passage. Mais si on ne regarde pas trop en bas, tout devrait bien se passer 🙂

Depuis le minuscule parking du lieu-dit la Passette, vous pouvez simplement longer la partie la plus exposée du chemin sur la falaise sur environ 2km et faire demi-tour. Si vous avez plus de temps, alors il y a une jolie boucle à faire d’environ 8km (en 3-4h). Elle se prolonge après le passage des gorges, grimpe au Col d’Arras et revient vers la vallée d’Aspe et le parking du départ. Si vous cherchez une petite randonnée qui donne des sensations dans la région, alors le chemin de la mâture est pour vous! 🙂

Les Lacs d’Ayous

Bon, ce n’est pas exactement dans la vallée d’Aspe, mais dans la vallée d’Ossau, juste de l’autre côté de la montagne mais je vous en parle quand même ici haha. Si vous voulez voir des chouettes lacs de montagnes dans un superbe paysage, avec un peu de courage, vous pouvez rejoindre le Col d’Ayous (2288m). Soit en suivant le GR10, soit depuis le vallon de Larry au sud d’Urdos.

Dans tous les cas la montée sera longue et pénible. Mais vous aurez ces beaux paysages à l’arrivée 🙂 Si les lacs d’Ayous ça vous intéresse, je vous donne toutes les infos sur cette page.

Canfranc et sa gare internationale

Au bout de la vallée d’Aspe, on continue tout droit pour aller en Espagne 🙂 Le passage traditionnel utilisé depuis des millénaires, c’est de grimper par la route jusqu’au Col du Somport (1632m). Depuis 2003, il y a une alternative plus directe et rapide avec le Tunnel du Somport (8.6km de long). De l’autre côté, c’est l’Espagne. On arrive directement sur la petite commune de Canfranc qui a la particularité d’avoir une grande gare internationale qui ne sert à rien! Avec une longueur de 241m et 365 fenêtres, c’était une des plus grandes gares d’Europe!

Cette une histoire rocambolesque! Cette grande gare est inaugurée avec fierté en 1928 par le roi d’Espagne Alphonse XIII et le président français Gaston Doumergue. L’idée, c’était que cette gare soit le terminus parallèle des trains français et espagnols. Les voyageurs n’avaient qu’à sortir de leur wagon, recevoir un coup de tampon de la douane et passer dans le train sur l’autre voie et continuer leur voyage. C’était la solution trouvée car la largeur des rails n’est pas la même en France et en Espagne.

Côté France, le trafic ferroviaire est arrêté depuis 1970. N’ayant plus aucun voyageur français à récupérer, le trafic côté Espagne ne sert plus à rien. Cette grande gare devient alors un immense monument vide et à l’abandon…

Mais heureusement, en 2023, elle est entièrement rénovée et abrite maintenant un hôtel de luxe 5 étoiles, le Royal Hideway Hotel Canfranc Estacion! Si vous voulez vous faire plaisir, vous pouvez réserver une chambre sur leur site ici. Il est toujours possible de visiter gratuitement une partie de l’ancienne gare et se remémorer l’époque glorieuse où les trains circulaient encore 🙂

Pour ma part, Canfranc sera un village étape. La soirée à manger des tapas accompagnés d’une bonne bière à Mentidero (C. Albareda, 11), le seul resto du coin! Ambiance villageoise authentique et sans chichis 😉 Avec en fond sonore le rire des enfants qui jouent au foot sur la place de l’église, et les cris des ados qui jouent sur le terrain de pelote basque juste en face. Et pour la nuit, ce sera dans le petit hôtel tout simple Albergue-Refugio Sargantana.

La Vallée de Tena

En faisant une petite boucle par le sud, on peut rejoindre la vallée suivante, la Vallée de Tena, qui rejoint la France par le Col de Pourtalet (1794m). Ce col fait le lien avec la vallée d’Ossau. Si je vous parle de la Vallée de Tena, c’est car là aussi il y a quelques belles choses à voir 🙂 Tout d’abord le sommet emblématique de la région, le massif de la Pena Foratata (2321m) qui se détache nettement du paysage.

Il y a aussi une belle cascade à découvrir. Elle est juste à côté de la petite bourgade de Oros Baixo. Une fois garé sur le parking du village, c’est très simple, il suffit de marcher quelques centaines de mètres dans un petit canyon en suivant un sentier bien indiqué le long de la petite rivière.

On arrive rapidement à la très belle cascade d’Oros Bajo 🙂 La rivière a creusé la roche avec ce véritable mille-feuille stratifié, mélange de grès, d’argile et de marne.

C’est vraiment un bel endroit! Et comme vous pouvez le voir, pendant une chaude journée d’été, c’est le spot pour se baigner dans le plus beau des décors 😉

Lisez les articles suivants pour la suite de ce périple dans la jolie province de Huesca 🙂

Superbe randonnée autour des lacs d’Ayous

Dans les Pyrénées, il y a des lieux mythiques. Les Lacs d’Ayous en sont un bel exemple. C’est l’endroit parfait pour une belle randonnée dans des paysages magnifiques! Hop en route! 🙂

Direction la vallée d’Ossau à 1h de route au sud de Pau. Une fois arrivé au petit hameau de Gabas, une petite route étroite et sinueuse part sur la droite en direction de Bious Artigues. Au fond de la vallée, la route s’arrête au pied d’un barrage. Vous pouvez vous garer sur le parking du haut (100 places, 8€). S’il est plein, il reste le parking du bas (5€). Si lui aussi est plein, pas de chance, et de toute façon la route d’accès à la vallée sera bloquée (il est interdit de se garer le long de la route). Croisez les doigts pour avoir de la place 😉

Le grand Lac de Bious Artigues

Vous voici donc arrivé au lac de Bious Artigues à 1416m d’altitude. C’est un magnifique lac de barrage de 32ha et 40m de profondeur. On tombe tout de suite sous le charme de cette vue, avec le Pic du Midi d’Ossau dominant le paysage 🙂

Ce lac a été mis en service en 1957 pour alimenter le barrage hydroélectrique. Il recouvre une ancienne zone défrichée. Il est interdit de se baigner dedans mais la pêche à la truite y est autorisée. C’est généralement un lieu de pique nique et de balade familiale. On peut faire le tour du lac tranquillement et sans difficulté en une petite heure.

La randonnée des Lacs d’Ayous

Les lacs d’Ayous se trouvent un peu plus loin dans la vallée. Il y a en tout 6 lacs : le lac Castérau, le lac du Miey, le lac Gentau, le lac Bersau, le lac Paradis et le lac Roumassot. Le circuit classique pour découvrir ces lacs suit principalement le GR10. C’est une boucle d’environ 15km. Cette randonnée a un seul défaut : elle est très populaire. Ne vous attendez pas à être seuls au monde. C’est le 4e site le plus visité du Parc National des Pyrénées! L’été, c’est vraiment la foule, et on a un peu l’impression d’être sur une autoroute de promeneurs, ce qui peut gâcher un peu l’expérience.

Heureusement, il existe une alternative plus tranquille et loin de la foule 🙂 Voici le topo de cet itinéraire.

Même si tout n’est pas toujours bien balisé, il est impossible de se perdre.

Un rappel important, nous sommes dans le Parc National des Pyrénées, il faut donc respecter quelques règles (habituelles) : ne rien laisser traîner, ramasser ses déchets, ne pas faire voler de drones et ne pas se promener avec un chien (même tenu en laisse).

Le vallon sauvage d’Aas de Bielle

Pour commencer cette randonnée, on traverse directement le barrage, puis on suit la piste du bord du lac sur quelques centaines de mètres. Après un gué bétonné, vous verrez un petit sentier quitter la piste principale et grimper sur la droite dans la forêt. C’est celui là qu’il faut prendre. Apres une bonne montée assez raide à l’ombre des sapins, on débouche à 1661m dans le Vallon d’Aas de Bielle. C’est un petit vallon magnifique et sauvage, où coule le petit ruisseau de l’Aas. Ici on est loin de la foule. On ne croisera que vaches, chevaux et marmottes, ou quelques randonneurs égarés 😉

Apres avoir dépassé la cabane d’Aas, il suffit de suivre le fond du vallon en marchant sur le sentier à peine visible qui longe le ruisseau. À mi-chemin, il faudra traverser le ruisseau et grimper la pente herbeuse bien raide sur la gauche de la vallée. L’objectif c’est de rejoindre le col. Le sentier est quasiment invisible au milieu des herbes. En fait on suit principalement la piste laissée par les vaches. Si des bovins y arrivent, nous aussi 😉

Il existe une option un peu plus longue et sportive. Hélas je n’avais pas le temps ce jour là, mais si vous le pouvez n’hésitez pas! Dans ce cas, il faut suivre le sentier jusqu’au fond du vallon, grimper au col d’Aas de Bielle droit devant vous. Puis partir sur la gauche jusqu’au sommet du Pic d’Ayous (2288m) et profiter de la vue sur les montagnes de la Vallée d’Aspe. Puis redescendre au Col d’Ayous et enfin revenir en direction des lacs. Hop facile!

Pour ma part, après avoir suivi le sentier des vaches, j’arrive au Col d’Estibères dit de Peyrot (2008m). La vue depuis le col est splendide sur le Pic du Midi d’Ossau (2884m) 🙂

C’est le sommet emblématique du haut Béarn et de la vallée d’Ossau. Ce serait en fait le vestige d’un ancien volcan effondré il y a des millions d’années. Ce sommet qui se détache et qui est visible de loin et la fierté des béarnais. Ils le surnomment Jean-Pierre (le pic de gauche c’est Jean l’aîné, et celui de droite c’est Pierre le cadet). D’autres légendes disent aussi que ce serait la tête géante d’un ourse. D’ailleurs la légende de Jean de l’Ours est très vivante dans cette région (une sorte de yéti, mi-homme mi-ours). Ce sommet a été escaladé pour la première fois par des bergers en 1790.

Les Lacs d’Ayous

Après avoir franchi le col, le sentier descend gentiment vers la droite en direction des lacs. Depuis les hauteurs on domine la vallée. On distingue tout en bas la piste principale qu’il va falloir rejoindre, ainsi que la foule des randonneurs.

Après avoir rejoint le large sentier du GR10, on arrive à côté du joli et mignon petit Lac du Miey (1914m).

Deux cent mètres plus loin, le sentier mène sur les berges du Lac Gentau (1947m). Ce petit lac de 20m de profondeur est traditionnellement le point d’arrêt de nombreux randonneurs. On peut s’y baigner (si on n’est pas trop frileux) et sécher tranquillement allongé dans le gazon.

Si on a une petite soif, il y le Refuge d’Ayous juste là 🙂 Une petite bière de mi-parcours est toujours la bienvenue! Le refuge propose aussi de la restauration (mieux vaut appeler pour réserver) et des lits en dortoirs (il faut absolument réserver). Si vous comptez y passer la nuit, vous trouverez plus d’infos sur leur site. Si vous comptez faire du bivouac, c’est autorisé sur la zone située sur l’autre berge du lac.

J’ai vraiment hésité à prolonger la rando et suivre la grande boucle en continuant sur le GR108 pour découvrir le lac Bersau, Casterau et Paradis. Hélas, je n’avais pas assez de temps devant moi, car mon périple me conduisait plus loin dans les Pyrénées espagnoles. Je rebrousse donc chemin depuis le refuge et je suis le GR10 vers le fond de la vallée. Après avoir passé le Lac Roumassot (1845m), le sentier descend gentiment à travers une belle forêt de feuillus.

En chemin, je croise un traditionnel patou accompagnant son troupeau de brebis. Attention, il faut bien se souvenir qu’il s’agit d’un chien de protection. Son rôle c’est de protéger le troupeau des loups et des ours. Il peut rapidement montrer des signes d’agressivité si on s’en approche.

Les bonnes pratiques sont de parler suffisamment fort et normalement pour que le chien ne soit pas pris par surprise, ne pas faire de gestes brusques ou courir, et rester à distance du troupeau. Et tout devrait bien se passer 😉

Je profite encore une fois de la vue sur les pâturages et la superbe vallée d’Ossau. Aaah que c’est beau!

Puis le chemin retourne dans la forêt et on fini par retrouver les jolies berges du grand lac de Bious Artigues.

C’est la fin de cette très belle randonnée! Ca donne vraiment envie de faire un peu de bivouac pour profiter d’un coucher et d’un lever de soleil dans ce paysage, d’explorer d’avantage les crêtes. Et voir même d’accéder au sommet du Pic du Midi d’Ossau! Dans ce cas, il vaut mieux suivre un guide. Bref, comme vous le voyez, cette belle région est une immense aire de jeux pour les amoureux de la nature. Alors, bientôt votre tour aussi dans ces paysages ? 😉

Visiter le nord de la Sardaigne, les plus beaux endroits!

Vous souhaitez partir quelques jours en Sardaigne ? Très bonne idée! Je vous propose une chouette itinéraire et des idées de visite pour découvrir le nord cette très belle île. Ce fut un coup de cœur, et j’espère que ce sera encore mieux pour vous! Hop en route 😉

Olbia, la prospère

En réalité je n’ai pas grand chose à dire sur la ville d’Olbia « la prospère ». C’est un peu la capitale du nord-est de la Sardaigne avec une importante activité portuaire. Elle n’est pas particulièrement touristique, mais avec son aéroport (Aeroporto Olbia Costa Smeralda) et ses vols low-cost, c’est une porte d’entrée privilégiée et économique pour visiter le nord de la Sardaigne 🙂

Après avoir atterri en fin de journée, récupéré le logement près de l’aéroport ainsi que la voiture de location, nous avons simplement profité de la douceur de la soirée. Il y avait une jolie marina moderne à quelques rues, et nous avons passé une chouette soirée sur la terrasse du restaurant Il Molo 🙂

L’idée pour la suite de ce séjour sera de filer tout à l’ouest, de principalement profiter des plages et revenir vers Olbia pour le vol retour.

La Vallée de la Lune

Après une bonne heure de route depuis Olbia en direction de l’est en passant à travers les terres, la campagne se pare peu à peu de collines et de rochers aux formes étranges. C’est la Valle della Luna (la « vallée de la lune » pour les non-bilingues haha). C’est un vaste plateau situé près de la commune d’Aggius. Son aspect lunaire vient des nombreux et énormes blocs de granite qui parsèment le paysage. Ils ont été érodés et travaillés par l’érosion durant les dernières périodes de glaciations. Toutes ces formes étranges ont contribuées à l’imaginaire humain. On trouve d’ailleurs au nord d’Aggius un important site archéologique datant de l’an -1500, le Nuraghe Izzana. C’est aussi une région où on peut faire plein de chouettes randonnées sur les hauteurs granitiques 🙂

Mais nous n’avions pas le temps durant ce séjour, alors nous avons juste profité de la très belle vue depuis ce belvédère en suivant la route SP74 🙂

Attention, il ne faut pas confondre cette zone avec un autre endroit en Sardaigne qui s’appelle aussi Valle della Luna. L’autre site est une petite vallée sur la côte à Capo Testa.

Le village de Castelsardo

Une trentaine de kilomètres plus loin, nous arrivons en vue de Castelsardo. Ce village pittoresque est fondé par les génois au XIIe siècle. Construit sur un promontoire rocheux, il est considéré comme un des plus beaux villages de l’Italie. Nous voulions nous promener dans les ruelles colorées, grimper jusqu’au château des Diora perché et découvrir le côté moyenâgeux. Sa spécialité, c’est le tissage et la confection de paniers typiques.

Avant cette visite, nous avons trouvé un très chouette restaurant avec cette belle vue panoramique sur Castelsardo. C’est le Ristorante Rocca ‘Ja (Via Sedini, 240). Tout était véritablement excellent et je vous le recommande vraiment 🙂 En plus on s’y gare sans aucun souci. Pour la digestion, l’idée de grimper dans les rues sous le soleil ne nous tentait plus vraiment, c’est étrange! 😉

Spaggia Di Cala Li Cossi, la perle de la Costa Paradiso

Une bien meilleure idée, c’est de passer l’après-midi à la plage! Je tenais absolument à découvrir la plage de Li Cossi. C’est une des plus belles plages du nord de la Sardaigne et la perle de la côte du paradis. Direction justement la localité de Costa Paradiso. Pas grand chose à voir dans cette commune. Il faut pousser jusqu’à l’hôtel Costa paradiso et croiser les doigts pour qu’il reste de la place sur le petit parking. Ensuite il va falloir marcher une dizaine de minutes le long d’un chemin côtier. La plus belle plage se mérite 😉 Il y aura quelques escaliers à gravir mais rien de trop difficile. Et tous ces rochers colorés plongeant dans l’eau bleue, c’est tellement beau!

Puis arrive la récompense quand on découvre Li Cossi : une magnifique plage isolée, des eaux turquoises et un littoral rocheux et sauvage préservé.

Cette crique est véritablement un petit coin de paradis 🙂

C’est l’endroit parfait pour explorer les rochers immergés avec son masque et tuba. L’eau est vraiment limpide. Comme il faut marcher un peu pour venir et que le parking n’est pas très grand, il n’y a pas la foule. En vérité je vous le dis, cette plage est une perle! 😉

Il y a même un petit bar à l’extrémité de la plage. Pour les plus courageux, vous pouvez continuer de vous promener le long du littoral rocheux en continuant sur le sentier.

Alghero, la petite Barcelone

Nous arrivons ensuite dans la ville d’Alghero. Un des plus grands ports phéniciens existait ici, et la ville d’Alghero est officiellement fondée par les génois au XIe siècle. Mais en 1354, les espagnols du royaume d’Aragon prennent le contrôle de la cité et y installent de nombreuses familles de Catalogne. Ils resteront au pouvoir jusqu’en 1720! C’est la seule ville d’Italie où le catalan est une langue officielle (l’alguerès, toujours parlé et compris par une bonne partie de la population). Cet héritage espagnol fait que parfois on ne sait plus trop si on se promène dans une ruelle italienne sarde, ou dans une ruelle espagnole avec tapas & paella. La ville est donc surnommée la petite Barcelone 🙂

Pendant longtemps le commerce et l’artisanat du corail rouge était une spécialité de la ville. Cet or rouge a véritablement contribué à la richesse d’Alghero. Maintenant le corail rouge est protégé (et de plus en plus rare avec le réchauffement climatique). Si le sujet vous intéresse, vous pourrez visiter le petit Musée du Corail (Via XX Settembre, 8). Le vieux centre ville historique d’Alghero ne possède pas vraiment de grands monuments à part la petite cathédrale et l’église Chiesa di San Michele Arcangelo avec son dôme coloré. En revanche la ville a conservé une bonne partie de ses remparts et fortifications du XIe siècle. Ils offrent maintenant une agréable promenade en corniche le long de la mer.

Alghero a surtout était un prétexte pour se perdre dans le labyrinthe de petites ruelles. Je vous partage d’ailleurs trois bonnes adresses de notre séjour 🙂

  • Un sympathique petit resto de ruelle ambiance tapas avec Mon Bar Bistrot (Via Minerva, 7)
  • L’endroit parfait pour passer une bonne soirée : le Proseccheria Umpare (Placeta de Santa Creu, 7). Ce bar est sur petite place collée aux remparts. L’ambiance est vraiment cool et il y a du bon vin. Allez-y vous ne le regretterez pas!
  • Et si vous cherchez un endroit festif où finir votre soirée (ou commencer votre nuit haha) alors filez au bar le Mill Inn (Via Majorca, 37)! C’est le pub fiesta du centre ville d’Alghero. Bières, musique, concert et rencontres. On y a vraiment passé une très chaleureuse soirée 😉

Alghero c’est aussi le point de départ pour découvrir plusieurs sites de la région.

La Grotte de Neptune

C’est un des spots les plus connus de la région. Sur le port d’Alghero de nombreux bateaux proposent l’excursion jusqu’à la fameuse Grotte de Neptune située à une vingtaine de kilomètres. En théorie, l’excursion en bateau dure environ 2h (environ 40 minutes de navigation pour y aller, une petite demi-heure sur place, et 40 minutes pour le retour). Le billet aller-retour jusqu’à la grotte coute 18€. Attention, le billet d’entrée dans la grotte n’est pas inclus! Il faudra l’acheter sur place (14€, prévoyez de la monnaie si jamais le réseau ne passe pas pour le tpe).

On embarque donc fièrement sur notre navire à destination de la grotte. Le vent ébouriffe nos cheveux, on profite du grand air. Une sortie en bateau, c’est toujours agréable! On longe la côte et on découvre les grandes falaises de calcaire à Capo Galera et Capo Giglio.

Puis on arrive enfin à l’entrée de la fameuse grotte! Et là c’est le drame 🙂 À cause du vent qui ébouriffe nos cheveux, l’approche de la grotte est plus que périlleuse. Le bateau doit réussir à s’approcher au plus près sans s’écraser contre les rochers et la falaise. Après plusieurs tentatives, il abandonne, c’est trop dangereux. Retour au port sans la visite de la grotte haha! C’est en fait assez fréquent que le bateau ne réussisse pas à s’amarrer à l’entrée de la grotte. Mais ça on ne vous le dit pas trop. Donc moi je vous le dit! Si vous voulez visiter les grottes de façon certaine, il faut choisir une autre option que le bateau.

Mais vous allez voir que l’autre option n’est pas forcément beaucoup plus simple. La seule autre possibilité c’est via l’escalier Scala del Cabirol, construit en 1954 dans la falaise haute de 119m. Il faudra être prêt à descendre les 656 marches (et idem pour remonter). Cet escalier est au bout de la route SP5 à la pointe de Capo Caccia. Sauf qu’il est interdit de se garer le long de la route ou sur la minuscule place. Le parking le plus proche, c’est celui du belvédère de Foradada, mais bon courage pour grimper les 20min à pieds le long de la route. La solution, c’est donc d’utiliser le service de navette. On peut la prendre depuis un parking gratuit derrière la plage de Mugoni. Le billet coute 5€ et il y a un bus par heure. Et ce n’est pas tout! Il faut impérativement réserver l’accès à la grotte et à l’escalier en ligne sur leur site web ici! Et si vous arrivez en retard, c’est foutu!

Et cette fameuse grotte alors ? Avec plus de 150.000 visiteurs par an, c’est un peu une usine à touristes. Elle est probablement jolie et intéressante, avec ses stalactites, son lac intérieur etc … Mais à mon avis, elle est surcotée et trop chère. Vous me direz si vous avez kiffé votre visite 🙂

Spiaggia di Mugoni

Pour se remettre de cette relative déception, heureusement, il y a la plage! Direction donc la grande plage de Mugoni 🙂 Elle est située au fond de la baie de Porto Conte, exposée plein sud. Grâce à cette position, elle est à l’abri du vent et ses eaux sont calmes.

Du sable fin et doré, une grande pinède, et de l’eau transparente. C’est le paradis!

Cette plage est évidemment très populaire, mais avec ses 2km de longs, vous trouverez toujours un endroit pour vous poser 🙂

On peut apercevoir au loin la silhouette du Capo Caccia qui se détache à l’horizon.

Le Parc de Porto Conte et Capo Caccia

Le parc régional naturel de Porto Conte englobe toute la zone de la baie. Depuis 1999, la grande forêt Prigionette qui recouvre tout le Capo Caccia est protégée, et ça fait vraiment plaisir à voir 🙂 Elle abrite parait-il de nombreux cerfs et sangliers. Plus d’infos sur le site officiel.

Le Capo Caccia, c’est la presqu’ile calcaire au sud ouest de la baie. Son nom viendrait de la chasse aux pigeons qui étaient pratiquait par la noblesse depuis leurs embarcations autour des falaises.

La balade amène obligatoirement au grand belvédère Foradada. Là, on en prend plein les yeux. À plus de cent mètres au dessus du niveau de la mer, les falaises donnent le vertige!

Juste en face, on aperçoit l’ilot de Foradada battu par les vagues de la Méditerranée. Le spectacle est vraiment de toute beauté 🙂

Cet endroit magnifique recèle une autre surprise. Depuis le parking il faudra suivre un sentier bien pentu à travers la végétation. Il n’est pas toujours bien indiqué, il faut suivre les balises blanches et rouges (ne pas y aller en tongs!). Certains passages sont très proches des falaises, il ne faut pas avoir le vertige. Vous croiserez sans doute d’ailleurs des pratiquants d’escalade qui s’entrainent sur les parois des falaises.

Au bout d’une trentaine de minutes on arrive à cette petite grotte cachée. Voici la Grotta delle Brocche Rotte! La vue est juste incroyable 🙂 En plus ici, vous ne serez pas au milieu de la foule des touristes. Un chouette bon plan!

Après cette belle journée dans la baie, nous terminons par un apéritif dans le bar de la marina de Porto Conte 🙂

La plage de La Pelosa

Ah la plage de La Pelosa! On la trouve à la pointe nord-ouest de la Sardaigne, à une heure de route environ depuis Aleghro. C’est LA plage mythique, considérée comme une des plus belles plages d’Europe. Mais c’est à la fois la plus belle et la pire des plages! C’est une plage de sable ultra fin. Les eaux sont incroyablement transparentes, et on a de l’eau jusqu’au genoux sur des dizaines de mètres. Elle est protégée des vagues par des récifs. Bref tout est parfait!

Oui mais non. C’est en réalité un mince banc de sable entre la pointe de la Pelosa, l’ilot de Piana et l’ile d’Asinara. Et ce paradis a un prix. Cette plage est protégée comme un trésor. Il y a une jauge limitée à 1500 personnes par jour sur cette petite plage (et c’est déjà beaucoup car malgré tout la plage est archi bondée, elle n’est pas très grande). Interdiction de fumer et interdiction d’utiliser sa serviette de plage sans un matelas homologué en dessous pour ne pas emporter de sable! Il y a régulièrement des patrouilles et des amendes sont distribuées! La réservation est obligatoire pour accéder à la plage. Pour obtenir le QRCode qui sert de sésame (4€ par personne), ça se passe ici sur le site officiel. Il faudra aussi trouver une place pour se garer (stationnement payant), et ça c’est pas gagné!

Pour vous éviter tout ce stress inutile (on est en vacances après tout) et profiter un peu malgré tout de ce cadre naturel qui est réellement incroyablement beau, vous pouvez vous garer le long de la route. Et certains passages permettent de descendre jusqu’à la mer.

À la place du sable fin des cartes postales il y aura des rochers. Mais vous nagerez toute de même dans les eaux de la plus belle plage du monde 😉

Les rochers de Capo Testa

Au nord de la Sardaigne, il y a un endroit à découvrir absolument, c’est la péninsule de Capo Testa. Après avoir traversé l’isthme étroit et longé la grande plage Rena di Ponente (sable fin, eau translucide, l’impression d’être à la piscine, parking 2€/h) la route s’achève au milieu de nul part sur un petit parking.

Il suffit ensuite de suivre les différents sentiers pour se perdre dans un monde à part, entre énormes blocs de granit, maquis verdoyant et coloré et les eaux bleues de la Méditerranée.

Cette péninsule était utilisée par les romains pour extraire des blocs de pierres qui étaient directement chargés sur des navires. On pense d’ailleurs que les grandes colonnes du Panthéon à Rome viennent de Capo Testa. Plus tard, le site a servi pour abriter des colonies de lépreux puis des bandits et contrebandiers jusqu’au XIXe siècle. Pendant des années, c’était un point de ralliement des hippies italiens.

Capo Testa regorge de petites criques discrètes et de piscines naturelles où il fait bon se baigner. Mais c’est surtout un endroit où se balader et se perdre au milieu de ces rochers aux formes toujours plus étonnantes les unes que les autres.

Un petit phare haut de 23m est discrètement installé entre les rochers depuis 1845. Sa lumière est visible depuis la Corse qui est juste en face.

Les formations rocheuses érodées par le vent et l’eau au fil des millénaires composent un paysage à couper le souffle. On ne s’en lasse pas! Même si la presqu’ile n’est vraiment pas très grande, on peut facilement y passer une heure ou deux tellement on a envie d’en explorer les moindres recoins.

En fin de journée, les couleurs sont encore plus belles. Il n’y a presque plus personnes. C’est vraiment un endroit splendide et sauvage qui reste gravé dans les mémoires. Allez-y, vous ne le regretterez pas! 🙂

Santa Teresa Gallura

La jolie petite commune paisible de Santa Teresa Gallura est à seulement 5km de Capo Testa. En regardant vers la mer, juste en face, on aperçoit les falaises de Bonifacio en Corse, à seulement 13km à vol d’oiseau. Une ligne de ferry relie d’ailleurs le port de Bonifacio et celui de Santa Teresa Gallura (une heure de traversée). Si vous en avez le temps, vous pouvez visiter le site préhistorique de Nuraghe Lu Brandali, une des nombreuses tombes de géants qu’on retrouve en Sardaigne. C’est vraiment juste à la sortie du village.

Plus récemment, il y a un vestige de l’occupation espagnole avec la Tour de Longonsardo construite en 1577 pour protéger la côte des attaques. La commune dispose aussi de la jolie plage Rena Bianca, facilement accessible à pieds depuis le centre ville … mais avec un accès payant à 3.50€ et l’obligation d’avoir une natte de plage à mettre sous sa serviette. Pour nous, c’était une arrivée en fin d’après-midi. La visite de Santa Teresa Gallura s’est principalement limitée à des apéros en terrasse et un bon repas dans le Ristorante Mediterraneo Santa Teresa Gallura (Via Amsicora, 7), et c’est déjà pas mal 🙂

Les îles de La Maddalena

Pour terminer ce séjour en beauté, direction les îles de La Maddalena 🙂 C’est un archipel de sept îles, surnommée les « sept sœurs », et seulement trois sont habitées. Toute la zone fait partie d’un Parc National créé en 1994 et donc la nature y est belle et préservée. Pour rejoindre ce petit coin de paradis, il faut prendre le ferry à Palau. Pas besoin de réserver, il y a un ferry toutes les 30 minutes, on achète le billet tranquillement sur place (pour le trajet aller-retour, il faut compter 19.60€ pour la voiture et 7.80€ par passager). Plus d’infos ici.

Sur l’archipel, en plus de l’italien, on parle un dialecte très proche du Corse (suite à une forte immigration au XVIIIe siècle). Etrangement la petite ville de La Maddalena est surnommée « la petite Paris » et je n’ai pas trop vu pourquoi.

Après une rapide déambulation dans le centre historique et un repas rapidement avalé, il est temps de se diriger vers l’objectif de la journée!

L’idée était de finir le séjour sur une petite plage isolée et sublime dans l’archipel des Maddalena. Alors direction l’île de Caprera en traversant un long pont. L’île est connue pour avoir été achetée par Giuseppe Garibaldi, un des fondateurs de l’unité italienne. Puis l’île a servie de terrain militaire, ce qui l’a préservée des méfaits du tourisme. C’est une terre sauvage et naturelle, traversée par à peine quelques routes et sentiers au milieu de la garrigue. Parmi les différentes plages de rêves possibles, j’avais choisi la plage de Cala Serena 🙂

Une fois garé tant bien que mal sur le bord d’une piste en terre, il faudra encore marcher une dizaine de minutes sur un petit sentier avant de découvrir ce petit paradis caché.

Quasiment personne à l’horizon, on devait être une dizaine à tout casser sur cette plage sauvage. Aucune installation autour. Une magnifique piscine naturelle devant soi. Elle est pas belle la vie? 😉 En plus les rochers servent d’excellents plongeoirs. À la limite, le seul défaut de cette plage serait la présence de guêpes assez fréquente, mais personnellement je n’en ai pas vu. Evitez d’apporter de la nourriture et tout devrait bien se passer 🙂

C’est sur cette très belle journée que s’achève ce petit périple dans le nord de la Sardaigne.

J’espère que ça vous aura donné envie d’y aller vous aussi! En tout cas moi, ça me donne déjà envie de découvrir le reste de l’île 😉 Hop en route!

À la découverte de la belle Vallée de Chaudefour

Partons à la découverte d’une des plus belles vallées du Massif Central! La Vallée de Chaudefour se trouve au cœur du massif de Sancy, dans le département du Puy-de-Dôme. Préparez vous à découvrir une nature préservée, des paysages à couper le souffle et des belles cascades! Hop en route 🙂

Direction donc le département du Puy-de-Dôme et plus précisément la commune de Chambon-sur-Lac. La petite route départementale D637 s’enfonce dans la vallée jusqu’au parking de la Maison de la Réserve naturelle nationale de la Vallée de Chaudefour. L’accès à la vallée est gratuit mais le parking est payant (de mai à septembre, 4€ si moins de 4h sinon 6€).

La Vallée de Chaudefour

La vallée de Chaudefour est une réserve naturelle depuis 1991. Il faudra donc respecter quelques règles: pas de chien (même tenu en laisse), pas de camping, pas de vtt, etc … En contrepartie, vous avez 8.2km² de nature préservée et protégée avec une flore unique dans le Massif Central et des animaux sauvages en liberté. Avec un peu de chance vous pourrez apercevoir des mouflons, des chamois ou des marmottes. Ou sinon, il restera toujours les vaches 😉

L’histoire de cette vallée remonte à 600 000 ans environ. À cette époque le Sancy subit une nouvelle éruption violente et une partie du massif s’écroule. La vallée est alors créée avec son amphithéâtre naturel tout au fond. Puis après des millénaires d’érosion, de façonnage par des glaciers et des dépôts de sédiment, on arrive à cette magnifique vallée glaciaire 🙂

À l’entrée de la vallée, la Maison de la Réserve vous propose gratuitement des renseignements sur les balades possibles et accueille aussi des expositions (toilettes disponibles).

Il y a plusieurs beaux sites à découvrir dans cette vallée. Prévoyez environ 4h de balade et 8.5km de marche 🙂 On peut difficilement se perdre, les sentiers sont bien indiqués.

La Cascade de Pérouse

Peu après l’entrée de la vallée, vous aurez la possibilité de découvrir une cascade. Après moins de 30 minutes de marche dans la forêt, vous voici devant la Cascade de Pérouse 🙂

Cette jolie petite cascade dans son écrin naturel est un premier bon présage pour la découverte des beautés de la vallée.

La Source Sainte-Anne

Quelques centaines de mètres plus loin en suivant le sentier, on découvre une petite fontaine. C’est la Source Sainte-Anne. Elle est discrète et son débit est faible. Rien qu’en regardant la couleur rougeâtre du petit ruisseau qui se forme ici, on sait que l’eau contient du fer. Depuis longtemps cette eau à la réputation de guérir les maux d’estomac et même quelques maléfices! C’est une eau piquante et gazeuse à consommer avec modération 😉 Il y a même eu un projet de construction pour une véritable station thermale avec hôtels et villas. Mais le climat était finalement jugé trop rude et l’arrivée de la guerre en 1914 a interrompu ce projet. Il reste maintenant cette simple petite source à découvrir durant votre balade 🙂

La Crête de Coq et la Dent de la Rancune

Un peu plus loin, en sortant du sous-bois, on a droit à ce paysage de dingue. Les deux grandes formations rocheuses qu’on aperçoit sont la Crête de Coq (130m) à gauche et la Dent de la Rancune (90m) à droite. Quelqu’un devait vraiment être très rancunier dans le coin pour baptiser cette énorme dent ainsi!

Ces deux monumentales roches aux noms poétiques sont des dykes. On est bien avancé me direz vous 🙂 Un dyke, c’est ce qui se passe quand du magma remonte par une fissure à travers le manteau rocheux. Le magma fini par se refroidir et se figer. Puis avec le passage du temps et de l’érosion, les roches tendres qui sont autour finissent par disparaître. À la fin, il reste ces grandes formations rocheuses, comme surgies de nul part! En plus d’être terriblement photogéniques, cette crête et cette dent sont des spots d’escalade réputés!

La Cascade de la Biche

Partons maintenant en direction d’une autre petite merveille de cette vallée. Au poteau, il suffit de suivre le sentier (balisage bleu) qui mène à la Cascade de la Biche. Ce chemin s’enfonce dans une forêt avec de beaux et grands arbres 🙂

La montée sur le flanc de la vallée est un peu plus longue. Cette cascade se mérite. Après 1h30 de marche et un peu de crapahutage dans les rochers, on arrive enfin! On découvre cette magnifique cascade de 30m de haut qui se jette sur des belles orgues basaltiques 🙂

Ok, ce n’est peut être pas les chutes du Niagara et le débit n’est pas fou, mais ça reste une très belle cascade qui mérite d’être admirée 😉

Que de belles choses dans cette belle vallée de Chaudefour!

Continuons notre balade jusqu’au fond de la vallée, vers les ravines pentues et le mont Dore qui domine le paysage. On longe ce joli ruisseau dons les eaux finiront dans le lac de Chambon.

La Cascade du Moine

Le sentier qui mène au fond de la vallée passe à travers quelques prairies et pâtures où la faune locale vous observera d’un œil curieux.

En suivant le balisage violet et en grimpant un peu, on arrive à la Cascade du Moine. Alors est-ce que la météo devenue grisonnante a une influence sur mon ressenti, mais j’ai personnellement trouvé cette cascade sans intérêt aucun!

À mon humble avis, vous pouvez zapper sans regrets cette dernière partie de la vallée …

La Cascade de la Voissière

En revanche, avant de quitter cette magnifique vallée, ne manquez pas la très jolie Cascade de la Voissière.

En plus d’être agréable à l’œil, elle est ultra facile d’accès. En fait, elle est littéralement juste au bord de la route! On a quasiment cette vue depuis la voiture 🙂

Balade au Puy de Dôme et dans la chaîne des Puys

Ce qu’on appelle la chaîne des Puys, c’est un ensemble de 80 volcans dans le Massif Central s’étirant sur un axe nord-sud de 45km de long et 3 à 5km de large. Ils sont apparus lors d’éruptions entre -95.000 ans et -8600 ans. Il ne faut pas confondre ces puys avec ceux du massif des Monts Dore, dont le célèbre Puy de Sancy (sommet du Massif Central 1885m). Ces autres volcans sont beaucoup beaucoup plus vieux et datent d’il y a plusieurs millions d’années! Bref, absolument rien à voir. Le volcan du Puy de Dôme, c’est le plus grand et le plus jeune volcan de la chaîne des Puys. Il se trouve à une dizaine de kilomètres à l’ouest de Clermont-Ferrand. Il domine toute la région, on le voit à des kilomètres à la ronde, bref, il est immanquable 🙂

Et il y a une histoire assez incroyable sur les volcans d’Auvergne. Jusqu’en 1751, personne ne savait que c’était des volcans! Avant cette date, on pensait même que ça pouvait être les restes de résidus de gigantesques forges romaines! Quelques rares voyageurs venant de pays avec des volcans (ou suffisamment instruits) ont peut être pensé que ces monts ressemblaient à des volcans. Mais personne ne l’avait encore affirmé publiquement, écrit ou dit, et les habitants encore moins. En 1751 donc, Jean-Etienne Guettard (membre de l’Académie des Sciences à Paris) accompagne Malesherbes (alors responsable de la censure royale) pour une cure thermale à Vichy. En chemin, ils s’étonnent de pierres sombres utilisées en construction. On leur dit que c’est de la pierre de Volvic. Ils sont curieux de trouver son origine, mais ils arrivent à Vichy. De là, ils voient le Puy de Dôme et veulent y grimper. Après leur visite sur le Puy de Dôme puis sur le Mont-d’Or, Guettard est persuadé qu’il s’agit de volcans. Il publie son mémoire en 1755 et alors la population pays découvre qu’il y a des volcans en Auvergne! Amazing!

C’est bien gentil tout ça, mais comment faire pour aller au sommet? 🙂

Pour rejoindre le sommet du Puy de Dôme vous avez trois options :

  • La plus facile, c’est de se garer sur le parking du Site du Puy de Dôme pour prendre le train à crémaillère en service depuis 2012. Le Panoramique des Dômes gravira les 5.6km de montée en 15min. Trajet simple 14€ et aller/retour 17€. Plus d’infos sur les horaires et tarifs sur ce site.
  • Se garer au parking (gratuit) du Col de Ceyssat pour prendre le chemin des muletiers. Deux kilomètres de montée et 350m de dénivelé. Comptez environ 45min pour atteindre le sommet après avoir franchi les 15 virages du sentier.
  • La troisième option, c’est le sentier des chèvres, côté nord du Puy, avec ses longs escaliers.

J’ai personnellement opté pour le chemin des muletiers.

Ce chemin existe depuis l’antiquité. Il était utilisé par les pèlerins qui voulaient atteindre le sommet et rejoindre le Temple de Mercure. Le chemin ne pose aucune difficulté. On commence le parcours à l’ombre des arbres et la végétation disparait à partir de 1300m d’altitude.

Hélas le jour de cette balade, la météo était complètement foireuse. Des nuages se sont rapidement accumulés au sommet, la pluie s’est mise à tomber. Le magnifique panorama sur la chaine des Puys depuis le sommet restera dans l’imagination, snif …

C’est donc au milieu du brouillard qu’on atteint le sommet et qu’on découvre avec étonnement le Temple de Mercure!

Ce qui est encore plus incroyable, c’est qu’il a été redécouvert totalement par hasard pendant des travaux de construction de l’observatoire météorologique du Puy de Dôme en 1872! Lors des fouilles on a retrouvé les traces d’un premier temple au sommet (sous l’actuel relais hertzien) construit vers l’an 50. Il aurait été détruit un siècle plus tard et on aurait ensuite construit un peu plus bas le grand temple. On pense qu’il a été utilisé jusque vers le IVe siècle avant de finir en ruines.

On a pu reconstituer le mur de soutènement de la terrasse du temple. Ce mur à lui seul fait déjà 7m de hauteur. On a du mal à imaginer la taille de ce temple! Il faut s’imaginer un grand sanctuaire recouvrant une surface de 3600m². On associe ce temple au dieu Mercure des romains, mais on pense que les peuples celtes y vénéraient leur dieu Lug. C’était sans doute le temple le plus important de toute la Gaulle! Ce sanctuaire était tellement important qu’une statue colossale avait été commandée au sculpteur grec Zénodore. Elle lui demandera 10 ans de travail! Sa renommée sera si grande que l’empereur Néron lui commandera aussi une statue en bronze de 33m de haut. Cette immense statue située au sommet du Puy de Dôme était visible depuis toute la région. C’était le « roi des Arvernes » qui veillait sur son peuple. On n’a jamais retrouvé ce fameux géant. À sa place maintenant se trouve un nouveau géant, la grande antenne du relais hertzien installée en 1956.

De nos jours le sommet du Puy de Dôme, c’est plus de 500.000 visiteurs chaque année 🙂 En plus d’une superbe vue (quand le temps est dégagé), on y retrouve des espaces pique nique, un restaurant, les zones de départ des parapentes et un petit musée gratuit. C’est un sommet qu’il faut atteindre au moins une fois dans sa vie, en tout cas chez les Auvergnat c’est comme ça! 😉

Une dernière petite anecdote sur le Puy de Dôme 🙂 En 1862, Napoléon III est en visite officielle dans la région. Pour honorer l’empereur, on décide de faire une surprise et de créer une éruption artificielle! Des dizaines de charrettes chargées de bois et des tonnes de résine seront utilisés. Le soir venu, à la place d’une incroyable éruption, on ne verra juste qu’une grosse fumée 🙂

La chaine des Puy étant composé de dizaines et dizaines de volcan, alors on est forcément tenté d’aller en explorer quelques uns!

Parmi ces volcans endormis, il y en a un qui est très populaire, c’est le Puy Pariou. On le trouve à deux petits kilomètres au nord du Puy de Dôme. Dans le paysage, son image vous rappellera sans doute quelque chose. C’est normal, c’est volcan utilisé comme emblème des eaux de Volvic. Pour y accéder, c’est facile. Il suffit de se garer au parking des Goules et suivre le sentier indiqué. Il faut compter environ 2h30 aller-retour. La montée jusqu’au sommet du cratère sera sans doute un peu éprouvante, c’est un long escalier de 555 marches! Mais quand on veut, on peut! 🙂

Une fois arrivé au sommet à 1209m d’altitude on est récompensé par la jolie vue sur ce cratère qui ressemble à un cercle presque parfait 🙂

Le cratère fait 200m de diamètre et 90m de profondeur.

Le chemin pour accéder au fond du cratère n’est plus accessible pour éviter les dégradations sur l’environnement.

On profite de la jolie vue (avec Clermont-Ferrand au loin) et on se prépare à aller découvrir d’autres merveilles dans cette belle région de France 🙂

Balade à la Résurgence de Cabouy et à l’Arche Saint Sauveur

Voici une idée de petite balade rafraichissante à côté de Rocamadour. Pour le point de départ, garez vous près de la Croix de Couzol au Col de Magès puis suivre le chemin GR6 qui descend doucement dans le vallon. On arrive en quelques minutes à peine au premier point d’intérêt.

La résurgence de Cabouy

Le fil conducteur de cette balade, c’est la rivière de l’Ouysse. Sa source se trouve à une trentaine de kilomètres de là, près d’Espeyroux. Elle a la particularité d’avoir une bonne partie de son cours sous terre! Elle disparait à Thémines et s’enfonce sous le causse du Quercy pendant 20km, puis elle ressort comme par magie à la résurgence de Cabouy! 🙂 C’est une grande vasque de 30m de diamètre tapissée par une végétation épaisse et exubérante. L’Ouysse se déverse avec une belle couleur émeraude (parfois turquoise) à cause des particules de calcaire qu’elle a emportée durant son trajet souterrain.

Près de la résurgence, on trouve les ruines d’un ancien moulin du XIIe siècle. Il fait parti de la dizaine de moulins le long de l’Ouysse, construits à l’époque par les moines bénédictins de Saint-Martin de Tulle.

Le lien entre la perte de Thémines où la rivière disparait et la résurgence de Cabouy et connu depuis longtemps. Une légende raconte d’ailleurs qu’un jeune meunier vivait au moulin de Cabouy. Il avait été séparé de force de sa fiancée, restée à Thémines. Malgré tout, il continuait de recevoir en secret des messages de sa promise, portés par les eaux souterraines.

Si vous le souhaitez, vous pouvez en profiter pour remonter un peu plus en amont. Il y a une autre résurgence plus discrète à découvrir: le Gouffre de Pou-Meyssen au pied d’une falaise.

Pour notre balade, il faut traverser le rivière et suivre le courant. Après une petite marche en lisière de forêt, on arrive au deuxième point d’intérêt.

Le Gouffre Saint Sauveur

L’Ouysse étant une rivière pleine de surprises, il y a nouvelle résurgence à un kilomètre à l’ouest de celle de Cabouy. C’est le Gouffre Saint Sauveur avec ses eaux couleur émeraude. Une belle vasque d’environ 25m de diamètre avec un fond sablonneux, encore un endroit magnifique baigné par la nature et la tranquillité 🙂

Vous aurez peut être la surprise de voir des têtes sortir de l’eau! En effet ce gouffre est exploré par des plongeurs depuis des années. Ils sont descendus jusqu’à une profondeur de 186m (soit 70m sous le niveau de la mer). Une piste forestière permet de rejoindre directement cet endroit mais il ne faut pas y aller en voiture. Elle est réservée aux secouristes pour pouvoir accéder rapidement au site si un accident de plongée arrive.

La vasque de Saint Sauveur a elle aussi sa légende. Ce serait « la fontaine de Verve » où se cacherait la palais noyé de Dame Alis, une sorte d’amazone gauloise (conte inventé de toutes pièces par Guyon de Maleville, un chatelain philosophe du XVIe siècle).

L’Arche et les grottes Saint Sauveur

À moins de 5 minutes de marche depuis la résurgence de Saint Sauveur, on peut trouver deux formations rocheuses insolites!

La première, la plus visible, c’est cette belle et grande arche naturelle 🙂

La seconde, c’est la grotte qui se trouve dans la falaise. Elle est étroite et mesure une dizaine de mètre de longueur. Ensuite il y a une grille qui interdit l’accès au reste du tunnel. C’est un espace protégé qui abrite plusieurs espèces de chauve-souris.

En réalité cette grotte est un ancien tunnel naturel, comme un tuyau d’évacuation quoi, utilisé par la rivière de l’Ouysse à une lointaine époque! Dans son prolongement direct, il y a l’arche, qui a elle aussi été creusée par les eaux de la rivière au fil du temps. Juste après l’arche, c’est le vide et une jolie vue sur la vallée 🙂

Il ne vous reste plus qu’à faire le chemin en sens inverse jusqu’à votre voiture.

Pour vous aider, voici le tracé du parcours (très simple)

Ah et pour information, notre capricieuse mais néanmoins sympathique rivière de l’Ouysse fini sa course dans la Dordogne une dizaine de kilomètres plus loin au village de Lacave, sous le château Belcastel.

Les jardins du château de Marqueyssac

Dans le Périgord noir, au sud-est de la Dordogne se trouve un site unique en France. Sur la commune de Vézac se trouve le château de Marqueyssac. Mais ce n’est par le château qui attire chaque année des milliers de visiteurs. Ce sont les jardins du château qui étonnent. Allons voir ça, hop en route! 🙂

Direction la commune de Vézac dans le Périgord noir, à une dizaine de kilomètres de Sarlat-la-Caneda. À la fin du XVIIIe siècle un petit château résidentiel est construit au sommet du coteau. Des demeures comme ça, il y a en a des milliers dans la région et l’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais en 1840, un nouveau propriétaire, Julien de Cerval, hérite du château. En 1861, il rentre de la guerre menée en Italie par Napoléon III pour défendre les Etats Pontificaux. Il est encore émerveillé par ce qu’il a découvert là-bas : les jardins à l’italienne! Il passera les 30 dernières années de sa vie à transformer complètement les jardins de son château. Il fait aménager des promenades et construire des belvédères. Mais surtout il fait planter 150.000 buis, des cyprès et des cyclamens de Naples. Les jardins de Marqueyssac deviennent célèbres, mais c’est encore un domaine privé de 22 hectares.

Plus tard la société Kleber Rossilon (qui gère de nombreux sites touristiques) reprend la gestion du château et des jardins Après une longue réhabilitation, le site ouvre enfin au public en 1997. C’est le succès! 🙂

Avec plus de 200.000 visiteurs chaque années, c’est un des jardins les plus visités du sud-ouest de la France. Et c’est bien mérité! Il est classé « jardin remarquable ».

Dans le jardin, les buis centenaires sont taillés à la main par seulement quatre jardiniers à temps plein. C’est un bel exemple de l’art topiaire qui consiste à tailler les arbres et arbustes des jardins pour en faire des formes géométriques décoratives.

Le château en lui même n’a pas grand chose de remarquable, c’est une demeure assez modeste. Il est tout de même classé monument historique depuis 1948 pour sa façade et toiture. Si on regarde bien, elle est recouverte de lauzes. Il s’agit de tuiles de pierres très résistantes, mais avec l’inconvénient d’être lourdes et nécessitant une grosse charpente solide. La toiture du château pèserait plus de 500 tonnes!

Pour une belle pause gourmande, le château propose aussi un restaurant et un salon de thé à l’ombre des tonnelles.

Le point de vue est juste splendide avec le Château de Beynac en face 🙂

Au détour des 6 km de promenades aménagées, on peut rejoindre des endroits vraiment sympathiques comme ce joli belvédère surplombant la Dordogne.

En face, on aperçoit un autre bel endroit, le Château de Castelnaud-la-Chapelle 🙂

À travers le labyrinthe de buis aux formes toujours plus extravagantes, on découvre cette jolie petite chapelle isolée. Elle ne se visite pas mais elle reste pleine de charme.

Un chemin depuis le bastion permet de longer les falaises, toujours avec la belle Dordogne qui coule paisiblement une centaine de mètres plus bas.

Au fur et à mesure de la balade entre pierres et verdure, on a parfois l’impression de se retrouver dans un décor plus méditerranéen. L’Italie est presque à portée de main!

Le chemin grimpe et serpente à travers les chênes verts, emblèmes du Périgord noir.

Enfin on arrive tout contre les falaises de Vézac. Depuis le grand belvédère situé à 130m de hauteur sur un éperon rocheux, on a une des plus belles vues de la vallée de la Dordogne! 🙂

Baigné par une boucle du fleuve, La Roque-Gageac, un des plus beaux villages de France se trouve juste là 🙂

Les jardins du châteaux cachent de nombreuses autres surprises!

Des installations artistiques sont dissimulées un peu partout. C’est un véritable plaisir de se promener dans cette jolie forêt et découvrir régulièrement de nouvelles pépites.

Le château cache une autre sacrée surprise, un squelette d’Allosaurus! Ce dinosaure vieux de 150 millions d’années ne foulait pas les terres du Périgord et il n’a pas été découvert par hasard sous le château en plantant du buis. C’est Kleber Rossillon qui acquit en 2016 ce squelette de 7.50m de long et 2.50m de haut lors d’une vente aux enchères aux Etats-Unis. Il a ensuite décidé de l’exposer dans l’ancienne ménagerie du château. Il y a moins de 10 exemplaires aussi complets au monde!

Vous croiserez aussi d’autres animaux, bien vivants cette fois. Des paons vivent en liberté dans les jardins 🙂 Ils sont l’emblème du château depuis Julien de Cerval.

J’espère que vous êtes maintenant convaincu à l’idée d’aller passer une excellente visite aux Jardins de Marqueyssac 😉 L’entrée est à 12.90€ (ça les vaut) et vous trouverez plus d’infos pratiques sur le site officiel.

Pour agrémenter la visite des jardins, si vous avez des enfants, il y a une activité intéressante un peu plus bas. Vous pouvez allez vous perdre et vous amuser dans le Labyrinthe de Maïs des Châteaux. C’est principalement destinés aux enfants, avec des énigmes sur les parcours et la possibilité de faire du kart à pédales. Plus d’infos sur le site officiel.

Si vous voulez loger au plus près dans une demeure d’exception, il y a le très joli Château de la Malartrie juste à côté. Il est construit dans un style néo-renaissance au XIXe siècle entre Vezac et la Roque-Gageac. Il ne se visite pas, mais pour dormir dans un château avec piscine juste au dessus de la Dordogne (ça n’a pas de prix!) et bien vous trouverez les infos sur ce site.