Randonnée autour de Estany de Sant Maurici dans les Encantats

Je vous propose une belle randonnée dans le Parc National d’Aigüestortes et du Lac Sant Maurici avec une ambiance de haute montagne et de nombreux lacs d’altitude. C’est un secteur splendide à découvrir dans les Pyrénées espagnoles. Je vous montre ça, hop en route! 🙂

Direction la vallée d’Espot, une des principales vallées à l’Est du Parc National d’Aigüestortes et du Lac Sant Maurici. Créé en 1955, c’est le seul parc national de Catalogne. Le massif montagneux de la région est aussi appelé les Encantats (les enchantés) vous verrez pourquoi un peu plus bas. En tout cas il y a vraiment de quoi être enchanté ici, car ce parc national regrope la plus grande concentration de lacs des Pyrénées! Le sol est principalement composé de granit imperméable qui retient l’eau. Au printemps, on compte près de 500 lacs de montagnes!

Après avoir dépassé la petite commune d’Espot et le camping Riu Gelat, on remonte la vallée où coule le rio Escrita. On arrive au bout de la route sur un grand parking gratuit (interdit aux camping-cars). Il vaut mieux arriver tôt pour être sur d’avoir de la place car sinon vous risquez de devoir laisser votre voiture à Espot et remonter la route à pied, ce qui n’est pas franchement pas idéal.

Le célèbre et populaire lac Saint Maurici est à seulement 3.5km du parking. Pour le rejoindre, il faut compter environ une petite heure de marche tranquille au milieu d’une belle forêt. Au début, le sentier emprunte la passerelle en bois du Pont de la Gorga. Longue de 500m de long, elle est adaptée aux fauteuils roulants. C’est vraiment une belle initiative. La promenade n’est jamais bien loin de la petite rivière Escrita. C’est bucolique, frais et très plaisant 🙂

En option, il est possible d’utiliser un service de navettes depuis le village d’Espot. Dans ce cas, il faut compter 11 euros par personne pour un aller-retour au lac Saint Maurici. Le trajet se fait en jeep, sur une piste réservée à cette usage et interdite à la circulation. Ne vous étonnez donc pas si vous croisez de nombreux 4×4 durant votre passage dans la vallée. Heureusement, le passage par la passerelle dans les bois permet de garder une impression de nature presque sauvage.

Au bout de la fameuse passerelle, le chemin suit la large piste de la Ruta de l’Isard et traverse une large prairie avant de replonger à l’ombre des pins.

Un peu plus loin en sortant de la forêt, on découvre l’ermitage Saint Maurici d’Espot (1837m) sous une petite falaise. Il a été construit à l’emplacement d’un ancien abri militaire abandonné.

Une toute dernière petite montée vous attend, et on arrive devant le lac Saint Maurici à 1910m d’altitude 🙂 C’est un lac d’origine glaciaire d’un kilomètre de long et 200m de large. Sa capacité de réservoir a été augmentée par la construction d’un petit barrage inauguré en 1959. Un conduit souterrain transporte l’eau jusqu’à une centrale hydroélectrique à Espot. C’est le plus grand lac de la vallée. Entouré de forêts de pins noirs et reflétant les sommets, il est vraiment joli 🙂 C’est le spot pour se détendre et pour prendre son pique-nique. La majorité des visiteurs s’arrêtent ici.

Face au lac se trouve la majestueuse montagne Els Encantats 🙂 Cette célèbre montagne est constituée de deux aiguilles jumelles, le Grand Encantat (2748m) et le Petit Encantat (2738m). Il y a une légende rattachée à cette montagne. On dit qu’il y a bien longtemps, lors d’un traditionnel pèlerinage annuel des habitants d’Espot, deux chasseurs décident de ne pas participer à la messe ni aux processions religieuses. Ils grimpent sur la montagne pour être les premiers à tuer des chamois. La brume envahit alors la vallée, un terrible orage se forme avec un terrible tonnerre. Puis quand l’orage et la brume disparaissent, on découvre la montagne partagée en deux pics. Les deux chasseurs ont été punis et pétrifiés!

Pour continuer la rando, il faut prendre le sentier qui longe la rive droite et grimpe vers la Cascade de Ratera à environ 30 min de marche depuis le lac. Il faudra un peu crapahuter dans les rochers pour s’en approcher. C’est une très belle cascade puissante qui mérite le détour 🙂

En continuant l’ascension, le sentier rejoint la large piste pour les 4×4 puis on arrive à Estany de Ratera (2130m). Ce petit lac de montagne est lui aussi absolument magnifique, avec le Pic de Bassiero (2904m) en arrière plan. Et ce n’est pas fini, un tout petit peu plus loin, le sentier passe à côté de l’Estany de la Bassa (2172m). Sa taille est beaucoup plus modeste, mais il est en partie envahit par la végétation ce qui lui donne un look unique par rapport aux autres lacs de la vallée.

Puis, on arrive au lac Estany Grand d’Amitges à 2363m d’altitude. Il est splendide avec derrière les deux Aiguilles d’Amitges qui se dressent à 2661m. Ce lac aussi a été agrandi avec un petit barrage pour servir de réservoir et participer au réseau qui alimente la centre hydroélectrique.

Sur la rive du lac, on trouve le refuge d’Amitges à 2380m. Dans les années 1950-1960 il servait de baraquement pour les ouvriers qui travaillaient sur le barrage. Après une période de rénovation il est ouvert comme refuge de montagne pour le public en 1984. C’est un grand et beau refuge avec une capacité de 74 places Pour réserver la votre, allez sur ce site.

Le cadre est à nouveau splendide 🙂 L’ambiance de montagne est garantie avec un univers de granit, de lacs d’altitude, et de sentiers qui partent vers les sommets. Ce refuge est d’ailleurs une étape du Carros de Foc, un célèbre circuit de randonnée qui relie tous les refuges du parc national.

En continuant la montée, on peut admirer ce superbe point de vue sur les 3 lacs (Estany de la Munyidera, Estany dels Barbs, et au fond Estany Gran d’Amitges) 🙂

Si on continue le chemin, on randonne dans un paysage de haute montagne jusqu’au col du Port de Ratera. Il permet de rejoindre ensuite le Cirque de Saboredo.

Mais comme je venais de faire la très chouette randonnée du Lac de Gerber le matin (en détail sur cette page) et qu’il me restait un peu de route en fin de journée, j’ai préféré m’arrêter ici et faire demi-tour. J’en ai quand même profité pour faire une petite pause et jeter mon appareil photo très haut en l’air pour prendre ces quelques clichés des alentours 😉

Une vue du sentier et du cirque de Saboredo et tous ses lacs. Le Lac de Gerber se cache dans la partie boisée tout au fond à droite.

À l’ouest, voici une vue du Cirque de Colomers.

On profite des grands espaces et des beaux sommets avant d’entamer la descente. Le retour au parking se fait par le même chemin.

Pour info, voici le tracé de cette belle rando de 18km de long et 895m de dénivelé 🙂


Visorando

Randonnée dans le Val de Gerber

Voici une belle randonnée dans les Pyrénées espagnoles! Vous verrez des belles montagnes, des beaux lacs, et le tout sans trop d’efforts. C’est une randonnée idéale pour une demi-journée de pur bonheur en pleine nature! Allons voir ça, hop en route! 🙂

Pour cette belle randonnée, direction les Pyrénées espagnoles, dans la région catalane du Pallars Sobirá en plein massif des Encantats (les enchantés en catalan). Depuis la petite ville de Vielha (ou depuis Sort), il faut rejoindre la grande vallée glaciaire de Bonaigua. Le point de départ se trouve sur le grand parking du télésiège de La Peülla (1900m). On est à 1h de route de la frontière française et 2h de route d’Andorre-la-Vieille.

Depuis le parking, le chemin est très bien indiqué. On suit le panneau direction Val Geber, on traverse la petite passerelle et c’est parti. Impossible de se perdre, il n’y a qu’un tracé, et c’est le même à l’aller et au retour 🙂

La rando

Pour cette charmante rando, il faut compter environ 7km de marche pour 335m de dénivelé. Ca devrait vous prendre environ 3h aller-retour. C’est idéal pour une petite balade familiale, ou pourquoi pas pour se mettre en jambe avant une autre randonnée dans la journée 😉

Après avoir grimpé la pente entre les genets, on pénètre dans une forêt puis on débouche sur un premier lac.

Les lacs de la Vallée de Gerber

Voici le lac Estanyola de Gerber (2030m). Le un décor est digne d’une carte postale! 🙂

C’est le début de la vallée de Gerber qui est aussi une vallée d’origine glaciaire, surélevée par rapport à la grande vallée glaciaire de Bonaigua. Elle se trouve à la périphérie du Parc National d’Aigüestortes et lac Saint-Maurice créé en 1955. Le sol de la région est principalement composé de granit imperméable. C’est pour ça qu’il y a de nombreux petits lacs disséminés un peu partout. Le Parc National d’Aigüestortes regroupe le plus grand nombre de lacs de toutes les Pyrénées. Les rochers aussi ont des formes arrondies et douces, presque lissés par les frottements des anciens glaciers. Le paysage est vraiment magnifique!

Un peu plus loin, on arrive au deuxième lac à 2120m d’altitude. C’est l’Estanyet de Gerber 🙂

Après l’avoir contourné par la gauche, il reste une dernière petite montée dans un couloir rocheux.

Après ce passage, c’est la récompense! Nous voici devant le grand lac de Gerber, à 2165m d’altitude 🙂 C’est le plus grand lac de la vallée. Il atteint 63m de profondeur.

Si vous êtes motivés, vous pouvez continuer le chemin indiqué vers le Refuge Mataro. C’est un petit refuge métallique gratuit, sans gardien, à 2474m d’altitude, et qui peut accueillir 8 personnes. C’est le point de départ idéal pour aller taquiner les sommets proches, comme le Puis de Gerber (2731m), le Pic de Bassiero (2904m) ou partir en vadrouille dans une autre vallée en franchissant le col!

Sinon, on peut tout simplement profiter de la beauté des lieux, se reposer sur les berges du lac et c’est très bien comme ça aussi 😉

Le retour se fait par le même chemin, et c’est toujours aussi agréable à l’œil!

Et plus loin ?

Une fois de retour au parking de La Peülla, il y a une petite curiosité à voir si vous repartez en direction de Baqueira. Vous connaissez La Garonne? Le grand fleuve Français qui traverse Toulouse et qui coule jusqu’à Bordeaux, ça vous parle? 😉 Et bien la source de la Garonne est justement ici! Il faut rejoindre le lieu-dit Plat de Beret, sur les hauteurs de la commune de Baqueira.

Si vous repartez dans l’autre sens, vous pourrez voir la rivière Bonaigua se jeter depuis le ravin de Gerber. C’est la jolie cascade de Salt de Comials, au milieu des arbres. Elle est facilement visible depuis la route avec ses 125m de hauteur! (et malheureusement j’ai perdu cette photo…)

Dans la vallée voisine, en plein Parc National d’Aigüestortes et lac Saint-Maurice, il y a encore une magnifique randonnée à réaliser. Je vous en parle dans l’article suivant 😉

Le grand sanctuaire de Torreciudad

Si vous visitez l’Aragon et la province de Huesca je vous conseille vraiment de faire un arrêt pour découvrir le sanctuaire de Torreciudad. C’est un endroit de toute beauté!
Je vous montre ça, allez hop en route 🙂

Pour rejoindre le sanctuaire situé à 75km de Huesca, vous devrez forcément atteindre le petit village d’El Grado. La route passe ensuite devant le grand barrage El Grado qui mesure 92m de haut. Il a été construit en 1969 sur le cours de la rivière Cinca qui prend sa source dans la magnifique vallée de la Pineta (que je vous conseille absolument de visiter! plus d’infos sur cette page 😉 ).

Ce barrage sert à produire de l’électricité, mais c’est surtout le point de départ du grand canal de Cinca utilisé pour irriguer les terres agricoles du nord de l’Aragon.

La route longe les eaux du le lac de réservoir El Grado qui s’étend sur 1273 hectares. L’eau est d’un bleu magnifique et contraste de façon splendide avec la végétation des collines avoisinantes. C’est vraiment beau! 🙂

Un peu plus en amont, il y a le barrage El Mediano construit en 1973. Son lac a noyé cinq villages dont celui de Mediano. Le clocher de l’ancienne église qui dépasse les eaux est devenue une curiosité locale et même un spot de plongée.

Quelques minutes après le barrage El Grado, on découvre ce paysage de toute beauté! 🙂

Sur la gauche, perché sur un promontoire rocheux, il y a l’ancien ermitage Notre Dame des Anges. À côté, on voit les ruines de la Torre de señales et enfin à droite le Sanctuaire de Torreciudad.

L’ancienne tour de garde date de l’époque arabe, il y a plus de mille ans. Elle servait à contrôler le passage dans cette vallée (avant que les eaux du barrage ne la remplisse). C’est elle qui a donné son nom au lieu (Turri Civitatis, tour de la ville, torre-ciudad). Depuis l’an 1084, l’ermitage gardait précieusement une statuette romane de la Vierge. Après la Reconquista, l’ermitage devient le principal lieu de pèlerinage de la région. Les habitants vénèrent cette statuette et lui attribuent des miracles. Cette dévotion dure depuis un millénaire! On peut encore visiter l’ermitage qui a été restauré et par exemple découvrir un livre d’or avec plus de 44.000 pages de témoignages de pèlerins!

Bien plus tard, en 1902, le jeune Josémaria Escrivá alors âgé de deux ans et né près d’ici, est amené par ses parents devant la statuette de la Vierge de l’ermitage, car il est gravement malade. Il sera guéri! En 1928, il fondera le célèbre Opus Dei (une organisation religieuse permettant de trouver Dieu dans la vie ordinaire). Il n’a pas oublié cette statue dans le vieil ermitage. Vers la fin de sa vie, il demandera expressément la création d’un nouveau grand sanctuaire pour abriter la Vierge.

C’est le nouveau sanctuaire qu’on peut visiter aujourd’hui. Il est inauguré en 1975. C’est l’œuvre de l’architecte espagnol Heliodoro Dols. Il est ouvert tous les jours de l’année et l’accès est gratuit. La grande esplanade à l’entrée du sanctuaire peut accueillir des milliers de personnes durant les célébrations en l’honneur de la Vierge au mois d’aout.

On est tout de suite surpris par l’architecture résolument moderne de ce sanctuaire. La brique apparente et omniprésente lui donne un aspect unique et chaleureux.

Si l’extérieur peut surprendre, l’intérieur donne une véritable claque visuelle! On a presque du mal à savoir où on est, tellement on se croirait dans un décor de film de science-fiction ou à l’intérieur d’un vaisseau spatial futuriste. C’est vraiment grand et impressionnant!

L’orgue est lui aussi immense avec plus de 4000 tuyaux. Il y a d’ailleurs chaque été un festival international de musique d’orgue à Torreciudad.

Pour se rappeler qu’on est à l’intérieur d’un grand sanctuaire dédié à la Vierge Marie, il y a le monumental retable en albâtre. C’est l’œuvre du sculpteur catalan Joan Mayné qui s’est inspiré des retables traditionnels des cathédrales aragonaises. Il représente des scènes de vie de la Vierge. Au centre, dans une alcôve, il y a la fameuse petite statuette sacrée de Notre Dame des Anges de Terraciudad. Sur la gauche, une statue de Josémaria Escrivá a été rajoutée en 1994.

La statuette est une vierge noire qui date du XIe siècle. La Vierge est en position assise et tient l’enfant Jésus dans ses bras. Les vierges noires sont communes. Une des hypothèses, c’est qu’au vieux moyen-âge, quand les statues étaient en bois, il fallait les protéger des insectes, parasites et moisissures. Une des solutions, c’était d’enduire le bois de résine et de bitume. Les statues étaient parfois peintes par dessus, mais avec le temps, la peinture laisse place au bois noir.

On retrouve une réplique de cette statue dans une des chapelles à l’intérieur du sanctuaire. On peut aussi découvrir un grand Jésus Christ crucifié en bronze doré dans la chapelle du Saint Sacrement (il est représenté encore vivant, avant le coup de lance).

À l’arrière du grand retable, sur un grand mur richement décoré, on peut voir un petit médaillon usé. Auparavant, il était attaché à la statuette. Il a été retiré et placé sur ce mur pour éviter d’endommager la statuette et ainsi laisser la possibilité aux fidèles de continuer de vénérer la Vierge en touchant et baisant ce médaillon sacré.

Dans le sanctuaire on peut assister à une expérience multimédia et immersive intitulée « Vivre l’expérience de la foi » (durée 45min, tarif 9 euros). Il y a aussi une intéressante galerie qui expose des images et statues de la Vierge provenant de différentes régions du monde.

Enfin, il y a régulièrement un spectacle son et lumière, avec un très beau mapping vidéo sur le retable. C’est le spectacle « Le retable se raconte » qui dure une petite dizaine de minute. C’est gratuit et ça vaut le coup 🙂

Qu’on soit croyant ou non, la visite du sanctuaire est vraiment intéressante. Les paysages, l’architecture, le calme et la beauté des lieux. Il y aura forcément quelque chose qui raisonnera en vous 🙂

Si cette visite du sanctuaire vous intéresse, vous trouverez plus d’infos sur le site officiel.

Le Sanctuaire de Torreciudad fait parti du chemin de la Route Mariale. C’est un itinéraire en boucle qui relie les principaux lieux dédiés à la Vierge autour des Pyrénées. Le parcours part de Saragosse et la Basilique El Pilar, puis le sanctuaire de Torreciudad, puis le sanctuaire de Lourdes, puis Merixtell et enfin Montserrat.
Si jamais vous ne savez pas quoi faire ensuite … sinon je vous invite à lire mes autres articles sur les chouettes endroits à découvrir dans le nord de l’Espagne 😉

Visiter Saragosse, la capitale de l’Aragon

Bienvenue à Saragosse, capitale de l’Aragon et cinquième plus grande ville d’Espagne. Elle est située à mi-chemin entre Madrid et Barcelone, sur les bords de l’Ebre. Les principaux points d’intérêts se trouvent dans le centre historique qui se visite facilement et rapidement à pied. Allons découvrir ça, hop en route! 🙂

Saragosse était une étape lors d’un road-trip dans le nord de l’Espagne et je n’ai pas pu y rester aussi longtemps que je l’aurais souhaité. Mais même avec une petite demi-journée sur place, j’ai particulièrement apprécié cette ville. Si vous arrivez à Saragosse en voiture, ne cherchez pas, garez vous au nord sur le grand parking Macanaz. Vous êtes à deux pas du centre et en plus le stationnement est gratuit! Et pour commencer, tout d’abord un peu d’histoire 😉

Un peu d’histoire

Au tout début, il y avait ici la petite cité-état de Salduie, du peuple ibère des Sedetani. Ils deviennent alliés des romains dans la région. Sous le règne d’Octave Auguste, la cité se transforme en Caesaraugusta, avec l’honneur de porter le nom complet de l’empereur romain. Elle abrite alors de nombreux vétérans des légions romaines. Plus tard, viennent les envahisseurs Wisigoths, puis les Maures. La ville devient alors Saraqusta. Elle gagne en puissance et en prestige, c’est la plus grande ville du nord de l’Espagne contrôlée par les musulmans. Quatre siècles plus tard, c’est la reconquista, elle est reprise par les chrétiens. Elle souffrira durement pendant la Guerre d’Indépendance Espagnole en 1809. Les armées françaises finissent par capturer Saragosse après un long siège et une intense guérilla urbaine. Le siège de Saragosse est considéré comme une des batailles les plus brutales des guerres napoléoniennes. Le résultat est terrible: la moitié des habitants sont morts et la ville est en partie détruite. Durant ces affrontements, une légende née, celle d’Augustina d’Aragon, célébrée comme la Jeanne d’Arc espagnole. C’est une jeune femme qui apportait des pommes en ravitaillement aux défenseurs des remparts. Mais à son arrivée, ils sont déjà tous morts et les troupes de Napoléon sont aux portes de la ville. N’écoutant que son courage, elle se précipite, charge un canon à elle toute seule, et fauche une colonne entière de soldats français quasiment à bout portant! En voyant son geste héroïque, d’autres défenseurs espagnols la rejoignent et ensemble, ils arrivent à repousser les français pour un temps. Durant le XIXe siècle, la ville soignera ses plaies et se reconstruira peu à peu.

La ville de Saragosse a la particularité unique au monde d’avoir deux cathédrales (ou plutôt deux co-cathédrales)! Commençons donc la visite par la plus ancienne.

La Cathédrale Saint-Sauveur

La cathédrale Saint-Sauveur de Saragosse est surnommée la Seo (en référence au siège épiscopal). À cet emplacement, il y avait d’abord l’antique forum romain, puis plus tard la grande mosquée de Saragosse (la plus ancienne d’Espagne). Juste devant, on trouve aussi un monument en l’honneur de Francisco de Goya, le célèbre peintre qui a grandi et étudié à Saragosse, ainsi que le Musée Forum Caesaraugusta.

Mais revenons à cet édifice. Il y a bien longtemps, quand la ville est reprise par les chrétiens en 1118, l’ancienne mosquée est transformée et agrandie pour devenir une cathédrale. L’entrée correspond d’ailleurs toujours à celle de la mosquée. La cathédrale mélange de nombreux styles. Elle est passée du style Roman, au style Mudéjar puis Renaissance. Elle a aussi une façade de style baroque italien du XVIIIe siècle. La tour actuelle qui se trouve au même endroit que l’ancien minaret a été reconstruite en 1704.

L’entrée de la cathédrale est payante (10 Eur) et les photos sont interdites à l’intérieur (hem…). Mystérieusement, j’en ai retrouvé sur mon appareil photo, peut-être une forme de miracle, allez savoir… Et bien cette cathédrale, dès qu’on rentre à l’intérieur, on est bluffé! C’est grand, c’est beau, et c’est très lumineux. On comprend pourquoi tous les rois d’Aragon se faisaient couronner ici.

Il y a de très nombreuses chapelles, toutes magnifiquement décorées!

Dans la chapelle principale surmontée d’une grande coupole qui illumine le maitre-autel, on peut découvrir le grand retable avec pour thème l’Epiphanie. Magnifiquement sculpté dans de l’albâtre, c’est une des plus grandes œuvres sculpturales gothiques d’Europe!

Entre le maitre-autel et le chœur, il y a un impressionnant espace avec pas moins de 117 sièges en chênes (oui je les ai tous comptés haha).

Tout n’est pas idyllique dans cette cathédrale. Par exemple en 1485, Pedro de Arbues, le chef de l’Inquisition en Aragon est assassiné alors qu’il était en prière. Les habitants de Saragosse voyaient vraiment d’un très mauvais œil la possibilité de perdre certains de leurs privilèges à cause de cet inquisiteur.

On retiendra aussi la Chapelle de Santiago qui est sans doute la plus belle de toutes 🙂 Avec son grand portail imposant et spectaculaire on ne peut pas la louper! De style baroque et recouverte de peintures, on repère surtout le grand baldaquin avec des colonnes salomoniques comme dans la basilique Saint Pierre de Rome.

On pourrait croire que toutes les innombrables sculptures et décorations de cette cathédrale sont faites avec du marbre immaculé. En réalité, il a fallut faire vite pour les décorations baroques et elles sont principalement en plâtre.

La cathédrale abrite aussi un Musée de la Tapisserie. Il parait que c’est une des plus grandes collections au monde, mais personnellement je ne suis pas très fan.

En sortant de la cathédrale, ne loupez pas le célèbre Mur de Parrioqueta sur une des façades. C’est un véritable trésor de l’art mudéjar composé d’innombrables céramiques colorées et de motifs géométriques.

La Cathédrale Basilique Notre Dame du Pilar

Si on doit résumer une ville par son monument le plus célèbre, alors pour Saragosse, c’est la Cathédrale Basilique Notre Dame du Pilar. Selon la légende, il faut remonter à l’époque romaine, en l’an 40. En ces temps là, Jacques le Majeur (un des douze disciples de Jésus) serait en Espagne pour tenter de convertir les habitants à la nouvelle religion. Mais hélas, ça ne marche pas bien du tout et il est découragé. C’est à ce moment qu’un miracle se produit, alors qu’il se trouve à Caesaraugusta, sur les rives de l’Ebre. Il aperçoit la Vierge Marie debout sur un pilier, entourée d’anges (pourtant à ce moment là, elle n’est pas morte et vit toujours à Jérusalem). Elle le réconforte, lui redonne du courage et lui demande de bâtir un temple à l’endroit où se tient la colonne, pour que jamais la foi ne disparaisse d’Espagne. Il construit donc une petite chapelle pour protéger le fameux pilier. C’est la création du premier sanctuaire dédié à la Vierge de la chrétienté. Et donc selon cette légende, ce fameux pilier saint est à la même place depuis deux mille ans.

Au fil des siècle, des édifices de plus en plus grands se sont succédés pour protéger la chapelle et le pilier. Suite à un nouvel incendie et pour faire face à l’afflux de pèlerins, on décide de tout reconstruire, et en beaucoup plus grand! L’idée sera aussi de rivaliser avec le plus grand monument religieux de Saragosse, la cathédrale Saint Sauveur. Les travaux commencent en 1681 et elle est inaugurée en 1754. À ce moment là, elle ne possède qu’une seule tour au lieu de quatre, le toit n’est pas décoré et la coupole centrale n’est pas encore terminée. Les dernières tours (92m de haut) seront achevées seulement en 1961! La visite est gratuite, alors on ne se prive pas 🙂

Dès qu’on pénètre à l’intérieur, on est surpris par les dimensions. C’est vraiment immense! Elle mesure 130m de long pour 76m de large.

De par son aspect intérieur, elle fait beaucoup penser à la magnifique Basilique Saint Pierre à Rome. On attrape rapidement un torticolis à force d’avoir le nez en l’air 😉

Une des premières merveilles qu’on aperçoit, c’est le retable principal. Cette grande sculpture en albâtre est un véritable joyau artistique de la Renaissance. C’est un héritage de l’ancien édifice, conservé dans le nouveau.

Bien évidemment, on arrive à la fameuse Sainte Chapelle de la Vierge 🙂 C’est un véritable temple à l’intérieur d’un temple! C’est l’architecte Ventura Rordiguez qui s’en charge, de 1725 à 1765 (il décorera aussi la chapelle du Palais Royal à Madrid). C’est un superbe exemple de style baroque espagnol!

Au centre, on voit une grande sculpture qui semble jaillir d’entre les colonnes. C’est la Vierge, portée par des anges. Elle a sa tête dirigée vers une alcôve où se trouve un petit groupe sculpté (c’est celui de l’apôtre Jacques et de sept convertis). Le bras de la Vierge indique l’autre alcôve, celle où se trouve le fameux pilier, symbole de la foi chrétienne en Espagne.

Ce sacro saint pilar est en fait assez petit et passerait presque inaperçu au milieu de toute cette opulence! Derrière lui se trouve une grande plaque de marbre vert constellé de 72 joyaux étoilés. Il est surmonté d’une petite statuette de la Vierge (datant de 1443) entourée d’une couronne d’or et de diamants. Le tout est souvent habillé d’une grande robe blanche qui cache en partie le pilier. On se demande comment quelqu’un pourrait vraiment tenir debout sur ce pilier en jaspe de 24cm de diamètre, mais que voulez-vous, les voies de Dieu sont impénétrables! En tout cas, l’architecte a réalisé un véritable exploit car il a réussi à construire cette magnifique chapelle sans déplacer la colonne!

À l’extérieur de la Sainte Chapelle, une petite ouverture a été creusée dans un mur pour permettre aux fidèles de pouvoir toucher du doigt la sainte colonne! 🙂 Et si par hasard vous êtes dans le coin le 12 octobre, sachez que c’est la grande fête du Pilar dans les rues de Saragosse avec des dizaines de milliers de personnes! D’ailleurs à ce sujet, il y a un musée intéressant à visiter : le Museo de los Faroles y Rosario de Cristal (Pl. de San Pedro Nolasco, s/n, Casco Antiguo) où on peut admirer les incroyables réalisations en verres colorés qui défilent dans les rues lors de ces processions.

Dans cette superbe basilique, il y a aussi un ascenseur qui permet de grimper à 62m de hauteur dans l’une des quatre tours. Depuis ce sommet, on a une magnifique vue panoramique sur le centre historique de Saragosse 🙂 Pas de chance pour moi, le jour de ma visite, l’ascenseur était en maintenance, snif …

Vous pourrez aussi admirer des fresques peintes par Goya et visiter le musée Pilarista avec les différents trésors de la basilique! Bref c’est tout simplement un monument incroyable.

La basilique est encore plus belle depuis le vieux pont 🙂

Le voici ce Puente de Piedra. Après l’époque romaine, il n’y avait plus aucun moyen de traverser le fleuve autrement qu’avec une embarcation. Ce n’est que vers 1440 que le Pont de Pierre de 225m de long a été bâti (à l’emplacement supposé de l’antique pont romain).

Partiellement détruit par des inondations en 1643, il sera reconstruit et consolidé pour survivre jusqu’à nos jours 🙂

À voir en ville

Sur la grande Plaza del Pilar on ne peut pas manquer la Fuente de la Hispanidad. C’est une grande fontaine installée en 1991 qui représente l’hispanité. Sur un plan incliné la fissure représente l’Amérique Centrale qui se prolonge sur la place pour l’Amérique du Sud. Trois blocs de marbres à côté représentent les caravelles des Christophe Colomb. Car hasard du calendrier, Christophe Colomb a découvert les Amériques en 1492, un 12 octobre, le même jour que la fête de la Vierge du Pilier de Saragosse.

Sur un mur dans la rue vous pourrez voir une représentation d’un des monuments les plus célèbres de Saragosse, mais aujourd’hui disparu. C’est la célèbre Tour Penchée de Saragosse construite en 1504. C’était une grande tour de style mudéjar haute de 80m qui servait d’horloge. Mais construite bien trop vite, elle se met rapidement à pencher sérieusement. C’était un peu la Tour de Pise espagnole! Finalement en 1892 la municipalité décida de la démolir et ses briques furent vendues pour la construction de nouvelles maisons en ville.

Sur la charmante petite Plaza del Justicia, on peut admirer des superbes sculptures en albâtre. Elles sont sur la façade baroque de la jolie église San Cayetano (dédiée à Sainte Isabelle de Portugal, née à Saragosse) construite en 1704. Cette ancienne église est très rarement ouverte, et seulement à l’occasion de concerts de musique classique.

Avant de quitter le centre historique de la ville, on pourra aussi découvrir les vestiges des impressionnantes murailles romaines hautes d’une dizaine de mètres qui entouraient Caesaraugusta il y a bien longtemps.

Un peu plus éloigné du vieux centre historique et touristique, il y a d’autres endroits à découvrir.

Parmi eux le principal est sans doute le très beau Palais de l’Aljaferia. Il est construit au XIe siècle comme palais fortifié pour l’émir de Saragosse. Il sera plus tard transformé en forteresse, tout en gardant son architecture islamique unique, pour devenir la résidence des rois d’Aragon. On peut aussi citer le parc Grande José Antonio Labordeta. C’est un grand parc vert, décoré de statues et de fontaines. Plus loin encore, il y a le site de l’Expo 2008 de Saragosse. Il en reste un héritage d’architecture moderne et intéressant à visiter. On y trouve aussi le plus grand aquarium fluvial d’Europe, avec des espèces provenant des plus grands fleuves du monde.

Et un peu plus loin autour ?

Vous savez qu’à moins d’1h30 de route de Saragosse, il y a un endroit incroyable à découvrir, le désert des Bardenas Reales ?

Si ça vous intéresse, je vous explique tout ça sur cette page, hop en route! 😉

Découvrez le désert des Bardenas Reales

Est-ce que vous savez qu’un grand désert avec des paysages dignes des plus grands westerns se trouve au pied des Pyrénées? C’est le désert des Bardenas Reales en Navarre! Si vous cherchez un dépaysement radical, vous serez servi. Allez, hop en route vers ce lieu unique en Europe 🙂

Le désert des Bardenas Reales

Vous ne rêvez pas, il y a bien un grand désert près des Pyrénées, à moins de deux heures de la frontière avec la France. Le désert des Bardenas Reales, c’est une des plus vastes zones désertiques d’Espagne qui s’étend sur 392km². Pas de dunes de sables géantes comme dans le Sahara, ici le désert c’est une grande étendue aride et plane. Des anciens fleuves et lacs se sont asséchés il y a bien longtemps en laissant d’importants dépôts de sédiments. Le sol est pauvre, plat, balayé par les vents et cuit par le soleil. Bref, c’est le désert! 🙂

Il n’y a jamais eu d’habitations dans ce lieu inhospitalier. Cependant, depuis des siècles et des siècles, ce désert accueille des milliers de brebis en hiver. La transhumance de ces troupeaux venant des contreforts des Pyrénées est marquée chaque année par la fête de la Samiguelada. Ce rituel a lieu le jour de la San Miguel le 18 septembre et marque l’entrée des bêtes dans le nord du désert au lieu dit « El Paso ». Les Bardenas étaient aussi connues comme un lieu de refuge pour les bandits. Le plus célèbre d’entre eux était Sanchicorrota (ou Sancho de Rota), un bandit légendaire du XVe siècle, qui s’était auto proclamé roi des Bardenas! Avec sa bande, il terrorisait les voyageurs et les villages aux alentours. Excédé, le roi de Navarre Jean II d’Aragon enverra une armée de plus de 200 chevaliers pour en finir avec lui. Il se suicidera plutôt que de se laisser prendre. Sa dépouille sera ensuite exposée dans toute la région. Bien plus tard, en 1951, l’armée de l’air espagnole décide d’installer en plein milieu du désert une base militaire avec un polygone de tir. Ne soyez donc pas surpris si vous entendez quelques coups de canons ou si un avion de chasse vient larguer une petite bombe haha Dans les années 1980, ce désert relativement anonyme commence enfin à attirer l’attention des touristes et des voyageurs. Pour protéger cet environnement unique et fragile, un parc naturel est créé en 1999. Puis l’année suivante, le désert des Bardenas Reales est inscrit comme Réserve Biosphère à l’Unesco.

Le désert des Bardenas Reales est divisé en trois zones :

  • El Plano : La partie la plus au nord, un large plateau principalement utilisé pour l’agriculture, avec un grand plan d’eau artificiel, El Ferial.
  • La Bardena Blanca : La zone centrale, la partie la plus basse du désert. C’est cette partie du désert qui est la plus connue, la plus spectaculaire et donc la plus visitée 🙂
  • La Bardena Negra : Au sud, avec des collines et des plateaux élevés, des ravins, et des parties boisées de pins et de chênes.

Pour découvrir ces paysage uniques, je vous conseille de faire une halte au petit village d’Arguedas, aux portes du désert (à 80km de Pampelune et 15km de Tudela). Pour le logement vous pouvez choisir la maison rurale Casa Rural La Bardena Blanca (C. San Francisco Javier, 11) et manger au petit bar-resto du village, au Bar Navarro-Callejas (Plaza de los Fueros, 7). Sur cette même place de Los Fueros, il y a une petite boutique pour touristes avec des produits locaux, au Dezerto Bardenas. Un petit village typique et sans chichi 🙂

Les accès au désert et les règles à suivre

Avant de pénétrer dans le désert des Bardenas Reales il y a plusieurs points à connaître et des règles à suivre. L’accès au désert est gratuit et libre. L’entrée est autorisée de 8h à une heure avant le coucher du soleil. Il est interdit d’y rester la nuit. Dans le désert, une piste permet de faire une grande boucle de 25km. La vitesse est limitée à 40km/h. Il est interdit de rouler hors de cette piste (pas de 4×4 sauvage). La piste est non goudronnée mais pas de soucis pour y rouler. En revanche, s’il y a des gros orages et des pluies juste avant votre visite, laissez tomber car l’environnement change complètement. Il y a régulièrement des voitures prises au piège dans la boue. Ca parait évident mais c’est toujours bon à rappeler : il n’y a pas de stations services dans le désert, l’accès aux zones militaires est strictement interdit, et il est aussi interdit de faire voler des drones (risques de collisions avec des avions militaires qui peuvent voler à très basse altitude). Pour faire respecter ces règles qui peuvent paraitre un peu strictes, il y a des patrouilles de police qui sillonnent régulièrement le désert.

Une fois ces règles bien en tête, c’est parti pour la découverte! 🙂

L’accès dans le désert se fait traditionnellement depuis le village Arguedas. En quelques kilomètres à peine on rentre dans La Blanca.


L’autre accès pour cette zone, se fait depuis le nord, en partant du village de Carcastillo, en direction d’El Paso.

Vadrouiller le long de la piste principale en voiture vous prendra environ 2h. Si les pistes autorisées aux voitures sont très limitées, il y en a d’autres autorisées aux vélos. Enfin, si vous êtes à pied, quasiment l’intégralité des sentiers du déserts sont accessibles 🙂 De quoi agrémenter votre parcours de quelques balades supplémentaires!

Hop en route pour la découverte de la Bardena Blanca! Quelques kilomètres après l’entrée depuis Arguedas, il y a un centre d’information pour les touristes et un premier mirador qui vous dévoile une partie de la région 🙂

On est très rapidement frappé par la beauté des lieux, on se croirait dans un véritable décor de western! Le désert c’est avant tout une atmosphère globale, le vide, une impression d’immensité. Il y a tout de même plusieurs points d’intérêts que je vais vous présenter.

Castildetierra

Peu après le mirador, à un carrefour, il est temps de quitter la route goudronnée qui mène jusqu’à la base militaire. Prenez sur la gauche pour suivre la piste en terre. On arrive ensuite à l’emblème du désert des Bardenas Reales : Castildetierra! C’est une étonnante formation rocheuse, une cheminée de fée au milieu de nul part. Il s’agit en fait d’une ancienne colline d’argile dont il ne reste plus qu’un bloc de grès au sommet. Tout le reste a disparu après des millénaires et des millénaires d’érosion!

C’est la star incontestable du désert, ce site attire des milliers de visiteurs et vous ne serez probablement pas seuls au moment de prendre la photo. Ce véritable château de terre de 30m de haut est très fragile. Même si c’est tentant, il ne faut pas monter dessus. Si vous voulez vous dégourdir les jambes, alors c’est plutôt l’occasion de descendre dans le Barranco de Cortinas. C’est un petit canyon qu’on peut explorer sur quelques centaines de mètres et qui se trouve juste derrière ce monument.

À partir de maintenant, on va faire la boucle autour de la zone militaire. En suivant la piste un peu plus loin sur la droite, on découvre l’Embalse de Cortinas.

C’est un des quelques rares endroits qui conserve un peu d’eau de pluie. Ce contraste de verdure avec le sol grillé juste à côté est vraiment saisissant! Comme une mini oasis dans le désert 🙂

Cabezo de las Cortinillas

Un peu plus loin, sur la gauche de la piste, c’est Cabezo de las Cortinillas qui se détache du paysage. Les cabezo, c’est le nom donné aux petites collines au sommet totalement plat qu’on retrouve dans toute la région.

Le sommet de cette colline culmine à 369m d’altitude. Les marches pour y grimper ne sont pas forcément bien indiquées ou parfois simplement détruites par les intempéries. Mais en cherchant un peu, on trouve toujours un moyen d’arriver au plateau et de profiter de la belle vue depuis le sommet 🙂

Embalse de Zapata

Quelques kilomètres plus loin, après avoir dépassé la base militaire, on arrive à proximité du réservoir de Zapata. Avec une superficie de seulement 4 hectares, il abrite un nombre inattendu d’espèces animales.

Si vous aimez les oiseaux et si vous avez des jumelles avec vous, ce sera un très bon spot d’observation 🙂

Sanchicorrota

La piste longe ensuite le polygone de tir en remontant vers le nord. À un moment sur votre droite vous apercevrez les ruines du Corral de Mendigacha. D’ici on aperçoit la colline de Sanchicorrota.

D’après la légende c’est dans cette cette colline que le célèbre bandit Sancho de Rota avait sa cachette dans une grotte. Il l’aurait creusé avec l’aide d’habitants des villages avant de les tuer pour qu’ils ne dévoilent pas son repère!

Mirador de Juan Obispo

Un tout petit peu plus loin, une bifurcation sur la droite grimpe vers le mirador de Juan Obispo. D’ici, on aperçoit bien les falaises sculptées par la nature qui forment comme un mur au nord du désert. C’est le secteur qui correspond à Pisquerra, Rallon et Ralla. On a très envie d’y aller, de se faufiler dans les canyons et grimper sur chaque sommets. Mais …

Ce secteur est très souvent interdit d’accès. En effet, c’est dans ces falaises que les grands rapaces de la région ont choisi de construire leurs nids. En général de mars à septembre, il est interdit de s’en approcher. Une fois qu’on constate le départ des jeunes vautours et que les nids sont abandonnés, alors ces zones sont réouvertes. Durant les périodes autorisées, on ne peut y aller qu’à pied uniquement, et en suivant bien les petits sentiers (en théorie). Dans la pratique, pas mal de randonneurs marchent un peu où ils veulent. À vos risques et périls si une patrouille passe dans le coin. En tout cas lors de mon passage en juillet, cette zone était hélas interdite. Avec un peu de chance, vous apercevrez peut-être des vautours fauves, des vautours gypaètes barbus, et des percnoptères (des vautours blancs, mes préférés).

Puis la piste revient vers le sud. C’est le chemin du retour, passant par Casteldetierra et direction la sortie vers Arguedas. Mon passage dans le désert des Bardenas était une étape (en fait un bon détour haha) d’un chouette road-trip dans les Pyrénées espagnoles. Je n’ai donc pas pu explorer tous les coins qui m’intéressaient.

Il y a de nombreux autres endroits à découvrir, mais le temps est un véritable luxe, et hélas toutes les bonnes choses ont une fin. En tout cas, j’ai très envie d’y retourner, ce qui est bon signe 😉

Pena del Fraile

En bonus, je vous présente un autre endroit très beau à découvrir. Cette fois, il faut se rendre dans la Bardena Negra, à une quarantaine de kilomètres d’Arguedas. Ici, le site qu’il faut voir, c’est Pena del Fraile. C’est un joli sommet qui culmine à 557m, au dessus de la Bardena Negra. Une chouette petite randonnée permet d’y grimper.

Le point de départ se fait depuis un petit parking qu’on rejoint en voiture après une piste un peu chaotique. La rando n’est pas bien compliquée, il faut juste suivre les cairns qui indiquent le sentier à suivre. On serpente dans les ravines puis on grimpe un petit dénivelé de 200m pour atteindre le sommet. Il faut compter environ 2h de marche aller/retour.

Au passage on découvre quelques vieilles ruines de l’ancien château de Sancho Abarca, détruit en 1512 par le cardinal Cisneros. Mais ce qui intéresse vraiment ici, c’est la vue qu’on a depuis le sommet. Et on n’est pas déçu! La Bardena Negra s’étend tout autour avec ses étonnantes cabezo à perte de vue 🙂

Au cas où, voici le tracé de la rando :

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Après cette chouette rando matinale, ma prochaine étape c’est Saragosse. Si comme moi vous prenez la route dans cette direction, vous aurez une petite surprise! La route c’est la NA-126, toute lisse toute belle. Mais dès qu’on passe le panneau de la frontière, qu’on quitte la province de Navarre pour rentrer en Aragon, cette route devient absolument toute pourrie! Quand on est lancé et qu’on n’est pas prêt (et pas forcément bien réveillé haha), ça peut surprendre 😉

Enfin, si vous voulez d’avantages d’infos sur le désert des Bardenas Reales et être informé des dernières news, je vous conseille fortement cet excellent site web tenu par un passionné!

Foz de Lumbier, les belles gorges à découvrir en Navarre

La Foz de Lumbier est un canyon spectaculaire situé en Navarre, au nord de l’Espagne, à une trentaine de kilomètres à l’est de Pampelune. Creusée par la rivière Irati, cette gorge étroite est un paradis pour les randonneurs, les amateurs de nature brute et les passionnés d’oiseaux. Allons-y, hop en route! 🙂

Direction le village de Lumbier, proche de Pampelune. En suivant les panneaux Foz de Lumbier, on arrive sur une petite route de campagne. Il faut s’arrêter au parking obligatoire (payant en haute saison, 3 Eur). Il dispose d’une aire de pique-nique et de toilettes publiques. En marchant quelques centaines de mètres sur la petite route on arrive à l’entrée du canyon. L’accès au canyon est gratuit, il fait même partie d’une voie verte qui suit en partie le tracé d’une ancienne voie de chemin de fer.

Le Canyon Foz de Lumbier

Le canyon Foz de Lumbier est une grande faille rocheuse de 1300m de long. Si on ne visite que le canyon, c’est une courte balade facile qu’on peut même faire en poussette. Un aller-retour par le même chemin et hop! 🙂

Sinon, il est aussi possible de faire un parcours en boucle, un peu plus long, qui passera dans la garrigue et les hauteurs. Voici le tracé :

Dès le début, il faudra traverser un premier tunnel (167m de long). Il y a un autre tunnel (206m) un peu plus loin. Ils ne sont pas éclairés, alors pensez à la lampe de votre téléphone. Ces tunnels ont été creusés pour permettre le passage du train « El Irati ».

Ce train était une véritable petite révolution lors de sa mise en service en 1911. C’était le premier train électrique d’Espagne. Il était alimenté par caténaire. Silencieux et propre, c’était vraiment la classe par rapports aux locomotives à vapeur de l’époque. Il reliait Pampelune, Aioz et Sanguesa sur un trajet de 66km. Son exploitation durera jusqu’en 1955.

Par chance, la voie est restée non utilisée, et le canyon a pu retrouver sa quiétude. Son isolement et sa beauté lui ont valu d’être classé comme réserve naturelle en 1987. On ne peut que tomber sous le charme de ces falaises aux roches colorées tombant à pic dans les eaux limpides du torrent Irati. C’est vraiment beau! 🙂

Ces parois rocheuses escarpées et creusées de trous sont un refuge idéal pour la nidification des oiseaux. Le canyon est donc devenu logiquement le plus grand sanctuaire de rapaces de Navarre. Des centaines de majestueux volatiles vivent dans le canyon et survolent constamment les environs.

Les plus nombreux et les plus remarqués sont les vautours fauves. Des gypaètes barbus et des vautours percnoptères (tout blancs) vivent aussi dans les parages. Il y a aussi plein d’autres espèces emplumées que j’aurai bien du mal à identifier. En tout cas, si vous aimez les oiseaux, vous serez comblés 🙂

L’extrémité du canyon est marquée par les vestiges du Pont du Diable, datant du XVe siècle. Une partie de son arche est toujours en équilibre à 15m au dessus de la rivière (faites bien attention à ne pas chuter).

Ce pont a été détruit par les Français en 1812 durant la Guerre d’Indépendance. Comme d’habitude, dès qu’un pont parait bien compliqué à construire, on se dit que ça n’a pu être réalisé que grâce a l’aide du diable, c’est fou ça!

Intervention maléfique ou pas, le canyon débouche sur la large rivière qui continue son périple à travers la campagne avant de rejoindre la rivière Aragon quelques kilomètres plus loin. Si vous ne visitez que le canyon, il est maintenant temps de faire demi-tour pour retourner au parking.

Si vous avez choisi de faire la boucle, il faut continuer sur le sentier. Après une petite montée à travers la végétation grillée par le soleil ibérique, on longe la crête du massif de Trinidad.

Ce massif est connu des randonneurs car il abrite deux grandes arches naturelles. Rejoindre l’arche de Liroz et l’arche de Lumbier n’est pas vraiment une partie de plaisir. Si vous souhaitez les voir, ce sera une autre randonnée! 🙂 Depuis le parking de la piscine municipale de Lumbier (ou alors depuis le parking du canyon), il faudra gravir le massif jusqu’à l’ermitage de la Trinidad. Ensuite, il faudra suivre un sentier balisé de points rouges au sol, et pas forcément facile à suivre dans la végétation. En longeant de très près le précipice, il faudra descendre par quelques passages à la limite de l’escalade en s’aidant de chaines fixées dans la roche.

Sans forcément s’aventurer jusqu’aux arches, la montée jusqu’au balcon de l’Ermita de la Trinidad à 740m d’altitude peut valoir le coup. Il offre une vue splendide sur Foz de Lumbier.

La montée vers cette chapelle du XVIe siècle emprunte d’ailleurs un chemin de croix de 1.7km. Depuis le XIXe siècle, il est traversé par une procession annuelle des pénitents de la confrérie « Los Cruceros ». Partant du village, vêtus de noir et portant une croix sur l’épaule, ils gravissent la pente (parfois pieds nus) jusqu’au sommet. Cette célébration a lieu le dimanche qui suit la Pentecôte.

Le Canyon Arbaiun

Si vous en avez l’occasion, à une vingtaine de minutes en voiture à peine depuis Foz de Lumbier, il y a un autre canyon à découvrir. Et ce n’est pas n’importe quoi, c’est le canyon Arbaiun. Cette fois, c’est l’œuvre de l’érosion réalisée par le fleuve Salazar. Le résultat c’est un canyon de 6km de long avec des falaises qui atteignent une hauteur de 400m! C’est juste le plus grand canyon de Navarre. Il y a même un magnifique point de vue très facilement accessible en voiture. C’est le Mirador de Iso. Malheureusement, ce n’était pas sur ma route cette fois là, mais je vous promets, ça vaut le coup! 🙂

Le village fantôme d’Esco

À une trentaine de kilomètres vers l’est, on quitte brièvement la province de Navarre pour rentrer en Aragon. Là, se trouve le grand lac de barrage de Yesa. Avec une longueur de 10km et une largeur de 2km, ce lac artificiel est parfois surnommé la mer des Pyrénées. Même si ce vaste projet devant permettre l’irrigation de nombreuses terres de la région a vu le jour en 1926, ce n’est qu’en 1959 seulement que le barrage a été inauguré. Sa mise a l’eau a forcé l’abandon de trois villages : Ruesta, Tiermas et Esco.

C’est justement un de ces villages que je vous propose de découvrir : le village fantôme d’Esco!

Il est perché à 568m d’altitude sur une petite colline. Il n’a jamais été submergé par les eaux du lac, mais pourtant tous les habitants ont été exproprié. Pour forcer la ruine du village et éviter que d’autres personnes tentent de s’y installer, les autorités ont volontairement défoncées toutes les toitures des maisons.

Aujourd’hui c’est endroit est complètement abandonné. On peut y accéder facilement depuis une petite route en terre battue. C’est une expérience vraiment étrange de se promener dans ces ruelles désertes.

Tenter d’imaginer la vie d’avant, et comment les habitants ont du abandonner le village de leurs ancêtres…

Toujours sur les berges du lac Yesa, il y a un autre endroit insolite. Si le niveau du lac est assez bas, roulez jusqu’aux ruines de Tiermas. Vous y découvrirez les ruines d’une ancienne station thermale. Il y a en effet ici une source d’eau chaude sulfureuse. Déjà connue à l’époque romaine, cette eau qui jaillit à 42 degrés était réputée pour ses propriétés thérapeutiques. Il est toujours possible de se baigner dans ses eaux et prendre un bain de boue! Enfin si le niveau du lac est bas, bref, vous verrez bien si vous la voyez ou pas 😉

Et un peu plus loin ?

Si vous êtes dans les parages, ne manquez surtout pas la découverte du désert des Bardenas Reales, à environ 1h30 de route vers le sud, près de Tuleda 🙂

C’est un endroit vraiment unique avec des paysages qu’on ne croise vraiment pas souvent! À voir absolument! Je vous explique tout ça sur cette page!

Les superbes cascades de Cinca, randonnée dans la vallée de Pineta

La Vallée de Pineta est une des merveilles espagnoles du Parc National d’Ordesa et du Mont-Perdu. Elle est même considérée comme une des plus belles vallées des Pyrénées. Paysages incroyables, hauts sommets et cascades au programme, ça vous tente ? Hop en route! 🙂

Depuis la France, on peut facilement accéder à la vallée de Pineta en empruntant le tunnel de Bielsa-Aragnouet en direction de la petite ville de Bielsa. Ensuite, il suffit de suivre la route qui s’enfonce dans la vallée de Pineta. C’est à seulement deux petites heures de route de Tarbes.

La vallée de Pineta

La vallée de Pinata est une large et belle vallée glaciaire longue de 12km, bordée de hautes crêtes montagneuses abruptes entre 2500-3000m d’altitude. Le fond de la vallée donne sur un grand cirque rocheux avec de magnifiques cascades, le tout dominé par la face nord du Mont Perdu (3355m).

La route qui traverse la vallée donne envie de s’arrêter toutes les 5 minutes tellement le paysage est beau! Finalement la route s’arrête pratiquement au bout de la vallée, sur un grand parking payant (3 euros, pas de limite de durée). Sur place vous découvrirez l’Ermita de Nuestra Señora de Pineta, une petite chapelle du XIXe siècle qui renferme la Vierge de Pineta. La légende dit que des anges auraient transporté la statue de la vierge depuis la vallée de Barèges en France. Apres plusieurs miracles dans la vallée de Pineta, les bergers refusent de la rendre, mais sympas, ils l’installent dans une chapelle et la placent avec le regard dirigé vers la vallée française 😉 Juste après la chapelle, il y a un bel hôtel, le Parador de Bielsa. Si vous voulez réserver la plus belle chambre dans la plus belle vallée des Pyrénées, voici leur site. Enfin, non loin d’un petit centre d’info touristique, il y a le très sympathique petit bar Borda de Pineta. Le bon endroit pour boire une bonne bière, avec du bon fromage et de la bonne musique.

Il est temps maintenant de partir vadrouiller un peu dans la nature pour découvrir les beautés de la région!

La rando des cascades

La rando que je vous propose est une boucle d’environ 10km, pour 3-4h de marche et 500m de dénivelé. Idéale pour se dégourdir les jambes l’après-midi 🙂 Une escapade jusqu’aux cascades de Cinca, puis un retour par la plaine de Larri avant de redescendre. Si vous en voulez plus, il est possible de monter plus et d’avoir bien plus spectaculaire après les cascades. Si en voulez moins, alors juste l’aller-retour à la plaine de Larri devrait vous suffire.

Dans tous les cas, c’est dans au milieu de ce splendide paysage naturel que vous marcherez 🙂


Visorando

Les itinéraires sont tous parfaitement indiqués et balisés, il est impossible de se perdre. C’est un endroit assez populaire, vous ne serez pas seuls sur les pistes.

Malgré l’affluence du site, j’ai tout de même rencontré quelque spécimens de la faune locale en chemin : plusieurs marmottes curieuses et une belle grande vipère péliade.

Les cascades de Cinca

Plutôt que suivre la grande et large piste forestière qui monte vers les cascades de Cinca, je vous conseille de prendre le sentier qui suit le rio Cinca jusqu’au pont traversant la rivière. Le sentier sera plus tranquille et naturel. En cheminant à travers l’épaisse forêt verdoyante de pins, sapins et hêtres, vous aurez toujours le bruit de la rivière à proximité. Puis enfin, on émerge de la végétation, et la c’est la claque visuelle! Les photos ont du mal à rendre la majesté du site. C’est vraiment un des plus beaux sites naturels que j’ai eu la chance de voir, sans hésiter! 🙂

En se retournant, on peut aussi contempler la verte vallée de Pineta qui s’étend entre les sommets. Sa réputation n’est vraiment pas usurpée. Ce paysage majestueux respire la pureté et la fraîcheur, c’est vraiment une belle vallée 🙂

Mais revenons à ces magnifiques cascades! C’est la rivière Cinca qui saute joyeusement de cascade en cascade. Elle prend sa source plus haut, dans le glacier du Marboré.

On peut s’en approcher au plus près et se prendre une bonne douche fraîche! 😉

On a envie de graver ces images dans la rétine à chaque pas. C’est vraiment un coup de cœur, et cette petite rando suffit déjà largement à s’en mettre plein la vue!

Si vous voulez un peu plus de challenge, alors il faut prendre le sentier qui grimpe vers le Balcon de Pineta (2600m). Ce ne sera plus du tout la même randonnée! Le sentier grimpe dans une succession d’interminables lacets pour gravir la pente très raide.

Il faut vraiment être en bonne condition physique. Pour atteindre le Balcon de Pineta depuis le parking de Parador, c’est au moins 3-4h de montée non-stop et plus de 1400m de dénivelé. Mais une fois arrivé au sommet, depuis la corniche rocheuse, vous aurez cette vue, en mieux! 🙂

Dans les hauteurs, vous marcherez au milieu des neiges du glacier de Marboré et vous pourrez faire le tour du lac de fonte. Il existe aussi le minuscule Refuge de Tucarroya, niché entre deux parois rocheuses, et situé pile à la frontière. Il sert souvent d’étape à ceux qui grimpent depuis la France par le Cirque d’Estaubé.

Les prairies de Larri

Pour la suite du parcours, en redescendant des magnifiques cascades de Cinca, on prend direction Llianos de Larri. Il suffit de suivre cette fois la large piste qui grimpe en suivant une pente douce. Vous croiserez quelques fontaines pour remplir les gourdes et des petites cascades pour le plaisir des yeux.

En arrivant au refuge de Larri, cette nouvelle et belle vallée s’offre au regard 🙂

Des prairies à perte de vue, et tout au fond la bas, on devine une cascade. Ces grandes étendues herbeuses sont le spot idéal pour un pique nique. La marche jusqu’ici ne présente pas de difficulté. C’est idéal pour les familles. En une petite heure depuis le parking, on est arrivé.

Un sentier mène jusqu’au pied de la belle cascade de Larri 🙂 Pour les plus courageux et les moins frileux, il y a des bassins naturel où on peut tenter de se baigner!

Il faut bien avouer qu’en comparaison des cascades de Cinca, elle ne joue pas dans la même catégorie. En revanche, cette grande plaine où paissent tranquillement des chevaux et des vaches, ça donne tout de suite un cachet champêtre très agréable. Le retour se fait tranquillement en suivant la grande piste jusqu’au parking.

Alors vous voila convaincu, hop en route direction la Vallée de Pineta ? 😉

À la découverte du Canyon de Añisclo (canyon de Niscle)

Le Canyon de Añisclo est une merveille de la nature nichée dans le Parc National d’Ordesa et du Mont-Perdu. Contrairement à la Vallée d’Ordesa qui est ultra touristique (mais qui le mérite amplement), ce canyon est beaucoup moins fréquenté. Partons découvrir cette beauté des Pyrénées espagnoles, hop en route!

Rejoindre le canyon

Si vous étiez au préalable en vadrouille dans la vallée d’Ordesa, il faudra partir en direction du village de Nirin. Une fois au village, je voulais voir s’il était possible de s’aventurer un peu plus loin en voiture, sur les pistes forestières menant vers la fameuse « route des belvédères ». Hélas, j’ai bien vu que c’était réservé à la compagnie de bus locale (MontePerdidoBus). Il n’empêche, venir ici vous fera profiter de cette magnifique vue sur la vallée où coule la petite rivière de l’Aso.

Pas mal non ? 😉

[Si vous voulez en savoir plus sur la fabuleuse Vallée d’Ordesa, je vous en parle dans cet article]

Peu après Nirin, la route sinueuse arrive à un premier mirador. Depuis le parking de Tella on peut avoir ce premier aperçu sur le canyon de Anisclo.

Ici, la rivière Bellos a profondément creusé la roche calcaire du massif montagneux pendant des millions d’années d’érosion.
La route à sens unique arrive ensuite au petit parking de San Urbez (gratuit).

Le circuit de découverte

C’est le point de départ d’une petite balade en boucle qui permet de découvrir une partie du canyon. Ce n’est vraiment pas long, vous en aurez pour une petite heure de marche.

Le chemin vous mène tout d’abord sur un vieux pont en pierre, le Puente de San Urbez, à 30m au dessus de la rivière Bellos. Vous pouvez en profiter pour une petite baignade rafraichissante dans les eaux calmes et cristallines du rio 😉

Puis, le sentier longe les hautes falaises rocheuses de ce grand canyon et vous mène à l’Ermitage de San Urbez. C’est un saint très connu en Aragon.

Il faudrait d’ailleurs l’appeler Saint Urbice, car ce personnage est français. Il serait né à Bordeaux vers l’an 702. Dieu l’appelle à vivre dans les montagnes d’Aragon et après avoir été berger et moine, il vit en ermite dans cette petite grotte isolée. Il serait mort à l’âge de 100 ans, dans la posture de prière et en odeur de sainteté comme on dit. Son corps qui avait la réputation d’être imputrescible. Pendant des siècles, cette grotte était un centre de dévotion pour les habitants. Le corps du saint a finalement été profané et brulé pendant la guerre civile espagnole en 1936.

Le sentier descend ensuite à travers la végétation, mélange de chênes verts, hêtres et pins. Nous voici au fond du canyon, où coule le Rio Bellos. Il est d’ailleurs déconseillé d’y venir en cas de pluies orageuses ou lors de la fonte des neiges, car il y a des vrais risques de crues soudaines. Heureusement avec ce magnifique ciel bleu, rien à craindre 🙂

Le chemin continue maintenant sur la rive droite en se faufilant dans le sous-bois, et se dirige vers la vallée de la rivière Aso. Le bois qui pousse ici était utilisé par des familles de la vallée pour produire des ustensiles de cuisine. Plus loin, on entend le bruit d’une cascade. Il y avait ici un vieux moulin à farine dont il ne reste plus grand chose. Heureusement, la Cascade d’Aso est toujours là 🙂

Une passerelle métallique permet de traverser l’Aso et reprendre le chemin en direction du parking. Cette petite boucle n’est vraiment qu’un minuscule apéritif. Le canyon est bien plus vaste! Il est possible de suivre le sentier qui remonte le rio Bellos sur plus de 15km, avec plein de beaux paysages à la clé!

Mais si vous êtes en manque de temps ou d’énergie (ça arrive), alors sans hésiter, dirigez vous vers la plus belle vue sur le canyon. Elle se trouve un peu plus haut sur la route du col, au mirador de Cruces.

C’est pas tout simplement incroyable ? 😉

Randonnée dans la Vallée d’Ordesa, le grand canyon des Pyrénées espagnoles

Nichée dans le Parc National d’Ordesa et du Mont-Perdu classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, la Vallée d’Ordesa est une merveille naturelle qui mérite amplement le détour. C’est une randonnée emblématique des Pyrénées espagnoles, accessible à tous, qui offre un condensé de paysages spectaculaires : falaises vertigineuses, forêts profondes, rivières cristallines et cascades! C’est parti, hop en route! 🙂

Rejoindre le départ

Direction la petite commune espagnole de Torla-Ordesa dans la province de Huesca, à 1h de route de la frontière française et du Col du Pourtalet. On ne s’éternise pas trop pour faire du tourisme dans les quelques ruelles étroites pavées et les maisons en pierre aux toits d’ardoises.

On file directement au grand parking (gratuit) à l’entrée du village. C’est ici qu’on doit prendre un bus pour rejoindre le parc national. En haute saison, l’accès au parc est interdit aux voitures (si vous venez hors saison, vous pourrez directement rejoindre le parking Pradera de Ordesa à l’intérieur du parc). Le service de navette est bien rodé. Le billet aller-retour s’achète 6 Eur au guichet. Il y a peu d’attente, un départ toutes les 20 minutes environ et le trajet dure une quinzaine de minutes à peine sur une petite route sinueuse (on se demande même à certains moment si le bus arrivera à prendre les virages).

Voici le plan, du parking de Torla, du point départ de la rando et de l’arrivée. Comme vous le voyez, c’est vraiment pas compliqué 🙂

Toute la vallée fait partie intégrante du Parc National d’Ordesa créé en 1918. Elle a une particularité rare dans les Pyrénées. Elle est orientée d’est en ouest, et elle est donc plus exposée au climat océanique. Cette configuration unique lui donne un aspect plus vert que les autres vallées de la région. La vallée abriterait aussi la plus grande population d’isards d’Europe (un cousin du chamois).

La randonnée

Le point de départ de la randonnée se trouve au niveau du parking Pradera d’Ordesa. C’est une belle prairie entourée de pins, d’où on peut apercevoir la pointe et les parois verticales du Tozal del Mallo (2254m). L’aller-retour classique jusqu’au bout de la vallée, c’est un parcours d’environ 18km et 5h de marche. Le tracé suit principalement le sympathique GR11.

Cette randonnée ne pose absolument aucun problème. Elle est parfaitement balisée et il y a peu de dénivelé. Et bonne nouvelle, le retour (légèrement en descente) sera plus rapide 😉

Les cascades

La randonnée suit le rio Arazas qui coule au milieu de la vallée. Cette petite rivière qui prend sa source sur les pentes du massif du Mont Perdu traverse la vallée à travers une succession de belles cascades. Hélas, suite à un pépin technique indépendant de ma volonté, j’ai perdu une partie de mes photos, dont celles des fameuses cascades (haaaa). Mais soyez certains que vous pourrez admirer la Cascada de Arripas, la Cascada de la Cueva. Et enfin la Cascada del Estrecho, sans doute la plus belle et la plus puissante, encastrée dans une gorge.

Après avoir traversé une belle forêt de hêtres, le sentier longe une petite falaise avant d’arriver aux Gradas de Soaso.

Dans ce cirque naturel, la rivière descend sur des véritables marches de pierre. C’est de toute beauté 🙂

La Vallée d’Ordesa

Puis, la vallée s’élargit, on sort de la végétation, et on découvre cet incroyable paysage. On distingue nettement la forme en U de cette spectaculaire vallée glaciaire. Tout au fond, il y a trois sommets : le Cylindre de Marboré (3325 m), le Mont-Perdu (3355 m, le troisième plus haut sommet des Pyrénées) et le Pico d’Añisclo (3257 m). Ces trois montagnes sont surnommés les Tres Serols (les trois sœurs).

Une légende raconte qu’il y a bien longtemps dans un village de la vallée, trois sœurs orphelines devaient se marier à trois jeunes hommes. Mais le jour du mariage, le village est attaqué par des barbares venus du nord. Les hommes du villages s’échappent mais les femmes sont prisonnières. Trois barbares tombent amoureux des sœurs et les veulent pour femmes. Ils leur font croire que leurs fiancés se sont finalement mariés avec des femmes de leur tribu. Désespérés de chagrin, elles acceptent d’épouser les barbares. Puis, il y a une contre attaque victorieuse des hommes du village. Ils découvrent alors la trahison des sœurs et les bannissent. Perdues, elles fuient dans les montagnes et un mauvais esprit déchaine une tempête de neige sur elles. Elles meurent projetées sur ces trois sommets. Bref, on aurait aimé un peu plus de compassion et que ces montagnes portent un autre nom! …

Au fond de la vallée, on arrive enfin à la fameuse cascade Cola de Caballo! Avec ses 54m de hauteur, c’est la grande cascade de la Queue de Cheval! Comme vous pouvez le voir, ce jour là, elle ressemblait d’avantage à la cascade d’un petit poney à cause de la sécheresse estivale 🙂

C’est le moment de faire une petite pause, grignoter votre meilleur pique-nique avec le plus beau des paysages et vous détendre les pieds dans l’eau fraiche 🙂

Si on grimpe plus haut, on peut rejoindre le refuge de Goriz (si vous voulez tenter d’y réserver un hébergement c’est sur ce site). Et encore plus haut, c’est le passage de la célèbre Brèche de Roland à 2800m d’altitude. Et ensuite, c’est la France et le Cirque de Gavarnie juste de l’autre coté! C’est d’ailleurs incroyable de se dire que ces deux sites naturels exceptionnels sont chacun d’un côté de la frontière! D’ailleurs si vous n’avez jamais visité le Cirque de Gavarnie, je vous en parle sur cet article 🙂

Si vous n’avez pas prévu d’escalader les plus hautes montagnes des Pyrénées, alors il est temps de repartir par le même chemin.

Et quand on a ce paysage devant soi, on ne peut pas faire le difficile. C’est vraiment magnifique 🙂

Les options de la randonnée

Si vous avez envie d’un peu plus de challenge, il existe plusieurs options de randonnées intéressantes. Je n’ai malheureusement pas eu le plaisir de les tester, mais je vous donne les infos! 🙂

(les photos suivantes n’ont rien à voir avec ces options de randonnée mais c’est toujours joli à voir)

Depuis la grande cascade, il existe une alternative pour le retour (et même pour l’aller en fait), c’est de passer par la fameuse piste Faja de Pelay – Senda de Los Cazadores (le Chemin des Chasseurs). C’est un sentier qui longe à mi-hauteur les hautes falaises du sud de la vallée. Pour les sportifs qui choisissent cette option, vous accèderez au magnifique Mirador de Calciarruego (1955m) avec sa spectaculaire vue plongeante sur la vallée 600m plus bas! La principale difficulté de cette option, c’est le gros dénivelé entre le parking jusqu’au point de vue.

Sur le flanc nord de la vallée cette fois, il y a deux parcours incroyables et un peu plus exigeants! Depuis le parking de la Pradera, il faut tout d’abord revenir un peu sur la route jusqu’au niveau d’un bâtiment, et prendre le sentier qui grimpe sur la droite dans la forêt. Après une bonne montée vous arriverez à un croisement. Le sentier sur la droite c’est Faja de Racon et le sentier sur la gauche c’est Faja de la Flores.

En suivant le Faja Racon, le chemin longe d’impressionnantes falaises en direction du Cirque de Cotatuero et sa grande cascade. Le sentier est à la limite des arbres et des falaises. Il offre une incroyable vue dégagée et il parait superbement photogénique! Au cirque, un chemin permet de redescendre vers Pradera.

En suivant Faja de Flores, là il faudra faire de la vraie grimpette dans les rochers, réservée aux montagnards. Vous arriverez sur un plateau à 900m au dessus de la vallée. Depuis le balcon (2180m), c’est le vide sous vos pieds! Amazing ! On peut aussi rejoindre le sommet du Tozal del Mallo (2254m). Mais le clou du spectacle c’est vraiment le sentier Faja de Flores qui suit une vire (un étroit passage à flanc de falaise) à 2400m d’altitude. Il ne faut absolument pas avoir le vertige, un faux pas et c’est une chute de mille mètres! Si on est toujours vivant, on pourra finir la randonnée au refuge de Goriz (s’il reste de la place) ou sinon ce sera le bivouac.

Enfin, il est très tentant de vouloir prendre sa voiture pour grimper par les larges pistes forestières et rejoindre la crête sud et la route des belvédères d’Ordesa. C’est à la fois une bonne et une mauvaise idée. Une mauvaise idée car si vous y allez avec votre voiture, vous aurez une amende de 100€. Ces pistes sont réservées à des sociétés de locations de 4×4 et à des compagnies de bus locales. On peut comprendre le besoin de profiter un peu du tourisme… La bonne idée, c’est que depuis ces miradors accessibles en bus, vous aurez les plus belles vues panoramiques sur la plus incroyables vallée des Pyrénées 🙂 Si ça vous tente, dans ce cas, direction le petit village de Nerin pour grimper à bord du MonteperdidoBus : départ à 10h du matin, passage par les quatre principaux belvédères d’Ordesa (Belvédère Cierracils, Belvédère de las Hayas, Belvédère de la Brèche et Belvédère de la Herradura) et retour à 14h. Tarif 40€, plus d’infos sur ce site.

Alors, vous voilà convaincu pour aller explorer cet incroyable terrain de jeu qu’est la Vallée d’Ordesa ? 😉

Tenerife, l’incroyable univers autour du volcan

Ca ne vous aura sans doute pas échappé, Tenerife est une ile volcanique. Tout le centre de l’ile est composé d’un immense volcan, le Teide et de sa caldeira. Le Teide, c’est LE volcan de Ténérife! Où qu’on soit sur l’ile, on peut apercevoir sa silhouette dans le paysage. Avec un sommet qui culmine à 3714m d’altitude, il est impossible à louper. C’est le plus haut sommet d’Espagne et le plus haut sommet dans l’océan Atlantique. Son histoire commence il y a 200.000 ans environ, après l’effondrement du super volcan qui recouvrait l’ile. De cette catastrophe est né l’immense Caldeira de las Cañadas. Dans ce gigantesque cratère, un nouveau volcan se met à pousser, c’est le Teide. Il est plutôt sage et dort paisiblement depuis sa dernière éruption qui remonterait à l’an 800.

Dès qu’on s’approche de cette zone, les paysages deviennent incroyable, la faune et la flore sont uniques, on a l’impression d’être sur une autre planète. C’est ce qui fait que l’ile de Tenerife est vraiment unique 🙂 Il y a peu de routes qui grimpent jusque dans cette zone. Il n’y en a que trois en fait, la route TF-21 sur l’axe nord-sud, la route TF-38 venant de l’ouest et la route TF-24 à l’est. Quelque soit votre route, vous allez en prendre plein les yeux!

Les pins canariens

Dès qu’on prend un peu d’altitude sur les pentes qui mènent au volcan, on croise d’immenses forêts de pins canariens. Cette espèce de pin est endémique aux iles Canaries, on en trouve nul part ailleurs, à part des fossiles datant de plusieurs millions d’années. Ces arbres ont disparu d’Europe il y a bien longtemps, mais depuis qu’ils ont colonisés les iles Canaries, ils s’y sentent bien. Ils recouvrent 60% de l’archipel. Les pins canariens poussent entre 1000 et 2000m d’altitude, là où se concentrent les nuages autour du volcan. L’eau des nuages se condense sur leur fines épines avant de retomber au sol.

Ces arbres sont aussi uniques pour leur résistance au feu. Leur tronc est composé d’une épaisse couche de liège protégé par de la sève. Lors des incendies, seule la partie externe brûle, mais l’arbre reste vivant. Cette capacité de survie lui a permit de résister aux éruptions et incendies et de coloniser cette partie de l’ile.

Juste après le village de Viraflor, un parking le long de la route vous permet d’en découvrir deux exemplaires uniques qui sont la fierté de Tenerife 🙂

Le premier, c’est Pino Gordo. Son tronc mesure plus de 3m de large et il atteint une hauteur de 45m! On est estime son âge à 800 ans, c’est sans doute l’arbre le plus vieux de Tenerife.

Le deuxième pin géant se trouve à quelques dizaines de mètres à peine, au niveau du virage. C’est le Pino de las dos Pernadas. Il est encore plus grand et atteint 56m de haut!

L’arrivée dans la Caldeira de las Cañadas

Quand on atteint les 2000m d’altitude, les pins sont moins nombreux et le paysage se découvre. La route serpente dans un décor grandiose. Un des sommets emblématiques, c’est El Sombrero de Chasna (2532m) facilement reconnaissable avec son plateau.

Puis on franchit la porte d’entrée de la Caldeira, et là c’est un instantanément un grand WAOUW! D’un seul coup le paysage se dégage et on peut voir ça! Arrêtez vous donc sans hésiter au Mirador Juan Evora pour savourer ce moment. Cette transition entre une route de montagne au milieu des pins et ce paysage lunaire et désertique et tellement soudaine qu’on s’extasie à chaque fois 🙂

Juan Evora était un berger qui vivait de manière traditionnelle dans cette partie de l’ile. Un centre d’information et petit musée ethnographique se sont installés dans son ancienne maison au bout du parking du mirador. Vous découvrirez le mode de vie des bergers qui sillonnaient ces terres (visite gratuite).

Randonner au milieu des champs de lave

Juste après cet incroyable mirador, vous pouvez bifurquer sur la route TF-38 qui remonte vers le nord-ouest. Cette route traverse d’incroyables champs de lave qui ont coulé depuis les flancs du Pico Viejo. Au milieu de ce paysage lunaire peu à peu colonisé par les vaillants pins canariens, il est possible de faire une super randonnée.

Direction le Mirador de Samara. C’est le point de départ d’une randonnée en boucle dans au milieu des champs de lave et des cendres volcaniques. C’est un des rares endroits au monde où vous pourrez avoir ce décor d’apocalypse, alors ne vous privez pas!

Pour cette très chouette randonnée, je vous donne tous les détails sur cette page 🙂

Les formations rocheuses de Roques de Garcia

En prenant la route en direction du volcan, on passe immanquablement à côté des impressionnantes formations rocheuses de Roques de Garcia dont la plus connue est le célèbre le Roque Cinchado 🙂

C’est l’occasion d’une belle balade vraiment facile dans un décor surréaliste. C’est vraiment quelque chose à faire dans la caldeira!

Je vous donne plus d’infos sur cette page 🙂

Le sommet du volcan Teide

Une fois dans la caldeira, atteindre le sommet du volcan Teide est quasi obligatoire! 😉

La façon la plus simple, c’est d’utiliser le téléphérique. Si vous voulez un challenge un peu plus spectaculaire, vous pouvez tenter l’ascension de nuit. Vous assisterez au spectacle du lever de soleil au dessus des nuages et vous verrez l’immense ombre du volcan se projeter au loin dans l’océan. Un moment unique 🙂

Je vous donne tous les détails sur cette page dédiée au volcan Teide 🙂

Randonnée sur le bord de la caldeira

Si vous souhaitez explorer un peu les abords de la caldeira, je vous conseille une excellente randonnée 🙂

Elle vous conduira sur les contreforts vertigineux d’Alto de Guajara jusqu’aux paysages lunaires de Paisaje Lunar.

Toutes les infos sur cette randonnée totalement dépaysante sur cette page 🙂

La rose de pierre

Enfin, je vous propose une petite curiosité géologique. Pour la découvrir il faut quitter la caldeira par le nord-est à travers des paysages dignes des plus beaux désert du monde. On arrive à El Portillo qui marque la bordure de la caldeira, puis il faut suivre la route TF-21 vers Puerto Cruz.

Après une dizaine de kilomètres, on arrive au mirador Piedra la Rosa. Devant vous, au milieu de la forêt de pins, une immense forme volcanique aux allure de rose de pierre !

Cette formation trouve son origine dans le refroidissement des coulées de lave, qui se fait au contact de l’air ou du sol. Quand ce refroidissement se fait de façon un peu similaire, ça donne des lignes de fractures qui se rejoignent et forment ces espèces de pétales 🙂

Tenerife, à la découverte du parc rural d’Anaga

La pointe nord-est de l’ile de Ténérife est une région à part. Un massif montagneux recouvre toute la zone avec des sommets aiguisés et des falaises profondes. C’est la plus vieille partie de l’ile et c’est une terres de légendes. Grâce à son altitude et sa position particulière par rapport au passage des alizés, le massif capte particulièrement bien l’humidité. Toute la région est recouverte d’un manteau vert, la forêt Laurisilva. C’est un forêt humide, composée de de lauriers, de hêtres, de lichens et de bruyères. C’est un véritable trésor naturel. Explorer cette forêt c’est un peu comme voyager dans le passé. Ce même type de végétation recouvrait une bonne partie de l’Europe il y a des millions d’années. Depuis 1987, toute la zone est protégée et devient un parc naturel, le Parc Rural d’Anaga. Il s’étend sur une superficie de 142km². C’est l’endroit en Europe où on trouve le plus grand nombre d’espèces endémiques. Cela lui donnera l’honneur d’être déclaré réserve de biosphère par l’Unesco en 2015.

Pour s’aventurer dans l’Anaga, il faut suivre la seule route qui le traverse. C’est la route TF-12 qui chemine le long de la crête principale du massif.

Mirador de Jardina

Dès l’entrée dans le parc rural d’Anaga, un premier belvédère vous attend sur la montée du Monteverde, c’est Mirador de Jardina. Il offre une belle vue sur la vallée de La Laguna, ses villages et ses cultures. Dans le fond, le majestueux Teide qui domine le paysage (mais un peu caché par les nuages).

Elle est pas belle la vie ? 🙂

Le sentier de Los Sentidos

Très rapidement on arrive à un endroit où s’entassent des bus et des voitures sur un parking. Il y a tout d’abord le Mirador Cruz del Carmen, où on a sensiblement la même vue que sur le belvédère précédent. Si la majorité des gens viennent ici, c’est principalement pour parcourir le sentier de randonnée Los Sentidos. C’est clairement au programme des tour-operators de l’île vu l’affluence sur le site. Il s’agit d’avantage d’une petite promenade que d’une randonnée. Le sentier fait une boucle d’à peine 1.3km avec peu de dénivelé. On fait le tour en 30 minutes sans trop se presser.

Il est présenté comme une « randonnée sensorielle » car on découvre pour la première fois la flore unique qui recouvre toute la région. On chemine dans la forêt de Laurisilva, on hume les odeurs, on ressent l’humidité, on observe les couleurs, les mousses, on écoute les bruits de la faune .. ah non, en fait c’est celle des touristes en tongs 🙂 Comme vous pouvez vous en douter en lisant ces lignes, je n’ai pas été très emballé par cette balade. Si vous voulez réellement vous promener dans de la belle nature, il y a plus sympa plus loin. Mais si vous recherchez une balade tranquille sans vous prendre la tête avant de retourner à la plage, c’est le bon endroit.

Le Camino viejo al pico del inglès

Juste après, à l’embranchement sur la route, il faut prendre à droite et suivre la TF-114 en direction de Pico del Inglès. Au bout d’une centaine de mètres garez vous sur les petits emplacements au bord de la route (si vous avez de la chance), car ici se trouve un lieu assez incroyable. On découvre cette improbable tranchée dans la nature, le Camino viejo al pico del inglès.

C’est l’ancienne route qui mène vers le Pico del Inglès, on la surnomme aussi Tunel de las Hadas (tunnel des fées). Cet endroit est incroyablement photogénique. On se croirait perdu dans un monde légendaire et on ne serait pas étonné de croiser un chevalier ou des fées venant à notre rencontre. Si en plus la brume s’en mêle, c’est ambiance mystérieuse garantie!

Même si la visite est vraiment rapide, ce lieu vaut vraiment le coup de s’y arrêter! 🙂

Le Mirador Pico del Inglès

Encore quelques centaines de mètres et on arrive au petit parking du Mirador Pico del Inglès. Depuis ce sommet à 990m il y a une magnifique vue panoramique à 360°! Encore une fois, le Teide joue à cache-cache derrière les nuages mais qu’importe, la vue est véritablement splendide 🙂

De tous les côtés, la nature est splendide, les sommets sont recouverts de forêts. Ca tranche vraiment avec le reste de l’île de Ténérife qui ressemble d’avantage à un désert. Ici, on prend la pleine mesure de l’étendue du parc rural d’Anaga. C’est grand, c’est beau, et ça mérite de rester protégé!

C’est sans doute le plus beau belvédère de la région 🙂

Le Mirador Las Catalanes

Revenons un peu sur nos pas jusqu’à l’embranchement précédent et reprenons la route TF-12. Il y a un autre belvédère qui mérite un arrêt. Il est beaucoup moins connu que celui qu’on vient de voir. En arrivant à Las Casas de La Cumbre, vous apercevrez un petit panneau indiquant Las Catalanes. Garez vous alors à droite. Vous pouvez maintenant accéder au petit Mirador Las Catalanes.

Il offre une très belle vue sur la vallée Crispin au sud. Personnellement je trouve cet endroit vraiment beau. La vallée a un aspect sauvage, et son relief escarpé qui se détache sur le bleu de l’océan lui donne vraiment du charme. Si vous avez envie de vous dégourdir les jambes, il y a une chouette randonnée qui part d’ici et qui sillonne cette vallée. Il faut suivre le sentier PR TF 03 Casas de La Cumbre – Valle Brosque – Casa Forestal. C’est une boucle de 6.5km avec 800m de dénivelé, et environ 4h de marche. Hop en route 😉

La randonnée autour d’Afur

Pour ma part j’ai préféré partir en randonnée vers le nord. Il s’agit d’une boucle de 9km et 650m de dénivelé. Ce sentier chemine à travers les magnifiques forêts humides du parc d’Anaga et les crêtes des montagnes. On y a cette belle vue sur le village de Taganana.

Elle part ensuite en direction du hameau perdu de Afur dans un paysage de canyons aux couleurs étonnantes. Dépaysement garanti 🙂

Si cette randonnée vous intéresse, je vous donne le détail sur cette page 🙂

San Andrés, sa plage et sa grotte

J’ai envie de vous parler de San Andrés, un petit village un peu perdu au sud du parc Anaga, enclavé dans un vallon. Au temps des Guanches, le mencey (le roi de la région) vivait ici. À San Andrés on a d’ailleurs retrouvé une momie datant de cette époque. Elle est maintenant entreposée au musée de Santa Cruz de Tenerife. Plus tard, ce village aura la réputation d’être un port de pirates. Si j’évoque San Andrés, ce n’est pas vraiment pour son histoire mais pour deux autres raisons. La première c’est la très belle plage de las Teresitas. Elle est magnifique, elle est grande (1.3km de long et 80m de large) et bordée de palmiers, il y a de la place pour se garer. Tout parait presque trop beau pour être vrai 🙂

Et c’est normal car c’est une plage totalement artificielle. La plage n’était à l’origine qu’une mince couche de sable volcanique noir. En 1973, des tonnes de sables blanc en provenance du désert du Sahara ont été ramené ici pour construire cette plage (ainsi qu’une digue en face pour éviter que les vagues ne l’abiment). Le résultat est une véritable réussite. Le sable est nickel, l’eau est cristalline et il n’y a pas des gros immeubles moches pour gâcher le paysage. Tout est bien! L’expérience sera peut-être un peu gâchée par le passage régulier des paquebots, pétroliers et portes-containers qui rejoignent le port de Santa Cruz de Tenerife.

L’autre raison pour laquelle ça vaut le coup de venir à San Andrés se trouve dans les hauteurs. Une fois garé tant bien que mal le long du trottoir de la rue Pista Militar de San Andrés, vous trouverez une piste qui grimpe. On ne peut pas se tromper il n’y en a qu’une.

Une fois arrivé sur la crête, prenez à droite à l’embranchement pour continuer en direction des poteaux électriques et des rochers qu’on aperçoit sur le prochain sommet. C’est la destination 🙂 La marche ne pose pas de difficultés, à part sur les derniers mètres où il faudra faire un peu de grimpette dans les rochers pour atteindre le sommet.

Vous voici aux grottes de San Andrés 🙂 Plusieurs arches naturelles et petites grottes sont à découvrir. Je n’ai pas réussi à trouver des informations si ce site a été utilisé par les humains dans le passé, mais on a envie d’imaginer des tribus s’abritant dans les grottes pour profiter de la vue.

De nos jours, la vue vers le sud-ouest est un peu gâchée par un site minier et les infrastructures du port de Santa Cruz de Tenerife. Mais il n’empêche, on est content d’être à cet endroit 🙂 Vous pouvez prolonger cette balade par la visite d’un bunker qui se trouve au bout de la crête (prévoir une petite lumière pour s’éclairer dans le tunnel d’accès).

Tenerife, randonnée dans le Parc rural d’Anaga

Je vous propose une sympathique randonnée en boucle dans le Parc rural d’Anaga, à l’est de Ténérife. Ce parcours fait 9km de long pour 650m de dénivelé. Comptez environ 3h de marche 🙂

Il faut tout d’abord rejoindre la Casa Forestal (la petite maison des gardes forestiers) qui se trouve le long de la route TF-12 et se garer sur le petit parking. Dès le début de la rando, il ne faut pas se tromper. Restez sur le chemin qui part sur la gauche. L’autre, celui qui part sur la droite, vous emmène jusqu’au village de Taganana, et vous risquez de regretter le dénivelé et le détour! On reste donc sagement sur le chemin de gauche. Très rapidement on est dans la brume, les nuages et l’humidité, c’est très commun dans cette partie de l’île. Un peu de fraicheur ne fait pas de mal et cette brume donne une ambiance un peu mystique à ce début de parcours, c’est agréable!

Je me rends compte que marcher le long de cette Pista Enchires Casa Forestal me fait énormément penser aux sentiers qui sillonnent l’ile de Madère. Il ne manque plus qu’une levada et on y est presque! 🙂

Ne vous laissez pas distraire pendant votre marche. Il faudra être un tout petit peu attentif pour ne pas passer à côté du petit sentier sur votre droite qui grimpe vers la crête. Après une bonne grimpette au milieu de la végétation et des racines glissantes, la brume se lève et la vue fini par se dégager un peu. On peut enfin admirer les étonnantes formations rocheuses de Roque del Fraile (693m) et Roque del Tablero (672m).

Un peu plus loin sur le sentier, on arrive sur une zone bien dégagée (avec un poteau électrique): c’est le mirador de Las Piletas.

D’ici on a une superbe vue sur le petit village de Taganana tout en bas dans la vallée. Fondé en 1501, c’est un des plus vieux villages de Ténérife. On y a longtemps pratiqué la culture de la canne à sucre puis ensuite de la vigne. Si vous avez envie de vous en approcher, un sentier y descend depuis ce mirador.

Notre rando continue dans la direction opposée. On chemine à flanc de falaise, le long du Barranco El Madrono Las Piletas.

Sous les impressionnantes formations rocheuses aperçues un peu plus tôt, le paysage du parc rural d’Anaga est saisissant. Les reliefs sont escarpés et les roches partent dans tous les sens. La végétation aussi est différente, on se retrouve dans une sorte de pampa et pour un peu on aurait l’impression d’avoir changé d’ile.

Le sentier fini par rejoindre une petite route goudronnée, la TF-136, qui continue jusqu’au pâté de maisons de Afur. D’ailleurs la route s’arrête la, à Afur, le bout du monde. Notre parcours quitte la route au détour d’un virage, dès que vous apercevez un petit pont blanc en contrebas. C’est le signe qu’il faut emprunter le petit sentier qui y descend 🙂

Une fois le petit pont blanc franchi, le sentier repart dans une longue montée qui contourne le Roque Alonso (407m). On constate que le sol est de plus en plus coloré, presque rouge par endroits.

On découvre alors ces quelques habitations perchées dans le vide, accrochées sur les parois de tuf rouge du Roque Alonso. C’est un spectacle vraiment incroyable! En explorant un peu plus, je constate que les maisons (en partie creusées dans la roche) sont en ruines et abandonnées.

Le chemin conduit plus haut jusqu’à la petite route TF-136. Il faut la traverser et récupérer un autre sentier qui continue de grimper. Il file en quasi ligne droite le long d’une crête. On retrouve la belle végétation du début et la brume. Puis c’est l’arrivée sur la route TF-12 qu’on suit jusqu’à retrouver le petit parking de la maison des gardes forestiers.