Partons à la découverte d’une des plus belles vallées du Massif Central! La Vallée de Chaudefour se trouve au cœur du massif de Sancy, dans le département du Puy-de-Dôme. Préparez vous à découvrir une nature préservée, des paysages à couper le souffle et des belles cascades! Hop en route 🙂
Direction donc le département du Puy-de-Dôme et plus précisément la commune de Chambon-sur-Lac. La petite route départementale D637 s’enfonce dans la vallée jusqu’au parking de la Maison de la Réserve naturelle nationale de la Vallée de Chaudefour. L’accès à la vallée est gratuit mais le parking est payant (de mai à septembre, 4€ si moins de 4h sinon 6€).
La Vallée de Chaudefour
La vallée de Chaudefour est une réserve naturelle depuis 1991. Il faudra donc respecter quelques règles: pas de chien (même tenu en laisse), pas de camping, pas de vtt, etc … En contrepartie, vous avez 8.2km² de nature préservée et protégée avec une flore unique dans le Massif Central et des animaux sauvages en liberté. Avec un peu de chance vous pourrez apercevoir des mouflons, des chamois ou des marmottes. Ou sinon, il restera toujours les vaches 😉
L’histoire de cette vallée remonte à 600 000 ans environ. À cette époque le Sancy subit une nouvelle éruption violente et une partie du massif s’écroule. La vallée est alors créée avec son amphithéâtre naturel tout au fond. Puis après des millénaires d’érosion, de façonnage par des glaciers et des dépôts de sédiment, on arrive à cette magnifique vallée glaciaire 🙂
À l’entrée de la vallée, la Maison de la Réserve vous propose gratuitement des renseignements sur les balades possibles et accueille aussi des expositions (toilettes disponibles).
Il y a plusieurs beaux sites à découvrir dans cette vallée. Prévoyez environ 4h de balade et 8.5km de marche 🙂 On peut difficilement se perdre, les sentiers sont bien indiqués.
La Cascade de Pérouse
Peu après l’entrée de la vallée, vous aurez la possibilité de découvrir une cascade. Après moins de 30 minutes de marche dans la forêt, vous voici devant la Cascade de Pérouse 🙂
Cette jolie petite cascade dans son écrin naturel est un premier bon présage pour la découverte des beautés de la vallée.
La Source Sainte-Anne
Quelques centaines de mètres plus loin en suivant le sentier, on découvre une petite fontaine. C’est la Source Sainte-Anne. Elle est discrète et son débit est faible. Rien qu’en regardant la couleur rougeâtre du petit ruisseau qui se forme ici, on sait que l’eau contient du fer. Depuis longtemps cette eau à la réputation de guérir les maux d’estomac et même quelques maléfices! C’est une eau piquante et gazeuse à consommer avec modération 😉 Il y a même eu un projet de construction pour une véritable station thermale avec hôtels et villas. Mais le climat était finalement jugé trop rude et l’arrivée de la guerre en 1914 a interrompu ce projet. Il reste maintenant cette simple petite source à découvrir durant votre balade 🙂
La Crête de Coq et la Dent de la Rancune
Un peu plus loin, en sortant du sous-bois, on a droit à ce paysage de dingue. Les deux grandes formations rocheuses qu’on aperçoit sont la Crête de Coq (130m) à gauche et la Dent de la Rancune (90m) à droite. Quelqu’un devait vraiment être très rancunier dans le coin pour baptiser cette énorme dent ainsi!
Ces deux monumentales roches aux noms poétiques sont des dykes. On est bien avancé me direz vous 🙂 Un dyke, c’est ce qui se passe quand du magma remonte par une fissure à travers le manteau rocheux. Le magma fini par se refroidir et se figer. Puis avec le passage du temps et de l’érosion, les roches tendres qui sont autour finissent par disparaître. À la fin, il reste ces grandes formations rocheuses, comme surgies de nul part! En plus d’être terriblement photogéniques, cette crête et cette dent sont des spots d’escalade réputés!
La Cascade de la Biche
Partons maintenant en direction d’une autre petite merveille de cette vallée. Au poteau, il suffit de suivre le sentier (balisage bleu) qui mène à la Cascade de la Biche. Ce chemin s’enfonce dans une forêt avec de beaux et grands arbres 🙂
La montée sur le flanc de la vallée est un peu plus longue. Cette cascade se mérite. Après 1h30 de marche et un peu de crapahutage dans les rochers, on arrive enfin! On découvre cette magnifique cascade de 30m de haut qui se jette sur des belles orgues basaltiques 🙂
Ok, ce n’est peut être pas les chutes du Niagara et le débit n’est pas fou, mais ça reste une très belle cascade qui mérite d’être admirée 😉
Que de belles choses dans cette belle vallée de Chaudefour!
Continuons notre balade jusqu’au fond de la vallée, vers les ravines pentues et le mont Dore qui domine le paysage. On longe ce joli ruisseau dons les eaux finiront dans le lac de Chambon.
La Cascade du Moine
Le sentier qui mène au fond de la vallée passe à travers quelques prairies et pâtures où la faune locale vous observera d’un œil curieux.
En suivant le balisage violet et en grimpant un peu, on arrive à la Cascade du Moine. Alors est-ce que la météo devenue grisonnante a une influence sur mon ressenti, mais j’ai personnellement trouvé cette cascade sans intérêt aucun!
À mon humble avis, vous pouvez zapper sans regrets cette dernière partie de la vallée …
La Cascade de la Voissière
En revanche, avant de quitter cette magnifique vallée, ne manquez pas la très jolie Cascade de la Voissière.
En plus d’être agréable à l’œil, elle est ultra facile d’accès. En fait, elle est littéralement juste au bord de la route! On a quasiment cette vue depuis la voiture 🙂
Ce qu’on appelle la chaîne des Puys, c’est un ensemble de 80 volcans dans le Massif Central s’étirant sur un axe nord-sud de 45km de long et 3 à 5km de large. Ils sont apparus lors d’éruptions entre -95.000 ans et -8600 ans. Il ne faut pas confondre ces puys avec ceux du massif des Monts Dore, dont le célèbre Puy de Sancy (sommet du Massif Central 1885m). Ces autres volcans sont beaucoup beaucoup plus vieux et datent d’il y a plusieurs millions d’années! Bref, absolument rien à voir. Le volcan du Puy de Dôme, c’est le plus grand et le plus jeune volcan de la chaîne des Puys. Il se trouve à une dizaine de kilomètres à l’ouest de Clermont-Ferrand. Il domine toute la région, on le voit à des kilomètres à la ronde, bref, il est immanquable 🙂
Et il y a une histoire assez incroyable sur les volcans d’Auvergne. Jusqu’en 1751, personne ne savait que c’était des volcans! Avant cette date, on pensait même que ça pouvait être les restes de résidus de gigantesques forges romaines! Quelques rares voyageurs venant de pays avec des volcans (ou suffisamment instruits) ont peut être pensé que ces monts ressemblaient à des volcans. Mais personne ne l’avait encore affirmé publiquement, écrit ou dit, et les habitants encore moins. En 1751 donc, Jean-Etienne Guettard (membre de l’Académie des Sciences à Paris) accompagne Malesherbes (alors responsable de la censure royale) pour une cure thermale à Vichy. En chemin, ils s’étonnent de pierres sombres utilisées en construction. On leur dit que c’est de la pierre de Volvic. Ils sont curieux de trouver son origine, mais ils arrivent à Vichy. De là, ils voient le Puy de Dôme et veulent y grimper. Après leur visite sur le Puy de Dôme puis sur le Mont-d’Or, Guettard est persuadé qu’il s’agit de volcans. Il publie son mémoire en 1755 et alors la population pays découvre qu’il y a des volcans en Auvergne! Amazing!
C’est bien gentil tout ça, mais comment faire pour aller au sommet? 🙂
Pour rejoindre le sommet du Puy de Dôme vous avez trois options :
La plus facile, c’est de se garer sur le parking du Site du Puy de Dôme pour prendre le train à crémaillère en service depuis 2012. Le Panoramique des Dômes gravira les 5.6km de montée en 15min. Trajet simple 14€ et aller/retour 17€. Plus d’infos sur les horaires et tarifs sur ce site.
Se garer au parking (gratuit) du Col de Ceyssat pour prendre le chemin des muletiers. Deux kilomètres de montée et 350m de dénivelé. Comptez environ 45min pour atteindre le sommet après avoir franchi les 15 virages du sentier.
La troisième option, c’est le sentier des chèvres, côté nord du Puy, avec ses longs escaliers.
J’ai personnellement opté pour le chemin des muletiers.
Ce chemin existe depuis l’antiquité. Il était utilisé par les pèlerins qui voulaient atteindre le sommet et rejoindre le Temple de Mercure. Le chemin ne pose aucune difficulté. On commence le parcours à l’ombre des arbres et la végétation disparait à partir de 1300m d’altitude.
Hélas le jour de cette balade, la météo était complètement foireuse. Des nuages se sont rapidement accumulés au sommet, la pluie s’est mise à tomber. Le magnifique panorama sur la chaine des Puys depuis le sommet restera dans l’imagination, snif …
C’est donc au milieu du brouillard qu’on atteint le sommet et qu’on découvre avec étonnement le Temple de Mercure!
Ce qui est encore plus incroyable, c’est qu’il a été redécouvert totalement par hasard pendant des travaux de construction de l’observatoire météorologique du Puy de Dôme en 1872! Lors des fouilles on a retrouvé les traces d’un premier temple au sommet (sous l’actuel relais hertzien) construit vers l’an 50. Il aurait été détruit un siècle plus tard et on aurait ensuite construit un peu plus bas le grand temple. On pense qu’il a été utilisé jusque vers le IVe siècle avant de finir en ruines.
On a pu reconstituer le mur de soutènement de la terrasse du temple. Ce mur à lui seul fait déjà 7m de hauteur. On a du mal à imaginer la taille de ce temple! Il faut s’imaginer un grand sanctuaire recouvrant une surface de 3600m². On associe ce temple au dieu Mercure des romains, mais on pense que les peuples celtes y vénéraient leur dieu Lug. C’était sans doute le temple le plus important de toute la Gaulle! Ce sanctuaire était tellement important qu’une statue colossale avait été commandée au sculpteur grec Zénodore. Elle lui demandera 10 ans de travail! Sa renommée sera si grande que l’empereur Néron lui commandera aussi une statue en bronze de 33m de haut. Cette immense statue située au sommet du Puy de Dôme était visible depuis toute la région. C’était le « roi des Arvernes » qui veillait sur son peuple. On n’a jamais retrouvé ce fameux géant. À sa place maintenant se trouve un nouveau géant, la grande antenne du relais hertzien installée en 1956.
De nos jours le sommet du Puy de Dôme, c’est plus de 500.000 visiteurs chaque année 🙂 En plus d’une superbe vue (quand le temps est dégagé), on y retrouve des espaces pique nique, un restaurant, les zones de départ des parapentes et un petit musée gratuit. C’est un sommet qu’il faut atteindre au moins une fois dans sa vie, en tout cas chez les Auvergnat c’est comme ça! 😉
Une dernière petite anecdote sur le Puy de Dôme 🙂 En 1862, Napoléon III est en visite officielle dans la région. Pour honorer l’empereur, on décide de faire une surprise et de créer une éruption artificielle! Des dizaines de charrettes chargées de bois et des tonnes de résine seront utilisés. Le soir venu, à la place d’une incroyable éruption, on ne verra juste qu’une grosse fumée 🙂
La chaine des Puy étant composé de dizaines et dizaines de volcan, alors on est forcément tenté d’aller en explorer quelques uns!
Parmi ces volcans endormis, il y en a un qui est très populaire, c’est le Puy Pariou. On le trouve à deux petits kilomètres au nord du Puy de Dôme. Dans le paysage, son image vous rappellera sans doute quelque chose. C’est normal, c’est volcan utilisé comme emblème des eaux de Volvic. Pour y accéder, c’est facile. Il suffit de se garer au parking des Goules et suivre le sentier indiqué. Il faut compter environ 2h30 aller-retour. La montée jusqu’au sommet du cratère sera sans doute un peu éprouvante, c’est un long escalier de 555 marches! Mais quand on veut, on peut! 🙂
Une fois arrivé au sommet à 1209m d’altitude on est récompensé par la jolie vue sur ce cratère qui ressemble à un cercle presque parfait 🙂
Le cratère fait 200m de diamètre et 90m de profondeur.
Le chemin pour accéder au fond du cratère n’est plus accessible pour éviter les dégradations sur l’environnement.
On profite de la jolie vue (avec Clermont-Ferrand au loin) et on se prépare à aller découvrir d’autres merveilles dans cette belle région de France 🙂
Voici une idée de petite balade rafraichissante à côté de Rocamadour. Pour le point de départ, garez vous près de la Croix de Couzol au Col de Magès puis suivre le chemin GR6 qui descend doucement dans le vallon. On arrive en quelques minutes à peine au premier point d’intérêt.
La résurgence de Cabouy
Le fil conducteur de cette balade, c’est la rivière de l’Ouysse. Sa source se trouve à une trentaine de kilomètres de là, près d’Espeyroux. Elle a la particularité d’avoir une bonne partie de son cours sous terre! Elle disparait à Thémines et s’enfonce sous le causse du Quercy pendant 20km, puis elle ressort comme par magie à la résurgence de Cabouy! 🙂 C’est une grande vasque de 30m de diamètre tapissée par une végétation épaisse et exubérante. L’Ouysse se déverse avec une belle couleur émeraude (parfois turquoise) à cause des particules de calcaire qu’elle a emportée durant son trajet souterrain.
Près de la résurgence, on trouve les ruines d’un ancien moulin du XIIe siècle. Il fait parti de la dizaine de moulins le long de l’Ouysse, construits à l’époque par les moines bénédictins de Saint-Martin de Tulle.
Le lien entre la perte de Thémines où la rivière disparait et la résurgence de Cabouy et connu depuis longtemps. Une légende raconte d’ailleurs qu’un jeune meunier vivait au moulin de Cabouy. Il avait été séparé de force de sa fiancée, restée à Thémines. Malgré tout, il continuait de recevoir en secret des messages de sa promise, portés par les eaux souterraines.
Si vous le souhaitez, vous pouvez en profiter pour remonter un peu plus en amont. Il y a une autre résurgence plus discrète à découvrir: le Gouffre de Pou-Meyssen au pied d’une falaise.
Pour notre balade, il faut traverser le rivière et suivre le courant. Après une petite marche en lisière de forêt, on arrive au deuxième point d’intérêt.
Le Gouffre Saint Sauveur
L’Ouysse étant une rivière pleine de surprises, il y a nouvelle résurgence à un kilomètre à l’ouest de celle de Cabouy. C’est le Gouffre Saint Sauveur avec ses eaux couleur émeraude. Une belle vasque d’environ 25m de diamètre avec un fond sablonneux, encore un endroit magnifique baigné par la nature et la tranquillité 🙂
Vous aurez peut être la surprise de voir des têtes sortir de l’eau! En effet ce gouffre est exploré par des plongeurs depuis des années. Ils sont descendus jusqu’à une profondeur de 186m (soit 70m sous le niveau de la mer). Une piste forestière permet de rejoindre directement cet endroit mais il ne faut pas y aller en voiture. Elle est réservée aux secouristes pour pouvoir accéder rapidement au site si un accident de plongée arrive.
La vasque de Saint Sauveur a elle aussi sa légende. Ce serait « la fontaine de Verve » où se cacherait la palais noyé de Dame Alis, une sorte d’amazone gauloise (conte inventé de toutes pièces par Guyon de Maleville, un chatelain philosophe du XVIe siècle).
L’Arche et les grottes Saint Sauveur
À moins de 5 minutes de marche depuis la résurgence de Saint Sauveur, on peut trouver deux formations rocheuses insolites!
La première, la plus visible, c’est cette belle et grande arche naturelle 🙂
La seconde, c’est la grotte qui se trouve dans la falaise. Elle est étroite et mesure une dizaine de mètre de longueur. Ensuite il y a une grille qui interdit l’accès au reste du tunnel. C’est un espace protégé qui abrite plusieurs espèces de chauve-souris.
En réalité cette grotte est un ancien tunnel naturel, comme un tuyau d’évacuation quoi, utilisé par la rivière de l’Ouysse à une lointaine époque! Dans son prolongement direct, il y a l’arche, qui a elle aussi été creusée par les eaux de la rivière au fil du temps. Juste après l’arche, c’est le vide et une jolie vue sur la vallée 🙂
Il ne vous reste plus qu’à faire le chemin en sens inverse jusqu’à votre voiture.
Pour vous aider, voici le tracé du parcours (très simple)
Ah et pour information, notre capricieuse mais néanmoins sympathique rivière de l’Ouysse fini sa course dans la Dordogne une dizaine de kilomètres plus loin au village de Lacave, sous le château Belcastel.
Dans le Périgord noir, au sud-est de la Dordogne se trouve un site unique en France. Sur la commune de Vézac se trouve le château de Marqueyssac. Mais ce n’est par le château qui attire chaque année des milliers de visiteurs. Ce sont les jardins du château qui étonnent. Allons voir ça, hop en route! 🙂
Direction la commune de Vézac dans le Périgord noir, à une dizaine de kilomètres de Sarlat-la-Caneda. À la fin du XVIIIe siècle un petit château résidentiel est construit au sommet du coteau. Des demeures comme ça, il y a en a des milliers dans la région et l’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais en 1840, un nouveau propriétaire, Julien de Cerval, hérite du château. En 1861, il rentre de la guerre menée en Italie par Napoléon III pour défendre les Etats Pontificaux. Il est encore émerveillé par ce qu’il a découvert là-bas : les jardins à l’italienne! Il passera les 30 dernières années de sa vie à transformer complètement les jardins de son château. Il fait aménager des promenades et construire des belvédères. Mais surtout il fait planter 150.000 buis, des cyprès et des cyclamens de Naples. Les jardins de Marqueyssac deviennent célèbres, mais c’est encore un domaine privé de 22 hectares.
Plus tard la société Kleber Rossilon (qui gère de nombreux sites touristiques) reprend la gestion du château et des jardins Après une longue réhabilitation, le site ouvre enfin au public en 1997. C’est le succès! 🙂
Avec plus de 200.000 visiteurs chaque années, c’est un des jardins les plus visités du sud-ouest de la France. Et c’est bien mérité! Il est classé « jardin remarquable ».
Dans le jardin, les buis centenaires sont taillés à la main par seulement quatre jardiniers à temps plein. C’est un bel exemple de l’art topiaire qui consiste à tailler les arbres et arbustes des jardins pour en faire des formes géométriques décoratives.
Le château en lui même n’a pas grand chose de remarquable, c’est une demeure assez modeste. Il est tout de même classé monument historique depuis 1948 pour sa façade et toiture. Si on regarde bien, elle est recouverte de lauzes. Il s’agit de tuiles de pierres très résistantes, mais avec l’inconvénient d’être lourdes et nécessitant une grosse charpente solide. La toiture du château pèserait plus de 500 tonnes!
Pour une belle pause gourmande, le château propose aussi un restaurant et un salon de thé à l’ombre des tonnelles.
Le point de vue est juste splendide avec le Château de Beynac en face 🙂
Au détour des 6 km de promenades aménagées, on peut rejoindre des endroits vraiment sympathiques comme ce joli belvédère surplombant la Dordogne.
En face, on aperçoit un autre bel endroit, le Château de Castelnaud-la-Chapelle 🙂
À travers le labyrinthe de buis aux formes toujours plus extravagantes, on découvre cette jolie petite chapelle isolée. Elle ne se visite pas mais elle reste pleine de charme.
Un chemin depuis le bastion permet de longer les falaises, toujours avec la belle Dordogne qui coule paisiblement une centaine de mètres plus bas.
Au fur et à mesure de la balade entre pierres et verdure, on a parfois l’impression de se retrouver dans un décor plus méditerranéen. L’Italie est presque à portée de main!
Le chemin grimpe et serpente à travers les chênes verts, emblèmes du Périgord noir.
Enfin on arrive tout contre les falaises de Vézac. Depuis le grand belvédère situé à 130m de hauteur sur un éperon rocheux, on a une des plus belles vues de la vallée de la Dordogne! 🙂
Baigné par une boucle du fleuve, La Roque-Gageac, un des plus beaux villages de France se trouve juste là 🙂
Les jardins du châteaux cachent de nombreuses autres surprises!
Des installations artistiques sont dissimulées un peu partout. C’est un véritable plaisir de se promener dans cette jolie forêt et découvrir régulièrement de nouvelles pépites.
Le château cache une autre sacrée surprise, un squelette d’Allosaurus! Ce dinosaure vieux de 150 millions d’années ne foulait pas les terres du Périgord et il n’a pas été découvert par hasard sous le château en plantant du buis. C’est Kleber Rossillon qui acquit en 2016 ce squelette de 7.50m de long et 2.50m de haut lors d’une vente aux enchères aux Etats-Unis. Il a ensuite décidé de l’exposer dans l’ancienne ménagerie du château. Il y a moins de 10 exemplaires aussi complets au monde!
Vous croiserez aussi d’autres animaux, bien vivants cette fois. Des paons vivent en liberté dans les jardins 🙂 Ils sont l’emblème du château depuis Julien de Cerval.
J’espère que vous êtes maintenant convaincu à l’idée d’aller passer une excellente visite aux Jardins de Marqueyssac 😉 L’entrée est à 12.90€ (ça les vaut) et vous trouverez plus d’infos pratiques sur le site officiel.
Pour agrémenter la visite des jardins, si vous avez des enfants, il y a une activité intéressante un peu plus bas. Vous pouvez allez vous perdre et vous amuser dans le Labyrinthe de Maïs des Châteaux. C’est principalement destinés aux enfants, avec des énigmes sur les parcours et la possibilité de faire du kart à pédales. Plus d’infos sur le site officiel.
Si vous voulez loger au plus près dans une demeure d’exception, il y a le très joli Château de la Malartrie juste à côté. Il est construit dans un style néo-renaissance au XIXe siècle entre Vezac et la Roque-Gageac. Il ne se visite pas, mais pour dormir dans un château avec piscine juste au dessus de la Dordogne (ça n’a pas de prix!) et bien vous trouverez les infos sur ce site.
À seulement 10 km à l’est de Tours, Vouvray s’étire le long de la Loire et de la Cisse, niché dans des coteaux calcaires où se trouvent des maisons troglodytes et des caves creusées directement dans la pierre. C’est l’endroit idéal pour déguster du bon vin dans la vallée de la Loire classée à l’Unesco. Hop en route !
Vouvray et le vin
Vouvray c’est évidemment du vin! Son histoire remonte remonte au IVe siècle, quand les moines de l’abbaye de Marmoutier située à une dizaine de kilomètres décident de planter des vignes sur la rive droite de la Loire. Le cépage utilisé est le chenin.
Les vignes donnent un vin blanc sec, qui peut parfois être moelleux. Au XIV siècle, les vignes appartiennent aux rois de France qui font servir ces vins à leur table. Une petite révolution arrive en 1939, quand la méthode champenoise arrive dans la région. Vouvray produit alors des vins blancs effervescents et pétillants. Les vins blancs classiques, aussi appelés « vins tranquilles » sont les meilleurs (et mes préférés haha). L’AOC Vouvray existe depuis 1936 et inclut aussi les communes voisines de Rochecorbon, Chançay, Noizay, Reugny, Sainte-Radegonde-en-Touraine ), Vernou-sur-Brenne, et Parçay-Meslay.
Découvrir les vignobles du Vouvray, c’est visiter les nombreuses exploitations familiales. Vous ne manquerez pas de visiter les innombrables caves troglodytes, creusées dans d’interminables galeries. Une autre très bonne idée de balade viticole, c’est s’inscrire aux Echappées en Loire(anciennement VVR, Vignes Vins Randos). Pour avoir testé cette formule à plusieurs reprises et à différents endroits, je vous garanti que votre weekend sera un succès 🙂 Plus d’infos sur le site officiel.
Pour les gourmands, n’oubliez pas d’agrémenter votre dégustation avec des rillons! C’est une des spécialités locales : des cubes de poitrine de porc confits lentement dans leur graisse. Moelleux, fondants et savoureux, ils sont parfaits pour l’apéritif. Ne pas confondre avec les rillauds d’Angers, qui eux incorporent la couenne du cochon. Il y a bataille gustative sur ce sujet 😉
Rochecorbon et sa guinguette
Vos escapades vous mèneront sans doute à Rochecorbon, commune voisine de Vouvray. Le Sentier de la Butte, à flanc de côteau, longera les nombreuses habitations troglodytes typiques de la région. Vous apercevrez la Tour de la Lanterne, le seul vestige de l’ancien château.
Il faut absolument aller à Rochecorbon, car il y a la guinguette! 🙂 Elle est considérée comme une des plus grandes guinguettes de France. Elle rayonne de mai à fin septembre dans une ambiance familiale, conviviale et festive.
Je vous conseille vraiment d’y aller en mode apéro ou apéro-dinatoire en fin de journée, et savourer ce chouette moment en bord de Loire. La guinguette propose aussi une véritable option restaurant et des soirées dansantes. Plus d’infos sur ce site.
Si vous êtes en escapade familiale ou avec des enfants, ça tombe bien, juste à côté, il y a Lulu Parc, un petit parc d’attraction qui fera plaisir à tout le monde. Plus d’infos sur leur site.
Le Château de Valmer
Je vous partage avec plaisir un coup de cœur : le Château de Valmer. Vous trouverez cette pépite près de Chancay, à une dizaine de kilomètres de Vouvray. Ses origines remontent à la Renaissance au XVIe siècle, sous l’impulsion de Jean Binet, conseiller de François Ier. Le château principal a été détruit par un incendie en 1948. Un alignement d’ifs monumental symbolise l’ancien bâtiment. Il reste encore le Petit Valmer et le grand portail du XVIIe siècle.
Ce qui donne un charme unique à ce château, c’est les terrasses à l’italienne et son jardin remarquable. Les jardins de Valmer s’organisent sur huit niveaux de terrasses à l’italienne, le tout est agrémenté par des balustrades, statues, escaliers et fontaines. Ces jardins sont classés Monument Historique dès 1930. On y trouve aussi un potager conservatoire avec près de 900 espèces végétales (légumes anciens, plantes comestibles, variétés fruitières et cépages du Val de Loire). La visite des jardins est payante.
Valmer, c’est aussi un vignoble familial de 28‑35 hectares (dont 6 ha dans le jardin clos), produits dans le respect de la charte du vigneron indépendant. La boutique est en accès libre et vous pourrez déguster les vins du domaine en AOC Vouvray, confortablement installé dans les belles pelouses. Le demi-sec Valmer est sans aucun doute mon préféré 🙂 Goutez, vous ne serez pas déçu! Plus d’infos sur leur site.
Encore un lieu à découvrir absolument lorsque vous sillonnez le Val de Loire 🙂 D’ailleurs comme vous n’êtes pas loin, n’hésitez pas à découvrir la ville de Tours!
Nichée au cœur de la vallée de la Loire, Tours est une ville d’art et d’histoire qui séduit par son charme intemporel, son riche passé et son ambiance chaleureuse. Capitale historique de la Touraine, elle est aussi une porte d’entrée idéale pour explorer les célèbres châteaux de la Loire. Mais avant de partir à l’assaut des forteresses royales, prenez le temps de découvrir la douceur de vivre de cette ville aux multiples facettes. C’est parti, hop en route 🙂
Une histoire millénaire à découvrir à pied
Il y a bien longtemps vivait dans la région un peuple d’irréductibles gaulois : les Turones (le nom de Tours viendra d’ailleurs de là). Mais les romains passèrent par là et hop, c’est la création de Caesarodunum, littéralement « la colline de Caesar ». La ville nait donc il y a 2000 ans. Elle devient rapidement un centre administratif et religieux important, doté d’un amphithéâtre, de thermes et d’un réseau de voies romaines. Mais c’est au IVe siècle que Tours entre véritablement dans l’histoire chrétienne avec le célèbre saint Martin, évêque de la ville. Son tombeau devient un lieu de pèlerinage majeur au Moyen Âge, faisant de Tours une étape incontournable sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Au fil des siècles, la ville se développe autour de ses deux pôles historiques : la cité gallo-romaine et le quartier canonial. Elle connaît un essor important à la Renaissance, notamment grâce à la présence de la cour royale dans les châteaux voisins. La dynastie des Capétiens vient aussi de cette ville (Hugues Capet -pour la « cappa » de Saint-Martin- était abbé à Tours). La ville de Tours deviendra même la capitale du royaume de France à 3 reprises!
Les principaux quartiers touristiques de Tours se découvrent facilement à pied.
Le Vieux Tours : C’est le cœur historique de la ville. Avec ses maisons à colombages, ses ruelles pavées et ses places animées, le Vieux Tours est un véritable décor de carte postale. La fameuse place Plumereau, surnommée affectueusement « Plume » par les locaux, est l’un des lieux les plus vivants, idéale pour boire un verre en terrasse.
La cathédrale et le quartier des Prébendes : Autour de la majestueuse cathédrale Saint-Gatien, ce quartier abrite de nombreux hôtels particuliers, des jardins paisibles et le musée des Beaux-Arts, installé dans l’ancien palais de l’archevêché.
Les Halles et le quartier Colbert : Ce secteur est le paradis des gourmets. Entre les Halles de Tours, les restaurants, les épiceries fines et les marchés, c’est un lieu de vie authentique et savoureux.
Tours Nord et les bords de Loire : De l’autre côté du pont Wilson, Tours Nord offre une ambiance plus résidentielle, mais aussi des vues magnifiques sur la Loire. Les berges aménagées sont parfaites pour une balade à pied ou à vélo.
La Basilique Saint-Martin de Tours
On ne peut pas parler de Tours sans évoquer sa plus grande figure : Saint Martin de Tours. Il est né en 316 en Hongrie. Il est le fils d’un haut gradé de l’empire Romain. Il irrite son père en voulant devenir chrétien mais fini par obéir à la tradition familiale et part faire son (long) service militaire au sein des légions romaines. Alors que sa garnison est en Gaule, à Amiens, en 334, un miracle va se produire. Un soir d’hiver, alors qu’il a déjà distribué toute sa solde aux nécessiteux, il rencontre un mendiant presque mort de froid. N’ayant plus rien à lui offrir, il partage avec lui son manteau militaire qu’il déchire en deux. La nuit suivante, Jésus lui apparait en rêve, vêtu du même manteau! Plus tard, lors d’une campagne militaire dans les contrées germaniques, il refuse de se battre et verser le sang. Pour montrer qu’il n’a pas peur, il se propose de servir de bouclier humain. Les barbares demandent alors miraculeusement la paix. Apres 25 années de service militaire (c’est long!) il s’installe en Gaule et crée la première communauté de moines. En 371, quand l’évêque de Tours meurt, la population insiste pour que Martin lui succède. Il ne veut pas mais fini par accepter. Malgré tous les privilèges auxquels il a droit, il continue de vivre pauvrement et crée un ermitage à 3km de la ville, c’est l’origine de l’Abbaye de Marmoutier (qu’on verra plus loin dans cette page). Il sillonne les campagnes de Gaule et converti une population toujours plus grande. Si la chrétienté s’installe dans le pays, c’est en grande parti grâce à lui. Il meurt en 397 et sa dépouille est enterrée à Tours.
Un petit édifice en bois est alors construit sur sa tombe et abrite sa cape militaire. C’est d’ailleurs l’origine du mot chapelle. Face à l’afflux de pèlerins, une basilique est construite en 470. Elle devient le principal lieu de pèlerinage chrétien du pays. Au fil des siècle l’ensemble s’agrandit, prend de l’ampleur et devient le centre d’une ville distincte de Tours, avec son propre mur d’enceinte. Elle n’est réunie avec la cité qu’en 1356. En 1562, lors des guerres de religions, les saintes reliques sont brulées par les protestants. De Saint Martin, il ne reste plus qu’un morceau de crâne et un os du bras. À la Révolution, le grand ensemble religieux déjà mal en point est transformé en écuries et fini par s’écrouler. De ces importantes constructions, il ne reste de nos jours que la Tour Charlemagne et la Tour de l’Horloge. Un nouveau quartier s’installe sur les fondations de l’ancien centre religieux. En 1886, on fini par retrouver l’emplacement historique du tombeau de Saint Martin. La ville décide de reconstruire une basilique à cet endroit. L’édifice est achevé en 1928. Au sommet du dôme, on peut voir une grande statue en bronze de 4m représentant Saint Martin.
Dans la basilique, la crypte permet de voir le tombeau reconstitué. Il ne contient plus que les rares reliques qui ont survécus. La visite de la basilique ne vous prendra pas longtemps, mais c’est réellement un lieu à découvrir à Tours.
La Cathédrale Saint-Gatien
Il y avait une ancienne cathédrale à Tours qui datait du IVe mais elle est définitivement détruite lors des affrontements entre les rois Louis VII de France et Henri II d’Angleterre, comte d’Anjou. Une nouvelle cathédrale doit être bâtie. Les travaux commencent en 1170. Sa construction est très lente et ne se finira qu’en 1547. Elle porte le nom de Saint-Gatien. C’est le tout premier évêque de Tours, le fondateur du christianisme en Touraine. C’est un des sept évêques envoyés pour évangéliser la Gaule au IIIe siècle. Donner ce nom à la cathédrale, c’était aussi tenter de se donner un peu de prestige en comparaison avec sa voisine, la célèbre basilique Saint-Martin.
La façade de style gothique flamboyant de cette cathédrale est particulière avec un style très élancé. Elle mesure 100m de long sur 28m de large. Ses tours atteignent 68m de haut. La tour sud abrite les 4 cloches de la cathédrale. La plus grosse « Christus » (1900kg) a été « empruntée de force » en 1807 à l’Abbaye Saint-Paul de Cormery à 20km de Tours.
Ce n’est peut-être pas la plus belle ni la plus grande des cathédrales de France mais c’est pratiquement la seule qui a conservé intacts tous ses vitraux colorés datant du XIIIe au XV siècle. La lumière est très présente et illumine l’intérieur de l’édifice 🙂
Des visites guidées sont possibles avec des membres de l’association Présence Cathédrale, plus d’infos sur leur site web.
Dans le bâtiment on trouve un grand ouvrage en marbre de Carrare. C’est le tombeau des enfants de Charles VII et d’Anne de Bretagne, morts en bas âge.
Malgré des destructions survenues pendant les guerres de religion en 1562, il y a toujours une opulence de décorations sculptées. Les innombrables saints qu’on retrouve autour du portail central en sont un bon exemple. C’est une véritable dentelle de pierre.
Le Musée des Beaux-Arts et son jardin
Juste à côté de la cathédrale, se trouve le riche Musée des Beaux-Arts ouvert en 1795 dans l’ancien palais des évêques de Tours (entrée 8.40€, plus d’infos sur le site officiel). Son grand jardin libre d’accès est très agréable pour se reposer lors d’une promenade dans les ruelles de Tours.
Il possède un immenseCèdre du Liban. Il mesure 31m de haut, c’est un des plus grands d’Europe! Cet arbre bicentenaire est planté sous Napoléon 1er en 1804. Ses branches qui recouvrent une surface de 800m² sont tellement lourdes qu’elles sont soutenues par des poteaux!
On peut s’étonner d’y retrouver un éléphant! Son histoire est triste. Il s’agit de Fritz. Cet éléphant faisait parti du célèbre cirque américain Barnum alors en tournée en Europe en 1902. Lors d’une grande parade avec les animaux du cirque dans les rues de Tours, l’éléphant devient incontrôlable, comme pris de folie. Les employés du cirque arrivent tant bien que mal à l’encercler et à le mettre à terre avec l’aide d’autres éléphants. Le directeur du cirque décide de l’abattre car il est devenu trop dangereux. Devant la foule, il sera étranglé avec des cordes. Son corps sera empaillé et depuis 1903 il est à l’abri dans les anciennes écurie. Cet éléphant est presque devenu une mascotte de la ville.
L’Amphithéâtre Romain de Tours
C’est là une histoire à peine croyable : à l’époque romaine, la cité possédait un amphithéâtre gigantesque, le 4e plus grand de tout l’Empire Romain! Avec une longueur de 156m et une arène de 68m, il pouvait accueillir 34.000 spectateurs. Le mystère, c’est qu’on n’arrive pas à expliquer la présence d’un si grand amphithéâtre pour une cité relativement moyenne et sans immenses richesses. Ce gigantesque bâtiment hors norme sera ensuite intégré aux remparts de la cité. Puis, peu à peu, tout le monde vient se servir dans ses pierres et il fini par tomber en ruines. Au moyen-âge on s’appuie sur ses fondations pour bâtir les maisons du nouveau quartier canonial, réservé aux religieux. L’existence de cet immense amphithéâtre fini par être totalement oubliée!
Aux XIXe siècle, des archéologues locaux s’étonnent que la cité n’a jamais possédé d’arènes. On s’étonne aussi de la forme étonnement circulaire du quartier canonial. C’est seulement en 1853 que des études un sérieuses sont réalisées et que l’accès aux maisons privées du clergé est finalement autorisé. On se rend alors vite compte que les caves de ces maisons utilisent les infrastructures d’un antique amphithéâtre romain, hourra! Même encore de nos jours, en se promenant dans la rue circulaire du General Meusnier qui suit le pourtour de l’ancien amphithéâtre, il est difficile d’imaginer qu’un tel édifice se trouvait là. Incroyable je vous dis!
En revanche un peu plus loin, dans le Jardin des Vikings, on retrouve bien présente une portion des remparts de la cité gallo-romaine. C’est ce qu’il reste des 1245m de murailles, hautes de 8m, qui protégeaient le castrum.
Si cette portion de murailles existe encore c’est en partie grâce aux vikings qui pillent alors le royaume. En 869, le roi Charles le Chauve demande que les murailles des villes du nord de la France soient réparées, dont celles de Tours. Ces réparations leur donneront une nouvelle jeunesse. Elles seront vite mises à l’épreuve. En 903, les vikings reviennent, ils brûlent Amboise et Bléré et attaquent ensuite la ville de Tours le 30 juin. On raconte que les défenseurs de la ville ont apportés la châsse contenant les reliques de Saint-Martin sur les remparts. Selon la légende, les vikings en auraient eu peur et ils sont finalement repoussés. Encore un miracle!
Le Pont Wilson
Le Pont Wilson, aussi appelé le Pont de Pierre, est un point de passage très symbolique de la ville de Tours. C’est actuellement le plus ancien des ponts de la ville. On a parfois du mal à l’imaginer, mais pendant plus de sept siècles (!), dans la région, il n’y avait que l’ ancien pont médiéval d’Eudes, datant du XIIe siècle, pour traverser la Loire. Mal entretenu et devenu dangereux, il était urgent d’avoir un nouveau pont. Comme il y a des grands travaux d’urbanisme au XVIIIe, la ville en profite et lance le grand projet d’un nouveau pont sur la Loire! Il est construit entre 1765 et 1778. Il mesure 434m de long et 21m de large. Il s’appelait le Pont Royal. Il sera renommé Pont Wilson en 1918 en hommage au président américain (une très importante base militaire américaine stationnait à Tours durant la Première Guerre Mondiale).
En avril 1978, à peine deux cents ans après sa construction, plusieurs arches du pont s’écroulent! On se rend compte que la disparition de l’ile Saint-Jacques lors de sa construction et l’autorisation de prélèvement de sable dans le fleuve à renforcé le processus d’érosion. Ajouté à ça, la grande sécheresse de 1976 qui a fragilisé les fondations en bois. Le tout a conduit à cette catastrophe qui heureusement n’a fait aucune victime, mais qui a été vécue comme un véritable traumatisme par les tourangeaux. Le pont est reconstruit à l’identique en 1982, cette fois sur une base en béton bien plus solide. On croise les doigts! 🙂
Le pont se prolonge au nord avec l’Avenue de la Tranchée, taillée dans le coteau en 1764. À l’ouest du pont, on trouve l’ile Simon et son parc paysager.
Sur les deux rives de la Loire, on peut profiter de la douceur de vivre avec la Guinguette de Tours au Sud et la Plage de Tours au Nord 🙂
La pont suspendu Saint-Symphorien
À l’est du Pont Wilson, il y a un autre point de passage : le pont suspendu Saint-Symphorien. Il est construit en 1847 sur l’emplacement de l’ancien Pont d’Eudes démoli en 1784. En 2000, au même endroit, on a retrouvé des traces d’un antique pont en bois encore plus ancien, datant de l’époque romaine!
Le pont suspendu traverse l’ile Aucard qui lui sert de point d’appui. Sur cette ile se trouve la station de pompage qui permet d’alimenter la ville en eau potable pompée à 80m sous les sables de la Loire.
Le pont sera dynamité plusieurs fois pendant la Seconde Guerre Mondiale puis longtemps interdit à la circulation, il est depuis réservé aux piétons et aux vélos 🙂
La Rue Nationale
La rue commerçante la plus importante de Tours, c’est la Rue Nationale. C’est l’ancienne « Rue Royale », tracée en 1777 pour prolonger l’axe du Pont de Pierre. Elle mesure 700m de long et recouvre une ancienne voie romaine dans le Vieux-Tours. Bombardée pendant la Seconde Guerre Mondiale, on y a reconstruit des bâtiments modernes. Depuis l’inauguration du tramway en 2013, c’est une grande voie piétonne 🙂
La Rue Nationale file au sud jusqu’à la Place Jean Jaurès. Ensuite, l’immense perspective Nord-Sud qui traverse la ville se prolonge par l’Avenue de Gramont sur plus de 3km.
L’ancienne Abbaye de Marmoutier
À trois kilomètre à l’est de Tours se trouve un endroit qui fut célèbre durant le moyen-âge, mais dont il ne reste plus grand chose aujourd’hui, il s’agit de l’ancienne Abbaye de Marmoutier. Comme on l’a vu plus haut, Martin, le fameux Saint, l’évêque malgré lui de Tours, ne supportait pas très bien cette vie « citadine » et rêvait d’avantage d’une vie d’ermite plus proche de ses aspirations bibliques. Juste à côté de la cité, la Loire venait frôler la falaise d’un côteau à pic. C’est l’endroit idéal, Saint Martin creuse des grottes et y vivra régulièrement avec ses compagnons.
Peu après sa mort, une abbaye est créée. Elle survit tant bien que mal aux vikings pour finalement prendre un véritable essor au XIIe siècle. Grâce aux riches donations de Guillaume le Conquérant et de différents papes, elle ne cesse de se développer. On y construit une abbatiale encore plus grande que la cathédrale de Tours! Pendant des siècles l’abbaye de Marmoutier sera synonyme de richesses et de puissance.
Hélas tout s’arrête avec la Révolution! Les moines sont chassés, les bâtiments réquisitionnés et tous détruit les uns après les autres. En une trentaine d’années à peine, presque tous a disparu! Des bâtiments de l’époque romane, il ne reste pratiquement que l’imposante Tour des Cloches qu’on voit encore de nos jours.
L’ancienne grotte de Saint Martin, les murs d’enceintes et les fondations existent toujours et sont parfois ouvertes au public pour des visites guidées. Si vous souhaitez découvrir ce morceau de patrimoine, pensez à réserver une prochaine visite sur ce site.
Les bords de Loire 🙂
Et bien sûr, on profite des bords de Loire, classés au patrimoine mondial de l’UNESCO 🙂 Ils offrent un cadre idyllique pour flâner, pique-niquer ou admirer le coucher du soleil
Et pourquoi ne pas continuer votre balade un peu plus loin en découvrant les excellents vins de Vouvray ? Je vous en dit plus sur cette page 😉
Voici un coin de France méconnu et pourtant incroyable, le Sidobre! Si ce nom ne vous dit rien, lisez cet article et je suis certain que vous aurez envie d’y aller vous aussi! 😉
Le Sidobre, c’est une petite région (15km sur 6km) située dans le Tarn. Ce qui fait que ce territoire est véritablement unique c’est qu’il s’agit en fait d’un immense plateau géant de granit formé il y a plus de 300 millions d’années! A l’époque, une grande poche de magma s’est solidifiée et a fini par créer cette roche. Evidemment avec le temps l’érosion a fait son œuvre. Le granit géant s’est fracturé à plusieurs endroits, il est en partie recouvert de terres et de forêts. Mais c’est bien un seul et gigantesque bloc de granit qui se cache sur tout ce territoire! C’est hallucinant! C’est donc logiquement dans le massif du Sinobre qu’on trouve le plus grand ensemble de rochers granitiques de France (loin devant la Bretagne). À cause de ce sol où on ne peut pas faire beaucoup d’agriculture et où bâtir des maisons et des villages n’est vraiment pas facile, cette région a été un peu délaissée. En revanche, depuis longtemps on y extrait du granit. 65% de la production française vient d’ici (150.000 tonnes de granit brut par an, par plus de 120 entreprises). Dès que vous voyez un morceau de granit en France, dans un monument aux morts, un cimetières, et même le dallage des Champs-Elysées à Paris, ça vient du Sidobre! Les carrières Plo à Saint-Salvy sont d’ailleurs les plus grandes d’Europe.
Vous allez voir qu’en à peine quelques kilomètres, ce petite territoire vous fera découvrir des endroits vraiment surprenants! 🙂
La Maison du Sidobre
Commençons par la Maison du Sidobre(56 route du Lignon Vialavert 81260 Le Bez). Cette demeure a une architecture qui ne laisse pas indifférent.
Vous y trouverez un intéressant musée sur le thème « Du Granit et des Hommes » retraçant l’évolution du travail du granit dans la région. C’est aussi un centre d’information touristique sur le Sidobre.
C’est le point de départ idéal pour découvrir la région 🙂
Le Lac du Merle
Deux kilomètres plus loin en direction de Lacrouzette, il y a un des plus beaux lacs du Tarn : le Lac du Merle 🙂 Il est vraiment facile d’accès, juste au bord de la route. Dans un environnement boisé et verdoyant on découvre ce magnifique lac artificiel aménagé en 1875 par Jean-Louis Combes pour agrémenter son domaine. C’était un riche industriel local et député du Tarn. Grâce à lui, il y a cet endroit magique.
Le cadre est splendide. Le lac est entouré de verdure. Au milieu des nénuphars et des roseaux, des énormes blocs de rochers effleurent la surface et semblent flotter dans les eaux, à peine troublés par les oiseaux et la faune aquatique. C’est un véritable havre de paix.
La baignade y est interdite, mais c’est un endroit parfait pour un pique-nique à l’ombre des arbres 🙂
La Rivière de Rochers du Chaos de la Resse
À peine un kilomètre plus loin, un discret panneau sur la route indique la Rivière de Rochers. Un minuscule parking permet de s’arrêter, et vraiment je vous le conseille car la surprise est au rendez-vous. Le nom n’est vraiment pas trompeur. En quelques pas, vous arrivez sur ce lieu incroyable, une véritable rivière de rochers, aussi appelé le Chaos de la Resse!
Tous ces blocs de granit sont absolument énormes, c’est vraiment surprenant! Est-ce qu’un géant est venu déverser sa collection de gros cailloux ici ? Est-ce qu’un gigantesque glacier a charrié ces énormes blocs jusqu’ici avant de disparaitre ? En fait, il y a des millions d’années, durant l’ère tertiaire, des infiltrations d’eau se sont produites dans des fractures du sol de granit. L’érosion et des phénomènes chimiques liés à l’humidité ont peu a peu érodé la masse de granit. Sur des millions d’années, des blocs aux arêtes vives ont commencés à avoir des formes de boules. Puis les eaux et le ruissellement ont fini par emporter la terre qui recouvrait ces blocs pour les laisser à la surface et donner l’impression d’une incroyable rivière de rochers.
C’est un super terrain de jeux où on retrouve son âme d’enfant et on a envie d’escalader chaque bloc et gravir chaque rocher 🙂
Il faut tout de même rester prudent et ne rien faire tomber de ces poches. Vous entendrez aussi la petite rivière (une véritable rivière avec de l’eau) du Lignon couler sous les rochers.
Si cet endroit vous a plu, un autre site équivalent et bien mieux aménagé se trouve une dizaine de kilomètres plus au sud, c’est le Chaos de la Rouquette 🙂
La Peyro Clabado
Un kilomètre plus loin, près de Lacrouzette, dirigez vous vers le parking de la Peyro Clabado. C’est sans doute LE rocher emblématique du Sidobre. Il se dresse en haut de la colline du Pic des Fourches. Son nom vient de l’occitan « peira clavada » qui signifie la « pierre clouée ». Et on se demande bien qui a pu la clouer ici, car cette pierre, c’est un énorme bloc de presque 800 tonnes qui tient en équilibre sur un petit socle!
Comme d’habitude, à chaque lieu exceptionnel avec une grosse pierre, il y a une légende. Ici, il y en a plusieurs. On dit par exemple que si on embrasse sa promise sous le rocher, on sera marié avant la fin de l’année. Une autre dit que si on jette un caillou qui reste sur le sommet de la pierre, on pourra réaliser un vœu. À vous de choisir la légende qui vous arrange 😉
Un peu plus loin sur la colline vous trouverez la Pyramide de Granit. Cette fois, elle n’est pas d’origine naturelle, c’est bien l’homme qui a entassé ces pierres ici. Au sommet, une chouette table d’orientation et un beau panorama sur Lacrouzette et la vallée de Castres.
En suivant le sentier qui descend de la colline vous pourrez explorer l’espace Jean Cros avec des expositions de minéraux et de fossiles et boutique / atelier de bijoux. Si vous voulez repartir avec une grande table en granit sous le bras, c’est le moment 😉 Pour une petite pause gourmande et rafraichissante, la vieille bâtisse transformée en restaurant du pays,le Vieux Chantier, vous attend.
Et autour ?
Il y a encore d’autres curiosités et sites naturels d’exception à découvrir dans le Sidobre, ça ne manque pas! Je n’ai malheureusement pas encore eu l’occasion de les visiter, mais les plus connus sont : le sentier des merveilles et le Roc de l’Oie, la cascade du Saut de la Truite (25m de hauteur), les rochers des Trois Fromages, le rocher tremblant des Sept-Faux, le sentier des Légendes à Saint-Salvy-de-la-Balme etc …
Si vous êtes dans la région et que vous cherchez un cadre naturel insolite, loin du tourisme de masse, venez dans le Sidobre, vous ne serez pas déçus 🙂
Je vous propose une chouette sortie à faire dans le Tarn. Au programme : une passerelle himalayenne vertigineuse, un magnifique panorama, et un village historique et pittoresque. Allez, hop en route! 🙂
Direction la petite ville de Mazamet dans le Tarn, au pied de la Montagne Noire (l’extrémité sud du Massif Central), à 1h30 de Toulouse ou de Béziers. Il faut ensuite prendre la route direction Hautpoul ou plus simplement suivre les panneaux indiquant « la passerelle ». Un grand parking (sans ombre) permet de se garer facilement (3Eur la journée). Ensuite, deux chemins balisés sont possibles pour la montée. Le premier, c’est le Chemin de la Jamarié. C’est le tracé historique qui suit l’ancienne route du sel et la voie romaine antique. C’est le plus facile, il faut compter environ 30-40 min de marche. Le second, c’est l’accès par les Jardins de Cormouls Houlès. Ce passage longe des anciens jardins du XIXe siècle. Il est un peu plus raide et rapide (environ 15-20 min de marche). Dans tous les cas, il faudra grimper, vous êtes prévenus 😉
Vous serez récompensé de vos efforts en arrivant devant la fameuse Passerelle de Mazamet! 🙂 Cet ouvrage unique en Occitanie est ouvert au public depuis 2018. Cette passerelle longue de 140m s’élève à 70m au dessus des Gorges de l’Arnette.
Si vous avez le vertige ce sera sans doute une petite épreuve. Rassurez-vous, elle est parfaitement sécurisée, même si ça tangue un peu une fois qu’on est dessus et que le vent se met à souffler. Aucun incident répertorié! Du moins pour le moment haha. Elle est ouverte toute l’année et accessible gratuitement. Sympa à savoir, elle est aussi illuminée la nuit et se pare de belles couleurs jusqu’à 2h du matin.
Si vous voulez encore plus de sensations, un parcours Via Ferrata existe autour de la passerelle. Il propose même des tyroliennes. Se renseigner à l’office du tourisme de Mazamet (0563612707).
De l’autre côté de la passerelle, on arrive au village médiévale d’Hautpoul. Il domine la vallée sur un piton rocheux. Grâce à cet emplacement privilégié, une petite forteresse est construite dès le Ve siècle et sera agrandie au fil du temps. Vous aurez une vue imprenable sur Mazamet la vallée 🙂
Le village sera pratiquement rasé de la carte pendant la Croisade des Albigeois au XIIIe siècle. Une bonne partie des habitants sont cathares et donc des hérétiques aux yeux de l’église qui les massacrera. Plus tard, quand la paix sera revenue, une partie des survivants décidera de s’installer dans la vallée. Ils fonderont alors le village de Mas Aimat (le pays aimé) qui deviendra Mazamet.
La forteresse sera reconstruite au moyen-âge car le village d’Hautpoul garde toujours une importance stratégique de part sa position. Au fil du temps, il finira par se vider de ses habitants petit à petit. Il ne reste maintenant qu’une étroite ruelle pittoresque, les ruines de la forteresse et quelques maisonnettes où on trouve des boutiques d’artisanat local. Une pause gourmande est évidemment possible et je vous conseille sans hésiter La Fringale(27 Rle du Castrum, 81200 Mazamet) avec ses crêpes, planches charcuteries-fromages et sa sympathique terrasse décorée 🙂
Si vous faites une cette balade en famille, je vous conseille de rajouter une étape à votre visite, la Maison du Bois et du Jouet(1620 Rte des Usines, 81200 Mazamet). C’est un très chouette endroit où vous pourrez découvrir la fabrication de jouets en bois qui raviront les petits (et grands) 😉 Plus d’infos sur le site officiel.
Un paysage unique et insolite se cache dans les Pyrénées Orientales à 30min de route de Perpignan et 20min de Prades. Direction la petite commune d’Ille-sur-Têt pour découvrir ce joyau de la nature! Hop en route!
Ce site unique en France permet de marcher au milieu de cheminées de fées. Une cheminée de fée, c’est ce se produit quand il y l’érosion d’un sol composé de roche tendre et où se trouve des roches plus résistantes. Dans certains cas, la roche résistante devient alors une sorte de coiffe protégeant la roche plus tendre en dessous. Tout autour de cette surface, la matière disparait petit à petit et à la fin il ne reste plus qu’une étonnante colonne surmontée d’un chapeau. On appelle aussi ces formations des « demoiselles coiffées ».
Le site des Orgues est géré par la mairie de la commune d’Ille-sur-Têt. Une fois garé sur le parking (gratuit), et le billet d’entrée acheté (5 Eur), il faut compter environ 2km de balade tranquille pour visiter ce site unique en France. Prévoyez entre 1h et 1h30 sur place (le site n’est pas gigantesque).
On aperçoit nettement les falaises de sables et d’argiles datant d’il y a 4 millions d’années (période du Pliocène) que la pluie a lentement creusé depuis la nuit des temps. C’est très spectaculaire de voir cette dentelle de roche finement ciselé par l’érosion et la végétation qui tente encore de s’y accrocher.
Le site est classé et protégé depuis 1981. De façon étonnante, même si le site existe depuis toujours, jusqu’à une époque pas si lointaine, il n’était quasiment pas connu des touristes en dehors de la région. C’était surtout une zone de la campagne avec un terrain aride et pauvre, la rive écorchée de la partie nord de la vallée de la Têt. Personne ne s’y intéressait …
Jusqu’en 1992, le terrain était même une exploitation agricole avec des plantations de pêchers. La mairie du village décide ensuite d’acheter le terrain pour valoriser ce patrimoine unique. Un parking et un chemin d’accès sont alors aménagés pour l’accueil du public. Depuis c’est devenu depuis un site naturel incontournable dans la région 🙂
Le site des Orgues d’Ille-sur-Têt, c’est vraiment LA balade originale dans un paysage désertique et lunaire 🙂
Profitez en car bientôt, d’ici quelques milliers d’années, il n’y aura peut être plus rien ici!
Je vous propose une superbe randonnée pour découvrir un des plus beaux points de vues sur les Pyrénées 🙂 La fameuse randonnée du Pic du Tarbésou et les étangs de Rabassoles. Hop en route, c’est parti !
Tout d’abord, direction l’Ariège. Il faut prendre la route D25 qui part d’Ax-Les-Thermes pour atteindre le Col des Pailhères (2001m) souvent traversé par le Tour de France. Vous voici dans le Massif du Donezan. Depuis le parking du col, la randonnée est très simple, on ne peut pas se perdre. C’est une boucle d’environ 11km avec un dénivelé de 750m. Il faut prévoir environ 3-4h de marche 🙂
On commence par suivre le sentier GR7B (tracé rouge et blanc) au milieu de la bruyère et des rhododendrons. C’est tout plat, et on peut même croiser des vaches et des chevaux en quasi liberté. Après avoir traversé quelques pins, il faut prendre sur la droite (balisage rouge) vers la Crête de Mounégou.
Après cette petite montée, on commence déjà à voir un très beau panorama sur les Pyrénées. À l’ouest, on aperçoit les étangs de Bauzeille, et tout au fond dans la vallée, la petite ville d’Ax-Les-Thermes. Avec un peu de chance vous pourrez aussi apercevoir des vautours planer dans le ciel 🙂
On continue de grimper jusqu’au sommet du Pic du Tarbésou (2364m). L’approche n’est pas du tout impressionnante, pour un peu on serait presque déçu! Et puis quand on fait quelques pas de plus …
BIM! Nous voici sur un belvédère avec ce point de vue tout simplement sublime! 🙂 La chaine des Pyrénées qui s’étend au loin, et les étangs de Rabassoles en contrebas. C’est vraiment beau, on n’est pas loin de la fracture de la rétine 😉 Et je le répète ce point de vue est vraiment (vraiment) très facile d’accès! Même si le mot « randonnée » vous fait peur, allez-y!
Il y a trois étangs de Rabassolles : le Noir (le plus grand), le Bleu (au fond), et le Bas (en bas à gauche). Etrangement, j’aurais baptisé l’étang noir le bleu, et l’étang bleu le vert. Mais étant légèrement daltonien je crois que je ferais bien de me taire haha
Après vous être rassasié de ce paysage magnifique, il est temps de s’arracher à la contemplation et continuer cette belle randonnée. Le chemin à suivre est simple, c’est celui qu’on distingue au loin sur la droite et qui long la crête.
Après un dernier coup d’œil derrière soi pour observer l’autre versant du Pic du Tarbésou, on s’avance le long de la crête. Devant sur la droite, on aperçoit la Dent d’Orlu (2222m). Cette montagne est célèbre pour la pratique de l’escalade sur sa face sud très raide.
Pour nous c’est plus simple, le sentier est quasiment à plat et suit la Sarrat des Escales et la Sarra de Gabensa.
On quitte cette ligne de crête en arrivant au Roc de Bragues, en prenant le sentier qui descend sur la gauche. Même si à vrai dire, on aurait bien envie de prolonger d’avantage tellement tout est joli 🙂
Avant de prendre le chemin du retour, continuez un tout petit peu vers le sud. Il y a l’étang de Pee à découvrir. Il est minuscule et tellement mignon! En plus, la majorité des randonneurs ne vont pas jusqu’ici. C’est l’endroit idéal pour le meilleur des pique-nique 🙂
En reprenant le chemin vers le Pic du Tarbésou, on récupère le sentier du GR7B qui nous conduit jusqu’à l’étang bleu (1920m). Et je trouve qu’il est tout de même bien vert cet étang bleu 🙂
(on me souffle dans l’oreillette que ce serait à cause de l’apparition de micros algues apparues au fil du temps)
Après l’avoir contourné par la droite, le chemin nous amène sur les berges de l’étang noir (1980m). Vous direz peut-être que je chipote, mais quand même, il est bleu celui là non ?! Il est alimenté par les eaux venant de l’étang vert. Cette circulation de l’eau favorise sans doute la lutte contre la prolifération des micros algues stagnantes.
Quoiqu’il en soit, le cadre est à nouveau à couper le souffle 🙂 Vous pouvez prolonger un petit peu la randonnée en descendant pour aller sur les berges de l’étang bas, mais je trouve que ça n’apporte pas grand chose, à part une montée supplémentaire.
Après avoir longé l’étang noir par la droite, il est temps de se lancer dans la longue montée pour rejoindre le Col de la Coumeille de l’Ours (2180m).
Après un dernier regard en arrière sur ce paysage de toute beauté, on franchit le col et on retrouve les grandes prairies et la piste qui rejoint le parking 🙂
Vous voyez, cette randonnée est simple, spectaculaire et inoubliable! Elle est pas belle la vie ? C’est vraiment LA petite rando à faire dans la région. Succès garanti! 🙂
Direction l’Ariège pour découvrir un site étonnant qui a marqué l’histoire de France : le Château de Montségur!
Il faut donc rejoindre le tout petit village de Montségur situé à une trentaine de kilomètres de Foix et à 1h30 de Toulouse. « Montségur » en vieil occitan veut dire le « mont sûr ». Un petit parking (gratuit) aménagé sur les hauteurs du village vous permettra de partir à la découverte de ce fameux château. Il est perché à 1207 m d’altitude sur le pog (ancien nom ariégeois de ce sommet). Au pied de la petite montagne, on achète son billet (6€) au guichet et c’est parti pour la marche! Il faut compter ensuite environ 30 minutes de montée en suivant un petit sentier de montagne pour gravir les 180m de dénivelé. Prévoyez des bonnes baskets et de l’eau 🙂
(Suite à un problème technique, j’ai hélas perdu toutes mes photos du château, il ne me reste que celle-ci, et les vues du drone … réalisées avant que je ne découvre que c’était interdit …)
Une fois arrivé au sommet, en plus d’avoir un super panorama sur la région, vous pouvez découvrir les ruines de l’ancienne place forte des cathares 🙂
Pour comprendre Montségur, il faut se replonger rapidement dans l’histoire de l’époque. Préparez-vous pour un rapide retour en arrière pour comprendre les Cathares et la Croisade des Albigeois. Je vais faire vite, rassurez-vous 😉
Au fait le catharisme c’est quoi ?
Bonne question 🙂 Déjà il semblerait que le mot « cathare » et le terme d’hérésie cathare n’est apparut que récemment. À l’époque on les appelait les « albigeois » (Je vous conseille d’ailleurs de lire l’article sur la très jolie ville d’Albi😉 ). C’est une autre forme de croyance de l’église qui s’est répandu en Europe vers l’an 1000 et qui s’est bien implantée dans le midi de la France. Ils considèrent qu’un Dieu bon régit le monde immatériel des esprits, et que le monde matériel est gouverné par un Dieu mauvais. Tout ce qui est sur terre est donc négatif par nature. Le but est d’élever son âme pour arriver au Salut et rejoindre le Dieu bon. En attendant, les âmes se réincarnent sur Terre. Elles peuvent se réintroduire aussi bien dans un corps humain que dans un animal. C’est pourquoi ils étaient végétariens. Tuer une poule était aussi grave que tuer un homme. Il ne fallait d’ailleurs pas tuer du tout, simplement se comporter en bons chrétiens, des bons hommes ou bonnes femmes comme ils s’appelaient. Ils y avaient les « croyants » (les gens normaux) et les « parfaits » qui prêchaient la bonne parole, baptisaient par imposition des mains (des enfants d’au moins 13 ans, capables de comprendre la signification du geste) et se dédiaient à fond dans leur doctrine. Ils étaient globalement contre la « reproduction » qui augmente le nombre d’âmes prisonnières sur terre et qui retarde le Salut. Il n’y avait rien de mal aux relations sexuelles (pour le plaisir entre personnes consentantes), ça retardait simplement le Salut. Le mariage était pratiqué, mais c’était un simple mariage d’amour. Les cathares partageaient leurs ressources et la richesse personnelle était proscrite. En gros, on dirait des sortes de hippies du moyen âge. Même s’ils étaient non-violents, ils s’autorisaient le droit de se défendre (même violemment) pour se protéger. Evidemment, l’église ne voyait pas ça d’un très bon œil, car ce mouvement était très populaire et même des seigneurs et des hommes d’église le rejoignaient. L’influence de l’église catholique et son pouvoir sur la société féodale était remise en cause.
La Croisade des Albigeois
L’église chrétienne essaiera d’abord d’utiliser la manière douce en essayant de leur faire changer d’avis, mais rien n’y fait. Au XIIe siècle, Raymond VI, le puissant comte de Toulouse dirige une grande province du Languedoc totalement « catharisée ». Le pape Innocent III envoie un représentant mais les négociations se passent mal. Le comte est excommunié. En 1208, la tension monte et un des officiers du comte assassine le représentant du pape. C’est la goutte de trop! En 1209, le pape décide d’utiliser la force et lance la Croisade des Albigeois pour combattre les hérétiques. C’est une aubaine pour de nombreux chevaliers de France qui s’y joignent. Ils y voient l’occasion rêvée de pouvoir piller la riche contrée du sud, accumuler gloire et richesses, sans avoir à faire un long voyage jusqu’en Terre Sainte. Pendant 20 ans, les croisés vont combattre les forces du comte de Toulouse qui fini par négocier la paix en 1229. Le pape charge ensuite l’inquisition de faire le ménage dans les campagnes et d’éradiquer les derniers groupes de cathares.
Montségur, le château cathare
Dès 1204, les cathares savent que des gros ennuis vont arriver et qu’ils leurs faut une base de repli fortifiée. Ils décident alors de réparer les ruines d’un vieux château du Xe siècle situé au sommet d’une montagne à Montségur. Des puissantes fortifications sont construites et Montségur devient une place forte très importante pour les cathares. La forteresse servira de refuge aux populations durant les croisades. En 1232, Montségur est désigné comme le siège et la capitale de l’Eglise Cathare. Le site est évidemment connu des croisés et il subira plusieurs sièges. Mais comme le château est trop bien défendu, les croisés ne s’y attarderont pas trop. Tout dérape en 1242. Une douzaine d’inquisiteurs sont dans la région. Montségur réagit immédiatement et une mission commando est lancée pour les massacrer. Dans la foulée, le comte de Toulouse en profite pour lancer une grande révolte et tente de reprendre du terrain. Mais il est lâché par tous ses alliés. Le roi de France Saint Louis décide de régler tout ça pour de bon. Il écrase les forces restantes et c’est la fin de l’indépendance du Comté de Toulouse. Il reste maintenant la question de Montségur à régler pour en finir une fois pour toute avec le problème cathare.
Le siège de Montségur
Les troupes du roi et les croisés arrivent devant la forteresse en mai 1243. Ils sont presque 6000 alors que la garnison du château compte moins d’une centaine de combattants cathares. Plusieurs centaines de populations cathares sont aussi retranchés derrière les murs fortifiés. Le rapport de force est écrasant. Après plusieurs mois de siège, les croisés arrivent à franchir les fortifications extérieures et s’approchent suffisamment du château. C’est la fin pour Montségur. Les croisés leurs donnent la possibilité de se rendre : les combattants seront « pardonnés » mais devront tout de même passer devant l’Inquisition pour une « éventuelle peine légère », les habitants auront la vie sauve s’ils renoncent à leur hérésie. Tout ceux qui refusent seront brûlés.
Finalement, 220 cathares refuseront de renier leur foie et seront brûlés vifs dans un grand bûcher. C’est la fin du catharisme en France. Les derniers cathares fuient le pays pour se réfugier en Lombardie (Italie).
Montségur III
Après la reddition des cathares de Montségur, le seigneur de Mirepoix prend possession de la forteresse en 1244. Il fait détruite toutes les fortifications extérieures et le village cathare. Il ne garde que le principal donjon qu’il réaménage pour y poster une petite garnison d’une trentaine d’hommes. Il y aura des soldats dans ce petit château jusqu’au XVIIe siècle. Il tombera ensuite en ruines et un peu dans l’oubli. Cette troisième version du château, après la première du Xe siècle et celle des cathares. On l’appelle Montségur III. C’est celle qu’on peut visiter de nos jours. Il est classé monument historique en 1862.
Le petit village actuel de Montségur au pied des ruines du château n’apparait que vers le XVIe siècle. Il accueille un petit musée qu’on peut visiter grâce au ticket acheté pour la visite de la forteresse. Depuis le village, plusieurs chemins de randonnées permettent de faire le tour du pog, grimper au sommet du Pic du Saint-Barthélémy (2348m) et du Pic du Soularac (2368), et sillonner les environs 🙂
Partons à la découverte de Saint-Cirq-Lapopie, classé Plus Beau Village de France 🙂 Direction le Lot, dans le Quercy, à une trentaine de kilomètres à l’est de Cahors.
Pour avoir la plus belle vue de carte postale de ce beau village médiéval, je vous conseille de vous arrêter le long de la route principale au niveau du restaurant Le Saint Cirq Gourmand. Il n’y a que des avantages : vous profitez d’une chouette pause gourmande dans un bon restaurant, vous pouvez vous garer, et vous avez la terrasse qui donne directement sur cette vue. Elle est pas belle la vie ? 😉
Une autre jolie vue est possible depuis la Porte de Rocamadour, un peu plus bas sur la route. Pour réellement visiter le village, il n’y a pas le choix, il faut utiliser le parking payant (7 euros) qui se trouve au dessus du village. Si vous n’êtes que de rapide passage, le stationnement est gratuit si vous restez moins de 30 minutes (et si vous arrivez à trouver une place). Du parking, il y a aussi la possibilité d’avoir un beau point de vue sur le village. Si vous souhaitez vous attarder un peu plus pour visiter, il faudra marcher une quinzaine de minutes pour rejoindre les ruelles pittoresques et les maisons recouvertes de tuiles brunes de Saint-Cirq-Lapopie.
Ce petit village médiéval est devenu un des grands lieux touristiques du Lot. Il compte pas moins de 13 monuments historiques! Ce village se découvre à pied en se baladant dans ses quelques ruelles pavées. On y découvre des vieilles bâtisses en pierres, des étages à pans de bois et des petites échoppes accueillantes. C’est un véritable village musée!
Il a été construit au moyen-âge à flanc de falaise. Il domine la rivière du Lot qui coule paisiblement 100m plus bas. Son nom vient de « Saint Cyr », déformé en Cirq. Il s’agit de Cyr de Tarse, le plus jeune martyr de la chrétienté. Il est tué à l’âge de 3-4 ans en même temps que sa mère Juliette, en l’an 304. Il se disait chrétien tout comme sa mère. Le grand monument qui domine le village, c’est l’église construite au XIIe siècle et remaniée jusqu’au XVIe siècle. Cette église fortifiée a d’ailleurs fière allure avec son donjon. Elle est plus impressionnante à l’extérieur qu’à l’intérieur où je trouve qu’il n’y a pas grand chose à voir.
Il y avait aussi un petit château du Xe siècle qui dominait le village. C’était le fief des seigneurs issus des familles Cardaillac et de La Popie. Il sera démoli au XVIe siècle sur ordre du roi Henri IV. Il n’en reste plus que des vestiges en ruines. Le village de Saint-Cirq-Lapopie traverse ensuite l’histoire de France incognito pour être redécouvert au XXe siècle.
C’est tout d’abord le peintre impressionniste Henri Martin qui composera deux tableaux en 1920 sur le village où il a acheté une maison. Le véritable essor touristique arrive un peu plus tard. Il sera le résultat d’un coup de foudre. En juin 1950, le célèbre peintre et écrivain André Breton est de passage dans les environs. Il est invité pour l’inauguration du projet utopiste « Route Sans Frontières N°1 » qui devait faire le tour de la planète et réunir les hommes. D’ailleurs, une borne routière au niveau de la Porte de Rocamadour symbolise encore ce beau projet. C’est ainsi qu’il découvre un soir le village, éclairé par des lampions. Il en tombe immédiatement amoureux et le décrit comme « une rose impossible dans la nuit« . Il achète illico l’ancienne maison du peintre Henri Martin. C’est une des plus vieilles maisons du village. Elle a d’abord servit de maisons pour chevaliers, avant de devenir une auberge pour les mariniers qui remontaient le Lot. André Breton y passera tous les étés jusqu’à sa mort en 1966.
Pendant ces périodes estivales, il invitera de nombreux amis artistes avec lesquels ils créeront le surréalisme d’après-guerre. Tous ces artistes apporteront beaucoup de notoriété à ce petit village perdu du Lot 🙂 Après la disparition d’André Breton, la maison est rachetée par la commune. Elle garde toujours sa vocation artistique, sert de résidence d’artistes et accueille le Centre International du Surréalisme et de la Citoyenneté Mondiale (plus d’infos ici). Le café littéraire de la Rose Impossible s’y installe pour vous proposer un moment de poésie dans un charmant lieu associatif 🙂
Le village abrite aussi la Maison Rignault. Ce petit musée présente des expositions temporaires d’art contemporain, léguées par Emile Joseph Rignaut, amateur d’art et collectionneur. Les nombreux jardins fleuris du village vous donneront le sourire 🙂 Il n’y a qu’une centaine d’habitants et la majorité des habitations sont des résidences secondaires. Pour préparer votre visite et découvrir les évènements, plus d’infos sur le site officiel.
Profitez aussi de votre passage pour quitter les ruelles du village qui peuvent vite être envahies par les touristes. Un sentier vous conduira plus bas, au calme, sur les berges du Lot 🙂
Depuis l’écluse de Saint-Cirq-Lapopie, vous pouvez marcher le long de la paisible rivière, et découvrir le fameux Chemin de halage de Ganil. C’est un chemin creusé sur un kilomètre dans une falaise par les haleurs en 1847. Ils en avaient assez de devoir traverser la rivière pour continuer le halage à cause de la falaise! 🙂 Ce passage insolite vous offrira un chouette point d’orgue dans votre ballade (comptez environ 10km aller-retour).
Sinon, vous pouvez aussi tout simplement faire une petite sieste à l’ombre, dans une des prairies qui bordent la rivière. Après tout, la vie appartient à ceux qui s’endorment là où il faut! Ou à peu près ça haha 😉