Aux portes de Paris se trouve un château de tous les records. À la fois résidence royale pendant des siècles, forteresse et prison. C’est un monument important de l’histoire de France. Hop en route pour découvrir le Château de Vincennes 🙂
Pour découvrir ce joyau d’histoire, on prend la ligne 1 du métro et on descend à la station « Château de Vincennes » (ou avec le RER A, station Vincennes). Une fois le billet d’entrée en poche (13 eur), faisons un grand pas dans l’histoire de France!
Remontons à l’époque du moyen-âge à l’est de Paris. Il y a une vaste forêt que les rois Francs transforment en réserve de chasse. Ils y font construire un manoir royal qui leur sert de résidence secondaire. On dit même que le roi Saint Louis (1214-1270) y rendait la justice assis sous un chêne. Plus tard, en pleine Guerre de Cent Ans, ayant vu les émeutiers attaquer le Palais de la Cité à Paris, le roi Charles V décide de transformer le manoir royal de Vincennes en une véritable forteresse! Désormais le Palais de la Cité ne sera plus utiliser que pour des banquets royaux. À Vincennes, il fait construire un grand donjon et y emménage dès1368. Cette résidence royale sous forme de cité fortifiée est entourée d’un mur d’enceinte de 11m de haut et de plus d’un kilomètre de longueur. Les murailles sont renforcées par 9 grandes tours fortifiées de 40m de haut.
Les grandes douves du château sont alimentées par un petit ruisseau venant des coteaux de Montreuil. Le trop plein se jetait dans le lac de Saint Mandé. Dans l’enceinte du château il fait construire une Sainte Chapelle et différents bâtiments pour abriter la cour royale, l’administration, une armée, etc… En 1380, c’est une véritable petite ville dans le plus vaste château d’Europe.
Les tours fortifiées et le grand donjon du château de Vincennes étaient visibles de loin. Avec 52m de haut, c’est le plus haut donjon d’Europe. Il devait abriter le roi en cas de danger, à l’abri derrière des murs de 3m d’épaisseur. Il est entouré de douves, on y accède par un pont-levis, c’est une véritable place forte à l’intérieur du château.
Au rez-de-chaussée du donjon on trouvait les réserves de provisions. Une grande salle de réception accueillait les invités au premier étage. La chambre du roi, la plus confortable, était au deuxième étage.
Le donjon devient aussi une prison d’état pour les prisonniers de haute naissance. Il ne peut garder que 14 détenus. Parmi les nombreux prisonniers qui seront retenus dans le donjon de Vincennes, il y a quelques noms célèbres comme Voltaire, le marquis de Sade ou Mirabeau.
En visitant ces anciennes cellules, on peut découvrir les graffitis laissés par les prisonniers à travers les époques. Il y a par exemple une fresque dessinée par Monseigneur Boulogne, évêque de Troyes, emprisonné par Napoléon.
Le château de Vincennes abrite aussi une merveille de l’art gothique. Le roi Charles V avait le projet de faire construire une Sainte Chapelle, comme son ancêtre Saint Louis l’avait fait avant lui avec la Sainte Chapelle au Palais de la Cité à Paris. Les travaux commencent en 1379 mais le roi meurt avant la fin. Elle est inaugurée seulement en 1552 sous le règne du roi Henri II.
Elle devait conserver les reliques de la Passion du Christ, avec la Couronne d’épines et un morceau de la Vraie Croix. Construite dans le style gothique flamboyant, la Sainte Chapelle de Vincennes mesure 40m de long et 20m de haut.
Lors de Révolution, les riches décors intérieurs sont détruits. Parmi les trésors conservés dans la Sainte Chapelle, il y avait un bassin précieux, d’origine orientale. Il était utilisé pour le baptême des enfants royaux. On l’a appelé le baptistère de Saint Louis même s’il n’avait aucun rapport avec ce roi.
De nos jours, ce joyau de pierre et de verre (avec des magnifiques vitraux représentant l’Apocalypse) accueille régulièrement des installations artistiques 🙂
Après plusieurs siècles, le château médiéval commence à manquer de confort. En 1658, le jeune roi Louis XIV fait construire le Pavillon du Roi, suivi du Pavillon de la Reine. Mais il trouve que la situation du château de Vincennes est toujours trop proche de Paris et de sa population menaçante. Il décide finalement de faire construire un château plus moderne loin d’ici, à Versailles. Le Roi et la cour quittent le château de Vincennes en 1682.
Plus tard, le roi Louis XV trouve une nouvelle utilité pour le château de Vincennes délaissé. En 1740 il y autorise l’installation d’une fabrique de porcelaine, et une école militaire en 1751. La manufacture de Vincennes devient rapidement une des plus réputées d’Europe. Victime de son succès, elle déménage en 1756 pour s’installer dans l’ouest parisien et deviendra la célèbre Manufacture de Sèvres.
Apres la Révolution, on se demande s’il faut encore conserver ce château. On décide d’y installer l’arsenal de Paris qui deviendra le principal site de production de munitions pour les armées de Napoléon. Vincennes est alors une véritable place forte militaire On fait réduire la hauteur des tours fortifiées pour y installer des batteries d’artillerie au sommet.
En 1814, le reste de l’Europe fait alliance pour affronter Napoléon. La ville de Paris se rend et les troupes prussiennes veulent évidemment s’emparer de l’arsenal du château de Vincennes. Pas de chance, à ce moment, l’arsenal est sous le commandement de l’intrépide et courageux général Pierre Dausmenil. Quand on lui demande de se rendre, ce fidèle de Napoléon répond « Quand vous me rendrez ma jambe, je vous rendrai ma place ! ». Comme le général avait perdu sa jambe dans une précédente bataille, vous imaginez la suite! Après 5 mois de siège et de résistance acharnée, il finit par se rendre et sort de la forteresse en portant fièrement le drapeau tricolore. Une véritable légende de Vincennes! 🙂
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, les nazis détruisent des dépôts de munitions lors de la libération de paris en 1944. Un grand incendie détruit les pavillons du Roi et de la Reine. Ils seront reconstruit pour abriter le Service Historique de l’Armée de Terre de l’Air et de la Marine. En 1958, le président Charles de Gaulle avait le projet de quitter le Palais de l’Elysée et d’installer la présidence française au château de Vincennes. Finalement ce projet sera abandonné. Toutefois, il reste toujours un autre projet, le « Plan Escale ». Si un jour la Seine devait avoir une crue centenaire qui inonderait tout Paris, un plan spécial d’évacuation est prévu pour déménager les services de l’Élysée à Vincennes.
Je vous partage aussi quelques photos d’illuminations dans le château. Il y a régulièrement de chouettes évènements organisés 🙂
Pour connaitre le calendrier des actualités et préparer votre visite, le site officiel.
Un dernier regard sur la Tour du Village, la dernière des 9 tours fortifiées de Charles V, et hop en route vers de nouvelles aventures 😉
Ah Strasbourg, la capitale de l’Alsace, la capitale Européenne, la capitale de Noël. Cette grande ville de l’Est de la France est un véritable coup de cœur! Je vous embarque pour une visite touristique, historique, culturelle et insolite de la ville! C’est parti, hop en route 🙂
Une fois arrivé à Strasbourg, direction le centre ville historique. L’Office du Tourisme est d’ailleurs situé juste à côté de la Maison Kammerzell, qui est l’emblème de la maison à colombages 🙂
Commençons par un peu d’histoire car c’est toujours intéressant de connaître le passé de la ville!
Un peu d’histoire strasbourgeoise 😉
L’histoire de Strasbourg remonte à plus de 2000 ans. Les Celtes avaient une petite cité, Argentorate, puis les Romains y fondent le camp Argentoratum en l’an -15. Le camp devient une colonie militaire importante avant d’être détruit par Attila quand il envahit la gaulle en 451. Les Francs rebâtissent la cité en Stratiburg(château des routes). C’est alors une petite ville modeste à la croisée des routes commerciales sur un des rares ponts traversant le Rhin. Avec la montée en puissance du pouvoir des évêques, c’est l’essor au XIIe siècle. Strasbourg devient une des plus grandes ville du Saint-Empire Romain Germanique. On lance la construction d’une nouvelle et grandiose cathédrale, on agrandi les remparts.Devenue ville impériale libre, elle continue à gagner en richesse et en prospérité. En 1439, la flèche de la cathédrale est achevée, c’est le monument le plus haut de la chrétienté, un véritable symbole de puissance pour la ville! Grâce à l’invention de Gutenberg qui a vécut à Strasbourg, la ville devient un grand centre d’imprimerie et attire de plus en plus d’intellectuels. Elle est le berceau des idées de la Réforme, en conflit contre les richesses de l’église et les abus des évêques. La ville devient protestante en 1532 (la cathédrale est partagé en deux entre un évêque catholique et un protestant, ce qui créera beaucoup de conflits). Pendant la guerre de Trente Ans qui ravage toute l’Alsace, Strasbourg se tient à l’écart des problèmes, bien cachée derrière ses puissants remparts. L’empire germanique est battu et la ville se rend à Louis XIV en 1681. Elle est officiellement rattachée au royaume de France. Cependant, elle reste majoritairement protestante et on y parle allemand. Strasbourg est toujours prospère et rayonnante et son grande université est renommée. Apres la Révolution, le maire de Strasbourg demande un hymne à Rouget de l’sle pour la guerre contre la Prusse et l’Autriche. Il va composer un « Chant pour l’armée du Rhin », qui deviendra un symbole de la Révolution puis la fameuse Marseillaise, l’hymne national. Au XIXe siècle, la ville est à l’étroit dans son urbanisme médiéval. Des travaux sont lancés pour tenter de la moderniser. En 1870, c’est à nouveau la guerre. Les anciens remparts ne résistent pas longtemps devant l’artillerie moderne. La ville capitule et devient allemande. Elle va devenir une vitrine du savoir faire germanique. Elle est modernisée et sa surface triplée! Puis, c’est la Première Guerre Mondiale, et Strasbourg redevient française. Quand la Deuxième Guerre Mondiale arrive, la ville est évacuée dès 1939. En 1940, elle redevient allemande et les nazis n’acceptent que des habitants d’origines allemandes. Bombardée puis libérée en 1944 par le général Leclerc, Strasbourg redevient française. Après avoir changé 4 fois de nationalité en 75 ans, elle est un symbole de la réconciliation franco-allemande. On décide d’y installer les neuves institutions européennes. Depuis, Strasbourg est toujours florissante économiquement et attire de nombreux touristes qui veulent découvrir les charmes de l’Alsace et son joli centre ville historique préservé 🙂
La Cathédrale de Strasbourg
C’est la cathédrale de tous les records. C’est la cathédrale la plus visitée de France après Notre-Dame de Paris. Pendant deux siècles, c’était le plus haut bâtiment du monde! C’est aussi la cathédrale du torticolis! Contrairement à d’autres villes, il n’y a pas eu ici de véritable destructions autour pour dégager un grand parvis. Alors quand on est devant sa façade de 51m de large et ses 112m de longueur, on est un peu embêté haha 😉 Bombardée plusieurs fois, c’est un miracle si elle est toujours là. Découvrons ce « prodige du gigantesque et du délicat » comme disait Victor Hugo 🙂
Aux origines, il y avait ici un ancien sanctuaire celte ou romain, puis une précédente grande cathédrale romane brulée lors d’un incendie. Alors au XIIe siècle on lance les grands travaux pour une nouvelle cathédrale majestueuse en grès rose! D’abord construite dans un style Roman, l’arrivée d’un nouvel évêque en 1220 change tout, il veut absolument du Gothique. En 1360, elle ressemblait beaucoup à Notre-Dame de Paris avec ses deux tours. Mais changement de plan, on décide de remplir l’espace entre les deux tours! et on se dit « Pourquoi pas une grande flèche par dessus tout ça? » Banco! En 1399, la ville embauche l’architecte le plus réputé du moment, Ulrich d’Ensingen. Il a travaillé sur la grande cathédrale de Milan (que je vous présente sur cette page) et la grande cathédrale d’Ulm. La flèche est finalement achevée en 1439 et culmine à 142m. Strasbourg possède maintenant le plus haut bâtiment du monde! Evidemment, on aimerait une deuxième flèche, mais aucun projet ne sera retenu.
Quand la ville devient protestante, on retire les sculptures des Saints, on recouvre les fresques des murs, et on change le sol pour mettre un dallage sobre à la place des pierres tombales. En 1759, la foudre provoque un terrible incendie! À peine restaurée, la Révolution va provoquer des dégâts : 253 statues sont détruites, les bronzes du portail et les ornements métalliques sont arrachés et fondus. La grande flèche a même faillit être démolie! En 1806 commence la réparation des dégâts, on resculpte des statues, on restaure les vitraux. Mais patatra, en 1870 elle est visée par les obus de la Prusse et subit un nouvel incendie! Dans les années 1920, on se rend compte que la tour nord n’a pas les fondations nécessaire pour supporter le poids de la haute flèche, et que tout menace de s’effondrer! De justesse on consolide tout avec du béton.
Quand la Seconde Guerre Mondiale arrive, les vitraux sont mis à l’abri. D’abord cachés par la France en Dordogne, ils seront finalement rendus aux nazis et entreposés dans une mine de sel en Allemagne! Hitler projette de la transformer et d’en faire un Mémorial pour les Soldats Allemands. Ca faisait parti de son grand projet pour faire de Strasbourg une nouvelle mégalopole du Reich. En attendant, il y interdit le culte catholique et la cathédrale est fermée jusqu’à nouvel ordre. Finalement elle subira les bombardements des alliés en aout 1944. Enfin, de longs travaux de rénovation seront lancés dans les années 1960 et dureront des décennies! Ouf, maintenant la cathédrale est belle et elle n’attend plus que vous 🙂
Vous découvrirez par exemple la très belle chaire de pierre réalisée au XVe siècle pour le prédicateur Jean Geiler. C’est un formidable chef d’œuvre avec des sculptures fines et délicates. Insolite, cette chaire abrite un petit chien sculpté. Il a été rajouté en référence au chien du prédicateur qui l’accompagnait toujours quand il montait pour faire ses sermons. Depuis, cette sculpture est un peu devenue la mascotte de la cathédrale. Caressée par des millions de mains, la pierre du petit chien est devenue toute noire!
On peut aussi y admirer le célèbre Pilier des Anges. C’est un pilier en grès rose de 18m de haut, soutenant la charpente, construit vers 1230. On l’appelle aussi le Pilier du Jugement Dernier. En bas on trouve les 4 évangélistes, puis des anges qui sonnent les trompettes de l’Apocalypse et enfin le Christ au sommet. Derrière, éclairé par un projecteur, on aperçoit un homme accoudé à une balustrade qui semble regarder le pilier. Il est très connu mais on ne sait absolument pas qui est ce personnage 🙂 Le pilier a une légende. Un jour, alors que le que le diable chevauchait le vent à travers de Strasbourg, il passe devant la cathédrale. Curieux, il descend pour visiter l’intérieur, et contemple longuement le pilier. Il ne voit pas le temps passer et la messe commence. Il se retrouve alors immédiatement piégé à l’intérieur du pilier! Depuis, son cheval venteux l’attend toujours à l’extérieur, et c’est pour ça qu’il y a souvent du vent dans les ruelles autour de la cathédrale.
Une autre réalisation qui fait la renommée de cette cathédrale, c’est son horloge astronomique. Elle est achevée en 1574. Considérée comme un véritable chef d’œuvre de la Renaissance, cette horloge a aussi sa légende. On dit que le maire de Strasbourg, jaloux et voulant éviter que cette merveille puisse être reproduite ailleurs, a fait crever les yeux de son constructeur, le mathématicien Dasypodius. Rassurez-vous, ce n’est jamais arrivé 😉 Les rouages du mécanisme sont usés après trois siècles de fonctionnement, et un jour, l’horloge s’arrête! Un ingénieur strasbourgeois réussira à remplacer tout le mécanisme intérieur en 1842. Depuis, tous les jours à 12h30 précisément, les automates de l’horloge s’animent! 🙂 Pour assister à ce spectacle, il faut acheter sur place un billet à 4 Eur.
Les orgues magnifiquement décorés datent du XVIIIe siècle.
On peut aussi grimper au sommet (ou presque) de la cathédrale! Une fois le billet acheté (8 Eur), préparez vous à gravir les 332 marches pour atteindre la plateforme de la Tour Sud, à 66m de hauteur.
Depuis la maison du gardien construite en 1782 pour prévenir les risques d’incendie, on a une vue panoramique à couper le souffle sur le vieux Strasbourg 🙂
Depuis la plateforme on peut aussi admirer d’un peu plus près l’impressionnante flèche qui atteint 142m de haut. Une véritable dentelle de pierre, toute en finesse et en légèreté. On a du mal à s’imaginer le travail des derniers tailleurs de pierre perchés sur des échafaudage au dessus du vide. Il ne fallait vraiment pas avoir le vertige pour installer la dernière pierre!
Insolite, on peut aussi découvrir les innombrables graffitis gravés dans la pierre par les visiteurs entre 1818 et 1870! Parmi eux, on retrouve quelques noms célèbres comme Victor Hugo ou Goethe. Attention, maintenant c’est interdit, même si vous êtes « famous »! En revanche, vous pourrez toujours graver votre nom via un écran tactile sur un livre d’or virtuel 😉
Enfin, chaque été, la cathédrale s’illumine la nuit 🙂 C’est un merveilleux spectacle gratuit, qu’on ne se lasse pas d’admirer!
Le Palais Rohan
En face de la cathédrale, de l’autre côté de la place, il y a le Palais Rohan. Ce grand bâtiment date du XVIIIe siècle. Après avoir récupéré Strasbourg, Louis XIV arrive à faire nommer un jeune noble de la famille Rohan comme évêque, avec la tâche de ramener la population de la ville dans le catholicisme et la langue française. En parallèle, l’évêque Rohan, sans doute à l’étroit dans son ancien palais, achète plusieurs pâtés de maison et fait tout détruire. À la place, il fait bâtir ce grand palais! Il choisit le même style architectural que les grands hôtels parisiens. Après la Révolution, le palais accueille le Musée des Beaux-Arts, le Musée Archéologique et le Musée des Arts Décoratifs! L’entrée de chaque musée coûte 7.50 Eur. Vous pouvez choisir le Pass à la journée à 16 Eur pour visiter les trois musées (ou attendre le premier dimanche du mois, là c’est gratuit). Si vous avez la malchance d’avoir de la pluie, c’est la visite idéale!
En choisissant le Musée des Arts Décoratifs vous pourrez voir les « pièces historiques » du Palais. Après avoir traversé la cour d’honneur, on déambule notamment dans le Salon des Evêques et la Chambre du Roi. Pour information, ces pièces ne sont pas d’époque. Il s’agit de reproductions fidèles, car une bonne partie du Palais a été bombardée en 1944.
Le musée propose aussi d’innombrables « chefs d’œuvres » de faïences et de porcelaines, comme ce choux farci crémeux! haha 🙂 On y trouve aussi la première horloge astronomique de la cathédrale, qui date de 1354.
Au fait, le nom Rohan vous est peut être familier ? Alors aucun rapport avec Rahan, et encore moins avec Tolkien et le Seigneur des Anneaux (si vous avez la ref’ 😉 ). En fait la famille Rohan donnera 4 évêques de Strasbourg (et grand aumoniers de France). Pour, le dernier, pas de bol, il sera célèbre malgré lui en se faisant avoir en beauté dans le Scandale du Collier de la Reine !
Autour de la Place
Autour de la place, on trouve aussi le bâtiment du Musée de l’Œuvre Notre-Dame (du XIIIe siècle) qui abrite un musée médiéval (7.50 Eur aussi l’entrée). Juste à côté, c’est la Fondation de l’Œuvre Notre-Dame (du XVIe siècle) avec son étrange portail, qui gère l’entretien de la cathédrale depuis 1224! On y trouve aussi un joli jardin médiéval … créé en 1937 🙂
Ne manquez pas le pilier de la minceur 😉 Il se trouve à l’angle de la rue Mercière et de la Place. Il y a un espace de 35cm entre le pilier et le mur. Selon une tradition qui remonte à 1567, chaque année, les membres du conseil de la ville devaient passer de profil dans cet espace, pour vérifier qu’ils n’avaient pas abusé de choucroutes et de bières. À votre tour maintenant! 🙂
Insolite, dans un coin de la place, vous verrez une plaque au sol. C’est la capsule temporelle de Strasbourg! En 1995, 14 bidons en plastique avec des milliers d’objets du quotidien des strasbourgeois ont été scellés sous terre dans un bunker en béton armé! La notice indique aux archéologues du futur qu’il ne faudra pas l’ouvrir avant 3790! Patience, Patience 🙂
La Place Kléber
Une autre place mérite le détour. C’est la grande Place Kléber (du nom de l’ancien général né à Strasbourg). C’est la plus grande place de Strasbourg. Tous les grands évènements populaires ont lieu ici, comme le grand sapin de noël, ou le traditionnel marché de noël depuis 1570. Ce soir là, c’était un chérubin géant qui volait au dessus de la place, tout à fait normal haha 🙂
La Place Kléber est bordée par le grand bâtiment de l’Aubette. Cette ancienne caserne où les ordres étaient donnés à l’aube (d’où son nom) est maintenant à moitié un centre commercial (L’Aubette shopping) et à moitié un musée (Aubette 1928, gratuit). À deux pas de la place, ne manquez pas la façade décorée de la pâtisserie Christian au 12 rue de l’Outre. Cette peinture en trompe l’œil date de 1987 lors de la restauration de cette bâtisse du XVIe siècle. Au passage, c’est aussi la pâtisserie la plus réputée de la ville, avis aux gourmands (la carte ici) 😉
Le quartier de La Petite France
LE quartier touristique de Strasbourg se trouve à l’ouest de la ville, c’est la célèbre Petite France. Des belles maisons à colombages, des canaux qui donnent un air de Venise, des chouettes restaurants. Tout est là pour en faire une carte postale idéale. Pourtant, la signification de la Petite France ne fait pas rêver! 🙂 Remontons dans le temps. En 1494, le roi Français Charles VIII part faire la guerre en Italie. Ses soldats fricotent avec les filles de joie napolitaines, et de retour au pays, ils sont couverts de furoncles. On découvre alors une nouvelle maladie, la syphilis, qu’on appelle à l’époque le « mal français ». Les mercenaires rentrés à Strasbourg sont placés à l’écart dans un hospice du quartier. On le surnommera plus tard la Petite France.
Le quartier abritait principalement des meuniers, des pêcheurs et des tanneurs. D’ailleurs la célèbre Maison des Tanneurs construite en 1572 est toujours là 🙂 Depuis 1949, c’est un restaurant traditionnel. Pour manger une bonne choucroute dans un bâtiment classé monument historique, pensez à réserver ici.
Ensuite, hop on enjambe le Pont du Faisan pour traverser la rivière de l’Ill. C’est un pont mobile construit en 1888, qui s’ouvre régulièrement pour laisser passer les bateaux-mouches. Il remplace l’antique pont en bois du XIVe siècle.
Une curiosité se cache près des écluses et des canaux. Elle se trouve derrière une baie vitrée de l’hôtel 5 étoiles du Régent (pour y réserver une chambre qui n’a pas de prix, c’est ici). Au moyen-âge il y avait là un grand moulin. Puis au XIXe siècle, on le remplace par des machineries complexes, les anciennes glacières de Strasbourg. Elles produisaient jusqu’à 200 pains de glaces par jour pour les brasseurs, les charcutiers, les restaurateurs et les particuliers. Elles sont fermées depuis 1990.
Juste à côté, on découvre les fameux Ponts Couverts de Strasbourg. Au XIIIe siècle, les bourgeois de la ville font construire quatre ponts couverts pour fermer l’accès à l’Ill et défendre la ville d’une attaque par la rivière. Pour être encore plus costauds, ils rajoutent cinq tours fortifiées (il n’en reste plus que quatre).
Plus tard, quand ce système de défense moyenâgeux devient obsolète et inutile, on remplace les ponts couverts par des ponts normaux (mais le nom est resté). Les tours sont conservées pour servir de prison jusqu’en 1823.
Juste en face, c’est le Barrage Vauban! Il est construit en 1688 pour moderniser la défense de la ville. C’est un pont écluse sur la rivière. L’idée est toute simple : si la ville est attaquée, il suffit de fermer les portes des arches, tous les terrains au sud seront inondés par la rivière et deviendront un marécage bloquant les troupes ennemies. Cette stratégie sera utilisée bien plus tard en 1870 quand l’armée de la Prusse fait le siège de Strasbourg. Le sud de la ville sera inondé et épargné, mais la cité sera sera capturée par le nord.
Depuis, le barrage Vauban est reconvertie en galerie couverte et terrasse panoramique 🙂
Avant de quitter ce joli quartier de la Petite France je vous propose de découvrir deux endroits insolites supplémentaires. Le premier, c’est le plus vieil arbre de Strasbourg 🙂 C’est un superbe platane qui date de 1667! On peut retrouver son énorme tronc au 3 quai de la Bruche.
Le deuxième, c’est la plus petite maison de la ville 🙂 Cette minuscule maison bleue digne d’un schtroumpf se trouve au 9 rue des Moulins, à côté de la terrasse du restaurant Chez l’Oncle Freddy.
Au fil de l’Ill 🙂
Suivons maintenant le bras de la rivière de l’Ill qui coule au sud de la grande île du centre ville historique de Strasbourg.
Visitons la vieille église Saint Thomas avec son allure de forteresse. Sa construction remonte au XIIe siècle, mais plus tard elle a longtemps été considérée comme la cathédrale du protestantisme français.
Dans l’église on peut découvrir l’ancien sarcophage en grés rose de l’évêque Adeloch mort en 1130. Mais c’est surtout le fond de l’église qui attire le regard, avec le magnifique mausolée du maréchal Maurice de Saxe. C’était un officier d’origine allemande (et protestant) qui a victorieusement commandé les troupes de Louis XV dans plusieurs conflits. Après sa mort en 1750 dans son Château de Chambord, on lui refuse le droit d’être enterré à Paris. On envoie donc sa dépouille dans la plus grande ville protestante du royaume, et le roi passera commande de ce grand mausolée qui mettra vingt ans à être sculpté!
L’église est aussi célèbre pour ses orgues splendides qui datent de 1741. Même Mozart qui a joué dessus en 1781 a vanté la beauté et la sonorité de l’instrument 🙂
La rivière passe maintenant sous le pont Saint Thomas qui date de 1841. C’est le plus ancien pont de fonte conservé en France.
Si on traverse le pont et qu’on va un peu plus au sud dans le quartier de Finkwiller, il y a un bel endroit à visiter!
Les caves historiques des Hospices de Strasbourg
En 1395, un nouvel hôpital est créé au sud de Strasbourg. Il se dote de grandes caves, car en plus des soins, les religieux qui dirigent l’institution proposent aussi à boire et à manger aux pèlerins et aux pauvres. On pouvait payer ses soins avec des dons en nature, ou des legs. Avec le temps, l’hôpital devient un des plus importants propriétaires fonciers d’Alsace! L’hôpital historique est détruit dans un incendie en 1716, mais les caves sont épargnées, ouf! Pour son 600e anniversaire en 1995, la cave devient une coopérative viticole. Une trentaine de vignerons mettent leur production en commun dans les grands tonneaux et récupèrent ensuite une partie des bouteilles, le « Vin des Hospices ». Le reste des bouteilles est vendue directement par la cave et les bénéfices servent à l’achat d’appareils médicaux.
On peut donc visiter cette grande cave voutée médiévale de 1200m². Le clou du spectacle c’est un tonneau de 300 litres datant de 1472 et qui a conservé le même vin blanc jusqu’en 2014! C’est le plus vieux vin du monde en tonneau! (Il a ensuite été transféré dans un nouveau tonneau, pour les siècles à venir).
Ce fameux millésime 1472 n’a été servi qu’à trois reprises : en 1576 (pour remercier les Zurichois venus au secours de la ville), en 1718 (après la reconstruction de l’hôpital) et en 1944 pour le Général Philippe Leclerc qui a libéré la ville. La cave abrite aussi un petit espace musée et on peut y découvrir un des plus grands tonneaux des hospices. Il date de 1881, avec une contenance de 26 080 litres. Ca en fait des bouteilles! La visite des caves historiques des hospices est libre et gratuite. La Cave se situe à l’intérieur de l’Hôpital Civil (côté centre-ville), au sous-sol du bâtiment de la Direction Générale (services administratifs). Il suffit de suivre le panneau. N’hésitez à déguster (avec modération) et acheter (sans modération) en boutique, c’est pour la bonne cause! 🙂 Plus d’infos sur le site officiel.
La rivière passe maintenant sous le pont Saint Nicolas, à côté de l’église protestante du même nom.
Sur le quai, on aperçoit un grand bâtiment, c’est l’ancienne douane de Strasbourg. En 1358, ces douanes servaient à contrôler, taxer et stocker les marchandises naviguant le long du Rhin tout proche (principalement de vin, poisson, sel et tabac). Pendant tout le moyen-âge, c’était le plus grand bâtiment civil de Strasbourg. En 1803, les douanes disparaissent et le grand bâtiment héberge des marchés. Il est pratiquement détruit par les bombardements de 1944, mais il sera reconstruit en 1966. Maintenant il abrite un restaurant, des ateliers et une salle exposition.
Attardons nous un peu sur le Quai des Bateliers avec une pause gourmande Aux Trois Chevaliers. Ce restaurant avec une carte traditionnelle alsacienne et une adresse emblématique du quartier. Un endroit que je vous recommande 😉 Pour réserver, voici leur site.
On peut maintenant découvrir cette Place du Corbeau avec le Musée Historique de la Ville de Strasbourg (entrée 7.50 eur) et l’embarcadère. Il y a aussi le Pont du Corbeau qui permet de relier le centre historique au quartier Krutenau. C’est un joli pont qui date de 1892, et en dessous passent les bateaux-mouches. C’est charmant 🙂 Mais au moyen-âge c’était totalement différent. Ici, il y avait un pont en bois, le Pont des Supplices. La jolie rivière de l’Ill était alors un véritable égout à ciel ouvert. On y noyait des condamnés dans une sorte de grand panier, le schandkorb. Ou alors, on les jetait simplement depuis le pont. Comme quasiment personne ne savait nager à l’époque, on mourrait noyé dans les matières fécales! C’est quand même bien plus sympathique maintenant 🙂
Et pourquoi corbeau au fait? Car ces oiseaux étaient nombreux dans le quartier pour venir picorer les dépouilles des condamnés… D’ailleurs en souvenir de cette belle époque, il y a une statue de corbeau à un angle de mur, juste avant de rentrer dans la discrète Cour du Corbeau.
La Cour du Corbeau est classée Monument Historique dès 1930. C’est un très bel exemple de maisons à pans de bois et encorbellements, datant du XVIe siècle.
Un peu plus loin dans le quartier, juste derrière le pont et l’église Sainte Madeleine, on peut trouver la Porte des Remparts.
C’est un des derniers vestiges des remparts construits au XIIe siècle pour protéger le sud de Strasbourg. Le portail a été creusé bien plus tard en 1913.
Après avoir dépassé la petite passerelle de l’Abreuvoir, on arrive au Pont Saint Guillaume bâti en 1892 (et son trottoir peint 🙂 ).
En s’éloignant un tout petit peu du pont en direction du centre ville, on arrive sur la Place Saint Etienne. C’est une jolie place médiévale pittoresque bordée des traditionnelles maisons à colombages. Entre deux tilleuls, au centre de la place, on trouve la fontaine du Meiselocker. C’est une statue reçue en 1929 de la part de la ville de Munich en échange de la statue du Père Rhin(Vater Rhein) qui ne plaisait pas du tout aux strasbourgeois (je vous laisse chercher une photo sur le net pour découvrir son fameux déhanché haha).
Cette statue représente un Meiselocker, un charmeur de mésanges. C’est un des surnoms des strasbourgeois. La tradition voulait qu’au printemps, les jeunes allaient à la campagne jouer de la flûte pour attirer et capturer des mésange, pour les vendre ensuite aux marchés en ville.
Depuis cette place, si vous continuez de remonter la rue de l’Arc-en-Ciel, vous arriverez à La Nouvelle Poste. C’est un bar vraiment cool que je vous recommande 😉
De retour sur le Pont Saint Guillaume, on peut découvrir la petite église protestante Saint Guillaume avec son étrange façade et son clocher de travers. Vous verrez, une fois devant, on se rend compte que quelque chose n’est pas droit. 😉
Plus loin, on arrive à la grande église Saint Paul qui ressemble à une cathédrale gothique. On la voit de loin avec les deux flèches de sa façade qui culminent à 76m de hauteur! Elle est récente car construite en 1897. Il y a 16 portes autour de l’église. La raison, c’est qu’elle a été bâtie pour la garnison allemande (protestante) stationnée à Strasbourg. Chaque porte correspond à un grade de l’armée allemande. Cette grande église fait partie du projet de la Neustadt.
La Neustadt de Strasbourg
En 1871, quand l’Alsace et la Lorraine changent de pays, les allemands projettent de transformer Strasbourg. Ils veulent littéralement créé une ville nouvelle, une Neustadt. Le but est d’agrandir les frontières de la ville qui n’ont pas bougées depuis le moyen-âge, accueillir tous les nouveaux résidents allemands, et faire de Strasbourg une vitrine du savoir faire germanique. Les travaux commencent en 1880. Cette nouvelle ville impériale prend naissance à l’est du centre historique. Fini les maisons à colombages, place à l’art nouveau, aux immeubles, aux villas et aux larges avenues. Malgré cette modernité, il y a des belles choses à voir dans cette partie de la ville 🙂
Un bel exemple, c’est le magnifique Lycée des Pontonniers, construit en 1902. Il sert tout d’abord de lycée de jeunes filles avant de devenir en 1979 un lycée international. Si vous voulez plus d’infos sur cet établissement, voici le site officiel.
Un autre bâtiment immanquable dans la ville nouvelle, c’est le Palais du Rhin, achevé en 1888. C’est avant tout un palais impérial qui de part sa masse imposante marque la présence allemande à Strasbourg dans la pierre. Il accueillera l’empereur Guillaume une dizaine de reprises.
Après avoi servi de Kommandantur pour les nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale, il a faillit être détruit par la ville dans les années 1950. Finalement le palais sera conservé. Il abrite maintenant deux services administratifs (la Commission centrale pour la navigation sur le Rhin, et la Direction régionale des affaires cultures d’Alsace). Il est parfois ouvert au public, comme lors des journées du patrimoine.
À quelques minutes à pied du Palais du Rhin, on peut découvrir une curiosité architecturale: la « maison égyptienne ». C’est un immeuble situé au 10 rue du Général Rapp. Lors de sa construction en 1906, les architectes ont voulu mélanger art nouveau et touche d’exotisme avec cette belle fresque digne de l’Egypte ancienne 🙂
Un peu plus loin, au 5 rue Saint Léon, il y a un autre détail insolite à voir à la maison Muller Simonis. Dans cet immeuble qui abrite désormais Caritas Alsace (une structure du Secours Catholique), il y a un étrange personnage assis au 3e étage. C’est l’Elsässer, symbole de l’alsacien et du journal « Le Nouvel Alsacien » qui était imprimé dans la cour de l’immeuble.
De l’autre côté de la rue, on peut admirer le grand dôme en cuivre de la monumentale église catholique Saint Pierre-le-Jeune. L’église culmine à 56m de hauteur et le dôme a un diamètre intérieur de 18m. C’est la plus grande coupole d’Alsace.
Cette grande église en grès rose a été achevée en 1893. C’est une des constructions majeures de la Neustadt.
Au centre de l’église, il y a un grand lustre en couronne qui symbolise la Jérusalem céleste avec les douze portes et les douze apôtres. Plus d’infos sur le site officiel.
Plus loin, il y a le joli Parc de l’Orangerie de 26 hectares, accessible en tramway (Ligne E – Arrêt : Droits de l’Homme). Ce parc aurait été planté en 1801 d’après des plans d’André le Nôtre. En 1804 on y fait construire le Pavillon Joséphine. Il devait abriter une collection de 140 orangers confisqués lors de la Révolution au château de Bouxwiller. C’est l’origine du nom du parc 🙂 Le pavillon historique a été détruit par un incendie en 1968 et reconstruit à l’identique. C’est maintenant une salle municipale qui peut se louer.
Dans le parc il y a aussi le Buerehiesel, une ancienne maison à colombages construite vers 1600 … à Molsheim, à 25km d’ici! Elle a été démontée puis remontée pièce par pièce pour l’Exposition Industrielle et Artisanale de 1895. Cette belle maison abrite maintenant un restaurant gastronomique étoilé. Pour réserver votre table, c’est sur ce site.
C’est d’ailleurs à l’occasion de cette grande exposition de 1895 que le parc a été agrandi, avec un lac artificiel et sa cascade et une multitude de statues. C’est vraiment un parc magnifique où il fait bon se promener et se reposer 🙂 Avec un peu de chance, vous pourrez même y voir des cigognes!
À proximité du parc, il y a évidemment le Parlement Européen. Ce grand bâtiment a été inauguré en 1999 pour abriter le plus vaste hémicycle d’Europe avec 750 sièges. Avant sa construction, les députés européens siégeaient au Palais Universitaire, puis au Palais de l’Europe. Il est accessible en tramway (Ligne E – Arrêt ‘Parlement Européen’). Il peut se visiter gratuitement, plus d’infos sur ce site.
Beaucoup moins connu que le Parlement Européen, il y a la Cité Ungemach. C’est une cité-jardin de 140 pavillons créée dans les années 1920 par le riche industriel Léon Ungemach. Sous couvert de progrès social, ce projet relevait d’un idéal eugéniste qui pense que la sélection humaine peut amener à la formation d’une élite. Pour avoir le droit d’habiter dans une de ces maisons, il fallait être un « couple parfait » : être en bonne santé, avoir une bonne morale, avoir une épouse qui soit femme au foyer, avoir des enfants (au minimum trois), etc … Il y avait un règlement de 356 articles à respecter, un barème de points et des visites annuelles d’évaluation! Heureusement il n’y avait pas de critères de sélection physiques ou raciales. Dans les années 1980, la ville de Strasbourg devient propriétaire de la cité-jardin et applique le règlement classique des logements sociaux. Cette cité de logements avec jardin à prix modéré, juste à côté du Parlement Européen, continue de défier les promoteurs immobiliers 😉
Je vous emmène maintenant dans un endroit insolite, totalement de l’autre côté de la ville 🙂 À une dizaine de minutes de marche depuis la gare de Strasbourg, vous pouvez visiter un endroit unique, le château musée vodou! Déjà, l’endroit est surprenant, le musée se trouve dans l’ancien château d’eau de la gare, classé monument historique en 1984. Ensuite la thématique du musée est inédite, les mystères du vodou! 🙂
Après l’achat du billet d’entrée (14 eur) on peut découvrir la plus grande collection d’objets vodous africain au monde. Cette collection privée présente des pièces venant principalement du Bénin, du Togo, du Ghana et du Nigéria. Le vaudou représente un ensemble de divinités, leurs incarnations en iwas sous plusieurs formes, et les pratiques pour se mettre en relation avec ce monde invisible. Les pratiques magiques du vaudou ont survécus en secret malgré la répression des colonisations en Afrique, et elles se sont même propagées dans le monde à cause de l’esclavagisme.
C’est vraiment un musée très intéressant et qui pousse à la curiosité! C’est une visite que je vous recommande fortement et qui sort un peu de la carte postale Strasbourg alsacienne 😉 Plus d’infos sur le site officiel.
Il y a encore d’autres merveilles à découvrir dans cette très belle ville. En tout cas j’espère sincèrement que cette page vous aura donné envie d’aller la visiter 🙂
Hop en route pour une chouette balade en près de Strasbourg. Partons à la découverte de la jolie petite ville d’Obernai, et au sommet du Mont Sainte-Odile, sur les traces de la sainte patronne de l’Alsace. C’est parti! 🙂
Direction donc le pays du Mont Sainte-Odile, et la charmante petite ville d’Obernai, à 30min de route de Strasbourg.
Le belvédère dans les vignes
Pour commencer cette belle journée, je vous conseille un des plus beaux point de vue de la région. Depuis un belvédère caché dans les vignes, vous aurez ce magnifique panorama sur Obernai et la plaine alsacienne 🙂
En plus d’offrir cette jolie vue, ce belvédère accueille depuis 1956 un Mémorial National des Incorporés de Force. La croix érigée est en commémoration des 272 victimes du canton pendant la seconde guerre mondiale. Ils faisaient parti des tristement célèbres « malgré nous », quand en 1942, plus de 140.000 alsaciens et mosellans sont incorporés de force dans la Wehrmacht pour aller combattre sur le front de l’est en Russie…
Depuis ce magnifique belvédère on aperçoit les premiers monts du Massif des Vosges le sommet du Mont Sainte-Odile qu’on ira visiter un peu plus tard 🙂
Vous remarquerez aussi que ce belvédère est situé en plein milieu des vignes. C’est d’ailleurs le point de départ d’un petit sentier viticole qui fait le tour des vignes du côteau du Schenkenberg, exposé plein sud. Il faut rappeler qu’Obernai est une étape incontournable de la fameuse route des vins d’Alsace (pour explorer plus en détail, plus d’infos sur le site officiel) qui traverse la région du nord au sud sur 170km.
Le vignoble Obernois s’étale sur près de 300ha. Il est réputé pour la qualité de ses vins dès le moyen âge. On y retrouve les principaux cépages alsaciens : Sylvaner, Pinot blanc, Riesling, Pinot gris, Muscat, Gewurztraminer et Pinot noir. Si vous êtes dans les parages fin aout, sachez que la Corporation des Vignerons d’Obernai organise une promenade gastronomique avec des dégustations de vins sur ce sentier. À ne pas manquer donc 😉
Si vous préférez la bière, à Obernai il y a le plus grand centre brassicole de France (et un des plus grands d’Europe) avec la brasserie K2 de Kronenbourg.
La jolie ville d’Obernai
Obernai est la deuxième ville touristique du Bas-Rhin après Strasbourg. Aux origines, elle s’appelait Eheneim, qui signifie « le village sur l’Ehn » (du nom de la petite rivière qui coule ici). La ville apparait pour la première fois dans des textes en 778, comme domaine viticole lié aux abbayes de Hohenbourg et de Niedermunster. Au moyen-âge, la ville est riche et prospère. Avec son statut de ville impériale, elle possède des remparts puissants, des portes fortifiées et fait parti de l’alliance des dix cités impériales germaniques en Alsace, le décapole. Au XVIIe siècle, la guerre de Trente Ans ravage l’Alsace et va mettre un frein à son essor. Obernai fait désormais parti du royaume de France et ne bénéficie plus de ses privilèges. La ville se spécialise dans la manufacture et survit relativement bien aux différentes guerres. Ce riche héritage lui permet d’avoir un très beau centre ville historique 🙂
On prend plaisir à flâner dans les rues du centre et admirer les jolies maisons à colombages. Boutiques et restaurants n’attendent que vous 😉
Autour de la place du Marché on retrouve le monument emblématique d’Obernai, le Kappelturm qui mesure 60m de haut. C’était le clocher de l’ancienne chapelle de la Vierge construite en 1285 et détruite en 1873 (d’où son nom « tour de la chapelle »). Le monument devient ensuite le beffroi de la ville. Au XVIe siècle, on lui rajoute un 5e étage, avec une belle balustrade gothique, un toit pointu, et une horloge.
On peut aussi admirer la façade colorée de l’hôtel de ville en style Renaissance. Au centre de la place, il y a la fontaine Sainte-Odile, édifiée en 1904. Elle rappelle que Sainte Odile, la « patronne de l’Alsace » est née ici à Obernai.
En remontant la rue du Chanoine Gyss, on peut découvrir le célèbre puits à six seaux. Il est construit en 1579 dans le style Renaissance par des artisans strasbourgeois. C’est un joli monument décoré qui a fait la fierté de la ville pendant plus de 400 ans … jusqu’à ce qu’un jour en 1970, un camion rentre dedans et le détruit. Comme on ne pouvait pas laisser quatre siècles d’histoire en morceaux, le puits sera rapidement reconstruit à l’identique 🙂
L’autre monument immanquable d’Obernai, c’est l’église Saints Pierre et Paul. Erigée en 1872, elle remplace l’ancienne église démolie qui datait du XVe siècle. Ses dimensions sont impressionnantes. Avec 75m de long, c’est une des plus grandes églises catholique d’Alsace.
L’intérieur de l’église est magnifiquement décoré. Dorures, peintures, fresques et vitraux colorés. Tout est là pour embellir cet édifice qui mérite vraiment une visite!
Derrière l’église on trouve le petit cimetière d’Obernai. Lui aussi mérite une visite. On y trouve une curieuse crypte construite en 1517 par un riche marchand. Au dessus, il fait installer une belle sculpture de scène biblique (Jésus en prière au Mont des Oliviers).
Cette crypte sera le siège d’un miracle célèbre en 1691. Un soldat infirme vient y prier, la Vierge lui apparait et il retrouve l’usage de ses jambes. Une chapelle avec une statue de la Vierge est érigée et devient un lieu de pèlerinage. Les guérisons continuent jusqu’en 1793, quand la statue est jetée dans un grand feu par les révolutionnaires. Miraculeusement, la main de la sculpture évite la destruction et s’échappe du brasier. Depuis, la main de la Vierge douloureuse est conservée dans la chapelle, mais il n’y a pas eu d’autres miracles.
Le Mont Sainte-Odile
À 15 minutes de route en voiture depuis Obernai, on peut atteindre le sommet du Mont Sainte-Odile. Ce mont vosgien de 764m d’altitude était un territoire sacré pour les Celtes. Ils l’appelaient Altitona (la montagne haute) et y pratiquaient des cultes sur le plateau rocheux au sommet. Plus tard, au VIIe siècle, le puissant duc d’Alsace Etichon-Adalric y fait construire le château de Hohenbourg. Son histoire est ensuite liée à celui deSainte Odile.
C’est le premier enfant du terrible duc. Il voulait un fils, il a une fille. Qui plus est, l’enfant est aveugle. Furieux, son père veut la tuer! Pour la protéger, sa mère l’envoie loin du duc. Elle grandit alors protégée et cachée. À l’âge de douze ans, lors de son baptême, elle retrouve la vue! On lui donne le nom de Odile, « fille de lumière ». Malgré ce miracle, le duc ne veut toujours pas revoir cet enfant. C’est finalement un de ses frères qui la ramène en secret au château. Quand le duc découvre cette manigance, de rage il tue son fils d’un coup de sceptre à la tête! Pris de remords, il accepte finalement de laisser Odile vivre dans une dépendance du château. Humblement, elle prie pour le duc et distribue de la nourriture aux pauvres et aux malades. Tout le monde l’aime et le duc finit par être touché par sa grâce. Il lui cède alors son château qu’il fait transformer en grand couvent. Puis le couvent devient officiellement l’abbaye de Hohenbourg, fondée en 680, dirigée par Sainte Odile.
C’est un succès immédiat, les fidèles affluent. Comme le lieu n’est pas facile d’accès pour les plus faibles, elle fait construire le Niedermünster plus bas sur la montagne, qui veut littéralement dire « le monastère d’en bas ». Après la mort de Sainte Odile en 720, son corps est enfermé dans un sarcophage. Au XIVe siècle, l’empereur Charles IV fait ouvrir le sarcophage afin d’y prélever des reliques pour la cathédrale de Prague. On découvre alors que le corps de sainte Odile est toujours très bien conservé! L’abbaye sera réduite en cendres à plusieurs reprises au cours des siècles et pillée une dernière fois lors de la Révolution. Mais elle est reconstruite à chaque fois 🙂 En 1946, le pape Pie XIII déclare Sainte Odile officiellement sainte patronne de l’Alsace.
On peut évidemment toujours visiter le sanctuaire du Mont Sainte-Odile 🙂 Ce site attire d’ailleurs chaque année plus d’un million de visiteurs! Des grands parkings gratuits sont à l’entrée. Pour les pèlerins ou les randonneurs, le sanctuaire propose un service d’hôtellerie et un espace restaurant buffet.
Dans la Chapelle de Sainte-Odile, on peut voir le fameux sarcophage du VIIIe siècle contenant les reliques de la Sainte.
Un autre lieu à découvrir à l’extérieur, la Chapelle des Larmes. Dans cette chapelle, Odile aurait pleuré à la mort de son père et prié pour le salut de son âme. Ses larmes auraient même creusées le sol.
Une grande terrasse plantée d’immenses tilleuls offre un panorama exceptionnel sur l’Alsace 🙂
>> Plus d’infos sur le sanctuaire du mont Sainte Odile sur le site officiel.
À une dizaine de minutes de marche du sanctuaire, on peut trouver la source miraculeuse de Sainte Odile. Selon la légende, un jour, alors qu’Odile remonte vers l’abbaye, elle croise un mendiant aveugle et qui a soif. Elle frappe un rocher, et source d’eau bienfaisante en jaillit. Depuis, la source continue de couler, et on dit que cette eau aurait des propriétés curatrices. Traditionnellement, les pèlerins s’y lavent les yeux.
Petite info insolite sur le Mont Sainte Odile 😉 Entre 2000 et 2002, il se passe quelque chose d’étrange au mont : plus de 1000 livres anciens disparaissent mystérieusement de la bibliothèque du monastère, et sans aucune trace d’effraction! Le mystère sera finalement résolu par la gendarmerie : c’est un professeur de Strasbourg qui avait trouvé l’existence d’un passage secret et l’avait utilisé pour ramener les ouvrages chez lui, par amour des livres 🙂
Beaucoup moins amusant, le mont Sainte Odile a aussi connu une catastrophe aérienne, quand un airbus A320 s’est écrasé et 1992 et faisant 87 morts…
Enfin, le mont Sainte Odile est connu pour son mur païen à découvrir dans la forêt. c’est une grande muraille de pierre qui fait onze kilomètres de long! Elle fait tout le tour du sommet. Son nom lui est donné au XIe siècle par le pape Léon IX. Il pensait que c’était une réalisation des Celtes. Les blocs de pierres sont énormes et on s’interroge toujours sur son histoire et ses origines. Des tenons en bois retrouvés lors de fouille sur une portion ‘restaurée’ du mur ont été datés du VII siècle. Mais l’origine de sa construction est sans doute bien plus ancienne. Mystèèère …
Un des emblèmes de l’Alsace, c’est le grand château du Haut Koenigsbourg! Il parait imprenable et domine fièrement la plaine depuis son éperon rocheux à 757m d’altitude. C’est un des sites les plus visités d’Alsace! Allons découvrir cette merveille, hop en route! 🙂
Direction les contreforts des Vosges. Le Koenigsbourg se situe à 30min de Colmar et 1h de Strasbourg. Sur place, on peut se garer gratuitement le long de la route. Pour information, il existe aussi un service de navette (bus n°500) depuis la gare SNCF de Sélestat. Le prix du trajet est 2.50Eur et il y a un départ toutes les heures. Pour la visite du château, prévoyez environ deux heures. Le billet d’entrée plein tarif est à 12Eur.
Dès notre arrivée, on est juste bouche bée devant ce superbe panorama sur la plaine d’Alsace. D’ici on peut contempler Sélestat, les Vosges et la Forêt-Noire 🙂
Quand on s’approche du portail d’entrée, on est impressionné par les puissantes murailles en grès rose des Vosges, et par l’allure de véritable forteresse imprenable du château! Et pourtant, il n’a pas toujours eu la fière allure qu’il a maintenant …
Son histoire remonte il y a plus de 900 ans, au XIIe siècle. À l’époque, la puissante dynastie des Hohenstaufen érige de nombreux châteaux en Alsace, dont celui ci. En 1157, il prend le nom de Koenigsbourg(château du roi) quand Frederic 1er de Hohenstaufen devient empereur du Saint-Empire Romain Germanique. Après la chute de la dynastie Hohenstaufen au XIIIe siècle, le château est attaqué et détruit en 1462. Il devient alors la possession de la famille Tierstein. Il est reconstruit, agrandi et il devient un véritable grand château-fort. Le XVe siècle, c’est l’apogée du Koenigsbourg. Il passe ensuite aux mains des Habsbourg d’Autriche, mais le château n’est plus entretenu. En 1633, pendant la guerre de Trente Ans, les troupes suédoises conquièrent le Koenigsbourg, qui est détruit puis incendié. Pendant plus de deux siècles, l’ancien château n’est plus qu’un tas de ruines oubliées…
Bien plus tard, en 1871, après la fin de la guerre contre l’Allemagne, la France perd l’Alsace et la Lorraine. En 1899, les ruines du château sont offertes par la ville de Sélestat à l’empereur Guillaume II. C’est l’occasion pour le Kaiser d’en faire un symbole de pouvoir, à la limite occidentale de l’empire allemand. Il entreprend de le faire restaurer pour que tout le monde puisse voir la puissance germanique dans ce nouveau territoire. Il fait alors appel à Bodo Edhardt, qui est un peu l’équivalent allemand de Viollet-le-Duc. Les travaux de reconstruction durent de 1901 à 1908, pour redonner au Koenigsbourg sa splendeur du XVe siècle, à l’époque des comtes de Tierstein. Régulièrement, l’empereur vient même en personne surveiller l’avancée des travaux!
Après la fin des travaux et l’inauguration de 1908, c’est au tour de la décoration intérieure du château par Leo Schnug, de 1909 à 1914. Il faut acheter du mobilier pour remplir cet immense cocon bien vide. Le but est de faire du Koenigsbourg un véritable musée médiéval. Diverses collections sont exposées (vieux coffres, armes anciennes,…). Le château est aussi modernisé et dispose désormais de l’eau courante et de l’électricité.
Après la Première Guerre Mondiale et le retour de l’Alsace en France, le château devient Palais National en 1919, et il sera classé monument historique en 1993. Depuis, il attire chaque année plus de 500.000 visiteurs 🙂
On commence la visite par la cour intérieure autour de laquelle les principaux espaces de vie sont organisés. Les belles galeries en bois du logis surplombent la petite place. On a presque l’impression d’être dans un petit village médiéval. On peut aussi y trouver les grandes cuisines du château et un puit profond de 62m!
On va naturellement vers la porte de l’escalier d’honneur hexagonal, avec les armoiries de la famille Tierstein.
Au premier étage, on peut visiter le logis, la salle des trophées de chasse et la salle d’armes.
Au deuxième étage, on découvre la grande salle du Kaiser. C’est la salle d’honneur et de prestige voulu par l’empereur. Il fallait faire de la place pour qu’elle soit plus grande qu’à l’origine. Pas de problème, le plafond est cassé, et la pièce fait désormais deux étages de hauteur. Forcément on lève les yeux vers ce haut plafond, au dessus des beaux lustres décorés.
Bien visible, il y a une grande peinture d’aigle, symbole impérial germanique. On retrouve d’autres peintures de Leo Schnug sur les murs de la salle.
À l’extérieur, un jardin entouré d’un chemin de ronde permet de faire le lien avec le bastion à l’ouest.
Le bastion est la partie la plus fortifiée du Koenigsbourg. Car à l’ouest du château, il y a une zone plane où une artillerie ennemie pouvait éventuellement s’installer. Dans le bastion, on peut d’ailleurs admirer plusieurs copies de canons de différentes époques.
On peu aussi admirer la magnifique vue sur le massif des Vosges qui s’étend vers le sud. On ne s’en lasse pas! 🙂
La vue la plus emblématique du Haut Koenigsbourg, c’est évidemment celle ci. Avec les remparts, et le grand donjon et sa tour carrée qui se détachent sur la plaine d’Alsace 🙂
C’est vraiment fou de comparer avec une photo du même point de vue, datant d’il y a plus d’un siècle.
Au fait, puisqu’il y a un « Haut Koenigsbourg », est-ce qu’il y a un « Petit Koenigsbourg » ? La réponse est oui 🙂 C’est le château de l’Oedenbourg (qui signifie abandonné), ou du moins ce qu’il en reste. Ce petit fort totalement en ruines se trouve à quelques centaines de mètres vers l’ouest. Il faisait parti de l’ensemble fortifié du Koenigsbourg au XIIIe siècle. Ne vous donnez pas la peine d’y aller, il n’y a pratiquement rien à voir 😉
Aux portes de Paris, il y a un jardin extraordinaire et pourtant peu connu. Ce petit coin de paradis se trouve à Boulogne-Billancourt, caché derrière une façade métallique et moderne, à deux pas de la station de métro Boulogne – Pont de Saint-Cloud sur la ligne 10. Il faut pénétrer à l’intérieur du Musée départemental Albert-Khan. Hop en route! 🙂
Ce musée abrite l’œuvre d’Albert Kahn. Aussi improbable que ça puisse l’être, c’était un banquier philanthrope et humaniste 🙂 Il né en 1860 en Alsace et fait fortune à Paris. En 1898, il offre des bourses de voyage à des jeunes diplômés pour découvrir le monde et enrichir leurs compétences. Lui même entreprend un long voyage de plusieurs mois autour du monde en 1908, il veut documenter la Terre et le vivant. Il prend déjà conscience des changements irrémédiables des sociétés et des modes de vie dans le monde. Il lance alors son grand projet des « Archives de la Planète ».
De 1909 à 1931, il va financer les voyages d’aventuriers et d’explorateurs aux quatre coins du monde. Il ne leur demande qu’une chose, « avoir les yeux grands ouverts »! Le but est de documenter, pour témoigner « des aspects, des pratiques et des modes de l’activité humaine, dont la disparition fatale n’est plus qu’une question de temps ». Le fruit de ce travail, c’est plus de 72.000 photographies couleurs sur plaques autochromes. C’est la plus importante collection au monde! Il y a aussi une centaine d’heures de films en noir et blanc et près de 4000 plaques stéréoscopiques en noir et blanc. C’est avec curiosité et plaisir qu’on peut découvrir ces photos couleurs des pays monde il y a un siècle. C’est un témoignage vraiment précieux sur la façon dont vivaient nos aïeux 🙂
En plus des riches archives du musée, vous pourrez découvrir l’incroyable jardin créé par Albert-Kahn! 🙂 En 1895, il achète un hôtel particulier à Boulogne. Puis, petit à petit, il va acquérir toutes les parcelles autour de sa propriété. En 1910 il se retrouve avec plus de 4 hectares de terrain qu’il veut transformer en jardin à scènes paysagères. Il fait alors appel à un architecte paysagiste prestigieux, Achille Duchêne, qui est lui même fil du célèbre jardiniste Henri Duchêne. On les surnommait « les princes des jardins et les jardiniers des princes« .
Au centre du jardin d’Albert Kahn, face à sa résidence, se trouve la premier paysage créé. Il s’agit d’un jardin à la française avec ses parterres bien symétriques. En suivant les allées rectilignes, on observe les rosiers bien taillés, le verger avec ses nombreux arbres fruitiers, et le jardin d’hiver.
Il est agrémenté d’une serre où on peut profiter de la terrasse ensoleillée et découvrir des expositions temporaires.
Juste à côté, on découvre un digne représentant de jardin à l’anglaise avec des grands arbres se dressant autour d’une pelouse.
Plus loin, on peut traverser une rareté dans un jardin privé. Le parc du jardin abrite trois bois ornementaux. Pour rappeler les paysages de l’enfance d’Albert Kahn, il y a une grande forêt vosgienne composée de pins, d’épicéas et de blocs de granits disséminés ça et là.
On trouve aussi une forêt bleue, avec des cèdres de l’Atlas et des épicéas du Colorados, aménagée autour d’un petit marais.
Et enfin, une forêt dorée composée de bouleaux et d’une prairie chatoyante et lumineuse l’été.
Au grè de votre promenade, vous découvrirez la salle des Plaques. Dans les années 1920, c’était l’endroit où les milliers de plaques autochromes étaient triées, classées et rangées.
Maintenant ce lieu abrite régulièrement des résidence d’artistes et des créations contemporaines en rapport avec la notion d’archive.
Le jardin abrite aussi un petit village traditionnel japonais avec des maisons en bois et papier de riz. C’est le fruit du deuxième voyage d’Albert Kahn au Japon en 1898. Il en reviendra avec des jardiniers et des charpentiers japonais.
Le Japon était sa nation de cœur et il tenait vraiment à recréer cet univers chez lui en France.
Le village japonais abritait aussi une grande pagode bouddhiste de cinq étages. Elle marquait l’entrée d’un sanctuaire japonais. Hélas, la grande pagode a brulée lors d’un incendie en 1953 et il n’en reste plus rien, tout comme le sanctuaire.
Pour remplacer cette partie du jardin un peu laissée à l’abandon, un nouveau jardin japonais contemporain a été aménagé dans les années 1990 par le paysagiste japonais Fumiaki Takano. Dans ce jardin, on trouve un grand cône de galets symbolisant la naissance.
Puis un cours d’eau représentant la vie et l’amour.
Le cours d’eau fini par s’achever dans une spirale de galets représentant la mort.
On peut se promener sur un pont en bois laqué rouge. C’est un hommage au célèbre pont japonais de Nikko, visité par Kahn en 1908.
Il y a partout des espaces pour la contemplation, des bancs pour se délasser et admirer la beauté des lieux. C’est vraiment un jardin où on peut y rester des heures, à flâner, lire un livre, écouter de la musique, regarder les reflets sur l’eau. Bref, un bel endroit 🙂
L’ensemble du grand jardin d’Albert Khan, achevé en 1910, est un véritable symbole de paix. En 1932, à la suite de la Grande Dépression, la banque Kahn fait faillite. La propriété est saisie. Mais heureusement, l’héritage du musée est conservé grâce à ses amis et relations. Albert Khan meurt quelques années plus tard, en 1940, au début de la guerre.
Le jardin Albert Khan attire chaque année près de 100.000 visiteurs. L’entrée est à 9 Eur (gratuit le premier dimanche du mois). Si vous recherchez une balade dépaysante et insolite à Paris, c’est vraiment le lieu idéal! 🙂
Pour préparer votre visite, connaître les horaires et les expositions du moment, plus d’infos sur le site officiel.
Tout le monde ou presque connait le Canal du Midi. De passage dans le sud, vous avez probablement déjà longé ses rives. Mais est-ce que vous connaissez le Seuil de Naurouze ? Allez c’est parti, hop en route pour découvrir ce lieu qui a changé la France 🙂
On ne présente plus le célèbre Canal du Midi! Fierté du patrimoine français, chef d’œuvre d’ingénierie du XVIIe siècle, il permet de relier la ville de Sète à Toulouse. Et grâce au Canal de la Garonne qui débouche près de Bordeaux, une embarcation peut traverser tout le sud de la France et passer de l’océan Atlantique à la mer Méditerranée et inversement. Ces deux canaux réunis forment le canal des deux-mers.
Le point clé du Canal du Midi se trouve sur la commune de Montferrand, près de Castelnaudary, à 40 min de route de Toulouse ou de Carcassonne. Cet endroit, c’est le Seuil de Naurouze!
Depuis longtemps, la construction de ce grand canal était envisagée mais paraissait toujours irréalisable!
Un beau jour de l’an 1662, le roi Louis XIV voit un nouveau projet de canal lui être présenté. Si ce projet est faisable ce serait alors un atout économique formidable pour le royaume de France. Les navires chargés des marchandises des ports de la Méditerranée n’auraient plus à faire le tour de la péninsule ibérique, de risquer les attaques des pirates, et de payer le passage du Détroit de Gibraltar contrôlé par les espagnols. Le roi cherche aussi à désenclaver Toulouse et à affermir son autorité royale dans les états du Languedoc. Enfin, cet ouvrage d’une taille sans précédent laisserait l’empreinte du Roi Soleil dans le royaume. Bref, ce projet retient son attention. Mais en quoi est-il différent des précédents ?
Ce projet est présenté par Pierre-Paul Riquet. C’est un prospère collecteur d’impôt royal originaire de Béziers. Son rêve est d’être celui qui construira ce grand canal. Après avoir longuement étudié la région, il pense avoir trouvé la solution au problème le plus épineux : faire franchir au canal le col de Naurouze à 194m d’altitude. En effet, cette hauteur est en plein milieu du trajet. Riquet explique que ce col correspond à la ligne de partage des eaux. C’est à dire que d’un côté du col, toute l’eau part naturellement vers l’océan Atlantique, et de l’autre côté du col, l’eau va vers la Méditerranée. Mais alors comment alimenter ce « point haut » avec de l’eau pour que la Canal soit toujours rempli ?
Son idée de génie est de se servir des eaux de pluie de la Montagne Noire située à 80km de là. Une rigole de la Montagne collectera les eaux qui s’écoulent sur le versant méditerranéen pour les ramener vers l’autre versant, et les déversera dans la rivière Sor. Ensuite, la rigole de la Plaine permettra de détourner les eaux de la rivière jusqu’au col. Et pour s’assurer qu’il y aura toujours assez d’eau à n’importe quelle saison de l’année, il faut un grand réservoir. Pour ça, pas de problème, il suffit de construire un barrage et créer un lac. Le ministre des finances du roi, le célèbre Colbert est intéressé et demande de prouver que c’est réalisable. Riquet fait rapidement creuser la fameuse rigole de la Plaine. En 1665, l’eau de la Sor arrive au Seuil de Narouze! Colbert est rassuré, les experts aussi, alors en 1666, le roi valide le projet, hop en route! 🙂
Malgré tout, les finances de l’état ne sont pas au mieux et les états du Languedoc rechignent un peu à mettre la main à la poche de peur que l’argent ne soit utilisé pour autre chose. En échange du droit de propriété et d’exploitation du Canal, Riquet s’engage à avancer l’argent pour couvrir les frais et lancer les travaux. C’est un pari risqué! Cet immense chantier commence et Riquet va révolutionner le monde du travail. Pour que les travaux avancent vite et bien, il ne veut pas de gens forcés de travailler par ordre du roi. Il embauche jusqu’à 12.000 ouvriers. Pour la première fois, des salaires mensuels sont versés. Il veut fidéliser les travailleurs et ne plus avoir à faire à des journaliers. Les ouvriers bénéficient d’une mini sécurité sociale, ont droit à un logement et sont même relativement bien payés. Entre 1667 et 1680, le plus grand barrage du monde (à l’époque) est construit et donne naissance au réservoir du lac de Saint-Ferréol.
La clé de voute du projet, le « brief de partage » du canal, c’est le fameux Seuil de Naurouze. On y creuse un grand bassin hexagonal de 400m sur 300m. Riquet avait de grands projets pour cet endroit. Il pensait bâtir autour une ville nouvelle, sorte de cité idéale. Dans le bassin, un port commercial, et au centre, une fontaine monumentale de Louis XIV dans un char tiré par des chevaux marins. Hélas, il ne verra rien de tout ça. Le chantier du canal est titanesque et Riquet meurt de maladie en 1681.
Le Canal du Midi est officiellement ouvert au trafic en 1683. Assez vite on remarque qu’il s’ensable fréquemment. Alors on fait appel à un autre génie français, Vauban. Il va peaufiner tout ça. Par exemple il va faire creuser un canal pour relier directement l’écluse de l’Océan et l’écluse de la Méditerranée, ce qui rend le bassin de Naurouze inutile. Il sera rapidement comblé mais on laissera un petit canal sur la périphérie pour en garder la mémoire.
Plus tard, en 1809 on y plante une grande allée de platanes. Ces arbres bicentenaires sont toujours là. C’est d’ailleurs une des plus belle allée de platanes de France avec 61 arbres de 45m de haut!
On y trouve aussi un bout de tête géante 🙂 Rien à voir avec la Statue de la Liberté! Ici, il s’agit d’un clin d’œil à Riquet. C’est un bout de la tête du Roi Soleil, Louis XIV, qui émerge du sol 😉
Tout près, on trouve l’Obélisque de Riquet de 20m de haut. Elle a été construite par ses héritiers en 1827 et porte la mention « À Pierre-Paul Riquet, baron de Bonrepos, auteur du canal des Deux Mers en Languedoc ». Pas rancuniers les héritiers, car ils ont du rembourser la dette de leur aïeul pendant 50 ans. Le pari financier de Riquet était mal calculé, les travaux ont coutés beaucoup plus chers que prévus.
Cette obélisque a été érigée sur les Pierres de Naurouze. Ces pierres étaient connues depuis l’antiquité sous le nom de Pierres d’Alzone. Elles étaient célèbres car une grande fissure traverse le bloc rocheux et se réduirait mystérieusement avec le temps. Une légende tenace annonce d’ailleurs que ce sera la fin du monde le jour où la fissure se refermera et les parois se toucheront!
Juste à côté du bassin du Seuil de Naurouze, il y a la belle Ecluse de l’Océan 🙂 C’est la première écluse de la « descente » vers Toulouse. Il suffit d’attendre un tout petit peu pour assister au spectacle fascinant du passage d’une péniche.
Il y a comme une espèce d’éloge de la lenteur. Tout se fait en douceur. La fermeture et l’ouverture des portes, le niveau de l’eau qui monte et qui descend. C’est presque de la poésie 😉
Ce spectacle fait partie intégrante du Canal du Midi, classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Après un grand succès et une apogée commerciale en 1856, le Canal du Midi est peu à peu tombé dans l’oubli à cause de l’essor du chemin de fer et de la voiture. Il est maintenant surtout utilisé pour le tourisme. Si vous avez envie d’y naviguer, vous trouverez toutes les infos sur le site des Voies Navigables de France. Hop en route, marin d’eau douce! 😉
De l’autre côté, 5km plus loin, à l’Ecluse de la Méditerranée, la maison de l’éclusier a été transformée en la très chouette Guinguette du Canal 🙂 Pour passer un excellent moment convivial et bien manger sur le bord de canal, réserver sur ce site.
Et comme on parle de nourriture, il faut faire étape à Castelnaudary! Impossible de venir dans le coin sans déguster un pilier de la gastronomie française, le célèbre cassoulet! Et c’est bien connu, la capitale du cassoulet c’est Castelnaudary!
Loin des guerres intestines (hoho) entre restaurateurs de la ville, et sans vouloir me mettre à dos la Grande Confrérie du Cassoulet de Castelnaudary, si vous voulez manger un très bon cassoulet, ne cherchez plus 😉 Il faut aller Chez David(49 Rue du Général Dejean). Croyez-moi, vous ne le regretterez pas !
Lors d’un très chouette périple dans les Pyrénées espagnoles, j’ai eu le plaisir de découvrir cette partie du Haut Béarn à 1h au sud de Pau. Hop en route vers la frontière à travers cette belle région!
La belle Vallée d’Aspe vers l’Espagne
La Vallée d’Aspe est une des trois vallées du Haut Béarn. Elle suit la gave de l’Aspe sur une quarantaine de kilomètres. Pour rappel, une « gave » c’est le nom donnée aux rivières par les habitants du Béarn. La vallée d’Aspe est sauvage et peu peuplée. Si vous aimez les animaux, profitez de votre passage pour faire un arrêt dans la commune de Borce pour vous balader dans le Parc’Ours. C’est un beau refuge animalier à taille humaine. Les animaux (tous rescapés) vivent en semi-liberté dans un bel environnement naturel qui se découvre le long d’un parcours immersif. Je vous conseille d’y aller le matin pour voir plus d’animaux (l’après-midi ils préfèrent se cacher à l’ombre) et découvrir les deux stars du parc, deux ours bruns, nourris le midi (entrée 14 Eur, plus d’infos ici).
La Vallée d’Aspe est un point de passage connu depuis bien longtemps pour traverser les Pyrénées. Dans cette même vallée, les Wisigoths sont passés pour envahir la péninsule espagnole. Quelques siècles plus tard, les armées musulmanes ont fait le chemin inverse pour envahir la France. C’était aussi le chemin suivi par les pèlerins en direction de Saint-Jacques de Compostelle en suivant la Via Tolosane.
Le Fort du Portalet
En suivant la vallée vers l’Espagne, on est obligé de passer à proximité du Fort du Portalet perché sur sa falaise. Il est construit sur ordre du roi Louis-Philippe pour sécuriser la route du Col du Somport en cas de guerre avec le voisin espagnol. Les travaux de construction durent de 1842 à 1870. Il pouvait accueillir une garnison de 400 soldats. Après 1925, n’ayant jamais eu à s’en servir, l’armée quitte les lieux. Le fort devient une colonie de vacances.
En 1939, sous le régime de Vichy, il sert de prison politique. Dans ses cellules on enfermera Daladier, Reynaud, Mandel et Léon Blum entre autres. Apres la guerre, c’est au tour de Pétain d’y être emprisonné pendant 3mois. L’armée réinvestit les lieux jusqu’en 1962 puis il tombe peu à peu en ruines. Dans les années 2000, il est classé monument historique et des rénovations sont lancées.
Le fort est ouvert au public (en visite libre 7 Eur). Je vous conseille la visite guidée qui permet d’en apprendre et d’en voir plus (13 Eur). L’accès se fait par une passerelle et préparez vous à grimper beaucoup de marches! Plus d’infos sur le site.
Le vertigineux Chemin de la Mâture d’Etsaut
Juste en face du fort du Portalet, il y a un endroit incroyable à découvrir. C’est le chemin de la Mâture d’Etsaut. Comme son nom « mâture » l’indique (ou pas) c’était un chemin utilisé pour transporter les mâts de bateaux!
Son histoire commence sous Louis XV. Le royaume de France se construit une grande marine de guerre. Il faut des grands mâts pour les navires. Les ressources en bois commencent à s’épuiser, alors on exploite les forêts des Pyrénées de plus en plus loin. C’est ainsi que l’ingénieur de la Marine Paul-Marie Leroy décide d’exploiter les arbres de la forêt du Pacq sur les hauteurs d’Estaut. Il y a juste un léger problème, il faut leur faire traverser le grand ravin étroit des Gorges de l’Enfer!
Pas de problèmes, Leroy ordonne de faire creuser un passage par des bagnards à coup de pioches. Directement à flanc de falaise, il devra être suffisamment large pour des bœufs tirant des troncs. En 1772, les premiers arbres de la forêt passent par ce chemin vertigineux! Les sapins servent pour les mâts, les hêtres pour les poutres, et les buis pour les poulies. Ensuite, les grands mâts étaient assemblés en radeau et ils flottaient sur la rivière jusqu’au port de Bayonne, avant d’être finalement acheminés vers les arsenaux de Brest. Cet incroyable chemin sera utilisé pour le transport du bois jusqu’à l’épuisement des ressources en 1778.
Aujourd’hui, ce chemin chargé d’histoire qui remonte la vallée du Sescoué dans les gorges de l’enfer fait partie du sentier de randonnée GR10.
Il fait 3m de large, et à certains endroit le passage n’est pas plus haut que 1m80. Il faut vraiment être prudent, ne pas avoir le vertige et y aller par temps sec uniquement. Le moindre faux pas et c’est une chute de 200m! Il y a déjà eu plusieurs accidents mortels sur ce passage. Mais si on ne regarde pas trop en bas, tout devrait bien se passer 🙂
Depuis le minuscule parking du lieu-dit la Passette, vous pouvez simplement longer la partie la plus exposée du chemin sur la falaise sur environ 2km et faire demi-tour. Si vous avez plus de temps, alors il y a une jolie boucle à faire d’environ 8km (en 3-4h). Elle se prolonge après le passage des gorges, grimpe au Col d’Arras et revient vers la vallée d’Aspe et le parking du départ. Si vous cherchez une petite randonnée qui donne des sensations dans la région, alors le chemin de la mâture est pour vous! 🙂
Les Lacs d’Ayous
Bon, ce n’est pas exactement dans la vallée d’Aspe, mais dans la vallée d’Ossau, juste de l’autre côté de la montagne mais je vous en parle quand même ici haha. Si vous voulez voir des chouettes lacs de montagnes dans un superbe paysage, avec un peu de courage, vous pouvez rejoindre le Col d’Ayous (2288m). Soit en suivant le GR10, soit depuis le vallon de Larry au sud d’Urdos.
Dans tous les cas la montée sera longue et pénible. Mais vous aurez ces beaux paysages à l’arrivée 🙂 Si les lacs d’Ayous ça vous intéresse, je vous donne toutes les infos sur cette page.
Canfranc et sa gare internationale
Au bout de la vallée d’Aspe, on continue tout droit pour aller en Espagne 🙂 Le passage traditionnel utilisé depuis des millénaires, c’est de grimper par la route jusqu’au Col du Somport (1632m). Depuis 2003, il y a une alternative plus directe et rapide avec le Tunnel du Somport (8.6km de long). De l’autre côté, c’est l’Espagne. On arrive directement sur la petite commune de Canfranc qui a la particularité d’avoir une grande gare internationale qui ne sert à rien! Avec une longueur de 241m et 365 fenêtres, c’était une des plus grandes gares d’Europe!
Cette une histoire rocambolesque! Cette grande gare est inaugurée avec fierté en 1928 par le roi d’Espagne Alphonse XIII et le président français Gaston Doumergue. L’idée, c’était que cette gare soit le terminus parallèle des trains français et espagnols. Les voyageurs n’avaient qu’à sortir de leur wagon, recevoir un coup de tampon de la douane et passer dans le train sur l’autre voie et continuer leur voyage. C’était la solution trouvée car la largeur des rails n’est pas la même en France et en Espagne.
Côté France, le trafic ferroviaire est arrêté depuis 1970. N’ayant plus aucun voyageur français à récupérer, le trafic côté Espagne ne sert plus à rien. Cette grande gare devient alors un immense monument vide et à l’abandon…
Mais heureusement, en 2023, elle est entièrement rénovée et abrite maintenant un hôtel de luxe 5 étoiles, le Royal Hideway Hotel Canfranc Estacion! Si vous voulez vous faire plaisir, vous pouvez réserver une chambre sur leur site ici. Il est toujours possible de visiter gratuitement une partie de l’ancienne gare et se remémorer l’époque glorieuse où les trains circulaient encore 🙂
Pour ma part, Canfranc sera un village étape. La soirée à manger des tapas accompagnés d’une bonne bière à Mentidero(C. Albareda, 11), le seul resto du coin! Ambiance villageoise authentique et sans chichis 😉 Avec en fond sonore le rire des enfants qui jouent au foot sur la place de l’église, et les cris des ados qui jouent sur le terrain de pelote basque juste en face. Et pour la nuit, ce sera dans le petit hôtel tout simple Albergue-Refugio Sargantana.
La Vallée de Tena
En faisant une petite boucle par le sud, on peut rejoindre la vallée suivante, la Vallée de Tena, qui rejoint la France par le Col de Pourtalet (1794m). Ce col fait le lien avec la vallée d’Ossau. Si je vous parle de la Vallée de Tena, c’est car là aussi il y a quelques belles choses à voir 🙂 Tout d’abord le sommet emblématique de la région, le massif de la Pena Foratata (2321m) qui se détache nettement du paysage.
Il y a aussi une belle cascade à découvrir. Elle est juste à côté de la petite bourgade de Oros Baixo. Une fois garé sur le parking du village, c’est très simple, il suffit de marcher quelques centaines de mètres dans un petit canyon en suivant un sentier bien indiqué le long de la petite rivière.
On arrive rapidement à la très belle cascade d’Oros Bajo 🙂 La rivière a creusé la roche avec ce véritable mille-feuille stratifié, mélange de grès, d’argile et de marne.
C’est vraiment un bel endroit! Et comme vous pouvez le voir, pendant une chaude journée d’été, c’est le spot pour se baigner dans le plus beau des décors 😉
Lisez les articles suivants pour la suite de ce périple dans la jolie province de Huesca 🙂
Dans les Pyrénées, il y a des lieux mythiques. Les Lacs d’Ayous en sont un bel exemple. C’est l’endroit parfait pour une belle randonnée dans des paysages magnifiques! Hop en route! 🙂
Direction la vallée d’Ossau à 1h de route au sud de Pau. Une fois arrivé au petit hameau de Gabas, une petite route étroite et sinueuse part sur la droite en direction de Bious Artigues. Au fond de la vallée, la route s’arrête au pied d’un barrage. Vous pouvez vous garer sur le parking du haut (100 places, 8€). S’il est plein, il reste le parking du bas (5€). Si lui aussi est plein, pas de chance, et de toute façon la route d’accès à la vallée sera bloquée (il est interdit de se garer le long de la route). Croisez les doigts pour avoir de la place 😉
Le grand Lac de Bious Artigues
Vous voici donc arrivé au lac de Bious Artigues à 1416m d’altitude. C’est un magnifique lac de barrage de 32ha et 40m de profondeur. On tombe tout de suite sous le charme de cette vue, avec le Pic du Midi d’Ossau dominant le paysage 🙂
Ce lac a été mis en service en 1957 pour alimenter le barrage hydroélectrique. Il recouvre une ancienne zone défrichée. Il est interdit de se baigner dedans mais la pêche à la truite y est autorisée. C’est généralement un lieu de pique nique et de balade familiale. On peut faire le tour du lac tranquillement et sans difficulté en une petite heure.
La randonnée des Lacs d’Ayous
Les lacs d’Ayous se trouvent un peu plus loin dans la vallée. Il y a en tout 6 lacs : le lac Castérau, le lac du Miey, le lac Gentau, le lac Bersau, le lac Paradis et le lac Roumassot. Le circuit classique pour découvrir ces lacs suit principalement le GR10. C’est une boucle d’environ 15km. Cette randonnée a un seul défaut : elle est très populaire. Ne vous attendez pas à être seuls au monde. C’est le 4e site le plus visité du Parc National des Pyrénées! L’été, c’est vraiment la foule, et on a un peu l’impression d’être sur une autoroute de promeneurs, ce qui peut gâcher un peu l’expérience.
Heureusement, il existe une alternative plus tranquille et loin de la foule 🙂 Voici le topo de cet itinéraire.
Même si tout n’est pas toujours bien balisé, il est impossible de se perdre.
Un rappel important, nous sommes dans le Parc National des Pyrénées, il faut donc respecter quelques règles (habituelles) : ne rien laisser traîner, ramasser ses déchets, ne pas faire voler de drones et ne pas se promener avec un chien (même tenu en laisse).
Le vallon sauvage d’Aas de Bielle
Pour commencer cette randonnée, on traverse directement le barrage, puis on suit la piste du bord du lac sur quelques centaines de mètres. Après un gué bétonné, vous verrez un petit sentier quitter la piste principale et grimper sur la droite dans la forêt. C’est celui là qu’il faut prendre. Apres une bonne montée assez raide à l’ombre des sapins, on débouche à 1661m dans le Vallon d’Aas de Bielle. C’est un petit vallon magnifique et sauvage, où coule le petit ruisseau de l’Aas. Ici on est loin de la foule. On ne croisera que vaches, chevaux et marmottes, ou quelques randonneurs égarés 😉
Apres avoir dépassé la cabane d’Aas, il suffit de suivre le fond du vallon en marchant sur le sentier à peine visible qui longe le ruisseau. À mi-chemin, il faudra traverser le ruisseau et grimper la pente herbeuse bien raide sur la gauche de la vallée. L’objectif c’est de rejoindre le col. Le sentier est quasiment invisible au milieu des herbes. En fait on suit principalement la piste laissée par les vaches. Si des bovins y arrivent, nous aussi 😉
Il existe une option un peu plus longue et sportive. Hélas je n’avais pas le temps ce jour là, mais si vous le pouvez n’hésitez pas! Dans ce cas, il faut suivre le sentier jusqu’au fond du vallon, grimper au col d’Aas de Bielle droit devant vous. Puis partir sur la gauche jusqu’au sommet du Pic d’Ayous (2288m) et profiter de la vue sur les montagnes de la Vallée d’Aspe. Puis redescendre au Col d’Ayous et enfin revenir en direction des lacs. Hop facile!
Pour ma part, après avoir suivi le sentier des vaches, j’arrive au Col d’Estibères dit de Peyrot (2008m). La vue depuis le col est splendide sur le Pic du Midi d’Ossau (2884m) 🙂
C’est le sommet emblématique du haut Béarn et de la vallée d’Ossau. Ce serait en fait le vestige d’un ancien volcan effondré il y a des millions d’années. Ce sommet qui se détache et qui est visible de loin et la fierté des béarnais. Ils le surnomment Jean-Pierre (le pic de gauche c’est Jean l’aîné, et celui de droite c’est Pierre le cadet). D’autres légendes disent aussi que ce serait la tête géante d’un ourse. D’ailleurs la légende de Jean de l’Ours est très vivante dans cette région (une sorte de yéti, mi-homme mi-ours). Ce sommet a été escaladé pour la première fois par des bergers en 1790.
Les Lacs d’Ayous
Après avoir franchi le col, le sentier descend gentiment vers la droite en direction des lacs. Depuis les hauteurs on domine la vallée. On distingue tout en bas la piste principale qu’il va falloir rejoindre, ainsi que la foule des randonneurs.
Après avoir rejoint le large sentier du GR10, on arrive à côté du joli et mignon petit Lac du Miey (1914m).
Deux cent mètres plus loin, le sentier mène sur les berges du Lac Gentau (1947m). Ce petit lac de 20m de profondeur est traditionnellement le point d’arrêt de nombreux randonneurs. On peut s’y baigner (si on n’est pas trop frileux) et sécher tranquillement allongé dans le gazon.
Si on a une petite soif, il y le Refuge d’Ayous juste là 🙂 Une petite bière de mi-parcours est toujours la bienvenue! Le refuge propose aussi de la restauration (mieux vaut appeler pour réserver) et des lits en dortoirs (il faut absolument réserver). Si vous comptez y passer la nuit, vous trouverez plus d’infos sur leur site. Si vous comptez faire du bivouac, c’est autorisé sur la zone située sur l’autre berge du lac.
J’ai vraiment hésité à prolonger la rando et suivre la grande boucle en continuant sur le GR108 pour découvrir le lac Bersau, Casterau et Paradis. Hélas, je n’avais pas assez de temps devant moi, car mon périple me conduisait plus loin dans les Pyrénées espagnoles. Je rebrousse donc chemin depuis le refuge et je suis le GR10 vers le fond de la vallée. Après avoir passé le Lac Roumassot (1845m), le sentier descend gentiment à travers une belle forêt de feuillus.
En chemin, je croise un traditionnel patou accompagnant son troupeau de brebis. Attention, il faut bien se souvenir qu’il s’agit d’un chien de protection. Son rôle c’est de protéger le troupeau des loups et des ours. Il peut rapidement montrer des signes d’agressivité si on s’en approche.
Les bonnes pratiques sont de parler suffisamment fort et normalement pour que le chien ne soit pas pris par surprise, ne pas faire de gestes brusques ou courir, et rester à distance du troupeau. Et tout devrait bien se passer 😉
Je profite encore une fois de la vue sur les pâturages et la superbe vallée d’Ossau. Aaah que c’est beau!
Puis le chemin retourne dans la forêt et on fini par retrouver les jolies berges du grand lac de Bious Artigues.
C’est la fin de cette très belle randonnée! Ca donne vraiment envie de faire un peu de bivouac pour profiter d’un coucher et d’un lever de soleil dans ce paysage, d’explorer d’avantage les crêtes. Et voir même d’accéder au sommet du Pic du Midi d’Ossau! Dans ce cas, il vaut mieux suivre un guide. Bref, comme vous le voyez, cette belle région est une immense aire de jeux pour les amoureux de la nature. Alors, bientôt votre tour aussi dans ces paysages ? 😉
Partons à la découverte d’une des plus belles vallées du Massif Central! La Vallée de Chaudefour se trouve au cœur du massif de Sancy, dans le département du Puy-de-Dôme. Préparez vous à découvrir une nature préservée, des paysages à couper le souffle et des belles cascades! Hop en route 🙂
Direction donc le département du Puy-de-Dôme et plus précisément la commune de Chambon-sur-Lac. La petite route départementale D637 s’enfonce dans la vallée jusqu’au parking de la Maison de la Réserve naturelle nationale de la Vallée de Chaudefour. L’accès à la vallée est gratuit mais le parking est payant (de mai à septembre, 4€ si moins de 4h sinon 6€).
La Vallée de Chaudefour
La vallée de Chaudefour est une réserve naturelle depuis 1991. Il faudra donc respecter quelques règles: pas de chien (même tenu en laisse), pas de camping, pas de vtt, etc … En contrepartie, vous avez 8.2km² de nature préservée et protégée avec une flore unique dans le Massif Central et des animaux sauvages en liberté. Avec un peu de chance vous pourrez apercevoir des mouflons, des chamois ou des marmottes. Ou sinon, il restera toujours les vaches 😉
L’histoire de cette vallée remonte à 600 000 ans environ. À cette époque le Sancy subit une nouvelle éruption violente et une partie du massif s’écroule. La vallée est alors créée avec son amphithéâtre naturel tout au fond. Puis après des millénaires d’érosion, de façonnage par des glaciers et des dépôts de sédiment, on arrive à cette magnifique vallée glaciaire 🙂
À l’entrée de la vallée, la Maison de la Réserve vous propose gratuitement des renseignements sur les balades possibles et accueille aussi des expositions (toilettes disponibles).
Il y a plusieurs beaux sites à découvrir dans cette vallée. Prévoyez environ 4h de balade et 8.5km de marche 🙂 On peut difficilement se perdre, les sentiers sont bien indiqués.
La Cascade de Pérouse
Peu après l’entrée de la vallée, vous aurez la possibilité de découvrir une cascade. Après moins de 30 minutes de marche dans la forêt, vous voici devant la Cascade de Pérouse 🙂
Cette jolie petite cascade dans son écrin naturel est un premier bon présage pour la découverte des beautés de la vallée.
La Source Sainte-Anne
Quelques centaines de mètres plus loin en suivant le sentier, on découvre une petite fontaine. C’est la Source Sainte-Anne. Elle est discrète et son débit est faible. Rien qu’en regardant la couleur rougeâtre du petit ruisseau qui se forme ici, on sait que l’eau contient du fer. Depuis longtemps cette eau à la réputation de guérir les maux d’estomac et même quelques maléfices! C’est une eau piquante et gazeuse à consommer avec modération 😉 Il y a même eu un projet de construction pour une véritable station thermale avec hôtels et villas. Mais le climat était finalement jugé trop rude et l’arrivée de la guerre en 1914 a interrompu ce projet. Il reste maintenant cette simple petite source à découvrir durant votre balade 🙂
La Crête de Coq et la Dent de la Rancune
Un peu plus loin, en sortant du sous-bois, on a droit à ce paysage de dingue. Les deux grandes formations rocheuses qu’on aperçoit sont la Crête de Coq (130m) à gauche et la Dent de la Rancune (90m) à droite. Quelqu’un devait vraiment être très rancunier dans le coin pour baptiser cette énorme dent ainsi!
Ces deux monumentales roches aux noms poétiques sont des dykes. On est bien avancé me direz vous 🙂 Un dyke, c’est ce qui se passe quand du magma remonte par une fissure à travers le manteau rocheux. Le magma fini par se refroidir et se figer. Puis avec le passage du temps et de l’érosion, les roches tendres qui sont autour finissent par disparaître. À la fin, il reste ces grandes formations rocheuses, comme surgies de nul part! En plus d’être terriblement photogéniques, cette crête et cette dent sont des spots d’escalade réputés!
La Cascade de la Biche
Partons maintenant en direction d’une autre petite merveille de cette vallée. Au poteau, il suffit de suivre le sentier (balisage bleu) qui mène à la Cascade de la Biche. Ce chemin s’enfonce dans une forêt avec de beaux et grands arbres 🙂
La montée sur le flanc de la vallée est un peu plus longue. Cette cascade se mérite. Après 1h30 de marche et un peu de crapahutage dans les rochers, on arrive enfin! On découvre cette magnifique cascade de 30m de haut qui se jette sur des belles orgues basaltiques 🙂
Ok, ce n’est peut être pas les chutes du Niagara et le débit n’est pas fou, mais ça reste une très belle cascade qui mérite d’être admirée 😉
Que de belles choses dans cette belle vallée de Chaudefour!
Continuons notre balade jusqu’au fond de la vallée, vers les ravines pentues et le mont Dore qui domine le paysage. On longe ce joli ruisseau dons les eaux finiront dans le lac de Chambon.
La Cascade du Moine
Le sentier qui mène au fond de la vallée passe à travers quelques prairies et pâtures où la faune locale vous observera d’un œil curieux.
En suivant le balisage violet et en grimpant un peu, on arrive à la Cascade du Moine. Alors est-ce que la météo devenue grisonnante a une influence sur mon ressenti, mais j’ai personnellement trouvé cette cascade sans intérêt aucun!
À mon humble avis, vous pouvez zapper sans regrets cette dernière partie de la vallée …
La Cascade de la Voissière
En revanche, avant de quitter cette magnifique vallée, ne manquez pas la très jolie Cascade de la Voissière.
En plus d’être agréable à l’œil, elle est ultra facile d’accès. En fait, elle est littéralement juste au bord de la route! On a quasiment cette vue depuis la voiture 🙂
Ce qu’on appelle la chaîne des Puys, c’est un ensemble de 80 volcans dans le Massif Central s’étirant sur un axe nord-sud de 45km de long et 3 à 5km de large. Ils sont apparus lors d’éruptions entre -95.000 ans et -8600 ans. Il ne faut pas confondre ces puys avec ceux du massif des Monts Dore, dont le célèbre Puy de Sancy (sommet du Massif Central 1885m). Ces autres volcans sont beaucoup beaucoup plus vieux et datent d’il y a plusieurs millions d’années! Bref, absolument rien à voir. Le volcan du Puy de Dôme, c’est le plus grand et le plus jeune volcan de la chaîne des Puys. Il se trouve à une dizaine de kilomètres à l’ouest de Clermont-Ferrand. Il domine toute la région, on le voit à des kilomètres à la ronde, bref, il est immanquable 🙂
Et il y a une histoire assez incroyable sur les volcans d’Auvergne. Jusqu’en 1751, personne ne savait que c’était des volcans! Avant cette date, on pensait même que ça pouvait être les restes de résidus de gigantesques forges romaines! Quelques rares voyageurs venant de pays avec des volcans (ou suffisamment instruits) ont peut être pensé que ces monts ressemblaient à des volcans. Mais personne ne l’avait encore affirmé publiquement, écrit ou dit, et les habitants encore moins. En 1751 donc, Jean-Etienne Guettard (membre de l’Académie des Sciences à Paris) accompagne Malesherbes (alors responsable de la censure royale) pour une cure thermale à Vichy. En chemin, ils s’étonnent de pierres sombres utilisées en construction. On leur dit que c’est de la pierre de Volvic. Ils sont curieux de trouver son origine, mais ils arrivent à Vichy. De là, ils voient le Puy de Dôme et veulent y grimper. Après leur visite sur le Puy de Dôme puis sur le Mont-d’Or, Guettard est persuadé qu’il s’agit de volcans. Il publie son mémoire en 1755 et alors la population pays découvre qu’il y a des volcans en Auvergne! Amazing!
C’est bien gentil tout ça, mais comment faire pour aller au sommet? 🙂
Pour rejoindre le sommet du Puy de Dôme vous avez trois options :
La plus facile, c’est de se garer sur le parking du Site du Puy de Dôme pour prendre le train à crémaillère en service depuis 2012. Le Panoramique des Dômes gravira les 5.6km de montée en 15min. Trajet simple 14€ et aller/retour 17€. Plus d’infos sur les horaires et tarifs sur ce site.
Se garer au parking (gratuit) du Col de Ceyssat pour prendre le chemin des muletiers. Deux kilomètres de montée et 350m de dénivelé. Comptez environ 45min pour atteindre le sommet après avoir franchi les 15 virages du sentier.
La troisième option, c’est le sentier des chèvres, côté nord du Puy, avec ses longs escaliers.
J’ai personnellement opté pour le chemin des muletiers.
Ce chemin existe depuis l’antiquité. Il était utilisé par les pèlerins qui voulaient atteindre le sommet et rejoindre le Temple de Mercure. Le chemin ne pose aucune difficulté. On commence le parcours à l’ombre des arbres et la végétation disparait à partir de 1300m d’altitude.
Hélas le jour de cette balade, la météo était complètement foireuse. Des nuages se sont rapidement accumulés au sommet, la pluie s’est mise à tomber. Le magnifique panorama sur la chaine des Puys depuis le sommet restera dans l’imagination, snif …
C’est donc au milieu du brouillard qu’on atteint le sommet et qu’on découvre avec étonnement le Temple de Mercure!
Ce qui est encore plus incroyable, c’est qu’il a été redécouvert totalement par hasard pendant des travaux de construction de l’observatoire météorologique du Puy de Dôme en 1872! Lors des fouilles on a retrouvé les traces d’un premier temple au sommet (sous l’actuel relais hertzien) construit vers l’an 50. Il aurait été détruit un siècle plus tard et on aurait ensuite construit un peu plus bas le grand temple. On pense qu’il a été utilisé jusque vers le IVe siècle avant de finir en ruines.
On a pu reconstituer le mur de soutènement de la terrasse du temple. Ce mur à lui seul fait déjà 7m de hauteur. On a du mal à imaginer la taille de ce temple! Il faut s’imaginer un grand sanctuaire recouvrant une surface de 3600m². On associe ce temple au dieu Mercure des romains, mais on pense que les peuples celtes y vénéraient leur dieu Lug. C’était sans doute le temple le plus important de toute la Gaulle! Ce sanctuaire était tellement important qu’une statue colossale avait été commandée au sculpteur grec Zénodore. Elle lui demandera 10 ans de travail! Sa renommée sera si grande que l’empereur Néron lui commandera aussi une statue en bronze de 33m de haut. Cette immense statue située au sommet du Puy de Dôme était visible depuis toute la région. C’était le « roi des Arvernes » qui veillait sur son peuple. On n’a jamais retrouvé ce fameux géant. À sa place maintenant se trouve un nouveau géant, la grande antenne du relais hertzien installée en 1956.
De nos jours le sommet du Puy de Dôme, c’est plus de 500.000 visiteurs chaque année 🙂 En plus d’une superbe vue (quand le temps est dégagé), on y retrouve des espaces pique nique, un restaurant, les zones de départ des parapentes et un petit musée gratuit. C’est un sommet qu’il faut atteindre au moins une fois dans sa vie, en tout cas chez les Auvergnat c’est comme ça! 😉
Une dernière petite anecdote sur le Puy de Dôme 🙂 En 1862, Napoléon III est en visite officielle dans la région. Pour honorer l’empereur, on décide de faire une surprise et de créer une éruption artificielle! Des dizaines de charrettes chargées de bois et des tonnes de résine seront utilisés. Le soir venu, à la place d’une incroyable éruption, on ne verra juste qu’une grosse fumée 🙂
La chaine des Puy étant composé de dizaines et dizaines de volcan, alors on est forcément tenté d’aller en explorer quelques uns!
Parmi ces volcans endormis, il y en a un qui est très populaire, c’est le Puy Pariou. On le trouve à deux petits kilomètres au nord du Puy de Dôme. Dans le paysage, son image vous rappellera sans doute quelque chose. C’est normal, c’est volcan utilisé comme emblème des eaux de Volvic. Pour y accéder, c’est facile. Il suffit de se garer au parking des Goules et suivre le sentier indiqué. Il faut compter environ 2h30 aller-retour. La montée jusqu’au sommet du cratère sera sans doute un peu éprouvante, c’est un long escalier de 555 marches! Mais quand on veut, on peut! 🙂
Une fois arrivé au sommet à 1209m d’altitude on est récompensé par la jolie vue sur ce cratère qui ressemble à un cercle presque parfait 🙂
Le cratère fait 200m de diamètre et 90m de profondeur.
Le chemin pour accéder au fond du cratère n’est plus accessible pour éviter les dégradations sur l’environnement.
On profite de la jolie vue (avec Clermont-Ferrand au loin) et on se prépare à aller découvrir d’autres merveilles dans cette belle région de France 🙂
Voici une idée de petite balade rafraichissante à côté de Rocamadour. Pour le point de départ, garez vous près de la Croix de Couzol au Col de Magès puis suivre le chemin GR6 qui descend doucement dans le vallon. On arrive en quelques minutes à peine au premier point d’intérêt.
La résurgence de Cabouy
Le fil conducteur de cette balade, c’est la rivière de l’Ouysse. Sa source se trouve à une trentaine de kilomètres de là, près d’Espeyroux. Elle a la particularité d’avoir une bonne partie de son cours sous terre! Elle disparait à Thémines et s’enfonce sous le causse du Quercy pendant 20km, puis elle ressort comme par magie à la résurgence de Cabouy! 🙂 C’est une grande vasque de 30m de diamètre tapissée par une végétation épaisse et exubérante. L’Ouysse se déverse avec une belle couleur émeraude (parfois turquoise) à cause des particules de calcaire qu’elle a emportée durant son trajet souterrain.
Près de la résurgence, on trouve les ruines d’un ancien moulin du XIIe siècle. Il fait parti de la dizaine de moulins le long de l’Ouysse, construits à l’époque par les moines bénédictins de Saint-Martin de Tulle.
Le lien entre la perte de Thémines où la rivière disparait et la résurgence de Cabouy et connu depuis longtemps. Une légende raconte d’ailleurs qu’un jeune meunier vivait au moulin de Cabouy. Il avait été séparé de force de sa fiancée, restée à Thémines. Malgré tout, il continuait de recevoir en secret des messages de sa promise, portés par les eaux souterraines.
Si vous le souhaitez, vous pouvez en profiter pour remonter un peu plus en amont. Il y a une autre résurgence plus discrète à découvrir: le Gouffre de Pou-Meyssen au pied d’une falaise.
Pour notre balade, il faut traverser le rivière et suivre le courant. Après une petite marche en lisière de forêt, on arrive au deuxième point d’intérêt.
Le Gouffre Saint Sauveur
L’Ouysse étant une rivière pleine de surprises, il y a nouvelle résurgence à un kilomètre à l’ouest de celle de Cabouy. C’est le Gouffre Saint Sauveur avec ses eaux couleur émeraude. Une belle vasque d’environ 25m de diamètre avec un fond sablonneux, encore un endroit magnifique baigné par la nature et la tranquillité 🙂
Vous aurez peut être la surprise de voir des têtes sortir de l’eau! En effet ce gouffre est exploré par des plongeurs depuis des années. Ils sont descendus jusqu’à une profondeur de 186m (soit 70m sous le niveau de la mer). Une piste forestière permet de rejoindre directement cet endroit mais il ne faut pas y aller en voiture. Elle est réservée aux secouristes pour pouvoir accéder rapidement au site si un accident de plongée arrive.
La vasque de Saint Sauveur a elle aussi sa légende. Ce serait « la fontaine de Verve » où se cacherait la palais noyé de Dame Alis, une sorte d’amazone gauloise (conte inventé de toutes pièces par Guyon de Maleville, un chatelain philosophe du XVIe siècle).
L’Arche et les grottes Saint Sauveur
À moins de 5 minutes de marche depuis la résurgence de Saint Sauveur, on peut trouver deux formations rocheuses insolites!
La première, la plus visible, c’est cette belle et grande arche naturelle 🙂
La seconde, c’est la grotte qui se trouve dans la falaise. Elle est étroite et mesure une dizaine de mètre de longueur. Ensuite il y a une grille qui interdit l’accès au reste du tunnel. C’est un espace protégé qui abrite plusieurs espèces de chauve-souris.
En réalité cette grotte est un ancien tunnel naturel, comme un tuyau d’évacuation quoi, utilisé par la rivière de l’Ouysse à une lointaine époque! Dans son prolongement direct, il y a l’arche, qui a elle aussi été creusée par les eaux de la rivière au fil du temps. Juste après l’arche, c’est le vide et une jolie vue sur la vallée 🙂
Il ne vous reste plus qu’à faire le chemin en sens inverse jusqu’à votre voiture.
Pour vous aider, voici le tracé du parcours (très simple)
Ah et pour information, notre capricieuse mais néanmoins sympathique rivière de l’Ouysse fini sa course dans la Dordogne une dizaine de kilomètres plus loin au village de Lacave, sous le château Belcastel.
Dans le Périgord noir, au sud-est de la Dordogne se trouve un site unique en France. Sur la commune de Vézac se trouve le château de Marqueyssac. Mais ce n’est par le château qui attire chaque année des milliers de visiteurs. Ce sont les jardins du château qui étonnent. Allons voir ça, hop en route! 🙂
Direction la commune de Vézac dans le Périgord noir, à une dizaine de kilomètres de Sarlat-la-Caneda. À la fin du XVIIIe siècle un petit château résidentiel est construit au sommet du coteau. Des demeures comme ça, il y a en a des milliers dans la région et l’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais en 1840, un nouveau propriétaire, Julien de Cerval, hérite du château. En 1861, il rentre de la guerre menée en Italie par Napoléon III pour défendre les Etats Pontificaux. Il est encore émerveillé par ce qu’il a découvert là-bas : les jardins à l’italienne! Il passera les 30 dernières années de sa vie à transformer complètement les jardins de son château. Il fait aménager des promenades et construire des belvédères. Mais surtout il fait planter 150.000 buis, des cyprès et des cyclamens de Naples. Les jardins de Marqueyssac deviennent célèbres, mais c’est encore un domaine privé de 22 hectares.
Plus tard la société Kleber Rossilon (qui gère de nombreux sites touristiques) reprend la gestion du château et des jardins Après une longue réhabilitation, le site ouvre enfin au public en 1997. C’est le succès! 🙂
Avec plus de 200.000 visiteurs chaque années, c’est un des jardins les plus visités du sud-ouest de la France. Et c’est bien mérité! Il est classé « jardin remarquable ».
Dans le jardin, les buis centenaires sont taillés à la main par seulement quatre jardiniers à temps plein. C’est un bel exemple de l’art topiaire qui consiste à tailler les arbres et arbustes des jardins pour en faire des formes géométriques décoratives.
Le château en lui même n’a pas grand chose de remarquable, c’est une demeure assez modeste. Il est tout de même classé monument historique depuis 1948 pour sa façade et toiture. Si on regarde bien, elle est recouverte de lauzes. Il s’agit de tuiles de pierres très résistantes, mais avec l’inconvénient d’être lourdes et nécessitant une grosse charpente solide. La toiture du château pèserait plus de 500 tonnes!
Pour une belle pause gourmande, le château propose aussi un restaurant et un salon de thé à l’ombre des tonnelles.
Le point de vue est juste splendide avec le Château de Beynac en face 🙂
Au détour des 6 km de promenades aménagées, on peut rejoindre des endroits vraiment sympathiques comme ce joli belvédère surplombant la Dordogne.
En face, on aperçoit un autre bel endroit, le Château de Castelnaud-la-Chapelle 🙂
À travers le labyrinthe de buis aux formes toujours plus extravagantes, on découvre cette jolie petite chapelle isolée. Elle ne se visite pas mais elle reste pleine de charme.
Un chemin depuis le bastion permet de longer les falaises, toujours avec la belle Dordogne qui coule paisiblement une centaine de mètres plus bas.
Au fur et à mesure de la balade entre pierres et verdure, on a parfois l’impression de se retrouver dans un décor plus méditerranéen. L’Italie est presque à portée de main!
Le chemin grimpe et serpente à travers les chênes verts, emblèmes du Périgord noir.
Enfin on arrive tout contre les falaises de Vézac. Depuis le grand belvédère situé à 130m de hauteur sur un éperon rocheux, on a une des plus belles vues de la vallée de la Dordogne! 🙂
Baigné par une boucle du fleuve, La Roque-Gageac, un des plus beaux villages de France se trouve juste là 🙂
Les jardins du châteaux cachent de nombreuses autres surprises!
Des installations artistiques sont dissimulées un peu partout. C’est un véritable plaisir de se promener dans cette jolie forêt et découvrir régulièrement de nouvelles pépites.
Le château cache une autre sacrée surprise, un squelette d’Allosaurus! Ce dinosaure vieux de 150 millions d’années ne foulait pas les terres du Périgord et il n’a pas été découvert par hasard sous le château en plantant du buis. C’est Kleber Rossillon qui acquit en 2016 ce squelette de 7.50m de long et 2.50m de haut lors d’une vente aux enchères aux Etats-Unis. Il a ensuite décidé de l’exposer dans l’ancienne ménagerie du château. Il y a moins de 10 exemplaires aussi complets au monde!
Vous croiserez aussi d’autres animaux, bien vivants cette fois. Des paons vivent en liberté dans les jardins 🙂 Ils sont l’emblème du château depuis Julien de Cerval.
J’espère que vous êtes maintenant convaincu à l’idée d’aller passer une excellente visite aux Jardins de Marqueyssac 😉 L’entrée est à 12.90€ (ça les vaut) et vous trouverez plus d’infos pratiques sur le site officiel.
Pour agrémenter la visite des jardins, si vous avez des enfants, il y a une activité intéressante un peu plus bas. Vous pouvez allez vous perdre et vous amuser dans le Labyrinthe de Maïs des Châteaux. C’est principalement destinés aux enfants, avec des énigmes sur les parcours et la possibilité de faire du kart à pédales. Plus d’infos sur le site officiel.
Si vous voulez loger au plus près dans une demeure d’exception, il y a le très joli Château de la Malartrie juste à côté. Il est construit dans un style néo-renaissance au XIXe siècle entre Vezac et la Roque-Gageac. Il ne se visite pas, mais pour dormir dans un château avec piscine juste au dessus de la Dordogne (ça n’a pas de prix!) et bien vous trouverez les infos sur ce site.