Découvrir les alignements de menhirs à Carnac

Au cœur de la Bretagne, dans le Morbihan, se trouve une terre de mystères : Carnac. On y trouve un des plus grands ensembles mégalithiques au monde. On branche la machine à remonter dans le temps, et c’est parti pour découvrir cet endroit mondialement connu!
Hop en route!
🙂

Les origines des alignements de menhirs de Carnac ?

Le mystère des alignements de menhirs à Carnac a donné lieu à de nombreuses hypothèses. On a longtemps cru à des vestiges de camps romains ou à des pierres dressées par les druides gaulois. Mais tout ça est bien plus vieux, incroyablement plus ancien! On est désormais à peu près certain de la période où ces pierres ont été érigées dans la lande bretonne. C’était vers 5000 avant JC. Il y a plus de 7.000 ans! Plus de deux millénaires avant les pyramides! Des dates qui donnent le tournis! Les fouilles réalisées on permit de retrouvé des pierres polies venant de plusieurs régions d’Europe. Comment expliquer leurs présences dans le Morbihan? On suppose qu’à cette époque Carnac était le siège d’une « civilisation » prospère, peut-être grâce au commerce du sel. Cette relative prospérité lui aurait donné les moyens, le temps et l’énergie nécessaire pour réaliser ces incroyables alignements de pierres et de tumulus qu’on retrouve partout dans la région. Puis, on sait qu’il y a eu une remontée assez rapide des eaux de la mer à cette période de l’histoire. Ce soudain changement aurait donné lieu à la création du Golfe du Morbihan, noyant au passage une partie du « tissu économique » de ce « royaume » et marquant la fin de ces grandes constructions mégalithiques. Quel était le but de ces alignements ? Aucune idée… points de repères, but religieux, sacré, funéraire ou cérémoniel, tout est imaginable.

Ce qui est sûr c’est qu’il y avait bien plus de menhirs et probablement d’autres alignements. Au fil des millénaires, ils sont soit tombés et recouverts par la végétation ou perdus dans les eaux, soit utilisés par les hommes comme carrières de pierres pour diverses constructions. Actuellement on compte 3 grandes zones d’alignements de menhirs : Ménec, Kermario et Kerleskan. On pense que ces alignements étendus sur 4km de long formaient une véritable continuité visuelle lors de leur construction. Depuis, des forêts ont été plantées, des étangs construits, des champs cultivés, des routes tracées, des pierres arrachées, et le paysage parait bien plus morcelé qu’il ne l’était à l’époque. Pour tenter de stopper le carnage à Carnac (hoho), les alignements de menhirs ont été classé Monuments Historiques dès 1889!

Crédit : Office de Tourisme Carnac

Allons explorer ce qu’il reste de ce très lointain vestige humain. Les alignements sont libres et les visites gratuites. Ils s’observent facilement depuis la route. Les accès aux pierres dépendent de l’état des terrains et de la végétation. Le piétinement des sols par les visiteurs autour des menhirs affaiblis leur stabilité. En moyenne, un menhir de 3m est enterré de seulement 30 cm. Pour essayer de laisser le temps au sol de se rétablir, les accès aux alignements sont ouverts ou non.
Se renseigner à la Maison des Mégalithes (parking gratuits et chiens interdits)

Les alignements du Ménec

Le point de départ du grand site de Carnac : les alignements du Ménec. C’est un peu le site principal, le premier des champs de menhirs le plus à l’ouest. En fait, le site commence réellement par un cromlech, c’est à dire une enceinte circulaire de pierres mégalithiques. On les devine à peine car elles ont été utilisées pour délimiter le hameau du Ménec. La crêperie Le Pressoir est d’ailleurs pile au centre.

Ici les alignements sont répartis sur une zone de 950m de long et 100m de larges (coupée en deux par une route). On compte 1050 menhirs répartis sur 11 files.

Les alignements de menhirs ne sont pas tout à fait parallèles entre eux dans une même zone. Et d’une zone à l’autre, ils ne se prolongent pas parfaitement. Il y a tout un tas de reportages intéressants sur ces sujets 🙂 Cherchez un peu et vous trouverez tout un tas d’explications possibles, c’est assez fascinant! C’est aussi trop long à essayer de résumer ici 🙂

Pour accentuer la perspective et le relief, on constate que les menhirs les plus grand sont sur les points les plus hauts du terrain, et les menhirs les plus petits dans les creux.

Tous les menhirs sont en granit local, disponible à profusion dans ces terres.

Ne vous étonnez pas si vous croisez des moutons entre les pierres. Ils sont utilisés depuis les années 1990 pour entretenir les terrains de façon écologique. Pour information, il s’agit d’une race particulière, les Landes de Bretagne (ou « mouton breton »). On pensait cette race disparue, et surprise, dans les années1980, quelques uns sont aperçus dans les marais de Brière près de Saint-Nazaire.

Rustiques, résistants, aimant le milieu humide, ils sont désormais les compagnons des mystérieux menhirs 🙂

Les alignements de Kermario

La zone des alignements de Kermario est sans doute la plus connue. Ici, on compte 982 menhirs sur 1100m de long.

Ces alignements sont plus populaires car les menhirs sont plus grands et ont des formes plus étranges. En revanche, il y a beaucoup de menhirs couchés.

Dans le prolongement direct du Kermario, il y a les alignements du Manio.

En continuant dans la même direction, c’est le moment de faire une petite escapade en forêt 🙂

Le Géant du Manio

Après une petite balade sympathique dans les bois, on découvre le Géant du Manio. C’est le plus grand menhir de Carnac. Retrouvé couché, il a été redressé au début du XXe siècle. Il mesure 6.5m de haut. Il parait perdu et isolé au milieu des bois, mais il faut bien garder en tête que lorsqu’il a été dressé, il était visible de loin dans un paysage plat et sans végétation. Vous verrez peut-être des petits cailloux au sommet du menhir. Une légende locale dit que si on arrive à jeter une pierre au sommet du menhir, son vœux sera exaucé. Si vous voulez tentez votre chance, vérifiez bien qu’il n’y a personne de l’autre coté lors de votre lancer 😉

Tout proche ce grand menhir, il y a le « quadrilatère du Manio ». On pense d’ailleurs que le menhir devait servir de point de repère pour ce site. Il s’agit d’un ancien tumulus délimité par des pierres au sol, formant un grand rectangle 37m de long et environ 10m de large. Le tumulus a été complètement déblayé lors de fouilles réalisées en 1890 qui n’ont donné aucun résultat.

Les alignements de Kerlescan et du Petit Ménec

En continuant toujours dans la même direction, on arrive sur les alignements de Kerlescan avec 300 menhirs sur 13 files et 350m de long. Et si on en veut encore, 200m plus loin, il y a discrètement caché dans la forêt un autre alignement moins connu, celui du Petit Ménec.

J’avoue qu’on peut ressentir une certaine lassitude après la visite de plusieurs alignements. Car si on n’est pas un spécialiste (ce qui est le cas de beaucoup je pense), on n’a pas l’œil assez aiguisé pour tenter de tout comprendre, et finalement tout fini par se ressembler. C’est pour cette raison que je vous conseille de compléter votre visite des alignements de Carnac avec les tumulus! 🙂

Le Tumulus de Kercado

Commençons par le Tumulus de Kercado, situé à quelques centaines de mètres au sud des alignements du Manio. Il est relativement bien conservé car il était sur les terres d’un ancien domaine seigneurial, ce qui a empêché les habitants des environs de le détruire pour récupérer les pierres. Il est d’ailleurs toujours dans une propriété privée mais il est ouvert au public. C’est un des rares dolmens de Bretagne toujours sous son cairn d’origine! Ce monticule de pierres soigneusement empilées et recouvert de terre et de végétation forme un tumulus de 30m de diamètre sur 5m de hauteur. Il est entouré d’un cercle de petits menhirs, ce qui lui rajoute un côté mystérieux supplémentaire.

Au centre du tumulus, se trouve un dolmen auquel on accède par un couloir de 8m de long. Certaines des grosses dalles de pierre formant le couloir ainsi que la grande dalle du plafond sont décorées de gravures. Mais il faut vraiment avoir l’œil exercé et attentif pour les deviner.

Les fouilles ont permis de retrouver des fragments de poteries, des colliers de perles, des haches et des ossements. On pense que le site aurait été utilisé comme lieu de sépulture pendant de nombreux siècles.

Le tumulus Saint-Michel

À la sortie de Carnac, on trouve l’énorme tumulus Saint-Michel. On a toujours du mal à concevoir que cette colline est en réalité une création humaine. Il s’agit de tonnes et de tonnes de pierres entassées pour recouvrir une petite chambre funéraire. On a ensuite consciencieusement recouvert ces pierres de vases et de terres pour l’isoler, et le temps et la nature a repris son œuvre. Avec 125m de long, 65m de large et une hauteur de 12m, c’est le plus grand tumulus préhistorique de France!

Des premières fouilles ont eu lieu en 1864. Un puit a été creusé à la verticale depuis le sommet. Après 8m d’excavation, les archéologues ont trouvé une chambre funéraire avec un trésor de perles, de pierres polies, ainsi qu’un seul et unique squelette humain. De nouvelles fouilles sont réalisées en 1906. Cette fois, on creuse une galerie de mine et on découvre le sol dallé menant au dolmen central. Hélas il n’est pas ouvert au public, on ne peut pas visiter l’intérieur … Au sommet du tumulus on trouve la petite Chapelle Saint-Michel de Carnac. La chapelle actuelle date de 1926, mais il semble que la plus ancienne construite au sommet remonte au VIe siècle.

Vous en voulez encore plus? Alors descendez du tumulus et partez sur la Presqu’île de Quiberon qui est juste à côté, hop en route! 🙂

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