Partons à la découverte de la Citadelle de Blaye! C’est le maillon principal du célèbre « Verrou de l’Estuaire », voulu par Louis XIV et réalisé par Vauban. Hop en route!
La citadelle et son histoire
Le site de la citadelle de Blaye n’est pas choisi par hasard. C’est un éperon rocheux qui domine l’estuaire de la Gironde. Situé à 35m de hauteur, c’est un emplacement privilégié. Une fortification y existe dès l’époque romaine. En 1096, un château fort est construit, c’est le Château des Rudel. Quelques siècles plus tard, le roi soleil Louis XIV décide de verrouiller l’estuaire de la Gironde. Le but est à la fois de protéger Bordeaux, mais aussi d’empêcher Bordeaux « de se vendre à l’ennemi » (comme avec les anglais pendant la guerre de Cent ans ou avec les espagnols pendant la Fronde). C’est le célèbre Vauban qui supervise la réalisation de ce projet d’envergure. Construire une place forte, une imposante citadelle à Blaye, parait un choix évident. Mais hélas, la largeur de l’estuaire est bien trop grande par rapport à la portée des canons de l’époque. Qu’importe, on décide donc de créer un triptyque! La Citadelle de Blaye, le fort Paté (sur une petite île), et le fort Médoc sur l’autre rive en face : ces 3 éléments forment le célèbre et fameux « verrou de l’estuaire ».
La Citadelle de Blaye est construite entre 1685 et 1689. C’est un vaste complexe militaire qui recouvre 38 hectares. Pour des travaux de cette ampleur, on ne fait pas dans la finesse. Une grande partie de la ville médiévale de Blaye est complètement rasée. Les habitants sont relogés dans une « ville neuve » quelques centaines de mètres plus loin à l’est. L’ancien château des Rudel est conservé et intégré dans la citadelle pour servir de logement aux gouverneurs miliaires. On distingue d’ailleurs encore les vieilles tours de pierres moyenâgeuses au dessus des imposants remparts du XVIIe siècle qui s’étendent sur 1.5km de long. La citadelle est protégée par des bastions et des demi-lunes typiques des réalisations de Vauban. Une garnison de 1500 soldats vivait à l’intérieur de ces murs.
Le seul siège de la citadelle aura lieu bien plus tard, en 1814, pendant les guerres napoléoniennes. La citadelle est alors assiégée et bombardée par les anglais mais elle ne tombe pas. Elle se rendra à l’abdication de Napoléon 1er. En revanche, la citadelle a faillit disparaitre dans les années 1930. Le port de Bordeaux veut alors éviter l’ensablement de la Pointe de Grave. Une carrière de pierres est ouverte et on démolit une des demi-lune de Vauban, celle des Cônes. La population s’offusque, la presse s’en mêle, et finalement le projet de destruction n’ira pas plus loin. L’année suivante en 1937, les fortifications sont classés monument historique pour être protégées.
Visiter la citadelle
L’entrée du site de la Citadelle de Blaye est gratuite (tout comme les parkings). L’entrée principale, c’est la Porte royale à l’est. Un premier pont donne sur une petite place ovale bien défendue. Un autre pont-levis donne sur la citadelle. Les 2 ponts ne sont pas alignés pour éviter qu’un tir direct de canon puisse toucher la porte principale. Le même principe est appliqué quelques années plus tard à la création de l’autre accès, la Porte Dauphine. Cet accès pour les piétons donne sur la ville de Blaye.
L’intérieur de la citadelle est comme une ville close, organisée autour de la place d’armes. On y trouve une poudrière, le château des Rudel, le couvent des Minimes, un hôpital, une prison, le champ de tirs, la tour de l’Eguillette, des souterrains et le chemin des remparts. Depuis, l’ancienne prison reconvertie en boulangerie à la fin du XIXe siècle abrite désormais le Musée d’archéologie et d’histoire de Blaye (entrée 5.50 eur).
Le site de la citadelle abrite aussi un camping, un hôtel, un restaurant et quelques maisons d’habitation. Des visites guidées de la citadelle et des souterrains sont possibles (7.50 eur, se renseigner à l’office de tourisme).
Ne vous étonnez pas si apercevez des chèvres sur les remparts, elles ont été introduites en 2016 sur le site pour aider à son débroussaillement 😉
Continuer la visite un peu plus loin…
Pour compléter votre visite, des excursion en bateau croisière sont possibles pour découvrir les autres éléments du verrou de l’estuaire.
À 4km de la citadelle, ne manquez pas le village de Cars et l’étonnant clocher coloré de tuiles vernissées de l’église Saint-Pierre de Cars 🙂
Sur cette église du XIIe siècle, ce clocher coloré est réalisé en 1858 sous l’influence du curé Pallas. Ce clocher est vraiment unique dans la région!
Dans un autre joli village, à Plassac, il est possible de visiter gratuitement les vestiges d’une villa gallo-romaine et se détendre à la chouette guinguette du Peyrat 🙂
La route de la Corniche
Entre le village de Gauriac et Bourg, cette jolie route pittoresque longe sur 10km une petite falaise qui donne sur la Gironde. À Gauriac, au petit port de Roque de Thau, il est possible de louer un carrelet (les célèbres cabanes de pécheurs sur pilotis) et s’avancer sur la Gironde en marchant sur une estacade en bois. Ensuite c’est le début de la Route de la Corniche. La route est parfois au pied de la falaise, parfois au sommet.
Le long du trajet, on découvre avec plaisir des belles villas, des habitations troglodytes, des jardins fleuris magnifiques. Cette route est aussi surnommée « la route de la corniche fleurie » ou « la route des capitaines ». En effet, de nombreuses maisons ont été bâties par des anciens capitaines ayant rapporté des plantes exotiques de leurs lointains voyages. Tout invite à la détente et à la douceur de vivre. Ca donne réellement envie de déménager et s’installer ici! 🙂 Ne loupez pas le village de Bayon-sur-Gironde, avec là aussi un étonnant clocher. L’église du village est surmontée d’une statue de la Vierge. Le village médiéval de Bourg mérite aussi une visite avec sa ville haute et son petit quartier portuaire.
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