Le volcan du Piton de la Fournaise
Une des premières choses à laquelle on pense quand on entend parler de l’Ile de la Réunion, c’est son volcan, le Piton de la Fournaise. Il fait régulièrement parler de lui pour ses éruptions, et ne pas aller à la rencontre du volcan à la Réunion, c’est comme ne pas aller à la Tour Eiffel si on est à Paris. Évidemment, on pourrait s’en passer, mais ce serait tout de même dommage. Alors hop en route pour le volcan!
Et pour ça il faut se lever tôt. Car à la Réunion, en règle général les nuages et la vapeur d’eau ont tendances à grimper vers les hauteurs de l’île durant la journée, et très souvent l’après-midi, on voit que les sommets de l’ile sont sous les nuages. On plutôt, on ne les voit plus! Autant dire zéro visibilité et très peu d’intérêt. Moralité, même si on est en vacances, il faut se lever tôt et se dépêcher d’arriver à destination avant les nuages. Donc vérifiez bien la météo avant de partir, si c’est déjà couvert le matin, laissez tomber.
Ensuite il faut compter presque 2h de voiture. Les lacets dans la montée à travers la forêt de la plaine du volcan sont un enfer pour notre voiture peu puissante.
Ensuite c’est la traversée de la Plaine des Sables. Un grand plateau désertique à l’aspect lunaire, on est loin de l’ambiance tropicale!
Les brumes matinales finissent d’être chassées par le vent et le soleil pointe enfin le bout de ses rayons. On est heureux d’être là.
Il faut un peu slalomer sur la piste en terre battue entre les pierres et les trous, mais on en profite quand même pour admirer le paysage! D’ailleurs si on avait un peu plus de temps on partirait bien explorer le secteur.
On arrive enfin au parking du Pas de Bellecombe. C’est la limite de l’Enclos Fouqué, le nom donné à la caldeira du volcan. C’est une énorme surface en forme de fer à cheval de 13km de long et 9km de large, entourée de falaises verticales de plus de 100m. C’est le résultat de l’effondrement du terrain sur la chambre magmatique en partie vidée après une éruption : ça crée une énorme dépression. Et ici, on pense que ça s’est produit il y a 4700 ans, et c’est réellement impressionnant, on se croirait devant un gigantesque mur, genre Games of Thrones, vous voyez ?
Le passage pour aller vers le volcan et pour permettre de descendre ce rempart de Bellecombe a été découvert en 1768 lors d’une expédition avec le gouverneur de l’île de l’époque, M. Bellecombe. Croyant ce rempart infranchissable il a fait demi tour! mais il en a quand même profité pour baptiser le lieu à son nom. On n’est jamais mieux servi que par soi même. Et c’est donc un des esclaves faisant partie de cette expédition qui trouve le fameux passage permettant de descendre la falaise et d’atteindre la caldeira.
On prend donc le même chemin et on arrive à l’entrée du passage. Il est maintenant fermé (ou non) par une porte métallique (pour empêcher les curieux de pénétrer dans la zone quand le volcan est en éruption par exemple).
Et ensuite on en prend plein les yeux dans la descente en lacets … Le Piton de la Fournaise nous attend, là-bas, presque à portée de main.
Il n’y a pas vraiment de sentier ou de chemin, il faut suivre des tâches de peinture blanche sur le sol (d’ailleurs si vous faites la rando de nuit, il arrive qu’on parte dans la mauvaise direction en allant vers une tâche blanche et se rendre compte qu’on l’a confondu avec le marquage au sol). Ces marques servent à baliser une zone de marche sécurisée. Car comme vous le découvrez rapidement, le sol composé de lave refroidie reste dangereux. Ce n’est pas à cause de la chaleur, ici c’est refroidi depuis un moment, mais à cause des parois des tunnel sde lave (invisibles en surface) et qui peuvent s’écrouler sous votre poids, et aussi la lave refroidie est très rugueuse, elle crisse comme le verre et abîme tout. N’y allez pas en sandalette!
Comptez 1h30 – 2h pour l’ascension vers le sommet, suivant vos pauses photos 🙂
Le long du chemin vous verrez un petit monticule sur votre droite, c’est le Formica Leo, un petit cône volcanique qui s’est formé en 1753. On peut le grimper, mais il n’y a pas grand chose de plus à voir à son sommet.
Plus loin, sur la gauche, c’est une formation magmatique, la « Chapelle de Rosemont ».
Ensuite on commence à grimper le volcan en partant sur la gauche, au milieu des coulées de lave de toutes les formes. Prévoyez la crème solaire, on est tout de même en altitude et en plus, sous les tropiques… et il n’y a pas une seule zone d’ombre disponible. Pour atteindre le sommet du volcan, il n’y a pas de grosses difficultés mais ça monte sans cesse, et c’est la course si les nuages sont déjà derrière vous.
Il y a deux cratères au sommet du volcan. A l’origine il n’y avait que le petit cratère Brory découvert durant l’expédition de 1768. Mais en 1791 il y eu une éruption et une énorme explosion et une nouvelle expédition permit de découvrir qu’un immense nouveau cratère était apparu : un kilomètre de longueur sur 750m de large et 350m de profondeur. Il est baptisé le cratère Dolomieu.
Pendant plus de 216 ans le cratèreDolomieu était rempli de lave refroidit. En 2007 il y a eut une grande éruption qui provoqua de grande coulées de laves. La chambre magmatique s’étant en partie vidée, tout l’intérieur du cratère s’effondra sous son poids, et c’est ce qu’on peut voir maintenant en arrivant au sommet.
Enfin on atteint le sommet, à 2632m d’altitude. Le cratère Dolomieu est vraiment énorme. Tout à l’air très calme, c’est à peine si on distingue quelques fumerolles au fond. On a du mal à croire que ce volcan est un des plus actifs du monde. Il y a presque une éruption par an! Il faut se méfier des bords du cratère, car malgré les apparences, la zone n’est pas sûre, et régulièrement des blocs se détachent pour finir au fond du cratère. Surveillez les zones balisées, ce serait dommage de finir vos vacances au fond du trou …
Et quand on vous dit qu’il faut faire la course contre les nuages, voici le même endroit en photo, 15 minutes plus tard … visibilité quasi nulle !
Durant la descente au milieu du brouillard il ne faut pas perdre de vue les tâches blanches, pas toujours évident, blanc sur blanc, tout fout le camp! 🙂 enfin on sort sous le plafond nuageux et en s’éloignant du cratère on rencontre les premiers signes de colonisation végétale. Green power!
On repasse à travers la petite forêt de tamarins des hauts, au pied de la falaise du rempart de Bellecombe, alias LE MUR!
En tout petit, au milieu de la photo, on distingue vaguement un chemin qui zigzague et un petit point blanc, en tout petit. C’est le sentier qui grimpe et les voyageurs qui l’empruntent, ça donne une idée de l’échelle!
Hélas il est temps de faire nos adieux au Piton de la Fournaise, on se reverra peut-être un jour, avec un peu plus fournaise la prochaine fois, qui sait ? 🙂
On reprend la voiture, et le long de la route qui part du volcan, on s’arrête pour aller au bord du Cratère Cormesson.
C’est dur de rendre l’impression de grandeur sur les photos, mais ce gouffre m’a paru réellement immense. Plusieurs centaines de mètres de large et 200m de profondeur, quand on est sur la petite plateforme aménagée au dessus du vide, on se sent tout petit.
Et là aussi, difficile de croire que dans ce cratère il y a put y avoir une éruption il y a 2000 ans.
On fait aussi la rencontre avec nos premiers tec-tec 🙂 (tarier de la réunion, de son vrai nom). On l’appelle tec-tec à cause de son petit cri répété, tec tec. C’est un petit oiseau endémique de la Réunion, on le reconnait grâce à son petit sourcil blanc. C’est une espèce protégée et il n’a pas peur de l’homme.
A chaque randonnée, vous en verrez qui vont vous accompagner sur des kilomètres. Forcément, avec son petit côté sympa on a envie de lui donner quelques miettes au tec-tec. Mais c’est mal! m’voyez ?
Toujours sur le chemin du retour, on fait un peu plus attention au paysage et on se rend compte qu’il change rapidement.
Bizarrement, on ne se sent plus du tout à la Réunion, mais d’avantage en Auvergne. C’est la plaine des cafres. Son nom vient des cafres, le nom donné aux esclaves noirs en fuites et qui venaient s’y cacher. Sur ce plateau à 1600m, le climat est frais et il arrive même de voir parfois du givre en hiver!
La suite du programme :
- Le sud sauvage : notre zone préférée
- La côte sous le vent (côte ouest) : pour se reposer et profiter de la plage et des lagons
- Le Piton des Neiges : le sommet à grimper
- La côte au vent (côte est) : injustement délaissée
- Saint Denis : la capitale
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