Vous avez décidé de partir aux Canaries ? très bon choix ! Vous avez choisi Lanzarote ? Formidable ! 🙂 Cette petite île a beaucoup de charmes et pas mal de surprises et de belles découvertes vous attendent ! Allons voir ça ensemble, hop en route ! 😉
Le nord est de l’ile, vous permettra de visiter des grottes de laves somptueuses et de découvrir des plages de sables fins au milieu de paysages volcaniques.
Les incroyables falaises le long du massif montagneux de la Famara au nord ouest de Lanzarote vous donneront des panoramas à couper le souffle et une vue splendide sur l’ile de Graciosa.
Le centre de l’ile
vous offrira ses petits villages aux maisons blanches typiques de
Lanzarote. Vous pourrez aussi visiter les musées et vous plonger dans
l’œuvre marquante de César Manrique.
Le parc national de Timanfaya
est une visite incontournable si vous partez à Lanzarote. Vous serez au
milieu d’un décor volcanique unique au monde! Vraiment, à ne pas
manquer!
En partant à la découverte du parc naturel Los Volcanes,
vous pourrez découvrir les nombreux volcans et les champs de lave qui
recouvrent une très grande partie de l’île. Dépaysement assuré!
Le sud de Lanzarote vous offrira les plages de rêves que vous recherchez 🙂
Quelques petites infos pratiques
Location voiture : C’est souvent une source d’ennuis et d’arnaques possibles… Suivez mon conseil, choisissez une de ces 2 compagnies locales pour une location de voitures aux Canaries et oubliez tout le reste ! – AutoReisen : vraiment pas cher! Seul « défaut », il faut réserver en avance sa voiture, on ne peut pas la réserver directement à l’aéroport. Aucune caution, politique réservoir plein, toutes assurances incluses, zéro problème. https://autoreisen.com – Cicar : plus réputé et un peu plus cher. https://www.cicar.com/ (Pas la peine de choisir une grosse cylindrée, il n’y a pas beaucoup de relief et pas beaucoup de routes à faire … et les routes sur l’ile d’ailleurs sont toutes en parfait état).
Logement : Je vous conseille Puerto del Carmen. C’est une station balnéaire centrale et pas trop bruyante, et un point idéal pour pouvoir rayonner en voiture sur l’ile, qui n’est pas très grande
Climat : il fait doux toute l’année, et il ne pleut pratiquement jamais! D’ailleurs il n’y a aucune rivière ni source d’eau sur l’ile ! … C’est l’eau provenant de l’usine de désalement d’eau de mer d’Arrecife qui coulera de votre douche!
Envie de visiter une autre ile des Canaries durant votre séjour ? Direction Gran Canaria ! Pour environ 50 Eur et moins d’une heure de vol (avec Air Europa
par exemple), vous pouvez changer d’ile et découvrir un autre paysage
des Canaries : des randonnées en montagnes, des dunes géantes, des
plages sublimes, hop en route pour « l’ile continent »! Ça se passe ici 🙂
Le Parc National deTimanfaya recouvre toute la zone qui a été ravagée par des terribles éruptions volcaniques au XVIII et XIXe siècle. Ces terres étaient les plus fertiles de l’ile, et en 1730, un volcan entre en éruption et commence à déverser des torrents de lave. Et pendant 6 ans, sans interruption (!!), c’est plus de 30 volcans qui rentrent en activité dans cette zone et qui crachent tout ce qu’ils ont dans le ventre! Une bonne partie de l’ile est alors recouverte par des cendres volcaniques, et toute la région se transforme littéralement en océan de lave. Par rapport à la quantité de matériaux volcaniques expulsés, c’est une des plus importantes éruptions connues au monde(seulement battue par le volcan Laki en Islande, c’est très beau d’ailleurs l’Islande 😉 ). Un siècle plus tard, en 1824, une nouvelle grande éruption déverse recouvre de lave toute la région. L’Espagne décide en 1974 de préserver cette zone et d’en faire un atout touristique pour Lanzarote. Le Parc National de Timanfaya est né. Il s’étend sur 51km² (sur les 182km² réellement concernés par ces éruptions). C’est le 2e parc national le plus visité d’Espagne.
Le cratère très coloré du Corazoncillo
Si vous venez en voiture, faites attention, car toutes les routes du parc sont limitées à 50km/h. Il y a d’ailleurs quelques radars automatiques qui se repèrent facilement avec leurs panneaux solaires, mais bon, il y a aussi beaucoup de gens (vous y compris je pense) qui roulent au pas pour prendre des photos en voiture, donc prudence 🙂 Ça mis à part, les routes sont comme sur le reste de l’ile : en excellent état.
La visite du parc se fait obligatoirement en groupe et par bus (climatisé). L’avantage, c’est que les pentes des volcans sont vierges de traces de pas, et c’est franchement beau, c’est propre, c’est lisse! Évidemment, l’inconvénient c’est qu’on peut se retrouver au milieu d’un troupeau de touristes beuglant mais il y a moyen d’éviter la foule (voir plus bas). A savoir : il est possible de visiter aussi le parc à pieds, en petit groupe, avec un guide (obligatoire, et pas en français). Ces randonnées se réservent des semaines à l’avance. Plus d’infos ici : Reservas Parques Nacionales Enfin, ne faites surtout pas la balade à dromadaires, totalement idiot. A la limite une photo pour le côté exotique, mais franchement, non quoi! 😛
Le trajet en bus se fait sur une petite route sinueuse de 14km. C’est encore une fois César Manrique qui en a fait le tracé. Pendant la balade, vous aurez la possibilité de voir des choses qui ressemblent aux photos suivantes 🙂 Elles ne sont pas toutes au top, car on ne peut pas descendre du bus, il s’arrête rarement, et il faut prendre les photos derrière les vitres en évitant les reflets. Déjà les vitres sont propres, ne nous plaignons pas trop 😉
A la fin du parcours, ne loupez pas les attractions qui vous sont proposées autour du restaurant El Diablo.
Le foin qui s’enflamme au contact des roches brûlantes du volcan
Le geyser d’eau qui sort du tuyau
Le puits où l’air brulant venant des entrailles du volcan sert à cuire les grillades du restaurant! (il ferme à 16h le restaurant, au cas où).
Ça parait idiot comme attractions, mais il y a une raison. Le restaurant El Diablo (construit d’après les plans de Manrique, toujours), tout comme le parking des bus pour le circuit dans le parc, sont construit sur Islote de Hilario. D’après la légende, un ermite (Hilaire) aurait vécut ici 50 ans avec un chameau et un figuier qui n’a jamais donné de fruits. Mais surtout, c’est l’endroit le plus chaud du parc, la faute a une chambre magmatique infernale située à 4km de profondeur. En grattant le sol sur plusieurs dizaines de centimètres, on arrive vite à des températures de 100 degrés. Plus profond, à 6m c’est 400 degrés, et près de 600 degrés à 12m! Chaud devant!! Cet endroit surnommé le « Mont de l’Enfer » mérite bien son nom.
Cette visite en bus, arnaque ou pas ?
Non ce n’est pas une arnaque. 40 minutes de bus (avec explications plus ou moins dans toutes les langues mais pas trop de français en fait), une visite de la grillade volcanique, du resto et petites animations en fin de parcours, pour 9 euros, franchement ça va. Vous mangerez probablement une mauvaise pizza dans la soirée qui vous coûtera plus cher ahah ! Sincèrement, ne vous prenez pas la tête, oui c’est « en groupe », mais oui, c’est à faire 🙂 Attention : pour le paiement à l’entrée du parc (si vous venez en voiture), ils ne prennent pas la carte bancaire, pensez à la monnaie!
Quand visiter le parc ?
Il y a plusieurs options pour éviter les embouteillages et les heures d’attentes interminables. Y aller dès l’ouverture (9h), car cette excursion est souvent proposée aux touristes des grands complexes hôteliers pour des départs vers 10-11h. Y aller le dimanche matin, car ce jour là en général les troupeaux de touristes sont en train de visiter les marchés locaux. Ou y aller dans l’après-midi, 16h par exemple. Pour ma part, c’était cette option. Pas d’embouteillages, pas d’attentes, et on croise les derniers touristes qui partent. Pas de bousculade pour grimper dans le bus, et en plus la lumière est belle.
Où se placer dans le bus ?
J’ai lu que beaucoup conseillent de se placer à droite dans le bus. Personnellement, je pense qu’il n’y a pas vraiment de meilleur place. A droite la vue parait un peu plus dégagée, mais rien de flagrant, et côté gauche, il y a la superbe vue lors de l’arrêt au bord d’un immense cratère. Et comme de toute façon la route serpente dans tous les sens, vous verrez de tout. Pas la peine de vous battre pour une place à droite, et au pire, vous vous levez pour vous coller à la fenêtre de vos voisins à gauche, et c’est l’occasion de faire connaissance 🙂
Bonus : Le Centre des Visiteurs(Centro de Visitantes e Interpretación de Mancha Blanca). Il est à quelques kilomètres de là, sur la route LZ-67, près de Mancha Blanca, et ce n’est pas très bien indiqué … C’est un musée (gratuit!) qui vous explique tout ce qu’il y a à connaitre sur l’activité volcanique de l’ile.
Bonus again! Si vraiment, vous ne voulez pas faire ce tour en bus (allergies aux tours organisées?), pas besoin de partir en dépression. Il est toujours possible de faire des chouettes balade juste à côté du parc Timanfaya, mais toujours dans cette même zone. C’est le Parc Naturel des Volcans (Parc de Los Volcanes). Il a été créé en 1987 pour étendre la zone protégée et il entoure le parc de Timanfaya. Ici, vous pourrez librement faire le tour des volcans à pieds, les escalader et même descendre dans des cratères. Ça reste un parc naturel et protégé (!!) et de toute façon vu l’état des champs de lave, vous verrez vite qu’il n’y a nul part d’autre ou aller que suivre les sentiers déjà tracés 😉 On va voir ça ici !
Le Museo del Novecento est situé juste à côté du Duomo et du Palais Royal (qui abrite l’excellent musée du Duomo). Le Novecento fait partie du Palazzo dell’ Arengario, un édifice gouvernemental composé de deux construction cubiques et symétriques, construit sous l’ère fasciste. Le musée du Novecento est inauguré en 2010 et on peut y découvrir l’art du 20e siècle. Est-ce que ça vaut le coup ? grave que oui! on y va, hop en route! 🙂
Le musée est ouvert tous les jours et ferme assez tard. Bonus, le musée en lui même (sans parler des œuvres) est très photogénique. Dans certains couloirs, c’est limite la bousculade pour prendre « la jolie photo perspective trop belle ». Et bonus final, une grande pièce avec une baie vitrée énorme donnant sur la Piazza del Duomo, c’est tout bueno! 🙂 Plus d’infos sur le site officiel.
Bon plan : ce musée est gratuit tous les premiers dimanche du mois, sinon c’est 10 Eur.
La première grande œuvre, l’est déjà par sa taille, 6m x 3m! C’est ‘Il Quarto Stato’ que je connaissais déjà, réalisée par Giuseppe Pellizza da Volpedo en 1901.
On retrouve beaucoup de grands noms dans ce musée : Kandinskij, Klee, Modigliani, Boccioni, Mondrian, etc … Il y aura forcément quelque chose qui saura accrocher votre regard 🙂
Modigliani
Arturo Martini, La convalescente (1932)
Ici on peut admirer (ou pas) une œuvre de Lucio Fontana, qui a fondé le mouvement « spatialiste » en 1950. Rien à voir avec les étoiles. Ici l’idée c’est de faire de la toile du tableau plus qu’un support mais un élément à part entière de l’œuvre, en profondeur. Et pour ça, par exemple, il suffit d’une toile monochrome, hop un coup de cutter et c’est réglé. Ça vaut des centaines de milliers d’euros, si si.
Ici, j’étais tout content de tomber sur cette petite boite de conserve sous une vitrine, c’est la célèbre Merde d’Artiste ! 🙂 En 1960, « l’artiste » Piero Manzoni, un spécialiste du foutage de gueule pour certains, décide avec des amis de faire caca dans des boites de conserve, et de les vendre sur le marché de l’art, aux prix équivalent pour un même poids en or pur. 30 grammes de merde d’artiste vaut-il 30 grammes d’or pur ? Tel est le débat. Et aussi fou que ça puisse paraitre, les boites vont se vendre, et leurs prix va largement dépasser le cours de l’or! Ces dernières années, les boites de 30 grammes de merde se vendent aux enchères à plus de 120.000 euros !!!!
Certains musées se sont plaint de ne plus pouvoir exposer ces boites, car elles fuient, et ça pue. Et les compagnies d’assurance répliquent que « bin oui, c’est normal, c’est l’œuvre, c’est du caca, de la merde « … Le monde de l’art est juste hallucinant ! 😐
Vous resterez probablement scotché devant un tableau en vous demandant ce qui s’est passé pour en arriver là.. ou s’il s’agit d’un tableau test pour les daltoniens où on doit voir apparaître une forme parmi les points.
Certaines œuvres sont dynamiques, et c’est assez sympa, limite récréatif 🙂
Ne passez pas à côté du couloir spatial ! 🙂
Des fois c’est très épuré, comme ces portes de lumières qui s’entrecroisent sans cesse …
Ici il y a un monochrome qui vaut plusieurs milliers d’euros, et un rideau ikea qui vaut 5 euros. Saurez-vous faire la différence ???? 🙂
Et je terminerais ce best-of par ce magnifique …. euh … porte manteau ou perchoir à oiseaux, je m’interroge encore … en tout cas, je crois que ça vaut beaucoup d’argent!
Si vous êtes fans d’art contemporain, vous allez kiffer le Museo del Novencento! Si vous n’êtes pas fans, allez y quand même, vous allez vous marrer ! 🙂
Pour y aller (car ça vaut vraiment le coup) c’est très simple. Quand vous sortez du Duomo, c’est le bâtiment sur votre gauche. D’ailleurs au passage avant d’être un musée, ce bâtiment c’était le Palais Royal de Milan (Palazzo Reale), bim! Il a servi de palais pour les Habsbourg. Puis il prend encore plus d’importance quand Milan devient la capitale du Royaume d’Italie sous Napoléon. Pendant la seconde guerre mondiale il a été endommagé et en 1953 il a été reconverti en Musée du Duomo.
Les visites au musée peuvent se faire tous les jours (sauf le mercredi) de 10h à 18h. Plus d’infos sur le site officiel. Encore une fois, je vous encourage à y aller, je valide ce musée! Hop en route! 🙂
L’ambiance est très sombre dans le musée, il fait presque nuit! Et en même temps toutes les pièces présentées sont très bien mises en valeur. On est juste troublé par les bip bip des alarmes chaque fois qu’un visiteur s’approche d’un peu trop près d’une statue (et ça bip bip souvent haha).
On trouve à l’intérieur des pièces du trésor de la cathédrale de Milan. Personnellement j’ai beaucoup aimé ceci même si je ne sais absolument plus de quoi il s’agit précisément (le choc de l’émotion sans doute 😉 ).
Tout le long de la visite, on suit l’évolution des travaux réalisés sur plus de 600 ans par des dizaines d’artistes différents et on observe l’évolution des styles. Les statues sont des originales, parfois mises à l’abri ici car trop endommagées pour rester sur le Duomo à l’extérieur. Certaines sont vraiment belles, et certaines assez marrantes (voir loupées, mais c’est une question de gout hein :)). Voici une petite compilation !
Legolas ? …
et Gandalf ?
Sur cette tapisserie je me demande vraiment ce qui est passé par la tête de l’artiste ? Et on ne va pas me dire que personne à l’époque ne s’est rendu compte que les tronches étaient complètement foireuses ??? entre un Jésus junky et un crucifié sadomasochiste, incroyable 🙂
Jésus était-il à jeun?
On donnait de l’extasy aux crucifiés?
Le billet du musée permet aussi d’accéder à l’église San Gottardo in Corte où sont exposées quelques pièces d’art moderne, comme cette Piéta « next generation » et un étrange amalgame de morve, grosso modo !
« Pieta » next gen …
On continue dans la série des statues qui me font bien sourire 🙂
Bilbot le Hobbit?
Et des fois, il y a des vrais belles statues, comme celle ci.
Et des fois il y a des statues qui sont presque trop sexy pour être religieuses 🙂
Ce vieux tas de ferraille, c’est l’armature originelle de la « Madonnina », la statue de la vierge installée au sommet de la flèche du Duomo en 1769.
Et pour clore la visite, il y a une énorme et splendide maquette en bois du Duomo!
Vous pouvez prolonger la visite culturelle en enchainant sur le musée voisin, le Muséo del Novecento, qui lui aussi vaut le coup d’œil! 🙂
Comme à mon habitude, s’il y a un grand cimetière, il faut que j’aille y mettre les pieds. Je vous rassure, il n’y a rien de glauque. Visiter un grand cimetière, c’est voir des statues parfois très tristes et parfois complètement loufoques. C’est un peu comme un musée à ciel ouvert, et en général, c’est très calme. Alors, hop en route pour le cimetière monumental de Milan!
Il se trouve au nord ouest de la ville. Il a une superficie de 25 hectares. Sa construction commence en 1864 et il est ouvert en 1866. On peut le visiter de 8h à 18h, et c’est gratuit. Attention, il est fermé le lundi (et certains jours fériés). Le grand monument à l’entrée c’est le Famedio. Ce bâtiment est construit à l’image d’une église mais correspond à une sorte de Panthéon, ici sont enterrés les personnes les plus célèbres ou celles qui ont permis de faire la renommée de Milan.
Vous pouvez évidemment récupérer un plan à l’accueil pour vous repérer dans les innombrables allées. Personnellement, je préfère y aller au feeling. A moins d’être particulièrement calé dans l’histoire italienne et milanaise ou avoir de la famille dans le coin, il n’y a aucun « nom célèbre » qui vous parlera. On peut facilement y passer 2h sans se presser. C’est le deuxième site le plus visité à Milan après le Duomo.
Le monument le plus connu du cimetière, c’est sans doute la Nécropole. Pas compliqué à trouver, c’est tout droit dans l’allée principale. Il est parait-il inspiré de la colonne de Trajan (qu’on peut voir à Rome).
Il y a beaucoup de mausolées inspirés de l’Égypte antique. C’était la mode au XIXe siècle.
Puis d’autres grands caveaux un peu plus classiques … (mais tout sauf modestes)
Et puis on tombe dans le moderne. Ça a du « charme » aussi. Mais je me demande parfois comment ça fonctionne. Est-ce que quelqu’un est en charge de valider un projet ou non ? Par exemple quand un architecte dit « Alors pour la famille Bumaldi, je vais faire un bâtiment vitré de 4 étages avec ascenseur, et je rajouterais un accès wifi et des fresques en macaronis, dorures et marbres. C’est bon ça passe ? »
Ensuite je vous propose une petite compilation de statues qui m’ont marqué pour diverses raisons. Certaines sont vraiment tragiques, certaines presque drôles, d’autres touchantes et parfois même, on se demande réellement ce qu’elles font là ! 🙂 Je vous laisse vous faire une idée, et sur place, vous en verrez encore bien d’autres!
Le Duomo, c’est un peu comme la Tour Eiffel à Paris, c’est le monument emblématique de la ville, en un mot : incontournable! Impossible à louper, toutes les routes mènent au Duomo à Milan, pile au centre de la ville. C’est la troisième plus grande église du monde !(après la Basilique St Pierre à Rome et la cathédrale de Séville). Elle fait 157m de long sur 92m de large et sa flèche principale culmine à 108m de hauteur. Elle est décorée par plus de 2000 statues.
L’histoire du Duomo commence en 1386. A l’époque, il y avait les restes d’une ancienne cathédrale en ruine. Tout le monde était d’accord pour enlever ça. Avec l’appui des Visconti (seigneurs de la ville) et du clergé, il est décidé de construire une nouvelle cathédrale, beaucoup plus grande, qui permettra de montrer au reste du monde que Milan est un centre religieux et de pouvoir important. Le Duché de Milan aura sa grande cathédrale.
On commence par tout raser de ce qu’il restait de l’ancienne cathédrale, et on oublie les constructions en briques. Ce sera du marbre, et pas n’importe lequel, le marbre de Candoglia. Ce marbre blanc rose très réputé vient d’une carrière connut depuis l’antiquité et située à 100km de là, près du lac Majeur. Son extraction était difficile mais le transport se faisait facilement sur le lac, par le fleuve et par les canaux. Pour favoriser l’arrivée de cette matière première, toutes les péniches, tous les blocs, tout ce qui servait à la construction du Duomo, étaient taguées avec les lettres AUF « Ad usum fabricae ». Cette indication sur des matériaux (servant à la construction du Duomo) faisait qu’il n’y avait pas de taxes à payer. Depuis, une expression lombarde « ad ufo » est restée et veut dire « gratuitement ».
Les travaux avancent très lentement et les architectes se succèdent. En 1572, alors que la construction est loin d’être finie, l’église est consacrée. La façade n’est toujours pas achevée et ça fait 186 ans que le chantier est ouvert … En 1805, Napoléon 1er essaie de booster les travaux pour se faire sacrer roi d’Italie devant l’édifice achevé, mais là encore, rien n’est prêt à temps. Le Duomo n’est « officiellement » achevé qu’nen 1813. Mais jusqu’à la fin du XIXe siècle, des statues sont rajoutées et on commence déjà les travaux de restauration car certaines pièces datant d’il y a plus de 5 siècles ont besoin d’être remplacées. D’où une expression locale Longh comm la fabbrica del Domm, qui signifie que c’est long comme la construction du Duomo, quelque chose d’interminable 🙂
Allez hop en route pour la visite! Et ce qui est assez incroyable avec le Duomo, c’est qu’on peut carrément se promener sur sont toit! Pour atteindre le sommet, il y a le choix entre escalier ou ascenseur. Attention il y a portiques de sécurité et fouille à l’entrée .. et je n’ai jamais vu ça avant. C’est encore plus strict que dans un aéroport! Pour les billets d’entrée, il vaut mieux réserver sur internet, et se préparer mentalement à faire une queue interminable …. Site officiel : https://www.duomomilano.it/en/
La visite du toit terrasse du Duomo vaut vraiment le coup, vraiment! On se retrouve dans une véritable forêt de marbre, avec des statues et des sculptures décoratives partout,. C’est très riche et c’est un véritable musée à ciel ouvert!
La flèche principale est achevée en 1769. A son sommet, on installe en 1774 la « Madonnina ». C’est une statue de la vierge, qui fait 4m de haut. C’est une structure en fil de fer recouverte de plaques de cuivre doré. C’est le symbole de la ville de Milan. La hallebarde a été rajoutée plus tard pour camoufler un paratonnerre. Pendant la seconde guerre mondiale, elle était recouverte d’un drap gris pour éviter que le reflet du soleil sur elle puisse permettre aux bombardiers de repérer le cœur de Milan (drap officiellement enlevé par l’archevêque de Milan le 6 mai 1945).
Une anecdote marrante : une loi interdit (par respect pour la Madonnina) qu’un bâtiment soit plus grand qu’elle! Pour contourner cette loi, des copies de la statues ont été placées au sommet des grattes ciels de Milan! 🙂
L’accès au toit permet aussi de profiter d’une vue imprenable sur Milan!
je vous laisse deviner quelles parties sont rénovées …
On peut facilement passer une bonne heure sur le toit du Duomo. Et même sous la pluie 😐
Il est temps de redescendre et d’aller visiter l’intérieur. Forcément, on reste scotché de longues minutes devant la majestueuses façade.
Le portail principal en bronze est assez récent. Il date de 1908 et c’est l’œuvre de l’artiste Ludovico Pogliaghi.
L’intérieur du Duomo est vraiment imposant. Je trouve que l’atmosphère est assez lourde et sombre, et totalement à l’opposée de l’extérieur qui est lumineux et aérien.
Les piliers gigantesques donnent une impression d’écrasement, et paradoxalement, l’intérieur parait pauvrement décoré. La encore, c’est un sacré contraste par rapport à l’extérieur.
Malheureusement, à cause de filets et des bâches en place pour des travaux de restauration, on ne pouvait pas bien voir le clou du spectacle. Et c’est le cas de le dire, car c’est justement un clou : le Clou de la Sainte Croix. En effet la légende dit que Sainte Hélène, la mère de l’empereur romain Constantin, a lancé des fouilles à Jérusalem en l’an 326. Et elle aurait réussi à retrouver les restes de la croix sur laquelle fut crucifié Jésus-Christ. Comme elle aimait beaucoup son fils, hop elle récupère les clous. Elle s’en sert d’abord pour faire un mors pour le cheval de son fils, et elle se sert des deux autres clous pour apporter protection à son casque et son bouclier. Donc ça, c’est la légende. La sainte relique (celle transformée en mors de cheval) est à l’abri dans un cristal qui est lui même enchâssé dans une grand croix dorée. Et le tout est à l’abri à plus de 40m de hauteur.
Chaque année, le samedi le plus proche du 14 septembre, l’archevêque de Milan prend son courage à deux mains et monte dans une machinerie multi centenaire : « la nivola ». C’est une sorte de nuage en papier mâché, décoré, et suspendu, qui permet de monter au ciel récupérer le Clou.
Rassurez-vous, même si vous passez à côté du clou du spectacle (ho ho comique de répétition), il y a toujours d’autres choses à voir. Comme le méridien (que j’ai complètement oublié de prendre en photo). C’est à l’entrée à droite. Il y a une bande en laiton incrustée dans le sol avec les signes du zodiaque gravés. Lors des solstices, à midi, par un trou percé dans un mur sud de la basilique, le soleil crée une tache lumineuse qui traverse la bande au niveau du signe du zodiaque de la saison. L’installation date de 1786 et a été révisée plusieurs fois (enfoncement du sol etc). Une petite démo filmée :
Et sinon il y a aussi des jolies statues, par exemple :
No comment …. 😐
Présentation de Marie au Temple
La statue la plus connue, en tout cas celle qui ne laisse pas indifférent, c’est l’Écorché. Il s’agit de Saint Barthélémy, un des apôtres de Jésus, qui reçoit comme mission d’aller évangéliser l’Arménie. Il finira écorché vif, crucifié et décapité! Pas facile la vie à l’époque … il est souvent représenté en « écorché » en tenant sa peau comme une étoffe de tissu. Glauque! Cette statue est l’œuvre de Marco d’Agrate et date de 1562.
Alors comme cet évènement historique a radicalement changé cette capitale et qu’il n’est pas évident de trouver des informations à ce sujet, je fais un « rapide résumé » 🙂 Qui sait, il y a peut être des gens qui seront intéressés!
Donc tout commence au IXe siècle. Les Magyars luttent dans les steppes ukrainiennes. Les 7 principales tribus sont obligées de partir et elles emmènent avec elles leur peuple. Elles traversent la chaine montagneuse des Carpates et arrivent en 896 dans le bassin de l’actuelle Hongrie. Ensuite, il y aura l’unification, les conquêtes, les guerres, et la « paix » avec la grande alliance Autriche-Hongrie. Et voici qu’arrive 1896. Pour célébrer le millénaire de son existence, la Hongrie va mettre les moyens! C’est l’apogée de l’Age d’Or de Budapest.
Officiellement, les célébrations ont eu lieu à Budapest entre le 2 mai 1896 et le 31 octobre 1896. Pour l’occasion de gigantesques travaux ont radicalement changés la ville!
Pour cet anniversaire, 400 nouvelles écoles seront construites dans tout le pays. Malgré tout, ces célébrations seront aussi un exemple de discrimination, car seulement 55% des habitants de la Hongrie sont à l’époque d’origine Magyars. Ces célébrations sont vécus comme une immense fierté pour ces habitants (qui profitent des meilleurs fonctions), et pour le reste de la population, c’est une démonstration de puissance qui renforce le sentiment de discrimination.
On inaugure un des plus grands et beaux parlement du monde.
On construit des palais, musées et grands édifices.
La grande place des Héros est crée.
Avec le célèbre Monument du Millénaire
Au passage, une ligne de métro (la 2e au monde) est inaugurée.
Un immense parc où se dérouleront les festivités est aménagé, avec un lac et même un faux château!
Avant de partir à la découverte de Vorsliget, je suis obligé de vous parler rapidement de l’avenue Andrássy út. Cette avenue est classée au patrimoine mondiale de l’Unesco depuis 2002. Elle est décidée en 1871 et inaugurée en 1876. C’est la principale avenue de la capitale. C’est la plus emblématiqueavec 2.3km de long, elle relie le centre ville au parc Varosliget. Le premier tronçon est une grosse avenue avec immeubles, sur le deuxième tronçon l’avenue s’élargit avec une voie de service de chaque côté, et le dernier tronçon c’est le secteur des grands manoirs bourgeois over chics.
Sous l’avenue Andrássy il y a la ligne 1 du métro qui circule (le métro est classé lui aussi au patrimoine mondial de l’Unesco). Il date de 1896, et c’est la 2e plus vieille ligne de métro du monde après celle de Londres. C’est sympa à utiliser, car les stations et les wagons, même s’ils ne sont pas d’époques, ils ont un côté très « à l’ancienne » 🙂
Tout au bout de cette fameuse avenue (ou au terminus de la ligne 1 du métro si vous en avez marre de marcher), se trouve la Place des Héros (Hősök tere), aussi appelée parfois le Monument du millénaire.
Cette grande place a été créé pour les célébrations du millénaire. Jusqu’en 1894, il y avait une grande fontaine ici. Pour les célébrations de 1896(le millénaire de création de la Hongrie donc), hop elle est retirée (il y a d’ailleurs encore une plaque en métal qui bouche le puits de 970m de profondeur qui l’alimentait). A la place, on érige une grande colonne de 36m de haut avec l’archange Gabriel au sommet. Cette colonne représente le monument aux morts de la guerre de la libération de 1848-1849.
Au pied de la colonne, il y a tout un tas de statues équestres et qui font sérieusement penser aux chevaliers de l’apocalypse. Pas le genre de cavaliers à qui on va demander une clope pour s’amuser. Ce sont les chefs des 7 tribus Magyars qui sont venus s’installer dans le bassin des Carpates en 896, avec à leur tête, le terrible prince Árpád.
Derrière les cavaliers Magyars, il y a d’autres statues sous les colonnes : ce sont tous les rois de Hongrie sur la gauche, et à droite tout ceux qui ont représenté la lutte contre le pouvoir des Habsbourg (enfin ça, c’est après la transformation du monument sous l’ère communiste, car à l’origine, se trouvaient justement des statues des Habsbourg… vengeance!). Cette place a vraiment de la gueule, et avec l’éclairage de nuit c’est bien plus grandiose et dramatique. Ah il y a aussi la tombe du soldat inconnu hongrois, juste devant la grande colonne. Cette place des Héros est vraiment à découvrir !
Sur un côté de la place il y a le Musée des beaux-arts de Budapest. Il est officiellement inauguré en 1906. Beaucoup d’œuvres du musée ont été pillées par les russes après la guerre, mais sa collection ne cesse de s’enrichir à nouveau. Plus d’infos ici : https://www.mfab.hu/
De l’autre côté se trouve Műcsarnok, une galerie d’art aussi construite pour les festivités de 1896.
Ensuite, hop! on traverse un pont et on arrive à Városliget. C’est un parc boisé (plus de 100 hectares). C’est un grand espace de distraction et on y retrouve par exemple : un lac qui se transforme en patinoire géante pendant l’hiver, des thermes, un château tout bizarre, un zoo, etc … Ce fut le lieu de célébration principale des festivités du millénaire. Allez hop c’est parti on y va aussi 🙂
S’il n’y avait qu’une raison pour venir ici, ce serait pour lesThermes Széchenyi. Ce sont les plus grands bains de Budapest et un des plus grands établissements thermaux d’Europe. L’eau provient d’un puits profond de 1246m et sort à la surface à une température de 76 degrés! Dans l’eau il y a du calcium, du magnésium, de l’hydrocarbonate, du sodium et du sulfate (et probablement tout un tas d’autres trucs bizarres!), bref il ne faut pas en boire mais c’est bon pour la santé! Plein de bassins à disposition, en intérieur ou extérieur, de 16 à 40 degrés. Possibilité de boire une bière et grignoter tranquillement juste à côté. Sans doute moins « beau » que les bains de Gellert mais j’ai personnellement préféré ceux de Széchenyi. Son ouverture date de 1913.
L’écran géant là, c’était pour la demi-finale de la coupe du monde avec la France en 2018 yeah!
C’est ouvert tous les jours (6h-22h) et c’est franchement cool 🙂 Plus d’infos ici : http://fr.szechenyifurdo.hu/
Un peu plus loin, on arrive devant le Château de Vajdahunyad. Et c’est du grand n’importe quoi! 🙂
Pourquoi du n’importe quoi ? et bien en gros pour les festivités de 1896, on décide de construire dans le parc, sur une ile, une petite compilation de l’architecture historique du pays. Tout ça mélangé dans un château construit pour l’occasion. A l’origine il devait être en bois et papier mâché et détruit ensuite, mais le succès a été tel que ce faux château a finalement été réellement construit en dur, et il est toujours là 🙂
Vous verrez surement cette statue assez lugubre, intitulée « Anonymus » … rien à voir avec les Anonymous. C’est en référence à Magister P., pas réellement identifié, donc Anonymus en latin, et c’est l’auteur qui a rédigé une grande chronique historique (Gesta Hungarorum) en l’an 1200 sur les origines du pays.
Un peu plus loin, si vous cherchez bien, vous trouverez peut être une autre statue insolite sur les murs du château. Une tête de vampire!!
C’est le buste de Bela Lugosi, l’acteur hongrois resté célèbre pour avoir interprété le rôle de Dracula pendant des dizaines d’années 🙂
Les grands cimetières, allez savoir pourquoi, c’est toujours quelque chose qui m’attire. C’est pas du tout morbide, au contraire! Dans les grands cimetières, il y a de l’espace, c’est calme, il y a des statues très réussies (et souvent dans des thématiques qu’on ne retrouve pas forcément dans les musées) et il y a parfois des trucs complètement improbables! 🙂 Bref, visiter un grand cimetière, je trouve ça vraiment intéressant! et ça tombe bien car à Budapest, il y en a un! Hop en route!
Pour y aller, direction la station de métro Keleti Pályaudvar (à la gare) et après quelques minutes de marche on arrive à l’entrée du cimetière le long de la rue Fiumei út. C’est le cimetière Kerepesi(Kerepesi temető). Il recouvre une superficie de 56 hectares. Il a ouvert en 1847 et de nombreuses personnalités hongroises sont enterrées ici. C’est un peu l’équivalent du Père Lachaise. Après la guerre, les communistes ferment le cimetière en 1952, déjà à cause des dégâts subis, et aussi car il y avait de nombreux « ennemis de la classe ouvrière » enterrés ici. Une usine s’installe sur une partie du cimetière et tout l’emplacement devait subir le même sort, et puis finalement non. En 1958 un grand monument est érigé en l’honneur du mouvement ouvrier, et le cimetière reprend vie (façon de parler!). Plus d’infos sur le site officiel : http://fiumeiutisirkert.nori.gov.hu/en/home
Voici une petite compilation (non exhaustive) de ce qu’on peut y trouver. Ce cimetière ressemble d’avantage à un parc, il est très boisé, on a vraiment l’impression d’être à la campagne!
Le quartier Nove Mesto entoure le quartier de la vieille ville de Prague depuis plusieurs siècles, donc il faut un peu relativiser un peu quand on parle de « nouvelle ville ». Disons qu’on sort des petites ruelles typiques pour retrouver l’aspect d’une ville un peu plus moderne.
L’endroit le plus emblématique de ce quartier c’est la grande Place Venceslas. Elle s’appelait avant le Marché aux chevaux (Kǒnský trh) et elle date du moyen age. Elle ressemble maintenant à une grande avenue piétonne de 750 m de long pour 60 m de large. Tout au bout on aperçoit le grand dôme du Musée National.
On reviendra plus tard sur cette place. Tout de suite sur votre gauche, il y a le passage Koruna (Václavské nám. 1), avec à l’intérieur un très beau dôme en verre de style Art Nouveau.
Mais surtout, je vous conseille de faire quelques dizaines de mètres sur votre gauche le long de l’avenue Na Příkopě et de vous arrêter au numéro 854/14. Ici, il y a le grand magasin de jouets Hamleys.
Sur trois étages, vous avez des jouets pour petits et grands, des attractions, et même un toboggan pour redescendre au rez-de-chaussée. Réellement on y passe un très bon moment même si ça reste un magasin. Un must see to do cool 🙂 https://www.hamleys.cz/en/
Ensuite on prend à droite et on descend la rue Panská, et au croisement avec la rue Jindřišská, on va au numéro 909/14. C’est simplement la poste … Oui mais quelle poste! 🙂
C’est un grand bâtiment du XIXe avec une immense verrière et des fresques sur les murs. Franchement classe 🙂
On continue la balade en descendant la rue Politických vězňů. Il y a d’ailleurs ici un restaurant testé (et approuvé) sur lequel on est tombé un peu par hasard, le restaurant Ferdinanda(Politických vězňů 1597/19). Traditionnel tchèque, en sous sol, mais déco sympa et avec de l’humour, portions généreuses et pas cher. Validé 🙂 http://www.ferdinanda.eu/
Un peu plus loin on prend à droite sur la Washingtonova vers le grand Musée National. Au pied du bâtiment, au sol, il y a un mémorial très discret (sauf en janvier quand il y a toutes les gerbes de fleurs) avec une petite croix en béton. C’est ici que Jan Palach s’est immolé par le feu en 1969. Mais qui ça ? mais pourquoi ?
C’est parti pour un rappel historique : après la seconde guerre mondiale, la Tchécoslovaquie tombe sous la domination de l’URSS et de Staline. En 1948, c’est le Coup de Prague. Suite à des manœuvres politiciennes, tous les postes clés du pays tombent aux mains des communistes soutenus par Moscou. Puis en 1960 le régime se durcit en même temps que la Guerre Froide prend de l’ampleur. Les opposants au régime communiste se font de plus en plus remarquer. Brejnev en 1967 décide de remplacer le président Novotný qui n’arrive pas à « tenir son peuple », par Dubček , l’un des hommes qui a permis le Coup de Prague. Mais revirement, en avril 1968, Dubček proclame l’avènement d’un « socialisme à visage humain » et permet un peu plus de liberté de la presse, de libéralisation de l’économie. Ça ne change pas grand chose pour la population, mais pour Moscou, c’est un très mauvais signe envoyé alors qu’on est en pleine Guerre Froide. Alors il y a réaction. En juin, des troupes russes stationnent près de la frontière pendant que Moscou négocie avec Dubček pour qu’il retire ses réformes. Cette période de « changement » est connu comme le Printemps de Prague. Finalement au mois d’aout 1968, Brejnev durcit le ton et décide de rappeler à la Tchécoslovaquie le principe de « souveraineté limitée » et l’URSS (avec l’appui symbolique de quelques autres pays du Pacte de Varsovie) envahie la Tchécoslovaquie ( 400 000 soldats, 6 300 chars des pays du Pacte de Varsovie, appuyés par 800 avions, 2 000 canons!). Prague tombe en quelques heures dans les mains des paras soviétiques. Dubček appelle le peuple à ne pas résister et il sera remplacé en 1969. Le processus de « normalisation » du pays commencera et il retombera entièrement sous contrôle soviétique. En protestation à tous ces évènement, un jeune étudiant de 20 ans, Jan Palach, s’est immolé par le feu en janvier 1969. Un autre étudiant Jan Zajíc, fera la même chose un mois plus tard. Ce mémorial est en leur honneur. Voilà, c’est la fin de ce rappel historique.
En relevant la tête, l’énorme bâtiment (sous les échafaudages à ce moment là), c’est le Musée National, aussi appelé Národní muzeum. Il est créé en 1848 et représente le symbole de la culture Tchèque. Il abrite aussi le Panthéon des grands hommes du pays. Des travaux de rénovations sont en cours depuis 2011 … Réouverture prévue pour octobre 2018 … http://www.nm.cz/
Juste devant se trouve la statue équestre de Saint Venceslas, réalisée en 1912. La précédente statue équestre qui datait de 1680 a été déplacée au château de Vyšehrad, au sud de Prague. Cette statue de Venceslas Ier de Bohême est au cœur de toutes les manifestations qui peuvent avoir lieu sur la place (comme ce jour là).
Juste à côté, il y a un endroit sympa pour boire un verre, c’est le Vytopna( Václavské nám. 802/56). C’est pas super bien indiqué, il faut monter à l’étage et après c’est marrant on se pose, on commande, et on attend que le train arrive. Et oui, les bières sont livrées par des petits trains électriques qui s’arrêtent devant les tables 🙂 C’est idiot mais c’est marrant. ( https://vytopna.cz )
Le long de la place Place Venceslas on trouve pas mal de lieux intéressants, le Musée de la Guerre Froide par exemple (Václavské nám. 818/45) ou le Grand Hotel Europa, un des plus beaux hôtels de la ville..
En remontant la place, prenez à gauche sur la rue Štěpánská, et rentrez dans le Palac Lucerna. ( http://www.lucerna.cz/en/ ). C’est une galerie couverte, un centre commercial, salle de spectacles, etc … et dans la galerie vous pouvez voir une autre œuvre de Cerny, le Cheval (Kůň – 1999). C’est la version parodique de la statue équestre qu’on a vu juste avant 🙂
Prague comporte de nombreuses galeries et passages couverts. Une quarantaines sont construits entre 1907 et 1938, et il était même possible de traverser toute la ville en les empruntant. Depuis, de nombreux passages ont été fermés, mais il est toujours possible d’en visiter des sympas. Comme par exemple le passage Světozor. Il faut rejoindre l’entrée du cinéma Steozor (Vodičkova 791/41). Au dessus d’une pub pour un resto chinois, il y a un grand vitrail coloré façon art-nouveau avec Tesla.
Il s’agit d’une publicité pour la compagnie TESLA. Cette société fondée en 1921 sous le nom Elektra est rebaptisée TESLA en 1946 en hommage à Nikola Tesla (qui a étudié un semestre à Prague) et aussi pour (« TEchnika SLAboproudá » qui veut dire « low-voltage technology »). La société Tesla produira presque tout ce qui est électronique en Tchécoslovaquie dans les années 80. Bref, cette jolie publicité n’a absolument rien à voir avec Nikola Tesla 🙂 Juste derrière cette pub, on débouche dans le caché et très agréable jardin des Franciscains (Františkánská zahrada). Un petit havre de paix dans un quartier ultra touristique 🙂 (et il y a des toilettes publiques .. au cas où 😉 )
A la sortie du jardin, il y a cette grande statue de Josef Jungmann. Son nom nous est complètement inconnu. C’est un puriste de la langue tchèque. En 1839 il sort l’énorme Dictionnaire tchéco-allemand (en 5 volumes). Il créée des cercles de pensée regroupant des intellectuels de l’époque pour chasser la langue allemande de plus en plus utilisée dans le pays.
C’est en partie grâce à lui que la langue tchèque imprononçable est toujours là aujourd’hui. Et juste derrière, l’immeuble de la banque allemande, la Deusche Bank : la lutte continue! 🙂
Juste en face, il y a le Palais Adria, avec son architecture très particulière. On dirait un château avec ses créneaux. C’est le style « rondocubisme« , le mouvement cubisme à la sauce tchèque des années 20. A l’étage il y a la galerie des critiques, où des « critiques » d’art contemporain organise régulièrement des expositions.
A un pâté de maison de là, se trouve une monumentale sculpture de la tête de Franz Kafka , c’est encore une fois une réalisation de David Cerny. 10m de haut, 45 tonnes, et 42 strates mobiles qui régulièrement décomposent totalement la tête de l’écrivain le plus célèbre de Prague pour finalement la recomposer ensuite.
A ce propos, je trouve intéressant de revenir sur le début de la célébrité de David Cerny 🙂 En 1991, il est encore étudiant de l’École des arts appliqués de Prague. A cette époque, il y a à Prague un ancien char russe JS-2, surnommé Char Staline, qui symbolise la libération de la ville des troupes nazis par les troupes russes. Avec un pote, le 21 avril1991, il peint le char en rose. C’est le scandale dans le pays, et officiellement la Russie exige que le char soit repeint dans sa couleur d’origine. David Cerny est envoyé en prison. Pendant sa détention, des députés Tchèques profitent de leur immunité parlementaire pour peindre à nouveau le char en rose. David est libéré de prison, le char est repeint en kaki et placé sous bonne garde au Musée de l’Armée, et Prague possède son artiste subversif 🙂
Il y a encore d’autres œuvres de Cerny à dénicher dans les ruelles de Prague. Parmi elles – L’homme suspendu (1996) : il s’agit de Sigmund Freud (mais beaucoup de personnes y voit Lénine) contemplant sa propre chute (à l’angle des rues Skořepka et Husova,) – Embryo, à l’angle de la rue Anenské náměstí 5 : une espèce de gouttière en train d’enfanter on ne sait quelle monstruosité
(la femme blanche assise sur le mur n’a rien à voir, mais je trouvais cette statue cool 🙂 )
En se rapprochant du fleuve on découvre le Théâtre National(Národní 2), construit en 1881 (puis ré ouvert en 1883 après un incendie vécu comme une catastrophe nationale).
La photo suivante, c’est l’immeuble juste après, et c’est simplement que le logo m’a fait penser au Daily Planet, le journal où travaille Superman … bon en fait rien à voir, c’est le Goethe-Institut de Prague (organisation à but non lucratif pour la promotion de la langue allemande)
Juste en face, en empruntant un petit pont, on arrive sur l’Île des Slaves (Slovanský ostrov). L’ile est aménagée avec un joli parc et au milieu se dresse le Palais Zofin. (http://www.zofin.cz/en/) Construit en 1837 en hommage à l’archiduchesse Sophie de Bavière (mère de l’empereur François Joseph Ier), c’est LE lieu de la culture mondaine à Prague à la fin du XIXe siècle.
En poussant encore un peu plus loin le long du fleuve, il y a la célèbre Maison Dansante(Tančící dům – Rašínovo nábřeží 80). Commandé en 1996 à la demande Václav Havel pour être le premier bâtiment construit après la révolution de velours, pour marquer le côté festif des pragois et marquer la fin de l’ère communiste austère.
Ici, depuis le pont Jiráskův most , on a une vue sur un des déversoirs du fleuve, la colline Petrin et la château de Prague tout au fond.
Allez, une dernière petite curiosité pour la route, prenez le métro à la station Náměstí Míru (quartier Vinohrady, à côté de l’Église Sainte Ludmila), il y a l’escalator le plus grand d’Europe! 87m et 333 marches 🙂
Et si ça vous tente, vous pouvez aller voir la Tour de télévision de Prague, dans le quartier de Žižkov. Construite entre 1985 et 1992. Elle fait 216m de haut (un restaurant panoramique est situé à 63m et une salle d’observation à 100m). Cette tour est plutôt mal aimée par les Pragois.
Le quartier de Hradcany est situé sur une colline de Prague. C’est ici que se trouve aussi le Château de Prague qu’on voit depuis pratiquement n’importe quel endroit dans la ville. Allez hop en route pour ce fameux château! Il y a plusieurs façons pour y aller, moi je vous propose la montée par les escaliers(Staré zámecké schody) accessibles à quelques mètres de la station de tramway Malostranska.
Ces escaliers sont un passage uniquement piéton (230m de long et 121 marches), rénové en 2009. Pendant la montée, vous croiserez très probablement un guitariste de rue à côté d’une statue (c’est la statue de Karel Hašler, un célèbre chansonnier tchèque, mais totalement inconnu hors du pays). Au sommet il y a une petite plate forme d’observation pour profiter d’un superbe point de vue sur Prague.
On rentre ensuite dans le vaste complexe qui fait que le château de Prague est considéré commeun des plus grands châteaux du monde. Il occupe une surface de 570 mètres de long sur 130m de large. Nous sommes devant la porte Orientaleavec la tour noire qui monte la garde. Cette tour avait un toit doré à l’origine mais il détruit lors du grand incendie de 1541. Elle est ensuite rebaptisée tour noire et servira de prison.
Tout de suite à gauche se trouve le palais Lobkowicz, seul bâtiment privé dans l’enceinte du château et qui abrite la plus grande collection privée d’art du pays. ( http://www.lobkowicz.com/en/ )
Tout de suite à droite se trouve la résidence du Burgrave Suprême. Ce titre parait un peu ridicule mais à l’époque, c’était la 2e personne la plus importante du pays après le roi. C’est le haut fonctionnaire qui gère les affaires du pays en l’absence du souverain. Dans dans la cour de ce petit palais se trouve la Statue Youth. Et on voit que beaucoup de personnes lui ont touché le zizi 🙂
Le palais du Burgrave quant à lui sert maintenant de musée du jouet.
Plus loin sur la droite, c’est l’entrée de la Ruelle d’Or. Elle longe la muraille nord du château, et c’est une petite rue étroite avec des maisonnettes colorées et minuscules. La légende raconte que dans cette ruelle l’empereur Rodolphe II (qui était passionné par l’occultisme) avait autorisé des alchimistes à s’installer et travailler ensemble. Un des objectifs était de réaliser la pierre philosophale permettant de changer le plomb en or ou bien l’élixir de jeunesse éternelle.
La réalité est un peu moins funky : les petites maisonnettes servaient d’habitations aux archers qui gardaient la muraille, puis plus tard à des domestiques du château, ainsi qu’à quelques artistes en recherches d’inspirations (comme Franz Kafka qui a vécu brièvement au n°22 de la ruelle). Conseil du jour : venez tôt le matin ! … sinon toutes les visites risquent de ressembler à un parcours du combattant au milieu de la foule …
Depuis cette ruelle on peut aussi accéder à une longue galerie médiévale présentant une collection d’armes (plus ou moins) anciennes et des instruments de torture. Pas indispensable, mais bon comme vous êtes là, autant y faire un tour.
Ensuite vos pas vous mènent tout naturellement à la Basilique St Georges. C’est la plus ancienne église de la ville, fondée en 925. La façade baroque date du XVIIe siècle. L’intérieur est plutôt sobre et austère.
Mais en général sur cette place, on regarde que ce qui est en face, tellement c’est grand! C’est la cathédrale St Guy de Prague. Sa construction aura duré presque 6 siècles! La première pierre est posée en 1344 et la cathédrale ne sera véritablement achevée qu’en 1929 !! A l’origine de sa construction, le roi Jean et son fils, le futur roi Charles IV, souhaitent une cathédrale à l’image de celles qu’on trouve dans le nord de la France. Ils font donc appel à un premier architecte français, Mathieu d’Arras.
Les dimensions de la cathédrale sont comparables à Notre Dame de Paris, avec une longueur de 124 m, une largeur de 60m et la plus haute tour qui culmine à 92m.
Les vitraux sur la façade nord de la cathédrale sont réalisés par Alfons Muncha et ils sont magnifiques 🙂
Ce qui était absolument magnifique aussi, c’était les rayons de soleil colorés par les vitraux dans la cathédrale. C’était la première fois que j’en voyais d’aussi visibles et colorés! Photo réalisée sans trucage 🙂
Il y aussi le magnifique tombeau en argent de saint Jean Népomucène, vous savez, celui qui a été jeté dans le fleuve.
Il y a énormément de détails intéressants et la visite de cette cathédrale est franchement indispensable ! 🙂
La visite du vieux château est « sympa mais pas top » 🙂 En effet, une grande partie du château a été détruit pendant l’incendie de 1541, et du coup, l’intérieur est un peu tristounet. Pas de grands tableaux ni de belles tapisseries, très peu de mobilier, etc … Bon il y a tout de même une pièce hautement historique, c’est une petite salle où en 1618 une délégation protestante venait se plaindre qu’on ne les autorisait pas à pratiquer leur religion comme le roi l’avait promis et ils furent jeté par la fenêtre! hop! Une autre salle qui vaut le coup, c’est la Salle Vladislav avec ses nervures gothiques (purement décoratives). C’est vraiment joli 🙂 (interdiction de prendre des photos, mais le mien s’est déclenché tout seul sans que je le demande! ahah)
Pour la fin de la visite, on sort par l’entrée principale (logique) à l’ouest du château 🙂
Ensuite je vous conseille de continuer votre balade un plus loin en direction de la rue Nový Svět, qui est vraiment jolie calme et pleine de charme.
N’hésitez pas à vous arrêter au Kavarna Novy Svet (Nový Svět 2). C’est une super adresse discrète où se trouve un petit restaurant salon de thé super cosy et à l’ambiance vraiment super agréable. Une vraie bonne trouvaille 🙂
Ensuite, juste à côté, rendez vous pour la visite quasi obligatoire à l’église Notre Dame de Lorette ( site officiel – Loretánské náměstí 7). Tout d’abord la façade et le clocher sont plutôt sympas à voir et si vous arrivez un dimanche à 15h ou 18h vous aurez la chance d’entendre un carillonneur faire chanter les 27 cloches de l’église. C’est la riche famille princière de bohème Lobkowicz qui est à l’origine de sa construction au XVIIe siècle.
En 1626, Benigna Catherine, baronne de Lobkowicz décide de créer un grand lieux de pèlerinage à Prague. Alors ni une ni deux, une Santa Casa arrive miraculeusement! La Santa Casa, c’est le lieu idéalisé représentant la maison de la Sainte Famille à Nazareth. Ici il s’agit d’une copie et la « véritable Santa Casa » se trouve à Loreto en Italie. Et même si la légende dit que des anges l’ont miraculeusement transporté de Palestine en Italie en une nuit, la réalité ressemble d’avantage à l’achat et au transport par bateau jusqu’en Croatie d’une maison de Nazareth. Toujours est-il qu’une sainte maison à Prague (copie ou pas), ça attire le pèlerin, mission réussie!
Parmi les autres trésors de l’église, on peut trouver un crucifié sacrément charcuté … une sainte barbue crucifiée, il s’agit de Sainte Starosta, princesse portugaise très croyante et qu’on devait marier à un païen. Elle pria Dieu de l’enlaidir et hop une grosse barbe poussa! Le roi furieux la fit crucifier, sympa! … Et enfin dans la galerie des trésors, le sublime ostensoir avec 6.222 diamants, ça ne se voit pas tous les jours!
A quelques centaines de mètres de là, se trouve un autre lieu de culte, le célèbre monastère de Strahov (Strahovské nádvoří 1/132).( https://www.strahovskyklaster.cz/en/ ) Fondé en 1140 c’est un des plus anciens monastères du pays. Il abrite une bibliothèque très réputée et parait-il sublime!
Mais pas de chance pour nous, ça ferme à 17h … on est en retard et on ne verra que le portail fermé 🙂
Pour se remettre de cette déception, on se dirige juste en face, au Musée des miniatures 🙂 ( https://www.muzeumminiatur.cz/ ). Le musée, tout comme ses œuvres, est miniature. On passe la visite le nez collé à des loupes ou des microscopes pour admirer les trésors de patience qu’il a fallut pour sculpter des microscopiques réalisation. Sympa et pas cher, un bon moment à passer 🙂 (Strahovské nádvoří 11)
La soirée n’est pas complètement perdue, car même si le monastère était fermé, en face, la brasserie était ouverte 🙂 ( http://www.klasterni-pivovar.cz/ )(Strahovské nádvoří 10)
Dans la grande et belle tradition monastique, nos chers moines de l’ordre de Saint Norbert brassent toujours de la bière, et on peut donc déguster une très bonne bière Saint Norbert à la brasserie Klasterni Pivovar. La brasserie est restaurée en 2000, le cadre est vraiment agréable et on y a vécut une véritable « soirée piège » ahah 🙂
Car quand on commence à discuter avec nos sympathiques voisins de tables russes … il y a forcément plusieurs tournées qui s’enchainent … et quand un couple d’ukrainiens nous rejoint, c’est parti pour une soirée interminable à gouter toutes les bières et tous les alcools forts et liqueurs qui se trouvent sur la carte de la brasserie !! Ahahah je ne vous raconte pas comment le retour en pleine nuit hivernale a été compliqué 🙂
Toujours dans le quartier, au sud, sur la colline, il y a le grand Parc de Petrin. La colline était autrefois recouverte de vignes, puis au XIXe siècle il devient un immense parc public avec des petites allées qui serpentent au milieu des vergers. Bon en plein hiver, ça a un peu moins de charme, et ça doit surement être top au printemps.
En plus d’être le grand poumon vert de la capitale, le parc renferme quelques curiosités. Au sommet on peut voir par exemple la Tour de Petrin, qu’on surnomme la Tour Eiffel, car elle a été construite en 1891 (2 ans après la Tour Eiffel donc) pour l’Exposition Universelle de Prague. Elle mesure 60m de haut et on peut grimper au sommet pour profiter du panorama. A ses pieds se trouve une grande roseraie.
On trouve aussi un labyrinthe de miroirs un peu désuet (lui aussi datant de 1891). En descendant le long des sentiers (glissants l’hiver) vous pouvez visiter la Magical Cavern, une « grotte » remplie d’œuvres artistiques.
Ah et si vous voulez rejoindre le sommet de la colline depuis le quartier de Mala Strana, il est possible de prendre le funiculaire 🙂
D’ailleurs, à 300m du funiculaire (en bas de la colline), le long de l’avenue Újezd se trouve quelques statues assez glauques. Il s’agit du mémorial pour les victimes du communisme inauguré en 2002. Au fur et à mesure qu’on grimpe les marches, le citoyen victime du communisme est de plus en plus mutilé jusqu’à disparaitre complètement. Une bande en bronze rappelle les chiffres macabres de la répression communiste en Tchécoslovaquie jusqu’en 1989 : 205 486 condamnés, 248 exécutés, 327 tués à des postes frontaliers illégaux et 170 938 personnes émigrées.
Le quartier de Mala Strana se trouve au pied du grand château de Prague est c’est traditionnellement le quartier résidentiel de l’aristocratie. En 1541 un gigantesque incendie ravage tout le quartier (et une partie du château) et permettra pendant la reconstruction du quartier d’ouvrir de nouveaux espaces et d’embellir la ville. Dans le prolongement du pont Charles, continuez tout droit et grimpez la rue car ici se trouve l’église la plus visitée de Prague, il s’agit de l’église Saint Nicolas. Son célèbre dôme et son clocher sont visibles sur pratiquement tous les points de vue de Prague 🙂
Cette église est construite entre 1673 et 1752, et elle est réputée pour être une des plus belles églises de style baroque en Europe. L’entrée est payante mais ça vaut le coup, car l’intérieur est vraiment riche en statues, peintures et dorures. Ah oui, et même s’il fait -12°c et qu’il n’y a pas de chauffage, il faut enlever son bonnet! Brrrr 🙂 http://www.stnicholas.cz/en/
Après cette visite spirituelle, je vous propose une visite spiritueuse 🙂
Comme moi vous en avez peut-être un peu marre de la pilsner, la bière tchèque. Elle est certes légère et sympa, mais soyons honnête, ce n’est pas vraiment une « bonne bière » 😉 Alors à une rue d’ici, il y a le Hospudka Obycejny svet(Josefska 44/2). C’est un bar discret en sous sol, ambiance plutôt calme et feutrée, loin de la foule des touristes et qui propose un bon choix de bonnes bières belges aaaaaah 🙂 http://www.obycejnysvet.com/
Allez maintenant il est temps d’aller flâner dans les petites ruelles vers le sud. A quelques minutes à pieds, se trouve une « curiosité touristique », le mur John Lennon( Velkopřevorské náměstí ). Il faut savoir que c’est simplement un banal mur du jardin des Chevaliers de l’Ordre de Malte. Il faut aussi savoir que John Lennon n’a jamais mis les pieds à Prague. Mais alors, pourquoi ce mur John Lennon ????
En fait durant les heures sombres de la répression communiste en Tchécoslovaquie, en 1968, John Lennon apparaissait comme un symbole de liberté. Après son assassinat en décembre 1980, un premier dessin apparait sur le mur, puis rapidement d’autres portraits s’ajoutent le long du mur. Les étudiants s’en servaient à la fois pour rendre hommage à l’artiste et aussi pour protester contre le régime communiste et le manque de libertés. Le mur était régulièrement repeint par le pouvoir, mais régulièrement il était à nouveau recouvert de graffitis. Depuis la chute du mur de Berlin en 1989, cet endroit est principalement un lieu de recueillement lors d’un évènement tragique. Il symbolise toujours un désir de paix, et devient aussi un point de rendez-vous pour les touristes …
Quelques mètres plus loin en descendant la rue vous passez sur un charmant petit pont (recouvert de « cadenas d’amoureux ») avec sa non moins charmante vieille roue à aube et son euh … personnage 🙂
En 5 minutes à pieds en remontant le fleuve, vous arrivez au Musée Kampa (U Sovových mlýnů 2). C’est un musée d’art moderne ( http://www.museumkampa.cz/en/ ). Si vous aimez le contemporain vous y trouverez votre bonheur. Et sinon, juste à côté dans les jardins se trouvent quelques statues intéressantes :
La statue « World Harmony » représentant Sri Chinmoy, un célèbre artiste auteur penseur indien qui a toujours œuvré pour la paix dans le monde.
Les célèbres Miminka Babies (2001), d’énormes statues en bronze de bébés avec un code barre à la place du visage, œuvre du sculpteur David Cerny, qui a semé ses réalisations un peu partout dans Prague, et c’est tant mieux 🙂 (d’autres Miminka babies sont aussi accrochés à la grande tour tv de Zizkov)
Et il y a aussi les fameux pingouins jaunes, toujours Cerny 🙂
Après cette visite, on part dans la direction opposée. On suit le fleuve, et une dizaine de minutes plus tard, on arrive au Franz Kafka Museum (Cihelná 635/2b) qui expose de nombreux manuscrits de l’auteur tchèque (et pragois!). Si vous êtes fan de l’auteur et de son univers, allez-y, si non, vous risquez d’être un peu déçus ( http://www.kafkamuseum.cz/ ) Et dans tous les cas, dans la cour du musée, il y a une des installations les plus célèbres de Prague, toujours une réalisation de Cerny, les hommes qui pissent sur la carte de la république Tchèque (réalisé en 2004). Pour info, ils ne pissent pas au hasard mais écrivent les lettres des sms reçus au +420 724 370 770. Voilà, ça va tout à fait changer votre vie ! .. ou pas 🙂
Enfin, avant de partir, rejoignez le petit embarcadère à quelques mètres de là. En fin d’après midi, c’est LE lieu de rendez vous de tous les canards et cygnes de Prague (et des mouettes aussi) qui viennent tous se retrouver la pour taper la discut’, avaler les morceaux de pains que les gens leurs donnent, ou avaler tout cru un petit enfant qui se serait approché trop près du bord. Quelque soient vos motivations 😉 c’est un spectacle assez marrant à voir 🙂
Il y a évidemment encore un tas de choses à voir dans le quartier et c’est vraiment agréable de s’y promener de jour comme de nuit 🙂