Road trip en Slovénie (Špičnik, Putj) et Croatie (château de Trakoscan et Zagreb)

Je me lève avec une certaine appréhension ce matin car la météo la veille était vraiment mauvaise. Ô joie, il fait soleil ! C’est ma dernière journée en Slovénie 🙁 Alors ni une ni deux, après un petit déjeuner rapidement avalé à la Guesthouse Beno, je prends la voiture direction les vignobles slovènes 🙂

La vallée de la Drave (Podravje) est une des 3 régions viticole du pays. La Slovénie pratiquait la viticulture bien avant l’arrivée des romains. De nos jours, la région cultive toujours cet amour du vin, et il y a des routes à explorer pour découvrir les vignes et participer à des dégustations autour de Maribor, Podpohorje et Slovenske Gorice.

Un petit tour dans les vignes 🙂

Toute cette région est recouverte de collines charmantes et de joyeuse vignes, c’est vraiment mignon!

J’ai entendu parler d’un endroit insolite à Spičnik qui m’intrigue! Dreisiebner dans le GPS, J’y arrive après 30min de route. Je me gare en haut de la colline, au bord des vignes, j’avance entre les petites maisons et … je tombe sur cette borne ! Il faut payer 5 euros pour faire quelques mètres de plus!

En fait, juste après, il y a un point de vue où la route semble former un cœur au milieu des vignes. Ça a l’air joli tout plein, mais payer 5 euros pour une photo, je trouve que c’est franchement abusé! De la vigne a été arrachée pour créer un belvédère. Je comprends que les habitants du coin sentent venir le filon et en profitent pour vouloir gagner un peu d’argent, mais je n’étais personnellement pas prêt à participer à cette arnaque touristique 🙂

Il fut un temps où c’était un chouette endroit pour boire un verre de vin en profitant du belle vue. Depuis, c’est devenu un attrape touriste à fuir. Si malgré tout, vous voulez y aller (après tout hein), je vous partage quand même le site internet de l’endroit : http://dreisiebner.si

Mais ce n’est pas grave, il suffit de rouler un peu dans la région au hasard de la route pour trouver des endroits plus charmants les uns que les autres!

Par exemple, je suis tombé sur ce superbe spot, le point de vue de Luberkogel 🙂

Chose incroyable, à côté de la table à pique-nique installée au point de vue, il y a un petit réfrigérateur avec des petites bouteilles de vin et de l’eau, en libre service! La caisse est à côté, ça fonctionne à la confiance. C’est juste top.

J’étais tranquillement en train de déguster un verre de vin, tout en contemplant le paysage et en méditant sur le sens de la vie (« un verre de vin à 10h du matin, est-ce trop tôt? »), quand tout à coup, la révélation! C’est à ce moment là que je me suis rendu compte que j’avais franchi la frontière sans le savoir, on est en Autriche ici haha 🙂 et je suis en plein sur la fameuse route des vins, la “Südsteirische Weinstraße”. Chaque colline a son vignoble, et tous les 500m vous trouvez une nouvelle maison de vignerons vous proposant des dégustations!

Un peu plus loin, une œuvre d’art illuminera votre journée, c’est « Grösste Weintraube der Welt », une grosse grappe de raisin 🙂

Je suis vraiment tombé sous le charme de cette jolie région! 🙂

J’y aurais bien passé ma journée, mais hélas, ce soir je dois être à Zagreb en Croatie. Je reprends donc la route en sens inverse, et je me dirige vers une ville dont on m’a recommandé la visite.

La jolie ville de Ptuj

La ville de Ptuj a la réputation d’être l’une des plus anciennes cités de Slovénie. Même si on a retrouvé des traces d’habitations datant de l’age de pierre, elle apparait pour la première fois dans l’histoire écrite en l’an 69 quand une légion romaine (Legio XIII Gemina) qui stationnait ici prêta allégeance à l’empereur Vespasien. C’est à Ptuj aussi que né Oreste en 420, le père de Romulus Augustule, le dernier Empereur Romain d’Occident. Puis Ptuj sera pillée et rasée par les huns. Au XIIe siècle, un château fort est construit sur les hauteurs pour protéger cette frontière sud du Saint Empire Romain Germanique. La ville de Ptuj est aussi connu comme centre culturel du folklore slovène. Au printemps, elle accueille le carnaval Kurentovanje. On y voit des Koranti, des personnages traditionnels masqués, couverts de peaux de moutons et de plumes et qui chassent l’hiver.

Il y a un grand parking pas cher au sud de la ville. C’est d’ailleurs depuis ce côté qu’on a cette jolie vue sur Ptuj se reflétant sur la Drave. Il n’y a plus qu’à traverser le pont réservé aux cyclistes et aux piétons et arpenter les vieilles rues de la ville.

Un plan sur place vous indiquera les principaux points d’intérêts.

On trouve aussi à Putj la plus ancienne cave à vin (qui se visite) de Slovénie. Et comme à Ptuj, il y a des gens biens, ils ont créés un festival de la poésie et du vin au mois d’aout 🙂 (le site officiel).

Le clocher de l’église Saint-Georges est un des points de repère de la ville. Ce clocher baroque est séparé de l’église. On peut remarquer qu’il n’a une horloge visible que sur 3 côtés. Le côté face au château n’en a pas. C’était un signe de protestation des citoyens qui ont financés sa construction contre les seigneurs du château qui eux n’avaient pas payé leur part! L’église était fermée lors de mon passage. Le petit jardin autour est intéressant car on découvre des pierres tombales issues de l’ancienne nécropole romaine et enchâssées dans les murs de l’église. En plus du théâtre de la ville, le quartier concentre de nombreux petits restaurants, bars et boutiques. L’ambiance est vraiment agréable 🙂

Le monolithe en marbre qui se dresse devant l’église est un vestige romain appelée le monument d’Orphée. Il date du 2e siècle et était dressé en l’honneur du romain Marcus Valerius Verus qui dirigeait la cité. Il représente une scène du mythe d’Orphée, d’où son nom. Au moyen-âge il était utilisé comme pilori pour les criminels.

Juste à côté, je suis allé manger chez Alex 🙂 C’est un petit resto burger tout simple mais qui est recommandé. Chez Alex Imbiss (Ulica heroja Lacka 4, 2250 Ptuj), on est super bien accueilli, grand sourire, service rapide, bonne musique, petite terrasse sympathique, et une très bonne curry-wurst qui m’a rappelé Berlin haha

J’emprunte ensuite la minuscule ruelle moyenâgeuse Grajska ulica pour me rendre jusqu’au château de Ptuj sur la colline. Il y a une grande terrasse avec une vue panoramique superbe sur la vieille ville.

L’entrée de la partie privée du château et ses musées coute 10 euros. Il y a beaucoup de choses à voir, peintures, sculptures, mobilier, instruments de musique et une grande collection de costumes traditionnels de carnaval. Je n’ai pas fais la visite, mais il parait que c’est chouette 🙂
Plus d’infos sur le site officiel.

Un des autres grands batiments de la ville, c’est le très bel hôtel de ville. Il est dans un style néo-gothique, et on sent la touche germanique présente ici ainsi que dans d’autres quartiers de la ville.

Au premier plan, on voit le monument de St Florian. C’est la seule statue encore visible sur les 8 qui étaient présentes sur la place. Elle date de 1745. Elle a été commandée pour protéger la ville des flammes après plusieurs incendies qui ont ravagé la cité.

Avant de quitter la ville, je passe devant le monastère St Pierre et Paul qui date du XIVe siècle. Il peut se visiter. Il abrite aussi une collection de 5000 vieux manuscrits.

Je ne pensais pas que cette petite ville me laisserait une aussi belle impression 🙂 J’ai vraiment apprécié ses ruelles et l’ambiance générale qui se dégageait. Je vous conseille vraiment de vous arrêter à Putj 😉

Je reprends la route, direction la Croatie! Heureusement la frontière n’est pas très loin… et la mauvaise météo me rattrape …

Château de Trakoscan

Mon premier arrêt pour mon retour en Croatie se trouve à seulement 30min de Ptuj. Il s’agit du château de Traskoscan (Dvor Trakošćan). Il a été construit au XIIIe siècle et servait principalement de point d’observation et de fortification sur la route menant de Putj à la vallée de Benja. Il changera de propriétaires à de nombreuses reprises au fil du temps jusqu’à tomber en ruines. Au milieu du XIXe siècle il est transformé en manoir résidentiel dans un style néogothique par la famille Drakovic. Un parc romantique à l’anglaise est aménagé. En 1953, il devient officiellement un musée et appartient à l’État.

L’entrée coute 7 euros. Il accueille plus de 65.000 visiteurs chaque année. Ce jour là, il n’y avait pas foule, et c’est tant mieux 🙂 Plus d’informations pratiques sur le site officiel.

Il est en théorie interdit de prendre des photos à l’intérieur, mais je crois que mon appareil photo en a réalisé quelques unes à l’insu de mon plein gré, vraiment je m’excuse!

L’intérieur du château est richement garni. Mobilier, peintures, tout est là. Il y a aussi une impressionnante collection d’armes anciennes. De nombreuses explications sont fournies sur l’histoire de la région et des différents propriétaires de la demeure. La visite est globalement agréable et intéressante 🙂

Il manque juste un petit détail pour que soit vraiment le plus beau château de Croatie! Ici, en théorie, il y a un lac dans le parc. En faire le tour à pied et voir le château se refléter dedans, c’est sensé être magnifique!

Sauf que depuis quelques temps le lac n’est plus là! snif snif … En fait il y a des travaux en cours pour le rendre encore plus beau qu’avant. Peut-être que lors de votre visite, le lac sera de retour 😉

En sortant de ma visite, une pluie battante se met à tomber et c’est sous un véritable déluge que j’arrive à Zagreb à un peu plus d’une heure de route. Mes premières impressions sur la capitale de la Croatie sont humides. Je rejoins rapidement mon logement. C’est un petit studio sans âme, dans la banlieue sud, coincé entre barre hlm et centres commerciaux. Depuis le début de ce road-trip entre Croatie et Slovénie, j’ai pratiquement réservé tous mes logements la veille pour le lendemain, voir le jour même. Et j’ai toujours réussi à trouver des offres disponibles et bon marché (en cherchant bien). Mais pour mon arrivée à Zagreb, il n’y avait presque rien de disponible! Ne faites pas la même erreur que moi, pensez à vous y prendre un peu plus en avance. Au moins, je pouvais me garer gratuitement dans la rue, ce qui n’aurait pas été si évident avec un logement dans le centre.

Après quelques emplettes dans la supérette du coin, je m’endors en croisant les doigts pour que la journée de demain soit belle! 🙂

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