C’est le quartier résidentiel, tranquille et limite un peu branché, à l’est de la ville, de l’autre côté du fleuve Isar. Cette partie de Munich est un peu délaissée par les touristes, et pourtant, il y a quelques endroits sympas à voir. Je vous montre ça 🙂
Le Friedensengel (l’Ange de la paix). C’est un monument avec une colonne de 38 m de haut, construit en 1899 pour célébrer les 25 années de paix entre la France et l’Allemagne, après la guerre de 1870. Malheureusement, ça n’a pas duré 😐
Pour la petite histoire, l’ange s’est cassé la figure du haut de la colonne en 1981, mais tout va bien, il a été réparé et il brille toujours au sommet 🙂
Plus bas le long de l’Isar, on découvre un imposant bâtiment, c’est le Maximilianeum. C’est une réalisation de Maximilien II (roi de Bavière en 1848), qui voulait une fondation pour pour assister les étudiants. Le parlement a refusé de lui donner des fonds, alors il a tout fait construire sur sa fortune personnelle. Le but de la fondation était d’aider les 26 meilleurs bacheliers de la Bavière pour les mettre ensuite au service de l’état, quelque soit leur rang social.
Depuis 1949, c’est aussi le siège du Parlement de Bavière.
En suivant l’Isar, vous ne pourrez pas manquer non plus ce bâtiment coloré. C’est Müller’sches Volksbad. Derrière ce nom imprononçable pour les non-germanophiles se cache une très belle piscine publique en style art nouveau. Lors de son ouverture en 1901, c’était la piscine la plus grande et la plus chère du monde 🙂 En plus des bassins, il y a sauna (où la nudité est obligatoire et les vestiaires sont mixtes) et café. Plus d’infos ici.
Toujours en suivant l’Isar, il y a deux curiosités à voir juste derrière le Philharmonie am Gasteig. C’est précisément derrière le PIXEL (un grand centre culturel). Vous trouverez une fontaine carrément insolite en forme d’énorme trompette 🙂 C’est une œuvre de l’artiste Erich Schulze.
L’autre chose à voir ici, c’est cette plaque commémorative au sol. Elle passe totalement inaperçue. Elle est en hommage à Georg Elser. Son histoire est assez incroyable vous allez voir!
En 1939, après l’invasion de la Pologne par les nazis, il décide qu’il faut faire quelque chose et projette de faire exploser une bombe dans une brasserie où chaque année, Hitler et les dirigeants nazis viennent commémorer leur putch raté de 1923. Après avoir travaillé des années comme horloger et menuisier, il se fait engager dans une mine pour voler petit à petit un stock d’explosif suffisant. Il se rend pendant des mois dans la brasserie Bürgerbräukeller et se cache dans un placard à balai pour pouvoir la nuit, creuser inlassablement un pilier proche du pupitre où Hitler fera son discours. Il fabrique lui même une bombe artisanale, qu’il place dans sa cache et enclenche la minuterie pour qu’elle explose trois jours plus tard, en pleine cérémonie. Il part ensuite en direction de la Suisse pour essayer de quitter l’Allemagne. Le jour fatidique du 8 novembre 1939, Hitler et tous les principaux dirigeants nazis sont présents dans la brasserie, juste à côté de la bombe prête à exploser. Et par un manque de chance incroyable, ce soir là, Hitler n’a prononcé que la moitié du discours prévu car à cause du brouillard, il ne pouvait pas prendre l’avion pour rentrer à Berlin et devait prendre un train spécial qui partait plus tôt. Hitler quitte donc la brasserie, suivi des dirigeants nazis. Seulement 13 minutes plus tard, la bombe explose! La brasserie vole en éclat et l’explosion fait une dizaine de morts et de nombreux blessés. Georg Elser sera rapidement retrouvé, et étrangement il ne sera pas exécuté, mais placé en détention en tant que prisonnier spécial. Hitler était persuadé qu’il n’avait pas pu agir seul et qu’il était forcément sous l’influence des services secrets britanniques. Juste avant la chute du IIIe Reich, Hitler ordonnera l’exécution du « prisonnier spécial » le 9 avril 1945 dans le camp de Dachau. Cette histoire est folle, Georg Elser a faillit changer l’histoire du monde, et tout s’est joué à quelques minutes près, à cause du brouillard. Une longue histoire pour une petite plaque 🙂
Pas loin de là, il y a une petite rue que j’ai adoré : des belles maisons, de la verdure partout et au bout, un super endroit pour manger et boire un verre Gaststätte Zum Kloster(Preysingstraße 77).
Je vous recommande ce petit coin isolé et tellement agréable 🙂
Toujours en descendant vers le sud le long de l’Isar, comme à Berlin, il y a une grande ile avec des musées. Et ici, LE GROS musée, c’est le Deutsches Museum. C’est le plus grand musée des sciences et de la technique au monde. Il accueille plus de 1.5 millions de visiteurs par an!
Et si les sciences ne vous intéressent pas tant que ça, vous pouvez toujours flâner sur les rives de l’Isar qu’on peut suivre sur des kilomètres à partir d’ici.
Les berges sont couvertes d’arbres et on a toujours du mal à croire qu’on est toujours en plein centre ville d’une des plus grandes villes d’Allemagne 🙂
Au nord de la ville, le Parc Olympique de Munich fait partie des endroits incontournables quand on visite la capitale de la Bavière. Il a été aménagé pour les Jeux Olympiques de 1972, qui devaient permettre à l’Allemagne d’effacer les souvenirs des JO de Munich de 1936 et leur propagande nazie. Pour l’occasion, le complexe sportif le plus moderne de l’époque est construit. Plus d’infos sur le site officiel.
On notera évidemment le célèbre Stade Olympique et son architecture unique avec son fameux toit tendu et pouvant accueillir 69.000 spectateurs. Le stade accueille les plus grands concerts d’Allemagne, et jusqu’en 2005, c’était l’antre du Bayern de Munich. Il est bien sûr possible de le visiter et même grimper sur le toit.
L’autre monument ô combien mondialement connu, c’est l’Olympiaturm qui culmine à 291m de hauteur! La construction de cette tour de télévision est achevée en 1968.
Bien sûr on prend un billet (9€) et on grime dans l’ascenseur pour aller au sommet! 🙂 Il y a un restaurant panoramique rotatif à 181m et … il y a aussi un improbable musée du rock’n roll !
En grimpant les dernières marches on se retrouve sur la passerelle d’observation à 192m au dessus du sol. La tour est assez éloignée du centre ville et on ne profite pas trop de la vue (d’un point de vue touristique j’entend). Quand le ciel est dégagé (ce qui n’était pas le cas ce jour là), on peut voir les Alpes au loin.
Au pied de la tour, difficile d’échapper à l’énorme complexe BMW ! Voyons ça plus en détail. En arrière plan, ce qui occupe le plus de place, ce sont les usines de production et le centre de recherche. En bas à gauche, c’est le BMW Welt. Le petit bâtiment rond, c’est le BMW Museum. Enfin tout à droite, la gratte-ciel cylindrique, c’est la tour du siège social construit en 1972.
La firme BMW (Bayerische Motoren Werke = Manufacture bavaroise de moteurs) est fondée en 1916. Après avoir construit des moteurs d’avion à ses origines, l’entreprise se concentrera sur le marché automobile avec le succès qu’on lui connait. Si vous êtes amateurs de voiture, ou même simplement curieux, vous pouvez visiter le BMW Welt avec son architecture résolument moderne.
L’entrée est gratuite. C’est une sorte d’immense showroom avec des modèles de voitures incroyables. C’est un bon endroit aussi pour manger 🙂 (et pour y trouver des toilettes gratuites)
Si vous souhaitez visiter le BMW Museum ou les usines, vous trouverez plus d’infos sur le site officiel.
Quartier Maxvorstadt (nord ouest)
Le quartier de Maxvorstadt a été construit du XIXe au XXe siècle. Il est nommé en hommage à Maximilien Ier (le premier roi de Bavière). Il se trouve au nord-ouest de la ville, vers le quartier Schwabing, qui lui est un quartier assez moderne et aisé.
Maxvorstadt est traversé par la très longue avenue Ludwigstrasse. Au nord, juste avant la Siegestor(arc de triomphe en l’honneur des armées bavaroises), il y a une grande place avec deux énormes fontaines. Les longs bâtiments tout autour c’est l’université Louis-et-Maximilien de Munich (une des plus réputées d’Europe, avec 34 prix Nobel à son actif). C’est bien gentil me direz vous, mais pourquoi venir ici ?
Et bien si vous êtes un peu attentif, sur un côté de la place, vous verrez des feuilles au sol parmi les pavés.
Ses feuilles commémorent l’arrestation de Hans Scholl et de sa sœur Sophie Scholl par la Gestapo à cet endroit le 18 février 1943. Hans était le fondateur de La Rose blanche. C’était une organisation résistante contre le nazisme, issue du milieu étudiant. La Rose Blanche a réussi à distribuer des milliers de tracts antinazis à travers l’Allemagne et à dénoncer publiquement le massacre de la Shoah. Après leurs arrestations, tous les membres de organisation seront décapités par les nazis …
Un peu plus loin (Ludwigstraße 22) se trouve l‘Église Saint-Louis de Munich, construite en 1844. Elle est assez imposante sans être particulièrement jolie, mais …
… à l’intérieur de cette église se trouve une des plus grandes fresques du monde, représentant le Jugement Dernier, peinte par Peter von Cornelius. Je n’ai malheureusement pas eu l’occasion de la voir, mais si vous êtes dans le coin, pensez-y! 😉
La grande avenue Ludwigstraße s’achève sur un monument en hommage au roi qui lui a donné son nom, le Roi Ludwig ou Louis 1er de Bavière. Il règne sur le pays de 1825 à 1848. Sa politique n’est pas particulièrement appréciée et il sera obligé d’abdiquer pour son fils. Son principal mérite est d’avoir été un roi amoureux des arts et d’avoir fait de Munich à ce moment là, une capitale culturelle de l’Europe.
A l’ouest du quartier Marxvorstadt, se trouvent côte à côte les 3 grands musées de la ville :
Alte Pinakothek(Barer Str. 27) : Ce musée ouvre en 1836 et c’est à l’époque un des plus grands misées du monde. Il regroupe des œuvres d’art du XIIIe au XVIIIe siècle, avec des grandes toiles de Dürer, Rembrandt, Rubens, etc… . Ce superbe musée est hélas fermé depuis fin 2018 pour des grands travaux de rénovations. Réouverture prévue en 2025, peut-être … Plus d’infos sur le site officiel.
Neue Pinakothek(Barer Str. 29) : Ce musée est juste à côté et se spécialise dans les œuvres du XVIIIe au XIXe siècle. Il est créé en 1853 pour abriter la collection du roi Louis 1er, et à partir de 1911, le musée fait l’acquisition de nombreuses toiles impressionnistes qui font sa renommée. Le bâtiment historique est détruit par les bombardement en 1944. Le musée ouvre dans un nouvel édifice en 1981. Plus d’infos sur le site officiel.
Pinakothek der Moderne (Barer Str. 40): Ce musée est ouvert depuis 2002 avec une architecture épurée et moderne, et il se concentre sur l’art du XXe siècle. Plus d’infos sur le site officiel.
Juste derrière ce dernier musée, on trouve un objet assez insolite : une soucoupe volante à Munich ! Il s’agit en fait d’une Futuro-House. C’est une maison préfabriquée en forme de soucoupe volante, développée dans les années 60 par un architecte finlandais. Il y en a environ un centaine, planquées ici et là dans le monde 🙂
(et si vous cherchez un musée improbable, à Munich, il y a le Das Kartoffel-Museum, un des trois musées allemand sur la patate!)
Pour boire un verre et grignoter entre amis, vous pouvez faire un tour au Park Café(Sophienstraße 7). La salle est immense, il y a toujours de l’ambiance, et en été un biergarten de 1500 places est ouvert dans le jardin. Le site web.
Ne loupez pas non plus la belle et monumentale fontaineWittelsbacherbrunnen. Elle est construite en 1895 pour célébrer le nouveau système d’alimentation en eau potable de la ville. Elle porte le nom de la famille Wittelsbach qui a régné sur la Bavière pendant des siècles.
L’Odeonsplatz marque la limite entre le centre historique du quartier Alstadt-Lehel et le quartier Maxvorstadt. Cette place doit son nom à l’ancienne salle de concert Odéon. Sur cette place se trouve un bâtiment assez emblématique à Munich, le Feldherrnhalle.
C’est une grande loggia construite en 1844 sur le modèle de celle qu’on peut voir à Florence. Elle sert de trait d’union entre la vieille ville, et la grande avenue moderne Ludwigstrasse. Pourquoi le Feldherrnhalle est un lieu historiquement lourd pour la ville ?
Car c’est ici qu’en 1923, Adolf Hitler à la tête du nouveau parti Nazi, tente un putsch pour prendre le pouvoir à Munich. La police empêche facilement cette marche sur Munich et 16 partisans nazis sont tués dans les affrontements. Plus tard, en 1933, quand Hitler accède enfin au pouvoir, cet endroit sera sacralisé par un mémorial nazi, et toute personne passant à côté sera obligée de faire la salut nazi en l’honneur des martyrs du putsch.
De nombreux munichois prendront l’habitude de contourner ce monument et emprunteront une petite rue juste avant, la Drückebergergasse. Ainsi ils n’étaient pas obligé de faire le salut hitlérien. Une façon de protester comme une autre …
Des petits pavés dorés au sol rappellent sobrement cette histoire.
Sur un côté de l’Odeonsplatz, il y a la grande église Theatinerkirche(l’église des Théatins : les théatins, rien à voir avec du théâtre, c’est un ordre religieux fondé en 1524 est principalement dédié à l’éducation du clergé). On ne peut pas la louper avec sa façade couleur jaune assez inhabituelle! Sa construction débute en 1662. En 1690, elle est presque finie, les deux grandes tours sont là, mais pas encore la façade qui ne sera achevée qu’en 1768. Elle subit de gros dégâts pendant les bombardements de 1944 et elle sera rapidement reconstruite pour ré-ouvrir ses portes en 1955.
Dans cette église il y a le tombeau principal de la grande dynastie bavaroise, les Wittelsbach, avec 47 membres enterrés ici.
Il y a une grande sensation d’espace à l’intérieur de l’église. La belle coupole culmine à 71m de hauteur.
L’Odeonsplatz possède aussi une porte d’entrée donnant sur le grand parc Hofgarten, qui appartient au Palais Résidence. Pour accéder au parc, c’est gratuit. Pour visiter plus en détail le Palais Résidence de Munich, ça se passe ici 🙂
Le centre du quartier historique de Munich, c’est Marienplatz. Cette place est fondée en 1158. Elle ressemble assez à la grande place de Bruxelles. Pendant des siècles, des marchés et des tournois se sont tenus sur cette place. Encore aujourd’hui c’est un lieu très vivant, avec l’hôtel de ville, une énorme station de métro, des boutiques et restaurants tout autour et énormément des touristes. Les fans du Bayern viennent fêter les victoires ici, et en décembre il y a un incroyable marché de noël. Bref il y a toujours du monde ici 🙂
L’hôtel de ville, au nord de la place, on ne peut pas le louper! C’est le Neues Rathaus, le « nouvel hôtel de ville ». L’ancien hôtel de ville est juste au bout de la place. Le Neues Rathaus malgré son apparence est assez récent, il est construit dans un style néogothique entre 1867 et 1905. Il fait 100m de long. L’administration de la ville s’y installe en 1874. Il est possible d’aller tout en haut de la tour, sur une plateforme d’observation, à 85m de hauteur (et on y va en ascenseur, 4€ 😉 )
Il est aussi possible de visiter l’intérieur de la mairie en se joignant à des visites guidées. Le rez de chaussé est occupé par la grande brasserie Ratskeller.
Pendant votre séjour à Munich, venez au moins une fois voir LE spectacle. Ça se passe à midi et à 17h sur la place. Il suffit de lever le nez vers un balcon de la tour. Depuis 1908, tous les jours, pendant 12 minutes, des personnages s’animent au son des 43 cloches du carillon de la tour. Le spectacle décrit un mariage royal célébré en 1568 et le tournoi qui a eu lieu en son honneur, ainsi que la danse des taverniers et fabricants de tonneaux pour célébrer la fin de la peste.
Un peu délaissée au milieu de la place, il y a la Mariensäule. C’est pourtant cette colonne qui donne son nom à la place, avec une statue de Marie à son sommet. Elle est érigée en 1638 pour célébrer le départ des troupes suédoises après la Guerre de Trente Ans.
Si vous êtes attentifs, sur le côté gauche du bâtiment, vous apercevrez peut être un dragon qui escalade la façade 😉
A l’est de Marienplatz, il y a Altes Rathaus (l’ancien hôtel de ville). Il date de 1480. Pourtant en le regardant on le croirait plus récent que le Neues Rathaus. Il a été en partie reconstruit après les bombardements de 1944.
Deux belles églises sont juste à côté. Tout d’abord Peterskirche (l’Église St Pierre). C’est la plus ancienne église de Munich. Elle date de 1294, mais est reconstruite après un incendie en 1327. On lui rajoute plus tard un clocher de 92m de haut.
Elle est elle aussi bien endommagée par les bombardements, et refait peau neuve en 2000. Dans l’église, vous pourrez voir un squelette richement décoré de dorures et de bijoux. C’est celui de Ste Munditia, une martyre chrétienne romaine du IVe siècle, dont les reliques ont été ramenées à Munich en 1675. Cette coutume d’exposer des squelettes dans les églises est assez répandue en Bavière.
La seconde église historique, c’est Heiliggeistkirche (l’Église du St Esprit). Elle date de 1392 et sera redécorée en style baroque plus à la mode au XVIIIe siècle.
Un hospice était rattaché à l’église, mais il est démoli pour faire de la place pour le Viktualienmarkt. C’est le grand marché au cœur de la ville (il se tenait sur Marienplatz jusqu’en 1807). En plus du marché traditionnel, il y a plein de petits stands pour grignoter tout et n’importe quoi. Le lieu est assez populaire et touristique. Un endroit sympa pour grignoter de la charcuterie avec une bonne bière 🙂
Un autre lieu emblématique du quartier, c’est la Hofbräuhaus(Platzl 9). Son histoire remonte au XVIe siècle. A l’époque, tout la bière consommée en Bavière est importée et ça coute terriblement cher. En 1589 le duc Guillaume V décide de créer une brasserie à Munich, la Hofbräu. C’est le succès, la bière coule à flot, et les caisses de la Bavière se remplissent !! C’est sans doute la taverne la plus connue au monde. Chaque jour, près de 35.000 personnes viennent y boire un Mass (la chope de 1L) au son d’un orchestre bavarois. Régulièrement, on se lève tous pour chanter et trinquer avec les voisins de tablée 🙂
Les habitués ont mêmes leurs chopes gardées sous clé et peuvent payer en utilisant des jetons, qui seront toujours valables quelque soit les augmentations de prix, pratique! Le bâtiment n’est pas le plus joli de la ville, l’ambiance n’est probablement pas la plus typique non plus car beaucoup de touristes, mais c’est indiscutablement un lieu ancré dans l’histoire de Munich et ça vaut vraiment le coup d’y aller au moins une fois pour trinquer 🙂 Plus d’infos ici.
Un autre endroit à visiter dans le centre historique, c’est la Frauenkirche, la Cathédrale Notre-Dame de Munich. C’est la plus grande église de la ville et un des emblèmes de Munich. On la repère de loin avec ses 2 grandes tours de 99m de hauteur(il est d’ailleurs interdit de construire des bâtiments de plus de 100m de haut à Munich). Sa construction tout en briques, commence en 1468 pour s’achever en 1525. Suite aux bombardements de 1944, le toit s’effondre et une tour est détruite. La restauration est achevée en 1994.
L’intérieur est assez dépouillé. Il y a une curiosité à voir, à l’entrée de la cathédrale : une trace de pas sur carrelage. C’est le célèbre « pas du diable ». Selon la légende, l’architecte manquait de fond pour la construction de l’édifice et le diable conclut un pacte avec lui s’il bâtissait une cathédrale sans fenêtres. Quand les travaux sont finis, le diable rentre et ne voit pas de fenêtres. Il est satisfait de son mauvais tour joué à Dieu. Et en faisant un pas de plus, il se rend compte que la cathédrale a bien des fenêtres, mais d’où il se trouvait, elles étaient toutes masquées par les colonnes. De colère, il tape du pied et disparait dans un courant d’air.
Depuis, il ne reste plus que l’empreinte de son pied et un courant d’air qui souffle sans arrêt dans les rues autour de la cathédrale 🙂
On peut aussi admirer le cénotaphe de l’empereur Louis IV mort en 1347.
Tout proche de la cathédrale, il y a un petit lieu insolite, sur Promenadeplatz, au milieu des lignes de tramway : le mémorial ‘officiel’ à Mickael Jackson, au pied d’une statue qui n’avait rien demandé à personne 🙂
Un autre endroit insolite à découvrir à Munich, c’est sa fameuse vague pour faire du surf ! Oui vous ne rêvez pas, Munich possède un spot de surf au bord de l’avenue Eischbachbrücke, en plein centre-ville. Toute l’année (et légalement depuis 2010), on peut surfer la vague qui se trouve juste derrière le pont de la rivière artificielle Eisbach. Elle est alimentée par le fleuve Isar et elle traverse le grand parc Englischer Garten. Depuis les années 70, les surfers se sont appropriés cette vague devenue mondialement célèbre.
L’Englischer Garten, situé juste derrière, c’est un des plus grands jardins paysagers du monde. Il fait 375 hectares, il est plus grand que Central Park. C’est un véritable poumon vert pour la capitale bavaroise. Il est ouvert au public depuis 1792 et s’inspire des jardins anglais qui sont à la mode en Europe à cette période.
Préférez le vélo pour vous y promener, car le parc est vraiment immense. En plus des immenses pelouses à pertes de vues entourées par de grandes forêts, on y trouve quelques lieux intéressants. Par exemple le Monopteros, un temple circulaire de 16m de haut, construit en 1836.
L’endroit le plus emblématique de l’Englischer Garten à mon avis, c’est la grande Tour Chinoise, Chinesischen Turm. C’est une pagode en bois de 25m de haut construite en 1790. Elle a brulée à plusieurs reprises et la version actuelle reconstruite à l’original date de 1952. Par beau temps, la Tour Chinoise accueille le deuxième plus grand Biergarten de Munich avec une capacité de 7.000 places assises.
En prolongeant votre balade jusqu’au pont St. Emmeram Brücke tout au nord du parc, vous aurez une jolie vue sur l’Isar, et vous aurez vraiment du mal à croire que vous êtes en plein cœur d’une des plus grandes villes d’Allemagne!
Si vous avez encore soif de culture et d’histoire dans le quartier historique, vous pouvez aussi visiter le Musée National de Bavière(Bayerisches Nationalmuseum – Prinzregentenstraße 3) fondé en 1855. Il accueille la collection de la famille régnante de Bavière, les Wittelsbach, donnée par Maximilien II.
Ce musée est très riche et sa collection de sculptures en ivoire est particulièrement réputée. Plus d’infos sur le site officiel.
Bienvenue en Bavière, willkommen! 🙂 C’est le plus grand Land (région) allemand, et c’est aussi le plus riche. Munich est la capitale économique du pays. Au sud de l’Allemagne, la Bavière est limitrophe de la Suisse, de l’Autriche et de la Tchéquie. La région est assez plane, et puis d’un seul coup au sud, hop on est dans des paysages de montagnes splendides. C’est vraiment une région très belle et je vous encourage à y aller ! Voyons ce qu’il y a d’intéressant là-bas, hop en route! 🙂
Munich
Tout d’abord, il y a de bonnes chances que vous atterrissiez à Munich, alors il faut évidemment visiter la capitale de la Bavière, et ça se passe ici, hop en route à Munich 🙂
Et on ne peut pas parler de Munich sans mentionner la célèbre fête de la bière, l’Oktoberfest, qui mérite d’y aller au moins une fois dans sa vie 😉
Les châteaux
Les châteaux de Bavière sont partout, et c’est principalement les réalisations de Louis II de Bavière qui sont devenues l’image de marque de la région. Comme le célèbre château de Neuschwanstein.
Je n’y suis pas encore allé, mais cette petite ville médiévale au nord de Munich vaut parait-il vraiment la peine d’aller la visiter! Ce sera pour la prochaine fois, promis 😉
Les églises
Les églises sont partout en Bavière, l’état est profondément chrétien (il y a d’ailleurs un impôt sur la religion).
La Bavière c’est aussi une région magique avec des routes belles comme ça :
On a l’impression de rouler dans un décor de carte postale. L’herbe au bord des routes, elle a l’air tellement bien tondue, on croirait longer un terrain de golf géant !
Il y a aussi les autoroutes où la vitesse est illimitée ! De quoi vous faire plaisir (et vous faire peur aussi). Personnellement, je n’ai pas osé dépasser les 190km/h, car mine de rien, les portions à vitesse illimitée ne sont pas si longues que ça, et sur les voies de droite, de nombreux véhicules roulent à une vitesse « normale » et quand ils se doublent, ça peut vous donner quelques frayeurs 🙂 Et dès que vous vous approcherez de Munich, la vitesse sera limitée à 70km/h, même si l’autoroute est immense …
Une autre chose vraiment banale en Bavière, mais qui m’a un peu étonné, c’est de trouver fréquemment au bord des routes des stocks de fruits et légumes sans personne à côté. Le principe est simple, on s’arrête, on prend des légumes, et on laisse de l’argent dans une boite. Idem avec des champs de fleurs.
Et ce qui est fou, c’est que ça fonctionne ! personne ne vole rien !!! C’est tellement comme ça que la vie devrait être … et c’est juste tellement inimaginable d’avoir ce système en France ….
Le Château Résidence (Münchner Residenz) occupe le centre de Munich. Depuis le XIVe siècle, il s’est agrandit au gré des ducs, princes électeurs et rois de Bavière qui y ont vécut pendant des siècles, jusqu’en 1918. Avec 10 cours intérieures et près de 130 pièces, la Résidence de Munich fait partie des plus grands palais royaux d’Europe.
On découvre tout d’abord son grand jardin à la française, le Hofgarten, créé en 1613(accès gratuit). Au centre se trouve le temple de Diane avec au sommet une statue représentant les richesses de la Bavière. En été, le temple sert aussi de kiosque à musique, et tout autour il y a des parterres de fleurs parfaitement alignées et du gazon impeccablement tondu.
Ce qui est assez incroyable quand on découvre le Château Résidence de Munich, c’est qu’on a du mal à imaginer que suite aux bombardements durant la Seconde Guerre Mondiale, le château a été pratiquement rasé! Ici une photo aérienne datant de 1944 …
Forcément de nombreuses fresques d’époques, du mobilier et tant d’autres choses ont été définitivement perdues… Pour « remplir » l’immense Résidence, de nombreuses pièces ont été récupérées dans d’autres châteaux bavarois. Il manque aussi une serre tropicale (70m x 17m tout de même) que le roi Louis II avait fait construire sur le toit du château! Elle abritait un jardin, un panorama peint, une grotte et même un petit lac! Elle a été démontée en 1897, car trop lourde pour la structure du bâtiment, et peut être aussi pas assez étanche 😉
Pour la visite de la Résidence, il vous faudra débourser : 9 euros pour le château, 9 euros supplémentaires pour la salle des trésors (qui vaut vraiment le coup) et encore 5 euros pour le théâtre (qui ne vaut pas trop le coup). Plus d’infos sur le Site officiel.
Il faut bien avouer que la première chose qu’on découvre en rentrant dans le château (en tant que visiteur), c’est cette grotte d’Hermès qui est tout simplement ignoble ! (la grotte, pas Hermès)
Heureusement, juste après, on se rattrape avec une salle incroyable : l’Antiquarium. En 1568, le Duc Albert V exige une nouvelle salle dans le château pour abriter sa grande collection de statues antiques. Alors on construit en toute simplicité une salle de 69m de long! C’est la plus grande salle renaissance d’Europe du nord. C’est aussi la plus ancienne pièce du château actuel. On y trouve des statues de tous les empereurs romains!
Le chateau abrite aussi une grande collection de porcelaines chinoises.
La chapelle riche(Reiche Kapelle) construite en 1607 abritait les reliques sacrées que possédait Maximilien 1er. Elle est magnifiquement décorée! Les saintes reliques sont maintenant exposées plus loin dans le château.
La pièce qui est sans doute encore plus richement décorée, c’est la chambre de conférence. Elle était utilisée pour des entrevues confidentielles avec les personnes les plus importantes.
Une autre grande salle majestueuse, c’est la Kaisersaal, la grande salle impériale.
La galerie des ancêtres construite en 1726. Elle abrite plus de 100 portraits des membres de la famille Wittelsbach, l’une des plus puissantes et anciennes familles du Saint Empire Germanique.
Les reliques
Une collection d’une soixantaine de reliques, amassées au cours du XVIe siècle, avec l’autorisation du pape. On y retrouve des mains momifiées, des os et des cranes de toutes sortes, dont le crâne de Jean le Baptiste (enfin, un de ses 4 crânes … les autres sont à Amiens, Rome et en Syrie).
Jusqu’au 19e siècle, cette collection était considérée comme le trésor le plus important du château. Ensuite, on a commencé à se rendre compte que la provenance de nombreuses reliques était parfois assez douteuse. On ouvre des tombes romaines antiques, on exhume des os, et hop, on invente des saintes reliques chrétiennes!
Ah il y a aussi ce sarcophage impressionnant avec les restes d’un enfant momifié.
Le Trésor
Le Trésor est fondé par le duc Albert V. En dix salles, il abrite une collection très réputée. On y trouve (en vrac) : le livre de prières de Charles le Chauve (860), la couronne de l’impératrice Cunégonde, le reliquaire de la Vraie Croix qui a appartenu à Saint Henri, une croix impériale de la reine Gisèle (1000), la couronne d’une reine d’Angleterre (vers 1370), etc …
La couronne royale bavaroise. Elle est commandée en 1806 pour l’occasion du couronnement du premier roi de Bavière, Maximilien 1er. Elle est fabriquée à Paris par Martin-Guillaume Biennais, le joailler de Napoléon Bonaparte. En raison des conflits politiques, la cérémonie de couronnement n’aura pas lieu et cette couronne ne sera jamais portée en public par un roi de Bavière.
Les nombreuses épées de cérémonies, recouvertes d’or et de pierres précieuses, valent le coup d’œil elles aussi 🙂
La statue de St Georges abattant le dragon est incroyable. Il parait que la visière de St Georges peut se soulever et que le visage a les traits du duc Wilhelm qui avait commandé cette œuvre en 1586.
Le Cuvillié Theater
C’est un théâtre de style rococo qui doit son nom à son architecte français François Cuvilliés. Il est achevé en 1755 et à l’époque, c’est un des plus beaux d’Europe. Il était exclusivement réservé aux membres de la cour. Pendant la seconde guerre mondiale, des boiseries et dorures avaient été mises à l’abri. Il a été totalement détruit par les bombardements. Il est reconstruit à l’identique et ré ouvre ses portes en 1955.
Dans le hall octogonal, avant de pénétrer dans le théâtre, cherchez cette petite plaque au sol, au centre du hall, et tapotez les pieds dessus. Vous aurez un chouette écho 😉
Willkommen in München! Bienvenue à Munich cher voyageur français 🙂 Vous venez sans doute d’aterrir à l’aéroport Flughafen München Franz Josef Strauß. Réjouissez-vous, même si tout parait austère, vous êtes dans le meilleur aéroport d’Europe (classement Skytrax). On prend vite un ticket pour le S-Bahn, on est au terminus de la ligne S1 et S8. Direction Munich centre, hop en route ! 🙂
Munich n’est pas franchement connue pour être une destination très touristique, et pourtant, il y a plein de choses à voir et de quoi bien remplir vos journées 🙂 LE moyen de transport à privilégier, c’est le vélo. La ville est sans relief, il y a des énormes pistes cyclables absolument partout et les automobilistes font réellement attention aux vélos. Enfin, absolument aucun risque de vol. Munich c’est la ville sûre par excellence, celle où on a l’impression qu’il ne peut rien arriver car tout est policé, propre et tout le monde surveille peut être un peu tout le monde aussi. En tout cas, Munich est régulièrement classée dans le top des villes européennes où il fait bon vivre 🙂
Pour cette découverte de la capitale Bavaroise, je vous propose :
Le centre historique de Munich, c’est sans doute par là que vous commencerez votre découverte de la ville.
Bad Tölz est une vieille cité bavaroise à 50 km au sud de Munich. Cette petite ville de 18.000 habitants située sur les rives du fleuve Isar a su conserver un centre historique typiquement bavarois. Ses maisons baroques aux façades peintes sont réputées. On va y faire un tour, hop en route ! 🙂
Bad Tölz est aussi connue comme ville thermale. En 1845, un fermier remarque que les animaux blessés se rendent plus souvent à certaines sources. Il fait analyser l’eau à Munich et on découvre que c’est une eau riche en iode et pauvre en sel, qui en fait une excellente eau thermale. A partir de 1860 une activité touristique se créée autour des thermes de Bad Tölz. Un savon à base d’iode des eaux de sources de Bad Tölz est connu pour ses propriétés curatives et antiseptiques. Si une petite cure vous tente, ou juste patauger dans l’eau et les toboggans aquatiques, ça se passe à Alpamare. Dans un registre beaucoup moins agréable, Bad Tölz est aussi connue pour la SS-Junkerschule. C’était le centre de formation allemand pour les officiers nazis de la Waffen SS. Après la guerre, l’école militaire nazie sera utilisée comme base européenne des bérets verts américains. Depuis 1966, Bad Tölz est jumelée avec Vichy (hem).
Une visite à Bad Tölz se fait impérativement en passant par la Marktstrasse. C’est la rue principale de la ville. Elle est en pente douce et flanquée de façades baroques. Elle est considérée comme une des plus belles rues de Bavière (avec du soleil c’est surement plus sympa 😉 ).
Le Lüftlmalerei, c’est la technique bavaroise qui consiste à peindre des fresques sur les bâtiments. Quand le crépi en calcaire de la façade est encore frais, c’est à ce moment que la fresque est réalisée. Ainsi, les pigments de couleurs s’enfonce plus profondément dans le matériau et la peinture dure plus longtemps.
C’est dans cette rue que se concentre la majorité des commerces et restaurants de la ville. Je vous conseille une halte au restaurant Kolberbrau(29 Marktstrasse). Cadre et ambiance typiquement bavaroise assurée 🙂 Et pour une petite pause sucrée, le Café Schuler(9 Marktstrasse) est le meilleur endroit de la ville.
A l’ouest se trouve la colline du Calvaire. Au moyen-age, c’est à son sommet que se trouvait la potence du village.
Au XVIIIe siècle, la potence est déplacée ailleurs et la colline est transformée en réplique du Calvaire (l’ascension du mont Golgotha par Jésus-Christ avant d’être crucifié). Le début du calvaire se fait depuis la rue Nockhergasse, avec une traversée du Jardin des oliviers.
Pendant la montée, en plus des sept petites chapelles marquant les stations du Christ, vous pourrez voir une ribambelle d’écureuils 🙂
Au sommet on trouve deux églises.
La plus ancienne est la plus petite. C’est la chapelle Léonard. En 1705, les charpentiers de Bad Tôlz promettent d’ériger une chapelle s’ils reviennent en vie de la Sendlinger Mordweihnacht. C’était une « manifestation pacifique » de paysans et artisans en protestation contre le pouvoir autrichien. Elle s’est achevée par un massacre réalisée par l’armée autrichienne dans le village de Sendling près de Munich. La chapelle sera finalement bâtie en 1718 après le départ des autrichiens.
Une chaîne votive fait le tour de la chapelle. Elle est dédiée à St Léonard. D’après la légende, Léonard serait un membre de la cour de Clovis a qui on avait autorisé de pouvoir libérer les prisonniers qu’il jugeait digne de l’être. C’est pourquoi il est souvent représenté avec une chaîne à la main. Il est aussi connu comme le saint patron du bétail.
Chaque année, le 6 novembre, se tient le Leonhardifahrt. C’est un festival traditionnel en l’honneur du saint. Les habitants de la régions grimpent alors la colline dans leurs plus beaux habits bavarois.
La seconde église au sommet, c’est la Kreuz Kirche (l’église de la croix, 1732). Elle a une particularité : il s’agit en fait de deux églises qui sont fusionnées.
C’est une double église. Avec ses deux tours jumelles, la Kreuz Kirche est aussi appelée l’Église du Calvaire.
Que vous soyez croyants ou non, cette petite marche est agréable et donne un très joli point de vue au sommet de la colline 🙂
Le grand clocher qui domine Bad Tölz, c’est celui de l’église paroissiale médiévale de l’Assomption de la Vierge Marie(Mariä Himmelfahrt). C’est le plus ancien bâtiment existant sur l’Isar, il est construit de 1460. En 1877 une tour néogothique est rajoutée.
La région de la Bavière en Allemagne est riche en sites naturels de toute beauté, et je vous propose une très belle balade au lac Königssee et au lac Obersee. Vous allez voir, c’est vraiment magnifique! Hop en route !
Il faut se rendre à l’extrême sud-est de la Bavière, à 2 bonnes heures de route de Munich, en direction de Salzbourg. Attention, l’autoroute 8 file jusqu’à Salzbourg, qui est en Autriche … alors pensez bien à sortir à la localité de Piding juste avant la frontière. Sinon, vous serez embêté si vous n’avez pas la vignette pour l’autoroute autrichienne. Il faut suivre ensuite la route 20 qui passe par Berchtesgaden et se termine au niveau du lac Königssee. Le parking est immense, et payant. Le tarif est raisonnable: 5€ pour la journée. La rue Seestrasse qui mène au bord du lac est une succession de boutiques de souvenirs et de restaurants à touristes.
Et les touristes, ils font tous la queue devant les caisses de la Bayerische Seeschifffahrt Königssee. Cette compagnie transporte les touristes sur le lac depuis plus d’un siècle. 19 bateaux opèrent des allers-retours toute la journée. Les bateaux sont à propulsion électrique depuis 1909. Aucun autre bateau n’a le droit de naviguer sur le lac, a part les petites barques à rames qu’on peut louer sur le quai.
Petite astuce : si la queue remonte jusque dans la rue, allez tout de même jeter un œil au niveau des guichets. Il y en a un qui est dédié aux groupes, et les visiteurs en groupes y font logiquement la queue. Sauf que les personnes qui arrivent ensuite ne le savent pas et se mettent docilement dans cette même queue alors autres guichets sont libres! Vous pouvez gagner beaucoup de temps en allant vérifier 😉
Je vous conseille vivement de prendre le billet aller-retour pour Salet (l’extrémité sud du lac). Ainsi, vous faites la traversée du lac, vous allez jusqu’à l’Obersee, vous revenez sur le Königssee, vous faites une halte à St Bartholoma, et vous rentrez au port. C’est le circuit idéal, tarif 19.50€. Une fois le billet en poche, il faut attendre que le numéro de votre bateau inscrit sur votre ticket soit à quai. Si vous loupez votre embarquement car vous êtes trop occupé à boire une bière et manger une saucisse, c’est fichu, il faut racheter un autre ticket. Il est aussi possible de réserver les billets online et de se présenter directement sur le quai à l’heure prévue pour le départ. Notez bien les horaires pour le retour. Si vous loupez le dernier bateau, vous êtes foutus! Plus d’informations sur le site officiel.
Les petits bateaux électriques embarquent en moyenne 80 passagers et je vous conseille si possible de vous asseoir sur les banquettes près des fenêtres, vous aurez une meilleure vue. Peu importe à bâbord ou à tribord, c’est beau partout ! 🙂
La traversée est commentée au micro en allemand et je n’ai pas tout compris, mais c’est sur un ton assez fun. En prime, vous aurez la démonstration de « l’écho à trompette » 😉
Ce qu’il faut retenir sur ce lac : il fait 8km de long sur 2km de large et atteint une profondeur de 190m. Il a une allure de fjord. Le Konigssee est célèbre pour son eau transparente et c’est le lac le plus propre d’Allemagne.
Certains hivers, la surface du lac est recouverte par une épaisse couche de glace et on peut le traverser à pieds. En 1964 un type a tenté de rouler illégalement dessus mais sa voiture a cassé la glace et a coulé au fond du lac. Les eaux du Königssee sont riches en truites et ombles.
Ne descendez pas au premier arrêt (St Bartholoma) et attendez votre arrivée à Salet. Sur place il y a un chalet qui fait brasserie, le Saletalm. Ensuite, on ne peut pas se tromper, il n’y a qu’un sentier à suivre.
Comme vous le rappelle l’inscription sur ce rocher, vous êtes dans le Parc National de Berchtesgaden. Il est créé en 1978 et 210km² de nature sont protégés. Le résultat se voit : tout est magnifique, et propre! Alors soyez respectueux aussi svp 🙂
Il n’y a que 600m à parcourir pour rejoindre le lac Obersee. Les 2 lacs sont séparés par une moraine (les débris laissé par les glaciers) et en 1172, un pan de montagne entier s’est effondré à cet endroit en laissant d’énormes blocs rocheux. L’arrivée sur le lac Obersee est majestueuse comme vous pouvez le voir 🙂
Ce lac est plus petit (1.3km sur 400m), coincé dans une vallée étroite. La pêche y est strictement interdite. Un chemin agréable permet de longer sa rive.
La seule habitation au fond de la vallée, c’est un petit gîte de montagne, le Fischunkelalm(et son petit hangar à bateau). Il n’est occupé qu’en été. C’est un bâtiment datant de 1840, il est classé monument historique. Il offre un service de restauration mais on ne peut pas y dormir, et le camping est interdit.
La vallée sert depuis de nombreuses années comme lieu de pâturage pour les vaches. Elles sont transportées jusqu’ici sur des barques.
Au fond de la vallée, il y a une grande paroi rocheuse et circulaire qui rappelle un peu le célèbre Cirque de Gavarnie en France. C’est dans ce cadre somptueux qu’on trouve la cascade Röthbachfall. Avec une hauteur de 470 m, c’est la plus haute cascade d’Allemagne.
Il est possible de grimper pour arriver au pied de la chute. Il n’y a pas vraiment de sentier, et la grimpette est parfois assez ardue. Tout est très glissant, faites attention.
Depuis ces hauteurs vous aurez une belle vue sur le lac Obersee et le lac Konigssee plus loin. De nombreux sentiers de randonnées sillonnent la région. En ayant un peu de temps devant soit, je pense qu’il y a vraiment matière à se faire plaisir dans les montagnes 🙂
Si vous voulez profiter d’un peu de soleil ici, il ne faut pas arriver trop tard dans l’après midi. La vallée est très encaissée et le soleil se retrouve rapidement cachée par les falaises et tout le lac se retrouve dans l’ombre.
Sur le chemin du retour, toutes les vaches nous accompagnent 🙂
Le lac Obersee avec sa surface lisse comme un miroir est vraiment magnifique 🙂
On reprend le bateau depuis l’embarcadère de Salet.
Quelques minutes plus tard on arrive en vue de l’église St Barhtolomä.
L’église de St Barthélémy a été fondée en 1134 par le prince prévôt de Berchtesgaden. Il n’y avait qu’une petite chapelle au tout début. Après l’épidémie de peste de Salzbourg, un pèlerinage commence en 1635 et se répète depuis chaque année, le samedi après le 24 août (jour de la Saint-Barthélemy). C’est le plus ancien pèlerinage de montagne en Europe.
Au fil des années les pèlerins se font de plus en plus nombreux. En 1698, la chapelle est remplacée par une église baroque avec des dômes en forme de bulbes.
Elle est sauvée de la ruine en 1868 par le roi Louis II qui la rénove en utilisant ses fonds personnels. L’intérieur de l’église est assez sobre et à vrai dire pas vraiment intéressant.
Il y a un point de vue célèbre sur les hauteurs dans la montagne. C’est Archenkanzel. Il faut environ 5h de marche pour faire l’aller retour depuis l’embarcadère principal. Il vous donnera une vue plongeante superbe sur le Konigsee et St Bartholomä. Il y a un autre sentier de randonnée qui part vers l’ouest. On y trouve une vallée profondément enclavée par les plus haut mur rocheux des Alpes orientales, le Watzmann. Après une petite heure de marche, au fond de la vallée, on peut voir la « chapelle de glace » qui est en fait le champ de neige permanent à l’année le plus bas des Alpes (930m d’altitude).
Près de l’église on trouve aussi un ancien pavillon royal de chasse qui date du 12e siècle et qui servait de résidence privée pour les princes de Berchestgaden jusqu’en 1803. Si vous ne voulez pas marcher, vous pouvez simplement profiter paisiblement de la fin de journée en pataugeant dans le lac 🙂
Surveillez bien l’heure pour le retour. En fin de journée, tout le monde se presse pour prendre les mêmes derniers bateaux. En quelques minutes la file d’attente à l’embarcadère pour le retour peut prendre des proportions délirantes.
Avant de reprendre votre voiture et quitter cet endroit magnifique, jetez un œil vers les montagnes. Vous pourrez apercevoir le Kehlsteinhaus, c’est le fameux « Nid d’aigle » construit par Adolf Hitler à Berchstesgaden en 1938. En mettant de côté le lien avec la nazisme, la visite de ce site offre parait-il un panorama incroyable. Je n’ai malheureusement pas eu le temps d’y aller, l’accès n’est pas simple : longue route, trajet en bus obligatoire, tunnels et ascenseur.
Le chateau de Linderhof est un petit joyaux de la Bavière. Il possède un petit quelque chose de magique qui ne laisse pas indifférent. Une fois qu’on s’est promené dans son parc, on comprend mieux pourquoi le roi Louis II de Bavière en avait fait sa résidence préférée. On va voir ça nous aussi, hop en route! 🙂
Pour y aller en voiture, il faut moins d’1h30 de route depuis Munich, en direction de la petite ville de Ettal au sud ouest. Ensuite, on rentre dans la vallée de Graswang. Cette vallée, je la trouve incroyable tant elle est photogénique. Le fond de la vallée est parfaitement plat et vert, on se croirait sur un billard. Et de chaque côté surgissent d’un coup des montagnes chargées de forêts denses. Je vous le promet, c’est beau! 🙂
Le site du Chateau de Linderhof est caché tout au fond de cette vallée. Le parking est gratuit. Je n’ai pas acheté de billet pour la visite du château (7.50€) car je suis arrivé un peu tard dans l’après-midi et je n’avais pas envie de me presser. De toute façon, même sans faire la visite du château (qui est tout petit), la seule visite du parc vaut largement le coup. Bonus : la visite du parc est gratuite 🙂
A l’origine il n’y avait ici qu’un simple pavillon de chasse utilisé par le roi de Bavière Maximilien II. Son fils, le roi Louis II décide en 1874 de transformer les lieux et d’en faire une demeure royale. Il voulait tout d’abord bâtir une réplique du chateau de Versailles avec des jardins immenses. La vallée étant trop petite pour ça, il achètera une ile sur le lac de Chiem pour réaliser cette folie des grandeurs : le Château de Herrenchiemsee. A Linderhof, il se décide finalement à faire quelque chose de plus modeste et intime, à l’image du Petit Trianon, une sorte de « villa royale ». Le but du roi était d’avoir un lieu isolé qui mélangeait à la fois les mystères de l’orient, le romantisme médiéval de la chevalerie, et la splendeur de la cour de Louis XIV qu’il admirait par dessus tout.
La chambre à coucher du roi dans le chateau est une réplique de celle de Louis XIV. Dans la salle à manger, il y a une curiosité : la grande table descend par un mécanisme, directement dans la cuisine. Le roi ne voulait pas voir de domestiques et la table était servie « par magie » devant lui en remontant du sol.
Le grand parc de 50 hectares est aménagé à partir de 1874 par le jardinier Carl von Effner qui avait déjà fait ses armes dans les plus grandes capitales d’Europe. Il créé un parc qui se marie parfaitement avec le paysage naturel tout autour. Face au chateau, il y a un grand bassin de 25m de long qui se prolonge par trois grandes terrasses et un petit temple. Franchement réussi et très beau, vraiment 🙂
On notera que le roi a insisté pour conserver le grand tilleul multicentenaire sur la droite du bassin, sympa!
Au centre du bassin, un groupe de statues dorées se prélassent paisiblement. Régulièrement, le jet d’eau se met en action et grimpe jusqu’à 22m de hauteur.
Des grandes statues de lions gardent l’accès aux terrasses.
Des muses dénudées observent négligemment le chateau et le bassin …
… mais malheureusement vous ne verrez pas des photos de la belle perspective donnant sur le chateau et le bassin 🙁 il y a des travaux et des grandes grues moches qui gâchent le paysage. Fin des travaux prévue pour 2024 …
Sous les terrasses, il y a une petite grotte aménagée. On y trouve un buste et ce n’est pas celui de la mère de Louis II, non. C’est le buste de Marie Antoinette. Toujours cette fascination du roi de Bavière pour Versailles et ses anciens occupants.
Sur une terrasse on trouve ce petit jardin à l’Italienne du plus bel effet avec les montagnes au loin. Ca a vraiment de la gueule 🙂
Sur la terrasse la plus haute se trouve un petit édifice de style grec avec une statue, appelé le Temple de Vénus. D’ailleurs je porte une réclamation : ça devrait s’appeler le Temple d’Aphrodite non, si c’est Grec ? Bref, en tout cas, à ce moment là en fin d’après midi, la lumière était magique, et j’étais vraiment fier de cette photo 🙂
Un peu plus loin dans le parc il y a cette construction qui est le plus vieux batiment du coin car il date de 1684. C’est la Chapelle Ste Anne.
En se promenant dans le parc, on découvre aussi cette construction : le Pavillon des Maures. Il s’agit en fait d’un pavillon présenté par la Prusse à l’exposition universelle de Paris en 1867. Le roi Louis II décide de l’acheter en 1876 pour l’installer dans le parc de son chateau.
Il refait la décoration intérieure avec en particulier un incroyable trône en forme de paon. Le roi avait l’habitude de venir lire et prendre le thé ici, en fumant le narguile et avec des serviteurs déguisés à la mode orientale, histoire d’accentuer le cliché.
En allant tout au fond du parc on peut aussi trouver la hutte de chasse, une hutte inspirée de l’opéra La Walkyrie de RichardWagner. Pour la petite histoire, le roi Louis II était le mécène de Wagner, et on soupçonne même une possible relation intime entre eux … La hutte est ravagée par les flammes en 1945 et reconstruite en 1990.
UnKiosque à musique et situé directement à la verticale du château au nord du parc. Il y a une cascade qui coule le long de 30 grandes marches de marbre jusqu’à la fontaine de Neptune. Hélas avec les travaux, la fontaine n’était pas en service et il y avait toujours les grues moches qui gâchent la photo 🙂
Non loin du kiosque à musique se trouve le plus bel endroit du parc … et on ne peut pas le visiter, car il est caché sous des bâches et lui aussi en travaux … snif snif … C’est la Grotte de Vénus. C’est une grotte creusée dans la roche qui abrite un petit lac artificiel. Encore une inspiration issue d’un opéra de Wagner, le premier acte de Tannhäuser. Le roi venait « naviguer » sur le lac à bord d’une barque dorée en forme de cygne. Un orchestre caché derrière un faux mur de pierre jouait de la musique. La grotte était éclairée par des ampoules électriques. C’était une des premières installations électriques de Bavière. Réouverture au public prévue en 2024 …
Un autre pavillon issu d’une exposition universelle, celle de 1878 à Paris, est présent dans le parc : le Pavillon Marocain.
Après la mort du roi Louis II, le pavillon a été acheté par un particulier et emporté loin du parc. Ce n’est qu’en 1980 que l’état bavarois le rachète. Il est réinstallé dans le parc de Linderhof en 1998.
Enfin il y a l’ancienne maison de chasse du roi Maximilien II. Elle date de 1790 et se trouvait à l’emplacement du château actuel. C’est Louis II qui en 1874 a demandé à déplacer 200 m plus loin la maison où il a passé une partie de son enfance.
Si vous voulez profiter sereinement du magnifique site de Linderhof, vous pouvez toujours réserver une chambre à l’énorme chalet à l’entrée du parc, c’est le Linderhof Schlosshotel. Vous pourrez faire votre balade le matin avant les premiers cars de touristes, ou en fin de journée, une fois que tout le monde est parti.
Pour en savoir plus sur le château et au parc de Linderhof : le site officiel.
En quittant le château et la vallée, ne vous privez pas d’admirer le paysage. Par exemple, cette photo prise au bord de la route. Juste sublime! et on notera le souci du détail : le seul arbre qui aurait pu tout gâcher pour la photo a été coupé !
L’église de Wies est très célèbre en Bavière et elle attire chaque année plus d’un million de visiteurs et de pèlerins! Elle se trouve à environ 1h30 de route au sud-ouest de Munich. Allons voir si ça vaut le coup d’œil, hop en route ! 🙂
Elle n’est pas bien difficile à trouver, près du village de Steingaden. L’église de Wies est isolée, au calme en pleine nature. Il y a un parking payant (2 euros pour 2 heures). L’entrée de l’église est gratuite. Elle est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1983.
Elle est considérée comme la plus belle église rococo du monde. Alors déjà « rococo », ce n’est pas le nom d’un perroquet appartenant à un pirate célèbre, ni le nom d’une boisson gazeuse. Le rococo c’est un mouvement artistique à part entière (1715-1780). Il suit l’époque du baroque(XVIe – milieu XVIIIe). Bon j’avoue, il y a débat : est-ce que le rococo c’est du baroque ou non? Comment faire la différence ? Dans tous les cas, c’est exubérant, chargé en motifs floraux et minéraux, même si dans le rococo, c’est sensé être « plus fin et plus léger ». L’utilisation des teintes claires, de l’ivoire et du doré et plus caractéristique du rococo que du baroque. Bref, tout ça on s’en fout un peu à vrai dire 🙂 Il faut juste retenir que beaucoup d’églises du XVIIIe siècle en Allemagne sont de style rococo, sous l’impulsion du roi de Prusse Fréderic Le Grand (qui était un fan), et que l’église de Wies, c’est le top!
L’histoire à l’origine de cette église commence dans le proche village de Steingaden. Il y a une statue du Christ flagellé (c’est la mode à l’époque), fabriquée par des moines du monastère. Elle est déplacée, oubliée et prend la poussière dans le grenier de l’aubergiste du village. Une jeune paysanne la découvre et décide de l’emmener dans sa ferme à Wies. Le 14 juin 1738, pendant la prière et devant plusieurs fidèles, la statue verse des larmes. Ses larmes se seraient même changées en perles! Hop, il n’en fallait pas plus, une chapelle est construite à cet emplacement. Très rapidement l’affluence des pèlerins venus de toute l’Europe dépasse la capacité d’accueil. Le chapitre de Steingaden décide de faire construire une grande église de pèlerinage. Le meilleur architecte et le meilleur sculpteur de Bavière sont embauchés pour ces travaux. La première pierre est posée en 1746 et l’église est consacrée en 1749.
La petite Chapelle est toujours là, à côté du parking. La belle église est sur la petite colline un peu plus loin. L’architecte Dominikus Zimmermann, ne voulant plus s’éloigner de son chef d’oeuvre, se fait construire une maison juste à côté de l’église, et où il finira sa vie. La statue miraculeuse trône au fond de l’église.
La forme de l’église est un peu curieuse : elle est ovale. Elle est aussi très lumineuse. La plafond est décoré d’une grande fresque en trompe l’œil.
Ne manquez pas d’admirer l’orgue richement décoré. L’église abrite d’ailleurs un festival de musique l’été.
Le château de Neuschwanstein, c’est tout simplement le château le plus célèbre et le plus beau d’Allemagne. Si vous avez un peu de mal à prononcer son nom, ce n’est pas très grave. Il doit déjà vous être un peu familier, car il a servi d’inspiration à Walt Disney pour la création du château de la Belle au bois dormant et Cendrillon. C’est donc un véritable château de conte de fées que je vous propose de découvrir, et il se trouve au sud de la Bavière. On va voir ça plus en détail, hop en route! 🙂
Il faut tout d’abord vous rendre dans la petite localité de Hohenschwangau, à moins de 2h de route, au sud-ouest de Munich. Sur place, il y a 4 grands parking privés et payants (7 Euros la journée, en cash uniquement, prévoyez la monnaie). Ne cherchez pas à vous garer ailleurs ou à vous rapprocher du château, c’est peine perdue. Si vous souhaitez visiter l’intérieur du château, il faut passer par la billetterie à Hohenschwangau ou par le Ticket Center online. Ensuite, il faut grimper en direction du château. Si vous êtes une feignasse, vous pouvez y aller en calèche ou en navette (sociétés privées payantes). Sinon, il faut y monter à pieds, c’est juste à côté, 1.5km. La pente est assez forte, il vous faudra au moins 30 minutes de marche.
Histoire de ne pas suivre bêtement le troupeau de touristes sur la route, vous pouvez couper à travers la forêt par des petits sentiers. C’est beaucoup plus agréable et tranquille. Il n’y a pas de risque de se perdre, on voit le château depuis le parking, il suffit de grimper et tous les sentiers rejoindront la route de toute façon 😉
On arrive enfin au pied du château, et il faut bien avouer que son allure fine et élancée a une certaine classe.
Il est temps de faire une « petite » pause historique : nous sommes en 1867, le roi Louis II de Bavière est en visite en France. Bien qu’il soit à la tête d’un riche royaume, il n’a pas vraiment la tête à gouverner. C’est un roi romantique qui est loin des troubles de l’époque : la Prusse qui s’émancipe de l’empire Autrichien, et qui grâce à Otto Von Bismark et la guerre contre la France amènera à l’unification de l’empire Allemand, en intégrant la Bavière. Le roi Louis II lui ne fait pas le poids dans cet échiquier géopolitique, alors il se promène en France. Il y découvre le château de Pierrefonds qui vient d’être restauré par Viollet le Duc. Il est emballé et se dit « Trop cool, je vais faire construire un truc du même genre et encore plus beau chez moi, hop en route! ». Il choisit de l’installer sur un éperon rocheux, le Neuschwanstein(Rocher du cygne), en face du château de Hohenschwangau qui était la résidence d’été de la famille royale de Bavière et où il avait grandi. Il fait sauter à la dynamite les vestiges de deux vieux châteaux fort sur l’éperon rocheux, construit une route et la première pierre est installée en 1869. La construction du château représente un coût énorme et ça grogne de plus en plus en Bavière. Louis II s’y installe en 1884 alors que les travaux ne sont pas finis. En 1886, le roi est déclaré atteint de folie et inapte à gouverner. Il est interné de force. Il meurt d’aillers dans des circonstances assez louches le lendemain de son internement … Même si le roi n’est plus là, le Château de Neuschwanstein coûte toujours aussi cher. Pour le rentabiliser, l’état Bavarois décide de l’ouvrir au public en 1889. En 1920, les tickets d’entrées ont permit de finir le remboursement des travaux. Depuis, grâce aux 1.4 millions de visiteurs chaque année, le château est devenu très rentable !
La visite du château vous coûtera 13 euros. C’est une visite guidée obligatoirement, et il faut être a l’heure et faire la queue. La visite dure 30 petites minutes au pas de course pour visiter les 15 seules pièces aménagées du château. Les retours sur ces visites ne sont pas fantastiques, j’ai donc décidé de ne pas y aller. Le décor autour était tellement beau que je ne souhaitais pas vraiment m’enfermer dans les murs du château. Tiens d’ailleurs, au loin, on voit un truc qui a l’air vraiment intéressant! C’est le Marienbrücke (le pont de Marie), on va y faire un tour 😉
Il suffit d’emprunter le chemin qui contourne le château, et qui offre une jolie vue sur ses grands balcons.
Le pont Marienbrücke date de 1844. C’est Maximilien II (le père de Louis II) qui l’a fait construire, et il porte le nom de son épouse la reine Marie. Il surplombe le torrent Pollat à 92m de hauteur. La rivière traverse des gorges et se jette depuis une impressionnante cascade, juste sous le pont ET juste en face du château. C’est carrément grandiose comme mise en scène 🙂 Le pont était tout d’abord en bois, mais pas très joli. Quand Louis II fait bâtir son château, il démolit le pont et le fait reconstruire en métal dans un style plus aérien et léger. Pour information, l’accès au pont est fermé l’hiver (raison de sécurité).
Depuis le Marienbrücke, vous avez cette vue là. C’est juste in-cro-ya-ble 🙂
Il y a beaucoup beaucoup de monde sur le pont pour prendre des photos. Si vous traversez le pont, vous pouvez emprunter un des nombreux sentiers de randonnées qui parsèment cet endroit. Il y en a un qui grimpe jusqu’au sommet du mont Tegelberg. Il culmine à 1881 m d’altitude.
La montée est assez raide et régulièrement on a ce genre de point de vue. Oh, rien d’extraordinaire hein, c’est juste … wouaaaaaah !!!! 😀 C’est tellement beau !! Donc le château sur cette photo, c’est le château Hohenschwangau avec le lac Alpsee sur la gauche.
En 1832 le roi Maximilien II achète des vieilles ruines, et en 1837, il devient un château tout neuf et accueille la famille royale de Bavière l’été. Au contraire du château de Neuschwanstein, le château de Hohenschwangau a réellement été habité sur une longue période, et sa visite est plus intéressante. Il possède aussi des beaux jardins.
J’ai abandonné mon ascension du mont Tagelberg en cours de route, j’avais d’autres lieux à visiter ce jour là, et ça prenait trop de temps snif … En tout cas je vous conseille vraiment de faire un peu de marche, vous ne le regretterez vraiment pas avec des paysages comme ça !
Si vous voulez atteindre le sommet du mont Tegelberg plus facilement, à quelques kilomètres du château, il y a une télécabine qui permet de faire le trajet. Tarif 22 Eur aller / retour. Plus d’infos sur le site officiel.
Quand vous redescendez en direction du château, vous verrez un petit chemin sur votre droite en direction des gorges. Si la porte métallique est ouverte, pas d’hésitation, il faut y aller !! Une longue série de marche vous attendent …
Et vous voila sous le pont, face à la cascade qui fait une trentaine de mètres de haut! Sublime 🙂
Ensuite le chemin suit les gorges. On marche le long de la rivière Pollat, on suit ses méandres, ses cascades, c’est super agréable. Il n’y a pas beaucoup de monde par rapport à la foule qui se presse près du château. C’est aussi l’endroit idéal pour faire un pique-nique.
Après avoir franchit une passerelle métallique le long d’une falaise, on arrive au bout des gorges, où la rivière s’engouffre dans Gipsmühle, un ancien moulin à gypse. Derrière le moulin il y a une petite brasserie discrète. Si vous préférez manger dans une grosse « usine à touristes », il y a le restaurant Schlossrestaurant Neuschwanstein sur la route du château.
Cette petite excursion àNeuschwanstein est vraiment à faire si vous êtes en Bavière !
Je vous propose ici quelques balades agréables à faire autour de Berlin 🙂
– Charlottenbourg – Potsdam
Charlottenbourg
Autrefois ville indépendante, Charlottenbourg fait maintenant partie d’un des douze districts qui composent les arrondissements de Berlin. Une des principales raisons de venir ici, c’est pour le Château de Charlottenbourg.
Il est construit de 1695 à 1713 pour la famille royale des Hohenzollern qui règnera en tant que rois de Prusse et empereurs d’Allemagne. Frédéric 1er est le premier a y résider, et il donnera ce nom au château en souvenir de sa femme la reine Sophie-Charlotte décédée en 1705. Il parait que l’intérieur du chateau et les jardins sont magnifiques. Mais lors de notre visite, c’était fermé, en raison du marché de Noël. Mais franchement on a passé un très bon moment ici 🙂 Nous reviendrons faire la visite une prochaine fois.
On peut facilement venir et repartir de Charlottenbourg en vélo, soit en suivant la Spree, soit en empruntant les grands axes. Et dans ce cas là, vous verrez ce grand bâtiment construit en 1905, avec une haute tour de 89 mètres! Et bien il s’agit de la mairie de Charlottenbourg, en toute simplicité 🙂
Et juste après avoir franchi la Charlottenburger Tor en direction de Tiergarten, sur votre droite vous verrez encore un bâtiment assez énorme et étrange. Mais de quoi s’agit-il ?
C’est le tunnel de cavitation de l’Institut de l’Eau, construit en 1976. En gros ça permet d’étudier des hélices ou des propulseurs dans des courants d’eau à hautes vitesses et contrôler le phénomène de cavitation, quand des micro bulles d’air se forment à cause de la dépression créée et peuvent imploser ensuite en abimant les matériaux autour. Bref c’est un peu technique, mais ce bâtiment est à la fois tellement hideux et tellement bizarre au milieu des bois qu’on ne peut s’empêcher de s’arrêter pour le regarder et le comparer à un espèce d’éléphant post moderniste cubiste 🙂
Potsdam
Une chouette balade à faire autour de Berlin, c’est aller à Potsdam. Cette ville se trouve à 30km au sud ouest de la capitale, on y arrive en 40 petites minutes en prenant le train S7, en descendant à Potsdam Charlottenhof Station.
Très rapidement vous arrivez devant un grand bâtiment, c’est le Landtag Brandeburg, le parlement régional du Land. La façade en trompe-l’œil de ce bâtiment administratif inauguré en 2004 ressemble à un château, alors pour ne pas tromper les touristes (et avec un brin de provocation façon Magritte) il est écrit en lettres d’or « Ceci n’est pas un chateau » 🙂
En face, c’est la Place du Vieux Marché avec autour :
Alten Rathaus. C’est l’ancienne mairie qui est reconvertie en Museum. Pas visité, mais plus d’infos ici.
A coté, se trouve la grande Église évangélique St Nicolas. Construite en 1837 avec sa grande coupole qui culmine à 85 mètres. Elle est quasiment détruite pendant la guerre suite aux bombardements. De 1956 à 1984, elle est reconstruite.
Et juste à côté … des immeubles en ruines made in RDA et laissés à l’abandon. Bizarre bizarre …
Même si Berlin restait la capitale officielle de la Prusse, Potsdam restait le lieu de résidence de la Cour. Et pour ça, il fallait un château et un parc à la hauteur, et c’est pourquoi on vient ici. On entre par un simple portail et devant nous, c’est 289 hectares de parcs, sculptures, fontaines et jardins. Bienvenue au Parc du Palais de Sans Souci.
En 1744, Frédéric II se promène à cheval et trouve que le coin est idéal pour construire sa future résidence royale d’été, alors hop! La construction est lancée. Il vient se détendre ici loin de l’étiquette royale, sans chichi, il s’adonne à ses passions et vit « sans souci ».
Un des premiers bâtiments qu’on croise dans le parc, sur la droite, est la Bieldergalerie(fermée) qui est en quelque sorte le premier musée créé en Allemagne car uniquement destiné à abriter les 124 peintures achetées par Frédéric II.
Ensuite on arrive devant le Palais Sans Souci construit en 1747. C’est avant tout un lieu de détente pour le roi et les dimensions restent modestes avec dix pièces sur un seul niveau en style rococo. Ce palais est en partie célèbre grâce à son jardin à étages. C’est Peter Josehp Lenné, un grand paysagiste prussien qui le réalisera. Et ça ne rend pas terrible sur cette photo, et oui en hiver ça le fait pas … désolé 🙂 Il faut l’imaginer tout recouvert de vignes et de figuiers et c’est magnifique.
En 1763, Frédéric II fait construire le Neues Palais, au bout de la longue allée rectiligne de plus de 2 kilomètres et qui parait interminable.
Cette construction est un symbole, elle est sensée montrer au reste du monde la grandeur et la force de la Prusse après la fin de la guerre de Sept Ans. Du coup, pour en mettre plein les yeux, c’est style baroque, 220 mètres de façade et plus de 400 sculptures en grès, des salles de réception et de banquet à foison. Bling bling!
Après la mort de Frédéric II, le château n’est plus trop utilisé, jusqu’à ce que Guillaume II en fasse sa demeure préférée (après avoir fait installer le chauffage à vapeur et l’électricité). Ensuite le palais deviendra un musée … qui sera pillé par les russes pendant la seconde guerre mondiale et une petite partie sera rendue à la RDA en 1958. Par chance le parc et le château n’ont pas véritablement soufferts de la guerre et les communistes en ont pris soins pendant la guerre froide. C’est maintenant un haut lieu touristique avec plus de 2 millions de visiteurs par an. Pour les visites, plus d’infos sur le site officiel.
L’immense parc est plein de surprises, des arbres fruitiers, des « fantaisies », comme le Pavillon Chinois. La liste est trop longue à donner, je vous souhaite une bonne découverte 🙂
De retour à Potsdam, comme nous sommes en décembre au moment de notre passage, c’est la pleine saison des marchés de Noël en Allemagne. On en profite donc pour découvrir celui de Potsdam qui se tient dans le vieux quartier hollandais. Et pourquoi un quartier hollandais au fait?
Et bien quand Frédéric II ambitionne de faire quelque chose de grand à Sans Souci, il souhaite que la petite ville de Potsdam soit à la hauteur. Comme il a longtemps séjourné dans les provinces-unies (les Pays-Bas), il en garde un souvenir marquant et fait construire ce quartier avec des maisons typiquement hollandaises.
Ces galettes étaient délicieuses et il y avait plein de bonnes choses à manger dans les autres stands tout autour, miam miam! 🙂
En revanche il y a un truc qui m’a un peu coupé l’appétit, c’est ce qu’on voit sur cette photo.
Après renseignements, il s’agit de la tradition hollandaise de Saint Nicolas accompagné de Zwarte Piet, qu’on peut traduire par Pierre le Noir. Il est présenté soit comme l’assistant de Saint Nicolas, et remplacerait les « lutins » du père Noël, ou soit comme le fameux père fouettard qui punit les enfants pas sages, alors que les gentils enfants reçoivent un cadeau. Évidemment cette tradition est raciste et fait de l’homme noir africain l’incarnation soit du serviteur-esclave ou du mal.
C’est visiblement chaque année un débat de société aux Pays-Bas contre les défenseurs d’une « tradition inoffensive mais maladroite » d’un côté et ceux qui luttent contre le racisme de l’autre.