Le château de Neuschwanstein, c’est tout simplement le château le plus célèbre et le plus beau d’Allemagne. Si vous avez un peu de mal à prononcer son nom, ce n’est pas très grave. Il doit déjà vous être un peu familier, car il a servi d’inspiration à Walt Disney pour la création du château de la Belle au bois dormant et Cendrillon. C’est donc un véritable château de conte de fées que je vous propose de découvrir, et il se trouve au sud de la Bavière. On va voir ça plus en détail, hop en route! 🙂
Il faut tout d’abord vous rendre dans la petite localité de Hohenschwangau, à moins de 2h de route, au sud-ouest de Munich. Sur place, il y a 4 grands parking privés et payants (7 Euros la journée, en cash uniquement, prévoyez la monnaie). Ne cherchez pas à vous garer ailleurs ou à vous rapprocher du château, c’est peine perdue. Si vous souhaitez visiter l’intérieur du château, il faut passer par la billetterie à Hohenschwangau ou par le Ticket Center online. Ensuite, il faut grimper en direction du château. Si vous êtes une feignasse, vous pouvez y aller en calèche ou en navette (sociétés privées payantes). Sinon, il faut y monter à pieds, c’est juste à côté, 1.5km. La pente est assez forte, il vous faudra au moins 30 minutes de marche.
Histoire de ne pas suivre bêtement le troupeau de touristes sur la route, vous pouvez couper à travers la forêt par des petits sentiers. C’est beaucoup plus agréable et tranquille. Il n’y a pas de risque de se perdre, on voit le château depuis le parking, il suffit de grimper et tous les sentiers rejoindront la route de toute façon 😉
On arrive enfin au pied du château, et il faut bien avouer que son allure fine et élancée a une certaine classe.
Il est temps de faire une « petite » pause historique : nous sommes en 1867, le roi Louis II de Bavière est en visite en France. Bien qu’il soit à la tête d’un riche royaume, il n’a pas vraiment la tête à gouverner. C’est un roi romantique qui est loin des troubles de l’époque : la Prusse qui s’émancipe de l’empire Autrichien, et qui grâce à Otto Von Bismark et la guerre contre la France amènera à l’unification de l’empire Allemand, en intégrant la Bavière. Le roi Louis II lui ne fait pas le poids dans cet échiquier géopolitique, alors il se promène en France. Il y découvre le château de Pierrefonds qui vient d’être restauré par Viollet le Duc. Il est emballé et se dit « Trop cool, je vais faire construire un truc du même genre et encore plus beau chez moi, hop en route! ». Il choisit de l’installer sur un éperon rocheux, le Neuschwanstein(Rocher du cygne), en face du château de Hohenschwangau qui était la résidence d’été de la famille royale de Bavière et où il avait grandi. Il fait sauter à la dynamite les vestiges de deux vieux châteaux fort sur l’éperon rocheux, construit une route et la première pierre est installée en 1869. La construction du château représente un coût énorme et ça grogne de plus en plus en Bavière. Louis II s’y installe en 1884 alors que les travaux ne sont pas finis. En 1886, le roi est déclaré atteint de folie et inapte à gouverner. Il est interné de force. Il meurt d’aillers dans des circonstances assez louches le lendemain de son internement … Même si le roi n’est plus là, le Château de Neuschwanstein coûte toujours aussi cher. Pour le rentabiliser, l’état Bavarois décide de l’ouvrir au public en 1889. En 1920, les tickets d’entrées ont permit de finir le remboursement des travaux. Depuis, grâce aux 1.4 millions de visiteurs chaque année, le château est devenu très rentable !
La visite du château vous coûtera 13 euros. C’est une visite guidée obligatoirement, et il faut être a l’heure et faire la queue. La visite dure 30 petites minutes au pas de course pour visiter les 15 seules pièces aménagées du château. Les retours sur ces visites ne sont pas fantastiques, j’ai donc décidé de ne pas y aller. Le décor autour était tellement beau que je ne souhaitais pas vraiment m’enfermer dans les murs du château. Tiens d’ailleurs, au loin, on voit un truc qui a l’air vraiment intéressant! C’est le Marienbrücke (le pont de Marie), on va y faire un tour 😉
Il suffit d’emprunter le chemin qui contourne le château, et qui offre une jolie vue sur ses grands balcons.
Le pont Marienbrücke date de 1844. C’est Maximilien II (le père de Louis II) qui l’a fait construire, et il porte le nom de son épouse la reine Marie. Il surplombe le torrent Pollat à 92m de hauteur. La rivière traverse des gorges et se jette depuis une impressionnante cascade, juste sous le pont ET juste en face du château. C’est carrément grandiose comme mise en scène 🙂 Le pont était tout d’abord en bois, mais pas très joli. Quand Louis II fait bâtir son château, il démolit le pont et le fait reconstruire en métal dans un style plus aérien et léger. Pour information, l’accès au pont est fermé l’hiver (raison de sécurité).
Depuis le Marienbrücke, vous avez cette vue là. C’est juste in-cro-ya-ble 🙂
Il y a beaucoup beaucoup de monde sur le pont pour prendre des photos. Si vous traversez le pont, vous pouvez emprunter un des nombreux sentiers de randonnées qui parsèment cet endroit. Il y en a un qui grimpe jusqu’au sommet du mont Tegelberg. Il culmine à 1881 m d’altitude.
La montée est assez raide et régulièrement on a ce genre de point de vue. Oh, rien d’extraordinaire hein, c’est juste … wouaaaaaah !!!! 😀 C’est tellement beau !! Donc le château sur cette photo, c’est le château Hohenschwangau avec le lac Alpsee sur la gauche.
En 1832 le roi Maximilien II achète des vieilles ruines, et en 1837, il devient un château tout neuf et accueille la famille royale de Bavière l’été. Au contraire du château de Neuschwanstein, le château de Hohenschwangau a réellement été habité sur une longue période, et sa visite est plus intéressante. Il possède aussi des beaux jardins.
J’ai abandonné mon ascension du mont Tagelberg en cours de route, j’avais d’autres lieux à visiter ce jour là, et ça prenait trop de temps snif … En tout cas je vous conseille vraiment de faire un peu de marche, vous ne le regretterez vraiment pas avec des paysages comme ça !
Si vous voulez atteindre le sommet du mont Tegelberg plus facilement, à quelques kilomètres du château, il y a une télécabine qui permet de faire le trajet. Tarif 22 Eur aller / retour. Plus d’infos sur le site officiel.
Quand vous redescendez en direction du château, vous verrez un petit chemin sur votre droite en direction des gorges. Si la porte métallique est ouverte, pas d’hésitation, il faut y aller !! Une longue série de marche vous attendent …
Et vous voila sous le pont, face à la cascade qui fait une trentaine de mètres de haut! Sublime 🙂
Ensuite le chemin suit les gorges. On marche le long de la rivière Pollat, on suit ses méandres, ses cascades, c’est super agréable. Il n’y a pas beaucoup de monde par rapport à la foule qui se presse près du château. C’est aussi l’endroit idéal pour faire un pique-nique.
Après avoir franchit une passerelle métallique le long d’une falaise, on arrive au bout des gorges, où la rivière s’engouffre dans Gipsmühle, un ancien moulin à gypse. Derrière le moulin il y a une petite brasserie discrète. Si vous préférez manger dans une grosse « usine à touristes », il y a le restaurant Schlossrestaurant Neuschwanstein sur la route du château.
Cette petite excursion àNeuschwanstein est vraiment à faire si vous êtes en Bavière !
Cette troisième journée au Monténégro marque nos adieux avec le parc du Durmitor et le nord ouest du pays. En effet, la météo s’annonce mauvaise dans les jours qui viennent, alors il est temps d’aller vers d’autres régions inexplorées. En attendant, on sitote le café sur la grande terrasse de l’Hotel Žabljak. et on jette un oeil au programme de la matinée : une bonne petite balade qui va nous en mettre plein la vue 🙂
C’est parti pour la ballade vers le point de vue de Curevac 🙂 Il est évidemment possible de faire cette petite randonnée en partant depuis le centre de Zabljak, mais par manque de temps, on joue la facilité et on s’avance en voiture 🙂 Il faut prendre la petite route qui monte au nord de Zabljak, et s’arrêter dans la forêt dès qu’on peut (quelque part vers ces coordonnées 43.19, 19.09). Sinon, un ou deux kilomètres plus loin il y a un petit parking payant. Mais revenons sur la première solution.
Depuis ces coordonnées dans la forêt, le chemin est assez simple, c’est tout droit vers le nord. On suit le sentier au milieu de hautes herbes, avec des forêts de pins noirs autour, et au loin la chaîne de montagne. Encore une fois, le Monténégro c’est très beau! (je l’ai déjà dit ça ?)
Après avoir enjambé une clôture et fait coucou à une vache perdue en pleine forêt, on grimpe une pente aussi raide que raide. Et à un moment, on sort de la forêt, ça se dégage, on avance encore un peu et … BIM !!
Vous voila arrivé au point de vue de Curevac, et il n’y a pas à dire, ça envoie du lourd dans tous les directions. On est surtout impressionné par l’énorme falaise à pic qui donne sur l’immense canyon. Et immense, je pèse mes mots. Avec 82 km de long et une profondeur pouvant atteindre 1300 m, c’est le deuxième plus grand canyon du monde après le Grand Canyon américain. Tout en bas, loin loin, on peut apercevoir la rivière Tara qui fait une courbe.
Vers l’est, le canyon s’étend encore sur des kilomètres. C’est hyper impressionnant. Cet endroit est réputé aussi pour ses magnifiques couchers de soleil. Pour nous, la balade s’écourte car très rapidement, des gros nuages recouvrent le ciel, et il commence à pleuvoir. Le retour dans les bois se fait au pas de course 🙂
Alors que des trombes d’eau s’abattent sur le nord du Parc du Durmitor, je file vers le sud pour tenter d’avoir une accalmie et pour profiter d’une autre attraction locale : le télésiège de Savin Kuk. En hiver, quand il y a de la neige, on peut faire du ski sur le mont Savin Kuk et profiter des 6 petites pistes ouvertes. Le domaine skiable est ridiculement petit, mais bon hein, on n’est pas la pour critiquer. En été, le télésiège, c’est la solution de facilité pour accéder au sommet d’une montagne du Durmitor 🙂
Sauf qu’avec ce mauvais temps, pas de chance, il est à l’arrêt! On nous annonce qu’il y a trop de vent et de pluie au sommet et qu’on ne sait pas s’il se mettra en marche … En attendant dans le ciel, c’est assez cataclysmique. Il y a même un truc assez bizarre, une sorte de zizi de nuage … bref, la situation ne s’annonce pas pour le mieux!
Il en faut plus pour nous abattre ! On s’installe donc au restaurant Durmitorsko Sijelo situé juste à côté et on se commande un grand plat bien copieux et bien arrosé. Et miracle de la bouffe, le temps de digérer avec un petit rakija, la météo semble se calmer un peu. Second miracle, le télésiège se met en marche et on est dans les premiers à monter dedans 🙂 (alors qu’on a vu telllllement de gens arriver et repartir déçus, sans prendre le temps d’attendre un peu).
On est donc tout fiers dans notre télésiège! Sauf qu’à la première halte, moment de changer de télésiège, le type dans sa cabine fait la grimace avec son talkie walkie, il nous montre le ciel du doigt et il dit pas plus de 15 minutes ! ou 30 minutes ? ou 45 minutes … difficile à comprendre avec l’accent 😉 Bref on prend le second télésiège et on monte. Au sommet on tombe sur cette jolie fontaine! Elle a l’air un peu ridicule comme ça, mais c’est la source Savina Voda. C’est assez rare en fait d’avoir une source comme ça à 2270 m d’altitude. Elle a été baptisée du nom du saint préféré des balkans, St Sava. Les jeunes filles y viennent lors de la fête de St Jean dans l’espoir de se marier dans l’année, et les gens en général y jettent de l’argent… car ils sont idiots.
Le Savin Kuk qui culmine à 2312 m est probablement le sommet le plus visité du parc du Durmitor. Cette montagne offre une très jolie vue sur l’est de la région qui s’étend jusqu’à l’horizon avec des petites collines.
De l’autre côté, c’est la vue sur les sommets chaotiques et photogéniques du parc du Durmitor … et aussi sur les gros nuages, d’où jaillissent régulièrement des éclairs (ça ne se voit pas sur les photos, ne cherchez pas).
Pour profiter pleinement de votre venue au Savin Kuk, il faut prendre le petit sentier qui grimpe au sommet.
De là, on peut voir le Lac Noir et Zabjlak un peu plus loin. C’est magnifique!
Mais ce jour là on est hyper, avec l’orage qui explose tout autour de nous. Il y a des bourrasques de vents et les éclairs sont de plus en plus proches. Il est temps de rebrousser chemin!
On sera finalement resté une petite heure au sommet, et on serait volontiers resté plus longtemps.
A notre retour en bas, ils étaient déjà en train d’annoncer qu’ils faisaient descendre tout le monde et qu’ils arrêtaient pour la journée. On a eu un timing parfait ! 🙂
On remonte en voiture et on reprend le même chemin que la veille, c’est-a-dire, tourner au croisement de la route P5 au niveau du restaurant Izvor et suivre la petite route qui passe à côté du site de Bogumilski stećci.
Deux kilomètres plus loin, il y a un autre site historique avec une nouvelle nécropoles de vieilles tombes médiévales, les stećci . Ces tombes sont typiques de la région des balkans entre le XII et XIVe siècle.
Elles restent mystérieuses et on les rattache à la pratique du Bogomilisme. Que cache ce nom barbare ? Et bien c’est un peu l’ancêtre du Catharisme. En gros cette branche de la religion chrétienne croit que le monde est divisé entre le bien et le mal. L’église appartient au domaine terrestre et donc on rejette son autorité car elle est corrompue. La pratique de la prière est une affaire personnelle, on ne suit pas de chef. Evidemment tout ça sera réprimé dans le sang par l’Eglise de Rome, et comme pour les Cathares plus tard, on brûlera toute trace de leur existence et croyances … Il reste seulement ces tombes, disséminées dans tous les balkans.
Encore une fois, dans ce décor et avec cette météo, toute la région baigne dans une atmosphère mystique du plus bel effet!
En continuant la route, autant vous prévenir, c’est tout pourri. Il y a des nids de poules un peu partout et on est presque à se demander si cette route est vraiment utilisée … surtout à ce moment où j’ai le sentiment de rentrer dans la sinistre vallée de la mort 😐
C’est tellement sinistre que même ce pylône électrique est laissé à l’abandon, seul au milieu de nul part! Pas de câbles, pas d’autres pylônes, la désolation totale!
On découvre des maisons abandonnées perdues dans les bois. Cet endroit est décidément vraiment charmant. On imagine aisément les chouettes soirées d’hiver qu’on doit y passer à jouer au scrabble ou à décapiter des voyageurs perdus ! 😐
Il semblerait que ce village perdu et sinistre, s’appelle Njegovuđa et compterait 200 morts vivants .. oups, habitants.
On y trouve de splendides magasins délabrés et des maisons en ruines.
Il y aussi cette formidable construction qui doit être euh … l’hôtel de l’enfer je pense, ou un truc dans le genre. On a même eu droit à un chien squelettique hurlant à un croisement ! La totale haha
Ce village a surement plein d’atouts bien cachés que je n’ai pas su voir, mais tout de même, je pense que ce petit détour vaut le coup pour son originalité !! 🙂
Retour à la civilisation un peu plus loin, on retrouve la grande route P5! Quelques virages en lacets et on s’enfonce dans le canyon de Tara, on arrive devant le célèbre pont Durdevica. Il est construit entre 1937 et 1940. La légende raconte qu’il n’y aurait eu qu’un seul ouvrier mort pendant la construction, une fierté locale! Avec 365 m de long et un tablier à 172 m au dessus de la rivière Tara, c’est au moment de sa construction le plus haut pont routier d’Europe. Alors que le béton est à peine sec, en 1942 il est dynamité par la résistance pour lutter contre l’avancée des forces italiennes, alliées des nazis. Il sera reconstruit en 1946.
Ce pont, c’est l’attraction touristique du coin. Il y a des bus de touristes, des boutiques de touristes, des restaurants de touristes, et des animations pour touristes. Et l’animation phare, c’est la Zipline au dessus du canyon!
Ça a l’air génial comme ça. Mais à lire les témoignages des gens, les sensations ne sont pas incroyables … Sur place vous aurez l’embarras du choix, une zipline tous les dix mètres!
Nous on reprend la route, direction Mojkovac, c’est facile, il suffit de regarder sur le panneau 😀 (pour info ce sont des petits autocollant laissés par les motards, pour dire « je suis passé ici », c’est plus hygiénique que faire pipi pour laisser sa trace 😉 )
La route au fond du canyon longe la rivière Tara et offre décor sensationnel. C’est très encaissé, il y a des falaises énormes de chaque côté, et c’est très beau. Je vous l’ai déjà dit que le Monténégro c’est beau ?
Quelques kilomètres après le pont il y a une aire de parking sur la route. Elle permet de venir se dégourdir les jambes au bord de cette jolie rivière Tara. En plein été, le niveau de la rivière est assez bas et le rafting (qui est l’activité reine) est plutôt tranquille. En revanche de mars à fin mai, pendant la fonte des neiges, c’est une toute autre histoire! Cette rivière a déjà accueillit des championnats du monde de rafting. Un parcours qui se fait en 3-4 heures l’été (en pagayant pour avancer) se fait en moins de 45 minutes à cette période! C’est vous dire le niveau de cette rivière qui devient une des plus réputées au monde à ce moment là!
A un moment durant votre trajet en voiture vers l’est, le canyon s’ouvre sur votre droite, et la route fait une courbe dans la vallée. Il faut vous arrêter ici. Déjà, le lieu est superbe et dégage plein de magie. On est isolé de tout.
Ensuite, la route fait cette courbe pour contourner le monastère de Dobrilovina. On ne sait pas exactement de quand date sa construction. Les premières mentions du hameau de Dobrilovina datent de 1252. Plus tard, le monastère orthodoxe dédié à St Georges est évoqué par les ottomans qui autorisent les villageois à reconstruire le monastère pillé et détruit pendant la guerre. Il date d’au moins 1593. Il sera pillé à de nombreuses reprises durant des siècles de conflits dans la région. Sa version actuelle date de sa rénovation en 1905.
Des religieuses occupent les lieu et il est possible de le visiter gratuitement, en faisant attention aux gros chiens qui montent la garde!
C’est aussi l’occasion de se dégourdir les jambes et faire une balade dans la forêt jusqu’à la rivière Tara et emprunter le vieux pont suspendu en fer, rouillé et qui craque de partout.
Avec un peu de chance vous pourrez voir des bateaux de raftings passer en dessous et leur jeter des cacahuètes 🙂 mais il était trop tard ce jour là, il n’y avait plus que nous, les oiseaux et les bruits bizarres dans les bois.
C’est beau hein ? (j’ai l’impression de me répéter 😉 )
On remonte en voiture et on fait une halte à Mojkovac. C’est la ville du coin, avec ses 4000 habitants. Elle n’a pas trop de charme. C’était une cité minière (plomb et zinc) et un peu plus loin on peut visiter les mines de Brskovo, exploitées depuis le XIIIe siècle. C’est aussi dans cette ville que l’armée monténégrine a remporté une importante victoire en 1916 face à l’armée austro-hongroise. Il y a d’ailleurs un massif monument aux morts à l’entrée de la ville en commémoration. Bon … à vrai dire, moi je me suis juste arrêté ici pour faire le plein d’essence hein 😀
On a prévu de passer la nuit à Kolasin, 20 km plus au sud. Le contact airbnb ne donne pas signe de vie, on annule et on improvisera sur place. Justement nous voici à destination, dans la petite ville de Kolasin. Elle est au calme, à proximité du parc national de Biogradska Gora. L’hiver elle se transforme en station de ski, il y a des pistes quelques kilomètres plus loin. C’est aussi un bon endroit pour y passer quelques jours et faire les nombreuses randonnées possibles dans la région.
Par hasard on trouve sur Booking un hôtel qui s’appelle Dream House, et qui a l’air super bien mais dont personne ne parle et qui n’a pas d’avis … On est intrigué, on va voir. Il est franchement pas évident à trouver, au sud de la ville au bout d’un petit chemin. Et c’est la surprise, l’hôtel est TOP! En fait ça faisait quelques semaines à peine qu’il était ouvert 🙂 On craque notre budget, 50 Eur la nuit (oulala!). On a une super chambre, tout est moderne, neuf et propre partout, les gens sont sympas. Vraiment je vous recommande ce lieu 🙂 http://www.dreamhousehotel.me/me/
On rejoint ensuite le centre ville à pieds. Le centre ville se résume à la grande place centrale 🙂 Pour le restaurant, on opte pour le Konoba qui semble apprécié. (Plus d’infos ici). On mange de la nourriture locale rustique dans le charme d’un vieux chalet rustique, avec des chats rustiques qui se faufilent parfois entre nos jambes, et des enfants rustiques qui jouent à la guerre sur la petite place non loin. Est-ce que c’est à cause de l’abus de vin rustique, je ne sais pas, mais en tout cas je garde un bon souvenir de ce restaurant 😉
La suite du road trip, jour 4 Et pour lire le jour 2 …
Le quartier de Mala Strana se trouve au pied du grand château de Prague est c’est traditionnellement le quartier résidentiel de l’aristocratie. En 1541 un gigantesque incendie ravage tout le quartier (et une partie du château) et permettra pendant la reconstruction du quartier d’ouvrir de nouveaux espaces et d’embellir la ville. Dans le prolongement du pont Charles, continuez tout droit et grimpez la rue car ici se trouve l’église la plus visitée de Prague, il s’agit de l’église Saint Nicolas. Son célèbre dôme et son clocher sont visibles sur pratiquement tous les points de vue de Prague 🙂
Cette église est construite entre 1673 et 1752, et elle est réputée pour être une des plus belles églises de style baroque en Europe. L’entrée est payante mais ça vaut le coup, car l’intérieur est vraiment riche en statues, peintures et dorures. Ah oui, et même s’il fait -12°c et qu’il n’y a pas de chauffage, il faut enlever son bonnet! Brrrr 🙂 http://www.stnicholas.cz/en/
Après cette visite spirituelle, je vous propose une visite spiritueuse 🙂
Comme moi vous en avez peut-être un peu marre de la pilsner, la bière tchèque. Elle est certes légère et sympa, mais soyons honnête, ce n’est pas vraiment une « bonne bière » 😉 Alors à une rue d’ici, il y a le Hospudka Obycejny svet(Josefska 44/2). C’est un bar discret en sous sol, ambiance plutôt calme et feutrée, loin de la foule des touristes et qui propose un bon choix de bonnes bières belges aaaaaah 🙂 http://www.obycejnysvet.com/
Allez maintenant il est temps d’aller flâner dans les petites ruelles vers le sud. A quelques minutes à pieds, se trouve une « curiosité touristique », le mur John Lennon( Velkopřevorské náměstí ). Il faut savoir que c’est simplement un banal mur du jardin des Chevaliers de l’Ordre de Malte. Il faut aussi savoir que John Lennon n’a jamais mis les pieds à Prague. Mais alors, pourquoi ce mur John Lennon ????
En fait durant les heures sombres de la répression communiste en Tchécoslovaquie, en 1968, John Lennon apparaissait comme un symbole de liberté. Après son assassinat en décembre 1980, un premier dessin apparait sur le mur, puis rapidement d’autres portraits s’ajoutent le long du mur. Les étudiants s’en servaient à la fois pour rendre hommage à l’artiste et aussi pour protester contre le régime communiste et le manque de libertés. Le mur était régulièrement repeint par le pouvoir, mais régulièrement il était à nouveau recouvert de graffitis. Depuis la chute du mur de Berlin en 1989, cet endroit est principalement un lieu de recueillement lors d’un évènement tragique. Il symbolise toujours un désir de paix, et devient aussi un point de rendez-vous pour les touristes …
Quelques mètres plus loin en descendant la rue vous passez sur un charmant petit pont (recouvert de « cadenas d’amoureux ») avec sa non moins charmante vieille roue à aube et son euh … personnage 🙂
En 5 minutes à pieds en remontant le fleuve, vous arrivez au Musée Kampa (U Sovových mlýnů 2). C’est un musée d’art moderne ( http://www.museumkampa.cz/en/ ). Si vous aimez le contemporain vous y trouverez votre bonheur. Et sinon, juste à côté dans les jardins se trouvent quelques statues intéressantes :
La statue « World Harmony » représentant Sri Chinmoy, un célèbre artiste auteur penseur indien qui a toujours œuvré pour la paix dans le monde.
Les célèbres Miminka Babies (2001), d’énormes statues en bronze de bébés avec un code barre à la place du visage, œuvre du sculpteur David Cerny, qui a semé ses réalisations un peu partout dans Prague, et c’est tant mieux 🙂 (d’autres Miminka babies sont aussi accrochés à la grande tour tv de Zizkov)
Et il y a aussi les fameux pingouins jaunes, toujours Cerny 🙂
Après cette visite, on part dans la direction opposée. On suit le fleuve, et une dizaine de minutes plus tard, on arrive au Franz Kafka Museum (Cihelná 635/2b) qui expose de nombreux manuscrits de l’auteur tchèque (et pragois!). Si vous êtes fan de l’auteur et de son univers, allez-y, si non, vous risquez d’être un peu déçus ( http://www.kafkamuseum.cz/ ) Et dans tous les cas, dans la cour du musée, il y a une des installations les plus célèbres de Prague, toujours une réalisation de Cerny, les hommes qui pissent sur la carte de la république Tchèque (réalisé en 2004). Pour info, ils ne pissent pas au hasard mais écrivent les lettres des sms reçus au +420 724 370 770. Voilà, ça va tout à fait changer votre vie ! .. ou pas 🙂
Enfin, avant de partir, rejoignez le petit embarcadère à quelques mètres de là. En fin d’après midi, c’est LE lieu de rendez vous de tous les canards et cygnes de Prague (et des mouettes aussi) qui viennent tous se retrouver la pour taper la discut’, avaler les morceaux de pains que les gens leurs donnent, ou avaler tout cru un petit enfant qui se serait approché trop près du bord. Quelque soient vos motivations 😉 c’est un spectacle assez marrant à voir 🙂
Il y a évidemment encore un tas de choses à voir dans le quartier et c’est vraiment agréable de s’y promener de jour comme de nuit 🙂
Sur l’autre rive de la Vlatva, c’est la vieille ville de Prague et on suit la rue de Paris « Pařížská ». Lors du réaménagement du quartier au 19e siècle, cette rue aurait du être une grande avenue « à la parisienne » mais elle reste néanmoins une des rues les plus luxueuse de Prague. On pénètre ensuite dans l‘ancien quartier juif Josefov. Les premiers colons juifs s’installent à Prague dès le IXe siècle et peu à peu une petite ville autonome se forme. Les juifs de Prague n’ont pas le droit de construire en dehors de la zone qui leur est allouée et n’ont pas le droit d’utiliser d’autres cimetières. Ce qui donnera au cimetière son aspect aussi unique. Le ghetto juif subira au cour des siècles bien des évènements tragiques, et ce serait trop long d’essayer de les résumer ici. En tout cas, à l’image de la vieille ville, il a lui aussi été complètement réaménagé au 19e siècle, et du labyrinthe insalubre et surpeuplé de l’époque il ne reste plus que quelques synagogues, le cimetière et la mairie.
On découvre donc en premier cette étrange façade, c’est la Synagogue Vieille-Nouvelle. Elle date de 1270 et c’est la plus vieille synagogue d’Europe encore utilisée. Son nom peut paraitre bizarre … lors de sa construction, c’était la « nouvelle synagogue », et quand d’autres synagogues sont bâties plus tard, elle devient la « vieille nouvelle synagogue » http://www.synagogue.cz/fr/
La légende dit que c’est dans la genizah de la synagogue (lieu où entrepose tous les documents où le nom de Dieu est inscrit car il est interdit de l’effacer ou de le jeter) que se trouverait le corps du Golem. Le golem serait une créature créée à base d’argile par le rabbin Loew au XVIe siècle dans le but de protéger la communauté juive des pogroms. Il lui a donné la vie en écrivant EMET (vérité) sur sont front et en mettant dans sa bouche un parchemin avec un des noms de Dieu. Pour l’arrêter il faut effacer la première lettre sur son front et on obtient MET (mort). La genizah est évidemment fermée au public.
Juste à côté se trouve la synagogue Haute (XVIe siècle mais avec une façade du XIXe), et un peu plus loin, la synagogue Klaus (XVIIe siècle). Cette dernière abrite un musée sur l’histoire juive à Prague (https://www.jewishmuseum.cz/en/info/visit/)
Il est possible de prendre un ticket pour visiter toutes les synagogues et le vieux cimetière juif. Manque de temps pour nous ce sera pour une autre fois …
En revenant sur la rue de Paris, on continue vers le sud, les grandes boutiques (Vuitton, Gucci, etc ….) s’alignent sur les trottoirs et on arrive enfin à la Place de la Vieille Ville. Alors avant de se diriger tout droit vers la foule devant la grande tour, commencez par baissez la tête et regardez le sol de la place. Vous devriez trouver une longue bande métallique encastrée dans le sol, c’est le méridien de Prague et quelques mètres plus loin, il y a une plaque en marbre. C’est l’emplacement de l’ancienne colonne Marian. C’était une grande colonne surmontée d’une statue de la vierge Marie, érigée en 1652 pour fêter la résistance de la ville face à l’assaut des troupes suédoises en 1648 (et aussi un symbole du catholicisme triomphant sur le protestantisme). L’ombre de la colonne sur le méridien permettait de savoir qu’il était midi pile. En 1918 lors de l’indépendance de la Tchécoslovaquie, la colonne est détruite pour montrer la fin de l’empire des Habsbourg. Voilà pour la petite histoire 🙂
Maintenant jetons un coup d’œil à cette grande statue : c’est le mémorial Jan Hus, inauguré en 1915 pour célébrer les 500 ans du martyr de Jan Hus, brûlé vif en 1415, car il s’était opposé à l’église catholique en dénonçant la morale inexistante, les messes qui ne devraient pas être en latin, etc … le début du protestantisme. Le mémorial était aussi devenu un symbole de révolte face à l’empire des Habsbourg et plus tard face à la répression communiste. Bref, si vous êtes en révolte contre quelque chose, ce mémorial est pour vous!
Revenons à la grande tour qui trône au milieu de la place, c’est la grande Tour de l’hôtel de Ville. En fait l’ancien hôtel de ville, à l’origine, c’est la 2ème petite maison à gauche de la tour avec une façade colorée en rose. Au fur à mesure que la ville s’enrichit, la mairie achète les maisons adjacentes et fait finalement construire cette grande tour de 69m de haut en 1364.
Au sol (sur le côté donnant vers la place) il y a 27 petites étoiles blanches qui représentent les 27 nobles tchèques qui ont été décapités publiquement sur cette place le 21 juin 1621. Suite à la tentative de rébellion des tchèques (majoritairement protestants) contre l’empire des Habsbourg (catholique) et la cuisante défaite à la bataille de la Montagne Blanche, l’empereur Ferdinand de Habsbourg décide donc d’écraser la noblesse tchèque en décapitant les 27 principaux meneurs de cette révolte, pour éviter toute nouvelle tentative dans le futur … maintenant il reste juste des petites étoiles au sol et pas un panneau explicatif à côté pour rappeler ce qu’elles signifient…
Bon, comme vous avez bien révisé avant de venir à Prague, vous savez que la grande horloge astronomique est dans les parages, pas de soucis pour la trouver, il suffit de rejoindre la foule! Tout le monde se bouscule devant, c’est l’attraction de la ville! Si vous voulez un peu de calme allez y à n’importe quel moment mais pas au changement d’heure 🙂 Car à ce moment là, la foule est présente en nombre pour voir les statues des différents personnages s’animer : l’avare, le vaniteux, la mort et le turc. Et pendant ce ballet, la clochette de la tour sonne. Puis deux petites fenêtres s’ouvrent et les statues des apôtres et du Christ passent voir la foule (et enfin on entend un petit coup de trompette venant du haut de la tour). Fin du spectacle, rendez-vous à l’heure suivante! 🙂
Le premier cadran en haut, c’est l’horloge astronomique. Elle aurait été construite par Nicolas de Kadau en 1410, puis remaniée par l’horloger Hanus de la Rose en 1490. Comme cette horloge faisait la fierté de Prague à travers toute l’Europe, la ville voulait à tout prix éviter que ce chef d’œuvre soit reproduit ailleurs. Alors la légende dit qu’une agression est commanditée par les notables de la ville contre Hanus pour le rendre aveugle. Quand il finit par découvrir qui était à l’origine de cet acte, il se rend en secret dans la tour et arrache un mécanisme qui fait que l’horloge ne fonctionnera plus pendant de nombreuses années. L’horloge a faillit disparaitre pour de bon en 1945 quand les nazis ont fuit la capitale et mis le feu à l’hôtel de ville. Le deuxième cadran en bas, est un calendrier réalisé en 1886 avec tous les jours de l’année.
Autour de la place, il y a plein d’autres monuments qui sont un peu délaissées, car ils n’ont pas d’horloge astronomique eux. On trouve par exemple l’église St Nicolas (qui est parait-il un chef d’œuvre du baroque) et l’église de Notre-Dame du Týn qui est cachée derrière des maisons (il faut passer sous des arcades pour atteindre l’entrée) et qui se repère de loin grâce à ses deux clochers de 80m de haut qui dominent la vieille ville.
Juste à côté de l’hôtel de ville se trouve la Maison à la Minute (Dům U Minuty), on ne peut pas la louper avec sa façade décorée de graffitis historiques 🙂 Elle servait de pharmacie « à la minute » et Franz Kafka y a vécut de 1889 à 1896.
Dans le quartier vous sentirez surement une odeur sucrée et alléchante, c’est l’odeur du trdelník! C’est une une sorte de gâteau en cheminée. Cette pâtisserie s’appelle aussi kürtős kalács en Hongrie, et cozonac secuiesc en Roumanie, et tout le monde en réclame la paternité 🙂 C’est une pâte sucrée enroulée autour d’une brochette en bois, grillée à la braise puis recouverte de sucre ou de ce que vous voulez, et ça peut être parfois être très gras. Quand il fait froid, ça reste un très chouette gâteau à partager 😉 Pour le plaisir, une vidéo qui vous explique TOUT en détail, bon appétit!
En continuant la balade dans le quartier en suivant la rue Železná, on arrive devant le Théâtre des Arts. C’est à la demande de ce théâtre ouvert en 1783 que Mozart composera l’opéra Don Giovanni en 1787. Cet opéra remportera un immense succès, et Mozart séjournera régulièrement à Prague, à la villa Bertramka (c’est dans la banlieue ouest, il y avait un musée, mais c’est fermé et à l’abandon).
A l’angle de la rue Železná, il y a cette statue nommée « Il Commendatore » en hommage au Don Giovanni de Mozart (c’est une des nombreuses versions du « Manteau de la conscience » de la sculptrice tchèque Anna Chromý).
On continue à flâner dans les petites rues, comme la rue Havelská qui longe l’église Saint Gall.
Pour quitter le quartier, on file à l’ouest, vers le pont Charles. C’est le pont le plus célèbre de Prague qui sert de trait d’union avec le quartier de Mala Strana. Il mesure plus de 515m de long et a été construit de 1357 à 1380 sous le règne de Charles IV. Jusqu’en 1741 ce sera le seul pont sur la Vltava.
A l’image du pont Saint Ange à Rome, entre 1683 et 1714, chaque pilier est surmonté d’une grande statue en lien avec l’histoire religieuse de la ville ou du pays. Ça faisait tout de suite beaucoup plus classe! Et en plus, à chaque extrémité du pont, il y a une grande porte gothique. Une des légendes autour du pont dit que dans le ciment utilisé pour le construire, on a rajouté des œufs et du vin, pour que le pont soit fort et costaud. En tout cas il est toujours là 🙂
Une autre histoire sur le pont, c’est celle de Jean Népomucène. Bon déjà, il n’avait pas un nom facile à porter, mais ça n’a pas empêché ce fils de berger de Bohème de devenir chanoine de la grande Cathédrale Saint Guy de Prague, puis en 1393, vicaire général de l’archevêque, ce qui est plutôt pas mal déjà. Mais du coup Jean faisait tellement bien son boulot qu’il se retrouvait souvent en conflit avecle roi Venceslas de Luxembourg (surnommé l’Ivrogne, c’est dire ce que l’histoire à retenu de ce roi qui a même était destitué par ses princes électeurs, un exploit ! Il ne faut surtout pas le confondre avec Venceslas 1er de Bohème, qui lui est juste le héros national ! mais revenons à nos moutons…). Jean donc, refusait que le roi place à la tête d’une abbaye un homme de son choix sans passer par les élections habituelles. Il lui faisait aussi des leçons de moral à la cour, et il était enfin le confesseur de la reine Jeanne (que le roi soupçonnait d’infidélités)… Quand on est un roi ivrogne, on aime pas trop ça!
La légende veut que le roi lui a ordonné de lui répéter une confession de la reine. Comme il a (normalement) refusé cette demande à plusieurs reprises, il a fini emprisonné, torturé, brûlé, et jeté dans le fleuve depuis le pont! On ne saura jamais vraiment si c’était uniquement pour un problème de confessions intimes que Jean Népomucène est mort, mais la suite de la légende dit qu’à l’endroit où on a repêché son corps, on a vu une couronne à 5 étoiles. Il est béatifié en 1721 et c’est le saint Tchèque le plus connu. Et au pied de sa statue au milieu du pont, il y a des plaques en bronze que tout le monde touche (des fois un peu au hasard sans savoir de qui il s’agit 🙂 ) car il parait que ça porte bonheur. Vu ce qu’il lui est arrivé, personnellement, j’en doute un peu 😉
Sinon, le pont Charles vous permet aussi de faire une chouette balade au milieu des touristes et des vendeurs de rue, mais ne boudez pas votre plaisir, ce pont et les points de vue qu’on y a, font que la traversée est top, voilà tout 🙂
Et au fait on mange où dans le quartier ?
– Il y a le restaurant Mlejnice dans la minuscule ruelle Kožná 488/14 qui a retenu notre attention. Déco rustique mais chaleureuse, plats généreux bons et pas chers 🙂 Il y a visiblement un autre restaurant du même nom à une autre adresse (Žatecká 17) pas testé.(http://www.restaurace-mlejnice.cz/)
– Une autre très bonne adresse, un restaurant végétarien, le Lehka Hlava (Borsov 2/280) (http://www.lehkahlava.cz/en_home.htm). Je n’étais pas franchement emballé avant d’y aller, et en fait, excellente surprise, chouette déco et des choses vraiment pas mal dans l’assiette. Vaut le coup!
On commence par le quartier de Holešovice qui occupe le nord de Prague. C’est une ancienne zone industrielle qui abrite maintenant quelques musées, des ambassades et le ministère de l’intérieur. Pour les musées, il y a le Palais Veletržní : un grand bâtiment construit dans les années 20 dans un style ultramoderne (pour l’époque) et qui abrite maintenant les collections contemporaines de la Galerie Nationale. Les 20 grandes toiles de l’Epopée Slave peintes par Alfons Muncha y sont exposées. Plus d’infos ici. Dans un autre genre, il y a aussi le Musée Technique National ou le Musée National de l’Agriculture … il en faut pour tous les goûts 🙂 Encore plus au nord, il y a le Parc des Expositions datant de 1891 … mais il faut bien avouer que c’est assez excentré et que le quartier n’est pas folichon …
Revenons sur nos pas et allons au Letna Park. C’est un grand parc de 52ha situé sur un plateau en haut d’une colline qui domine la ville. Il a servi pendant longtemps comme lieu de manœuvres militaires. Maintenant c’est un parc avec des grandes allées rectilignes, l’endroit idéal pour faire du roller, du jogging, faire courir des chiens etc …
Mais par ce beau matin de janvier (glagla -15 au moins) il n’y avait vraiment personne 🙂
Et c’est surtout l’endroit idéal pour avoir un premier aperçu de la ville de Prague, en plein hiver, se réveillant doucement sous le soleil et dans la brume matinale. Franchement, je trouve que c’est vraiment le bon plan de venir ici rien que pour la vue ! 🙂
C’est aussi un bon plan pour les couchers de soleils, car il y a le Letná Zahradní (Letenské sady, 170 00 Praha 7), un grand beer garden avec une vue idéale! Mais c’est pas trop la saison pour boire des bières dehors sur des bancs, alors on se contente de découvrir des chouettes décorations glacées dans les arbres!
Au Letna Park il ne faut pas louper LEmonument (qui n’est pas si impressionnant vu de près), le Métronome. En 1955 se trouvait ici une grande statue de Staline mesurant 15m de haut, mais après sa mort (1953) la mode était plutôt à la « déstalinisation » dans le monde communiste et la statue fini par disparaître en 1962. En 1991 un grand métronome de 23m est installé et l’esplanade autour est la zone des skaters.
En se promenant à l’ouest du parc on trouve un autre monument, c’est le Pavillon Hanavský. Il a été construit en 1891 dans le Parc des Expositions (pavillon des aciéries Komárov), et il a tellement plut au public qu’il a ensuite été déplacé à son emplacement actuel. C’est le premier bâtiment à utiliser une armature métallique à Prague. Maintenant il héberge un restaurant avec une vue formidaaaaaable (il parait) http://hanavsky-pavilon.cz/
Mais revenons au Métronome, d’ici c’est la descente grandiose vers la capitale 🙂 Au pied de la colline il faut emprunter le pont Svatopluk construit en 1908 dans le style art nouveau (et considéré comme le plus beau de la ville) pour traverser la Vltava, le fleuve qui coule à Prague.
Le quartier de Lipotvaros correspond à la partie nord du centre ville (côté Pest). C’était le centre politique de la Hongie au début du XXe siècle pour se transformer en quartier d’affaires. On va voir ce qu’il y a la bas ? Hop en route! 🙂
Le quartier est tout d’abord délimité au sud par le Pont Élisabeth (en hommage à Élisabeth de Wittelsbach, plus connu sous le nom de Sissi, et qui a toujours porté la Hongrie dans son cœur, trop mignonne la princesse).
Juste à côté de ce pont, si vous avez envie de prendre un verre dans une bonne grosse ambiance « lounge chill trendy djset selfie tendance », tout à fait ce que j’aime haha, et bien je (ne) vous conseille (pas) le Kiosk et sa grande terrasse. https://www.kiosk-budapest.com/
hop on file sous le pont!
Si vous aimez le street art, ici se trouve un des grands murs peints qu’on retrouve souvent à Budapest. Celui là est au croisement de la rue Regi posta et Galamb.
En marchant tranquillement le long du Danube, on tombe sur cette monstruosité!! C’est l’hôtel Marriott. Bon en fait, à sa construction en 1968, il s’appelait le Duna Intercontinental Hotel. C’était ultra moderne et le top de l’architecture de l’époque … comme quoi les goûts évoluent, et tant mieux! Il n’est devenu le Marriott qu’après son rachat en 1993.
Un peu plus loin, derrière un autre grand hôtel moche (Intercontinental Budapest) se trouve la statue de József Eötvös, un écrivain et homme politique hongrois, qui a participé à la révolution de 1848 et permit l’émancipation des juifs dans le pays. La place porte d’ailleurs son nom.
A cet endroit, il faut prendre la rue József Attila et on arrive au parc Erzsébet, créé en 1858. Durant votre séjour à Budapest vous passerez forcément ici plusieurs fois 🙂 C’est encore une fois un nom de parc en hommage à Sissi (même si en 1946 il a temporairement été rebaptisé « parc Staline » mais bizarrement on n’a pas gardé le nom). On vient ici pour pique niquer, se reposer sur les pelouses, cuver sa bière, se délasser les pieds dans l’eau, boire un verre et manger, danser, écouter de la musique. Et faire un tour de grande roue!
La grande roue de 65m de haut (une des plus grandes d’Europe), c’est Budapest Eye (je ne conseille pas vraiment, un peu l’arnaque parait-il, 9Eur pour 3 tours réalisés en moins de 10 minutes). Sinon au pied de la roue il y a aussi des cours de danses en plein air 🙂
C’est ici que se trouve aussi un bar très connu, l’Akvarium Klub. Il s’agit donc d’un club et qui possède un immense espace en plein air pour boire un verre (avec de la musique de merde lounge) et avec une chouette déco lumineuse le soir. https://akvariumklub.hu/en/
Dans les petites curiosités de ce parc on peut citer par exemple, un long mur de plexiglas, recouvert à l’infini des chiffres suivants : 17891947199820012013. Il s’agit en fait de différentes dates.
1789 : quand le square a été créé pour abriter un marché, 1947 : quand le square est devenu un terminal de bus, 1998 : début des grands travaux pour construire le Théatre National … qui sera finalement construit plus loin le long du Danube https://nemzetiszinhaz.hu/en , 2001 : ouverture du grand centre culturel Gödör Klub – http://www.godorklub.hu/ , 2013 : Première installation de la grande roue sur la place.
Un autre petit « insolite », c’est juste à l’angle du grand resto-bar-cool 🙂 Fröccsterasz Télikert ( https://froccsterasz.hu/froccsterasz-telikert/). Il s’agit d’une valise en bronze sur un petit muret, et tout le monde passe à côté sans trop faire attention. C’est le mémorial Raoul Wallenberg.
Pour la petite histoire, Raoul Wallenberg est un suédois qui a travaillé plusieurs années à Budapest avant la Seconde Guerre Mondiale. En 1944, quand les nazis sentent que la guerre est perdue, ils lancent une grande opération de déportation des juifs hongrois vers les camps de concentration (jusqu’à 12.000 victimes par jour!). Les USA cherchent quelqu’un qui pourrait aider les juifs sur place et proposent ce rôle à Raoul Wallenberg. Il accepte et retourne à Budapest en 1944 en tant que « premier secrétaire à la légation suédoise » de la ville. Grâce à l’argent des américains, il fait imprimer et distribuer des passeports de protections aux juifs hongrois, pour faire croire aux nazis que ce sont des citoyens suédois en attente de rapatriement et qu’ils ne peuvent donc pas être déportés. Il louera aussi des logements qu’il maquillera comme des bibliothèques ou musées suédois et qui abriteront clandestinement des milliers de juifs à Budapest. On estime qu’il a sauvé plus de 20.000 juifs de la mort. Ironiquement, c’est à la libération de la ville par les russes que son sort est joué. Il est dénoncé à Staline comme un espion américain, arrêté en janvier 1945 et … il disparaît. Le mystère de sa mort n’a jamais été clairement résolu.
Allez hop, on revient vers le Danube et on arrive au Pont des Chaines(Széchenyi lánchíd). Il date de 1849, c’est le premier pont permanent à Budapest sur le Danube. Ce qui peut paraitre un peu dingue d’avoir attendu la fin du XIXe siècle pour avoir un vrai pont enjambant le fleuve dans la capitale du pays!
Avec un tablier de 360m de long soutenu par deux tours, c’est une prouesse technologique à l’époque! Comme tous les autres ponts de Budapest il sera dynamité par les nazis pendant la seconde guerre mondiale …
Sa reconstruction a lieu pour son centenaire en 1949. Depuis, il est beau, et la nuit il est illuminé, il brille presque, et c’est tout classe 🙂
Faisant face au Pont des Chaines, il y a un square avec grand bâtiment façon art nouveau : c’est le Palais Gresham. Il est construit en 1906 par une compagnie d’assurance-vie anglaise et servira d’immeuble de bureaux et de résidence pour les riches britanniques.
Après la guerre, il servira à loger des militaires russes, puis il finira par tomber en ruine. Il est totalement rénové en 2004 et c’est maintenant un hôtel de luxe, le Four Seasons Hotel Gresham Palace, et il parait qu’il faut absolument rentrer pour admirer les vitraux, le grand escalier et le lustre, allez hop! (perso, je suis pas rentré, mais on m’a dit que ça vaut le coup)
Pas très loin du Palace vous verrez peut être ce truc insolite : un bateau-bus! C’est pas commun, un bus qui roule et plonge ensuite droit dans le Danube pour faire une visite guidée de la ville vue du fleuve. Pour embarquer c’est ici que ça se passe donc.
C’est assurément « un truc à touristes » comme on dit (ou un piège à c*ns), mais si vous avez un peu de temps et d’argent à perdre hein, c’est vous qui voyez 🙂 Plus d’infos ici : http://riverride.fr/
On zappe cette magnifique excursion pour emprunter la rue Zrínyi, juste à côté du Palace. Elle devient une rue piétonne en 2007 et il faut bien avouer qu’elle a de la gueule et qu’il y a une très belle perspective 🙂 Il faut savoir aussi que dans cette zone, c’est touriste-land, mais c’est le jeu ma pauvre Lucette!
Dans la rue, n’oubliez pas de faire votre « photo lol obligée » à côté de la statue du gros policier hongrois 🙂 Elle date de 2009 (œuvre de Andras Illyès), et frotter son ventre doit porter chance vu la couleur du bronze 🙂
Ensuite on est face à la Basilique Saint Étienne de Pest. C’est un gros morceau. Les travaux commencent en 1851 et s’achèvent en 1905. Trois architectes se succèdent pour construire ce bâtiment néo-renaissance. C’est l’empereur François-Joseph Ier qui fait l’inauguration.
C’est le plus grand édifice catholique du pays, 87 mètres de long sur 65 mètres de large. Labasilique peut contenir 8.500 personnes. Avec 96m de haut, c’est le plus haut bâtiment de la ville (à égalité avec le Parlement qu’on va voir un peu plus loin).
L’intérieur de la Basilique est lumineux et richement décoré. La visite vaut clairement le coup! La coupole aussi est très réussie.
La Basilique St Étienne est en générale ouverte de 9h à 17 et c’est gratuit (Plus d’infos ici : http://en.bazilika.biz/ ). Pour grimper au sommet et accéder au panorama, ça c’est payant. Tiens justement on va aller voir ça, j’adore prendre de la hauteur 🙂
Non, sur cette photo ce n’est pas un hangar de la Nasa, ni un silo pour missile nucléaire, c’est juste la coiffe de la coupole de la basilique 🙂
Une fois tout en haut, on peut faire le tour de la coupole et profiter du panorama sur Budapest. C’est joli, mais personnellement je trouve qu’on a une meilleure vue depuis le mont Gellert ou depuis le Château.
Tiens au fait, pourquoi cette Basilique s’appelle Saint Étienne ? Pour ça il faut aller voir la Sainte Dextre dans la Basilique. Facile à repérer, c’est une relique protégée par un cube en plexiglas. Pour bien voir ce qu’il y a dedans, il faut mettre une petite pièce dans un appareil et hop la relique est éclairée pour une minute. Cette relique c’est la main droite (momifiée) du premier roi de Hongrie, le fameux roi Étienne, couronné en l’an 1000.
La légende raconte que quand on a ouvert la tombe du roi (mort en 1038) pour sa canonisation en 1083, sa main droite a été retrouvé « intacte ». Ensuite, un culte lui est voué et la main va voyager en Transylvanie, en Croatie, à Vienne et revenir à Buda en 1771. Puis, elle sera mise à l’abri en occident pendant la seconde guerre mondiale, et elle revient définitivement dans la basilique le 15 aout 1945. Miracle!
Et hop, une petite photo by night de la Basilique 🙂
Pas très loin d’ici, il y a Szabadság tér, le square de la liberté. Autour, c’est un peu le quartier chic, l’ambassade des USA dans un coin, le siège de la Banque Nationale à côté, etc … et il y a là un monument qui divise la capitale, c’est le Mémorial aux victimes de l’invasion des Nazis. Réalisé en 2014, il représente l’aigle nazi (qui a vraiment une allure bizarre) attaquant l’innocente Hongrie sous la forme d’un globe (offert?) par l’archange Gabriel.
De l’autre côté de la rue, juste en face, il y a le « contre-mémorial ». Ici, les habitants ont tenus à exprimer leurs désaccords et à clairement indiquer qu’à l’époque, les autorités du pays ont activement collaborées avec les nazis pour les déportations des juifs et des roms.
A l’autre extrémité de ce square, il y a un autre monument : c’est le Mémorial aux héros soviétiques libérateurs de la Hongrie. Ici aussi, le monument continue de faire polémique. Quelle « libération » les soviétiques ont-ils réellement apporté au peuple hongrois? la dictature communiste est-elle plus acceptable que la dictature nazie? que fait ce monument sur le square de la liberté ? Beaucoup demandent encore qu’il soit déplacé (comme d’autres statues de l’ère soviétique d’ailleurs) dans le Memento Park, au sud ouest de la ville.
Il y a un autre mémorial, beaucoup plus discret celui là. Il faut prendre la rue Zoltan vers le Danube, et sur la rive se trouve des dizaines de paires de chaussures en bronze. L’œuvre qui date de 2005 s’appelle simplement « Les Chaussures au bord du Danube » (Cipők a Duna-parton). Une soixantaines de chaussures sont rivées au sol, en hommages au juifs qui étaient fusillés par les nazis à cet endroit et qui devaient se déchausser avant leur exécution…
A quelques minutes à pieds, se trouve un bâtiment immense, quasiment LE monument de Budapest, c’est le Parlement Hongrois (Országház). En 1873, les villes de Buda et Pest sont réunies, et l’assemblée nationale hongroise vote pour la construction d’un grand parlement pour la capitale. Le palais de Westminster à Londres construit en 1836 sert d’inspiration. Le grand Parlement Hongrois est inauguré en 1896 pour les fêtes du Millénaire(il n’est réellement achevé qu’en 1904).
Officiellement sa construction a nécessité (entre autres) « 40 millions de briques, un demi-million de pierres semi-précieuses et 40 kg d’or ». Il fait 268 m de long et 123 m de large, et avec une hauteur de 96m c’est le plus haut monument de la ville (à égalité avec la Basilique).
La façade principale donne sur le fleuve, à l’arrière, elle donne sur la grande place Kossuth Lajos où se trouve un grand mat au sommet duquel flotte le fier drapeau hongrois! (enfin quand il y a un peu de vent quoi)
Et on ne rigole pas avec le fier drapeau hongrois, il est gardé par 2 soldats ! (et qui sont eux même surveillés par 2 autres militaires). Mauvaise pioche si vous voulez faire les malins avec eux 😉
Au fait le super Parlement de Budapest, ça se visite? Bin oui quelle question, et c’est franchement un truc à faire! La visite dure environ 45 minute et elle est obligatoirement guidée, en groupe et à chaque fois dans une langue différente. Il faut passer à l’accueil ou sur le site internet pour repérer les créneaux qui vous conviennent. Il vaut mieux réserver à l’avance et acheter son billet sur internet, mais avec un peu de chance on peut se greffer à la dernière minute dans un groupe, si la file d’attente aux caisses n’est pas trop longue. Plus d’infos pour les réservations et les horaires ici.
A l’intérieur du Parlement on retrouve des dorures partout! Pas la peine de gratter les murs pour tenter de récupérer un peu d’or, le métal précieux est principalement sur les plafonds décorés, hors de portée des mains avides et baladeuses 😉 On vous apprendra tout avec humour sur l’histoire du bâtiment, sa construction, sur le système de climatisation révolutionnaire, les premiers ascenseurs, etc …
Vous verrez aussi dans les couloirs les fameux porte cigares, numérotés, pour que chaque député puisse tranquillement laisser son cigare e le temps d’aller siéger et venir le récupérer ensuite … s’il est encore là!
Hop la salle de l’Assemblée Nationale.
Le clou de la visite, c’est la salle du trésor, juste sous la grande coupole. Sous une protection en plexiglas, il y a la Couronne de Saint Étienne, son épée et son globe. Interdiction de prendre des photos, et il y a deux gardes avec des grosses épées qui surveillent tout le monde (même s’ils ne bougent pas d’un millimètre en position de garde à vous). Si vous pouvez, restez jusqu’au moment de la relève, car c’est un festival de grands moulinets d’épée! Il vaut mieux être à bonne distance si on ne veut pas y laisser un morceau au passage 🙂
Ici, c’est la réplique, qu’on peut voir dans la Basilique …
Dehors vous verrez cette grande statue équestre. Le type sur le cheval c’est François II Rákóczi, un des héros de la lutte pour l’indépendance de la Hongrie contre le pouvoir autrichien des Habsbourg et qui a fini sa vie en exil car il refusait de prêter allégeance à Charles VI (de Habsbourg) après la défaite de sa révolte en 1711.
De l’autre côté de la place, il y a un chouette bâtiment (qui faisait partie du concours d’architectes lancé pour sélectionner le projet retenu pour le Parlement), il n’a pas eu la première place mais il a tout de même été construit, sympa! 🙂 C’est le Musée Ethnographique( Néprajzi Múzeum ).
C’est le futur siège de la Cour Suprême, et le Musée Ethnographique est maintenant délocalisé ailleurs dans la capitale, avec un nouveau projet architectural bien plus moderne, qu’on peut aller voir ici.
Et juste à côté se trouve trouvait cette statue en bronze sur ce pont. En effet le 28 décembre 2018, le gouvernement de Vikor Orban a enlevé cette statue en place depuis 1996. Il s’agit de la statue de Imre Nagy, un ancien ministre de l’agriculture qui voulait donner un visage humain à l’idéologie communiste (belle utopie). En 1956, des révoltes ouvrières éclatent en Europe de l’est et elles sont soutenues par des manifestations étudiantes. Imre en profite pour organiser l’insurrection à Budapest et il proclame l’indépendance de la Hongrie face à puissante Moscou et appelle à l’aide l’occident…
Aucune aide n’arrivera, à la place, ce sont les chars russes qui arrivent et envahissent le pays. Deux semaines plus tard, après des milliers de morts, c’est la fin de l’Insurrection. En 1958, Imre est pendu par les communistes en Roumanie. Mais alors, pourquoi enlever cette statue, si ce personnage est un « héros de l’indépendance » ? … et bien le gouvernement a jugé que c’était un des pires communistes à l’époque de Staline et que c’était aussi un espion du KGB, et qu’il fallait redonner un nouveau visage à ce square … bref … bienvenue dans une nouvelle Hongrie …
Le quartier du Château se trouve à l’ouest de la ville, de l’autre côté du Danube, côté Buda. Partons à la découverte de ce quartier depuis le sud, en remontant vers le nord. En descendant le mont Gellert, ou après la traversée du pont Élisabeth, vous arrivez sur la rue Ybl Miklós tér.
Derrière cette statue du Jumping Lion(de Gabor Miklos Szoke) se trouve le Kiosque du Jardin . Il servait à clore les jardins du château. Son autre utilité était d’alimenter le château avec les eaux du Danube grâce à des machines à vapeur.
Je ne sais pas si c’est le plus long banc du monde! 🙂
Comme une grande partie du quartier, il est pratiquement détruit pendant la Seconde guerre mondiale. En partie rénové, il sert longtemps de casino avant de finir à nouveau en ruine. Puis il est complètement rénové pour ré-ouvrir comme un lieu multiculturel ouvert à tous en 2016 sous le nom de Ybl Budai(en référence au grand architecte hongrois Miklós Ybl). Plus d’infos ici : https://budaikreativhaz.hu/
Juste en face, c’est le Bazar du Jardin(Várkert Bazár). Ce complexe architectural de style néo-renaissance a été construit de 1875 à 1883 (sous les plans de Miklós Ybl). Ce lieu est aussi détruit pendant la Seconde Guerre Mondiale, et de 1960 à 1980, le terrain est utilisé pour des concerts en plein air. En 1984, tout est fermé et tout tombe en ruine.
En 2014, il profite d’un vaste plan d’embellissement du quartier du Château et de ses abords. Et maintenant, c’est tout beau tout bien, il y a des expos et tout! 🙂 Plus d’infos ici : https://varkertbazar.hu/en)
La promenade dans les jardins du château est très agréable (et c’est gratuit!). Si vous êtes en mode feignasse, il y a un escalator pour gravir la colline 😉
Depuis les terrasses des jardins du château, on peut profiter des supers panoramas sur Buda et ses riches quartiers résidentiels et boisés, ainsi que sur le Mont Gellert plus loin 🙂
On arrive au Château de Budapest, aussi appelé le Palais de Budvar. Il a été construit sur les hauteurs de Buda entre l’an 1300 et 1400, en utilisant les premières fortifications érigées par les hordes Magyar (mais il n’était pas encore le palais royal, qui était d’abord à Timisoara puis Visegrád). Il subit des dégâts pendant l’invasion des turcs en 1541 et surtout pendant la reconquête chrétienne en 1686. Il est pratiquement rasé puis reconstruit au XVIIIe siècle, puis ensuite considérablement agrandit et enrichi au siècle suivant. A sa réouverture officielle en 1905, c’est un immense palais richement décoré!
Mais pendant la Seconde Guerre Mondiale, les nazis retranchés dans le quartier sont bombardés par les troupes soviétiques en 1945. Pratiquement tout le quartier et détruit, et le château avec! Comme vous pouvez le voir sur cette photo 😐
Le château n’est reconstruit que dans les années 1960, mais faute de budget, c’est principalement l’extérieur qui est rebâti (pas à l’identique). Tous les ornements internes, tout ce qui faisait sa richesse, tout est définitivement perdu. Comme les matériaux de construction choisis dans les années 1960 sous l’ère soviétique vieillissent très mal, un grand chantier est lancé en 2014 pour restaurer tout le quartier du Château. Et il faut bien avouer que c’est réussi, ça a de la gueule maintenant 🙂
Bon alors si tout était en ruine, il reste des choses à voir ? Et bien oui (même si je n’ai pas visité le musée du Château). Du côté donnant sur le Danube, on peut voir par exemple cette énorme statue équestre du Prince Eugène. C’est qui donc ? Alors comme j’aime les parenthèses historiques (encore une), c’est parti! 🙂
Statue équestre du prince Eugène
De son vrai nom, prince François Eugène de Savoie Carignan, né en 1663, il est un jeune prince cadet du Duché de Savoie. Tout jeune et tout chétif, il est envoyé à la cour de Louis XIV pour être destiné à une carrière ecclésiastique. A 19 ans il envoie tout valser, et il se forme (avec succès) aux arts militaires et ose demander au roi de diriger une armée. La réponse est non. « Personne d’autre ne s’est jamais adressé à moi de manière aussi insolente » dira Louis. Terriblement vexé, Eugène quitte la France et part proposer ses services à la cour de l’Empereur Léopold Ier, à Vienne. A l’époque, le Saint Empire Germanique est en guerre contre les Turcs. Grâce à des actes de bravoure pendant le Siège de Vienne en 1683, Eugène s’attire les grâces de l’Empereur, et se voit offrir une compagnie de Dragons (des cavaliers) en récompense. La compagnie est surnommée les Dragons de Savoie. De 1684 à 1688 il se fait remarquer comme un grand combattant et un habile stratège et il occupe un rôle important dans la défaite des troupes ottomanes. Jusqu’en 1697 il participe aux guerres avec les troupes (mal armées) du duché de Savoie contre les armées de Louis XIV. Il enchaine tout de suite après pour mater une nouvelle percée ottomane en étant cette fois à la tête des armées impériales autrichiennes. Et c’est un triomphe! Il combat ensuite sur tous les fronts en Europe contre Louis XIV! En Espagne pour la guerre de succession de Charles II, puis aux Pays-Bas, puis à nouveau contre les Ottomans, puis en Pologne, etc … Il meurt d’une pneumonie à 72 ans et il est considéré comme un des plus grands chefs militaire d’Europe (même Napoléon avait de l’admiration pour lui!). Et donc tout ça pour expliquer pourquoi il y a cette statue ici, ouf ! 🙂
Plus loin sur l’esplanade devant le château, il y a cette grande statue en bronze de 6m de haut qui représente un Turul. Le Turul est un mélange aigle-faucon-vautour. Cet oiseau mythique est, selon la légende, apparut en rêve aux princes Magyar pour conduire leurs peuples vers les anciennes terres d’Attila, en Hongrie.
C’est un symbole de la nation Hongroise. Cette grande statue du château fait partie des 7 grandes statues érigées dans le pays pour les festivités du Millénaire. Il n’en reste plus que trois. Comme lui, on profite encore une fois du superbe point de vue sur la capitale hongroise depuis l’esplanade du château.
Maintenant, faisons un tour à l’arrière du château :
Comme autre « monument à voir », il y a la fontaine du roi Mathias. Cette fois, promis, je fais plus court : le roi Mathias, qui a régné de 1458 à 1490, est célébré comme le plus grand roi de Hongrie. Il était sympa, cultivé (la plus grande collections de livres de l’époque après celle du Vatican), mécène des arts et grand stratège et fin diplomate (il repousse les ottomans et conquiert Vienne). Mais à sa mort, sans succession, tout ça s’écroule et disparait avec lui.
Et cette fontaine de 1904 est donc sensée représenter une scène de chasse avec le Roi Mathias, qui aimait parcourir le pays déguisé en chasseur, en mode incognito. Et pendant une de ces chasses, il tomba amoureux de Ionka, une jeune fille non noble, qui mourut de chagrin quand elle découvrit plus tard qu’il était roi et qu’elle pensait leur amour impossible.
Un peu plus loin il y a cet étrange portail avec un corbeau tenant un anneau dans son bec. Non ce n’est pas un hommage à une fable de Jean de la Fontaine. Il s’agit des armoiries du roi Mathias. Une légende raconte qu’un corbeau aurait essayé de lui enlever son anneau d’or du doigt.
Tout de suite en sortant du château, au nord, on tombe sur le palais Sándor. Cet ancien petit palais est construit en 1806 est lui aussi détruit pendant la Seconde Guerre Mondiale. En 1990, à la fin de l’ère soviétique en Hongrie, on décide de le rénover et en 2003 il devient officiellement la résidence du Président de la République de Hongrie. Pour assurer la garde de ce palais présidentiel, il y a deux soldats, qui sont en plein soleil, et qui ne bougent pas, mais alors pas du tout.
Tranquillement à l’ombre derrière, il y a un autre garde, pour surveiller les deux soldats au garde à vous 🙂 Si vous avez le temps, il y a la relève de la garde, qui a lieu toutes les heures, en mode marche militaire et jonglage de fusils!
Toute la zone à l’arrière du château est en ruine. Il s’agit à la fois de ruines du château après les bombardement soviétiques pendant la guerre et de recherches archéologiques. D’ici quelques années, cette zone aura surement bien changée
Dans un coin, il y a une statue un peu oubliée (mais avec un autre super point de vue sur le paysage). Il s’agit de Artúr Görgey. En 1848, c’est l’année des révolutions dans les nations européennes. Ça brule à Paris, ça brule à Vienne, et par ricochet, ça brule en Hongrie. Ici cette révolution se transforme en une guerre d’indépendance contre les autrichiens, les Habsbourg. Artur, ce sympathique monsieur, s’engage à fond dans cette lutte et grâce à ses talents militaires, il arrive à conquérir la capitale et il crée le premier parlement démocratique de Hongrie (la Diète).
En 1849, les autrichiens reviennent en force, aidés des prussiens, et la ville tombe. Artur est envoyé en exil en Autriche (alors que la majorité des révolutionnaires sont exécutés). 20 ans plus tard il est gracié mais les tensions sont encore vives en Hongrie et il tombera plus ou moins dans l’anonymat et l’oubli … à part cette statue qui lui rend encore hommage.
On continue la promenade. Vous pouvez longer les remparts du quartier avec vue sur Buda en suivant la rue Tóth Árpád stny, ou prendre la rue Úri. Tout le quartier est « neuf » et coloré. C’est vraiment agréable de s’y promener. Si vous avez une petite faim, à l’angle de la rue Szentháromság, il y a le restaurant (italien) de Jamie Oliver 🙂
Au bout de la rue, c’est l’Église Notre-Dame-de-l’Assomption de Budavár. Elle est aussi appelée l’Église Mathias, c’est plus simple 🙂
Cette église est d’abord construite au XIIIe siècle et voit le couronnement des premiers rois de Hongrie. Le roi Mathias fera construire la grande tour en 1470. En 1541 les turcs prennent la ville, et l’église devient la Mosquée Soliman, en hommage au grand sultan victorieux. Elle reste une mosquée jusqu’en 1686 quand Eugène de Savoie (qu’on a croisé plus tôt) arrive en force. Pendant le siège, un des boulets de canon fait s’écrouler un mur qui cachait une statue de la Vierge depuis la transformation en mosquée. Ce « miracle de Buda » aurait aidé à la victoire. L’église est en piteux état, et au cours des siècles, elle subit de nombreux incendies et des rénovations pour finalement être parfaite pour les cérémonies du millénaires en 1896.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, les allemands s’en servent comme bunker, les soviétiques bombardent tout. Voici une photo du quartier à la fin de la guerre …
En 1950, il ne reste plus grand chose, et elle est condamnée à la démolition. Et pourtant elle va survivre, c’est un nouveau miracle! Et elle sera même totalement rénovée en 1970. Et maintenant, elle ressemble à ça 🙂
Et malgré toute cette histoire sacrément mouvementée, l’intérieur de l’église vaut le coup d’œil, allez, hop en route on va voir ça! 🙂
Il y a évidemment une belle place faite à Sissi (qui ne s’est pas mariée ici mais à Vienne) car son amour pour la Hongrie était connu de tous.
Juste devant l’église se trouve une belle statue équestre datant de 1906. Il s’agit de Étienne 1er de Hongrie.
C’est un prince magyar du Xe siècle, qui va partir à la conquête des différentes provinces de Hongrie, qui va les unifier toutes et qui va finir par se faire couronner premier roi de Hongrie en l’an 1000. Il converti ensuite tout son peuple au christianisme (les dieux païens étaient toujours priés). La naissance officielle de cet état chrétien au milieu de l’Europe centrale permettra d’apporter de longues années de paix aux hongrois. C’est un roi très connu.
Les batiments tout autour, c’est le Bastion des Pécheurs (Halászbástya). C’est un des monuments les plus célèbres des Budapest et c’est une destination touristique majeure. C’est une longue façade de 140m offrant une promenade de plaisance avec une vue superbe sur la ville. Son nom viendrait du fait qu’au moyen âge, cette zone était utilisée pour le marché aux poissons, et la guilde des pécheurs du Danube protégeait les lieux.
Il y avait une tour de garde s’appuyant sur les remparts, mais elle tombait en ruine. Et à la fin du XIXe siècle c’est les grands travaux de rénovation. On décide de réaménager les lieux comme un endroit de plaisance. Ça aurait du être prêt pour les cérémonies du millénaire, mais le Bastion des Pécheurs ne sera fini qu’en 1905. Là aussi la Seconde Guerre Mondiale va tout détruire. Et pendant des années ce qui en reste sera couvert de graffitis. Il ne sera finalement remis à neuf qu’en 2003.
Sur cette photo prise depuis l’autre rive du Danube, on voit bien l’église Mathias, les jolis remparts du Bastion des Pécheurs … et un gros bâtiment moche à droite, qui remplit tout l’espace. Il s’agit de l’hôtel Hilton(5 étoiles) qui a ouvert en 1977.
+ hotel moche a cote !!!
C’est à l’époque le premier grand hôtel capitaliste dans une capitale communiste. Même s’il était un symbole de fierté à son ouverture, pour beaucoup maintenant, un hôtel moderne de cette taille juste à côté de l’église en pleine zone historique reste un véritable sacrilège!
En marchant vers le nord, on arrive sur une petite place calme avec un grand bâtiment richement décoré. Il s’agit des Archives Nationales Hongroises, transférées à Buda en 1794.
Juste à côté se trouve la Porte de Vienne. Elle permettait de rejoindre la grande route menant à Vienne depuis les remparts du château.
Juste après avoir franchi cette porte, prenez à droite et entrez dans un petit parc peu connu. C’est le parc Europa Liget. Il a été créé en 1972 pour célébrer les 100 ans de la ville Budapest. Des dirigeants des pays européens sont venus chacun planter un arbre symbole de leur pays. Le parc qui était totalement tombé à l’abandon ensuite a été rénové en 2017. Une petite pause verte au calme bien agréable, après toute la zone touristique et la foule autour du château 🙂
Cette horrible superbe statue dévoilée en 2013, représente le roi de Pologne Ladislas II Jagellon et son épouse, Edwige, fille de Louis 1er de Hongrie.
Personnellement j’ai kiffé la statue suivante 🙂 Le sculpteur c’est Maugsch Gyula, et elle représente l’ours Macko, un des personnage favori de l’écrivain Sebők Zsigmond.
Ensuite, allons découvrir un endroit assez insolite à Budapest. Mettez en marche votre gps favori, il faut rejoindre la rue Mecset (un petit peu de marche vers le nord). Ici se trouve le tombeau de Gül Baba.
C’était un proche du sultan Soliman le Magnifique. Gül Baba était un poète, philosophe et écrivain, et il est mort pendant la campagne ottomane à Budapest en 1541. Il est déclaré saint patron de la ville après sa capture par les musulmans. Ce qui est assez insolite ici, c’est qu’officiellement, le terrain où se trouve le mausolée n’est pas hongrois, mais propriété de l’État Turc.
En contrebas du mausolée, se trouve un sympathique jardin des roses (on prétend que c’est Gül Baba qui aurait introduit les roses en Hongrie). Tout est refait à neuf et date de 2018
Le quartier du mont Gellert se trouve sur le côté Buda de Budapest, c’est à dire, à l’ouest du Danube. Pour y aller, il y a par exemple le Pont de la Liberté. Comme beaucoup (beaucoup!) de monuments à Budapest, ce pont a été construit à l’occasion des festivités du millénaire en 1896. Et comme cette année a assez marqué cette ville et qu’un petit rappel historique n’est pas de trop, je vous invite à aller ici.
De son joli nom imprononçable Szabadság híd, ce pont a été inauguré par l’empereur François-Joseph qui a lui même installé le dernier rivet (en argent). Il reprend l’esthétique d’un pont suspendu même si sa structure n’a rien à voir. Simplement, c’est plus joli 🙂 Et de jour comme de nuit, c’est un chouette endroit pour prendre des photos. Il est même possible de grimper dessus pour des photos encore plus coooool.
Au sommet des mâts du pont, il y a des oiseaux, mais pas n’importe lesquels. Rien à voir avec des aigles impériaux. Il s’agit de Turuls. Le Turul, c’est l’oiseau mythique de la Hongrie. C’est une sorte de mélange entre aigle, faucon et vautour.
Une fois de l’autre côté on est dans le quartier Gellert. Et le principal batiment visible, c’est le grand hotel Gellert. Il a été construit en 1918 dans le style Sécession – Art nouveau, et il comprend aussi les fameux Bain de Gellert.
A l’intérieur, c’est classe, c’est grand et c’est parfois vieillot. On peut profiter des sundecks, des bains chauds, froids, saunas, hammams, etc … et d’une très belle piscine intérieur pour nager sous une verrière au milieu des colonnades et des statues. Il y a une grande piscine (à vagues) datant de 1927 à l’extérieur. Les eaux chaudes thermales réputées pour soigner de nombreuses maladies proviennent des sources du Mont Gellert. Franchement, on ne peut pas aller à Budapest et ne pas y aller. Ça vaut vraiment le coup 🙂 Pour aller prendre un bain, c’est ici : http://fr.gellertfurdo.hu/
En face, sur le mont Gellert, il y a une construction assez particulière, c’est l’Église troglodyte (Sziklatemplom). Elle est construite dans une grotte naturelle. Elle est aussi appelée la chapelle St Ivan en référence à l’ermite qui l’aurait découvert et qui aurait utilisé les sources thermales du mont pour la première fois. Pendant des siècles, cette grotte a servi d’habitation. Dans les années 1920, des moines revenant d’un pèlerinage à Lourdes décident de reproduire ce qu’ils ont vu en France : ils veulent une grotte sainte et y faire construire une église. En 1926, c’est chose faite et l’église est consacrée et on peut venir y faire la messe. Il y a une entrée sur la route au niveau du Danube, mais l’entrée pour les visiteurs se fait sur les hauteurs.
Pendant des années, elle remplit sa fonction d’église (et même d’hôpital pour les nazis pendant la 2nde Guerre Mondiale). Après la guerre, et pendant l’occupation soviétique, les choses changent. La répression contre les catholiques est de plus en plus forte. En 1951, le régime hongrois décide de raser l’église. L’entrée de la grotte est murée, et tous les moines sont envoyés en prison ou exécutés!
En 1989, à la chute de l’URSS, la population de Budapest se dépêche de faire sauter le mur de béton qui bloquait l’entrée de la grotte. Après des travaux de rénovations, la grotte et son église ouvre à nouveau en 1992. Et les moines retrouvent leur monastère.
La visite n’est pas indispensable, la grotte est petite est n’a rien de spectaculaire. Mais ça reste un lieu d’histoire qui représente beaucoup pour les habitants de Budapest, et puis, une église dans une grotte, ce n’est pas tous les jours qu’on voit ça!
Juste devant l’entrée de la grotte se trouve la statue de Saint Étienne ou Étienne 1er de Hongrie. La statue ne ressemble à rien, on est d’accord! 🙂 Étienne donc, est un prince qui va partir à la conquête des autres territoires de Hongrie et qui va finir par se faire couronner roi en l’an 1000. Il converti ensuite tout son peuple au christianisme (les dieux païens étaient toujours priés). La naissance officielle de cet état chrétien au milieu de l’Europe centrale permettra d’apporter de longues années de paix aux hongrois. C’est un roi très connu ici.
Ensuite, il faut continuer de grimper sur le Mont Gellert(Gellért-hegy), qui domine Budapest du haut de ses 235m. Le nom Gellert vient de l’évêque Gérard (Gellert en hongrois). Il était originaire de Venise, et c’est le roi Étienne qui lui demandera de rester en Hongrie pour instruire son fils et pour convertir la population au christianisme. Après la mort du roi, pendant une révolte païenne en 1046, il est capturé, lapidé, poignardé et jeté dans le Danube depuis cette colline. C’est pour cette raison qu’elle porte ce nom.
Un grand parc boisé recouvre toute la colline, c’est vraiment agréable de s’y promener. Il y a plein de chemins qui partent dans tous les sens, mais on ne peut pas vraiment se perdre. Il suffit de toujours grimper, car à son sommet se trouve ….
… La Statue de la Liberté de Budapest. Elle a été construite en 1947, deux ans après la libération de la ville des nazis par les troupes soviétiques. La statue fait 14m de haut (et 40m si on compte son piédestal) et elle est visible depuis un peu partout à Budapest. La statue porte une énorme feuille de palmier. A l’origine le texte sur le monument rend hommage aux soldats soviétiques. Mais après des années d’occupation russe, les hongrois ne sont plus vraiment d’accord pour rendre cet hommage. Alors à la fin de la guerre froide en 1989, le texte est changé pour devenir « À la mémoire de ceux qui sacrifièrent leur vie pour l’indépendance, la liberté et la prospérité de la Hongrie ». (plus neutre, plus cool)
A la place d’une feuille de palmier, la statue aurait du porter une hélice d’avion, en hommage à István Horthy, mort dans un accident d’avion en 1942. C’était le fils du Régent de Hongrie (Miklós Horthy).
Il y a deux autres statues ici et moins imposantes. Ce tueur de dragon à mains nues, symbolise la lutte contre la destruction.
Un autre statue représente le progrès, avec un homme brandissant un flambeau. Tiens d’ailleurs, tant que vous êtes ici, rapprochez vous un peu plus de cette statue. Il y a un truc assez spécial!
Cette statue a des chewing-gum gum plein le cul! En fait cette statue ressemble trop à une allégorie de la Russie triomphante, alors en protestation, comme elle n’est pas très appréciée des habitants, ils lui font savoir qu’ils en ont plein le cul !
Juste derrière ce mémorial et ces statues, se trouve la Citadelle de Budapest. Elle est construite par les autrichiens en 1851 après la guerre d’indépendance hongroise, pour éviter toute nouvelle envie de liberté. Elle ressemble à un énorme bunker et renferme un musée de cire et un restaurant. Ça avait l’air moche, j’ai pas visité.
Depuis le sommet du Mont Gellert vous avez une vue splendide sur la capitale hongroise. On peut suivre les courbes du Danube jusqu’aux massifs montagneux loin la-bas, en direction de la Slovaquie.
En descendant de la colline vous passerez probablement par les rues Berc et Orum, où se trouvent des habitations de haut standing où vivent les plus riches. Parmi ces habitations, il y en a une qui sort du lot avec sa tour et ses briques rouges (à gauche sur la photo). C’est la Villa Hegedűs. Un riche homme d’affaire voulait reconstruire la réplique d’un grand palais de Gênes, et cette villa achevée en 1902 ne représente que la partie gauche du projet jamais fini. Son nom vient de Lóránt Hegedűs, un homme politique hongrois qui y a vécut. C’est une anecdote historique sans intérêt sans doute, mais je trouvais que cette jolie bâtisse méritait qu’on parle d’elle 🙂
Au pied de la colline se trouve l’élégant Pont Élisabeth(Erzsébet híd). Construit à l’origine en 1903, avec une longueur de 290m d’une seul travée, et sur une architecture toute en acier, ce pont était une prouesse en Europe. Il sera longtemps un symbole d’ingénierie. Il est détruit par les nazis en 1945. Pendant des années, les piliers du pont restent en place, en souvenir de la guerre. Puis, en 1964, tout est rasé pour le reconstruire quasi à l’identique.
Et au fait pourquoi ce nom Elizabeth … Elizabeth d’Angleterre ? la réponse est dans un square juste à côté. Il y a une grande statue de Élisabeth de Wittelsbach, plus connu sous le nom de Sissi. L’impératrice d’Autriche, Reine de Hongrie et de Bohême et de Lombardie-Vénétie (assassinée à Genève en 1898). Ce pont rend hommage à cette reine que toute la Hongrie a aimé.