La Réunion – Saint Denis

Saint Denis

La ville de Saint-Denis, c’est la capitale de la Réunion, fondée en 1663. Elle ne prend vraiment son essor qu’au XXe siècle en bénéficiant de l’exode rural. C’est le principal centre économique de l’île et la ville compte plus de 150.000 habitants. La ville est agréable mais sur un court séjour on a préféré privilégier le reste de l’île. Une petite journée de ballade pourrait se résumer ainsi :

Le Barachois

C’est le nom du quartier situé le plus au nord de la l’île. C’est aussi le quartier historique à partir duquel la ville s’est étendue. Il est situé sur le bord de mer, et vous passerez forcément à côté en voiture à un moment. Le nom « Barachois » viendrait du basque et signifierait « petite barre » pour désigner la petite bande de lagon qui le protège.
On peut observer une batterie de canons à la Pointe du jardin. Ces canons étaient destinés à protéger l’île Bonaparte (à l’époque) d’une attaque anglaise. Pas de chance, les anglais débarquent le 8 juillet 1810 à Grande Chaloupe et Sainte Marie et prennent la capitale en tenaille avec plus de 3.000 soldats contre à peine 300 soldats pour les français. La défense de la ville ne tient pas longtemps, l’île se rend et passe sous domination anglaise.

reunion saint denis barachois

C’est aussi à partir de cet endroit, la Pointe du Jardin, que sont calculées « officiellement » les distances kilométriques entre la Réunion et le reste du monde.

Juste à côté au carrefour, il y a la statue de Rolland-Garros, c’est le héros local. Il est né en 1888 à Saint-Denis, et il réalisera de nombreux exploits aéronautiques. Il sera par exemple le premier à traverser la méditerranée en avion en 1913. Il invente aussi le premier avion avec une mitrailleuse pouvant tirer dans l’axe et à travers l’hélice du moteur. Il meurt en 1918 dans un combat aérien, à l’âge de 29 ans. Quelques années plus tard, les fameux terrains de tennis seront baptisés en son honneur par le club Omnisport de Paris, dont il était membre, et ils sont inaugurés en 1928.

La cathédrale Saint-Denis de Saint-Denis de La Réunion

Elle est achevée en 1832 et devant se trouve une fontaine monumentale offerte par l’ancien maire Gustave Manès en 1854.

reunion cathedrale saint denis

Dans le quartier, profitez en pour prendre un verre ou manger juste à côté, à l’angle de la Ruelle Edouard. Il y a des terrasses agréables et accueillantes, et une ambiance cool. Vous avez le choix : l’Artocarpe, le Café Edouard, le Passage du chat blanc, le Bed room, KT-dral. Un bon endroit 🙂

La Mosquée Noor-e-Islam

Au 111 rue du Maréchal Leclerc, un grand minaret de 32m domine les habitations. C’est la mosquée Noor-e-Islam. Elle est construite en 1905 sous l’impulsion de plusieurs commerçants installés à Saint Denis et originaire du Gujarat, une région de l’ouest de l’Inde. Son nom signifie « lumière de l’Islam ». La salle de prière peut accueillir 500 fidèles.

Mosquée Noor-e-Islam

C’est la première mosquée construite en France. La Grande Mosquée de Paris ne sera ouverte qu’en 1922.
Plus d’infos ici

Le Jardin de l’État

Il s’appelait Jardin du Roy à l’origine et à été créé en 1761. Il contient une cinquantaine d’espèces d’arbres différentes. Il y a régulièrement des évènements (expos photos, concerts, etc …). C’est un bon endroit pour faire une petite balade détente et tranquille, à l’ombre des arbres.
Plus d’infos sur le site officiel.

reunion saint denis jardin etat

Au bout du long bassin se trouve le Museum d’Histoire Naturelle. Il est inauguré en 1855. A l’origine le bâtiment hébergeait le conseil colonial, puis le conseil général, avant de finalement être transformé en muséum. On y trouve des exposition sur les requins, une riche collection de lémuriens, des squelettes de dodos, etc .. Réparti sur deux étages et plusieurs salles, il se visite agréablement et on apprend plein de choses. Pour seulement 2 Eur l’entrée, ça vaut le coup.
Plus d’infos ici.

Les cases créoles

Les cases créoles de Saint Denis font partie de l’histoire de l’île et de ses habitants. Les plus « connues » sont le long de la Rue de Paris. Mais il y en a d’autres dans Saint Denis, loin des touristes et des visites guidées.

reunion case creole saint denis

Malheureusement ce patrimoine disparait peu à peu dans une indifférence quasi générale.
Ci-dessous une petite carte (plus ou moins à jour) vous permettant de localiser les cases existantes, et celles laissées à l’abandon ou détruites pour y construite des blocs de bétons …

Carte venant du blog Défense du patrimoine architectural de la Réunion

La Réunion – La côte au vent

La côte au vent, la côte est

La côte Est à la Réunion, c’est un peu le « parent pauvre » ou le cousin qu’on aime bien mais qu’on ne va jamais voir. C’est la partie de l’île la plus exposée aux alizés, et donc il y a du vent et d’avantage de pluies, le climat est plus humide. Alors forcément on a moins envie d’y aller. Cependant, il y a un avantage à cette météo pluvieuse, c’est que les terres ici sont  plus fertiles. Grâce à ça, au XIXe siècle la région se couvre de champ de canne à sucre et de culture de vanille. Et pour supporter cet essor agricole, de nombreux ouvriers en provenance d’Inde émigrent à la Réunion et s’installent à l’Est de l’île.
Il n’y a ni lagons ni de plages, et bizarrement pas de complexes touristiques, allez savoir pourquoi 🙂 Malgré tout, il y a quand même des choses à voir!

Saint André

Il y a plusieurs temples hindous qui sont un peu l’attraction de la ville, comme celui de Colosse ou celui de Petit-Bazar.

reunion temple petit bazar saint andre

Le temple de Petit-Bazar a été construit en 1900. Le temple est dédié à Sri Muruga (il a 108 autres noms, je vous laisser les chercher). Cette divinité est le fils de Parvati et Shiva, c’est le dieu de la guerre et de la victoire. Le temple a été restauré en 2003 et repeint par des artistes venant directement du Tamul Nadu, une région du sud de l’Inde.
Le temple du Colosse qu’on peut visiter actuellement est a été reconstruit en 1991, car celui qui à l’origine à côté de l’usine sucrière du Colosse a été détruit.

Le Cirque de Salazie

La petite localité de Saint André c’est aussi la porte d’entrée pour pénétrer dans le Cirque de Salazie, c’est l’unique route pour y aller. Pendant une trentaine de minutes on roule dans un canyon verdoyant, la route est très belle, et s’ouvre ensuite sur le cirque et permet de rejoindre Hell-Bourg ou Grand Ilet.

reunion cirque salazie

Allez ça tombe bien j’en profite pour parler ici d’une très belle randonnée dont le point de départ se situe à Grand Ilet en grimpant au col de Boeuf. (Il parait que parfois des voitures de randonneurs se font vandaliser ici la nuit, donc si vous prévoyez de partir randonner sur plusieurs jours, vous êtes avertis). Toujours est-il que depuis ce point, on emprunte le Sentier des Scouts, qui est sans doute l’un des plus beaux sentiers de la Réunion et qui nous fait passer dans le Cirque de Mafate.

Cirque de Mafate

Cette randonnée nous emmène par le Sentier des Scouts jusqu’à Ilet à Malheurs et un retour par le sentier Augustave. Ça forme une boucle d’environ 16km et qui se fait environ en 7h de marche. (Mais le jour où nous sommes passés, le sentier Augustave était fermé par arrêté préfectoral à cause des passerelles abimées par des récents éboulements.)

Pour la petite histoire, Ilet à Malheurs tire son nom d’une triste histoire. Quand les esclaves s’enfuyaient et partaient se réfugier dans les hauteurs inaccessibles de l’île, des chasseurs d’esclaves partaient à leurs trousses. Et ici en 1829, une expédition de chasseurs à découvert une quarantaine d’esclaves qui vivaient en autarcie dans le cirque de Mafate. Ils ont été massacrés. Et pour se faire payer, les chasseurs devaient rapporter une preuve, mais comme les corps étaient trop lourds à transporter, ils ont coupés les oreilles des cadavres pour se faire payer. Depuis cette tragédie, cet ilet porte ce nom. Et c’est aussi pour ça que les Zoreils désignent en général les blanc métropolitains…

Mais revenons à notre randonnée 🙂

reunion sentier scout

Le petit trait en diagonal en bas de la falaise verticale et à pic … c’est la suite du sentier, gloups!

reunion sentier scout

Plus loin, c’est le passage de la crête des Deux fesses avec de chaque côté un énorme ravin 🙂 Ça se voit pas trop sur la photo, mais sur le moment c’est un peu flippant.

reunion sentier scout

reunion crete deux-fesses

reunion sentier scout

reunion sentier scout

Le point de vue est … comment dire … bon bin, y a pas de mots! 🙂

reunion sentier scout

Sur le sentier vous croiserez beaucoup (beaucoup!) d’araignées comme celle-ci, pendues dans les arbres, ou dans des grandes toiles au dessus du chemin. C’est une néphile, appelée ici une bibe. L’araignée peut atteindre plus de 10cm! La femelle est la plus grande. Elles sont inoffensives … enfin c’est ce qu’on dit!

reunion bibe

Mais pas de chance pour cette randonnée, très rapidement le temps s’est couvert et on s’est retrouvé en plein brouillard, plus de panorama, plus de visibilité, alors demi-tour … Le passage des deux-fesses, ça ressemble pas à l’aller.

reunion deux fesses

Le pont suspendu de la rivière de l’Est

Pendant longtemps la rivière de l’est se traversait très difficilement, et il y avait régulièrement des accidents avec les radiers qui faisaient la traversée. Il a donc fallut se décider à construite un vrai pont, en dur. Et ce n’est pas un pont comme les autres. Au moment de sa livraison en 1894, c’est le plus long pont suspendu du monde! Il fait 152m de long. « Le pont est monté sur deux piles de maçonnerie. Son tablier de bois long de 150 mètres est porté par 103 kilomètres de câbles, 61 tonnes de tôle et 25 000 kilogrammes de fonte » (merci Wikipédia).
Il résistera à tous les cyclones et glissements de terrain, et restera en activité jusqu’en 1979. Après cette date, un pont routier en béton est construit un peu plus haut (c’est celui que vous prendrez en voiture pour venir ici). Depuis un arrêté municipal en 2016 il est aussi interdit aux piétons pour raisons de sécurité.

reunion pont suspendu

reunion pont suspendu

reunion pont suspendu

Sainte Rose

C’est le point le plus à l’Est de la Réunion. La petite ville de Sainte Rose est principalement connue pour son église. Car ici s’est produit un véritable « miracle »! En 1977, le Piton de la Fournaise est à nouveau en éruption et une coulée de lave déferle vers Sainte Rose. La coulée atteint la mer, et sur son passage, il y a l’église. Miracle !!! elle n’est ni détruite ni  brulée, non, la lave la contourne et l’église reste intacte!! Elle devient donc à partir de ce moment là l’église Notre-Dame-des-Laves.
On peut toujours voir la coulée de lave solidifiée, miraculeusement stoppée juste devant l’entrée de l’église.

reunion eglise sainte rose

reunion eglise sainte rose

reunion eglise sainte rose

Des mauvaises langues vous diront que parfois la lave peut se refroidir devant un obstacle et qu’une fois qu’une coulée de lave a commencé à refroidir, elle ne peut pas se réchauffer pour se liquéfier à nouveau, et donc cette lave qui a commencé à se refroidir peut former un véritable mur pour la coulée plus liquide. A moins d’une nouvelle coulée plus forte avec plus de débit pourpasser par dessus cette barrière, la lave la contourne et trouve un autre chemin. Et c’est ainsi que l’église aurait été épargnée. Et même si c’est une explication naturelle, ça n’en reste pas moins miraculeux non ? 🙂

Entre Sainte Rose et Bois Blanc, ne manquez surtout pas l’Anse des Cascades. Un coin à pique nique et il y a plusieurs petites cascades où on peut se rafraichir 🙂

reunion anse cascades

La suite du programme

La Réunion – Le Piton des Neiges

Le Piton des Neiges

C’est le point culminant de l’île de la Réunion. On dit parfois que c’est le plus haut sommet de l’océan indien (même s’il y a des volcans en Indonésie qui sont un peu plus grands, enfin ça dépend comment on mesure, mais on est chauvin alors pas de discussion, c’est le plus haut! yeah ;-)). Dans tous les cas avec une hauteur de 3070m, il est loin d’être ridicule, et arriver à son sommet, ça se mérite.
On ne sait pas trop pourquoi il porte ce nom, car il n’y a jamais de neiges au sommet. Et s’il y en a, c’est qu’il y fait tellement mauvais temps qu’en principe on ne devrait pas les voir. Il semblerait que ce nom daterait de 1775 quand des neiges auraient été aperçues au sommet. Avant ça, c’était le Mont des Trois Salazes.
Le Piton des Neiges, c’est ce qu’il reste de l’énorme volcan qui a créé l’île il y a des millions d’années. Suite à des éruptions massives il y a 20.000 ans, il y a eu des écroulements de terrain cataclysmiques qui ont donné naissance aux trois cirques de Cilaos, Mafate, et Salazie. Et tout au dessus d’eux, ce qui reste du volcan écroulé (on suppose qu’il devait dépasser les 4.500m avant ces évènements), le Piton des Neiges.
C’est une des zones de reproduction et d’habitat des Pétrels de Barau, oiseau en voie de disparition à la Réunion.

Et pour aller au sommet ?

Il va falloir commencer par se lever tôt! Et il va falloir conduire. Il y a plusieurs options. Les trois principales sont :
– Depuis la Plaine des Cafres, mais ce chemin sur le versant Est est réputé long et humide car plus exposé à la pluie. On passe par Mare à boue, qui porte bien son nom.
– Depuis le cirque de Salazie en démarrant à Hell-bourg.
– Depuis le cirque de Cilaos. C’est cette option qu’on choisit, la plus rapide mais aussi la plus raide.

Il faut prévoir au moins 7h aller-retour, mais si vous prenez des photos, une pause pique-nique et que vous voulez profitez un peu du paysage sans faire trop la course, misez plutôt sur 8h (voir 9!). Mais ça reste intense! Le trajet aller-retour, c’est environ 16km, et 1730m de dénivelé. Il y a un refuge, le gîte du Piton des Neiges, qui permet de faire l’ascension sur deux jours et qui permet surtout de pouvoir être au sommet avant le lever du soleil, et profiter d’un moment magique. Mais si vous n’avez pas le temps d’y passer deux jours, ça peut très bien se faire dans la journée. Et le lendemain vous irez vous reposer à la plage 🙂

route cilaos matin

Donc au petit matin, direction le Cirque de Cilaos, puis on traverse Cilaos. Derrière l’Eglise notre dame des neiges à Cilaos, notre destination, le Piton des Neiges ne semble pas si loin maintenant, ça parait easy!

reunion eglise cilaos

Un peu plus loin on atteint le point de départ de la randonnée, le petit parking du Bloc, à l’entrée de la forêt du Grand Matarum, composée de cèdres du Japon qu’on appelle aussi le sapin créole (cryptomerias). Cette espèce de conifère a été introduite sur l’ile à la fin du XIXe siècle pour aider au reboisement et aussi car il s’adapte très bien au climat et au sol volcanique.

La première partie de la montée, c’est une succession de marches et de lacets dans une pente très raide. De temps en temps on peut profiter des superbes points de vue sur le cirque de Cilaos qui commence à recevoir les premiers rayons du soleil.

reunion cilaos

D’ailleurs, sur la corniche à l’est, en même temps que les premiers rayons de soleil, c’est toute la brume et une véritable vague de nuages qui glisse par dessus la crête pour descendre dans la vallée. C’est magnifique 🙂 mais du coup on sait qu’on va devoir encore faire la course contre les nuages. Hop hop hop !

nuages piton des neiges cilaos

Rapidement la végétation change et la montée se fait maintenant au milieu des barbes de Jupiter (Usnea barbata). Cette plante de la famille des lichens absorbe l’humidité et les sels minéraux qui peuvent être présent dans les milieux humides, dans le brouillard, etc … C’est aussi une plante très sensible à la pollution,  donc moralité, si vous voyez des barbes blanches tout autour de vous, c’est que tout va bien 🙂

sentier piton des neiges

reunion sentier piton neiges

On arrive ensuite à une portion moins raide, ça soulage les jambes, c’est le plateau du petit Matarum, avec un petit abri près d’un point d’eau.  En sortant du plateau, l’ascension reprend, toujours une succession de lacets et de marches sous la végétation, au milieu de la mousse et des barbes. Le col est proche, le soleil nous montre le chemin 🙂

reunion sentier piton neiges

Une fois arrivé au col, le plus dur est fait. On en profite pour regarder le super panorama : le cirque de Cilaos devant nous, et au fond à droite, le piton des neiges qui nous attend!

panorama sentier piton des neiges

A cet endroit on croise le sentier qui vient depuis Bourg Murat et on continue vers le gîte du Piton des Neiges. Il a une capacité de 48 lits en dortoir, avec possibilité de manger sur place mais il vaut mieux réserver avant. Dans tous les cas, ça reste une bonne occasion de boire une dodoléla (comme s’il fallait trouver une raison pour ça 😉 ).

gite piton neiges

De toute façon, nous, on a décidé de faire l’aller / retour dans la journée alors on ne s’attarde pas trop et les nuages commencent eux aussi à grimper vers le sommet. Il ne reste plus que 600m de dénivelé à grimper mais il faut bien compter 1h15 avant d’atteindre le sommet. Qui arrivera en premier, les nuages ou nous ?? suspense !!

reunion piton des neiges

Finalement on arrive avant, yeah 🙂 On suit les marques blanches au sol, même si là on n’a pas vraiment de problèmes pour se repérer et s’orienter.
On profite du spectacle, 3070 mètres d’altitude, le sommet de l’île, le sommet de l’océan indien, et on est seuls!
Pas un randonneur à l’horizon, pas un bruit, pas de cris d’oiseaux, juste le spectacle de la roche nue et désertique, et la lente danse des nuages en dessous de nous et qui se rapprochent inexorablement. Forcément pour le panorama détaillé sur l’île, la vue est un peu bouchée, mais on distingue l’océan indien tout autour de nous à l’horizon.

reunion piton des neiges

reunion piton des neiges

piton des neiges nuages

On en profite tranquillement jusqu’à ce que le vent se lève un peu et que les nuages finissent par nous engloutir.
A ce moment, deux randonneurs nous rejoignent. Ils ont prévu de camper au sommet, dans les petits enclos de pierres prévus à cet effet. On leur souhaite bon courage, car la soirée et la nuit va surement être fraiche pour eux. Pour nous, c’est la descente dans la brume, en sautant de rochers en rochers. On profite d’une petite éclaircie en arrivant vers le gîte pour faire une courte pause, car ensuite ça va être la descente infernale par les mêmes lacets et les mêmes marches qu’à la montée.

reunion sentier piton neiges

Dans la brume, le chemin prend une allure complètement différente.

reunion snetier piton neiges

Ambiance fantomatique garantie! 🙂

reunion sentier piton neiges

reunion sentier piton neiges

Enfin on arrive aux dernières marches. C’est paradoxal, mais c’est la descente qui est vraiment la plus fatigante. Les marches sont hyper glissantes et ça tape fort dans les genoux.

reunion sentier piton des neiges

Enfin le parking, il va bientôt faire nuit, et maintenant il faut conduire, mais on a le sourire aux lèvres, mission remplie 🙂

La suite du programme :

La Réunion – La côte sous le vent

La côte sous le vent, la côte ouest

C’est la côte la plus habitée et la plus touristique. C’est vrai que la situation parait privilégiée : le relief est moins accidenté que sur le reste de l’ile, on est loin du volcan et des ses possibles éruptions, les lagons et les plages sont ici. Personnellement, ce n’est pas ma partie préférée de la Réunion, mais c’est toujours agréable de venir se baigner en fin de journée ou passer une journée de repos après une dure journée de randonnée dans les hauteurs.

Logement

Pour notre semaine destinée à visiter le nord et l’ouest de l’île nous avons opté pour un petit chalet via Airbnb sur les hauteurs de Saint Leu. Peut être pas toujours le choix approprié car les petits lacets en voiture le soir pour y arriver, c’est pas toujours de tout repos. Mais le logement était impeccable, l’accueil chaleureux et on a eu le plaisir de passer une très bonne soirée autour d’un chouette diner avec nos hôtes Hélène et Thierry et leurs amis.

Saint Paul

A Saint Paul, il y a la base ULM de Cambaie, et c’est justement là où nous avons pris rendez vous avec O’Passagers du Vent pour un petit survol de l’île. Ils ont 20 ans d’expérience dans le métier sont très sérieux. Même si les locaux et les avions peuvent paraître un peu roots, on sent qu’on a affaire à des professionnels et que la sécurité prime avant tout. Ce n’est pas l’usine à touristes avec des décollages à la chaine sans temps de repos pour les pilotes, comme certains concurrents « pourraient » le faire.
Pour un petit aperçu profitez de cette vidéo réalisée lors de notre vol 🙂

On recommande! et en plus c’est vraiment une chouette expérience si par hasard vous n’avez jamais mis les pieds dans un ULM.
Plus d’infos ici.

reunion ulm

Le Piton du Maïdo

C’est probablement un des lieux les plus visités sur l’île de la Réunion. Depuis Saint Paul il faut prendre une longue route qui passe par une forêt de tamarins,  et qui vous fait grimper jusqu’au Piton du Maïdo à 2200 mètres d’altitude (il faut compter environ 45 minutes de voiture depuis la côte). Sur place un belvédère vous offre un panorama incroyable sur le Cirque de Mafate.
Le site est protégé par une barrière sur plusieurs centaines de mètres, car mine de rien, juste devant vous, c’est le vide, il y a près de 1.000 mètres de falaises !

reunion piton maido

Encore une fois, comme toute excursion sur les hauteurs de l’île, il vaut mieux y aller le matin, sinon vous risquez de vous retrouver la tête dans les nuages et avec une visibilité réduite à néant, ce serait vraiment dommage de louper ce spectacle.

reunion maido

Et en se tournant de l’autre côté on peut apercevoir la côte ouest de l’île et l’océan indien.

reunion maido

Le Maïdo c’est aussi le point de départ des grandes descentes de vtt et on peut même y faire de la luge d’été (pas testé).

Kélonia

Kélonia , « L’observatoire des tortues marines », c’est à la fois un musée, un aquarium, un centre de recherches et de soins pour les tortues marines. C’est assez paradoxal car sur ce site à partir de 1977, il y a une ferme qui élève des tortues mais pour vendre la chair en conserve et commercialiser les écailles. Et ça marche plutôt bien! jusqu’à ce que la législation se modifie, ensuite c’est un élevage de poissons et puis ça s’arrête. Mais pendant plus d’une dizaine d’années il y a aura des batailles juridiques pour savoir si la Réunion peut avoir une dérogation pour commercialiser à nouveau de la viande de tortue. Finalement la tortue est protégée et on décide réhabilite le lieu, et ça devient Kélonia, inauguré en 2006.

reunion kelonia tortue

tortue kelonia reunion

Depuis, Kélonia est fortement impliqué dans la surveillance, la protection et le comptage des tortues marines dans cette région de l’océan indien.
Il y a 1500m3 de bassins remplis d’eau de mer, et des terrains extérieurs pour les tortues terrestres.

kelonia aquarium

reunion tortue kelonia

Il y a aussi un atelier qui présente tout le travail artisanal autour des écailles de tortues. Les écailles utilisées sont celles de tortues « prélevées » avant 1984 (date du changement de la loi). Salle vidéo, mur de verre pour l’aquarium, bornes interactives, etc … la visite est franchement agréable et le musée bien fait.
On valide, et vive les tortues ! 🙂
Plus d’infos ici (7 Eur)

Saint-Leu

La plage de Saint-Leu durant notre séjour, c’est la plage la plus proche de notre logement, ce n’est peut être pas la plus belle de l’ile (et encore, ça dépend des gouts), mais en tout cas il y a un lagon rempli de poissons et pas d’énorme complexe touristique juste à côté. Si vous pouvez venir le matin avec un peu de pain dans la main, les poissons afflueront. Bonne baignade 🙂

reunion plage saint leu

Pour les couchers de soleil, c’est pas mal aussi !

reunion sunset

Le Conservatoire botanique national de Mascarin

Sur les hauteurs de Saint Leu, on peut visiter le Conservatoire botanique national de Mascarin. Il a été créé en 1986 au cœur d’un ancien domaine agricole créole. Sa mission principale est « la sauvegarde du patrimoine naturel réunionnais, à savoir la conservation et la préservation de la flore et ses habitats ».
Privilégiez si possible une visite guidée, car dans les jardins il n’y a pas beaucoup d’explications et on n’apprend pas grand chose.

Dans ce parc on cultive le bois d’ortie (ou figue marron) qui est une plante urticante quasi en voie d’extinction sur l’île car elle est utilisée pour la médecine traditionnelle et des « rituels ». Cette plante est aussi la seule source de nourriture du papillon Salamide d’Augustine, qui du coup a quasiment lui aussi disparu de l’île. On espère en revoir dans le parc un jour …
Plus d’infos ici.

reunion conservatoire botanique mascarin

reunion conservatoire botanique mascarin

reunion conservatoire botanique mascarin

reunion conservatoire botanique mascarin

reunion conservatoire botanique mascarin

Il y a évidemment tous les autres lagons, Boucan Canot, l‘Hermitage, Salines. A vous de tester et vous faire votre propre avis.

reunion coucher de soleil plage

La suite du programme :

La Réunion – Le volcan du Piton de la Fournaise

Le volcan du Piton de la Fournaise

Une des premières choses à laquelle on pense quand on entend parler de l’Ile de la Réunion, c’est son volcan, le Piton de la Fournaise. Il fait régulièrement parler de lui pour ses éruptions, et ne pas aller à la rencontre du volcan à la Réunion, c’est comme ne pas aller à la Tour Eiffel si on est à Paris. Évidemment, on pourrait s’en passer, mais ce serait tout de même dommage. Alors hop en route pour le volcan!

Et pour ça il faut se lever tôt. Car à la Réunion, en règle général les nuages et la vapeur d’eau ont tendances à grimper vers les hauteurs de l’île durant la journée, et très souvent l’après-midi, on voit que les sommets de l’ile sont sous les nuages. On plutôt, on ne les voit plus! Autant dire zéro visibilité et très peu d’intérêt. Moralité, même si on est en vacances, il faut se lever tôt et se dépêcher d’arriver à destination avant les nuages. Donc vérifiez bien la météo avant de partir, si c’est déjà couvert le matin, laissez tomber.

route volcan

Ensuite il faut compter presque 2h de voiture. Les lacets dans la montée à travers la forêt de la plaine du volcan sont un enfer pour notre voiture peu puissante.
Ensuite c’est la traversée de la Plaine des Sables. Un grand plateau désertique à l’aspect lunaire, on est loin de l’ambiance tropicale!

route volcan

reunion plaine sables

route volcan

Les brumes matinales finissent d’être chassées par le vent et le soleil pointe enfin le bout de ses rayons. On est heureux d’être là.
Il faut un peu slalomer sur la piste en terre battue entre les pierres et les trous, mais on en profite quand même pour admirer le paysage! D’ailleurs si on avait un peu plus de temps on partirait bien explorer le secteur.

reunion plaine sables

On arrive enfin au parking du Pas de Bellecombe. C’est la limite de l’Enclos Fouqué, le nom donné à la caldeira du volcan. C’est une énorme surface en forme de fer à cheval de 13km de long et 9km de large, entourée de falaises verticales de plus de 100m. C’est le résultat de l’effondrement du terrain sur la chambre magmatique en partie vidée après une éruption : ça crée une énorme dépression. Et ici, on pense que ça s’est produit il y a 4700 ans, et c’est réellement impressionnant, on se croirait devant un gigantesque mur, genre Games of Thrones, vous voyez ?

Le passage pour aller vers le volcan et pour permettre de descendre ce rempart de Bellecombe a été découvert en 1768 lors d’une expédition avec le gouverneur de l’île de l’époque, M. Bellecombe. Croyant ce rempart infranchissable il a fait demi tour! mais il en a quand même profité pour baptiser le lieu à son nom. On n’est jamais mieux servi que par soi même. Et c’est donc un des esclaves faisant partie de cette expédition qui trouve le fameux passage permettant de descendre la falaise et d’atteindre la caldeira.

reunion porte volcan

On prend donc le même chemin et on arrive à l’entrée du passage. Il est maintenant fermé (ou non) par une porte métallique (pour empêcher les curieux de pénétrer dans la zone quand le volcan est en éruption par exemple).

reunion volcan piton fournaise

Et ensuite on en prend plein les yeux dans la descente en lacets … Le Piton de la Fournaise nous attend, là-bas, presque à portée de main.

Il n’y a pas vraiment de sentier ou de chemin, il faut suivre des tâches de peinture blanche sur le sol (d’ailleurs si vous faites la rando de nuit, il arrive qu’on parte dans la mauvaise direction en allant vers une tâche blanche et se rendre compte qu’on l’a confondu avec le marquage au sol). Ces marques servent à baliser une zone de marche sécurisée. Car comme vous le découvrez rapidement, le sol composé de lave refroidie reste dangereux. Ce n’est pas à cause de la chaleur, ici c’est refroidi depuis un moment, mais à cause des parois des tunnel sde lave (invisibles en surface) et qui peuvent s’écrouler sous votre poids, et aussi la lave refroidie est très rugueuse, elle crisse comme le verre et abîme tout. N’y allez pas en sandalette!
Comptez 1h30 – 2h pour l’ascension vers le sommet, suivant vos pauses photos 🙂

Le long du chemin vous verrez un petit monticule sur votre droite, c’est le Formica Leo, un petit cône volcanique qui s’est formé en 1753. On peut le grimper, mais il n’y a pas grand chose de plus à voir à son sommet.
Plus loin, sur la gauche, c’est une formation magmatique, la « Chapelle de Rosemont ».

reunion chapelle rosemont

reunion chapelle rosemont

Ensuite on commence à grimper le volcan en partant sur la gauche, au milieu des coulées de lave de toutes les formes. Prévoyez la crème solaire, on est tout de même en altitude et en plus, sous les tropiques… et il n’y a pas une seule zone d’ombre disponible. Pour atteindre le sommet du volcan, il n’y a pas de grosses difficultés mais ça monte sans cesse, et c’est la course si les nuages sont déjà derrière vous.

piton fournaise

Il y a deux cratères au sommet du volcan. A l’origine il n’y avait que le petit cratère Brory découvert durant l’expédition de 1768. Mais en 1791 il y eu une éruption et une énorme explosion et une nouvelle expédition permit de découvrir qu’un immense nouveau cratère était apparu : un kilomètre de longueur sur 750m de large et 350m de profondeur. Il est baptisé le cratère Dolomieu.
Pendant plus de 216 ans le cratèreDolomieu était rempli de lave refroidit. En 2007 il y a eut une grande éruption qui provoqua de grande coulées de laves. La chambre magmatique s’étant en partie vidée, tout l’intérieur du cratère s’effondra sous son poids, et c’est ce qu’on peut voir maintenant en arrivant au sommet.

cratere piton fournaise

Enfin on atteint le sommet, à 2632m d’altitude. Le cratère Dolomieu est vraiment énorme. Tout à l’air très calme, c’est à peine si on distingue quelques fumerolles au fond. On a du mal à croire que ce volcan est un des plus actifs du monde. Il y a presque une éruption par an! Il faut se méfier des bords du cratère, car malgré les apparences, la zone n’est pas sûre, et régulièrement des blocs se détachent pour finir au fond du cratère. Surveillez les zones balisées, ce serait dommage de finir vos vacances au fond du trou …

Et quand on vous dit qu’il faut faire la course contre les nuages, voici le même endroit en photo, 15 minutes plus tard … visibilité quasi nulle !

cratere piton fournaise

Durant la descente au milieu du brouillard il ne faut pas perdre de vue les tâches blanches, pas toujours évident, blanc sur blanc, tout fout le camp! 🙂 enfin on sort sous le plafond nuageux et en s’éloignant du cratère on rencontre les premiers signes de colonisation végétale. Green power!

piton fournaise

tamarin des hauts

On repasse à travers la petite forêt de tamarins des hauts, au pied de la falaise du rempart de Bellecombe, alias LE MUR!

reunion pas bellecombe

En tout petit, au milieu de la photo, on distingue vaguement un chemin qui zigzague et un petit point blanc, en tout petit. C’est le sentier qui grimpe et les voyageurs qui l’empruntent, ça donne une idée de l’échelle!

Hélas il est temps de faire nos adieux au Piton de la Fournaise, on se reverra peut-être un jour, avec un peu plus fournaise la prochaine fois, qui sait ? 🙂

On reprend la voiture, et le long de la route qui part du volcan, on s’arrête pour aller au bord du Cratère Cormesson.

cratere cormesson

C’est dur de rendre l’impression de grandeur sur les photos, mais ce gouffre m’a paru réellement immense. Plusieurs centaines de mètres de large et 200m de profondeur, quand on est sur la petite plateforme aménagée au dessus du vide, on se sent tout petit.

reunion cratere cormesson

Et là aussi, difficile de croire que dans ce cratère il y a put y avoir une éruption il y a 2000 ans.

cratere cormesson

On fait aussi la rencontre avec nos premiers tec-tec 🙂 (tarier de la réunion, de son vrai nom). On l’appelle tec-tec à cause de son petit cri répété, tec tec. C’est un petit oiseau endémique de la Réunion, on le reconnait grâce à son petit sourcil blanc.  C’est une espèce protégée et il n’a pas peur de l’homme.

reunion oiseau tec tec

A chaque randonnée, vous en verrez qui vont vous accompagner sur des kilomètres. Forcément, avec son petit côté sympa on a envie de lui donner quelques miettes au tec-tec. Mais c’est mal! m’voyez ?

reunion oiseau tec tec

Toujours sur le chemin du retour, on fait un peu plus attention au paysage et on se rend compte qu’il change rapidement.

route volcan nuages

Bizarrement, on ne se sent plus du tout à la Réunion, mais d’avantage en Auvergne. C’est la plaine des cafres. Son nom vient des cafres, le nom donné aux esclaves noirs en fuites et qui venaient s’y cacher. Sur ce plateau à 1600m, le climat est frais et il arrive même de voir parfois du givre en hiver!

reunion plaine cafres

plaine cafres

La suite du programme :

La Réunion – La côte sauvage

La côte sud, la côte sauvage

Tout le long de la côte sud de l’ile de la Réunion, on découvre des endroits d’exception. On l’appelle la côte sauvage, car le littoral est principalement constitué de falaises basaltiques sur lesquelles s’écrasent des vagues portées par une forte houle. La zone est relativement préservée, déjà en partie à cause des risques liés à l’activité volcanique, et aussi grâce au « 50 pas du roi ». L’idée il y a plusieurs siècles était de prévoir un espace pour des fortifications éventuelles sans avoir à dédommager des particuliers, et éviter les querelles entre habitants en donnant un accès libre à la mer. Ça permettait aussi aux marins de pouvoir venir couper du bois sur cette petite zone de terre, et pour loger les petites baraques provisoires des artisans nécessaires au développement des colonies. Cette loi est officiellement décrite dans une ordonnance royale de 1825, elle représente une bande de 81.25m. Dans les années 50 il y a de nombreuses « exceptions » qui ont permis de construire dans cette zone protégée. En 1996, la nouvelle loi « Littoral des DOM » est sensée régler ce problème, mais les exceptions continuent et petit à petit le littoral se construit. Néanmoins, dans le sud de l’île, c’est généralement sauvage et c’est un vrai plaisir 🙂

Logement

Notre camp de base dans le sud pour une semaine, c’est entre Saint Pierre et Saint Joseph, à Petite Ile exactement, dans une superbe villa avec piscine (bin oui hein) juste à côté de Grand Anse. Via Airbnb encore une fois. Super accueil, super endroit, merci Jean-Pierre 🙂
Et pour manger, on vous conseille un petit restaurant, Les Badamiers (22 chemin neuf). Aspect rustique, tôle, éclairage au néon, mais une terrasse avec vue sur l’océan, et surtout c’est bon et pas cher!

Allez hop en route ! c’est parti, à la découverte de ce qu’on vous conseille tout le long de la côte sauvage (liste non exhaustive)

La Saga du Rhum

Tout près de Saint Pierre se trouve un musée dédié à l’histoire du Rhum et à la relation avec l’île de la Réunion. C’est la Saga du Rhum, créé par les 3 distilleries de rhum en activité, et il est hébergé sur le site de la distillerie Isaultier (fondée en 1845). Les deux autres distilleries sont  Savanna (d’avantage destinée aux professionnels et à l’exportation), et Rivière du Mat (principalement destinée à l’exportation).
Et le rhum Charrette ? C’est le rhum le plus connu et le plus consommé sur l’île. Il né en 1972 avec la création du Groupement d’intérêt économique « Rhums Réunion » qui permet aux distilleries de commercialiser du rhum directement en bouteille sans passer par les services des douanes. 80% de la production sur plus de 2 millions de bouteilles serait consommées à la Réunion. On vous laisse faire le calcul!

Et le musée alors ? Réellement intéressant et didactique, et c’est au milieu des effluves d’alcool qu’on fini la visite par une chouette dégustation de plusieurs types de rhums. 10 Eur. Rentable 😉
Plus d’infos ici.

saga rhum

Il n’y a pas si longtemps, l’entrée du musée était gratuite pour les habitants de St Pierre. Mais comme la visite se termine par des dégustations offertes, il y avait un peu trop de visiteurs habitués 😉

Grande Anse

Voici la plage de Grande Anse. Ça fait rêver hein? Ici la baignade est non surveillée, les courants sont forts et il y a la présence des requins, donc une trempette dans l’eau peut vite devenir une expérience tragique. Mais pas de panique, même sans se baigner, c’est un lieu super agréable et tout le monde vient pique niquer ici, ambiance familiale et tranquille. La plage est confortablement abritée par une anse naturelle, et une fois garé au parking, vous pouvez profiter des petits snacks ou vous installer pour le pique nique sur les grandes étendues de gazon sous les palmiers, les vacoas et filaos.

reunion plage grand-anse

Malgré les avertissements que je vous ai donné, il y a tout de même possibilité de se baigner car à l’extrémité de la plage, il y a une « piscine naturelle », c’est à dire, une zone délimitée par des rochers, à l’abri des vagues et des requins 🙂 (bon il faut quand même faire attention à la hauteur des vagues, elles peuvent être violentes, et il y a des oursins dans le bassin).

reunion plage grand-anse

reunion plage grand-anse

Langevin
Cascade de Grand Galet (ou Cascade de Langevin)

Pour beaucoup de personnes c’est une des plus belles cascades de la Réunion. Elle est sur la rivière Langevin et on y accède après une route sinueuse et raide. Elle fait 90m de haut, et c’est un endroit fréquenté par les adeptes du canyoning.

reunion cascade grand galet langevin

Ça tombe bien on va justement descendre le Langevin en canyoning. Descentes en rappel, toboggans, sauts, tyroliennes, de quoi passer quelques heures très agréables et au frais dans l’eau 🙂

reunion canyoning langevin cascade grande galet

Le reste de la rivière n’est pas mal non plus, il y a plein d’autres petites cascades et des bassins où il fait bon se baigner.

reunion riviere langevin

Ne pas oublier en redescendant la route de s’arrêter à la belle Cascade du trou noir.

reunion langevin cascade trou noir

Et pour se remplir le ventre après cette sortie, toujours sur la rue de la passerelle, arrêtez vous au petit restaurant sur le bord de la route Chez Malet 🙂

Coté littoral

Il faut descendre à la petite marine de Langevin où les barques attendent d’être mises à l’eau. En partant d’ici il y a une très jolie balade sur un sentier agréable pour profiter tranquillement du bord de mer. Le chemin est souvent à l’abri sous des filaos et leur tapis d’épine qui recouvre le sol.

reunion langevin chemin boucle

Le chemin est régulièrement bordé de rochers déchiquetés où s’écrasent les vagues mais où les pécheurs s’accrochent. Il y a aussi de grandes zones couvertes de maniocs marron le tout sous les embruns si le vent est assez fort.

cote langevin

cote sud langevin

Tranquille, beau et agréable, what else ? 🙂

Cap Jaune

Depuis la marine de Vincendo, il y a une autre très agréable ballade à faire le long du littoral. Il faut prévoir de 1 à 2h pour les pauses photos et profiter tranquillement du paysage 🙂 On commence par faire un petit salut à la statue de la Vierge sur le parking et on emprunte ensuite un chemin très agréable.

reunion cap jaune

Là encore, une superbe vue sur la côte sauvage, sa végétation luxuriante et son rivage fouetté par les vagues.

reunion cap jaune

reunion cap jaune

On croise même des caméléons. Ici on l’appelle l’endormi. Il a été introduit sur l’île en 1830 par des navigateurs, tout d’abord aux alentours de Saint Paul uniquement, et puis aidé par les humains, il s’est reproduit sur toute l’île.

reunion cap jaune

reunion cameleon endormi

reunion cap jaune

Le but de cette ballade, c’est le Cap Jaune. C’est une falaise de 50 mètres de haut qui se jette dans la mer et qui a une couleur vraiment particulière. Cette couleur ocre – jaune est due à la présence de hyaloclastites. C’est une roche d’origine volcanique qui se forme quand la lave se refroidit et explose au contact de l’eau de mer et que les éclats se consolident. Voilà, c’était la séquence « mais amies les pierres ».

reunion cap jaune

Il y a un petit sentier assez raide qui descend au pied de la falaise, faites attention ça glisse…

reunion cap jaune

reunion cap jaune

Cap Méchant

Entre Vincendo et Saint Philippe, il y a le Cap Méchant. Méchant car c’était un repaire de pirates et aussi car les falaises de lave qui se sont arrêtées dans l’océan sont continuellement attaquées par les vagues féroces.

cap mechant

Il y a une petite forêt de vacoas « bord de mer » qui sont typiques avec leurs racines hors du sol,  encore du du manioc marron, et le sol est particulier car il est recouvert de gazon des Mascareignes (Zoysia tenuifolia), une sorte d’herbe très dense et typique de l’archipel Réunion / Maurice / Rodrigues.

cap mechant

cap mechant vacoa

Sur le site se trouve le puits des français (à ne pas confondre avec le puits des anglais qu’on trouve plus loin sur la côte, près de la Piscine du Baril).

puit francais cap mechant

Et dans les airs vous devriez voir les pailles-en-queue (Phaethon), c’est l’oiseau emblématique de l’île. Il vole surtout près des ravines et des falaises. Il est magnifique, blanc et noir avec une longue queue.

reunion paille en queue

Un autre oiseau célèbre de la Réunion, c’est le Pétrel. Oiseau plutôt discret et nocturne, il a tendance à venir s’écraser contre les lampadaires ou sur les terrains de foot éclairés la nuit, car on suppose qu’il pense y trouver des calamars bioluminescents (sa nourriture classique). Et comme cet oiseau ne peut décoller qu’en se jetant d’une falaise, il ne peut jamais redécoller depuis le sol et fini généralement mort de faim ou dans l’estomac d’un chat.

reunion petrel

Donc pour aider à sa préservation, chaque année, il y a « Les Nuits sans lumières », c’est une opération qui prend de plus en plus d’ampleur et qui incite les municipalités à éteindre les éclairages publics la nuit. C’est chouette pour les oiseaux et pour l’observation des étoiles. Ne vous étonnez pas s’il fait tout noir donc 🙂

Et si vous ne voyez rien de tout ça, vous ne pourrez pas louper la folle du Cap Méchant, ou plutôt c’est elle qui ne vous loupera pas. Tout le monde la connait dans le sud, car inlassablement, depuis des années, elle arpente le cap méchant pour propager la bonne parole et combattre le mal. Elle est devenue une « célébrité » mondialement connue avec internet et des vidéos où elle  a été filmée par les touristes. Pour la petite histoire, elle s’appelle Élise, et il y a une petite interview intéressante et « presque laïque » ici 🙂

Le Sentier Botanique de Mare Longue

Ce sentier botanique se situe dans la forêt primaire de Mare-Longue, sur une ancienne coulée de lave d’au moins 400 ans. Ce site est classé réserve biologique depuis 1958. C’est un enchevêtrement de racines dans des roches basaltiques, des mousses, des orchidées, des fougères et des espèces endémiques. C’est le dernier exemple de forêt primaire de l’ile. Au temps des premiers colons, c’est une forêt de ce type qui recouvrait l’île. Elle reste la forêt tropicale la plus riche de la Réunion.

foret mare longue

Plusieurs boucles de randonnées sont proposées et il y a de nombreux panneaux pour donner des informations sur les différentes essences d’arbres rencontrés.

foret mare longue

Le Jardin des Parfums et des Épices

Situé un peu plus bas, c’est un jardin privé sur une coulée de lave de 800 ans et qui a ouvert ses portes au public en 1989. L’entrée est à 6 eur et mieux vaut venir lors d’une visite guidée (à 10h30 et 14h30) car il n’y a pas vraiment de panneaux ou d’indications dans le jardin et vous n’apprendrez pas grand chose. Par contre si vous avez la chance de vous retrouver dans un petit groupe, c’est franchement sympa. La visite prend environ 1h30 et évidemment on vous fait passer à la fin par l’inévitable boutique pour acheter les produits du jardin ou issu de l’artisanat local, ça sent l’attrape touriste … mais il n’empêche que la visite est agréable.
Plus d’infos ici : https://www.jardin-parfums-epices.com/

reunion jardin arbre a pain
Arbre à pain

Dans le jardin vous découvrirez plus de 1500 espèces dont certaines endémiques, et au programme vous verrez entre autres des plantes à parfums, telles que le vétiver, l’Ylang-ylang… Celles à épices : le giroflier, la cardamone, la vanille… Mais également des fougères, des orchidées, des palmiers et beaucoup d’autres…, sans oublier les arbres fruitiers.

reunion jardin parfums epices

reunion jardin parfums epices

reunion arbre jardin parfums epices

Et les lapins des propriétaires ! 🙂

jardin parfum epices lapin reunion

La Mer Cassée

Bon ok, c’est juste un petit restaurant « La mer cassée » (99-105 Route Nationale 2 Mare Longue) au bord de la route RN2 et qui ne paye pas vraiment de mine, mais très honnêtement, c’est un grand kif! 🙂
Car vous choisissez votre plat et après vous vous installez confortablement à votre table, à l’ombre des vacoas, les doigts de pieds dans le gazon, juste au bord des falaises et des vagues. La plus belle terrasse de la Réunion, sans hésiter ! En plus service sympa et pas cher 🙂

reunion restaurant la mer cassee

La Pointe de la table

Entre Saint Philippe et Bois Blanc, on entre dans la zone des coulées de lave du Piton de la Fournaise. Les principales (récentes) sont les coulées de 1977, 1986, et 2007. Et justement on peut voir le résultat de la coulée de 1986 en allant à la Pointe de la table.

reunion pointe table

reunion pointe table

reunion pointe table

reunion pointe table

L’Atelier Vanille

Atelier Vanille – Escale bleue, c’est une entreprise artisanale spécialisée dans la production et la préparation de vanille.

A l’origine la vanille ne se trouvait qu’en Amérique Centrale, et pendant des siècles le Mexique avait le monopole du commerce de la vanille. Toutes les tentatives pour la cultiver hors de sa région d’origine échouaient, et pourtant l’Europe était de plus en plus en demande. C’est Louis XIV qui tente la culture sur l’île Bourbon mais là aussi, un échec. Et c’est finalement en 1841 qu’un jeune esclave de 12 ans, Edmond Albius, découvre la méthode pour polliniser manuellement la plante. Car jusque là on l’ignorait mais c’est un insecte particulier qui jouait ce rôle et qui ne se trouvait pas ailleurs qu’en Amérique centrale. Après cette découverte, la Réunion devient l’un des plus gros exportateur mondial de vanille et qui devient son « or noir ». Mais ensuite la culture s’est propagée et développée à Madagascar qui produit 60% de la production de vanille dans le monde.

reunion vanille

Il y a une petite visite guidée sympathique et très instructive. Une boutique où évidemment on ne repart pas les mains vides et avec de la vanille de qualité!
Plus d’infos ici.

Les tunnels de lave

On ne peut pas passer dans le sud sans rouler le long de la N2 au milieu des grandes coulées de lave qui ont dévalées la montagne depuis le Piton de la Fournaise pour finir dans l’océan. Chaque coulée a son millésime, sa couleur.

coulee lave

coulee lave

Et on peut en profiter pour visiter des tunnels de lave. Lors d’une éruption, la surface d’une coulée de lave peut refroidir et former une croute, mais le cœur de la coulée lui reste très chaud et fluide et continue de couler, et quand l’éruption s’arrête, le tunnel se « vide » petit à petit et devient creux.

Cette visite peut évidemment se faire sans guide et gratuitement. Les lieux ne sont pas spécialement tenus secrets et l’accès est libre. Mais en faisant ça vous vous privez des explications et des anecdotes de quelqu’un qui sait réellement de quoi il parle et de l’interactivité qu’on peut avoir avec lui, et vous passez à côté de plein de choses. En plus, sans guide, les gens ont tendances à faire n’importe quoi, comme arracher des stalactites de lave ou dégrader des formations rocheuses. Vous êtes libres, mais respectez les lieux svp 🙂

tunnel lave reunion

tunnel lave reunion

A l’intérieur, casques et genouillères recommandées, et on avance à la lampe torche dans le sombre tunnel de lave. On découvre les différences de texture de lave, les drapés, les stalactites et les formes bizarres (et fragiles) que la lave refroidie a formé.

reunion tunnel lave

reunion tunnel lave

Personnellement sur ces deux formations de lave je vois une tortue-goéland échouée sur un rocher et un dodo ! Hey !! le dodo lé la ! 🙂

tunnel lave reunion

Pour cette visite, on a utilisé les services de Rando-Volcan, et on recommande 🙂
Plus d’infos ici.

La suite du programme :

Ile de la Réunion

L’île de la Réunion, l’île Intense, l’île Verte. Un joyaux de l’Océan Indien qui mérite largement de la visiter, encore et encore! 🙂

Alors Hop, en route pour la Réunion!

Commençons par le nom, pourquoi La Réunion ?

Et bien l’île a eu plusieurs noms dans son histoire, au temps des premiers navigateurs arabes et plus tard des pirates qui osaient s’aventurer dans cette zone de l’océan indien. Mais c’est en 1642 que la France, en venant de Madagascar, prend officiellement possession de l’Ile et l’appelle Ile Bourbon, en hommage à la dynastie régnante, les Bourbons. En 1793, après la Révolution Française, on change le nom en Ile de la Réunion, en souvenir de la journée où les troupes révolutionnaires se sont réunies pour s’emparer du Palais des Tuileries et mettre fin à la dynastie des Bourbons … alors on ne pouvait pas garder ce nom sur cette île évidemment. Plus tard, de 1806 à 1810, elle prend le nom de l’empereur et s’appelle l’Ile Bonaparte. Mais après sa chute face aux anglais elle retrouve le nom de Bourbon pour finalement redevenir la Réunion en 1848. Ouf, on espère que ça ne changera plus 🙂

On fait quoi alors en 2 semaines à la réunion ?

On met de la crème solaire, on met de l’anti moustique, on chausse ses chaussures de randonnées, on enfile son maillot de bain, on mange et on boit 🙂

Au programme

Quelques petites infos pratiques

Pour y aller, la compagnie  Corsair. Après 11h de vol sans escale et 9200km, nous voici arrivés, et dès la sortie de l’Aéroport Rolland-Garros, nous entrons dans une vague de chaleur tropicale de fin d’après-midi. Vacances!

La voiture

Sans voiture, la vie sur place risque d’être compliquée, alors en sortant de l’aéroport, sur le parking à droite, vous trouverez plusieurs agences de location de voitures. Nous avons choisis Au Bas Prix. Pas de soucis, la voiture n’était pas toute neuve mais ça nous convenait largement, elle manquait un peu de puissance dans certaines montées, mais aucun souci, prix bas, et voiture rendue sans problèmes.
Plus d’infos ici.

Faites attention sur la route, surtout dans le sud, il y a des chiens errants (parfois), les camions transportant la canne à sucre qu’on appelle aussi « les cachalots » (et là c’est pas de chance pour vous, opération escargot), des personnes qui font leur jogging le soir sur la route, et les caniveaux très profonds pour pouvoir évacuer les pluies torrentielles, ne vous approchez pas trop près du bord …

Si vous arrivez dans la période Avril-Mai et que vous roulez de nuit, il y a de bonnes chances que tout soit noir, j’entends par là, qu’il n’y a pas d’éclairage publics, pas de lampadaires, etc .. C’est en effet le moment où les jeunes Pétrels de Barau s’envolent pour la première fois des sommets de l’île et pour éviter qu’ils s’écrasent tous au sol ou contre des lampadaires, il y a durant cette période, les « Nuits sans lumières », où la majorité des éclairages publics sont éteints. Il faut donc être très prudent si vous roulez de nuit.

Et la première chose à faire dans la voiture, ce n’est pas régler le clim’, non non, c’est allumer l’autoradio et chercher la fréquence 97.4 (ho ho! clin d’œil la réunion département 974), et là, vous découvrez Radio Freedom. Cette radio fait partie intégrante de l’ile de la réunion. Créée en 1981, elle fait plus de 35% d’audience et ce n’est pas qu’une radio. C’est presque un service public, un lien social, un espace d’expression, les infos trafics, les news locales en temps réel, et l’émission pour adulte « Chaleur Tropicale » ;-). De la bonne humeur et on apprend plein de choses sur la vie locale. Bref ne cherchez pas, à la Réunion, vous n’écoutez qu’une radio, et c’est Radio Freedom, point 🙂

radio freedom

♪♫ « Radio Freedooooom, je t’aime pour la viiiiiiiiiiie » ♪♫

Randonnées

La Réunion c’est l’île des randonnées incroyables, alors pour organiser vos randonnées, je vous conseille cet excellent site, très bien réalisé : RandoPitons.

reunion crete deux-fesses

Avant de partir, en plus des prévisions météo, pensez à vérifier que les sentiers sont toujours ouverts! Avec les intempéries, les éboulements et qui sait les éruptions, on ne sait jamais.
Consultez le site de l’ONF qui liste les sentiers temporairement fermés

La Dodo Lé La

La bière Bourbon c’est la bière de la Réunion. Tout comme le rhum charrette, elle fait partie intégrante de la vie locale. On la trouve partout, vous verrez immanquablement les banderoles la dodo lé la.

reunion la dodo lé la

On la boit partout, et vous trouverez des bouteilles vides partout. Ne vous mettez pas à râler, et au contraire faites pareil! Il y a en fait tout une activité autour du ramassage des bouteilles vides. Des centaines de familles de la Réunion vivent de ces petits boulots, où des « chasseurs de bouteilles » les récupèrent dans les rues et les rapportent à la Brasserie Bourbon où ils sont payés en échange.  Mine de rien ça représente pas loin de 40 millions de bouteilles recyclées par an.
Plus d’infos ici

Boire une dodo lé la, et laisser trainer sa bouteille, c’est (presque) un geste citoyen!

Les requins

C’est le débat que vous entendrez partout. Pour ou contre les requins ?  Le principal incriminé est le requin bouledogue. Certains vous diront qu’il faut les pêcher pour qu’ils comprennent que la côte de la Réunion n’est pas un endroit sûr pour eux. Certains diront que la viande est comestible, d’autres qu’elle est toxique. On vous parlera peut être de « la pêche au chien ». On vous dira que le requin est une espère protégée et qu’elle tue moins que bien d’autres choses dans le monde. On vous dira que la réserve naturelle près de l’île est une bénédiction pour la pêche et la préservation de la diversité de la faune marine … mais que c’est aussi un garde manger pour les requins. Vous entendrez tout et son contraire…

reunion requins

Difficile de se faire réellement une opinion objective. En tout cas le surf n’est plus possible, des jeunes surfers se font dévorer dans les vagues, et il arrive même (rarement) qu’un requin puisse pénétrer dans un lagon. Les filets, la protection en corail des lagons, les zones surveillées, rien n’est sûr à 100%.

Voici une carte des attaques de requins depuis 2011 (du site Habiter la Réunion). Mais il faut « relativiser » car vous avez beaucoup plus de « chance » d’être victime d’un accident de la route à la Réunion que finir dans un remake des dents de la mer (49 morts sur les routes en 2016, contre 9 attaques mortelles de requins depuis 2011).

Guide papier

Évidemment on a toujours un incontournable Routard ou autre dans la poche, mais on a découvert un autre petit guide, local et indépendant, et je dois dire qu’on a kiffé, fun et sympa, essayez de trouver le petit guide « Réunion mon amour! », le guide de voyage non-officiel et sans langue de bois sur la réunion avec des vrais infos et un ton décalé. 5 Eur ou gratuit suivant les endroits, il est édité par la marque de fringues Pardon! qui est parfois un peu borderline, mais qui sort du lot. Et ça vaut vraiment la peine de mettre la main dessus 🙂
https://www.pardon.re/

Saint Expédit

Vous trouverez souvent des petits autels anonymes,  parfois dans des endroits improbables. Il s’agit du culte voué à Saint Expédit. A l’origine il s’agit d’un commandant romain Arménien converti au christianisme et décapité pour cette raison en 303.

reunion saint expedit

Mais alors pourquoi particulièrement ce culte à la Réunion ?  Saint Expédit, que l’on surnomme le Pt’i Bon Dieu a la réputation d’exaucer les vœux.

Selon « la légende », en 1930 une riche réunionnaise était coincée en métropole à Marseille et attendait désespérément de trouver un billet et un bateau pour retourner à la Réunion. Mais hélas pour elle, le mauvais temps et les bateaux complets rendaient la chose quasi impossible. Comme elle était très croyante, dans une église de Marseille elle pria devant une statue de Saint Expédit en faisant le souhait de pouvoir rentrer chez elle, et trois jours plus tard elle avait son billet pour le retour en bateau. Arrivée à la Réunion, elle va voir le curé de l’Église Notre Dame de la Délivrance à Saint Denis, lui raconte son histoire et le persuade d’accueillir une statue du saint.

Depuis on prie ce saint pour lui demander une faveur : avoir du travail, gagner de l’argent, retrouver son bétail, guérir, etc… la liste est longue. Il n’y a pas vraiment de statistiques sur les pratiquants de ce culte car il est socialement dévalorisé puisque ce sont majoritairement les pauvres et les délaissés qui font appel à Saint Expédit. Les autels sont fleuris et décorés incognitos souvent la nuit. L’église s’éloigne de plus en plus de ces autels car ils ont tendances à se mélanger avec des croyances magiques ou de sorcellerie.

reunion saint-expedit

Allez hop, en route et profitez à fond ! 🙂

reunion plage vague grand anse

Bruxelles, la suite!

Après une bonne journée de marche et de découvertes à travers la ville, évidemment qu’on a envie de remettre ça! Alors hop en route pour Bruxelles, la suite!

Il est dimanche matin, on passe rapidement par la Foire du Midi, il n’y a pas beaucoup de monde encore, on flâne un peu au milieu des manèges et des attractions, mais on préfère trouver un lieu un peu plus calme.

bruxelles foire du midi

On prend les rues un peu au hasard vers le quartier des Marolles, le but est de s’éloigner des touristes, de simplement être dans la ville, et d’atterrir à la Place du jeu de balle. Car le matin, ici, c’est le Marché aux Puces!

C’est la bonne ambiance, on y trouve de tout et n’importe quoi, et à vrai dire, surtout du n’importe quoi 😉 mais l’ambiance est cool, c’est convivial, c’est cosmopolite, c’est l’esprit vide grenier et fripes, tout étalé par terre sur des tapis, et il y a plein de petits troquets autour de la place où vous pouvez vous poser pour siroter votre café au soleil

bruxelles marche puces place marolles

Et c’est comme ça depuis 1873, d’ailleurs certains articles sont surement de cette époque et doivent être achetés chaque matin pour être vendus les jours suivants et ainsi de suite! Si vous avez de la chance vous tomberez peut être sur la maquette du bateau de la Licorne, car c’est ici que Tintin l’a acheté 😉 et le 20 juillet ici il y a le Bal National, et le lendemain, jour de fête national, c’est le Resto National.
Les Amis du vieux marché ont même fait un site 🙂 C’est ici

Ensuite on prend le temps de déambuler au hasard des rues, découvrir toutes les petites boutiques farfelues qu’on peut croiser et continuer la chasse aux fresques de Parcours BD.

Une petite pause en terrasse s’impose, mais loin des touristes et de la foule, ça tombe bien, et comme il fait beau, on tente Le Soleil (Rue du Marché au Charbon 86), un bar à l’ancienne, avec les habitués du quartier, et les personnes de passage comme nous .. mais pas trop vite de passage, on prend le temps de savourer nos bières et un peu de fromage.

bar soleil bruxelles
Je pense que c’est plutôt un bar pour se poser, boire et grignoter que pour réellement manger. En tout cas la déco tout en boiserie est sympa, les prix pas cher, le fromage Chimay bon, et le service était cool. On recommande.

C’est reparti! Nos pas nous mènent de l’autre côté du Boulevard Anspasch et nous passons à côté de l’église Notre-Dame aux Riches-Claires (1665)

eglise notre dame riches claires bruxelles

Un peu plus loin, un autre bâtiment nous appelle, c’est les Halles de Saint-Géry. Elles datent de 1881, et cet ancien marché couvert est maintenant un lieu de vie connecté à son époque. On regrette un peu de ne pas être venu plus tôt, ce jour là c’était un marché de créateurs et d’expo photos. Vérifiez ce qu’il y a à la programmation quand vous passez car ce lieu abrite des manifestations vraiment variées : rencontres, expositions, concerts, performances, débats, marchés, conférences, … C’est ouvert tous les jours, de 10h à minuit, et c’est gratuit.  Un endroit à découvrir!

bruxelles halles saint-gery

Plus d’infos sur le site officiel.

On continue vers le nord et on arrive à la Place Sainte Catherine, dominée par la grande Église Sainte Catherine. Elle est assez récente, construite entre 1854 et 1874, c’est d’ailleurs le seul édifice religieux construit dans le pentagone (le vieux centre historique) de Bruxelles depuis le XIXe siècle. Elle tombe peu à peu en ruine et en 1950 elle a faillit être rasée pour mettre un parking à la place! Mais depuis elle s’est refait une beauté, même s’il reste toujours des rénovations à faire. L’intérieur est vaste et très sobre.

bruxelles eglise sainte-catherine

Et cette église cache une surprise, elle a sa propre bière! la Ste Kat’ qui est je cite « Une bière d’église rafraichissante au cœur de la ville ». Produite en collaboration avec Brussels Beer Project qui est une brasserie cool jeune et dynamique pas très loin de là, le but étant de créer un lien avec les alcooliques bonnes gens du quartier et le profit des ventes sert à la rénovation de l’église! A la votre, amen! 🙂

Plus d’infos sur l’église et la Ste Kat’ sur le site officiel 🙂
Plus d’infos sur Brussels Beer Project

Et d’ailleurs vous avez de bonnes chances de pouvoir y gouter si vous vous installez à un des nombreux restaurants et terrasses de la place du Marché aux poissons, perpendiculaire à l’église. Cette place était en fait un ancien port au centre de Bruxelles où les péniches venaient débarquer leurs cargaisons de poissons, mais il a été comblé en 1882. Même s’il n’y a plus de marché aux poissons, ça reste l’endroit à Bruxelles avec le plus de restaurants de poissons et de fruits de mer. Cette place a vraiment quelque chose d’atypique. (désolé pas de photos, j’étais fatigué sur ce coup là)

Faites une halte par la Rue du Marais si vous aimez l’architecture et que vous voulez voir ce qu’on peut réaliser de pire, enfin selon mes goûts, l’architecture brute, aaaaah. Le siège de BNP … ça fait rêver!

bruxelles bnp rue du marais

Heureusement pour s’en remettre, on prend la première à droite, rue de sables, et on va faire une petite pause détente au Centre belge de la Bande dessinée. Comme on le devine, c’est un musée sur la BD. Le lieu n’est pas trop bondé, le bâtiment est un chef d’œuvre d’art nouveau, il y a plein de choses à voir partout, plein de choses à lire, on y est bien. Ça fait une belle pause et c’est ouvert tous les jours de 10h à 18h et possibilité de combiner le ticket d’entrée (10 Eur) avec un autre musée de Bruxelles. Alors viendez les gens! 🙂
Plus d’infos ici.

bruxelles gaston lagaffe

En sortant du musée, pensez à grimper les marches au bout de la rue, en haut Gaston Lagaffe vous attend, ainsi qu’un container sur le rond point, je ne vous en dit pas plus, surprise! mais vous y ferez surement une photo!

On finit par arriver au boulevard du jardin botanique. Ça tombe bien, on va justement y aller un peu plus tard, mais avant, jetez un œil et admirez l’impressionnante perspective qui mène jusqu’à la Basilique Nationale du Sacré-Cœur à 4km d’ici, en haut de la colline de Koekelberg!

bruxelles sacre-coeur

A l’origine cette colline était convoitée pour y construire un Panthéon, mais la bourgeoise catholique qui détenait le pouvoir à l’époque fait pression et obtient le terrain du roi Léopold II en 1902 et projette d’y construire un Sacré-Coeur comme celui de Paris qui venait tout juste d’être construit … mais évidemment, en Belgique il sera bien plus grand! Le projet initial prévoyé une grande cathédrale gothique avec 7 tours et la plus grande qui aurait atteint 146 mètres! Mais alors que les travaux de fondation sont à peine finis, la Première Guerre mondiale commence. Dans les années 20, on a beaucoup moins d’argent à dépenser pour l’édifice et on revoit les ambitions à la baisse. On choisit un nouvel architecte, Albert van Huffel et on part sur une construction en béton armé et en brique, plus rapide et moins cher. Et les travaux vont durer, durer .. et ne s’achèvent officiellement qu’en 1965! Avec 164m de longueur, 107m de largeur et 93m de haut, la Basilique du Sacré-cœur peut accueillir 20.000 personnes. C’est la 5e plus grande église du monde!
Il y a même un ascendeur panoramique pour profiter de la vue au sommet!
Plus d’infos ici.

Mais trop grand, trop loin, pas le temps … et en parlant de perspective impressionnante, si on tourne la tête de l’autre côté, au bout de la Rue Royale, on a l’Église Royale Sainte-Marie. C’est pas mal aussi!

bruxelles eglise royale sainte marie

Allez c’est plus proche, hop en route! 🙂

Construite de 1845 à 1888, de forme octogonale et de style romano-byzantin, l’intérieur est plutôt sobre mais la coupole reste impressionnante malgré des dimensions plus mesurées que sa grande sœur sur la colline. Elle mesure 38m de haut et la coupole est en bronze sur un squelette de métal, ce qui était une première à l’époque.

bruxelles eglise royale sainte marie

Allez on revient en arrière et on fait un tour au Jardin Botanique de Bruxelles. Gratuit et ouvert tous les jours de 10h à 18h. En fait c’était un véritable jardin botanique à ses début quand il fut créé en 1826. Mais en 1958 quand la gare du Nord de Bruxelles fut construite pour l’Exposition Universelle de Bruxelles, la moitié du jardin a été absorbée par les travaux et le reste a été aménagé en parc.

bruxelles jardin botanique

Il y a surement beaucoup moins de statues qu’avant, beaucoup moins d’espèces végétales à observer, mais ça reste un parc très agréable et petite bouffée de verdure au milieu de cette ville. Et c’est aussi un lieu vivant, il y a régulèrement des spectacles de théâtre, de la chanson, de la danse, du cinéma et des expositions temporaires, ainsi que le festival « Les Nuits du Botanique »  en septembre (plus d’infos ici).

Après ce petit repos « champêtre » on repart le long de la Rue Royale, c’est royal! On s’arrête un petit moment devant la Colonne du Congrès (47m de haut!).

bruxelles colonne congres

Cette colonne a été construite entre 1850 et 1859 pour célébrer le premier congrès du parlement Belge en aout 1830 lorsque la constitution fut écrite et au sommet on trouve la statue de Léopold Ier, premier roi des belges. Au pied de la colonne en 1920, la flamme du soldat inconnu a été installée en hommage aux soldats morts à la Première Guerre Mondiale. (Il y a un petit escalier à l’intérieur qui permet d’atteindre le sommet, mais la colonne ne se visite plus).

Allez, on continue le long de la Rue Royale, et on arrive en vue du grand Parc de Bruxelles. Ça tombe bien, on a mal aux pieds, ça va être l’occasion de se reposer tranquillement à l’ombre sous un arbre.

parc bruxelles jet d eau

Alors ce parc, c’est 11 hectares aménagés en 1775 et comme souvent à Bruxelles, malgré les apparences, il a une lourde histoire. Pendant des centaines d’années, juste à côté, il y avait le Palais de Coudenberg, un immense palais où vivaient tous ceux qui ont régné sur le Duché de Brabant, c’est à dire la Belgique, les Pays-Bas et les régions autour. Bref, c’était énorme et en 1731, il y a eu un accident, et tout a brulé! Le palais tombé en ruine, il restait encore le grand parc du palais, qui reste à l’abandon. Puis on décide de tout reconstruire, on façonne le parc, on aplanit le terrain, on abat 1218 arbres pour tracer des grandes allées, et on installe des fontaines et des superbes statues un peu partout. C’est magnifique. Et la Révolution Française arrive … et toutes les statues sont détruites! Pendant la guerre d’indépendance, l’armée hollandaise l’utilisera comme camp. Maintenant tout est calme, et il a été à nouveau réaménagé en 2001.

bruxelles parc

Bon en fait c’était pas aussi calme que ça car tout le monde a eu la même bonne idée que nous, et il y avait un festival électro au kiosque royal, l’Electronic Garden 🙂 D’ailleurs plus d’infos ici : http://www.electronicgarden.be/

Bon on est bien reposé, hop on bouge! Comme je parlais justement de la destruction du Palais du Coudenberg, en 1731 si vous avez bien suivi, et bien sur une partie de ces ruines, à la place, il y a la Place Royale. Et au centre de cette place, une imposante statue.

bruxelles statue godefroy bouillon

Mais au début ce n’était pas cette statue, il y en avait une autre, la statue du gouverneur des Pays-Bas, Charles-Alexandre de Lorraine. Mais à la Révolution Française, bim, par terre! Plus tard, elle est restaurée et remise à sa place. Mais les français passent encore avec Napoléon, bim, par terre! et cette fois pour être certain de ne plus la voir, la statue en bronze est fondue pour faire des petites pièces de monnaie! A la place, les français plantent un Arbre de la liberté, qui sera lui aussi abattu dès la chute de Napoléon. Et pendant plusieurs dizaines d’années, on se demande ce qu’on pourrait mettre au milieu de cette grande place, et ce qui pourrait être un symbole de patriotisme, de courage et de liberté pour les belges ? Et en 1843, bingo! ce sera Godefroy de Bouillon!

Je vous résume son histoire juste après, car cette statue aussi a eu des problèmes! Avec 5 mètres de haut (sans l’étendard et sans le socle) et 12 tonnes de bronze, il n’y avait pas de possibilité pour le sculpteur Eugène Simonis pour réaliser ce projet en Belgique. Ce sera réalisé par un fondeur parisien. Mais il fait faillite! Un autre fondeur parisien prend le relais … mais la révolution française de 1848 arrive et la statue à peine réalisée a faillit être détruite par les révolutionnaires car trop « royale » à leurs yeux! Et finalement après bien des péripéties, le 15 aout 1848, il y a enfin une statue au milieu de la Place Royale, et c’est Godefroy de Bouillon qui s’y colle. On lui souhaite d’y rester encore longtemps ! 🙂

bruxelles statue godefroy bouillon

Bon et Godefroy de Bouillon, au fait, c’est qui ? Alors le petit Godefroy il est né en 1058, c’est le fils de la Sainte Ide de Boulogne, une descendante de Charlemagne et son père fait partie d’une dynastie de Ducs. Il grandit chevalier, et se range du côté d’Henri IV contre le pape Grégoire VII et il rentre dans Rome les armes à la main. Suite à ces évènements Henri IV règne sur le Saint Empire Germanique et en 1087 il récompense Godefroy en le faisant duc d’une grande région qui englobe une partie des Pays-Bas de la Belgique et du nord de la France. Les affaires vont bien. Sauf que Godefroy est tombé malade, et comme il est quand même croyant, il fait le voeu d’aller aider les chrétiens d’orient s’il se rétablit. C’est le cas, et dans le même temps le nouveau pape Urbain II lance la Première Croisade et ni une ni deux, Godefroy lève la main, hypothèque une grande partie de ses biens et se lance dans l’aventure. On est en 1096, il a 38 ans, on ne l’arrête pas! Il traverse toute l’Europe, réunit d’autres armées avec lui, arrive à Constantinople où l’empereur byzantin Alexis Ier lui demande de combattre les Turcs avant d’aller plus loin sinon, il ne passe pas le détroit, un point c’est tout. Pas le choix, il le fait, et capture ce qui doit être capturé, combat ce qui doit être combattu. Il poursuit sa marche vers Jérusalem et après bien des combats, la Ville Sainte est prise par les croisés en 1099. Comme c’est le plus fort et qu’il dirige tout le monde, on lui propose la couronne de roi de Jérusalem, mais il ne veut pas, c’est Jésus-Christ le roi de la ville après tout. Godefroy meurt en 1100, de maladie ou d’empoisonnement et c’est finalement son frère Baudoin qui sera le premier roi de Jérusalem. Voilà, Godefroy de Bouillon c’était lui, il mérite bien une statue hein.

Ouf, fin de cette longue parenthèse historique et revenons à Bruxelles, et partons de la Place Royale et prenons la rue qui descend, c’est plus facile 🙂

On admire en premier le MIM, le Musée des Instruments de Musique, c’est le plus grand musée de ce genre au monde. Il est fondé en 1877 et il contient plus de 8.000 instruments. Entrée 10 Eur. Et en plus il est installé dans le superbe immeuble Old England symbole de l’art nouveau à Bruxelles. « vous allez voir ce que vous allez entendre« .
Plus d’infos ici.

bruxelles mim old england

Quelques mètres plus bas c’est l’ancienne Pharmacie Delacre. Une belle histoire, Charles Delacre, pharmacien de profession, installé dans la boutique devant laquelle vous êtes, décide en 1870 à 50 ans de prescrire du chocolat comme fortifiant et remède. Et très rapidement c’est le succès. Il ouvre une chocolaterie à une autre adresse et là aussi le succès dépasse toutes ses espérances! En 1879 il est officiellement « fournisseur de la cour », titre royal! Il continue son expansion, et en 1891 il lance les fameux biscuits, s’agrandit, et en 1898 Paul Saintenoy réalise cette superbe façade en néo-gothique néo-renaissance. Maintenant la marque Delacre est présente partout dans le monde (et aux dernières nouvelles, elle fait partie du groupe Ferrero).
Plus d’infos sur Delacre ici.

bruxelles pharmacie delacre

Maintenant vous y trouverez la Pharmacie Anglaise, un bar à cocktails thématique qui visiblement vaut le coup, mais pas testé.
Plus d’infos ici.

Et après être passé à côté de la sculpture moderne de l’oreille qui tourne, vous arrivez au Mont des Arts. Un beau panorama et une transition verte entre le haut et le bas de la ville. Cette place est aménagée une première fois en jardin pour l’Exposition Universelle de 1910 pour masquer un terrain laissé à l’abandon. Dans les années 50 ils remodelé pour ressembler à ce que nous voyons aujourd’hui et en 2001 il y a eu de grandes travaux de rénovation.

bruxelles mont des arts

Tout autour vous trouverez la Bibliothèque royale de Belgique, le Palais des Congrès, la Chapelle de Nassau et le Carillon du Mont des Arts avec ses figurines qui sortent sur la façade pour indiquer l’heure, et surveillez sur le toit, la statue en bronze du Jacquemart qui sonne les heures 🙂

Et justement il est l’heure de rentrer en France,
et c’est sûr on reviendra pour une autre visite 🙂

Roadtrip en Islande

L’Islande, ça a toujours été une destination de rêve pour moi et j’étais vraiment impatient d’arriver. Comme tout le monde j’avais vu des photos incroyables, des cascades gigantesques, des paysages lunaires, du grand, du sauvage! Et des aurores boréales!

La période de fin mai est un bon choix je trouve. On évite le flux massif de touristes en pleine saison l’été, les prix sont (sensés) être plus raisonnables. La météo elle, et bien elle reste islandaise. Il vaut mieux s’attendre au pire et en principe ça devrait être mieux!

Les 10 jours pour faire la boucle, le tour complet de l’ile, c’est un peu limite. Il y avait vraiment beaucoup de kilomètres et comme on ne roule pas très vite en Islande, ça devient vite pesant et ça fatigue à la longue. Par manque de temps on a choisi de faire l’impasse sur la région de Vestfirðir (Les fjords de l’Ouest).

Mais je me dis que la prochaine fois on pourra réellement se concentrer sur des lieux et des activités précises.

Bref l’Islande, on est parti à sa découverte fin mai 2014,
et franchement, on ne regrette pas !!

Et j’espère sincèrement que la lecture de ces articles vous donnera envie d’y aller vous aussi 🙂

Jour 1 – Péninsule de Reykjanes
Jour 2 – Pingvallavatn – Geysir – Gulfoss
Jour 3 – Seljalandsfoss – Skógafoss – Sólheimajökull – Kirkjufjara
Jour 4 – Skaftafell – Jökulsárlón
Jour 5 -Stafafell – Fjords – Egilsstaðir
Jour 6 – Hengifoss – Dettifoss – Myvatn
Jour 7 – Myvatn – Krafla – Godafoss – Akureyri
Jour 8 – Akureyri – Stykkishólmur
Jour 9 – Péninsule de Snæfellsnes
Jour 10 – Reykjavik

+ une petite page Islande Pratique

Jour 10 – Reykjavik

Jour 10 – Reykjavik

Pour notre dernière journée en Islande on a décidé de rester uniquement à Reykjavík et découvrir ce que la capitale islandaise avait à nous offrir.

Réveil après une bonne nuit de repos au 4th Floor Hotel. Hop une douche senteur œuf pourri, le parfum qu’on retrouve invariablement dès qu’on fait couler de l’eau chaude quelque part. La géothermie c’est bien, l’odeur du soufre un peu moins. Mais on s’y fait vite. Ensuite, hop en route pour l’exploration de Reykjavík!

J’ai un peu conscience que ma description de la ville va surement sortir un peu des pages qu’on lit habituellement, mais bon, à chacun son regard sur la ville 🙂

  • La rue incontournable du centre ville
  • Le quartier du port
  • Le musée improbable
  • L’église Hallgrímskirkja
  • Reykjavik capitale du street-art
  • Les insolites 🙂

La rue incontournable du centre ville

C’est la rue Laugavegur. Elle est en partie piétonne, et c’est sans doute la rue la plus animée de la capitale, et donc la rue la plus animée d’Islande!

Ici vous trouverez plein de restaurants, bars, boutiques de créateurs mode ou décoration, etc … Et tout est propre et coloré! On se croirait presque dans une fausse rue (tout le reste de la ville ne ressemble pas à ça).

Hop en vrac, quelques adresses qui ont retenues notre attention

  • La boutique de Myconceptstore (Laugavegur 45) qui ressemble à un cabinet de curiosités chic (https://www.facebook.com/myconceptstorereykjavik/ )
  • Le restaurant Meze (Laugavegur 42) cuisine typée méditerranéenne pour ce restaurant très agréable et en plus pour une fois pas trop cher, miam! (https://www.facebook.com/mezerestaurantreykjavik)
  • Le Dillon whiskey bar (Laugavegur 30) une belle façade peinte, un bar boisé et chaleureux, une grande collection de whisky (et de bières) et parfois des concerts dans le bar ou dans la cour intérieur. Check it out! (https://www.facebook.com/DillonWhiskeyBar/)
  • Le restaurant Le Bistro (Laugavegur 12) incroyable mais un restaurant français, même franchouillard, se trouve en bas de cette rue en Islande 🙂 pas testé mais la déco et les plats typiques, ça faisait vraiment bizarre de tomber dessus (http://www.lebistro.is/)

Et encore plein d’autres mais on ne va pas faire un catalogue complet. Retenez juste que vous passez de bons moments dans cette rue et que vous trouverez surement ce que vous cherchez ou même mieux, vous trouverez ce que vous ne cherchiez même pas ! 🙂

Le quartier du port

Il y a tout d’abord cette sculpture que tout le monde prend en photo (et effectivement elle vaut le coup d’être prise en photo) : Sólfarið (le voyageur du soleil) qui représente un bateau viking allant vers le soleil couchant (inaugurée en 1991).

reykjavik Solfar

Ensuite, étape obligatoire d’une balade sur le port, c’est le Harpa. De toute façon, on ne peut pas le louper. C’est la grande salle de concert, palais des congrès, inaugurée en 2011. Et là c’est le drame, je n’ai aucune photo de l’extérieur du bâtiment! Donc je diffuse allègrement une photo récupérée sur Wikipédia (Wikipédia, si tu me vois, merci!)
Programmation : https://en.harpa.is/

reykjavik harpa

Et sinon à l’intérieur ça ressemble à ça

reykjavik harpa

Ensuite, un autre arrêt obligatoire, c’est le Bæjarins Beztu Pylsur. En français ça se traduit par « Meilleurs hot-dogs de la ville », tout simplement 🙂 Ce petit stand existe ici depuis 1937! En 2006, le magazine The Guardians lui donne le titre de meilleur stand de hot-dog d’Europe. Même Bill Clinton a fait la queue ici pour en manger un! Donc venez ici en acheter un, et en plus ils sont bons! et même si vous n’avez pas faim, car c’est un bout d’histoire et du patrimoine islandais qui finira dans votre estomac 🙂
Plus d’infos ici : http://www.bbp.is/information-in-english

reykjavik hot-dog

Par curiosité, allez faire un tour au Kolaportið (Tryggvagötu 19), c’est le marché aux puces (ouvert le week-end). On est dans l’authentique, le local, avec des vrais gens et il n’y a ni cascades ni paysages grandioses ni des petits bijoux de créateurs ni rien de tout ça, et ça fait quand même du bien de s’y mêler. Vous n’achèterez probablement rien, et moi en tout cas j’ai noté ce que je n’allais pas manger!!

berk

Heureusement un peu plus loin, il y a une bonne adresse pour votre estomac, c’est dans une petite baraque, le Sea Baron alias Sægreifinn (Geirsgata 8). A l’intérieur on est un peu à l’étroit, on s’assoit sur un banc, on commande une excellente soupe du jour et on va choisir la grosse brochette de  poissons qu’on veut manger.

sea-baron
– Attention : on ne mange pas de baleine !! on aime bien l’Islande mais faut pas déconner.
– Attention (bis) : s’il y a du hákarl , c’est du requin fermenté, j’en parle dans l’article sur la péninsule de Snaefellsnes. C’est -heurk- … « spécial »
Plus d’infos ici : http://www.saegreifinn.is/en/

Une autre bonne adresse pour votre estomac (et votre portefeuille), c’est un peu plus loin sur le port, c’est le restaurant Sjavarbarinn (Grandagarður 9). Large choix de poissons frais, une formule buffet, bon rapport qualité prix. Évidemment la façade ne donne pas vraiment envie d’aller à l’intérieur, mais ça vaut le coup.
Plus d’infos ici : https://www.sjavarbarinn.is/english.html

Le musée improbable

Il s’agit du Musée phallologique islandais (Laugavegur 116). Le but de ce musée est de réunir tous les phallus des mammifères vivants en Islande (et même d’ailleurs). Il y a plus de 217 phallus en stock. Du sexe de cachalot, à celui de l’éléphant, en passant par l’ours ou le phoque, il y aura toujours un attribut mâle dressé, pendouillant quelque part ou baignant dans du formol. Ça peut paraitre un peu glauque comme ça, mais en fait pas du tout! C’est scientifiquement intéressant, on apprend des choses surprenantes, et puis c’est marrant et ça fait une visite qui sort un peu de l’ordinaire 🙂

musée sexe phallus islande

Et même les joueurs de l’équipe nationale de handball (médaille d’argent aux Jeux Olympique de 2008) ont apporté leur ‘petite’ contribution au musée!

islande sexe musee handball

Plus d’infos ici : http://phallus.is/fr/

L’église Hallgrímskirkja

C’est le point culminant de la capitale, la Hallgrímskirkja (église de Hallgrímur). Elle est construite de 1946 à 1986 (!) en béton, et mesure 74.5m de haut. Son nom vient de Hallgrímur Pétursson (XVIIe Siècle) qui est un des poètes islandais les plus connus et qui était aussi un pasteur très influent. Cette église (ce n’est pas une cathédrale, il s’agit bien d’une église) n’est pas catholique mais luthérienne, et elle ne devait pas être aussi grande à l’origine mais il fallait à tout prix qu’elle soit plus haute que l’autre église, catholique elle, la cathédrale-basilique du Christ-Roi de Reykjavik.
Pour la forme, l’architecte Guðjón Samúelsson s’est inspiré des orgues basaltiques qu’on trouve un peu partout sur l’île.
Jusqu’en 2008 c’était le bâtiment le plus haut du pays.

reykjavik Hallgrimskirkja

L’orgue est composé de 5 200 tuyaux pour 102 jeux. Il est haut de 15 mètres et pèse 25 tonnes.
La même, by night, à 1h30 du matin.

reykjavik Hallgrimskirkja

Reykjavik, c’est aussi une capitale du street art

Et pourquoi ? c’est très simple et en même temps un peu compliqué à expliquer :
C’est en partie grâce au festival de musique Islande Airwaves qui a lieu en novembre et qui réunit chaque année des groupes et artistes islandais et du monde entier (plus d’infos ici : https://icelandairwaves.is/ ).
Les organisateurs de ce festival se sont associés à Urban Nation un grand collectif de street artistes principale basé à Berlin mais qui regroupe des artistes du monde entier (plus d’infos ici : https://urban-nation.com/)
Le but de cette collaboration c’est que chaque année avant le festival, Urban Nation participe à l’opération  Wall Poetry (plus d’infos ici : http://icelandairwaves.is/wall-poetry/)


« WE PAINT THE MUSIC, YOU LOVE TO HEAR »

Le but est de mélanger la créativité de personnes venant du monde entier et d’amener l’expérience créative de la musique et de l’art graphique au milieu de la ville, au plus près des gens. Des artistes jouent et se produisent dans la rue, des artistes peignent sur les murs. Il faut que tout soit fini en 14 jours qu’il pleuve ou qu’il neige!

Le résultat c’est une ville pleine d’œuvres de street-art de qualité un peu partout!

Quelques exemples en vrac. Vous trouverez des murs peint où que vous alliez 🙂 (toutes les photos ici ne sont pas que des résultats de Wall Poetry, il y a de tout)

Reykjavík street-art-

Reykjavík street-art-

Reykjavík street-art-

Les insolites 🙂

  • Le speed-dating des gants célibataires 🙂

reykjavik gants

  • La photo en dessous, c’est un terrain de jeux pour enfants, près du port. Non ce n’est pas une décharge et c’est surement super cool quand il fait soleil ! (et si vos enfants sont vaccinés contre le tétanos haha)

reykjavik playground

  • Ce chat assez euh .. particulier! nous a suivi sur plusieurs rues. On était content, on s’était fait un copain-chat. Jusqu’au moment où on se rend compte qu’une petite boite de conserve de foie de morue (achetée par erreur hasard) s’était un peu abimée et qu’un peu d’huile de foie de morue s’était renversée dans le sac et qu’en fait il nous suivait à l’odeur! 🙂 (je réalise que cette anecdote est un peu sans intérêt mais j’avais envie de mettre la photo du chat, voilà)

reykjavik chat

  • Il y a aussi les canards (le niveau de l’article, chat et canards en Islande!) qui vivent tranquillement dans le petit lac Tjörnin en face de l’Hotel de Ville. Ils font tellement partie des lieux qu’ils traversent tranquillement la route au passage piéton et se baladent aussi sur les trottoirs 🙂

reykjavik canards mairie

  • Les statues cools

reykjavik statues

Évidemment mon article sur Reykjavik est loin d’être complet et il manque probablement un tas d’endroits incroyables, mais en une journée et demi en se promenant tranquillement, pour nous ça a donné à peu près ça (et j’en oublie!).

Bref Reykjavík nous a donné une impression de ville jeune et cool, agréable à vivre (en été en tout cas), on s’est un peu senti comme à Berlin, mais ici c’est mieux, c’est l’ISLANDE, et c’est GENIAL il faut y aller et puis c’est tout! 🙂

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Jour 9 – Péninsule de Snæfellsnes

Jour 9 – Péninsule de Snæfellsnes

Il est difficile ce réveil à Stykkishólmur, et la douche matinale le sera encore plus. Les douches du camping sont à moitié à ciel ouvert! Avec la petite bruine froide qui tombe ce matin, je vous explique pas le bonheur. On part vite et sans regrets. Le temps est morose, on doit faire le tour de la Péninsule de Snæfellsnes aujourd’hui mais les nuages à l’ouest sont de plus en plus sombres … Tant pis hop, en route vers l’ouest!

Sur la route, soudain,  un panneau sorti de nul part!

islande requin

On apprend plus tard (mais trop tard) qu’il s’agit du panneau pour annoncer le Bjarnarhofn Shark Museum un peu plus loin sur la route (http://www.bjarnarhofn.is/). Si vous avez l’occasion, allez-y, vous verrez la fabrication du Hákarl. Une spécialité culinaire islandaise à base de requin du Groenland. Mais comme cette viande ne peut pas être consommée telle quelle car chargée en acide urique et en toxine, les islandais ont trouvé la parade : la chair du requin est enterrée dans le sol au moins 6 mois et ensuite laissée à sécher plusieurs mois. Ensuite, c’est consommable … et c’est dégueulasse ! On a eu l’occasion de tester à Reykjavik, et on a cru qu’on mangeait du roquefort à l’ammoniac. Bref, la viande de requin faisandée, c’est pas pour nous 🙂

Le mauvais temps nous rattrape quelques kilomètres avant d’atteindre la montagne Kirkjufell. Et c’est véritablement sous un déluge accompagné de bourrasques de vent que nous arrivons devant l’un des spots les plus photographiés d’Islande! La petite chute de Kirkjufellsfoss et la montagne en arrière plan, c’est LA photo que tout le monde doit prendre.

Alors pour nous ça donne ça, et encore, je me suis appliqué et j’ai failli noyer l’appareil photo.

Kirkjufell

Formidaaaaable ! Mais si on ferme les yeux quelques secondes et qu’on a le coeur pur et qu’on les ouvre à nouveau et bien en VRAI ça donne ça. C’est quasi pareil ! 😀

Kirkjufell

Mais je relativise rapidement car quelques kilomètres plus loin je vois ça au bord de la route :

camping

La totale :
– camping sauvage sans commodités ni rien
– en vélo ! juste dans un pays où des bourrasques de vents peuvent retourner des camions
– sous la pluie, donc hyper trempés malgré tout le waterproof possible
– dans le vent, bon courage pour replier la tente
– près d’une cascade … le truc naturel trop beau mais qui fait un sacré bruit tout le temps
– et plusieurs moutons qui se regroupent pour passer à l’attaque !

Finalement ça va, on est bien trempés mais au chaud dans la voiture et tant pis pour quelques photos loupées hein, ça pourrait être pire 🙂

On se dépêche sur la route et on ne fait plus trop attention au paysage, de toute façon en ce moment, c’est à peine si on arrive à le voir.

Ho nous voici à Ólafsvík (1010 habitants), son bateau et son église moderne (qui est sensée ressembler à … un poisson, sisi). On passe en coup de vent, on est en accord avec la météo.

olafsvik islande

On découvre aussi un concept local, l’épouvantail à poissons ! ou alors c’est un dispositif anti-requins ? Quelque chose nous échappe 🙂

islande epouvantails

Un peu plus loin, on profite d’une brève accalmie pour aller chercher l’église Ingjaldshólskirkja perdue au milieu de nul part.

Ingjaldsholskirkja islande

Construite en 1903, c’est la plus vieille église en béton d’Islande. Il y a eu d’autres églises au même endroit au court des siècles. Et en 1477 quelqu’un de connu y aurait passé un été. Il s’agirait de Christophe Colomb qui serait venu en Islande pour étudier les voyages réalisés par les islandais et leurs ancêtres vikings … au passage il y aurait peut être trouvé des indications sur le Vinland, ces terres mystérieuses quelque part à l’ouest 🙂

Pour nous il fait presque nuit alors qu’il n’est que 13h, les nuages sont incroyablement bas et noirs.

En passant par Hellissandur faites une halte au petit musée Sjómannagarður au bord de la route principale. Il y a quelques maisons typiques de pécheurs recouvertes de tourbes, des os de baleines et les fameuses pierres.

Hellissandur

Hellissandur
« Tu seras marin pécheur mon fils »

Pour savoir si quelqu’un pouvait devenir pécheur, il fallait vérifier sa force et être certain qu’il pourrait être utile à bord des embarcations. Pour ce test, les marins islandais ont choisis d’utiliser des pierres étalons.

Chaque pierre a son nom :
– Fullsterkur est la plus lourde, avec 154 kg, Elle signifie « très fort ».
– Hálfsterkur, « demi-fort », pèse 100 kg,
– Hálfdrættingur « demi-portion » 54 kg
– Amlóði « minable » 23 kg.

54kg, c’est le minimum syndical pour espérer embarquer sur un bateau.

pierres étalons islande

Je ne voudrais pas faire de l’ombre à mon ancêtre Erik le rouge alors je ne montrerais pas la photo où je brandis avec panache la pierre de 154kg. Et je ne vous parle même pas de la pierre de 54kg que je m’apprête à soulever sans aucun effort .. aucun .. absolument .. hem …

  • si vous loupez cette étape, ou si vous n’étiez pas assez échauffé pour réussir vos 54kg, vous pouvez vous rattraper plus loin, d’autres pierres étalons sont dispo sur la plage de Djúpalónssandur.
  • si tout ça c’est trop facile pour vous, rendez-vous dans le petit village de Húsafell, là bas c’est une autre catégorie, il y a la pierre d’Húsafell donc, qui pèse 186kg! Il y a 200 ans elle servait de porte pour une bergerie. Depuis c’est un peu le must de l’épreuve des pierres : le but c’est de la soulever et de faire le tour de la bergerie, 50m de marche. Quand on y arrive, on rentre dans le top du top, de quoi rendre fière votre maman! En 1992, cette épreuve a fait son entrée dans les épreuves de la compétition pour l’homme le plus fort du monde. Depuis elle est toujours au programme, et il y a des répliques de cette fameuse pierre pour se tuer s’entraîner un peu partout dans le monde. Les islandais sont d’ailleurs régulièrement sur le podium. Pour vous inscrire c’est ici : http://theworldsstrongestman.com/

On contourne ensuite le célèbre Snæfellsjökull un stratovolcan de 1446m d’altitude. Pourquoi célèbre? Grâce à Jules Vernes. C’est ici que les héros de son roman trouvent l’entrée pour le fabuleux Voyage au centre de la Terre. Pour nous… ça reste un volcan noyé dans la brume et les nuages et qu’on distingue à peine…

A un moment le contour du massif montagneux fait clairement penser à un visage de profil à l’horizontal. C’est assez frappant non, à gauche là ?

Snaefellsjokull islande

Le long de la route on voit un chemin qui mène à une sorte de mini-volcan. Comme on est toujours un peu « hop en route! » hein, qu’est-ce qu’on fait ? bin on y va. Franchement, on aurait pu s’en passer. C’est donc le petit cratère du petit volcan Saxhólar. Et franchement j’ai trouvé cette grimpette sans intérêt. J’ai vraiment eu le sentiment de gravir un tas de cendres et de cailloux noirs pour voir un cratère rempli de cendres et de cailloux noirs, et tout alentour, la même lande désertique à travers laquelle on roule depuis des heures, et le brouillard et la pluie. Bon je pense que la météo a du jouer sur ma perception du lieu. A vous de voir, mais moi, j’y remonte plus 🙂

cratere Saxholar islande

Plus loin, il y a une petite excursion qu’on avait planifié, par téléphone, le net, depuis leur agence qui se trouve quelques kilomètres plus tôt, ou directement au petit guichet sur le parking.
Cette excursion, c’est la visite guidée de la grotte de lave de Vatnshellir. C’est sympa, on s’équipe (casque et lampe fournie), on rejoint le groupe et hop on descend par l’escalier en colimaçon pour pénétrer dans une grotte de lave laissée par une coulée datant d’au moins 8.000 ans. La visite est possible depuis 2011. On s’enfonce sur un peu plus de 200m de longueur et on descend à 35m. Claustrophobes s’abstenir.

islande Vatnshellir grotte lave

Vous verrez des stalactites et stalagmites de lave. C’est beaucoup moins « visuel » que des formations minérales en calcaires par exemple, mais c’est moins fréquent. Notre seule autre grotte de lave visitée, c’est à l‘île de la Réunion. Vous ferez l’expérience du noir complet et au fond de la grotte il y a une source naturelle où vous pourrez gouter une louche de « l’eau la plus pure du monde »  🙂

Vatnshellir
La guide est cool, in english, comptez environ une heure, et ça change un peu des fabuleuses-cascades-et-des-paysages-magnifiques, un peu de diversité quoi 🙂
C’est Summit Adventure Guide qui s’en occupe. (3250 ISK)
Plus d’infos ici : http://www.summitguides.is/

En sortant de la grotte, on continue de profiter de la météo …

meteo islande
réalisé sans trucage, hélas …

Heureusement au sud de la péninsule le temps commence à se dégager un peu, il ne pleut presque plus! Alors on fait un petit tour au point de vue de Hellnar pour observer les falaises basaltiques déchiquetées.

falaise hellnard islande

Et juste un peu plus loin sur la route on fait connaissance avec la statue de Bárðar Saga Snæfellsáss.

bardar saga statue islande

Le monsieur en statue, c’est Bárðr, un personnage célèbre de saga islandaise. Sa mère est humaine mais son père est moitié-géant moitié-troll, ce qui lui a donné un physique un peu particulier (mais je pense que la statue ne lui rend pas vraiment hommage). Et ce charmant monsieur a eu plusieurs enfants dont de très jolies filles (comme quoi!), et il est venu s’installer avec toute la famille sur cette rive de la péninsule, ici même! Ensuite il lui arrive plein d’aventures à lui et ses enfants. Vous n’avez qu’à lire la saga pour en savoir plus 🙂
Pour info, il parait qu’il erre toujours sur les glaces du Snæfellsjökull et qu’on peut faire appel à lui en cas de soucis.

Juste un peu plus loin, reprenez la petite route sur la droite pour aller à . Il y a tout d’abord un petit monument en hommage à Jules Vernes (fierté nationale, merci). Mais ici, en plus de la cinquantaine de personnes qui vivent autour du petit port de pêche et des sternes arctiques qui nichent dans les pelouses (attention à vous si vous approchez trop près), il y a de très belles falaises basaltiques.

arnarstapi islande

arnarstapi islande

Et un autre monument naturel célèbre qu’on peut voir ici, c’est la Gatklettur, une grande arche de pierre.

Gatklettur islande

On passe rapidement devant la chute de Bjarnarfoss mais il s’est remis à pleuvoir très fort, et il reste encore au moins 200 km pour rejoindre Reykjavik où on compte dormir ce soir. Du coup on roule, on roule, et on zappe un peu ce que l’Islande pouvait nous offrir en chemin dans cette région.

D’ailleurs pour aller au plus vite, on décide de passer par le tunnel du hvalfjörður. Et là, j’avoue c’est le gros fail, je ne comprends pas ce qui s’est passé! En arrivant devant ce qui semble être le péage (mais avec la pluie battante et l’obscurité j’avais un doute), pas de barrière, pas de feu vert ou rouge allumé, et pas une voiture à la ronde. Au niveau de la petite guérite, personne, pas de lumière non plus, et aucune trace d’une fente quelconque pour mettre une carte bleue ou retirer un ticket, alors je me dis qu’on doit surement payer un peu plus loin, j’avance .. et rien .. je suis déjà dans le tunnel ! Je ne sais pas, c’était peut-être journée porte ouverte gratuite en notre honneur car le temps était tellement pourri que le peuple islandais tenait à nous présenter ses excuses? Forcément ensuite je me suis dis qu’on était cuit et que l’amende serait salée … mais on n’a jamais rien reçu et pas un mail du loueur de voiture non plus … ça restera un mystère!

Arrivée à Reykjavik. On pensait trouver facilement un logement au Kex Hostel , la super auberge de jeunesse de la capitale, mais c’était archi complet comme d’ailleurs plusieurs autres adresses qu’on a essayé. On est fatigué, il est tard, on en a marre, on tombe devant le 4th Floor Hotel, on tente, il reste une seule chambre mais assez chère, et finalement en marchandant un peu avec la personne à l’accueil (ou elle avait peut être simplement pitié de nous haha), elle nous a fait un petit prix sympa. La déco est « particulière » (si vous aimez le cuir et les peaux de zèbres) mais c’était bien confortable et on avait besoin de ça. Après une bonne douche et une petite sieste pour se reposer on part visiter la capitale.

A suivre dans le prochain article, entièrement dédié à la capitale islandaise, Reykjavik.

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Jour 8 – Akureyri – Stykkishólmur

Jour 8 – Akureyri – Stykkishólmur

Après une bonne nuit passée à Akureyri il est temps de reprendre la voiture. J’avoue qu’à ce moment là, les kilomètres qui s’accumulent commencent à être pesants, et justement aujourd’hui un long trajet nous attend, pas moins de 430km! Heureusement il fait beau, et c’est toujours un vrai plaisir de conduire sur ce genre de route.

islande route

Une des étapes obligatoires dans ce retour vers l’ouest se trouve juste après le petit village de Varmahlíð (130 habitants). Toujours sur la route 1, il ne faut pas louper la célèbre petite église Víðimýrarkirkja. Il s’agit d’une ancienne église recouverte de tourbe qui date de 1834. Elle était vouée à une destruction quasi certaine quand le Museum National d’Islande a décidé de la restaurer et d’assurer sa protection et son entretien.

Vidimyrarkirkja eglise islande

Vidimyrarkirkja

Depuis, c’est une halte très sympathique, car il faut l’avouer, elle a vraiment de la gueule 🙂

En parlant de choses qui ont de la gueule, le long de la route on continue de voir des paysages incroyables. On est obligé de s’arrêter pour contempler ce genre de panorama!

panorama islande

En passant par le village de Blönduos pensez à admirer l’église moderne Blönduóskirkja, construite en 1993. Elle est l’œuvre de l’architecte Dr. Maggi Jónsson et elle est sensée représenter un volcan en éruption (on voit bien l’éruption, si si).

Blonduoskirkja islande

Ensuite, on décide de faire la boucle autour de la péninsule Vatnsnes, en suivant la route 711. Le but c’est d’aller voir un rocher célèbre qu’on a vu mille fois en photo, alors forcément ça donne envie de le voir en vrai. La route est toute petite et on avance assez lentement. Et à un moment on voit un panneau qui indique le fameux Hvítserkur sur notre droite. On ne voit rien dans la mer, et pourtant on scrute depuis plusieurs dizaines de minutes pour être le premier à l’apercevoir, mais toujours rien!
On se serait fait avoir ? On se gare, on suit le petit sentier. C’est certain, le rocher a du s’écrouler, ou un kraken géant l’a engloutit, pas d’autres explications. Et puis enfin on le voit! En fait, il n’est pas très grand. 15 mètres de haut (tout de même) mais vu du rivage il parait ridiculement petit. Comme quoi on se fait bien avoir par les photos parfois! 🙂

Hvitserkur islande

Pour la petite histoire, il s’agirait d’un ancien troll qui aurait été pétrifié par les rayons du soleil alors qu’il était occupé à balancer des rochers sur le monastère de Þingeyrar situé à 8km d’ici. Comme quoi être vilain, ça rapporte pas!
Le même, avec le rivage au premier plan … tout de suite ça parait moins impressionnant non ? Mais bon ne gâchez pas votre plaisir, ça reste joli à voir!

Hvitserkur islande

Et puis si vous arrivez à la marée basse, vous pouvez même prendre des photos quasiment à ses pieds!

On continue notre petit tour de péninsule, c’est complètement perdu ici, on ne rencontre que des fermes en ruines et des poneys islandais.

chevaux mer islande

On retrouve enfin la route 1 pour ensuite emprunter la route 59 et couper vers l’ouest. Plus loin on rattrape la petite route 586 pour rentrer dans la vallée de Haukadalur. Dans cette vallée perdue du nord de l’Islande se trouve la maison de mon illustre ancêtre! Et oui c’est ici que se trouve la ferme d’Erik le rouge, à Eiriksstadir! (je m’appelle Eric, vous voyez de suite le lien de parenté évident hein).

Bon, en fait Erik le rouge il n’a pas eu une vie simple. Son père est banni de Norvège pour meurtre et s’installe en Islande. Erik construit une ferme dans la vallée de Haukadalur et vit ici avec sa femme et son fils Leif. Tel père tel fils, Erik lui aussi est condamné pour meurtre (il a tué 2 hommes qui auraient tués ses esclaves) et il est banni d’Islande! Alors il fait voile vers le nord ouest car il y a parait-il une terre récemment découverte là-bas, c’est le Groenland. C’est d’ailleurs lui qui baptise ces terres Groenland = « Terres vertes » en vieux danois, car à l’époque le climat était beaucoup plus doux et puis il fallait attirer du monde, faire de la pub quoi. Après ses 3 années d’exil qu’il a passé à explorer les côtes du Groenland, Erik revient en Islande.
En 985, après avoir fait la promotion du nouvel eldorado, il repart au Groenland avec cette fois une flotte de bateaux pour l’accompagner et des centaines de colons attirés par cette nouvelle vie. Il recrée la-bas une organisation « à l’islandaise » et devient roi. Il meurt en 1010 des suites d’une maladie. Entre temps, son fils Leif aura découvert une terre plus à l’ouest encore, le Vinland (« pays du vin ») qui correspondrait à la côte nord du Canada, mais ça, c’est une autre histoire 🙂

erik le rouge islande

Tout ça pour dire, que sa ferme à Erik le Rouge, elle était ici, et des archéologues ont effectivement trouvé des vestiges datant de cette époque. Cqfd! En 2000 cette reconstitution de la ferme originale fut inaugurée ainsi qu’un petit musée à ciel ouvert. Les vestiges de la ferme antique sont à 100m de là sur un site archéologique protégé.

eric le rouge islande

On rejoint ensuite la route 54 pour longer la côte nord de la péninsule Snæfellsnes.

Rapidement on sent que notre retour dans l’ouest de l’île se fera avec les mêmes conditions météo que le début de ce roadtrip. Vu l’état du ciel devant nous, ça n’annonce rien de bon …

islande orage

Il nous reste encore un endroit à visiter aujourd’hui. Et pas n’importe lequel. Il s’agit du mont Helgafell. Il n’a pas l’air de grand chose sur cette photo, il ne mesure que 73m et se tient dans la péninsule, face à la mer et ses centaines de minuscules ilots. Et pourtant le mont Helgafell est sacré pour beaucoup d’islandais.

helgafell

Il est dit que si on gravit la colline, sans parler, sans se retourner, jusqu’au sommet, et qu’on a le cœur pur et l’âme en paix, alors 3 vœux nous serons exaucés. Ça ne marche évidemment qu’une seule fois, et à la première ascension seulement. Beaucoup d’islandais ont gravis cette colline. Cette colline est mentionnée dans le Landnámabók , le plus vieux livre islandais datant d’un peu avant l’an mille.
Dès l’adoption du christianisme en Islande, un monastère est bâti au sommet, il en reste des ruines. Mais il est dit que ce monastère a lui même était bâti sur les restes d’un ancien temple et que cette colline était utilisée depuis longtemps pour y accomplir des « rituels païens ».

eglise helgafell islande

Au pied de la colline, se trouve une église, et dans le petit cimetière, il y a la tombe de Guðrún Ósvífursdóttir. Ce nom ne vous parle pas, mais il est célèbre en Islande car Gudrun est le personnage principal de la Laxdæla saga, une grande saga médiévale, avec au menu amour vengeance et mort.
Je ne parlerais pas beaucoup de ce personnage, car il y a une autre histoire, d’une autre femme, que je trouve réellement incroyable. Et j’en parle ici car elle serait née ou aurait vécut une partie de sa vie dans une ferme juste à côté.

Il s’agit de Gudrid Thorbjarnardottir. Aux alentours de 990, elle est, soit née en Norvège soit dans la ferme juste à côté, mais toujours est-il qu’elle a vécut ici plusieurs années, avant de partir pour le Groenland retrouver Erik le rouge, un ami de son père. Après bien des aventures, elle retrouve donc Erik, et se marie avec un de ses fils, Thorstein, mais ce dernier meurt rapidement. Elle se remarie ensuite avec un marchand islandais, et avec lui elle part pour le Vinland (en Amérique!). Et en Amérique elle donnera naissance à un fils, « le premier européen né en Amérique »! Puis la famille revient en Islande au village de Glaumbaer. A la mort de son mari, et une fois que son fils a fondé une famille, elle part en pèlerinage à Rome. Elle reviendra en Islande pour finir nonne dans l’église que son fils aura construit entre temps, et elle meurt en 1080 à l’age de 90ans! Et donc cette femme, a voyagé de Norvège, en Islande, au Groenland, en Amérique, en Islande, a traversé l’Europe pour aller à Rome, puis retour en Islande … en l’an 1000! A une époque où ne serait-ce que traverser une région est dangereux, où traverser une mer est périlleux et où traverser des océans ou des continents parait inconcevable … et elle l’a fait. Une histoire qui mérite d’être connu et partagée 🙂

Bref je m’emballe un peu et je m’égare 🙂 Donc au sommet de cette colline sacrée, on voit ça :

sommet helgafell islande

helgafell

Il est tard, il faut sortir de ce trip mystique pour trouver un endroit où dormir. On décide d’aller juste à côté, dans la petite ville de  Stykkishólmur (1100 habitants). On dormira au petit camping à coté du terrain de golf (un terrain de golf ici? mais lol quoi!).
On ne verra pas grand chose à part le port et son petit phare sur la colline.

Stykkisholmur port islande

Stykkisholmur phare

Par contre pour manger on vous conseille sans problème un excellent restaurant, le  Narfeyrarstofa (plus d’infos ici : http://www.narfeyrarstofa.is/)

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