Monténégro roadtrip jour 6

Sveti Stefan – Mausolée dans le parc du Lovsen – Kotor – Perast

C’est le sixième jour au Monténégro et pourtant on a l’impression d’y être depuis un mois déjà! On a la tête remplie d’images et de paysages différents, et on va encore en rajouter beaucoup d’autres aujourd’hui ! On se réveille tranquillement après une excellente nuit à la Guest House Đurašević et on profite de la super vue depuis de le balcon de la chambre.

La presqu’île de Sveti Stefan (l’enclos privé pour riches) est bien visible et on décide que cette vue nous suffit. On ne cherchera pas à se rapprocher d’avantage car de toute façon, on n’aura que ça : une vue de loin.

Pour l’heure, on prend le petit déjeuner sur la terrasse après avoir piqué une petite tête dans la piscine, et ça, c’est super cool 🙂
On potasse rapidement le parcours de la journée : découvrir un mausolée incroyable dans le parc du Lovcen, se balader dans les ruelles de Kotor, et profiter de la douceur de vivre à Perast. Petit programme bien sympathique pour une journée qui sera bien remplie! C’est parti, hop en route 🙂

On prend la route M2.3 vers le nord jusqu’à la petite ville de Cetinje. C’est l’ancienne capitale historique du Monténégro. Son histoire commence quand le roi Ivan Crnojević créé cette ville au XVe siècle pour y fonder sa nouvelle capitale et la défendre plus facilement face aux assauts des vénitiens et des ottomans. Elle restera la capitale du pays pendant des siècles jusqu’en 1944 quand Podgorica devient de fait la nouvelle capitale administrative du pays. Maintenant, elle ressemble à une petite ville de province endormie et coincée entre les montagnes. Si vous avez le temps et l’envie, à côté de Cetinje, vous pouvez visiter la grotte de Lipa (stalactites, stalagmites, tout ça tout ça).

Depuis Cetinje, on prend la petite route qui grimpe dans les monts du Lovcen. Le parc national du Lovcen est créé en 1952 et a une superficie de 62 km². La route est super agréable, il fait doux en altitude, ça sent bon le pin, il y a comme des petits airs de Corse. C’est très joli.

Le mont Lovćen est en réalité composé de deux pics : à gauche le Štirovnik (1479 m), et à droite le Jezeski (1657 m). C’est au sommet du Jezeski que nous allons.

Il faut d’ailleurs payer un droit d’entrée pour le parc national à un petit guichet (2 Euros par personne). Le parking au sommet est vraiment anecdotique et il faudra vous garer comme tout le monde : à l’arrache le long de la route dans la montée. Faites au mieux, et n’oubliez pas de bien serrer votre frein à main ! 😉

Après une petite marche, on arrive devant un escalier qui grimpe jusqu’au Mausolée de Petar II Petrovic-Njegos. En principe, il faut payer 5 Eur par personne dans une petite guérite avant le tunnel, mais il n’y a personne : joie !

Joie de courte durée, car ensuite, il y a 461 marches à monter! Et à l’arrivée, les gardiens font payer l’entrée (zut) et nous donnent cette superbe page explicative avec une mise en page au top ! … on n’a même pas essayé de la lire mais on a bien ri ! 🙂

Ce mausolée est donc en l’honneur de Petar II Petrovic-Njegos et son nom nous est totalement inconnu. C’est un écrivain philosophe religieux. Il devient prince-évêque du Monténégro en 1830 alors qu’il n’a que 17 ans. Il créera une véritable structure d’état gouvernemental avec un sénat, des représentants locaux etc … il est reconnu est respecté par l’empire ottoman, par la Russie et par les voisins et frères Serbes. Il donne au Monténégro les moyens d’exister un peu plus dans cette Europe du XIXe siècle. Il meurt à 37 ans de la tuberculose.

En 1855, le prince Danilo fait porter les restes de son prédécesseur dans une petite chapelle au sommet du mont Jezeski conformément à ses derniers souhaits. La chapelle est détruite par les autrichiens en 1916. En 1925 une nouvelle chapelle est construite et il est inhumé une seconde fois. En 1951, pour le centenaire de sa mort, on décide de faire plus grandiose, et Tito ordonne la construction d’un mausolée (il faut flatter le sentiment nationaliste). Il est inauguré en 1974. Une réalisation dans un pur style « réalisme socialiste » brut communiste.

Dans une petite crypte souterraine très sobre, on peut voir le cercueil en marbre blanc de Petar II Petrovic-Njegos.

Le clou du spectacle se trouve à l’arrière du mausolée. C’est une petite plateforme de pierre offrant un panorama à 360° sur tout le Monténégro. Ce lieu est magique !

Ici par exemple on peut voir le lac Skadar au loin et même deviner la capitale Podgorica loin au fond …

Ici on embrasse le parc du Lovcen, on devine les Bouches de Kotor, et les montagnes à l’horizon qui marquent la frontière avec la Croatie et la Bosnie-Herzégovine.

Attention si vous avez le vertige, le chemin pour y accéder est sur la crête du mont.

Le grand air ça ouvre l’appétit, et quand c’est un grand air majestueux comme ça, ça donne vraiment super faim! En bas des marches, au niveau du parking, il n’y a qu’un seul restaurant, le Lookout Restaurant … et quand un mec déguisé en habit traditionnel vient te vendre le menu dans un anglais approximatif, ça te donne pas vraiment envie d’y aller! Mais on a faim, on rentre, et surprise, en fait c’est pas si mal! Il faut absolument manger dehors sur la terrasse avec vue incroyable, et les viandes grillées sont bonnes et les prix tout à fait honnêtes. Donc n’hésitez pas, rentrez dans ce resto à touristes!

L’estomac bien rempli, on remonte dans la voiture, et direction Kotor! Il est possible de revenir à Cetinje et faire le tour du Lovcen par le nord sur la grande route P1. Mais les grandes routes, c’est trop simple, trop facile. Je décide donc de prendre la petite route qui zigzague au sud du mont Lovcen. C’est beaucoup plus court, pas forcément plus rapide, mais au moins on est au calme 🙂 et on croise les doigts pour ne croiser personne car il n’y a pas trop la place! (c’est un peu souvent le cas au Monténégro).

Avec cette petite route, on a le privilège d’avoir cette magnifique vue sur les Bouches de Kotor. En bas de la photo on distingue la ville de Kotor. Ce qu’on appelle les Bouches de Kotor, c’est une grande baie de la mer Adriatique qui s’enfonce dans le Monténégro. Ça a l’allure d’un grand fjord mais ça n’en est pas un. Les fjords sont d’origines glaciaires et sont très profonds. Ici, c’est un canyon noyé et sa profondeur dépasse à peine 60 m. Elle fait partie du club des plus belles baies du monde (si, ça existe!).

On retrouve la grande route P1 et on va descendre sur Kotor par une route mondialement connue: la route Serpentine. Pourquoi cette célébrité? Car sur une portion de 8.3 km il y a 16 virages en épingle à cheveux extrêmement serrés avec une pente moyenne de 5%. Rajoutez à ça : une visibilité quasi nulle, une route étroite où il est très rare de pouvoir croiser une voiture, et du bitume pas toujours de bonne qualité. Quand on voit ça sur le GPS de la voiture, on sait que les ennuis commencent! 😀

Ah oui au fait, il y a aussi des bus sur cette route !! Notre bonne fée de la voiture de location continue de nous suivre, car on se retrouve justement derrière un bus dans la descente, et il ouvre le passage pour nous, easy. Cette route c’est un peu la roulette russe. Soit ça se passe très bien (en dépassant rarement les 30-40 km/h), soit ce sera l’enfer si deux bus doivent se croiser et que la file de voitures derrière doit elle aussi tenter de faire marche arrière et vous pouvez y passer des heures! En tout cas ça me parait bien plus malin de la prendre dans le sens de la descente.

Avec soulagement on arrive à Kotor sains et saufs et sans égratignures pour la voiture. Il y a énormément de monde ici, on sent que les majorité des touristes s’agglutinent autour des bouches de Kotor. On tente notre bonne étoile une nouvelle fois en rentrant sur le parking du port, juste devant l’entrée de la vieille ville. Encore une fois c’est fabuleux, une place se libère juste devant nous. Ces anecdotes paraissent sans intérêts je sais mais quand elles se multiplient tout le long du séjour, ça parait incroyable. Tout se passe bien ET au bon moment ! Vive le Monténégro haha 🙂

La ville de Kotor a été fondée par les romains, et depuis des siècles elle a été ravagée et pillée a de nombreuses reprises suivant les conflits (les mongols, les vénitiens, les turcs, etc …). A cause de ces nombreux affrontements, la ville s’est peu à peu mise à l’abri derrière d’imposants remparts. Ils montent jusque sur les hauteurs et incluent plusieurs bastions fortifiés.

Au sommet se trouve la forteresse Saint Jean, abandonnée depuis 1918. La visite des remparts (et de la forteresse) est payante.

Petite astuce : il y a un chemin (gratuit) qui serpente dans la montagne et qui rejoint le sommet et qui offre exactement la même vue que si vous allez aux remparts. Il faut sortir de la vielle ville au nord, longer la rivière Scurda, et prendre le sentier qui grimpe vers les hauteurs. Il y a même la possibilité de faire une halte dégustation fromages et bières au sommet, à la terrasse d’une petite ferme 🙂 Mais ce chouette programme n’est pas pour nous, il fait bien trop chaud pour cette grimpette, on reste tranquillement en bas.

En plus des guerres, la ville de Kotor a aussi été victime de plusieurs tremblements de terre. Le dernier (magnitude 7) date de 1979, et la ville fut en miettes. Juste après, elle est inscrite au patrimoine de l’Unesco et elle a pu être rebâtie grâce à cette aide. On rentre dans la vieille ville par la porte principale, la Porte de la Mer (Vrata Od Mora). On arrive sur la place d’armes (Trg od Oruzja), la principale place de la vieille ville. On y trouve les principaux monuments restaurés, comme la Tour de l’Horloge (la tour date de 1602 et l’horloge est rajoutée en 1810).

La cathédrale St Tryphon date de 1166 et c’est la plus ancienne et importante église catholique romane de cette partie de la côte Adriatique. La petite église St Luc (1195), isolée sur la place, a la particularité de servir à la fois aux catholiques et aux orthodoxes. Il y a deux autels à l’intérieur.

On décide de faire une petite pause à la terrasse du pub Bandiera (Ulica 2 (sjever-jug)) pour plusieurs raisons : la ruelle est sympathique, il n’y a pas trop de monde, la musique est bonne et il y a des bonnes bières 😉

On flâne au hasard du labyrinthe de petites ruelles. La vieille ville n’est pas très grande, on en fait vite le tour. Malgré les dégâts et les restaurations, elle a gardé le charme authentique des vieilles pierres, et c’est une balade très agréable. Kotor vaut la peine d’y aller 🙂

On peut visiter aussi l’église St Nicolas qui est la cathédrale orthodoxe de Kotor. Elle est récente et date de 1909. A l’intérieur il y a une riche collection d’icônes.

Au bout d’un moment, on en a un peu marre, il y a définitivement trop de touristes à Kotor, alors on décide d’écouter un peu la visite …

Et on aussi une très bonne raison de partir de Kotor, c’est pour aller au petit village de Perast, à une quinzaine de kilomètres. Perast, c’est un peu la perle des bouches de Kotor. C’est un ancien village de pêcheurs, piéton et sans constructions modernes, et tout le monde veut y aller. Et nous, en plus d’y aller, on a encore la chance d’y avoir trouvé un logement incroyaaaaaable !

Il est impossible de se garer dans le village, les seules options sont les deux parkings à l’entrée et à la sortie du village. Et c’est l’effervescence sur les parkings en plein été! Il faut faire la queue pour pouvoir se garer, et le parking est évidemment payant. Le tarif en vigueur (si on trouve de la place) c’est 15 euros. Comme on loge à Perast, on a droit au tarif préférentiel à 8 euros et on nous trouve une place rapidement.

Notre petit coin de paradis à Perast, notre perle rare, c’est la résidence Žmukić. C’est une vieille maison familiale sur plusieurs niveaux, avec plusieurs terrasses. Notre hôte Katarina est super accueillante et simple. Notre bonne étoile du Monténégro nous suit toujours, car on a le privilège d’avoir un petit studio, avec terrasse privée à l’ombre d’une pergola couvertes de vignes avec probablement la vue la plus dingue du séjour. En plus, Katarina nous offre une corbeille de fruits et une bouteille de vin à notre arrivée. Tout ça pour la modique somme de 48 Eur. Le paradis c’est pas si cher en fait ! Et je vous ai déjà dit que le Monténégro c’est beau ? 😉

Face à nous se trouve le détroit des chaines, c’est le passage le plus étroit des Bouches de Kotor. Le village de Perast avait installé une lourde chaîne reliant les deux rives, afin de se protéger des attaques pirates.

Perast connait un age d’or au XVIIe et XVIIIe siècle grâce au commerce maritime et à sa flotte marchande. Des nombreux palais sont construits à cette époque, comme celui sur notre gauche. C’est le plus beau palais du village, le palais des Bujovic. On raconte que l’architecte vénitien qui l’aurait construit aurait été tué par le propriétaire, jeté du balcon, pour l’empêcher de pouvoir construire un palais encore plus beau que celui-ci. Il abrite maintenant un musée maritime.

Le village de Perast est aussi célèbre pour ses deux îlots rocheux. Le premier, c’est l’île aux morts (ou l’île St Georges – Sveti Dorde). C’est le cimetière du village, entouré de cyprès et avec un petit monastère. Cet îlot ne se visite pas.

La deuxième ilot, c’est l’île Notre Dame des Rochers (Gospa od Škrpjela). C’est une île artificielle construite par les habitants de Perast au XVe siècle. La légende raconte qu’en 1452, deux frères pécheurs vénitiens trouvent une icone de la Vierge Marie sur un rocher, à cet endroit de la baie.

Les habitants commencent à y empiler des épaves de bateaux, des rochers, pour finalement construire cet ilot artificiel dans le but d’y construire une église, en 1630. Le 22 juillet, une grande fête religieuse s’y tient, la Fasinada. Cette île se visite, et partout on vous proposera de vous y transporter en barque pour quelques euros.

Nous, on profite tranquillement de cette belle fin de journée, sur cette magnifique terrasse, avec cette superbe vue, et en se sentant incroyablement privilégiés quand on voit les pauvres touristes marcher dans la rue plus bas haha 🙂

Beaucoup de restaurants sont installés sur pilotis avec vue sur le lac, et une bonne partie sont des attrapes touristes. Et comme de toute façon il fait déjà nuit et qu’il n’y a plus rien à voir, on ne choisit pas la vue sur le lac, mais le restaurant Konoba Skolji. Il a une grande terrasse couverte et un four grill à l’extérieur très sympa. On y a passé très sincèrement un excellent moment et un bon repas. Je vous conseille sans hésiter!

L’ambiance à Perast la nuit est vraiment agréable. Comme le village est piéton, il n’y aucun bruit de circulation. Les seules animations, ce sont les enfants qui jouent dans les rues, les habitants qui profitent un peu de la fraîcheur nocturne, et les dernières personnes heureuses aux terrasses des restaurants 🙂 Le village de Perast est une halte incontournable dans un séjour au Monténégro!

La suite du roatrip, le jour 7, ou relire le jour 5.

Monténégro roadtrip jour 5

Podgorica – Virpazar – Sveti Stefan

Cette cinquième journée au Monténégro débute dans la capitale Podgorica. La soirée de la veille était plutôt bien arrosée, alors ce matin, on y va tranquille. D’autant plus qu’une chaleur écrasante et implacable s’est abattue sur la région. Au programme de la journée : visite d’une cathédrale orthodoxe, chutes du Niagara, dégustation de vin dans une base militaire, traversée d’un gigantesque lac, routes de folie et soirée sur la côte adriatique avec vue sur une baie magnifique! Trop beau pour être vrai? on va voir ça, hop en route ! 🙂

On file d’abord au nord ouest de Podgorica, dans le quartier de Novi Grad, car ici se trouve la cathédrale de la Résurrection-du-Christ (en serbe cyrillique : Саборни Храм Христовог Васкрсења ou Saborni Hram Hristovog Vaskrsenja). Les locaux l’appellent plus simplement Hram. Pour se garer, pas de soucis, il y a des grands parkings tout autour. La cathédrale orthodoxe est toute récente. Les habitants de Podgorica attendaient la construction d’une cathédrale depuis la fin de la seconde guerre mondiale, mais le régime communiste ne voulait pas. Sa construction n’a commencé qu’en 1993. Elle est consacrée en 2013 avec la présence des patriarches de Constantinople et de Moscou. Sa surface est de 1300 m², ce qui est plutôt modeste par rapport à d’autres cathédrales européennes.

L’architecte serbe Pedrag Ristic a volontairement choisi d’utiliser des gros blocs de pierre bruts et non taillés à la base de l’édifice. Ça donne un aspect médiéval, voir ancestral, au monument. Plus on monte et plus les pierres sont travaillées.

L’entrée est libre et gratuite. L’intérieur est richement décoré : du marbre au sol, et des dorures et peintures sur tous les murs jusqu’au plafond. Le dôme central atteint 42 m de hauteur et supporte un gros lustre massif.

Dans une des tours se trouve la plus grosse cloche des balkans avec un poids de 11 tonnes.

Je pense que cette visite vaut le coup si vous êtes de passage à Podgorica. Autrement, on peut s’en passer … le bâtiment se visite vraiment très rapidement. (Le site officiel, seulement en cyrillique … )

Après un petit café en terrasse à côté de la cathédrale, on part faire un petit détour pour aller voir une attraction locale insolite !

Il faut prendre la route E762-M18 en direction de Tuzi au sud est de la capitale et prendre un petite route sur la droite, juste avant la rivière. Ce n’est pas vraiment indiqué, il n’y a pas de panneaux. On longe la rivière Cijevna qui a créé un mini canyon. Quand vous voyez enfin un panneau Restoran Niagara, vous êtes arrivés. Soit vous utilisez le parking du restaurant en question, qui a l’air très sympa d’ailleurs, soit vous vous garez un peu plus loin sur la route. On vient ici pour voir les célèbres chutes du Niagara du Monténégro !!! 😉 et …. on voit ça ! 😐

Bon … évidemment, en plein été, quand la rivière est un peu à sec, il y a tout de suite moins d’intérêt … Mais après des fortes pluies, voici ce que vous pouvez voir et avouez que ça a de la gueule! 😉

Les chutes ne sont pas d’origines naturelles : une petite digue en béton a été installée pour créer une retenue d’eau sur la rivière, et pour une fois, ça a permis de créer ce bel endroit 🙂
(ces photos des chutes avec de l’eau ne sont pas de moi hein)

Puisqu’on est là, il y a une autre attraction insolite à découvrir juste à côté. Le Monténégro est un pays plein de surprises ! Il faut revenir sur la route E762-M18 vers Tuzi et prendre à droite au panneau indiquant Sipcanik. C’est le nom d’une ancienne base militaire, dont le tunnel sous la colline sert maintenant de cave pour les vignobles de Plantaze! C’est insolite, une visite et une dégustation s’impose! 😉

Après avoir franchit les grilles de Plantaze (qui font face à l’ancienne piste de décollage de l’aéroport militaire) on arrive devant une petit colline rocheuse. C’est à l’intérieur que se trouve la cave. On ne va pas la visiter tout de suite car il faut d’abord réaliser le tour en petit train! Ceux qui me connaissent savent très bien que je déteste vraiment ce genre de truc, plutot mourir que de monter dans le petit train à touristes! Mais comme il n’était a priori pas possible de visiter la cave et faire les dégustations sans cette balade (qui est en supplément payant), à contre cœur j’accepte. C’est parti pour le petit train, ô joie …

Le petit train roule, roule, et on ne voit jamais le bout des vignes! La guide explique qu’il s’agit du plus grand vignoble d’Europe, et c’est ici qu’on produit les meilleurs vins du Montenegro (j’ai l’impression que ce sont les seuls d’ailleurs car depuis le début, c’est le vin Pro Corde Plantaze qu’on boit à chaque repas 😛 ). Il y a 28 cépages dans le vignoble, mais il est surtout réputé pour le Krstač et le Vranac, qui sont typiques du Monténégro. Le Krstac donne un vin beaucoup plus rare, et le Vranac (qui veut dire cheval noir) et le vin rouge le plus répandu (70% du vignoble).

Après le tour dans les vignes (sympa mais bof) on revient à la cave. Bonne surprise, on ne sera que deux pour la visite guidée! Mode VIP 😉

La première chose qui frappe en rentrant, c’est la fraîcheur. Il y fait 18 degrés toute l’année, et c’est super agréable car dehors à ce moment là, il fait au moins 40! Le tunnel fait 356m de long. Il a été bombardé par l’ONU en 1999 pour détruire les avions qui y étaient cachés. En 2007, il est reconverti pour devenir cette cave unique au monde.

La guide est aimable comme une porte de prison, et ce n’est pas évident d’arriver à la dérider. Je lui pose une question à propos de quelque chose qu’on a remarqué lors de la visite en train : il y a des barbelés et des miradors dans les vignes! Elle confirme, et en plus elle rajoute qu’il y a même des patrouilles en jeep, et que grâce à ça il n’y a pas de vols de raisin. Hem! Autre pays, autres moeurs hein …

La visite se poursuit par une dégustation dans une salle impressionnante. On est à une véritable table de ministres ! Et comme on n’est que deux, la table parait encore plus immense 🙂 On déguste 3 vins (1 blanc et 2 rouges), accompagnés de quelques bouchées de fromages et de charcuteries.

En fin de visite, il y a le passage obligé par la boutique, avec des prix imbattables (ou pas). On achète juste une bonne bouteille qu’on boira dans la soirée 😉

C’est franchement une visite sympathique à faire si vous êtes à Podgorica et que vous n’êtes pas trop pressés 🙂
Plus d’infos sur : https://www.plantaze.com/en/

On reprend la route (M2 – E80), direction le lac Skadar. Difficile de le louper, c’est un lac immense (48 km de long sur 14 km de large) qui se trouve à cheval entre le Monténégro et l’Albanie. Sa profondeur moyenne est de seulement 6m ! Avec une superficie pouvant atteindre 530km² c’est le plus grand lac du sud de l’Europe.

La route le traverse et offre une jolie vue sur cette véritable petite mer intérieure. Une réserve naturelle protégée recouvre une bonne partie du lac et c’est le paradis des ornithologues. Le pélican frisé est d’ailleurs l’emblème du lac.

Le passage obligé après la traversée du lac en voiture, c’est le petit village de Virpazar. Pour se garer dans ce village en été, ça relève du miracle! (et miracle il y a eu!). Sinon, un grand parking vous attend de l’autre côté de la grande route. Depuis ce village on peut réserver des excursions en bateau car c’est le principal port sur le lac Skadar. Tous les 5 mètres, on vous proposera un boat trip! Beaucoup de touristes, probablement aussi beaucoup d’attrapes touristes … Pour nous ce sera simplement un déjeuner léger à côté du Boat restaurant Silistria.

En plus de l’incontournable balade en bateau, il y a un petit chateau sur la colline qui peut se visiter.

Après cette petite halte, il est possible de filer directement sur la côte Adriatique en direction de la ville balnéaire de Budva, mais ce serait passer à côté des paysages incroyables et des petits villages authentiques qui bordent le lac. Du coup, je vous conseille d’emprunter la petite route qui serpente autour du lac, en direction de Rijeka Crnojevića.

La route passe par Rijeka Crnojevića, un charmant petit village sur la rivière du même nom. La rivière se jette dans le lac quelques kilomètres plus loin. Le pont « historique » est une réalisation du prince Danilo 1er en 1854. Le même prince qui a fait construire le pont de pierre dans le canyon Mrtvica. Les ponts semblaient être sa grande passion 😉

Ce petit village a eu une importance historique au Monténégro dans la lutte contre l’empire Ottoman. Si vous voulez vous arrêter pour manger ici, le restaurant Mostina semble avoir bonne réputation et une belle terrasse offrant une vue sur la rivière et le pont. Il est aussi possible de réserver des promenades en bateau sur la rivière et le lac depuis ce village.

En roulant encore un peu on arrive au point de vue de Pavlova Strana (c’est exactement ici 42°21’44.6″N 19°03’25.2″E). C’est juste devant un petit hôtel qui semble à l’abandon. La vue de la boucle réalisée par la rivière Rijeka Crnojevića à cet endroit est sublime! 🙂

Ces paysages me font un peu penser à Tam Coc au Vietnam. Venir au Monténégro et ne pas profiter de ce que la nature peut nous offrir autour du Lac Skadar serait vraiment dommage. Venez! Le Monténégro c’est beau! (je l’ai déjà dit ? 😉 )

Ensuite, les choses se compliquent … soit on fait demi tour par la même route pour retourner à Virpazar et rejoindre la côte … soit on prend une petite route qui nous permet de rejoindre la voie rapide M2.3 et Budva en un rien de temps, et c’est à peine à 3 km. J’ai choisi cette seconde option, et je ne sais pas si je dois le conseiller. Il faut prendre la minuscule route juste derrière l’hôtel qui grimpe en lacets sur les hauteurs et … c’est la pire route du Monténégro ! Des nids de poules partout, aucune protection au bord du ravin, des éboulis, de la végétation et à peine la place pour une voiture. C’est un miracle de n’avoir croisé personne car très honnêtement, je crois que j’y serais encore !! Sans aucun doute la route la plus stressante du séjour. A vous de voir … on économise du temps, mais on prends une bonne dose de stress ! 🙂

Une fois sur la grande route, on file au sud pour retrouver la mer Adriatique. On passe à côté de Budva sans s’y arrêter. Cette grande ville balnéaire ne nous tentait pas vraiment .. trop de monde, trop de touristes, peu de charme ..

On s’éloigne un peu pour rejoindre Sveti Stefan, un autre joyau du Monénégro. Mais d’abord, on part déposer nos affaires dans le airbnb réservé dans la matinée, la Guest House Đurašević (Blizikuće b.b.85315 Sveti Stefan). C’est une superbe trouvaille et je recommande vivement! Le seul petit bémol, c’est d’arriver à se garer (très peu de place et beaucoup de pente). Encore une fois les dieux du parking étaient avec moi, car j’ai trouvé du premier coup. La guest house est un petit hôtel familial perché à flanc de colline, avec une piscine très agréable qui donne sur une terrasse magnifique avec vue sur la mer. Ni une ni deux, on saute dans l’eau, et on boit un cocktail tranquillement sur les transats en admirant le coucher de soleil.

La chambre est confortable, moderne, impeccablement propre, avec un balcon et une vue superbe. On en profite pour ouvrir notre bouteille de Pro Corde Plantaze et admirer les derniers rayons de soleil 🙂

Ah oui au fait, cette superbe chambre au top, en pleine saison avec cette vue (et la piscine), c’est seulement 57 Eur la nuit … ça va !! 😉
(Plus d’infos ici)

Du balcon, on voit la petite presqu’île avec un faux air de Mont St Michel, c’est Sveti Stefan. C’est à l’origine un petit village fortifié de pêcheurs du XVe siècle. Dans les années 1960, Tito décide d’en faire un village hôtel de luxe, et dans les années 2010 c’est le groupe de luxe Aman qui reprend le site pour en faire un resort aux goûts de la jetset internationale. L’accès est privé, n’espérez pas vous y promener sans cracher des billets … Si vous voulez jeter un œil sur les tarifs ici

La plage avec vue sur l’île est gardée et privatisée. Le transat au bord de l’eau se négocie vers les 100 Euros … bronzer à côté de la mafia monténégrine pour avoir l’air d’un vip, ça n’a pas de prix ! 😐

Nous, on n’est pas vip, et on goûte aux joies des choses simples et ce soir on va au restaurant du coin. Et c’est un sketch ! 🙂 Le restaurant c’est le Paštrovica Dvori. Il est tout en terrasse avec vue sur la mer, sous des treillis de vignes et avec une grande cuisine ouverte. C’est chaleureux! Et surtout, le patron est fou ! Un gentil fou, qui vient échanger quelques mots avec tout le monde, qui fait des blagues, qui fait un one man show karaoke, qui met l’ambiance sans être lourd. Très très sympa 🙂

Pour la petite anecdote, les serveurs avaient surement abusés un peu de l’apéritif aussi 😉 On commande un verre de vin blanc et en goûtant on le trouve sacrément fort … on remarque que d’autres tablées avec le même vin font la grimace. Et le serveur revient en expliquant qu’il s’est trompé de bouteille et qu’il avait servi de la liqueur à la place du vin haha (liqueur offerte du coup). Il y a aussi quelques chats qui passeront quémander de tables en tables.

Après cette très belle journée, on profite de la dernière vue sur la baie, avec Sveti Stefan et les lumières de Budva, et hop au lit !

La suite du roadtrip au jour 6, ou sinon, relire le jour 4.

Monténégro roadtrip jour 3

Zabljak – Savin Kuk – Durdevica – Dobrilovina – Kolasin

Cette troisième journée au Monténégro marque nos adieux avec le parc du Durmitor et le nord ouest du pays. En effet, la météo s’annonce mauvaise dans les jours qui viennent, alors il est temps d’aller vers d’autres régions inexplorées. En attendant, on sitote le café sur la grande terrasse de l’Hotel Žabljak. et on jette un oeil au programme de la matinée : une bonne petite balade qui va nous en mettre plein la vue 🙂

C’est parti pour la ballade vers le point de vue de Curevac 🙂 Il est évidemment possible de faire cette petite randonnée en partant depuis le centre de Zabljak, mais par manque de temps, on joue la facilité et on s’avance en voiture 🙂 Il faut prendre la petite route qui monte au nord de Zabljak, et s’arrêter dans la forêt dès qu’on peut (quelque part vers ces coordonnées 43.19, 19.09). Sinon, un ou deux kilomètres plus loin il y a un petit parking payant. Mais revenons sur la première solution.

Depuis ces coordonnées dans la forêt, le chemin est assez simple, c’est tout droit vers le nord. On suit le sentier au milieu de hautes herbes, avec des forêts de pins noirs autour, et au loin la chaîne de montagne. Encore une fois, le Monténégro c’est très beau! (je l’ai déjà dit ça ?)

Après avoir enjambé une clôture et fait coucou à une vache perdue en pleine forêt, on grimpe une pente aussi raide que raide. Et à un moment, on sort de la forêt, ça se dégage, on avance encore un peu et … BIM !!

Vous voila arrivé au point de vue de Curevac, et il n’y a pas à dire, ça envoie du lourd dans tous les directions. On est surtout impressionné par l’énorme falaise à pic qui donne sur l’immense canyon. Et immense, je pèse mes mots. Avec 82 km de long et une profondeur pouvant atteindre 1300 m, c’est le deuxième plus grand canyon du monde après le Grand Canyon américain. Tout en bas, loin loin, on peut apercevoir la rivière Tara qui fait une courbe.

Vers l’est, le canyon s’étend encore sur des kilomètres. C’est hyper impressionnant. Cet endroit est réputé aussi pour ses magnifiques couchers de soleil. Pour nous, la balade s’écourte car très rapidement, des gros nuages recouvrent le ciel, et il commence à pleuvoir. Le retour dans les bois se fait au pas de course 🙂

Alors que des trombes d’eau s’abattent sur le nord du Parc du Durmitor, je file vers le sud pour tenter d’avoir une accalmie et pour profiter d’une autre attraction locale : le télésiège de Savin Kuk. En hiver, quand il y a de la neige, on peut faire du ski sur le mont Savin Kuk et profiter des 6 petites pistes ouvertes. Le domaine skiable est ridiculement petit, mais bon hein, on n’est pas la pour critiquer. En été, le télésiège, c’est la solution de facilité pour accéder au sommet d’une montagne du Durmitor 🙂

Sauf qu’avec ce mauvais temps, pas de chance, il est à l’arrêt! On nous annonce qu’il y a trop de vent et de pluie au sommet et qu’on ne sait pas s’il se mettra en marche … En attendant dans le ciel, c’est assez cataclysmique. Il y a même un truc assez bizarre, une sorte de zizi de nuage … bref, la situation ne s’annonce pas pour le mieux!

Il en faut plus pour nous abattre ! On s’installe donc au restaurant Durmitorsko Sijelo situé juste à côté et on se commande un grand plat bien copieux et bien arrosé. Et miracle de la bouffe, le temps de digérer avec un petit rakija, la météo semble se calmer un peu. Second miracle, le télésiège se met en marche et on est dans les premiers à monter dedans 🙂 (alors qu’on a vu telllllement de gens arriver et repartir déçus, sans prendre le temps d’attendre un peu).

On est donc tout fiers dans notre télésiège! Sauf qu’à la première halte, moment de changer de télésiège, le type dans sa cabine fait la grimace avec son talkie walkie, il nous montre le ciel du doigt et il dit pas plus de 15 minutes ! ou 30 minutes ? ou 45 minutes … difficile à comprendre avec l’accent 😉 Bref on prend le second télésiège et on monte. Au sommet on tombe sur cette jolie fontaine! Elle a l’air un peu ridicule comme ça, mais c’est la source Savina Voda. C’est assez rare en fait d’avoir une source comme ça à 2270 m d’altitude. Elle a été baptisée du nom du saint préféré des balkans, St Sava. Les jeunes filles y viennent lors de la fête de St Jean dans l’espoir de se marier dans l’année, et les gens en général y jettent de l’argent… car ils sont idiots.

Le Savin Kuk qui culmine à 2312 m est probablement le sommet le plus visité du parc du Durmitor. Cette montagne offre une très jolie vue sur l’est de la région qui s’étend jusqu’à l’horizon avec des petites collines.

De l’autre côté, c’est la vue sur les sommets chaotiques et photogéniques du parc du Durmitor … et aussi sur les gros nuages, d’où jaillissent régulièrement des éclairs (ça ne se voit pas sur les photos, ne cherchez pas).

Pour profiter pleinement de votre venue au Savin Kuk, il faut prendre le petit sentier qui grimpe au sommet.

De là, on peut voir le Lac Noir et Zabjlak un peu plus loin. C’est magnifique!

Mais ce jour là on est hyper, avec l’orage qui explose tout autour de nous. Il y a des bourrasques de vents et les éclairs sont de plus en plus proches. Il est temps de rebrousser chemin!

On sera finalement resté une petite heure au sommet, et on serait volontiers resté plus longtemps.

A notre retour en bas, ils étaient déjà en train d’annoncer qu’ils faisaient descendre tout le monde et qu’ils arrêtaient pour la journée. On a eu un timing parfait ! 🙂

On remonte en voiture et on reprend le même chemin que la veille, c’est-a-dire, tourner au croisement de la route P5 au niveau du restaurant Izvor et suivre la petite route qui passe à côté du site de Bogumilski stećci.

Deux kilomètres plus loin, il y a un autre site historique avec une nouvelle nécropoles de vieilles tombes médiévales, les stećci . Ces tombes sont typiques de la région des balkans entre le XII et XIVe siècle.

Elles restent mystérieuses et on les rattache à la pratique du Bogomilisme. Que cache ce nom barbare ? Et bien c’est un peu l’ancêtre du Catharisme. En gros cette branche de la religion chrétienne croit que le monde est divisé entre le bien et le mal. L’église appartient au domaine terrestre et donc on rejette son autorité car elle est corrompue. La pratique de la prière est une affaire personnelle, on ne suit pas de chef. Evidemment tout ça sera réprimé dans le sang par l’Eglise de Rome, et comme pour les Cathares plus tard, on brûlera toute trace de leur existence et croyances … Il reste seulement ces tombes, disséminées dans tous les balkans.

Encore une fois, dans ce décor et avec cette météo, toute la région baigne dans une atmosphère mystique du plus bel effet!

En continuant la route, autant vous prévenir, c’est tout pourri. Il y a des nids de poules un peu partout et on est presque à se demander si cette route est vraiment utilisée … surtout à ce moment où j’ai le sentiment de rentrer dans la sinistre vallée de la mort 😐

C’est tellement sinistre que même ce pylône électrique est laissé à l’abandon, seul au milieu de nul part! Pas de câbles, pas d’autres pylônes, la désolation totale!

On découvre des maisons abandonnées perdues dans les bois. Cet endroit est décidément vraiment charmant. On imagine aisément les chouettes soirées d’hiver qu’on doit y passer à jouer au scrabble ou à décapiter des voyageurs perdus ! 😐

Il semblerait que ce village perdu et sinistre, s’appelle Njegovuđa et compterait 200 morts vivants .. oups, habitants.

On y trouve de splendides magasins délabrés et des maisons en ruines.

Il y aussi cette formidable construction qui doit être euh … l’hôtel de l’enfer je pense, ou un truc dans le genre. On a même eu droit à un chien squelettique hurlant à un croisement ! La totale haha

Ce village a surement plein d’atouts bien cachés que je n’ai pas su voir, mais tout de même, je pense que ce petit détour vaut le coup pour son originalité !! 🙂

Retour à la civilisation un peu plus loin, on retrouve la grande route P5! Quelques virages en lacets et on s’enfonce dans le canyon de Tara, on arrive devant le célèbre pont Durdevica. Il est construit entre 1937 et 1940. La légende raconte qu’il n’y aurait eu qu’un seul ouvrier mort pendant la construction, une fierté locale! Avec 365 m de long et un tablier à 172 m au dessus de la rivière Tara, c’est au moment de sa construction le plus haut pont routier d’Europe. Alors que le béton est à peine sec, en 1942 il est dynamité par la résistance pour lutter contre l’avancée des forces italiennes, alliées des nazis. Il sera reconstruit en 1946.

Ce pont, c’est l’attraction touristique du coin. Il y a des bus de touristes, des boutiques de touristes, des restaurants de touristes, et des animations pour touristes. Et l’animation phare, c’est la Zipline au dessus du canyon!

Ça a l’air génial comme ça. Mais à lire les témoignages des gens, les sensations ne sont pas incroyables … Sur place vous aurez l’embarras du choix, une zipline tous les dix mètres!

Nous on reprend la route, direction Mojkovac, c’est facile, il suffit de regarder sur le panneau 😀 (pour info ce sont des petits autocollant laissés par les motards, pour dire « je suis passé ici », c’est plus hygiénique que faire pipi pour laisser sa trace 😉 )

La route au fond du canyon longe la rivière Tara et offre décor sensationnel. C’est très encaissé, il y a des falaises énormes de chaque côté, et c’est très beau. Je vous l’ai déjà dit que le Monténégro c’est beau ?

Quelques kilomètres après le pont il y a une aire de parking sur la route. Elle permet de venir se dégourdir les jambes au bord de cette jolie rivière Tara. En plein été, le niveau de la rivière est assez bas et le rafting (qui est l’activité reine) est plutôt tranquille. En revanche de mars à fin mai, pendant la fonte des neiges, c’est une toute autre histoire! Cette rivière a déjà accueillit des championnats du monde de rafting. Un parcours qui se fait en 3-4 heures l’été (en pagayant pour avancer) se fait en moins de 45 minutes à cette période! C’est vous dire le niveau de cette rivière qui devient une des plus réputées au monde à ce moment là!

A un moment durant votre trajet en voiture vers l’est, le canyon s’ouvre sur votre droite, et la route fait une courbe dans la vallée. Il faut vous arrêter ici. Déjà, le lieu est superbe et dégage plein de magie. On est isolé de tout.

Ensuite, la route fait cette courbe pour contourner le monastère de Dobrilovina. On ne sait pas exactement de quand date sa construction. Les premières mentions du hameau de Dobrilovina datent de 1252. Plus tard, le monastère orthodoxe dédié à St Georges est évoqué par les ottomans qui autorisent les villageois à reconstruire le monastère pillé et détruit pendant la guerre. Il date d’au moins 1593. Il sera pillé à de nombreuses reprises durant des siècles de conflits dans la région. Sa version actuelle date de sa rénovation en 1905.

Des religieuses occupent les lieu et il est possible de le visiter gratuitement, en faisant attention aux gros chiens qui montent la garde!

C’est aussi l’occasion de se dégourdir les jambes et faire une balade dans la forêt jusqu’à la rivière Tara et emprunter le vieux pont suspendu en fer, rouillé et qui craque de partout.

Avec un peu de chance vous pourrez voir des bateaux de raftings passer en dessous et leur jeter des cacahuètes 🙂 mais il était trop tard ce jour là, il n’y avait plus que nous, les oiseaux et les bruits bizarres dans les bois.

C’est beau hein ? (j’ai l’impression de me répéter 😉 )

On remonte en voiture et on fait une halte à Mojkovac. C’est la ville du coin, avec ses 4000 habitants. Elle n’a pas trop de charme. C’était une cité minière (plomb et zinc) et un peu plus loin on peut visiter les mines de
Brskovo, exploitées depuis le XIIIe siècle. C’est aussi dans cette ville que l’armée monténégrine a remporté une importante victoire en 1916 face à l’armée austro-hongroise. Il y a d’ailleurs un massif monument aux morts à l’entrée de la ville en commémoration. Bon … à vrai dire, moi je me suis juste arrêté ici pour faire le plein d’essence hein 😀

On a prévu de passer la nuit à Kolasin, 20 km plus au sud. Le contact airbnb ne donne pas signe de vie, on annule et on improvisera sur place. Justement nous voici à destination, dans la petite ville de Kolasin. Elle est au calme, à proximité du parc national de Biogradska Gora. L’hiver elle se transforme en station de ski, il y a des pistes quelques kilomètres plus loin. C’est aussi un bon endroit pour y passer quelques jours et faire les nombreuses randonnées possibles dans la région.

Par hasard on trouve sur Booking un hôtel qui s’appelle Dream House, et qui a l’air super bien mais dont personne ne parle et qui n’a pas d’avis … On est intrigué, on va voir. Il est franchement pas évident à trouver, au sud de la ville au bout d’un petit chemin. Et c’est la surprise, l’hôtel est TOP! En fait ça faisait quelques semaines à peine qu’il était ouvert 🙂 On craque notre budget, 50 Eur la nuit (oulala!). On a une super chambre, tout est moderne, neuf et propre partout, les gens sont sympas. Vraiment je vous recommande ce lieu 🙂
http://www.dreamhousehotel.me/me/

On rejoint ensuite le centre ville à pieds. Le centre ville se résume à la grande place centrale 🙂 Pour le restaurant, on opte pour le Konoba qui semble apprécié. (Plus d’infos ici). On mange de la nourriture locale rustique dans le charme d’un vieux chalet rustique, avec des chats rustiques qui se faufilent parfois entre nos jambes, et des enfants rustiques qui jouent à la guerre sur la petite place non loin. Est-ce que c’est à cause de l’abus de vin rustique, je ne sais pas, mais en tout cas je garde un bon souvenir de ce restaurant 😉

La suite du road trip, jour 4
Et pour lire le jour 2

Monténégro roadtrip jour 2

Zabljak – Durmitor – Pluzine – Lac de Piva

Pour cette deuxième journée au Monténégro, le but est de découvrir un peu plus la région autour de la ville de Zabljak : le parc national du Durmitor. Alors que la distance totale prévue en voiture n’est pourtant pas bien grande (153 km en tout), on y passera pas mal d’heures. Et croyez moi, ça vaut largement le coup, car il y aura beaucoup beaucoup de pauses photos! 🙂

Après avoir pris le café du matin dans le petit restaurant Podgora (543G+7F Žabljak) à côté d’un parking près d’une supérette, je réalise que la prochaine fois je demanderais un expresso! Au Monténégro, le café c’est à la turc, c’est à dire assez fort, amer et avec le marc directement dans la tasse. C’est pas franchement ce que j’aime 🙂

Avant de prendre la route, je n’ai pas pu m’empêcher de prendre cette photo clin d’œil 😉 Cette vieille golf, on la retrouve sur TOUTES les routes du Monténégro. Dès qu’il y avait une voiture autre qu’une voiture de location, c’était une vieille golf (blanche) avec un mec façon patibulaire au volant. TOUT le temps! 😀

On prend la direction de la petite ville de Pluzine, et on choisit de passer par la petite route P14 qui est probablement une des plus belles routes du Monténégro. C’est aussi une des plus dangereuses, surtout en hiver ou en cas de fortes pluies. Certains passages sont vraiment étroits, on croise difficilement les autres voitures, et on ne dépasse jamais les 50 km/h.

Au bout de quelques kilomètres, on arrive dans la grande vallée du parc Durmitor. C’est la fracture de la rétine à chaque virage. C’est très beau!

En bas de la photo, on distingue le Valovito Jezero, un des nombreux lacs du parc.

Le parc national du Durmitor est inscrit au patrimoine de l’Unesco depuis 1980. La pause photo et la balade se fait surtout au niveau du col de Sedlo, car c’est un des rares endroits sur cette route où il y a de la place pour se garer (et encore, comme on peut!). On se dégourdit les jambes, et même si le ciel est couvert et orageux, on profite pleinement du paysage magnifique tout autour de nous. Sur la photo au centre, on voit le petit sommet Zupci (2148m).

Si vous avez le temps et si vous aimez les randonnées, alors il faut prendre ce chemin en direction du sommet Uvita Greda (2199m). Il longe la falaise et permet de rejoindre toute une zone du parc Durmitor avec des paysages parait-il splendides! Il y a aussi possibilité de réserver une activité de via ferrata sur le Uvita Greda.

Une autre idée de randonnée que j’avais noté mais pas réalisée faute de temps, c’est celle qui mène à la Grotte de Ledena. C’est une grotte avec des stalagmites de glace (!) qui se mérite après plusieurs heures de marche. Mais d’après ce que j’ai lu, à cause du réchauffement climatique, il ne resterait presque plus de glace dans la grotte 🙁 …

Avant de repartir, on a même droit au passage de quelques vaches avec un petit salut du fermier. La carte postale rustique quoi! 🙂


Après cette longue pause photos, il est temps de reprendre la route. Et justement, depuis le col de Sedlo, on peut la voir serpenter dans tous les sens cette route P14. Des bons moments en perspective! Heureusement, on est assez chanceux et on ne croise pratiquement personne en sens inverse! Je vous le rappelle, cette route est très étroite …

Pour égayer notre trajet, on croise maintenant des moutons un peu partout. Il n’y a pas eu d’effet de surprise, car la vallée sent le mouton, vraiment ! 🙂

Tout est toujours aussi beau autour de nous. Je vous l’ai déjà dit que le Monténégro c’est beau ? 🙂

Peu après un spot à photo Instagram avec un joli cadre, on arrive sur un endroit totalement improbable et insolite. Un panier de basket sur la route! 🙂 Des enfants de la ferme d’à côté sont postés ici et tentent de vendre des produits locaux aux voitures de passage.

Juste après, il y a cette vue que je trouve personnellement incroyable sur une vallée hyper encaissée où se trouve le petit hameau de Boricje.

A partir de cette zone, la route est moins stressante. On arrive à voir ce qu’il y a après chaque virage, et on dépasse enfin les 50 km/h … enfin sauf quand un troupeau traverse la route 😉

On arrive sur un plateau avec ses meules de foins qui nous souhaitent la bienvenue ! (photo à peine retouchée)

Alors que je pensais en avoir fini avec la partie stressante, c’est tout le contraire! Les derniers kilomètres de la route P14 avant d’arriver à Pluzine, c’est une descente en lacets le long de la falaise, sans barrières de sécurité, avec des tunnels non éclairés, et où on a globalement la place de ne croiser personne. On serre les dents, les fesses, on croise les doigts et c’est parti!

Mais quel spectacle pendant la descente mes amis! Le lac Piva (pivsko jezero) au fond de son canyon est tout simplement magnifique. Le lac date de 1976, après la construction d’un barrage sur la rivière Piva. La ville de Pluzine s’est retrouvé engloutie et a du être rebâtie quelques centaines de mètres plus haut. Le lac Piva fait 45 km de long et atteint 200 m de profondeur.

On décide de s’arrêter à Pluzine pour déjeuner et profiter du calme du bord de lac. On trouve un spot très sympa, le Restoran Jezero (5R3Q+99 Plužine). Ils ont un super jardin fleuri qui donne sur le lac. C’est paisible et vraiment agréable. La patronne ne parle pas un mot d’anglais, mais on arrive à s’en sortir et on déguste notre première truite (une des spécialités du Monténégro) et un steak Durmitor (la spécialité du coin). C’est gras mais c’est bon (mais c’est gras!). Et bien sur, une petite bière locale.

Si vous le souhaitez, le restaurant peut vous proposer une balade en bateau à moteur sur le lac 🙂 De toute façon tout le monde vous proposera une croisière en bateau sur le lac. C’est l’attraction à faire!

On prend ensuite la route vers le nord pour longer le lac de Piva. Cetet esquisse de pont routier sur la droite m’a bien fait rire. Il n’y a aucune route qui y mène, et il va droit vers la montagne. Est-ce que les constructeurs avaient un peu trop picolé avant de lancer les travaux ?? 🙂

On arrive au barrage de Mratinje. Construit en 1976 sur la rivière Piva, il génère une puissance de 380MW. Avec 220m de hauteur, c’est un des plus hauts barrages d’Europe.

Après le barrage, on suit la rivière Piva, qui finit par se jeter dans le Danube des centaines de kilomètres plus loin. En attendant, la route longe des falaises impressionnantes avec la rivière tout en bas.

En principe, il y a deux raisons pour suivre cette route aussi loin au nord. La première, c’est pour aller faire du rafting sur la rivière Tara, qu’on rejoint au bout de la route. Le rafting sur la rivière est une activité majeure dans le nord du Monténégro. Mais en été, ça n’a pas beaucoup d’intérêt. Le débit de la rivière est vraiment bas, et ce sera une simple promenade avec quelques remous. De mon point de vue sans intérêt, le rafting, j’aime quand ça secoue! La deuxième raison de prendre cette route, c’est pour passer la frontière vers la Bosnie Herzégovine. Et comme le passage de frontière peut parfois être un véritable cauchemar dans ce pays, c’est justement ce qui est arrivé ce jour là. D’un seul coup, on se retrouve dans un bouchon interminable. On comprend vite que c’est à cause du poste frontière. Au lieu de perdre trop de temps ici on fait vite demi-tour (on ne verra pas l’endroit où les deux rivières se rejoignent…), et on repart vers Zabljak!

Dans notre malheur on a de la chance. Le ciel se dégage et on profite d’un temps splendide pour le retour ! 🙂

Le paysage de campagne sur le plateau du Durmitor est toujours autant photogénique!

En fin d’après-midi, les vaches rentrent à l’étable par la route 🙂 Soyez vigilants dans les virages sans visibilité!

Reprendre la même route P14 n’a rien d’ennuyant. Avec le soleil qui commence à se coucher, les couleurs sont magnifiques. Ici, on voit le mont Prutas (2393m) avec la vallée de Todor devant lui. Avec ses stries verticales bien particulières, c’est le sommet le plus connu du parc Durmitor. Son nom vient de ‘prutovi’ qui veut dire ‘brindilles’, et c’est en lien avec la légende d’un berger amoureux qui cherchait un moyen d’escalader la montagne pour reprendre son amoureuse que de méchantes fées lui avaient arraché.

Un autre sommet du parc Durmitor, bien connu des randonneurs, c’est le Sedlena Greda (2227m), en forme de cuvette, sur la gauche de la photo.

Des étoiles pleins les yeux, on a enfin fini notre périple sur la route P14, et c’est sans hésitation que je vous le recommande!!

Comme il nous reste un peu de temps avant que le soleil ne se couche, je décide de ne pas rentrer à Zabljak directement, mais de pousser un peu plus loin sur un lieu que j’avais repéré. Sur la route principale P5, il faut sortir au niveau du gros restaurant Izvor et partir sur la petite route de campagne. En arrivant devant les petites collines, il faut prendre au croisement à gauche.

Le paysage est une nouvelle fois beau comme un fond d’écran! 🙂 On passe à côté de deux petits lacs paisibles, Vrazje Jezero et Riblje Jezero.

C’est là qu’il faut s’arrêter. Un petit panneau vous indique Bogumilski Stećci. Il s’agit d’un cimetière médiéval du XIIe siècle. Un stećak est une tombe en pierre typique des pays de l’ex-Yougoslavie. Le pluriel est stećci . Le plus fou dans l’histoire, c’est que leurs origines sont assez mystérieuses. Elles sont toutes gravées mais on ne sait pas qui est enterré ou ce que signifient vraiment les symboles.

Avec le soleil couchant, perdu au milieu de nul part, ces vieilles tombes ont donné un côté vraiment mystique et profond à ce moment, c’était très fort !

Une fois de retour à Zabljak, afin de célébrer comme il se doit cette belle et riche journée, on décide de prendre l’apéro à la grande terrasse de l’hôtel Zablkaj (544C+2P Žabljak). Le service n’est clairement pas au top, et le sourire ils ont carrément oublié ce que c’est haha, mais c’est l’occasion de goûter différents types de Rakija. C’est l’alcool national au Monténégro. Avec modération tout ça hein, car c’est minimum 40°C d’alcool , et si on veut goûter tous les parfums, on est foutu 😉

Le repas du soir, ce sera au restaurant Konoba Luna (9 Njegoševa) sur les recommandations de notre logeuse. C’est une petite cantine locale, au charme rustique, tout comme la qualité des plats, qui sont bien rustiques et gras 😀 ( http://www.konobaluna.com/ ). J’en profite pour partager une anecdote dans ce restaurant : un gars de la taille d’une montagne fumant le cigare dans un coin de la salle, et régulièrement des gens rentraient pour lui donner des liasses de billets. Qui était-ce ? Un baron de la mafia, monsieur le maire qui reçoit des pots de vin, je ne sais pas, mais c’était bien étrange hin hinnnn! Si jamais vous avez la réponse à ce mystère, ça m’intéresse!

La suite du road trip, jour 3 .. ou pour (re)lire le jour 1

Dubrovnik

Dubrovnik est sans conteste une des villes les plus connues et les plus touristiques de Croatie. Elle est d’ailleurs appelée la perle de l’Adriatique. Alors forcément si l’occasion se présente, hop en route à Dubrovnik ! 🙂

Dans cette belle ville, et bien je n’y ai passé qu’une soirée ! 🙂 C’était le point de départ d’un roadtrip au Monténégro. D’ailleurs si vous devez louer une voiture à l’aéroport de Dubrovnik je vous conseille fortement l’agence Last Minute Rent a Car (à ne pas confondre avec d’autres agences ayant un nom similaire!), via Adriagate.com. J’avais fait pas mal de recherches sur le sujet pour éviter les nombreuses arnaques dont on peut être victime à l’aéroport. Je vous confirme que tout s’est parfaitement bien passé! 🙂
Pour le logement, c’était une chambre chez l’habitant, perchée sur les hauteurs. Pas forcément le meilleur choix pour visiter la ville, mais un choix très pratique pour pouvoir se garer facilement le long de la grande route. Trouver le logement sera d’ailleurs une petite mission, à travers le labyrinthe des minuscules ruelles qui se ressemblent toutes, où les noms des rues ne sont pas clairs, et les numéros des logements encore moins. J’imagine pas la galère quand t’es facteur et que tu fais ton premier jour ici! 🙂

L’histoire de Dubrovnik peut se résumer ainsi : au VIIe siècle, pour se protéger des invasions barbares, les habitants du coin s’installent sur un ilot rocheux qu’ils fortifient. C’est la fondation de Raguse. Les fortifications de l’ilot se mêlent ensuite aux habitations de la colline. C’est la forme actuelle de la ville. Elle sera assez épargnée par les grandes guerres, grâce à beaucoup de diplomatie et la force de sa flotte marchande. En 1358 elle devient même une cité état, la République de Raguse, et rivalise presque avec la puissante Venise. Tout va donc très bien jusqu’en 1667 un terrible séisme anéanti la ville, et une bonne partie de la population meurt dans les décombres. C’est la fin de la puissance de Dubrovnik qui ne s’en remettra jamais vraiment. Les guerres Napoléoniennes puis son rattachement à la Croatie la transforme en petit ville de Province. En 1991, elle sera bombardée par les forces serbes et monténégrines. Après la guerre des Balkans, l’Unesco reconstruira une bonne partie de la ville. C’est donc maintenant un plaisir de se découvrir l’héritage culturel et historique préservé de Dubrovnik.

Ce qui marque quand on arrive devant la vieille ville, ce sont les énormes remparts qui en font complètement le tour sur une longueur de presque 2 kilomètres. Ils atteignent jusqu’à 25m de hauteur et font 6m d’épaisseur. Il n’y a que 4 entrées pour pénétrer dans la cité. On emprunte le passage principal à l’ouest, la Porte de Pile.

On arrive directement sur la place Paskoja Milicevića. Sur la gauche il y a la petite église Saint-Sauveur qui date de 1520 et qui a miraculeusement résisté au grand séisme de 1667. Mais surtout sur cette place, il y a la célèbre Grande Fontaine d’Onofrio. Elle est construite en 1438 par l’ingénieur napolitain Onofrio, pour célébrer la mise en service d’un aqueduc de 12km de long qui alimente la ville en eau douce depuis la rivière Dubrovačka. C’était le point d’accès principal à l’eau pour tous les habitants de la ville pendant des siècles!

Derrière on peut voir le clocher de l’église des Franciscains. L’église (et son couvent) datent de 1337. Elle a été totalement détruite par le grand tremblement de terre. Elle a été bâtie à nouveau avec un clocher de 40m de haut.

Juste après, c’est la Placa (ou Stradun), l’artère principale de la ville médiévale. Elle fait près de 300m de long et elle était bordée de palais luxueux … jusqu’en 1667. Lors de sa rapide reconstruction, il a été imposé d’utiliser des matériaux et un style identique, ce qui explique sa simplicité et sa symétrie.

La Placa est pavée de larges dalles en pierre de Brac. Elles sont polies par les siècles et réfléchissent l’éclairage le soir, c’est très joli. Ces pierres blanches extraites d’une ile croate sont célèbres dans le monde entier. Elles ont servi par exemple pour la place Stanislas à Nancy, le pont des Soupirs à Venise et pour la Maison Blanche à Washington.
Le soir, la Placa est noire de monde. Les touristes, les boutiques et les terrasses des restaurants remplissent tout l’espace.

A l’extrémité de la Placa, on arrive à la Place de la Loge (Luza). Elle est dominée par la Tour de l’Horloge avec ses 31m de haut. Elle date de 1444 et abrite une grande horloge et une cloche de 2 tonnes au sommet qui sonne les heures. Elle a miraculeusement résisté aux tremblements de terre subits par la ville, mais petit à petit elle commençait à se la jouer façon Tour de Pise.

En 1929 comme elle penche trop, elle est entièrement démolie et reconstruite à l’identique. A sa gauche, il y a le Palais Sponza, un survivant lui aussi de 1667. Il date de 1522 et permet d’imaginer à quoi devait ressembler la Placa, avec une succession de palais de ce genre.

Sur la place, on trouve aussi l’église Saint-Blaise. Saint Blaise, c’est le protecteur de la ville de Dubrovnik. C’est un saint martyr en Arménie au IVe siècle. Il serait apparut miraculeusement dans les airs à Durbovnik en 971 pour avertir la ville d’une attaque de la flotte vénitienne. Grâce à cette intervention divine, la défense de la ville était prête à temps et l’attaque surprise de Venise a échouée.

L’église date de 1715 , dans un style baroque exubérant qui tranche avec la sobriété des batiments autour.

Après avoir dépassé le deuxième point d’eau de la ville, la petite Fontaine d’Onofrio, on arrive devant le Palais du Recteur. Ce palais abritait les institutions de la République de Raguse, et servait de logement au Recteur, celui qui dirigeait la République. Le Recteur était élu pour une durée d’un mois seulement (reconductible une seule fois par période de 2 ans). Et pour être certain qu’il se consacre réellement à son travail au service de la ville, il était enfermé dans le Palais avec interdiction d’en sortir !

Il n’avait le droit de quitter le palais que pour assister à la messe de Noël, ou pour la St Blaise. Il devait aussi recevoir chaque soir les clés des portes de la ville, et les remettre le matin pour ouvrir à nouveau la cité au monde.

Un peu plus loin, il y a la Place Gundulic. Elle est dédiée au plus célèbre poète et écrivain de Dubrovnik, Ivan Gundulić (1589-1638).

En plus de sa statue sur la place, c’est ici qu’à lieu le marché de Dubrovnik chaque matin.

A l’extrémité de la place, il y a un escalier baroque monumental construit en 1738. Si vous avez vu la série Game of Thrones, c’est sur cet escalier que se déroule la scène de la Marche de la Honte avec la reine Cersei.

L’escalier mène au parvis de l’église Saint-Ignace. Sa construction commence peu après le tremblement de terre de 1667. Après ce terrible évènement, il faut éduquer une population en détresse. La république de Raguse choisit l’enseignement réputé des Jésuites, et autorise la construction de l’église des jésuites de St Ignace.

L’église ne sera achevée qu’en 1725. Elle possède une façade baroque très réussie. A l’intérieur, on y trouve une grotte (artificielle) datant de 1885 en hommage à la grotte de la Vierge à Lourdes.

Juste en face, on arrive sur le vieux port de Dubrovnik. Il était protégé par une lourde chaine qui empêchait les navires ennemis d’y pénétrer. Une digue artificielle a été construite plus tard pour protéger d’avantage l’entée du port. Durant son âge d’or, la ville de Dubrovnik possédait près de 200 gros bateaux commerciaux qui sillonnaient la Méditerranée.

Le bâtiment principal du port avec ses trois arches, c’est l’arsenal, le chantier naval où les bateaux étaient construits. Les arches étaient murées le temps de la construction d’un navire pour protéger les secrets de sa conception aux espions étrangers. C’est maintenant un restaurant, le Gradska Kavana Arsenal, avec une vue imprenable sur le port.

Ensuite, il ne vous reste plus qu’à flâner aux hasard dans les petites ruelles de la ville médiévale et profiter de la douceur nocturne 🙂

Vous pouvez aussi aller vous éclater au club Revelin (classé dans le top 25 des meilleurs clubs du monde par DJ Mag).

A quelques centaines de mètres du port de Dubrovnik, se trouve la petite ile de Lokrum. Un bac fait régulièrement l’aller retour depuis le port de Dubrovnik, la traversée prend 10 minutes.

Pendant des siècles les moines bénédictins occupaient l’ile, et il reste d’ailleurs leur abbaye, abandonnée en 1798. Plus tard, quand Napoléon envahit la région, il construit un fort au sommet de l’ile. En 1859, l’archiduc Maximilien de Habsbourg découvre l’ile et en tombe amoureux. Il en fait sa propriété, y aménage une résidence d’été et créé un grand jardin botanique. Les Habsbourg rendront l’ile à la Croatie en 1919. Depuis 1962, l’ile est une réserve naturelle. Elle possède une petite curiosité, un petit lac … d’eau salée (il communique avec la mer adriatique).

Et pour finir ce bref passage dans la belle ville de Dubrovnik, une petite vue de la côte depuis le village de Plat.

Et si on continuait la route un peu plus loin pour découvrir le Monténégro ? c’est juste à côté, et c’est très beau ! On y va ? 😉 Ça se passe ici.

Un super weekend à Brighton

Vous avez envie de passer un chouette week-end dans la station balnéaire préférée des londoniens ? c’est à Brighton que ça se passe, sur la côte sud de l’Angleterre! A la fin du XVIIIe siècle, le futur roi Georges V vient passer son temps libre ici, et depuis la ville a le vent en poupe. On la surnomme « London-on-sea », et tout le monde vient profiter de son atmosphère cool et de sa grande plage. Allez, on va voir ça, hop en route ! 🙂

Pour arriver à Brighton, il faut moins d’une heure en train depuis Londres. Si vous venez en voiture, votre plus grand challenge sera le parking. Il est presque impossible de se garer en centre ville. Les prix des stationnements sont vraiment prohibitifs. Vous pouvez en général avoir des réductions sur les parkings via votre hôtel. Pour le logement justement, je vous conseille l’hotel My Brighton (site officiel), très bien situé en centre ville (17 Jubilee St, Brighton BN1 1GE) avec des chambres au look très futuriste et d’immenses baies vitrées. Et pour le parking, vous pouvez aller au NCP Car Park du Brighton Theatre (site officiel), c’est à côté (Brighton Theatre, Church Street, BN1 1US). La visite du centre ville et de la plage se fait sans problèmes à pieds.

Brighton, côté ville

Brighton a une réputation de ville qui bouge, agréable, dynamique et cool. Une des rues qui reflète assez bien cette ambiance, c’est Gardner Street. Il n’y a que des successions de terrasses de bar et restos cools, de la street food qui donne envie et des petites boutiques sympas. Vous y trouverez forcément votre bonheur 🙂

Pour manger, je vous conseille quelques adresses :

  • Las Iguanas Brighton (7-8 Jubilee St, Brighton BN1 1GE) : Une très bonne adresse pour manger des plats d’Amérique latine et du Brésil. Bon rapport qualité prix. Service et accueil chaleureux, que demander de plus 🙂 (plus d’infos sur le site officiel)
  • Pompoko (110 Church St, Brighton BN1 1UD) : Comme son nom l’indique (ou pas), c’est un resto japonais, dans la vague street food. On vient ici pour prendre à emporter, ou manger sur place dans la petite salle à l’étage. C’est vraiment pas cher (et c’est bon)! (ils ne servent pas d’alcool). (Plus d’infos sur le site officiel)

Pour boire des bonnes bières en terrasses, vous trouverez facilement 🙂

Parmi les lieux célèbres du centre ville, on peut citer le Brighton Dome. (Plus d’infos sur le site officiel). Il a été construit à l’origine pour abriter les écuries du Prince Régent en 1806. Construit avec une architecture de style indienne, il a fait parler de lui a son inauguration car il avait un énorme dôme en verre qui lui a donné son nom. Il fait 24m de diamètre et se trouve à 65m de hauteur. En 1866, les écuries sont transformées en salle de concert pour la ville de Brighton. L’intérieur est de style art déco. Pendant la première guerre mondiale, il a brièvement servis d’hôpital pour les soldats indiens blessés … on pensait qu’ils iraient mieux dans un bâtiment au look indien 😐

Juste derrière le Brighton Dome se trouve le bâtiment le plus emblématique de Brighton, c’est le Royal Pavillon. C’était la résidence de bord de mer du futur roi Georges, car les médecins lui disaient que l’air marin lui ferait du bien. De la simplicité, de la simplicité! Construit en 1822, on est totalement dans le style anglo-indien, un savant mélange de n’importe quoi. Il n’en profitera pas longtemps, il meurt en 1830. Le bâtiment est vendu à la ville en 1845.

Pour visiter le musée du Royal Pavillon, plus d’infos ici.

En face du Royal Pavillon, il y a Old Steine Gardens. Ce grand square triangulaire n’est à vrai dire pas particulièrement joli. Il y a toutefois une grande fontaine, la Victoria Fountain. Elle fait presque 10m de haut et a été inaugurée en 1846 pour célébrer le 27e anniversaire de la reine Victoria. La fontaine est classée comme monument national.

A l’opposé du square, il y a une autre fontaine beaucoup plus discrète celle là, c’est le War Memorial.

Dans les ruelles près du square, on peut voir le Brighton Town Hall. Jusque là, rien d’extraordinaire : c’est une mairie, certes un poil impressionnante. Pourtant, cette mairie abrite un musée insolite, celui des vieilles cellules de prison de la police de Brighton. Si, si, c’est possible. Pour le visiter, c’est farfelu, les infos sur le site officiel.

On déambule avec plaisir dans les petites ruelles de la ville.

Coincée entre deux immeuble sur West Street, on découvre l’église St Paul Parish Church. Mais surtout, au carrefour un peu plus loin, la « célèbre » Jubilee Clock Tower. Pour commémorer les 50 ans de règne de la Reine Victoria, le Jubilé d’Or, en 1887, de nombreuses villes anglaises érigent des horloges commémoratives.

Celle de Brighton est inaugurée en 1888 et fait 23m de haut. Le long de son mat, une grosse boule de cuivre coulisse lentement. Le système hydraulique à l’origine a été arrêté au bout de quelques années seulement car il faisait trop de bruit! Le mécanisme n’a été remis en place que dans les années 2000.

Dans les parages, il y a un endroit insolite, allez au Marwood Coffee Shop
(52 Ship St, Brighton BN1 1AF ). Le bar est déjà cool ne serait-ce que pour sa déco excentrique (mention à la tête de requin), et dans la minuscule impasse, une énorme enclume pend dangereusement au dessus de votre tête 😉

Brighton, côté mer

La ville de Brighton est devenu très rapidement l’endroit idéal pour fuir le smog recouvrant la région londonienne. Les anglais profitaient enfin de l’air pur des bords de mer.

On savait que l’air marin était bon pour la santé, mais les sorties en mer étaient trop compliquées ou trop onéreuses, alors les anglais trouvèrent une solution : les Piers. Un pier, c’est une grande jetée qui s’avance à plusieurs centaines de mètres en mer, et sur laquelle on pouvait poser des transats et se ressourcer avec un bon air marin. Il y en a de nombreuses sur la côte sud anglaise. Une des plus célèbre, c’est celle de Brighton.

Le Brighton Palace Pier c’est LE lieu à visiter lors de votre visite à Brighton.

Le Brighton Palace Pier est inauguré en 1899. Il fait 520m de long. Et c’est tout de suite un succès populaire. Les Piers coutent très chers a entretenir et de nombreux font faillites et sont finalement démolis. Son rôle thérapeutique est vite mis de côté pour faire place au divertissement. En 1911, une salle de spectacle est installée sur le Pier. Il sera gravement endommagé pendant une tempête en 1973 où un bateau vient percuter l’ouvrage et détruite en partie la salle de spectacle. Dans les années 80, on décide de le remplacer par une salle de jeux et d’arcade. Et dans la foulée, on installe un parc d’attraction à l’extrémité de la jetée. Malgré une bombe de l’IRA en 1994 et un incendie en 2003, le Brighton Palace Pier est toujours là. Il attire chaque années plus de 4 millions de visiteurs!

Les attractions sont toutes un peu désuètes, mais ça reste bon enfant, et c’est une promenade agréable. Et vous pouvez aussi tout simplement vous installer sur un transat et profiter de la vue et du bon air 😉

La plage de Brighton s’étend sur plusieurs kilomètres. Pas de sable fin, mais des petits galets. Le long de la plage, il y a plusieurs petits trucs sympas 🙂

La sculpture Afloat, surnommée le ‘Doughnut Groyne’. Cette grosse sculpture en bronze de près de 3m de haut est installée en 1998. Elle représente un globe terrestre tordu pour être sous forme de tore. Mais pour les gens, ça reste un donut, et ça suffit comme ça 🙂 C’est un spot à photos!

Un peu plus loin, on peut faire un tour sur un vieux manège historique.

Sur votre route, près des arcades, pensez à faire un petit tour au Brighton Fishing Museum. C’est un petit musée indépendant sur l’histoire de la pêche à Brighton. Ca peut être un plan intéressant pour se mettre à l’abri s’il pleut haha Entrée gratuite (et donations appréciées).

Il y a plein d’endroits pour se poser boire une bière, manger un sandwich, commander des huitres, etc … de quoi passer une bonne après-midi.

Vous verrez aussi cette carcasse métallique près de la plage. C’est tout ce qu’il reste du Brighton West Pier. Il a été construit en 1866. Au fil des ans, le succès n’est plus au rendez-vous et il est fermé au public en 1975. Faute d’entretien, il tombe en ruine et ne résiste pas aux tempêtes qui font s’effondrer une partie de l’armature. Ensuite, des incendies en 2003 finiront de l’achever.

Un projet a été à l’étude pour le reconstruire mais finalement abandonné, car beaucoup trop cher. Ça reste maintenant un point de vue bucolique pour les mouettes et les touristes.

Si vous avez de bons yeux (ou un zoom 😉 ) vous verrez au large la Rampion Wind Farm. C’est le plus gros site d’éoliennes offshore du Royaume Uni. L’installation est finalisée en 2018, avec 116 turbines installées à 13 km du rivage. Comme vous le voyez, on les voit à peine, et le Royaume Uni produit près de 20% de son électricité par éoliennes. En France, le parc éolien offshore est de … rien de rien du tout (en 2020! … on est lamentables).

Juste en face des ruines du West Pier, vous ne pouvez pas la louper, il y a la tour du British Airways i360. Cette attraction consiste en une tour de 162m de haut, et d’un bar panoramique circulaire qui monte et descend le long de la tour. La tour est inaugurée en 2016.

Il y a un départ toutes les 30 minutes. Au sommet, vous pouvez déguster du champaaaagne… ah non, c’est du Nyetimber, du ‘sparkling white wine’ qui est la tentative anglaise pour concurrencer le champagne français. Champagne ou non, le ticket pour l’attraction, c’est au minimum 15£ et il est fortement conseillé de réserver en avance via le site officiel.

Un peu plus loin, il y a la bizarre Upside Down House (plus d’infos ici). L’entrée n’est pas très chère. Pour 4.50£ vous pouvez vous amuser à faire plein de photos marrantes à l’intérieur. Enfin ça, c’est si vous n’avez pas une heure de queue avant de pouvoir rentrer, ce qui arrive de temps en temps. S’il n’y a personne, allez y vite fait pour le fun.

Le Brighton Beach Bandstand marque un peu la fin de la plage côté ouest. Cette élégante construction date de 1884. C’est un mignon kiosque à musique de style victorien. Le rez de chaussée où se trouvaient des toilettes héberge maintenant un petit café depuis 2003. Suivant la période de l’année, on y joue des concerts, ou on y fait des photos de mariage.

Et pour rester dans la musique, un petit bonus avec le très chouette morceau « Brighton rock » de Queen. Morceau peu connu, mais top, et super solo de Brian May. D’ailleurs je vous mets une version live, c’est cadeau!

Et comme on parle culture et musique, regardez le film Quadrophenia, sorti en 1979. Il est inspiré de l’opéra rock des Who, et qui met en scène la fameuse mode des ‘mods’ en Angleterre dans les années 60, avec leurs incroyables scooters customisés.

Enfin, si vous êtes à Brighton, il faut ABSOLUMENT aller voir les superbes falaises des Seven Sisters.

Oxford

La ville d’Oxford est surtout célèbre pour son université. Elle se trouve à 90km au nord-ouest de Londres, dans le comté de l’Oxfordshire. Sa population d’environ 160.000 habitants compte au moins 32.000 étudiants! Est-ce que cette ville surnommée «the city of dreaming spires» (la ville aux clochers rêveurs) mérite la visite ? Bien sur ! On y va, allez, hop en route ! 🙂

Tout d’abord un rapide rappel historique : A l’origine le nom de la ville vient du vieux saxon ‘oxa’ (bœuf) et ‘ford’ (gué), le gué aux bœufs quoi. Voilà, c’est pas très sexy. La ville va acquérir un certain prestige en 1167, quand le roi Henri II va interdire aux étudiants anglais de suivre leurs études à l’Université de Paris. Ils reviennent tous en Angleterre et sont envoyés à Oxford, où on créé une université. L’organisation n’est pas au top, l’enseignement se fait dans des halls disséminées dans la ville, et la cohabitation entre les étudiants et le reste de la population ne fonctionnent pas trop. Les nombreuses soirées de beuveries et bagarres conduiront à des pendaisons d’étudiants. Le choc et le scandale sera à l’origine d’une scission en 1209, et des maitres et d’étudiants quittent la ville pour fonder l’Université de Cambridge, l’éternelle concurrente. Les premiers véritables collèges de la ville sont fondés en 1249. Les étudiants sont étroitement liés aux questions religieuses et politiques. La première constitution écrite anglaise, les Provisions d’Oxford, y voit le jour en 1258. L’université d’Oxford est maintenant composée de 38 collèges et c’est une des plus réputées au monde. De nombreuses célébrités sont passées sur les bancs d’Oxford, avec par exemple : Lewis Carrol, Oscar Wilde, JRR Tolkien, Lawrence d’Arabie, Winston Churchill, Margaret Thatcher, Tony Blair et même Bill Clinton.
Plus d’infos sur le site de l’Univesité d’Oxford .
Si on met l’université de côté (pas évident), la ville est aussi un bastion de l’industrie automobile, avec les usines Morris Motor jusque dans les années 1980, et maintenant la production de la Mini pour BMW.

Si vous venez à Oxford en voiture, l’option la plus économique pour se garer, c’est le grand parking Pear Tree Park & Ride au nord de la ville, avec un service de navettes pour rejoindre le centre ville. Si vous voulez vous garer près du centre, ce sera presque mission impossible et les prix sont chers (plus de 4£ l’heure!). Depuis quelques années, la ville veut rendre le centre ville aux piétons et aux vélos. Avec un peu de chance, vous trouverez peut-être des places au parking St Giles , qui est vraiment à deux pas du centre.

Juste à côté se trouve le Martyr’s Memorial. Il est dédié aux martyrs d’Oxford: trois évêques anglicans qui furent brulés dans la ville pour « hérésie » en 1555. Sous le règne de Marie Tudor, les protestants furent persécutés dans le royaume alors que la reine voulait remettre l’église sous la juridiction de Rome. L’emplacement exact de cette exécution est marqué par une croix sur Board street un peu plus loin.

Tout proche du mémorial, sur Beaumont Street, il y a le Ashmolean Museum. C’est le plus ancien musée universitaire du monde, fondé en 1683. Sa collection est très riche (trésors archéologiques grecs et égyptiens, plus grande collection au monde de dessins de Raphael, impressionistes, etc…) et comme beaucoup de musées en Angleterre, l’entrée est gratuite.
Plus d’infos sur le site officiel.

On arrive ensuite sur Broad Street, une des rues les plus animées de la ville. Sur la chaussée au milieu de la rue, si vous êtes attentifs, vous verrez une croix en pavés de granits. Cette croix marque le lieu de l’exécution des martyrs d’Oxford.

Depuis la rue on distingue le clocher de la chapelle de l’Exeter College , avec une statue flippante sur le toit devant. L’ancien élève le plus connu de de ce collège, c’est JRR Tolkien.

Le long de Broad Street, deux célèbres collèges rivaux sont voisins. Le Balliol College (fondé en 1263) et le Trinity College (créé en 1555 sur les fondations de l’ancien Durham College). Contrairement à de nombreux collèges d’Oxford, le Trinity College n’est pas entouré de murs mais de grilles. Il est plus ouvert et on peut voir les jolis jardins boisés depuis la rue.

Juste après le Trinity College, on trouve côte à côte deux lieux emblématiques :

La librairie Blackwell’s Bookshop (48-51 Broad St), fondée 1879. Cette librairie sur plusieurs étages et la plus grande d’Angleterre. C’est une véritable institution à Oxford. En 1966, une extension a été ouverte sous le Trinity College, la salle Norrington. Avec plus de 5km de rayonnages et 930m² de surface, c’est la plus grande salle de librairie du monde.

Le pub White Horse (52 Broad St). C’est un des plus vieux pubs de la ville, sa licence lui a été accordé en 1591! C’est aussi un des pubs les plus petits de la ville 🙂 Mais si vous voulez une bière dans un lieu chargé d’histoire, c’est ici! Le site web du pub.

On arrive ensuite devant le Sheldonian Theatre, inauguré en 1668. C’est l’œuvre de l’architecte Christopher Wren. Il sera surtout connu pour avoir redessiné les plans de Londres pour la reconstruction de la capitale après le grand incendie de 1666, et c’est lui qui réalisera la célèbre Cathédrale Saint Paul de Londres.

Le « théâtre » est surtout utilisé pour des représentations musicales et des cérémonies de remises de diplômes. La première pièce de théâtre n’y est jouée qu’en 2015!

L’entrée est payante (et possibilité de monter dans la coupole pour avoir une vue panoramique). Plus d’infos sur le site officiel.

A côté se trouve le Clarendon Building. Ce bâtiment néoclassique construit en 1715 abritait l’Oxford University Press, la plus importante maison d’édition universitaire du monde.

Ensuite on passe par l’entrée sous la tour des cinq ordres de l’architecture classique, pour pénétrer dans une cour richement décorée.

Une partie des batiments est occupée par la Divinity School. C’est une construction médiévale (1483) destinée à l’enseignement théologique. Le lieu est particulièrement connu pour sa salle de lecture qui a un plafond vouté incroyable. L’autre partie est occupée par la Bodleian Libray, fondée en 1602. C’est la deuxième plus grande bibliothèque du pays, juste après la British Library. Plus de 12 millions d’ouvrages sont à disposition pour les étudiants. Tout le monde l’appelle « the Bod ».

Plus d’infos pour organiser la visite sur le site officiel.

Devant l’entrée de la bibliothèque, il y a une statue, c’est William Herbert (3e comte de Pembroke). Ce politicien anglais est surtout connu pour avoir été un mécène des arts, et en particulier pour avoir financé William Shakespeare a ses débuts.

Derrière la Bodleian Library se trouve Radcliffe Camera. Ce bâtiment circulaire inauguré en 1749, est au cœur d’Oxford. Il sert d’annexe à la bibliothèque et n’est en général pas ouvert au public.

Plus d’infos sur le site officiel.

Le jour de ma visite, il y avait la cérémonie de Graduation, avec le traditionnel jeté de chapeaux après la remises des diplômes. Tous les étudiants venaient se faire prendre en photo en famille devant « Rad Cam ». C’était une chouette ambiance de mois de juillet (oui la météo anglaise était capricieuse …).

En face, se trouve l’Église universitaire Sainte-Marie-la-Vierge. C’est autour de cette église que la ville d’Oxford s’est bâtie. Elle a été reconstruite au XVIe siècle, mais la tour et son célèbre clocher sont toujours d’époque. Elle date de 1280. La visite de l’église est gratuite, mais pour monter au sommet de la tour, il faudra débourser 5£. Plus d’infos sur le site officiel.

Sur le bord du Radcliffe Square, se trouve All Souls College fondé en 1438. C’est un des collèges les plus riches d’Oxford et son examen d’entrée est réputé pour être un des plus durs au monde. Plus d’infos sur le site officiel.

En arrivant sur High Street, on longe les murs de l’University College, c’est le plus vieux collège d’Oxford, datant de 1249. Il y a un petit passage qui passe sous un pont reliant deux batiments, c’est Logic Lane. Ce chemin avec ses vieux pavés permet de rejoindre Merton Street .

Quand on arrive dans la vieille ruelle historique de Merton Street, on s’attend presque à voir des calèches surgir. On a un peu le sentiment d’être à une autre époque. Il y a très peu de place à la modernité. Des pavés, pas de lampadaires, pas de fils électriques, pas de voitures, et des vieilles pierres. Une belle rue à voir 🙂

A l’extrémité ouest de cette rue, c’est le Corpus Christi College fondé en 1352. En revenant vers l’est on longe le Merton College. C’est le deuxième plus vieux collège d’Oxford, il date de 1264. C’est un des établissements avec le meilleur taux de réussite. Plusieurs prix Nobel ont fait leurs études ici (ainsi que des membres de la famille royale du Japon). Entre les deux collège, un petit passage discret vous amène directement sur des grandes prairies cachées, là, juste derrière.

A l’ouest de la ville, on trouve le Magdalen College fondé en 1448. On ne peut pas le louper avec sa grande tour carrée. Prestigieux lui aussi, il possède des grands terrains et des prairies qui accueillent des daims.

En face du Magdalen College, c’est le Jardin Botanique d’Oxford. Il est créé en 1621 comme jardin d’herbes médicinales. C’est le plus ancien jardin botanique d’Angleterre, et un des plus vieux du monde. Il n’est pas très grand avec 1.8 hectares seulement. Le plus vieil arbre du parc est un if planté en 1645. L’entrée est payante, plus d’infos sur le site officiel.

Le long du jardin, coule la rivière Cherwell. C’est sur cette rivière, le temps d’une promenade en barque avec des amis et des petites filles que Lewis Carroll improvisa pour elles, les Aventures d’Alice aux pays des merveilles en 1865. La Cherwell passe sous le pont Magdalen Bridge et rejoint la Tamise un peu plus au sud de la ville.

Si vous aussi, vous voulez votre promenade en barque, c’est possible 🙂 Près du pont, il y a l’embarcadère. A la rame, en pédalo, ou carrément avec un « chauffeur » réservé et sa perche. On se croirait presque à Venise. Plus d’infos sur les tarifs (élevés) ici.

La petite rue Queen’s lane est agréable pour déambuler tranquillement et sans voitures. On passe à coté du Queen’s College (1341), un ancien élève connu ici, c’est Rowan Atkinson, le célèbre interprète de Mr Bean 🙂 et du New College (1379), et ici comme ancien élève célèbre, on peut citer un autre acteur, Hugh Grant.

Au bout de la rue, on arrive sous le Hertford Bridge. Il est plus connu sous le nom de Pont des Soupirs (bridge of sighs). Il relie les deux batiments du Hertford College. Pour l’original, il faut aller à Venise 🙂 En fait ce pont ressemble d’avantage au Pont du Rialto, mais bon hein, c’est moins vendeur. Sa construction est assez récente puisqu’il ne date que de 1914 (œuvre de l’architecte Thomas Graham Jackson).

Juste avant de passer sous le pont, il y a un minuscule passage entre deux maisons sur la droite. Soyez un peu curieux et allez donc y faire un tour. C’est St Helen’s passage, et c’est tellement étroit que vous ne pourrez même pas écarter les bras! Alors que le passage semble s’enfoncer vers nul part, il y a pourtant tout au bout, un lieu à visiter assurément, c’est le Turf Tavern. Il est vraiment caché. Il date de 1381 et se trouvait juste à l’extérieur des murailles d’Oxford pour pouvoir échapper aux règles de la ville. C’était le lieu de débauche des premiers étudiants, et depuis des siècles de nombreuses personnalités y ont levé le coude! Comme le futur premier ministre australien Bob Hawke qui a établi un record du monde en buvant un yard de bière (1.4 litres) en 11 secondes en 1963 🙂

Le pub le plus difficile à trouver d’Oxford, mais aussi celui avec une atmosphère des plus agréables 🙂

Si vous voulez un peu sortir de l’univers des collèges d’Oxford, en allant vers l’ouest la ville, vous pouvez faire une halte au Gloucester Green Market. Ça se trouve sur la droite de George Street en descendant la rue. Plein de délicieux stands de street food pour vous régaler, un petit marché aux puces sympa, une ambiance super agréable, bref un lieu ouvert et cool 🙂

A découvrir aussi, The Covered Market entre Market Street et High Street. C’est un marché couvert historique rempli de petites échoppes en bois. Il est ouvert tous les jours de la semaine depuis 1773. Vous pourrez y manger ou faire des achats, ou tout simplement découvrir les lieux.
Plus d’infos ici

Et si vous avez le temps, il y a Oxford Castle que je n’ai pas visité, et surement plein d’autres surprises à découvrir dans cette ville bien agréable.

Visite réalisée en juillet 2019

Autour de Essaouira

Si vous avez envie de vous évader un peu des remparts de la médina de Essaouira, je vous propose quelques bons spots dans la région de Essouira 🙂

Moulay Bouzerktoun

A 25km au nord de Essaouira, sur la côte, se trouve le petit village de Moulay Bouzerktoum. Il est situé sur un petit promontoire rocheux face à l’Atlantique. Depuis quelques années, c’est devenu un spot mondial de compétition de planches à voile, kitesurf et windsurf. C’est ici qu’a eu la première édition de la Windsurf Trilogy en 1997 où plusieurs champions du monde s’affrontent.
Pour louer du matériel de glisse, trouver des instructeurs, vous pouvez avoir plus d’infos ici : http://moulay-bouzerktoun.info/

Le Charki, un vent d’alisé du nord-est, souffle toute l’année. Il est particulièrement puissant de mai à septembre.

Sur place il y a un très chouette endroit où s’arrêter pour manger et boire un verre, c’est le restaurant Dar Lawama. L’accueil est super sympa, et la terrasse ombragée qui donne sur l’océan est juste parfaite. Un superbe endroit peu connu, pour se relaxer, prendre un verre, manger, et regarder le ballet des planches dans les vagues. Testé et recommandé 🙂

Had Draa

Vous voulez vivre une expérience authentique, voir même rustique ? ahah 🙂 alors il faut aller au Souk de Had Draa. Il est à une trentaine de kilomètres au nord est de Essaouira. Direction Marrakech, au village d’Ounagha prendre à gauche, et continuer jusqu’au village d’Had Draa. Ensuite, il suffit de suivre la foule. C’est un marché qui a lieu tous les dimanches, et c’est un véritable souk berbère. Entendez par là, qu’il est avant tout à destination des locaux. Ce n’est pas un souk pour vendre des babioles aux touristes. Non, c’est les locaux qui viennent de toutes les bourgades aux alentours, très tôt, pour vendre et acheter de la nourriture, des ustensiles du quotidien … et des animaux.
Il faut absolument faire un détour par le marché aux bestiaux. C’est le point le plus éloigné du souk. Les ventes de dromadaires, moutons et vaches commencent assez tôt et c’est très animé 🙂 En déambulant dans le marché vous passerez forcément près de la zone boucherie … et il faudra avoir l’estomac bien accroché avec les têtes d’animaux fraichement coupées et les flaques de sang un peu partout. Un peu plus marrant, il y a une zone réservé aux barbiers, et la technique est assez rudimentaire 😉
En sortant du marché vous pouvez acheter quelques morceaux de viande à faire griller dans unes des nombreuses terrasses de café, tout en sirotant votre thé à la menthe. C’est à la roots et c’est très bon 🙂 Vous ne devriez pas apercevoir beaucoup de touristes ici 😉

Je n’ai pas pris de photos, car on n’est pas au zoo hein, c’est une population assez pauvre qui fait son marché. C’est pas une attraction. Alors restez cool 🙂

A voir aussi dans le coin, le Domaine viticole du Val d’Argan (https://www.valdargan.com/fr/)

Sidi Kaouki

En prenant la direction du sud, à 25km de Esssaouira, on arrive à Sidi Kaouki. C’est un tout petit village. Il y a un petit parking maintenant pour se garer, depuis que la route a été construite il y a quelques années. C’est rempli de mini van, ça sent le surf à plein nez! 😉 La plage de Sidi Kaouki est immense et c’est une des plus belles de la région. Attention, on ne vient pas ici pour nager, les courants sont forts. Si vous avez un petit creux, vous pouvez vous poser Chez Momo. C’est sans chichi, bon et pas cher!

La maison isolée au bord de la plage, c’est le sanctuaire du marabout Sidi Kaouki. Rien n’indique que c’est un mausolé, mais les locaux y viennent toujours pour prier et avoir la baraka.

Sidi Kouaki c’est aussi un spot très réputé pour les sports de glisse. Ici c’est surtout le surf qu’on pratique. maison marabout et

Au bord de la plage, la Sidi Kaouki Surf Station… qui ressemble à un oasis pirate perdu au milieu de nul part. La déco est terrible et l’ambiance bien cool 🙂

Si vous voulez faire du surf ici, voyez avec eux ! Ils proposent pleins d’autres activités. Plus d’infos ici : https://www.sidi-kaouki.com/

Sidi M’barek

Il y a une très belle balade à faire, en continuant une dizaine de kilomètres vers le sud. Il faut longer la petite route P2201 au bord de l’océan. Quand la route fera un gros virage à gauche pour aller vers les terres, vous êtes arrivés. Il faut se garer au bord de la route (exactement ici : 31°15’58″N 9°47’44″W), c’est juste à l’entrée du village Aït Idir. Ensuite, il faut prendre le petit sentier rocailleux qui descend …

Ensuite, il n’y a qu’à suivre le sentier et les petites marques peintes sur le sol, pour rejoindre le lit de la petite rivière Aghbalou qui coule en contrebas. Le contraste est assez saisissant avec toute la région sèche désertique et rocailleuse qui nous entoure. Il suffit en fait d’un simple petit filet d’eau, et hop la végétation est là, ainsi que les dromadaires 😉

Un peu plus loin, une grande dune de sable fin frôle le ruisseau et la végétation. C’est très beau!

Au pied de la dune géante, c’est les Cascades de Sidi M’Barek! Bon évidemment, la ce n’est pas très impressionnant. Mais en temps de pluie, c’est presque les chutes du Niagara ici 😉 Dans tous les cas, c’est un endroit magnifique. Ce qui est assez fou aussi, c’est que la source du ruisseau, située à 3 km de là coule toute l’année, et que ce lieu est connu depuis des siècles. Les caravanes de dromadaires qui remontaient de Tombouctou à direction de Essaouira ont fait des haltes ici pendant des générations!

On peut continuer de suivre le cours d’eau …

… qui se perd sur une immense plage déserte. Pas si déserte que ça en fait, car la grotte où on peut s’abriter du soleil était « squattée » à ce moment là. Mais sinon, le site était désert, et c’était grandiose 🙂

Pour rentrer, c’est le même chemin. Vous croiserez peut être un des bivouacs qui campent ici, et vous apercevrez aussi le marabout blanc qui domine le site.

Cette balade est vraiment agréable, je vous la conseille vraiment !

Le Café Jimi Hendrix

Cette petite merveille se trouve juste au sud d’Essaouira, sur la petite route qui mène au golf, au petit village de Diabat. Il est là tout discret au bord de la route, derrière la dame sur la photo. Le célèbre Café Jimi Hendrix! C’est quoi cette blague ?

Alors la « légende » raconte qu’en juillet 1969, le célèbre guitariste est en vacances au Maroc avec des potes. Il séjourne à Essaouira, et vient faire un tour à Diabat. Il y reste plus longtemps que prévu, car il est fasciné par les viennes ruines ensablées d’un palais du sultan Mohammed ben Abdallah. C’est ce qui l’inspirera pour sa célèbre chansons « Castle made of sand ». Tout ça est évidemment complètement bidon, Jimi Hendrix a juste dormi un peu à Essaouira et c’est tout. Petit détail supplémentaire, la chanson « Castle made of sand » est sur l’album Axis : Bold as love, sorti en 1967!

En revanche à Diabat, il y a eu pendant 2 ou 3 ans une importante colonie hippie dans les années 1970. Mais les autorités ont fini par faire déguerpire tout le monde car la jeunesse locale avait tendance à venir faire la fête ici et ce n’était pas trop du gout des familles …

Si vous aimez Jimi Hendrix (qui n’aime pas???), je vous conseille cet excellent site très complet : The Voodoo Child 🙂

L’arganier

L’arganier est un arbre endémique du Maroc, qu’on retrouve partout dans les paysages rocailleux et désertiques de la région d’Essaouira. Son bois est très dur, on le surnomme « bois de fer ». Il est amusant pour les touristes car on voit souvent des chèvres perchées sur les branches. En effet, elles n’hésitent pas à grimper à plusieurs mètres de hauteur. Ce n’est pas juste pour amuser la galerie, c’est surtout que l’arganier produit un fruit qui ressemble à une olive flétrie. Et les chèvres en raffolent! 🙂

Et c’est justement la présence des chèvres qui va permettre de produire l’huile d’argan. Les chèvres gobent les fruits et recrachent les noyaux (mais parfois il faut retrouver les noyaux dans leurs excréments). Ces fameux noyaux d’argan renferment des amendons, des graines, à partir desquels on produit de l’huile. Et cette huile, c’est le trésor de la région. On en extrait l’huile d’argan alimentaire, qui a un délicieux gout de noisette. Cette huile ne se fait pas cuire. On produit aussi de l’huile d’argan cosmétique. Il faut plus de 27 kilos de fruits pour produire un litre d’huile d’argan.

C’est traditionnellement le travail des femmes de récolter ses noix d’argan et de produire de l’huile. Des coopératives de femmes de la région continuent d’exploiter cette ressource.

Panorama sur Essaouira

Arrêtez vous au moins une fois au point de vue Azlef. Il est sur la route R207 qui vous conduit droit dans la vallée où se trouve Essaouira. Dans le virage avant de descendre dans la cuvette de la vallée, il y a un petit parking . Vous aurez un beau panorama sur la cité.

Et il y aura toujours quelqu’un pour vous proposer une photo avec un dromadaire 😉

Séjour agréable à la découverte de Essaouira

Pourquoi venir à Essaouira ? et bien car il y fait soleil 320 jours par an, que la température est presque toujours de 25 degrés. On y trouve une médina à taille humaine classée au patrimoine de l’Unesco. Ses remparts et son port pittoresque sont à découvrir. La grande plage est le paradis des véliplanchistes avec un vent omniprésent. C’est aussi une ville multiculturelle qui reste un peu hors du temps. Il y a un grand festival de musique Gnaoua chaque été. Bref, il faut y aller! On y va ? Ok, alors hop en route ! 🙂

Petit rappel historique 🙂
Essaouira a une très longue existence. La première trace de colonie date de -700 avec la présence des phéniciens. Au fil des siècles, l’endroit passe sous occupation berbère puis romaine. La ville n’existe pas, et c’est le petit ilot dans la baie qui est habité. Aux XVIe siècle les portugais s’y installent un temps et le baptise Mogador. Ils construiront quelques remparts pour protéger l’ile. La ville n’est réellement fondée qu’en 1764 sous le règne du sultan Mohammed Ben Abdellah. Il fait alors de Marrakech la capitale du royaume et décide de bâtir une ville dans la baie pour avoir un port accessible et bien protégé. La Casbah de Essaouira (Al-Suwayra, en arabe, « la Bien-Dessinée ») est née. C’est le plus vieux quartier de la ville actuelle. La ville, malgré la peste et les guerres, va continuer de s’agrandir, avec la construction de la Médina. Le quartier la Mellah est créé pour abriter l’importante population juive alors que la médina est déjà surpeuplée. En 1844, pendant la guerre franco-marocaine, la ville est bombardée et pillée. Il n’y a plus que 10.000 habitants… Avec la mise en place du protectorat français au Maroc en 1912, la ville de Mogador continue de perdre de l’importance. Son port ne peut accueillir que des petits bateaux de pêche. La richesse commerciale se trouve maintenant à Casablanca et Agadir. La ville est officiellement nommée Essaouira en 1956, à l’indépendance du Maroc, mais elle tombe toujours en déclin. Après la guerre des 6 jours en 1967, toute la population juive quitte la ville et provoque un nouveau coup dur démographique et économique. Grace au tourisme (qui commence en partie avec la vague hippie) et à la culture, Essaouira connait un nouvel essor depuis les années 1990. Sa Médina est classée au patrimoine mondial de l’Unesco en 2001.

Plusieurs possibilités s’offrent à vous pour venir à Essaouira. Vous pouvez faire la route depuis Marrakech ou Agadir, ou tout simplement prendre l’avion et atterrir à l’aéroport de Essaouira-Mogador à 16km de la ville (il y a de nombreux vols directs et pas chers). L’accès à la Médina se fait en passant parle square Orson Welles (il a tourné une partie du film Othello dans la ville en 1949).

Partir à la découverte de la Médina

On entre par la porte Bab Sbaa. Construite en 1866, c’est par cette porte que rentraient les caravanes alimentant le souk. C’est devant cette porte que vous trouverez facilement les petits taxis bleus qui vous emmènent partout en ville (mais pas dans la médina, les ruelles sont trop étroites).

Un point de repère pratique pour se donner rendez-vous dans la médina, c’est la tour de l’Horloge. Elle est collée à la porte Bab Magana, qui est la seule ancienne porte d’accès à la Casbah conservée. L’horloge est installée dans la tour en 1920.

Derrière les remparts de la Casbah, il fait bon se perdre dans les ruelles 🙂 C’est un sacré dédale où on peut vite se perdre, mais comme ce n’est pas très grand, on retombe toujours rapidement sur un lieu qu’on connait, ou sur les remparts, ou il suffit de demander son chemin aux gens sympas partout dans les rues 😉

Où se loger dans la Médina à Essaouira ?

La ville ne manque pas d’offres de logements. Je vous propose deux adresses, qui sont excellentes, croyez moi 🙂

La Villa garance (10 r A. Eddakhil) est un bon exemple. C’est un petit hôtel installé dans un magnifique Riad restauré, au calme dans la Médina. Marie et Pierre vous accueilleront avec plaisir 🙂 Le toit terrasse vous donnera une vue à 360 degrés sur l’océan et la ville. Ne manquez pas non plus les massages à l’huile d’argan prodigués par Halima, un vrai moment de bien-être 🙂

Plus d’infos ici : http://www.essaouira-garance.com/

Le Dar moonlight riad, c’est aussi un petit coin de paradis! 🙂 Et qui est juste à côté de la Villa Garance. Ici, c’est en mode airbnb, décoré avec soin, et vous avez les grandes et belles terrasses abritées du vent pour vous tous seuls. Un petit luxe bien agréable 🙂

En vous promenant dans la Médina, vous trouverez un endroit pavé et ouvert. C’est la Place du marché aux grains. A l’abri du vent et au calme, plusieurs terrasses vous attendent. Il y a plusieurs petites boutiques d’artisanats sous les arcades. (Ah au fait, si vous avez vu le film John Wick 3 … la grande scène de fusillade, c’est ici ! 😉 )

Juste en face, c’est le marché aux poissons, pour acheter vos sardines qui viennent du port et que vous pouvez faire griller sur place 🙂

Un lieu que vous visiterez forcément lors de votre passage à Essaouira, c’est la Sqala de la Kasbah. C’est une plateforme d’artillerie de style Vauban, édifiée en 1765. Le but était de protéger le port de commerce, un des seuls sur la côte. Sur plusieurs centaines de mètres de long, les remparts crénelés font face à l’océan et des dizaines de canons espagnols sont encore là, prêts à l’action! 😉 Ces murailles valent à Essaouira le surnom de « Saint-Malo marocaine ».

En suivant les murailles, on atteint la petite forteresse ronde, Borj nord. Des scènes d’Othello d’Orson Welles, de Games of Thrones ou John Wick ont été tournées ici. Toute cette zone a été restaurée récemment.

D’ici on peut voir les iles Purpuraires. C’est un petit archipel d’iles rocailleuses, toutes proches du rivage. Elles protègent Essaouira des grandes vagues de l’océan Atlantique.

En longeant les remparts en direction du nord de la ville, on arrive au quartier de la nouvelle Mellah. C’était le quartier juif de la ville, construit hors de la Kasbah, alors que le premier Mellah était déjà surpeuplée. Pour rappel, il y avait à Essaouira une importante communauté juive. En 1926, lors d’un recensement, près de la moitié de la population de la ville est juive! Ce quartier sera vite isolé du reste de la ville et sera marqué par une pratique religieuse très forte. Une grande partie de la population partira s’installer en Israël à la création de l’état hébreu, et le reste de la population juive fuira la ville après la Guerre des Six jours. Il reste encore trois synagogues de l’époque.

Comme vous pouvez le voir, la majorité du quartier est maintenant en ruine. Laissé à l’abandon et sans entretiens, de nombreuses maisons proches des remparts se sont effondrées. Depuis, tout est rasé, et des taudis sont encore là pour quelques familles …

Je ne vous conseille pas particulièrement la balade en vélo dans les ruelles colorées. Il y a souvent beaucoup trop de monde. Laissez ça aux locaux 😉

Cette photo est assez rare, les devantures des boutiques sont fermées! En temps normal ça grouille de monde, des montagnes d’épices, d’artisanat de bois et de cuir, etc … Je vous avoue que l’artisanat, et bien ça n’a jamais été ma grande passion, alors je ne suis pas trop fan des photos trop jolies des babouches étincelantes devant une montagne de safran 🙂 Mais si vous voulez en voir, il y en a.

Près du Borj Bab Marrakech, au sud est de la Médina, on trouve le Complexe Artisanal d’Essaouira. Dans un espace à ciel ouvert, on y retrouve le concentré de l’artisanat marocains et des ateliers de maitres artisans d’Essaouira. Si vous poussez la visite du lieu un peu plus loin, au fond à droite se cache quelque chose d’insolite dans une cour.

Bien à l’abri dans sa cour, se trouve le plus vieil arbre de la ville. Ce ficus géant a plus de 300 ans et ses racines sont vraiment impressionnantes. Il l’était bien plus avant, mais en 2011, une grande partie a été coupée … accident ou non, mystère…

Cet arbre multi centenaire mérite un détour 🙂

En allant en direction du port, on arrive à tous les coups sur la place Moulay el Hassan. C’est la place principale de la ville et une des plus jolies. Il y a toujours du monde ici et elle est assez animée.

C’est sur cette place que se trouve la scène principale lors du festival international de musique Gnaoua. Plus d’infos sur le Festival Gnaoua .

Sur le coin de la place, il y a un lieu emblématique de la ville, c’est le Taros. C’est un café restaurant qui a pris le nom du vent qui souffle depuis la mer. Il est installé dans une ancienne battisse du 18eme siècle. Il est ouvert tous les jours jusqu’à minuit. La déco et le restaurant sont très chouettes, il y a souvent des concerts, mais on y vient principalement pour accéder à ses terrasses, prendre un verre et profiter du coucher de soleil 🙂

Vous y viendrez au moins une fois, et les places sont rares en fin de journée pour profiter du spectacle 😉

Où manger dans la Médina ?

Il y a énormément de choix, de la petite grillade improvisée jusqu’aux restaurants gastronomiques. Je vous propose une adresse où j’ai passé une très bonne soirée, et très bien mangé aussi bien sûr 😉

Cette perle, c’est le Caravane Café (2 bis, rue du Qadi Ayyad). Cette adresse est assez insolite, une fois qu’on a franchit la petite porte d’entrée, on se retrouve dans un petit oasis coloré. Ce lieu est un savant mélange entre restaurant et galerie d’arts. Il y a des objets chinés aux quatre coins du monde et des petits salons cachés un peu partout. La décoration est réalisée avec soin, c’est beau et c’est réussi! Didier, le patron, est très accueillant tout comme son équipe.

Le service est top, la nourriture excellente, et vous aurez droit à de la musique et du spectacle. Ce n’est pas du tout en mode « on amuse les touristes », croyez moi, c’est bien mieux que ça 🙂 Allez y sans hésiter, et profitez de votre soirée 😉

Il y a une petite adresse qui mérite presque un arrêt obligatoire lors de votre passage, c’est la pâtisserie Chez Driss. Depuis 1928, dans ce petit établissement à la décoration d’époque, on vient y chercher les meilleures pâtisseries de la ville. Elle se situe près de la place Moulay Hassan, à la fin de la rue Hajjali. Laissez vous tenter et goutez à tout ce que vous pouvez haha 🙂

Le port de Essaouira

Ah le port d’Essaouira! Il est célèbre pour ses centaines de barques bleues. C’est un spectacle à lui tout seul. On y arrive en franchissant la Porte de la Marine (Bab el Marsa). Pendant longtemps, c’était le port commercial le plus important du pays. Depuis 1982, il ne sert plus pour le transport de marchandise, et il est exclusivement consacré à la pêche. Et la principale activité de pêche ici, c’est la sardine !

Il faut y aller le matin, quand les poissons fraichement pêchés sont vendus à la criée. C’est un spectacle ! Et plus vous avancez dans le port, plus vos sens seront mis à l’épreuve haha. L’hygiène n’est pas toujours au top, et il y a parfois des poissons qui ont pris des coups de chaleurs, bref, ça sent fort! 😛 Ah, et il y a des mouettes … Énormément de mouettes. Un accident de caca de mouette est vite arrivé, soyez sur vos gardes 😉

En sortant du port, il y a des dizaines de petits kiosques à grillades de poissons. Je ne les recommande pas particulièrement. Les tarifs sont chers, c’est beaucoup de pièges à touristes. Vous mangerez bien mieux et moins cher ailleurs 😉

Derrière les grillades de poissons se trouve le parking du port. Probablement le plus pratique si vous venez à Essaouira en voiture. Il est idéalement situé à l’entrée de la Médina. Il est payant et votre voiture est « gardée » pour la journée 😉

Si vous jetez un œil au grand palmiers qui bordent le parking, vous verrez que derrière cet habile camouflage se cache les antennes pour téléphones!

La plage de Essaouira

Essaouira possède une belle et grande plage. Elle fait plus de 6 km de long. Mais comme vous le voyez, elle semble plutôt déserte. La principale raison, c’est le vent! Le vent, toujours le vent! Il ne s’arrête jamais, et soulève le sable qui peut fouetter les jambes nues. C’est pas super agréable et c’est pour ça qu’on ne vient pas ici pour bronzer 😉

En revanche on vient ici pour faire de la planche à voile ou du kite surf. Il y a des nombreuses écoles de glisse le long de la plage. Si vous aimez le vent, l’océan et le sport, c’est endroit est fait pour vous!

A quelques centaines de mètres de la plage, on peut voir l’ile Mogador. C’est la plus grande ile de l’archipel des Purpuraires. C’est sur cette ile que les phéniciens ont créés leur colonie. Elle abrite une ancienne prison, une mosquée et un phare. L’ile est interdite à la visite. Elle est maintenant une réserve naturelle

Le long de la plage, il y a plusieurs bonnes adresses où vous pouvez vous poser (et aussi beaucoup de mauvaises!). Voici ma sélection :

  • Le Restaurant de la Baie. Idéalement situé face à la mer. Venez ici pour manger simplement et plutôt des plats marocains, pour éviter des mauvaises surprises.
  • Le Roof Bar (62 Boulevard Mohammed V). Au deuxième étage, on débarque au Roof Bar. C’est un restaurant bar, avec une grande terrasse ouverte donnant sur la plage. Il y a une scène avec de la musique live. Ouvert tous les jours jusqu’à 2h du matin.

Un endroit très chouette pour boire quelques verres, manger des tapas et profiter du coucher de soleil à l’abri du vent 🙂

La page Facebook du Roof Bar

  • Beach and friends. Ce lieu est pratiquement au bout de la plage. C’est un super spot où se poser à n’importe quel moment de la journée ou de la nuit. Les cocktails sont bons, le service est super sympa. L’atmosphère y est vraiment agréable.

Je recommande vivement 🙂 Vous ne regretterez pas !

La page Facebook du Beach and Friends.

N’hésitez pas à prendre un taxi pour rejoindre la Médina, c’est pratique et pas cher. Sinon, vous pouvez jouer au touriste de base, et faire votre excursion à dos de dromadaire, tellement pittoresque!

Pour aller plus loin, quelques idées de sorties dans la région de Essaouira.

Séjour réalisé en juin 2019.

Vienne – Centre historique

Commençons la balade dans le centre historique de Vienne.

Direction le nord ouest de la ville, sur la paisible Concordiaplatz. Vous aurez une très belle vue sur l’Église Notre Dame du Rivage (Maria am Gestade). Elle doit son nom étrange car durant le moyen age son clocher servait de point de repère aux pécheurs qui remontaient le Danube. D’ailleurs, son clocher en pierres taillées est un chef d’œuvre du gothique. Il sera détruit en 1683 par les troupes ottomanes qui bombardent la ville, et sera reconstruit 5 ans plus tard.

C’est aussi l’église de la communauté tchèque de Vienne, car à l’intérieur se trouve les restes de Saint Clément Marie Hofbauer (d’origine tchèque), qui a eu une grande influence sur sur la vie religieuse en Europe Centrale à la fin du XVIIIe siècle.

En arrivant sur la place Hoher Markt, vous pourrez admirer une très belle horloge astronomique. Elle s’appelle Carillon Anker. Elle est située sur un « pont » qui relie les deux parties du bâtiment Anker-Hof. Elle a été conçut par Franz Matsh en 1914. A midi pile, il y a une animation spéciale 🙂

En vous baladant dans ce quartier (très touristique), un peu plus loin, vous arrivez face à la grande brasserie Lugeck. Même si c’est un peu l’usine à l’intérieur, il parait qu’elle est réputée (https://www.lugeck.com/en/).

Juste devant la brasserie, il y a la statue un peu anonyme de Gutenberg. L’inventeur de l’imprimerie n’a jamais mis les pieds à Vienne … donc bon … hein …

Si vous avez une petite faim, sur votre droite il y a un petit passage discret, le Wollzeile. Au numéro 5, c’est le restaurant « Figlmüller at Wollzeile ». C’est un peu une institution à Vienne pour déguster la meilleur Wiener Schnitzel de la ville (une grand escalope panée). Archi connu, archi réputé, et réservation archi indispensable : Figlmueller.at

Pour reprendre la balade, prenez à gauche de la statue Gutenberg, dans la rue Sonnenfelsgasse. Ensuite c’est encore à gauche sur Schönlaterngasse. C’est une vieille rue du moyen age. Elle est considérée comme la plus belle rue de Vienne. On y trouve le Heiligenkreuzerhof , le plus ancien immeuble d’appartements de Vienne (incluant une jolie chapelle et un marché de noël dans la grande cour intérieur en hiver). La nom de la rue veut dire « jolie lanterne ». La jolie lanterne en question, c’est celle qu’on peut voir accrochée sur la façade au numéro 6 (c’est une réplique, l’originale est au Musée de Vienne, et en plus elle est pas franchement si belle que ça non?). Ce qui est plus intéressant ici, c’est en face, la maison au numéro 7. Une fresque sur le mur célèbre une légende locale …

En 1212, en employé de la boulangerie qui se trouvait ici découvre qu’un basilic vit dans la petite fontaine de la cour (le Basilic dans cette légende c’est une créature fantastique hein, un monstre quoi, et pas une plante aromatique 😉 ) Il sait que son regard est fatal, et qu’on est changé en pierre si on voit ses yeux. Il court donc chercher un miroir et arrive à vaincre le monstre. Je me demande d’ailleurs si ce n’est pas le basilic transformé en pierre (et qui ressemble à un canard difforme) qu’on voit dans la niche creusée juste au dessus 😉
L’inscription sur le mur date de 1932, d’après le texte original de 1577.

Un peu plus loin dans la rue, prenez à droite sur la minuscule ruelle Jesuitengasse (fermée au public jusqu’en 1821).

Vous arrivez devant l’Église des Jésuites. Elle est bâtie en 1627. La grande façade baroque date de 1703, elle est très sobre et discrète, mais si vous rentrez à l’intérieur …

A l’intérieur, c’est riche, ça brille, c’est décoré partout! C’est le style baroque de la contre réforme, quand l’église doit en mettre plein la vue aux fidèles pour leur faire oublier le protestantisme. Des beaux piliers en marbre, des colonnes torsadées, et une grande coupole en trompe-l’œil au plafond. C’est une œuvre de Andrea Pozzo, un peintre jésuite italien célèbre pour sa grande maitrise des perspectives. La visite vaut vraiment le coup 🙂

Le bâtiment collé à l’église des jésuites, c’est la vieille université de Vienne. D’ailleurs on continue la balade en passant sous son arche, en prenant la rue Backerstasse.

Sur votre gauche, il y a une très belle église un peu discrète. C’est l’Église des dominicains de Vienne (Katholische Kirche Maria Rotunda, Postgasse 4). En 1226 l’ordre des dominicains s’installe à Vienne et une première église est construite près de la Stubentor (un des portes des murailles de la ville). En 1529 pendant le siège de la ville par les turcs, l’église est détruite pour récupérer des matériaux de construction et permettre de consolider les murailles de la cité. En 1634, c’est l’inauguration de la nouvelle église dans un style baroque commandé par l’empereur. C’est celle qu’on peut voir aujourd’hui.

A son ouverture, c’était la seconde plus grande église de la cité. Elle est richement décorée, il y a des très belle peintures au plafond et un magnifique orgue. Plus d’infos

On revient sur nos pas et on reprend la rue Backerstrasse, la rue des boulangers. Au numéro 12 de la rue, il reste une vieille fresque médiévale. On y voit une vache à lunettes jouer au backgammon avec un loup! 🙂

La vache représente le catholicisme et le loup (dont il ne reste que le museau) représente le protestantisme. Cette fresque donne une petite idée de ce à quoi devaient ressembler les façades peintes des maisons de la rue au XVIIe siècle.

En suivant le crottin de cheval dans les rues, on retrouve les calèches « tellement typiques » avec leurs cargaisons de « touristes perches à selfies » (comme en gondole à Venise quoi). Tout ça vous dirige immanquablement sur la Stephansplatz

Cathédrale Saint-Étienne de Vienne

La Cathédrale Saint-Étienne se dresse sur la place. Tous les viennois l’appellent Stephansdom. Les premières constructions remontent à 1137 où une première église est bâtie. Un siècle plus tard, elle est agrandie pour devenir une deuxième église, mais un terrible incendie qui a ravagé la ville en 1258 la détruit partiellement. En 1304 les travaux commencent pour bâtir une nouvelle grande église et cette fois en style gothique. La population de la ville s’accroit, et il faut plus de place pour les fidèles. En 1433, la grande tour sud est achevée, la Tour Saint-Etienne. Elle fait 136m de haut, et c’est la plus haute tour d’église d’Europe à l’époque.

Les travaux de la tour nord commencent en 1450, mais elle ne sera jamais totalement achevée. D’une part à cause de la grande crise apportée par la Réforme Protestante à travers l’Europe et d’autre part à cause de l’avancée des forces turques à l’Est. Les travaux s’arrêtent en 1511, et on décide de privilégier les fortifications de la ville. Une coupole est rajoutée sur la tour en 1578. En 1711 on installe sous la coupole, la Pummerin. C’est la plus grosse cloche d’Autriche, elle pèse 21 tonnes!

La grande et fière cathédrale Stephansdom va beaucoup souffrir ensuite. Tout d’abord en 1809, lors du siège de Vienne par Napoléon, la tour sud est touchée par les bombardements. Elle est reconstruite en 1864. Mais c’est surtout à la fin de 2nd guerre mondiale que les plus gros dégâts arrivent. En avril 1945, les alliés bombardent Vienne, les incendies font rages, et le toit s’embrase. La charpente part en fumée, la Pummerin se fracasse au sol, et une partie du toit s’écroule. La cathédrale est ravagée. On peut voir sur place des photos de l’époque ..

Le toit est reconstruit en 1950 avec une structure en acier, et une nouvelle Pummerin est installée en 1952 pour la réouverture de la cathédrale.

Les horaires et tarifs pour visiter la cathédrale, les tours (343 marches pour la tour sud, un ascenseur pour la tour nord) et les catacombes, c’est ici : http://www.stephanskirche.at/visitCathedral.php

Le toit est recouvert de plus de 230.000 tuiles colorées.

Au fond la bas, on aperçois les collines couvertes de vignes qui entourent Vienne. Je vous conseille vivement d’aller y faire un tour, sur la colline Khalenberg, une belle petite randonnée viticole 😉

Si vous voulez prendre la cathédrale en photo et en entier, bon courage ! Car il y a très peu d’espace devant la cathédrale, même avec un objectif grand angle, c’est galère! 🙂 Alors si vous en avez les moyens, vous pouvez aller dans l’immeuble moderne à l’architecture futuriste juste en face, le Haas Haus. Il abrite une boutique Zara et surtout le DO & CO Hotel, avec son Restaurant et le Onyx Bar qui possèdent d’énormes baies vitrées avec la plus belle vue possible! Si vous en avez les moyens … (https://www.docohotel.com/en/).

Construit en 1990, son architecture moderne face à la cathédrale fait toujours débat…

Une petite faim dans le quartier ? On a testé le Miznon
(Schulerstraße 4). C’est cool et pro. Pour manger des pains pitas garnis, des choux fleurs au four (la spécialité), et des bonnes bières. Ambiance très agréable, et possibilité de se poser en terrasse. C’est bon (mais un peu cher).
https://www.facebook.com/miznonvienna

Juste à côté, en suivant les touristes et les perches à selfies, il y a la Maison de Mozart à Vienne (Mozarthaus, Domgasse 5). Je n’ai pas visité, aucun intérêt selon moi. Il y a vécu seulement 3 ans (de 1784 à 1787) et à l’intérieur il n’y a aucun mobilier d’époque et les pièces présentées sont toutes des reproductions.

Si vous aimez Mozart : allez à un concert, regardez un bon documentaire, écoutez sa musique, mais la visite de cette maison, à mon avis … on peut s’en passer 🙂 Malgré tout, si vous voulez y aller, les infos sur le site officiel ici.

Allez hop en route, on continue d’explorer les rues 🙂

Face au Haas Haus, dans l’angle du bâtiment donnant sur la rue Karntner Strasse, vous allez voir un truc bizarre sous verre. C’est le Stock-im-Eisen.

Ce machin, c’est un vieux tronc d’arbre avec des centaines de clous rouillés plantés dessus. Est-ce que c’est un truc satanique tout droit sorti de la forêt de Blair Witch ?… En fait au moyen age, c’était une pratique courante de planter un clou dans un arbre, comme une offrande à un dieu ou une divinité, en échange d’une faveur ou en remerciement d’une action obtenue. Ce tronc insolite (et ses clous) date de 1400, et il est exposé en plein centre ville depuis 1575!

Maintenant on marche vers le sud en direction du Ring.

Il y a ici un lieu que je n’ai pas pu visiter (il y a tellement de choses à voir à Vienne … ) c’est la Crypte des Capucins (Tegetthoffstraße 2). C’est une crypte impériale qui se trouve sous l’église des Capucins. Les membres de la famille Habsbourg y sont enterrés depuis 1633. Les plus grands artistes ont réalisés des tombeaux splendides pour la famille qui a régné sur une bonne partie de l’Europe pendant plusieurs siècles.
Plus d’infos pour visiter ici.

On arrive ensuite sur l’Albertinaplatz. Sur la place se trouve le mémorial contre la guerre et le fascisme, installé en 1988. Avant la guerre, à cet endroit précis se trouvait le Philipphof. C’était un grand immeuble d’habitation avec un abri dans la cave pour la population pendant les bombardements alliés. Le 12 mars 1945 l’armée américaine effectue un terrible raid aérien sur Vienne. L’immeuble est détruit et les 300 personnes qui pensaient avoir trouvé refuge meurent ensevelis … En 1947, les ruines sont rasés et on décide de ne plus rien construire ici en hommage aux victimes.

La sculpture en bronze de l’homme à genou représente un juif obligé de nettoyer les rues des slogans anti-nazis après l’annexion de l’Autriche par le Reich allemand en 1938. Le sculpteur a rajouté plus tard des barbelés, car au début, les gens s’asseyaient sur son dos …

Albertina

Juste en face, il y a un bâtiment à visiter impérativement, c’est l’Albertina. La place Albertinaplatz porte d’ailleurs son nom. C’est un palais des Habsbourg, aménagé en 1801 pour le duc Albert de Saxe-Teschen afin d’abriter sa collection de dessins, estampes et aquarelles. La collection d’arts graphique de l’Albertina est maintenant une des plus riches du monde.

En 2003, le palais de l’Albertina est rénové, et on lui rajoute un avant-toit moderne, la « soravia wing », qui lui donne son look si particulier.

J’aime l’art et c’est toujours un plaisir de découvrir ce genre de musée. J’ai adoré celui-ci, et je vous présente rapidement en dessous une petite compilation des œuvres des grands artistes qu’on peut admirer à l’Albertina 🙂

Horaires, tarifs, planifier sa visite, plus d’infos sur le site officiel.

En sortant de l’Albertina, vous aurez surement un petit creux. Profitez en pour aller découvrir le kiosque à saucisses juste devant le musée. C’est un peu une institution à Vienne. On trouve beaucoup d’endroits de ce type pour manger une bonne würst à n’importe quelle heure de la journée (et même de la nuit). Bienvenue au Bitzinger Wurstelstand Albertina. Simple, pas cher et sans chichi … et gras ! miam 🙂

A 300m, se trouve la Josefsplatz. Au centre de la place, il y a la statue équestre de Joseph II (empereur de 1780 à 1790) et qui a essayé en vain à l’époque de réformer la monarchie et d’annuler beaucoup de privilèges de l’église et de la noblesse.

Derrière lui se trouve la Bibliothèque nationale autrichienne. La salle d’apparat (Prunksaal) est parait-il à visiter absolument! Elle fait 80m de longueur et 20m de haut, avec un magnifique plafond peint. Pour visiter, plus d’infos ici.

Juste à côté se trouve l’École d’équitation espagnole de Vienne (Spanische Hofreitschule Wien). C’est la plus ancienne école d’équitation encore existante au monde. Elle est reconnue internationalement. Tous les chevaux dressés sont des étalons lipizzans. Son nom « d’école espagnole » vient justement de ces chevaux. Le lipizzan est une race de cheval créé par les Habsbourg, lorsqu’il décident de créer en 1580 un hara impérial dans la localité de Lipizza en Slovénie. Les premiers chevaux utilisés pour faire des croisements sont des purs sangs espagnols.

Depuis 1918, le public peut assister aux représentations qui se déroulent dans le manège d’hiver (Winterreitschule). C’est un grand hall blanc et lumineux, 55m de long, 18m de large et 17m de hauteur. Ce spectacle est une des attractions les plus populaires de la capitale 🙂
Plus d’infos sur le site officiel.

On arrive ensuite sur Michaelerplatz. Cette place baroque dessinée en 1725 et une des plus belles de la ville. C’est principalement lié au fait qu’ici se trouve le Michaelertrakt, une aile de l’immense palais impérial des Habsbourg. Le palais en question, le Hofburg, ne cessant de s’agrandir, il fallait une grande façade majestueuse donnant sur la ville. Les travaux durent de 1889 à 1893.

Je vous assure que lorsqu’on se trouve à côté, on le sent le côté « majestueux et impérial ». On est minuscule, tout est colossal!

Face à cette entrée majestueuse, de l’autre côté de la place, il y a une église un peu discrète. C’est l’Église Saint-Michel. C’est un des seuls édifices d’art roman de Vienne et une des plus anciennes églises de la ville. Elle date de 1221. L’orgue à l’intérieur de l’église, datant de 1714, est le plus grand de Vienne. Le requiem de Mozart (seulement la partie existante puisqu’il est mort en l’écrivant) a été joué ici pour la première fois le 10 décembre 1791 pour une messe donnée après son décès.

L’église est aussi célèbre pour sa crypte. Au moyen-age, avant la généralisation des cimetières hors des murs des cités, il était de coutume d’enterrer les défunts dans les églises. La crypte de l’église St Michel de Vienne aurait une atmosphère spéciale qui empêche les corps de se décomposer et beaucoup se sont momifiés naturellement.

Pour continuer à découvrir Vienne :

Milan

Vous ne savez pas quoi faire ce week-end et vous vous tâtez ? Ne tâtez plus et partez faire un tour à Milan! Oui en Italie pour un week-end on a tendance à penser d’abord à Rome et Florence, et c’est très beau aussi. Pourtant Milan a aussi des très belles choses à vous faire découvrir, et on va voir ça ensemble. C’est parti, hop en route!

Pour votre arrivée, privilégiez l’aéroport de Milan-Linate, c’est le plus proche de la ville, à 8km. L’aéroport principale, c’est celui de Malpensa, et qui est bien loin (45km!). Pour rejoindre la ville, c’est simple, c’est le bus 73 (ou X73) avec un ticket classique 1.50 Eur. Sinon vous pouvez tenter les bus privés (5 Eur).

Et ensuite, il y a quoi à voir pendant un grand week-end à Milan ? Pas de panique ! Tout d’abord on commence par visiter le Duomo, c’est LE monument de la ville. Incontournable.

Et on peut même faire une balade sur le toit ! 🙂

On prolonge la visite en allant explorer le Muséo del Duomo et ses nombreuses œuvres d’art.

italie muse museum duomo statue statues

Ensuite, on part à la découverte du centre historique de Milan. De la Piazza del Duomo, en passant par la célèbre Galerie Victore Emmanuel II, jusqu’au quartier Navigli et ses bars cools pour prendre l’aperitivo.

Il faut aussi visiter le Château des Sforza à l’ouest de la ville, ainsi que le grand parc Sempione.

Je vous propose aussi une balade dans le nord de Milan, de son quartier ultra moderne, en passant par la gare monumentale, les grands parcs, et même flamants roses ! 🙂

La ville de Milan possède aussi un grand cimetière ! Il est même plus que grand : c’est le Cimetière Monumental de Milan. Et ça vaut vraiment le coup d’y aller

Une petite visite culturelle au musée del Novecento est aussi à recommander!

Il y a plein de chouettes choses à voir et à vitre, allez c’est parti, qu’est-ce que vous attendez ? Hop en route ! 🙂

Séjour réalisé en avril 2018

Milan – Centre

La balade dans le centre de Milan commence sans surprise par la Piazza del Duomo. C’est le véritable cœur de la ville. En 1859 alors que les travaux de la gigantesque cathédrale du Duomo sont « presque » terminés (après 5 siècles!), la ville décide que ce serait tout de même sympa d’avoir une grande place devant pour mettre tout ça en valeur. C’est l’architecte italien Giuseppe Mengoni qui remporte le concours. Les travaux commencent en 1862 et tout un quartier de la ville est rasé. Après 20 années de chantier, la place est terminée. Elle fait 17.000m² de superficie.

En 1896, une imposante statue est rajoutée. C’est Victor Emmanuel II à cheval. C’est le premier roi d’une Italie unifiée en 1861. C’est une grande statue pour un grand roi … mais petit en taille, il mesurait 1.58m.

La place est toujours pleinnnnne de monde! Sauf peut être quand il pleut …

Tout le monde est ici pour la majestueuse cathédrale du Duomo qui se tient à l’Est de la place. Pour en découvrir plus sur cette réalisation incroyable, c’est ici.

italie milan duomo statue cathedrale architecture

Au sud de la place, on trouve le Muséo del Novecento et le Palais Royal de Milan – Musée du Duomo. Ils sont évidemment à visiter ! 🙂

Sur le côté nord de la place, se trouve la Gallerie Vittorio Emanuele II. C’est aussi une réalisation de l’architecte Mengoni. Sa construction s’étale de 1867 à 1878, avec l’achèvement de l’arc de triomphe donnant sur la piazza. La galerie est inaugurée par le roi le 1er janvier 1878.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, la pierre n’a pas été utilisée pour sa construction. C’est une structure métallique recouverte de ciment moulé. Malheureusement, l’architecte Mengoni ne verra jamais le fruit de son travail. Il meurt en 1877 en tombant depuis un échafaudage de la galerie.

La galerie comporte deux passages. Le principal fait 196 mètres de long et l’autre 105 mètres. On trouve ici les boutiques de luxe les plus chics de la ville. Il y a un code couleur obligatoire pour les devantures des boutiques à l’intérieur : fond noir et lettres dorées. Même le restaurant McDonalds installé en 2012 a du respecter la règle et changer ses couleurs.

Au croisement des deux passages, c’est l’Ottagono. Sur les murs sont peint des allégories représentant l’Afrique, l’Asie, l’Amérique et l’Europe. Au dessus se trouve une énorme coupole en verre. Si la coupole et les verrières sont si belles, c’est car elles ont été totalement rénovées en 2015 pour l’exposition universelle de Milan. Et déjà en 1943, après les bombardement qu’avait subi la ville, les verrières avait été refaites.

Au milieu de la foule qui se presse à l’intérieur vous verrez un petit attroupement, et des personnes faisant la toupie sur le talon. Est-ce une étrange danse folklorique milanaise ? 🙂 En fait non. Une vieille coutume affirme que si on pose son talon sur les testicules du taureaux en mosaïques, et qu’on fait trois tours sur soi-même, ça porte chance!

L’origine de cette coutume est incertaine .. rivalité et moquerie envers la ville de Turin (la rivale) et son emblème le taureau ? les milanaise qui veulent se venger de leurs époux? Mystère. En tout cas, le sol est enfoncé à cet endroit, et le taureau doit les avoir sacrément en bouillie ! 😀

La grande gallerie débouche sur la Piazza della Scala. Au centre il y a une grande statue de Léonard de Vinci. Le grand génie a vécut près d’une dizaine d’années à Milan au service des Sforza. Cette statue date de 1872.

Comme vous l’avez noté, cette place s’appelle la Piazza della Scala. La Scala de Milan, ça vous dit quelque chose ? Normalement oui. C’est une salle d’opéra de renommée internationale. La Scala date de 1778. Il a été construit en 2 ans, suite à l’incendie du Théatre Ducal. Les plus grands chanteurs et compositeurs se sont produits ici (Verdi, Toscanini, Maria Callas, etc). Et donc on cherche ce bâtiment incroyable mondialement connu … et …. et bien c’est ce truc un peu anonyme 😐

Pour la visite du musée de la Scala et pour voir les représentations, plus d’infos sur le site officiel.

Si vous avez un petit creux dans le quartier, vous pouvez des panzerotti. C’est une sorte pâte à pizza frite en beignet, fourrée de mozzarella, tomates, etc… Les meilleurs de la ville sont chez Panzerotti Luini (Via Santa Radegonda, 16 – http://www.luini.it/ ). C’est une spécialité des Pouilles, mais la famille Luini a réussi à la faire apprécier des milanais depuis 1949. On ne s’y trompe pas, il y a toujours la queue devant! Le service est rapide, et c’est bon 🙂

Et si vous avez encore faim, juste à côté il y a la pizzeria Spontini (Via Santa Radegonda, 11 – http://www.pizzeriaspontini.it/pizzeria/milano-duomo ), et elle est fameuse 😉

Maintenant, direction la Piazza Cordusio à 200m de là. Cette place de forme elliptique a été réalisée entre 1889 et 1901. A l’époque où Milan est la capitale de l’Italie unifiée, des grands travaux sont réalisés ici pour en faire le centre administratif et financier de la ville. Elle donne notamment sur la grande et large avenue Via Dante achevée en 1890 et qui mène doit sur le château des Sforza.

Sur la place on retrouve métro, bus et tram sur cette place … et une véritable toile d’araignée avec tous les câbles des lignes de tram qui s’entrecroisent 🙂

Je vous conseille de marcher un petit peu plus loin, jusqu’à la Piazza Affari. C’est ici que se trouve la Bourse de Milan, qui est la principale place boursière d’Italie. Cette place, ainsi que le grand bâtiment de la bourse avec sa haute façade de 36m de haut, datent de l’ère fasciste dans les années 1930.

Et au centre de la place, il y a un gros doigt d’honneur de 11m de haut dressé faisant FUCK à la bourse! 🙂 Cette statue s’appelle LOVE (Libertà, Odio, Vendetta, Eternità). Elle date de 2010 et c’est une œuvre de Maurizio Cattelan. A l’origine elle ne devait rester que quelques semaines en place, mais la ville a décidé de la garder. La statue a plusieurs significations : le fuck face à la bourse suite à la crise boursière de 2008 en Italie, et la main dressée pour la salut fasciste mais à qui on a coupé les doigts.

Via Porlezza

En revenant vers le sud de la Piazza del Duomo, vous verrez probablement cette grande statue sur la Piazza Diaz. C’est le symbole de la flamme des Carabinieri, la force de police italienne.

Il faut ensuite se diriger vers la Piazza Velasca (métro Missori). Ici se trouve l’immeuble le plus moche du monde! C’est la Torre Velasca. Quand on est sur le toit du Duomo, il surgit telle une énorme verrue sur la ville, et on a du mal à croire qu’il y a eu un permis de construction un jour pour un truc pareil!

Il est construit entre 1956 et 1958 dans une zone détruite par les bombardements de 1943. Ce grand bâtiment de 26 étages et 106m de haut fait partie du mouvement néo-liberty italien, qui s’apparente au style brutaliste, mais qu’on peut résumer par le style architectural « hideux ».

En remontant la Via Verziere vers le nord, je vous conseille de vous arrêter la Piazza Santo Stefano. Ici, il faut visiter l’Église San Bernardino alle Ossa. Malheureusement pour nous, elle était fermée quand nous y sommes allé … Elle est connue pour son côté macabre … je vous explique :

En 1145 un hôpital et un cimetière sont construits sur la place. Très rapidement, le cimetière de l’église est rempli et une salle est construite pour y rassembler les os. Et petit à petit l’ossuaire a fait partie intégrante de l’église et les murs sont décorés d’ossements humains!

L’église est ouverte en semaine jusqu’à 16h et jusqu’à midi le week-end.

A présent vous pouvez descendre la Via Festa del Perdono. Vous longez un immense bâtiment en briques. C’est l’Université de Milan (Università degli Studi di Milano, aussi appelée UNIMI)

A savoir, il y a une entrée discrète sur l’avenue Via Francesco Sforza au numéro 32 qui permet de visiter les cryptes de l’église Beata Vergine Annunciata nell’Ospedale Maggiore.

Mais l’heure tourne, il va être temps de prendre l’apéro, et l’apéro à Milan, c’est sacré. Ils ont d’ailleurs inventé un super truc, ça s’appelle l’aperitivo. C’est un peu différent de l’happy hour. En gros pour un prix entre 8 et 12 euros, vous avez un grand verre de vin, et un accès un buffet bien rempli où on peut grignoter tout ce qu’on veut ! le paradis ! 🙂

Et en gros les meilleurs endroits pour prendre les aperitivo, c’est au sud de la ville. Il faut dépasser la Porte de Ticinese qui est une des anciennes portes médiévales de Milan. Après c’est le quartier Navigli.

Navigli

Le quartier Navigli, c’est le quartier « cool » de Milan. C’est un quartier où on vient faire la fête, prendre l’apéritivo, et aller dans des restaurants sympas avec ses potes. En fin de journée, ça donne l’impression que tout le monde se donne rendez-vous ici.

Je ne vous donnerais pas la liste des meilleurs bars pour Aperitivo, il y en a tellement ! Mais je vous donne quelques petites adresses sympas :

  • Al Pont de Ferr (Ripa di Porta Ticinese, 55 – http://pontdeferr.it/fr/) : c’est un excellent restaurant, limite gastronomique. Si vous avez un peu de budget vous ne serez vraiment pas déçus ! Testé et approuvé, miam 🙂
  • Backdoor 43 (Ripa di Porta Ticinese, 43 – Page Facebook) : C’est le plus petit bar du monde ! 🙂 4 places maximum, et réservation en ligne pour avoir le barman à sa disposition pendant 90 minutes.
  • BQ (Alzaia Naviglio Grande 44) : un petit bar avec plein de bonnes bières pressions artisanales trop cool ! (mais on m’informe dans l’oreillette que ce bar serait maintenant fermé! à vérifier … snif)

Les Navigli, c’est un système de canaux et voies navigables construits à partir du XIIe siècle (Leonard de Vinci a d’ailleurs donné un coup de main au 15e siècle avec un système de barrages). Ces canaux permettent de relier Milan au fleuve du Po et au lac Majeur. C’est de cette manière qu’on a pu acheminer par barges les quantités astronomiques de marbre pour le Duomo.

La suite de votre séjour à Milan c’est ici :
Le Duomo
Le musée du Duomo
Le musée del Novecento
Le nord de Milan
Le cimetière monumental
Le château des Sforza et le grand parc Sempione