Jour 4 – Tam Coc – Hanoï
Ce matin au programme c’est promenade en barque. C’est l’attraction phare ici pour profiter au mieux de la Baie d’Halong terrestre, alors on va faire comme tout le monde. Hop on enfourche nos vélos et on pédale tranquillement vers le petit village de Tam Coc. Il est assez tôt quand on arrive et il n’y a pas trop de monde. Les premiers bus qui déversent les flots de touristes ne sont pas encore arrivés. Ensuite on le sait, on était prévenu, c’est un peu l’usine à touristes. Très rapidement donc, on nous dirige vers le petit guichet, hop un ticket pour la visite du site et une barque pour deux personnes, 270.000 vnd. A l’embarcadère, une gentille dame souriante accroupie dans une barque se lève et se dirige vers nous. On sourie aussi, on avance et bim! coup de sifflet, elle se fait engueuler par le type qui gère l’embarquement. Du coup il nous pousse vers une autre barque où un vieux monsieur fume une clope et nous fait monter à bord d’un air blasé. Bon c’est l’armée ici, ça rigole pas. On n’aura pas de « famuse rameuse tellement typique », boah pas grave, hop en route! euh … hop en barque!
Donc la particularité de la balade en barque ici, c’est la façon de ramer. Les rameuses (ou notre rameur en l’occurrence) utilisent leurs pieds pour ramer, soit les pagaies en alternance, soit les pagaies en même temps. Ça a l’air super naturel et super simple, ça donne envie d’essayer pour voir, mais on n’a pas le droit car ça rigole toujours pas. Peut-être que si j’avais su le dire en vietnamien j’aurai pu essayer et faire le malin, mais non, snif tristesse …
Notre barque à fond plat avance lentement le long de la rivière, entourée des fameux pains karstiques de la région et qui lui donne ce surnom de Baie d’Halong terrestre. D’ailleurs au sommet de l’un deux, on reconnait le dragon et la pagode qu’on a visité la veille 🙂 Si vous ne l’avez pas encore fait, allez y, c’est Hang Mua.
On arrive ensuite face à une falaise et on s’engouffre en suivant la rivière dans une longue grotte (127m de long). Pas de chauve-souris ni d’hirondelles accrochées au plafond.
En sortant de la grotte sur la droite, j’aperçois ce qui semble être une entrée de tunnel, et je me demande s’il ne s’agit pas de l’extrémité du tunnel de Hang Mua … je ne sais pas …
Les barques se suivent à la queue-leu-leu, et j’ose même pas imaginer ce que ça doit donner à l’heure de pointe. Ça permet au moins de faire des belles photos bien clichées 😉
On aperçoit à nouveau les petites chèvres du coin, perchées sur les falaises. On espère pour elles qu’elles ne finiront pas trop vite sur les barbecues du village ou dans les ventres des affamés. Je les montre du doigt au rameur, il nous répond quelque chose mais on ne comprend rien. Je dis bêtement « miam miam » en me frottant le ventre et il hoche la tête pour confirmer en disant « miam miam ». L’estomac, ce langage universel.
Une nouvelle grotte, et à chaque fois je me demande si on ne va pas se racler le crâne contre le plafond rocheux.
A ce moment là, j’ai croisé les doigts très forts pour ne pas voir le rameur montrer le chat du doigt et dire « miam miam »! 🙂
Après une dernière traversée de grotte, on arrive au bout du parcours. C’est à cet endroit que notre barque fera demi-tour. Et c’est aussi à ce moment là que le piège se referme sur vous! Mouahaha! Des hordes de barques s’approchent et des dizaines de petites dames vous tendent un tas de choses à acheter. On le savait, ça fait partie du tour, on n’était pas surpris. On nous avait dit que la petite nappe brodée en dentelle était un classique, et je m’étais déjà préparé mentalement à l’acheter de (presque) bon cœur … et il n’y en avait pas une seule! A la place on a acheté des fruits à grignoter pour nous et notre rameur, et deux petites tortues articulées. Franchement, ça ne coûte pas grand chose, et ça permet aux familles du village de gagner un peu d’argent grâce aux touristes. Ça fait partie du jeu, il faut le prendre avec le sourire.
Sur d’autres barques l’ambiance à l’air un peu moins zen au retour, ça débat autour du « guet-apens » touristique qu’on vient de vivre. Nous, on mâchonne nos morceaux de cannes à sucres et on cherche à voir d’autres animaux que les chèvre mais rien hélas snif snif.
Sur le chemin du retour, notre rameur nous montre du doigt un sommet rocheux et part dans une longue tirade où je ne comprends absolument rien. Je prends en photo, je zoome, je lui montre et il m’indique le petit truc au milieu, et il se remet à parler. Je crois donc que ce truc au sommet est sensé ressembler à quelqu’un mais je n’en sais pas plus. Et c’est dans ces moments là que ne pas pouvoir échanger un mot est vraiment frustrant et qu’on regrette de ne pas avoir d’interprète …
Nous voilà enfin revenu à bon port, on laisse un petit pourboire à notre rameur, 50.000 vnd, c’est la norme. Il vient quand même de ramer pendant un peu plus de 2 heures, et sur le prix de la traversée il ne touchera qu’une toute petite somme car c’est une société qui gère les barques et qui reverse l’argent au compte goutte. Il empoche le billet, pas un sourire, pas un mot, et hop il retourne fumer une clope en attendant le prochain duo qu’on lui demandera d’aller promener 🙂
On retrouve nos vélos et on reste quelques minutes à regarder les groupes de plus en plus nombreux rejoindre l’embarcadère et ça devient vraiment l’enfer ici, alors vite hop en route! On décide de faire le petit tour du plan d’eau de Tam Coc.
Il y a plein de petites villas et de petits bungalows autour, mais tout a l’air en travaux ou abandonné. C’est assez étrange, j’imagine que ça a du changer depuis, car il y a vraiment du potentiel 🙂
Bon allez ça suffit pour Tam Coc, on décide d’aller faire un tour à l’autre embarcadère, celui de Trang An, pour voir si tout le mal qu’on en dit est bien mérité. On traverse la campagne à vélo sur 8 ou 9 km, avec la faune locale.
L’arrivée à l’embarcadère de Trang An confirme bien qu’il ne faut pas aller la-bas ! Au bord de la grande route il y a un énorme parking qui accueille des dizaines et des dizaines d’énormes cars et de minibus. Tous ces touristes traversent ensuite un « pittoresque » pont en béton pour rejoindre les non moins pittoresques pagodes ancestrales en béton armé et pour faire la queue. En file indienne à l’embarcadère, il faut attendre son tour, pour qu’une rameuse vous embarque au son d’un mégaphone qui dicte des ordres. Des centaines de barques et de rameuses attendent. Autant je pensais que l’embarcadère de Tam Coc pouvait faire usine à touristes, autant celui là, c’est l’enfer à touristes!
Et ce n’est pas une charmante petite barque pour deux personnes ici, c’est la grosse barcasse qui ne part que si elle est pleine. Bref bon courage si vous y allez. Ce site est clairement taillé pour le tourisme de masse.
Sans trop de regrets on quitte le lieu et on continue de se balader tranquillement en vélo dans les rizières. On part au hasard à la découverte des premiers chemins qu’on rencontre (pour parfois finir dans des culs de sac et complètement embourbés ahah). Se balader à vélo autour de Tam Coc, c’est vraiment un bon plan 🙂
On rentre de notre ballade, on rend nos vélos Chez Loan. Avant de partir, dans la matinée, on avait indiqué à Loan qu’on souhaitait rentrer à Hanoï dans l’après midi mais qu’on n’avait rien planifié. A notre retour, elle nous indique qu’un minibus d’une agence qui retourne justement à Hanoï fera une halte devant l’hôtel pour nous récupérer. Il faudra juste s’incruster dans un autre groupe. No problem 🙂 (80.000 vnd pour le trajet, ça va). A l’heure dite, un mini bus avec un petit groupe d’américains s’arrête. Ils ne comprennent pas trop pourquoi on monte dans le bus. Alors qu’ils nous regardent avec des gros yeux et que le minibus redémarre, on se dit qu’on a vraiment passé un bon séjour à Tam Coc 🙂
Mais tout n’est pas que carte postale autour de Tam Coc, il suffit juste de porter son regard vers le sud avant de partir et on voit le revers de la médaille : des hôtels, des barres d’immeubles en constructions, des grandes usines de ciments qui grignotent le paysage. C’est aussi ça le « développement » et ça doit être difficile de persuader la population locale de rester « pittoresque » et vivre du tourisme et de l’écologie alors qu’il est si facile d’avoir plus d’argent et de pouvoir acheter des choses comme tous les touristes qui ont la chance de pouvoir venir ici.
Sur la route, c’est toujours autant le chaos avec la circulation et je crois qu’il vaut mieux ne pas regarder ce qui se passe devant et se contenter de lire un bouquin ou essayer de dormir. En tout cas ça a tellement stressé nos compagnons de voyage qu’il y en a un qui a fait arrêter le minibus pour crier au chauffeur « we don’t want to die! ». Mais comme le chauffeur ne comprenait rien, ça ne servait pas à grand chose. En tout cas je confirme que la route au Vietnam ça peut très très vite être très stressant et flippant quand des camions à contre sens vous frôlent en klaxonnant et que juste après une moto taxi manque de s’encastrer dans le mini bus et se renverse sur la route …
De retour à Hanoï, le minibus dépose tout le monde devant l’hôtel des américains et nous continuons à pieds vers notre quartier qu’on commence à connaitre presque par cœur et c’est presque sans consulter le plan qu’on retrouve le chemin de notre hôtel Prince II.
Ensuite on part à la recherche du restaurant Cha Ca La Vong (). Ce plat est une spécialité qui n’est franchement pas évidente à apprécier : du poisson mariné, frit dans un plat posé sur un réchaud qu’on accompagne de vermicelle et de plantes aromatiques. Et très rapidement on trouve qu’il y a « un gout bizarre ». C’est l’essence de ca cuong, une espèce de jus extrait d’un cafard des rizières. C’est assez rare et cher et c’est généralement de l’essence de synthèse qui est utilisée. Dans tous les cas, le gout peut paraître assez désagréable. En tout cas c’est une expérience à tenter! (et si vous êtes écœuré, vengez vous et faites goûter du roquefort à un vietnamien 😉 )
On ne se couche pas trop tard car demain matin, un chauffeur viendra nous chercher très tôt devant l’hôtel pour partir à la baie d’Halong, c’est l’excursion qu’on a réservé avec Oriental Bridge Travel.
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