Allez hop en route pour la suite de cette découverte de Berlin!
Prenzlauer Berg
En descendant à la station Schönhauser Allee, il y a un petit spot sympa à visiter et pas vraiment indiqué. Il faut aller au Schönhauser Allee 80, et ça se passe sur le toit du centre commercialSchönhauser Allee Arkaden. Il faut soit rentrer dans le centre et aller au sommet avec les escalators et prendre le dernier escalier, ou grimper les 7 étages à pieds avec l’escalier depuis le parking, pour arriver sur un rooftop plutôt sympa, le Deck 5. Au programme, cocktails et couchers de soleil à la cool 🙂
Plus d’infos ici.
Un des rendez-vous incontournable le dimanche à Berlin, c’est le Mauer Park. Le ‘Parc du Mur’, car le Mur de Berlin passait en plein milieu et c’était un no man’s land. C’est maintenant un grand lieu de vie. Il y a tout plein de bonnes raisons d’y aller. Déjà vous sortez dans un parc, il y a l’alibi écolo qui joue (même si ce parc tout en longueur n’est pas vraiment grand et encore moins boisé). Ensuite il y a un marché aux puces. Toutes les époques, tous les styles, des vieilleries à des créations récentes, vous trouverez surement ce que vous cherchez ou mieux, vous trouverez ce que vous ne cherchiez pas! 🙂 Il y a aussi des petites boutiques de créateurs et d’artisans, faites vos emplettes. Et évidemment on ne fait pas ça le ventre vite, ça tombe bien il y a une zone avec des petits stands de nourritures et boissons.
Et ensuite, et bien on va voir les derniers graffitis sur les restes du Murs de Berlin (avec le stade Friedrich Ludwig Jahn derrière), et puis on s’installe tranquillement dans le gazon en pente pour profiter du karaoké géant ou des concerts ou de toutes les autres petites attractions que vous ne manquerez pas de croiser ici. En allant tout au bout du parc au nord, vous passerez par une petite ferme autogérée et finirez devant le mur d’escalade, la Face Nord! Un grand lieu de rassemblement cool 🙂 Enjoy! Plus d’infos ici.
En descendant la Bernauer Straße, il faut se rappeler qu’ici il y a eu de nombreuses fuites d’habitants par dessus ou sous le mur pour rejoindre l’ouest. Et c’est ici aussi qu’a eu lieu cette célèbre photo du soldat Conrad Schumann sautant par dessus les barbelés vers la liberté
Le long de cette ruvous tomberez sur un petit édifice pas très marquant, une forme cylindrique avec une croix si on regarde bien et pas vraiment d’indication. De quoi s’agit-il ? Et bien c’est l’église moderne qui a été construite à la réunification en souvenir de l’Église de la Réconciliation. Lors de la construction du mur en 1961 elle se retrouve en pleine zone interdite. Les fidèles ne pouvaient plus y accèder, elle gênait la vue depuis les miradors, alors elle fut démolie à la dynamite le 28 janvier 1985. Et il fallut s’y prendre à 2 fois car le clocher fit de la résistance! Allez donc découvrir ce petit bout d’histoire.
Et juste à côté pour un autre morceau d’histoire a été conservé, le Mémorial du Mur de Berlin. Il s’agit d’une portion du no man’s land longue de 70 mètres de long, avec le mur conservé, le couloir de la mort au milieu et le mirador. Flippant. Un bâtiment en face abrite une exposition plutôt bien faite et permet d’avoir une vue sur la zone. Plus d’infos ici. (gratuit)
Pour vous redonner un peu le sourire après cette visite, continuez de descendre la rue quelques centaines de mètres plus loin et profitez en pour aller à la plage! Sur votre droite se trouve la BeachBerlin et la MountMitte, la ‘montagne’ pour les sportifs fans d’accrobranche. Plus d’infos ici.
Si vous avez un petit creux passez par Rosenthaler Platz. Ce grand carrefour n’est pas vraiment intéressant d’un point de vue visuel, mais votre porte monnaie et votre estomac risque d’apprécier, c’est un peu le paradis des snacks et des sandwichs. On vous conseille le Rosenthaler Grill und Schlemmer(Torstrasse 125), une bonne grosse assiette kebab bien remplie (et bonne).
A quelques minutes de là vous pourrez voir la Nouvelle Synagogue de Berlin(Oranienburger Str. 28-30). En fait elle n’a rien de vraiment nouvelle. Sa construction remonte à 1866 quand les 28.000 membres de la communauté juive de Berlin ont besoin d’un lieu plus grand pour les accueillir. Otto Van Bismarck est présent à l’inauguration. Le dôme, d’inspiration mauresque, culmine à 50m. Pendant le pogrom de la Nuit de Cristal en 1938, elle a faillit être incendiée. En 1940 elle sera utilisée par les nazis comme un entrepôt d’armes. Elle est en partie bombardée et détruite pendant la guerre. La façade sur la rue est rénovée après la réunification, l’intérieur quant à lui fait place à une architecture plus moderne et dépouillée.
Friedrichshain
On sent bien qu’on est à Berlin Est, dès qu’on circule le long de la Karl-Marx-Allee (qui est se prolonge par la Frankurter Allee). C’est la plus grande avenue d’Allemagne. Complètement ravagée après la guerre, elle est reconstruite par les soviétiques avec 45.000 ouvriers « volontaires ».
Sur plus de 3 kilomètres de longs, 8 voies de circulation et 89 mètres de largeur, la Karl-Marx-Allee est bordée de grands immeubles staliniens de standing qui servaient à loger les premiers membres dirigeants du Parti socialiste unifié d’Allemagne (SED) en 1953. A la réunification, ces immeubles commençaient à sérieusement se dégrader. Après un grand effort de rénovation en 2007 l’avenue s’est refaite une beauté.
En vous promenant dans le quartier, le long de la Jessnerstrasse au n°41 vous remarquerez probablement un immeuble avec une façade qui sort un peu de l’ordinaire (celui de gauche sur la photo). Il s’agit de Systemfehler (erreur système). Il s’agit à la fois d’une plateforme pour l’économie solidaire (magasin gratuit, on se débarrasse d’objets qui ne servent plus et on repart avec des objets que d’autres ont laissés) et d’un lieu pour l’expression artistique et culturelle. Plus d’infos sur le site (en allemand).
Le dimanche matin, venez faire un tour à Boxhagener Platz. Vous pourrez déjà prendre un très bon brunch à volonté au Elfida. Et une fois le ventre plein, vous pourrez déambuler dans le marché aux puces de Boxhagener Platz. Et dans tous les cas, il y a de nombreux bars et restaurants autour de cette place.
Une balade dans Friedrichshain amène souvent vers le sud, et on se retrouve au RAW Tempel. Il s’agit d’une énorme friche industrielle qui a été investie à la fin des années 90 par un collectif dans le but d’en faire un lieu de vie alternatif. Les grands hangars à l’abandon sont recyclés en terrain de skate et salle d’escalade, en club électro et salle de concert, en ateliers d’artistes, etc … Tous les murs sont recouverts de graffitis, donc beaucoup réalisés par des artistes de renommée mondiale. Il y a aussi Urban Spree un énorme lieu dédié au street art(au passage, ils collaborent avec un projet à Reykjavik qu’on a pu voir).
L’ambiance des lieux est plutôt changeante … ça peut virer du très glauque au très festif.
Il parait que le site a été racheté par des promoteurs et qu’un jour tout ça va disparaitre pour installer un nouveau centre commercial… Profitez-en tant qu’il est encore tant.
En continuant vers le sud, on passe par la gare Warschauer Straße, et en descendant la rue on découvre un nom d’hôtel assez étrange pour nous ici, leMichel Berger Hotel. Je ne sais pas trop s’il y a un lien avec le chanteur français, mais en tout cas on a testé le restaurant, et tout est nickel, cool et bon 🙂
En prenant à droite sur la Mülhenstrasse, il y a ici un autre endroit emblématique de Berlin et qui risque de totalement disparaitre, c’est l’East Side Gallery. Il s’agit d’une portion du mur de Berlin d’un kilomètre de long. Elle est recouverte de plus d’une centaine de peintures réalisées suite à la chute du mur. Des centaines de gens se prennent en selfies devant chaque jour, vendeurs à la sauvette et autres arnaques à touristes sont dans les parages, ouvrez l’œil à la fois pour les peintures et le reste.
Suite aux nombreuses dégradations des touristes qui écrivent leurs noms par exemple, le mur a été entièrement passé au karcher en 2009, et les artistes ont été invités à revenir peindre leurs œuvres.
Et entre les promoteurs immobiliers qui s’arrachent cette zone et qui grignotent sur le mur et la possible barrière en plexiglas qui pourrait arriver, ce site risque de changer dans les années à venir.
Juste à côté vous pourrez voir l’Oberbaumbrücke, un grand pont en briques construit en 1896 et qui traverse la Spree. A l’étage le métro de la ligne 1 circule et en dessous c’est pour les voitures et les piétons. C’était un des 8 postes frontaliers interurbains qui permettait de passer de l’ouest à l’est.
Fin aout ce pont est le lieu d’un affrontement qui a lieu depuis 1998 et oppose chaque année les jeunes des 2 quartiers de chaque côté du pont : la Water Army Friedrichshain (WAF) contre le Kreuzberg Patriotic Democrats/Realistic Centre (KPD/RZ). Ça se bat à coup de pistolets à eau et de fruits et légumes pourris. Vous voila prévenus! 🙂
Et depuis le pont vers l’est vous pouvez voir Molecule Man! Non ce n’est pas le nom d’un super-héros … quoique. C’est une statue en aluminium de 30 mètres de haut pour45 tonnes. Elle est sensée symboliser la rencontre des trois quartier berlinois de Treptow, Kreuzberg et Friedrichshain. Elle a été réalisée en 1999 par le sculpteur américain Jonathan Borofsky. Il y a d’autres Molecule Man dans le monde, dont le premier à Los Angeles en 1977.
Kreuzberg
Une des premières choses que je fais en arrivant à Kreuzberg, c’est mon pèlerinage au Burgermeister. C’est un peu une institution du burger. Le lieu en lui-même est déjà atypique, installé dans d’anciennes toilettes publiques, juste en dessous de la ligne de métro aérienne. C’est juste à côté de la station Schlesisches Tor. Sur place ou à emporter, toujours du monde, c’est bon (gras) et pas cher! Miam 🙂
Kreuzberg (un peu plus que Friedrichshain) est riche en graffitis. Si vous aimez le street art, vous aimerez vous promener dans ces rues. Quelques exemples en vrac (de nombreux sites répertorient les œuvres les plus connues, mais le street art, ce qui fait son intérêt, c’est l’imprévu la surprise et le fait que ce soit éphémère, alors éphémérez vous! 🙂 ).
Même si Orianenplatz n’est pas franchement l’endroit le plus glamour de Berlin, je me rend compte que par hasard (ou non? 🙂 ) on revient souvent manger dans le coin. Il suffit de descendre à la station Moritzplatz, et ensuite on vous conseille (entre autres) :
Kuchen Kaiser(Oranienplatz 11-13) : C’est une grande brasserie toute en longueur, mais c’est aussi une institution, elle date de 1866, fondée par Konrad Kaiser. Ambiance familiale, locale et d’habitués, et nourriture de brasserie allemande 🙂
Sol Y Sombra(Oranienplatz 5) : Un très chouette restaurant espagnol à la décoration chaleureuse et à l’accueil sympathique. Tapas et paella vous attendent, et en plus c’est bon! 🙂
Plus d’infos ici.
Santa Maria(Oranienstraße 170) : C’est un peu notre restaurant mexicain coup de cœur à Berlin. En fait ça mélange un petit espace restaurant (petites tables) et un grand espace bar (où on peut manger si les petites tables sont prises). On est loin des classiques texmex, c’est fait maison, et vous aurez l’embarras du choix en tequila et mezqual au bar. On rentre en général l’estomac plein et en zigzaguant un peu 😉 Plus d’infos ici.
Max und Moritz(Oranienstraße 162) : Bon celui là, on ne l’a pas fait, car on s’y prend toujours au dernier moment et c’est complet, pensez à réserver. Il est souvent présenté comme un très bon restaurant pour les classiques de la cuisine traditionnelle allemande. Attendez vous à manger du gras et des grosses portions. Attention, il semble qu’il faut payer en espèce uniquement. Plus d’infos ici.
Et encore de la nourriture avec (parait-il) la meilleur currywurst de Berlin! Ça se passe au Curry 36(Mehringdamm 36, juste à côté du métro du même nom) et depuis plus de 25 ans, Mustapha et son équipe préparent les currywurst de 9h à 5h (du matin), et il y a toujours du monde à n’importe quelle heure. Plus de 70 millions de currywurst sont mangées chaque année, rien qu’à Berlin! Il y a mêmeun musée de la currywurst! Ses origines sont incertaines, il a plusieurs théories, et bataille entre Berlin et Hambourg sur la paternité de cette saucisse accompagnée de ketchup au curry 🙂 En tout cas ne quittez pas Berlin sans y avoir gouté!
En passant dans le quartier, prenez le temps et allez vous promener dans le Viktoria Park. Il est situé sur la colline de Kreuzberg et fait 13 hectares.
Au sommet, à 66 mètres, se trouve le monument érigé en 1821 par le roi Frédéric-Guillaume III de Prusse en hommage aux campagnes de libération menées par la sixième Coalition contre les troupes napoléoniennes. Du haut de la colline, on a un beau point de vue sur le sud de la capitale.
Une cascade descend la colline pour finir dans une petite mare, et au milieu depuis 1891, il y a la statue d’un pécheur qui a trouvé un poisson rare (c’est quasiment le titre de la statue!).
Une fois qu’on rentre de Berlin, on a envie d’y retourner! C’est une capitale agréable et très riche d’histoire, de lieux, de gens.
Allez hop en route à Berlin, because Ich bin ein Berliner!
Durant votre séjour à Berlin, vous userez vos semelles. La ville est grande, très grande. On vous conseille évidemment de prendre le métro, pratique, rapide et propre (ça change de Paris!). Pas de guichet, mais si vous vous faites prendre sans billet, l’addition fait mal! Et surtout on vous conseille de parcourir la ville à vélo. Elle est vraiment adaptée, il y a des couloirs de vélos partout, et les trottoirs sont immenses, et il n’y a pas trop de reliefs, c’est vraiment agréables et on peut en louer partout à la journée pour vraiment pas cher.
Ce qui est vraiment agréable à Berlin, c’est qu’on à beau être dans une capitale, la ville reste à taille humaine : il n’y a pas la foule partout comme à Paris (ici la densité d’habitants c’est 4.000/km² contre 21.000/km² à Paris!) et les trottoirs sont larges, pas trop de circulation, des parcs et du vert partout, enjoy!
Comme je ne savais pas trop comment m’y prendre, je vous propose la visite de Berlin d’Ouest en Est dans cet article, et Berlin du Nord au Sud dans le suivant. Et évidemment une page spéciale pour les alentours de Berlin 🙂
Allez hop c’est parti!
Tiergarten
C’est le poumon vert de la ville. A l’origine le Tiergarten était une réserve de chasse royale. Sous Frédéric 1er il devient un parc et une grande avenue le traverse pour rejoindre Charlottenburg. Durant les deux siècles qui suivent le parc est aménagé avec des allées, des petits lacs, fontaines et des statues.
Durant la seconde guerre mondiale, tous les arbres sont détruits par les bombardements ou coupés pour servir de bois de chauffage, et pendant quelques années l’espace servira de potager pour nourrir les populations. En 1949, un million d’arbres sont plantés pour lui redonner son aspect. Avec 3km de long sur 1km de large, ses 210 hectares et 32 km de sentiers, c’est l’endroit idéal pour les balades, le footing et les promenades en vélo.
Au nord du parc, près de la Spree, se trouve le Château de Bellevue. A l’origine bâti en 1786 comme résidence d’été pour Auguste Ferdinand de Prusse. C’est ici que fut signé l’acte de reddition de la France à l’issue de la Guerre franco-allemande en 1870. Il est détruit par les russes pendant la bataille de Berlin en 1945 (il abritait l’état-major des armées nazies à ce moment là). Il est reconstruit en 1959 et sert maintenant de résidence pour le Président Fédéral Allemand (à ne pas confondre avec le titre de chancelier).
Au sud ouest du parc se trouve un biergarten à ne pas manquer, c’est le Cafe am neuen See Biergarten. Le cadre est réellement magnifique avec une étendue d’eau (possibilité de louer une barque) juste devant les pontons en bois où on peut se poser tranquillement pour profiter d’une bonne bière fraiche, d’un bretzel géant ou de n’importe quelle pâtisserie. C’est vraiment un endroit très agréable! Le seul bémol sera peut être le service, mais bon, vous êtes avant tout là pour profiter du paysage, et croyez moi ça vaut le coup! 🙂
Un autre petit bijou se cache dans le parc, c’est le Jardin des Roses (Rosengarten). Il a été conçu en 1909, lui aussi en partie détruit pendant la guerre, il a entièrement été réhabilité en 2004 et c’est un petit havre de paix fleuri au milieu du parc. Ça mérite le détour en vélo 🙂
Au sud est du parc se trouve le Global Stone Project. Une œuvre new-age où un artiste allemand a importé 5 énormes pierres des 5 continents, et a travaillé leurs surfaces pour qu’au solstice le 21 juin, elles reflètent chacunes la lumière du soleil vers les autres. Et sur les continents d’origines, leurs pierres « jumelles » pointent aussi leurs rayon vers Berlin. L’idée est d’imaginer faire partie de lien planétaire naturel à ce moment là.
Il y a juste un petit souci avec le rocher (20 tonnes!) venant du Vénézuela, car les indiens réclament son retour depuis des années car la Kueka stone serait une roche sacrée.
Vous croiserez de nombreuses statues, en l’honneur de Goethe, Beethoven, etc… Ma préférée reste l’Amazone à Cheval de Louis Tuaillon.
A 400m de la Porte de Brandebourg se trouve le Mémorial Soviétique. Il est construit juste après la prise de Berlin par l’Armée rouge en utilisant des matériaux du Neue Reichkanzlei (la chancellerie qu’Hitler avait fait construite en 1938). Il est inauguré en novembre 1945, en hommage aux 81.116 combattants morts pendant la bataille de Berlin. Il est encadré par 2 canons obusiers et 2 chars T-34, les premiers à être rentrés dans la capitale.
Un autre mémorial à ne pas louper, celui en l’honneur de Otto Van Bismarck. Il a été réalisé en 1901 en l’honneur de l’homme qui a réussi à unir les différents petits états indépendants et les unifier pour créer l’Empire Allemand en 1871. Personnellement dans ce mémorial, c’est la statue de Germania qui impressionne. On sent bien qu’il ne fallait pas rigoler avec elle! 🙂
Au centre du Tiergarten, au carrefour des cinq grandes avenues, se trouve la Siegessäule, c’est la Colonne de la Victoire. Cette colonne commémore les campagnes prussiennes victorieuses de 1864, 1866, et 1870 (contre le Danemark, l’Autriche et la France). A l’origine elle se situait juste en face du Reichstag mais en 1938 les nazis déplacent la colonne à son emplacement actuel. C’est ce qui lui a permit d’être encore debout, puisque son emplacement d’origine a été réduit en cendres durant la guerre.
Elle fait 67 mètres de haut et à son sommet se trouve une statue dorée de la déesse Victoria de 8 mètres (et 35 tonnes!), que les berlinois surnomme Goldelse. En passant par un tunnel on atteint le pied de la colonne, on admire les mosaïques et on monte au sommet par un escalier de 285 marches pour avoir une belle perspective sur la Porte de Brandebourg et un chouette panorama sur la capitale et les alentours. C’est aussi un des symboles de la communauté gay berlinoise.
Au sud ouest du Tiergarten, juste derrière le Zoo de Berlin, se trouve la fameuse Église du Souvenir de Berlin. C’est l’empereur Guillaume II qui lance sa construction et en 1895 elle peut accueillir plus de 2.000 personnes. Sa flèche culminait à 113 mètres de hauteur. Durant la guerre en 1943, l’église est bombardée, et il ne reste plus que cette ruine de clocher de 63 mètres, où on peut encore voir les mosaïques à l’intérieur ainsi qu’un petit musée expliquant son histoire.
Une nouvelle église moderne est construite en 1961 juste à côté. L’église comporte (en plus d’une croix orthodoxe russe), une croix composées de clous provenant de la cathédrale de Coventry en Angleterre, qui elle a aussi a été détruite par des bombes mais nazies. Ces 2 lieux de cultes ont été reconstruits à côté de leurs ruines et consacrés le même jour le 25 mai 1962, en signe de réconciliation.
Quartier du Gouvernement
Durant votre séjour à Berlin vous passerez probablement à un moment par la Berlin Hauptbahnhof, la Gare centrale de Berlin. C’est en dimension, la plus grande gare d’Europe. Le chantier pour une grande gare centrale dans la capitale a été lancé après la réunification, et l’inauguration a eu lieu en 2006 par Angela Merkel. N’oubliez pas d’y admirer (ou pas) la statue de Rolling Horse (10 mètres de haut et 35 tonnes, en 2007).
En empruntant ensuite la petite passerelle piétonne au dessus de la Spree, on arrive dans le quartier du gouvernement. Toute cette zone accueille les bâtiments gouvernementaux modernes construits après la réunification quand le gouvernement allemand a déménagé de Bonn à Berlin.
La Chancellerie Fédérale (bundesregierung), inaugurée en 2001 et qui a très vite été surnommée la machine à laver. En forme de « H », elle recouvre plus de 73.000m² et c’est un des plus grands bâtiments gouvernementaux au monde.
Juste en face c’est la Paul-Löbe House qui accueille les commission parlementaires.
Et bien évidemment on arrive devant un autre grand symbole de Berlin, le Reichstag. Il a été construit de 1884 à 1894 avec l’argent donné par la France en guise d’indemnités de guerre après 1871. Sur le fronton il y a écrit « Dem Deutschen Volke »(au peuple allemand) avec de grandes lettres en bronze (bronze provenant de canons napoléoniens). En 1933 son incendie criminel sera utilisé par les nazis pour écraser les autres pouvoirs politiques en place. Quand l’armée rouge reprend la ville au nazi, une des photos les plus célèbres est celle du drapeau communiste flottant sur le Reichstag. A la séparation, le Reichstag se situe à Berlin ouest, mais le Mur de Berlin, qui englobe la Porte de Brandebourg, passe juste à ses pieds. Après la réunification, le Reichstag est complètement rénové. Durant les travaux, l’artiste Cristo l’emballe entièrement dans une toile argentée. Au déballage, on découvre le grand dôme en verre qui l’a rendu célèbre. En 1999 les députés commencent à y siéger.
Il est possible de visiter le grand dôme de verre et d’aller sur le toit terrasse du Reichstag. Il suffit de s’inscrire sur ce site. C’est gratuit, et audioguide fournit. En prime vous avez une belle vue sur Berlin. Franchement on vous conseille d’y aller en soirée, vers la dernière heure d’entrée, il n’y a personne 🙂 Cette coupole permet de voir le parlement juste en dessous, et elle est sensée rappeler aux députés allemand que le peuple est au-dessus d’eux.
La Porte de Brandebourg
La Porte de Brandebourg est un symbole de Berlin. Elle a été construite en 1791 pour le roi de Prusse Frédéric-Guillaume II en s’inspirant de l’Acropole d’Athènes. Elle fait 26 mètres de haut et 65 mètres de long. Et deux ans plus tard à son sommet est installé la grande statue en cuivre du quadrige, qui représente la déesse de la victoire sur un char tiré par 4 chevaux.
La Porte de Brandebourg ouvre sur la Pariser platz(Place de Paris) et ensuite Unter den Linden(Avenue des tilleuls). Seul l’empereur pouvait passer sous l’arche du milieu, et seul Hitler pourra le faire sous le régime nazi. Après la guerre et la réunification, le trafic automobile sous la Porte de Brandebourg est arrêté en 2000. C’est ici que se déroulent en général les grands rassemblements pour marquer l’histoire à Berlin.
Le quadrige au sommet, réalisé par Johann Gottfried Schadow en 1793 a une histoire particulière. A l’origine il n’y a ni croix ni aigle. En1806, Napoléon Bonaparte écrase la Prusse à la bataille de Iéna et défile à Berlin avec ses armées en passant sous la Porte de Brandebourg. En retournant à Paris, il emmène en souvenir avec lui le quadrige! En 1815, la 6ème coalition réunissant une grande partie des armées d’Europe finit par battre Napoléon et les prussiens à Paris retrouvent le quadrige. Il réinstallé sur la Porte de Brandebourg, et on lui rajoute une croix guerrière et l’aigle qui symbolise l’empire prussien. Après la seconde guerre mondiale, la porte est très endommagé et le quadrige en partie détruit. Il est reconstruit en 1957 par les berlinois mais sans la croix et l’aigle. Après la réunification, la porte et le quadrige ont besoin d’un bon coup de restauration. En 2002, la Porte de Brandebourg est à nouveau inaugurée, et le quadrige a retrouvé la croix et l’aigle, ce qui a provoqué pas mal de débats à l’époque.
A proximité de la Porte de Brandebourg, c’est le quartier des ambassades, et des restaurants chics et des boutiques de luxe, et aussi des foules de touristes.
A quelques dizaines de mètres, face à l’ambassade américaine, se trouve le Mémorial aux Juifs assassinés d’Europe, appelé aussi Mémorial de l’Holocauste. Il est inauguré en 2005 et il est composé de 2711 stèles en bétons de différentes tailles. C’est sensé représenter à la fois des pierres tombales, et une organisation lugubre détachée du sens humain où on se perd, et doit apporter malaise et confusion. La visite du site est gratuite.
La visite du site est assez étrange car entre ce travail de mémoire et l’indéniable côté glauque qu’on peut trouver à l’installation, il y a des dizaines de touristes qui se prennent en selfie en rigolant, des enfants qui jouent à cache-cache dans les allées en courant dans tous les sens. Étrange …
D’ailleurs en janvier 2017 pendant une semaine un artiste israélien a ouvert un site web reprenant les selfies des touristes et en les replaçant dans le contexte avec un montage photoshop, c’est le projet Yolocaust. Depuis les montages ont été retirés du site mais il y a toujours quelques exemples ici.
En continuant un peu plus au sud, on arrive à un endroit assez incroyable.
Potsdamer Platz
Pendant très longtemps la Postdamer Platz était une des places les plus animées d’Europe. La première gare prussienne est construite ici en 1838, et plus tard les premiers feux rouges allemands sont installés ici (il y en a d’ailleurs une réplique sur la place). Elle est totalement détruite pendant la guerre, et pendant la guerre froide c’est un vaste no-man’s land avec le Mur de Berlin passant en plein milieu. Après la réunification il est décidé de rebâtir complètement cet endroit et la Postdamer Platz va devenir pendant des années le plus grand chantier de construction d’Europe. Plusieurs tours designés par les plus grands architectes vont voir le jour et donner à cette place un petit air de Time Square new-yorkais. La Kollhof Tower par exemple au centre de cette photo en est un bon exemple (il est d’ailleurs possible d’aller au sommet pour le point de vue panoramique en utilisant l’ascenseur le plus rapide d’Europe, oh yeah!).
De nuit, durant la période des fêtes de Noël, avec les décorations lumineuse, c’est sublime. En particulier le Sony Center et son immense chapiteau (à droite sur la photo) qui domine un grand forum ovale. Cet endroit mérite largement le détour.
Et Potsdamer Platz c’est toujours vivant et rempli de mondes. Shopping, restaurants, cinémas, musées, casinos, salles de concert, philharmonie, tout est là.
Un petite ligne de brique au sol traverse la place et suit le tracé du Mur de Berlin. N’oubliez pas aussi de suivre le boulevard des stars, comme à Hollywood, avec 101 étoiles de personnalités du cinéma. Le boulevard a été inauguré en 2010 lors de la Berlinale.
Vous ne pourrez pas non plus louper la grande girafe du Legoland Discovery Center. Surement marrant pour les plus petits, plus d’infos ici. Attention même si l’entrée semble inclue dans le City Pass, il semblerait que des personnes se voient refuser l’entrée car ils ne sont pas accompagnés par un enfant.
A côté se trouve aussi le Kulturforum. Dans les années 60, comme l’île des musées était côté Est, Berlin Ouest décida de se doter d’une zone réunissant elle aussi plusieurs musées afin de devenir le centre culture de Berlin ouest. Malheureusement nous n’avons pas encore visité ces musées, ce sera pour la prochaine fois 🙂
Mitte – Unter den Linden
C’est le quartier chic, les grands hôtels, les grandes boutiques. Unter den Linden, c’est la plus célèbre avenue de Berlin, l’équivalent des Champs Élysées de Paris. Et très honnêtement, je n’y vois pas beaucoup d’intérêt. A l’origine elle était bordée de milliers de peupliers, mais comme ils faisaient trop d’ombres ils furent abattus en 1658 et on en planta quatre rangées en 1820. L’avenue est largement détruite pendant la seconde guerre mondiale, et pendant la période socialiste de grands bâtiments sans âmes sont bâtis. A la réunification elle a eu droit à sa restauration pour en faire « la plus belle avenue de Berlin », mais personnellement je n’adhère pas trop.
Du coup je vous propose de ne pas forcément l’emprunter mais à la place de prendre depuis le mémorial de l’holocauste la Französische Strasse (cocorico!). Juste après le croisement avec la Mauerstrasse, il y a un étrange pont en pierre au-dessus de la rue. Les 2 buildings qui sont reliés par le pont ont pendant des années étaient le siège de la Banque Nationale allemande. Les 4 colosses qui soutiennent le pont représentent les 4 éléments.
Durant vos ballades vous verrez surement tout un tas de tuyaux souvent colorés en bleu, mauve, rose. Est-ce que Mario existe réellement à Berlin ? Est-ce que c’est l’œuvre d’un artiste ? Et bien non, c’est simplement que la nappe phréatique n’est vraiment pas profonde et qu’avec tous les chantiers à Berlin, les constructeurs sont obligés de constamment pomper l’eau pour la rejeter dans la rivière. Et pour reconnaître leurs tuyaux, chaque grand chantier a sa couleur 🙂
En suivant la rue on arrive à Gendarmenmarkt. C’est une grande place aménagée à la fin du XVII ème siècle. Le nom de ‘place des gendarmes’ vient du fait que pendant des années, Frédéric Guillaume 1er y a installé un régiment cuirassier de gens d’armes. Quand Frédéric II arrive au pouvoir, ils sont chassés des lieux, les écuries sont rasées et à la place, deux grands batiments sont construits, quasi à l’identique en 1705 : la Deutscher Dom(cathédrale allemande) et la Französischer Dom(cathédrale française). Et plus d’un siècle plus tard, suite à l’incendie du vieux théâtre national, le Konzerthaus est construit entre les 2 cathédrales.
Cette place est souvent occupée pour des évènements : concerts, marchés de Noël, etc… venez y faire un tour et voir ce qui s’y passe 🙂
Juste à côté se trouve la cathédrale Sainte-Edwige. C’est la plus ancienne église catholique de Berlin. Suite à l’entrée de la Silésie dans le royaume (c’est une région à cheval sur la Pologne, la République Tchèque et l’Allemagne), Frédéric II lance la construction de cet édifice pour répondre à ces 200.000 nouveaux citoyens majoritairement catholiques. Sainte-Edwige de Silésie a donc sa cathédrale à Berlin en 1773. Elle aussi sera en partie détruite et reconstruite en 1963. Le grand dôme en béton armé et particulièrement réussi.
Au bout de l’avenue Unter den Linden, on enjambe la Spree et on atteint la fameuse ile des musées.
Ile des Musées
Il s’agit en fait de la moitié nord de l’ile Spreeinsel dans la rivière Spree. C’est le roi de Prusse Frédéric-Guillaume III qui lancera l’initiative au XIXe siècle de construire des grands musées d’arts. Si la météo n’est pas bonne ou si vous voulez faire une pause culturelle, il faut impérativement venir ici.
Pergamon Museum
C’est le principal musée de l’ile. Il a été inauguré en 1909, largement endommagé pendant la 2nde Guerre Mondiale, il est rénové jusqu’en 1959. Avec plus d’un million de visiteurs par an, c’est le musée berlinois le plus fréquenté. Il est surtout réputé pour les pièces monumentales qu’il abrite dans trois ailes : antiquité classique (grecque et romaine), proche-orient et monde arabe. Renseignez-vous sur le site car le musée est toujours en travaux de rénovation et d’agrandissement, et certaines parties peuvent être fermées. Plus d’infos sur le site officiel.
Parmi les pièces les plus connues du musée, on peut citer la Porte d’Ishtar. C’était une des 8 grandes portes d’entrées de la Babylone de Nabuchodonosor II. C’est pendant des campagnes de fouilles en Irak que Robert Koldewey, le plus célèbre archéologie allemand, a découvert des petits fragment de céramiques colorés dans le sol. Au fur et à mesure de leur découverte il comprend qu’il a mis la main sur la porte d’Ishtar et rapatriera tous les fragments où pendant des années ils seront restaurés et rassemblés dans un puzzle géant. Le résultat est assez incroyable.
Il y a aussi l’autel de Pergame, la porte du marché de Milet, le Palais de Mshatta, la chambre d’Alep, etc … Réellement, on en prend plein les yeux!
En quelques dizaines de mètres on passe d’un musée à un autre.
On fera par exemple l’impasse sur l’Alte Nationalgalerie inauguré en 1876 et dans lequel on trouve de nombreux chefs d’œuvres de l’art allemand du XIXème siècle et d’impressionnistes français(L’Ile des morts de Böcklin, Manet, Monet, Cézanne, c’est ici).
Il ouvre ses portes en 1859. Il accueille principalement des œuvres de l’antiquité classique (grecque et romaine), l’Égypte antique et jusqu’à la préhistoire. Le musée est déjà intéressant rien que pour son architecture. Car en partie détruit pendant la guerre, il a été rénové aux début des années 2000 par l’architecte David Chipperfield (il est toujours en partie en travaux) et il mélange style néoclassique du XIXème, traces de la guerre et style moderne. Plus d’infos sur le site officiel.
La pièce majeure de ce musée reste le buste peint de Néfertiti, sublime, trônant au milieu d’une grande pièce circulaire, et surveillée de près et photos interdites! Personnellement je préfère cette version du buste (et son mari Akhenaton derrière)
Et c’est mon Musée préféré 🙂
Le Bode Museum se situe à la pointe nord de l’ile, il est d’avantage consacré au moyen-âge. Plus d’infos sur le site officiel.
On peut citer aussi l’Altes Museum (le premier musée public de Berlin ouvert en 1830, et presque entièrement détruit pendant la 2nde Guerre Mondiale, il ne ré-ouvre ses portes qu’en 2015), plus d’infos sur le site officiel.
Difficile de faire son choix et caler ces visites lors d’un week-end à Berlin tant les offres sont de qualités.
Juste à côté de l’Altes Museum se trouve la Cathédrale de Berlin. En fait il ne s’agit pas vraiment d’une cathédrale, mais d’une grande église protestante, le Berliner Dom. C’est l’empereur Guillaume II, en tant que « gouverneur suprême de l’Église évangélique en Prusse » décide de faire batir ce monument pour sa capitale impériale de 1894 à 1905. Elle a une longueur de 114 mètres, pour une largeur de 73 mètres et une hauteur de 116 mètres. Plus d’infos ici(en allemand)
Alexanderplatz
Alexanderplatz, c’est le principal centre d’activités de Berlin. Un lieu où se croisent les plus grandes avenues, les lignes de trains et de métros. Sans oublier les tramways, comme sur cette belle photo de famille ou toutes les générations sont présentes.
On y trouve aussi des grands magasins et des centaines de milliers de personnes qui traversent chaque jour cette grande place. Cette place doit son nom à la visite de l’empereur russe Alexandre Ier en 1805. Après la guerre, Alexanderplatz est du côté socialiste et communiste, et il y a un grand plan de réorganisation qui est lancé. On décide de raser de nombreux bâtiments partiellement en ruines et de tracer des grands axes de circulation. Et avec ces 80.000m², cette grande place centrale peut enfin accueillir des grandes démonstrations. Celle qui n’était pas prévue c’est celle du 4 novembre 1989 où plus d’un million d’habitants de Berlin est manifestent pour plus de libertés. Le Mur de Berlin tombera le 9 novembre.
Au sud de la place il y a la Fontaine de Neptune, qui date de 1891. A l’origine elle était à quelques centaines de mètres de là, sur la Schlossplatz, puis retirée en 1951, restaurée et installée sur l’Alexanderplatz en 1969. Elle fait 18 mètres de diamètres et 10 mètres de haut, et autour du dieu Neptune il y a 4 femmes représentants les 4 principaux fleuves de Prusse : le Rhin, l’Elbe, la Vistule et l’Oder.
A côté on trouve l’Église Sainte-Marie de Berlin. C’est la plus vieille église de Berlin et un des seuls bâtiment datant du moyen age encore debout. Elle date de la fin du XIV ème siècle. Et c’est une sorte de miraculée car elle est un des seuls édifices qui a survécu aux bombardements et à la transformation de cette place. Big up Sainte Marie! Alors allez lui rendre une petite visite, ça lui fera plaisir.
Au centre de la place se trouve la tour de la Télévision (Fernsehturm), c’est le bâtiment qu’on ne peut pas louper à Berlin, visible depuis pratiquement partout, c’est un centre de repère. Et c’est d’ailleurs une de ses fonctions (en plus d’antenne télé).
La tour a été construite de 1965 à 1969 et elle culmine à 368m de hauteur. A ce moment là, elle était la 2ème plus haute tour du monde après la tour Ostankino de Moscou. Il ne faut pas se leurrer cette tour devait aussi être un symbole bien visible de la puissance du bloc de l’est. La visite vaut vraiment le coup, on a un point de vue incroyable sur Berlin et ses environs (par temps clair on peut voir jusqu’à 60 kilomètres). Même si plus d’un millions de visiteurs grimpent à son sommet chaque année, le nombre maximum autorisé dans la sphère (pour raison de sécurité) est de 320 personnes à la fois. En 40 secondes d’ascenseur on arrive au sommet. Il y a un petit bar restaurant dans la sphère mais en réalité les plats sont cuisinés en bas et montés à l’aide d’un monte-charge.
Ah au fait, entre la tour et le grand centre commercial, cherchez bien, il y a quelques ronds dans le sol, ce sont des trampolines, profitez-en 🙂
Au nord de la place on trouve la World Time Clock, construite en 1969. Elle pèse 16 tonnes et fait 10 mètres de haut et indique l’heure des principales villes du monde. Juste au-dessus un mécanisme anime les planètes du système solaire.
A côté, il y a la fontaine de l’amitié entre les peuples, et que je trouve tout simplement moche.
Si vous êtes à Berlin en décembre, vous y trouverez les traditionnels Marchés de Noël (qui sont une véritable institution et notre sapin de noël vient d’ailleurs d’Allemagne). Et n’oubliez pas de gouter le Glüwein mit Rum (vin chaud au rhum, ça réchauffe!).
De l’autre côté de Grunerstrasse, vous verrez un petit parc et des murs en briques. Il s’agit des ruines de la Franziskaner-Klosterkirche. Cette église construite en 1250 faisait 50m de long, abandonnée depuis 1936 elle a été bombardée et complètement détruite le 3 avril 1945. Ce qu’il en reste sert maintenant de lieu d’exposition.
La ville de Saint-Denis, c’est la capitale de la Réunion, fondée en 1663. Elle ne prend vraiment son essor qu’au XXe siècle en bénéficiant de l’exode rural. C’est le principal centre économique de l’île et la ville compte plus de 150.000 habitants. La ville est agréable mais sur un court séjour on a préféré privilégier le reste de l’île. Une petite journée de ballade pourrait se résumer ainsi :
Le Barachois
C’est le nom du quartier situé le plus au nord de la l’île. C’est aussi le quartier historique à partir duquel la ville s’est étendue. Il est situé sur le bord de mer, et vous passerez forcément à côté en voiture à un moment. Le nom « Barachois » viendrait du basque et signifierait « petite barre » pour désigner la petite bande de lagon qui le protège.
On peut observer une batterie de canons à la Pointe du jardin. Ces canons étaient destinés à protéger l’île Bonaparte (à l’époque) d’une attaque anglaise. Pas de chance, les anglais débarquent le 8 juillet 1810 à Grande Chaloupe et Sainte Marie et prennent la capitale en tenaille avec plus de 3.000 soldats contre à peine 300 soldats pour les français. La défense de la ville ne tient pas longtemps, l’île se rend et passe sous domination anglaise.
C’est aussi à partir de cet endroit, la Pointe du Jardin, que sont calculées « officiellement » les distances kilométriques entre la Réunion et le reste du monde.
Juste à côté au carrefour, il y a la statue de Rolland-Garros, c’est le héros local. Il est né en 1888 à Saint-Denis, et il réalisera de nombreux exploits aéronautiques. Il sera par exemple le premier à traverser la méditerranée en avion en 1913. Il invente aussi le premier avion avec une mitrailleuse pouvant tirer dans l’axe et à travers l’hélice du moteur. Il meurt en 1918 dans un combat aérien, à l’âge de 29 ans. Quelques années plus tard, les fameux terrains de tennis seront baptisés en son honneur par le club Omnisport de Paris, dont il était membre, et ils sont inaugurés en 1928.
La cathédrale Saint-Denis de Saint-Denis de La Réunion
Elle est achevée en 1832 et devant se trouve une fontaine monumentale offerte par l’ancien maire Gustave Manès en 1854.
Dans le quartier, profitez en pour prendre un verre ou manger juste à côté, à l’angle de la Ruelle Edouard. Il y a des terrasses agréables et accueillantes, et une ambiance cool. Vous avez le choix : l’Artocarpe, le Café Edouard, le Passage du chat blanc, le Bed room, KT-dral. Un bon endroit 🙂
La Mosquée Noor-e-Islam
Au 111 rue du Maréchal Leclerc, un grand minaret de 32m domine les habitations. C’est la mosquée Noor-e-Islam. Elle est construite en 1905 sous l’impulsion de plusieurs commerçants installés à Saint Denis et originaire du Gujarat, une région de l’ouest de l’Inde. Son nom signifie « lumière de l’Islam ». La salle de prière peut accueillir 500 fidèles.
C’est la première mosquée construite en France. La Grande Mosquée de Paris ne sera ouverte qu’en 1922. Plus d’infos ici
Le Jardin de l’État
Il s’appelait Jardin du Roy à l’origine et à été créé en 1761. Il contient une cinquantaine d’espèces d’arbres différentes. Il y a régulièrement des évènements (expos photos, concerts, etc …). C’est un bon endroit pour faire une petite balade détente et tranquille, à l’ombre des arbres. Plus d’infos sur le site officiel.
Au bout du long bassin se trouve le Museum d’Histoire Naturelle. Il est inauguré en 1855. A l’origine le bâtiment hébergeait le conseil colonial, puis le conseil général, avant de finalement être transformé en muséum. On y trouve des exposition sur les requins, une riche collection de lémuriens, des squelettes de dodos, etc .. Réparti sur deux étages et plusieurs salles, il se visite agréablement et on apprend plein de choses. Pour seulement 2 Eur l’entrée, ça vaut le coup. Plus d’infos ici.
Les cases créoles
Les cases créoles de Saint Denis font partie de l’histoire de l’île et de ses habitants. Les plus « connues » sont le long de la Rue de Paris. Mais il y en a d’autres dans Saint Denis, loin des touristes et des visites guidées.
Malheureusement ce patrimoine disparait peu à peu dans une indifférence quasi générale.
Ci-dessous une petite carte (plus ou moins à jour) vous permettant de localiser les cases existantes, et celles laissées à l’abandon ou détruites pour y construite des blocs de bétons …
La côte Est à la Réunion, c’est un peu le « parent pauvre » ou le cousin qu’on aime bien mais qu’on ne va jamais voir. C’est la partie de l’île la plus exposée aux alizés, et donc il y a du vent et d’avantage de pluies, le climat est plus humide. Alors forcément on a moins envie d’y aller. Cependant, il y a un avantage à cette météo pluvieuse, c’est que les terres ici sont plus fertiles. Grâce à ça, au XIXe siècle la région se couvre de champ de canne à sucre et de culture de vanille. Et pour supporter cet essor agricole, de nombreux ouvriers en provenance d’Inde émigrent à la Réunion et s’installent à l’Est de l’île. Il n’y a ni lagons ni de plages, et bizarrement pas de complexes touristiques, allez savoir pourquoi 🙂 Malgré tout, il y a quand même des choses à voir!
Saint André
Il y a plusieurs temples hindous qui sont un peu l’attraction de la ville, comme celui de Colosse ou celui de Petit-Bazar.
Le temple de Petit-Bazara été construit en 1900. Le temple est dédié à Sri Muruga (il a 108 autres noms, je vous laisser les chercher). Cette divinité est le fils de Parvati et Shiva, c’est le dieu de la guerre et de la victoire. Le temple a été restauré en 2003 et repeint par des artistes venant directement du Tamul Nadu, une région du sud de l’Inde. Le temple du Colosse qu’on peut visiter actuellement est a été reconstruit en 1991, car celui qui à l’origine à côté de l’usine sucrière du Colosse a été détruit.
Le Cirque de Salazie
La petite localité de Saint André c’est aussi la porte d’entrée pour pénétrer dans le Cirque de Salazie, c’est l’unique route pour y aller. Pendant une trentaine de minutes on roule dans un canyon verdoyant, la route est très belle, et s’ouvre ensuite sur le cirque et permet de rejoindre Hell-Bourg ou Grand Ilet.
Allez ça tombe bien j’en profite pour parler ici d’une très belle randonnée dont le point de départ se situe à Grand Ilet en grimpant au col de Boeuf. (Il parait que parfois des voitures de randonneurs se font vandaliser ici la nuit, donc si vous prévoyez de partir randonner sur plusieurs jours, vous êtes avertis). Toujours est-il que depuis ce point, on emprunte le Sentier des Scouts, qui est sans doute l’un des plus beaux sentiers de la Réunion et qui nous fait passer dans le Cirque de Mafate.
Cirque de Mafate
Cette randonnée nous emmène par le Sentier des Scouts jusqu’à Ilet à Malheurs et un retour par le sentier Augustave. Ça forme une boucle d’environ 16km et qui se fait environ en 7h de marche. (Mais le jour où nous sommes passés, le sentier Augustave était fermé par arrêté préfectoral à cause des passerelles abimées par des récents éboulements.)
Pour la petite histoire, Ilet à Malheurs tire son nom d’une triste histoire. Quand les esclaves s’enfuyaient et partaient se réfugier dans les hauteurs inaccessibles de l’île, des chasseurs d’esclaves partaient à leurs trousses. Et ici en 1829, une expédition de chasseurs à découvert une quarantaine d’esclaves qui vivaient en autarcie dans le cirque de Mafate. Ils ont été massacrés. Et pour se faire payer, les chasseurs devaient rapporter une preuve, mais comme les corps étaient trop lourds à transporter, ils ont coupés les oreilles des cadavres pour se faire payer. Depuis cette tragédie, cet ilet porte ce nom. Et c’est aussi pour ça que les Zoreilsdésignent en général les blanc métropolitains…
Mais revenons à notre randonnée 🙂
Le petit trait en diagonal en bas de la falaise verticale et à pic … c’est la suite du sentier, gloups!
Plus loin, c’est le passage de la crête des Deux fesses avec de chaque côté un énorme ravin 🙂 Ça se voit pas trop sur la photo, mais sur le moment c’est un peu flippant.
Le point de vue est … comment dire … bon bin, y a pas de mots! 🙂
Sur le sentier vous croiserez beaucoup (beaucoup!) d’araignées comme celle-ci, pendues dans les arbres, ou dans des grandes toiles au dessus du chemin. C’est une néphile, appelée ici une bibe. L’araignée peut atteindre plus de 10cm! La femelle est la plus grande. Elles sont inoffensives … enfin c’est ce qu’on dit!
Mais pas de chance pour cette randonnée, très rapidement le temps s’est couvert et on s’est retrouvé en plein brouillard, plus de panorama, plus de visibilité, alors demi-tour … Le passage des deux-fesses, ça ressemble pas à l’aller.
Le pont suspendu de la rivière de l’Est
Pendant longtemps la rivière de l’est se traversait très difficilement, et il y avait régulièrement des accidents avec les radiers qui faisaient la traversée. Il a donc fallut se décider à construite un vrai pont, en dur. Et ce n’est pas un pont comme les autres. Au moment de sa livraison en 1894, c’est le plus long pont suspendu du monde!Il fait 152m de long. « Le pont est monté sur deux piles de maçonnerie. Son tablier de bois long de 150 mètres est porté par 103 kilomètres de câbles, 61 tonnes de tôle et 25 000 kilogrammes de fonte » (merci Wikipédia).
Il résistera à tous les cyclones et glissements de terrain, et restera en activité jusqu’en 1979. Après cette date, un pont routier en béton est construit un peu plus haut (c’est celui que vous prendrez en voiture pour venir ici). Depuis un arrêté municipal en 2016 il est aussi interdit aux piétons pour raisons de sécurité.
Sainte Rose
C’est le point le plus à l’Est de la Réunion. La petite ville de Sainte Rose est principalement connue pour son église. Car ici s’est produit un véritable « miracle »! En 1977, le Piton de la Fournaise est à nouveau en éruption et une coulée de lave déferle vers Sainte Rose. La coulée atteint la mer, et sur son passage, il y a l’église. Miracle !!! elle n’est ni détruite ni brulée, non, la lave la contourne et l’église reste intacte!! Elle devient donc à partir de ce moment là l’église Notre-Dame-des-Laves. On peut toujours voir la coulée de lave solidifiée, miraculeusement stoppée juste devant l’entrée de l’église.
Des mauvaises langues vous diront que parfois la lave peut se refroidir devant un obstacle et qu’une fois qu’une coulée de lave a commencé à refroidir, elle ne peut pas se réchauffer pour se liquéfier à nouveau, et donc cette lave qui a commencé à se refroidir peut former un véritable mur pour la coulée plus liquide. A moins d’une nouvelle coulée plus forte avec plus de débit pourpasser par dessus cette barrière, la lave la contourne et trouve un autre chemin. Et c’est ainsi que l’église aurait été épargnée. Et même si c’est une explication naturelle, ça n’en reste pas moins miraculeux non ? 🙂
Entre Sainte Rose et Bois Blanc, ne manquez surtout pas l’Anse des Cascades. Un coin à pique nique et il y a plusieurs petites cascades où on peut se rafraichir 🙂
C’est le point culminant de l’île de la Réunion. On dit parfois que c’est le plus haut sommet de l’océan indien (même s’il y a des volcans en Indonésie qui sont un peu plus grands, enfin ça dépend comment on mesure, mais on est chauvin alors pas de discussion, c’est le plus haut! yeah ;-)). Dans tous les cas avec une hauteur de 3070m, il est loin d’être ridicule, et arriver à son sommet, ça se mérite.
On ne sait pas trop pourquoi il porte ce nom, car il n’y a jamais de neiges au sommet. Et s’il y en a, c’est qu’il y fait tellement mauvais temps qu’en principe on ne devrait pas les voir. Il semblerait que ce nom daterait de 1775 quand des neiges auraient été aperçues au sommet. Avant ça, c’était le Mont des Trois Salazes.
Le Piton des Neiges, c’est ce qu’il reste de l’énorme volcan qui a créé l’île il y a des millions d’années. Suite à des éruptions massives il y a 20.000 ans, il y a eu des écroulements de terrain cataclysmiques qui ont donné naissance aux trois cirques de Cilaos, Mafate, et Salazie. Et tout au dessus d’eux, ce qui reste du volcan écroulé (on suppose qu’il devait dépasser les 4.500m avant ces évènements), le Piton des Neiges.
C’est une des zones de reproduction et d’habitat des Pétrels de Barau, oiseau en voie de disparition à la Réunion.
Et pour aller au sommet ?
Il va falloir commencer par se lever tôt! Et il va falloir conduire. Il y a plusieurs options. Les trois principales sont :
– Depuis la Plaine des Cafres, mais ce chemin sur le versant Est est réputé long et humide car plus exposé à la pluie. On passe par Mare à boue, qui porte bien son nom.
– Depuis le cirque de Salazie en démarrant à Hell-bourg.
– Depuis le cirque de Cilaos. C’est cette option qu’on choisit, la plus rapide mais aussi la plus raide.
Il faut prévoir au moins 7h aller-retour, mais si vous prenez des photos, une pause pique-nique et que vous voulez profitez un peu du paysage sans faire trop la course, misez plutôt sur 8h (voir 9!). Mais ça reste intense! Le trajet aller-retour, c’est environ 16km, et 1730m de dénivelé. Il y a un refuge, le gîte du Piton des Neiges, qui permet de faire l’ascension sur deux jours et qui permet surtout de pouvoir être au sommet avant le lever du soleil, et profiter d’un moment magique. Mais si vous n’avez pas le temps d’y passer deux jours, ça peut très bien se faire dans la journée. Et le lendemain vous irez vous reposer à la plage 🙂
Donc au petit matin, direction le Cirque de Cilaos, puis on traverse Cilaos. Derrière l’Eglise notre dame des neiges à Cilaos, notre destination, le Piton des Neiges ne semble pas si loin maintenant, ça parait easy!
Un peu plus loin on atteint le point de départ de la randonnée, le petit parking du Bloc, à l’entrée de la forêt du Grand Matarum, composée decèdres du Japon qu’on appelle aussi le sapin créole (cryptomerias). Cette espèce de conifère a été introduite sur l’ile à la fin du XIXe siècle pour aider au reboisement et aussi car il s’adapte très bien au climat et au sol volcanique.
La première partie de la montée, c’est une succession de marches et de lacets dans une pente très raide. De temps en temps on peut profiter des superbes points de vue sur le cirque de Cilaos qui commence à recevoir les premiers rayons du soleil.
D’ailleurs, sur la corniche à l’est, en même temps que les premiers rayons de soleil, c’est toute la brume et une véritable vague de nuages qui glisse par dessus la crête pour descendre dans la vallée. C’est magnifique 🙂 mais du coup on sait qu’on va devoir encore faire la course contre les nuages. Hop hop hop !
Rapidement la végétation change et la montée se fait maintenant au milieu des barbes de Jupiter (Usnea barbata). Cette plante de la famille des lichens absorbe l’humidité et les sels minéraux qui peuvent être présent dans les milieux humides, dans le brouillard, etc … C’est aussi une plante très sensible à la pollution, donc moralité, si vous voyez des barbes blanches tout autour de vous, c’est que tout va bien 🙂
On arrive ensuite à une portion moins raide, ça soulage les jambes, c’est le plateau du petit Matarum, avec un petit abri près d’un point d’eau. En sortant du plateau, l’ascension reprend, toujours une succession de lacets et de marches sous la végétation, au milieu de la mousse et des barbes. Le col est proche, le soleil nous montre le chemin 🙂
Une fois arrivé au col, le plus dur est fait. On en profite pour regarder le super panorama : le cirque de Cilaos devant nous, et au fond à droite, le piton des neiges qui nous attend!
A cet endroit on croise le sentier qui vient depuis Bourg Murat et on continue vers le gîte du Piton des Neiges. Il a une capacité de 48 lits en dortoir, avec possibilité de manger sur place mais il vaut mieux réserver avant. Dans tous les cas, ça reste une bonne occasion de boire une dodoléla (comme s’il fallait trouver une raison pour ça 😉 ).
De toute façon, nous, on a décidé de faire l’aller / retour dans la journée alors on ne s’attarde pas trop et les nuages commencent eux aussi à grimper vers le sommet. Il ne reste plus que 600m de dénivelé à grimper mais il faut bien compter 1h15 avant d’atteindre le sommet. Qui arrivera en premier, les nuages ou nous ?? suspense !!
Finalement on arrive avant, yeah 🙂 On suit les marques blanches au sol, même si là on n’a pas vraiment de problèmes pour se repérer et s’orienter. On profite du spectacle, 3070 mètres d’altitude, le sommet de l’île, le sommet de l’océan indien, et on est seuls!
Pas un randonneur à l’horizon, pas un bruit, pas de cris d’oiseaux, juste le spectacle de la roche nue et désertique, et la lente danse des nuages en dessous de nous et qui se rapprochent inexorablement. Forcément pour le panorama détaillé sur l’île, la vue est un peu bouchée, mais on distingue l’océan indien tout autour de nous à l’horizon.
On en profite tranquillement jusqu’à ce que le vent se lève un peu et que les nuages finissent par nous engloutir.
A ce moment, deux randonneurs nous rejoignent. Ils ont prévu de camper au sommet, dans les petits enclos de pierres prévus à cet effet. On leur souhaite bon courage, car la soirée et la nuit va surement être fraiche pour eux. Pour nous, c’est la descente dans la brume, en sautant de rochers en rochers. On profite d’une petite éclaircie en arrivant vers le gîte pour faire une courte pause, car ensuite ça va être la descente infernale par les mêmes lacets et les mêmes marches qu’à la montée.
Dans la brume, le chemin prend une allure complètement différente.
Ambiance fantomatique garantie! 🙂
Enfin on arrive aux dernières marches. C’est paradoxal, mais c’est la descente qui est vraiment la plus fatigante. Les marches sont hyper glissantes et ça tape fort dans les genoux.
Enfin le parking, il va bientôt faire nuit, et maintenant il faut conduire, mais on a le sourire aux lèvres, mission remplie 🙂
C’est la côte la plus habitée et la plus touristique. C’est vrai que la situation parait privilégiée : le relief est moins accidenté que sur le reste de l’ile, on est loin du volcan et des ses possibles éruptions, les lagons et les plages sont ici. Personnellement, ce n’est pas ma partie préférée de la Réunion, mais c’est toujours agréable de venir se baigner en fin de journée ou passer une journée de repos après une dure journée de randonnée dans les hauteurs.
Logement
Pour notre semaine destinée à visiter le nord et l’ouest de l’île nous avons opté pour un petit chalet via Airbnb sur les hauteurs de Saint Leu. Peut être pas toujours le choix approprié car les petits lacets en voiture le soir pour y arriver, c’est pas toujours de tout repos. Mais le logement était impeccable, l’accueil chaleureux et on a eu le plaisir de passer une très bonne soirée autour d’un chouette diner avec nos hôtes Hélène et Thierry et leurs amis.
Saint Paul
A Saint Paul, il y a la base ULM de Cambaie, et c’est justement là où nous avons pris rendez vous avec O’Passagers du Vent pour un petit survol de l’île. Ils ont 20 ans d’expérience dans le métier sont très sérieux. Même si les locaux et les avions peuvent paraître un peu roots, on sent qu’on a affaire à des professionnels et que la sécurité prime avant tout. Ce n’est pas l’usine à touristes avec des décollages à la chaine sans temps de repos pour les pilotes, comme certains concurrents « pourraient » le faire.
Pour un petit aperçu profitez de cette vidéo réalisée lors de notre vol 🙂
On recommande! et en plus c’est vraiment une chouette expérience si par hasard vous n’avez jamais mis les pieds dans un ULM. Plus d’infos ici.
Le Piton du Maïdo
C’est probablement un des lieux les plus visités sur l’île de la Réunion. Depuis Saint Paul il faut prendre une longue route qui passe par une forêt de tamarins, et qui vous fait grimper jusqu’au Piton du Maïdo à 2200 mètres d’altitude (il faut compter environ 45 minutes de voiture depuis la côte). Sur place un belvédère vous offre un panorama incroyable sur le Cirque de Mafate.
Le site est protégé par une barrière sur plusieurs centaines de mètres, car mine de rien, juste devant vous, c’est le vide, il y a près de 1.000 mètres de falaises !
Encore une fois, comme toute excursion sur les hauteurs de l’île, il vaut mieux y aller le matin, sinon vous risquez de vous retrouver la tête dans les nuages et avec une visibilité réduite à néant, ce serait vraiment dommage de louper ce spectacle.
Et en se tournant de l’autre côté on peut apercevoir la côte ouest de l’île et l’océan indien.
Le Maïdo c’est aussi le point de départ des grandes descentes de vtt et on peut même y faire de la luge d’été (pas testé).
Kélonia
Kélonia , « L’observatoire des tortues marines », c’est à la fois un musée, un aquarium, un centre de recherches et de soins pour les tortues marines. C’est assez paradoxal car sur ce site à partir de 1977, il y a une ferme qui élève des tortues mais pour vendre la chair en conserve et commercialiser les écailles. Et ça marche plutôt bien! jusqu’à ce que la législation se modifie, ensuite c’est un élevage de poissons et puis ça s’arrête. Mais pendant plus d’une dizaine d’années il y a aura des batailles juridiques pour savoir si la Réunion peut avoir une dérogation pour commercialiser à nouveau de la viande de tortue. Finalement la tortue est protégée et on décide réhabilite le lieu, et ça devient Kélonia, inauguré en 2006.
Depuis, Kélonia est fortement impliqué dans la surveillance, la protection et le comptage des tortues marines dans cette région de l’océan indien.
Il y a 1500m3 de bassins remplis d’eau de mer, et des terrains extérieurs pour les tortues terrestres.
Il y a aussi un atelier qui présente tout le travail artisanal autour des écailles de tortues. Les écailles utilisées sont celles de tortues « prélevées » avant 1984 (date du changement de la loi). Salle vidéo, mur de verre pour l’aquarium, bornes interactives, etc … la visite est franchement agréable et le musée bien fait. On valide, et vive les tortues ! 🙂 Plus d’infos ici(7 Eur)
Saint-Leu
La plage de Saint-Leu durant notre séjour, c’est la plage la plus proche de notre logement, ce n’est peut être pas la plus belle de l’ile (et encore, ça dépend des gouts), mais en tout cas il y a un lagon rempli de poissons et pas d’énorme complexe touristique juste à côté. Si vous pouvez venir le matin avec un peu de pain dans la main, les poissons afflueront. Bonne baignade 🙂
Pour les couchers de soleil, c’est pas mal aussi !
Le Conservatoire botanique national de Mascarin
Sur les hauteurs de Saint Leu, on peut visiter le Conservatoire botanique national de Mascarin. Il a été créé en 1986 au cœur d’un ancien domaine agricole créole. Sa mission principale est « la sauvegarde du patrimoine naturel réunionnais, à savoir la conservation et la préservation de la flore et ses habitats ».
Privilégiez si possible une visite guidée, car dans les jardins il n’y a pas beaucoup d’explications et on n’apprend pas grand chose.
Dans ce parc on cultive le bois d’ortie (ou figue marron) qui est une plante urticante quasi en voie d’extinction sur l’île car elle est utilisée pour la médecine traditionnelle et des « rituels ». Cette plante est aussi la seule source de nourriture du papillon Salamide d’Augustine, qui du coup a quasiment lui aussi disparu de l’île. On espère en revoir dans le parc un jour … Plus d’infos ici.
Il y a évidemment tous les autres lagons, Boucan Canot, l‘Hermitage, Salines. A vous de tester et vous faire votre propre avis.
Une des premières choses à laquelle on pense quand on entend parler de l’Ile de la Réunion, c’est son volcan, le Piton de la Fournaise. Il fait régulièrement parler de lui pour ses éruptions, et ne pas aller à la rencontre du volcan à la Réunion, c’est comme ne pas aller à la Tour Eiffel si on est à Paris. Évidemment, on pourrait s’en passer, mais ce serait tout de même dommage. Alors hop en route pour le volcan!
Et pour ça il faut se lever tôt. Car à la Réunion, en règle général les nuages et la vapeur d’eau ont tendances à grimper vers les hauteurs de l’île durant la journée, et très souvent l’après-midi, on voit que les sommets de l’ile sont sous les nuages. On plutôt, on ne les voit plus! Autant dire zéro visibilité et très peu d’intérêt. Moralité, même si on est en vacances, il faut se lever tôt et se dépêcher d’arriver à destination avant les nuages. Donc vérifiez bien la météo avant de partir, si c’est déjà couvert le matin, laissez tomber.
Ensuite il faut compter presque 2h de voiture. Les lacets dans la montée à travers la forêt de la plaine du volcan sont un enfer pour notre voiture peu puissante.
Ensuite c’est la traversée de la Plaine des Sables. Un grand plateau désertique à l’aspect lunaire, on est loin de l’ambiance tropicale!
Les brumes matinales finissent d’être chassées par le vent et le soleil pointe enfin le bout de ses rayons. On est heureux d’être là.
Il faut un peu slalomer sur la piste en terre battue entre les pierres et les trous, mais on en profite quand même pour admirer le paysage! D’ailleurs si on avait un peu plus de temps on partirait bien explorer le secteur.
On arrive enfin au parking du Pas de Bellecombe. C’est la limite de l’Enclos Fouqué, le nom donné à la caldeira du volcan. C’est une énorme surface en forme de fer à cheval de 13km de long et 9km de large, entourée de falaises verticales de plus de 100m. C’est le résultat de l’effondrement du terrain sur la chambre magmatique en partie vidée après une éruption : ça crée une énorme dépression. Et ici, on pense que ça s’est produit il y a 4700 ans, et c’est réellement impressionnant, on se croirait devant un gigantesque mur, genre Games of Thrones, vous voyez ?
Le passage pour aller vers le volcan et pour permettre de descendre ce rempart de Bellecombe a été découvert en 1768 lors d’une expédition avec le gouverneur de l’île de l’époque, M. Bellecombe. Croyant ce rempart infranchissable il a fait demi tour! mais il en a quand même profité pour baptiser le lieu à son nom. On n’est jamais mieux servi que par soi même. Et c’est donc un des esclaves faisant partie de cette expédition qui trouve le fameux passage permettant de descendre la falaise et d’atteindre la caldeira.
On prend donc le même chemin et on arrive à l’entrée du passage. Il est maintenant fermé (ou non) par une porte métallique (pour empêcher les curieux de pénétrer dans la zone quand le volcan est en éruption par exemple).
Et ensuite on en prend plein les yeux dans la descente en lacets … Le Piton de la Fournaise nous attend, là-bas, presque à portée de main.
Il n’y a pas vraiment de sentier ou de chemin, il faut suivre des tâches de peinture blanche sur le sol (d’ailleurs si vous faites la rando de nuit, il arrive qu’on parte dans la mauvaise direction en allant vers une tâche blanche et se rendre compte qu’on l’a confondu avec le marquage au sol). Ces marques servent à baliser une zone de marche sécurisée. Car comme vous le découvrez rapidement, le sol composé de lave refroidie reste dangereux. Ce n’est pas à cause de la chaleur, ici c’est refroidi depuis un moment, mais à cause des parois des tunnel sde lave (invisibles en surface) et qui peuvent s’écrouler sous votre poids, et aussi la lave refroidie est très rugueuse, elle crisse comme le verre et abîme tout. N’y allez pas en sandalette! Comptez 1h30 – 2h pour l’ascension vers le sommet, suivant vos pauses photos 🙂
Le long du chemin vous verrez un petit monticule sur votre droite, c’est le Formica Leo, un petit cône volcanique qui s’est formé en 1753. On peut le grimper, mais il n’y a pas grand chose de plus à voir à son sommet.
Plus loin, sur la gauche, c’est une formation magmatique, la « Chapelle de Rosemont ».
Ensuite on commence à grimper le volcan en partant sur la gauche, au milieu des coulées de lave de toutes les formes. Prévoyez la crème solaire, on est tout de même en altitude et en plus, sous les tropiques… et il n’y a pas une seule zone d’ombre disponible. Pour atteindre le sommet du volcan, il n’y a pas de grosses difficultés mais ça monte sans cesse, et c’est la course si les nuages sont déjà derrière vous.
Il y a deux cratères au sommet du volcan. A l’origine il n’y avait que le petit cratère Brory découvert durant l’expédition de 1768. Mais en 1791 il y eu une éruption et une énorme explosion et une nouvelle expédition permit de découvrir qu’un immense nouveau cratère était apparu : un kilomètre de longueur sur 750m de large et 350m de profondeur. Il est baptisé le cratère Dolomieu.
Pendant plus de 216 ans le cratèreDolomieu était rempli de lave refroidit. En 2007 il y a eut une grande éruption qui provoqua de grande coulées de laves. La chambre magmatique s’étant en partie vidée, tout l’intérieur du cratère s’effondra sous son poids, et c’est ce qu’on peut voir maintenant en arrivant au sommet.
Enfin on atteint le sommet, à 2632m d’altitude. Le cratère Dolomieu est vraiment énorme. Tout à l’air très calme, c’est à peine si on distingue quelques fumerolles au fond. On a du mal à croire que ce volcan est un des plus actifs du monde. Il y a presque une éruption par an! Il faut se méfier des bords du cratère, car malgré les apparences, la zone n’est pas sûre, et régulièrement des blocs se détachent pour finir au fond du cratère. Surveillez les zones balisées, ce serait dommage de finir vos vacances au fond du trou …
Et quand on vous dit qu’il faut faire la course contre les nuages, voici le même endroit en photo, 15 minutes plus tard … visibilité quasi nulle !
Durant la descente au milieu du brouillard il ne faut pas perdre de vue les tâches blanches, pas toujours évident, blanc sur blanc, tout fout le camp! 🙂 enfin on sort sous le plafond nuageux et en s’éloignant du cratère on rencontre les premiers signes de colonisation végétale. Green power!
On repasse à travers la petite forêt de tamarins des hauts, au pied de la falaise du rempart de Bellecombe, alias LE MUR!
En tout petit, au milieu de la photo, on distingue vaguement un chemin qui zigzague et un petit point blanc, en tout petit. C’est le sentier qui grimpe et les voyageurs qui l’empruntent, ça donne une idée de l’échelle!
Hélas il est temps de faire nos adieux au Piton de la Fournaise, on se reverra peut-être un jour, avec un peu plus fournaise la prochaine fois, qui sait ? 🙂
On reprend la voiture, et le long de la route qui part du volcan, on s’arrête pour aller au bord du Cratère Cormesson.
C’est dur de rendre l’impression de grandeur sur les photos, mais ce gouffre m’a paru réellement immense. Plusieurs centaines de mètres de large et 200m de profondeur, quand on est sur la petite plateforme aménagée au dessus du vide, on se sent tout petit.
Et là aussi, difficile de croire que dans ce cratère il y a put y avoir une éruption il y a 2000 ans.
On fait aussi la rencontre avec nos premiers tec-tec 🙂 (tarier de la réunion, de son vrai nom). On l’appelle tec-tec à cause de son petit cri répété, tec tec. C’est un petit oiseau endémique de la Réunion, on le reconnait grâce à son petit sourcil blanc. C’est une espèce protégée et il n’a pas peur de l’homme.
A chaque randonnée, vous en verrez qui vont vous accompagner sur des kilomètres. Forcément, avec son petit côté sympa on a envie de lui donner quelques miettes au tec-tec. Mais c’est mal! m’voyez ?
Toujours sur le chemin du retour, on fait un peu plus attention au paysage et on se rend compte qu’il change rapidement.
Bizarrement, on ne se sent plus du tout à la Réunion, mais d’avantage en Auvergne. C’est la plaine des cafres. Son nom vient des cafres, le nom donné aux esclaves noirs en fuites et qui venaient s’y cacher. Sur ce plateau à 1600m, le climat est frais et il arrive même de voir parfois du givre en hiver!
Tout le long de la côte sud de l’ile de la Réunion, on découvre des endroits d’exception. On l’appelle la côte sauvage, car le littoral est principalement constitué de falaises basaltiques sur lesquelles s’écrasent des vagues portées par une forte houle. La zone est relativement préservée, déjà en partie à cause des risques liés à l’activité volcanique, et aussi grâce au « 50 pas du roi ». L’idée il y a plusieurs siècles était de prévoir un espace pour des fortifications éventuelles sans avoir à dédommager des particuliers, et éviter les querelles entre habitants en donnant un accès libre à la mer. Ça permettait aussi aux marins de pouvoir venir couper du bois sur cette petite zone de terre, et pour loger les petites baraques provisoires des artisans nécessaires au développement des colonies. Cette loi est officiellement décrite dans une ordonnance royale de 1825, elle représente une bande de 81.25m. Dans les années 50 il y a de nombreuses « exceptions » qui ont permis de construire dans cette zone protégée. En 1996, la nouvelle loi « Littoral des DOM » est sensée régler ce problème, mais les exceptions continuent et petit à petit le littoral se construit. Néanmoins, dans le sud de l’île, c’est généralement sauvage et c’est un vrai plaisir 🙂
Logement
Notre camp de base dans le sud pour une semaine, c’est entre Saint Pierre et Saint Joseph, à Petite Ile exactement, dans une superbe villa avec piscine (bin oui hein) juste à côté de Grand Anse. Via Airbnb encore une fois. Super accueil, super endroit, merci Jean-Pierre 🙂
Et pour manger, on vous conseille un petit restaurant, Les Badamiers(22 chemin neuf). Aspect rustique, tôle, éclairage au néon, mais une terrasse avec vue sur l’océan, et surtout c’est bon et pas cher!
Allez hop en route ! c’est parti, à la découverte de ce qu’on vous conseille tout le long de la côte sauvage (liste non exhaustive)
La Saga du Rhum
Tout près de Saint Pierre se trouve un musée dédié à l’histoire du Rhum et à la relation avec l’île de la Réunion. C’est la Saga du Rhum, créé par les 3 distilleries de rhum en activité, et il est hébergé sur le site de la distillerie Isaultier (fondée en 1845). Les deux autres distilleries sont Savanna (d’avantage destinée aux professionnels et à l’exportation), et Rivière du Mat (principalement destinée à l’exportation).
Et le rhum Charrette ? C’est le rhum le plus connu et le plus consommé sur l’île. Il né en 1972 avec la création du Groupement d’intérêt économique « Rhums Réunion » qui permet aux distilleries de commercialiser du rhum directement en bouteille sans passer par les services des douanes. 80% de la production sur plus de 2 millions de bouteilles serait consommées à la Réunion. On vous laisse faire le calcul!
Et le musée alors ? Réellement intéressant et didactique, et c’est au milieu des effluves d’alcool qu’on fini la visite par une chouette dégustation de plusieurs types de rhums. 10 Eur. Rentable 😉 Plus d’infos ici.
Il n’y a pas si longtemps, l’entrée du musée était gratuite pour les habitants de St Pierre. Mais comme la visite se termine par des dégustations offertes, il y avait un peu trop de visiteurs habitués 😉
Grande Anse
Voici la plage de Grande Anse. Ça fait rêver hein? Ici la baignade est non surveillée, les courants sont forts et il y a la présence des requins, donc une trempette dans l’eau peut vite devenir une expérience tragique. Mais pas de panique, même sans se baigner, c’est un lieu super agréable et tout le monde vient pique niquer ici, ambiance familiale et tranquille. La plage est confortablement abritée par une anse naturelle, et une fois garé au parking, vous pouvez profiter des petits snacks ou vous installer pour le pique nique sur les grandes étendues de gazon sous les palmiers, les vacoas et filaos.
Malgré les avertissements que je vous ai donné, il y a tout de même possibilité de se baigner car à l’extrémité de la plage, il y a une « piscine naturelle », c’est à dire, une zone délimitée par des rochers, à l’abri des vagues et des requins 🙂 (bon il faut quand même faire attention à la hauteur des vagues, elles peuvent être violentes, et il y a des oursins dans le bassin).
Langevin
Cascade de Grand Galet (ou Cascade de Langevin)
Pour beaucoup de personnes c’est une des plus belles cascades de la Réunion. Elle est sur la rivière Langevin et on y accède après une route sinueuse et raide. Elle fait 90m de haut, et c’est un endroit fréquenté par les adeptes du canyoning.
Ça tombe bien on va justement descendre le Langevin en canyoning. Descentes en rappel, toboggans, sauts, tyroliennes, de quoi passer quelques heures très agréables et au frais dans l’eau 🙂
Le reste de la rivière n’est pas mal non plus, il y a plein d’autres petites cascades et des bassins où il fait bon se baigner.
Ne pas oublier en redescendant la route de s’arrêter à la belle Cascade du trou noir.
Et pour se remplir le ventre après cette sortie, toujours sur la rue de la passerelle, arrêtez vous au petit restaurant sur le bord de la route Chez Malet 🙂
Coté littoral
Il faut descendre à la petite marine de Langevin où les barques attendent d’être mises à l’eau. En partant d’ici il y a une très jolie balade sur un sentier agréable pour profiter tranquillement du bord de mer. Le chemin est souvent à l’abri sous des filaos et leur tapis d’épine qui recouvre le sol.
Le chemin est régulièrement bordé de rochers déchiquetés où s’écrasent les vagues mais où les pécheurs s’accrochent. Il y a aussi de grandes zones couvertes de maniocs marron le tout sous les embruns si le vent est assez fort.
Tranquille, beau et agréable, what else ? 🙂
Cap Jaune
Depuis la marine de Vincendo, il y a une autre très agréable ballade à faire le long du littoral. Il faut prévoir de 1 à 2h pour les pauses photos et profiter tranquillement du paysage 🙂 On commence par faire un petit salut à la statue de la Vierge sur le parking et on emprunte ensuite un chemin très agréable.
Là encore, une superbe vue sur la côte sauvage, sa végétation luxuriante et son rivage fouetté par les vagues.
On croise même des caméléons. Ici on l’appelle l’endormi. Il a été introduit sur l’île en 1830 par des navigateurs, tout d’abord aux alentours de Saint Paul uniquement, et puis aidé par les humains, il s’est reproduit sur toute l’île.
Le but de cette ballade, c’est le Cap Jaune. C’est une falaise de 50 mètres de haut qui se jette dans la mer et qui a une couleur vraiment particulière. Cette couleur ocre – jaune est due à la présence de hyaloclastites. C’est une roche d’origine volcanique qui se forme quand la lave se refroidit et explose au contact de l’eau de mer et que les éclats se consolident. Voilà, c’était la séquence « mais amies les pierres ».
Il y a un petit sentier assez raide qui descend au pied de la falaise, faites attention ça glisse…
Cap Méchant
Entre Vincendo et Saint Philippe, il y a le Cap Méchant. Méchant car c’était un repaire de pirates et aussi car les falaises de lave qui se sont arrêtées dans l’océan sont continuellement attaquées par les vagues féroces.
Il y a une petite forêt de vacoas « bord de mer » qui sont typiques avec leurs racines hors du sol, encore du du manioc marron, et le sol est particulier car il est recouvert de gazon des Mascareignes(Zoysia tenuifolia), une sorte d’herbe très dense et typique de l’archipel Réunion / Maurice / Rodrigues.
Sur le site se trouve le puits des français(à ne pas confondre avec le puits des anglais qu’on trouve plus loin sur la côte, près de la Piscine du Baril).
Et dans les airs vous devriez voir les pailles-en-queue (Phaethon), c’est l’oiseau emblématique de l’île. Il vole surtout près des ravines et des falaises. Il est magnifique, blanc et noir avec une longue queue.
Un autre oiseau célèbre de la Réunion, c’est le Pétrel. Oiseau plutôt discret et nocturne, il a tendance à venir s’écraser contre les lampadaires ou sur les terrains de foot éclairés la nuit, car on suppose qu’il pense y trouver des calamars bioluminescents (sa nourriture classique). Et comme cet oiseau ne peut décoller qu’en se jetant d’une falaise, il ne peut jamais redécoller depuis le sol et fini généralement mort de faim ou dans l’estomac d’un chat.
Donc pour aider à sa préservation, chaque année, il y a « Les Nuits sans lumières », c’est une opération qui prend de plus en plus d’ampleur et qui incite les municipalités à éteindre les éclairages publics la nuit. C’est chouette pour les oiseaux et pour l’observation des étoiles. Ne vous étonnez pas s’il fait tout noir donc 🙂
Et si vous ne voyez rien de tout ça, vous ne pourrez pas louper la folle du Cap Méchant, ou plutôt c’est elle qui ne vous loupera pas. Tout le monde la connait dans le sud, car inlassablement, depuis des années, elle arpente le cap méchant pour propager la bonne parole et combattre le mal. Elle est devenue une « célébrité » mondialement connue avec internet et des vidéos où elle a été filmée par les touristes. Pour la petite histoire, elle s’appelle Élise, et il y a une petite interview intéressante et « presque laïque » ici 🙂
Le Sentier Botanique de Mare Longue
Ce sentier botanique se situe dans la forêt primaire de Mare-Longue, sur une ancienne coulée de lave d’au moins 400 ans. Ce site est classé réserve biologique depuis 1958. C’est un enchevêtrement de racines dans des roches basaltiques, des mousses, des orchidées, des fougères et des espèces endémiques. C’est le dernier exemple de forêt primaire de l’ile. Au temps des premiers colons, c’est une forêt de ce type qui recouvrait l’île. Elle reste la forêt tropicale la plus riche de la Réunion.
Plusieurs boucles de randonnées sont proposées et il y a de nombreux panneaux pour donner des informations sur les différentes essences d’arbres rencontrés.
Le Jardin des Parfums et des Épices
Situé un peu plus bas, c’est un jardin privé sur une coulée de lave de 800 ans et qui a ouvert ses portes au public en 1989. L’entrée est à 6 eur et mieux vaut venir lors d’une visite guidée (à 10h30 et 14h30) car il n’y a pas vraiment de panneaux ou d’indications dans le jardin et vous n’apprendrez pas grand chose. Par contre si vous avez la chance de vous retrouver dans un petit groupe, c’est franchement sympa. La visite prend environ 1h30 et évidemment on vous fait passer à la fin par l’inévitable boutique pour acheter les produits du jardin ou issu de l’artisanat local, ça sent l’attrape touriste … mais il n’empêche que la visite est agréable. Plus d’infos ici : https://www.jardin-parfums-epices.com/
Dans le jardin vous découvrirez plus de 1500 espèces dont certaines endémiques, et au programme vous verrez entre autres des plantes à parfums, telles que le vétiver, l’Ylang-ylang… Celles à épices : le giroflier, la cardamone, la vanille… Mais également des fougères, des orchidées, des palmiers et beaucoup d’autres…, sans oublier les arbres fruitiers.
Et les lapins des propriétaires ! 🙂
La Mer Cassée
Bon ok, c’est juste un petit restaurant « La mer cassée » (99-105 Route Nationale 2 Mare Longue) au bord de la route RN2 et qui ne paye pas vraiment de mine, mais très honnêtement, c’est un grand kif! 🙂
Car vous choisissez votre plat et après vous vous installez confortablement à votre table, à l’ombre des vacoas, les doigts de pieds dans le gazon, juste au bord des falaises et des vagues. La plus belle terrasse de la Réunion, sans hésiter ! En plus service sympa et pas cher 🙂
La Pointe de la table
Entre Saint Philippe et Bois Blanc, on entre dans la zone des coulées de lave du Piton de la Fournaise. Les principales (récentes) sont les coulées de 1977, 1986, et 2007. Et justement on peut voir le résultat de la coulée de 1986 en allant à la Pointe de la table.
L’Atelier Vanille
Atelier Vanille – Escale bleue, c’est une entreprise artisanale spécialisée dans la production et la préparation de vanille.
A l’origine la vanille ne se trouvait qu’en Amérique Centrale, et pendant des siècles le Mexique avait le monopole du commerce de la vanille. Toutes les tentatives pour la cultiver hors de sa région d’origine échouaient, et pourtant l’Europe était de plus en plus en demande. C’est Louis XIV qui tente la culture sur l’île Bourbon mais là aussi, un échec. Et c’est finalement en 1841 qu’un jeune esclave de 12 ans, Edmond Albius, découvre la méthode pour polliniser manuellement la plante. Car jusque là on l’ignorait mais c’est un insecte particulier qui jouait ce rôle et qui ne se trouvait pas ailleurs qu’en Amérique centrale. Après cette découverte, la Réunion devient l’un des plus gros exportateur mondial de vanille et qui devient son « or noir ». Mais ensuite la culture s’est propagée et développée à Madagascar qui produit 60% de la production de vanille dans le monde.
Il y a une petite visite guidée sympathique et très instructive. Une boutique où évidemment on ne repart pas les mains vides et avec de la vanille de qualité! Plus d’infos ici.
Les tunnels de lave
On ne peut pas passer dans le sud sans rouler le long de la N2 au milieu des grandes coulées de lave qui ont dévalées la montagne depuis le Piton de la Fournaise pour finir dans l’océan. Chaque coulée a son millésime, sa couleur.
Et on peut en profiter pour visiter des tunnels de lave. Lors d’une éruption, la surface d’une coulée de lave peut refroidir et former une croute, mais le cœur de la coulée lui reste très chaud et fluide et continue de couler, et quand l’éruption s’arrête, le tunnel se « vide » petit à petit et devient creux.
Cette visite peut évidemment se faire sans guide et gratuitement. Les lieux ne sont pas spécialement tenus secrets et l’accès est libre. Mais en faisant ça vous vous privez des explications et des anecdotes de quelqu’un qui sait réellement de quoi il parle et de l’interactivité qu’on peut avoir avec lui, et vous passez à côté de plein de choses. En plus, sans guide, les gens ont tendances à faire n’importe quoi, comme arracher des stalactites de lave ou dégrader des formations rocheuses. Vous êtes libres, mais respectez les lieux svp 🙂
A l’intérieur, casques et genouillères recommandées, et on avance à la lampe torche dans le sombre tunnel de lave. On découvre les différences de texture de lave, les drapés, les stalactites et les formes bizarres (et fragiles) que la lave refroidie a formé.
Personnellement sur ces deux formations de lave je vois une tortue-goéland échouée sur un rocher et un dodo ! Hey !! le dodo lé la ! 🙂
Pour cette visite, on a utilisé les services de Rando-Volcan, et on recommande 🙂 Plus d’infos ici.
La suite du programme :
La côte sous le vent (côte ouest) : pour se reposer et profiter de la plage et des lagons
L’île de la Réunion, l’île Intense, l’île Verte. Un joyaux de l’Océan Indien qui mérite largement de la visiter, encore et encore! 🙂
Alors Hop, en route pour la Réunion!
Commençons par le nom, pourquoi La Réunion ?
Et bien l’île a eu plusieurs noms dans son histoire, au temps des premiers navigateurs arabes et plus tard des pirates qui osaient s’aventurer dans cette zone de l’océan indien. Mais c’est en 1642 que la France, en venant de Madagascar, prend officiellement possession de l’Ile et l’appelle Ile Bourbon, en hommage à la dynastie régnante, les Bourbons. En 1793, après la Révolution Française, on change le nom en Ile de la Réunion, en souvenir de la journée où les troupes révolutionnaires se sont réunies pour s’emparer du Palais des Tuileries et mettre fin à la dynastie des Bourbons … alors on ne pouvait pas garder ce nom sur cette île évidemment. Plus tard, de 1806 à 1810, elle prend le nom de l’empereur et s’appelle l’Ile Bonaparte. Mais après sa chute face aux anglais elle retrouve le nom de Bourbon pour finalement redevenir la Réunion en 1848. Ouf, on espère que ça ne changera plus 🙂
On fait quoi alors en 2 semaines à la réunion ?
On met de la crème solaire, on met de l’anti moustique, on chausse ses chaussures de randonnées, on enfile son maillot de bain, on mange et on boit 🙂
Pour y aller, la compagnie Corsair. Après 11h de vol sans escale et 9200km, nous voici arrivés, et dès la sortie de l’Aéroport Rolland-Garros, nous entrons dans une vague de chaleur tropicale de fin d’après-midi. Vacances!
La voiture
Sans voiture, la vie sur place risque d’être compliquée, alors en sortant de l’aéroport, sur le parking à droite, vous trouverez plusieurs agences de location de voitures. Nous avons choisis Au Bas Prix. Pas de soucis, la voiture n’était pas toute neuve mais ça nous convenait largement, elle manquait un peu de puissance dans certaines montées, mais aucun souci, prix bas, et voiture rendue sans problèmes. Plus d’infos ici.
Faites attention sur la route, surtout dans le sud, il y a des chiens errants (parfois), les camions transportant la canne à sucre qu’on appelle aussi « les cachalots » (et là c’est pas de chance pour vous, opération escargot), des personnes qui font leur jogging le soir sur la route, et les caniveaux très profonds pour pouvoir évacuer les pluies torrentielles, ne vous approchez pas trop près du bord …
Si vous arrivez dans la période Avril-Mai et que vous roulez de nuit, il y a de bonnes chances que tout soit noir, j’entends par là, qu’il n’y a pas d’éclairage publics, pas de lampadaires, etc .. C’est en effet le moment où les jeunes Pétrels de Barau s’envolent pour la première fois des sommets de l’île et pour éviter qu’ils s’écrasent tous au sol ou contre des lampadaires, il y a durant cette période, les « Nuits sans lumières », où la majorité des éclairages publics sont éteints. Il faut donc être très prudent si vous roulez de nuit.
Et la première chose à faire dans la voiture, ce n’est pas régler le clim’, non non, c’est allumer l’autoradio et chercher la fréquence 97.4 (ho ho! clin d’œil la réunion département 974), et là, vous découvrez Radio Freedom. Cette radio fait partie intégrante de l’ile de la réunion. Créée en 1981, elle fait plus de 35% d’audience et ce n’est pas qu’une radio. C’est presque un service public, un lien social, un espace d’expression, les infos trafics, les news locales en temps réel, et l’émission pour adulte « Chaleur Tropicale » ;-). De la bonne humeur et on apprend plein de choses sur la vie locale. Bref ne cherchez pas, à la Réunion, vous n’écoutez qu’une radio, et c’est Radio Freedom, point 🙂
♪♫ « Radio Freedooooom, je t’aime pour la viiiiiiiiiiie »♪♫
Randonnées
La Réunion c’est l’île des randonnées incroyables, alors pour organiser vos randonnées, je vous conseille cet excellent site, très bien réalisé : RandoPitons.
La bière Bourbon c’est la bière de la Réunion. Tout comme le rhum charrette, elle fait partie intégrante de la vie locale. On la trouve partout, vous verrez immanquablement les banderoles la dodo lé la.
On la boit partout, et vous trouverez des bouteilles vides partout. Ne vous mettez pas à râler, et au contraire faites pareil! Il y a en fait tout une activité autour du ramassage des bouteilles vides. Des centaines de familles de la Réunion vivent de ces petits boulots, où des « chasseurs de bouteilles » les récupèrent dans les rues et les rapportent à la Brasserie Bourbon où ils sont payés en échange. Mine de rien ça représente pas loin de 40 millions de bouteilles recyclées par an. Plus d’infos ici
Boire une dodo lé la, et laisser trainer sa bouteille, c’est (presque) un geste citoyen!
Les requins
C’est le débat que vous entendrez partout. Pour ou contre les requins ? Le principal incriminé est le requin bouledogue. Certains vous diront qu’il faut les pêcher pour qu’ils comprennent que la côte de la Réunion n’est pas un endroit sûr pour eux. Certains diront que la viande est comestible, d’autres qu’elle est toxique. On vous parlera peut être de « la pêche au chien ». On vous dira que le requin est une espère protégée et qu’elle tue moins que bien d’autres choses dans le monde. On vous dira que la réserve naturelle près de l’île est une bénédiction pour la pêche et la préservation de la diversité de la faune marine … mais que c’est aussi un garde manger pour les requins. Vous entendrez tout et son contraire…
Difficile de se faire réellement une opinion objective. En tout cas le surf n’est plus possible, des jeunes surfers se font dévorer dans les vagues, et il arrive même (rarement) qu’un requin puisse pénétrer dans un lagon. Les filets, la protection en corail des lagons, les zones surveillées, rien n’est sûr à 100%.
Voici une carte des attaques de requins depuis 2011 (du site Habiter la Réunion). Mais il faut « relativiser » car vous avez beaucoup plus de « chance » d’être victime d’un accident de la route à la Réunion que finir dans un remake des dents de la mer (49 morts sur les routes en 2016, contre 9 attaques mortelles de requins depuis 2011).
Guide papier
Évidemment on a toujours un incontournable Routard ou autre dans la poche, mais on a découvert un autre petit guide, local et indépendant, et je dois dire qu’on a kiffé, fun et sympa, essayez de trouver le petit guide « Réunion mon amour! », le guide de voyage non-officiel et sans langue de bois sur la réunion avec des vrais infos et un ton décalé. 5 Eur ou gratuit suivant les endroits, il est édité par la marque de fringues Pardon! qui est parfois un peu borderline, mais qui sort du lot. Et ça vaut vraiment la peine de mettre la main dessus 🙂 https://www.pardon.re/
Saint Expédit
Vous trouverez souvent des petits autels anonymes, parfois dans des endroits improbables. Il s’agit du culte voué à Saint Expédit. A l’origine il s’agit d’un commandant romain Arménien converti au christianisme et décapité pour cette raison en 303.
Mais alors pourquoi particulièrement ce culte à la Réunion ? Saint Expédit, que l’on surnomme le Pt’i Bon Dieu a la réputation d’exaucer les vœux.
Selon « la légende », en 1930 une riche réunionnaise était coincée en métropole à Marseille et attendait désespérément de trouver un billet et un bateau pour retourner à la Réunion. Mais hélas pour elle, le mauvais temps et les bateaux complets rendaient la chose quasi impossible. Comme elle était très croyante, dans une église de Marseille elle pria devant une statue de Saint Expédit en faisant le souhait de pouvoir rentrer chez elle, et trois jours plus tard elle avait son billet pour le retour en bateau. Arrivée à la Réunion, elle va voir le curé de l’Église Notre Dame de la Délivrance à Saint Denis, lui raconte son histoire et le persuade d’accueillir une statue du saint.
Depuis on prie ce saint pour lui demander une faveur : avoir du travail, gagner de l’argent, retrouver son bétail, guérir, etc… la liste est longue. Il n’y a pas vraiment de statistiques sur les pratiquants de ce culte car il est socialement dévalorisé puisque ce sont majoritairement les pauvres et les délaissés qui font appel à Saint Expédit. Les autels sont fleuris et décorés incognitos souvent la nuit. L’église s’éloigne de plus en plus de ces autels car ils ont tendances à se mélanger avec des croyances magiques ou de sorcellerie.
Il est dimanche matin, on passe rapidement par la Foire du Midi, il n’y a pas beaucoup de monde encore, on flâne un peu au milieu des manèges et des attractions, mais on préfère trouver un lieu un peu plus calme.
On prend les rues un peu au hasard vers le quartier des Marolles, le but est de s’éloigner des touristes, de simplement être dans la ville, et d’atterrir à la Place du jeu de balle. Car le matin, ici, c’est le Marché aux Puces!
C’est la bonne ambiance, on y trouve de tout et n’importe quoi, et à vrai dire, surtout du n’importe quoi 😉 mais l’ambiance est cool, c’est convivial, c’est cosmopolite, c’est l’esprit vide grenier et fripes, tout étalé par terre sur des tapis, et il y a plein de petits troquets autour de la place où vous pouvez vous poser pour siroter votre café au soleil
Et c’est comme ça depuis 1873, d’ailleurs certains articles sont surement de cette époque et doivent être achetés chaque matin pour être vendus les jours suivants et ainsi de suite! Si vous avez de la chance vous tomberez peut être sur la maquette du bateau de la Licorne, car c’est ici que Tintin l’a acheté 😉 et le 20 juillet ici il y a le Bal National, et le lendemain, jour de fête national, c’est le Resto National.
Les Amis du vieux marché ont même fait un site 🙂 C’est ici
Ensuite on prend le temps de déambuler au hasard des rues, découvrir toutes les petites boutiques farfelues qu’on peut croiser et continuer la chasse aux fresques de Parcours BD.
Une petite pause en terrasse s’impose, mais loin des touristes et de la foule, ça tombe bien, et comme il fait beau, on tente Le Soleil (Rue du Marché au Charbon 86), un bar à l’ancienne, avec les habitués du quartier, et les personnes de passage comme nous .. mais pas trop vite de passage, on prend le temps de savourer nos bières et un peu de fromage.
Je pense que c’est plutôt un bar pour se poser, boire et grignoter que pour réellement manger. En tout cas la déco tout en boiserie est sympa, les prix pas cher, le fromage Chimay bon, et le service était cool. On recommande.
C’est reparti! Nos pas nous mènent de l’autre côté du Boulevard Anspasch et nous passons à côté de l’église Notre-Dame aux Riches-Claires (1665)
Un peu plus loin, un autre bâtiment nous appelle, c’est les Halles de Saint-Géry. Elles datent de 1881, et cet ancien marché couvert est maintenant un lieu de vie connecté à son époque. On regrette un peu de ne pas être venu plus tôt, ce jour là c’était un marché de créateurs et d’expo photos. Vérifiez ce qu’il y a à la programmation quand vous passez car ce lieu abrite des manifestations vraiment variées : rencontres, expositions, concerts, performances, débats, marchés, conférences, … C’est ouvert tous les jours, de 10h à minuit, et c’est gratuit. Un endroit à découvrir!
On continue vers le nord et on arrive à la Place Sainte Catherine, dominée par la grande Église Sainte Catherine. Elle est assez récente, construite entre 1854 et 1874, c’est d’ailleurs le seul édifice religieux construit dans le pentagone (le vieux centre historique) de Bruxelles depuis le XIXe siècle. Elle tombe peu à peu en ruine et en 1950 elle a faillit être rasée pour mettre un parking à la place! Mais depuis elle s’est refait une beauté, même s’il reste toujours des rénovations à faire. L’intérieur est vaste et très sobre.
Et cette église cache une surprise, elle a sa propre bière! la Ste Kat’ qui est je cite « Une bière d’église rafraichissante au cœur de la ville ». Produite en collaboration avec Brussels Beer Project qui est une brasserie cool jeune et dynamique pas très loin de là, le but étant de créer un lien avec les alcooliques bonnes gens du quartier et le profit des ventes sert à la rénovation de l’église! A la votre, amen! 🙂
Et d’ailleurs vous avez de bonnes chances de pouvoir y gouter si vous vous installez à un des nombreux restaurants et terrasses de la place du Marché aux poissons, perpendiculaire à l’église. Cette place était en fait un ancien port au centre de Bruxelles où les péniches venaient débarquer leurs cargaisons de poissons, mais il a été comblé en 1882. Même s’il n’y a plus de marché aux poissons, ça reste l’endroit à Bruxelles avec le plus de restaurants de poissons et de fruits de mer. Cette place a vraiment quelque chose d’atypique. (désolé pas de photos, j’étais fatigué sur ce coup là)
Faites une halte par la Rue du Marais si vous aimez l’architecture et que vous voulez voir ce qu’on peut réaliser de pire, enfin selon mes goûts, l’architecture brute, aaaaah. Le siège de BNP … ça fait rêver!
Heureusement pour s’en remettre, on prend la première à droite, rue de sables, et on va faire une petite pause détente au Centre belge de la Bande dessinée. Comme on le devine, c’est un musée sur la BD. Le lieu n’est pas trop bondé, le bâtiment est un chef d’œuvre d’art nouveau, il y a plein de choses à voir partout, plein de choses à lire, on y est bien. Ça fait une belle pause et c’est ouvert tous les jours de 10h à 18h et possibilité de combiner le ticket d’entrée (10 Eur) avec un autre musée de Bruxelles. Alors viendez les gens! 🙂 Plus d’infos ici.
En sortant du musée, pensez à grimper les marches au bout de la rue, en haut Gaston Lagaffe vous attend, ainsi qu’un container sur le rond point, je ne vous en dit pas plus, surprise! mais vous y ferez surement une photo!
On finit par arriver au boulevard du jardin botanique. Ça tombe bien, on va justement y aller un peu plus tard, mais avant, jetez un œil et admirez l’impressionnante perspective qui mène jusqu’à la Basilique Nationale du Sacré-Cœur à 4km d’ici, en haut de la colline de Koekelberg!
A l’origine cette colline était convoitée pour y construire un Panthéon, mais la bourgeoise catholique qui détenait le pouvoir à l’époque fait pression et obtient le terrain du roi Léopold II en 1902 et projette d’y construire un Sacré-Coeur comme celui de Paris qui venait tout juste d’être construit … mais évidemment, en Belgique il sera bien plus grand! Le projet initial prévoyé une grande cathédrale gothique avec 7 tours et la plus grande qui aurait atteint 146 mètres! Mais alors que les travaux de fondation sont à peine finis, la Première Guerre mondiale commence. Dans les années 20, on a beaucoup moins d’argent à dépenser pour l’édifice et on revoit les ambitions à la baisse. On choisit un nouvel architecte, Albert van Huffel et on part sur une construction en béton armé et en brique, plus rapide et moins cher. Et les travaux vont durer, durer .. et ne s’achèvent officiellement qu’en 1965! Avec 164m de longueur, 107m de largeur et 93m de haut, la Basilique du Sacré-cœur peut accueillir 20.000 personnes. C’est la 5e plus grande église du monde! Il y a même un ascendeur panoramique pour profiter de la vue au sommet! Plus d’infos ici.
Mais trop grand, trop loin, pas le temps … et en parlant de perspective impressionnante, si on tourne la tête de l’autre côté, au bout de la Rue Royale, on a l’Église Royale Sainte-Marie. C’est pas mal aussi!
Allez c’est plus proche, hop en route! 🙂
Construite de 1845 à 1888, de forme octogonale et de style romano-byzantin, l’intérieur est plutôt sobre mais la coupole reste impressionnante malgré des dimensions plus mesurées que sa grande sœur sur la colline. Elle mesure 38m de haut et la coupole est en bronze sur un squelette de métal, ce qui était une première à l’époque.
Allez on revient en arrière et on fait un tour au Jardin Botanique de Bruxelles. Gratuit et ouvert tous les jours de 10h à 18h. En fait c’était un véritable jardin botanique à ses début quand il fut créé en 1826. Mais en 1958 quand la gare du Nord de Bruxelles fut construite pour l’Exposition Universelle de Bruxelles, la moitié du jardin a été absorbée par les travaux et le reste a été aménagé en parc.
Il y a surement beaucoup moins de statues qu’avant, beaucoup moins d’espèces végétales à observer, mais ça reste un parc très agréable et petite bouffée de verdure au milieu de cette ville. Et c’est aussi un lieu vivant, il y a régulèrement des spectacles de théâtre, de la chanson, de la danse, du cinéma et des expositions temporaires, ainsi que le festival « Les Nuits du Botanique » en septembre (plus d’infos ici).
Après ce petit repos « champêtre » on repart le long de la Rue Royale, c’est royal! On s’arrête un petit moment devant la Colonne du Congrès (47m de haut!).
Cette colonne a été construite entre 1850 et 1859 pour célébrer le premier congrès du parlement Belge en aout 1830 lorsque la constitution fut écrite et au sommet on trouve la statue de Léopold Ier, premier roi des belges. Au pied de la colonne en 1920, la flamme du soldat inconnu a été installée en hommage aux soldats morts à la Première Guerre Mondiale. (Il y a un petit escalier à l’intérieur qui permet d’atteindre le sommet, mais la colonne ne se visite plus).
Allez, on continue le long de la Rue Royale, et on arrive en vue du grand Parc de Bruxelles. Ça tombe bien, on a mal aux pieds, ça va être l’occasion de se reposer tranquillement à l’ombre sous un arbre.
Alors ce parc, c’est 11 hectares aménagés en 1775 et comme souvent à Bruxelles, malgré les apparences, il a une lourde histoire. Pendant des centaines d’années, juste à côté, il y avait le Palais de Coudenberg, un immense palais où vivaient tous ceux qui ont régné sur le Duché de Brabant, c’est à dire la Belgique, les Pays-Bas et les régions autour. Bref, c’était énorme et en 1731, il y a eu un accident, et tout a brulé! Le palais tombé en ruine, il restait encore le grand parc du palais, qui reste à l’abandon. Puis on décide de tout reconstruire, on façonne le parc, on aplanit le terrain, on abat 1218 arbres pour tracer des grandes allées, et on installe des fontaines et des superbes statues un peu partout. C’est magnifique. Et la Révolution Française arrive … et toutes les statues sont détruites! Pendant la guerre d’indépendance, l’armée hollandaise l’utilisera comme camp. Maintenant tout est calme, et il a été à nouveau réaménagé en 2001.
Bon en fait c’était pas aussi calme que ça car tout le monde a eu la même bonne idée que nous, et il y avait un festival électro au kiosque royal, l’Electronic Garden 🙂 D’ailleurs plus d’infos ici : http://www.electronicgarden.be/
Bon on est bien reposé, hop on bouge! Comme je parlais justement de la destruction du Palais du Coudenberg, en 1731 si vous avez bien suivi, et bien sur une partie de ces ruines, à la place, il y a la Place Royale. Et au centre de cette place, une imposante statue.
Mais au début ce n’était pas cette statue, il y en avait une autre, la statue du gouverneur des Pays-Bas, Charles-Alexandre de Lorraine. Mais à la Révolution Française, bim, par terre! Plus tard, elle est restaurée et remise à sa place. Mais les français passent encore avec Napoléon, bim, par terre! et cette fois pour être certain de ne plus la voir, la statue en bronze est fondue pour faire des petites pièces de monnaie! A la place, les français plantent un Arbre de la liberté, qui sera lui aussi abattu dès la chute de Napoléon. Et pendant plusieurs dizaines d’années, on se demande ce qu’on pourrait mettre au milieu de cette grande place, et ce qui pourrait être un symbole de patriotisme, de courage et de liberté pour les belges ? Et en 1843, bingo! ce sera Godefroy de Bouillon!
Je vous résume son histoire juste après, car cette statue aussi a eu des problèmes! Avec 5 mètres de haut (sans l’étendard et sans le socle) et 12 tonnes de bronze, il n’y avait pas de possibilité pour le sculpteur Eugène Simonis pour réaliser ce projet en Belgique. Ce sera réalisé par un fondeur parisien. Mais il fait faillite! Un autre fondeur parisien prend le relais … mais la révolution française de 1848 arrive et la statue à peine réalisée a faillit être détruite par les révolutionnaires car trop « royale » à leurs yeux! Et finalement après bien des péripéties, le 15 aout 1848, il y a enfin une statue au milieu de la Place Royale, et c’est Godefroy de Bouillon qui s’y colle. On lui souhaite d’y rester encore longtemps ! 🙂
Bon et Godefroy de Bouillon, au fait, c’est qui ? Alors le petit Godefroy il est né en 1058, c’est le fils de la Sainte Ide de Boulogne, une descendante de Charlemagne et son père fait partie d’une dynastie de Ducs. Il grandit chevalier, et se range du côté d’Henri IV contre le pape Grégoire VII et il rentre dans Rome les armes à la main. Suite à ces évènements Henri IV règne sur le Saint Empire Germanique et en 1087 il récompense Godefroy en le faisant duc d’une grande région qui englobe une partie des Pays-Bas de la Belgique et du nord de la France. Les affaires vont bien. Sauf que Godefroy est tombé malade, et comme il est quand même croyant, il fait le voeu d’aller aider les chrétiens d’orient s’il se rétablit. C’est le cas, et dans le même temps le nouveau pape Urbain II lance la Première Croisade et ni une ni deux, Godefroy lève la main, hypothèque une grande partie de ses biens et se lance dans l’aventure. On est en 1096, il a 38 ans, on ne l’arrête pas! Il traverse toute l’Europe, réunit d’autres armées avec lui, arrive à Constantinople où l’empereur byzantin Alexis Ier lui demande de combattre les Turcs avant d’aller plus loin sinon, il ne passe pas le détroit, un point c’est tout. Pas le choix, il le fait, et capture ce qui doit être capturé, combat ce qui doit être combattu. Il poursuit sa marche vers Jérusalem et après bien des combats, la Ville Sainte est prise par les croisés en 1099. Comme c’est le plus fort et qu’il dirige tout le monde, on lui propose la couronne de roi de Jérusalem, mais il ne veut pas, c’est Jésus-Christ le roi de la ville après tout. Godefroy meurt en 1100, de maladie ou d’empoisonnement et c’est finalement son frère Baudoin qui sera le premier roi de Jérusalem. Voilà, Godefroy de Bouillon c’était lui, il mérite bien une statue hein.
Ouf, fin de cette longue parenthèse historique et revenons à Bruxelles, et partons de la Place Royale et prenons la rue qui descend, c’est plus facile 🙂
On admire en premier le MIM, le Musée des Instruments de Musique, c’est le plus grand musée de ce genre au monde. Il est fondé en 1877 et il contient plus de 8.000 instruments. Entrée 10 Eur. Et en plus il est installé dans le superbe immeuble Old England symbole de l’art nouveau à Bruxelles. « vous allez voir ce que vous allez entendre« . Plus d’infos ici.
Quelques mètres plus bas c’est l’ancienne Pharmacie Delacre. Une belle histoire, Charles Delacre, pharmacien de profession, installé dans la boutique devant laquelle vous êtes, décide en 1870 à 50 ans de prescrire du chocolat comme fortifiant et remède. Et très rapidement c’est le succès. Il ouvre une chocolaterie à une autre adresse et là aussi le succès dépasse toutes ses espérances! En 1879 il est officiellement « fournisseur de la cour », titre royal! Il continue son expansion, et en 1891 il lance les fameux biscuits, s’agrandit, et en 1898 Paul Saintenoy réalise cette superbe façade en néo-gothique néo-renaissance. Maintenant la marque Delacre est présente partout dans le monde (et aux dernières nouvelles, elle fait partie du groupe Ferrero). Plus d’infos sur Delacre ici.
Maintenant vous y trouverez la Pharmacie Anglaise, un bar à cocktails thématique qui visiblement vaut le coup, mais pas testé. Plus d’infos ici.
Et après être passé à côté de la sculpture moderne de l’oreille qui tourne, vous arrivez au Mont des Arts. Un beau panorama et une transition verte entre le haut et le bas de la ville. Cette place est aménagée une première fois en jardin pour l’Exposition Universelle de 1910 pour masquer un terrain laissé à l’abandon. Dans les années 50 ils remodelé pour ressembler à ce que nous voyons aujourd’hui et en 2001 il y a eu de grandes travaux de rénovation.
Tout autour vous trouverez la Bibliothèque royale de Belgique, le Palais des Congrès, la Chapelle de Nassau et le Carillon du Mont des Arts avec ses figurines qui sortent sur la façade pour indiquer l’heure, et surveillez sur le toit, la statue en bronze du Jacquemart qui sonne les heures 🙂
Et justement il est l’heure de rentrer en France,
et c’est sûr on reviendra pour une autre visite 🙂
L’Islande, ça a toujours été une destination de rêve pour moi et j’étais vraiment impatient d’arriver. Comme tout le monde j’avais vu des photos incroyables, des cascades gigantesques, des paysages lunaires, du grand, du sauvage! Et des aurores boréales!
La période de fin mai est un bon choix je trouve. On évite le flux massif de touristes en pleine saison l’été, les prix sont (sensés) être plus raisonnables. La météo elle, et bien elle reste islandaise. Il vaut mieux s’attendre au pire et en principe ça devrait être mieux!
Les 10 jours pour faire la boucle, le tour complet de l’ile, c’est un peu limite. Il y avait vraiment beaucoup de kilomètres et comme on ne roule pas très vite en Islande, ça devient vite pesant et ça fatigue à la longue. Par manque de temps on a choisi de faire l’impasse sur la région de Vestfirðir(Les fjords de l’Ouest).
Mais je me dis que la prochaine fois on pourra réellement se concentrer sur des lieux et des activités précises.
Bref l’Islande, on est parti à sa découverte fin mai 2014,
et franchement, on ne regrette pas !!
Et j’espère sincèrement que la lecture de ces articles vous donnera envie d’y aller vous aussi 🙂
Pour notre dernière journée en Islande on a décidé de rester uniquement à Reykjavík et découvrir ce que la capitale islandaise avait à nous offrir.
Réveil après une bonne nuit de repos au 4th Floor Hotel. Hop une douche senteur œuf pourri, le parfum qu’on retrouve invariablement dès qu’on fait couler de l’eau chaude quelque part. La géothermie c’est bien, l’odeur du soufre un peu moins. Mais on s’y fait vite. Ensuite, hop en route pour l’exploration de Reykjavík!
J’ai un peu conscience que ma description de la ville va surement sortir un peu des pages qu’on lit habituellement, mais bon, à chacun son regard sur la ville 🙂
La rue incontournable du centre ville
Le quartier du port
Le musée improbable
L’église Hallgrímskirkja
Reykjavik capitale du street-art
Les insolites 🙂
La rue incontournable du centre ville
C’est la rue Laugavegur. Elle est en partie piétonne, et c’est sans doute la rue la plus animée de la capitale, et donc la rue la plus animée d’Islande!
Ici vous trouverez plein de restaurants, bars, boutiques de créateurs mode ou décoration, etc … Et tout est propre et coloré! On se croirait presque dans une fausse rue (tout le reste de la ville ne ressemble pas à ça).
Hop en vrac, quelques adresses qui ont retenues notre attention
Le restaurant Meze (Laugavegur 42) cuisine typée méditerranéenne pour ce restaurant très agréable et en plus pour une fois pas trop cher, miam! (https://www.facebook.com/mezerestaurantreykjavik)
Le Dillon whiskey bar (Laugavegur 30) une belle façade peinte, un bar boisé et chaleureux, une grande collection de whisky (et de bières) et parfois des concerts dans le bar ou dans la cour intérieur. Check it out! (https://www.facebook.com/DillonWhiskeyBar/)
Le restaurant Le Bistro(Laugavegur 12) incroyable mais un restaurant français, même franchouillard, se trouve en bas de cette rue en Islande 🙂 pas testé mais la déco et les plats typiques, ça faisait vraiment bizarre de tomber dessus (http://www.lebistro.is/)
Et encore plein d’autres mais on ne va pas faire un catalogue complet. Retenez juste que vous passez de bons moments dans cette rue et que vous trouverez surement ce que vous cherchez ou même mieux, vous trouverez ce que vous ne cherchiez même pas ! 🙂
Le quartier du port
Il y a tout d’abord cette sculpture que tout le monde prend en photo (et effectivement elle vaut le coup d’être prise en photo) : Sólfarið (le voyageur du soleil) qui représente un bateau viking allant vers le soleil couchant (inaugurée en 1991).
Ensuite, étape obligatoire d’une balade sur le port, c’est le Harpa. De toute façon, on ne peut pas le louper. C’est la grande salle de concert, palais des congrès, inaugurée en 2011. Et là c’est le drame, je n’ai aucune photo de l’extérieur du bâtiment!Donc je diffuse allègrement une photo récupérée sur Wikipédia(Wikipédia, si tu me vois, merci!) Programmation : https://en.harpa.is/
Et sinon à l’intérieur ça ressemble à ça
Ensuite, un autre arrêt obligatoire, c’est le Bæjarins Beztu Pylsur. En français ça se traduit par « Meilleurs hot-dogs de la ville », tout simplement 🙂 Ce petit stand existe ici depuis 1937! En 2006, le magazine The Guardians lui donne le titre de meilleur stand de hot-dog d’Europe. Même Bill Clinton a fait la queue ici pour en manger un! Donc venez ici en acheter un, et en plus ils sont bons! et même si vous n’avez pas faim, car c’est un bout d’histoire et du patrimoine islandais qui finira dans votre estomac 🙂 Plus d’infos ici : http://www.bbp.is/information-in-english
Par curiosité, allez faire un tour au Kolaportið(Tryggvagötu 19), c’est le marché aux puces (ouvert le week-end). On est dans l’authentique, le local, avec des vrais gens et il n’y a ni cascades ni paysages grandioses ni des petits bijoux de créateurs ni rien de tout ça, et ça fait quand même du bien de s’y mêler. Vous n’achèterez probablement rien, et moi en tout cas j’ai noté ce que je n’allais pas manger!!
Heureusement un peu plus loin, il y a une bonne adresse pour votre estomac, c’est dans une petite baraque, le Sea Baron alias Sægreifinn(Geirsgata 8). A l’intérieur on est un peu à l’étroit, on s’assoit sur un banc, on commande une excellente soupe du jour et on va choisir la grosse brochette de poissons qu’on veut manger.
– Attention : on ne mange pas de baleine !! on aime bien l’Islande mais faut pas déconner.
– Attention (bis) : s’il y a du hákarl , c’est du requin fermenté, j’en parle dans l’article sur la péninsule de Snaefellsnes. C’est -heurk- … « spécial »
Plus d’infos ici : http://www.saegreifinn.is/en/
Une autre bonne adresse pour votre estomac (et votre portefeuille), c’est un peu plus loin sur le port, c’est le restaurant Sjavarbarinn(Grandagarður 9). Large choix de poissons frais, une formule buffet, bon rapport qualité prix. Évidemment la façade ne donne pas vraiment envie d’aller à l’intérieur, mais ça vaut le coup.
Plus d’infos ici : https://www.sjavarbarinn.is/english.html
Le musée improbable
Il s’agit du Musée phallologique islandais(Laugavegur 116). Le but de ce musée est de réunir tous les phallus des mammifères vivants en Islande (et même d’ailleurs). Il y a plus de 217 phallus en stock. Du sexe de cachalot, à celui de l’éléphant, en passant par l’ours ou le phoque, il y aura toujours un attribut mâle dressé, pendouillant quelque part ou baignant dans du formol. Ça peut paraitre un peu glauque comme ça, mais en fait pas du tout! C’est scientifiquement intéressant, on apprend des choses surprenantes, et puis c’est marrant et ça fait une visite qui sort un peu de l’ordinaire 🙂
Et même les joueurs de l’équipe nationale de handball(médaille d’argent aux Jeux Olympique de 2008) ont apporté leur ‘petite’ contribution au musée!
C’est le point culminant de la capitale, la Hallgrímskirkja (église de Hallgrímur). Elle est construite de 1946 à 1986 (!) en béton, et mesure 74.5m de haut. Son nom vient de Hallgrímur Pétursson (XVIIe Siècle) qui est un des poètes islandais les plus connus et qui était aussi un pasteur très influent. Cette église (ce n’est pas une cathédrale, il s’agit bien d’une église) n’est pas catholique mais luthérienne, et elle ne devait pas être aussi grande à l’origine mais il fallait à tout prix qu’elle soit plus haute que l’autre église, catholique elle, la cathédrale-basilique du Christ-Roi de Reykjavik.
Pour la forme, l’architecte Guðjón Samúelsson s’est inspiré des orgues basaltiques qu’on trouve un peu partout sur l’île. Jusqu’en 2008 c’était le bâtiment le plus haut du pays.
L’orgue est composé de 5 200 tuyaux pour 102 jeux. Il est haut de 15 mètres et pèse 25 tonnes.
La même, by night, à 1h30 du matin.
Reykjavik, c’est aussi une capitale du street art
Et pourquoi ? c’est très simple et en même temps un peu compliqué à expliquer :
C’est en partie grâce au festival de musique Islande Airwaves qui a lieu en novembre et qui réunit chaque année des groupes et artistes islandais et du monde entier (plus d’infos ici : https://icelandairwaves.is/ ).
Les organisateurs de ce festival se sont associés à Urban Nation un grand collectif de street artistes principale basé à Berlin mais qui regroupe des artistes du monde entier (plus d’infos ici : https://urban-nation.com/)
Le but de cette collaboration c’est que chaque année avant le festival, Urban Nation participe à l’opération Wall Poetry (plus d’infos ici : http://icelandairwaves.is/wall-poetry/)
« WE PAINT THE MUSIC, YOU LOVE TO HEAR »
Le but est de mélanger la créativité de personnes venant du monde entier et d’amener l’expérience créative de la musique et de l’art graphique au milieu de la ville, au plus près des gens. Des artistes jouent et se produisent dans la rue, des artistes peignent sur les murs. Il faut que tout soit fini en 14 jours qu’il pleuve ou qu’il neige!
Le résultat c’est une ville pleine d’œuvres de street-art de qualité un peu partout!
Quelques exemples en vrac. Vous trouverez des murs peint où que vous alliez 🙂 (toutes les photos ici ne sont pas que des résultats de Wall Poetry, il y a de tout)
Les insolites 🙂
Le speed-dating des gants célibataires 🙂
La photo en dessous, c’est un terrain de jeux pour enfants, près du port. Non ce n’est pas une décharge et c’est surement super cool quand il fait soleil ! (et si vos enfants sont vaccinés contre le tétanos haha)
Ce chat assez euh .. particulier! nous a suivi sur plusieurs rues. On était content, on s’était fait un copain-chat. Jusqu’au moment où on se rend compte qu’une petite boite de conserve de foie de morue (achetée par erreur hasard) s’était un peu abimée et qu’un peu d’huile de foie de morue s’était renversée dans le sac et qu’en fait il nous suivait à l’odeur! 🙂(je réalise que cette anecdote est un peu sans intérêt mais j’avais envie de mettre la photo du chat, voilà)
Il y a aussi les canards(le niveau de l’article, chat et canards en Islande!) qui vivent tranquillement dans le petit lac Tjörnin en face de l’Hotel de Ville. Ils font tellement partie des lieux qu’ils traversent tranquillement la route au passage piéton et se baladent aussi sur les trottoirs 🙂
Les statues cools
Évidemment mon article sur Reykjavik est loin d’être complet et il manque probablement un tas d’endroits incroyables, mais en une journée et demi en se promenant tranquillement, pour nous ça a donné à peu près ça (et j’en oublie!).
Bref Reykjavík nous a donné une impression de ville jeune et cool, agréable à vivre (en été en tout cas), on s’est un peu senti comme à Berlin, mais ici c’est mieux, c’est l’ISLANDE, et c’est GENIAL il faut y aller et puis c’est tout! 🙂