Prague, c’est une ville qui m’a toujours attiré. C’est sans doute mon esprit un peu bohème haha. En tout cas « la ville aux mille tours et mille clochers » est clairement une destination qui vaut le coup, et même si c’est l’hiver et qu’il neige. Allez hop en route, allons voir ce qu’il y a de chouette là-bas !
Vous voilà à l’aéroport de Prague – Václav Havel. Pour rejoindre Prague il y a évidemment une liaison en bus Airport Express, mais pour un peu moins cher, et aussi car ça allait dans notre direction, on préfère le bus 119. Au terminus du 119 il faut encore marcher 200m pour rejoindre la boucle du tram 20 et 26 à l’arrêt Divoka Sarka.
Et ici, vous pouvez déjà vivre quelque chose de sympa (si vous avez le temps, ce qui n’est pas forcément le cas si vous venez d’atterrir et que vous avez des bagages avec vous). En effet, Divoka Sarka, c’est le nom d’un parc naturel aux portes de Prague. Depuis l’arrêt de tram, en prenant le chemin qui descend derrière le Macdo vous arriverez au début d’une large boucle de randonnée qui passe à travers des gorges, forêts, lacs, collines, une piscine à ciel ouvert, etc … bref une excellente idée balade nature juste au terminus du tram 🙂
Bon allez, prenons donc notre tram 26 qui vient d’arriver et arrêtons nous à l’arrêt Letenské náměstí dans le quartier qui sera le point de départ de notre séjour et de cette découverte des différents quartiers de Prague. Au menu :
Situé au nord de Prague, c’est une ancienne zone industrielle où on trouve maintenant des musées, des ambassades, un grand parc et une vue imprenable sur la capitale! 🙂
C’est le cœur historique de la ville. Découvrez l’ancien ghetto juif, la célèbre horloge astronomique, et perdez vous dans les nombreuses ruelles qui font son charme.
Un quartier très agréable aux pieds du château, et ancienne zone résidentielle de l’aristocratie. Ce quartier mérite le détour pour son histoire et ses lieux insolites.
Situé sur la colline qui domine la capitale, vous trouverez ici l’imposant complexe du Château de Prague et de nombreux monuments qui font sa richesse. Et une balade dans le grand parc de Petrin ne se refuse pas!
Au début il y avait la petite ile d’Ortygie. Cette ile a la particularité d’avoir une source abdonte juste à côté de la mer, la fontaine d’Aréthuse. Des colons grecs s’emparent de l’ile au VIIe siècle avant JC et s’y installent. A l’époque les marins phéniciens surnommaient cette ile « Pierre aux mouettes » (Sour-ha-Koussim) qui devint donc Syracuse. Elle devient très rapidement une des plus importantes colonies grecques et domine toute cette zone de la méditerranée. Les grecs d’Athènes essaieront de reprendre contrôle sur cette puissance en -415 mais n’y arriveront pas. Pus tard, le tyran Denys l’ancien qui prend le pouvoir à Syracuse se met en guerre contre les Carthaginois mais n’arrivera pas à les vaincre, et c’est maintenant Carthage qui domine la région. Syracuse affaiblie décide d’attaquer Messine … qui demande l’aide des romains et des carthaginois. Tout le monde en profite pour venir envahir la Sicile et c’est le début des guerres Puniques. En -213, les romains font le siège de Syracuse pendant plus d’un an. La ville résiste grâce aux fortifications et aux inventions du génial Archimède qui est né à Syracuse… Et qui y meurt, quand la ville est finalement mise à sac par les romains. La cité sera pendant un court temps la capitale de l’empire byzantin quand l’empereur Constantin II s’y installe en 663, puis elle connaitra ensuite le même sort que le reste de la Sicile, les invasions des sarrasins puis des normands. Au moyen-age la ville sera en partie détruite par deux tremblements de terre en 1542 et 1693 et subira une épidémie de peste de plein fouet. De nous jours tout est rentré dans l’ordre, et Syracuse avec plus de 120.000 habitants est plutôt calme, voila, c’est la fin du rappel historique 🙂
Quand on arrive à Syracuse par le train et qu’on descend à la gare Siracusa, la première impression qu’on a c’est « ce que c’est moche! ». Ahah autant vous le dire tout de suite, sur quelques centaines de mètres c’est un peu ghetto-land 🙂 Allez une fois que vous approchez du pont Umbertino, ça s’arrange, et ça vous permet d’accéder à l’ile d’Ortygie, là où se trouve le centre historique de la ville.
La première chose que l’on voit c’est le Temple d’Apollon. Bon en réalité il s’agit plutôt des ruines du temple. Mais mine de rien, c’est l’une des plus anciennes ruines d’un temple grecque de style dorique, il remonte au VIe siècle avant JC.
Le site a été complètement dégagé dans les années 1940 et on peut voir ce qu’il reste de ce temple de 58m de long sur 24m de large. Les grandes colonnes de pierres faisaient 8m de haut sur 2m de large.
Ensuite ? et bien il est temps d’aller se perdre dans les ruelles de la villes qui forment par endroits un véritable petit labyrinthe.
Très peu de circulation, la balade est assez agréable au milieu de ses murs colorés 🙂
En se rapprochant de la mer on longe les fameux remparts de Syracuse, qui font tout le tour d’Ortygie et qui rendaient cette ville imprenable.
En vous promenant sur le côté Est vous pouvez monter sur le solarium de Forte Vigliena qui permet (gratuitement) de bronzer tranquillement ou de descendre se baigner dans la mer ionienne s’il fait assez chaud (il y a des douches) 🙂
Ensuite il est temps de faire une petite pause gastronomie, et là, je vous conseille vraiment un petit restaurant, loin des foules et des touristes, sur une petite place tranquille, à côté de l’église San Giuseppe. C’est le restaurant Comari (Piazza San Giuseppe 8).
On est tombé dessus un peu par hasard, et c’était vraiment une chouette découverte (même pour un restaurant végétarien 😉 )
Après 5 minutes de marche on arrive sur la Piazza Duomo. C’est une grande place de style baroque qui a été restaurée il y a peu et qui brille presque tellement elle parait neuve.
On y trouve entre autres : le Palazzo Beneventano dal Bosco, le Palazzo Senatorio (siège de l’hôtel de ville), l’Artémision(vestiges d’un ancien temple grec, payant et tout petit), l’Hypogée(réseau de tunnels et ancienne citerne antique, 5€ pour 10 minutes environ et sortie sur le port loin de la place, bof bof), le Palais de l’Archevêché . Il y aussi l’église Santa Lucia alla Badia dédiée à Sainte Lucie, la martyre Syracuse, torturée et brulée vive par les romains (avec en plus une épée plantée dans la gorge!) et qui est la patronne de la ville.
Mais sans conteste, le principal intérêt (pour moi) de cette place, c’est la cathédrale, le Duomo de Syracuse. Bien avant sa construction, c’est ici que se trouvait un grand temple dédié à Athéna (VIe siècle avant JC). Plusieurs siècles plus tard, ce temple antique est devenu une mosquée. Au XIe siècle, l’édifice est christianisé et une cathédrale est bâtie. Du coup, à l’intérieur et à l’extérieur du Duomo on peut voir les grandes colonnes du temple d’Athéna qui sont encore là.
Depuis au moins 2500 ans c’est emplacement est un lieu de culte et ça vaut bien une petite offerta pour un cierge électrique 🙂
En quittant la place vers l’ouest, on arrive devant un grand bassin. Il s’agit de la fameuse Fontaine d’Aréthuse. Voici la légende : Aréthuse était une des filles de Nérée (un des 3 vieillards de la mer, des dieux marins plus vieux que Poséidon), elle était belle et suivait la déesse Artémis. Un jour qu’elle se baigne dans les eaux d’une fleuve en Grèce dans le Péloponèse, le dieu du fleuve Alphée tombe amoureux d’elle. Mais Aréthuse ne veut pas du tout de sa compagnie, alors elle fuit à travers la Grèce … sans succès. Elle implore Artémis de la sauver. Elle la transforme en nuage et finalement la change en fontaine et fend la terre pour qu’elle jaillisse sur la petite île d’Ortygie en Sicile. La suite de la légende dit que le dieu fleuve Alphée s’est engouffré dans les entrailles de la terre pour mêler ses eaux à celle de la fontaine et qu’un bout de bois jeté dans le fleuve en Grèce jaillirait ici en Sicile 🙂
C’est maintenant un joli bassin avec palmier, cygnes et des magnifiques papyrus 🙂 Juste derrière il y a l’aquarium tropical de Syracuse (4€). Si les poissons ne vous intéressent pas trop, juste après le belvédère il y a un très beau petit parc avec d’énormes ficus de plus de 10m de haut et qui ont au moins 700 ans.
Ensuite c’est un grand long front de mer aménagé en promenade avec ses arbres et ses nombreuses terrasses le long de la jetée pour prendre un verre ou une dernière petite glace dans l’après midi.
Ensuite, direction la grande place d’Archimède aménagée en 1878. Plus tard la ville voulait y mettre une grande fontaine et comme le sculpteur Giulio Moschetti avait réalisé une fontaine à Catane jugée plutôt réussi, on lui commande une nouvelle fontaine à Syracuse. Et c’est ainsi qu’en 1907 on découvre la grande Fontaine d’Artémis (réalisée en béton, moins cher et plus rapide).
On y voit Artémis transformant Aréthuse en fontaine (symbolisée par le bébé), et Alphée qui se penche devant Artémis pour voir ce qui se passe.
Allez, avant de quitter Syracuse, je vous propose une dernière bonne petite adresse gourmande 🙂 En quittant la place d’Archimède, prenez la minuscule ruelle à droite du bâtiment de la Banque de Sicile, puis descendez tranquillement la via dei Mergulensi, loin des touristes. Enfin, arrêtez-vous au numéro 39 devant une toute petite terrasse. Vous êtes ici chez Irma la Dolce et vous ne le regretterez pas 🙂
La petite ville de Taormina est un des joyaux de la Sicile. Sa fondation remonterait au IVe siècle av JC. Son histoire comme bon nombre de cités en Sicile est assez mouvementée, en passant successivement entre les mains des romains, des sarrasins et des normands. Elle est perchée à 200 m d’altitude sur les pentes du mont Tauro. Allez hop en route, allons y faire un tour 🙂
Pour y aller
En transport (si vous n’avez pas de voiture), la meilleure option, c’est le bus. De nombreuses lignes permettent de faire le trajet depuis Catane ou Messine. Les bus arrivent tous au Terminal Interbus Taormina. Le train lui, s’arrête à la petite gare de Taormina-Giardini, tout en bas et il faudra prendre le bus de toute façon. Pour un logement le temps d’une nuit ou deux, un bon plan, c’est la Old Memories House(Via Guardiola Vecchia 36) avec sa petite terrasse sympathique 🙂
Visiter Taormina
Ensuite on prend la rue principale, et on passe sous la Porte de Messine (une des trois portes antiques de la ville). Et là on se retrouve sur le Corso Umberto, c’est l’artère principale de la ville. Elle rejoint la Porte de Catane, 800 m plus loin.
Vous avez tout de suite sur votre droite le Palazzo Corvaia, un ancien palais médiéval qui sert maintenant d’office de tourisme et abrite des expositions. Et tout de suite sur votre gauche, la via Teatro Greco qui mène donc jusqu’au fameux Théâtre de Taormina. Avec 109 m de diamètre, c’est le deuxième plus grand théâtre gréco-romain de Sicile après celui de Syracuse. Le prix est un peu prohibitif (10 Eur), car il n’est au final pas en très bon état, et il y a énormément de monde. Vous pouvez d’ailleurs profiter du spectacle de la foule des groupes de touristes en vous posant tranquillement à une terrasse de café de la Piazza Vittorio Emanuelle II.
Le long du Corso Umberto on trouve des boutiques, des boutiques, des boutiques, et des restaurants. Et dans la rue, un flot ininterrompu de touristes, dont vous faites malheureusement partie! 🙂
Heureusement pour avoir un peu de calme, il suffit d’emprunter une des nombreuses petites ruelles et hop, il n’y a plus personne!
Vous finirez immanquablement sur la Place du 9 avril avec son dallage en noir et blanc. Sur la gauche il y a l’ancienne église St Augustine qui est maintenant la bibliothèque de la ville et qui contient une collection de vieux ouvrages rares.
Ici, c’est zeu place to be, pour avoir le panorama de folie sur la côte ionienne, la mer et l’Etna.
Toujours sur la même place, il y a l’église San Giuseppe datant du XVIIe siècle. Toute la façade en style baroque est réalisée en marbre de Taormina.
Un autre très beau monument de la ville, c’est le Palais des ducs de Santo Stefano. Il date du XIVe siècle. Il y a notamment une frise bicolore en pierre de lave et calcaire. Ce bâtiment abrite maintenant la Fondation Mazzullo avec des sculptures de l’artiste italien.
Toujours en flânant tranquillement dans les petites ruelles loin du Corso Umberto, on découvre pleins de petits détails : les piscines des nombreux grands hôtels de luxe, les vieux clocher, des fleurs de bougainvilliers qui recouvrent des façades entière, des rues colorées, c’est franchement agréable 🙂 Vous apercevrez surement des « têtes de maures ». Il s’agit de pots de fleurs en céramique, typiques du coin, en forme de têtes peintes.
N’hésitez pas non plus à vous balader dans le jardin public de Taormina. Il s’étale sur 3 hectares. Déjà on profite de l’ombre des grands arbres et rien que pour ça c’est chouette. Il y aussi le calme car très peu de monde y va. Et il y a enfin la bizarrerie du jardin. C’est l’œuvre de Florence Trevelyan. Cette riche héritière anglaise s’installe à Taormina en 1884. Elle se marie vite avec l’ancien maire, et achète de nombreux terrains. Elle aménagera en particulier celui ci en faisant planter de nombreuses espèces de plantes et concevant plusieurs constructions à l’architecture très « particulière » 🙂 Ces espèces de pavillons en pierre, en bois et en briques sont en fait destinés .. aux oiseaux! 🙂 C’est une ardente défenseure de la nature et de la cause animale. Sur toutes ses terres, elle interdira que les arbres soient coupés ou que les animaux soient blessés ou abattus.
A sa mort elle fait don de ce terrain à la ville pour en faire un jardin municipal (entrée gratuite). Respect m’dame!
Bon c’est bien sympa mais si on allait se baigner ? Pas de soucis, pour aller à la plage c’est simple il suffit de prendre le téléphérique! 🙂 Départ toutes les 15 minutes depuis la station au 22 Via Luigi Pirandello. Et pour 3€ vous vous retrouvez quelques minutes plus tard tout en bas, à une centaine de mètres de l’escalier menant à la plage d’Isola Bella. Si vous êtes en voiture, c’est quasiment mission impossible pour trouver une place de stationnement proche de la plage.
Isola Bella, c’est le nom de la petite ile. En 1806 le Roi de Sicile en fait don au maire de Taormina. Plus tard, en 1890, Florence Trevelyan (et oui encore elle!) achète l’ile et y fait planter de nombreux végétaux. L’ile est ensuite léguée à son petit fils qui la vend en 1954 à une famille d’industriels de Messine (pour l’équivalent de 20.000 Eur) qui y construisent une villa. Lorsqu’ils font faillite en 1982 l’ile est vendue aux enchères (pour l’équivalent de 3 millions d’euros!) mais elle ne trouvera jamais d’acheteur. Elle est finalement classée comme monument historique puis réserve naturelle 🙂
La plage est composée de galets et donc pas très confortable, et comme une majorité des plages en Italie, il y a très peu de places « libres », le reste étant privatisé par des transats payants. Il y a aussi un peu de bruit, avec le chemin de fer juste derrière et un peu plus haut, la route. Mais malgré tout ça, ça reste une plage qui vaut quand même le coup 🙂
Et pour manger on va où à Taormina ?
Un très bon restaurant, en dehors de la Taormina touristique, c’est Trattoria da Nino(Via Luigi Pirandello 37). Rien de plus à ajouter, c’est une TRÈS bonne adresse 🙂 Pensez à réserver http://www.trattoriadaninotaormina.com/en/
A l’opposé, géographiquement et au niveau du prix aussi, c’est Da Crisitina(Via Strabone 2), situé en bas de la place du Duomo près de la porte de Catane. Ici c’est la cuisine familiale avec service rapide et souriant. Des pizzas au mètre, des portions de pasta à toutes les sauces, des arancinis succulents. Bref, ici on mange bien et pour pas cher! Et le soir on peut se poser tranquillement sur les petites tables terrasses en extérieur ou s’installer sur des marches. Beaucoup de locaux et beaucoup de bonne ambiance 🙂
Si vous aimez les grandes plages de sables et que le décor ne compte pas trop, vous avez la grande plage de sable de Recanati (un bus vous dépose juste à côté au Recanati Bus Terminal)
Toutes les routes mènent à Rome, c’est bien connu. Et à Rome, toutes les routes nous ramènent à son passé, la Rome moderne n’est jamais éloignée de la Rome Antique.
Alors hop en route, retournons dans le passé!
Le Colisée
Notre balade dans le passé commence devant le monument le plus célèbre de Rome, le Colisée. Faisons simple : c’est le plus grand construit dans l’empire romain et c’est l’une des plus grandes œuvres de l’architecture et de l’ingénierie romaines! Sa construction commence en l’an 70 sous le règne de l’empereur Vespasien et se fini sous celui de l’empereur Titus en l’an80. Il est bâti pour les romains, pour leur rendre un terrain que Néron avait annexé. C’est le butin amassé pendant la première guerre judéo-romaine et le pillage de Jérusalem et du palais d’Hérode qui financera en grande partie sa construction.
Pour son inauguration, aussi fou que ça puisse paraitre, l’empereur propose aux romains une naumachie. Ça consiste à faire une reconstitution historique d’une bataille navale … et donc l’arène est remplie d’eau pour que des bateaux y flottent et que des marins (condamnés à mort) s’y entretuent. Et c’est réellement de cette tradition des naumachies que viendrait la fameuse expression « ceux qui vont mourir te salue ». Ces naumachies demandaient tellement de moyens qu’il n’y a en a eu que trois grandes en un siècle.
Le Colisée fait 189m de long pour 156m de large et 48m de hauteur et il pouvait accueillir jusqu’à 75.000 spectateurs! C’est d’ailleurs un déballage de superlatifs et de chiffres dès qu’on s’y intéresse. En l’an 107, sous le règne de Trajan, pas moins de 11 000 animaux et 10 000 hommes auraient été impliqués durant 123 jours de fête! Plus de 2.000 marins s’occupaient du Velarium, les immenses voilures tirées par des cordages qui permettaient de mettre le public à l’ombre les jours de fortes chaleurs. Des dizaines d’ascenseurs dans les souterrains permettaient de monter instantanément des animaux sauvages ou d’installer des éléments de décors, et il y avait même des centaines d’esclave chargés de rafraichir les spectateurs avec des brumisateurs d’eau parfumées!
Il subira des incendies (des gradins en bois) et plusieurs tremblements de terres et au V ème siècle les combats de gladiateurs sont interdits à Rome. Au cours des siècles qui suivent, on y construit une église, un cimetière, on s’en sert comme habitation, on utilise ses tunnels comme ateliers, ses remparts comme une forteresse. Le Colisée au service des romains! Et en 1349, badaboum, un nouveau grand tremblement de terre fait s’écrouler un grand pan de l’enceinte. Avec l’autorisation du pape, tout le monde vient se servir et récupérer les énormes blocs de pierre, une bonne partie a été réutilisée pour la façade de la Basilique Saint Pierre et pour d’autres palais et églises de Rome. Il retombe dans l’abandon, se recouvre en partie de végétation et devient un lieu de pèlerinage en souvenir des premiers martyrs chrétiens. C’est Napoléon qui fera les premiers véritables travaux de restauration et de nos jours le Colisée continue de défier les siècles. Bientôt 2.000 ans d’existence, et presque pas de rides!
Avec plus de 6 millions de visiteurs par an, c’est LE lieu de visite incontournable de Rome, et c’est peut être un peu pour ça qu’on ne l’a pas visité 🙂 (vous serez sans doute vite agacé par la foule autour). On sans doute loupé quelque chose mais je pense qu’il est plus joli à voir de l’extérieur que de l’intérieur …
Si vous tenez à le visiter, plus d’infos ici sur le site officiel.
Arc de Constantin
Lui aussi on ne peut pas le louper, il est à quelques dizaines de mètres du Colisée. Évidemment il est beaucoup plus modeste que son illustre voisin, avec « seulement » 21m de haut sur 26m de large. L’Arc de Constatin est construit en l’an 315 en l’honneur des 10 ans de règne de l’empereur Constantin et c’est le dernier Arc de Triomphe construit à Rome.
ll est dans l’axe de la Via di San Gregorio, une grande avenue pavée, bruyante et embouteillée par les voitures … mais durant l’antiquité, c’était la Via Triumphalis, la grande route de prestige utilisée par les empereurs de retour à Rome pour célébrer leurs triomphes.
Le Forum Romain
On ne peut pas parler de la Rome Antique sans visiter le Forum Romain. C’était la place principale de Rome, là où tout se jouait. Le cœur de la vie politique, économique et religieuse. Son aménagement débute dès le VI ème siècle avant JC et continuera jusqu’à la chute de l’empire romain au V ème siècle. Les principaux bâtiments liés au commandement de la capitale et de l’Empire se trouvaient ici. Puis pendant le moyen age, le site tombe dans l’oubli. Les bâtiments et les statues sont détruites et on récupère des matériaux pour bâtir de nouveaux édifices dans la ville. Petit à petit, le niveau du sol monte, la terre recouvre le site tout l’espace devient un pâturage pour les vaches romaines! Et c’est principalement les fouilles réalisées sous Napoléon III qui lui redonneront son aspect actuel.
La visite du Forum se combine avec celle du Mont Palatin. Je vous encourage vivement à réserver votre billet à l’avance et à venir tôt le matin, dès l’ouverture, pour avoir une visite à peu près tranquille 🙂 Pensez à prendre des guides audio ou papier avec vous, car il n’y a pas d’indications ou d’explications sur place et on est vite perdu au milieu des ruines. Plus d’infos sur le site officiel.
On commence par marcher le long de la Via Sacra (Voie Sacrée) et il faut imaginer que ces vielles pierres sur lesquelles on marche sont celles de la plus vieille rue de Rome et qui date sans doute de sa fondation vers -753! Attention aux chevilles, le dallage a un peu bougé depuis 🙂
On arrive ensuite directement devant l’Arc de Titus, construit en l’an 81 pour célébrer la victoire de Titus et la Prise de Jérusalem. Il a été rénové en 1822 car entre temps il avait été incorporé à un autre bâtiment au moyen age et une bonne portion de la partie supérieure s’était écroulée.
Le Temple d’Antonin et Faustine est sans doute le mieux conservé. Il est construit en l’an 141 par l’empereur Antonin en souvenir de la mort de son épouse l’impératrice Faustine. Au XI ème siècle l’Église San Lorenzo in Miranda est construite au milieu des ruines du temple.
Une photo « typique » de Rome : des ruines et des chats 🙂
Pendant toute votre visite au forum, vous êtes observés par les autres visiteurs sur les hauteurs de la colline Palatin. Il est temps de faire comme eux, d’aller siffler la haut sur la colline avec un petit bouquet d’églantines, zai zai zai ♪♫ C’est une des 7 collines de Rome à ses origines (depuis elles ont été rasées, remaniées, comblées, bref il ne faut plus trop les chercher). Pour rejoindre le sommet, le mieux est d’emprunter la Rampe de Domitien. Cette rampe permettait de relier le forum (centre administratif et économique) avec le centre du pouvoir, le Palais Impérial. La rampe est gigantesque! Plus de 300 mètres de long et elle atteint parfois 35 mètres de haut! On se demande vraiment à quoi pouvait servir une telle hauteur sous plafond … (Elle a disparu du paysage au moyen age suite à des grands éboulements de terrain et a été « redécouverte » lors des fouilles au début du XXème siècle).
Depuis le haut de la colline à 70m, on domine le forum et on peut essayer de s’imaginer ce que ça devait faire comme effet pour un empereur romain de venir prendre son café sur la terrasse à l’extrémité du jardin et regarder l’agitation plus bas.
Une fois sur place on a quand même du mal à se mettre dans la peau d’un empereur romain, même avec beaucoup d’imagination, impossible de se représenter la grandeur des ruines qui nous entoure. Et par exemple en sortant de la rampe de Domitien … on n’arrive pas dans un palais, mais dans un jardin. Mais avant le jardin il y avait un palais. C’est le Jardin Farnèse, qui a été aménagé au XVI eme siècle (c’était d’ailleurs le premier jardin botanique d’Europe) et effacé les ruines du palais de Tibère. Une grande partie de la colline a subit le même sort. Après la chute de l’empire romain, des grandes familles se sont installées sur la colline et on copieusement pillées les ruines à leur disposition. Du recyclage en grand.
Il reste quand même quelques ruines intéressante, comme par exemple l’Hippodrome de Domitien. Un petit hippodrome privé à disposition de l’empereur, trois fois rien, 160m de long sur 50m de large, de quoi faire du poney avec les enfants et martyriser quelques chrétiens à l’heure du gouter … oui, pas évident d’imaginer une vie d’empereur romain ….
Plus loin, vers le Domus Flavia, qui était le palais officiel pour les réceptions, il ne reste quasiment plus rien et il faut regarder au sol pour espérer voir quelques vestiges du passé (bon ok j’exagère un peu). Il y a par exemple la grande fontaine octogonale qui était au cœur de ce palais fastueux. Maintenant c’est du gazon avec quelques fleurs … et rien … Je pense que la visite du site pourrait vraiment gagner en richesse avec quelques bornes interactives, des reconstitutions 3D ou des maquettes, car on passe sans vraiment comprendre où on met les pieds.
Par exemple, nous sommes avons vu cette maison sans vraiment comprendre de quoi il s’agissait ni réellement chercher à le découvrir. Comme elle ne payait pas trop de mine, j’ai émis l’hypothèse que c’était la maison du jardinier ou du gardien qui vérifie que plus personne ne reste sur le site le soir venu. Et bien non! C’est la Casina Farnese. Le dernier bâtiment datant de la Renaissance, encore debout sur la colline après les nombreuses fouilles réalisées, monument classé et qui renferme des fresques du XVIe siècle. Comme quoi il ne faut pas toujours se fier à la carrosserie 🙂
On peut aussi voir quelques restes de marbre jaune antique. Il était issu de carrières en Tunisie.
Circus Maximus
En sortant du Forum, et en longeant la colline le long de la Via Di San Gregorio, on arrive devant un immense espace gazonné en forme de cuve. C’est le Circus Maximus, ou Cirque Maxime. Avec 600m de long et 80m de large et pouvant accueillir 300.000 spectateurs dans ses gradins, c’est l’une des plus grandes arènes sportives jamais construit! Jusqu’à la construction du Colisée, c’est ici que se dérouleront les grands combats de gladiateurs et les plus fameuses courses de chars! Lui aussi comme beaucoup de ruines antiques a été pillé et ses pierres réutilisés. Il ne reste plus grand chose à voir, mais une fois sur place on a quand même une bonne idée des dimensions.
Forum de Trajan
Au nord du Forum antique, à côté de la Piazza Venezia se trouve le Forum de Trajan. C’est le dernier forum construit à Rome. Bon je vous avoue que je n’ai pas vraiment d’histoire à raconter à ce sujet, on passe presque à côté sans les apercevoir, tellement on l’impression de rencontrer ce genre de ruines tous les cent mètres à Rome.
Tout ce que je peux vous dire, c’est que les ruines sont bien mises en valeur par l’éclairage nocturne 🙂 Idem pour les Marchés de Trajan.
La pièce la plus connue ici reste la colonne Trajane. Elle est construite en l’an 113 pour célébrer les victoires de l’empereur Trajan. Elle fait 40m de haut et à survécu intacte à près de 2.000 ans de vie romaine, de tremblements de terre et de pillages. Presque un miracle! On ne le dirait pas mais la colonne est creuse et un escalier en spirale permet d’arriver au sommet. La statue de l’empereur au sommet a néanmoins été remplacée par une statue de Saint Pierre, c’est plus religieusement correct.
Il y a une frise en spirale qui recouvre toute la colonne et qui est richement. La frise fait 200m de long et représente 155 scènes avec plus de 2.000 personnages! Considérée comme un chef d’œuvre de l’antiquité, plusieurs moulages ont été réalisées, donc celui de Napoléon III et il y a une réplique dans le fossé du château de St Germain en Laye à côté de Paris.
Largo di Torre Argentina
En plein centre ville, au croisement de deux avenues embouteillées de voiture, on tombe sur ces ruines et on se demande un peu ce qu’elles font ici. C’est Largo di Torre Argentina. En 1909, alors que le quartier est en complète transformation et qu’on construit des nouveaux immeubles en peu partout, en démolissant l’église qui se trouvait ici, les ouvriers font une drôle de découverte. Une énorme statue est déterrée, et ensuite des fouilles sont lancées, et c’est un grand complexe de 4 temples qui est mis à jours. C’est Mussolini qui décidera de préserver cette zone et il en fait une sorte de sanctuaire, inauguré en 1929. La zone est interdite au public, mais ouverte aux chats. Et vous verrez probablement beaucoup de chats errants se la couler douce affalés sur des pierres chauffées par le soleil 🙂
Le Château Saint-Ange
Situé dans le quartier Borgo au nord de la ville, de l’autre côté du Tibre. C’est une imposante construction circulaire visible de loin. Le monument a été construit en l’an 130 pour servir de mausolée à l’empereur Hadrien. Il reprend le même modèle que le mausolée d’Auguste à quelques centaines de mètres et construit un siècle plus tôt. Le monument sera ensuite rapidement intégré comme élément de fortification dans la défense de la ville et servira aussi de prison au Vatican, ce qui lui a permis d’être assez protégé par le temps jusqu’à nos jour. Il porte le nom de Saint-Ange suite à une vision du pape Grégoire Ier en 590 qui aurait vu un ange au sommet du mausolée remettre son épée dans un fourreau et dans le même temps l’épidémie de peste qui sévissait à l’époque ce serait arrêtée.
Les Thermes de Caracalla
Je vous conseille vivement de poursuivre votre balade dans Rome et votre voyage dans la Rome Antique en marchant quelques centaines de mètres au sud du Colisée pour visiter les Thermes de Caracalla. Personnellement, c’est le lieu qui m’a le plus impressionné à Rome. Les ruines sont gigantesques. Il faut dire qu’ici, il y a plus de 1800 ans se trouvaient les plus grands et les plus luxueux thermes de l’empire romain. Le site fait 11 hectares et il faut imaginer un lieu regroupant des boutiques, des restaurants, des bibliothèques, un stade, et des bains pouvant accueillir 1600 personnes. Un énorme complexe mais qui n’est pas uniquement dédié au loisir et à la trempette. C’était aussi un lieu de rencontre et d’affaires. Et surtout, les Termes de Caracalla c’était un concentré de toute ce que pouvait offrir l’empire Romain. Les plus belles statues, les plus beaux marbres, les plus beaux ivoires, des mosaïques immenses. Tout ce que les romains avaient pu prendre de richesse aux territoires conquis se retrouvait en partie ici.
La construction s’est faite en utilisant un remblais qui grimpait en même temps que les murs grandissaient. Ensuite on faisait les finitions et on enlevait le remblais au fur et à mesure. Beaucoup de terre à déplacer mais pas d’échafaudages compliqués à mettre en place, simple et pratique, les thermes sont achevés en 10 ans à peine!
Les thermes étaient alimentés en eau par un aqueduc qui permettait de remplir pas moins de 64 citernes de 80.000 litres chacune. Ces citernes étaient situées un peu plus loin et en hauteur pour permettre d’avoir assez de pression pour envoyer l’eau aux thermes. Ces eaux en passant par un dédales de tuyauteries dans des souterrains étaient réchauffées par un énorme four entretenu par des centaines d’esclaves. Bains chauds (jusqu’à 50°C), bains froids, salles de sports, massage, et une piscine à ciel ouvert aux dimensions olympique! la totale!
La aussi, ces ruines ont souffert. Tout d’abord quand l’aqueduc a été détruit lors des invasions des Ostrogoths, puis une fois inutilisables, les thermes ont été petit à petit pillés. Les statues, les baignoires et toutes les richesses ont alimentés les palais des grandes familles romaines. Les pierres des thermes ont permis de construire ces palais et les églises de Rome. Mais il en reste suffisamment pour être réellement impressionné. En plus il y a de l’espace, il n’y a pas de foule, bref c’est une visite qui vaut le coup! Validé 🙂
Enfin dans le quartier Ostiente, à la station de métro Piramide, se trouve la Pyramide de Cestius. A l’époque Rome venait de conquérir l’Egypte et la culture de ce pays était à la mode. Le préteur Caius Cestius Epulo décide donc de se faire construire ce tombeau à la façon égyptienne. Elle fait 36 mètres de haut et elle est beaucoup plus pointue que ces sœurs égyptiennes. La pyramide est réalisée en moins de 330 jours en l’an -18 av JC. Elle a ensuite été incorporée au mur d’Adrien qui entourait la ville. Elle a été restaurée en 2015 et a retrouvée sa blancheur d’il y a 2000 ans.
Juste à côté se trouve la Porte San Paolo, qui s’appelait avant Porta Ostiensis et qui était une des 17 portes fortifiées permettant de franchir le mur d’Aurélien pour rentrer dans Rome. Elle a été construite sous le règne de l’empereur Maxence au IVe siècle. Pendant le siège de Rome par les Ostrogoths en 549 c’est par cette porte que les « barbares » pénètreront dans la ville.
Ah Rome, la « ville éternelle », la ville aux 7 collines, il parait que toutes les routes y mènent, et bien justement si on y allait y passer un grand week-end ? Allez hop en route pour Rome! 🙂
On y va comment et on loge où ?
Pour y aller le plus simple, c’est un petit vol low-cost qui vous dépose à l’aéroport de Fiumicino au bord de la méditerranée à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Rome. Ensuite il suffit de prendre un billet pour le Leonardo Express(pas si express que son nom l’indique) et en 30-40 minutes vous arrivez à la gare de Termini en plein centre de la capitale italienne. La gare est très grande, alors faites attention si vous donnez rendez-vous à quelqu’un ça peut prendre du temps pour se retrouver 🙂
Le quartier de Termini est plutôt moderne et n’est à première vue pas très intéressant, pour nous rendre à notre logement on a fait nos premières rues à bord d’une mini sur les pavés romains 🙂 Sinon vous pouvez déjà commencer à user vos chaussures et descendre les rues (oui heureusement ça descend pour partir de la gare) ou prendre le métro (que vous prendrez de toute façon à un moment durant votre séjour).
Pour le logement c’était un airbnb au cœur du quartier Monti. On conseille vraiment ce quartier, des ruelles étroites quasi piétonnes, des vieux pavés, une ambiance cool et vivante. On a vraiment aimé l’ambiance 🙂 On vous en reparle plus tard!
Allez Hop on ne perd pas de temps, on pose ses affaires et on file dehors, il faut profiter du soleil et de la dolce vita!
Quartier Colisseo
Et dès le début de notre balade, en arrivant sur la Via degli Annibaldi, on voit tout au bout, à quelques centaines de mètres, des vieilles pierres qui nous appellent immédiatement. On arrive au Colisée. La foule est là, les attrapes touristes en tout genre aussi, les pickpockets, les marchands à la sauvette, bref tout le classique des grands spots touristiques mondiaux. Mais malgré tout cet environnement, le Colisée lui il reste là, et on ne voit que lui depuis presque deux millénaires. La visite à l’intérieur du Colisée n’est à mon sens pas du tout indispensable, et passer à côté, le jour ou la nuit, c’est déjà très chouette 🙂 Par contre la visite du Forum Romain est pour moi indispensable, et de préférence à l’ouverture le matin. Et en poussant un peu plus loin il y a aussi les Thermes de Caracalla qui sont juste incroyables.
Tout ça je vous en parle un peu plus dans la page dédiée à la Rome Antique…
Une fois que vous serez revenu de ce long périple dans la Rome Antique, revenez vers le mode moderne en longeant les restes de l’immense Cirque Maximus pour rejoindre les berges du Tibre. Vous passez jute à côté de l’Église Sainte-Marie in Cosmedin et son campanile visible de loin et qui est un des plus grands de la ville. N’oubliez pas de rendre visite à la Bouche de la Vérité. La Bocca de la Verita est à l’entrée de l’église et vous l’avez peut être déjà vu dans le film Vacances Romaines avec Audrey Hepburn et Gregory Peck.
La légende dit que si on met sa main dans la bouche de la statue et qu’on ne dit pas la vérité, elle tranche la main d’un coup de dents! A vous d’essayer 🙂
Bon en fait il s’agit simplement d’une vieille grande bouche d’égout, mais c’est plus classe d’appeler ça la Bouche de la Vérité!
Allez après ce grand moment de frisson, vous passez à côté du Temple d’Hercule Victor qui doit sa survie et sa très bonne conservation au fait qu’il a très vite été reconverti en église. Ensuite, hop vous voilà sur les berges du Tibre, le fleuve qui traverse la capitale. Vous verrez sans doutes les ruines d’une arche en pierre isolée au milieu du fleuve, c’est tout ce qu’il reste du pont Aemilius, appelé maintenant le Ponte Rotto(pont brisé), c’est le plus vieux pont en pierre (enfin ce qu’il en reste) de Rome. Au milieu du fleuve se trouve l’ile Tibérine, qui est intégralement occupée par un hôpital, mais on peut se promener sur les larges berges (qui n’ont pas vraiment d’intérêts à part être au calme et avoir une autre vue sur le Tibre).
Centro Storico
Ensuite je vous conseille de prendre le pont Garibaldi au bout de l’ile et de rejoindre la Via dei Giubbonari. Cette rue est pleine de boutiques de vêtements et de chaussures, mais ce n’est pas vraiment pour le shopping qu’elle est intéressante. J’ai vraiment été surpris par la petite Église Santa Barbara dei Librai nichée au fond d’une minuscule place, coincée entre 2 immeubles. Elle est minuscule et on ne s’attend pas à voir un décor aussi riche et peint à l’intérieur. C’était la première église romaine que j’ai croisé, et je me suis dit que cette ville devait avoir plein d’autres petites surprises cachées 🙂
Au bout de la rue on arrive à la Piazza Campo dei Fiori(champ des fleurs). Cette petite place héberge tous les jours un marché de fruits et légumes et le soir elle s’anime avec tous ses bars et restaurants.
Au milieu de cette place il y a une statue à l’air un peu sinistre … et tout le monde passe à côté sans vraiment s’y intéresser. Il s’agit de Giordano Bruno, né en 1548.
Ce nom ne nous dit pas grande chose, mais c’était un génie de son époque. Il commence sa vie comme frère dominicain mais il a une curiosité sans limite et une mémoire extraordinaire. Très vite il rejette la religion, et reprend la théorie de Copernic (la terre n’est pas le centre de l’univers mais la terre est une planète qui tourne autour du soleil avec d’autres planètes et le soleil est au centre de l’univers) en allant plus loin et affirme carrément que le soleil n’est pas le centre de l’univers. Il annonce que l’univers est infini, que toutes les étoiles sont des soleils entourés d’autres planètes et que sur ces planètes vivent d’autres créatures. Autant dire qu’il a très certainement bon sur toute la ligne et qu’il se fait dans le même temps un sacré paquet d’ennemis. Et pendant près de 20 ans il sillonnera l’Europe pour fuir l’église qui veut sa tête. Il sera même sous la protection du roi Henri III pendant plusieurs années car celui ci reconnait son génie.
Il sera finalement trahi lors d’un séjour à Venise, et après 8 ans de procès, il finit brulé vif sur cette place en 1600. Jusqu’au bout il refusera de revenir sur ses déclarations. Alors n’oubliez pas d’avoir une petite pensée pour lui en passant à côté de la statue.
A quelques dizaines de mètres de là se trouve la Mostra Leonardo Da Vinci. C’est un petit musée autour de Léonard de Vinci et ses inventions. On peut toucher à tout. Plus d’infos sur le site officiel.
On ne l’a pas visité, et à vrai dire, on vous conseille mieux et moins loin, la visite du Clos Lucé, à côté d’Amboise dans le Loir et Cher, en France. Vous y trouverez la même chose en mieux et surtout dans la maison où il a vécut les dernières années de sa vie 🙂
Ensuite, traversez l’avenue pour arriver à la Piazza Navona. Toute en longueur, c’est la plus grande place touristique de Rome. Sa forme lui vient du fait qu’elle est construite sur les ruines du stade de l’empereur Domitien. Au centre de la place se trouve l’énorme fontaine des 4 fleuves. Elle symbolise les 4 coins du monde, avec le Danube, le Nil, le Gange et le Rio de la Plata. C’est Bernin qui réalise cette œuvre en 1651. Et au milieu de la fontaine se trouve un obélisque égyptien de 16m de haut.
A l’extrémité de la place, il y a une vitrine qui attire le regard. Elle est remplie de jouets anciens et de poupées … euh … parfois particulières hahah 🙂
C’est la boutique de jouets Al Sogno. Vraiment n’hésitez pas à y rentrer, il y a plein de belles surprises à l’intérieur 🙂
La tour avec son horloge, œuvre de Borromini, à la Piazza dell Orologio.
En plein centre ville, au croisement de deux avenues embouteillées, on tombe sur ces ruines et on se demande un peu ce qu’elles font ici. C’est Largo di Torre Argentina. En 1909, alors que le quartier est en complète transformation et qu’on construit des nouveaux immeubles en peu partout, en démolissant l’église qui se trouvait ici, les ouvriers font une drôle de découverte : une énorme statue est déterrée. Ensuite des fouilles sont lancées, et c’est un grand complexe de 4 temples de la Rome antique qui est mis à jours. C’est Mussolini qui décidera de préserver cette zone et il en fait une sorte de sanctuaire, inauguré en 1929. La zone est interdite au public, mais ouverte aux chats. Et vous verrez probablement beaucoup de chats errants se la couler douce, affalés sur des pierres chauffées par le soleil 🙂
En arrivant à la Piazza Colonna où se trouve la colonne de Marc Aurèle, n’hésitez pas à rentrer dans le grande bâtiment un peu austère qui remplit toute la place le long de la Via del Corso. Il n’y pas vraiment de panneaux ni d’indications, mais à l’intérieur, c’est la Galleria Alberto Sordi. C’est une grande galerie marchande inaugurée en 1922. Entièrement rénovée, elle ré-ouvre ses portes en 2003 et la décoration type Art Nouveau est juste magnifique 🙂
A quelques dizaines de mètres de là, se trouve un des monuments les plus photographiés de Rome … et pas de chance pour nous cette fois là, il y avait des travaux de rénovations! … donc derrière les barricades, on distingue un peu la célèbre Fontaine de Trévi. C’est la plus grande fontaine de la ville, elle date de 1762 et elle répond à une commande du pape Clément XII. Il y a une grande statue de Neptune qui célèbre l’arrivée de l’aqueduc Aqua Virgo (-19 av JC) qui alimente toujours la fontaine de Trévi via une canalisation souterraine.
Pour la petite histoire, la tradition veut qu’on doit lancer une pièce dans l’eau de la fontaine en lui tournant le dos, ce qui est une promesse de revenir un jour à Rome. Et bien cette tradition marche tellement bien que chaque matin, l’eau de la fontaine est vidée et toutes les pièces sont collectées sous garde la police pour l’association caritative Caritas. Mine de rien ça représenterait près de 2000 euros par jours!
En direction de la Piazza Venezia, le long de la Via del Corso, il y a une petite ruelle sur la droite, la Via Lata. A priori, aucun intérêt à y aller? et bien si, il y a une petite fontaine avec une statue sur un mur qui doit attirer votre attention. Il s’agit d’une des statues parlantes de Rome. Pas d’inquiétude, pas de magie, la statue ne va pas s’agiter d’un coup et se mettre à parler. Les statues parlantes, c’était un peu le réseau social avant l’heure. Les romains les utilisaient pour y placarder des annonces, des avis, des critiques sur le gouvernement et ses représentants. Si le sujet vous intéresse un peu vous pourrez cherchez les 6 autres statues parlantes cachées dans Rome 😉
Et enfin j’avoue mon inculture totale en arrivant sur la Piazza Venezia devant ce gigantesque monument blanc éclatant, qui est pratiquement LE monument national italien. Mais qu’est-ce que c’est ? le monument à Victor-Emmanuel II … mais c’est qui ???
Et c’est à ce moment que je découvre et que j’apprends une partie de l’histoire de l’Italie. Jusqu’à la moitié du XIXe siècle, l’Italie n’existe pas! La botte italienne était constellée de duchés, de principautés, de royaumes, et sans aucune unité. Et c’est en grande partie grâce à Victor-Emmanuel II, qui sera le premier roi de l’Italie unifiée le 17 mars 1861. Je vous laisse vous renseigner pour redécouvrir les détails de cette grande histoire un peu compliquée 🙂
Et c’est pour célébrer les 50 ans de l’unité italienne qu’a été construit cet énorme bâtiment de marbre blanc en 1911.
Une bonne petite adresse de restaurant dans le quartier, c’est la Tavernetta 48(Via Degli Spagnoli, 48). Perdue dans une petite ruelle cachée, l’accueil était vraiment sympathique, on y a tellement bien mangé qu’on est revenu 2 fois! 🙂 http://www.latavernetta48.com/
Comme je vous l’ai dit avant, on logeait dans le quartier Monti, juste à côté de la piazza della Madonna dei Monti. C’est vraiment un lieu super agréable avec sa Fontaine des Catéchumènes. On y a même vu un shooting photo de mode. Le soir la place se rempli de fêtards, tout le monde boit et s’amuse et c’est vraiment une bonne ambiance.
C’est vraiment cool de se balader dans ces petites ruelles pavées. Un quartier qui se vit de jour comme de nuit. On y sent un esprit village et on est loin de la foule, et des monuments touristiques. C’est un quartier pour y vivre, et on y trouve plein de bars restaurants et boutiques éphémères. Je vous le conseille vraiment 🙂
Via dei Neofiti
Lors de vos balades dans le quartier Monti vous emprunterez surement à un moment la via Panisperna. Et il y a 2 choses à voir ici 🙂 A gauche, la Tour des Milices. On la repère de loin! C’est une grande tour médiévale qui mesure 50m de haut (et qui en faisait bien plus avant, car deux étages se sont effondrés lors d’anciens tremblements de terre). A droite il y a des grands remparts qui entourent une zone jusqu’à la Via Nazionale. Il s’agit de la Villa Aldobrandini. Construite vers le 16e siècle sur des ruines d’une villa romaine, elle vaut le coup car on y pénètre par une petite entrée très discrète sur la Via Mazzarino (gratuit), et ensuite on se retrouve dans un beau jardin aménagé, à plus de 10 mètres au dessus des rues et qui donne une belle vue sur le quartier. Un petit trésor caché 🙂
Quartier Borgo
Au nord de la ville, de l’autre côté du Tibre, on arrive au quartier de Borgo et un peu plus loin, on arrive au Vatican. La première chose qu’on voit ici c’est le Château Saint-Ange. C’est une imposante construction circulaire. Le monument a été construit en l’an 130 pour servir de mausolée à l’empereur Hadrien. Il reprend le même modèle que le mausolée d’Auguste à quelques centaines de mètres de là et construit un siècle plus tôt. Le monument sera ensuite rapidement intégré comme élément de fortification dans la défense de la ville et servira aussi de prison au Vatican, ce qui lui a permis d’être assez protégé par le temps jusqu’à nos jour. Il porte le nom de Saint-Ange suite à une vision du pape Grégoire Ier en 590 qui aurait vu un ange armé au sommet du mausolée remettre son épée dans un fourreau et dans le même temps l’épidémie de peste qui sévissait à l’époque ce serait arrêtée.
Le pont qui enjambe le Tibre est le Pont Saint Ange (construit en l’an 134) et il est décoré d’une dizaine de grandes statues réalisées par les élèves de Bernin. Ce sont des copies, car le pape Clément IX était tellement fan qu’il les a fait déplacer dans la Basilique di Sant’Andrea delle Fratte pour éviter qu’elles ne s’abiment dehors 🙂
Et à quelques centaines de mètres de là se trouve le Vatican. La visite des Musées du Vatican et de la Basilique Saint Pierre sont obligatoires! 🙂 je vous promets que ça vaut le coup. Je détaille un peu plus la visite dans la page sur le Vatican.
Une petite vue du quartier depuis les fenêtres du Vatican.
Quartier Trastevere
A l’ouest de la ville, sur l’autre rive du Tibre, on rentre dans le quartier de Trastevere. C’est un quartier ouvrier qui est devenu ces dernières années le quartier pour boire un verre et faire la fête. D’ailleurs on en a profité pour griller au soleil en terrasse et découvrir une spécialité romaine que je ne connaissais pas du tout : l’artichaut frit(Cartocciofi alla romana). Le secret, c’est d’enlever les plus grosses feuilles, le frire dans de l’huile à 150°C pendant 10 minutes, bien égoutter, et juste avant de servir, passer 5 minutes dans l’huile à 180°C. C’est super bon! c’est croustillant, et tout se mange 🙂
En arrivant sur la Piazza Maria, on découvre la basilique Sainte-Marie-du-Trastevere. Elle est très ancienne, elle date du IVe siècle et c’est peut être la première église de Rome où une messe a été célébrée.
Elle a été reconstruite en 1140. Les 22 colonnes de granit à l’intérieur proviennent des thermes de Caracalla. Les murs sont décorés de mosaïques dorées et l’intérieur est vraiment riche. En cherchant, vous trouverez peut être un morceau de la Sainte Éponge (l’éponge utilisée pour donner à boire à Jésus sur la croix). Au sommet du campanile, si on est attentif on verra une mosaïque de la Vierge et l’enfant.
J’ai beaucoup aimé cette ouverture au plafond où 4 anges portent un petit temple rond et laissent passer la lumière, c’était la première fois que je voyais ça 🙂
Allez, ensuite on emprunte la petite ruelle Via di Porta S. Pancrazio et on grimpe, et ensuite on gravit un escalier, et on finit par atteindre La Fontana dell’Acqua Paola. C’est une fontaine monumentale construite en 1612 pour marquer la fin de l’aqueduc Acqua Paola. Une fois le bassin de la fontaine achevé, les cochers avaient la mauvaise habitude d’approcher leurs attelages pour faire boire leurs bêtes dedans, du coup des poteaux en marbre ont été rajouté pour les éloigner. Et au passage, il est aussi interdit de se baigner dans cette fontaine depuis 1707 🙂 Et comme cette fontaine a quand même la classe, elle a servi de modèle pour la fontaine de Trévi.
Un des avantages d’être ici, c’est qu’on est en haut de la colline du Janicule(la 8e colline de Rome 🙂 ) et du coup on a une vue panoramique sur la capitale. Et je vous conseille d’y venir en fin de journée pour observer un phénomène assez spectaculaire. Chaque soir des nuages d’étourneaux survolent la ville. Des milliers d’oiseaux volant ensemble et donnant l’illusion de véritables nuages vivants. C’est top à voir, et je suis un peu déçu que ça ne rende pas aussi bien en photo 🙂
En début de soirée, on croise parfois des gens avec des parapluies, dans les quartiers proches des rives du Tibre, et ça parait complètement absurde puisqu’il ne pleut pas. Mais si on se rapproche de l’avenue qui longe le fleuve, on comprend beaucoup mieux. On entend plein de petits bruits, comme des centaines de cerises qui tombent au sol. Les milliers d’étourneaux viennent se poser sur les branches des arbres tout le long de l’avenue et ils en profitent pour faire le petit caca du jour! une zone dangereuse 🙂
A quelques dizaines de mètres de la Fontana dell’Acqua Paola, en descendant la Via Garibaldi on tombe sur ce monument. Il s’agit de l’Ossuaire du Janicule ou le Mausolée de Garibaldi. Là encore, c’est une partie de l’histoire italienne qui se résume ici à cette construction et à ce nom : Giuseppe Garibaldi. C’est un des pères de la nation italienne, il a eu une vie incroyable de marin, bandit, aventurier en Europe et en Amérique du Sud, révolutionnaire, homme politique et homme de guerre. C’est lui qui offrira à Victor Emmanuel le sud de l’Italie lui permettant l’unification du pays. Le mémorial ici est en souvenir de la brève République Romaine de 1848 proclamée lors de la fuite du pape Pie IX qui fit appel notamment aux armées françaises pour libérer « Rome ». Les plus durs combats eurent lieu ici en juin 1849.
Quartier Ostiente
Au sud de Rome, on trouve le quartier Ostiente. Profitez en pour prendre le métro et descendre à la station Piramide. Et oui vous lisez bien et d’ailleurs en sortant dans la rue vous la voyez immédiatement, une pyramide à Rome!
C’est la Pyramide de Cestius. A l’époque Rome venait de conquérir l’Egypte et la culture de ce pays était à la mode. Le préteur Caius Cestius Epulo décide donc de se faire construire ce tombeau à la façon égyptienne. Elle fait 36 mètres de haut et elle est beaucoup plus pointue que ses sœurs égyptiennes. La pyramide est réalisée en moins de 330 jours en l’an 18 av JC. Elle a ensuite été incorporée au mur d’Aurélien qui entourait la ville. Elle a été restaurée en 2015 et a retrouvée sa blancheur d’il y a 2000 ans
Juste à côté se trouve la Porte San Paolo, qui s’appelait avant Porta Ostiensis et qui était une des 17 portes fortifiées permettant de franchir le mur d’Aurélien pour rentrer dans Rome. Elle a été construite sous le règne de l’empereur Maxence au IVe siècle. Pendant le siège de Rome par les Ostrogoths en 549 c’est par cette porte que les « barbares » pénètreront dans la ville.
Ensuite hop, on va découvrir un endroit insolite. On grimpe le long de la Via di Porta Lavernal, pour rejoindre la Piazza dei Cavalieri di Malta. Après c’est simple, en principe vous devez voir une file de gens faire la queue pour s’arrêter devant une porte. Drôle d’idée, mais comme ils ont le sourire sur le visage en partant c’est qu’il doit bien y avoir quelque chose d’intéressant! Concernant le portail et la porte, il s’agit de l’entrée de la villa du Prieuré de l’Ordre de Malte. C’est aussi l’ambassade de l’ordre Souverain de Malte en Italie. Mais tous les curieux ne viennent ici que pour une seule raison : regarder par le trou de la serrure!
Donc vous faites la queue comme tout le monde et au passage vous pouvez en profiter pour prendre une petite glace à la camionnette d’un glacier qui a bien compris le filon et qui stationne ici 🙂 Enfin c’est votre tour, vous êtes devant la porte, moment d’émotion et de vérité, est-ce que la Buco della serratura di Roma sera à la hauteur de sa réputation ? Et bien oui, en regardant par le trou de la serrure on a effectivement un alignement parfait par une allée du jardin du prieuré et une vue splendide et très esthétique sur la coupole de la Basilique St Pierre du Vatican. Par-fait! 🙂
Une fois que vous avez relevé la tête de la serrure, vous pouvez ensuite tranquillement repartir long de la Via di Santa Sabina. Le bâtiment suivant est la Basilique Sainte-Sabine. Elle a été construite en l’honneur de Sainte Sabine. Sabine, Savine ou Savina, était une riche romaine vivant dans la région Ombrie, sous le règne de l’empereur Hadrien. Une de ses esclaves venant d’orient était chrétienne. Quand son esclave est exécutée car chrétienne, Sabine décide de lui donner une sépulture dans son mausolée familiale. Elle est dénoncée et lors de son interrogatoire elle avoue qu’elle s’est convertie à la religion chrétienne. Elle sera exécutée elle aussi le 29 aout 126. Plus tard ses cendres sont transférées à Rome et la basilique est bâtie en 422.
Sur la petite place devant la basilique se trouve la Fontana del Mascherone (un mascaron, c’est la sculpture de tête humaine par où jaillit la source et qui en général doit avoir un air dur et puissant, à l’image de la riche famille romaine propriétaire de la fontaine). Cette fontaine est un assemblage : un ancien vasque de thermes antiques et une tête qui a servi sur trois autres fontaines (au moins) avant d’être finalement installée ici.
Juste derrière se trouve un parc, le Jardin des Orangers (Giardino degli Aranci). Il a été aménagé en 1932 à partir de l’ancien parc de la famille Savelli pour être ouvert au public et offrir un nouveau point de vue panoramique sur Rome. Le jardin comme son nom l’indique possède de nombreux orangers, et selon la légende c’est Saint Dominique qui y aurait planté le premier plant.
Une fois que vous avez bien profité de la vue, pour repartir, prenez la toute petite entrée sur la gauche et fermée par une grille. C’est la Clivo di Rocca Savella. C’est un ancien passage pavé et piéton qui permet de descendre rapidement de la colline jusqu’au Tibre. Il n’y a quasiment personne qui l’emprunte, on est au calme on dirait un chemin de campagne et on a une belle vue sur la ville. Un passage pour les privilégiés 😉
Autour de Rome
Si vous aimez l’histoire du cinéma, il y a un lieu à visiter immanquablement si vous êtes de passage à Rome, c’est les studios de Cinecitta. Ça se trouve environ à 9km à l’est du centre historique de Rome, donc il vaut mieux prendre la ligne A du métro pour y aller et descendre juste avant le terminus à la station Cinecitta. Cinecitta, comme son nom l’indique ça veut dire « la cité du cinéma ».
L’idée a germée dans la tête des dirigeants de l’Italie fasciste des années 30. Il fallait à la fois un outil de propagande puissant et pouvoir rivaliser avec le capitalisme américain et Hollywood. Finalement c’est décidé, l’Italie aura le plus grand complexe de création cinématographique d’Europe et Mussolini fait l’inauguration en 1937.
Dans les années 50, la mode des péplums hollywoodiens tournés à Cinecitta donneront un nouvel âge d’or à ses studios.
Sur place on peut visiter un musée sur les studios de Cinecitta et sur le cinéma italien, et profiter de la visite guidée pour explorer des décors de films et de séries que vous reconnaitrez sans doute. Bref c’est une visite vraiment agréable, loin de la foule et qui permet de sortir un peu du cliché romain 🙂 Plus d’infos sur le site officiel.
Enfin, avant de quitter Rome, à la gare Termini, n’oubliez pas d’aller voir la statue de Jean Paul II. Oui c’est le pape, on ne le dirait pas. C’est une grande statue en bronze de 5 mètres de haut avec le pape qui ouvre sa cape et il n’y a pas de corps dedans, on peut s’y mettre à l’abri. Enfin c’est l’idée du sculpteur. La première version inaugurée en 2011 était tellement « loupée » que la ville de Rome a demandé au sculpteur Oliviero Rainaldi de la retravailler (on disait qu’elle ressemblait à Musollini). Elle a l’air un peu plus accueillante maintenant 🙂
Et si on allait visiter le plus petit état du monde ? Allez hop en route pour le Vatican!
Préparez vous à faire un voyage dans l’histoire et à en prendre plein les yeux!
Première étape, il faut aller à Rome, vous y êtes déjà? parfait. Ensuite, il faut aller au nord-ouest de la ville, traverser le Tibre, et emprunter la Via della Conciliazione. On ne peut pas la louper, c’est une imposante avenue de 420m de long et 40 mètres de large qui donne une perspective parfaite jusqu’à la Place Saint Pierre et la Basilique. Tout à l’air parfaitement à sa place depuis des siècles et pourtant non, cette avenue est toute récente. C’est Mussolini qui décide en 1936 de détruire tous les immeubles qui étaient ici pour créer cette grande avenue qui ouvre le Vatican sur la capitale romaine. C’est la rue de la Réconciliation, suite aux accords de Latran en 1929 qui réconcilient le Saint Siège et l’état italien, et créent ainsi la Cité État du Vatican.
Le Vatican compte un peu plus de 900 habitants sur une superficie totale de 0,439 km2, ce qui en fait le plus petit État au monde (et le moins peuplé).
La Place Saint-Pierre
Au bout de l’avenue de la Réconciliation on arrive sur la Place Saint Pierre, face à la Basilique. Tout est gigantesque et démesuré. Il suffit de regarder la taille des gens sur les photos pour s’en rendre compte.
La Place Saint-Pierre actuelle remonte au pape Alexandre VII. En 1656 il décide de transformer complètement la place de l’époque pour en avoir une plus grande, plus majestueuse, avec des passages couverts et sans abimer les bâtiments déjà en place. C’est l’architecte sculpteur préféré des papes, Bernin, qui la réalisera de 1658 à 1667. Il dessine la forme actuelle sensée représenter les deux bras aimants de la mère de toutes les églises embrassant tous les croyants. On peut aussi y voir vue du ciel une forme de serrure et dont la basilique représente la clé. On reviendra plus tard sur ce symbolisme 🙂
Avec plus de 300m sur 200m, cette place peut accueillir plus de 300.000 personnes. Elle est entourée de 284 colonnes de 17 mètres de haut sur 4 rangées, et le tout est couronné de 130 statues.
Au centre de la Place Saint-Pierre se dresse l’obélisque du Vatican et deux grandes fontaines. Cet obélisque de 25 mètres de haut est chargé d’histoire, il a vu le jour en Égypte il y a 4.000 ans et a été déplacé une première fois d’Héliopolis à Alexandrie. En l’an 37 l’empereur Caligula décide de le faire venir à Rome, et pour ça le plus grande navire jamais construit à l’époque est mis à la mer (il fait plus de 100m de long et sera coulé ensuite pour servir de fondation au port d’Ostie). Une fois à Rome, l’obélisque trône au centre du cirque de Caligula, à quelques dizaines de mètres d’ici. Dans les arènes du cirque seront mis à mort des martyrs chrétiens, et vers l’an 67 ou 70, l’apôtre Pierre sera crucifié la tête en bas au pied de l’obélisque (la tête en bas car il ne se disait pas digne de mourir comme Jésus). Dans les siècles qui suivent, le cirque devient un jardin puis tombe en ruine, l’obélisque lui est toujours là, dressé et imperturbable. Sous le règne de l’empereur Constantin en 326 les ruines des gradins du cirque sont utilisées pour construite la première grande basilique du Vatican. Pendant plus de 1000 ans elle sera la destination des pèlerins chrétiens à Rome mais elle fini par tomber en ruine. Au XVIe siècle pendant la construction de la nouvelle basilique Saint Pierre, le pape Sixte Quint ordonne de déplacer l’obélisque pour le placer face à la future basilique. Il aura fallu presque une année entière en 1586 pour déplacer l’obélisque à son emplacement actuel. Plus de 900 hommes et des centaines de chevaux sont utilisés pour le redresser, le tout orchestré au son des tambours et des trompettes. Il y avait peine de mort pour celui qui parlait. En 1589, on retire le globe qui était au sommet (et qui contiendrait les cendres de Jules César) pour y installer une croix reliquaire contenant un morceau de la vraie croix.
Une fois sur la place, cherchez cet emplacement au milieu des pavés. Une fois que vous y êtes, relevez le nez et regardez la place et les colonnes tout autour de vous.
A cet endroit précis, le centro del colonnato, on a l’impression que les 4 rangées de colonnes n’existent plus mais qu’il n’y en a plus qu’une seule rangée unique. Ça ne va sans doute pas changer votre vie, mais ça vaut le coup d’être remarqué car quelqu’un a pensé à réaliser cette petite astuce il y a plusieurs siècles 🙂
Ensuite on fait quoi ? on rentre directement dans la basilique ? et bien non, on sort de la place Saint Pierre, on évite soigneusement tous les vendeurs qui vous proposent des visites guidées sur mesure, des billets coupe files qui n’existent pas, bref l’habituel déballage de piège à touristes. On longe les remparts du Vatican vers le nord pour se retrouver devant l’entrée des Musées du Vatican.
Les musées du Vatican
Il y a en fait 12 musées réparties en 15 galeries et 1400 salles. C’est simplement une des plus grandes collections d’art du monde. C’est un des musées les plus riches que j’ai vu, c’est simple on a l’impression que chaque recoin du musée est couvert d’œuvres d’art du sol au plafond. C’est tellement rempli que je passerais « rapidement » sur ce qui a retenu mon attention 🙂 En tout cas, c’est pour moi une visite culturelle incontournable! Et pensez à venir tôt le matin. Plus d’infos sur le site officiel.
L’entrée (inaugurée par le pape Jean-Paul II en 2002) se fait par un grand escalier moderne hélicoïdal.
Une fois arrivé en haut de l’escalier on a une jolie vue sur les jardins du Vatican avec le grand dôme de la Basilique Saint Pierre en arrière-plan.
Ensuite c’est une profusion incroyables de statues, peintures, fresques et autres trésors que l’on découvre le long des galeries interminables. Personnellement j’ai tendance à prendre en photo les « insolites » 😉
On traverse entre autres la Galerie des cartes géographiques longue de 120m et qui regroupe une quarantaine de grandes cartes datant du XVIe siècle
« Hey les gars, I’m back! »
Il faut régulièrement penser à lever le nez pour ne pas rater tous les chefs d’œuvres qui se trouvent aussi au plafond!
Une salle des trésors où on n’ose même pas imaginer la valeur des bibles millénaires couvertes de dorures, les croix pleines de pierres précieuses, les différentes bagues ayant appartenu aux papes. Bling bling!
Et ici le très beau plafond en trompe l’œil de la Salle des Papyrus.
La cour de la Pigne
Cette grande cour permet de sortir un peu de la foule et de prendre l’air. Le mot Pigne vient de Pina voulant dire « pin », car une énorme pomme de pinen bronze de 4 mètres de haut se trouve ici.
Aussi bizarre que ça puisse paraitre l’origine de cette énorme pomme de pin n’est pas très précise. Il semblerait en tout cas que les paons en bronze eux, sont originaires du temple d’Adrien. L’énorme pomme de pin elle, aurait été au sommet du dôme du Panthéon. Le quartier du Panthéon se nomme d’ailleurs la Pigna. Toujours est-il qu’au moyen âge, l’ensemble était reconverti en fontaine devant l’ancienne basilique Saint Pierre et a été déplacé dans ce jardin ensuite. (et là on pourrait se poser la question « ok mais au fait pourquoi une pomme de pin?‘ et je vous laisse chercher par vous même les nombreuses théories et significations de la pomme de pin à travers les civilisations et les religions etc … très intéressant!)
Un peu plus loin il y a cette sculpture qui représente les armoiries du Vatican. La triple couronne du pape qui représente les trois pouvoirs : d’Ordre Sacré, de Juridiction et de Magistère. Une clé d’argent (pouvoir temporel) et d’or (pouvoir spirituel) croisés, et retenues par un lien, et qui sont aussi les clés des cieux que Jésus a donné à Saint Pierre «Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux»
Contre un mur, négligemment posée là, la tête géante de l’empereur Auguste.
Au milieu du jardin trône cette étrange sculpture de 4 mètres de diamètre. C’est la Sphère dans la sphère (n°6) de l’artiste italien Arnaldo Pomodoro, spécialisé dans les pièces monumentales en bronze. Il y en a de nombreuses autres à différents endroits du monde.
Un petit aperçu du Musée Chiaramonti, où des milliers de statues héritées de l’Empire Romain sont présentées. Il y en a juste trop! 🙂
Plus loin dans une cour octogonale il y a le Musée Pio Clementino qui regroupe des grandes et splendides statues grecques et romaines.
Et dans une des chapelles autour de la cour, il y a la Salle Ronde avec au centre la grande baignoire de Néron en porphyre rouge taillée d’un seul bloc, mais personnellement, c’est la grande statue de Laocoon qui attire mon regard. Cette imposante statue qui date de 40 av JC et de presque 3 mètres de haut est découverte lors de fouilles à Rome en 1506 et elle est immédiatement achetée par le pape Jules II. En 1515 le roi François 1er essaiera de lui racheter mais en vain. Le pape Léon X en fera faire une copie en marbre qu’il gardera chez lui à Florence (on peut la voir dans la Galerie des Offices).
Et au dessus de votre tête le très beau dôme de la salle ronde.
Il y a même une section réservée à l’art contemporain voulu par le pape Paul VI et dans laquelle on peut retrouver des peintures de Dali par exemple.
La Chapelle Sixtine
A un moment dans votre visite, en suivant le flux des visiteurs, vous arriverez dans un petit escalier étroit, et en passant une petite porte vous vous retrouverez dans la Chapelle Sixtine, tout simplement. C’est très coloré, vraiment. J’avais un peu l’impression d’être au milieu d’une grande bande dessinée recouvrant les murs et le plafond. C’est évidemment rempli de monde, et tout le monde mitraille de photos sans interruption. Et régulièrement un prêtre prend le micro pour rappeler aux visiteurs qu’on est dans un endroit sacré, un lieu de prières, qu’il ne faut pas faire de bruit, et que les photos sont interdites. Et ensuite tout le monde se remet à prendre des photos 🙂
Depuis le XVe siècle, c’est ici que se réunissent les cardinaux pour élire un nouveau pape. La chapelle est rénovée en 1480 sur les restes d’une chapelle plus ancienne, et elle aurait les mêmes dimensions que le temple de Salomon (41 mètres de long sur 13 mètres de large et 21 mètres de haut). Les fresques sur les murs sont réalisées jusqu’en 1483 par les meilleurs peintres de l’époque. C’est le pape Jules II qui passe ensuite commande en 1508 pour la décoration de la voute de la chapelle. C’est Michel Ange qui s’en chargera et pendant les 4 années qui suivent, il peindra la grande voute de la Chapelle Sixtine. Au centre se trouve la célèbre Création d’Adam où Dieu tend la main vers le premier Homme pour lui insuffler la vie.
De 1536 à 1541, alors qu’il a 60 ans, Michel Ange sera pratiquement obligé par le pape Clément VII de peindre la monumentale fresque du Jugement Dernier sur le mur de la Chapelle Sixtine, 16 mètres de haut sur 13 mètres de large. Le mur a d’abord été quasi intégralement peint en bleu en utilisant du lapis-lazuli, et ensuite près de 400 personnages ont été peints autour du Christ. L’œuvre a fait scandale à l’époque, car ils étaient tous nus! Un an après la mort de Michel Ange, en 1565, le peintre Daniele da Volterra (et accessoirement ami de Michel Ange) sera chargé de peindre des voilages par dessus les parties génitales visibles, et il sera surnommé « le culottier ».
Et cadeau pour vous, le bon plan du jour! Au lieu de sortir de la Chapelle Sixtine par la même porte que tout le monde, vous verrez au fond à droite un petit passage discret. Patientez quelques minutes et vous verrez qu’il s’agit d’une sortie utilisée pour les groupes uniquement. Maintenant l’astuce c’est de se greffer incognito dans un groupe de visiteurs où on vous ne repèrera pas immédiatement comme un intrus (car évidemment c’est surveillé!). Ensuite vous empruntez tranquillement le passage avec vos nouveaux amis d’un air le plus naturel et innocent possible. Le passage mène vers un escalier et ô magie, vous voici dehors, directement à une porte d’entrée de la Basilique Saint Pierre! Et voilà, en quelques minutes à peine, vous êtes dans la Basilique Saint Pierre!
Si vous voulez y aller par la voie normale, il faut sortir du musée, refaire le tour des remparts et ensuite faire la queue pour enfin pénétrer dans la basilique et dans le meilleur des cas vous en avez pour une bonne heure! A vous de voir 🙂 Cette astuce « secrète » est évidemment interdite alors chut ! 🙂
L’inconvénient de ce passage, c’est que vous ne prendrez pas la sortie « normale » du musée, qui est un splendide escalier à double hélice, l’escalier de Bramante. Pour ça, il y a une parade. Quand vous entrez dans le musée, une fois arrivé à l’étage, ne continuez pas tout droit, mais prenez à droite, et à un moment vous arrivez en haut de l’escalier. D’ici vous prenez vos photos et vous repartez ensuite dans le sens normal de la visite. Du coup j’ai pas les photos car j’ai découvert cette astuce trop tard, punition divine sans doute 🙁
La Basilique Saint Pierre
Bim! la Basilique Saint Pierre! Avec 2.3ha de superficie, une hauteur de 137m, une longueur de 193m et pouvant contenir plus de 60.000 personnes, c’est la plus grande église catholique du monde. Comme on l’a vu un peu plus haut, il y avait une première Basilique avant celle ci, construite sous Constantin. Quand les papes rentrent d’Avignon en 1378 et reprennent possession du Vatican, cette basilique commence vraiment à tomber en ruine. Un projet de rénovation est d’abord envisagé et finalement on change d’avis, on rase tout et on construit plus grand et plus majestueux! La construction d’un tel bâtiment demande des moyens énormes et l’église en trouvera une partie en faisant le commerce des indulgences. C’est simple, il suffit de donner de l’argent à l’église pour racheter une partie de ses péchés et passer moins de temps au purgatoire. Pratique! Ce « commerce » sera une des causes qui décideront Martin Luther a rejeter l’autorité du pape et à lancer le protestantisme.
Le pape Jules II pose la première pierre en 1506. Elle sera achevée 120 ans plus tard.
Les architectes se succèdent! Le premier plan est réalisé par Bramante. A sa mort, Raphaël prend le relais, puis c’est au tour de Peruzzi, Sangallo et Michel Ange qui concrétisera une bonne partie du plan de Bramante et achèvera quasiment la coupole. Puis plus tard Carlo Maderno modifiera le plan pour en faire une croix latine (la nef plus longue que le transept) et finalement Bernin.
Dès qu’on pénètre dans la basilique on est immédiatement écrasé par les proportions gigantesques du bâtiment. Et du sol au plafond, tout est richement décoré, c’est réellement réellement impressionnant, genre waouw!
A gauche, le tombeau d’Alexandre VII réalisé par Bernin, avec la main de la mort qui sort de la tombe en tenant un sablier. A droite … et bien si quelqu’un a la signification de cette statue, je suis preneur!
En 1624, le pape Urbain VIII demande à Bernin de construire dans la basilique un repère pour que les pèlerins trouvent la tombe de Saint Pierre au premier coup d’œil. Pas évident, il faut que ce ne soit pas trop petit pour ne pas faire ridicule, il faut aussi que ce soit suffisamment grand pour être visible mais sans boucher l’espace ou la visibilité … Finalement il choisit de faire un baldaquin, et de lui donner un côté élancé en faisant des colonnes torses. Le pape valide. Et comme il sera en bronze, et qu’il faut beaucoup beaucoup de bronze, il autorise Bernin à récupérer le bronze au Panthéon pour pouvoir fabriquer le Baldaquin. « Ce que les barbares n’ont pas fait, les Barberini l’ont fait ». Cette réalisation monumentale débute alors que Bernin n’a que 26 ans et sera achevée en 1633. Le baldaquin fait 29 mètres de haut. Seul le pape a le droit de célébrer la messe en dessous. Et sous ses pieds se trouve la tombe de Saint Pierre, le premier pape de la chrétienté.
Au dessus du baldaquin, loin tout là haut, se trouve le grand dôme de la basilique, chef d’œuvre de Michel Ange. Avec 42 mètres de diamètre c’est un des plus grand dôme du monde. Sur tout le tour il y a écrit en latin « Tu es Pierre et sur cette Pierre je bâtirai mon église et je te donnerai les clefs du royaume des cieux ».
En zoomant, on distingue les petites formes des visiteurs … ça donne une idée des dimensions!
Ah, on nous montre du doigt quelque chose à voir!
C’est le chœur de la Basilique avec le Saint Esprit tout au milieu.
A l’entrée de la basilique, sur votre droite, ne loupez pas la Pieta de Michel Ange. C’est à l’origine une commande d’un cardinal français pour orner la « chapelle des rois de France » de l’ancienne basilique avec un monument funéraire en mémoire du roi Charles VIII mort en 1498. Pendant une année, Michel Ange va la sculpter à partir d’un seul bloc de marbre, et quand elle est présentée au public en 1499 c’est le triomphe. C’est la seule statue signée de Michel Ange.
La statue est protégée à l’abri d’une vitre blindée car en 1972 un déséquilibré l’a attaqué à coups de marteau, en arrachant le nez de la vierge et son bras gauche …
Voilà, on sort de la Basilique Saint Pierre … on vient de passer une journée à arpenter des couloirs, des salles, et fouler du marbre, qui a connu tellement d’histoire, vu tellement de personnages célèbres, d’intrigues et d’évènements historiques se jouer, que ça en donne presque le vertige. Dur de revenir dans le monde réel au dehors de la cité du Vatican.
Allez au passage faites un petit coucou sur votre droite au garde suisse qui monte la garde dans sa petite guérite.
Ah .. et avant de quitter les lieux, n’oubliez pas non plus de passer par la Poste du Vatican pour envoyer une petite carte postale à votre maman ou à quelqu’un qui collectionne les timbres 🙂
Et il y a encore tellement de choses à dire sur le Vatican, par exemple, la bibliothèque secrète, et si vous avez le temps, allez jeter un œil à la Prophétie des papes de Malachie 🙂 mais c’est une autre histoire.
En tout cas le Vatican, que vous soyez croyant ou non
ça vaut vraiment la peine d’y aller!
Ce matin on quitte Zonza, direction Quenza. En arrivant à la petite place devant l’église il y a un petit panneau discret qui vous indique que sur la droite c’est la direction pour le plateau du Coscione. Et ça tombe bien car c’est justement là où on veut aller, alors hop en route! La petite route étroite serpente en montant à travers la forêt pendant une douzaine de kilomètres, et au bout d’une demi heure elle débouche à 1500 mètres d’altitude sur le plateau. En suivant la piste jusqu’au bout vous arrivez près d’un refuge et vous laissez la voiture au parking.
Ensuite prenez le sentier de votre choix et partez à la découverte de ce plateau au paysage magique.
Le plateau est en grande partie recouvert par des étendues verdoyantes, des pelouses « spongieuses » et humides. On les trouve ici car le plateau était un ancien lac de fonte de l’ère glaciaire et qui s’est retrouvé comblé peu à peu par de la tourbe. Et régulièrement on trouve au milieu des pozzines, des petites mares d’eau au milieu du gazon, et on a parfois même l’impression que des petits îlots herbeux flottent sur l’eau. Et cette bonne herbe grasse fait le bonheur des animaux.
Malgré les apparences ce plateau et loin d’être désertique! Au contraire vous rencontrerez principalement des chevaux, des vaches et des cochons. Le tout en totale liberté et semblant tous vivre paisiblement ensemble et rester assez impassibles face aux visiteurs de passage.
En levant les yeux au ciel, avec un peu de chance, vous pourrez sans doute apercevoir un milan royal corse.
Mais l’attrait du plateau de Coscione, c’est vraiment ces grandes étendues planes recouvertes de gazon tellement propre qu’on jurerait qu’un jardinier anglais vient régulièrement tailler l’herbe et laisser tout le paysage impeccable. On peut se perdre des heures dans les petits sentiers, il n y a quasiment pas de dénivelé et c’est vraiment agréable.
Bon alors je vais en profiter pour partager notre expérience pique-nique qui a faillit virer au drame! Alors que nous étions confortablement allongés à grignoter tranquillement nos sandwich, on entend un petit « grouik » au loin. Quelques minutes plus tard, un gentil mignon petit cochon vient nous saluer, et rapidement il file en direction de nos sandwichs. Gentiment on lui dit d’aller voir ailleurs, les sandwichs c’est pas pour les cochons! Au bout de 5 minutes, un autre petit cochon, son frère sans doute, le rejoint. Bon allez les petits ça suffit, allez vous en. Et ensuite 2 autres cochons nous rejoignent, des ados. Et ils tentent la tentative d’encerclement, et font des manœuvres de diversion! Les cochons sont de redoutables stratèges! Et comme ils sont de plus en plus pressants il faut bien les repousser comme on peu, hop un petit coup de pied par ci ou un petit cailloux lancé par là, allez allez on s’en va. Et ça marche car ils s’en vont! Victoire!! L’homme reste l’espèce dominante mouhahaha!
On entend tout plein de petits « grouik grouiiiik grouiiiiiiiiik », ces petits morveux de cochons appellent à l’aide, et quelques minutes après, un gros « GROUIK! » guttural et sinistre répond … oula … et la grande maman cochon, l’air furax, baveuse et qui montre le groin et les crocs fonce vers nous avec les petits qui la suivent genre « vous allez voir ce que vous allez voir, bien fait pour vous! ». Je m’imaginais déjà devoir sortir le canif et me battre à mort contre maman-cochon! D’autant plus si elle découvrait que la charcuterie dans nos sandwichs … c’était peut être son cousin !!!! Mais après un face-à-face de quelques instants à se jauger, on évite l’affrontement, la maman repart avec sa marmaille et nous on décampe vite fait, car si ça se trouve, elle est partie chercher de l’aide et on risque de devoir faire face à tous les cochons du plateau!! 🙂
Après ce drame évité de justesse on pousse la balade un peu plus loin et on trouve un bon spot pour s’étendre dans l’herbe et contempler le jeu des nuages dans le ciel devant le petit sommet du Castellu d’Urnucciu (1745m). On s’est posé la question d’aller à son sommet mais on a préféré profiter tranquillement du spectacle de la nature et se laisser absorber par le calme de cet endroit (si on fait abstraction de quelques « grouik » menaçants au loin). Zen.
En revenant vers le parking, le ciel se fait de plus en plus menaçant, le vent se lève, un orage approche. On croise des moutons qui semblent sentir la pluie venir et filent à la bergerie.
Au loin, on voit les Aiguilles de Bavella, enfin on les devine, puisqu’elles sont perdues dans les nuages.
Au parking, on se rend compte que c’est devenu une véritable opération de guérilla menée par les cochons! Des bandes de cochons partent à l’assaut des familles qui viennent d’arriver et qui sortent des voitures en croyant qu’il s’agit inoffensifs cochons adorables à qui on va donner un petit bout de pain, erreur fatale! En fait les cochons commencent à arracher le sac avec le goûter des enfants! Plus loin il y a même un énorme cochon en train de mâchouiller consciencieusement le pare-choc d’une voiture, qu’il arrache petit à petit!!
Et même pour rentrer dans sa voiture c’est la lutte, car ils essaient de monter à bord. Ils veulent sans doute prendre le ferry avec nous pour partir ensuite à l’assaut du continent et finir par envahir la le reste de la planète!
Bref vous l’aurez compris le plateau du Coscione, ça rime avec cochonou 🙂 et ça reste un endroit à découvrir absolument!
Il y a aussi quelques cochons égarés sur la route qui redescend à Quenza, soyez vigilants en voiture.
Pour se remettre de ces émotions, et pour se détendre un peu, comme on est sur la départementale D268 vers Propriano, à l’embranchement avec la D148 on décide de faire un petit détour pour faire halte aux Bains de Caldane. Il y a quelques voitures garées sur le parking mais pas trop de monde, tant mieux pour nous, car j’imagine qu’en été ça doit être la foule ici. Les bains de Caldane ce sont trois petits bassins alimentés par une eau chaude sulfureuse à 38 degrés qui jaillit naturellement du sol par la magie de la géothermie. La source a un débit de 5000 L/h. Cette eau est réputée pour ses vertus bienfaisantes en dermatologie et rhumatologie, et les habitants de la région viennent s’y baigner depuis des siècles.
En 1993 le site a été ravagé par la rivière juste à côté suite à de grosses inondations et il a été complètement reconstruit et rénové.
A l’accueil on nous explique gentiment le fonctionnement (vestiaires, douches) et on nous prévient qu’il ne faut pas rester plus de 20 minutes dans l’eau car il n’y a pas plus de bénéfices pour le corps et qu’en principe un seul bain par jour est recommandé ici (je soupçonne que c’est pour faire de la place plus rapidement pour les nouveaux arrivants). L’expérience est vraiment agréable (si on fait abstraction des gros monsieurs en slip qui s’installent à côté de vous) Le fond des bassins est sablonneux et permet de filtrer naturellement l’eau. Une fois qu’on a fini la trempette on peut se prélasser sur des transats, se faire masser ou profiter du petit restaurant et du bar situé juste à côté, le tout pour un tout petit prix. Une expérience à faire 🙂 Plus d’infos ici.
Ensuite nous reprenons la route jusqu’à Propriano, puis Ajaccio, où nous en profitons pour faire quelques achats (hummm les figatellu) avant de reprendre le ferry qui nous ramène à Toulon.
On se réveille dans nos yourtes du Pré aux Biches à Zonza. Après un bon petit déjeuner il est temps de quitter ce havre de paix pour une raison complètement idiote…
En effet, comme il n’y a qu’un seul distributeur de billets dans la région et qu’on n’a plus le moindre billet en poche et qu’à de nombreux endroits la carte bleue n’est pas acceptée, il faut bien aller tirer un peu d’argent. Donc en route pour le village de San-Gavino-Di-Carbini à 5 kilomètres au sud de Zonza. La-bas à côté de la mairie, il y a le Graal (bien caché) : un distributeur de billets 🙂 … qui est en panne 🙁
Et là, c’est le drame. Car à part celui là, le prochain distributeur se trouve soit à Porto-Vecchio soit à Propriano ! Et nous voilà donc partis à Propriano, 33 km à l’aller, 33km au retour, environ 2 heures de route … simplement pour retirer de l’argent ! Notre pire souvenir de Corse. Et allez d’ailleurs c’est à ce moment là qu’on nous fait passer un petit message sympa sur la route, enjoy !
Nous revoici à Zonza … on continue pendant 20 km sur la départementale D268, en direction des Aiguilles de Bavella. C’est un massif montagneux qui culmine à 1855 mètres d’altitude et qui se reconnait principalement à ses 7 pics rocheux et déchiquetés : les fameuses aiguilles (chacune à son nom). En début d’après midi, on arrive enfin au Col de Bavella à 1218 mètres d’altitude. Et c’est parti pour une autre randonnée incontournable, le Trou de la Bombe(« Tafonu di U Cumpuleddu »). Il faut prévoir environ 3h aller retour.
La randonnée commence au milieu des grandes forêts de pins et de fougères.
Et ensuite, c’est « comme d’habitude » en Corse : GRAN-DIOSE 🙂
Pour les tous derniers mètres il faut « escalader » quelques rochers, et sans se plaindre hein 😉 puis on arrive devant le fameux Trou de la Bombe. Il fait un peu plus de 8 mètres de diamètre, et non ce n’est pas un boulet de canon qui l’a créé mais tout simplement l’érosion naturelle. Voilà c’est très beau et on est content d’être là 🙂
En redescendant au parking du Col de Bavella, on en profite pour venir saluer Notre Dame des Neiges. Il n’y a pas eu d’apparitions miraculeuse ici. Simplement, en 1950, le vicaire de Zonza a l’idée de créer une procession religieuse en honneur de la Vierge le 5 aout. Une statue est commandée en Belgique mais le jour de son débarquement à Propriano, suite à une fausse manœuvre, elle tombe et se casse. Rapidement une statue de remplacement arrive de Sartène, elle est bénie, puis une messe est réalisée en son honneur. Enfin elle est installée au Col de Bavella en 1953. Depuis, tous les 5 aout, les fidèles font la marche à pied depuis Zonza jusqu’au Col pour célébrer la Vierge.
Et juste derrière la Vierge, le spectacle de la nature est juste incroyable. Un ciel d’orage, un coucher de soleil, des montagnes à pertes de vue, du ciel bleu. J’aurais pu y rester jusqu’à la tombée de la nuit 🙂
Pendant la descente depuis le col, on croise quelques autochtones.
Arrivé à Zonza, on avait repéré un restaurant qui nous paraissait vraiment prometteur mais qui était malheureusement complet le premier soir, cette fois-ci, c’est bon, on peut s’installer. Et c’est avec un réel plaisir qu’on dine à l’Aiglon. C’est notre meilleur repas de tout le séjour en Corse. En plus le lieux est chaleureux, service impeccable, nourriture maison miam ++ 🙂 Plus d’infos sur le site officiel.
Après cet excellent repas, et comme on avait adoré notre première nuit ici, on retourne au Camping Bavella Vista 🙂
Et dans la soirée, EUUUUURKKKK vision d’horreur !!!!!!!!!!
Bon en réalité, j’ai vu une petite boule blanche avancer par terre, j’ai vu ensuite que c’était une petite araignée trainant derrière elle son cocon rempli d’œufs. Mais de près elle est tellement horrrrrrrrrrrible!!!! J’ai checké tout autour de la tente, rien d’autre, mais je n’étais pas très à l’aise pour cette nuit d’angoisse!! 🙂
Très beau réveil ensoleillé après une bonne nuit passée dans l’excellent Camping Bavella Vista à Zonza. La veille à notre arrivée, la personne à l’accueil nous avait parlé d’une petite balade à faire dans les environs du camping. Hop en route! ou plutôt hop en chemin! Au bout d’une vingtaine de minutes d’une marche agréable à travers les bois on arrive au bord de la rivière.
Le cadre est vraiment chouette! On s’y baignerait bien, mais après avoir trempé un pied dans l’eau, elle était à au moins -15 degrés selon mon appréciation personnelle 🙂 En tout cas on vous recommande cette petite balade!
Ensuite au village on fait le plein de charcuterie quelques courses avant de repartir pour une marche un peu plus longue cette fois: une randonnée en boucle d’environ 15km, Zonza – Quenza – Zonza(comptez au moins 4 heures). Par moment on marchera sur le mare-a-mare, le sentier qui traverse l’ile d’est en ouest. (au passage on découvrira qu’il n’y a pas de distributeur bancaire à Zonza … ça n’a l’air de rien comme ça tout de suite mais vous allez voir que ça va vite devenir cocasse ….)
La randonnée balade est très agréable et quasiment intégralement à l’ombre des forêts de châtaigniers, pins et chênes verts.
Tout au long de la randonnée on rencontre des arbres assez incroyables.
Petite pause pique nique les pieds dans l’eau … what else ? 🙂
En approchant de Quenza on trouve cette vieille épave de voiture qui semble s’être pris un astéroïde dans le capot en pleine foret!
Arrivée au village de Quenza, on fait une petite halte à la terrasse d’un café-bar-crèpes et en discutant avec des chasseurs locaux (on a d’ailleurs entendu quelques coups de feu pendant la balade, et on se demandait si une vendetta ne venait pas de se faire) on apprend que le seul distributeur de billets de la région se trouve à côté de la mairie de San-Gavino-Di-Carbini à 5 kilomètres au sud de Zonza, ok c’est noté! C’est idiot cette histoire, mais si on n’a plus d’argent …
En reprenant notre boucle en direction de Zonza, le ciel se couvre, la météo menace … et quelques minutes plus tard un déluge nous tombe sur la tête. Évidemment on n’avait pas du tout prévu ce temps là, alors aucune protection, on est complètement trempés. C’est à ce moment là qu’à la sortie du village on tombe nez-à-grille avec ce qui semble être « la maison de l’horreur » ! Bon, et bien après avoir récupéré quelques infos, il s’agit en réalité du Château de Colonna-Césari. Construit en 1935 par Sébastien Colonna Cesari qui a été consul de France à Florence en Italie (d’ailleurs au passage, c’est très beau Florence, on vous en parle ici 🙂 ) pendant près de trente ans. Il fera importer des pierres de Toscane pour le bâtir. Il appartient maintenant à la commune.
Ensuite, haha ! c’est le dilemme, l’angoisse! Notre chemin de retour est impraticable! La passerelle a été emportée! Que faire ?? Soit on continue en marchant le long de la route et franchement on n’est pas venu ici pour ça, soit on fait demi-tour par le même chemin mais quel intérêt de faire une boucle alors, soit on tente et on verra bien. C’est la dernière option, alors hop en route!
Au bout de quelques kilomètres on arrive devant la fameuse passerelle emportée et le chemin impraticable. Au péril de notre vie on réussi à traverser la rivière, c’était juste ouhlala-quelle-aventure 🙂 Bon je rigole mais j’imagine que la rivière devait avoir une autre allure le jour où elle a arraché la passerelle. En tout cas moralité : il vaut mieux essayer les chemins impraticables parfois.
Un peu plus loin sur la route, suite à la grosse pluie de l’après-midi, la foret se transforme en zone humide et une faune particulière pointe le « bout de son nez ».
Et mention spéciale pour cette salamandre de Corse. Car oui, il faut savoir que cette salamandre est une espèce à part, endémique à la Corse, et qui se serait éloignée génétiquement des autres salamandres continentales il y a 5 millions d’années. Donc voilà, émotion, ma première salamandre corse.
Plus loin un autre animal monte la garde … on ne verra pas le fauve!
Mais on verra pourquoi il monte la garde! Blanche-neige et les cinq nains + Bambi, ça mérite bien une protection particulière!
Et hop de retour à Zonza. Comme durant cette balade on a vu un petit panneau qui nous intriguait, on décide d’y aller. C’est le Pré aux biches et ses yourtes. Des yourtes mongoliennes, en corse, sous les pins, oui ça peut paraitre bizarre, mais c’est une philosophie de rapprochement à la nature ici. Et puis c’est la première fois qu’on dort dans une yourte, et ça change (un peu) de la tente et du camping. Comptez 50 Eur pour 2 personnes. Le repas le soir se fait en communauté, tous réunis autour d’une grande table, à la belle étoile. Très bon état d’esprit, convivialité, et l’impression d’être loin de tout. A tester 🙂 Plus d’infos sur le site officiel.
C’est notre dernière journée près des plages corses, et au sud de Porto Vecchio, il y a l’embarras du choix! Après la superbe Rondinara qu’on vient de quitter, il y a une des plages les plus connues de Corse du sud : la plage de Santa Giulia. Au fond de sa baie, elle ressemble à un grand lagon polynésien (le corail en moins) et sur 2km de long vous trouvez du sable fin et blanc, et devant vous l’eau turquoise et cristalline et quelques petits ilots granitiques, elle est juste magnifique. En plus on a pieds partout, no stress. Dans le même esprit, façon plage paradisiaque et lagon de rêve bordé de pins parasols, vous avez juste un peu plus loin la plage de Palombaggia. C’est le paradis! 🙂
Ensuite on peut visiter Porto-Vecchio. Avec 12.000 habitants c’est la 3e commune de Corse après Ajaccio et Bastia. C’est le berceau de la civilisation torréenne en Corse, qui bâtissait des constructions mégalithiques ‘torre’ dans le sud de l’ile en 2000 av JC. La ville a ensuite eu son port utilisé par les grecs et les romains puis au moyen âge la zone a été désertée à cause de la malaria. Les génois fondent officiellement la ville de Porto-Vecchio en 1539 et construisent sa citadelle et ses 5 bastions. La colonisation se passe mal à cause des maladies (principalement la malaria) et aussi à cause des nombreux conflits qui embrasent la région et qui ravagent la ville plusieurs fois. Ensuite pendant des siècles, la ville ne se développe plus vraiment. On a aussi appelé Porto-Vecchio « La Cité du Sel » en raison de son exploitation de salines entre 1795 et 1815. Et c’est justement après la disparition de ces marais salants que la malaria disparait définitivement de la région en 1940 et que la ville peut reprendre son essor.
On peut visiter tranquillement les remparts qui ont été transformés en habitations et les petites ruelles sont sympathiques, mais le coup de cœur c’est la place de l’église(Église St Jean Baptiste) qui semble être le lieu de vie incontournable de la ville. Mais pour nous finalement on s’est posé dans un petit bar-pmu, le Botti Maxime. Il ne payait vraiment pas de mine et bizarrement, c’est peut être ici qu’on a mangé la meilleure charcuterie et les meilleurs fromage corses de tout notre séjour 🙂
Ensuite hop en route! On prend la départementale D368, direction les montagnes corses, le massif de l’Ospédale. Dans la montée on passe à côté du Lac articifiel de l’Ospédale qui s’est formé suite à la construction d’un barrage en 1979. Ce lac ne fait que 8 mètres de profondeurs et quand le niveau est un peu bas, on voit toutes les souches des arbres coupés à la construction de cette retenue d’eau.
A quelques centaines de mètres du lac, il y a un parking sur la droite. Bon, là, on n’a rien compris à l’organisation : payant ou gratuit? et même où était réellement l’entrée? c’était un peu l’anarchie, mais on a quand même pu se garer à l’arrache entre 2 troncs d’arbres. Ensuite, et bien c’est le point de départ d’une randonnée célèbre dans la région, pour aller à la Piscia di Gallo(qui signifie « la cascade du sapin »).
Le parcours n’est pas très compliqué, le sentier est bien indiqué et vous croiserez surement beaucoup de monde. Et souvent même des personnes en sandales ou en tongs … bon ça je comprendrais jamais comment on peut se dire « tiens je vais faire une randonnée dans les pierres avec des tongs de plage ». Les gens me surprendront toujours!
Encore une fois on passe à travers des paysages magnifiques. Au bout d’une dizaine de minutes, je m’arrête pour prendre cette photo, et je me dis que c’est presque trop beau pour être vrai. Un véritable décor de carte postale 🙂
Le sentier traverse ensuite une forêt et grimpe tranquillement à travers un massif rocheux.
Cette photo ne rend vraiment pas hommage au panorama car sur place c’est réellement grandiose, j’ai adoré 🙂
On grimpe ensuite pour rejoindre le Rocher Sentinelle. En équilibre et avec son étrange trou, il domine toute la vallée.
Il y a d’autres endroits insolites comme ce petit pin perdu tout seule au sommet d’une pointe rocheuse 🙂
Enfin on atteint la fameuse Piscia di Gallo. Avec 60 mètres de haut, c’est la plus grande cascade de Corse!(Il est possible de descendre encore plus vers le pied de la cascade, mais c’est vraiment raide, pas du tout sécurisé, et très glissant …)
Après cette chouette randonnée qui nous prend 2h (photos comprises), on reprend la route vers notre futur camp de base à 1h30 de route d’ici, le petit village de Zonza. C’est un village vraiment agréable de 2800 habitants, construit en terrasse et perché à 762 mètres d’altitude sur les pentes de la montagne. Il est ouvert sur la vallée verdoyante de l’Alta Rocca.
Et notre route va un tout petit peu plus loin, au Camping Bavella Vista. C’est tout simplement notre meilleur souvenir de camping en Corse 🙂 Déjà, à l’entrée, devant la petite cabane, un vieux corse à la mine patibulaire est en train de lire un livre et se lève vers nous sans se presser. Et puis on voit que c’est un livre de philosophie, il nous accueille avec un grand sourire chaleureux et nous offre même quelques rondelles de saucisson. Bingo, on a tout de suite un bon feeling. Le camping se situe au bas d’une pente, à l’abri sous des grands pins. Il y a des petites terrasses naturelles pour les tentes. Il y a beaucoup de la place et on a vraiment l’impression d’être en pleine forêt dans la nature plutôt que dans un camping. Des prises électriques sont disponibles un peu partout si besoin, et les sanitaires sont impeccables. En plus le tarif est vraiment modique. Réellement si vous êtes dans les parages, c’est le bon plan! Testé & validé! 🙂
Le village est à seulement quelques minutes à pieds et ce soir on mange à l’Auberge du Sanglier. Restaurant avec les classiques « spécialités régionales », et c’était plutôt bon, repas agréable et digestif offert, Bonne nuit Zonza 🙂
Grosse chaleur au réveil au camping de la Rondinara. Résultat : il faut aller à la plage dès le matin, dure la vie! 🙂 Rholala il va falloir se baigner dans l’une des plus belles plages du monde. Du sable blanc et fin, une eau bleue et cristalline. La plage et presque totalement renfermée sur elle-même et sa baie qui lui donne la forme d’un cercle quasi parfait, d’où son nom.
La partie gauche de la plage est un peu moins peuplée car il faut faire un peu plus de chemin dans les rochers. Elle est aussi plus venteuse. La partie droite est par conséquent la plus abritée mais aussi la plus peuplée. A vous de choisir votre coin de paradis 🙂
Allez, il est temps de quitter cette superbe plage, hop en route! Direction le Site Préhistorique de Tappa à une vingtaine de kilomètres.
Le site est plutôt discret le long de la départementale D859. Un petit panneau vous prévient à un moment que le Casteddu de Tappa est à 200m. Il y a une petite zone pour se garer au bord de la route, ensuite on ouvre le portail et on marche à travers les champs en saluant les chèvres corses au passage.
On arrive ensuite au pied d’une petite colline boisée, on suit le sentier et on devine que ça se passe au sommet. Au bout de quelques dizaines de mètres de grimpette, le site se dévoile et on aperçoit les premières pierres.
Il s’agit donc d’une enceinte cyclopéenne entourant un village datant de l’age du bronze et renfermant une torre monumentale. Une « torre » c’est une des marques de fabrique de la civilisation torréenne, qui peuplait le sud de la Corse à cette époque et qui construisait ses grandes tours larges en pierre. La datation au carbone 14 du site indique une construction vers -1500 av JC et ce serait la première « forteresse » construite en Corse. Du haut de la colline de 60m où est perché le site, on a une belle vue sur les alentours, même s’il faut bien le dire, il n’y a pas grand chose à voir aux alentours 🙂
A quelques centaines de mètres de là se trouve un autre site préhistorique du même genre, avec sa construction mégalithique torréenne mais que nous avons oublié de visiter, il s’agit du site de Ceccia. Si vous avez l’occasion, ne le loupez pas 🙂
Mais allez, on se rattrape en allant visiter un autre site : c’est journée archéologie pour nous! A une vingtaine de kilomètres vers le nord, après Porto Vecchio, il faut rejoindre le petit village d’Arraggio. Ensuite un panneau vous indique le parking (gratuit et obligatoire) pour visiter le Casteddu Araghju. Bon à vrai dire, on ne s’est pas garé là car le parking est loin, difficile à trouver et vraiment pas pratique, alors on a choisi un peu plus près du lieu de départ, il y avait de la place, mais chut! Après ça, et bien c’est une bonne grosse montée dans un sentier bien rocailleux et il fait bien chaud!
Au passage je me demande toujours qui a bien pu planter un arbre en plein milieu du sentier 🙂
Une fois la grimpette terminée, on passe sous une porte mégalithique et on accède au site. Il est grand et entouré d’imposantes murailles de granit pouvant atteindre 4m de haut et 2m d’épaisseur en moyenne. Il s’agissait principalement d’un site préhistorique à vocation militaire, avec chemin de ronde, vigie, et enclos fortifié pour abriter la population en cas de danger.
Depuis le sommet à 245 mètres d’altitude, on a superbe panorama sur toute la région de Porto Vecchio, c’est sublime.
En revenant au village (sans vous blesser dans la descente), il faut penser à se réhydrater, c’est important! Alors rien de mieux qu’une bonne boisson fraîche à la Casette d’Arragio. Ce restaurant est idéalement situé à l’arrivée du sentier. Il y a une très belle terrasse verdoyante et ombragée, belle décoration, on s’y sent vraiment bien, accueil super sympa, on s’y attarde 🙂 On valide! Plus d’infos ici.
Ensuite retour à la plage de la Rondinara (et oui encore!) pour se détendre en soirée 🙂
Allez aujourd’hui on va à la pointe sud de la Corse, hop en route pour Bonifacio! J’ai été assez surpris en arrivant à Bonifacio, car pour moi, en Corse j’avais toujours appris : Bastia, Ajaccio, Bonifacio. Et donc je m’attendais un peu à voir une « vraie » ville. Et en fait non, pas du tout! Bonifacio c’est tout petit … et aussi c’est très beau 🙂 3.000 habitants à peine. On visite le petit port et la citadelle construite sur une cap (1600m de long sur 100m de large) et qui domine la mer du haut de ses falaises à plus de 80 mètres.
La ville aurait été fondée au IXe siècle par Boniface II de Toscane qui lui a laissé son nom. Ensuite pendant plusieurs siècles, des guerres de suprématie font rage dans la méditerranée entre Pise et Gènes. Comme le port de Bonifacio est un endroit stratégique, la place est fortifiée par les génois qui y construisent une citadelle. En 1420 le roi Alphonse V d’Aragon fait le siège de la ville pendant 5 mois et abandonne car la citadelle ne se rend pas. En 1528 la peste décime complètement la population en tuant 4300 habitants sur 5000! … et en 1553 alors que la ville se remet à peine de cette épidémie, le corsaire turc Dragut s’empare de la ville et la pille. Et la suite de son histoire est pleine de péripéties et j’avoue que c’est assez long à résumer alors je m’arrête ici 🙂
Nous arrivons au petit matin au port de Bonifacio, on prend un bon café, on regarde les excursions possibles et on prend notre ticket pour un petit tour en bateau (Circuit n° 2 : découverte de la réserve naturelle des iles Lavezzi + les grottes marines et falaises de Bonifacio) avec les vedettes Thalassa. Allez on embarque! En sortant du port sur le bateau, on découvre les impressionnantes falaises de calcaire tout autour de Bonifacio.
On voit ici l’Escalier d’Aragon. Comme les légendes ont la peau dure, cet escalier aurait été creusé en une nuit par les troupes du roi d’Aragon lorsqu’il faisait le siège de la ville en 1420. Wouaw! Bon en réalité, il s’agirait plutôt des moines qui auraient taillés cet escalier de 187 marches pendant des années pour accéder plus facilement à une petite source d’eau qui se situe au pied de la falaise, le puits Saint Barthélemy (qui n’est plus utilisé). Mais bon, un escalier creusé miraculeusement en une nuit, ça en jette!
Et maintenant, on s’éloigne des falaises, Cap sur les îles Lavezzi!
Au bout d’une vingtaine de minutes, on débarque sur ces iles qui sont le point le plus au sud de la France métropolitaine. C’est un petit archipel de 6 ilots granitiques d’une superficie de 55 hectares. Pour la visite il faut savoir : il n’y a pas de commerce, pas de point d’eau, pas de poubelles et pas d’ombre. Alors n’oubliez pas de prendre tout ce qu’il faut avec vous! 🙂 et respectez la nature! C’est une réserve naturelle depuis 1982.
Il n’y aucun habitant sur l’ile et pourtant il y a 2 cimetières. Pourquoi ? Et bien le 14 février 1855 la frégate la Sémillante est prise dans une tempête et fait naufrage sur les nombreux récifs autour des iles Lavezzi. 800 marins et soldats se noient et 500 corps seront repêchés … c’est un des plus terribles naufrages de la marine française. Les corps sont enterrés dans les 2 cimetières. Un petit phare a été construit sur l’ile après cette tragédie.
Mais revenons à des choses plus agréables, et donc une fois sur place, on se promène librement de criques en criques, on bronze sur les plages incroyables entourées de blocs de granits imposants, et on se baigne pour observer les poissons dans l’eau cristalline. Et on passe une très bonne journée 🙂
La Sardaigne est juste en face de l’autre côté, presque à portée de main. Il suffit de parcourir 11 petit kilomètres et on y est! Mais on est bien ici alors on y reste. En plus on la chance de n’avoir pas beaucoup de monde sur place, l’ile est presque à nous tous seuls!
Bon alors il faut quand même faire attention à l’heure qui tourne car si on loupe le dernier bateau, c’est foutu, on ne pourra pas quitter l’ile! Pour nous, le retour ne se fait pas dans de très bonnes conditions. On a fait la traversée probablement le seul jour de l’année où il y a eu de la pluie, et ça secouait assez. Et petite info supplémentaire pour la traversée en bateau : les derniers sièges au fond à la proue, c’est la douche assurée! les gens rigolent au début, mais au bout d’une heure c’est plus du tout les mêmes têtes 🙂
Et oui le retour est plus long, car on fait un détour le long de l’ile de Cavallo. Bien qu’elle fasse partie de l’archipel des iles Lavezzi, cette ile ne fait pas partie de la réserve naturelle. Et pour cause, depuis les années 70, des grosses fortunes sont venues s’installer sur ce petit ilot et ont fait construire des villas splendides. D’ailleurs pendant qu’on passe à côté de l’ile on vous explique avec des bonnes blagues qui habite dans quelle villa 🙂 Il est possible de débarquer sur l’ile (par d’autres moyens que cette excursion en bateau) et d’accéder à la petite marina mais le reste de l’ile est « propriété privée », elle est surnommée l’ile des milliardaires.
Juste avant le retour à Bonifacio, et malgré la houle qui nous secoue beaucoup, le bateau arrive à s’engouffrer dans la grotte du dragon, ou la grotte du Sdragonato. Déjà foncer vers la falaise et arriver à pénétrer dans une grotte en bateau (en frôlant vraiment les parois), c’est plutôt sympa, mais une fois dedans en levant les yeux, c’est la surprise, on voit la Corse dans le ciel! La nature fait vraiment bien les choses 🙂
Vous voyez bien là, le trou dans le plafond, la forme de la Corse quoi, mais si! 🙂
Pour sortir de la grotte c’est le même challenge, attendre le bon moment quand la houle pousse vers la sortie, un coup de turbo et hop on passe (encore une fois de justesse).
De retour à Bonifacio, c’est le bon moment pour emprunter un petit sentier et longer tranquillement les falaises. C’est le bon endroit pour profiter du paysage, de la mer …
Et c’est aussi le bon spot pour avoir la vue du coucher de soleil sur Bonifacio! 🙂
Le soir tombe, on a faim et on ne visitera pas grand chose d’autre de la citadelle. Il est déjà trop tard pour descendre l’escalier du roi d’Aragon qui est fermé. On déambule un peu au hasard dans les rues. On fini par s’arrêter à la terrasse du restaurant la Cantina Doria, je craignais vraiment être tombé dans un resto attrape-touriste avec sa déco « traditionnelle » surchargée et ses plats « locaux ». Finalement le repas s’est plutôt bien passé, on a peut être eu de la chance 🙂
Ps : n’hésitez pas à rester la nuit, les remparts de la citadelle de Bonifacio sont illuminés et c’est très beau!