Indonésie – Jour 14 – Bali
Une nouvelle matinée commence à Ubud, au cœur de Bali. On est un peu chez nous maintenant, c’est assez rare qu’on se lève au moins 3 fois au même endroit 🙂 Hop une fois le bon petit déjeuner de la Sayong House dans le ventre, on retrouve Karma vers 8h30. C’est notre sympathique chauffeur pour la journée. Allez, c’est parti! hop en route! 🙂
Tiens au passage, on lui fait un peu de pub, on laisse ses coordonnées, il est cool Karma 🙂
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Pura Luhur Batukaru
Cette fois on part dans la région ouest de l’ile, sur les pentes du mont Batukaru, le 2e sommet de Bali, culminant à 2276m d’altitude. Le temple Pura Luhur Batukaru est très connu mais très peu touristique, allez savoir pourquoi? Peut être car il est perdu au milieu de nul part en pleine nature? Notre arrivée ce jour là se fait alors qu’il y a une grande cérémonie de prévue, on est le 3e jour de Galungan. Le grand parking du site est littéralement envahi de voitures et de scooters, et des tentes avec des vendeurs de tout et n’importe quoi occupent l’espace restant. Une marque de café indonésien semble sponsoriser une partie des boutiques, il y avait la pub partout. Au milieu de cette foule, on est les seuls occidentaux.
En cherchant notre chemin, on arrive devant une barrière de sécurité sur la route menant au temple. Cette barrière est gardée par 4 policiers armés de mitraillettes. Sérieusement, on s’est posé la question s’il y avait un risque d’attentat dont on n’aurait pas été prévenu? et directement le chef policier, le plus grand, celui avec la tête la plus méchante, la grosse moustache et la plus grosse mitrailleuse se dirige droit vers nous. Après mon plus beau « selamat pagi » (le bonjour du matin en balinais), on discute un peu. Une fois que je lui explique qu’on va ensuite faire un tour aux rizières de Jatiluwih, il se déride, c’est son village! « number one in Bali » ahah 🙂 il me parle de sa femme et ses enfants, bref on est devenu potes, une chaleureuse poignée de main et hop on passe la barrière, ouf! Ensuite il faut grimper la route sur la pente du volcan. Tout autour de nous, les balinais en famille font le même chemin, ça sent la bonne ambiance, tout le monde a l’air heureux, alors nous aussi 🙂
Le temple Pura Luhur Batukaru est un des temples directionnels de Bali, c’est à dire un temple qui protège toute une zone géographique, il est donc très important et il est en partie dédié à l’esprit du mont Batukaru. Il a été construit au XIe siècle, puis détruit pendant des guerres aux XVIe siècle et reconstruit en 1959.
Devant l’entrée du temple, on zappe complètement l’entrée normale, et on se fait vite rappeler à l’ordre par « le gang des blousons en cuir », des gars chargés (je pense) de surveiller les trucs bizarres pendant la cérémonie, et donc les occidentaux entre autres. Il y a toujours plein de policiers armés partout. Parmi les « blousons en cuir », il y avait un petit vieillard tout bizarre qui faisait rigoler tout le monde et en s’approchant de nous on découvre qu’il parle un français impeccable 🙂 il est ici pour un groupe qui doit arriver plus tard et il nous oriente dans la bonne direction.
Une fois dans le temple Pura Luhur Batukaru , on suit la foule un peu au hasard, sans vraiment savoir si ce qu’on fait est interdit ou non. La foule passe par des zones en principe interdites aux touristes. Très naturellement la discussion s’engage avec un type à côté de moi dans la foule, et il nous dit qu’il n’y a pas de problèmes si on reste un peu en retrait, que ça lui fait plaisir qu’on s’intéresse à sa culture, et qu’aujourd’hui c’est très important car les gens viennent prier pour leurs ancêtres et parfois des esprits descendent pour prendre possession de certaines personnes qui rentrent alors en transe. On le remercie chaleureusement, d’autres personnes se font prendre en photo avec nous. Évidemment on n’est pas habillé en blanc comme tout le monde et on porte des sarong tout bariolés, on ne passe franchement pas inaperçu! 🙂
On assiste à plein de cérémonies, de prières et d’offrandes, de bains et de purifications. Malgré la présence des patrouilles de policiers armés qu’on croise toutes les 10 minutes, l’atmosphère générale est vraiment festive et chaleureuse. Cet endroit dégage vraiment une bonne énergie 🙂 Sur le grand bassin à l’est du temple il y a une petite ile où seuls les prêtres ont le droit d’aller.
Un peu à regrets on se prépare à quitter les lieux. Je fais une dernière photo pleines de sourires et on y va 🙂
En retournant au parking, le chef policier à la mine patibulaire en profite pour me taper un check dans la main, yeah 🙂
Jatiluwih
Alors qu’on est encore à 2 ou 3km de notre destination, il y a une sorte de péage sur la route. A cet endroit de la route, et s’il y a des occidentaux dans la voiture, c’est forcément pour aller aux rizières de Jatiluwih, alors hop, il faut payer! Après ça, on s’arrête où on veut, mais ne vous embêtez pas, prenez le grand parking principal. Déjà, et bien il y a un parking prévu au lieu de se garer en mode sauvage sur la route, et puis il y a des restos buvettes et toilettes, ça peut toujours servir. Et c’est aussi le point de départ des petites randonnées balisées.
A mon avis, il n’y a pas photos entre ces rizières et celles de Tegallalang. C’est à Jatiluwih qu’il faut aller. Ne vous faites pas une fausse idée : ce coin est énormément touristique. Et pas seulement des touristes étrangers, beaucoup de locaux viennent ici, car tout simplement le panorama est joli et ça fait une belle sortie à faire 🙂
Depuis peu, ces rizières ont fait leur entrée au patrimoine mondial de l’Unesco. Ici c’est toujours le subak, le droit à l’eau, partagé en communauté pour l’organisation de ces rizières qui est mis à l’honneur. C’est aussi une culture de riz traditionnelle. Les tiges ici sont plus grandes et plus blondes que dans les autres rizières de Bali. Cette variété ne donne qu’une récolte par an (voir 2) et son prix est plus cher. Dans le reste de l’ile, c’est une variété plus petite et verte, importée, qui donne 2 à 3 récoltes par an. Mais cette variété importée demande plus d’eau et de l’engrais voir même des pesticides, mais elle a aussi permis à toute la population de pouvoir se nourrir. C’est une longue guerre du riz.
Il y a plusieurs chemins de balades qui serpentent au milieu des rizières, et de toute façon, vous ne pouvez pas vous perdre, et le paysage est vraiment joli, c’est un plaisir 🙂
Pour le repas, on finit au Gong Jatiluwih, un resto principalement rempli de touristes, avec une belle terrasse en bois à l’ancienne. De toute façon, ici, un resto terrasse avec vue sur les rizières, c’est forcément pour les touristes hein. Bon, la bouffe était sympa sans plus, mais la vue valait son pesant de nasi goreng 🙂
http://gongjatiluwih.com/
Bedugul
Ensuite, on contourne la montagne et on file plein nord. Plus on avance, moins il fait beau, le ciel devient de plus en plus gris et moche. Est-ce une conséquence ou non? mais le paysage autour de nous aussi devient moche. On suit des petites routes de montagnes où on ne roule pas vite du tout. C’est dans cet état d’esprit qu’on arrive à la petite localité de Bedugul, et on a trouvé ça très moche. On pensait aller au parc botanique, mais il semble que depuis quelques temps il est clairement laissé à l’abandon. Il y a aussi la possibilité de faire de l’accrobranche (histoire de changer), mais vu la météo, ça ne donnait pas trop envie. Au cas où, voici le site : http://www.balitreetop.com
Karma nous explique aussi que cette année pour le jour de la « fête du silence« , Nyepi, qui est célébré sur toute l’ile de Bali comme un jour de méditation et de recueillement, et bien ici à Bedugul, la communauté musulmane n’aurait pas du tout respecté cette tradition du silence. La fête a été violée et il y a des tensions. D’ailleurs je remarque les premières mosquées depuis que je suis à Bali
A Bedugul on trouve aussi un marché réputé particulièrement pour ses fraises, car c’est ici la seule zone de production de fraises sur l’ile, mais elles sont très peu sucrées. Il y a aussi énormément de cultures maraichères (choux etc …) car le climat est plus froid et humide ici. On voit aussi beaucoup de champs couverts de fleurs, des hortensia. Ces fleurs sont utilisées pour les offrandes quotidiennes réalisées par les balinais. Mais honnêtement, à part une sculpture d’épi de maïs géant au milieu d’un rond point, j’ai trouvé la localité de Bedugul particulièrement moche et inintéressante, désolé pour les habitants.
Pura Ulun Danu Bratan
Le truc à voir ici, c’est le temple Pura Ulun Danu Bratan. Il est très célèbre est dédié à Shiva. Le temple est sur les berges du grand lac Bratan. Mais attention, ici ça n’a rien à voir avec les autres temples qu’on a pu visiter. Tout d’abord le parking est immense, on a l’impression d’arriver dans un grand centre commercial et tout autour de nous, tout semble neuf. Pas besoin de prendre son sarong, pas de petite cabane à l’entrée, non, là c’est limite un hall de gare qu’il faut traverser. Le ticket d’entrée coute 50K Rp. Ce qui est d’ailleurs probablement fait exprès car si on regarde le billet de 50.000 roupies indonésiennes, que voit-on imprimé dessus ? le temple Pura Ulun Danu Bratan! 🙂
Mais avant de voir le temple il faut traverser un grand parc aménagé. Car ici, on ne rentre pas directement dans une zone sacrée, ici, c’est une station balnéaire prisée par les locaux. On se promène donc au milieu d’un parc d’attractions. Il y a du gazon super bien tondus pour les picnic en famille, des statues colorées d’animaux plus ou moins bizarres un peu partout. Je ne comprends toujours pas pourquoi l’ours n’a pas de corps, pourquoi les grenouilles ont pris du LSD et pourquoi il y a la statue d’un sanglier psychopathe dégoulinant de sang!!! 🙂
Il y a aussi des aires de jeux pour enfants. Le parc est avant tout prévu pour les locaux et pas forcément pour les touristes occidentaux, alors on trouve ça un peu kitsh mais très honnêtement, comme tout le monde a l’air content ici, c’est contagieux, et finalement on trouve l’endroit cool aussi 🙂 Ah il y aussi un temple bouddhiste, tout discret, mais c’est à signaler, c’est assez rare ici.
On arrive sur les berges du lac Bratan. C’est le 2e plus grand lac de l’ile est il permet l’irrigation de tous les champs des environs. On est à 1200m d’altitude et ce jour là, les nuages sont au rendez-vous, mais ça reste joli quand même non ? 🙂
Voici le fameux temple Pura Ulun Danu Bratan, construit en 1663. Il est aussi surnommé le temple sur le lac. Et bien très franchement … euh bof. Il faut noter que là aussi on retrouve des sculptures de grenouilles ridicules 😐 Le temple n’est franchement pas grand ni impressionnant, et l’ambiance parc d’attraction tout autour fait que s’il y a un brin de spiritualité ici, il me passe carrément à côté! (A noter que pendant la saisons sèche, le niveau du lac descend et le temple n’est plus sur ile.)
A la limite je trouve presque plus intéressant ce tout petit ilot avec ses bambous et ses dragons autour, je ne sais pas si c’est attaché à une quelconque légendes de monstres dans le lac, mais au moins, j’accroche un peu plus 🙂
Sinon, ce qui semble être l’attraction à la mode ici, c’est faire des tours en hors-bord sur le lac. Toutes les 5 minutes, on voit un bateau partir de l’embarcadère où les gens font la queue. Et tant pis pour les pauvres pêcheurs traditionnels sur leur pauvre petite pirogue, le touriste n’attend pas!
Avant de partir, le même endroit côté face, qu’on ne voit jamais sur les photos cartes postales internet. Le temple hindouiste, le temple boudhiste, le village, et la grande mosquée derrière. Joli tableau de famille non ?
On continue la route en contournant le volcan. L’objectif c’est d’aller un peu plus loin à l’ouest. Car toute la zone qui entoure le volcan ici, était un immense lac qui s’est scindé en trois parties après des mouvements sismiques. On a déjà vu le lac Bratan. Maintenant on part en direction du lac Buyan et du lac Tamblingan. Et il y a un endroit sur la route où on peut voir ces deux lacs en même temps et avec la jungle entre les deux : le panorama est superbe 🙂
Ensuite Karma veut nous emmener aux Banyumala twin waterfalls. On ne connait pas et notre chauffeur non plus à vrai dire. Il en a entendu parler et c’est dans le coin, alors ok why not, c’est parti! Sauf que pour trouver le chemin, c’est pas gagné, il n’y a pas d’indications, ces chutes d’eau ne sont pas (encore) touristiques. En demandant aux locaux, on s’enfonce dans une minuscule route qui se transforme rapidement en petit sentier en pente descendant dans les champs, et la voiture a du mal. Il commence à pleuvoir, et comme on est limite en train de s’embourber, on se dit que parfois il vaut mieux savoir renoncer. Rien que pour faire demi tour, ça nous a pris 15-20 min, et on était déjà en train de se demander si on devrait sortir pour pousser la voiture dans la montée. En tout cas, si vous pouvez, allez-y car vu les photos sur le net, ça a l’air de valoir carrément le coup!
Le temps de revenir à Ubud, la route est lonnnnngue, il est déjà 18h. On quitte Karma en lui demandant s’il est dispo demain matin, car hélas c’est la date de notre départ et on a besoin de rejoindre l’aéroport de Denpasar. Il est ok et on se met d’accord pour un tarif de 300K Rp. Pour cette nuit j’avais voulu changer d’hôtel, toujours dans la ruelle en impasse Jl. Dewisita, car depuis la terrasse du Sayong House, je voyais des chambres en face qui me donnaient carrément envie, et ça avait l’air d’être le Esty House … et en fait non haha, c’était le Dewi Putri (géré par la même famille que Esty House, mais construit ensuite et bref on s’en fout un peu). Toujours est-il qu’on ne se retrouve pas dans l’hôtel que je souhaitais, que l’autre est complet et que notre chambre au Sayong House est aussi prise alors tant pis. C’est beaucoup moins ‘ambiance familiale’ que Sayong House, ça fait vraiment « hôtel », mais la chambre est plus classe, et le lit bien plus confortable et la salle de bain est vraiment digne de ce nom. Bref on aurait du rester au Sayong House 🙂
Pour cette dernière soirée à Ubud je décide de claquer tous mes billets restants en nourriture et boisson, hop! 🙂
Le gros resto gastronomique à Ubud, c’est le Locavore. Pratique, il est juste en bas dans la rue. Mais il faut réserver longtemps à l’avance, et ce samedi soir c’est mort.
https://www.locavore.co.id/
Rien n’est perdu, car fort de leur succès, ils ont ouvert une autre adresse en 2017, à 5min à pieds de là, le Nusantara. Il rentre aussi clairement dans la catégorie restaurant gastronomique. Ici, l’idée c’est de revisiter les grands classique des plats de toute l’Indonésie. La déco est top, le service aussi, et on commence par d’excellents cocktails, puis des galettes de riz craquantes et 8 sauces délicieuses, et 3 entrées réussies (tempeh braisé à se taper le cul par terre, du jacquet au curry plutôt réussi et du kalungan un poisson fumé). Pour les plats, on commande de la pieuvre cuite dans une feuille de palmier, et du porc cuit dans une tige de bambou. La présentation est là aussi au top mais déception! A notre gout, il y a trop de sel et de piment dans la pieuvre et trop d’ail dans le porc. On ne trouve pas ça génial. Bon allez on arrose ça de Bintang, on lâche 1.2 millions de roupies et on y va. A la table d’à côté, une pseudo mannequin suédoise et un dj américain n’arrêtaient pas de lâcher des « wow » « amazing » « huge » … on n’a pas vraiment les mêmes gouts je crois 😉
Pour continuer dans le genre qui se la pète un peu, on part se poser au fameux Lotus Café pour boire quelques verres. Et bien on ne vous le conseille pas du tout. C’est vieillot, service très moyen et des prix élevés pour rien. Le seul intérêt c’est sa superbe vue sur le temple et le bassin aux lotus
http://www.cafelotusubud.com/
Après cette dernière nuit à Bali, on passera la route jusqu’à l’aéroport à discuter avec Karma des pires spécialités gastronomiques de nos pays respectifs 🙂 Et à Bali aussi, ils mangent des grenouilles et des escargots 😉
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