Chateau de Linderhof

Le chateau de Linderhof est un petit joyaux de la Bavière. Il possède un petit quelque chose de magique qui ne laisse pas indifférent. Une fois qu’on s’est promené dans son parc, on comprend mieux pourquoi le roi Louis II de Bavière en avait fait sa résidence préférée. On va voir ça nous aussi, hop en route! 🙂

Pour y aller en voiture, il faut moins d’1h30 de route depuis Munich, en direction de la petite ville de Ettal au sud ouest. Ensuite, on rentre dans la vallée de Graswang. Cette vallée, je la trouve incroyable tant elle est photogénique. Le fond de la vallée est parfaitement plat et vert, on se croirait sur un billard. Et de chaque côté surgissent d’un coup des montagnes chargées de forêts denses. Je vous le promet, c’est beau! 🙂

Le site du Chateau de Linderhof est caché tout au fond de cette vallée. Le parking est gratuit. Je n’ai pas acheté de billet pour la visite du château (7.50€) car je suis arrivé un peu tard dans l’après-midi et je n’avais pas envie de me presser. De toute façon, même sans faire la visite du château (qui est tout petit), la seule visite du parc vaut largement le coup. Bonus : la visite du parc est gratuite 🙂

A l’origine il n’y avait ici qu’un simple pavillon de chasse utilisé par le roi de Bavière Maximilien II. Son fils, le roi Louis II décide en 1874 de transformer les lieux et d’en faire une demeure royale. Il voulait tout d’abord bâtir une réplique du chateau de Versailles avec des jardins immenses. La vallée étant trop petite pour ça, il achètera une ile sur le lac de Chiem pour réaliser cette folie des grandeurs : le Château de Herrenchiemsee. A Linderhof, il se décide finalement à faire quelque chose de plus modeste et intime, à l’image du Petit Trianon, une sorte de « villa royale ». Le but du roi était d’avoir un lieu isolé qui mélangeait à la fois les mystères de l’orient, le romantisme médiéval de la chevalerie, et la splendeur de la cour de Louis XIV qu’il admirait par dessus tout.

La chambre à coucher du roi dans le chateau est une réplique de celle de Louis XIV. Dans la salle à manger, il y a une curiosité : la grande table descend par un mécanisme, directement dans la cuisine. Le roi ne voulait pas voir de domestiques et la table était servie « par magie » devant lui en remontant du sol.

Le grand parc de 50 hectares est aménagé à partir de 1874 par le jardinier Carl von Effner qui avait déjà fait ses armes dans les plus grandes capitales d’Europe. Il créé un parc qui se marie parfaitement avec le paysage naturel tout autour. Face au chateau, il y a un grand bassin de 25m de long qui se prolonge par trois grandes terrasses et un petit temple. Franchement réussi et très beau, vraiment 🙂

On notera que le roi a insisté pour conserver le grand tilleul multicentenaire sur la droite du bassin, sympa!

Au centre du bassin, un groupe de statues dorées se prélassent paisiblement. Régulièrement, le jet d’eau se met en action et grimpe jusqu’à 22m de hauteur.

Des grandes statues de lions gardent l’accès aux terrasses.

Des muses dénudées observent négligemment le chateau et le bassin …

… mais malheureusement vous ne verrez pas des photos de la belle perspective donnant sur le chateau et le bassin 🙁 il y a des travaux et des grandes grues moches qui gâchent le paysage. Fin des travaux prévue pour 2024 …

Sous les terrasses, il y a une petite grotte aménagée. On y trouve un buste et ce n’est pas celui de la mère de Louis II, non. C’est le buste de Marie Antoinette. Toujours cette fascination du roi de Bavière pour Versailles et ses anciens occupants.

Sur une terrasse on trouve ce petit jardin à l’Italienne du plus bel effet avec les montagnes au loin. Ca a vraiment de la gueule 🙂

Sur la terrasse la plus haute se trouve un petit édifice de style grec avec une statue, appelé le Temple de Vénus. D’ailleurs je porte une réclamation : ça devrait s’appeler le Temple d’Aphrodite non, si c’est Grec ? Bref, en tout cas, à ce moment là en fin d’après midi, la lumière était magique, et j’étais vraiment fier de cette photo 🙂

Un peu plus loin dans le parc il y a cette construction qui est le plus vieux batiment du coin car il date de 1684. C’est la Chapelle Ste Anne.

En se promenant dans le parc, on découvre aussi cette construction : le Pavillon des Maures. Il s’agit en fait d’un pavillon présenté par la Prusse à l’exposition universelle de Paris en 1867. Le roi Louis II décide de l’acheter en 1876 pour l’installer dans le parc de son chateau.

Il refait la décoration intérieure avec en particulier un incroyable trône en forme de paon. Le roi avait l’habitude de venir lire et prendre le thé ici, en fumant le narguile et avec des serviteurs déguisés à la mode orientale, histoire d’accentuer le cliché.

En allant tout au fond du parc on peut aussi trouver la hutte de chasse, une hutte inspirée de l’opéra La Walkyrie de RichardWagner. Pour la petite histoire, le roi Louis II était le mécène de Wagner, et on soupçonne même une possible relation intime entre eux … La hutte est ravagée par les flammes en 1945 et reconstruite en 1990.

UnKiosque à musique et situé directement à la verticale du château au nord du parc. Il y a une cascade qui coule le long de 30 grandes marches de marbre jusqu’à la fontaine de Neptune. Hélas avec les travaux, la fontaine n’était pas en service et il y avait toujours les grues moches qui gâchent la photo 🙂

Non loin du kiosque à musique se trouve le plus bel endroit du parc … et on ne peut pas le visiter, car il est caché sous des bâches et lui aussi en travaux … snif snif … C’est la Grotte de Vénus. C’est une grotte creusée dans la roche qui abrite un petit lac artificiel. Encore une inspiration issue d’un opéra de Wagner, le premier acte de Tannhäuser. Le roi venait « naviguer » sur le lac à bord d’une barque dorée en forme de cygne. Un orchestre caché derrière un faux mur de pierre jouait de la musique. La grotte était éclairée par des ampoules électriques. C’était une des premières installations électriques de Bavière.
Réouverture au public prévue en 2024

Un autre pavillon issu d’une exposition universelle, celle de 1878 à Paris, est présent dans le parc : le Pavillon Marocain.

Après la mort du roi Louis II, le pavillon a été acheté par un particulier et emporté loin du parc. Ce n’est qu’en 1980 que l’état bavarois le rachète. Il est réinstallé dans le parc de Linderhof en 1998.

Enfin il y a l’ancienne maison de chasse du roi Maximilien II. Elle date de 1790 et se trouvait à l’emplacement du château actuel. C’est Louis II qui en 1874 a demandé à déplacer 200 m plus loin la maison où il a passé une partie de son enfance.

Si vous voulez profiter sereinement du magnifique site de Linderhof, vous pouvez toujours réserver une chambre à l’énorme chalet à l’entrée du parc, c’est le Linderhof Schlosshotel. Vous pourrez faire votre balade le matin avant les premiers cars de touristes, ou en fin de journée, une fois que tout le monde est parti.

Pour en savoir plus sur le château et au parc de Linderhof : le site officiel.

En quittant le château et la vallée, ne vous privez pas d’admirer le paysage. Par exemple, cette photo prise au bord de la route. Juste sublime! et on notera le souci du détail : le seul arbre qui aurait pu tout gâcher pour la photo a été coupé !

Les autres merveilles en Bavière 🙂

Eglise de Wies

L’église de Wies est très célèbre en Bavière et elle attire chaque année plus d’un million de visiteurs et de pèlerins! Elle se trouve à environ 1h30 de route au sud-ouest de Munich. Allons voir si ça vaut le coup d’œil, hop en route ! 🙂

Elle n’est pas bien difficile à trouver, près du village de Steingaden. L’église de Wies est isolée, au calme en pleine nature. Il y a un parking payant (2 euros pour 2 heures). L’entrée de l’église est gratuite. Elle est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1983.

Elle est considérée comme la plus belle église rococo du monde. Alors déjà « rococo », ce n’est pas le nom d’un perroquet appartenant à un pirate célèbre, ni le nom d’une boisson gazeuse. Le rococo c’est un mouvement artistique à part entière (1715-1780). Il suit l’époque du baroque (XVIe – milieu XVIIIe). Bon j’avoue, il y a débat : est-ce que le rococo c’est du baroque ou non? Comment faire la différence ? Dans tous les cas, c’est exubérant, chargé en motifs floraux et minéraux, même si dans le rococo, c’est sensé être « plus fin et plus léger ». L’utilisation des teintes claires, de l’ivoire et du doré et plus caractéristique du rococo que du baroque. Bref, tout ça on s’en fout un peu à vrai dire 🙂 Il faut juste retenir que beaucoup d’églises du XVIIIe siècle en Allemagne sont de style rococo, sous l’impulsion du roi de Prusse Fréderic Le Grand (qui était un fan), et que l’église de Wies, c’est le top!

L’histoire à l’origine de cette église commence dans le proche village de Steingaden. Il y a une statue du Christ flagellé (c’est la mode à l’époque), fabriquée par des moines du monastère. Elle est déplacée, oubliée et prend la poussière dans le grenier de l’aubergiste du village. Une jeune paysanne la découvre et décide de l’emmener dans sa ferme à Wies. Le 14 juin 1738, pendant la prière et devant plusieurs fidèles, la statue verse des larmes. Ses larmes se seraient même changées en perles! Hop, il n’en fallait pas plus, une chapelle est construite à cet emplacement. Très rapidement l’affluence des pèlerins venus de toute l’Europe dépasse la capacité d’accueil. Le chapitre de Steingaden décide de faire construire une grande église de pèlerinage. Le meilleur architecte et le meilleur sculpteur de Bavière sont embauchés pour ces travaux. La première pierre est posée en 1746 et l’église est consacrée en 1749.

La petite Chapelle est toujours là, à côté du parking. La belle église est sur la petite colline un peu plus loin. L’architecte Dominikus Zimmermann, ne voulant plus s’éloigner de son chef d’oeuvre, se fait construire une maison juste à côté de l’église, et où il finira sa vie. La statue miraculeuse trône au fond de l’église.

La forme de l’église est un peu curieuse : elle est ovale. Elle est aussi très lumineuse. La plafond est décoré d’une grande fresque en trompe l’œil.

Ne manquez pas d’admirer l’orgue richement décoré. L’église abrite d’ailleurs un festival de musique l’été.

Si vous voulez en savoir plus : le site officiel.

C’est une belle église mais ne faites pas le déplacement uniquement pour cette visite car objectivement, on n’y reste pas des heures hein.

Les autres merveilles en Bavière 🙂

Monténégro roadtrip jour 7

Perast – Dubrovnik

C’est la dernière journée de ce séjour au Monténégro, et on se réveille dans un endroit absolument sublime. C’est la maison Žmukić dans le charmant village de Perast sur les rives des Bouches de Kotor. Et c’est sans aucun doute le meilleur logement de tout notre séjour. Je vous le recommande vraiment! 🙂 On grasse mat’ paisiblement en profitant de la vue sur la baie de Kotor. Le va et vient des embarcations depuis le quai du village jusqu’aux ilots a déjà commencé. Les touristes arrivent par parquets!

Le planning de la journée est (malheureusement) simple : on part de Perast, on quitte le Monténégro, on rend la voiture à l’aéroport de Dubrovnik en Croatie et on rentre en France …

On profite de notre statut privilégié de « résidents temporaires de Perast » pour flâner dans les ruelles du village. Je me rends compte que beaucoup de maisons rénovées doivent héberger une population assez aisée. Les quelques rares voitures qu’on croise sont assez luxueuses.

Au milieu du village, on trouve le clocher de l’église St Nicolas (Sveti Nikola). Sa construction commence en 1691, il fait 55m de hauteur. Il y a une inscription à l’entrée pour commémorer la victoire des vénitiens sur les ottomans dans les Bouches de Kotor en 1657.

La grande célébrité du village de Perast, c’est Matija Zmatjevic. On trouve d’ailleurs son buste en bronze sur une place. Il né en 1680 dans une des grandes familles du village et il rentre dans la marine vénitienne en tant que capitaine à 18 ans. En 1709, le chef de la famille Bujovic (autre grande famille de Perast, et rivale des Zmatjevic) est assassiné dans la rue. Matija est soupçonné, ça chauffe pour lui et il décide de s’enfuir jusqu’à Istanbul, où il trouvera refuge chez l’ambassadeur de Russie. Ce dernier, le trouve malin et très doué, et il le recommande pour la marine impériale russe que le Tsar Pierre 1er est en train de créer. Grâce à son talent, il remportera de nombreuses batailles décisives contre la marine suédoise et sera même promu au titre suprème :Amiral de la flotte impériale russe en 1727. La star locale quoi 🙂

C’est d’ailleurs grace à son influence que le Tsar Pierre 1er fera ouvrir une école navale à Perast pour former les futurs cadres de la marine russe.

On contemple à nouveau les 2 ilots à quelques encablures du village : l’île aux morts et Notre Dame du Rocher.

Il est temps de quitter ce petit havre de paix. Franchement, quand vous voyez ce genre d’endroit, ça vous donne pas envie d’y rester ? 🙂

On reprend la voiture et on suit la route qui longe les Bouches de Kotor. Elle est beaucoup moins encombrée que lors de notre premier journée au Monténégro, où on roulait réellement au pas sur des kilomètres, coincés dans des embouteillages.

Un dernier coup d’oeil mélancolique sur cet endroit magnifique …

Ensuite, c’est à nouveau la grande interrogation pour le passage de la frontière en le Monténégro et la Croatie. A l’aller, tout s’était parfaitement déroulé en quelques minutes. Pour le retour, on hésite jusqu’au dernier rond-point : prendre ou pas la petite route du littoral que personne ou presque n’utilise et qui mène à un autre poste de frontière? Finalement on décide de rester sur la route principale. Cette fois, mauvaise pioche, ça n’avance pas. Le passage en Croatie nous prendra environ 1h30. C’est encore assez honnête en comparaison avec les témoignages de personnes qui y sont restées de nombreuses heures! C’est en tout cas un point à garder en tête si vous avez un vol à prendre. Ne la jouez pas trop optimiste et gardez de la marge en terme d’horaire, on ne sait jamais!

On se retrouve ensuite en Croatie, on hésite à retourner flâner dans les ruelles du Dubrovnik mais faute de temps on ira directement à l’aéroport. Le retour de la voiture à l’agence de location s’est déroulée sans aucun problème! J’étais un peu stressé car une portière était un peu rayée par des branchages, mais rien à signaler, nickel! Je vous confirme donc qu’avec Last Minute Rent a Car, à l’aéroport de Dubrovnik, tout se passe très bien 🙂
(à ne pas confondre avec d’autres agences ayant un nom similaire hein)

Le retour en France sera assez dur, car on a réellement passé un séjour incroyable qui dépassait largement tout ce qu’on avait pu imaginer. On en a littéralement pris plein les yeux 🙂 J’ai adoré le Monténégro et cette incroyable densité de lieux et de paysages concentrés dans un si petit pays. Il faut vraiment en profiter et aller découvrir toutes les richesses du Monténégro avant qu’il ne tombe petit à petit dans les pièges du tourisme de masse. J’aurais adoré y passer plus de temps, car il y avait encore énormement de randonnées et de lieux à voir dans ma longue liste de choses à faire 😉

Je crois que je me répète, mais … LE MONTENEGRO, C’EST BEAU! 🙂

Monténégro roadtrip jour 6

Sveti Stefan – Mausolée dans le parc du Lovsen – Kotor – Perast

C’est le sixième jour au Monténégro et pourtant on a l’impression d’y être depuis un mois déjà! On a la tête remplie d’images et de paysages différents, et on va encore en rajouter beaucoup d’autres aujourd’hui ! On se réveille tranquillement après une excellente nuit à la Guest House Đurašević et on profite de la super vue depuis de le balcon de la chambre.

La presqu’île de Sveti Stefan (l’enclos privé pour riches) est bien visible et on décide que cette vue nous suffit. On ne cherchera pas à se rapprocher d’avantage car de toute façon, on n’aura que ça : une vue de loin.

Pour l’heure, on prend le petit déjeuner sur la terrasse après avoir piqué une petite tête dans la piscine, et ça, c’est super cool 🙂
On potasse rapidement le parcours de la journée : découvrir un mausolée incroyable dans le parc du Lovcen, se balader dans les ruelles de Kotor, et profiter de la douceur de vivre à Perast. Petit programme bien sympathique pour une journée qui sera bien remplie! C’est parti, hop en route 🙂

On prend la route M2.3 vers le nord jusqu’à la petite ville de Cetinje. C’est l’ancienne capitale historique du Monténégro. Son histoire commence quand le roi Ivan Crnojević créé cette ville au XVe siècle pour y fonder sa nouvelle capitale et la défendre plus facilement face aux assauts des vénitiens et des ottomans. Elle restera la capitale du pays pendant des siècles jusqu’en 1944 quand Podgorica devient de fait la nouvelle capitale administrative du pays. Maintenant, elle ressemble à une petite ville de province endormie et coincée entre les montagnes. Si vous avez le temps et l’envie, à côté de Cetinje, vous pouvez visiter la grotte de Lipa (stalactites, stalagmites, tout ça tout ça).

Depuis Cetinje, on prend la petite route qui grimpe dans les monts du Lovcen. Le parc national du Lovcen est créé en 1952 et a une superficie de 62 km². La route est super agréable, il fait doux en altitude, ça sent bon le pin, il y a comme des petits airs de Corse. C’est très joli.

Le mont Lovćen est en réalité composé de deux pics : à gauche le Štirovnik (1479 m), et à droite le Jezeski (1657 m). C’est au sommet du Jezeski que nous allons.

Il faut d’ailleurs payer un droit d’entrée pour le parc national à un petit guichet (2 Euros par personne). Le parking au sommet est vraiment anecdotique et il faudra vous garer comme tout le monde : à l’arrache le long de la route dans la montée. Faites au mieux, et n’oubliez pas de bien serrer votre frein à main ! 😉

Après une petite marche, on arrive devant un escalier qui grimpe jusqu’au Mausolée de Petar II Petrovic-Njegos. En principe, il faut payer 5 Eur par personne dans une petite guérite avant le tunnel, mais il n’y a personne : joie !

Joie de courte durée, car ensuite, il y a 461 marches à monter! Et à l’arrivée, les gardiens font payer l’entrée (zut) et nous donnent cette superbe page explicative avec une mise en page au top ! … on n’a même pas essayé de la lire mais on a bien ri ! 🙂

Ce mausolée est donc en l’honneur de Petar II Petrovic-Njegos et son nom nous est totalement inconnu. C’est un écrivain philosophe religieux. Il devient prince-évêque du Monténégro en 1830 alors qu’il n’a que 17 ans. Il créera une véritable structure d’état gouvernemental avec un sénat, des représentants locaux etc … il est reconnu est respecté par l’empire ottoman, par la Russie et par les voisins et frères Serbes. Il donne au Monténégro les moyens d’exister un peu plus dans cette Europe du XIXe siècle. Il meurt à 37 ans de la tuberculose.

En 1855, le prince Danilo fait porter les restes de son prédécesseur dans une petite chapelle au sommet du mont Jezeski conformément à ses derniers souhaits. La chapelle est détruite par les autrichiens en 1916. En 1925 une nouvelle chapelle est construite et il est inhumé une seconde fois. En 1951, pour le centenaire de sa mort, on décide de faire plus grandiose, et Tito ordonne la construction d’un mausolée (il faut flatter le sentiment nationaliste). Il est inauguré en 1974. Une réalisation dans un pur style « réalisme socialiste » brut communiste.

Dans une petite crypte souterraine très sobre, on peut voir le cercueil en marbre blanc de Petar II Petrovic-Njegos.

Le clou du spectacle se trouve à l’arrière du mausolée. C’est une petite plateforme de pierre offrant un panorama à 360° sur tout le Monténégro. Ce lieu est magique !

Ici par exemple on peut voir le lac Skadar au loin et même deviner la capitale Podgorica loin au fond …

Ici on embrasse le parc du Lovcen, on devine les Bouches de Kotor, et les montagnes à l’horizon qui marquent la frontière avec la Croatie et la Bosnie-Herzégovine.

Attention si vous avez le vertige, le chemin pour y accéder est sur la crête du mont.

Le grand air ça ouvre l’appétit, et quand c’est un grand air majestueux comme ça, ça donne vraiment super faim! En bas des marches, au niveau du parking, il n’y a qu’un seul restaurant, le Lookout Restaurant … et quand un mec déguisé en habit traditionnel vient te vendre le menu dans un anglais approximatif, ça te donne pas vraiment envie d’y aller! Mais on a faim, on rentre, et surprise, en fait c’est pas si mal! Il faut absolument manger dehors sur la terrasse avec vue incroyable, et les viandes grillées sont bonnes et les prix tout à fait honnêtes. Donc n’hésitez pas, rentrez dans ce resto à touristes!

L’estomac bien rempli, on remonte dans la voiture, et direction Kotor! Il est possible de revenir à Cetinje et faire le tour du Lovcen par le nord sur la grande route P1. Mais les grandes routes, c’est trop simple, trop facile. Je décide donc de prendre la petite route qui zigzague au sud du mont Lovcen. C’est beaucoup plus court, pas forcément plus rapide, mais au moins on est au calme 🙂 et on croise les doigts pour ne croiser personne car il n’y a pas trop la place! (c’est un peu souvent le cas au Monténégro).

Avec cette petite route, on a le privilège d’avoir cette magnifique vue sur les Bouches de Kotor. En bas de la photo on distingue la ville de Kotor. Ce qu’on appelle les Bouches de Kotor, c’est une grande baie de la mer Adriatique qui s’enfonce dans le Monténégro. Ça a l’allure d’un grand fjord mais ça n’en est pas un. Les fjords sont d’origines glaciaires et sont très profonds. Ici, c’est un canyon noyé et sa profondeur dépasse à peine 60 m. Elle fait partie du club des plus belles baies du monde (si, ça existe!).

On retrouve la grande route P1 et on va descendre sur Kotor par une route mondialement connue: la route Serpentine. Pourquoi cette célébrité? Car sur une portion de 8.3 km il y a 16 virages en épingle à cheveux extrêmement serrés avec une pente moyenne de 5%. Rajoutez à ça : une visibilité quasi nulle, une route étroite où il est très rare de pouvoir croiser une voiture, et du bitume pas toujours de bonne qualité. Quand on voit ça sur le GPS de la voiture, on sait que les ennuis commencent! 😀

Ah oui au fait, il y a aussi des bus sur cette route !! Notre bonne fée de la voiture de location continue de nous suivre, car on se retrouve justement derrière un bus dans la descente, et il ouvre le passage pour nous, easy. Cette route c’est un peu la roulette russe. Soit ça se passe très bien (en dépassant rarement les 30-40 km/h), soit ce sera l’enfer si deux bus doivent se croiser et que la file de voitures derrière doit elle aussi tenter de faire marche arrière et vous pouvez y passer des heures! En tout cas ça me parait bien plus malin de la prendre dans le sens de la descente.

Avec soulagement on arrive à Kotor sains et saufs et sans égratignures pour la voiture. Il y a énormément de monde ici, on sent que les majorité des touristes s’agglutinent autour des bouches de Kotor. On tente notre bonne étoile une nouvelle fois en rentrant sur le parking du port, juste devant l’entrée de la vieille ville. Encore une fois c’est fabuleux, une place se libère juste devant nous. Ces anecdotes paraissent sans intérêts je sais mais quand elles se multiplient tout le long du séjour, ça parait incroyable. Tout se passe bien ET au bon moment ! Vive le Monténégro haha 🙂

La ville de Kotor a été fondée par les romains, et depuis des siècles elle a été ravagée et pillée a de nombreuses reprises suivant les conflits (les mongols, les vénitiens, les turcs, etc …). A cause de ces nombreux affrontements, la ville s’est peu à peu mise à l’abri derrière d’imposants remparts. Ils montent jusque sur les hauteurs et incluent plusieurs bastions fortifiés.

Au sommet se trouve la forteresse Saint Jean, abandonnée depuis 1918. La visite des remparts (et de la forteresse) est payante.

Petite astuce : il y a un chemin (gratuit) qui serpente dans la montagne et qui rejoint le sommet et qui offre exactement la même vue que si vous allez aux remparts. Il faut sortir de la vielle ville au nord, longer la rivière Scurda, et prendre le sentier qui grimpe vers les hauteurs. Il y a même la possibilité de faire une halte dégustation fromages et bières au sommet, à la terrasse d’une petite ferme 🙂 Mais ce chouette programme n’est pas pour nous, il fait bien trop chaud pour cette grimpette, on reste tranquillement en bas.

En plus des guerres, la ville de Kotor a aussi été victime de plusieurs tremblements de terre. Le dernier (magnitude 7) date de 1979, et la ville fut en miettes. Juste après, elle est inscrite au patrimoine de l’Unesco et elle a pu être rebâtie grâce à cette aide. On rentre dans la vieille ville par la porte principale, la Porte de la Mer (Vrata Od Mora). On arrive sur la place d’armes (Trg od Oruzja), la principale place de la vieille ville. On y trouve les principaux monuments restaurés, comme la Tour de l’Horloge (la tour date de 1602 et l’horloge est rajoutée en 1810).

La cathédrale St Tryphon date de 1166 et c’est la plus ancienne et importante église catholique romane de cette partie de la côte Adriatique. La petite église St Luc (1195), isolée sur la place, a la particularité de servir à la fois aux catholiques et aux orthodoxes. Il y a deux autels à l’intérieur.

On décide de faire une petite pause à la terrasse du pub Bandiera (Ulica 2 (sjever-jug)) pour plusieurs raisons : la ruelle est sympathique, il n’y a pas trop de monde, la musique est bonne et il y a des bonnes bières 😉

On flâne au hasard du labyrinthe de petites ruelles. La vieille ville n’est pas très grande, on en fait vite le tour. Malgré les dégâts et les restaurations, elle a gardé le charme authentique des vieilles pierres, et c’est une balade très agréable. Kotor vaut la peine d’y aller 🙂

On peut visiter aussi l’église St Nicolas qui est la cathédrale orthodoxe de Kotor. Elle est récente et date de 1909. A l’intérieur il y a une riche collection d’icônes.

Au bout d’un moment, on en a un peu marre, il y a définitivement trop de touristes à Kotor, alors on décide d’écouter un peu la visite …

Et on aussi une très bonne raison de partir de Kotor, c’est pour aller au petit village de Perast, à une quinzaine de kilomètres. Perast, c’est un peu la perle des bouches de Kotor. C’est un ancien village de pêcheurs, piéton et sans constructions modernes, et tout le monde veut y aller. Et nous, en plus d’y aller, on a encore la chance d’y avoir trouvé un logement incroyaaaaaable !

Il est impossible de se garer dans le village, les seules options sont les deux parkings à l’entrée et à la sortie du village. Et c’est l’effervescence sur les parkings en plein été! Il faut faire la queue pour pouvoir se garer, et le parking est évidemment payant. Le tarif en vigueur (si on trouve de la place) c’est 15 euros. Comme on loge à Perast, on a droit au tarif préférentiel à 8 euros et on nous trouve une place rapidement.

Notre petit coin de paradis à Perast, notre perle rare, c’est la résidence Žmukić. C’est une vieille maison familiale sur plusieurs niveaux, avec plusieurs terrasses. Notre hôte Katarina est super accueillante et simple. Notre bonne étoile du Monténégro nous suit toujours, car on a le privilège d’avoir un petit studio, avec terrasse privée à l’ombre d’une pergola couvertes de vignes avec probablement la vue la plus dingue du séjour. En plus, Katarina nous offre une corbeille de fruits et une bouteille de vin à notre arrivée. Tout ça pour la modique somme de 48 Eur. Le paradis c’est pas si cher en fait ! Et je vous ai déjà dit que le Monténégro c’est beau ? 😉

Face à nous se trouve le détroit des chaines, c’est le passage le plus étroit des Bouches de Kotor. Le village de Perast avait installé une lourde chaîne reliant les deux rives, afin de se protéger des attaques pirates.

Perast connait un age d’or au XVIIe et XVIIIe siècle grâce au commerce maritime et à sa flotte marchande. Des nombreux palais sont construits à cette époque, comme celui sur notre gauche. C’est le plus beau palais du village, le palais des Bujovic. On raconte que l’architecte vénitien qui l’aurait construit aurait été tué par le propriétaire, jeté du balcon, pour l’empêcher de pouvoir construire un palais encore plus beau que celui-ci. Il abrite maintenant un musée maritime.

Le village de Perast est aussi célèbre pour ses deux îlots rocheux. Le premier, c’est l’île aux morts (ou l’île St Georges – Sveti Dorde). C’est le cimetière du village, entouré de cyprès et avec un petit monastère. Cet îlot ne se visite pas.

La deuxième ilot, c’est l’île Notre Dame des Rochers (Gospa od Škrpjela). C’est une île artificielle construite par les habitants de Perast au XVe siècle. La légende raconte qu’en 1452, deux frères pécheurs vénitiens trouvent une icone de la Vierge Marie sur un rocher, à cet endroit de la baie.

Les habitants commencent à y empiler des épaves de bateaux, des rochers, pour finalement construire cet ilot artificiel dans le but d’y construire une église, en 1630. Le 22 juillet, une grande fête religieuse s’y tient, la Fasinada. Cette île se visite, et partout on vous proposera de vous y transporter en barque pour quelques euros.

Nous, on profite tranquillement de cette belle fin de journée, sur cette magnifique terrasse, avec cette superbe vue, et en se sentant incroyablement privilégiés quand on voit les pauvres touristes marcher dans la rue plus bas haha 🙂

Beaucoup de restaurants sont installés sur pilotis avec vue sur le lac, et une bonne partie sont des attrapes touristes. Et comme de toute façon il fait déjà nuit et qu’il n’y a plus rien à voir, on ne choisit pas la vue sur le lac, mais le restaurant Konoba Skolji. Il a une grande terrasse couverte et un four grill à l’extérieur très sympa. On y a passé très sincèrement un excellent moment et un bon repas. Je vous conseille sans hésiter!

L’ambiance à Perast la nuit est vraiment agréable. Comme le village est piéton, il n’y aucun bruit de circulation. Les seules animations, ce sont les enfants qui jouent dans les rues, les habitants qui profitent un peu de la fraîcheur nocturne, et les dernières personnes heureuses aux terrasses des restaurants 🙂 Le village de Perast est une halte incontournable dans un séjour au Monténégro!

La suite du roatrip, le jour 7, ou relire le jour 5.

Monténégro roadtrip jour 5

Podgorica – Virpazar – Sveti Stefan

Cette cinquième journée au Monténégro débute dans la capitale Podgorica. La soirée de la veille était plutôt bien arrosée, alors ce matin, on y va tranquille. D’autant plus qu’une chaleur écrasante et implacable s’est abattue sur la région. Au programme de la journée : visite d’une cathédrale orthodoxe, chutes du Niagara, dégustation de vin dans une base militaire, traversée d’un gigantesque lac, routes de folie et soirée sur la côte adriatique avec vue sur une baie magnifique! Trop beau pour être vrai? on va voir ça, hop en route ! 🙂

On file d’abord au nord ouest de Podgorica, dans le quartier de Novi Grad, car ici se trouve la cathédrale de la Résurrection-du-Christ (en serbe cyrillique : Саборни Храм Христовог Васкрсења ou Saborni Hram Hristovog Vaskrsenja). Les locaux l’appellent plus simplement Hram. Pour se garer, pas de soucis, il y a des grands parkings tout autour. La cathédrale orthodoxe est toute récente. Les habitants de Podgorica attendaient la construction d’une cathédrale depuis la fin de la seconde guerre mondiale, mais le régime communiste ne voulait pas. Sa construction n’a commencé qu’en 1993. Elle est consacrée en 2013 avec la présence des patriarches de Constantinople et de Moscou. Sa surface est de 1300 m², ce qui est plutôt modeste par rapport à d’autres cathédrales européennes.

L’architecte serbe Pedrag Ristic a volontairement choisi d’utiliser des gros blocs de pierre bruts et non taillés à la base de l’édifice. Ça donne un aspect médiéval, voir ancestral, au monument. Plus on monte et plus les pierres sont travaillées.

L’entrée est libre et gratuite. L’intérieur est richement décoré : du marbre au sol, et des dorures et peintures sur tous les murs jusqu’au plafond. Le dôme central atteint 42 m de hauteur et supporte un gros lustre massif.

Dans une des tours se trouve la plus grosse cloche des balkans avec un poids de 11 tonnes.

Je pense que cette visite vaut le coup si vous êtes de passage à Podgorica. Autrement, on peut s’en passer … le bâtiment se visite vraiment très rapidement. (Le site officiel, seulement en cyrillique … )

Après un petit café en terrasse à côté de la cathédrale, on part faire un petit détour pour aller voir une attraction locale insolite !

Il faut prendre la route E762-M18 en direction de Tuzi au sud est de la capitale et prendre un petite route sur la droite, juste avant la rivière. Ce n’est pas vraiment indiqué, il n’y a pas de panneaux. On longe la rivière Cijevna qui a créé un mini canyon. Quand vous voyez enfin un panneau Restoran Niagara, vous êtes arrivés. Soit vous utilisez le parking du restaurant en question, qui a l’air très sympa d’ailleurs, soit vous vous garez un peu plus loin sur la route. On vient ici pour voir les célèbres chutes du Niagara du Monténégro !!! 😉 et …. on voit ça ! 😐

Bon … évidemment, en plein été, quand la rivière est un peu à sec, il y a tout de suite moins d’intérêt … Mais après des fortes pluies, voici ce que vous pouvez voir et avouez que ça a de la gueule! 😉

Les chutes ne sont pas d’origines naturelles : une petite digue en béton a été installée pour créer une retenue d’eau sur la rivière, et pour une fois, ça a permis de créer ce bel endroit 🙂
(ces photos des chutes avec de l’eau ne sont pas de moi hein)

Puisqu’on est là, il y a une autre attraction insolite à découvrir juste à côté. Le Monténégro est un pays plein de surprises ! Il faut revenir sur la route E762-M18 vers Tuzi et prendre à droite au panneau indiquant Sipcanik. C’est le nom d’une ancienne base militaire, dont le tunnel sous la colline sert maintenant de cave pour les vignobles de Plantaze! C’est insolite, une visite et une dégustation s’impose! 😉

Après avoir franchit les grilles de Plantaze (qui font face à l’ancienne piste de décollage de l’aéroport militaire) on arrive devant une petit colline rocheuse. C’est à l’intérieur que se trouve la cave. On ne va pas la visiter tout de suite car il faut d’abord réaliser le tour en petit train! Ceux qui me connaissent savent très bien que je déteste vraiment ce genre de truc, plutot mourir que de monter dans le petit train à touristes! Mais comme il n’était a priori pas possible de visiter la cave et faire les dégustations sans cette balade (qui est en supplément payant), à contre cœur j’accepte. C’est parti pour le petit train, ô joie …

Le petit train roule, roule, et on ne voit jamais le bout des vignes! La guide explique qu’il s’agit du plus grand vignoble d’Europe, et c’est ici qu’on produit les meilleurs vins du Montenegro (j’ai l’impression que ce sont les seuls d’ailleurs car depuis le début, c’est le vin Pro Corde Plantaze qu’on boit à chaque repas 😛 ). Il y a 28 cépages dans le vignoble, mais il est surtout réputé pour le Krstač et le Vranac, qui sont typiques du Monténégro. Le Krstac donne un vin beaucoup plus rare, et le Vranac (qui veut dire cheval noir) et le vin rouge le plus répandu (70% du vignoble).

Après le tour dans les vignes (sympa mais bof) on revient à la cave. Bonne surprise, on ne sera que deux pour la visite guidée! Mode VIP 😉

La première chose qui frappe en rentrant, c’est la fraîcheur. Il y fait 18 degrés toute l’année, et c’est super agréable car dehors à ce moment là, il fait au moins 40! Le tunnel fait 356m de long. Il a été bombardé par l’ONU en 1999 pour détruire les avions qui y étaient cachés. En 2007, il est reconverti pour devenir cette cave unique au monde.

La guide est aimable comme une porte de prison, et ce n’est pas évident d’arriver à la dérider. Je lui pose une question à propos de quelque chose qu’on a remarqué lors de la visite en train : il y a des barbelés et des miradors dans les vignes! Elle confirme, et en plus elle rajoute qu’il y a même des patrouilles en jeep, et que grâce à ça il n’y a pas de vols de raisin. Hem! Autre pays, autres moeurs hein …

La visite se poursuit par une dégustation dans une salle impressionnante. On est à une véritable table de ministres ! Et comme on n’est que deux, la table parait encore plus immense 🙂 On déguste 3 vins (1 blanc et 2 rouges), accompagnés de quelques bouchées de fromages et de charcuteries.

En fin de visite, il y a le passage obligé par la boutique, avec des prix imbattables (ou pas). On achète juste une bonne bouteille qu’on boira dans la soirée 😉

C’est franchement une visite sympathique à faire si vous êtes à Podgorica et que vous n’êtes pas trop pressés 🙂
Plus d’infos sur : https://www.plantaze.com/en/

On reprend la route (M2 – E80), direction le lac Skadar. Difficile de le louper, c’est un lac immense (48 km de long sur 14 km de large) qui se trouve à cheval entre le Monténégro et l’Albanie. Sa profondeur moyenne est de seulement 6m ! Avec une superficie pouvant atteindre 530km² c’est le plus grand lac du sud de l’Europe.

La route le traverse et offre une jolie vue sur cette véritable petite mer intérieure. Une réserve naturelle protégée recouvre une bonne partie du lac et c’est le paradis des ornithologues. Le pélican frisé est d’ailleurs l’emblème du lac.

Le passage obligé après la traversée du lac en voiture, c’est le petit village de Virpazar. Pour se garer dans ce village en été, ça relève du miracle! (et miracle il y a eu!). Sinon, un grand parking vous attend de l’autre côté de la grande route. Depuis ce village on peut réserver des excursions en bateau car c’est le principal port sur le lac Skadar. Tous les 5 mètres, on vous proposera un boat trip! Beaucoup de touristes, probablement aussi beaucoup d’attrapes touristes … Pour nous ce sera simplement un déjeuner léger à côté du Boat restaurant Silistria.

En plus de l’incontournable balade en bateau, il y a un petit chateau sur la colline qui peut se visiter.

Après cette petite halte, il est possible de filer directement sur la côte Adriatique en direction de la ville balnéaire de Budva, mais ce serait passer à côté des paysages incroyables et des petits villages authentiques qui bordent le lac. Du coup, je vous conseille d’emprunter la petite route qui serpente autour du lac, en direction de Rijeka Crnojevića.

La route passe par Rijeka Crnojevića, un charmant petit village sur la rivière du même nom. La rivière se jette dans le lac quelques kilomètres plus loin. Le pont « historique » est une réalisation du prince Danilo 1er en 1854. Le même prince qui a fait construire le pont de pierre dans le canyon Mrtvica. Les ponts semblaient être sa grande passion 😉

Ce petit village a eu une importance historique au Monténégro dans la lutte contre l’empire Ottoman. Si vous voulez vous arrêter pour manger ici, le restaurant Mostina semble avoir bonne réputation et une belle terrasse offrant une vue sur la rivière et le pont. Il est aussi possible de réserver des promenades en bateau sur la rivière et le lac depuis ce village.

En roulant encore un peu on arrive au point de vue de Pavlova Strana (c’est exactement ici 42°21’44.6″N 19°03’25.2″E). C’est juste devant un petit hôtel qui semble à l’abandon. La vue de la boucle réalisée par la rivière Rijeka Crnojevića à cet endroit est sublime! 🙂

Ces paysages me font un peu penser à Tam Coc au Vietnam. Venir au Monténégro et ne pas profiter de ce que la nature peut nous offrir autour du Lac Skadar serait vraiment dommage. Venez! Le Monténégro c’est beau! (je l’ai déjà dit ? 😉 )

Ensuite, les choses se compliquent … soit on fait demi tour par la même route pour retourner à Virpazar et rejoindre la côte … soit on prend une petite route qui nous permet de rejoindre la voie rapide M2.3 et Budva en un rien de temps, et c’est à peine à 3 km. J’ai choisi cette seconde option, et je ne sais pas si je dois le conseiller. Il faut prendre la minuscule route juste derrière l’hôtel qui grimpe en lacets sur les hauteurs et … c’est la pire route du Monténégro ! Des nids de poules partout, aucune protection au bord du ravin, des éboulis, de la végétation et à peine la place pour une voiture. C’est un miracle de n’avoir croisé personne car très honnêtement, je crois que j’y serais encore !! Sans aucun doute la route la plus stressante du séjour. A vous de voir … on économise du temps, mais on prends une bonne dose de stress ! 🙂

Une fois sur la grande route, on file au sud pour retrouver la mer Adriatique. On passe à côté de Budva sans s’y arrêter. Cette grande ville balnéaire ne nous tentait pas vraiment .. trop de monde, trop de touristes, peu de charme ..

On s’éloigne un peu pour rejoindre Sveti Stefan, un autre joyau du Monénégro. Mais d’abord, on part déposer nos affaires dans le airbnb réservé dans la matinée, la Guest House Đurašević (Blizikuće b.b.85315 Sveti Stefan). C’est une superbe trouvaille et je recommande vivement! Le seul petit bémol, c’est d’arriver à se garer (très peu de place et beaucoup de pente). Encore une fois les dieux du parking étaient avec moi, car j’ai trouvé du premier coup. La guest house est un petit hôtel familial perché à flanc de colline, avec une piscine très agréable qui donne sur une terrasse magnifique avec vue sur la mer. Ni une ni deux, on saute dans l’eau, et on boit un cocktail tranquillement sur les transats en admirant le coucher de soleil.

La chambre est confortable, moderne, impeccablement propre, avec un balcon et une vue superbe. On en profite pour ouvrir notre bouteille de Pro Corde Plantaze et admirer les derniers rayons de soleil 🙂

Ah oui au fait, cette superbe chambre au top, en pleine saison avec cette vue (et la piscine), c’est seulement 57 Eur la nuit … ça va !! 😉
(Plus d’infos ici)

Du balcon, on voit la petite presqu’île avec un faux air de Mont St Michel, c’est Sveti Stefan. C’est à l’origine un petit village fortifié de pêcheurs du XVe siècle. Dans les années 1960, Tito décide d’en faire un village hôtel de luxe, et dans les années 2010 c’est le groupe de luxe Aman qui reprend le site pour en faire un resort aux goûts de la jetset internationale. L’accès est privé, n’espérez pas vous y promener sans cracher des billets … Si vous voulez jeter un œil sur les tarifs ici

La plage avec vue sur l’île est gardée et privatisée. Le transat au bord de l’eau se négocie vers les 100 Euros … bronzer à côté de la mafia monténégrine pour avoir l’air d’un vip, ça n’a pas de prix ! 😐

Nous, on n’est pas vip, et on goûte aux joies des choses simples et ce soir on va au restaurant du coin. Et c’est un sketch ! 🙂 Le restaurant c’est le Paštrovica Dvori. Il est tout en terrasse avec vue sur la mer, sous des treillis de vignes et avec une grande cuisine ouverte. C’est chaleureux! Et surtout, le patron est fou ! Un gentil fou, qui vient échanger quelques mots avec tout le monde, qui fait des blagues, qui fait un one man show karaoke, qui met l’ambiance sans être lourd. Très très sympa 🙂

Pour la petite anecdote, les serveurs avaient surement abusés un peu de l’apéritif aussi 😉 On commande un verre de vin blanc et en goûtant on le trouve sacrément fort … on remarque que d’autres tablées avec le même vin font la grimace. Et le serveur revient en expliquant qu’il s’est trompé de bouteille et qu’il avait servi de la liqueur à la place du vin haha (liqueur offerte du coup). Il y a aussi quelques chats qui passeront quémander de tables en tables.

Après cette très belle journée, on profite de la dernière vue sur la baie, avec Sveti Stefan et les lumières de Budva, et hop au lit !

La suite du roadtrip au jour 6, ou sinon, relire le jour 4.

Monténégro roadtrip jour 4

Kolasin – Canyon Mrtvica – Podgorica

Après une excellente nuit à l’hôtel Dream House à Kolasin on est paré pour ce quatrième jour au Monténégro. Une fois le petit déjeuner avalé, on monte dans la voiture, l’objectif de la journée c’est une randonnée très réputée : le canyon de Mrtvica. Hop en route ! 🙂

Juste à la sortie de Kolasin on prend la route E65 en direction de Podgorica. Vingt kilomètres plus loin, juste au bord de la route, se trouve un site culturel et religieux très connu : c’est le monastère de Morača . Il est fondé en 1252 près de la rivière Morača. C’est un lieu de pèlerinage et on y vient depuis tout le Monténégro. Il abrite des grandes fresques murales et des icônes religieuses « exceptionnelles ». C’est juste sur le chemin, on a hésité à s’y arrêter, mais quand on a vu qu’il y avait déjà de nombreux bus de touristes garés, on a décidé de tracer la route, hop.

Le point de départ de notre randonnée se situe 6 km plus loin, à peu près à ces coordonnées : 42°43′ N 19°22′ E. En gros, quand vous voyez le paysage se dégager sur votre droite, c’est le canyon de Mrtvica, et c’est ici qu’il faut s’arrêter 🙂 Je me suis garé le long de la route, mais il y a moyen de s’aventurer en prenant un chemin un peu plus bas et en se garant dans un pré (qui sert aussi de camping).

Pas vraiment besoin de carte pour cette randonnée, il suffit de suivre la rivière Mrtvica tout le long du canyon, au début sur la rive gauche, puis la rive droite, jusqu’à ce qu’on décide de faire demi-tour. Simple! Si vous ne faites pas demi-tour, vous arriverez au bout d’une longue marche au hameau de Velje Duboko qui est probablement le village le plus difficile d’accès du Monténégro! Et vous allez voir, cette randonnée est un régal. Prévoyez 6 à 7 heures de marche, avec pause pique-nique et nombreuses pauses photos 😉

Tout commence avec ce premier pont qui enjambe la Morača, et juste après il y a un espace de camping dans un pré où il est possible de se garer (enfin je crois …).

On utilise ensuite un autre petit pont, qui cette fois passe au dessus de la rivière Mrtvica. Les deux rivières se rejoignent juste là.

Le début de la balade le long de la rivière se passe sur une petite route goudronnée et champêtre.

… avec ses curiosités locales 🙂

A un moment, il faut quitter la route et descendre sur la droite pour rejoindre Danilov Most (le pont Danilo). Bon, je ne pense pas avoir pris forcément le meilleur sentier à ce moment là, car il était assez pentu et pas vraiment évident .. hem .. cela dit on arrive plus ou moins intact devant ce vieux pont construit en 1859 par le prince Danilo Petrovic en hommage à sa mère. Un bien joli pont!

La rivière Mrtvica qui coule en dessous est juste superbe, les eaux sont transparentes, on voit des truites joyeuses et la nature est heureuse, si si !

Ensuite on crapahute un peu pour prendre de la hauteur et on suit un sentier à l’abri du soleil sous les arbres, c’est super agréable.

Une très belle vue sur le canyon de Mrtvica 🙂 C’est beau le Monténégro hein ?

Après un passage au milieu des champs fleuris et des vergers pleins d’arbres fruitiers, on longe une minuscule ferme perdue avec une gentille mamie qui vend des citronnades home-made au bord du chemin 🙂 Elle avait l’air très gentille, mais j’avoue que sur le moment j’ai eu plus confiance dans l’eau de ma bouteille en plastique, je sais c’est con 😐

La petite maisonnette suivante est complètement abandonnée, et le chemin, il n’existe plus. Il faut s’avancer dans le verger pour retrouver ce qui ressemble à un sentier 🙂 Comme le chemin passe par des propriétés privées, il parait que parfois les habitants installent des barrières et demandent un petit droit de passage, genre 2 ou 3 euros. Ne vous étonnez pas si ça arrive.

Il y a partout des trucs trop jolis à voir, tiens par exemple, au hasard ça, hop! 🙂

A un moment durant votre marche vous allez voir de la mousse sur tous les arbres autour de vous. C’est d’ailleurs le seul endroit où on voit ça. Attention tenez vous sur vos gardes …

Car ici, il ne faut pas louper LE TRUC A VOIR de la randonnée. C’est un petit chemin qui s’éloigne vers la rivière, et ce serait franchement dommage de passer à côté. C’est Kapija Zelja (c’est d’ailleurs écrit sur le panneau) : la Porte des Souhaits. Ce lieu est vraiment magique. C’est assez fou comment parfois la nature peut faire une mise en scène aussi réussie.

C’est le seul endroit du canyon où les arbres sont couverts de mousse, et c’est comme par hasard à cet endroit où deux rochers semblent se toucher le front pour former une porte qui donne sur la rivière cristalline. Naturel et incroyable! Il parait que si on jette une pierre à travers la porte en faisant un souhait, une fée de la montagne viendra l’exaucer.

La pente est assez raide pour descendre à la rivière et on voit tous les cailloux jetés par les gens, les fées ont du beaucoup travailler!

Il y a possibilité de se pique-niquer sur des rochers sur la gauche de la porte, avec une belle vue sur la rivière, mais on a trouvé un meilleur spot plus loin 🙂

Quand on arrive ici, on se dit que c’est vraiment l’endroit idéal pour s’arrêter manger au bord de la rivière et mettre les pieds dans l’eau.

Tout se déroule exactement comme ça, sauf pour les pieds dans l’eau. La température de l’eau doit être d’au moins 2 ou 3 degrés pas plus. J’exagère à peine, c’est glacial! Au bout de 20 secondes je ne sentais plus mes orteils! 🙂 Ce point là mis à part, on profite carrément de ce moment de détente, à peine troublé par le passage de quelques randonneurs.

Après ce passage, le canyon se fait beaucoup plus étroit et le chemin est carrément creusé dans la paroi rocheuse.

Plus on avance et plus ça devient étroit et hasardeux. Il y a de nombreuses traces d’éboulements. D’ailleurs un truc est peint sur la paroi, je ne sais pas ce que ça veut dire, mais je l’ai interprété comme « ça devient dangereux et puis il faut faire tout le chemin dans l’autre sens maintenant et en plus c’est moi qui conduit la voiture après pff ». Ma traduction doit être à peu près correcte! En continuant le chemin au péril de notre vie, on aurait sans doute atteint un tunnel permettant de rejoindre un peu plus loin le village perdu de Velje Duboko. Tant pis, ce sera pour une autre fois 😉

Le chemin du retour est le même qu’à l’aller et c’est toujours aussi enchanteur 🙂

Petite nouveauté au retour : à un moment, il faudra bifurquer sur la droite pour prendre ce petit pont de bois. Déjà le lieu est joli, et ensuite, ça vous fait rentrer par un autre chemin un peu plus rapide. Histoire de varier les plaisirs!

Cette superbe randonnée est finie. Coup de chance, la voiture est toujours au bord de la route et il n’y a pas eu de vol ! 🙂 Maintenant, direction 40 km plus au sud, vers Podgorica, la capitale du Monténégro. On a encore trouvé quelques heures plus tôt un airbnb bien placé près du centre ville, dans le quartier Nova Varos (downtown) : un studio pour 23 Eur la nuit, une fortune ! 😉

Le temps de trouver l’adresse, de prendre une bonne douche et un peu de repos, il fait déjà nuit. Sur les conseils de notre logeuse, direction la Pizzeria Calabria (57 Miljana Vukova) vraiment pas loin de l’appart. C’est une petite pizzeria de quartier avec un accueil un peu rugueux au début mais qui se détend très rapidement. Pizza très honnête, repas sympa et encore une fois arrosé de vin Monténégrin qui cogne 😉

On part ensuite un peu au hasard dans les rues de la capitale. Autant vous le dire tout de suite, la ville n’est pas particulièrement jolie. Elle a pratiquement était rasée par les bombardements pendant la seconde guerre mondiale, et sa reconstruction a eu lieu sous l’ère de la Yougoslavie communiste de Tito. Elle s’appelait d’ailleurs Titograd jusqu’en 1992. L’architecture générale est plutôt du genre ‘moderne communiste moche’. On fini sur la Place de la République avec sa grande fontaine et quelques oeuvres d’art urbain. Il y a un grand centre commercial moderne, et en face, l’Assemblée Municipale de Podgorica.

Les rues adjacentes (Bokeška, Njegoševa et Slobode) sont remplies de bars et les terrasses sont bondées. La jeunesse plutot aisée a ses habitudes ici et on a l’impression d’être les seuls touristes de la ville. Comme on n’a plus trop envie de marcher, on restera un bon petit moment à boire des verres en terrasse 🙂

Et hop au dodo, car demain une nouvelle super journée nous attend!
Le jour 5 du road trip, et sinon relire le jour 3.

Monténégro roadtrip jour 3

Zabljak – Savin Kuk – Durdevica – Dobrilovina – Kolasin

Cette troisième journée au Monténégro marque nos adieux avec le parc du Durmitor et le nord ouest du pays. En effet, la météo s’annonce mauvaise dans les jours qui viennent, alors il est temps d’aller vers d’autres régions inexplorées. En attendant, on sitote le café sur la grande terrasse de l’Hotel Žabljak. et on jette un oeil au programme de la matinée : une bonne petite balade qui va nous en mettre plein la vue 🙂

C’est parti pour la ballade vers le point de vue de Curevac 🙂 Il est évidemment possible de faire cette petite randonnée en partant depuis le centre de Zabljak, mais par manque de temps, on joue la facilité et on s’avance en voiture 🙂 Il faut prendre la petite route qui monte au nord de Zabljak, et s’arrêter dans la forêt dès qu’on peut (quelque part vers ces coordonnées 43.19, 19.09). Sinon, un ou deux kilomètres plus loin il y a un petit parking payant. Mais revenons sur la première solution.

Depuis ces coordonnées dans la forêt, le chemin est assez simple, c’est tout droit vers le nord. On suit le sentier au milieu de hautes herbes, avec des forêts de pins noirs autour, et au loin la chaîne de montagne. Encore une fois, le Monténégro c’est très beau! (je l’ai déjà dit ça ?)

Après avoir enjambé une clôture et fait coucou à une vache perdue en pleine forêt, on grimpe une pente aussi raide que raide. Et à un moment, on sort de la forêt, ça se dégage, on avance encore un peu et … BIM !!

Vous voila arrivé au point de vue de Curevac, et il n’y a pas à dire, ça envoie du lourd dans tous les directions. On est surtout impressionné par l’énorme falaise à pic qui donne sur l’immense canyon. Et immense, je pèse mes mots. Avec 82 km de long et une profondeur pouvant atteindre 1300 m, c’est le deuxième plus grand canyon du monde après le Grand Canyon américain. Tout en bas, loin loin, on peut apercevoir la rivière Tara qui fait une courbe.

Vers l’est, le canyon s’étend encore sur des kilomètres. C’est hyper impressionnant. Cet endroit est réputé aussi pour ses magnifiques couchers de soleil. Pour nous, la balade s’écourte car très rapidement, des gros nuages recouvrent le ciel, et il commence à pleuvoir. Le retour dans les bois se fait au pas de course 🙂

Alors que des trombes d’eau s’abattent sur le nord du Parc du Durmitor, je file vers le sud pour tenter d’avoir une accalmie et pour profiter d’une autre attraction locale : le télésiège de Savin Kuk. En hiver, quand il y a de la neige, on peut faire du ski sur le mont Savin Kuk et profiter des 6 petites pistes ouvertes. Le domaine skiable est ridiculement petit, mais bon hein, on n’est pas la pour critiquer. En été, le télésiège, c’est la solution de facilité pour accéder au sommet d’une montagne du Durmitor 🙂

Sauf qu’avec ce mauvais temps, pas de chance, il est à l’arrêt! On nous annonce qu’il y a trop de vent et de pluie au sommet et qu’on ne sait pas s’il se mettra en marche … En attendant dans le ciel, c’est assez cataclysmique. Il y a même un truc assez bizarre, une sorte de zizi de nuage … bref, la situation ne s’annonce pas pour le mieux!

Il en faut plus pour nous abattre ! On s’installe donc au restaurant Durmitorsko Sijelo situé juste à côté et on se commande un grand plat bien copieux et bien arrosé. Et miracle de la bouffe, le temps de digérer avec un petit rakija, la météo semble se calmer un peu. Second miracle, le télésiège se met en marche et on est dans les premiers à monter dedans 🙂 (alors qu’on a vu telllllement de gens arriver et repartir déçus, sans prendre le temps d’attendre un peu).

On est donc tout fiers dans notre télésiège! Sauf qu’à la première halte, moment de changer de télésiège, le type dans sa cabine fait la grimace avec son talkie walkie, il nous montre le ciel du doigt et il dit pas plus de 15 minutes ! ou 30 minutes ? ou 45 minutes … difficile à comprendre avec l’accent 😉 Bref on prend le second télésiège et on monte. Au sommet on tombe sur cette jolie fontaine! Elle a l’air un peu ridicule comme ça, mais c’est la source Savina Voda. C’est assez rare en fait d’avoir une source comme ça à 2270 m d’altitude. Elle a été baptisée du nom du saint préféré des balkans, St Sava. Les jeunes filles y viennent lors de la fête de St Jean dans l’espoir de se marier dans l’année, et les gens en général y jettent de l’argent… car ils sont idiots.

Le Savin Kuk qui culmine à 2312 m est probablement le sommet le plus visité du parc du Durmitor. Cette montagne offre une très jolie vue sur l’est de la région qui s’étend jusqu’à l’horizon avec des petites collines.

De l’autre côté, c’est la vue sur les sommets chaotiques et photogéniques du parc du Durmitor … et aussi sur les gros nuages, d’où jaillissent régulièrement des éclairs (ça ne se voit pas sur les photos, ne cherchez pas).

Pour profiter pleinement de votre venue au Savin Kuk, il faut prendre le petit sentier qui grimpe au sommet.

De là, on peut voir le Lac Noir et Zabjlak un peu plus loin. C’est magnifique!

Mais ce jour là on est hyper, avec l’orage qui explose tout autour de nous. Il y a des bourrasques de vents et les éclairs sont de plus en plus proches. Il est temps de rebrousser chemin!

On sera finalement resté une petite heure au sommet, et on serait volontiers resté plus longtemps.

A notre retour en bas, ils étaient déjà en train d’annoncer qu’ils faisaient descendre tout le monde et qu’ils arrêtaient pour la journée. On a eu un timing parfait ! 🙂

On remonte en voiture et on reprend le même chemin que la veille, c’est-a-dire, tourner au croisement de la route P5 au niveau du restaurant Izvor et suivre la petite route qui passe à côté du site de Bogumilski stećci.

Deux kilomètres plus loin, il y a un autre site historique avec une nouvelle nécropoles de vieilles tombes médiévales, les stećci . Ces tombes sont typiques de la région des balkans entre le XII et XIVe siècle.

Elles restent mystérieuses et on les rattache à la pratique du Bogomilisme. Que cache ce nom barbare ? Et bien c’est un peu l’ancêtre du Catharisme. En gros cette branche de la religion chrétienne croit que le monde est divisé entre le bien et le mal. L’église appartient au domaine terrestre et donc on rejette son autorité car elle est corrompue. La pratique de la prière est une affaire personnelle, on ne suit pas de chef. Evidemment tout ça sera réprimé dans le sang par l’Eglise de Rome, et comme pour les Cathares plus tard, on brûlera toute trace de leur existence et croyances … Il reste seulement ces tombes, disséminées dans tous les balkans.

Encore une fois, dans ce décor et avec cette météo, toute la région baigne dans une atmosphère mystique du plus bel effet!

En continuant la route, autant vous prévenir, c’est tout pourri. Il y a des nids de poules un peu partout et on est presque à se demander si cette route est vraiment utilisée … surtout à ce moment où j’ai le sentiment de rentrer dans la sinistre vallée de la mort 😐

C’est tellement sinistre que même ce pylône électrique est laissé à l’abandon, seul au milieu de nul part! Pas de câbles, pas d’autres pylônes, la désolation totale!

On découvre des maisons abandonnées perdues dans les bois. Cet endroit est décidément vraiment charmant. On imagine aisément les chouettes soirées d’hiver qu’on doit y passer à jouer au scrabble ou à décapiter des voyageurs perdus ! 😐

Il semblerait que ce village perdu et sinistre, s’appelle Njegovuđa et compterait 200 morts vivants .. oups, habitants.

On y trouve de splendides magasins délabrés et des maisons en ruines.

Il y aussi cette formidable construction qui doit être euh … l’hôtel de l’enfer je pense, ou un truc dans le genre. On a même eu droit à un chien squelettique hurlant à un croisement ! La totale haha

Ce village a surement plein d’atouts bien cachés que je n’ai pas su voir, mais tout de même, je pense que ce petit détour vaut le coup pour son originalité !! 🙂

Retour à la civilisation un peu plus loin, on retrouve la grande route P5! Quelques virages en lacets et on s’enfonce dans le canyon de Tara, on arrive devant le célèbre pont Durdevica. Il est construit entre 1937 et 1940. La légende raconte qu’il n’y aurait eu qu’un seul ouvrier mort pendant la construction, une fierté locale! Avec 365 m de long et un tablier à 172 m au dessus de la rivière Tara, c’est au moment de sa construction le plus haut pont routier d’Europe. Alors que le béton est à peine sec, en 1942 il est dynamité par la résistance pour lutter contre l’avancée des forces italiennes, alliées des nazis. Il sera reconstruit en 1946.

Ce pont, c’est l’attraction touristique du coin. Il y a des bus de touristes, des boutiques de touristes, des restaurants de touristes, et des animations pour touristes. Et l’animation phare, c’est la Zipline au dessus du canyon!

Ça a l’air génial comme ça. Mais à lire les témoignages des gens, les sensations ne sont pas incroyables … Sur place vous aurez l’embarras du choix, une zipline tous les dix mètres!

Nous on reprend la route, direction Mojkovac, c’est facile, il suffit de regarder sur le panneau 😀 (pour info ce sont des petits autocollant laissés par les motards, pour dire « je suis passé ici », c’est plus hygiénique que faire pipi pour laisser sa trace 😉 )

La route au fond du canyon longe la rivière Tara et offre décor sensationnel. C’est très encaissé, il y a des falaises énormes de chaque côté, et c’est très beau. Je vous l’ai déjà dit que le Monténégro c’est beau ?

Quelques kilomètres après le pont il y a une aire de parking sur la route. Elle permet de venir se dégourdir les jambes au bord de cette jolie rivière Tara. En plein été, le niveau de la rivière est assez bas et le rafting (qui est l’activité reine) est plutôt tranquille. En revanche de mars à fin mai, pendant la fonte des neiges, c’est une toute autre histoire! Cette rivière a déjà accueillit des championnats du monde de rafting. Un parcours qui se fait en 3-4 heures l’été (en pagayant pour avancer) se fait en moins de 45 minutes à cette période! C’est vous dire le niveau de cette rivière qui devient une des plus réputées au monde à ce moment là!

A un moment durant votre trajet en voiture vers l’est, le canyon s’ouvre sur votre droite, et la route fait une courbe dans la vallée. Il faut vous arrêter ici. Déjà, le lieu est superbe et dégage plein de magie. On est isolé de tout.

Ensuite, la route fait cette courbe pour contourner le monastère de Dobrilovina. On ne sait pas exactement de quand date sa construction. Les premières mentions du hameau de Dobrilovina datent de 1252. Plus tard, le monastère orthodoxe dédié à St Georges est évoqué par les ottomans qui autorisent les villageois à reconstruire le monastère pillé et détruit pendant la guerre. Il date d’au moins 1593. Il sera pillé à de nombreuses reprises durant des siècles de conflits dans la région. Sa version actuelle date de sa rénovation en 1905.

Des religieuses occupent les lieu et il est possible de le visiter gratuitement, en faisant attention aux gros chiens qui montent la garde!

C’est aussi l’occasion de se dégourdir les jambes et faire une balade dans la forêt jusqu’à la rivière Tara et emprunter le vieux pont suspendu en fer, rouillé et qui craque de partout.

Avec un peu de chance vous pourrez voir des bateaux de raftings passer en dessous et leur jeter des cacahuètes 🙂 mais il était trop tard ce jour là, il n’y avait plus que nous, les oiseaux et les bruits bizarres dans les bois.

C’est beau hein ? (j’ai l’impression de me répéter 😉 )

On remonte en voiture et on fait une halte à Mojkovac. C’est la ville du coin, avec ses 4000 habitants. Elle n’a pas trop de charme. C’était une cité minière (plomb et zinc) et un peu plus loin on peut visiter les mines de
Brskovo, exploitées depuis le XIIIe siècle. C’est aussi dans cette ville que l’armée monténégrine a remporté une importante victoire en 1916 face à l’armée austro-hongroise. Il y a d’ailleurs un massif monument aux morts à l’entrée de la ville en commémoration. Bon … à vrai dire, moi je me suis juste arrêté ici pour faire le plein d’essence hein 😀

On a prévu de passer la nuit à Kolasin, 20 km plus au sud. Le contact airbnb ne donne pas signe de vie, on annule et on improvisera sur place. Justement nous voici à destination, dans la petite ville de Kolasin. Elle est au calme, à proximité du parc national de Biogradska Gora. L’hiver elle se transforme en station de ski, il y a des pistes quelques kilomètres plus loin. C’est aussi un bon endroit pour y passer quelques jours et faire les nombreuses randonnées possibles dans la région.

Par hasard on trouve sur Booking un hôtel qui s’appelle Dream House, et qui a l’air super bien mais dont personne ne parle et qui n’a pas d’avis … On est intrigué, on va voir. Il est franchement pas évident à trouver, au sud de la ville au bout d’un petit chemin. Et c’est la surprise, l’hôtel est TOP! En fait ça faisait quelques semaines à peine qu’il était ouvert 🙂 On craque notre budget, 50 Eur la nuit (oulala!). On a une super chambre, tout est moderne, neuf et propre partout, les gens sont sympas. Vraiment je vous recommande ce lieu 🙂
http://www.dreamhousehotel.me/me/

On rejoint ensuite le centre ville à pieds. Le centre ville se résume à la grande place centrale 🙂 Pour le restaurant, on opte pour le Konoba qui semble apprécié. (Plus d’infos ici). On mange de la nourriture locale rustique dans le charme d’un vieux chalet rustique, avec des chats rustiques qui se faufilent parfois entre nos jambes, et des enfants rustiques qui jouent à la guerre sur la petite place non loin. Est-ce que c’est à cause de l’abus de vin rustique, je ne sais pas, mais en tout cas je garde un bon souvenir de ce restaurant 😉

La suite du road trip, jour 4
Et pour lire le jour 2

Monténégro roadtrip jour 2

Zabljak – Durmitor – Pluzine – Lac de Piva

Pour cette deuxième journée au Monténégro, le but est de découvrir un peu plus la région autour de la ville de Zabljak : le parc national du Durmitor. Alors que la distance totale prévue en voiture n’est pourtant pas bien grande (153 km en tout), on y passera pas mal d’heures. Et croyez moi, ça vaut largement le coup, car il y aura beaucoup beaucoup de pauses photos! 🙂

Après avoir pris le café du matin dans le petit restaurant Podgora (543G+7F Žabljak) à côté d’un parking près d’une supérette, je réalise que la prochaine fois je demanderais un expresso! Au Monténégro, le café c’est à la turc, c’est à dire assez fort, amer et avec le marc directement dans la tasse. C’est pas franchement ce que j’aime 🙂

Avant de prendre la route, je n’ai pas pu m’empêcher de prendre cette photo clin d’œil 😉 Cette vieille golf, on la retrouve sur TOUTES les routes du Monténégro. Dès qu’il y avait une voiture autre qu’une voiture de location, c’était une vieille golf (blanche) avec un mec façon patibulaire au volant. TOUT le temps! 😀

On prend la direction de la petite ville de Pluzine, et on choisit de passer par la petite route P14 qui est probablement une des plus belles routes du Monténégro. C’est aussi une des plus dangereuses, surtout en hiver ou en cas de fortes pluies. Certains passages sont vraiment étroits, on croise difficilement les autres voitures, et on ne dépasse jamais les 50 km/h.

Au bout de quelques kilomètres, on arrive dans la grande vallée du parc Durmitor. C’est la fracture de la rétine à chaque virage. C’est très beau!

En bas de la photo, on distingue le Valovito Jezero, un des nombreux lacs du parc.

Le parc national du Durmitor est inscrit au patrimoine de l’Unesco depuis 1980. La pause photo et la balade se fait surtout au niveau du col de Sedlo, car c’est un des rares endroits sur cette route où il y a de la place pour se garer (et encore, comme on peut!). On se dégourdit les jambes, et même si le ciel est couvert et orageux, on profite pleinement du paysage magnifique tout autour de nous. Sur la photo au centre, on voit le petit sommet Zupci (2148m).

Si vous avez le temps et si vous aimez les randonnées, alors il faut prendre ce chemin en direction du sommet Uvita Greda (2199m). Il longe la falaise et permet de rejoindre toute une zone du parc Durmitor avec des paysages parait-il splendides! Il y a aussi possibilité de réserver une activité de via ferrata sur le Uvita Greda.

Une autre idée de randonnée que j’avais noté mais pas réalisée faute de temps, c’est celle qui mène à la Grotte de Ledena. C’est une grotte avec des stalagmites de glace (!) qui se mérite après plusieurs heures de marche. Mais d’après ce que j’ai lu, à cause du réchauffement climatique, il ne resterait presque plus de glace dans la grotte 🙁 …

Avant de repartir, on a même droit au passage de quelques vaches avec un petit salut du fermier. La carte postale rustique quoi! 🙂


Après cette longue pause photos, il est temps de reprendre la route. Et justement, depuis le col de Sedlo, on peut la voir serpenter dans tous les sens cette route P14. Des bons moments en perspective! Heureusement, on est assez chanceux et on ne croise pratiquement personne en sens inverse! Je vous le rappelle, cette route est très étroite …

Pour égayer notre trajet, on croise maintenant des moutons un peu partout. Il n’y a pas eu d’effet de surprise, car la vallée sent le mouton, vraiment ! 🙂

Tout est toujours aussi beau autour de nous. Je vous l’ai déjà dit que le Monténégro c’est beau ? 🙂

Peu après un spot à photo Instagram avec un joli cadre, on arrive sur un endroit totalement improbable et insolite. Un panier de basket sur la route! 🙂 Des enfants de la ferme d’à côté sont postés ici et tentent de vendre des produits locaux aux voitures de passage.

Juste après, il y a cette vue que je trouve personnellement incroyable sur une vallée hyper encaissée où se trouve le petit hameau de Boricje.

A partir de cette zone, la route est moins stressante. On arrive à voir ce qu’il y a après chaque virage, et on dépasse enfin les 50 km/h … enfin sauf quand un troupeau traverse la route 😉

On arrive sur un plateau avec ses meules de foins qui nous souhaitent la bienvenue ! (photo à peine retouchée)

Alors que je pensais en avoir fini avec la partie stressante, c’est tout le contraire! Les derniers kilomètres de la route P14 avant d’arriver à Pluzine, c’est une descente en lacets le long de la falaise, sans barrières de sécurité, avec des tunnels non éclairés, et où on a globalement la place de ne croiser personne. On serre les dents, les fesses, on croise les doigts et c’est parti!

Mais quel spectacle pendant la descente mes amis! Le lac Piva (pivsko jezero) au fond de son canyon est tout simplement magnifique. Le lac date de 1976, après la construction d’un barrage sur la rivière Piva. La ville de Pluzine s’est retrouvé engloutie et a du être rebâtie quelques centaines de mètres plus haut. Le lac Piva fait 45 km de long et atteint 200 m de profondeur.

On décide de s’arrêter à Pluzine pour déjeuner et profiter du calme du bord de lac. On trouve un spot très sympa, le Restoran Jezero (5R3Q+99 Plužine). Ils ont un super jardin fleuri qui donne sur le lac. C’est paisible et vraiment agréable. La patronne ne parle pas un mot d’anglais, mais on arrive à s’en sortir et on déguste notre première truite (une des spécialités du Monténégro) et un steak Durmitor (la spécialité du coin). C’est gras mais c’est bon (mais c’est gras!). Et bien sur, une petite bière locale.

Si vous le souhaitez, le restaurant peut vous proposer une balade en bateau à moteur sur le lac 🙂 De toute façon tout le monde vous proposera une croisière en bateau sur le lac. C’est l’attraction à faire!

On prend ensuite la route vers le nord pour longer le lac de Piva. Cetet esquisse de pont routier sur la droite m’a bien fait rire. Il n’y a aucune route qui y mène, et il va droit vers la montagne. Est-ce que les constructeurs avaient un peu trop picolé avant de lancer les travaux ?? 🙂

On arrive au barrage de Mratinje. Construit en 1976 sur la rivière Piva, il génère une puissance de 380MW. Avec 220m de hauteur, c’est un des plus hauts barrages d’Europe.

Après le barrage, on suit la rivière Piva, qui finit par se jeter dans le Danube des centaines de kilomètres plus loin. En attendant, la route longe des falaises impressionnantes avec la rivière tout en bas.

En principe, il y a deux raisons pour suivre cette route aussi loin au nord. La première, c’est pour aller faire du rafting sur la rivière Tara, qu’on rejoint au bout de la route. Le rafting sur la rivière est une activité majeure dans le nord du Monténégro. Mais en été, ça n’a pas beaucoup d’intérêt. Le débit de la rivière est vraiment bas, et ce sera une simple promenade avec quelques remous. De mon point de vue sans intérêt, le rafting, j’aime quand ça secoue! La deuxième raison de prendre cette route, c’est pour passer la frontière vers la Bosnie Herzégovine. Et comme le passage de frontière peut parfois être un véritable cauchemar dans ce pays, c’est justement ce qui est arrivé ce jour là. D’un seul coup, on se retrouve dans un bouchon interminable. On comprend vite que c’est à cause du poste frontière. Au lieu de perdre trop de temps ici on fait vite demi-tour (on ne verra pas l’endroit où les deux rivières se rejoignent…), et on repart vers Zabljak!

Dans notre malheur on a de la chance. Le ciel se dégage et on profite d’un temps splendide pour le retour ! 🙂

Le paysage de campagne sur le plateau du Durmitor est toujours autant photogénique!

En fin d’après-midi, les vaches rentrent à l’étable par la route 🙂 Soyez vigilants dans les virages sans visibilité!

Reprendre la même route P14 n’a rien d’ennuyant. Avec le soleil qui commence à se coucher, les couleurs sont magnifiques. Ici, on voit le mont Prutas (2393m) avec la vallée de Todor devant lui. Avec ses stries verticales bien particulières, c’est le sommet le plus connu du parc Durmitor. Son nom vient de ‘prutovi’ qui veut dire ‘brindilles’, et c’est en lien avec la légende d’un berger amoureux qui cherchait un moyen d’escalader la montagne pour reprendre son amoureuse que de méchantes fées lui avaient arraché.

Un autre sommet du parc Durmitor, bien connu des randonneurs, c’est le Sedlena Greda (2227m), en forme de cuvette, sur la gauche de la photo.

Des étoiles pleins les yeux, on a enfin fini notre périple sur la route P14, et c’est sans hésitation que je vous le recommande!!

Comme il nous reste un peu de temps avant que le soleil ne se couche, je décide de ne pas rentrer à Zabljak directement, mais de pousser un peu plus loin sur un lieu que j’avais repéré. Sur la route principale P5, il faut sortir au niveau du gros restaurant Izvor et partir sur la petite route de campagne. En arrivant devant les petites collines, il faut prendre au croisement à gauche.

Le paysage est une nouvelle fois beau comme un fond d’écran! 🙂 On passe à côté de deux petits lacs paisibles, Vrazje Jezero et Riblje Jezero.

C’est là qu’il faut s’arrêter. Un petit panneau vous indique Bogumilski Stećci. Il s’agit d’un cimetière médiéval du XIIe siècle. Un stećak est une tombe en pierre typique des pays de l’ex-Yougoslavie. Le pluriel est stećci . Le plus fou dans l’histoire, c’est que leurs origines sont assez mystérieuses. Elles sont toutes gravées mais on ne sait pas qui est enterré ou ce que signifient vraiment les symboles.

Avec le soleil couchant, perdu au milieu de nul part, ces vieilles tombes ont donné un côté vraiment mystique et profond à ce moment, c’était très fort !

Une fois de retour à Zabljak, afin de célébrer comme il se doit cette belle et riche journée, on décide de prendre l’apéro à la grande terrasse de l’hôtel Zablkaj (544C+2P Žabljak). Le service n’est clairement pas au top, et le sourire ils ont carrément oublié ce que c’est haha, mais c’est l’occasion de goûter différents types de Rakija. C’est l’alcool national au Monténégro. Avec modération tout ça hein, car c’est minimum 40°C d’alcool , et si on veut goûter tous les parfums, on est foutu 😉

Le repas du soir, ce sera au restaurant Konoba Luna (9 Njegoševa) sur les recommandations de notre logeuse. C’est une petite cantine locale, au charme rustique, tout comme la qualité des plats, qui sont bien rustiques et gras 😀 ( http://www.konobaluna.com/ ). J’en profite pour partager une anecdote dans ce restaurant : un gars de la taille d’une montagne fumant le cigare dans un coin de la salle, et régulièrement des gens rentraient pour lui donner des liasses de billets. Qui était-ce ? Un baron de la mafia, monsieur le maire qui reçoit des pots de vin, je ne sais pas, mais c’était bien étrange hin hinnnn! Si jamais vous avez la réponse à ce mystère, ça m’intéresse!

La suite du road trip, jour 3 .. ou pour (re)lire le jour 1

Crno Jezero – Lac Noir

Le Crno Jezero (aussi appelé Lac Noir) est probablement le plus beau lac du Monténégro. En tout cas il est ultra photogénique et très populaire. C’est un lac glaciaire à 1416 m d’altitude. En réalité il s’agit de deux lacs (Veliko et Malo) reliés par un minuscule passage. Le Crno Jezero est entouré de grandes forêts de sapins, et derrière lui, les sommets du parc Durmitor trônent majestueusement. Un superbe écrin de mère nature pour un lac qui se découvre comme un trésor 🙂

Il est à 3 km environ de Zabljak. Vous pouvez donc venir à pieds. En voiture il faudra vous garer le long de l’unique route qui y mène. Si vous avez de la chance comme nous, vous pourrez même trouver miraculeusement une place à quelques mètres du guichet. Il faut en effet acheter un ticket (3 Eur) qui vous autorise à pénétrer dans le parc du Durmitor. Après une petite vingtaine de minutes de marche (et une succession interminable de stands proposant fruits rouges, confitures, champignons, miel, liqueurs et autres produits locaux) le chemin débouche sur ça!

Il y a évidemment un peu de monde, c’est un spot facile d’accès où tout la famille peut venir. Mais ne boudons pas notre plaisir, le lieu est carrément superbe!

Un sentier permet de faire le tour du lac (ou plutôt des lacs). La grande boucle fait environ 7 km. C’est l’occasion de s’arrêter régulièrement pour imprégner ses rétines de belles images 🙂

Le passage étroit entre les deux étendues d’eau est parfois à sec (surtout en été) et permet de faire seulement le tour du premier lac si on le souhaite. Le premier lac, Veliko, est le plus grand en surface. Mais comme le second lac, Melo, est plus profond, c’est le petit lac qui a le plus grand volume d’eau.

La légende raconte que la formation des deux lacs serait l’oeuvre de Saint Sava (un saint Serbe très connu du XIIe siècle). De passage dans la région et accusé à tort de vol par les villageois, il ordonna aux rivières de la montagne de punir les habitants. Les villageois coururent vers la montagne pour se réfugier et d’autres s’enfuirent dans la forêt. Dans les deux cas, l’eau les a recouvert et a formé les deux lacs.

Le sentier à l’abri du soleil dans les bois est facile à suivre, impossible de se perdre. Il parait que près du lac, on peut rejoindre une grotte où le futur maréchal Tito a vécut quelques temps en 1942 pendant sa période de résistance face aux nazis. Je n’ai pas vu de panneau ni cette fameuse grotte historique.

La deuxième lac a des eaux entre le turquoise et le vert émeraude en fonction de la lumière. Il est vraiment magnifique. Il est aussi beaucoup plus calme car il y a moins de personnes qui viennent jusqu’ici.

Pour profiter encore plus des lieux, il est possible de louer des canoës 🙂

En été la température de l’eau dans le lac est d’environ 20 degrés. Baignade possible donc, mais pas pour les frileux 😉

Le Crno Jezero sert aussi pour des événements culturels comme le Wild Beauty Art festival par exemple. C’est un petit festival de musique, au bord du lac. C’est magistral comme décor, et c’est gratuit 🙂 Plus d’infos ici.

Il y a aussi le Green Montenegro Film Fest qui se déroule l’été : un petit festival autour des films sur la nature et l’écologie. Plus d’infos ici.

Après cette balade, si vous avez faim ou soif, vous pouvez faire une halte au restaurant Nacionalni restoran Crno jezero qui donne directement sur le lac. C’est l’endroit idéal pour boire un petit verre en fin de journée et en regardant le soleil se coucher derrière les montages du Durmitor. Je n’ai testé que le mode apéro et je ne sais pas ce que vaut la cuisine. D’après les avis que j’ai pu recueillir ils ont parfois tendance à se faire plaisir sur les additions (vérifiez bien).

Pour information, il y a de nombreux sentiers de randonnées qui partent du lac noir, et vous pouvez par exemple en profiter pour aller jusqu’au lac Zminje Jezero (lac des serpents) ou encore un peu plus loin au lac Jablan Jezero.

Pour revenir à Zabjlak, et pour la suite du road trip jour 2

Monténégro roadtrip jour 1

Dubrovnik – Bijela – Niksic – Nevidio – Zabljak

Pour cette première journée de roadtrip d’une semaine au Monténégro, le départ se fait de Croatie, depuis la ville de Dubrovnik. Le vol pour la Croatie était moins cher, et ça permettait aussi de passer une chouette soirée dans les rues de cette belle ville. Pour rappel, la location de voiture à l’aéroport de Dubrovnik, c’était par l’agence Last Minute Rent a Car, via Adriagate.com. Tout s’est parfaitement passé et je vous le recommande vraiment. Et faites attention, il y a pas mal d’arnaques avec d’autres agences aux noms similaires. (Quelques infos pratiques ici)

La mission de la matinée c’est l’épreuve du passage de frontière entre la Croatie et le Monténégro.

Il y a des contrôles des deux côtés de la frontière et suivant les périodes, le temps d’attente peut facilement être de plusieurs heures ! (sans rire). Donc il vaut mieux prévoir d’y aller tôt le matin, et de croiser les doigts. Une alternative peut consister à couper à travers la Bosnie-Herzegovine en passant par Trebinje. Ce chemin est moins emprunté, mais ça rajoute une frontière de plus et ce n’était pas la meilleure option pour nous. Une autre alternative, c’est la petite route côtière 516 qui amène à un autre poste frontière Njivice-Konfin, beaucoup moins utilisé. La aussi c’est quitte ou double. De notre côté le trafic semblait fluide grace la webcam du poste frontière , et une autre ici 😉 On a donc choisit la route principale et le passage deDebeli Brijeg – Karasovići. La passage de la Croatie vers le Monténégro a été une véritable partie de plaisir. Les contrôles ont pris 30 secondes, génial! Et les premiers kilomètres au Monténégro nous ont montré le cauchemar possible. Dans le sens Monténégro vers la Croatie, sur plusieurs kilomètres, des milliers de voitures étaient bloquées avant la frontière, le stress !

Les premiers kilomètres sur la route principale E65 qui fait le tour des Bouches de Kotor ne sont pas vraiment agréables. C’est l’été, c’est bondé, c’est embouteillé, on roule à 20km/h, et c’est chiant ! Histoire de se détendre, on décide de quitter la route principale pour se poser à la plage. Un peu au hasard (et surtout car à ce moment là, c’était possible de tourner et il n’y avait pas trop de monde), on sort au petit village de Bijela. On trouve facilement à se garer juste au bord de la plage (chance incroyable), et on prend notre premier café matinal en profitant de cette belle vue 🙂

Ici pas de touristes, les locaux profitent du soleil et on se dit que les vacances commencent bien 🙂

J’en profite pour jeter un œil à la météo des prochains jours. La côte sud sera avec un temps couvert et des orages. Alors ni une ni deux, on décide de commencer notre périple par le nord du pays. L’avantage du Monténégro, c’est que le pays n’est pas très grand et qu’on peut facilement improviser son parcours. Attention, il faut bien garder en tête qu’on roule rarement à plus de 50-70 km/h.

Au village de Lipci, je quitte la E65 et j’emprunte la P11 qui grimpe dans les hauteurs. C’est d’ailleurs l’occasion de faire une belle photos des célèbres Bouches de Kotor. Ce n’est qu’un aurevoir, on revient bientôt 🙂

Rapidement, ça devient l’horreur … la route se transforme en un sentier dégueulasse, avec des trous partout, des cailloux qui volent. Je suis déjà en train de me dire que la légende des mauvaises routes au Monténégro est peut être vraie, et que partout dans le pays ce sera comme ça. Je sens déjà la caution de la voiture de location qui s’envole! Bref je stresse un peu …

Heureusement, cette portion de « route en travaux » n’a duré que quelques kilomètres. Une fois la poussière dissipée, on découvre que la campagne au Monténégro est belle ! Et c’est vraiment quelque chose qu’on va répéter inlassablement pendant ce roadtrip : le Monténégro c’est beau! 🙂

En prenant la direction de Niksic, vers le nord, au bord de la route M6 on peut admirer le lac Slansko Jezero. C’est un lac d’origine artificielle. Dans les années 1950, un petit barrage hydraulique est construit et le lac de 9km² se forme et envahit la vallée. C’est le paradis des pécheurs et des chasseurs d’oiseau. C’est calme et c’est très beau

On arrive ensuite à Niksic. Avec 60.000 habitants, c’est la deuxième plus grande ville du Monténégro. Elle a été fondée par les romains il y a bien longtemps, et depuis, pas grand chose à dire. Bien endommagée par les dernières grandes guerres et reconstruite dans un style ‘sans style’, d’un point de vue touristique il n’y a pas grand intérêt. C’est le pôle industriel et culturel du nord du pays. C’est aussi une ville avec beaucoup d’étudiants.

Comme on a faim, on s’y arrête un moment 🙂 Le centre ville se caractérise principalement par une grande place (pas très jolie) et on y trouve tout de même deux chouettes endroits pour se poser.

On commence par le Propaganda Bar, sous les parapluies colorés. C’est le bar cool et sympa du coin. Ambiance tranquille, colorée et agréable. L’occasion idéale pour gouter la Nikšićko. C’est un peu la bière nationale du Monténégro, et elle est justement produite à Niksic par la brasserie Trebjesa! 😉 Comme le Propaganda ne sert pas à manger, on se déporte sur la terrasse juste à côté, à l’Oktoberfest Beer House. C’est tout aussi cool mais moins coloré. Festival de bières en pression et de grillades en tout genre. Préparez votre estomac, au Monténégro, on mange gras!

Si vous avez l’occasion, à une trentaine de kilomètres au sud est de Niksic, vous pouvez aller visiter le célèbre monastère d’Ostrog perché à flanc de montagne. Mais ce ne sera pas pour nous, on reprend la route vers le nord et les paysages de campagne au Monténégro sont toujours aussi photogéniques 🙂

A 45km de Niksic, on passe par le minuscule village de Savnik. Il est situé à la confluence de trois petites rivières de montagne et je trouvais qu’il se dégageait de cet endroit un charme particulier. C’est pourtant un simple hameau perdu et enclavé dans un petit canyon. Sur place vous verrez, c’est beau!

Quelques kilomètres plus loin, il ne faut pas louper sur votre gauche un petit panneau indiquant le Nevidio canyon. La petite route vous emmène vraiment nul part! Nowhere, vous y êtes ! 😀

Après avoir dépassé quelques éco-lodges, vous arrivez au bord d’une zone marécageuse remplie d’oiseaux, c’est super joli !

Et juste après vous avez ce superbe paysage! Au fond à droite il y a une grande cascade Skakavica (mais qui est totalement à sec l’été), et sous mes pieds, il y a le canyon du Nevidio. Il est assez profond et impressionnant, et on peut y réserver des activités de canyoning, et c’est toujours une bonne idée d’en faire 🙂 Le canyon n’a été réellement exploré qu’en 1965.

Après ce petit détour, on reprend notre route vers le nord, et on admire les formations rocheuses tout autour de nous. Encore une fois, c’est beau!

Même cette bête route de campagne déserte qui serpente entre les petites collines : c’est beau! On se croirait sur un fond d’écran Windows!

Enfin on arrive à notre destination pour cette première journée, c’est la petite ville de Zabjlak. Il faut un peu la voir comme un hub dans le nord du pays. Elle est idéalement située pour pouvoir rayonner sur pas mal d’endroits intéressants. Zabjlak est à 1456m d’altitude. On est en plein cœur du parc national du Durmitor. Cette petite ville de 2000 habitants qui se transforme en station de ski l’hiver est clairement devenue une station touristique à la mode. On sent que ça commence déjà à se la jouer vip-lounge par endroits.

Pour le logement, je vous conseille le système du ‘sobe’. C’est la chambre chez l’habitant, et c’est très très répandu au Monténégro. On voit des panneaux ‘sobe’ partout. La salle de bain est partagée et en général le petit déjeuner est inclus, et c’est surtout vraiment vraiment pas cher. En plus ça vous permet de discuter un peu avec les monténégrins. Pour le coup, je vous conseille donc le logement Underwoods Žabljak Guesthouse (b.b Sinjajevinska, Žabljak 84220). On peut aussi le réserver via Booking & Airbnb (23 Euros la nuit, ça va!). Accueil très sympa et la fille des proprios nous fait le topo sur les meilleurs choses à faire dans la région.

Comme la journée n’est pas encore finie, vite vite on en profite ! Direction le célèbre Crno Jezero, surnommé le Lac Noir. C’est LE truc à voir dans le secteur et ça se passe ici 🙂

Pour trouver le resto du soir, tout se passe en gros sur la rue principale de la ville. On a opté pour le Zlatni Papagaj, avec une carte qui mélange nourriture locale et pizzas. Honnêtement c’est sympa mais sans plus …

Le bilan de cette première journée est vraiment positif ! La journée suivante sera-t-elle aussi réussie ? Vous le saurez en lisant la suite 🙂

La suite du road trip, jour 2 …

Dubrovnik

Dubrovnik est sans conteste une des villes les plus connues et les plus touristiques de Croatie. Elle est d’ailleurs appelée la perle de l’Adriatique. Alors forcément si l’occasion se présente, hop en route à Dubrovnik ! 🙂

Dans cette belle ville, et bien je n’y ai passé qu’une soirée ! 🙂 C’était le point de départ d’un roadtrip au Monténégro. D’ailleurs si vous devez louer une voiture à l’aéroport de Dubrovnik je vous conseille fortement l’agence Last Minute Rent a Car (à ne pas confondre avec d’autres agences ayant un nom similaire!), via Adriagate.com. J’avais fait pas mal de recherches sur le sujet pour éviter les nombreuses arnaques dont on peut être victime à l’aéroport. Je vous confirme que tout s’est parfaitement bien passé! 🙂
Pour le logement, c’était une chambre chez l’habitant, perchée sur les hauteurs. Pas forcément le meilleur choix pour visiter la ville, mais un choix très pratique pour pouvoir se garer facilement le long de la grande route. Trouver le logement sera d’ailleurs une petite mission, à travers le labyrinthe des minuscules ruelles qui se ressemblent toutes, où les noms des rues ne sont pas clairs, et les numéros des logements encore moins. J’imagine pas la galère quand t’es facteur et que tu fais ton premier jour ici! 🙂

L’histoire de Dubrovnik peut se résumer ainsi : au VIIe siècle, pour se protéger des invasions barbares, les habitants du coin s’installent sur un ilot rocheux qu’ils fortifient. C’est la fondation de Raguse. Les fortifications de l’ilot se mêlent ensuite aux habitations de la colline. C’est la forme actuelle de la ville. Elle sera assez épargnée par les grandes guerres, grâce à beaucoup de diplomatie et la force de sa flotte marchande. En 1358 elle devient même une cité état, la République de Raguse, et rivalise presque avec la puissante Venise. Tout va donc très bien jusqu’en 1667 un terrible séisme anéanti la ville, et une bonne partie de la population meurt dans les décombres. C’est la fin de la puissance de Dubrovnik qui ne s’en remettra jamais vraiment. Les guerres Napoléoniennes puis son rattachement à la Croatie la transforme en petit ville de Province. En 1991, elle sera bombardée par les forces serbes et monténégrines. Après la guerre des Balkans, l’Unesco reconstruira une bonne partie de la ville. C’est donc maintenant un plaisir de se découvrir l’héritage culturel et historique préservé de Dubrovnik.

Ce qui marque quand on arrive devant la vieille ville, ce sont les énormes remparts qui en font complètement le tour sur une longueur de presque 2 kilomètres. Ils atteignent jusqu’à 25m de hauteur et font 6m d’épaisseur. Il n’y a que 4 entrées pour pénétrer dans la cité. On emprunte le passage principal à l’ouest, la Porte de Pile.

On arrive directement sur la place Paskoja Milicevića. Sur la gauche il y a la petite église Saint-Sauveur qui date de 1520 et qui a miraculeusement résisté au grand séisme de 1667. Mais surtout sur cette place, il y a la célèbre Grande Fontaine d’Onofrio. Elle est construite en 1438 par l’ingénieur napolitain Onofrio, pour célébrer la mise en service d’un aqueduc de 12km de long qui alimente la ville en eau douce depuis la rivière Dubrovačka. C’était le point d’accès principal à l’eau pour tous les habitants de la ville pendant des siècles!

Derrière on peut voir le clocher de l’église des Franciscains. L’église (et son couvent) datent de 1337. Elle a été totalement détruite par le grand tremblement de terre. Elle a été bâtie à nouveau avec un clocher de 40m de haut.

Juste après, c’est la Placa (ou Stradun), l’artère principale de la ville médiévale. Elle fait près de 300m de long et elle était bordée de palais luxueux … jusqu’en 1667. Lors de sa rapide reconstruction, il a été imposé d’utiliser des matériaux et un style identique, ce qui explique sa simplicité et sa symétrie.

La Placa est pavée de larges dalles en pierre de Brac. Elles sont polies par les siècles et réfléchissent l’éclairage le soir, c’est très joli. Ces pierres blanches extraites d’une ile croate sont célèbres dans le monde entier. Elles ont servi par exemple pour la place Stanislas à Nancy, le pont des Soupirs à Venise et pour la Maison Blanche à Washington.
Le soir, la Placa est noire de monde. Les touristes, les boutiques et les terrasses des restaurants remplissent tout l’espace.

A l’extrémité de la Placa, on arrive à la Place de la Loge (Luza). Elle est dominée par la Tour de l’Horloge avec ses 31m de haut. Elle date de 1444 et abrite une grande horloge et une cloche de 2 tonnes au sommet qui sonne les heures. Elle a miraculeusement résisté aux tremblements de terre subits par la ville, mais petit à petit elle commençait à se la jouer façon Tour de Pise.

En 1929 comme elle penche trop, elle est entièrement démolie et reconstruite à l’identique. A sa gauche, il y a le Palais Sponza, un survivant lui aussi de 1667. Il date de 1522 et permet d’imaginer à quoi devait ressembler la Placa, avec une succession de palais de ce genre.

Sur la place, on trouve aussi l’église Saint-Blaise. Saint Blaise, c’est le protecteur de la ville de Dubrovnik. C’est un saint martyr en Arménie au IVe siècle. Il serait apparut miraculeusement dans les airs à Durbovnik en 971 pour avertir la ville d’une attaque de la flotte vénitienne. Grâce à cette intervention divine, la défense de la ville était prête à temps et l’attaque surprise de Venise a échouée.

L’église date de 1715 , dans un style baroque exubérant qui tranche avec la sobriété des batiments autour.

Après avoir dépassé le deuxième point d’eau de la ville, la petite Fontaine d’Onofrio, on arrive devant le Palais du Recteur. Ce palais abritait les institutions de la République de Raguse, et servait de logement au Recteur, celui qui dirigeait la République. Le Recteur était élu pour une durée d’un mois seulement (reconductible une seule fois par période de 2 ans). Et pour être certain qu’il se consacre réellement à son travail au service de la ville, il était enfermé dans le Palais avec interdiction d’en sortir !

Il n’avait le droit de quitter le palais que pour assister à la messe de Noël, ou pour la St Blaise. Il devait aussi recevoir chaque soir les clés des portes de la ville, et les remettre le matin pour ouvrir à nouveau la cité au monde.

Un peu plus loin, il y a la Place Gundulic. Elle est dédiée au plus célèbre poète et écrivain de Dubrovnik, Ivan Gundulić (1589-1638).

En plus de sa statue sur la place, c’est ici qu’à lieu le marché de Dubrovnik chaque matin.

A l’extrémité de la place, il y a un escalier baroque monumental construit en 1738. Si vous avez vu la série Game of Thrones, c’est sur cet escalier que se déroule la scène de la Marche de la Honte avec la reine Cersei.

L’escalier mène au parvis de l’église Saint-Ignace. Sa construction commence peu après le tremblement de terre de 1667. Après ce terrible évènement, il faut éduquer une population en détresse. La république de Raguse choisit l’enseignement réputé des Jésuites, et autorise la construction de l’église des jésuites de St Ignace.

L’église ne sera achevée qu’en 1725. Elle possède une façade baroque très réussie. A l’intérieur, on y trouve une grotte (artificielle) datant de 1885 en hommage à la grotte de la Vierge à Lourdes.

Juste en face, on arrive sur le vieux port de Dubrovnik. Il était protégé par une lourde chaine qui empêchait les navires ennemis d’y pénétrer. Une digue artificielle a été construite plus tard pour protéger d’avantage l’entée du port. Durant son âge d’or, la ville de Dubrovnik possédait près de 200 gros bateaux commerciaux qui sillonnaient la Méditerranée.

Le bâtiment principal du port avec ses trois arches, c’est l’arsenal, le chantier naval où les bateaux étaient construits. Les arches étaient murées le temps de la construction d’un navire pour protéger les secrets de sa conception aux espions étrangers. C’est maintenant un restaurant, le Gradska Kavana Arsenal, avec une vue imprenable sur le port.

Ensuite, il ne vous reste plus qu’à flâner aux hasard dans les petites ruelles de la ville médiévale et profiter de la douceur nocturne 🙂

Vous pouvez aussi aller vous éclater au club Revelin (classé dans le top 25 des meilleurs clubs du monde par DJ Mag).

A quelques centaines de mètres du port de Dubrovnik, se trouve la petite ile de Lokrum. Un bac fait régulièrement l’aller retour depuis le port de Dubrovnik, la traversée prend 10 minutes.

Pendant des siècles les moines bénédictins occupaient l’ile, et il reste d’ailleurs leur abbaye, abandonnée en 1798. Plus tard, quand Napoléon envahit la région, il construit un fort au sommet de l’ile. En 1859, l’archiduc Maximilien de Habsbourg découvre l’ile et en tombe amoureux. Il en fait sa propriété, y aménage une résidence d’été et créé un grand jardin botanique. Les Habsbourg rendront l’ile à la Croatie en 1919. Depuis 1962, l’ile est une réserve naturelle. Elle possède une petite curiosité, un petit lac … d’eau salée (il communique avec la mer adriatique).

Et pour finir ce bref passage dans la belle ville de Dubrovnik, une petite vue de la côte depuis le village de Plat.

Et si on continuait la route un peu plus loin pour découvrir le Monténégro ? c’est juste à côté, et c’est très beau ! On y va ? 😉 Ça se passe ici.

Milan – Duomo

Le Duomo, c’est un peu comme la Tour Eiffel à Paris, c’est le monument emblématique de la ville, en un mot : incontournable! Impossible à louper, toutes les routes mènent au Duomo à Milan, pile au centre de la ville. C’est la troisième plus grande église du monde ! (après la Basilique St Pierre à Rome et la cathédrale de Séville). Elle fait 157m de long sur 92m de large et sa flèche principale culmine à 108m de hauteur. Elle est décorée par plus de 2000 statues.

italie milan duomo statue cathedrale architecture

L’histoire du Duomo commence en 1386. A l’époque, il y avait les restes d’une ancienne cathédrale en ruine. Tout le monde était d’accord pour enlever ça. Avec l’appui des Visconti (seigneurs de la ville) et du clergé, il est décidé de construire une nouvelle cathédrale, beaucoup plus grande, qui permettra de montrer au reste du monde que Milan est un centre religieux et de pouvoir important. Le Duché de Milan aura sa grande cathédrale.

On commence par tout raser de ce qu’il restait de l’ancienne cathédrale, et on oublie les constructions en briques. Ce sera du marbre, et pas n’importe lequel, le marbre de Candoglia. Ce marbre blanc rose très réputé vient d’une carrière connut depuis l’antiquité et située à 100km de là, près du lac Majeur. Son extraction était difficile mais le transport se faisait facilement sur le lac, par le fleuve et par les canaux. Pour favoriser l’arrivée de cette matière première, toutes les péniches, tous les blocs, tout ce qui servait à la construction du Duomo, étaient taguées avec les lettres AUF « Ad usum fabricae ». Cette indication sur des matériaux (servant à la construction du Duomo) faisait qu’il n’y avait pas de taxes à payer. Depuis, une expression lombarde « ad ufo » est restée et veut dire « gratuitement ».

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Les travaux avancent très lentement et les architectes se succèdent. En 1572, alors que la construction est loin d’être finie, l’église est consacrée. La façade n’est toujours pas achevée et ça fait 186 ans que le chantier est ouvert … En 1805, Napoléon 1er essaie de booster les travaux pour se faire sacrer roi d’Italie devant l’édifice achevé, mais là encore, rien n’est prêt à temps. Le Duomo n’est « officiellement » achevé qu’nen 1813.
Mais jusqu’à la fin du XIXe siècle, des statues sont rajoutées et on commence déjà les travaux de restauration car certaines pièces datant d’il y a plus de 5 siècles ont besoin d’être remplacées. D’où une expression locale Longh comm la fabbrica del Domm, qui signifie que c’est long comme la construction du Duomo, quelque chose d’interminable 🙂

Allez hop en route pour la visite! Et ce qui est assez incroyable avec le Duomo, c’est qu’on peut carrément se promener sur sont toit! Pour atteindre le sommet, il y a le choix entre escalier ou ascenseur. Attention il y a portiques de sécurité et fouille à l’entrée .. et je n’ai jamais vu ça avant. C’est encore plus strict que dans un aéroport! Pour les billets d’entrée, il vaut mieux réserver sur internet, et se préparer mentalement à faire une queue interminable ….
Site officiel : https://www.duomomilano.it/en/

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La visite du toit terrasse du Duomo vaut vraiment le coup, vraiment! On se retrouve dans une véritable forêt de marbre, avec des statues et des sculptures décoratives partout,. C’est très riche et c’est un véritable musée à ciel ouvert!

La flèche principale est achevée en 1769. A son sommet, on installe en 1774 la « Madonnina ». C’est une statue de la vierge, qui fait 4m de haut. C’est une structure en fil de fer recouverte de plaques de cuivre doré. C’est le symbole de la ville de Milan. La hallebarde a été rajoutée plus tard pour camoufler un paratonnerre. Pendant la seconde guerre mondiale, elle était recouverte d’un drap gris pour éviter que le reflet du soleil sur elle puisse permettre aux bombardiers de repérer le cœur de Milan (drap officiellement enlevé par l’archevêque de Milan le 6 mai 1945).

Une anecdote marrante : une loi interdit (par respect pour la Madonnina) qu’un bâtiment soit plus grand qu’elle! Pour contourner cette loi, des copies de la statues ont été placées au sommet des grattes ciels de Milan! 🙂

L’accès au toit permet aussi de profiter d’une vue imprenable sur Milan!

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je vous laisse deviner quelles parties sont rénovées …

On peut facilement passer une bonne heure sur le toit du Duomo. Et même sous la pluie 😐

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Il est temps de redescendre et d’aller visiter l’intérieur. Forcément, on reste scotché de longues minutes devant la majestueuses façade.

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Le portail principal en bronze est assez récent. Il date de 1908 et c’est l’œuvre de l’artiste Ludovico Pogliaghi.

L’intérieur du Duomo est vraiment imposant. Je trouve que l’atmosphère est assez lourde et sombre, et totalement à l’opposée de l’extérieur qui est lumineux et aérien.

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Les piliers gigantesques donnent une impression d’écrasement, et paradoxalement, l’intérieur parait pauvrement décoré. La encore, c’est un sacré contraste par rapport à l’extérieur.

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Malheureusement, à cause de filets et des bâches en place pour des travaux de restauration, on ne pouvait pas bien voir le clou du spectacle. Et c’est le cas de le dire, car c’est justement un clou : le Clou de la Sainte Croix. En effet la légende dit que Sainte Hélène, la mère de l’empereur romain Constantin, a lancé des fouilles à Jérusalem en l’an 326. Et elle aurait réussi à retrouver les restes de la croix sur laquelle fut crucifié Jésus-Christ. Comme elle aimait beaucoup son fils, hop elle récupère les clous. Elle s’en sert d’abord pour faire un mors pour le cheval de son fils, et elle se sert des deux autres clous pour apporter protection à son casque et son bouclier. Donc ça, c’est la légende. La sainte relique (celle transformée en mors de cheval) est à l’abri dans un cristal qui est lui même enchâssé dans une grand croix dorée. Et le tout est à l’abri à plus de 40m de hauteur.

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Chaque année, le samedi le plus proche du 14 septembre, l’archevêque de Milan prend son courage à deux mains et monte dans une machinerie multi centenaire : « la nivola ». C’est une sorte de nuage en papier mâché, décoré, et suspendu, qui permet de monter au ciel récupérer le Clou.

Rassurez-vous, même si vous passez à côté du clou du spectacle (ho ho comique de répétition), il y a toujours d’autres choses à voir. Comme le méridien (que j’ai complètement oublié de prendre en photo). C’est à l’entrée à droite. Il y a une bande en laiton incrustée dans le sol avec les signes du zodiaque gravés. Lors des solstices, à midi, par un trou percé dans un mur sud de la basilique, le soleil crée une tache lumineuse qui traverse la bande au niveau du signe du zodiaque de la saison. L’installation date de 1786 et a été révisée plusieurs fois (enfoncement du sol etc). Une petite démo filmée :

Et sinon il y a aussi des jolies statues, par exemple :

La statue la plus connue, en tout cas celle qui ne laisse pas indifférent, c’est l’Écorché. Il s’agit de Saint Barthélémy, un des apôtres de Jésus, qui reçoit comme mission d’aller évangéliser l’Arménie. Il finira écorché vif, crucifié et décapité! Pas facile la vie à l’époque … il est souvent représenté en « écorché » en tenant sa peau comme une étoffe de tissu. Glauque! Cette statue est l’œuvre de Marco d’Agrate et date de 1562.

La suite de votre séjour à Milan c’est ici :

Le centre historique de Milan
Le musée du Duomo
Le musée del Novecento
Le nord de Milan
Le cimetière monumental
Le château des Sforza et le grand parc Sempione