Vienne – Balade sur le Ring

Le ring de Vienne, c’est un boulevard circulaire construit sur le tracé des anciennes fortifications de la ville. C’est un sorte de périphérique, mais en beaucoup plus chic! En 1857 l’empereur François-Joseph décide d’agrandir et de moderniser la ville. Pour ça hop, on enlève les remparts moyenâgeux, on ouvre, on aère, et on en profite pour installer un tramway dessus. Très rapidement, les plus riches familles de la ville viennent se pavaner sur ces nouvelles avenues et y font construire les plus beaux immeubles. Je vous conseille de prendre un vélo (on en trouve partout en libre service), car c’est super agréable, les pistes cyclables font la taille d’un boulevard 🙂 C’est parti, hop en route !

On commence notre balade sur le Ring au nord ouest de Vienne, au bord du Danube. Et là paf, on voit un énorme bâtiment en briques (270m de long sur 140m de large!), c’est Die Rossauer Kaserne. Petit rappel historique : En 1848, c’est la révolution à Vienne. Tout commence par un joyeux soutien populaire sur la demande d’indépendance de la population hongroises. Évidemment l’empereur lui, ne l’entend pas de la même façon et ordonnes à ses de partir mater les hongrois. A Vienne, très vite, tout part en vrille. En octobre, les manifestations pacifiques se transforment en barricades et des combats ont lieu dans les rues de la capitale. L’empereur Ferdinand 1er s’enfuit, et une grande partie de la bourgeoisie s’échappe aussi de la ville. A leur retour, les troupes autrichiennes écrasent la rébellion en bombardant la ville et en faisant plus de 2.000 morts dans la population. Pour éviter de perdre une nouvelle fois le contrôle de la capitale de l’empire, le nouvel empereur François 1er décide la construction d’une grande caserne en ville. Avec trois cours intérieures, elle peut loger 4.000 soldats et 400 chevaux. Elle rentre en service en 1870.

Gravement endommagée pendant la 2nde guerre mondiale, elle a faillit être détruite. Puis elle a servi de siège de la police, faillit être reconvertie en centre commercial et au final … C’est aujourd’hui le siège du Ministère de la Défense .. et des sports! Et oui, depuis 2009, c’est le ministère des armées qui est aussi compétent pour le sport en Autriche … hem …

En tournant la tête de l’autre côté, il y a un immeuble qu’on voit de loin, c’est le Ringturm. C’est le premier gratte ciel de la ville, construit en 1955. Il fait 93m de haut. Depuis bientôt 12 ans il est chaque année entièrement recouvert d’un voile peint.

En 2018, c’était l’œuvre du peintre Gottfried Helnwein : « J’ai vu ça », avec une fille pointant sa mitrailleuse sur une ville en flamme. Le but étant de montrer, selon l’artiste, que notre monde est au bord de la guerre.

On remontant le Ring, on passe à côté de l’Université de Vienne, puis on arrive dans des beaux quartiers chics …

C’est ici que se trouve le Rathaus. Cet énorme bâtiment néo-gothique, c’est la mairie de Vienne! C’est aussi le siège de l’état (landtag) de Vienne. Il est construit entre 1872 et 1883 sur un terrain où on organisait des grandes parades militaires. L’architecture de la mairie s’inspire de l’hôtel de ville de Bruxelles. Sa plus haute tour fait 98m de haut. Elle aurait pu être plus grande mais l’empereur avait interdit à l’architecte de faire une tour plus grande que celle de l’église votive à 300m de là et qui atteint elle 99m! Mais la tour de la mairie est plut haute dans un sens car à son sommet, l’architecte a installé le Rathausmann. C’est une statue en cuivre d’un homme en armure tenant un grand drapeau, s’inspirant de l’empereur Maximilien I. Quasi impossible à distinguer depuis le sol, le Rathausmann est pourtant un des emblèmes de la ville, et il fait 6 mètres de haut.

Le Rathaus fait 152m de long et 127m de large. Il est construit en briques avec un revêtement en pierre naturelle. Pendant l’Anschluss (quand l’Allemagne nazie annexe l’Autriche), un balcon en pierre est rajouté et sera utilisé par Hitler pour son discours d’arrivée à Vienne en 1938 … devant une foule en liesse … hem.. Il est possible de visiter gratuitement la mairie. La grande salle des fêtes (71m de long et 20m de large) est le clou de la visite.

Devant la mairie se trouve le Rathauspark. C’est un agréable jardin et il y a régulièrement des animations et festivités. Par exemple on peut voir le marché de Noël et la patinoire en hiver, le Life Ball en mai, et en juillet (quand nous y étions), c’est le festival du film avec des projections gratuites sur écran géant, des concerts, des stands de nourritures du monde entier. Un chouette esprit festif 🙂

De l’autre côté de ce parc, c’est le Burgtheater. Le théâtre de Vienne, inauguré en 1888 et considéré comme une des scènes les plus importantes d’Europe. Gravement endommagé pendant la guerre, il est rénové pendant dix ans et ouvre à nouveau en 1955.

Plus loin on arrive devant un grand jardin, le Volksgarten. Il faisait partie du palais Hofburg et il est ouvert au public en 1823. Ne pas confondre avec l’autre Volksgarten, une boite de nuit au fond du jardin (avec un toit ouvrant!) 🙂 (Site officiel)

Sur une parcelle du Volksgarten, il y a aussi le Rosengarten, le jardin des roses.

Au centre du Volksgarten, on trouve un temple classique, le temple de Thésée. C’est une réplique en taille réduite du temple d’Hephaestues d’Athènes. Il devait servir à abriter la statue de « Thésée luttant contre le Centaure » du sculpteur Canova.

La statue a finalement été déplacée au musée d’art de Vienne, et maintenant le Temple de Thésée sert de centre d’exposition d’art moderne.

Ensuite on arrive sur Heldenplatz (la place des héros). C’est un gigantesque espace vert. Il a été dessiné pour ouvrir le palais impérial Hofburg sur la nouvelle Vienne qui se construit le long du Ring. Il devait servir de grand « forum impérial » à la gloire de la dynastie des Habsbourg. Mais en 1918 c’est la fin de l’empire et les travaux ne seront jamais achevés.

Le nom Heldenplatz (place des héros) est créé en 1878 en l’honneur des 2 grandes statues équestres qui sont installées sur la place. Le premier héros c’est l’Archiduc Charles Louis d’Autriche. Le tout jeune prince de 21 ans dirige l’avant garde de l’armée autrichienne contre l’armée révolutionnaire française, et c’est un succès. Quelques années plus tard il affrontera Napoléon avec plus ou moins de succès, et Bonaparte lui fera même part de son admiration. C’est le symbole du renouveau militaire autrichien. Sa statue est difficile de réalisation techniquement parlant, car seulement les 2 pattes arrières du cheval touchent le socle.

Le deuxième héros, c’est le Prince Eugène de Savoie. Il est considéré comme le plus grand général de son époque. Il a grandit à la cour de Louis XIV. Chétif, son futur est déjà tracé : il aura une carrière ecclésiastique. A Versailles on le surnomme d’ailleurs le « petit abbé ». A 19 ans, surprise générale, il demande au roi le commandement d’une compagnie militaire, la réponse est un non tranchant et méprisant. Humilié et rabaissé, il ne se laisse pas faire et part en secret pour l’Autriche en 1683. Il offre ses services à l’empereur Leopold Ier dans sa guerre contre les turcs de l’empire ottoman qui assiègent Vienne. Il est immédiatement enrôlé, fait rapidement ses preuves, et obtient le commandement d’une compagnie qui s’appelle désormais les « dragons de Savoie ». Il enchaine les succès, et monte vite en grade.

Désormais général des armées impériales autrichiennes, il repousse les turcs, affronte les troupes du roi de France en Savoie, part combattre en Espagne, en Pologne, etc … Partout il enchaine les victoire, c’est le plus grand stratège militaire de l’époque. Un talent qui aurait pu s’exprimer en France si le roi avait été un peu plus malin!

L’immense façade qui donne sur la Heldenplatz, c’est le Neue Burg. Cet énorme bâtiment n’est pourtant qu’une aile supplémentaire rajoutée au complexe palais impérial Hofburg, selon la volonté de l’empereur François-Joseph. Si le projet de Kaiserforum était arrivé à son terme, il y aurait eu l’exacte réplique à l’autre extrémité des jardins ! Sa construction a été énormément couteuse car il y avait d’anciennes douves sur le site choisi et les fondations ont représentées un gigantesque travail. Sa construction a duré de 1881 à 1923.

Le Neue Burg devait initialement servir de nouveaux appartements d’hiver pour la famille impériale. Maintenant le Neue Burg abrite de nombreux musées (Je n’en parle pas plus car je ne l’ai pas visité, mais clairement à mon prochain passage à Vienne, j’y vais ! 🙂 )

C’est sur le balcon du Neue Burg faisant face à l’Heldenplatz qu’Hitler a fait son discours le 15 mars 1938 proclamant officiellement l’Anschluss devant plus de 250.000 viennois en délire, l’acclamant sur la place …

Un nouveau grand espace vert se situe juste de l’autre côté du Ring, c’est la Maria-Theresien Platz. En son centre trône l’imposante statue de l’archiduchesse Marie-Thérèse d’Autriche. Elle n’a pas officiellement le titre d’impératrice, mais pendant 40 ans, c’est bien elle qui gérera les affaires autrichiennes. Elle permettra de redresser et consolider l’empire après sa longue guerre contre les ottomans. Elle aura 16 enfants (dont deux futurs empereurs, Joseph II et Leopold II, et une fille future reine de France, Marie Antoinette). Sa statue fait 20m de haut et date de 1888.

De chaque côté de cette place, deux grands batiments jumeaux se font face.
Le Naturhistorisches Museum Wien (le musée d’histoire naturelle) : construit en 1889 il abrite de riches collections (minéraux, botanique, insectes, etc ..). Sa galerie de météorites est la plus riche du monde.
Le Kunsthistorisches Museum (musée des beaux arts) : il date de 1891 et réunis des œuvres d’arts depuis l’antiquité jusqu’au XVIIIe siècle. Là aussi, ce musée est clairement un des plus importants au monde dans l’art ancien. Et je regrette énormément de ne pas avoir eu le temps de le visiter… la prochaine fois !! 🙂

Si vous avez encore faim de musées (encore encore et encore), au fond du jardin on arrive au Museum Quartier et j’en parle sur cette page.

Et si vous avez faim tout court 🙂 Vous pouvez faire une petite halte saucisses juste à côté du Volkstheater. Ici il y a le Alt Wiener Würstelstand (Burggasse 1070) et il a été élu plusieurs fois meilleur stand à saucisses par les viennois 😉

En reprenant la balade le long du Ring, juste derrière le Neue Burg, on arrive au Burggarten. Ce joli parc à l’anglaise était à sa création en 1819 le petit jardin privatif de l’empereur François Ier. Il n’est ouvert au public que depuis 1919. Ce parc est vraiment agréable 🙂 et il y a quelques belles statues : un grand monument à Mozart, une statue de Goethe, etc …

Au fond du parc, on voit la Palmenhaus. Cette serre abrite des palmiers depuis sa construction en 1826. On peut la visiter et profiter de la brasserie café avec sa grande terrasse, ou s’installer à l’intérieur avec les palmiers sous les verrières. ( https://www.palmenhaus.at/ )

L’étape suivante sur le Ring est incontournable à Vienne : c’est le Wiener Staatsoper. C’est le grand opéra de Vienne. Il est construit en 1868, c’est d’ailleurs le premier établissement public sur le Ring, et il s’appelle à ce moment là, le Hofoper (l’opéra de la Cour). L’inauguration de la salle de 2260 places se fait avec la représentation du Don Giovanni de Mozart. C’est grâce à l’arrivée à la direction du compositeur autrichien Gustav Mahler en 1897 que l’opéra de Vienne obtiendra ses véritables lettres de noblesses. De confession juive, il se converti au christianisme pour avoir le poste. Autrement à cause de l’antisémitisme latent dans la Vienne de l’époque il n’aurait jamais pu diriger l’opéra. Il bouleverse les codes : le chef d’orchestre est maintenant dos au public, on éteint les lumières pendant les représentations et surtout le public n’a plus le droit de rentrer ou sortir en cours de spectacle ! Fini les rendez-vous mondains, l’opéra devient du sérieux ! 🙂

C’est l’une des plus grandes institutions lyriques au monde, et d’après les spécialistes, probablement un des meilleurs orchestre dans sa fosse, le Wiener Philarmonike. Pour les mélomanes, la saison débute en septembre et dure jusqu’à fin juin. Elle permet de voir une cinquantaine d’œuvres chaque année (avec six ou sept nouvelles productions).

Pour réserver une place et visiter, plus d’infos sur le site officiel : https://www.wiener-staatsoper.at/en/

Attention : tout autour de l’opéra, vous verrez des dizaines de personnes déguisées en Mozart et qui viennent vous vendre des places d’opéra « pas cher pas cher my friend ». Comme l’explique une affiche placardée juste à côté de ce trafic (lol), c’est de l’arnaque. Seul le guichet officiel vous garantie l’entrée ! 🙂

Sur le côté de l’opéra donnant sur l’entrée du métro Oper-Karlsplatz, vous pourrez voir au sol les étoiles d’un « walk of fame » local. A vous de chercher votre compositeur préféré ! 🙂

A 2 minutes de là, en s’éloignant un tout petit peu du Ring, il y a un lieu très sympa à découvrir 🙂 C’est le Naschmarkt. Il est sur le cour Wienzeile, qui recouvre la rivière Wien. Sur un kilomètre et demi de long, c’est une succession de petits étals de charcuterie, fruits et légumes et cuisines du monde. Le rendez-vous des gourmands ! 🙂 Le début est très sympa, presque chic même. Plus on avance et plus ça devient cheap. Il y a les interminables stands d’épices et d’olives, et ensuite ça devient de plus en plus populaire et sans réel intérêt touristique, mais ça change aussi 🙂

Si la visite d’un marché ça ne vous intéresse pas, il y a tout de même deux beaux immeubles à voir, le Musenhaus et Majolikahaus (sur la droite en remontant le marché). De très belles façades colorées, style art nouveau sécession viennoise, voilà c’est dit!

Pour info, le samedi, le Nachsmarkt se prolonge par un marché aux puces, et c’est pas très glamour haha 🙂

Plus d’infos ici : https://www.naschmarkt-vienna.com/

En revenant en direction du Ring, ne manquez pas sur votre gauche le Palais de la Sécession (Wiener Secessionsgebäude –
Friedrichstraße 12)
. Mais de quoi s’agit-il ? Quelle sécession ? A la fin du XIXe siècle, l’Art Nouveau se répand en Europe. Et malgré l’ultra classicisme de la ville et de sa bourgeoisie étriquée, des artistes peintres et plasticiens autrichiens (Olbrich, Hoffmann, Klimt) se regroupent et décident de proclamer leur liberté artistique, c’est la Sécession! Et comme il leur faut un endroit où exposer leurs œuvres, et bien il suffit de le construire! C’est le Palais de la Sécession en 1898, par l’architecte Olbrich, sur un terrain mis à disposition par la ville. Sa coupole de feuilles dorées fera beaucoup parler d’elle! La devise du bâtiment : « A chaque époque son art, à l’art sa liberté »

La célèbre Frise Beethoven de Gustav Klimt est exposée ici, ainsi que de nombreuses autres œuvres. Pour la visite, tarifs et horaires, plus d’infos ici : https://www.secession.at/en/

En revenant vers le Ring, on passe par Karlsplatz. Autour de cette grande place, il y a encore le choix en monuments et batiments à voir : Künstlerhaus Wien (le grand bâtiment d’exposition de la société des artistes Autrichiens), Musikverein (une salle de concert réputée pour son acoustique, et qui est simplement une des plus belles salles du monde), TU Wien (la grande université de technologie datant de 1815) ….

Et il y aussi l’Église Saint-Charles Borromée (Karlskirche). C’est une des plus belle église baroque d’Europe Centrale. Elle est ouverte en 1737. Elle est dédiée à Charles Borromée, un évêque italien qui a notamment porté secours aux habitants de Milan pendant la peste de 1576 (d’ailleurs si vous voulez visiter Milan, sans la peste, c’est ici 🙂 ). Les deux grandes colonnes sur la façade sont les symboles de la grandeur impériale de Vienne (les aigles des Habsbourg veillent au sommet).

Pour les visites, horaires, et vue panoramique, plus d’infos ici : http://www.karlskirche.at/

En reprenant le ring, sur votre droite, il y a une grande place (Schwarzenbergplatz) avec une énorme fontaine au centre. C’est Der Hochstrahlbrunnen . La fontaine est créée en 1873 (pour célébrer la première conduite d’eau de source de la ville, on fête ce qu’on peut hein). Attention tenez vous bien : il y a un grand jet au centre (représentant l’année), 4 autours (les saisons), et 365 jets sur le bord de la fontaine pour les jours de l’année. Et comme si ça ne suffisait pas, d’autres jets ont été rajoutés ensuite pour les jours de la semaine, les mois, les jours du mois et les heures!! Bref un joyeux bordel de jets d’eau. Franchement quand tu es à côté, si t’as pas l’explication, tu découvriras jamais 😀 La fontaine est illuminée la nuit et change de couleurs.

Derrière la fontaine, la grande colonne avec un soldat au sommet, c’est le monument érigé en l’honneur de l’Armée rouge qui a libéré la ville des nazis en 1945. Sur le côté de la place, il y a un joli bâtiment romantique et un peu isolé, c’est l’ambassade de France 🙂

L’étape suivante le long du Ring, c’est le Stadtpark. C’est le plus grand parc de la ville. Il est inauguré en 1862. C’est un grand et beau jardin à l’anglaise de plus de 65 000 mètre carrés. La rivière Vienne coule d’ailleurs au milieu. C’est un vrai bol de nature dans la ville.

Le parc est connu pour abriter le mémorial au compositeur Johan Strauss fils, avec cette belle statue en bronze doré datant de 1921. Surnommé le « roi de la valse », il est l’auteur du célèbre « Le beau Danube bleu » et il est responsable de la grande mode de la valse à Vienne et en Europe au XIXe siècle.

Il y a plein de petits monuments disséminés dans le parc, prenez le temps de vous perdre 🙂

Le grand bâtiment de style renaissance à une extrémité du parc, c’est le Kursalon. Inauguré en 1867 pour effectuer des traitements d’hydrothérapie il en fait très vite utilisé depuis pour l’organisation de grands concerts et bals. Impossible d’empêcher les viennois de valser!

Pour visiter le Kursalon, c’est ici.

A proximité du parc, vers le centre historique, il y d’autres beaux batiments à voir comme le Palais Coburg et le Palais Erzherzog.

En sortant du parc, vous pouvez aussi voir les restes de la Alte Stadtmauer Stubentor. Des fouilles archéologiques lors de la construction du métro dans les années 80 ont permis de retrouver une partie du mur d’enceinte médiévale et de sa plus vieille porte fortifiée, la Stubentor.

Ensuite, c’est la fin du Ring, on rejoint le Danube en suivant la rivière Vienne (Wienfluss, 34km de long). A la fin du XIXe siècle, la ville décide de construire un canal en béton pour essayer de contrôler le débit de la rivière. En temps de pluie, le petit ruisseau peut se transformer très rapidement en un véritable torrent. Par temps calme, c’est le paradis des carpes 🙂

Sur la droite du canal, c’est le quartier moderne des ministères, avec en particulier le grand ensemble du ministère des finances.

Ça vaut le coup d’aller y jeter un œil, ne serait-ce que pour cette monumentale sculpture 🙂

Et enfin on arrive sur les berges du Canal du Danube, c’est la fin du tour sur le Ring 🙂 allez, il reste encore plein de choses à découvrir à Vienne, hop en route ! et ça se passe ici :

Vienne – Palais du Belvédère

Parmi les nombreux palais à visiter à Vienne, je vous emmène faire un tour au Palais du Belvédère. Il n’est pas aussi imposant que le Château de Schönbrunn mais il mérite tout de même une visite. Allons voir ça, hop en route!

Le palais de style baroque est construit de 1714 à 1723 pour le Prince Eugène (pour rappel, le Prince Eugène, c’est Eugène de Savoie, que le roi Louis XIV n’a pas voulu écouter, et qui est allé se mettre au service de l’Autriche pour combattre les turcs. Il deviendra ensuite le plus grand général de son temps. C’est un peu Napoléon avant l’heure. Bref, c’est Eugène quoi). Comme son nom l’indique c’est un belvédère. Il y a donc une partie surélevée, le Belvédère Supérieur (plutôt destiné aux réceptions et à la fête), puis le parc façon jardin à la française, et ensuite le Belvédère Inférieur (destiné à l’habitation). Eugène n’en profitera pas longtemps, il meurt en 1736. Le palais est alors acheté par les Hasbourg. Les jardins sont ouverts au public en 1894, et le palais est transformé en musée.

Je vous conseille de commencer la visite par la partie haute, le Belvédère Supérieur. Comme ça, il n’y a plus qu’à descendre ensuite 🙂
Prix des billets, horaires : Plus d’infos sur le site officiel.

La première salle qu’on visite sur la droite, c’est la Salle Carlone, du nom du peintre italien qui a peint une grande fresque au plafond. Il y a de nombreuses peintures en trompe l’œil sur les murs, mais au final les visiteurs passent totalement à côté, car c’est ici qu’on installe régulièrement une œuvre d’art contemporaine qui peut poser débat. Et en l’occurrence, celle qui était là lors de notre passage … euh … comment dire … 😛

Je vous laisse juge hein … l’art tout ça tout ça …

La plus grande pièce du palais, c’est la Salle des marbres.

Un musée réserve toujours son lot de surprises 🙂 Et je dois dire que c’est deux tableaux font partie de mon « best of du pire » 😉

Heureusement, il y a plein plein de belles choses à voir!

Ici un tableau de Léopold Carl Muller, surnommé « Muller l’égyptien ». C’est le plus important peintre orientaliste autrichien.

« Marché au Caire » (Léopold Carl Muller)

J’ai aussi adoré ce tableau de Eybl. C’est un des maître autrichiens des portraits miniatures. Et sur ce tableau, tout est tellement fin, c’est assez bluffant, on distingue presque chaque cheveux. Très beau 🙂 Membre permanent de l’académie des arts de Vienne, il décède au Belvédère en 1880 dans son appartement de service.

« Jeune fille lisant » (1850 – Franz Eybl)
« Werke » (Franz Lerch)

Il y a aussi une collection des œuvres de Gustav Klimt. Si vous voulez en voir d’avantage, je vous conseille d’aller au MuseumsQuartier. Le plus célèbre des tableaux de Klimt est au Belvédère, c’est le Baiser. Ce tableau est un des symboles de l’art nouveau, c’est un hymne à l’amour et le point d’orgue de sa période dorée. On suppose que le tableau représente Klimt et sa compagne Emilie Flöge.

« Le Baiser » (1908 – Gustav Klimt)

Ici, c’est un peu comme au Louvre avec Mona Lisa, il y a la foule! … tout le monde se presse devant, tout le monde veut sa photo en faisant un baiser devant le baiser, tout le monde sort sa perche à selfie. Bref c’est un moment qui peut vite devenir assez désagréable haha

On trouve aussi la version de Klimt du célèbre épisode biblique de Judith décapitant Holofrene. Il change radicalement de ce qu’on peut voir d’habitude. D’ailleurs on voit à peine la tête tranchée du général. Ici Judith est voluptueuse et perverse à la fois, sexy et séductrice. Le modèle serait une amie du peintre, Adele Bloch-Bauer.

« Judith et Holofernes » (1901 – Gustav Klimt)

On trouve plein d’autres grands artistes, voici une rapide sélection.

« The Artist’s family » (1928 – Anton Kolig)
Claude Monet

Sur le tableau suivant, à gauche, on voit Sissi, si si! oui à gauche c’est bien Sissi. Officiellement c’est « le portrait de l’impératrice Élisabeth » par Anton Romako. Le tableau n’est pas apprécié à l’époque en 1883, car il montre le côté excentrique et s’éloigne de la beauté classique. En face, c’est notre célèbre Napoléon franchissant le col du grand St Bernard (Jacques-Louis David, 1801).

Dans une salle, il y a une belle collection des figures grimaçantes du sculpteur autrichien Franz Xaver Messerschmidt. Il sculptait les têtes de l’aristocratie mais après sa mort, on découvre dans son atelier 69 têtes, dont il n’avait parlé à presque personne. Aussi appelées « têtes de caractères », on ne sait pas grand chose sur leurs origines et leurs modèles. Mais elles tranchent carrément avec le classicisme habituel. On se marre bien en prenant les mêmes poses à côté 😉

Les grands jardins du Palais du Belvédère sont à la française. Personnellement, je n’aime pas, c’est grand et interminable, bonne marche à vous !

On arrive ensuite au Belvédère Intérieur et à l’Orangerie.

J’avoue que la visite du Belvédère inférieur et de l’Orangerie a été un peu abrégée, mal aux pieds à force de faire du sur place 🙂

Un autre célèbre tableau de Gustav Klimt, le tournesol. Il était dans une collection privée et a été offert au Belvédère en 2010 seulement.

« Tournesol » (1907 – Gustav Klimt)

Il y a aussi des peintre tchèques exposés.

« Milenci » (Jan Zrzavy)

Pour la petite anecdote, Josef Capek qui a peint le tableau ci-dessous, c’est aussi un écrivain et poète. C’est lui qui invente le mot « robot » en 1920 pour une pièce de théâtre.

Josef Capek
« Der Letzte Mensch » (Anton Hanak)

Le tableau suivant est considéré comme la plus importante représentation du style expressionnisme en Croatie. C’est un auto portrait du peintre Vilko Gecan lisant le journal expressionniste « Der Sturm ».

« Cinik » (1921 – Vilko Gecan)

Quelques coups de cœur avec les tableaux suivants du peintre polonais Franz Sedlacek.

Franz Sedlacek

Franz Sedlacek

Belvédère 21

Vous entendrez probablement parler du Belvédère 21 (Arsenalstraße 1). C’est un bâtiment (moche) construit en 1958 comme pavillon de l’Autriche pour l’exposition universelle. Depuis il sert de musée d’art contemporain.

L’art contemporain, comme souvent … ça peut vite devenir très austère, et on voit que le succès n’est pas franchement au rendez vous au niveau du public. Au moins, vous serez tranquilles dans le musée !

Mais est-ce que vous avez réellement envie de voir ça ? Posez vous bien la question avant de faire le détour jusqu’ici ! 😀

Comme vous le voyez, au Belvédère 21, c’est la grosse ambiance ! A mon avis, à moins d’être particulièrement amateur d’art contemporain, on peut faire l’impasse sur cette visite sans trop de regrets 😉

En revanche, à l’extérieur du musée, il y a le parc Schweizer Garten avec plein de sculptures modernes, mais cette fois, il y a de la nature autour et c’est de suite plus sympa. Mais si! Allez y faire un tour 🙂

Avant de quitter le quartier je vous propose une petite découverte insolite …

Il faut aller à l’Hotel Daniel (Landstraßer Gürtel 5). Et sur le toit, non vous ne rêvez pas, il y a un voilier fondu ! C’est une œuvre de l’artiste autrichien Erwin Wurm, et le bateau s’est échoué ici en 2010 😉

Pour continuer à découvrir Vienne :

Vienne – MuseumsQuartier

Le MuseumsQuartier de Vienne, aussi appelé MQ, c’est un endroit où il faut absolument aller. Tout commence en 1713 quand l’empereur Charles VI ordonne la construction de grandes écuries impériales à proximité du château des Habsbourg. En 1725, plus de 600 chevaux sont dans les écuries, derrière la plus longue façade baroque de Vienne. Après la chute des Habsbourg en 1918, le site est utilisé pour accueillir la grande foire commerciale autrichienne Wiener Messe. Dans les années 1980, l’idée germe d’en faire un centre culturel. Trois musées sont rajoutés et le MuseumsQuartier est né. C’est un des plus grands centres culturels du monde.

L’entrée dans l’enceinte du MQ est gratuite et libre. C’est un lieu de culture, de rencontres et de vie. Des cafés et restaurant et boutiques culturels sont là aussi. Plus d’infos sur les expo et la programmations, sur le site officiel.

Musée Léopold

Le musée Léopold se base principalement sur la collection de Rudolf Leopold. Cet ophtalmologue autrichien a commencé à acheter des œuvres dans les 1950 et en particulier celles d’Egon Schiele, dont il est devenu un des spécialistes. Sa collection est rachetée par la ville de Vienne, et se trouve maintenant dans le musée portant son nom.

On commence donc avec Egon Schiele. Un peintre que j’aime beaucoup. Rapide topo : son père travaille dans les chemins de fer, devient fou et meurt alors qu’Egon a 15 ans. Passionné de dessin et peinture, il rentre à l’académie des beaux arts de Vienne. A 17 ans, il fait connaissance de Gustav Klimt qui est âgé de 45 ans. Klimt devient son maitre spirituel et l’admiration est réciproque entre les deux artistes. Trois ans plus tard, Egon claque la porte des beaux arts avec d’autres étudiants qui ne supportent plus l’enseignement académique. Ils forment ensemble le Neukunstgruppe (Groupe pour le nouvel art) en 1909, et organisent des expositions. Klimt lui donnera un coup de pouce en lui présentant des modèles, mécènes, et en lui achetant des dessins.

Son style est très sombre, glauque, à la limite du morbide. Les doigts sont toujours cadavériques et décharnés. Son œuvre est aussi caractérisée par de l’érotisme à la limite de la pornographie.

En 1911 il rencontre Wally Neuzil. C’est alors la muse de Gustav Klimt. Elle devient son modèle et sa compagne. Ensemble, ils s’installent dans une ville de bohème qui les invite pour créer des œuvres. Quelques mois plus tard ils sont expulsés : vie dissolue, mœurs douteuses, beaucoup de jeunes jeunes femmes comme modèles …

« Portrait de Wally Neuzil  » (1912 – Egon Schiele)

Le couple s’installe alors à Vienne et l’accueil n’est pas très chaleureux non plus … les nombreux dessins érotiques et les soupçons de détournement de mineurs le mènent devant le tribunal. Il est finalement condamné pour exposition de documents pornographiques à des mineurs (mais innocenté pour l’accusation de détournement de mineurs). Il fait 24 jours de prison.

« Arbre d’automne dans le vent » (1912 – Egon Schiele)

« Les ermites » (1912 – Egon Schiele)

Egon quitte ensuite Wally pour se marier avec Edit Harms en 1915, issue d’une famille bourgeoise. Il cherche à se ranger un peu … mais rapidement il demandera à Adèle, la sœur de sa femme, de poser pour lui. Et leur relation ira un peu plus loin que ça…

« Maison avec toiture » (1915 – Egon Schiele)
« Mère avec deux enfants » (1915 – Egon Schiele)

Pendant la guerre, il est stationné à Vienne comme soldat de garde, et pourra continuer de peindre. En 1918, alors que sa femme est enceinte, l’épidémie de grippe espagnole ravage l’Europe. Sa femme est emportée par la maladie, et Egon meurt trois jours plus tard, il a 28 ans …

On passe maintenant à Gustav Klimt. C’est la star de la peinture autrichienne. Il né en 1862 dans la banlieue de Vienne dans une famille nombreuse. A 14 ans il rentre à l’école des Arts Décoratifs de Vienne et sera rejoint plus tard par son frère. Ensemble ils créent un atelier de décoration en 1880. Ils réalisent entre autre le plafond du grand escalier du Burgtheatrer et du Kunshistorisches Museum. Il est reconnu pour son travail, mais ce n’est pas du tout ce qu’il a vraiment envie de peindre …

« Portrait de Marie Breunig » (1894 – Gustav Klimt)

Ses peintures sont encore classiques, mais le changement a déjà commencé. En 1895, lors d’une exposition à Vienne, il découvre les œuvres de Liebermann, de Felicien Rops, mais aussi de Klinger, Bocklin et Rodin. L’Art Nouveau commence à faire parler en France. En 1897, avec dix neuf autres artistes, il participe à l’Union des Artistes Figuratifs, c’est ce qu’on appelle la Sécession. Ils veulent ensemble changer la vie artistique de l’époque et s’éloigner de l’art académique

On lui commande de peindre les plafonds du hall d’accueil de l’Université de Vienne. Les premières toiles qu’il expose « La philosophie », suivi de « La médecine » et « La jurisprudence », déchainent les critiques. On s’interroge sur sa santé mentale, et ses peintures sont jugées trop érotiques. Bref, ça réveille les gens! Sa commande est annulée (à la demande des députés vers le ministre de l’éducation), mais malgré la critique il continue sur cette voie. (La philosophie sera détruite par les nazis en 1945).

En 1902-1903, c’est le « cycle d’or ». Il utilise de la peinture dorée dans toutes ses œuvres. Le baiser (1906) est son tableau le plus célèbre, on peut le voir au musée du Belvédère. En 1908, il quitte la Sécession, qui n’évolue plus selon lui. En 1910, les mentalités ont un peu évoluées dans le pays et il retrouve le succès du grand public viennois et la reconnaissance des autorités du pays.

« La mort et la vie » (1910 – Gustav Klimt)
« La mariée » (1918 – Gustav Klimt)

Il meurt en 1918 d’une hémorragie cérébrale, à l’âge de 55 ans.

Le MUMOK Vienne

Derrière ce nom barbare de MUMOK se cache le MUseum MOderner Kunst Ludwig Wien (ouf!). Le MUMOK est inauguré en 1962, mais c’est seulement en 2001 qu’il s’installe dans l’enceinte du MuseumsQuartier, à l’intérieur d’un bâtiment cubique en roche volcanique. C’est de l’art contemporain … aie aie … Est-ce que ça vaut la visite ? on va voir ça ensemble 😉
Infos pratiques, horaires, tarifs : sur le site officiel.

Malgré les craintes qu’on pourrait avoir dès qu’on pénètre dans un musée d’art contemporain … car bon, une banane scotchée sur un mur ou un point noir sur un fond blanc … est-ce que ça mérite vraiment de payer un billet d’entrée ? et bien il n’y a pas trop ce genre de choses au MUMOK, et c’est plutôt des grands « classiques » de la peinture moderne. Du lourd !

Jean-Michel Basquiat

Yves Klein et l’utilisation de son fameux International Klein Blue, son produit bleu (pigment + liant) breveté. J’étais assez agréablement surpris de voir un de ses portraits moulages 🙂

Andy Warhol

Marc Chagall

René Magritte

Lucio Fontana, et ses « fameux » monochromes lacérés …

Georg Baselitz

Emil Nolde. Je ne connaissais pas du tout. Et j’aime beaucoup! Bon après, j’ai découvert que c’était un antisémite notoire et qu’il était nazi à fond! … Est-ce qu’on peut différencier l’homme de l’œuvre ? le débat reste ouvert …

Pour résumer, le MuseumsQuartier, c’est vraiment agréable, c’est beau, on s’y sent bien, et il y a des belles choses à voir. Viendez les gens ! 🙂

Pour continuer à découvrir Vienne :

Milan

Vous ne savez pas quoi faire ce week-end et vous vous tâtez ? Ne tâtez plus et partez faire un tour à Milan! Oui en Italie pour un week-end on a tendance à penser d’abord à Rome et Florence, et c’est très beau aussi. Pourtant Milan a aussi des très belles choses à vous faire découvrir, et on va voir ça ensemble. C’est parti, hop en route!

Pour votre arrivée, privilégiez l’aéroport de Milan-Linate, c’est le plus proche de la ville, à 8km. L’aéroport principale, c’est celui de Malpensa, et qui est bien loin (45km!). Pour rejoindre la ville, c’est simple, c’est le bus 73 (ou X73) avec un ticket classique 1.50 Eur. Sinon vous pouvez tenter les bus privés (5 Eur).

Et ensuite, il y a quoi à voir pendant un grand week-end à Milan ? Pas de panique ! Tout d’abord on commence par visiter le Duomo, c’est LE monument de la ville. Incontournable.

Et on peut même faire une balade sur le toit ! 🙂

On prolonge la visite en allant explorer le Muséo del Duomo et ses nombreuses œuvres d’art.

italie muse museum duomo statue statues

Ensuite, on part à la découverte du centre historique de Milan. De la Piazza del Duomo, en passant par la célèbre Galerie Victore Emmanuel II, jusqu’au quartier Navigli et ses bars cools pour prendre l’aperitivo.

Il faut aussi visiter le Château des Sforza à l’ouest de la ville, ainsi que le grand parc Sempione.

Je vous propose aussi une balade dans le nord de Milan, de son quartier ultra moderne, en passant par la gare monumentale, les grands parcs, et même flamants roses ! 🙂

La ville de Milan possède aussi un grand cimetière ! Il est même plus que grand : c’est le Cimetière Monumental de Milan. Et ça vaut vraiment le coup d’y aller

Une petite visite culturelle au musée del Novecento est aussi à recommander!

Il y a plein de chouettes choses à voir et à vitre, allez c’est parti, qu’est-ce que vous attendez ? Hop en route ! 🙂

Séjour réalisé en avril 2018

Milan – Ouest

Une balade à l’ouest de Milan vous amène directement à la station de métro Cairoli. Ici vous vous retrouvez devant une imposante façade …

Château des Sforza

C’est le Château des Sforza. A l’origine se dressait ici le château des Visconti, une dynastie qui a régné sur Milan pendant deux siècles. En 1447 c’est la fin de cette famille, et une nouvelle famille prend le pouvoir à Milan, les Sforza. Ils décident de tout raser, et sur les ruines des Visconti ils construisent leur forteresse.

Leur règne sera de courte durée, en 1535 Milan passe sous domination espagnole. Le château sera beaucoup transformé à ce moment là, puis Napoléon fera abattre une partie, et plus tard quand il servira de caserne pour les troupes autrichiennes, il sera changé à nouveau. A la fin du XIXe siècle, la ville de Milan envisage sérieusement de raser complètement ce qu’il reste du château pour en faire un quartier résidentiel. Mais finalement il sera sauvé par Luca Beltrami, un grand architecte historien italien qui lancera un grand chantier de restauration. Il est officiellement ouvert en tant que musée en 1905.

Pendant la 2nde Guerre Mondiale le château est à nouveau endommagé, et il sera à nouveau restauré pour avoir son allure actuelle. La grande fontaine a été rajoutée après les travaux pour la construction du métro dans les années 1960.

Le château a la forme d’un grand quadrilatère, coupé en deux par un grand fossé. Sur la partie ville, il y a un grand champ de manœuvres collé aux casernes. Sur la partie « campagne », c’est la cour ducale, la Rochetta, la forteresse à l’intérieur de la forteresse, où demeurait le duc

On retrouve un peu partout ce symbole. C’est la Razza, le soleil ardent des Visconti, repris par les Sforza pour marquer leur filiation.

Le château comptent plusieurs musées : le musée d’art ancien, la pinacothèque, le musée égyptien, le musée de la préhistoire, le musée des arts décoratifs, le musée des instruments de musique et le musée du meuble. Autant vous dire que vous aurez des choses à voir ! Et en plus, il y a aussi des galeries pour des expositions artistiques temporaires.

L’entrée du chateau est gratuite. L’entrée des musées est payante : 10 Eur.

Voici une petite compilation de ce que vous pouvez voir, du best of, du pire of … allez savoir 😉

Parco Sempione

Juste derrière le Château des Sforza, il y a un grand parc, c’est le Parco Sempione. Ce grand espace vert est ouvert au public en 1893. Sur plus de 47 hectares, c’est un magnifique jardin à l’anglaise, avec des belles pelouses, des beaux arbres, des belles fleurs, des beaux espaces … oui c’est un beau parc 🙂

Si l’univers du design vous intéresse, sur le bord du parc il y a la Fondation Triennale, créée en 1923 pour « promouvoir les arts italiens et le développement de l’architecture ». Je ne l’ai pas visité.

De l’autre côté du parc, si vous avez le temps, vous pouvez aussi visiter l’Arena Civica. C’est un grand stade construit sous Napoléon et inauguré par l’empereur en 1806. Il a une capacité de 30.000 places. On peut aussi aller visiter l’Acquario Civico, construit en 1906 pour l’exposition universelle. L’aquarium compte 36 bassins et plus de cents espèces différentes. Plus d’infos ici : http://www.acquariocivicomilano.eu/cms/

Mais tout naturellement, on se dirige vers l’extrémité du parc, à l’opposé du Château des Sforza, en direction de l’Arco della Pace.

Arco della Pace

C’est un arc de triomphe dont la construction a commencé sous Napoléon en 1806, mais il n’a été achevé qu’en 1838. Une grande partie des matériaux de construction viennent des restes de la grande Église Saint-François-Majeur. Elle est détruite à cette époque pour sa vétusté mais qui était la 2e plus grande église de Milan, juste après le Duomo.

L’Arco della Pace fait 25m de haut. C’est l’empereur François Ier d’Autriche qui reprendra la construction et la réalisation de l’arc. Il est dédié à la réconciliation des grandes puissances lors du congrés de Vienne de 1815.

Derrière l’arc, c’est un grand quartier résidentiel. Mais je vous conseille de vous poser ici pour déjeuner en terrasse sur un des nombreux restaurants autour de la Piazza Sempione. Nous avons testé le BhangraBar (plus d’infos ici : http://bhangrabar.it/ ). Ils ont une très belle formule brunch le dimanche de 15h à 15h avec un énorme buffet à volonté. On a testé, on a validé! 🙂

La suite de votre séjour à Milan c’est ici :

Le centre historique de Milan
Le Duomo
Le musée du Duomo
Le musée del Novecento
Le nord de Milan
Le cimetière monumental

Milan – Museo del Novecento

Le Museo del Novecento est situé juste à côté du Duomo et du Palais Royal (qui abrite l’excellent musée du Duomo). Le Novecento fait partie du Palazzo dell’ Arengario, un édifice gouvernemental composé de deux construction cubiques et symétriques, construit sous l’ère fasciste. Le musée du Novecento est inauguré en 2010 et on peut y découvrir l’art du 20e siècle. Est-ce que ça vaut le coup ? grave que oui! on y va, hop en route! 🙂

Le musée est ouvert tous les jours et ferme assez tard. Bonus, le musée en lui même (sans parler des œuvres) est très photogénique. Dans certains couloirs, c’est limite la bousculade pour prendre « la jolie photo perspective trop belle ». Et bonus final, une grande pièce avec une baie vitrée énorme donnant sur la Piazza del Duomo, c’est tout bueno! 🙂
Plus d’infos sur le site officiel.

Bon plan : ce musée est gratuit tous les premiers dimanche du mois, sinon c’est 10 Eur.

La première grande œuvre, l’est déjà par sa taille, 6m x 3m! C’est ‘Il Quarto Stato’ que je connaissais déjà, réalisée par Giuseppe Pellizza da Volpedo en 1901.

On retrouve beaucoup de grands noms dans ce musée : Kandinskij, Klee, Modigliani, Boccioni, Mondrian, etc … Il y aura forcément quelque chose qui saura accrocher votre regard 🙂


Arturo Martini, La convalescente (1932)

Ici on peut admirer (ou pas) une œuvre de Lucio Fontana, qui a fondé le mouvement « spatialiste » en 1950. Rien à voir avec les étoiles. Ici l’idée c’est de faire de la toile du tableau plus qu’un support mais un élément à part entière de l’œuvre, en profondeur. Et pour ça, par exemple, il suffit d’une toile monochrome, hop un coup de cutter et c’est réglé. Ça vaut des centaines de milliers d’euros, si si.

Ici, j’étais tout content de tomber sur cette petite boite de conserve sous une vitrine, c’est la célèbre Merde d’Artiste ! 🙂 En 1960, « l’artiste » Piero Manzoni, un spécialiste du foutage de gueule pour certains, décide avec des amis de faire caca dans des boites de conserve, et de les vendre sur le marché de l’art, aux prix équivalent pour un même poids en or pur. 30 grammes de merde d’artiste vaut-il 30 grammes d’or pur ? Tel est le débat. Et aussi fou que ça puisse paraitre, les boites vont se vendre, et leurs prix va largement dépasser le cours de l’or! Ces dernières années, les boites de 30 grammes de merde se vendent aux enchères à plus de 120.000 euros !!!!

Certains musées se sont plaint de ne plus pouvoir exposer ces boites, car elles fuient, et ça pue. Et les compagnies d’assurance répliquent que « bin oui, c’est normal, c’est l’œuvre, c’est du caca, de la merde «  … Le monde de l’art est juste hallucinant ! 😐

Vous resterez probablement scotché devant un tableau en vous demandant ce qui s’est passé pour en arriver là.. ou s’il s’agit d’un tableau test pour les daltoniens où on doit voir apparaître une forme parmi les points.

Certaines œuvres sont dynamiques, et c’est assez sympa, limite récréatif 🙂

Ne passez pas à côté du couloir spatial ! 🙂

Des fois c’est très épuré, comme ces portes de lumières qui s’entrecroisent sans cesse …

Ici il y a un monochrome qui vaut plusieurs milliers d’euros, et un rideau ikea qui vaut 5 euros. Saurez-vous faire la différence ???? 🙂

Et je terminerais ce best-of par ce magnifique …. euh … porte manteau ou perchoir à oiseaux, je m’interroge encore … en tout cas, je crois que ça vaut beaucoup d’argent!

Si vous êtes fans d’art contemporain, vous allez kiffer le Museo del Novencento! Si vous n’êtes pas fans, allez y quand même, vous allez vous marrer ! 🙂

La suite de votre séjour à Milan c’est ici :

Le centre historique de Milan
Le Duomo
Le musée du Duomo
Le nord de Milan
Le cimetière monumental
Le château des Sforza et le grand parc Sempione

Milan – Cimetière monumental

Comme à mon habitude, s’il y a un grand cimetière, il faut que j’aille y mettre les pieds. Je vous rassure, il n’y a rien de glauque. Visiter un grand cimetière, c’est voir des statues parfois très tristes et parfois complètement loufoques. C’est un peu comme un musée à ciel ouvert, et en général, c’est très calme. Alors, hop en route pour le cimetière monumental de Milan!

italie milan cimetiere monumental statue

Il se trouve au nord ouest de la ville. Il a une superficie de 25 hectares. Sa construction commence en 1864 et il est ouvert en 1866. On peut le visiter de 8h à 18h, et c’est gratuit. Attention, il est fermé le lundi (et certains jours fériés).
Le grand monument à l’entrée c’est le Famedio. Ce bâtiment est construit à l’image d’une église mais correspond à une sorte de Panthéon, ici sont enterrés les personnes les plus célèbres ou celles qui ont permis de faire la renommée de Milan.

italie milan cimetiere monumental statue

Vous pouvez évidemment récupérer un plan à l’accueil pour vous repérer dans les innombrables allées. Personnellement, je préfère y aller au feeling. A moins d’être particulièrement calé dans l’histoire italienne et milanaise ou avoir de la famille dans le coin, il n’y a aucun « nom célèbre » qui vous parlera. On peut facilement y passer 2h sans se presser. C’est le deuxième site le plus visité à Milan après le Duomo.

Le monument le plus connu du cimetière, c’est sans doute la Nécropole. Pas compliqué à trouver, c’est tout droit dans l’allée principale. Il est parait-il inspiré de la colonne de Trajan (qu’on peut voir à Rome).

italie milan cimetiere monumental statue

Il y a beaucoup de mausolées inspirés de l’Égypte antique. C’était la mode au XIXe siècle.

italie milan cimetiere monumental statue
italie milan cimetiere monumental statue

Puis d’autres grands caveaux un peu plus classiques … (mais tout sauf modestes)

italie milan cimetiere monumental statue
italie milan cimetiere monumental statue
italie milan cimetiere monumental statue

Et puis on tombe dans le moderne. Ça a du « charme » aussi. Mais je me demande parfois comment ça fonctionne. Est-ce que quelqu’un est en charge de valider un projet ou non ? Par exemple quand un architecte dit « Alors pour la famille Bumaldi, je vais faire un bâtiment vitré de 4 étages avec ascenseur, et je rajouterais un accès wifi et des fresques en macaronis, dorures et marbres. C’est bon ça passe ? »

italie milan cimetiere monumental statue
italie milan cimetiere monumental statue
italie milan cimetiere monumental statue
italie milan cimetiere monumental statue

Ah ici, j’ai fais le fier : j’ai reconnu la même sphère que dans les jardins du Vatican à Rome. C’est une réalisation du sculpteur Arnaldo Pomodoro (qui travaille à Milan).

italie milan cimetiere monumental statue
italie milan cimetiere monumental statue

Ensuite je vous propose une petite compilation de statues qui m’ont marqué pour diverses raisons. Certaines sont vraiment tragiques, certaines presque drôles, d’autres touchantes et parfois même, on se demande réellement ce qu’elles font là ! 🙂 Je vous laisse vous faire une idée, et sur place, vous en verrez encore bien d’autres!

italie milan cimetiere monumental statue
italie milan cimetiere monumental statue
italie milan cimetiere monumental statue
italie milan cimetiere monumental statue
italie milan cimetiere monumental statue
italie milan cimetiere monumental statue
italie milan cimetiere monumental statue
italie milan cimetiere monumental statue
italie milan cimetiere monumental statue
italie milan cimetiere monumental statue
italie milan cimetiere monumental statue
italie milan cimetiere monumental statue
italie milan cimetiere monumental statue
italie milan cimetiere monumental statue

La suite de votre séjour à Milan c’est ici :

Le centre historique de Milan
Le Duomo
Le musée du Duomo
Le musée del Novecento
Le nord de Milan
Le château des Sforza et le grand parc Sempione

Budapest – Cimetière

Les grands cimetières, allez savoir pourquoi, c’est toujours quelque chose qui m’attire. C’est pas du tout morbide, au contraire! Dans les grands cimetières, il y a de l’espace, c’est calme, il y a des statues très réussies (et souvent dans des thématiques qu’on ne retrouve pas forcément dans les musées) et il y a parfois des trucs complètement improbables! 🙂 Bref, visiter un grand cimetière, je trouve ça vraiment intéressant! et ça tombe bien car à Budapest, il y en a un! Hop en route!

Pour y aller, direction la station de métro Keleti Pályaudvar (à la gare) et après quelques minutes de marche on arrive à l’entrée du cimetière le long de la rue Fiumei út. C’est le cimetière Kerepesi (Kerepesi temető). Il recouvre une superficie de 56 hectares. Il a ouvert en 1847 et de nombreuses personnalités hongroises sont enterrées ici. C’est un peu l’équivalent du Père Lachaise. Après la guerre, les communistes ferment le cimetière en 1952, déjà à cause des dégâts subis, et aussi car il y avait de nombreux « ennemis de la classe ouvrière » enterrés ici. Une usine s’installe sur une partie du cimetière et tout l’emplacement devait subir le même sort, et puis finalement non. En 1958 un grand monument est érigé en l’honneur du mouvement ouvrier, et le cimetière reprend vie (façon de parler!).
Plus d’infos sur le site officiel : http://fiumeiutisirkert.nori.gov.hu/en/home

hongrie budapest cimetiere cimetery

Voici une petite compilation (non exhaustive) de ce qu’on peut y trouver. Ce cimetière ressemble d’avantage à un parc, il est très boisé, on a vraiment l’impression d’être à la campagne!

hongrie budapest cimetiere cimetery
hongrie budapest cimetiere cimetery
hongrie budapest cimetiere cimetery
hongrie budapest cimetiere cimetery
hongrie budapest cimetiere cimetery
hongrie budapest cimetiere cimetery
hongrie budapest cimetiere cimetery
hongrie budapest cimetiere cimetery
hongrie budapest cimetiere cimetery
hongrie budapest cimetiere cimetery
hongrie budapest cimetiere cimetery
hongrie budapest cimetiere cimetery
hongrie budapest cimetiere cimetery
hongrie budapest cimetiere cimetery
hongrie budapest cimetiere cimetery
hongrie budapest cimetiere cimetery
hongrie budapest cimetiere cimetery
hongrie budapest cimetiere cimetery

La suite de la visite de Budapest 🙂

Quartier Gellert
Quartier du chateau
Belvaros
Lipotvaros
Erzsebetvaros
Varosliget

Budapest – Buda – Quartier du Château

Le quartier du Château se trouve à l’ouest de la ville, de l’autre côté du Danube, côté Buda. Partons à la découverte de ce quartier depuis le sud, en remontant vers le nord. En descendant le mont Gellert, ou après la traversée du pont Élisabeth, vous arrivez sur la rue Ybl Miklós tér.

Derrière cette statue du Jumping Lion (de Gabor Miklos Szoke) se trouve le Kiosque du Jardin . Il servait à clore les jardins du château. Son autre utilité était d’alimenter le château avec les eaux du Danube grâce à des machines à vapeur.

Comme une grande partie du quartier, il est pratiquement détruit pendant la Seconde guerre mondiale. En partie rénové, il sert longtemps de casino avant de finir à nouveau en ruine. Puis il est complètement rénové pour ré-ouvrir comme un lieu multiculturel ouvert à tous en 2016 sous le nom de Ybl Budai (en référence au grand architecte hongrois Miklós Ybl).
Plus d’infos ici : https://budaikreativhaz.hu/

Juste en face, c’est le Bazar du Jardin (Várkert Bazár). Ce complexe architectural de style néo-renaissance a été construit de 1875 à 1883 (sous les plans de Miklós Ybl). Ce lieu est aussi détruit pendant la Seconde Guerre Mondiale, et de 1960 à 1980, le terrain est utilisé pour des concerts en plein air. En 1984, tout est fermé et tout tombe en ruine.

hongrie budapest varkert bazar

En 2014, il profite d’un vaste plan d’embellissement du quartier du Château et de ses abords. Et maintenant, c’est tout beau tout bien, il y a des expos et tout! 🙂
Plus d’infos ici : https://varkertbazar.hu/en)

hongrie budapest varkert bazar

La promenade dans les jardins du château est très agréable (et c’est gratuit!). Si vous êtes en mode feignasse, il y a un escalator pour gravir la colline 😉

hongrie budapest castle garden jardin chateau
hongrie budapest castle garden jardin chateau

Depuis les terrasses des jardins du château, on peut profiter des supers panoramas sur Buda et ses riches quartiers résidentiels et boisés, ainsi que sur le Mont Gellert plus loin 🙂

hongrie budapest castle garden jardin chateau
hongrie budapest castle garden jardin chateau vue panorama danube
hongrie budapest castle garden jardin chateau vue panorama
hongrie budapest castle garden jardin chateau statue
hongrie budapest castle garden jardin chateau vue panorama danube pont

On arrive au Château de Budapest, aussi appelé le Palais de Budvar. Il a été construit sur les hauteurs de Buda entre l’an 1300 et 1400, en utilisant les premières fortifications érigées par les hordes Magyar (mais il n’était pas encore le palais royal, qui était d’abord à Timisoara puis Visegrád). Il subit des dégâts pendant l’invasion des turcs en 1541 et surtout pendant la reconquête chrétienne en 1686. Il est pratiquement rasé puis reconstruit au XVIIIe siècle, puis ensuite considérablement agrandit et enrichi au siècle suivant. A sa réouverture officielle en 1905, c’est un immense palais richement décoré!

hongrie budapest chateau

Mais pendant la Seconde Guerre Mondiale, les nazis retranchés dans le quartier sont bombardés par les troupes soviétiques en 1945. Pratiquement tout le quartier et détruit, et le château avec! Comme vous pouvez le voir sur cette photo 😐

budapest hongrie chateau ruine castle guerre

Le château n’est reconstruit que dans les années 1960, mais faute de budget, c’est principalement l’extérieur qui est rebâti (pas à l’identique). Tous les ornements internes, tout ce qui faisait sa richesse, tout est définitivement perdu. Comme les matériaux de construction choisis dans les années 1960 sous l’ère soviétique vieillissent très mal, un grand chantier est lancé en 2014 pour restaurer tout le quartier du Château. Et il faut bien avouer que c’est réussi, ça a de la gueule maintenant 🙂

hongrie budapest chateau nuit night

Bon alors si tout était en ruine, il reste des choses à voir ? Et bien oui (même si je n’ai pas visité le musée du Château). Du côté donnant sur le Danube, on peut voir par exemple cette énorme statue équestre du Prince Eugène. C’est qui donc ? Alors comme j’aime les parenthèses historiques (encore une), c’est parti! 🙂

hongrie budapest chateau statue
Statue équestre du prince Eugène

De son vrai nom, prince François Eugène de Savoie Carignan, né en 1663, il est un jeune prince cadet du Duché de Savoie. Tout jeune et tout chétif, il est envoyé à la cour de Louis XIV pour être destiné à une carrière ecclésiastique. A 19 ans il envoie tout valser, et il se forme (avec succès) aux arts militaires et ose demander au roi de diriger une armée. La réponse est non. « Personne d’autre ne s’est jamais adressé à moi de manière aussi insolente » dira Louis. Terriblement vexé, Eugène quitte la France et part proposer ses services à la cour de l’Empereur Léopold Ier, à Vienne. A l’époque, le Saint Empire Germanique est en guerre contre les Turcs. Grâce à des actes de bravoure pendant le Siège de Vienne en 1683, Eugène s’attire les grâces de l’Empereur, et se voit offrir une compagnie de Dragons (des cavaliers) en récompense. La compagnie est surnommée les Dragons de Savoie. De 1684 à 1688 il se fait remarquer comme un grand combattant et un habile stratège et il occupe un rôle important dans la défaite des troupes ottomanes. Jusqu’en 1697 il participe aux guerres avec les troupes (mal armées) du duché de Savoie contre les armées de Louis XIV. Il enchaine tout de suite après pour mater une nouvelle percée ottomane en étant cette fois à la tête des armées impériales autrichiennes. Et c’est un triomphe! Il combat ensuite sur tous les fronts en Europe contre Louis XIV! En Espagne pour la guerre de succession de Charles II, puis aux Pays-Bas, puis à nouveau contre les Ottomans, puis en Pologne, etc … Il meurt d’une pneumonie à 72 ans et il est considéré comme un des plus grands chefs militaire d’Europe (même Napoléon avait de l’admiration pour lui!). Et donc tout ça pour expliquer pourquoi il y a cette statue ici, ouf ! 🙂

Plus loin sur l’esplanade devant le château, il y a cette grande statue en bronze de 6m de haut qui représente un Turul. Le Turul est un mélange aigle-faucon-vautour. Cet oiseau mythique est, selon la légende, apparut en rêve aux princes Magyar pour conduire leurs peuples vers les anciennes terres d’Attila, en Hongrie.

hongrie budapest chateau statue turul

C’est un symbole de la nation Hongroise. Cette grande statue du château fait partie des 7 grandes statues érigées dans le pays pour les festivités du Millénaire. Il n’en reste plus que trois. Comme lui, on profite encore une fois du superbe point de vue sur la capitale hongroise depuis l’esplanade du château.

hongrie budapest chateau vue panorama danube

Maintenant, faisons un tour à l’arrière du château :

hongrie budapest chateau

Comme autre « monument à voir », il y a la fontaine du roi Mathias. Cette fois, promis, je fais plus court : le roi Mathias, qui a régné de 1458 à 1490, est célébré comme le plus grand roi de Hongrie. Il était sympa, cultivé (la plus grande collections de livres de l’époque après celle du Vatican), mécène des arts et grand stratège et fin diplomate (il repousse les ottomans et conquiert Vienne). Mais à sa mort, sans succession, tout ça s’écroule et disparait avec lui.

hongrie budapest chateau statues fontaine

Et cette fontaine de 1904 est donc sensée représenter une scène de chasse avec le Roi Mathias, qui aimait parcourir le pays déguisé en chasseur, en mode incognito. Et pendant une de ces chasses, il tomba amoureux de Ionka, une jeune fille non noble, qui mourut de chagrin quand elle découvrit plus tard qu’il était roi et qu’elle pensait leur amour impossible.

Un peu plus loin il y a cet étrange portail avec un corbeau tenant un anneau dans son bec. Non ce n’est pas un hommage à une fable de Jean de la Fontaine. Il s’agit des armoiries du roi Mathias. Une légende raconte qu’un corbeau aurait essayé de lui enlever son anneau d’or du doigt.

hongrie budapest chateau

Tout de suite en sortant du château, au nord, on tombe sur le palais Sándor. Cet ancien petit palais est construit en 1806 est lui aussi détruit pendant la Seconde Guerre Mondiale. En 1990, à la fin de l’ère soviétique en Hongrie, on décide de le rénover et en 2003 il devient officiellement la résidence du Président de la République de Hongrie. Pour assurer la garde de ce palais présidentiel, il y a deux soldats, qui sont en plein soleil, et qui ne bougent pas, mais alors pas du tout.

hongrie budapest palais sandor gouvernement gardes

Tranquillement à l’ombre derrière, il y a un autre garde, pour surveiller les deux soldats au garde à vous 🙂 Si vous avez le temps, il y a la relève de la garde, qui a lieu toutes les heures, en mode marche militaire et jonglage de fusils!

Toute la zone à l’arrière du château est en ruine. Il s’agit à la fois de ruines du château après les bombardement soviétiques pendant la guerre et de recherches archéologiques. D’ici quelques années, cette zone aura surement bien changée

Dans un coin, il y a une statue un peu oubliée (mais avec un autre super point de vue sur le paysage). Il s’agit de Artúr Görgey. En 1848, c’est l’année des révolutions dans les nations européennes. Ça brule à Paris, ça brule à Vienne, et par ricochet, ça brule en Hongrie. Ici cette révolution se transforme en une guerre d’indépendance contre les autrichiens, les Habsbourg. Artur, ce sympathique monsieur, s’engage à fond dans cette lutte et grâce à ses talents militaires, il arrive à conquérir la capitale et il crée le premier parlement démocratique de Hongrie (la Diète).

hongrie budapest statue artur gorgey hopenroute
https://fr.wikipedia.org/wiki/Art%C3%BAr_G%C3%B6rgey

En 1849, les autrichiens reviennent en force, aidés des prussiens, et la ville tombe. Artur est envoyé en exil en Autriche (alors que la majorité des révolutionnaires sont exécutés). 20 ans plus tard il est gracié mais les tensions sont encore vives en Hongrie et il tombera plus ou moins dans l’anonymat et l’oubli … à part cette statue qui lui rend encore hommage.

On continue la promenade. Vous pouvez longer les remparts du quartier avec vue sur Buda en suivant la rue Tóth Árpád stny, ou prendre la rue Úri. Tout le quartier est « neuf » et coloré. C’est vraiment agréable de s’y promener. Si vous avez une petite faim, à l’angle de la rue Szentháromság, il y a le restaurant (italien) de Jamie Oliver 🙂

Au bout de la rue, c’est l’Église Notre-Dame-de-l’Assomption de Budavár. Elle est aussi appelée l’Église Mathias, c’est plus simple 🙂

hongrie budapest eglise budavar

Cette église est d’abord construite au XIIIe siècle et voit le couronnement des premiers rois de Hongrie. Le roi Mathias fera construire la grande tour en 1470. En 1541 les turcs prennent la ville, et l’église devient la Mosquée Soliman, en hommage au grand sultan victorieux. Elle reste une mosquée jusqu’en 1686 quand Eugène de Savoie (qu’on a croisé plus tôt) arrive en force. Pendant le siège, un des boulets de canon fait s’écrouler un mur qui cachait une statue de la Vierge depuis la transformation en mosquée. Ce « miracle de Buda » aurait aidé à la victoire. L’église est en piteux état, et au cours des siècles, elle subit de nombreux incendies et des rénovations pour finalement être parfaite pour les cérémonies du millénaires en 1896.

Pendant la Seconde Guerre Mondiale, les allemands s’en servent comme bunker, les soviétiques bombardent tout. Voici une photo du quartier à la fin de la guerre …

hongrie budapest ruine guerre 1945

En 1950, il ne reste plus grand chose, et elle est condamnée à la démolition. Et pourtant elle va survivre, c’est un nouveau miracle! Et elle sera même totalement rénovée en 1970. Et maintenant, elle ressemble à ça 🙂

hongrie budapest eglise budavar

Et malgré toute cette histoire sacrément mouvementée, l’intérieur de l’église vaut le coup d’œil, allez, hop en route on va voir ça! 🙂

hongrie budapest quartier buda eglise matthias matyas
hongrie budapest quartier buda eglise matthias matyas

Il y a évidemment une belle place faite à Sissi (qui ne s’est pas mariée ici mais à Vienne) car son amour pour la Hongrie était connu de tous.

hongrie budapest quartier buda eglise matthias matyas

Juste devant l’église se trouve une belle statue équestre datant de 1906. Il s’agit de Étienne 1er de Hongrie.

hongrie budapest eglise budavar statue

C’est un prince magyar du Xe siècle, qui va partir à la conquête des différentes provinces de Hongrie, qui va les unifier toutes et qui va finir par se faire couronner premier roi de Hongrie en l’an 1000. Il converti ensuite tout son peuple au christianisme (les dieux païens étaient toujours priés). La naissance officielle de cet état chrétien au milieu de l’Europe centrale permettra d’apporter de longues années de paix aux hongrois. C’est un roi très connu.

Les batiments tout autour, c’est le Bastion des Pécheurs (Halászbástya). C’est un des monuments les plus célèbres des Budapest et c’est une destination touristique majeure. C’est une longue façade de 140m offrant une promenade de plaisance avec une vue superbe sur la ville. Son nom viendrait du fait qu’au moyen âge, cette zone était utilisée pour le marché aux poissons, et la guilde des pécheurs du Danube protégeait les lieux.

hongrie budapest bastion des pecheurs

Il y avait une tour de garde s’appuyant sur les remparts, mais elle tombait en ruine. Et à la fin du XIXe siècle c’est les grands travaux de rénovation. On décide de réaménager les lieux comme un endroit de plaisance. Ça aurait du être prêt pour les cérémonies du millénaire, mais le Bastion des Pécheurs ne sera fini qu’en 1905. Là aussi la Seconde Guerre Mondiale va tout détruire. Et pendant des années ce qui en reste sera couvert de graffitis. Il ne sera finalement remis à neuf qu’en 2003.

hongrie budapest bastion des pecheurs

Sur cette photo prise depuis l’autre rive du Danube, on voit bien l’église Mathias, les jolis remparts du Bastion des Pécheurs … et un gros bâtiment moche à droite, qui remplit tout l’espace. Il s’agit de l’hôtel Hilton (5 étoiles) qui a ouvert en 1977.

hongrie budapest bastion des pecheurs
+ hotel moche a cote !!!

C’est à l’époque le premier grand hôtel capitaliste dans une capitale communiste. Même s’il était un symbole de fierté à son ouverture, pour beaucoup maintenant, un hôtel moderne de cette taille juste à côté de l’église en pleine zone historique reste un véritable sacrilège!

En marchant vers le nord, on arrive sur une petite place calme avec un grand bâtiment richement décoré. Il s’agit des Archives Nationales Hongroises, transférées à Buda en 1794.

hongrie budapest buda archives nationales hongroises

Juste à côté se trouve la Porte de Vienne. Elle permettait de rejoindre la grande route menant à Vienne depuis les remparts du château.

hongrie budapest buda porte de vienne statue

Juste après avoir franchi cette porte, prenez à droite et entrez dans un petit parc peu connu. C’est le parc Europa Liget. Il a été créé en 1972 pour célébrer les 100 ans de la ville Budapest. Des dirigeants des pays européens sont venus chacun planter un arbre symbole de leur pays. Le parc qui était totalement tombé à l’abandon ensuite a été rénové en 2017. Une petite pause verte au calme bien agréable, après toute la zone touristique et la foule autour du château 🙂

Cette horrible superbe statue dévoilée en 2013, représente le roi de Pologne Ladislas II Jagellon et son épouse, Edwige, fille de Louis 1er de Hongrie.

hongrie budapest europa liget monument jogaila jadwiga statue

Personnellement j’ai kiffé la statue suivante 🙂 Le sculpteur c’est Maugsch Gyula, et elle représente l’ours Macko, un des personnage favori de l’écrivain Sebők Zsigmond.

hongrie budapest buda europa liget maugsch statue

Ensuite, allons découvrir un endroit assez insolite à Budapest. Mettez en marche votre gps favori, il faut rejoindre la rue Mecset (un petit peu de marche vers le nord). Ici se trouve le tombeau de Gül Baba.

hongrie budapest mausolee gul baba

C’était un proche du sultan Soliman le Magnifique. Gül Baba était un poète, philosophe et écrivain, et il est mort pendant la campagne ottomane à Budapest en 1541. Il est déclaré saint patron de la ville après sa capture par les musulmans. Ce qui est assez insolite ici, c’est qu’officiellement, le terrain où se trouve le mausolée n’est pas hongrois, mais propriété de l’État Turc.

hongrie budapest mausolee gul baba statue

En contrebas du mausolée, se trouve un sympathique jardin des roses (on prétend que c’est Gül Baba qui aurait introduit les roses en Hongrie). Tout est refait à neuf et date de 2018

hongrie budapest mausolee gul baba jardin des roses

Pour la suite de la découverte de Budapest c’est ici 🙂
Quartier Gellert
Belvaros
Lipotvaros
Erzsebetvaros
Varosliget
Cimetière

L’Ecosse et sa météo :-)

Je dois dire que le « charme » de la météo écossaise m’a assez marqué. Quand je demande à un randonneur écossais (après 3 jours de pluie ininterrompue) si des fois il y a du soleil ici et qu’il me répond « s’il n’y avait pas de pluie ça ne serait pas l’écosse » et que l’eau de pluie sert à faire du bon whisky, tout est dit 🙂 Du coup ça m’a « inspiré » pour cette petite bande dessinée. Çà vaut ce que ça vaut, j’espère que ça vous fera au moins sourire!

bande dessinee ecosse meteo tempete ouragan
bande dessinee ecosse meteo tempete ouragan
bande dessinee ecosse meteo tempete ouragan
bande dessinee ecosse meteo tempete ouragan

Et sinon pour visite l’Ecosse, avec un peu de soleil, promis! c’est ici 🙂