Madère, le sud ensoleillé

Madère, le sud ensoleillé

La côte sud de Madère est en générale la partie la plus appréciée de l’ile. C’est ici où il y a le moins de pluies grâce à la protection des alizés. On y rencontre une succession de petits villages, des plantations et des plages plus ou moins agréables, et comme partout sur l’île, des paysages incroyables ! 🙂 Allez hop en route à la découverte du Sud de l’ile !

Bon en fait, vous allez rire, mais lors de notre séjour à Madère, le sud on l’a surtout vu en soirée ou tôt le matin, puisque la majeure partie du temps, on était en train de gambader le long des nombreux sentiers de randonnées de l’ile. Du coup, je me rends compte que je n’ai pas tant que ça de photos de jolis villages ensoleillés ou de falaises à pics et verdoyantes sous un ciel bleu et pur. Il suffit d’imaginer un peu, allez quoi, c’est exactement pareil que mes photos, mais en mieux! 🙂

En général, tout commence à l’Aéroport International de Madère Cristiano Ronaldo. Il est situé à l’est de l’ile à 16km de Funchal. Quand on passe dessous en voiture on peut admirer les 180 énormes piliers de bétons qui ont permis d’agrandir la piste d’atterrissage en 2000.

madere aeroport cristiano ronaldo

Il est classé dans le top 10 des aéroports les plus dangereux au monde. L’atterrissage se fait sans l’aide des instruments, en faisant un virage le long de la côte à basse altitude, avec la montagne d’un côté, la mer de l’autre et les habitations en dessous, et ensuite c’est le vent qui est souvent fort dans cette zone, qui est d’abord de face puis de côté et enfin d’arrière. Par exemple en 2015 seuls 20 pilotes de la British Airways étaient habilités à atterrir ici. Et vous trouverez facilement des compilations de vidéos avec des avions assez chahutés, donc si pour vous tout s’est bien passé, estimez vous chanceux 🙂

Allez ensuite on emprunte la VR1, la route principale qui longe la côte … et on s’aperçoit assez vite que la route à Madère le long des côtes, c’est une succession de tunnels et de ponts (et de plus en plus vers l’ouest de l’ile).

On arrive assez vite à Funchal, la capitale. Le détail sur cette jolie ville ici 🙂

madere funchal telepherique vue mer

Un exemple de fin de journée, un peu avant d’arriver à Camara de Lobos. On est souvent scotchés par la beauté du ciel 🙂

madere pont route coucher de soleil sunset

On est maintenant à une quinzaine de kilomètres à l’ouest de Funchal, et ici se trouve le fameux belvédère de Cabo Girao. Des belvédères au sommet de falaises vertigineuses, à Madère, il y en a quelques uns, mais celui-ci c’est le plus spectaculaire! Avec 580m de hauteur, c’est une des plus hautes falaises du monde! Depuis ce site on peut voir la côte sud qui s’étend jusqu’à Funchal.

madere cote sud panorama

Et on peut aussi en profiter pour marcher sur la skywalk, une passerelle avec un sol transparent, construite en 2012. C’est assez marrant de voir la réaction des visiteurs pris de vertiges, la vue est magnifique, et en plus, c’est gratuit 🙂

madere cabo girao falaise skywalk

D’ici on peut voir en bas, trèèès loin en bas, la petite parcelle cultivée de Fajãs do Cabo Girão. Vous pouvez en profiter pour y aller si ça vous tente en utilisant le Teleférico do Rancho à quelques minutes de là.

madere cabo girao falaise skywalk

En continuant toujours à l’ouest, vous tomberez sur le petit village de Ponta do sol. Honnêtement, je n’ai pas grand chose à dire dessus, on l’a juste visité en soirée, le vieux centre a l’air sympa et on y a bien mangé et bien bu et donc passé une très bonne soirée 🙂

madere ponta do sol

Et pour manger et boire alors ?

  • The Old Pharmacy (23 Rua Doutor Joao Augusto Teixeira) : sur les conseils de la proprio de l’appart où nous logions, nous sommes venus ici. Formule grande planche tapas et bouteille de vin offerte, c’était plutôt bien !
  • The Small House (29 Rua Doutor Joao Augusto Teixeira) : sur nos conseils, venez ici pour boire de la vraie bonne bière (autrement dit, on y trouve de la bière belge, et plein d’autres!). Petit bar rock et cool! 🙂

Après une nouvelle succession de tunnels routiers on arrive à Madalena do mar. Selon la légende, ce village aurait été fondé par Henrique Alemão (Henri l’allemand). Un illustre inconnu ? et bien non, toujours d’après la légende, il s’agirait tout simplement de Władysław III, roi de Pologne qui trouva la mort à la bataille de Varna en 1444 qui opposait les croisés contre l’armée turc. Or le cadavre du jeune roi de 20 ans n’a jamais été retrouvé … et on dit qu’il aurait survécu à la défaite de son armée, et qu’après plusieurs années en terre sainte, le roi Alfonso V du Portugal lui aurait fait remettre par Zarco un grand territoire à Madère. Il y a construit une grande ferme et une église en hommage à St Madeleine, et aurait refusé de reprendre le trône de Pologne. Ah, les légendes ! 😉

madere madalena do mar panorama

Maintenant, Madalena do Mar, c’est un charmant petit village, niché entre 2 grandes falaises, une grande plage (caillouteuse) et la plus grande plantation de bananes de l’ile. Et ce fut notre petit coin de paradis pendant une semaine à Madère (et je vous conseille très fortement le très chouette airbnb de Adriana).

J’en profite pour caler cette photo de l’océan atlantique prise la-bas … je l’aime bien celle là 🙂

madere ocean atlantique madalena do mar

Et pour manger et boire alors ?

  • Restaurante a Poita (Estrada Dos Lombos) : le restaurant qui ne donne vraiment pas envie d’y aller (déco moche au bord de la route, odeur de poisson), et en fait, le top! Poisson super frais, sans chichi, local et cool (attention les soirs de match de foot haha), du très bon vin, bref, recommandé ! 🙂
  • Restaurante Preia-mar (Rua do IV Centenario – Loja 4) : très local, des grandes marmites de pâtes aux fruits de mer à partager, nos voisins du bas, sympas 🙂 animé le samedi soir.
  • Bar Dona Maria (R. da Praia) : tout petit bar en plein air juste à côté de la jetée, et l’endroit idéal pour prendre l’apéritif au coucher de soleil avant d’aller au resto. Endroit très sympa

madere madalena do mar coucher soleil sunset hopenroute

  • Restaurante Cantinho da Madalena (Avenida 10 de Fevereiro N0 2) : grand restaurant, bel établissement idéalement situé, mais l’un des pires repas sur l’île, très quelconque, très touriste …

Si vous passez dans le village, n’hésitez pas à visiter la bananeraie, c’est gratuit, suffit de se promener 🙂

madere madalena do mar plantation banana

madere madalena do mar plantation banana

Un peu plus loin à l’ouest vous trouverez la Praia de Calheta, la seule plage de sable de Madère. Le sable a été importé plusieurs fois du Maroc pour pouvoir créer ces 2 petites plages protégée par des digues. Pratique pour une petite baignade en mode sable chaud.
Juste à côté se trouve un gros complexe hôtelier (moche), le Savoy Calheta Beach hotel (rempli d’anglais), mais qui a « l’avantage » d’avoir en face un très grand supermarché bien garni 🙂

Toujours en direction de l’ouest, la route prend de la hauteur car maintenant l’île ne présente que des falaises. Et sur les hauteurs donc, on trouve Prazares (plaisir en portugais), à 600m d’altitude.

madere-cote prazeres jardim atlantico

L’église Notre Dame des Neiges (Igreja De Nossa Senhora Das Neves) au centre du village mérite d’y faire un petit tour.

madere prazeres eglise

Bon à savoir : Chaque dimanche matin à Prazeres, il y a le Mercado Dos Agricultores. Ici vous trouverez des fruits et légumes de saisons et cultivés localement. C’est d’ailleurs très local, rien n’est indiqué, le marché se trouve dans un grand bâtiment à côté du terrain de foot. Sympa et en tout cas, bien plus agréable que celui de Funchal (mais aussi beaucoup plus petit).

Enfin, il y a le complexe hôtelier de Jardim Atlantico. Le restaurant vaut le coup il parait. La petite curiosité locale, c’est le sentier à parcourir pieds nus, pour découvrir toutes les sensations de la marche dans la nature sur différents types de sols. (prix symbolique de 1€ ou gratuit si vous oubliez de mettre une pièce à l’accueil). C’est une boucle de 800m sur 17 éléments différents de l’ile : pierres, pommes de pin, eucalyptus, boue, eau, gravier, etc … autant dire que c’est tout sauf agréable ! enfin pour moi, c’était un véritable calvaire 🙂
Pour d’autres, c’est le fun, allez tester 😉

madere jardim atlantico barefoot walk

La suite !

Madère, j’adhère!

Madère, j’adhère! C’est par ce jeu de mot lamentable 🙂 que je commence mon récit sur la très belle ile de Madère. La rencontre a eu lieu en octobre, alors qu’en France la météo était aussi lamentable que mon jeu de mot d’introduction, alors vite, il fallait partir!
Mais où aller pour avoir un minimum de dépaysement, de la belle nature, à la dernière minute et pas cher ? Le choix s’est fait un peu au hasard, et vraiment aucun regret! N’hésitez pas, foncez!
Allez, Hop en route à Madère!

 Faisons rapidement les présentations

Madère est une petite île portugaise, perdue dans l’océan Atlantique, au large du Portugal et au nord des Canaries. Elle mesure environ 57 km de long sur 22km. Un peu plus de 260.000 habitants. Et surtout, des paysages magnifiques et des superbes randonnées à faire un peu partout! Franchement, c’est le régal! Et puis on est toujours en terres portugaises, alors pour la nourriture et la boisson, il y a ce qui faut, c’est bon et généreux 😉 Enfin le climat est doux toute l’année ce qui en fait le paradis des fleurs 🙂

Allez hop, au programme

Location de voiture

Même s’il y a des bus, prenez une voiture, liberté! (le vélo, c’est juste suicidaire). Comme souvent, énormément de récits d’arnaques en tout genre pour la location de voiture à l’aéroport. Après avoir fait pas mal de recherches sur le sujet, le choix est fait : Insular Car (http://www.insularcar.com/)

Pas de mauvaises surprises, formalités remplies en 5 minutes à l’aéroport, clés en main et notre belle clio neuve 90ch est prête à partir. Ne lésinez pas trop sur le choix de la voiture, en bon état avec des bons freins et un minimum de puissance pour les nombreux lacets interminables avec des pentes à 20%, et d’ailleurs si vous avez l’aide au démarrage en côte, c’est tout bonus ! Autre bonne surprise, le gps intégré et gratuit.

Rendre la voiture sera aussi simple et rapide. La voiture avait une grosse éraflure sur l’aile droite (datant d’avant la location), mais la personne chargée de faire le retour l’a montré du doigt en faisant un gros « hoooo! c’est quoi ça?! il va falloir payer! mouhahaaaa! » avec un rire sadique!! Evidemment c’était la bonne blague qu’il doit faire à chaque client 🙂 et donc on n’a rien payé 😉

Hébergement

Le nord de l’île a tendance à être plus nuageux et pluvieux, et surtout moins ensoleillé. Pour profiter au maximum : logez sur la côte sud. Et personnellement, on a eu le coup de cœur pour le petit village de Madalena do Mar et un superbe logement pas cher sur Airbnb

Séjour réalisé en octobre 2017

Jour 13 – Bac Ha – Hanoi

Jour 13 – Bac Ha – Hanoï

Dernier jour à Bac Ha. On est lundi, la fièvre du marché dominical est passée, alors on prend notre temps ce matin, no stress 🙂 Un petit café vietnamien en terrasse au soleil, en regardant les gens vivre tranquillement. C’est ça aussi les vacances! Mais j’avoue qu’à un moment ça me démange, j’ai les fourmis dans les jambes, et si on bougeait hein ? bon allez hop en route ! 🙂
Hier on était parti se promener au nord ouest de Bac Ha, cette fois on part vers le sud ouest. Dès le matin la chaleur est bien pesante … mais c’est pas grave, on marche dans un chouette décor, des rizières, de la verdure, des fleurs. Y a vraiment pas de quoi se plaindre 🙂

vietnam bac ha randonnee

vietnam bac ha randonnee

Durant cette balade on est parti sans réelle indication, avec un plan GPS et ça suffit. J’ai quand même réussi à me tromper de chemin à un moment. On a fini au milieu d’un petit hameau de baraques en tôles rafistolées avec quelques planches. Les gens qui vivent là préparaient un repas en découpant des canards et en buvant pas mal d’alcool directement à des petites bonbonnes. On a fait demi-tour car on était franchement pas à notre place et il y avait trop d’alcool et de machettes à mon gout 😉

vietnam bac ha randonnee

On retrouve notre chemin qui serpente au milieu des rizières et après il se met carrément à grimper la montagne en zigzague. Il n’y a toujours pas d’ombres pour s’abriter et le soleil cogne dur, pensez à bien vous couvrir. Mes coups de soleil de la veille sont encore là pour me le rappeler. Enfin le chemin atteint le sommet! et en plein milieu sur notre route, trois buffles sont sur le passage et sans personne pour les surveiller. Ils étaient visiblement en pleine séance de thalassothérapie, façon bain de boue. A les entendre beugler à notre approche, en soufflant fort et avec les oreilles qui battent l’air, je crois qu’ils voulaient nous dire qu’ils n’aimaient pas trop être dérangé … Ca a beau avoir l’air placide et tout, un buffle c’est quand même costaud, ça a des grosses cornes, et ça doit surement manger un ou deux touristes par mois!

vietnam bac ha randonnee

vietnam bac ha randonnee

Sur l’autre versant de la montagne, une nouvelle vallée s’offre à nous, avec des nouveaux sommets à découvrir. On continue de marcher, encore et encore 🙂 On est en vu du lac du barrage de Coc Ly .. et mine de rien on vient de faire 9 km de marche … et il faut refaire la même chose dans le sens inverse, et reprendre pas mal de dénivelé au passage. Dur!

vietnam bac ha randonnee

Heureusement il y a quand même des paysages qui méritent tous ces efforts 🙂

vietnam bac ha randonnee

Suite à cette photo, on revient avec une certaine appréhension à la fameuse « crête des buffles ». Soulagement, ils ne sont plus là. Et alors qu’on fait les fiers, on entend un gros souffle mais on ne voit rien. En se penchant au bord du chemin, on voit un buffle en train de gravir la pente dans les broussailles et en nous ayant visiblement pris pour cible, ça se voit dans ses yeux! On ne reste pas trop longtemps pour vérifier ses intentions belliqueuses, on lui laisse sa crête boueuse et on entame notre descente vers Bac Ha.

vietnam bac ha randonnee

De retour au Ngan Nga Bac Ha Hotel on prend le temps de se reposer et flâner à nouveau autour du lac de Bac Ha. Via l’hôtel on a réservé nos billets pour le bus de nuit qui part de Bac Ha à 21 h et arrive le lendemain matin à Hanoï vers 5 h (pas de véritables couchettes mais des sièges allongés).

L’arrivée à Hanoï se fait un peu la tête dans le *bip*. On a l’impression d’avoir à peine dormi dans le bus (de temps en temps on est réveillé par des coups de volants brusques ou des klaxons .. et on n’ose même pas essayer de deviner la raison, sinon c’est sûr on ne pourra pas se rendormir). On est à la gare routière de My Dinh. Elle est située à environ 9 km du vieux centre de Hanoï, et la gare est moche. Il fait encore nuit. On rencontre par hasard un couple de français en train de faire un tour du monde. On discute une dizaine de minutes et on est constamment harcelés par des chauffeurs de taxis qui nous proposent tous leurs services (enfin on suppose que c’est ça). On se dit au revoir et maintenant il est temps de retrouver notre hôtel à Hanoï. Comme on n’a pas vraiment le choix, on prend un taxi, le premier garé dans la longue file d’attente. Des dizaines de chauffeurs sont là, alors qu’il n’est que 5h du matin. Je relativise mon manque de sommeil, car eux, je me demande bien comment ils font …  On donne au taxi l’adresse de l’hôtel (Indochina queen hotel, 67 Thuoc Bac), et on sent que ça va être compliqué … J’ai franchement l’impression qu’il n’a rien compris du tout, mais il est déjà en route. Sur son tableau de bord, il a un GPS … éteint. J’essaie de lui demander s’il peut l’allumer car au bout d’un moment je vois qu’on fait un gros détour (je check la position sur le GPS de mon téléphone). Il me fait signe que non et s’agace. Et moi aussi je m’agace car c’est pas la bonne direction! Après je suis peut être fatigué et je connais ni la circulation ni les raccourcis pour rouler à Hanoï, mais j’aime pas trop être pris pour un con. Le ton monte assez vite. A l’arraché j’arrive à le faire dévier de sa route et lui demande d’aller au Lac Hoan Kiem, il connait? ça au moins ? Et dès que je vois sur le gps qu’on est à proximité je le fais s’arrêter, on descend. Le chauffeur me montre ses dents en faisant « gniiiiiiiii » je suis stressé, « ouais bin je suis pas le seul! » grrrrrr. Bref, je chasse vite cet épisode bien agaçant de ma tête et on repart à pieds vers l’hôtel. Environ 2 km à parcourir et j’ai vraiment pas envie de reprendre un taxi!

Le soleil est encore loin de se lever, mais il y a déjà beaucoup de monde dehors, et beaucoup de personnes qui font leurs exercices de gymnastique au bord du lac. Je me dis qu’ils ont bien raison, car il fait frais à cette heure là et surtout il n’y a pas trop de circulation et donc pas trop de pollution … c’est presque un miracle à Hanoï!

Vers l’hôtel j’ai vu cette chaîne accrochée aux rétroviseurs d’une voiture et à un arbre. Un drôle d’antivol qui m’a bien fait rire 🙂
L’Indochina Queen Hotel venait à peine d’ouvrir ses portes quand on arrive. Un veilleur de nuit dort à l’accueil à côté de son scooter. On attend un peu, et le personnel arrive. Ils sont toujours aussi cools et sympas et compatissent pour notre histoire de mauvais taxi. On file dans la chambre et hop, on retourne faire une petite sieste 🙂

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Jour 11 – Bac Ha

Jour 11 – Hanoï – Sapa – Bac Ha

Bon alors là, autant jusqu’ici on s’était bien débrouillé, autant cette partie c’est du grand n’importe quoi et je me demande encore comment on a pu faire aussi mal! 🙂 la fatigue sans doute … Donc ce jour là, on se lève tôt à Hanoï pour aller au bord du lac Hoan Kiem, prendre le bus du Sapa Express à 7h30. Bus impeccable, couchettes allongées, allez hop en route pour rrrzzzz rrrrzzzz ….
Arrivée à Sapa , 12h30 … et là, moi qui d’habitude essaie de gérer un peu l’organisation, j’ai tout laissé faire, histoire de me reposer un peu hein. Et donc une fois arrivée à Sapa, je demande « ok et maintenant comment on va à Bac Ha? ». Car Bac Ha c’est là où on veut aller. On est samedi, et dimanche c’est LE jour de marché à Bac Ha et donc il vaut mieux y arriver la veille, genre aujourd’hui quoi. Et là, c’est le gros moment de solitude … on n’est pas du tout au bon endroit mais alors pas du tout! on est juste à l’opposé hahaha le gros FAIL! 🙂
Bon allez, no stress, c’est les vacances après tout. On entre dans la première boutique qui propose trek & co, et on réserve deux places pour un petit bus qui va à Bac Ha. Coup de chance il part dans un peu plus d’une heure. Ça nous laisse juste le temps de manger des grillades dans un petit bouiboui juste à côté. On est les seuls occidentaux, on montre du doigt ce qu’on veut manger, on ne cherche même pas à savoir ce que c’est, du moment que c’est bien cuit et bien grillé, je me dis que tout est à peu près comestible 🙂 Et puis avec une petite bière, tout passe!

Enfin notre bus arrive, et on repart. On aura passé 1h30 à Sapa, record de la visite la plus courte battu! En plus, la première impression que j’ai eu en arrivant à Sapa était vraiment super désagréable. A peine descendu du bus, des dizaines de jeunes filles en tenues traditionnelles tournent autour des passagers « where are you from? » « do you want to come with me? » « I’m so nice, you want to take a picture? » etc … un véritable harcèlement. Après je peux comprendre que le filon du touriste occidental qui veut sa photo clichée avec la jeune fille dans sa tenue traditionnelle en échange d’un petit billet, c’est rentable et ça aide à faire vivre la famille, mais perso, c’est pas du tout mon truc.

Bref, en tout cas, nous, on s’en va! C’est reparti pour une descente en bus interminable vers la gare de Lao Cai. Depuis cette gare on reprend un autre bus pour monter jusqu’à Bac Ha. Et ce bus mes amis, c’est vraiment le bus local! Tout le monde était vietnamien, sauf nous et un couple de touristes étrangers et le mec était un grand gaillard barbu qui mesurait bien deux mètres. Et comment vous dire, la taille standard des sièges des bus est adaptée au format vietnamien, et ce n’est pas vraiment ce genre de gabarit 🙂 En cours de route, pendant une interminable montée dans des lacets tous plus flippants les uns que les autres, on a quand même réussi à livrer un essieu de voitures à un garage, puis on a réussi à caser des paniers remplis de poules là où on pouvait, ensuite il y avait une petite armoire à faire rentrer on ne sait où (le bus est déjà archi complet), mais le must, c’est quand on a embarqué une petite dame … et sa machine à laver!!!! Tout le monde rigolait tellement c’était du grand n’importe quoi 🙂

vietnam bac ha

On arrive enfin en début de soirée à Bac Ha, tout le monde descend! Maintenant il faut trouver un hôtel … et comme demain c’est jour de marché, mauvaise pioche, la majorité des hôtels sont déjà complets! Finalement on trouve une chambre de libre dans un hôtel dont j’ai oublié le nom et que j’ai effacé de ma mémoire. La chambre était horrible, moche, humide, et en plus y avait une énorme araignée sur le mur, mais du genre une mygale d’au moins 30 cm! De toute façon on n’a pas vraiment le choix pour ce soir…

On file trouver un endroit où manger, il fait nuit. On s’installe à la terrasse en bois du restaurant Hoang Yen, à quelques mètres de l’hôtel. Par hasard, on retrouve nos compères du mini bus, avec le géant barbus, installés à deux tables de nous. On se fait signe, et puis on se dit que ce serait pas mal de manger tous ensemble. Hop on fait donc connaissance avec ce couple qui vient d’Australie, et le géant est un mineur qui extrait des opales. On mange bien (mais je ne sais plus trop quoi), on boit beaucoup (du vin, des bières), et même à la fin on se laisse tenter par de l’alcool de maïs. C’est une spécialité de la région de Bac Ha. On pensait avoir un petit verre façon shooter. Et non, c’est un grand verre rempli à raz bord qui est servi! Et rien qu’à l’odeur on sent que ça va être un bon 45 degrés d’alcool. Bon et bien pour l’honneur de la France, j’ai tout bu! Le géant australien n’a pas pu, haha, victoire! On rentre en titubant dans le taudis qui nous sert d’hôtel pour la nuit, et heureusement pour moi, les souvenirs de cette journée « loupée » se sont un peu effacés de ma mémoire 😉

Jour 12 – Bac Ha

Cette nuit passée dans cet hôtel dont j’ai oublié le nom est l’une des pires de mon existence! A partir de ce jour, j’aurais une toux grasse qui va durer bien après mon retour en France. Pendant pratiquement un mois je vais tousser et je suis persuadé d’avoir respiré des spores de champignons moisis dans cette chambre toute pourrie. Mais revenons à Bac Ha. Dès le matin donc, très tôt, on file prendre un café (ailleurs!) et on se pose à la terrasse du Ngan Nga Bac Ha Hotel, un peu plus bas dans la rue. Le patron qui parle un peu français nous demande si on cherche une chambre (business business). On lui répond qu’on en a déjà une mais qu’elle est nulle. Il demande combien on paye, on négocie un peu, et il nous propose une chambre à 200.000 vnd. Marché conclu. On déménage illico nos affaires et sans regrets!
http://www.nganngabachahotel.com/

On fait ensuite une petite promenade autour du joli lac de Bac Ha, avec les montagnes qui se reflètent à l’aube, c’est beau, et je tousse 🙂

vietnam bac ha lac

Ensuite hop en route pour le marché!

Le marché de Bac Ha, donc, c’est le gros truc local. Chaque dimanche, des milliers d’habitants de la région se retrouvent ici. Ce n’est pas seulement pour faire des achats, mais aussi tout simplement pour permettre aux gens de se retrouver après une semaine de travail bien pénible. Les habits traditionnels sont de sortie, et les gens viennent aussi faire la fête. Ce marché est aussi très connu car les minorité ethniques du nord du Vietnam sont bien représentées : les Mio, Hmong, Dao Fo, Tay et Giay. Chaque ethnie se reconnaissant grâce aux vêtements portés, aux couleurs utilisées etc…

vietnam bac ha marche

Pour bien profiter du marché, il faut arriver tôt! Si possible dès 6 h. Nous avec notre petite galère d’hôtel, on débarque vers 8 h. L’avantage d’y être tôt dans la matinée, c’est qu’il n’y a pratiquement que les locaux, et l’ambiance est à la fois consciencieuse pour faire des bonnes affaires et festives pour les retrouvailles. Plus tard dans la matinée, les bus touristiques arrivent. Et ensuite, il y a de plus en plus d’occidentaux qui déambulent dans le marché et qui mitraillent de photos les femmes dans leurs tenues bariolées. C’est le concours de qui aura le plus beau gros plan, qui aura la photo avec la ribambelles de petites filles costumées, qui aura réussi à photographier une robe de chaque ethnie. Je trouve ça ridicule, on a l’impression que les touristes y vont comme ils vont au zoo. Pour voir des spécimens étranges et pittoresques et les prendre en photo. Il faudrait peut être rappeler que ce sont aussi des gens normaux qui vivent normalement. Imaginez votre tête si vous faites votre marché le dimanche et que des dizaines de touristes viennent vous prendre en photo en gros plan alors que vous êtes tranquillement en train d’acheter vos poireaux?

vietnam bac ha marche

Bon allez, oublions cet aspect et revenons au marché. Malgré le désordre apparent il est organisé en 3 zones principales. Une pour les produits du quotidien (vêtement, ustensiles, …), une pour la nourriture (fruits et légumes, viandes), une pour les animaux.

Il y a aussi ce type à la casquette sur la photo suivante. Je ne sais pas réellement quel est son rôle. J’ai l’impression qu’il distribuait des amendes aux commerçants qui ne respecteraient pas certaines règles mais je n’en suis pas certain du tout. Si quelqu’un à la réponse, ça m’intéresse.

vietnam bac ha marche

On fait le tour des étals en mâchonnant des morceaux de canne à sucre. On se dit que finalement on ne va pas peut être pas manger directement sur place, car la partie avec la viande « fraîche » découpée à même les tables avec les mouches autour, ça nous a pas trop enthousiasmé 🙂

vietnam bac ha marche

Allons voir vers le lac,  du côté du marché aux bestiaux. Ici il y a beaucoup plus de bruit. On entend les poules, les coqs, les oies et les canards … et les plus bruyants sont les cochons qui sont ficelés et mis sur une selle de mobylette et qui couinent à la mort.

vietnam bac ha marche

Il y a aussi des chiens à vendre … je crois que les chiots sont destinés à être élevés pour garder la maison, et les adultes pour être mangé …

vietnam bac ha marche

Les petites cages à poules (les mêmes qu’on a transporté en mini bus la veille) font un peu mal au cœur … tous ces volatiles confinés comme ça. En même temps, c’est plus ou moins pareil dans plein d’endroits dans le monde et même en France. Si vous êtes sensibles au bien être des animaux, vous n’allez peut être pas apprécier cette partie du marché.

vietnam bac ha marche

En montant sur le terre plein, c’est le marché aux buffles 🙂 Le buffle d’eau au Vietnam c’est la bête à tout faire des paysans et il a donc une sacrée importance.

vietnam bac ha marche

vietnam bac ha marche

Celui là, il avait vraiment la tête du buffle de l’enfeeeeeeeeeer !!!!!

vietnam bac ha marche

On s’est ensuite rabattu pour déjeuner au Thanh Son Restaurant avec sa terrasse ouverte sur le marché. C’est clairement un restaurant pour « touristes ». Mais bon pour un plat simple à l’ombre et avec vue sur le marché en buvant un jus frais (et en continuant de tousser), ça suffisait largement 🙂

Cette photo est bonne et triste à la fois …

vietnam bac ha marche

Elle est bonne car elle rappelle que les minorités ethniques ne sont pas exclues du monde moderne, que ces personnes ne sont pas juste intéressantes pour leur côté « authentique » et « folklorique » (ce qui plait tant aux touristes), elles vivent normalement. Elle est triste, car on se demande si des traditions et des modes de vie ne vont pas disparaître rapidement pour se mélanger dans la grande uniformisation mondiale à l’occidentale. Traditions, modernité, occidentalisation, c’est un autre débat …

Allez, maintenant on part se balader un peu. On traverse le village en direction de l’hôpital au nord et puis on prend à gauche vers la route qui monte un peu. Il fait beau, il fait (très) chaud, et la campagne est calme et verdoyante. C’est vraiment agréable de passer par ici 🙂

vietnam bac ha randonnee

En chemin, dans un petit hameau, on fait une halte à la Highland Homestay. Un ami photographe y avait passé quelques semaines pendant un reportage passé dans la région, et on venait passer le bonjour de sa part. Mais hélas, on aura tellement de difficultés à se faire comprendre que le message ne sera pas du tout passé comme on le souhaitait 🙂 La barrière de la langue c’est vraiment frustrant! En repartant on croise deux occidentaux qui résident dans la petite pension familiale. Un dort et l’autre bricole une moto dans le jardin. On fait un signe de la main, bye bye.

vietnam bac ha randonnee

La route continue de grimper et il n’y a pas grande monde. A peine si on croise un buffle de temps en temps. Et il commence à faire vraiment de plus en plus chaud! On se dit qu’on aurait peut être du emporter un peu plus d’eau.

vietnam bac ha randonnee

Alors qu’on était en train de profiter du paysage, deux paysans vietnamiens passent devant nous. Ils reviennent du marché où ils ont acheté un petit motoculteur flambant neuf qu’ils tirent derrière eux, et ils grimpent la même route que nous. Ils ont l’air de vraiment galérer. On les rejoints et on essaie de leur faire comprendre qu’on peut leur donner un petit coup de main. Ils refusent poliment en souriant. On leur souhaite bonne chance et bon courage. Même si on ne se comprend, je crois que cette fois, le message est passé, enfin j’espère 🙂

Du coup, on prend de l’avance et on continue de grimper vers le sommet de la petite montagne. Mais la route est vraiment pentue, et il n’y a vraiment pas d’ombre, et ce qu’il fait chauuuuud. Deux petites motos nous rattrapent et nous dépassent … puis elles font demi-tour et s’arrêtent à côté de nous. Ce sont les deux voyageurs de la Highland Homestay. Un allemand qui visite l’Asie, et un français qui fait son tour du monde en solo. Ils nous proposent de monter avec eux en moto. La solidarité ça ne se refuse pas 😉 hop on monte! Au bout de quelques kilomètres on arrive au sommet et juste après la crête, avant d’arriver au petit village de Hoang Thu Pho, il y a une cascade un peu cachée.
On finit par la trouver dans un virage (elle n’était pas si cachée que ça)

vietnam bac ha randonnee cascade

C’est le super moment baignade – trempette – rafraîchissement 🙂 Pause détente et hop une petite photo souvenir de nos brefs compagnons de voyage. Thanks les mecs!

vietnam bac ha randonnee cascade

Alors qu’on est en train de sécher, on voit un ado passer par un petit sentier à côté de la cascade. On le suit, c’est tout boueux et glissant, voir bien casse-gueule même. Mais au bout du sentier, ça débouche sur une petite vallée qu’on a trouvé vraiment belle 🙂 Les paysans travaillaient dans les champs, et on n’a pas trop voulu aller les déranger en mode « touristes glandeurs qui prennent en photo les gens qui galèrent dans les rizières mais c’est tellement typique ». D’ailleurs pas longtemps après, on voit l’ado revenir, en tong, avec un sac de riz de 50 kg sur le dos, qui nous double en souriant et en marchant à toute vitesse sur le même chemin où on a faillit tomber trois fois dans le petit ravin. Respect!

vietnam bac ha randonnee

On continue encore un peu la route, mais le soleil va bientôt se coucher, les nuages arrivent à l’horizon, il est peut être temps de rentrer. On dit au revoir à nos camarades, on fera le retour à pieds tranquillement, c’est la descente, ça va 😉

vietnam bac ha randonnee

Dans la descente on croise les deux paysans qui continuent toujours de grimper avec leur motoculteur … et on a vraiment de la peine pour eux. J’espère que depuis le temps, ils sont arrivés là où ils voulaient aller!

De retour à Bac Ha, on compte les coups de soleil … on a pris cher! et en plus je continue de tousser. Bon allez, une bonne douche au Ngan Nga Bac Ha Hotel. Comme il fait aussi restaurant, on en profite, et en plus, il est bon! 🙂 Cramés mais heureux, hop au lit!

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Jour 3 – Tam coc

Jour 3 – Tam Coc

Aujourd’hui on part de Hanoï en direction de Tam Coc, surnommée la Baie d’Halong terrestre. Pour ça, il faut rejoindre la ville de Ninh Binh à une centaine de kilomètres au sud. Il y a plusieurs options pour y aller : prendre le train, prendre le bus local, prendre un chauffeur privé ou prendre un taxi. On a choisi le bus local. Je ne sais pas si c’était la meilleure solution, mais en tout cas c’était la moins chère. Il faut d’abord commencer par rejoindre la gare routière de Giap Bat qui est à 8 km au sud de la ville et qui dessert les provinces du sud de Hanoï. C’est le premier inconvénient, car il faut rejoindre cette gare routière en taxi, c’est beaucoup trop loin à pied.

Comme on avait prévenu le personnel de l’hôtel Prince II qu’on reviendrait surement dormir une nuit ou deux à Hanoï et probablement chez eux, ils sont sympas et nous font un petit prix pour un taxi qui vient nous chercher (et franchement, même s’il y a probablement un petit surcoût, c’est peut être préférable que prendre un taxi au hasard dans la rue … on vous racontera ça plus tard). Du coup hop tôt le matin, le taxi est là et nous attend, hop en route!
Une fois sorti du taxi à la gare routière de Giap Bat, autant vous le dire, c’est l’anarchie! A première vue, il n’y aucune organisation, les bus semblent rentrer et sortir sans aucunes règles, ça grouille de monde, et immédiatement on vous saute dessus pour vous vendre des tickets. Comme ça parait un peu agressif et on a tendance à dire non, mais en fait c’est plus ou moins le principe de fonctionnement (on n’a jamais réussi à trouver les guichets). Avec un peu de méfiance on finit dans un bus en croisant les doigts pour que ce soit le bon (on n’a toujours pas vu de panneau d’indication non plus) et on est les seuls occidentaux à bord quand il démarre… Ensuite c’est parti pour plus de 2 heures de route moche et grise, avec un bus qui s’arrête inexplicablement à des endroits improbables pour laisser monter et descendre des voyageurs 🙂
Enfin, c’est l’arrivée à Ninh Binh! C’est bétonné, gris et moche. On récupère la valise et on prend le premier taxi venu pour faire les derniers kilomètres vers le village de Tam Coc. On avait anticipé et déjà réservé sur internet pour aller Chez Loan, à la sortie du village. C’est un petit hôtel agréable et impeccable, au calme. On a un chouette accueil souriant et francophone. « Madame Loan » c’est un peu la star de l’établissement, vous verrez. Le restaurant de l’hôtel est franchement pas mal. On a profité de l’occasion pour grignoter la spécialité locale : un plat de chèvre grillée (ça se mange très bien). En plus l’hôtel propose gratuitement des vélos pour partir en balade et vous donne toutes les infos pour passer un bon séjour. Vraiment, on valide 🙂
http://hotelchezloan.com/fr

Donc hop! on enfourche les vélos et direction le temple de Bich Dong à quelques minutes de là vers l’ouest, sur la même route. Sur place, on est « obligés » de payer le parking pour le vélo. Bon évidemment je pense que c’est un peu du racket à touriste et je me dit que ceux qui ne payent pas ne retrouvent peut-être pas leurs vélos ensuite. Mais comme ça ne coûte quasiment rien hein, on lâche un petit billet et on reçoit un ticket tout froissé en retour …

Allez hop, on traverse un petit pont de pierre et on y est!

vietnam tam coc chua bich dong

Alors le temple de Bich Dong (grotte de jade) daterait de 1705 quand deux moines bouddhistes ont découverts ce lieu entouré de 5 montagnes (comme des feuilles de lotus). Ils décident alors que c’est un endroit parfait pour construire trois pagodes. Une pagode Inférieure, Moyenne et Supérieure.

vietnam tam coc chua bich dong

vietnam chua bich dong

Les pagodes sont adossées à la falaise et le lieu est vraiment impressionnant.

vietnam tam coc chua bich dong

Personnellement, j’ai l’impression que le bouddha Amithaba a laissé son empreinte de pas dans l’escalier! En suivant ces pas, et engrimpant le long de la falaise, on arrive dans une succession de petites grottes plus ou moins aménagées en lieux de prières et où on retrouve la statue du bouddha.

vietnam tam coc chua bich dong

vietnam chua bich dong

Enfin on arrive au sommet et on a un panorama splendide sur le paysage. La photo de carte postale c’est ici 🙂

vietnam tam coc chua bich dong

vietnam tam coc chua bich dong

En quittant ce lieu sacré, n’oubliez pas de laisser un petit billet Ho Chi Minh 😉

vietnam tam coc chua bich dong

C’était une visite vraiment agréable et en partie ombragée par des arbres centenaires. Et franchement ça fait pas de mal car il fait maintenant vraiment chaud et l’atmosphère devient étouffante.

vietnam tam coc chua bich dong

Ne récupérez pas tout de suite vos vélos. Là il faut continuer un peu plus loin sur le chemin et dépasser le sommet de la colline juste à côté. Déjà le point de vue est pas dégueulasse 🙂

vietnam tam coc chua bich dong

Ensuite en descendant vers le petit lac, il faut repérer un petit pont en bambou. Vous vous arrêtez là et regardez autour de vous. Au bout de quelques minutes, quelqu’un devrait venir vous voir. C’est le propriétaire du terrain, il faut lui montrer la porte fermée à clé contre la falaise de l’autre côté du petit pont. Vous lui donnez un petit billet, il ouvre et vous le suivez. Wouw que c’est mystérieux! 🙂

vietnam grotte tam coc chua bich dong

De l’autre côté de la porte vous avez droit à la visite de la grotte presque secrète de Bich Dong ! La visite est vraiment marrante car notre guide improvisé est vraiment à fond dans ses explications. Il nous montre chaque recoin de la grotte et parle à toute vitesse en vietnamien, et on ne comprend absolument rien 🙂 Il fait encore plus chaud et moite à l’intérieur.

vietnam grotte tam coc chua bich dong

Franchement si vous êtes dans le coin, même si ce n’est pas la grotte du siècle, ne loupez pas cette petite visite 🙂

vietnam grotte tam coc chua bich dong

Ensuite on revient au parking et on retrouve nos vélos intacts, yeah ! 😉 et il y a même une marque à la craie sur la selle pour vérifier qu’ils correspondent bien à nos tickets, comme quoi en fait, il y avait vraiment une organisation. Il nous reste encore un peu de temps avant le coucher de soleil, hop! on passe en mode course car on a un autre lieu à visiter, Hang Mua, et ça se trouve à quelques kilomètres d’ici. Même si on doit se dépêcher en vélo, le paysage est tellement incroyablement beau, qu’on est obligé de s’arrêter régulièrement pour en profiter 🙂 On aide d’ailleurs des touristes (y compris des vietnamiens) à se prendre en photo avec ce superbe fond en arrière-plan.

vietnam tam coc riziere

On traverse à toute vitesse le village de Tam Coc, ce qui nous permet de repérer un peu les lieux pour la promenade en barque qu’on fera demain matin. Ensuite on prend sur la gauche pour rentrer dans le petit village de Ninh Thang qu’on traverse jusqu’à rejoindre la rivière. Le long de la route c’est un peu tous les clichés du Vietnam : les montagnes en pain de sucre, les rizières, les paysans au travail avec leurs grands chapeaux coniques, des buffles qui nous regardent placidement à côté d’un cimetière coloré, des chèvres qui traversent la route, des enfants qui nous font coucou de la main. C’est idiot mais on se sent bien, vive le vélo le long des rizières 🙂

vietnam tam coc cimetiere

vietnam tam coc riziere

Peu après, on rencontre des paysans en galère : une remorque est tombée de la route dans la rizière et elle est complètement embourbée. On essaie de les aider à la sortir de la en tirant ensemble sur une corde mais ça ne bouge pas. On est désolés pour eux et on continue la route. Pas toujours marrant la vie dans les rizières finalement…

Juste après un petit pont en béton, il faut prendre à gauche. Ce n’est pas très bien indiqué alors ne le loupez pas. Il y a une petite guérite à l’entrée du site de Hang Mua. Les gardiens discutent tranquillement sur un banc en sirotant un café. On prend deux entrées (50.000 vdn le ticket) et ils nous font comprendre qu’on a encore le temps pour visiter. Cool! On distingue l’escalier en zigzague à flanc de falaise tout au bout de l’allée et on sait qu’on va en baver. Et comme le soleil va bientôt se coucher et que si on veut profiter, il ne va pas falloir traîner, alors hop hop hop !! en route !

vietnam tam coc hang mua

Hang Mua veut dire ‘grotte de la danse’. En fait la grotte n’est quasiment pas indiquée, elle était d’ailleurs derrière des palissades lors de notre passage, des travaux d’aménagement à l’intérieur je crois. L’histoire raconte qu’en 1258, le roi Trần Nhân Tông cède son trône à son fils et vient fréquemment visiter le lieu pour écouter et admirer les danseuses de la cour royale qui répètent dans la fameuse grotte. La grotte est assez basse et traverse la montagne et permet de rejoindre la rivière de l’autre côté. Mais pas de grotte pour nous, alors on file vers l’escalier pour rejoindre la pagode au sommet de la montagne de la danse.

Et là c’est parti pour 486 marches qui n’ont l’air de rien au début mais qui au fur et à mesures sont de plus en plus grandes à franchir. Ceux qui ont construit ces marches devaient être des géants! 🙂

vietnam tam coc hang mua

Une fois au sommet, ouf, le soleil est encore là et on transpire à grosses gouttes est pas du tout essoufflés. On a une super vue sur la rivière de Tam Coc. On distingue des petits points sur la rivière, c’est des barques. Et demain matin, on y sera.

vietnam tam coc hang mua

Au passage, on n’oublie pas de faire un petit salut au bouddha de la pagode.

vietnam tam coc hang mua

On profite enfin du soleil qui se couche derrière un dragon sculpté posé sur la crête du pic. On grimpe pour regarder tout autour et pour essayer de ne pas en perdre une miette tellement c’est chouette 🙂
(il faut faire attention car mine de rien, c’est juste une chute depuis une falaise à pic de plus de 100 mètres si on fait un faux pas)

vietnam tam coc hang mua

La plaine vers Ninh Binh est un peu noyée dans la brume du soir, mais ça reste vraiment beau à voir.

vietnam tam coc hang mua

Voilà, on a eu notre moment magique durement mérité, avec un timing qui s’est joué à quelques minutes près. Maintenant on peut redescendre tranquillement, no stress. On entend bêler et on distingue des chèvres perchées sur les falaises. Je leur fais un coucou de la main et je leur dit que c’est surement leur cousine que j’ai mangé à midi!

vietnam tam coc hang mua

Avant de quitter le site de Hang Mua, on fait un dernier petit tour et on admire (ou pas) des sculptures colorées. Mais comme il n’y a pas d’explications, bin voilà quoi …

vietnam tam coc hang mua

vietnam tam coc hang mua

Sur le chemin du retour en vélo on essaie de ne pas écraser les canards sur la route, et on constate que la remorque a pu être retirée de la rizière. On traverse le village où les odeurs de cuisines du soir commencent à se faire sentir, les lampions s’allument.

vietnam tam coc riziere

On pédale tranquillement jusqu’à Chez Loan. Une bonne petite douche et on descend au restaurant pour dîner. La salle est presque exclusivement remplie de touristes français. Pas très exotique tout ça mais bon, on vient surtout manger alors on se lance dans une excellente fondue vietnamienne. Notre première du séjour. Et c’est très bon 🙂

Bonne nuit Tam Coc 🙂

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Corse

Ah la Corse, l’ile de Beauté, un joyaux de la méditerranée. Il y a tellement de superlatifs autour de la Corse qu’il fallait partir vérifier ça. Alors hop en route!

Pendant un séjour en Provence, hop on décide de pousser la voiture jusqu’au ferry pour passer 10 journées sur les routes Corse. Notre petit road-trip nous mènera le long de la côte ouest de l’ile jusqu’à l’extrémité sud, puis profiter des plages de l’est, faire de belles randonnées dans le centre. Un petit concentré de ce que la Corse peut nous offrir.

Jour 1 – Ile Rousse – Calvi – Porto – Calanques de Piana
corse porto calanques piana

Jour 2 – Porto – Capu d’Ortu
corse capu ortu

Jour 3 – Filitosa – Sartène – Rondinaracorse sartene

Jour 4 – Bonifacio – Iles Lavezzicorse bonifacio

Jour 5 – Rondinara – Tappa – Araghjucorse rondinara

Jour 6 – Porto Vecchio – Piscia di Gallo – Zonzacorse piscia di gallo

Jour 7 – Alta Rocca – Zonza – Quenzacorse zonza camping

Jour 8 – Bavellacorse bavella trou bombe

Jour 9 – Plateau du Coscione – Caldanecorse plateau coscione

Jour 10 – Ajaccio

Et vivement le prochain voyage pour découvrir la suite des merveilles cachées de Corse!

Séjour réalisé fin aout 2015

La Réunion – Le Piton des Neiges

Le Piton des Neiges

C’est le point culminant de l’île de la Réunion. On dit parfois que c’est le plus haut sommet de l’océan indien (même s’il y a des volcans en Indonésie qui sont un peu plus grands, enfin ça dépend comment on mesure, mais on est chauvin alors pas de discussion, c’est le plus haut! yeah ;-)). Dans tous les cas avec une hauteur de 3070m, il est loin d’être ridicule, et arriver à son sommet, ça se mérite.
On ne sait pas trop pourquoi il porte ce nom, car il n’y a jamais de neiges au sommet. Et s’il y en a, c’est qu’il y fait tellement mauvais temps qu’en principe on ne devrait pas les voir. Il semblerait que ce nom daterait de 1775 quand des neiges auraient été aperçues au sommet. Avant ça, c’était le Mont des Trois Salazes.
Le Piton des Neiges, c’est ce qu’il reste de l’énorme volcan qui a créé l’île il y a des millions d’années. Suite à des éruptions massives il y a 20.000 ans, il y a eu des écroulements de terrain cataclysmiques qui ont donné naissance aux trois cirques de Cilaos, Mafate, et Salazie. Et tout au dessus d’eux, ce qui reste du volcan écroulé (on suppose qu’il devait dépasser les 4.500m avant ces évènements), le Piton des Neiges.
C’est une des zones de reproduction et d’habitat des Pétrels de Barau, oiseau en voie de disparition à la Réunion.

Et pour aller au sommet ?

Il va falloir commencer par se lever tôt! Et il va falloir conduire. Il y a plusieurs options. Les trois principales sont :
– Depuis la Plaine des Cafres, mais ce chemin sur le versant Est est réputé long et humide car plus exposé à la pluie. On passe par Mare à boue, qui porte bien son nom.
– Depuis le cirque de Salazie en démarrant à Hell-bourg.
– Depuis le cirque de Cilaos. C’est cette option qu’on choisit, la plus rapide mais aussi la plus raide.

Il faut prévoir au moins 7h aller-retour, mais si vous prenez des photos, une pause pique-nique et que vous voulez profitez un peu du paysage sans faire trop la course, misez plutôt sur 8h (voir 9!). Mais ça reste intense! Le trajet aller-retour, c’est environ 16km, et 1730m de dénivelé. Il y a un refuge, le gîte du Piton des Neiges, qui permet de faire l’ascension sur deux jours et qui permet surtout de pouvoir être au sommet avant le lever du soleil, et profiter d’un moment magique. Mais si vous n’avez pas le temps d’y passer deux jours, ça peut très bien se faire dans la journée. Et le lendemain vous irez vous reposer à la plage 🙂

route cilaos matin

Donc au petit matin, direction le Cirque de Cilaos, puis on traverse Cilaos. Derrière l’Eglise notre dame des neiges à Cilaos, notre destination, le Piton des Neiges ne semble pas si loin maintenant, ça parait easy!

reunion eglise cilaos

Un peu plus loin on atteint le point de départ de la randonnée, le petit parking du Bloc, à l’entrée de la forêt du Grand Matarum, composée de cèdres du Japon qu’on appelle aussi le sapin créole (cryptomerias). Cette espèce de conifère a été introduite sur l’ile à la fin du XIXe siècle pour aider au reboisement et aussi car il s’adapte très bien au climat et au sol volcanique.

La première partie de la montée, c’est une succession de marches et de lacets dans une pente très raide. De temps en temps on peut profiter des superbes points de vue sur le cirque de Cilaos qui commence à recevoir les premiers rayons du soleil.

reunion cilaos

D’ailleurs, sur la corniche à l’est, en même temps que les premiers rayons de soleil, c’est toute la brume et une véritable vague de nuages qui glisse par dessus la crête pour descendre dans la vallée. C’est magnifique 🙂 mais du coup on sait qu’on va devoir encore faire la course contre les nuages. Hop hop hop !

nuages piton des neiges cilaos

Rapidement la végétation change et la montée se fait maintenant au milieu des barbes de Jupiter (Usnea barbata). Cette plante de la famille des lichens absorbe l’humidité et les sels minéraux qui peuvent être présent dans les milieux humides, dans le brouillard, etc … C’est aussi une plante très sensible à la pollution,  donc moralité, si vous voyez des barbes blanches tout autour de vous, c’est que tout va bien 🙂

sentier piton des neiges

reunion sentier piton neiges

On arrive ensuite à une portion moins raide, ça soulage les jambes, c’est le plateau du petit Matarum, avec un petit abri près d’un point d’eau.  En sortant du plateau, l’ascension reprend, toujours une succession de lacets et de marches sous la végétation, au milieu de la mousse et des barbes. Le col est proche, le soleil nous montre le chemin 🙂

reunion sentier piton neiges

Une fois arrivé au col, le plus dur est fait. On en profite pour regarder le super panorama : le cirque de Cilaos devant nous, et au fond à droite, le piton des neiges qui nous attend!

panorama sentier piton des neiges

A cet endroit on croise le sentier qui vient depuis Bourg Murat et on continue vers le gîte du Piton des Neiges. Il a une capacité de 48 lits en dortoir, avec possibilité de manger sur place mais il vaut mieux réserver avant. Dans tous les cas, ça reste une bonne occasion de boire une dodoléla (comme s’il fallait trouver une raison pour ça 😉 ).

gite piton neiges

De toute façon, nous, on a décidé de faire l’aller / retour dans la journée alors on ne s’attarde pas trop et les nuages commencent eux aussi à grimper vers le sommet. Il ne reste plus que 600m de dénivelé à grimper mais il faut bien compter 1h15 avant d’atteindre le sommet. Qui arrivera en premier, les nuages ou nous ?? suspense !!

reunion piton des neiges

Finalement on arrive avant, yeah 🙂 On suit les marques blanches au sol, même si là on n’a pas vraiment de problèmes pour se repérer et s’orienter.
On profite du spectacle, 3070 mètres d’altitude, le sommet de l’île, le sommet de l’océan indien, et on est seuls!
Pas un randonneur à l’horizon, pas un bruit, pas de cris d’oiseaux, juste le spectacle de la roche nue et désertique, et la lente danse des nuages en dessous de nous et qui se rapprochent inexorablement. Forcément pour le panorama détaillé sur l’île, la vue est un peu bouchée, mais on distingue l’océan indien tout autour de nous à l’horizon.

reunion piton des neiges

reunion piton des neiges

piton des neiges nuages

On en profite tranquillement jusqu’à ce que le vent se lève un peu et que les nuages finissent par nous engloutir.
A ce moment, deux randonneurs nous rejoignent. Ils ont prévu de camper au sommet, dans les petits enclos de pierres prévus à cet effet. On leur souhaite bon courage, car la soirée et la nuit va surement être fraiche pour eux. Pour nous, c’est la descente dans la brume, en sautant de rochers en rochers. On profite d’une petite éclaircie en arrivant vers le gîte pour faire une courte pause, car ensuite ça va être la descente infernale par les mêmes lacets et les mêmes marches qu’à la montée.

reunion sentier piton neiges

Dans la brume, le chemin prend une allure complètement différente.

reunion snetier piton neiges

Ambiance fantomatique garantie! 🙂

reunion sentier piton neiges

reunion sentier piton neiges

Enfin on arrive aux dernières marches. C’est paradoxal, mais c’est la descente qui est vraiment la plus fatigante. Les marches sont hyper glissantes et ça tape fort dans les genoux.

reunion sentier piton des neiges

Enfin le parking, il va bientôt faire nuit, et maintenant il faut conduire, mais on a le sourire aux lèvres, mission remplie 🙂

La suite du programme :

La Réunion – La côte sous le vent

La côte sous le vent, la côte ouest

C’est la côte la plus habitée et la plus touristique. C’est vrai que la situation parait privilégiée : le relief est moins accidenté que sur le reste de l’ile, on est loin du volcan et des ses possibles éruptions, les lagons et les plages sont ici. Personnellement, ce n’est pas ma partie préférée de la Réunion, mais c’est toujours agréable de venir se baigner en fin de journée ou passer une journée de repos après une dure journée de randonnée dans les hauteurs.

Logement

Pour notre semaine destinée à visiter le nord et l’ouest de l’île nous avons opté pour un petit chalet via Airbnb sur les hauteurs de Saint Leu. Peut être pas toujours le choix approprié car les petits lacets en voiture le soir pour y arriver, c’est pas toujours de tout repos. Mais le logement était impeccable, l’accueil chaleureux et on a eu le plaisir de passer une très bonne soirée autour d’un chouette diner avec nos hôtes Hélène et Thierry et leurs amis.

Saint Paul

A Saint Paul, il y a la base ULM de Cambaie, et c’est justement là où nous avons pris rendez vous avec O’Passagers du Vent pour un petit survol de l’île. Ils ont 20 ans d’expérience dans le métier sont très sérieux. Même si les locaux et les avions peuvent paraître un peu roots, on sent qu’on a affaire à des professionnels et que la sécurité prime avant tout. Ce n’est pas l’usine à touristes avec des décollages à la chaine sans temps de repos pour les pilotes, comme certains concurrents « pourraient » le faire.
Pour un petit aperçu profitez de cette vidéo réalisée lors de notre vol 🙂

On recommande! et en plus c’est vraiment une chouette expérience si par hasard vous n’avez jamais mis les pieds dans un ULM.
Plus d’infos ici.

reunion ulm

Le Piton du Maïdo

C’est probablement un des lieux les plus visités sur l’île de la Réunion. Depuis Saint Paul il faut prendre une longue route qui passe par une forêt de tamarins,  et qui vous fait grimper jusqu’au Piton du Maïdo à 2200 mètres d’altitude (il faut compter environ 45 minutes de voiture depuis la côte). Sur place un belvédère vous offre un panorama incroyable sur le Cirque de Mafate.
Le site est protégé par une barrière sur plusieurs centaines de mètres, car mine de rien, juste devant vous, c’est le vide, il y a près de 1.000 mètres de falaises !

reunion piton maido

Encore une fois, comme toute excursion sur les hauteurs de l’île, il vaut mieux y aller le matin, sinon vous risquez de vous retrouver la tête dans les nuages et avec une visibilité réduite à néant, ce serait vraiment dommage de louper ce spectacle.

reunion maido

Et en se tournant de l’autre côté on peut apercevoir la côte ouest de l’île et l’océan indien.

reunion maido

Le Maïdo c’est aussi le point de départ des grandes descentes de vtt et on peut même y faire de la luge d’été (pas testé).

Kélonia

Kélonia , « L’observatoire des tortues marines », c’est à la fois un musée, un aquarium, un centre de recherches et de soins pour les tortues marines. C’est assez paradoxal car sur ce site à partir de 1977, il y a une ferme qui élève des tortues mais pour vendre la chair en conserve et commercialiser les écailles. Et ça marche plutôt bien! jusqu’à ce que la législation se modifie, ensuite c’est un élevage de poissons et puis ça s’arrête. Mais pendant plus d’une dizaine d’années il y a aura des batailles juridiques pour savoir si la Réunion peut avoir une dérogation pour commercialiser à nouveau de la viande de tortue. Finalement la tortue est protégée et on décide réhabilite le lieu, et ça devient Kélonia, inauguré en 2006.

reunion kelonia tortue

tortue kelonia reunion

Depuis, Kélonia est fortement impliqué dans la surveillance, la protection et le comptage des tortues marines dans cette région de l’océan indien.
Il y a 1500m3 de bassins remplis d’eau de mer, et des terrains extérieurs pour les tortues terrestres.

kelonia aquarium

reunion tortue kelonia

Il y a aussi un atelier qui présente tout le travail artisanal autour des écailles de tortues. Les écailles utilisées sont celles de tortues « prélevées » avant 1984 (date du changement de la loi). Salle vidéo, mur de verre pour l’aquarium, bornes interactives, etc … la visite est franchement agréable et le musée bien fait.
On valide, et vive les tortues ! 🙂
Plus d’infos ici (7 Eur)

Saint-Leu

La plage de Saint-Leu durant notre séjour, c’est la plage la plus proche de notre logement, ce n’est peut être pas la plus belle de l’ile (et encore, ça dépend des gouts), mais en tout cas il y a un lagon rempli de poissons et pas d’énorme complexe touristique juste à côté. Si vous pouvez venir le matin avec un peu de pain dans la main, les poissons afflueront. Bonne baignade 🙂

reunion plage saint leu

Pour les couchers de soleil, c’est pas mal aussi !

reunion sunset

Le Conservatoire botanique national de Mascarin

Sur les hauteurs de Saint Leu, on peut visiter le Conservatoire botanique national de Mascarin. Il a été créé en 1986 au cœur d’un ancien domaine agricole créole. Sa mission principale est « la sauvegarde du patrimoine naturel réunionnais, à savoir la conservation et la préservation de la flore et ses habitats ».
Privilégiez si possible une visite guidée, car dans les jardins il n’y a pas beaucoup d’explications et on n’apprend pas grand chose.

Dans ce parc on cultive le bois d’ortie (ou figue marron) qui est une plante urticante quasi en voie d’extinction sur l’île car elle est utilisée pour la médecine traditionnelle et des « rituels ». Cette plante est aussi la seule source de nourriture du papillon Salamide d’Augustine, qui du coup a quasiment lui aussi disparu de l’île. On espère en revoir dans le parc un jour …
Plus d’infos ici.

reunion conservatoire botanique mascarin

reunion conservatoire botanique mascarin

reunion conservatoire botanique mascarin

reunion conservatoire botanique mascarin

reunion conservatoire botanique mascarin

Il y a évidemment tous les autres lagons, Boucan Canot, l‘Hermitage, Salines. A vous de tester et vous faire votre propre avis.

reunion coucher de soleil plage

La suite du programme :

Jour 9 – Péninsule de Snæfellsnes

Jour 9 – Péninsule de Snæfellsnes

Il est difficile ce réveil à Stykkishólmur, et la douche matinale le sera encore plus. Les douches du camping sont à moitié à ciel ouvert! Avec la petite bruine froide qui tombe ce matin, je vous explique pas le bonheur. On part vite et sans regrets. Le temps est morose, on doit faire le tour de la Péninsule de Snæfellsnes aujourd’hui mais les nuages à l’ouest sont de plus en plus sombres … Tant pis hop, en route vers l’ouest!

Sur la route, soudain,  un panneau sorti de nul part!

islande requin

On apprend plus tard (mais trop tard) qu’il s’agit du panneau pour annoncer le Bjarnarhofn Shark Museum un peu plus loin sur la route (http://www.bjarnarhofn.is/). Si vous avez l’occasion, allez-y, vous verrez la fabrication du Hákarl. Une spécialité culinaire islandaise à base de requin du Groenland. Mais comme cette viande ne peut pas être consommée telle quelle car chargée en acide urique et en toxine, les islandais ont trouvé la parade : la chair du requin est enterrée dans le sol au moins 6 mois et ensuite laissée à sécher plusieurs mois. Ensuite, c’est consommable … et c’est dégueulasse ! On a eu l’occasion de tester à Reykjavik, et on a cru qu’on mangeait du roquefort à l’ammoniac. Bref, la viande de requin faisandée, c’est pas pour nous 🙂

Le mauvais temps nous rattrape quelques kilomètres avant d’atteindre la montagne Kirkjufell. Et c’est véritablement sous un déluge accompagné de bourrasques de vent que nous arrivons devant l’un des spots les plus photographiés d’Islande! La petite chute de Kirkjufellsfoss et la montagne en arrière plan, c’est LA photo que tout le monde doit prendre.

Alors pour nous ça donne ça, et encore, je me suis appliqué et j’ai failli noyer l’appareil photo.

Kirkjufell

Formidaaaaable ! Mais si on ferme les yeux quelques secondes et qu’on a le coeur pur et qu’on les ouvre à nouveau et bien en VRAI ça donne ça. C’est quasi pareil ! 😀

Kirkjufell

Mais je relativise rapidement car quelques kilomètres plus loin je vois ça au bord de la route :

camping

La totale :
– camping sauvage sans commodités ni rien
– en vélo ! juste dans un pays où des bourrasques de vents peuvent retourner des camions
– sous la pluie, donc hyper trempés malgré tout le waterproof possible
– dans le vent, bon courage pour replier la tente
– près d’une cascade … le truc naturel trop beau mais qui fait un sacré bruit tout le temps
– et plusieurs moutons qui se regroupent pour passer à l’attaque !

Finalement ça va, on est bien trempés mais au chaud dans la voiture et tant pis pour quelques photos loupées hein, ça pourrait être pire 🙂

On se dépêche sur la route et on ne fait plus trop attention au paysage, de toute façon en ce moment, c’est à peine si on arrive à le voir.

Ho nous voici à Ólafsvík (1010 habitants), son bateau et son église moderne (qui est sensée ressembler à … un poisson, sisi). On passe en coup de vent, on est en accord avec la météo.

olafsvik islande

On découvre aussi un concept local, l’épouvantail à poissons ! ou alors c’est un dispositif anti-requins ? Quelque chose nous échappe 🙂

islande epouvantails

Un peu plus loin, on profite d’une brève accalmie pour aller chercher l’église Ingjaldshólskirkja perdue au milieu de nul part.

Ingjaldsholskirkja islande

Construite en 1903, c’est la plus vieille église en béton d’Islande. Il y a eu d’autres églises au même endroit au court des siècles. Et en 1477 quelqu’un de connu y aurait passé un été. Il s’agirait de Christophe Colomb qui serait venu en Islande pour étudier les voyages réalisés par les islandais et leurs ancêtres vikings … au passage il y aurait peut être trouvé des indications sur le Vinland, ces terres mystérieuses quelque part à l’ouest 🙂

Pour nous il fait presque nuit alors qu’il n’est que 13h, les nuages sont incroyablement bas et noirs.

En passant par Hellissandur faites une halte au petit musée Sjómannagarður au bord de la route principale. Il y a quelques maisons typiques de pécheurs recouvertes de tourbes, des os de baleines et les fameuses pierres.

Hellissandur

Hellissandur
« Tu seras marin pécheur mon fils »

Pour savoir si quelqu’un pouvait devenir pécheur, il fallait vérifier sa force et être certain qu’il pourrait être utile à bord des embarcations. Pour ce test, les marins islandais ont choisis d’utiliser des pierres étalons.

Chaque pierre a son nom :
– Fullsterkur est la plus lourde, avec 154 kg, Elle signifie « très fort ».
– Hálfsterkur, « demi-fort », pèse 100 kg,
– Hálfdrættingur « demi-portion » 54 kg
– Amlóði « minable » 23 kg.

54kg, c’est le minimum syndical pour espérer embarquer sur un bateau.

pierres étalons islande

Je ne voudrais pas faire de l’ombre à mon ancêtre Erik le rouge alors je ne montrerais pas la photo où je brandis avec panache la pierre de 154kg. Et je ne vous parle même pas de la pierre de 54kg que je m’apprête à soulever sans aucun effort .. aucun .. absolument .. hem …

  • si vous loupez cette étape, ou si vous n’étiez pas assez échauffé pour réussir vos 54kg, vous pouvez vous rattraper plus loin, d’autres pierres étalons sont dispo sur la plage de Djúpalónssandur.
  • si tout ça c’est trop facile pour vous, rendez-vous dans le petit village de Húsafell, là bas c’est une autre catégorie, il y a la pierre d’Húsafell donc, qui pèse 186kg! Il y a 200 ans elle servait de porte pour une bergerie. Depuis c’est un peu le must de l’épreuve des pierres : le but c’est de la soulever et de faire le tour de la bergerie, 50m de marche. Quand on y arrive, on rentre dans le top du top, de quoi rendre fière votre maman! En 1992, cette épreuve a fait son entrée dans les épreuves de la compétition pour l’homme le plus fort du monde. Depuis elle est toujours au programme, et il y a des répliques de cette fameuse pierre pour se tuer s’entraîner un peu partout dans le monde. Les islandais sont d’ailleurs régulièrement sur le podium. Pour vous inscrire c’est ici : http://theworldsstrongestman.com/

On contourne ensuite le célèbre Snæfellsjökull un stratovolcan de 1446m d’altitude. Pourquoi célèbre? Grâce à Jules Vernes. C’est ici que les héros de son roman trouvent l’entrée pour le fabuleux Voyage au centre de la Terre. Pour nous… ça reste un volcan noyé dans la brume et les nuages et qu’on distingue à peine…

A un moment le contour du massif montagneux fait clairement penser à un visage de profil à l’horizontal. C’est assez frappant non, à gauche là ?

Snaefellsjokull islande

Le long de la route on voit un chemin qui mène à une sorte de mini-volcan. Comme on est toujours un peu « hop en route! » hein, qu’est-ce qu’on fait ? bin on y va. Franchement, on aurait pu s’en passer. C’est donc le petit cratère du petit volcan Saxhólar. Et franchement j’ai trouvé cette grimpette sans intérêt. J’ai vraiment eu le sentiment de gravir un tas de cendres et de cailloux noirs pour voir un cratère rempli de cendres et de cailloux noirs, et tout alentour, la même lande désertique à travers laquelle on roule depuis des heures, et le brouillard et la pluie. Bon je pense que la météo a du jouer sur ma perception du lieu. A vous de voir, mais moi, j’y remonte plus 🙂

cratere Saxholar islande

Plus loin, il y a une petite excursion qu’on avait planifié, par téléphone, le net, depuis leur agence qui se trouve quelques kilomètres plus tôt, ou directement au petit guichet sur le parking.
Cette excursion, c’est la visite guidée de la grotte de lave de Vatnshellir. C’est sympa, on s’équipe (casque et lampe fournie), on rejoint le groupe et hop on descend par l’escalier en colimaçon pour pénétrer dans une grotte de lave laissée par une coulée datant d’au moins 8.000 ans. La visite est possible depuis 2011. On s’enfonce sur un peu plus de 200m de longueur et on descend à 35m. Claustrophobes s’abstenir.

islande Vatnshellir grotte lave

Vous verrez des stalactites et stalagmites de lave. C’est beaucoup moins « visuel » que des formations minérales en calcaires par exemple, mais c’est moins fréquent. Notre seule autre grotte de lave visitée, c’est à l‘île de la Réunion. Vous ferez l’expérience du noir complet et au fond de la grotte il y a une source naturelle où vous pourrez gouter une louche de « l’eau la plus pure du monde »  🙂

Vatnshellir
La guide est cool, in english, comptez environ une heure, et ça change un peu des fabuleuses-cascades-et-des-paysages-magnifiques, un peu de diversité quoi 🙂
C’est Summit Adventure Guide qui s’en occupe. (3250 ISK)
Plus d’infos ici : http://www.summitguides.is/

En sortant de la grotte, on continue de profiter de la météo …

meteo islande
réalisé sans trucage, hélas …

Heureusement au sud de la péninsule le temps commence à se dégager un peu, il ne pleut presque plus! Alors on fait un petit tour au point de vue de Hellnar pour observer les falaises basaltiques déchiquetées.

falaise hellnard islande

Et juste un peu plus loin sur la route on fait connaissance avec la statue de Bárðar Saga Snæfellsáss.

bardar saga statue islande

Le monsieur en statue, c’est Bárðr, un personnage célèbre de saga islandaise. Sa mère est humaine mais son père est moitié-géant moitié-troll, ce qui lui a donné un physique un peu particulier (mais je pense que la statue ne lui rend pas vraiment hommage). Et ce charmant monsieur a eu plusieurs enfants dont de très jolies filles (comme quoi!), et il est venu s’installer avec toute la famille sur cette rive de la péninsule, ici même! Ensuite il lui arrive plein d’aventures à lui et ses enfants. Vous n’avez qu’à lire la saga pour en savoir plus 🙂
Pour info, il parait qu’il erre toujours sur les glaces du Snæfellsjökull et qu’on peut faire appel à lui en cas de soucis.

Juste un peu plus loin, reprenez la petite route sur la droite pour aller à . Il y a tout d’abord un petit monument en hommage à Jules Vernes (fierté nationale, merci). Mais ici, en plus de la cinquantaine de personnes qui vivent autour du petit port de pêche et des sternes arctiques qui nichent dans les pelouses (attention à vous si vous approchez trop près), il y a de très belles falaises basaltiques.

arnarstapi islande

arnarstapi islande

Et un autre monument naturel célèbre qu’on peut voir ici, c’est la Gatklettur, une grande arche de pierre.

Gatklettur islande

On passe rapidement devant la chute de Bjarnarfoss mais il s’est remis à pleuvoir très fort, et il reste encore au moins 200 km pour rejoindre Reykjavik où on compte dormir ce soir. Du coup on roule, on roule, et on zappe un peu ce que l’Islande pouvait nous offrir en chemin dans cette région.

D’ailleurs pour aller au plus vite, on décide de passer par le tunnel du hvalfjörður. Et là, j’avoue c’est le gros fail, je ne comprends pas ce qui s’est passé! En arrivant devant ce qui semble être le péage (mais avec la pluie battante et l’obscurité j’avais un doute), pas de barrière, pas de feu vert ou rouge allumé, et pas une voiture à la ronde. Au niveau de la petite guérite, personne, pas de lumière non plus, et aucune trace d’une fente quelconque pour mettre une carte bleue ou retirer un ticket, alors je me dis qu’on doit surement payer un peu plus loin, j’avance .. et rien .. je suis déjà dans le tunnel ! Je ne sais pas, c’était peut-être journée porte ouverte gratuite en notre honneur car le temps était tellement pourri que le peuple islandais tenait à nous présenter ses excuses? Forcément ensuite je me suis dis qu’on était cuit et que l’amende serait salée … mais on n’a jamais rien reçu et pas un mail du loueur de voiture non plus … ça restera un mystère!

Arrivée à Reykjavik. On pensait trouver facilement un logement au Kex Hostel , la super auberge de jeunesse de la capitale, mais c’était archi complet comme d’ailleurs plusieurs autres adresses qu’on a essayé. On est fatigué, il est tard, on en a marre, on tombe devant le 4th Floor Hotel, on tente, il reste une seule chambre mais assez chère, et finalement en marchandant un peu avec la personne à l’accueil (ou elle avait peut être simplement pitié de nous haha), elle nous a fait un petit prix sympa. La déco est « particulière » (si vous aimez le cuir et les peaux de zèbres) mais c’était bien confortable et on avait besoin de ça. Après une bonne douche et une petite sieste pour se reposer on part visiter la capitale.

A suivre dans le prochain article, entièrement dédié à la capitale islandaise, Reykjavik.

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Jour 8 – Akureyri – Stykkishólmur

Jour 8 – Akureyri – Stykkishólmur

Après une bonne nuit passée à Akureyri il est temps de reprendre la voiture. J’avoue qu’à ce moment là, les kilomètres qui s’accumulent commencent à être pesants, et justement aujourd’hui un long trajet nous attend, pas moins de 430km! Heureusement il fait beau, et c’est toujours un vrai plaisir de conduire sur ce genre de route.

islande route

Une des étapes obligatoires dans ce retour vers l’ouest se trouve juste après le petit village de Varmahlíð (130 habitants). Toujours sur la route 1, il ne faut pas louper la célèbre petite église Víðimýrarkirkja. Il s’agit d’une ancienne église recouverte de tourbe qui date de 1834. Elle était vouée à une destruction quasi certaine quand le Museum National d’Islande a décidé de la restaurer et d’assurer sa protection et son entretien.

Vidimyrarkirkja eglise islande

Vidimyrarkirkja

Depuis, c’est une halte très sympathique, car il faut l’avouer, elle a vraiment de la gueule 🙂

En parlant de choses qui ont de la gueule, le long de la route on continue de voir des paysages incroyables. On est obligé de s’arrêter pour contempler ce genre de panorama!

panorama islande

En passant par le village de Blönduos pensez à admirer l’église moderne Blönduóskirkja, construite en 1993. Elle est l’œuvre de l’architecte Dr. Maggi Jónsson et elle est sensée représenter un volcan en éruption (on voit bien l’éruption, si si).

Blonduoskirkja islande

Ensuite, on décide de faire la boucle autour de la péninsule Vatnsnes, en suivant la route 711. Le but c’est d’aller voir un rocher célèbre qu’on a vu mille fois en photo, alors forcément ça donne envie de le voir en vrai. La route est toute petite et on avance assez lentement. Et à un moment on voit un panneau qui indique le fameux Hvítserkur sur notre droite. On ne voit rien dans la mer, et pourtant on scrute depuis plusieurs dizaines de minutes pour être le premier à l’apercevoir, mais toujours rien!
On se serait fait avoir ? On se gare, on suit le petit sentier. C’est certain, le rocher a du s’écrouler, ou un kraken géant l’a engloutit, pas d’autres explications. Et puis enfin on le voit! En fait, il n’est pas très grand. 15 mètres de haut (tout de même) mais vu du rivage il parait ridiculement petit. Comme quoi on se fait bien avoir par les photos parfois! 🙂

Hvitserkur islande

Pour la petite histoire, il s’agirait d’un ancien troll qui aurait été pétrifié par les rayons du soleil alors qu’il était occupé à balancer des rochers sur le monastère de Þingeyrar situé à 8km d’ici. Comme quoi être vilain, ça rapporte pas!
Le même, avec le rivage au premier plan … tout de suite ça parait moins impressionnant non ? Mais bon ne gâchez pas votre plaisir, ça reste joli à voir!

Hvitserkur islande

Et puis si vous arrivez à la marée basse, vous pouvez même prendre des photos quasiment à ses pieds!

On continue notre petit tour de péninsule, c’est complètement perdu ici, on ne rencontre que des fermes en ruines et des poneys islandais.

chevaux mer islande

On retrouve enfin la route 1 pour ensuite emprunter la route 59 et couper vers l’ouest. Plus loin on rattrape la petite route 586 pour rentrer dans la vallée de Haukadalur. Dans cette vallée perdue du nord de l’Islande se trouve la maison de mon illustre ancêtre! Et oui c’est ici que se trouve la ferme d’Erik le rouge, à Eiriksstadir! (je m’appelle Eric, vous voyez de suite le lien de parenté évident hein).

Bon, en fait Erik le rouge il n’a pas eu une vie simple. Son père est banni de Norvège pour meurtre et s’installe en Islande. Erik construit une ferme dans la vallée de Haukadalur et vit ici avec sa femme et son fils Leif. Tel père tel fils, Erik lui aussi est condamné pour meurtre (il a tué 2 hommes qui auraient tués ses esclaves) et il est banni d’Islande! Alors il fait voile vers le nord ouest car il y a parait-il une terre récemment découverte là-bas, c’est le Groenland. C’est d’ailleurs lui qui baptise ces terres Groenland = « Terres vertes » en vieux danois, car à l’époque le climat était beaucoup plus doux et puis il fallait attirer du monde, faire de la pub quoi. Après ses 3 années d’exil qu’il a passé à explorer les côtes du Groenland, Erik revient en Islande.
En 985, après avoir fait la promotion du nouvel eldorado, il repart au Groenland avec cette fois une flotte de bateaux pour l’accompagner et des centaines de colons attirés par cette nouvelle vie. Il recrée la-bas une organisation « à l’islandaise » et devient roi. Il meurt en 1010 des suites d’une maladie. Entre temps, son fils Leif aura découvert une terre plus à l’ouest encore, le Vinland (« pays du vin ») qui correspondrait à la côte nord du Canada, mais ça, c’est une autre histoire 🙂

erik le rouge islande

Tout ça pour dire, que sa ferme à Erik le Rouge, elle était ici, et des archéologues ont effectivement trouvé des vestiges datant de cette époque. Cqfd! En 2000 cette reconstitution de la ferme originale fut inaugurée ainsi qu’un petit musée à ciel ouvert. Les vestiges de la ferme antique sont à 100m de là sur un site archéologique protégé.

eric le rouge islande

On rejoint ensuite la route 54 pour longer la côte nord de la péninsule Snæfellsnes.

Rapidement on sent que notre retour dans l’ouest de l’île se fera avec les mêmes conditions météo que le début de ce roadtrip. Vu l’état du ciel devant nous, ça n’annonce rien de bon …

islande orage

Il nous reste encore un endroit à visiter aujourd’hui. Et pas n’importe lequel. Il s’agit du mont Helgafell. Il n’a pas l’air de grand chose sur cette photo, il ne mesure que 73m et se tient dans la péninsule, face à la mer et ses centaines de minuscules ilots. Et pourtant le mont Helgafell est sacré pour beaucoup d’islandais.

helgafell

Il est dit que si on gravit la colline, sans parler, sans se retourner, jusqu’au sommet, et qu’on a le cœur pur et l’âme en paix, alors 3 vœux nous serons exaucés. Ça ne marche évidemment qu’une seule fois, et à la première ascension seulement. Beaucoup d’islandais ont gravis cette colline. Cette colline est mentionnée dans le Landnámabók , le plus vieux livre islandais datant d’un peu avant l’an mille.
Dès l’adoption du christianisme en Islande, un monastère est bâti au sommet, il en reste des ruines. Mais il est dit que ce monastère a lui même était bâti sur les restes d’un ancien temple et que cette colline était utilisée depuis longtemps pour y accomplir des « rituels païens ».

eglise helgafell islande

Au pied de la colline, se trouve une église, et dans le petit cimetière, il y a la tombe de Guðrún Ósvífursdóttir. Ce nom ne vous parle pas, mais il est célèbre en Islande car Gudrun est le personnage principal de la Laxdæla saga, une grande saga médiévale, avec au menu amour vengeance et mort.
Je ne parlerais pas beaucoup de ce personnage, car il y a une autre histoire, d’une autre femme, que je trouve réellement incroyable. Et j’en parle ici car elle serait née ou aurait vécut une partie de sa vie dans une ferme juste à côté.

Il s’agit de Gudrid Thorbjarnardottir. Aux alentours de 990, elle est, soit née en Norvège soit dans la ferme juste à côté, mais toujours est-il qu’elle a vécut ici plusieurs années, avant de partir pour le Groenland retrouver Erik le rouge, un ami de son père. Après bien des aventures, elle retrouve donc Erik, et se marie avec un de ses fils, Thorstein, mais ce dernier meurt rapidement. Elle se remarie ensuite avec un marchand islandais, et avec lui elle part pour le Vinland (en Amérique!). Et en Amérique elle donnera naissance à un fils, « le premier européen né en Amérique »! Puis la famille revient en Islande au village de Glaumbaer. A la mort de son mari, et une fois que son fils a fondé une famille, elle part en pèlerinage à Rome. Elle reviendra en Islande pour finir nonne dans l’église que son fils aura construit entre temps, et elle meurt en 1080 à l’age de 90ans! Et donc cette femme, a voyagé de Norvège, en Islande, au Groenland, en Amérique, en Islande, a traversé l’Europe pour aller à Rome, puis retour en Islande … en l’an 1000! A une époque où ne serait-ce que traverser une région est dangereux, où traverser une mer est périlleux et où traverser des océans ou des continents parait inconcevable … et elle l’a fait. Une histoire qui mérite d’être connu et partagée 🙂

Bref je m’emballe un peu et je m’égare 🙂 Donc au sommet de cette colline sacrée, on voit ça :

sommet helgafell islande

helgafell

Il est tard, il faut sortir de ce trip mystique pour trouver un endroit où dormir. On décide d’aller juste à côté, dans la petite ville de  Stykkishólmur (1100 habitants). On dormira au petit camping à coté du terrain de golf (un terrain de golf ici? mais lol quoi!).
On ne verra pas grand chose à part le port et son petit phare sur la colline.

Stykkisholmur port islande

Stykkisholmur phare

Par contre pour manger on vous conseille sans problème un excellent restaurant, le  Narfeyrarstofa (plus d’infos ici : http://www.narfeyrarstofa.is/)

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Jour 7 – Myvatn – Krafla – Godafoss – Akureyri

Jour 7 – Myvatn – Krafla – Godafoss – Akureyri

Encore une nuit agitée en Islande avec une tempête et des bourrasques de vent pendant des heures! Au moins ce matin au réveil, un grand ciel bleu et ensoleillé nous attend!

Allez hop, en route! direction la Centrale géothermique de Krafla. Construite en 1977, c’est la première véritable centrale géothermique islandaise permettant de produire de l’électricité (une première centrale avait été testée en 1969 pour vérifier la faisabilité de cette source d’énergie). Après quelques incidents pour la mise en marche des turbines et une éruption du volcan Krafla en 1984, la centrale peut enfin fonctionner normalement. Elle produit maintenant 60MW d’électricité.

centrale krafla islande

Une anecdote intéressante sur le site, c’est qu’après un forage de 2.1km de profondeur, les islandais ont atteint la chambre magmatique du volcan Krafla. Bon c’est un peu compliqué mais si le sujet vous intéresse il s’agit du Deep Drilling Project (IDDP) et vous pourrez trouver plus d’infos ici par exemple.  Du coup toute cette région est un important champ hydrothermal.

centrale krafla mario islande
Forcément on pense à Mario 🙂

Un peu plus loin, on arrive au Leirhnjúkur. C’est un petit volcan actif. Pour rejoindre la zone, il faut traverser un grand champ de neige. C’est assez chouette tout ça, on est à la fin du mois de mai, il fait grand soleil, et on traverse de la neige pour rejoindre un volcan actif, et tout autour de nous on voit des fumerolles et on sait qu’il y a encore des champs de laves à peine refroidies. Sacré mélange! 🙂

Leirhnjukur islande

Une fois sur place, il y a des couleurs assez incroyables dans l’eau et la terre et qui sont le résultat des différents gaz et acides liées à l’activité volcanique. Il y a un énorme contraste avec le reste du paysage. Et bien sur on retrouve partout cette odeur d’œuf pourri typique des émanations de soufre. En Islande on commence à avoir l’habitude maintenant.

Leirhnjukur islande

Leirhnjukur islande

Leirhnjukur islande

On peut aussi marcher sur le champ de lave de Krafla. Il fait plus de 19km de long et environ 8m d’épaisseur. On peut voir les différentes éruptions grâce à la différence de couleurs des coulées de laves refroidies…

champ lave krafla islande

lave krafla islande

Et encore refroidies … pas partout! Certaines zone sont encore vraiment chaudes. Il faut faire attention où on marche, les semelles de chaussures, ça peut fondre. Et il peut y avoir des ponts de lave ou des tunnels de lave avec des parois qui peuvent s’effondrer. Ne vous frotter pas trop à la lave refroidie, c’est assez corrosif 🙂

krafla lave chaude islande

Au milieu de ces champs de lave où toute vie parait impossible, et bien justement Mère Nature essaye de refaire naitre la vie et on voit des plantes tenter courageusement de recoloniser le terrain! Big up les plantes! 🙂

lave nature islande

Ce lieu est assez magique et on peut facilement y rester des heures à vouloir explorer les moindres recoins et j’ai encore des tonnes de photos que je voudrais partager ici, mais il faut bien que je me limite à un moment 🙂 En tout cas cette ballade est incontournable.

champ lave krafla islande

Un peu plus loin on peut grimper au sommet du cratère Viti du volcan Krafla. C’est grand!

cratere viti krafla islande

A regrets, on dit au revoir à la zone de Krafla et on revient vers la route 1 …

panorama krafla islande

Et Krafla nous dit lui aussi au revoir à sa manière, avec un petit clin d’œil du ciel, pendant quelques minutes il y avait un Concorde en nuage, rien que pour nous, merci le ciel islandais, cocorico! (mais si! c’est le Concorde voyons, allez)

concorde nuage islande

J’en profite aussi pour laisser une photo des anciennes bornes en pierre qui s’étalent sur tout le plateau des hautes terres et qui étaient utilisées avant la construction de la route 1 pour suivre le cap et ne pas se perdre. Sacré boulot!

islande bornes pierre

Maintenant, direction Hverarönd qui signifie ‘sources chaudes des canards’ … j’avoue que des canards on n’en a pas vu un seul, et si on en avait vu un, il serait probablement trop cuit! 🙂 C’est juste au pied de la petite montagne Námafjall (qui a servi entre autre d’exploitation minière de soufre pour faire de la poudre à canon).
Sur le site de Hverarönd c’est toute la panoplie des activités géothermales : des sources chaudes, des fumerolles, des mares de boue et des solfatares très actives.
En 1977 un petit forage géothermique dans cette zone a produit par accident une éruption de lave de 3 tonnes (soit 1.2m3), la plus petite éruption volcanique connue 🙂
« J’ai pas fais exprès chef! »

Hverarond islande

Hverarond islande

Hverarond islande

Hverarond islande

C’est beau-ti-ful !

Et malheureusement comme souvent, quand c’est trop beau, il y a toujours un monsieur crétin pour tout gâcher, alors l’empreinte de monsieur crétin elle est ici. Alors si vous voyez un monsieur crétin dans ce genre, poussez le discrètement dans une mare de boue en ébullition, juste comme ça hein, sans faire exprès!

Hverarond islande

Bon allez, on arrête de râler, on reprend la route, et comme il fait un temps superbe, yeah, si on allait déjeuner tranquillement au bord du lac Mývatn pour en profiter?
Mouahaha, grossière erreur! Car à ce moment, on se souvient que ce lac est surnommé « le lac des mouches ». Il y en a vraiment tant que ça ? ho, à peine, jugez par vous même.

myvatn mouches islande

Alors on fait quoi ? et bien on commence par fermer sa bouche pour ne pas gober des mouches, et on se réfugie dans le Gamli Bærinn (plus d’infos ici). C’est un bistrot pub, avec une chouette décoration et une équipe très sympathique, en plus la nourriture est pas chère et le burger à l’agneau est très bon!

Et pourquoi tant de mouches au fait ?
Alors déjà ce sont précisément des Chironomidae et le bon point, c’est qu’elles ne piquent pas et ne cherchent pas spécialement le contact avec la nourriture. Elles pullulent ici car ce lac est extrêmement riche en matière organique.
Ça fait aussi le bonheur des poissons, et des canards, qui l’été viennent dans le secteur pour se faire des festins de mouches.

Allez, un petit bonus, pour montrer jusqu’où ça peut aller, quand on croise un nuage de mouches sur le lac 🙂

On continue notre circuit autour du lac, direction la célèbre grotte de Grjótagjá. Mais si vous savez, « you know nothing John Snow! », c’était ici 🙂

Grjotagja islande

Cette grotte se situe le long d’une grande faille d’origine volcanique et elle abrite un petit lac d’une profondeur de 4m. Il a souvent été utilisé pour se baigner, car il y a une source chaude ici. Pendant l’éruption du Krafla, il était impossible de s’approcher. Maintenant la température a un peu baissée mais avoisine tout de même les 50 degrés et la baignade n’est pas vraiment recommandée.

Un petit aperçu de la faille qui est véritablement immense!

myvatn faille

Un peu plus loin, il y a un gros cratère, alors évidemment, hop en route, il faut absolument grimper à son sommet. C’est le volcan Hverfjall (« montagne de la source chaude ») et ses 250m de cendres à gravir sur une pente bien raide. Il fait un diamètre de 1200m, c’est un beau bébé.

cratere Hverfjall islande

cratere Hverfjall islande

En repartant du cratère on passe par une petite ferme, s’il n’y avait pas ces mouches, ce coin serait un petit paradis, en tout cas c’est déjà une oasis de vie et c’est pas mal 🙂

islande champetre

Hélas il est temps de quitter cette région, la route nous appelle !

volcan islande

Un dernier regard et allez hop en route! On reprend la 1 plein ouest.

La prochaine étape s’appelle Godafoss. C’est tout simplement la « Chute des dieux ». Ça en jette hein? C’était ici où Thor et Odin faisait trempette? Et bien oui et non à la fois.
Quand lors de la réunion annuelle du Parlement islandais à Thingvellir en l’an 1000, l’Islande adopte le christianisme, le diseur de loi Þorgeir Þorkelsson vient montrer l’exemple ici, en jetant dans la chute toutes les anciennes idoles et les statues des anciens dieux islandais. D’où le nom. Ces dimensions sont plutôt modestes par rapports aux monstrueuses cascades qu’on a déjà rencontré, « seulement » 12m de haut et 30m de large.

godafoss islande

godafoss islande

Personnellement je pense que les dieux sont toujours là, incrustés dans les falaises.

godafoss islande

On fini par s’arracher à cette contemplation, car on doit rejoindre notre logement du soir, et on a un peu de route à faire. Et encore une fois, elle est superbe.

route islaned

Notre destination se trouve à Akureyri. Cette ville de 18.000 habitants sur la rive ouest du fjord Eyjafjörður, c’est un peu la capitale du nord. On est à 50km du cercle polaire ici.
Le logement donc, c’est à la Súlur Guesthouse, accueil cool, chambre impeccable et moderne.
Plus d’infos ici : https://sulurguesthouse.is/en

Ensuite on part à la découverte de cette jolie petite ville, on traverse rapidement le jardin botanique .. car très honnêtement il n’est pas très grand et il n’y a pas grand chose à voir, mais c’est tellement étrange de retrouver de la verdure et des plantes en Islande ! Puis on passe devant la grande église Akureyrarkirkja.

eglise akureyri

Ensuite on cherche un endroit où boire un verre et manger. Sans grande inspiration on finit dans la rue commerçante principale, au Bláa kannan café avec sa grande façade bleue. Très sympa. Plus d’infos ici : https://www.facebook.com/blaakannan/

On poursuit notre petite visite d’Akureyri by night 🙂

Akureyri islande

Spéciale dédicace à la maisonnette à curry!

Akureyri islande

Certains noms d’enseignes passent assez mal en français !!! 😀

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Jour 6 – Hengifoss – Dettifoss – Myvatn

 Jour 6 – HengifossDettifoss – Myvatn

Pour une fois lors de ce roadtrip en Islande, on prend notre temps. C’est limite une grasse matinée suivie d’un bon petit déjeuner, et on part sans se presser. Direction le sud, le long du lac Lögurinn (25km de long).

Selon la légende locale, dans les eaux de ce lac il y aurait un monstre, un serpent géant, le Lagarfljótsormurinn. La première fois où on en entend parler, ça remonte à 1345. En 1589 il aurait jaillit du lac en sautant si haut qu’un bateau aurait pu passer en dessous. En 2012, il y a même un fermier à Hrafnkelsstaðir qui a pris cette vidéo! je vous laisse vous faire votre propre opinion 🙂

Toujours est-il que nous ne voyons pas de monstre dans le lac, tant pis!

On traverse ensuite la forêt de Hallormsstaðursskogar , c’est la plus grande forêt d’Islande. Mais la aussi c’est une forêt « à l’islandaise ». Une blague nordique dit que pour voir la fin d’une forêt islandaise, il suffit de se mettre debout! 🙂 Effectivement, il y a un peu de ça, les arbres ne sont pas très hauts. Un effort de reboisement de l’île est en cours, avec un objectif de 5% des basses terres (soit 215 000ha) d’ici 40 ans. Mais ça ne se fait pas sans peine car même si les écoliers sont fiers de planter un arbre, quand ça se fait à une plus grande échelle, il y a des conflits avec les éleveurs qui depuis des siècles laissent les animaux à peu près libres d’aller manger où ils veulent et maintenant les plantations d’arbres sont entourées de clôtures, des terres ne sont plus accessibles. Les zones de reboisement sont d’ailleurs souvent de formes carré, plus faciles à clôturer.

Nous arrivons au bout du lac, le but de ce trajet, c’est de faire une randonnée dans le canyon de la rivière Hengifossà qui descend des collines et qui se jette dans le lac. Le long de ce canyon, il y a 2 superbes chutes d’eau. Ça grimpe un peu mais le chemin se fait sans trop de difficultés. On arrive à la première chute, 35m de hauteur, Litlanesfoss.

Litlanesfoss islande

Elle est superbe avec ses orgues basaltiques ocres.

Le vrai but de la balade se trouve un peu plus loin. Il faut continuer de grimper pour arriver dans un vaste cirque naturel où on aperçoit plusieurs strates de roches dans les falaises, et une grande cascade tout au fond 🙂

Hengifoss islande

Ces strates rocheuses, ce sont les marques des paléosols. Un paléosol, c’est une couche mince de terre compactée correspondant à une époque. Avec ces différentes strates on peut voir les traces des différentes éruptions, couches de cendres, les glaciations successives, la nature des sols , les différences de climat. Ça doit surement être le paradis pour un géologue. Pour nous, c’est juste très beau et c’est déjà pas mal! 🙂

strates hengifoss islande

Au bout du chemin, c’est la chute de Hengifoss et c’est une des plus grandes d’Islande avec 120m de hauteur.

hengifoss islande

C’est peut être ma cascade préférée. Peut être car elle n’est pas comme la majorité des grandes cascades célèbres, juste au bord de la route. Elle se mérite un peu, même si le chemin n’est pas très difficile. Mais au moins il n’y a pas de parking à ses pieds, et il n’y a pas une centaines de touristes sur le chemin. Les falaises rocheuses tout autour sont sublimes et le chemin pour le retour vaut le coup d’œil aussi. Pour toutes ces raisons, je kif, big up Hengifoss!

hengifoss chemin retour islande

On remonte en voiture, on longe à nouveau l’autre rive du Lögurinn . C’est une mauvaise idée, autant la route à l’aller sur la rive est est une belle route goudronnée, autant la route du retour sur la rive ouest est une piste caillouteuse et par endroit pas très bien entretenue. On repasse à Egilsstaðir faire le plein d’essence (il n’y a pas beaucoup de stations ensuite, soyez prévoyant). Ensuite c’est direction plein ouest le long de la route 1, prochain arrêt dans 160 km!

Comme toujours la route est superbe. En fait en Islande, on aimerait pouvoir passer notre temps à prendre les routes en photo pendant qu’on conduit!

islande route 1

Nous entrons maintenant dans la région des Hautes Terres (Miðhálendið ), constituée de plateaux, et l’altitude moyenne ici est de 500m. L’air est sec après son passage au dessus des glaciers, et le sol est poreux et ne retient pas l’eau. Il n’y a quasiment aucune végétation dans ces terres.

islande desert

Plus précisément nous arrivons dans le désert de Ódáðahraun (« désert de lave des criminels »), il porte ce nom car c’est dans cette zone de champs de laves froides où pendant des générations, de nombreux bandits et criminels venaient se réfugier.

volcan herdubreid islande

On a toujours comme point de repère les 1682m du Herðubreið (« le large d’épaules »), un ancien volcan isolé qui domine cette région.

Comme notre petit compère, le lutin perdu au milieu de ce désert, on cherche notre destination, mais où allons-nous ???

islande lutin

Et bien on bifurque sur la 864, direction plein nord, pour rejoindre le canyon de Jokulsargljufur, le plus large et le plus impressionnant d’Islande. D’une longueur de 25km et 500m de large avec une profondeur d’au moins 100m, on peut dire que c’est un beau canyon. Et un beau canyon, ça a forcément des belles cascades.

La première c’est la chute de Dettifoss, d’une hauteur de 44m. Elle est considérée comme la plus puissante cascade d’Europe avec au moins 400m3/s. Elle est tellement grande que ce n’est pas évident d’avoir un bon point de vue pour la voir en entier et comme il n’y a pas de végétation, on a du mal à se faire une idée de l’échelle, mais croyez moi, c’est sacrément balaise!

dettifos islande

dettifos islande

dettifos islande

Vous l’avez d’ailleurs probablement déjà vu au cinéma, dans la scène d’intro de Prométhéus.

En marchant le long du canyon, pendant quelques instants dans le ciel, il y a ça! Quand on vous dit que ce pays est magique.

islande signe ciel

On est encore en train de s’interroger sur la signification de ce signe dans le ciel, que notre chemin le long du canyon nous amène devant l’autre merveille à découvrir, la cascade de Selfoss. Elle est beaucoup moins impressionnante que la précédente car elle ne fait qu’une dizaine de mètres de haut, mais elle est en forme de fer à cheval et les falaises basaltiques sont beaucoup plus nettes et visuelles.

selfoss

selfoss islande

Encore une fois, on fait attention en se penchant au bord car il y a des petites fissures parfois, comme celle là le long d’un promontoire rocheux d’une bonne dizaine de mètres au bord de la falaise. Bon après c’est vraiment pas de bol si ça s’écroule le jour où vous êtes dessus puisque cette fissure est probablement là depuis des millénaires … ou peut être juste depuis la semaine dernière, qui sait !

fissure

Après cette très agréable balade, retour à la voiture, et on retrouve la route 1. Direction vers l’est, jusqu’au petit village de Reykjahlíð (300 habitants) au bord du beau lac Mývatn qu’on atteint en fin de journée. C’est l’unique endroit habité des hautes terres.

lac Mývatn islande

Quoi de mieux après une longue journée que de profiter d’un bon bain chaud ? Ça tombe bien! On vient justement de passer à côté des bains chauds de Myvatn. Les bains chauds de Myvatn sont connus depuis des siècles. Ce site en particulier a été aménagé en 1996 et les eaux chaudes (130 degrés) qui arrivent dans les bassins sont d’abord passées par le centre de géothermique de Bjarnarflag pas loin d’ici. La température moyenne des bassins est de 40 degrés. Cooool ! 🙂

nature bath Myvatn islande

Ils sont ouverts jusqu’à minuit et sont bien moins chers que le Blue Lagoon. Et il y a surtout beaucoup moins de monde. A peine 5 voitures sur le parking, les employés sont jeunes et cools, et hop dans le bain. 40 degrés dedans, à peine 5 degrés dehors, une vue splendide avec le coucher de soleil sur les montagnes enneigées au loin. Top !
Plus d’infos : https://www.myvatnnaturebaths.is/

Ensuite on voulait aller au camping au bord du lac, mais la zone est littéralement envahie de mouches (on en reparle dans l’article suivant), alors on se réfugie sur une colline en hauteur, et on trouve un petit parking au croisement avec la route 87, on se cale entre 2 camping cars et on est abrité du vent par le panneau touristique … où il y a écrit qu’il ne faut justement pas camper sur ce parking! Thug life ! 🙂

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